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VASSILIKI N. VLYSSIDOU
Bien que les Sklèroi paraissent dans les sources dès les premières années du IXe
siècle, ils étaient pourtant, au point de vue chronologique, les derniers parmi les
familles illustres du Xe siècle qui ont joué un rôle prépondérant à la scène politique de
l'Empire. À en juger par le haut titre du magistre de Théodore Sklèros qui participa au
synode de 869/870,1 les Sklèroi semblent s'être rangés aux premiers partisans du
changement dynastique de 867; pourtant, ils étaient employés par les empereurs Basile
Ier et Léon VI d'une manière éventuelle et, comme leurs ancêtres,2 à des postes et à des
opérations dans la péninsule balkanique,3 un fait qui a rendu leur promotion à la
hiérarchie militaire plus tardive que celle des Phocas, des Argyroi et des Doukai, tous
actifs en Asie Mineure et à de postes de responsabilité très élevés.4 À la carrière
5 Cf. J.-Cl. Cheynet, Les Phocas, dans G. Dagron – H. Mihaescu, Le traité sur la Guérilla (De
velitatione) de l'empereur Nicéphore Phocas (963–969), Paris 1986, 298.
6 Theophane Continué (Theophanes Continuatus, éd. I. Bekker, Bonn 1838), 429, 15–16. La
mention du domestique Panqhr à l'attaque des Russes de l'an 941 (Vie de Basile le Jeune, éd. A. N
Veselovskij, Razyskanija v oblasti russkago dukhovnago stikha, Sbornik Otdelenija Russkago Jazyka
Imperatorskoï Akademii Nauk 46 ‰1889Š 67; S. H. Cross – O. P. Sherbowitz-Weltzer, The Russian Pri-
mary Chronicle, Laurentian Text, Translation and Edition, Cambridge Mass. 1953, 71–72) constitue un
anachronisme évident. Cf. H. Grégoire, Saint Théodore le stratélate et les Russes d'Igor, Byzantion 13
(1938) 298.
7 Cf. J.-Cl. Cheynet, Notes arabo-byzantines, dans Afierwma ston N. Sborwno, I, Rethymnon
1986, 145–147.
8 J. Nesbitt – N. Oikonomides, Catalogue of Byzantine Seals at Dumbarton Oaks and in the Fogg
Museum of Art, 3, Washington, D.C. 1991, 2.48–49; Vassiliki Vlyssidou – Eleonora Kountoura-Galake –
S. Lampakes – T. Lounghis – A. Savvides, H Mikra Asia twn qematwn. Ereunej panw sth
gewgrafikh fusiognwmia kai proswpografia twn buzantinwn qematwn thj Mikraj Asiaj
(7oj–11oj ai.), Athènes 1998, 214 n. 104, 475.
9 Seibt, Skleroi, 30. Cf. N. Oikonomidès, Les listes de préséance byzantines des IXe et Xe
siècles. Introduction, texte, traduction et commentaire, Paris 1972, 267,22, 359.
10 Puisque la fille du couple et future épouse d'Otton II, Théophanô, est née en 959/960; cf. O.
Kresten, Byzantinische Epilegomena zur Frage: Wer war Theophano?, dans A. Von Euw – P. Schreiner
(éds.), Kaiserin Theophanu. Begegnung des Ostens und Westens um die Wende des ersten Jahrtausends,
II, Köln 1991, 407.
11 Seibt, Skleroi, 29: œFür die Regierungszeit des Nikephoros (963–969), wahrscheinlich auch
schon davor, sind für ihn mehrere höhere militärische Kommandos anzunehmen, mindestens im Rang
eines patrikiojŒ.
12 Léon Diacre V, 7 (Leonis Diaconi Caloënsis Historiae libri decem, éd. C. B. Hase, Bonn
1828), p. 88; Skylitzès (Ioannis Scylitzae Synopsis Historiarum, éd. I. Thurn ‰CFHB 5Š, Berlin – New
York 1973), 279, 89–91. Cf. J.-Cl. Cheynet, Pouvoir et contestations à Byzance (963–1210) ‰Byzantina
Sorbonensia 9Š, Paris 1990, 327 n. 34.
Jean Ier Tzimiskès et Bardas Sklèros: le cas d’une surveillance discrète 21
Brachamios,13 on aurait beaucoup de mal à accepter que Bardas Sklèros avait une
présence continuelle ou alors pas entravée aux champs de bataille entre 963 et 969.14
À la carrière de Bardas Sklèros à des postes militaires sans influence décisive
pour le contrôle de l'armée15 mit fin sa nomination à la nouvelle fonction de stratèlate,
créée en 970,16 qui, pourtant, était loin de conférer à ce gendre de Jean Ier Tzimiskès
toute puissance. Les événements tendent à confirmer le fait que, dès le début de son
règne, Jean Tzimiskès avait pris toutes les précautions, afin que les Sklèroi ne puissent
pas réaliser leurs ambitions, qui devenaient d'autant plus inquiétantes par le fait que le
nouvel empereur n'avait pas de descendants, même pas de frère vivant.
Une première remarque que l'on pourrait faire sur ce sujet, est que Jean Tzimiskès,
tout en envoyant contre les Russes et leurs alliés Petchénègues et Hongrois Bardas
Sklèros et son frère, le patrice Constantin,17 leur désignait comme secteur de leur activité
militaire les Balkans, c'est-à-dire la même région où avaient été actifs leurs ancêtres du
début du IXe siècle jusqu'au règne de Léon VI; en même temps, il leur confiait la tâche
d'annuler les conséquences fâcheuses de la politique de Nicéphore II Phocas, qui avait
engagé les Russes comme alliés de l'Empire contre la Bulgarie.18
Le danger russe provisoirement écarté, Bardas Sklèros fut envoyé en Asie
Mineure pour tenir en échec Bardas Phocas qui, s'étant enfuit d'Amasée, avait
regagné la Cappadoce et rassemblé une armée à Césarée.19 Aussitôt après
l'arrestation du rebelle, Jean Tzimiskès ordonna l'exil de Phocas dans l'île de Chios
et le passage de son stratèlate en Europe, où il devait passer l'hiver.20 Cette mention
13 J.-Cl. Cheynet, Trois familles du duché d'Antioche, dans J.-Cl. Cheynet – J. F. Vannier,
Études prosopographiques ‰Byzantina Sorbonensia 5Š, Paris 1986, 19 et 58.
14 On pourrait, peut-être, songer et à une demi-digrâce des Sklèroi après la destitution de Jean
Tzimiskès vers 965; cf. Vlyssidou, Aristokratikej oikogeneiej, 181.
15 Cheynet, Pouvoir, 325.
16 Léon Diacre VII, 3, p. 117; Skylitzès, 288, 11–12; Zônaras XVII 1, 20 (Ioannis Zonarae
Epitomae Historiarum libri XIII–XVIII, éd. Th. Büttner-Wobst, Bonn 1897): III, p. 523. Cf. Oikonomidès,
Listes, 332. En ce qui concerne la promotion de Bardas Sklèros au rang du magistre sous le règne de
Nicéphore II (cf. Seibt, Skleroi, 29), par les sources citées il s'ensuit qu'il était déjà magistre, lorsqu'il fut
nommé stratèlate au printemps 970, mais la possibilité qu'il fût honoré avec ce titre juste après
l'avènement de Jean Tzimiskès ne doit pas être exclue.
17 Léon Diacre VI, 11–13, pp. 107–111; Skylitzès, 288, 23–291 ,4.
18 Léon Diacre IV, 6, p. 63; Skylitzès, 277, 27–37. Cf. aussi Yahya (Histoire de Yahya-ibn-Sa'id
d'Antioche, Continuateur de Sai'id-ibn-Bitriq, éd. et trad. par I. Kratchkovsky – A. Vasiliev, Patrologia
Orientalis 18 ‰1924Š), 833 ‰désormais Yahya IŠ. La politique purement hostile de Nicéphore Phocas
envers la Bulgarie se manifesta pendant l'hiver 966/967, lorsque l'empereur maltraita les ambassadeurs
bulgares (Léon Diacre IV, 5, p. 62). Les missions diplomatiques byzantino-bulgares de 968 (Liudprandi
relatio de legatione Constantinopolitana XIX ‰éd. J. Becker (Scriptores rerum Germanicarum in usum
scholarum ex Monumentis Germaniae Historicis separatim editi), Hannover – Leipzig 19153 (réimpr.
1993)Š, pp. 185–186) et de 968/969 (Léon Diacre V, 3, pp. 79–80) ont eu lieu, lorsqu'après la trahison de
Kalokyros (Skylitzès, 288, 96–5), les Russes devinrent l'ennemi commun et fort menaçant pour les deux
états. Cf. J. Karayannopoulos, Oi buzantino-boulgarikej sceseij sta eth 963–969 (Cronologikej
parathrhseij), Diptuca 4 (1986–1987) ‰= ©dh. Afierwma eij Giuseppe SchiròŠ 183–199.
19 Léon Diacre VII, 1, pp. 112–113; Skylitzès, 291, 5–292, 16.
20 Léon Diacre VII, 8, p. 126: ..., ej thn Eurwphn dia tou Ellhspontou diapervn,
ceimeriounta proj ta ekeise ceimadia, ... .
22 Vassiliki N. Vlyssidou
de Léon Diacre précise que la révolte de Bardas Phocas fut matée vers l'automne
970; Bardas Sklèros se trouvait donc dans les Balkans avant novembre de la même
année,21 tandis que les nouvelles hostilités avec les Russes ne commencèrent que
quelques mois après, en avril 971.22 Il est hors de doute que le danger russe était
particulièrement alarmant23 mais, peut-être, pas une raison suffisante ou alors aussi
impérative pour justifier le rappel immédiat de Sklèros d'Asie Mineure. À ceci il
faudrait rappeler que des hostilités avec les Arabes avaient éclaté à la frontière
orientale de l'Empire pendant l'hiver de 970/971,24 mais l'empereur avait confié la
conduite de la guerre au stratège du thème de Mésopotamie et au fort expérimenté
patrice Nicolas, l'un de ses plus fidèles eunuques.25 Stratopédarque d'Orient ou alors
domestique des Scholes d'Orient,26 Nicolas était le chef suprême des troupes
orientaux; sa nomination, juste après le passage de Sklèros en Europe, dévoile d'une
façon plus ou moins claire la décision de Jean Tzimiskès de ne plus confier le
commandement de l'armée micrasiatique qu'à de personnes nouvelles qui étaient
loin à revendiquer le pouvoir.
Au soupçon que la menace des Russes et la nécessité urgente de leur
refoulement hors de Balkans ne dominaient point au choix de personnes par Jean
Tzimiskès peut être ajoutée l'énumération des illustres fonctionnaires, cités à l'occa-
sion des campagnes menées en Occident. Mis à part l'ancien serviteur de Nicéphore
Phocas, le patrice et stratopédarque Pierre,27 le proèdre et parakoimomène Basile
début de la campagne de Jean Tzimiskès en Bulgarie, Pierre était domestique des Scholes de l'Occident.
Par le fait que Skylitzès (p. 300, 79–80), à l'occasion de l'attaque contre Dristra, semble traduire d'une
façon précise la fonction de Pierre – stratopedarchj meta Qrvkwn kai Makedonwn, c'est-à-dire
stratopédarque de l'Occident –, il est plausible qu'il soit promu au domesticat des Scholes de l'Occident
peu après, lorsque Tzimiskès est rentré à Constantinople, laisssant ses stratèges achever les opérations
occidentales. Cf. Letopis Popa Dukljanina, éd. F. [i{i}, Belgrade – Zagreb 1928, 449–451. Cf. aussi Lj.
Maksimovi}, Organizacija vizantijske vlasti u novoosvojenim oblastima posle 1018. godine, ZRVI 36
(1997) 35; S. Pirivatri}, Vizantijska tema Morava i œMoravijeŒ Konstantina VII Porfirogenita, ZRVI 36
(1997) 173–176.
28 Analytiquement cf. Seibt, Skleroi, 33–34.
29 Cf. Cheynet, Trois familles, 15, 20. En ce qui concerne Isaac Brachamios, connu comme
stratège de Chaldée par un seul sceau (cf. Cheynet, ibidem, 59), nous croyons que sa participation au
complot fomenté par Tzimiskès contre Nicéphore Phocas rend assez plausible la possibilité qu'il ait été
nommé à ce poste par Jean Tzimiskès. Cf. Vlyssidou, Aristokratikej oikogeneiej, 184, 194 n. 89.
30 M. Canard, La date des expéditions mésopotamiennes de Jean Tzimiscès, Mélanges Henri
Grégoire, II. Annuaire de l'Institut de Philologie et d'Hist. orient. et slaves 10 (1960) 101–107 ‰= Idem,
Byzance et les musulmans du Proche Orient, Variorum Reprints, Londres 1976, no XIIIŠ.
31 Yahya (éd. et trad. par I. Kratchkovsky – A. Vasiliev, Patrologia Orientalis 23 ‰1932Š),
353–354 ‰désormais Yahya IIŠ; Matthieu d'Edesse (Chronique de Matthieu d'Edesse continuée par
Grégoire le prêtre, trad. par E. Dulaurier, Paris 1858), 12–13. Cf. H. Grégoire, Notes épigraphiques. VII:
Melias le Magistre, Byzantion 8 (1933) 79–88. Cf. aussi Canard, H'amdanides, 842; Nicole Thierry, Un
portrait de Jean Tzimiskès en Cappadoce, Travaux et Mémoires 9 (1985) 477–484.
32 Skylitzès, 314, 62–64.
33 Léon Diacre X, 2, p. 163.
24 Vassiliki N. Vlyssidou
34 Seibt, Skleroi, 35. Cf. Kalliopè Bourdara, Kaqosiwsij kai turannij kata touj mesouj
buzantinouj cronouj. Makedonikh dunasteia (867–1056), Athènes 1981, 91.
35 Chronologie établie par J. Darrouzès, Sur la chronologie du patriarche Antoine III Stoudite,
Revue des Études Byzantines 46, 1988, 55–60.
36 Sinon plus tôt, puisque la dernière information dont nous disponsons concernant son activité
militaire date de la fin de juillet 971. Cf. Seibt, Skleroi, 34.
37 Yahya II, 354. Cf. Canard, H'amdanides, 842.
38 Léon Diacre X, 1–2, 4–6, pp. 160–163 et 165–168; Matthieu d'Edesse, 15–23. Cf. D. N.
Anastasievi}, Die Zahl der Araberzüge des Tzimiskes, Byzantinische Zeitschrift 30 (1929/30) 400–405.
Cf. aussi Canard, Expéditions mésopotamiennes, 101–108.
39 Cf. Seibt, Skleroi, 35.
40 Léon Diacre attribua l'assassinat de Nicéphore Phocas à l'hybris de ceux qui s'étaient
distingués aux champs de bataille. Cf. Léon Diacre V, 3, p. 80: hdh gar tinej eupragiaij epibantej kai
kata taj macaj eudokimhsantej, qeouj aneipein autouj ouk enarkhsan, eij authn thn pronoian
exubrisantej.
41 Skylitzès, 314,61–62: ... Bardan magistron ton Sklhron, aei tV basileiv efedreuonta
kai dia pantoj thn apostasian wdinonta ... .
Jean Ier Tzimiskès et Bardas Sklèros: le cas d’une surveillance discrète 25
front oriental sous une surveillance discrète; ceci valait mieux que de lui imposer une
attitude ouvertemnet hostile.
En guise de conclusion et tenant compte de l'activité militaire de Bardas
Sklèros entre 970 et 976, nous croyons que Jean Tzimiskès eut recours aux services
des Sklèroi uniquement pour pouvoir annuler la politique de Nicéphore II envers les
Russes et, par la même tactique, éviter le danger d'un retour des Phocas au pouvoir.
Ces deux buts étaient les seules ambitions politiques que Jean Tzimiskès et son
stratèlate partageaient en commun; leur accomplissement scella leur accord politique
en lui mettant une fin en même temps.
S'étant proclamé empereur conjointement avec les fils de Romain II, Basile II
et Constantin VIII,42 et ayant épousé la porphyrogénète Théodora,43 Jean Tzimiskès
n'aspirait pas uniquement à la légitimité dynastique. Son attitude envers les illustres
représentants de l'aristocratie militaire de province et, plus particulièrement, envers
les Sklèroi, c'est-à-dire les plus menaçants des militaires pendant cette période, le
rangea parmi ceux qui cherchaient à restaurer la dynastie macédonienne au pouvoir.
Mais une telle perspective ne coïncidait, certes, avec les ambitions politiques des
Sklèroi, empressés de jouer le même rôle que les Phocas, comme il fut établi par la
suite. À ce désaccord politique de principe entre Tzimiskès et les Sklèroi, devrait-on
attribuer la disgrâce de Bardas Sklèros pendant deux ans au moins et son activité
militaire succédannée au front oriental sous une surveillance discrète.
À la décision plus ou moins consciente de Jean Tzimiskès de ne pas permettre à
son stratèlate une activité prolongée en Asie Mineure, doit être attribué le fait que
Bardas Sklèros n'acquit dans l'armée byzantine que des appuis bien modestes.
Malgré les mentions des sources que Sklèros était bien aimé par l'armée44 et la
prétention de Skylitzès que Basile Lécapènos était celui qui essaya d'affaiblir son
autorité en le nommant duc de Mésopotamie en janvier 976,45 le fait qu'il a dû avoir
recours au soutien arabe et arménien pendant sa rébellion46 et qu'il dut combattre
sans cesse plus d'un an pour contrôler la majeure partie de l'Asie Mineure47
viennent justifier le jugement de Michel Psellos que Sklèros s'appuyait plutôt à son
génie militaire qu'aux effectifs de son armée.48 L'échec de Bardas Sklèros au cas où
il aurait aspiré au pouvoir suprême, avait été soigneusement préparé par Jean
Tzimiskès qui n'a pas donné à son gendre une seule occasion dans sa carrière pour
acquérir une influence décisive dans l'armée.
Vasiliki N. Vlisidu
JOVAN I CIMISKIJE I VARDA SKLIR:
SLU^AJ JEDNOG DISKRETNOG NADZORA
Prethodna karijera Varde Sklira, sa dostojanstvima bez odlu~uju}eg zna-
~aja za kontrolu vojske, zakqu~ena je wegovim imenovawem 970. godine u novi
~in stratilata. Ipak, iako magistar i zet Jovana Cimiskija, bio je daleko od
toga da postane svemo}an. Iz vojni~kog delovawa Varde Sklira izme|u 970. i
976. proizlazi da je Cimiskije poveravao Sklirima slu`be iskqu~ivo da bi
obesna`io politiku Ni}ifora II Foke prema Rusima i da bi poni{tio posle-
dice prethodnog zahvatawa vlasti od strane Fokâ. Ova dva ciqa bila su jedine
zajedni~ke politi~ke akcije Cimiskija i wegovog stratilata, ~ije je ispuwewe
ozna~ilo kraj wihove politi~ke saradwe.
Progla{en za cara zajedno sa sinovima Romana II, Vasilijem II i Konstan-
tinom VIII, i o`ewen porfirorodnom Teodorom, Jovan Cimiskije nije vodio
ra~una samo o dinasti~koj zakonitosti. Wegova odlu~nost da ne dozvoli daqe
ja~awe aristokratskih ku}a, koje bi im donelo komandu nad zna~ajnim malo-
azijskim vojskama, uvrstila ga je me|u one koji su se zalagali za uspostavqawe
vlasti Makedonske dinastije. Takva perspektiva, me|utim, sigurno nije bila u
saglasnosti sa politi~kim ambicijama Sklirâ, izuzetno spremnih da imaju
istu ulogu kao i Foke, {to se ubrzo i pokazalo. Ovom politi~kom nesaglasju
izme|u Cimiskija i Sklirâ treba pripisati i nemilost u koju je pao Varda
Sklir tokom vi{e od dve godine i, potom, wegovu vojni~ku delatnost u Maloj
Aziji, postavqenu pod diskretan nadzor.
U svesnoj odluci Jovana Cimiskija da {to je vi{e mogu}no ograni~i voj-
ni~ko delovawe svog stratilata u Maloj Aziji treba tra`iti uzrok nemo}i
Varde Sklira da obezbedi sna`nu podr{ku u redovima vojske. Tako je potowi
neuspeh Varde Sklira da se domogne vrhovne vlasti bio, u stvari, dobro pri-
premqen nekoliko godina ranije.
47 Du printemps 976 jusqu'à l'automne 977; cf. Cheynet, Pouvoir, 29, 330, 332 n. 61.
48 Psellos, Chronographie I, 24: I, p. 15 (Renauld) = I, p. 34 (Impellizzeri): Outoj toigaroun o
anhr, ei kai thj tou Fwka ceiroj kai dunamewj elattwn edokei, alla ta ge eij strathgikwtathn
boulhn kai parataxin deinoteroj ekeinou kai poikilwteroj egnwrizeto¶ ... .