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Année 1
Rapport de stage
Présenté par
Elodie Baumel
Dans un premier temps, j’ai réalisé des expériences sur le site de l’INRA d’Avignon afin de
tester la capacité de la sonde à suivre la lame d’eau et également d’étudier le comportement
de cette sonde dans un milieu diphasique et triphasique. Plusieurs types de mesures ont été
réalisés : mesure air/sol, mesure air/eau/sol (essais réalisés avec le dispositif de Müntz) et
mesure air/eau.
Dans un second temps, un protocole a été établi afin qu’il soit appliqué à l’échelle d’une
parcelle sur le Domaine du Merle (Plaine de la Crau). Ainsi, j’ai pu suivre deux irrigations sur
deux parcelles différentes avec une centrale d’acquisition Campbell et également à l’aide d’un
réglet pour mesurer la hauteur de la lame d’eau lors de sa disparition. Une fois le dispositif
d’alimentation et de pilotage ainsi que le réseau de transmission des données installés, le suivi
des irrigations a pu se faire par le dispositif de mesure autonome.
De plus, j’allais régulièrement au Domaine du Merle pour déplacer les dispositifs de mesure
afin de tenir compte des pratiques d’irrigation et de la durée de celle-ci. Les données ont pu
être accessibles sur internet via une base de données.
Cependant, une rencontre avec l’aiguadier a été indispensable pour discuter des pratiques
d’irrigation très variées d’une parcelle à l’autre.
Durant mon stage, j’ai pu participer à des mesures hydrochimiques (pH, température,
alcalinité, conductivité, O2 dissous, potentiel d’oxydoréduction Eh), à de l’échantillonnage et
à des mesures du niveau piézométrique au Domaine du Merle, accompagnée notamment par
Mme Anne-Laure Cognard-Plancq (Enseignant chercheur à l’Université d’Avignon).
De plus, j’ai contribué à des relevés botaniques, toujours sur le Domaine du Merle, et au tri
des végétaux (monocotylédone, dicotylédone, légumineuse et matière sèche) pour que leurs
surfaces foliaires puissent être mesurées par un planimètre.
Répartition du travail
29%
Terrain
Bureau
71%
La plaine de la Crau (région PACA) a une nappe phréatique largement exploitée (eau potable,
eau industrielle, pompages agricoles). Etant donné que la recharge de la nappe dépend
essentiellement des quantités d’eau apportées par l’irrigation, l’enjeu de ce rapport vise donc à
caractériser les irrigations gravitaires (date, durée, dose) sur le Domaine du Merle grâce à des
capteurs d’humidité (sonde capacitive EC-20, © Decagon Device).
Tout d’abord, des essais ont été réalisés sur le site INRA Avignon, afin de tester la capacité de
la sonde à suivre la lame d’eau dans un milieu contrôlé. Ces expériences ont permis de
montrer une sensibilité du capteur à la lame d’eau et également des interactions complexes
qu’il peut y avoir entre les phases, présentes dans le volume de mesure. Cependant, la mesure
de la lame reste une information incertaine au stade actuel des travaux.
Ensuite, les mesures se sont déroulées au Domaine du Merle (Plaine de la Crau). Les capteurs
se sont révélés être un bon outil pour déterminer le début et la fin de l’irrigation, de même que
le temps de transit de la lame sur la parcelle.
Les enregistrements obtenus ont permis de bien mettre en évidence la diversité des pratiques
d’irrigation d’une parcelle à l’autre, voire d’une irrigation à l’autre sur une même parcelle.
De plus, ces capteurs ne se sont pas avérés performants pour la mesure de la lame pour cause
d’effets locaux (infiltration locale) sur la parcelle. Toutefois, le suivi de l’infiltration est plus
fiable lorsque la lame d’eau commence à s’infiltrer (lame d’eau importante) car lorsque la
lame est faible, une hétérogénéité de l’infiltration sur toute la parcelle a été observée.
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1
3. MATERIEL......................................................................................................................................... 5
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 24
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 26
ANNEXES................................................................................................................................................ 27
INTRODUCTION
1
1. PRESENTATION DE L’ORGANISME
L’INRA est un centre national composé de 20 centres régionaux dont le centre INRA
d’Avignon. Les recherches sur ce centre s’organisent autour de 3 pôles de compétences : le
pôle production horticole intégré, le pôle adaptation au changement global et le pôle santé des
plantes. Les départements de recherche ont sous leur tutelle des « Unités ». On distingue les
unités de recherche, les Unités Mixtes de Recherche (UMR), les unités expérimentales, les
unités d'appui à la recherche et les unités de service. L’unité qui entre dans le cadre de mon
stage est l’unité EMMAH (UMR Environnement Méditerranéen et Modélisation des Agro-
Hydrosystèmes) du département de recherche : Environnement et Agronomie, pôle
d’adaptation au changement global. Deux équipes travaillent dans cette unité : l’équipe sol,
transferts et cycles biogéochimiques et l’équipe eau et paysage Méditerranéen. Mon stage se
situe dans l’équipe eau et paysage Méditerranéen.
Son objectif est de construire des outils pour analyser l’impact des changements globaux (ex :
changements climatiques) sur les mécanismes de la production agricole et leurs interactions
avec l’environnement et plus précisément avec les ressources hydriques. La zone
méditerranéenne a été choisie car elle est constituée de paysages complexes (extension
urbaine, diversité des pratiques agricoles, etc.). De plus, les interactions entre la structure de
ces paysages et les échanges avec l’atmosphère (flux de CO2, évapotranspiration, etc.), les
transferts d’eau et de solutés vers les nappes et la production agricole sont mal connus. Ainsi,
les travaux de cette équipe sont de comprendre les interactions entre le fonctionnement des
paysages agricoles (en terme de production, de pratiques culturales et d’occupation de
surface), les échanges avec l’atmosphère et les transferts surface – nappes. Le but étant de
prévoir des évolutions futures des potentiels de production et de la consommation en eau dans
des paysages complexes et également de prévoir des ressources en eau souterraine en terme
de quantité (recharge des nappes, interaction nappes-rivière) et de qualité (pollutions
agricoles, équilibre hydrosalin).
L’équipe doit donc développer toute une série de travaux portant sur la modélisation des
systèmes étudiés et les méthodologies de renseignement et de test des modèles à différentes
échelles spatiales (de la parcelle agricole, au paysage et à l’échelle régionale) comme par
exemple la modélisation du fonctionnement des cultures, la modélisation du fonctionnement
hydrochimique des nappes, etc.
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2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
La plaine de la Crau est un territoire de 642 km2 située au Sud de la France, délimitée par les
villes d’Arles, Salon de Provence et Fos sur Mer. Les limites naturelles sont au nord le massif
des Alpilles, à l’est l’étang de Berre et à l’ouest le bras du grand Rhône.
Ce territoire se compose :
- de la Crau sèche correspondant au sol d’origine : steppe semi-aride appelée
« coussoul » (végétation pauvre et sol constitué de nombreux cailloux), utilisée
uniquement pour l’activité pastorale.
- de la Crau humide correspondant à la zone modifiée par la pratique de l’irrigation :
prairies de foin AOC (graminées, légumineuses etc.), vergers etc.
Le sol est peu profond (environ 50 à 60 cm). Il correspond à l’ancien lit alluvial de la
Durance. Dans le cas des prairies irriguées, ce sol est surmonté par une couche de limon
ramenée par l’eau d’irrigation. La culture dominante est la prairie. Les eaux d’irrigations des
prairies, provenant de la Durance, alimentent la nappe. Elles contribuent fortement à la
recharge de cette dernière (environ 60%) (Merot et al, 2008). Cette nappe superficielle a un
rôle majeur car elle est source d’eau potable et industrielle.
3
Figure 1 : représentation schématique de l'irrigation gravitaire (Source : Saos 2002)
4
3. MATERIEL
Le volume de mesure étant confiné autour des électrodes, il est important d’assurer un bon
contact entre le sol et le capteur.
5
Dans la phase de test, les sondes ont été alimentées par des batteries et les données ont été
recueillies sur des centrales d’acquisition de type Campbell.
En revanche, dans le cadre du projet Astuce et Tic, les sondes ont été installées sur des unités
d’alimentation et de transmission autonomes composées d’un panneau solaire, assurant la
recharge de la batterie, et d’un boitier de contrôle, constitué d’un contrôleur pour panneau
solaire, d’un contrôleur d’énergie, d’un transmetteur radio et d’une batterie. Le panneau
solaire doit être installé de façon à optimiser son éclairement. Il doit être orienté face au Sud
et formant un angle d’environ 45° avec la verticale. Cette inclinaison permet également un
auto-nettoyage lors d’une pluie.
La transmission des données s’effectue par une communication sans fil GPRS/GSM, reliée à
une infrastructure de téléphonie mobile (Orange Labs) et les données sont consultables via
une base de données (Cf. annexe 2 : mesures et transmission des données par GPRS/GSM).
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4. TEST DE LA CAPACITE DE LA SONDE A SUIVRE LA LAME
D’EAU
L’utilisation particulière du capteur pour mesurer la lame d’eau par une sonde capacitive a
nécessité des expérimentations en milieu contrôlé. Il s’agit notamment d’évaluer la réponse de
la sonde à un milieu triphasique (sol, eau, air) dont les proportions d’air et d’eau varient avec
la hauteur de la lame d’eau. Il est notamment important de vérifier si la sensibilité de la sonde
à la hauteur d’eau est une grandeur stable et s’il est possible, lors d’un épisode d’infiltration,
de détecter l’instant correspondant à la disparition de la lame d’eau.
Pour cela, des essais ont été établis avant l’installation du dispositif in situ afin de voir si ces
capteurs sont un bon outil pour le suivi de l’irrigation, c’est-à-dire s’il est possible de détecter
l’arrivée de la lame d’eau ainsi que de suivre sa disparition.
Dans un premier temps, des mesures air/sol puis des mesures air/eau/sol ont été effectuées
dans le but d’étudier respectivement le comportement de la sonde dans un milieu biphasique
et triphasique, et également afin de voir si la sonde est capable de suivre la disparition de la
lame. De plus, une mesure air/eau a été réalisée afin d’observer la réponse de la sonde par une
variation de hauteur de lame d’eau.
Le signal mesuré en millivolt ne sera pas converti en grandeurs telles que la constante
diélectrique ou l'humidité. En fait, un étalonnage doit être effectué afin d’établir une relation
entre le signal délivré par le capteur et la constante diélectrique. Etant donné que d’autres
facteurs (température, type de sol, etc.) interviennent également dans cette relation, il est ainsi
préférable de traiter les enregistrements bruts en millivolt.
Des mesures ont été effectuées à l’aide de la sonde EC-10, afin d’observer son comportement
dans un milieu biphasique (sol et air) et d’évaluer si les mesures effectives réalisées résultent
d’une pondération simple de chacune des phases.
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Mode opératoire
L’expérience consiste à implanter la sonde EC-10 (de 10 cm de longueur) verticalement à
différentes profondeurs dans le sol afin d’avoir des proportions variables de sol et d’air. Ces
mesures sont réalisées sur 4 substrats différents : sol nu compacté, sol sableux, sol avec un
couvert végétal (gazon) et parcelle labourée. De plus, une mesure de l’air a été également
réalisée.
Nous cherchons à évaluer dans quelles conditions la loi de mélange simple (équation 1) est
valide. Les différentes tensions mesurées, prenant en compte la mesure du sol et celle de l’air,
sont notées Mes eff (mesure effective).
𝑑1 𝐿−𝑑1
Equation 1 : 𝑀𝑒𝑠 𝑒𝑓𝑓 = 𝑀𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑙 × + 𝑀𝑒𝑠 𝑎𝑖𝑟 ×
𝐿 𝐿
Dans l’équation 1 , d1 correspond à la profondeur de la sonde dans le sol, Mes sol et Mes air à
la mesure de la sonde si elle était entièrement implantée respectivement dans le sol et dans
l’air et L à la longueur totale de la sonde.
A partir de l’équation 1, il est possible de calculer Mes sol :
𝐿 – 𝑑1 𝐿
Equation 2 : 𝑀𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑙 = 𝑀𝑒𝑠 𝑒𝑓𝑓 – × 𝑀𝑒𝑠 𝑎𝑖𝑟 ×
𝐿 𝑑1
Figure 2 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol) Figure 3 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol)
Cas du sol nu compacté Cas du sol sableux
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Figure 4 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol) Figure 5 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol)
Cas de la parcelle labourée Cas du sol avec un couvert végétal
La loi de mélange est respectée lorsque Mes sol est égale à la valeur avec la sonde entièrement
implantée dans le sol.
Dans le cas du sol nu compacté et du sol sableux (Cf. figures 2 et 3), la loi de mélange
fonctionne lorsque la sonde est au moins enfoncée de 3 cm. Pour des insertions plus
superficielles, la tension augmente avec la profondeur. Ceci pourrait s’expliquer de la manière
suivante. Lorsque la proportion d’une phase est très largement majoritaire, son poids relatif
dans la mesure serait plus important que la proportion des phases serait équilibrée. Une telle
hypothèse pourrait se tester avec une des simulations numériques telles que celles réalisées
par Bolvin et al, 2004.
Concernant la parcelle labourée (Cf. figure 4), une augmentation croissante de la tension est
constatée jusqu’à 7 cm. Ceci pourrait être du aux gradients hydriques marqués au voisinage de
la surface. Une telle situation ne devrait pas se rencontrer avec des sols saturés en eau.
Dans le cas du sol avec un couvert végétal (Cf. figure 5), la tension augmente à faible
profondeur, puis elle diminue et finit par devenir constante lorsque la sonde est implantée à
environ 4 cm de profondeur. Ce pic peut supposer provenir d’une interception de l’eau par le
couvert végétal.
En conclusion, nous recommandons que la sonde soit implantée sur environ la moitié de sa
longueur.
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4.2. Mesure air/eau/sol
Ces mesures ont été réalisées dans l’objectif du suivi de la lame d’eau jusqu’à sa disparition,
afin de voir si la sensibilité de la mesure à la hauteur d’eau est suffisamment stable pour
appréhender des variations de niveau et s’il était possible d’apprécier la disparition de la lame
d’eau, ce qui permettrait d’évaluer la hauteur d’eau .
Mode opératoire
Dans un premier temps, le sol est supposé être saturé en versant environ 100 L d’eau afin que
par la suite la sonde mesure uniquement la variation de la lame et non l’eau s’infiltrant dans
le sol. Puis, un cylindre enfoncé d’environ 2 cm dans le sol est installé ainsi que 2 sondes
capacitives implantées chacune à 10 cm de profondeur. Une fois l’installation terminée (Cf.
figure 6), la tension du sol saturé initialement est notée. Ensuite, 5 cm de lame d’eau sont
versés et toutes les 30s la hauteur de la lame ainsi que les tensions des 2 sondes
correspondantes sont notées.
Cette expérience a été réalisée sur 3 types de sol (un sol avec un couvert végétal, un sol
sableux, une parcelle labourée).
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Valeur des pentes (mV/cm)
Sol avec un couvert végétal parcelle labourée sol sableux
essai 1 essai 2 essai 3 essai essai
sonde 1 26 25 26 22 37
sonde 2 26 25 25 23 29
Tableau 1 : valeur des pentes de la régression, « tension = f (hauteur de la lame d’eau) »
sur l’essai du petit anneau
Les pentes sont variables d’un sol à l’autre ce qui témoigne qu’il n’y a pas de relation entre la
tension mesurée et la hauteur de la lame d’eau. Ceci pourrait s’expliquer par une variation de
la constante diélectrique du sol au cours de l’expérimentation s’ajoutant à l’effet lame, à des
cinétiques de ressuyage ou encore à une interaction entre le sol et la lame d’eau sur la mesure
obtenue. Nous noterons néanmoins que l’expérience sur le sable était de très courte durée et
que des erreurs de mesure pourraient expliquer la forte pente constatée sur les mesures
réalisées sur le sable. La première hypothèse n’est pas très probante(Cf. annexe 3 : essai d’une
correction des mesures ). L’hypothèse du ressuyage a été testée de la manière suivante : dans
un premier temps, la sonde a été plongée dans 15 cm d’eau puis elle a été ressortie aussitôt ;
ce premier essai correspond au premier pic sur le graphique (Cf. figure 7). Dans un second
temps, la sonde est maintenue sur une longueur de 15 cm d’eau durant quelques minutes, puis
elle est ressortie sur 5 cm, lentement ; ce deuxième essai correspond au second pic.
1000
900
800
Tension (mV)
700
600
500
400
300
200
0 5 10 15 20 25 30 35
Temps (min)
Le retour à la valeur air observé sur le graphique témoigne que le ressuyage dure moins d’une
minute. Ainsi, le ressuyage de la sonde n’a pas d’influence sur les valeurs mesurées.
L’expérience du petit anneau ne donnant pas de résultats satisfaisants, un nouveau protocole
plus approprié a été établi.
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4.2.2 Mesures réalisées à l’aide du dispositif de Müntz
Des essais plus adaptés et plus représentatifs d’une irrigation par le dispositif de Müntz ont été
effectués afin d’observer le suivi de la disparition de cette lame. En effet, celui-ci permet de
maintenir une lame d’eau et également de minimiser les effets pouvant avoir un impact sur la
teneur en eau du sol.
Mode opératoire
Le dispositif est constitué d’un système de flotteurs permettant d’avoir une charge constante
c’est-à-dire une hauteur de lame d’eau constante, processus se déroulant lors d’une irrigation
gravitaire, et d’un double anneau dont l’anneau central a pour diamètre 31,5 cm et l’anneau
externe 70 cm environ. Une charge constante d’environ 5 cm est maintenue pendant une durée
de 2h30. Les sondes au nombre de 6 sont implantées à 10 cm de profondeur dans le sol.
Lors de cette expérience, la charge constante de la lame d’eau était difficile à garder étant
donné que le sol infiltrait plus vite que ce que le dispositif apportait comme volume d’eau. Le
complément d’apport d’eau s’effectuait manuellement d’où cette approximation de hauteur de
la lame.
Après un certain temps, le dispositif d’alimentation en eau est arrêté afin de suivre la
disparition de la lame. Les tensions mesurées ont été enregistrées par 2 centrales d’acquisition
Campbell tout au long de l’expérience et la hauteur de la lame a été mesurée manuellement à
l’aide d’un réglet.
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Interprétation des résultats
Après avoir tracé une régression linéaire sur la tension mesurée en fonction de la hauteur de la
lame, les pentes sont les suivantes :
Bien que les sondes soient installées sur le même type de sol, à la même profondeur dans le
sol et avec la même hauteur de lame d’eau, les pentes calculées sont différentes d’une sonde à
l’autre.
Pour essayer de comprendre cette variation, il est utile de tracer la disparition de la lame d’eau
en fonction du temps. Cependant, le niveau de départ des courbes a dû être harmonisé en
réalisant une translation de façon à pouvoir comparer les courbes entre elles.
900
Cinétique de l'infiltration
Sonde 1
880
Sonde 2
860
Sonde 3
840
Sonde 4
Tension (mV)
820
Sonde 5
800 Sonde 6
780
760
740
720
700
14:21 14:35 14:49 15:04 15:18 15:33
Temps (heure)
Disparition de la lame visuellement à 14h39
Dès lors que le dispositif d’alimentation en eau est arrêté, la lame d’eau commence à
s’infiltrer. Sur le terrain, l’observation de la disparition de la lame avait été notée à 14h39
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précisément ; or, sur le graphique ci-dessus, la rupture de pente correspondant à la disparition
de l’eau est mal définie.
En dérivant le signal, il est possible d’évaluer la disparition de la lame mais toujours avec
incertitude (à plus ou moins 6 minutes) dû à un signal bruité (Cf. annexe 4 : représentation
graphique du signal dérivé lors des mesures réalisées par le dispositif de Müntz).
La sonde 6, ne donnant pas une tendance similaire aux autres courbes, peut être à l’origine
soit de la qualité médiocre du capteur qui aurait pu être vérifier par plusieurs séries de
mesures, soit par des interactions, un signal fort diminuerait la sensibilité à la lame d’eau. Son
interprétation ne sera donc pas prise en compte par la suite.
Dès le début de l’infiltration de la lame, une similarité des courbes est constatée. En revanche,
avec le temps, les courbes se différencient les unes des autres.
Cette variabilité est fonction de la hauteur de la lame d’eau. En effet, lorsque la lame d’eau est
élevée, c’est-à-dire en début d’expérience, l’infiltration est homogène sur l’ensemble de la
surface du cylindre central. Par contre, lorsque la hauteur de la lame d’eau est faible,
l’infiltration est hétérogène due aux effets locaux.
Ainsi, les pentes ont été recalculées en prenant en compte uniquement la première partie de la
courbe de façon à être plus représentatif sur l’ensemble des capteurs.
Les pentes calculées sur le début des courbes sont dans le même ordre de grandeur. La gamme
des pentes est comprise entre 23 et 25 mV/cm. Cette relation sera vérifiée lorsque des essais
seront faits sur le domaine du Merle.
Pour identifier l’évolution de la tension lorsque la sonde est uniquement en contact avec l’eau,
des mesures ont été réalisées afin d’observer la variation de la tension en fonction de la
hauteur de la lame d’eau en contact avec la sonde.
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Mode opératoire
La sonde est plongée à différentes profondeurs dans l’eau ; les tensions correspondantes sont
notées successivement.
1050
950
850
Tension (mV)
750
650
550
450
350
250
0 5 10 15 20
Profondeur de la sonde dans l'eau
La réponse n’étant pas linéaire, une régression est donc réalisée uniquement sur les points
correspondant à l’intervalle des mesures air-eau-sol c’est-à-dire entre 881 à 756 mV.
La pente obtenue est de 29 mV/cm qui diffère sensiblement des pentes obtenues par les
mesures air-eau-sol (pente comprise entre 23 et 25 mV/cm).
Cette expérience montre a nouveau les interactions complexes qu’il peut y avoir entre les
phases présentes dans le volume de mesure.
La mesure de la lame reste une information incertaine au stade actuel des travaux.
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5. SUIVI DES IRRIGATIONS
Une fois les essais terminés sur le site INRA Avignon, les expériences ont pu commencer sur
la zone d’étude : le Domaine du Merle, afin de caractériser les irrigations (date, durée et dose
apportée par l’irrigation) à l’aide des capteurs d’humidité de longueur 20 cm.
Dans un premier temps, le suivi de l’irrigation s’est effectué à l’aide des centrales
d’acquisition de type Campbell puis, après que le dispositif d’alimentation et de pilotage ainsi
que le réseau de transmission des données soient installés, le suivi des irrigations a pu se faire
par le dispositif de mesure autonome.
Mode opératoire
L’irrigation est suivie sur un seul calan sur 2 types de parcelles (Cf. annexe 5 : schéma de
l’implantation du dispositif expérimental sur une parcelle (parcelle 6N) pour suivre une
irrigation).
Au voisinage du canal d’amenée de chaque parcelle, 3 capteurs d’humidité sont installés
linéairement dans le sens de la largeur de la parcelle, excepté le capteur au centre des deux
autres qui est un plus avancé dans la parcelle. Ces capteurs sont implantés chacun à 10 cm de
profondeur, mis à part un capteur à 7 cm de profondeur dont la cause a pour origine la faible
épaisseur de limon.
Les 10 cm de la sonde restant vont donc être en contact direct avec la lame d’eau dans le but
de détecter cette lame et de suivre sa disparition.
Au voisinage du canal de colature de la parcelle, les capteurs sont installés de la même
manière et tous ont pu être implantés à 10 cm de profondeur, avec le capteur au centre des
deux autres un peu plus avancé à l’intérieur de la parcelle.
De plus, un anneau a été installé au niveau d’une sonde en amont de chaque parcelle,
uniquement lors de l’arrêt de l’irrigation, afin d’observer un signal ne prenant pas en compte
les écoulements latéraux.
Les données sont enregistrées dans 2 centrales d’acquisition et la disparition de la lame a été
suivie manuellement à l’aide d’un réglet.
16
Les sondes situées au voisinage du canal d’amenée vont permettre de détecter au plus tôt le
début et la fin de l’irrigation et également de quantifier cette irrigation. En fait, si le suivi de la
lame est possible, le Ksat (conductivité hydraulique à saturation) pourra alors être estimé. Puis,
sachant la durée de l’irrigation, la quantité d’eau apportée pourra être évaluée pour cette
irrigation.
En revanche, les sondes, situées au voisinage du canal de colature, sont utiles pour dater le
début de l’arrivée de la lame d’eau et de quantifier également l’irrigation.
L’uniformité de l’irrigation dépend du temps requis par l’eau pour atteindre l’extrémité aval
de la parcelle (temps d’avancement ) et de la variabilité des conditions d’infiltration du sol
(JC Mailhol, 2003). Du fait de ce temps d’avancement, la durée d’infiltration est variable
entre l’amont et l’aval de la parcelle causant une hétérogénéité de la dose infiltrée. D’où
l’intérêt de placer un capteur de part et d’autre de la parcelle.
Le choix du nombre de trois sondes a été fait afin de prendre en compte l’hétérogénéité du
front d’avancement de la lame d’eau sur la parcelle.
700
600
500
400
06:00 08:24 10:48 13:12 15:36 18:00
Début irrigation Temps (heure) Fin irrigation Disparition de la
8h16 sonde 1 et 3 14h23 sonde 1 et 3 lame visuellement
8h17 sonde 2 14h24 sonde 2 14h55 sonde 1
Figure 11 : représentation graphique d’un enregistrement obtenu par les sondes en amont d’une
parcelle (parcelle 6N) lors d’une irrigation
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représentée par une forte diminution de la tension à 14h23 et 14h24. D’où une durée
d’irrigation de 6h07 exactement. Sur le terrain, l’aiguadier a démarré l’irrigation à 8h03 et l’a
arrêté à 14h20 d’où une durée de 6h17. Ainsi, le dispositif de mesure sous-estime la durée de
l’irrigation de 10 min, ce qui est relativement satisfaisant. Cet intervalle de temps est dû au
remplissage du canal d’amenée et à la distance séparant les sondes du canal d’amenée.
Ainsi, la sonde est un outil permettant de détecter le début et la fin de l’irrigation avec une
précision de quelques minutes.
De plus, la sonde 2 détecte la lame 1 min après les sondes 1 et 3 ce qui est cohérent
puisqu’elle est située plus à l’intérieur de la parcelle c’est-à-dire à une plus grande distance du
canal d’amenée.
En ce qui concerne la sonde 1, le signal est plus faible que les sondes 2 et 3 dû au fait de sa
profondeur d’implantation de 7 cm et non de 10 cm, d’où un volume de sol pris en compte par
la sonde plus faible.
Concernant la décroissance des courbes correspondant à la disparition de la lame, une
hétérogénéité est observée ; ceci est dû à des effets locaux. En effet, les courbes sont
similaires au début de l’infiltration de la lame, en revanche, au fur et à mesure que la lame
d’eau s’infiltre, les courbes deviennent singulières les unes des autres. Ces effets locaux
témoignent d’une infiltration locale ce qui se traduit par une hétérogénéité de l’infiltration sur
toute la parcelle. Ainsi, si la lame d’eau est basse, les pertes latérales (ruissellement) vont
diminuer, ceci se traduit par une infiltration locale. A l’inverse, si la lame est haute, les pertes
latérales vont augmenter d’où une infiltration plus homogène sur toute la parcelle.
De ce fait, il est préférable de prendre en compte uniquement le début de la courbe du suivi de
la disparition de la lame d’eau en fonction de la tension mesurée pour le calcul de la pente
(Cf. tableau 4).
Parcelle 1J Parcelle 6N
sonde 1 sonde 2 sonde 3 sonde 4 sonde 5
(anneau) (anneau)
Pentes (mV/cm) 22 24 25 23 22
Tableau 4 : valeur des pentes de la régression réalisées sur le début des courbes, « tension = f
(hauteur de la lame d’eau) » sur le suivi de l’irrigation par les centrales d’acquisition
Les pentes ont le même ordre de grandeur (22 à 25 mV/cm). De plus, en comparant avec les
pentes obtenues lors des essais avec le dispositif de Müntz, les pentes sont voisines et sont
comprises entre 23 et 25 mV/cm.
18
Par ailleurs, les variations du signal au début de l’infiltration ne sont pas très différentes dans
l’anneau par rapport aux autres capteurs. Cela tendrait à dire que les écoulements latéraux ne
sont pas prédominants. Il en est de même pour la parcelle 1J (Cf. annexe 6 : représentation
graphique d’un enregistrement obtenu par les sondes en amont de la parcelle 1J lors d’une
irrigation).
En comparant les courbes h lame = f(temps) obtenues avec les essais d’infiltration par le
dispositif de Müntz et celles obtenues par le suivi de l’irrigation avec les centrales
d’acquisition sur les parcelles 1J et 6N, une linéarité est constatée pour les essais par le
dispositif de Müntz. En revanche, pour le suivi de l’irrigation des parcelles 1J et 6N, les
courbes ont la forme d’une exponentielle.
Ainsi, il est donc difficile de comparer ce qui se passe dans l’anneau avec le reste de la
parcelle dû soit à des problèmes d’infiltration locale, soit à des artéfacts liés à des fuites à la
base du cylindre.
Parcelle 6N Aval
850
800
750
Tension (mV)
700
650
Sonde 4
600
Sonde 5
550
Sonde 6
500
450
12:57 14:09 15:21 16:33 17:45 18:57 20:09
Temps (heure)
Arrivée de la lame d’eau
Figure 12 : représentation graphique d’un enregistrement obtenu par les sondes en aval d’une
parcelle lors d’une irrigation
Cet enregistrement (Cf. figure 12) permet de dater le début de l’arrivée de la lame d’eau. Par
conséquent, en connaissant la position du capteur sur la parcelle, il est possible de déterminer
la vitesse de propagation du front d’avancement de la lame d’eau.
19
La détection du début de l’arrivée de la lame d’eau diffère d’un capteur à l’autre. La détection
de la lame d’eau par les sondes 6, 5 et 4, s’effectue respectivement à 14h04, 14h07 et 14h10.
La sonde 6 détecte donc en premier la lame, puis la sonde 5 et enfin la sonde 4. Or, la sonde 5
est implantée plus à l’intérieur de la parcelle, elle devrait donc normalement détecter la lame
en premier. Ceci met en évidence l’avancement du front en biseau et non linéairement,
également visualisé sur le terrain (dans le cas de la parcelle 6N).
De plus, on peut constater sur le graphique ci-dessus que le niveau d’eau continue à
augmenter après l’arrêt de l’irrigation du fait de l’importance des écoulements latéraux.
Mode opératoire
Sur une parcelle 2 dispositifs de mesure sont installés, l’un au voisinage du canal d’amenée et
l’autre au voisinage du canal de colature (Cf. annexe 7 : photo du dispositif autonome sur une
parcelle du Domaine du Merle). Le dispositif, décrit auparavant, comprend un panneau solaire
et un boitier de contrôle relié à la sonde EC-20.
Les capteurs sont implantés à 10 cm de profondeur dans le sol ; les 10 cm restant vont donc
être en contact direct avec la lame d’eau pour la détecter et également pour suivre sa
disparition.
Comme l’expérience décrite ci-dessus, la sonde située en amont de la parcelle permettra de
détecter au plus tôt le début et la fin de l’irrigation et également de la quantifier. La sonde aval
permettra de dater le début de l’arrivée de la lame mais aussi elle contribue à la quantification
de l’irrigation.
Les données sont consultables en temps réel via un portail environnement.
Deux dispositifs fixes seront installés sur la parcelle 1J, afin d’observer sur le long terme
plusieurs irrigations, et les quatre autres dispositifs restant vont être déplacés sur toute la zone
du Domaine du Merle (Cf. annexe 8 : emplacement des dispositifs sur le Domaine du Merle).
900
800
700
Amont
600
Aval
500
12:00 16:48 21:36 2:24 7:12 12:00 16:48 21:36
L’enregistrement marque le début et la fin de l’irrigation soit une durée d’environ 6h30.
Le signal obtenu en amont de la parcelle est curieux puisque 2 paliers sont représentés. En
effet, le premier palier correspond à une fuite du calan lors de l’irrigation du calan voisin et le
second palier représente la durée de l’irrigation du calan où est implanté le dispositif.
Quant au signal obtenu à l’aval, il permet d’identifier avec exactitude l’arrivée de la lame
d’eau à 7h10.
Un cas particulier d’irrigation, parmi de nombreux autres cas, va être traité par la suite (Cf.
figure 14) pour essayer de comprendre pourquoi le signal obtenu lors d’une irrigation n’est
pas homologue d’une parcelle à l’autre, voire d’une irrigation à l’autre sur une même parcelle
(Cf. annexe 9 : représentation schématique et interprétation de l’irrigation de la parcelle 6E et
annexe 10 : représentation schématique et interprétation de l’irrigation de la parcelle 6J).
850
750
650
Amont
550
Aval
450
0:00 12:00 0:00 12:00 0:00
Durée de l'irrigation : 6h30
Figure 14 : enregistrement du signal amont/aval de la parcelle 6K le 11/07/09
21
L’irrigation de la parcelle 6K se fait au 2/3 par le canal d’amenée et le tiers restant par le
débordement de la parcelle voisine (parcelle 6J). Le procédé d’irrigation est le suivant (Cf.
annexe 11 : représentation schématique de la parcelle 6K) : l’eau ruisselle en amont sur le
calan 1 par le canal d’amenée jusqu’au 2/3 de la parcelle. Les eaux d’irrigation en amont ne
permettent pas d’arroser toute la longueur de la parcelle étant donné sa très grande dimension.
L’aval de la parcelle est irrigué grâce au débordement de la parcelle voisine 6J. Ainsi, le
signal obtenu à l’aval représenté par trois pics correspond aux irrigations des calans successifs
de la parcelle 6J.
Cependant, concernant le signal amont, le premier plateau peut supposer correspondre à
l’irrigation du calan voisin par la fuite du canal d’amenée.
Par contre, le deuxième plateau coïncide avec l’irrigation du calan où est installé le dispositif
avec une durée de 6h30.
Toutefois, sur une même parcelle, une irrigation peut varier à une autre (Cf. figure 15).
900
800
Amont
700
Aval
600
500
0:00 12:00 0:00 12:00 0:00 12:00 0:00
Durée de l'irrigation
Figure 15 : enregistrement du signal amont/aval de la parcelle 6K le 19/07/09
22
Concernant le signal aval, deux pics sont enregistrés correspondant chacun à l’irrigation de 2
calans de la parcelle voisine 6J, qui irrigue par débordement l’aval de cette parcelle.
Pour conclure sur le suivi de l’irrigation par le dispositif de mesure autonome, ces
enregistrements obtenus ont permis de mettre en évidence une hétérogénéité des pratiques
d’irrigation. Chaque parcelle a sa propre méthode d’irrigation. Malgré cela, le signal permet
tout de même de déterminer le début et la fin de l’irrigation (Cf. annexe 12 : tableau
synthétisant la position des capteurs et la durée de toutes les irrigations suivies).
De ce fait, l’existence d’une relation entre la durée de l’irrigation et la superficie
parcelle/calan a été cherchée.
Figure 16 : relation entre la durée de l’irrigation Figure 17 : relation entre la durée de l’irrigation
et la superficie de la parcelle et la superficie du calan
- les surfaces des calans prises en compte sont estimées visuellement via une image
satellite.
- la notion du calan perd de sa signification pour les parcelles qui sont irriguées des
deux côtés.
Ainsi, il est plus intéressant de travailler à l’échelle de la parcelle que de travailler à des
échelles plus fines. Les pratiques d’irrigation étant hétérogènes à l’échelle de la parcelle, elles
le sont d’autant plus à l’échelle du calan.
23
CONCLUSION
Suite aux expériences réalisées sur le site INRA et aux différents suivis d’irrigation réalisés à
l’aide de la sonde EC-2O, cette dernière s’est révélée très sensible à la lame d’eau d’où
l’obtention d’enregistrements lors d’une irrigation satisfaisante. En effet, le début et la fin de
l’irrigation ont été bien mis en évidence, de même que le temps de transit dans la parcelle.
Par contre, la mesure de la lame reste une information incertaine au stade actuel des travaux
dû à des effets locaux (infiltration locale) sur la parcelle. Cependant, le suivi de l’infiltration
est plus fiable lorsque la lame d’eau commence à s’infiltrer.
L’expérimentation est prévue pour durer jusqu’à l’automne 2010 et les dispositifs doivent être
déplacés sur le Domaine du Merle ainsi que sur d’autres exploitations agricoles afin de fournir
plusieurs dates et durées d’irrigation sur la plaine de la Crau grâce à la portabilité du
dispositif. De plus, ce dispositif a été déployé sur plusieurs parcelles du Domaine du Merle
afin de tenir compte de l’épaisseur des limons et de la taille des parcelles sur la durée de
l’irrigation. En comparant les parcelles 1J et 6N (peu affectées par les particularités de
l’irrigation) sur la durée de l’irrigation, cette dernière est plus courte pour la parcelle 6N du
fait d’une épaisseur de limon plus faible ainsi que de sa taille plus petite.
La dose apportée par l’irrigation n’a finalement pas été traitée suite à un manque de temps
étant donné que les pratiques d’irrigation n’étaient pas si triviales que ce que l’on pensait.
Cependant la dose apportée pouvait être obtenue soit par un modèle, soit via la conductivité
hydraulique à saturation. En effet, les irrigations peuvent être hétérogènes d’une parcelle à
l’autre dû au fait, si l’irrigation est latérale ou longitudinale ou si un débordement de parcelles
voisines a lieu. De plus, les pratiques peuvent varier d’une irrigation à l’autre sur une même
parcelle dans le cas par exemple d’un surplus d’eau issu des eaux d’Eyguières disponible.
Ainsi, les stratégies d’irrigation seront multiples. Le dispositif de mesure a tout de suite
permis de mettre en évidence les parcelles qui subissent des modalités d’irrigation très
particulières ; celles-ci ont été confirmées par l’aiguadier.
Il serait peut être judicieux d’installer plusieurs sondes sur une même parcelle afin de tenir
compte de la réalité du terrain de la méthode d’irrigation. En effet, afin de mieux comprendre
les enregistrements obtenus, il a fallu se renseigner auprès de l’aiguadier sur sa façon
d’irriguer.
Afin d’assurer un suivi de l’irrigation plus performant un couplage d’un modèle de
fonctionnement hydraulique du calan avec les mesures pourrait être envisagé.
24
TABLE DES FIGURES
Figure 2 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol), cas du sol nu compacté
Figure 3 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol), cas du sol sableux
Figure 4 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol), cas de la parcelle labourée
Figure 5 : Mes sol = f (profondeur de la sonde dans le sol), cas du sol avec un couvert végétal
Figure 6 : photo du dispositif avec le petit anneau
Figure 7 : représentation graphique du ressuyage de la sonde
Figure 8 : photo du dispositif de Müntz
Figure 9 : représentation graphique de la disparition de la lame d’eau au cours du temps
Tableau 1 : valeur des pentes de la régression, « tension = f (hauteur de la lame d’eau) » sur
l’essai du petit anneau
Tableau 2 : valeur des pentes de la régression, « tension = f (hauteur de la lame d’eau) » par le
dispositif de Müntz
Tableau 3 : valeur des pentes de la régression réalisées sur le début des courbes, « tension = f
(hauteur de la lame d’eau) » par le dispositif de Müntz
Tableau 4 : valeur des pentes de la régression réalisées sur le début des courbes, « tension = f
(hauteur de la lame d’eau) » sur le suivi de l’irrigation par les centrales d’acquisition
25
BIBLIOGRAPHIE
BOLVIN H., CHAMBAREL A., CHANZY A., 2004 : « Three dimensional numerical
modelling of a capacitance probe ; Application to measurement interpretation », Soil Science
Society of America Journal, 68 : 440-446.
CHANZY A. et GAUDU J.C., Novembre 1999 : Mesure de la teneur en eau du sol par les
humidimètres capacitifs, INRA Avignon, Unité de Science du Sol.
DECAGON Devices, 2008 : ECH2O User’s Manual for Models EC-20, EC-10, EC-5 Soil
Moisture Sensors version 8, Decagon Devices, 23 p.
GAUDU J.C., MATHIEU J.M., FUMANAL J.C., BRUCKLER L., CHANZY A.,
BERTUZZI P., STENGEL P., GUENNELON R., 1993 : « Mesure de l’humidité des sols par
une méthode capacitive : analyse des facteurs influençant la mesure », Elsevier/INRA, p.57 à
73.
MAILHOL J.C., Avril 2003 : Analyse de la consommation en eau dans les différents
contextes d’agriculture irriguée, Cemagref Montpellier, 33 p.
MEROT A., WERY J., ISBERIE C., CHARRON F., 2008 : « Response of a
plurispecific permanent grassland to border irrigation regulated by
tensiometers », Europ. J. Agronomy, 28: 8–18.
RIOU C., BONHOMME R., CHASSIN P., NEVEU A., PAPY F. : L’eau dans l’espace rural,
production végétale et qualité de l’eau, INRA Editions.
SAOS J.L., novembre 2003 : Quantification des flux d'eau en irrigation gravitaire en Crau,
rapport d’avancement n°3 IRD - Unité DIVHA, 36 p.
26
ANNEXES
ANNEXE 4 : Représentation graphique du signal dérivé lors des mesures réalisées par le
dispositif de Müntz
ANNEXE 6 : Représentation graphique d’un enregistrement obtenu par les sondes en amont
de la parcelle 1J lors d’une irrigation
27
ANNEXE 1 : Caractéristiques de la sonde EC-2O
28
ANNEXE 2 : Mesures et transmission des données par GPRS/GSM
29
ANNEXE 3 : Essai d’une correction des mesures
Dans chaque cas, la tension a augmenté après l’expérience. En effet, dans le sol avec un
couvert végétal par exemple, la tension à la saturation initiale est de 688 mV. Après
l’expérience, la tension est de 758 mV. La tension a donc augmenté, ceci signifie que le sol
s’est humidifié. Le sol n’était donc pas totalement saturé.
Ainsi, il faut corriger les tensions pour prendre en compte cette eau accumulée dans le sol.
Mes corrigé = f (hauteur de la lame d’eau)
Mes (t) = a*l + Mes sol
Mes sol = Mes sol saturé – Δ Mes Δ Mes = Mes sol saturé – Mes sol
Mes (t) = a*l + Mes sol saturé – Δ Mes
Mes (t) + Δ Mes = a*l + Mes sol saturé
ΔMes = Mes sol saturé – Mes sol
ΔMes =Mes sol saturé – Mes init – (Mes sol saturé - Mes init)*(t/D)
ΔMes = (Mes sol saturé – Mes init) ((-t/D) – 1)
ΔMes = ((D-t)/D)*(Mes sol saturé – Mes init)
Mes (t) + ((D-t)/D)*(Mes sol saturé – Mes init) = a*l + Mes sol saturé
Ainsi, Mes corrigé = Mes (t) + ((D-t)/D)*(Mes sol saturé – Mes init)
Avec a : la sensibilité du capteur à la hauteur d’eau
Mes sol saturé : la mesure du sol humide après
Mes init : la mesure du sol humide initiale
D : la durée de l’expérience
t : temps
Mes corrigé : mesure corrigée au temps t
Une fois les courbes réalisées ε corrigé = f (hauteur de la lame d’eau), une régression linéaire est
réalisée. Les pentes sont les suivantes :
Correction Sans correction
sol 1 Sol 3 Sol 4 sol 1 Sol 3 Sol 4
essai 1 essai 2 essai 3 essai 1 essai 1 essai 1 essai 2 essai 3 essai 1 essai 1
sonde 1 40 29 31 25 50 26 25 26 22 37
sonde 2 37 28 27 26 40 26 25 25 23 29
30
On constate que les pentes sont variables d’un sol à l’autre, voir pour un même type de sol.
Par contre, si on met en relation les mesures corrigées et non corrigées, on remarque que sur 2
types de sols, les pentes sont similaires (entre 25 et 26).
Les mesures corrigées sur le sol 3 sont satisfaisantes. A l’inverse, sur le sol 1, la correction
des mesures n’est pas adaptée. Ceci peut venir du fait que dans le sol 1, l’infiltration est trop
rapide. En effet, c’est dans les pas de temps court que l’évolution de l’infiltration varie le plus.
Concernant le sol 4, les mesures ne sont pas convaincantes car lors des expériences, le fait de
verser de l’eau dans un sol sableux engendre des « creux » d’où des endroits où la sonde est
plus en contact avec l’eau que d’autres.
Par conséquent, cette correction ne sera pas retenue car elle ne donne pas des résultats
satisfaisants pour tous les types de sol et également, car elle surestime les pentes.
31
ANNEXE 4 : Représentation graphique du signal dérivé lors des mesures
réalisées par le dispositif de Müntz
10
Sonde 1
0 Sonde 2
S'(t)
-15
-20
Temps (heure)
32
ANNEXE 5 : Schéma de l’implantation du dispositif expérimental sur une
parcelle (parcelle 6N) pour suivre une irrigation
Calan Calan
Front d’avancement
de la lame d’eau
33
ANNEXE 6 : Représentation graphique d’un enregistrement obtenu par les
sondes en amont de la parcelle 1J lors d’une irrigation
Parcelle 1J Amont
1000
900
800
Tension (mV)
700
Sonde 1
600
Sonde 2
500
Sonde 3
400
04:48 07:12 09:36 12:00 14:24 16:48
Temps (heure)
34
ANNEXE 7 : Photo du dispositif autonome sur une parcelle du Domaine du
Merle
35
ANNEXE 8 : Emplacement des dispositifs sur le Domaine du Merle
36
ANNEXE 9 : Représentation schématique et interprétation de l’irrigation de la
parcelle 6E Parcelle voisine
Parcelle voisine
6d 6c
Débordement
des parcelles 6d
et 6c
Capteur Capteur
Chemin
Légende :
Martelière
Sens d’écoulement de la lame d’eau
n° Ordre de fermeture des martelières par l’aiguadier
37
L’irrigation de la parcelle 6E est très complexe. L’amont de la parcelle est irrigué latéralement
par le canal d’amenée. En revanche, à l’aval, cette parcelle est irriguée par débordement lors
de l’irrigation des parcelles voisines (parcelles 6D et 6C).
900
Tension (mV)
800
700
600
500
19:12 21:36 0:00 2:24 4:48 7:12 9:36 12:00
Durée de l'irrigation : 1h
En observant l’enregistrement amont, la durée de l’irrigation est seulement d’1h étant donné
la petite taille de la parcelle. En revanche à l’aval, les deux pics, correspondant à deux
arrivées de lame d’eau, sont issus du débordement des deux parcelles voisines.
38
ANNEXE 10 : Représentation schématique et interprétation de l’irrigation de la
parcelle 6J
12
Capteur 1 Capteur 2
13
Chemin
5
10
11
Légende :
Martelière
Sens d’écoulement de la lame d’eau
n° Ordre de fermeture des martelières par l’aiguadier
39
Un autre dispositif installé sur une autre parcelle : 6J (Cf. annexe 10 : représentation
schématique de la parcelle 6J) a donné un enregistrement singulier.
Amont
1000
Aval
900
Tension (mV)
800
700
600
500
19:12 21:36 0:00 2:24 4:48 7:12
La parcelle 6J est irriguée latéralement et longitudinalement. Les calans sont dans le sans de
la largeur de la parcelle, mais aucun bourrelet de terre ou autre les séparent. L’aiguadier
arrose tout d’abord les nombreux calans latéralement puis longitudinalement. La zone, où est
situé le capteur amont, est arrosée latéralement avec une durée d’irrigation de 50 min. Après
cette irrigation latérale, une concordance entre le signal amont et aval est mis en évidence. En
effet, le plateau observé sur l’enregistrement aval correspond à l’irrigation longitudinale d’une
durée d’1 h. La faible décroissance observée sur le signal amont peut être à l’origine d’une
alimentation faite par le canal fuyant arrosant longitudinalement.
Par contre, la forte décroissance amont et le pic aval sont deux constations inexpliquées. Le
signal réagit en amont comme un départ de lame d’eau brusque et à l’aval, par une
augmentation de hauteur de lame d’eau rapide.
40
ANNEXE 11 : Représentation schématique de la parcelle 6K
Capteur 1
Chemin
Calan 2 Calan 1
Débordement de la
parcelle voisine (6J)
Capteur 2
Légende :
Martelière
Sens d’écoulement de la lame d’eau
41
ANNEXE 12 : Tableau synthétisant la position des capteurs et la durée de toutes
les irrigations suivies
42