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Les échAnges
entre L’égypte
et Les régions voisines
(2100-1800 avant notre ère)
fig. 1
Dépôt de jarres
à Abu Ballas,
au sud-ouest de
Dakhla.
armi les inscriptions les plus célèbres de textes commémorent des missions au but plutôt com-
L’égypte y figure toujours comme le moteur des intervalles réguliers – qui menait, depuis Dakhla
échanges, ceux-ci venant satisfaire les demandes jusqu’à, au moins, le gebel ouweinat, à la frontière
égyptiennes, tandis que les intérêts de ses "partenaires" actuelle entre l’égypte, la Libye et le soudan [fig. 1].
commerciaux au Levant ou en nubie – sans parler de L’encens et des pigments faisaient partie, sans doute
la contre-valeur des biens importés – sont ignorés. À en avec d’autres produits, des échanges reliant la vallée du
croire les inscriptions officielles, l’égypte agissait nil à ces régions lointaines de l’Afrique nord-orientale.
selon sa volonté, sans contraintes, alors que les certains indices montrent que des populations locales
peuples voisins occupaient une position subalterne, participaient aux échanges. Des lettres des gouverneurs
pressés de satisfaire les demandes du pharaon sans de Balat témoignent en effet des préparatifs précédant
contrepartie matérielle apparente. l’arrivée sur le site d’un chef d’un pays étranger.
cependant, l’archéologie indique que les contacts égyp- ces exemples viennent donc compléter une autre
tiens avec l’extérieur étaient bien plus complexes, et ce source d’information : les "textes d’exécration", avec
dès la fin de l’Ancien empire. Les sites de tell ibrahim leurs listes de personnes et de pays étrangers poten-
Awad (Delta oriental), Mersa/ouadi gaouasis (côte de tiellement hostiles aux égyptiens. Dans les deux cas,
la mer rouge) et Balat (oasis de Dakhla, désert occi- des peuples étrangers figurent comme partenaires,
dental) en fournissent quelques indices. Dans le cas de comme concurrents ou encore comme une menace
tell ibrahim Awad, les fouilles récentes ont mis au jour pour les intérêts égyptiens. Loin de l’image unilatéra-
les vestiges d’un temple dont le plan se distingue de le et fort biaisée de l’épigraphie, ces autres témoignages
celui des temples égyptiens. Les similarités avec des écrits et archéologiques contribuent à nuancer la natu-
constructions proches du Levant suggèrent la présence re des contacts entre l’égypte et ses voisins. ils mon-
locale d’une population d’origine asiatique, une situa- trent aussi que la prétendue autosuffisance et l’initiati-
tion qui rappelle celle, postérieure et très bien docu- ve de la monarchie dans l’organisation des échanges
mentée, du site voisin de tell el-Dab’a et sa colonie de avec l’extérieur devait composer de facto avec d’autres
marchands et marins levantins. acteurs ayant leurs propres objectifs.
Quant à Mersa/ouadi gaouasis, ce port fut utilisé dès parfois, les textes font écho à cette réalité, comme
la fin de l’Ancien empire par les expéditions envoyées dans l’inscription d’Ânkhtify de Mo’alla. ce célèbre
au pays de pount, sur les rives méridionales de la mer gouverneur d’éléphantine, edfou et hiérakonpolis
rouge. pourtant, de la céramique nubienne trouvée sur (les trois provinces les plus méridionales de l’égypte),
place révèle que les égyptiens n’étaient pas les seuls à de la fin du iiie millénaire, se vante d’avoir délivré de
fréquenter ce site. en effet, d’autres acteurs interve- l’orge au pays d’ouaouat, en nubie, durant une pério-
naient dans les échanges entre la vallée du nil et les de où l’égypte fut touchée par une division politique
régions du sud de la mer rouge, voire de la corne de et par des affrontements entre potentats locaux riva-
l’Afrique, peut-être en tant qu’auxiliaires. cependant, lisant pour le pouvoir. étant donné que des soldats
on ne peut exclure qu’ils agissaient, au moins en partie, nubiens faisaient partie des armées rivales (une colo-
en suivant leurs propres intérêts. Même la présence de nie de soldats nubiens fut même établie à
la céramique du yémen et de l’érythrée plaide en faveur gebelein, juste au nord de Mo’alla), il est bien pro-
de la présence à Mersa/ouadi gaouasis d’autres popu- bable que les livraisons d’orge soient en rapport avec
lations impliquées dans ces échanges. la rémunération des troupes nubiennes [fig. 2]. Des
enfin, le cas de Balat s’explique par la mise en place fouilles archéologiques montrent en effet que les
d’une sorte de comptoir pharaonique dans l’oasis de échanges entre les populations de la nubie septentrio-
Dakhla, orienté tantôt vers le désert occidental, tantôt nale et l’égypte connurent un essor considérable pen-
vers la nubie. en effet, les fouilles archéologiques ont dant cette période troublée, et que des produits ali-
détecté un véritable itinéraire – balisé de dépôts de mentaires égyptiens étaient alors importés par les
jarres servant au stockage de vivres et d’eau, placés à nubiens de la culture du "groupe c".
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cependant, l’exploitation du minerai n’est pas le fait Dans ce contexte, certaines zones du Delta oriental
d’un "état" quelconque, mais, bien au contraire, reste semblent avoir connu des formes de vie peu sédenta-
entre les mains des populations de pasteurs autoch- risées, où la mobilité et des activités différentes de
tones, peut-être sur une base saisonnière, avant que le l’agriculture ont pu jouer un rôle considérable. Les
textes du début du iie millénaire indiquent
l’existence de "campagnards" (Sékhetiou)
dont la collaboration était nécessaire à
l’organisation des expéditions minières
au sinaï, à côté d’autres populations
(comme les Iménou), notamment dans
des activités logistiques comportant
l’emploi d’ânes. Des récits littéraires,
comme le célèbre Conte du paysan
éloquent (ou Conte de l’Oasien), décrivent
les activités de l’un de ces habitants de la
"campagne" (sékhet), un individu vivant
dans un milieu marginal et qui parcourt
la route entre l’ouadi natroun et
hérakléopolis avec sa caravane d’ânes
chargés de produits du désert (plantes
médicinales et aromatiques, des peaux
d’animaux, etc). on constate donc que
des populations mobiles ont joué un
rôle notable dans les échanges entre
la vallée du nil et l’extérieur, et que
ces populations restent largement
autonomes par rapport à l’autorité
pharaonique.
Le Delta occidental présente des nuances
particulières pendant la première
période intermédiaire. D’une part, des
populations pastorales sont bien attes-
tées dans cette région depuis l’Ancien
empire, au point que la localité de
Kom el-hisn joua le rôle de point de
contrôle pour les populations libyennes
venues de l’ouest. Les titres d’environ
une douzaine de responsables de ce site,
datant tous du iiie millénaire, concer-
fig. 3 caravane libyenne représentée à Beni hassan. nent le contrôle des pâturages (mais,
significativement, non des troupeaux),
cuivre soit exporté vers le sud du Levant et l’égypte ; le ravitaillement de la table du roi, l’exploitation des
ensuite, ce sont des pasteurs qui assurent le trafic du ressources naturelles de la région (miel, chasse) et la
métal à travers le sinaï. surveillance des marges désertiques.
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Les inscriptions pharaoniques se font occasion- mastabas décorés et pourvus d’un riche équipement fig. 4
nellement l’écho de conflits avec les Libyens, accompa- comprenant de l’or, de la turquoise et du lapis-lazuli. caravane
gnés de la capture de troupeaux considérables de bovi- Une autre tombe inscrite fut érigée à Kom el-hisn, asiatique à
dés, ce qui implique qu’ils avaient un accès régulier à de avec des formules précoces des Textes des sarcophages. Beni hassan.
l’eau et à des aires de pâturage. il est donc probable que encore plus remarquable, des tombes et des armes
les responsables de Kom el-hisn aient accordé un droit d’un type particulier – tombes "de guerriers" –, typique-
de passage vers des zones de pâturage en échange, ment levantines et datant de la toute fin du iiie mil-
peut-être, d’une partie des animaux. plus tard, au cours lénaire et du début du iie millénaire, apparaissent
des premiers siècles du iie millénaire, les marges occi- tant à Kom el-hisn qu’à sheikh Farag, au Fayoum.
dentales du Delta, le Fayoum et le nord de la ces tombes et ces objets sont habituels le long des
Moyenne-égypte constituent un véritable "croissant routes terrestres traversant la syrie et le Levant à
pastoral", traversé par des Libyens et où l’élevage du cette époque, et sont parfois associées à des inhuma-
bétail jouait un rôle économique considérable, au point tions d’ânes. Leur présence dans l’axe constitué par la
que de nouveaux termes comme ouhyt, "tribu, village côte méditerranéenne, Kom el-hisn et le Fayoum, en
clanique", et menmenet, "bétail itinérant", apparaissent égypte, suggère une voie de pénétration dans la
pour la première fois dans la zone nord de la Moyenne- vallée du nil en suivant la branche occidentale du
égypte [fig. 3]. nil. L’apparition des titres "mesureur dans le dépar-
D’autre part, ce "croissant pastoral" joue le rôle d’axe tement de la myrrhe" (tombe de hetep-ouadjet,
commercial depuis la fin du iiie millénaire. si Kom dignitaire de la première période intermédiaire
el-hisn figure comme la seule localité d’une certaine inhumé à hérakléopolis) et "grand du département
importance sur le bord occidental du Delta au de la myrrhe" suggère également que la myrrhe fut
iiie millénaire, la fin de l’Ancien empire est suivie de l’un des moteurs des échanges dans la région, comme
transformations notables. D’autres sites fleurissent si ce produit était devenu assez important pour
dans la région (Barnugi par exemple), comme en justifier la création d’un département administratif
témoigne, pour la première fois, la construction de spécifique consacré à sa gestion.
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Le cas d’éléphantine présente des parallèles intéres- Le mythe de la première période intermédiaire
sants à la même époque. Une inscription, découverte comme une époque de chaos et de crise se révèle
sur le site de la fin de la première période intermé- erroné. en réalité, les fouilles archéologiques en
diaire (tombe Qoubbet el-hawa n° 110), décrit les égypte et au proche-orient montrent, au contraire,
missions commerciales effectuées par setka afin de que l’effondrement récurrent des monarchies n’en-
livrer des produits étrangers à la "Maison de Khéty" traîne pas nécessairement de désordres. Bien au
(expression désignant le royaume d’hérakléopolis) ; contraire, il libère des forces en quelque sorte entra-
parmi ces produits figure "la myrrhe de Byblos", de vées par les limitations imposées par les systèmes
l’or et du cuivre du "pays de dieu", de l’encens de palatiaux et leur fiscalité. La première période inter-
nubie, de l’ébène, de l’ivoire et, enfin, des animaux médiaire en constitue un exemple frappant, de sorte
exotiques. Une autre sépulture (tombe Qoubbet el- que la crise de la monarchie de l’Ancien empire fut
hawa n° 88) a livré de nombreux vestiges de contacts suivie, certes, par la division politique du pays, mais
avec l’extérieur, y compris une coupe de style égéen aussi par l’essor des activités commerciales, où la
(Kamares) ainsi qu’une "poupée" du type paddle doll myrrhe, des produits aromatiques, du lapis-lazuli, des
(cf. infra). Bien qu’éléphantine fasse partie du métaux et d’autres biens de luxe ont joué un rôle
royaume thébain, elle continua à jouer le rôle de important. Dans ces conditions, la réunification du
centre commercial et de nœud du trafic nilotique, pays sous le règne de Montouhotep ii ne semble pas
jouissant d’un certain degré d’autonomie lui permet- étrangère à une volonté de maîtriser ces flux com-
tant de "trafiquer" avec le nord. merciaux traversant alors la vallée du nil.
ces exemples révèlent une particularité souvent en effet, plusieurs indices plaident à faveur d’une
oubliée. Bien que les grandes inscriptions commé- politique visant à contrôler l’accès aux produits jadis
moratives et les textes "officiels" célèbrent les sous tutelle hérakléopolitaine. Khéty, "chef du trésor"
expéditions et les missions commerciales organi- de Montouhotep ii, était aussi "intendant de l’argent
sées par la couronne, ces entreprises n’assuraient et de l’or" et "intendant du lapis-lazuli et de la tur-
qu’une partie des échanges entre l’égypte et l’exté- quoise", tandis qu’un autre Khéty figure également
rieur. D’autres contacts ont lieu en marge des pou- en charge d’expéditions minières et d’obtention de
voirs centraux, ce qui laisse une certaine marge métaux et de minéraux divers (dont le lapis-lazuli),
d’autonomie à d’autres acteurs, tels que les popu- en provenance de plusieurs pays étrangers. Dans le
lations mobiles, les potentats locaux ou les mar- même temps, les campagnes militaires de
chands dont les activités sont, hélas, très mal docu- Montouhotep ii cherchent à contrôler les principales
mentées [fig. 4]. Une autre conclusion se dégage. routes terrestres et maritimes, tantôt vers les oasis
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et le désert occidental (comme en témoigne notam- de l’immense tombe et du temple funéraire bâtis par
ment une inscription trouvée récemment au gebel Montouhotep ii. Des figurines avec des caractéris-
ouweinat), tantôt vers la nubie, voire vers la Libye et tiques similaires apparaissent à la même époque le
l’Asie. Des scènes de la tombe de son général Antef long de la route menant de l’Asie centrale vers la
montrent des soldats nubiens navigant vers le
nord, ainsi qu’une attaque menée contre une
forteresse tenue par des Asiatiques, tandis
que les inscriptions de sa chapelle à gebelein
mentionnent des attaques contre des Libyens
et des nubiens. Une autre inscription, près de
coptos, évoque à la fois des attaques menées
contre des pays étrangers à partir d’éléphantine,
l’incorporation des oasis et de la nubie septen-
trionale et une mention de la mer en rapport,
apparemment, avec des luttes pour gagner
l’accès à la mer rouge. D’autres passages fig. 5
signalent des routes bloquées, y compris l’ac- (page de gauche)
cès au pays de Qedem, toponyme qui désigne Femmes medja
la palestine dans les sources plus tardives. sur le sarcophage
plusieurs témoignages constituent des d’Aashyt à Deir
indices de ces contacts avec le désert. el-Bahari
L’importation de l’encens et de la myrrhe est (source :
notable sous le règne de Montouhotep ii, en Metropolitan
effet, l’inscription du gebel ouweinat men- Museum,
tionne ces denrées ; de plus, le sarcophage de new york).
la concubine du souverain, Aashyt, représente
deux servantes medja (donc originaires du fig. 6
désert oriental) ainsi qu’une troisième nom- (ci-contre)
mée ibhatyt ("celle d’ibhat", ibhat étant une Paddle doll
zone du désert oriental) [fig. 5]. en outre, (source : British
son successeur, Montouhotep iii, organisa Museum).
une expédition à pount à travers les pistes du
désert oriental afin de ramener "de la myrrhe
fraîche en possession des chefs qui gouvernent
la terre rouge (le désert)".
D’autre part, de nombreuses paddle dolls, ou
"poupées-raquettes" [fig. 6], apparaissent
dans les tombes de particuliers sous le règne de Méditerranée orientale, et suggèrent une relation,
Montouhotep iii. ces figurines aplaties, aux attri- encore mal comprise, avec les activités marchandes
buts sexuels très marqués, portant des tatouages et au début du iie millénaire. il faut donc tourner le
des vêtements très colorés, se retrouvent surtout dans regard vers l’extérieur pour comprendre l’essor sou-
des sites jouant un rôle important dans les contacts dain de ces contacts dans lesquels le lapis-lazuli, les
avec l’extérieur (sheikh Farag, éléphantine, Beni aromates, les textiles et les métaux ont pris un essor
hassan, etc.), ainsi qu’à l’Assassif, dans les environs considérable.
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f ig. 7 Kültepe/Kanesh.
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fig. 8
Kerma (source :
Wikicommons).
en effet, de véritables dynasties de potentats locaux, palestine ; leur nombre (et parfois leur représentation)
portant le titre de "grand chef de province" et ayant figurent souvent sur les nombreuses stèles érigées
bâti de très riches tombes, sont bien attestées, surtout dans le sanctuaire d’hathor à sérabit el-Khadim [fig. 9].
en trois sites principaux : éléphantine, Qaou et la zone en conclusion, la deuxième moitié du Moyen
de Bersheh/Beni hassan. or c’est précisément dans empire inaugure une période nouvelle des échanges
ces localités qu’apparaît le titre de "responsable de la égyptiens avec l’extérieur, avec des conséquences de
porte des pays étrangers", ce qui indique que leurs tous ordres (politique, social, économique) pour le
titulaires exerçaient un certain contrôle des échanges pays. Une fois de plus, le commerce avec l’étranger
vers l’extérieur. La biographie de sarenpout ier connaît un développement extraordinaire en l’absence
d’éléphantine ou la représentation, dans une d’un état central puissant. Le morcellement du pays
tombe de Beni hassan, d’une caravane d’Asiatiques en plusieurs royaumes, dont témoigne le nombre
transportant de la galène, en témoignent. étonnement élevé de rois attestés, suggère un paysage
enfin, d’autres acteurs autonomes ont également par- politique nilotique "levantin", gravitant autour des
ticipé aux échanges. Au gebel Zeit, par exemple, l’ex- rois hyksôs du Delta oriental, des rois nubiens de
traction de la galène impliqua l’emploi de travailleurs Kerma et, plus tard, des rois thébains, tous reliés à un
venus du Levant. La découverte de nombreuses paddle dense réseau commercial au sein duquel circulent les
dolls, ainsi que de figurines féminines d’un type cou- produits et les idées. Les efforts pour maîtriser les
rant en Asie et d’un sceau-cylindre syrien, témoigne échanges donnèrent lieu à un nouvel âge impérial,
de leur présence. Même les expéditions minières fait de rivalités entre puissances, mais aussi de
envoyées par les pharaons au sinaï comptèrent sur la contacts diplomatiques, culturels et artistiques entre
participation de bédouins et d’habitants de la elles. Le nouvel empire était né.
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