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Evolution de la dynamique fluviale et du peuplement: le cas des Basses


Terres dauphinoises dans le Haut-Rhone français

Article · January 2008

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7 authors, including:

jean-Francois Berger Pierre-Gil Salvador


Université Lumiere Lyon 2 Université des Sciences et Technologies de Lille 1
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Odile Franc Jean-Paul Bravard


Institut national de recherches archéologiques préventives Université Lumiere Lyon 2
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EVOLUTION DE LA DYNAMIQUE FLUVIALE ET DU
PEUPLEMENT: LE CAS DES BASSES TERRES
DAUPHINOISES DANS LE HAUT RHONE FRANÇAIS

G. Gaucher, J.-F. Berger, P.-G. Salvador, O. Franc, S. Bleu, J.-P. Bravard & B. Helly

RESUME
Une approche intégrée en géoarchéologie et en archéologie spatiale est déve-
loppée depuis 5 ans dans le bassin des Basses Terres dauphinoises (Haut-
Rhône). A la surface de sa plaine alluviale sont conservés une série de paléo-
chenaux témoignant d’écoulements holocènes du Rhône. Les études menées
sur la paléodynamique fluviale ont d’ailleurs démontré qu’une défluviation du
Rhône s’est produite durant la période antique, et a provoqué une modification
importante de la morphologie de cette plaine alluviale. C’est pourquoi nous
avons cherché à spatialiser les principales unités alluviales construites par le
Rhône et ses affluents depuis 8000 ans sous S.I.G. afin d’évaluer les processus
taphonomiques associés à la paléohydrologie fluviale et de discuter l’origine
des vides archéologiques. Puis nous avons tenté de déterminer dans le cadre
d’une approche interdisciplinaire, quels impacts a eu cet événement sur la dy-
namique de l’occupation du sol à l’époque romaine.

MOTS CLEFS
Peuplement, gallo-romain, paléohydrologie, défluviation, crues, taphonomie,
Haut-Rhône, spatialisation.

ABSTRACT
An archaeological and geoarchaeological study has been carried out in the
Basses Terres Basin of the Upper Rhône Valley (Ain, Isère, France) since the

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last 5 years. On the floodplain surface, paleochannels have been preserved


showing evidence of fluvial flows during the Holocene. Studying fluvial paleo-
dynamics has enabled to identify a change in the Rhône river bed during the
Antiquity, which has led to a major change of the floodplain morphology.
That is why we have attempted to spatialize the alluvial units, built for 8000
years by the Rhone and its tributaries, to evaluate taphonomic processes as-
sociated to fluvial paleohydrology, and to discuss the origin of archaeological
gaps. In a second part, we have tried to estimate the impacts of this channel
change on roman settlement by an interdisciplinary research.

Key words
Settlement, gallo-roman, paleohydrology, flood, channel change, taphonomy,
Upper Rhône, spatialization.

INTRODUCTION
Depuis quelques années, les zones humides sont l’objet d’une recherche pluri-
disciplinaire intensive dans une perspective d’étude des interactions sociétés-
milieu sur la longue durée (Bravard, Magny, 2002, Burnouf, Leveau, 2004). La
géoarchéologie est particulièrement mise à contribution pour la reconstitution
des histoires sédimentaires des bassins versants. Mais elle permet aussi d’éva-
luer les secteurs géographiques propices à la conservation des sites archéologi-
ques ou à leur destruction (Butzer 1982, Waters 1991, Berger, Brochier 2004)
qui permet de centrer la réflexion sur la répartition spatiale des sites.
Nous avons donc développé une méthode d’évaluation de la taphonomie de la
plaine des Basses Terres, car la dynamique du Rhône et de ses affluents a créé
une plaine alluviale très complexe dans son organisation spatiale tout au long
de l’Holocène (Salvador et al., 2004). Cette approche a été ensuite intégrée à
une réflexion sur la dynamique du peuplement antique de cette vallée rhoda-
nienne, période très documentée par l’archéologie, qui subit une avulsion im-
portante du fleuve à cette époque et dont nous cherchons à comprendre l’im-
pact sur la société gallo-romaine.

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Cadre de l’étude, problématiques et outils

Contexte et caractéristiques morphosédimentaires

Le secteur des Basses Terres est une micro-région du haut-Rhône français de


150 km 2, située à 50 km à l’est de Lyon (Fig. 1), localisée entre le plateau cal-
caire de l’Isle Crémieu à l’ouest, les massifs molassiques de Terres Froides au
sud-ouest et les premiers contreforts du Jura méridional (Bugey) à l’est. Ce
bassin est une cuvette de surcreusement glaciaire parcourue par le Rhône de-
puis le début de l’Atlantique. Le tracé de celui-ci s’est modifié au fil du temps et
la large plaine alluviale (entre 5 et 9 km de large) est marquée en surface par
une série de paléochenaux témoignant d’écoulements holocènes du fleuve dont
on peut distinguer deux ensembles séparés par la butte morainique des
Avenières: le couloir des Avenières au sud-ouest, qui se poursuit plus au nord
par la plaine du Bouchage, et le couloir de Brégnier-Cordon au nord-est, qui
correspond aux cours historiques du fleuve les plus récents. Ces divagations
latérales ont ainsi contribué à la grande variété des unités écologiques de la
plaine alluviale.

Figure 1 Présentation du secteur d’étude.

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Problématique et démarches analytiques

Le secteur des Basses Terres est l’une des fenêtres d’étude du programme inter-
disciplinaire sur les relations société/milieu (Projet Collectif de Recherche du
Ministère de la Culture, programme Eclipse 2 du CNRS) dont l’échelle s’étend
sur l’ensemble de l’Isle Crémieu. Si l’acquisition de données sur l’évolution de
la dynamique fluviale depuis une vingtaine d’années a permis de dresser une
histoire de la dynamique fluviale (Bravard 1987, Salvador et al., 2004, Salvador
et al., 2005), cet essor s’est accompagné d’un fort renouvellement des données
archéologiques à la suite de prospections pédestres (Bleu et al., 2005, Gaucher
et al., 2005).
Mais la mise en œuvre de données de nature aussi différentes que les données
archéologiques et paléohydrologiques pose quelques problèmes d’échelles
d’analyse. Bien qu’influencées par les conditions stationnelles d’acquisition
(carottages ponctuels), les archives sédimentaires sont plutôt représentatives
de la dynamique du bassin versant amont du Rhône, alors que les prospec-
tions archéologiques sont issues d’un travail effectué à l’échelle micro-régio-
nale. Il devient donc difficile de discuter de l’impact anthropique sur les crises
hydro-sédimentaires alors que la mise en valeur par les sociétés de l’ensemble
du bassin versant amont rhodanien reste en partie méconnue. Le risque est
alors d’accentuer l’effet du facteur climatique dans le bilan sédimentaire re-
cueilli en fond de vallée. Une telle confrontation ne devient possible qu’à partir
du moment où les connaissances des dynamiques archéologiques et géoar-
chéologiques sont abondantes, synthétiques et bien datées, à l’instar du pro-
gramme Archaeomedes pour le sud de la France (Durand-Dastès et al., 1998,
Van Der Leeuw et al., 2003).
Outre les problèmes de représentativités de chaque discipline, la concordance
chronologique entre les phénomènes socio-culturels et environnementaux
n’est pas facile à déterminer à cause des méthodes de datation propres à cha-
que discipline (radiocarbone pour la géoarchéologie et typo-chronologie du
matériel pour l’archéologie). Ce qui peut expliquer certains décalages entre
phénomènes environnementaux et mutations de l’occupation du sol dont par-
lent Neboit-Guilhot et Lespez (2006).

Un dialogue entre archéologie et géarchéologie demeure possible. Il nécessite


au minimum un cadre commun d’analyse, qui est ici un espace géographique
décrit et analysé par une spatialisation des informations diverses gérée par un
Système d’Information Géographique.

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Histoire alluviale et taphonomie:


retour sur l’inventaire archéologique

L’évolution de la plaine alluviale

un premier travail a consisté en l’identification des différents bras morts du


Rhône, à l’aide de photos aériennes de l’IGN, de relevés topographiques, de
traits pédologiques particuliers (développement de tourbe), puis à leur carto-
graphie sous S.I.G. (Balbo 2002 et Fig. 1). Ensuite, un carottage systématique a
été effectué à l’intérieur des paléocours (Fig. 2) afin d’établir des dates de recou-
pement de ces chenaux et d’étudier la dynamique sédimentaire de leur colma-
tage (Salvador et al., 2004 et 2005). L’ensemble des études ainsi effectuées nous
permet de proposer une chronologie relative entre les différents secteurs flu-
viaux.

Figure 2 Carottes des paléocours (d’après Salvador et al. 2005 modifié).

Il est donc possible de reconstituer une histoire fluviale du Rhône dont le plus
ancien témoin est un méandre recoupé avant 6065±35 BP (Le mauvais, Gif
12028) qui s’écoule dans la vallée des Avenières. On peut observer plusieurs
trains de méandres recoupés depuis l’Atlantique jusqu’au début de notre ère.
Le Rhône change radicalement de tracé par avulsion, associée à une poussée
du cône de déjection du Guiers et à un exhaussement du lit fluvial qui crée un

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engorgement sédimentaire (Bravard 1987). L’axe de l’écoulement ne passe plus


par la vallée des Avenières, mais par celle de Brégnier-Cordon. L’abandon de
l’ancien tracé est daté un peu avant 1860±35 BP, (70-250 CE, Salvador et al.,
2004), soit au milieu de la période antique, et 2 dates radiocarbones, 1660±110
BP (150-620 CE) et 1420±140 BP (250-1000 CE) attestent du nouveau tracé du
fleuve dès l’Antiquité tardive (Bravard 1987), associé à un tressage à cause de
l’exhaussement de la nappe sablo-caillouteuse. Le cours du fleuve est ensuite
recoupée par les méandres médiévaux et modernes, puis le style fluvial devient
tressé au XVIIIe s (Petit Age Glaciaire), et est encore visible dans la morphologie
du lit actuel (Bravard 1989).
L’établissement de cette chronologie des séquences alluviales nous permet
d’étudier la taphonomie des sites archéologiques. Pour raisonner sur les condi-
tions de destruction/conservation des sites archéologiques, il faut associer à
cette restitution des différents états de l’hydrosystème haut rhodanien une
cartographie fine des différentes unités fluviales (Fig. 3):
- Les espaces anciennement stabilisés du lobe de convexité.
- Les accrus de convexité, de construction plus récente, constitués par l’en-
semble des rides et des basses.
- Les reliefs alluviaux (anciennes levées) et levées de berges contemporaines
du chenal actif.

Figure 3 Spatialisation des unités alluviales.

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Cette cartographie s’appuie sur les clichés verticaux aériens de l’IGN (repérage
des traces fossiles qui marquent l’extension des accrus de convexité), et sur la
carte topographique de la Compagnie Nationale du Rhône d’une partie de la
plaine actuelle (résolution verticale de 1 cm, horizontale entre 50 et 150m en
moyenne) qui permet d’identifier les microreliefs d’origine fluviale.
Ces unités alluviales (Fig. 4) sont mises en relation avec les divers tronçons
du fleuve dont la chronologie est établie soit par datation radiocarbone de
vestiges organiques préservés dans les sédiments de colmatage des paléo-
chenaux issus de carottages géologiques, soit par des mentions de recoupe-
ment par les archives historiques (Mas de Triel, Saugey) et cartographiques
(cadastre napoléonien de 1820-1830, Atlas du Rhône dont les relevés ont été
effectué entre 1857 et 1866), soit par chronologie relative entre les différents
paléocours cartographiés.

35 BP

antérieur

Figure 4 Chronologie des séquences alluviales.

Si cette méthode permet d’établir les zones remaniées et épargnées par la diva-
gation latérale du fleuve, il est nécessaire aussi d’estimer les secteurs où l’accré-
tion verticale des sédiments est susceptible de masquer les vestiges archéolo-
giques en surface (plaine distale). Deux secteurs principaux se dégagent (Fig. 5):
la plaine alluviale ante défluviation marquée par des sédiments plus sombres en

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surface et qui correspondent aux dépôts d’alluvions antérieurs à 1860±35 BP (70-


250 CE). L’accrétion verticale de ce secteur à partir de cette date est variable, mais
potentiellement assez faible notamment pour les parties distales par rapport
fleuve médiéval et moderne, sans doute touchées préférentiellement par les crues
de faible récurrence. La sédimentation peut être quasiment nulle comme dans la
vallée des Avenières qui devient une vallée morte à la suite de la défluviation
romaine du Rhône. L’autre partie de la plaine alluviale, caractérisée par une cou-
leur plus claire des sédiments, correspond à l’extension de la plaine alluviale
post-défluviation.

Figure 5 Différentiation des plaines alluviales ante- et post-défluviation par télédétection.

Répartition des sites et interprétations taphonomiques

La spatialisation des processus alluviaux permet d’évaluer quels sont les sec-
teurs qui ont un fort potentiel de conservation d’archives historiques ancien-
nes. Sa confrontation avec les cartes de répartition des sites archéologiques,
permet de discuter des vides observés pour chaque grande période considé-
rée (Fig. 6).
Le corpus réduit des sites depuis le Néolithique jusqu’au 1er Age du Fer, se
concentre essentiellement sur la partie nord est de la plaine alluviale (secteur
de Morestel). Leur absence sur les autres zones soumises à une dynamique
fluviale, latérale et verticale, signale soit leur érosion/destruction (axe des che-
naux) soit leur recouvrement sédimentaire. On note toutefois des exceptions.

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On localise 2 sites qui se trouvent dans un contexte à priori de fort recouvre-


ment sédimentaire (plaine alluviale proximale post défluviation). Ces sites
sont peut être localisés sur d’anciens reliefs (anciennes levées de berge?) main-
tenant effacées par l’érosion ou l’alluvionnement. Ce cas de figure est attesté
dans le secteur de la confluence entre Rhône et Guiers, où 3 sites (n°3, 4 et 5)
sont établis sur les bourrelets alluviaux d’anciens cours de rivières secondaires.
Mais il n’est pas inconcevable que les structures archéologiques situées en
plaine alluviale récente (n°1 et 2), soient en position secondaire: les artefacts
sont liés à des structures plus récentes (gallo-romaines), aussi, en l’absence de
fouille, l’hypothèse d’un remaniement anthropique n’est pas à exclure.
Par contre pour la période gallo-romaine, seule la plaine de Brégnier-Cordon
présente un fort recouvrement ou une érosion des sites sur les tracés du Rhône
médiéval, moderne et contemporain. Ce secteur qui présente une forte activité
latérale et verticale depuis l’Antiquité, oblitère toute chance de retrouver des
traces antérieures à l’époque moderne en surface. La prise en compte de la ta-
phonomie est donc d’un intérêt crucial pour analyser les vides archéologiques,
même pour les périodes les moins anciennes, comme lorsque le Rhône change
de vallée au cours de l’Antiquité, car il n’y a pas d’abandon systématique des
habitats le long de l’ancien cours du Rhône, et le recouvrement et/ou l’érosion
dans la vallée de Brégnier-Cordon ne permet pas de voir les réorganisations
dans l’occupation et la gestion du milieu fluvial qui ont sans doute accompa-
gné le nouveau tracé du Rhône au pied du massif du Bugey.

Dynamique de l’hydrosystème et dynamique de


l’occupation du sol
Les travaux de prospections archéologiques (‘fieldwalking’) de ces dernières
années ont porté essentiellement sur la période antique. Nous disposons ainsi
d’un corpus de sites conséquent que l’on peut mettre en rapport avec l’hydro-
graphie rhodanienne. L’objectif est double : d’une part, il s’agit de comprendre
la géographie des sites antiques et les critères d’implantation dans un milieu
fortement soumis au risque d’érosion et de crues. D’autre part, il s’agit d’analy-
ser les rapports entre la dynamique de l’hydrosystème et celle du réseau des
habitats antiques dans une double perspective : contrainte et/ou adaptation.

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Figure 6 Evaluation taphonomique de la plaine alluviale pour la Pré- Protohistoire et l’Antiquité.

Critères d’implantation des sites antiques

Si on constate une forte présence des sites antiques dans la plaine alluviale, il
reste à comprendre leur modalité d’implantation. Tout d’abord, la confronta-
tion entre la carte des unités alluviales et la répartition des sites archéologiques
nous permet d’entrevoir plusieurs phénomènes. Pour la période antique (du Ier
au Ve s. CE), on remarque que 60% de sites sont installés sur les lobes, 30% sur
les levées de berge et seulement 10% sur les accrus de convexité (Fig. 7). Les
implantations humaines sont donc localisées préférentiellement dans les uni-
tés alluviales les moins exposées au risque fluvial. A cause de leur position
distale par rapport au fleuve, les lobes sont moins soumis aux inondations,

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comme les levées de berges, tout en évitant l’érosion latérale qui touche ces
dernières, alors que les accrus de convexité, construits par la migration latérale
du méandre, ont une topographie constituée de reliefs (les rides) et surtout de
cuvettes (les basses) (Fig. 3) qui créent un axe préférentiel à l’écoulement des
crues.

Figure 7 Répartition des sites antiques et du Haut Moyen Âge selon les
unités alluviales.

D’après la topographie d’une partie de la plaine de Brangue-Le Bouchage qui


concerne 42 sites antiques (tableau 1), on constate que 36 d’entre eux (80% des
sites) sont implantés sur un point haut de la plaine quelque soit son unité mor-
phologique. 20% d’entre eux (soit 6 sites) ne sont pas concernés par ce critères,
mais on peut penser à un effacement de la topographie par les alluvions du
Rhône car 5 sites sont compris dans l’unité alluviale post-défluviation et donc
plus soumis au recouvrement sédimentaire entre l’Antiquité et l’actuel. On re-
trouve cette tendance à l’implantation antique sur les points hauts de la plaine
jusqu’au Haut Moyen-Âge : 60% des sites sont implantés sur les berges allu-
viales d’anciens cours du fleuve, et dans la plaine de Brangues-Le Bouchage,

Contexte géomorphologique Nombre de sites antiques présents Nombre de sites sur points hauts

Levées de berge 10 10
Lobe de convexité 16 16
Accru de convexité (récents) 0 -
Indéterminé dans plaine ante-défluviation 6 5
Indéterminé dans plaine post-défluviation 10 5

Tableau 1 Répartition des sites antiques suivant leur topographie

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100% des sites sont localisés sur les points topographiquement les plus élevés.
Ce schéma d’installations en fonction de la topographie est également observé
en Camargue dans le delta du Rhône (Arnaud-Fassetta, Landuré 2003).
L’occupation des points les plus élevés de la plaine permet d’abaisser la vulné-
rabilité de la société au risque de crues en facilitant leur ressuyage, et abaisse
aussi sa sensibilité à la remontée potentielle de l’aquifère fluviale.

Espace fluvial et organisation spatiale des sites antiques

L’occupation du sol antique du bassin des Basses Terres connaît une certaine
dynamique jusqu’au Haut Moyen Âge.

Figure 8 Courbes des dynamiques de l’occupation du sol.

Tout d’abord, on repère un fort développement du nombre de sites au cours du


Ier s. CE., puis une baisse qui s’amorce dès le du IIème s. et qui s’intensifie dans
le courant du IIIème s. La dynamique s’inverse de nouveau par une augmenta-
tion du nombre de site à partir du IVe s. La très forte chute du nombre de sites
centrée sur le Vème s. est plutôt due à un problème de typo-chronologie du ma-
tériel céramique caractéristique de cette période et semble pouvoir être forte-
ment atténuée (nouvelles études du matériel céramique en cours). Enfin, on
constate une forte occupation au Haut Moyen-Age qui concerne les VIème et
VIIème s. de notre ère (information A. Horry), probablement dans le prolonge-
ment de la reprise observée à partir du IVe s. L’absence de sites datés du VIIIe-Xe
s. évoque une mutation du peuplement à cette époque. Il est pour l’instant
difficile de parler de déprise, mais il faut sans doute mettre ce changement en
relation avec la genèse du groupement villageois qui est attesté pour notre ré-
gion dès le XIe s.
Ce schéma d’implantation et de disparition des habitats est attesté pour l’en-
semble de la Gaule, dont l’étude la plus aboutie concerne le sud de la France
grâce au programme Archaeomedes (Durand-Dastès et al., 1998, Van Der

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Leeuw et al., 2003). Une confrontation entre la synthèse de ce programme et


les résultats du bassin des Basses Terres permet de constater une évolution
semblable de la dynamique de l’habitat (Fig. 8). Dans ce cadre plus méridional,
la disparition à partir du IIe s. CE jusqu’au IIIe s. CE de sites archéologiques
correspondrait à une tendance générale pour toute la Gaule. Plus précisément,
l’économie du Haut-Empire dans le sud de la France est basée sur la production
spéculative, notamment du vin. Et la restructuration du IIIe s., qui commence
en fait à partir du IIe s. est une mutation de cette économie vers une production
plus diversifiée, centrée sur le domaine foncier de la villa (Durand-Dates et al.,
1998), qui correspondent aux sites situés au sommet de la hiérarchie fonction-
nelle, et qui voit disparaître une bonne partie des lieux de productions spécia-
lisés.
Sur le Haut-Rhône, le processus semble identique, puisque les sites les plus
durables sont aussi les plus importants de la hiérarchie et concernent là aussi
les villae, et les grands sites de production agro-pastorale et artisanale (grandes
fermes ?) et enfin les possibles installations portuaires (Gaucher et al., soumis).
On a donc aussi une restructuration foncière, avec une économie peut être plus
basée sur la production herbagère à des fins pastorales (Bernigaud et al., sou-
mis).
Or, durant l’Antiquité, le cours du Rhône subit une transformation majeure de
son tracé par avulsion, et son nouvel axe d’écoulement passe par la vallée de
Brégnier-Cordon (Fig. 9). J.-P. Bravard avait émis l’hypothèse d’une datation de
ce phénomène entre la fin du VIe s. et la fin du VIIe s. CE (Bravard 1987). Or de
nouvelles investigations géoarchéologiques ont permis d’avancer ce déverse-
ment vers 1860±35 BP, soit entre 70 et 250 CE (Salvador et al., 2004). Cette
datation du recoupement du Rhône antique, obtenue par radiocarbone sur la
carotte issue du paléocours du Bréviaire (Fig. 10), prendrait donc potentielle-
ment place durant la crise hydro-sédimentaire des premiers siècles de notre ère
qui se produit à l’échelle du bassin-versant du Rhône (Bravard et al., 1997,
Provansal et al., 1999, Arnaud-Fassetta, Landuré 2003, Berger 2003).
On pourrait s’attendre à une crise du système des habitats implantés à proxi-
mité du fleuve parallèlement à cette crise de l’hydrosystème, mais il semble
que l’occupation du sol semble répondre à une dynamique interne valable à
l’échelle de la Gaule.
De plus, les habitats antiques les plus durables (du Ier s. CE jusqu’au IVe- Ve s.
CE) sont justement ceux qui sont situés à proximité du fleuve (Figs. 9 et 10).
Quelle est alors la corrélation entre la défluviation du Rhône et la dynamique
du peuplement?

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Figure 9 Carte de répartition des sites antiques selon leur durée d’occupation.

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Evolution de la Dynamique Fluviale et du Peuplement | 391

Il est difficile de répondre à cette question, mais on peut mettre en perspective


plusieurs éléments. La perduration des sites hiérarchiquement élevés le long de
l’ancien cours antique pourrait signifier que malgré le changement d’axe du
fleuve, celui-ci est encore utilisable pour la navigation, car l’ancien chenal n’est
pas colmaté immédiatement : comme il est situé dans une vallée morte éloi-
gnée du cours actif du Rhône, il est à l’abri de la majorité des crues (Berger et
al., 2005). De plus, cette configuration rendrait caduque une réorganisation
rapide le long du nouvel axe fluvial, dont nous ne pouvons malheureusement
observer les effets car toute la zone qui correspond à ce nouveau tracé est hors
d’atteinte des investigations archéologiques comme nous l’avons vu dans la
partie précédente consacrée à la taphonomie. On envisage d’ailleurs l’écoule-
ment sous la forme d’un tressage fluvial, provoqué par la topographie en dé-
pression de ce secteur (présence d’un paléo-lac ?) qui, en accentuant la pente du
profil en long, augmenterait l’énergie des écoulements du Rhône. La circulation
serait alors rendue plus difficile sur ce tronçon. De plus, les ressources naturel-
les, halieutiques et végétales seraient aussi encore largement disponibles. Enfin,
l’éloignement par rapport au cours fonctionnel a l’avantage de diminuer forte-
ment le risque de crue. Le corridor des Avenières garderait donc son attrait
économique pour la société antique.
Enfin, la continuité d’occupation des implantations antiques jusqu’au Haut
Moyen Âge le long de l’ancien cours du fleuve peut poser aussi la question de
la datation de cette défluviation. En effet, la date est obtenue dans le paléoche-
nal du Bréviaire, mais la présence d’un tracé rectiligne plus récent, qui recou-
perait la boucle de ce chenal, n’est pas à exclure (Fig. 9). Il se pourrait donc que
la datation de l’avulsion du Rhône soit plus récente, mais antérieure à 1420±70
BP (430-780 CE) selon une date obtenue à la base de limons organiques
(Salvador et al. 2005) qui comble le même train de méandre plus en aval. Mais
dans ce cas, la corrélation entre ce changement de cours et la crise hydrologi-
que des premiers siècles de notre ère devient caduque et repose la question du
processus d’un tel événement. D’autres investigations géoarchéologiques sont
en cours et permettront d’affiner la chronologie de cet épisode hydrologique.

Conlusion
L’apport de la géoarchéologie est donc indéniable sur le plan taphonomique.
Elle permet de diriger les recherches sur les secteurs préservés des remanie-
ments récents pour reconstituer l’histoire fluviale et humaine, et de raisonner
sur la répartition des cartes archéologiques.

Mais, les limites d’investigations propres à chaque discipline sont un défi à la


compréhension des interactions société-environnement. Les différences
d’échelle spatio-temporelles ajoutent de la complexité à ce système: il est diffi-
cile d’identifier les liens entre les processus environnementaux et sociaux. On
comprend encore assez mal l’impact de la défluviation sur le peuplement anti-

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que qui semble répondre à un processus socio-économique plus général.


Néanmoins, on constate toujours l’attrait pour les berges de ce fleuve même en
phase d’atterrissement. Est-ce seulement dû au potentiel de transport et de
commerce sur cette partie du fleuve? Ne faut-il pas aussi envisager une évolu-
tion du système agraire pour expliquer cette perduration des habitats?

C’est en effet un élément important de la construction des paysages qui condi-


tionne les bilans sédimentaires des fonds de vallée car comme l’affirment
Guilhot-Neboit et Lespez (2006): comme l’espace méditerranéen connaît une
mise ne valeur généralisée, pendant l’Antiquité, « c’est le facteur humain et non
climatique qu’il faut placer en tête». Cette remarque est valable pour l’ensem-
ble des Alpes françaises (Van der Leeuw 2003, Segard 2005). Quelles sont
donc les structures agraires qui influent sur l’érosion, quelle est leur emprise
spatiale? Et enfin comment évoluent-elles par rapport au peuplement? Ce sont
autant de questions pour lesquelles le rôle de la géoarchéologie est primordial:
en reliant les données du paysage végétal (paléobotanique) avec les dynami-
ques sédimentaires (géoarchéologie), nous pourrons peut être comprendre le
rôle de la société dans la crise hydro-sédimentaire des VI-VIIe s. CE, comme le
suggère Leveau et al., (2002) pour le sud de la France et plus particulièrement
Salvador et al., (2005) pour le bassin amont du Rhône, et enfin répondre plus
généralement à la question de la relation entre l’état d’utilisation du sol et crises
érosives.

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Remerciements

Nous remercions le Ministère de la Culture, le Service Régional d’Archéologie


Rhône-Alpes, et le Conseil Général de l’Isère pour leur soutien au PCR «peu-
plement et milieu en Bas Dauphiné (Isle Crémieu), depuis l’apparition de l’agri-
culture jusqu’à l’époque moderne».

AUTEURS

G. Gaucher
Université de Nice Sophia-Antipolis, CEPAM CNRS, UMR 6130, 250 avenue Albert Einstein,
06560 Valbonne
gaucher@cepam.cnrs.fr

J.-F. Berger
CEPAM CNRS, UMR 6130, 250 avenue Albert Einstein, 06560 Valbonne
berger@cepam.cnrs.fr

P.-G. Salvador
UFR Géographie et Aménagement, Université de Lille I, avenue Paul Langevin, 59655
Villeneuve d’Ascq
pierre-gil.salvador@univ-lille1.fr

O. Franc
INRAP Rhône-Alpes-Auvergne, 12 rue Louis Maggiorini, 69500 Bron
odile.franc@inrap.fr

S. Bleu
INRAP Rhône-Alpes-Auvergne, 12 rue Louis Maggiorini, 69500 Bron
stephane.bleu@inrap.fr

J.-P. Bravard
Université Lumière-Lyon 2, UMR 5600-CNRS, faculté GHHAT, 5 av. P. Mendès-France,
69976 Bron cedex
jean-paul.bravard@univ-lyon2.fr

B. Helly
DRAC Rhône-Alpes, Le Grenier d’Abondance, Service Régional d’Archéologie, 6 quai
Saint-Vincent, 69283 Lyon Cedex 01
benoit.helly@culture.fr

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