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LIENS
1997
rrrÈsn
présentéepour obtenirle gradede
DOCTET]R DE L'UNIVERSITÉ NN MIETZ
Spécialité"Sciencede la vie"
CONTRIBUTION À L'ÉTUDE
DE LA PHARMACOPÉE TRADITIONNELLE AU MAROC :
LA SITUATION ACTUELLE, LES PRODUITS'
LES SOURCESDU SAVOIR
deterrain
Enquêteethnopharmacologique
réaliséede 1969ù 1992
Tome I
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Membresdu JurV
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Jedédiecettethèse
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PLAN GENERAL
CHAPITRE I
INTRODUCTION:
PLAIDOYER POUR Uh[EN'MNNCNIESOCIABLE ......11
CHAPITRE tr
LE CADRE GÉNIÛRAL DE LA VTÉUNCTNTB
TRADITIONNELLE AU MAROC : ACCOMMODATION
AU MrLEU ET ENRACII\EMENT HTSTORIQIIE .........19
I - LES DONNÉESGÉOGRAPHIQI,JES
A - LE PAYS .............19
tr. L'ET{\{IRONNEMENT
SOCIO-CULIT.JREL .................42
1 - L'histoiredu peuplement........... .........42
- l-esberbères premiersoccupants du pays... ................42
- La conquête musulmane ............. .................43
- L immigrationbédouinedes)flIème et )OIIèmesiècles...........4
- Les apportsAndalous .....M
- L élémentnoir...... .........45
- I-esbrassages internesde populationset les apports
de la périodemoderne ....45
-
2 Civilisationet société: le modelagede I'identité ..............47
-
3 I-esinfluences: un paysà la croiséedeschemins............................48
4 -L.etempsprésent: authenticité et ouverturesurle monde...............50
tr
rtr- coNclusroN .................52
PARTIE
DETIXTÈME ..............53
CHAPITREI
L'ENQUÊTE ET LF"SRECIIERCIIES
BIBLIOGRAPHIQTIES ..........
3MÉTHODESET SOURCF,S 55
........
r -nÉrruaoNs sLJR
L'ETHNoPHARMAcoLocIE .......55
I - Méthodologieet finalié desrecherches ......... ....55
2 - Quelquesdifficultésfiéesà la nanpesffcifique deI'objet ..............57
a - Lavariance ..-.........57
b - l.a mise en corespondancede catégoriesculturellement
différentes............. ................58
3 - I-escritèresde sélectiondesdonnées ................59
a - Lesconvergences....... ..........59
b - I,a répétitionet I'invariance: la mentionmultiple ............60
A - LESSOURCES
ORALES .................60
C - I-ESCOLLECTIONS ,......63
I - Iæ droguier ...........63
2 -Llherbier.......... .....@
3 -IÂphotothèque
4 - IæsenregisEements sonores............. -----..-......-..&
m - LESSOLJRCES ÉCnrrnS
ET LESUÉ"nrOOeSBIBLIOGRAPHIQLJES ...............65
1 - Objectifs............ ....65
2 -l,essoruces ...........65
a - I-estextesanciens ...............65
b - Sources écriæscontemporaines......... ...............65
M - LESRECHERCIIES
AU LABORATOIRE .....67
m
ANNE)(EI : FICIIE-QLJESTIONNAIRE
DESPRODLITTS
...............
69
ANNE)(E2 : FICIIE-QLJESTIONNAIRE
DESPRAilCTENS............
7I
CHAPITREtr
srruATroN AcTUELLEDELA prrARMAcopÉn
ET DE T,I NANNECII\ETRADITIOI\I\ELLB AU MAROC .......,73
. Desbasesdoctrinaires viellesdemille ans.......... .................73
. Une thérapeutique fondéesurla luttedesconfaires ............74
. À h recherched'un ordrenaturel ..........75
. Forceset énergies : les causalités mystérieuses.......... ..........76
. Expériences localeset cosmopolitisme ................77
. La penséerationnelleconfrontéeau magiqueet au sacré ....79
. I-e signeet la chosen la substançe et le rituel.............. ..........90
'La tansmissiondu savoir: académisme et naditionoraIe..................g1
. Lf oeuwe : les grandsnomsde Ia médecine
et de la pharmaciemarocaines ......... .....g3
. I-espraticiensaujourd'hui .......85
. uart galéniqueet lestechniques de la pharmacie taditionnelle.........gg
'Médecine contemporaine et scienceEaditionnelledessoins:
conflitset inærpénétration ....91
. La mondialisation dela notiondepatrimoine ........... ...........93
CHAPITRE M
PSYCHOSOCIOLOGIE
DE LA NdNBCINE TRADITIOI\I\ELLE AU MAROC ...............
95
CHAPITRE IV
CATALOGT]E DES PRODUITS
DE LA PHARMACOPÉN MAROCAINE
@lantes médicinaleset toxiques, plantes alimentaires,
simplesanimaux et minéraux, produits employésen magie,
substances mélangeset confections)
industriellesn ...........115
r - pRÉSENTATIONCÉXÉnALE ET MODE D'UTILISATION
DU CATALOGT.JE .............115
tr - LE CATALOGI'JE """"""'l2r
A - PRODUTTS VÉCÉrer
DURÈGNE ..--...-......r2r
AI . CRYPTOGAMES
NONVASCI.TI-AIRES .........I21
A2 - CRYPTOGAMES
VASCT.JLAIRES ....131
B - PRODUTTS
DU RÈGNEn{nVÉnel- ..............755
C - PRODUITS
DU RÈGNEANIMAL ................801
D . SI.JBSTANCES ET PRODI.IITS
INDUSTRIELLES
DE FABRICATIONARTISANALE....... ........873
e - MÉLANGES
ET CONFECTIONS.......... ...-...907
V
CHAPITREV
TABLEAU SYNOPTIQUE3LES PRODUITS
DE LA PHARMACOPÉEMAROCAII\E SITTIÉ5
PARRAPPORTATIXTEXTESARABESANCMNS....................
913
- IÉCNUOEET MODEDUTILISAflONDESTABLEAUX..........9I3
- LESTABLEAUX......... .......916
CHAPITREVI
INDEX rnÉn^rprurlQuE ET ETITNOBOTAI\UQIrE
DESESPÈCESCITÉESDANSLE CATALOGTIE ......100I
r - usAGEs
uÉprcnqnux......... ...1002
tr - PLANTESET PRODLTTTS
TO)(IQITES OUDANGEREUX..1035
Itr. USAGESALIMENTAIRES............. IO37
rv - usAGEsTECHMQUES rc42
ETAPICOLES
V. USAGESPASTORAT.IX ...1046
CHAPITREVII
LES DONNÉESDE L'ENQUÊTE
ET DESRECffiRCffiS BIBLIOGRAPHIQIIES:
ANALYSEET DISCUSSION I@;g
I. LESRECTIERCTIES LE TERRAIN
SI.JR .....1M9
SI.JRLESTEXTESARABES..................1075
tr. LES RECTIERCTIES
A - PRINCIPAI.X TD(TES CONSTII.TÉS .......1075
B - AUTRESTEXTESCONSLTUTÉS............. ...rul7
C - SAVOIRSSAVANTS,SAVOIRSPOPI.JLAIRES 1078
D. COMPARAISONDU DROGUIERACTT.JEL AU MAROC
AVEc LA MArrÈRE naÉplcern ARABE ANcIENNE Lo79
non mentionnés
1. Produitsmentionnés/produits
(danslestextesanciensselectionnés)
........... .-lWg
2. Analysedescausesdenon-mention......... .......1083
m - souRcES BIBLIOGRAPHIQLJFS
CONTEMPORAINES.....1085
rV - LESCOLLECTIONS............. .....1166
CHAPITREVItr
N,MUBCIhTETRADITIOI\I\E LLF',
ETHNOPHARMACOLOGIEET PROGRÈJS SOCIAL :
LA TRADITIONAU SERVICE DU NÉVNT,OPPEMENT 1089
a
I - MEDECINETRADITIONNELLE,ETHNOPHARMACOLOGIE
ET SOLUTIONSAUTERNATTVES POURI.JNEI.A,RGE
EN SOINSDE BASE.....
COI.IVERTI.JRE ...1089
DE SANTÉ
ACTTJELLFS
II. PROBIÉMATTQUES
AU MAGHREB 1091
M- RESSOI.JRCES ET HI.JMAINES
NAETÉNTELI.ES
DU SECTEI.JR TRADITIONNELDE LA NAÉNNCNE LO92
A - Lesproduits: la pharmaco@
traditionnelle............ ..--1092
B - Prestations
et procédés .'rc92
-
C Praticiens et auxiliaires ..1093
IV - LES OBJECTIFSDES PROGRAMMES
D'ÉTUDESURLESPFIAIIMACOPÉES 1093
A - Objectifs de Santé 1094
B - Objectifséconomiques ....1095
C - Objectifsscientifiques ....1095
VI . STRUCTURESETINSTRIJMENTSDERÉALISATION....1101
VII - CONCLUSION IIO2
2t
VIT
pnÉsnxrATroN
{.
4
phamracopée)qu'elleest "arabe",nousne voulons..pas dire qu'!l slagtt{e
ia médecine(ou de la pharmacopée)"des Arabes"nau senssthniqne du
mot. Nous voulons simplementsignifier par là qu'elle est écrite en langue
arabe.En effet, à cette époqUe,les savantset les médecins,quel que soit
leur pays d'origine (du Maghreb à la Transoxiane,en passantpar le
Caucaséet le Proche-Orient)écrivaientpour la plupart en arabequi était
la langue scientifiquepar excellence.A tine d'exemple,le grand savant
du XÙmesiècle,Al:Biruni, originaire pourtantdu Khwarezrn,aux confins
de I'Asie Centrale, déclarait préférer la languearabeà la langue persane
pour la Édactton de ses ouwages,car,_dislit-il, la langue-qabe rend
mieu* la penséescientifique*. Ibn an-Nadim,dans son "Catalogue"
affirmait lui aussila suffriorité de la languearabe**.
Pour définir cette médecine,nous employonsaussi,en complémentdu
déterrrinant "arabe",euo nousfaisonsfigurer en premier,le qualificatif
"islamique".Nous disons "médecineislamique"palce que le cadre de
mouvan-ceet de développementde cette sciencefut le monde musulman,
mêmesi desnon-musulmans - joifs et chrétiensnotamment- y ont joué un
rôle important.
Cette nbtion de médecineet de pharmacopfu"atabo-islamique"'sur
laquelle s'accordetous les orientalistes***,relève donc d'une attribution
cuiturelle et non d'une définition ethnico-confessionnelle.Il était
nécessaire de bien préciserce poing avantd'allerplus loin.
5
nit I'essentielde sesressources.Son caractèreinnovateurpar rapport aux
savoirs écrits (grec et arabe,essentiellement)semanifestenotammentpar
la présencedans le droguier marocaind'un certain nombre de produits
qui lui sont propreset qui sont fournis par le milieu, caractérisépar un
taux élevéd'endémicitédestaxons.
,r
Mes enquêtes sur le terrain ont été quelquefois prolongées par des
recherchesau laboratoire. J'ai ainsi sélectionnéun certain nombre de
plantes aromatiquesutilisées localementen thérapeutique,plantes qui
m'ont sembléintéressantes à énrdierdu point de vue de leur composition
chimique, en raison de leur caractèreendémique,de leur position
taxonomiqueou de leur importanceéconomiquelocale.Les analyses,qui
ont été réaliséesen collaborationavec d'autes chercheurs,ont porté sur
les huiles essentiellesde cesplanteset sur leurscomposantsaromatiques.
I-es rÉ"ultatsauxquelsnùiri sornmesparvenusensernbleont fait I'objet de
publications dansdiversesrevuesnationalesou internationales,entre 1983
et 1994. J'ai intégré I'essentielde ces résultats dans le corps des
monographies,dans un paragraphespécial, à titre de conEibution
personnelleà la connaissance desplantesmédicinaleset aromatiquesdu
Maroc.
7
PREMMNB PARTIE
CHAPITRE I
INTRoDUcTIoNcÉnÉn^lm :
naÉonclNsD'IrIER,cuÉrussEuRsD'auJouRD'HUI a
a
11
rongeait le nez des mécréants,les pélerins partis aux lieux saints,
vigoureux et pleins de santé,et que le choléraemportaitsur le chemin du
retour.
C'est alors que nous réalisons,à travers ces imagesde terreur, que les
médecinsd'autrefoisavaient fort à faire. L'omniprésencede ces sênes
dans noffe enfanceet dansnotre mémoire,ce vécu intense,tiraitlé entre'
une multitude de pôles conFahes- le bien et le mal, la vie et la mort, la
foi et I'impie - sontjustementdes sortesd'indicateursde I'importance
des soinset du rôle desmédecinsdansla vie socialed'aufiefois.En même
temps, ces images mêléesreflètent la totale imbrication des notions de
maladie et de soin avec les valeursreligieuseset moralesde l'époque.
Pouvait-il en être d'ailleursaufiementdansune sociétéoù tout se ænaitet
où rien n'échappaitaux grandsconflitsidéologiques?
t2
Dialogue entre gens sensés :
Hippocrate, le médecin et Chamharouch, roi des jnoun-s
* 'aztrrtto:
rituel magiquefait ric gesteset d'invccations.
r3
et infatigable foi de nos maûrans dans les marabouts,les saints et la
baraka des ancêtres.Enfin, naturellement,la jettatura et I'implacable
poursuitedu mauvaisoeil.
t4
On imagine aisément combien ce formidable activisme, nullement
contadiètoire avecune profondesoumissionà la volonté divine, pouvait
être générateurd'énergieet d'espoir.
I-e rituel médical - sTl existebien, entouréqu'il est de toute une aura de
symbolique musulmane- a cependantdébarrasséI'acte thélapeutiqqe
piopremènt dit de toute prétentionà une mise en sêne individuelle du
ioigné ou du soignant.A la limite, la maladie- tout contmela mort -
est consid&êe et Uaitéecornmeun problèmenormal de la vie du groupe,
non comme quelquechosed'aberrantou d'anormal.Ici, le tragique- si
tragiqueil y a - vécu par tous en communiond'acteset de pensées,n'a
rien de ttréâtral.
15
En retour de ses services,le Fadipraticien n'exige généralementaucune
rémunérationfixe. I-es honorairessont laissésà la discrétiondu patienÇ
chacun selon ses moyens : un cadeauprincier, un peu de monnaie,un
paiementen nature.La dignité de la professions'entrouve rehausséeet,
du mêmecoup, sa crédibilité.
t6
Aujourd'huinla seuleressourceimaginativeole seul génie crfuteur de la
médecinepopulaire viennent de I'ex@riencerégionale des populations
confrontéesà un environnementdont elles gardent- au moins en zone
rurale - un sens tès précis.I-e risque est alors - en I'absencede
doctrine- que ce corps de connaissances tombe dans l'itération et la
réduction analogique, perdant ainsi toute aptitude à faire face à des
dangersnouveaux,non connusdes Anciens.L'hygiènetraditionnelleest
une illustration de la désuétudedanslaquellesTnstalleun systèmeayant
perdu tout bagagethéorique.Réduite de nos jours à quelquesinærdits
et à un certain nombre d'aphorismes,elle s'avèreincapablede prévenir
I'extensionde quelques grandesmaladiesde la campagne: bilharzioses,
parasitoses,ophtalmies,etc... Et pourtant, I'hygiène préventive des
Bédouins d'Arabie êtart autrefois Eès avancée,eu êgafi aux notions
prévalant à l'époque. Il suffit pour s'en convaincre de lire Harit Ibn
Kalada* qui vécut au VIème siècle aprèsJ.C. Cet enseignement,qui
provient aussipresqueà la lettre du Coranet du Tibb en-nabawi**, liwé
à lui-même, a perdu aujourdhui sa capacitéà se renouveler,à s'adapter
au progrès,et se frouve mêlé inextricablementà une série de croyances
archarQueset sans fondement aucun. L'hygiène est-elle devenue
simplement une conception morale de la propreté ? Dans ce cas, on
comprend qu'elle ait perdu sa vocation préventiveà l'échelle de la
collectivitê, par Eansfertde compétenceà la médecine,et que celle-ci,
dépassée du point de we desmoyenshumainset techniques, n'ait pu êre à
la hauteurdesexigences.
t7
résumentla situation paradoxaleet le dilemmeintérieur de la médecine
traditionnelle contemporaine.Technique sans visage ou humanisme
charitable? Sciencedeséliæs ou savoirpopulaire?
l8
CHAPITRE tr
LE caDRE cÉNtÉRALDE LA ununcrnp
TRADITIONNELLE AU MAROC : ACCOMMODATION
AU MILIEU ET ENRACIIYEMENTDANS L'HISTOIRE
r - LES DONNÉESCÉOCruPHrQrrES
A . LE PAYS
1. Situation géographique
2. Relief et hydrographie
t9
Carte 1 : les provinces administratives du Maroc
Mer Méditerranée
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Carte 2 : Carte géographiqueet physique du Maroc
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Atlantique, tandis que le Martil, le Laou, le Ghriss, le Nkour, le Kert et
la Moulouya rejoignentla Mer Méditerranée.Enfin, Eois cours d'eau se
perdentdansles sablesdu désert: la Daour4 la Saour4 le Dadès.
Un certain nombre de ces cours d'eau sont néanmoinsirréguliers dans
leur régime, s'affaiblissantau coursde la saisonchaude,ou intennittents.
De plus, les ressourceshydriques de surface sont généralementmal
repartiesdans le temps- cruesdes coursd'eauen hiver, sécheresse en
êtê - et dans I'espace.Des parties entières du territoire (régions
présahariennes ou satrariennes) sontinsuffisammentarrosées,alorsque les
plaines côtières (Gharb, Loukkos, Souss) subissent en hiver des
inondationsdévastatrices.
D'importantesnappesaquatiquessoutenaines,desmerja-s(accumulations
d'eaux de crue dans les bas-fonds),des daya-s (petites dépressions
rempliesd'eaude pluie), desmaader-s(zonesd'épandage où se déversele
trop-plein des crues sahariennes)et des sebkha-s (cuvettes salées),
complètentle paysagehydrographique marocain.
3. Le climat
. Lesgrandestendnnces
22
. Lcs domainesclimntiques
23
4, La géologie et les ressourcesminérales
. L'histoire géologique
24
amenèrentdans les plaines des massesimportantesd'alluvions. Enfin,
I'activité yolsanique,déjà existanæau Tertiaire,se maintint tout au long
du début du Quaternaire, amenant en surface les laves basaltiques
(ENCYCLOPÉDrEDU MAROC, 1986-1989).
25
- minerais de cuiwe : malachite,azurite,chalcopyrite,chalcosine,
bornite, pynte cuiweuse;
- minerais de cobalt, d'atsenicet de nickel : skuttérudite,érythrine,
garniérite,mispickel,lôllingite, annnfslgite;
- minerais de béryllium : béryI ;
- mineraisd'antimoine: stibine,sénarmontite, valentiniæ;
- minerais de vanadium: vanadinite;
- minerais de soufre : pynhotine et pyrite ;
- de I'or : contenudansdesmineraisde cuiwe aurifère ;
- desphosphaæs ;
- du talc, du mica (muscovite),du chrysotile-asbeste ;
- de la barytine ;
- du sel gemme(haliæ), desselsde potasse,du sal@re ;
- du g1pse,de I'anhydrite;
- desargilessmectiques, de la bentoniteet du ghassoul;
- desargiles éraniques blanches,vertes,bleueset du kaolin ;
- de I'anthracite,des schisæsbitumineux,de la lignite, du fffole, du gaz
naturel ;
- du graphite ;
- des terresrares : brannérite;
- despierres semi-précieuses et ornementales: cornaline,améthyste, \
otrfx, agathe,jaspe,quartz,tourmalinenoire, hématite,marbre,
serpentine;
- de la fluorine ;
- dessilex ;
- descalcùes, de la calcite,de I'aragonite;
- de la magnésieet desdolomiæs;
- desearD(minérales.
26
- le Tangérois;
- le Domaine Rifain et Prérifain ;
- le Gharbprolongépar la plainedu loukkos ;
- les plainesde la Chaoû'aet desDoukkala ;
- le Tadla et le Plateauphosphatierde Khouribga;
- le PlateauCentral,la RégiondOulmès,les 7aërset la Régionde Rabat;
- les Zemmour ;
- le Tx;rhoun;
- le Sarls;
- les Rehamnq les Sraghn4les Jebiletet le Haouzde Marrakech;
- les Chiadmaet les Haha ;
- le Souss;
- les Anga( les Beni-Snassen, la plainede Triffa et la région d'Oujda;
- le Garet et la région de Guercif ;
- les Hautsplateauxde I'Oriental, le Guir et la Régionde Figoig ;
- les Guella'a,la Régionde Nadoret le Kebdana;
- le Tafilalet ;
- le Dra et le Jbl Bani ;
- le Saharaoccidentalet les Hammadasdu Sud;
- le PaysZdianeet le Moyen-Atlas ;
- le Haut-Atlas,le Dadès,le Todghaet le Sargho;
- I'Anti-Atlas.
B . LES HOMMES
1 - population et démographie*
27
Le taux brut de natalité était égal à 26,2 %oen 1995 contre 3'l,6Vooen
1982.Bien que l'évolution de cesdernièresannéesaille dansle sensd'une
baisse de la natalité, le Maroc reste un pays où la fécondité est tès
élevée: en 1982,on recensut4,46 enfantspar femmedansles villes, et
6,85 dans les zones rurales ; ces valeurs pour 1995 seraient
respectivementde 3 dansles villes et de 5,5 dansles carrp4gnes.
28
2. Espace et société
Santé,hygiène,nutrition
29
couchesaiséesde la populationqui ont les moyensde s'adresserau secteur
privé, peuventse soignerconvenablement. D'où la vivacié des systèmes
de soins traditionnelsmoins coûteuxet mieux insérésdans le contexte
social.Pour 6.120médecinsenvironque comptele paysen 1991(secteur
public et privé confondus)- soit2,4 médecinspour 10.000habitants-
il exisæplusieursdizainesde milliers de tradipraticiens, professionnelsou
occasionnels,qui pratiquentleur art dansles villes et dansles campagnes.
3. L'économie
. L'agriculture et l'élevage
30
I-e résultat de cette option agricole du pays,adoptéeil y a trois décennies,
peut se voir darrsle bon approvisionnementdu marchéintérieur ainsi que
dans la qualité et la variété des produits agricoleset agro-alimentaires
exportés.Sur les étalagesdes marchés,des produits du terroir voisinent
avec d'autresproduits, d'inEoductionrécentecultivés localement: fruits
d'origine tropicale ou subtropicale(ananas,kakis, mangues,bananes,
kiwis) ; produits d'origine nordique (radis noirs, asperges,céleri-rave,
etc.) ou d'origineasiatique(ttré,kumkats,soj4 courgetteschinoises,etc.).
Plusieursplantesà usageindustrielsontaussicultivéessur de très grandes
surfaces coton, tournesol, moutarde, canne à sucre, plantes
aromatiques,etc. - proctrant à la pharmacopée marocainede nouvelles
ressourcesqu'ellene possédaitpasaufrefois.
. I-a pêche
3r
raffineries de pétrole, cimenteries et unités de production d'acide
phosphorique,d'acide sulfurique et d'engraisPar contre les industries
légèresde transformationse sontbeaucoupdiversifiées,notammentdans
les secteurssuivants:
- I'indusEieagro-alimentaire(indusries sucrières,céréalières,industries
descorpsgrffn boissonset tabacs,laiteries,conserveries)
;
- I'indusûiedu textile et du cuir ;
- les industriesmétalliques,mécaniqueset élecriques(laminage,
charpnterie, chaudronnerie,fabrication de matérielélecnique
et élecEonique,etc.) ;
- les machineset matérielsd'équipement(montageCKD de voitures,
camions,cyclomoteurs,tracteurs,etc) ;
- les industrieschimiques,parachimiqueset pharmaceutiques ;
- les matériauxde construction;
- les papierset cartons;
- la Eansformationdu bois ;
- les industriesdu caoutchoucet desmatièresplastiques;
- les industriesde distillation.
(ENCYCLOPÉDrEDU MAROC, 1986-1989).
. L'artisanat
32
. I* tourisme
33
Situés autrefois dans les piémonts,les souksétaient un lieu privilégié
d'échangesentre les productionsde la montagnget cerDK de la_plaine. De
nosjours, ils assurena davantagela fonctiondéchanggqgrye_!q produits
de É sociétéurbaine et ceux des zonesrurales(ENCYCLOPEDIE DU
MAROC, 1986-1989).
L'importancedu soukdansla vie socio-économique du paysest sffcifique
au Maroc, en comparaisonde ce qui se passedans les autres pays dlt
monde arabe.I-e mouvementde modernisationde I'activité commerciale
qui s'est accentué depuis I'indépendance,n'a pls modifié
fbndamentalementI'institution du souknni porté atteinte à sa vitalité.
Actuellement encore,on est toujours sûr de trouver, où qu'on soit, un
souk dansun rayon de quinze à vingt kilomètres.
Le souk est ausii un lieu de serviceset de tavaux sur placepour les petits
métiers. Le coiffeurnI'aracheur de dents,l'écrivain public, le notaire y
côtoient le fqih qui délivre des talismans,lherboriste qui prop_oseses
plantes-remMeset le charlatanqui vante sesproduits miracles.Le souk
èst un lieu important d'exercicede la médecinetraditionnelle.Pour les
pauvresgens,lâ visite au souk estI'occasionde se soigner,d'exorciserun
mauvaissort ou de se faire faire un talisman.
1. La végétation
. I*s bioclimatset lavêgêtation
34
Carte 3 : les étagesbioclimatiques
0 200L
ÏANGER MENMEDfiEBBANEE
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SAI{ARIEN
ARIDE
SENfI.ARIDE
SUBHIIMIDE
HT'MIDE
PERHUMIDE
etHAUTEMONTAGNE
35
On distingue aujourd'hui au Maroc cinq zones bioclimatiques : le
saharien,I'aride,le semi-aride,le subhumideet lhumide. Iæ bioclimat de
hautemontagned'Embergern'estplus considéréaujourdhui que comme
une variante froide des bioclimats semi-aride et subhumide
(ENCYCLOPÉDrEDU MAROC, 1986-1989).
o Le bioclimatsaharten
o Le bioclinwt aride
o Le bioclimatde hautemontagne
adaptéesaux
Il se distinguepar des formationsd'espècesarborescentes
grandsfioids secscommele genévrierthurifère (Janiperusthurifera) et
36
un couvert buissonnantfait de divers xérophytesépineux (Bupleurum
spinosurn,Erinacea anthyllis, Alyssurn spinosum,Cytisus balansae,
Ar enariap unI ens, Astragalus boissieri, etc.).
. Iæsprincipaw groupements
êdaphiques
o I-a végétationhalophile
o La végélationdesrneria-set desdnya-s
37
- Dansles merja-sdu MoyenAtlas,on a : Butomusumbellatum,plantago
Ianceola, Carex hordeistichos, plusieursautres carex, Lysimachia
ephemorum.
2. La flore
39
. Les esnècescultivêeset introduites
40
- en provenancede la Péninsuleibériqueet de I'Europe : la menthe
poiwée, le colza.
3. La faune
4l
De plus I'action de I'homme est venue s'ajouteraux événementsde
lhistoire nanrrellece qui eut pour conséquence
I'enrichissement
de cette
faune en espècesn'appartenant pasnonnalementaux biotopesrégionaux
et provenantsurtoutd'Asie ou du Moyen Orient.
N . L'ENVIRONNEMENT SOCIO.CULTUREL
1. L'histoire du peuplement
. Les berbères,premiersoccupantsdu pays
CettehypothèsedesprovenancesmultiplesprésenteI'avantagede pouvoir
expliquer pourquoi nous rencontronschez les populations berbères
42
plusieurstypeshumains: despetitsau teint basané,desgrandsà peauuès
blancheet à cheveuxbruns,desblondsaux yeux bleus,desroux, etc.
Les trois grandsgroupementsberbèresqu'on distinguait déja au temps
d'Ibn Khaldoun- Masmoud4 SenhajaTnnata- sonttrès certainement
les descendantsde cestrois souchesou le produitde métissages
différents.
Ainsi, les berbèressemblentavoir reçu de la Méditenanée,de I'Egypteet
du Moyen Orient leursplus anciensélémentsde civilsation.
Quant aux Vandales, ils ne firent que passerau Maroc au Vème siècle
aprèsJ.C., leur objectif étantseulementd'abattrela puissanceromaineen
Afrique du Nord.
. La conquêtemusulmane
43
réfugiés, des missionnaireset des Juifs orientauxvenus rejoindre les
communautés juives ou judai'sées
déjàenplace.
44
aussidesjuifs, qui vinrent se réfugierau Maghreb,en particulierdansles
cités du Maroc septentrional: Tétouan,Tanger,Rabat,Salé,Fès,Debdou.
Ce mouvementd'immigration qui se prolongeadurant tout le XVIème
siècle, contribuafortementau renouveaudescités du Nord du Maroc et
même,dansune certainemesure,à celui de nombreusesagglomérations
du Gharb, du Rif occidentalet du littoral méditerranéen.Ce renouveau
s'accompagnanaturellementd'un brassagede populationsurbainesdont
on retrouve aujourd'hui les traces dans les généalogiesde plusieurs
familles citadines.
. L'élémentnoir
45
carte 4 : Principauxapportsde populations
à r'époquehistorique
Chefchaouen
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I
I
M, Populationsnoires du Soudart
46
Quant à l'élémenteuropéenqui n'a cesséde progresserde 1926à 1950
(400.000 européensen 1950), si son influence fut considérablesur
l'économie et la sociétémarocaine,en particulier dans le domainequi
nous intéresse- la santéet I'hygiènepublique- il n'eut par contre
aucunimpact sur la compositiondu peuplement.
47
comme fondamentalement attachéeà sesvaleurs,à sescoutumes,à son
modede vie. Et si I'Islam a réussilà où les autresont échoué,c'estqu'il a
su s'adapterà cettementalitéet qu'il était lui-mêmeporteur de principes
d'égalitarisme,d'esprit conrmunautaireet de démocratiecorrespondant
tout à fait à I'attentedu mondeberbère.
Tout d'abord dans les villes, il faut noter I'influence hébrafquequi fut
exercéede manièreendogène,si on peut dire, par descommunautés juives
bien intégrées, influence qui transparaîtdans un certain nombre de
segmentsde la vie socialeet spirituelle : en art culinaire, en pratique
commerciale,dansI'artisanatet le travail des métaux,dans le culte des
saints,en démonologieet en magie.Dansle domainequi nous concerne,
les croyancespropres à la Kabbalejuive ont fortement influencé les
pratiques populaires de magie prophylactique, de sorcellerie, de
géomancieet de divination (legzan).[-e sorcier jvrf (sahar lihûdî) était
autrefois fortement redouté en raison des pouvoirs spéciauxqu'on lui
prêtaitet qu'il était sensédéænirde sesprophèteset de sesdémons.
La forte proximité qui existait autrefois entre juifs et musulmans se
traduit aussidansla vénérationde saints,de petitsmaraboutset d'endroits
sacrés- grottes, sources,arbres,etc.- communsaux deux religions,
spécialementdans le Sud. C'est là un exemple de cohabitation et de
convivialité exceptionnellesdanslhistoire des religions, habituellement
plus portéesà secombattrequ'àcoexister.
48
Il faut noter aussi des influencesproche-orientales (ma{riqiya) tardives
à distinguer de celles qui se sont introduiteslors de la conquête
musulmane- et qui ne cessèrent jamais de s'exercersur le MaghrebAl-
Aqsa. Les vecteursde cesinfluencesfurent le missionarismereligieux et
le confrérisme,les relationscornmerciales, les voyagesde pélerinset de
savants. ces contacts et échangesapportèrentau Maroc quelques
innovationsdansles techniqueset dansles moeurs,d'inspirationmoyen-
orientaleet persanepour l'essentiel(ravail de la céramique,art décoratif,
etc.), au tout début, turquespar la suite (costumes,traditionsculinaires,
art militaire, méthodeset sfyle administratifs,etc.), au momentde la plus
grandeextensionde I'empireottoman.Les Algériensimmigrésau Maroc
contribuèrentaussien partie à la diffirsion d'un certain art de vivre à la
mode turque.
49
médecine vétérinaire, particulièrementpour ce qui a trait aux
dromadaireset aux chevaux.
51
jamais perdre sa mémoireet sesracines.De nosjours encore,la science
raditionnelle des soins continuede se réclamerde la grandemédecine
arabedu XIIème siècle.
C'estelle que nousretrouvonsaujourd'huiau chevetdesmaladesles plus
démunis,apportantson expériencetechniqueet son assistancecharitable
partoutoù Ia médecinemoderne,en raisonde la faiblessede sesmoyens,
n'a pu pénérer efficacement,et mêmesouventen concrurence avecelle.
III . CONCLUSION
52
DETIXIEIVINPARTM
CHAPITREI
L'ENQUÊTE ET LEF RECHERCHES
BIBLIOGRAPHIQUES: METHODESET SOURCES
* A notre avis, il faudrait ajouter à cette lisæ des matièresutilisées à des fins
thérapeutiques industielles dont certaines-
par les culnres vemaculaires,les substances
produits de synthèse,sous-produitsou déchets- ont été adoptéespaf,cesculturesdans
des usagestotalementdifférents de ceux pour lesquelsils ont été fabriquéset qui
connaissentparfois dans leur nouvellevocation une secondevie, ou du moins une
destinéeimprévisible.
55
I'occurrence,par I'ethnologie? Commentles associeren une seulevision
de "la chose"ou encore,de manièreplus pratique,commentfusionnerces
deuxapprochescomplémentaires en un seulprojet ?
56
tions alternativesnouvellesaux gravesproblèmesde santéqueconnaissent
les sociétéstraditionnelles,solutionsd'autantplus acceptiblespour elles
qu'elless'appuientsur un savoirémanantd'ellei.
Cette dimensionforément politique et socialede I'ethnopharmacologie
donneà cettejeune disciplineun engagement de type humanisæet tieîs-
mondistetout à tait relqectabfgqui constitueson viàtiquepour approcher
toutesles culturestraditionnellesde la planète.Le choix dè cette-êthique,
qrri est la condition sine qua none du succèsdes recherchesentreprises
dans ce domaine,permetd'envisagerpour cettejeune scienceun âvenir
brillant de coopérationentre les cultureset lui confèreune mission qui
dépasseles objectifsqu'elles'étaitdonnésau départ.
a - I-a variance
57
collection de données),mais bien savoiraménagerà la variancela place
qui lui revient dansl'évaluationdesinformationsà sélectionner.En fin de
compte ce qu'il faut trouver - comme le disent DOS SANTOS &
FLEURENTIN (1990) -, c'est "la méthodede traitementdu couple
accord/désaccord au sein d'uneculturevernaculaire,problèmeéquivalent
à celui qui seprésenteau seind'unedisciplinescientifiquelorsqu'ontente
de se donner les moyens (spécifiquesau domaine) de règler les
controverses".
b - la miseen comespondance
de catégoriesculturellementdffirentes : le
transfendessavoirs
58
"fusible". De même,le conceptde "remèdecalmant"peut être tout aussi
bien lié à la notion de souffrancephysique, d'esthésieet donc,
anatomiquement,aux systèmeneryeuxpériphériqueou central ; qu'à la
notion de mal-être psychiqueet donc à une localisationmoins évidente
que dansle cas précédent: la tête,le coeru,ou plus vaguementl'âme,la
poitrine ou le ventre selon les croyancesde chaquegroupe humain.
Commenttraiter aussiles notionsde "mauvais-sang", de "sangtourné",de
"sang refroidi", de "sang mêlé", qui peuventavoir des significations
multiples selon les sociétés : anémie, septicémie, intoxication,
refroidissement,dégénérescence des fonctions vitales essentielles,
atavisme,bâtardise,couardiseet mêmeeffémination?
Le même problème se pose pour l'évaluation de I'activité : comment
allons nous rendrecertainsmots à significationsmultiplesutilisés par les
populationscomme,pil exemple, le termehâr qur peut signifier, chez
les Arabes,selonle contexte,"âcre"n"piquant","amer","tonique","pur"
ou "puissant"?
a - Les convergences
59
cetteconvergenceculturelleune bonneprésomptiond'activitécholagogue
ou cholérétique.
60
sur les droguesqu'ils prescriventou qu'ils détiennent,en vue de leur
déliwanceau( clients.
61
ces questionnairestoutefois présententune même physionomie
d'ensemble.C'est qu'unemême quêted'informationsoblige souventà
poser les mêmesquestions.En fin de compte,un questionnaireest le
prolongementd'une méthode,cette dernière n'étant elle-même rien
d'aufreque la systématisationd'un ensemblede procédures.En ce sens,
une inéthode de Eavail est une certainefaçon d'interrogerle monde et
implique donc un certainregardjeté sur les chosesétudiées,une relation
particulière liant le sujet observantà I'objet observé,cette relation de
connaissance n'étantjamaisdénuéed'apriori.
L'étroite parenté existant entre les questionnairesutilisés par des
chercheursvenantd'horizonsdivers relève donc de l'étroite parentéqui
existeenûe leursméthodeset par conséquent d'unregardsemblablesur le
monde, de Ia même façon qu'une discordancemajeure dans les
questionnairesrenseigne sur une divergencede méthodes et de
conceptions.
62
Ces deux questionnaires-fiches - sanscesseremaniéset perfectionnés
jusqu'à ce qu'ils aient pris la forme qu'ils ont aujourd'hui- récapitulent
25 annêesd'expériencepersonnelledans le domaine de l'étude de la
médecine traditionnelle au Maroc et comprennentau total une
cinquantainede questionsdont les réponses- une fois classéeset
analysées- sont susceptiblesd'aider à mieux connaîtreles ressources
ethnomédicales, tant humainesquematérielles,de nospays.
En annexede ce chapiEe,se Eouventles 2 questionnaires-fiches quej'ai
utilisé dansmesenquêtes.Ils s'intitulent:
l"l Questionnaire-fiche pour enquêtesur lesproduits de la pharmacopée
marocaine : simplesvégétaux,animauxou minéraux ; substancesde
synthèseéventuellement; associations, mélangesou préparations; objets
et ingrédientsdiversemployésen médeçiasmagico-religieuse.
2"1 Qaestionnaire-fiche sur les tradipraticiens : qualifications,
connaissances,
spécialisations, renseignements d'ordresociologique,etc.
1 - le droguier
63
actifs, etc.) ou bien tout simplement à des fins pédagogiques
(démonstrations,comparaisons, etc.), il est souhaitablede conserver,
chaquefois que cela est possible,un échantillonde chaqueproduit étudié
dans de petites flacons en verre ou des boîtes en matière plastique
transparente,hermétiquementfermés.Tous ceséchantillonsdevront être
bien identifiéset porteréventuellement un numérod'ordre.
2 - I'herbier
3 - La photothèque
64
rrr - LEssouRcEsÉcnrrrs
ET LEs uÉrnoDps BrBLrocRApIIreuEs
L'inventaire de I'information bibliographiqueexistante constitue
généralementle deuxièmetempsde la rechercheettrnopharmacologique et
vient compléterle navail personnelréalisésur le terrain en lui apportant
des donnéesnouvelles,publiéesou confidentielles,relevéespar différents
chercheurset auteursqui sesontpenchéssur le mêmezujet.
I - Objectifs
65
et éventuellementéviter les situationsde "double
ethnopharmacologique
emploi".
2 - Les sources
66
Enfin, pour des recherchesspécialesportant sur les produits (en
particulier -surles végétaux),il existe un certainnombrede banquesde
donnéesspécialisées, accessiblesaux chercheurs et mêmeau grandpublic.
{.
67
A}..[NEXE1
FrCHE-QLIESTTONNATRE DES PRODUTTS
Fiche no: Prélèvement no:
Documents annex6 no (photos,diapositives,herbiers,droguiers,etc.) :
Classement(par thème,ordrealphaMtique,régionou autre):
SIMPLESI MD(TT,JRES
Nom latin : Composition (établiepar I'analyse):
Famille :
Dénominations locales2:
Partie utilisée3 : Dénominations locales :
TOXrCrrÉ,nrrnts sEcoNDArREs
Toxicité pour I'homme eUou te bétail ; risques ; effets indésirables :
69
POSOLOGTE,VOIE ET MODE D'ADMTNTSTRATION
PRÉPARATION DU REMÈDE 5
5 . A remplir au besoin
ASSOCIATIONS6
USAGES MAGIQUES
Le produit intervient-il sn megie? cmnent ? à quellefin ?
oBSERVATIONS, RENSETGNEMENTS
COMPT,ÉVIEXmrRES
I dcntitédc l'Enquêteur
'l,o
AI\[NE)(E2
FrCHE-QLIESTIOI{NATREDES Pn"ATTCIENS
Fiche no : Documentsannexésno (photos,enregistrements,
etc.) :
Classement(par thème,ordrealphabétique,
régionoù autre):
IDENTITE DU PRATICIEN
S'il s'agit d'un praticien lettré, quels livres de médecine arabe posséde-t-
it?
7l
Le discours du praticien vous paraît-il cohérent ? ou au contraire
éclectique ? convaincu ou opportuniste ?
S'il est étranger à Ia région dans laquelle il s'est fixé comme praticien,
est-il bien intégré ?
AUTRES RENSEIGNEMENTS
72
CHAPITREtr
SITUATIoN AcTUELLE DE LA prrARMAcopÉB
ET DE L^q.IuÉnEcINE TRADITIoNNELLEau MARoc
73
de ce que les humeurssont entre elles dansun état d'équilibre parfait,
celui qui correspondexactementà l'âge,la région,la saison,I'individu
considérés.Un trouble quelconquesignifie la déviationde cet équilibre
(inl.tirôf al-mizâ,j)dansun sensou dansun aute. Les humeursentrent
alors dans un rapport mutuel nouveau, anormal, se manifestant
sémiologiquement par l'état de maladie.A chaqueindividu, sa nature,son
tempérament,à un moment donné de sa vie, en un lieu donné de ses
déplacements,nature et tempéramentqu'en son état sain I'homme
conservede manièrestable.
Tels sont les principesde basede la docrine médicalearabo-islamique,
qui reçut une très large diffusion de part et d'autrede la Méditenanéeet
fut historiquementl'élémentgénéraæur de la créativitéde nos populations
dansle domainede la thérapeutique et dessoins.
74
Au demeurant,dans ce domaine,il suffit de lire les récits que nous ont
laissédesvoyageursarabescommeIbn Al-Batouta,Al-Bekri ou le Chérif
Al-Idrissi : ils dénotenttous une grandecuriosité pour les pratiques
médicalesen usagedansles paysvisités,et, malgrétoutesles différences
d'ordre culturel ou religieux qui pouvaientexister,une ouvertured'esprit
remarquableaux médecinesénangères.
75
car I'imaginationpopulaireeut vite fait de relier aux actionsrecherchées
le moindresigneévoquanÇdansle mondevêgétal,lesexeou la fécondité.
Une plante mucilagineuse,par exemple,seraindiquéedansI'impuissance
et couramment utilisée comme spermatogène.De la même façon,
n'importequelleprotubérancevégétalede forme phalliqueseraassociéeà
I'idéede puissancesexuelleet prescriteà cet effet.
76
venant s'ajouter à la doctrine antagonique,confèrent aux systèmes
thérapeutiqueshaditionnelsissus de la médecinearabo-islamiqueune
originalité, un génie des tâchespratiqueset un potentielintellectueld'un
niveauassezêlevé,ce qui expliquesaréussiteet sonaptitudeà soulager.
77
De la sorte,les praticienslocauxtirèrentdesrègnesminéral,animal,mais
surtout vêgêtal, un maximum de drogues actives appartenantau
patrimoinerégional.
C'est le grand mérite justementdes tradipraticiensmarocainsd'avoir su
acclimaterla médecinearabo-islamiqueaux moyensdisponiblessur le
terrain, aux possibilitésofferteslocalementpar la nature ; d'avoir ainsi
donné du libb al-yûnânî (médecine arabo-islamique classique ;
littéralement : médecinegrecque)une version régionale tout à fait
originale.Par là même,ils fournissaientà la pharmaciequelquesdrogues
nouvelles,mettaienten lumière certainesactivitésméconnues,toutes
choses qu'il appartient aujourd'hui aux chercheurs modernes de
prospecteret d'étudier.
78
rencontrer,dansla pratiquemédicaledes Marocains,des produits venus
du lointain Orient ou d'Afrique. On trouve même dans ôertainstraités
mgghrélins des XVItrème et XIXème siècles,commecelui d'Abderezaq
Al-Jazairi, les dernierscris de la médecineeuropéenne: le quinquina,lè
sassafras,le bois de gar'ac,la salsepareilledu Mexique, tôus iamenés
d'Amériquepar les navigateurset les missionnaires.
79
Le signe et la chose, la substanceet le rituel
80
Cesderrxgroupesde techniquesreposentsur la croyancequetouteschoses
possédanten communune certainequalité, ou s'éiantuôuvé une fois au
moins en relation directe, ont un destin solidaire et s'affectent
mutuellement.D'où I'intervention d'une massede produits à portée
exclusivementsymboliqueet dont la mise en oeuvresupposed'abôrdun
rituel.
8r
Voici le texte d'un des derniersdiplômes de médecine,délivré par
I'universitéQarawiyineen 1893:
" le candidata la connaissance réelledessciencescertainesællesque I'art de la médecine
reconnuepar la loi, aussila sciencefondamentale desquate élémentsd'oùdécoulentles
connaissances physiques.n saitcornpùserles médicamenBentreeux pour en obænirdes
effetsviolentsou modérés.Il saitclasserles veinesdu corps,connaîtleursfonctionset
leur nombre,ainsi que le nombredesos. Il distingueles nerfsfléchisseurset extenseurs
du corpsparmi les tendonset les muscles.Il connaftles plantes,les herbesmédicinaleset
les fleurs, leurs vertusactivesou négatives,leursnoms,leursgenres,leursespèces.Il
sait les distiller à l'époqueutile de leur force ou de leur innocuitéet les administreraux
heuresconvenables.En conséquence, les examinateurs lui ont conféréce diplôme,qui lui
fait honneurdansI'art pourlequelil a étéexaminé.Apês quoi,ils I'ont congédiépour se
rendreoù bonlui semblera-'(RAYNAUD L.cité,par PASQUALIM H., 1957).
L'examendesinventairesdesbibliothèquesdeszaoûâ-set desmedersa-s,
établis pendant le protectorat, donne lui aussi, au vu du nombre
considérablede livres de médecinequi y sont cités, une idée de
I'importancede cet enseignement. En effet, si de nosjours les traités les
plus courarnmentétudiéspar lesfuqaha et les herboristesse réduisentà
trois ou quatre(en particulierAbderezaqAl-Jazatri,Soyoti, Al-Antaki et
les innombrablesçibben-nabawî),autrefoisles bibliothèquespersonnelles
des praticienscomptaientun nombreconsidérabled'auteurs: Avicenne,
Ibn Zohr, Ibn Tofarl, Ibn Buklarich,Ibn Al-Baytar, Kuhin Al-Attar, pour
ne citer que cerDrqui ont laissédestraitésde matièremédicale,les maîûes
par excellencede la thérapeutique arabo-islamique.
82
d'enseignement et a facilitê la gênéralisation
destraitésles moins bons-
mais dont I'abordest plus simple- du type du Kitâb er-ralvna d'Al-
Soyouti. Ainsi globalement,nous pouvons dire que la médecine
traditionnelle au Maroc a, petit à petit, perdu I'essentielde sa substance
théoriqueet de son cadredoctrinùe.
Parmi les ouvrages fondamentauxqui ont été écrits par des auteurs
marocains,il convientde citer :
- Tul.fat al-ahbôb, oeuwe anonymeécrite tès vraisemblablement
par un
thérapeute de Marrakech ou du Sud marocain, au XVIème ou au
XVIIème siècle.
83
- fladîqat al-azhâr, d' Al-V/azir Al-Ghassaniqui vécut à la fin du
XVIème siècleet fut le médecindu sultanAhmedAl-Mansour.
- AI-Urjûzô d'Abd Al-QaderIbn Chaqrun,oeuvreconnuesousle nom de
Urjuzah a!-Saqruniya, écrite au XVtrIème siècle. Cette oeuvre est
principalementun traité de diététiqueet d'hygiène,mais elle contient
égalementune masseimportantede renseignements d'ordrethérapeutique.
- Ayô an-nîbrô,s,oeuvre d'AbdeslamBen MohamedAl-Alami dans
laquelle I'auteur commentele naité des simples de Daoud Al-Antaki.
Cetteoeuwe fut produiteau XIXème siècleet lithographiéeà Fès à la fin
du siècle dernier. Al-Alami écrivit plusieurs autres ouvrages sur
I'anatomie,les hémonoides,la médecineen Occident.Il complétasa
formation en Egypteet en Europeet devint le médecindu sultanalaouite
Hassanler*.
84
- Abdelghani Ben Abi SarhanEz-zammouri,contemporaind'Al-wazir
Al-Ghassani.Il est I'auteurd'un liwe sur le traitementdescalculs.
- Abou Abdallah MohamedAl-AndaloussiAl-Manakuchi, qui vécut à la
fin du règne des Saâdiens.Il rédigeaun livre sur les fièvres et un traité
dessimples;
- Abou AbdallatrMohamedBenzakour,mort à Fèsen 1120de I'Hégire.Il
est I'auteurd'un commentairede la Urjuza d'Avicenne;
- AbderatrmanBen MohamedBen MoussaBen Al-'Arabi Al-Fassi, qui
vécut au XVtrème siècle et nous a laisséuri abrégédu livre d'Ibn Al-
Hachcha';
- Abou 7Â1dBen AbdelqaderAl-Fassiqui vécutaussiau XVIIème siècle
et fut I'auteur d'un livre original traitant de diversesquestions : la
chirurgie, l'art vétérinaire,la musicothérapien la médecinedu prophète,
etc. ;
- Abou Abbas Ahmed Ed-Dar'i,qui vécut au XVIIème siècle.Originaire
du Sahara,il appartientà une famille de médecinscélèbres.II est I'auteur
de plusieursliwes de médecinedont un résumédu Canond'Avicenne;
- Abou Abdallah Ben Yahia Al-Hamri, mort en 1738,auteur d'un traité
des simplescomportantles nomsarabeset berbèresdesplanæs;
- Ahmed Ben Abdelqader Al-Kerdoudi, contemporain d'At-Alami
précédemmentcité. Il est I'auteurd'un commentairedu traité de Daoud
Al-'Antaki ;
- Ahmed Ibn Haj Es-Salmi,né vers 1850,professeurà la Qarawiyineet
auteurd'un liwe de médecinedédiéau sultanHassanIer.
85
Les 'attôrin représententce qu'on pourrait appeler les épiciers-
apothicaires,marchandsd'épices,d'aromateset de droguesmédicinales
coûteuseset importéesde confréeslointaines.
Les 'alfibin sont les herboristesproprementdit ou marchandsde
simples dont l'éventail, plus diversifié, compte un grand nombre de
droguesmédicinales et magiques (racines, plantes séchées,graines,
écorces,minéraux,produitsanimaux)ou de confections,s'entassant pêle-
mêle à côté d'ingrédientsdiversutilisésen magie(talismans,coquillages,
peaux de serpents,etc.). Autefois, ils ne vendaientque desbouquetsde
plantesentières,le plus souventfraîches.
La plupart de ces produits sont en vente au détail. D'auEes,par conhe,
rareset coûteux,sont mis en location : peaude panthère,cornesde cerf
ou de gazellemohor, griffe de lion, patte de porc-épic, pierres semi-
précieuses,par exemple.
86
Si la plupart sont lettrés et lisent courammentle Coran et les traités
médicaux,il en est qui sont totalementanalphabètes et ne font référence
qu'à leur seuleexpérience,vécueou reçuebn legs de père en fils ou de
maître à élève.
!æur art est parfois d'inspirationstrictementacadémique(médecinedu
Prophète,médecineclassiquearabedu premierâge),parfois de facture
essentiellementmagique - mêlant indistinciement le sacré et le
démoniaque--ou plus gÇnéralement procédeà la fois de la médecinepar
les simpleset du symbolismemagico-religieux(talismans,exorcisadoïs,
pèlerinages,etc.).
87
En échangede sa formation, I'apprentiherboristedonneun coup de main
dans l'écÈ'oppe.Il perçoit parfoii une petite rénumérationmensuelle de
I'ordre de 1@ à 2m Dh.
88
De nos jours, la survenued'une corporationnouvelle - celle des
grossisæsen simples- est venuefaciliær la tâche des détaillants*.Il
faut inclure également dans ces circuits d'approvisionnementles
marchands saisonniersde racines (tigentast : Pyrèthre d'Afrique ;
sarfina : Corrigolia telephiifulia; âddful: Atractylis gummfura, etc.),
de plantesséchées(buzâna: le lavandrn;fliyyo : la menthepoutot, etc.),
de fruits sauvages(IeMej : la coloquinte; nnbeg : les jujubes), de
produits d'origine marine (coquillagesdivers,os de seiche,oeufs de raie,
etc.). Ces marchands viennent périodiquement, de la campagne
environnanteou de confréesplus éloignées,écoulerleursproduitschezles
herboristesde la ville. C'est ainsi que parviennentdansles grandescités
du nord certainesplantesdes régions désertiques(gertôfa: Brocchia
cinerea ;'aggôya : Zygophyllumgaetulumi'osfor : le carttrame, etc.)
dont les marchandssatrraouisse font une spécialité. Il existe même
quelquesfournisseursambulantsn'écoulantqu'un ou deux produits nès
coûteux : 'anbar (anrbregis), za'afran(safran),etc.
Enfin, il arrive que lherboristepassedessortesde confratsaveccertaines
personnes pour la fabrication à demeure de produits donnés,
généralementdesmélanges: k$ô1,ma'jûn,etc. Cespersonnesdeviennent
ainsi sesfournisseursattiftés.
90
florissant, parvenu au XItrème siècle à un halrt niveau technique et
artistique.
9l
d'esprit de curiosité réciproque. -A -travers cette relation, ainsi
dépàssionnée,un regard nouveau de I'un sur I'autre se fit, rendant
poisible une approcheplus réaliste de la différence et une évaluation
objective de I'adversaire.
Cdtte perceptionnouvelle du vis-à-vis, profit4 aux deux camps' chacun
découvrant dans la supériorité de I'autre, les raisons de sa propre
faiblesse.
92
la mesureoù celle-ci offrait des réponsesplus adapt&s aux situations de
pénurie.
93
fidèlement d'une générationà I'autre. Elles confirment,pour le moins,
I'exisûenced'une sagesseancestraledont on auraittort de faire table rase
sousprétextede moderniserla société.
Certainesnations, conscientesde I'intérêt de ce patrimoine, consacrent
aujourd'hui des budgets relativement importants à I'exploration
scientifiquede leurstraditionsmédicales.
Au Maroc, où la médecinetraditionnelleest vivaceencore,quelquesvoix
cornmencentà se faire entendreen faveur d'une étudeen profondeur des
planæsmédicinaleslocales.
94
CHAPITREM
PSYCHO.SOCIOLOGIE
DE LA tuÉnnclNn TRADITIoT\u\ELLE AU MARoc
95
Dès lors la penséemédicaleconnutun doublemouvement,se développant
cortme une génératriceà degx vecteurs,à destins apparemmentnon
solidairesmais s'affectanten réalité mutuellement.D'un côté en Occident,
une impulsion vers le progrès,jaillie des cendresdes civilisations
antérieureset renduepossiblepar I'essorde la sociétéindustrielleavec sa
technologieet sesvaleursnouvelles.De I'autrecôté,une tendanceau repli
sur soi, àu conservatisme, par absenced'influx générateur,tendancequi
affecta les sciencesdanstoutesles autresrégionsdu monde*, êt, parmi
celles-ci,la médecinearabo-islamique. Perdantpeu à peu son dynamisme
doctrinaire, la médecinearabo-islamiquese trouva alors confinée dans sa
nouvelle aire de mouvance- le charrp despratiquespopulaires- et, se
réaccommodantà sa nouvelle dimension,enÛeprit la conquête de la
tradition,par laquellesurviventles sysêmesévinés.
96
lhistoire de la sciencen'est qu'unesuccessionde flux et de reflux. La
seuledifférence résidepeut-êtreen ceci que les natisns modernes,de plus
en plus, abandonnentleurs prétentionshégémoniquesdansle domaine de
la pensée.Tout le monde,de nosjours, a comprisque lhumanité entièrea
participéà l'émergencede la civilisationmoderne"
97
^tieo,fort que les faits de culture,naissantapparcmrqlent
cettechoseplus de rien
ou presque infoimels au départ"ingoliles,puis prenantvisagepeu à
peu', av-antde surgir brusquementà la face du monde, coÛlme une
explosion de lumière et de vérité.
Ainsi, depuis la nuit des æmps,I'apparitiond'un fait de culture nouveau
- qo;il sôit systèmed'éducationou-Jystème de soins:- ne fut jamais que
la cristallisaûon au niveau de la superstructure(science, croyance,
morale, affectivité, etc.) de la réplique de I'esprit à un changemenlOui
s'estproduit au départdaot la strucnrresocio-économique Il en
de.ba9.e.
est aiïsi de la cultureen général,commede la scienceen particulier dont
la médecinen'est qu'une-activitéspécialisée.L'asEonomiene se serait
piobablemenrjamaË dêtach&,de I'asrolo49 el tant que scienceappliquée
âpp"fe" à seriir la navigation, sansle développementdu commerceà
gtâtA rayon d'action (cohmerce caravanier,commercemaritime)' De la
iie*" fuçoo, c'estle passagede la sociétéarabedu mode de prgduction
pastoral âu mode de production mercantile,sousI'impulsion de divers
iacteurs,qui propulsal'Islam sur le devantde la sêne et donnaun essor
formidabtê a-ta icience et à I'art arabo-musulmans. Qui niera que cette
civilisation, expressionalors d'une sociétéprospère,,bouleversanon
seulementle sâvoir-vivre occidental,mais égalementles basessocio-
économiquesde I'Europemédiévale?
98
I'instruction publique. N'est-ce pas elle, de plus, qui a facilité les
coûrmunications entre continents et pennis le recul des grandes
maladies? N'est-ce pas elle encorequi a Eansforméprofondémentles
structureséconomiquesà l'échelledes nations,des clansodes familles ?
Grâce à cette même révolution des idées, n'avons-nouspas, dans un
moment d'enthousiasmeet d'utopie,adopté,poru un horizon proche, le
slogan: "santépour tousen I'an 200 " ?
99
en effet - comrte nous I'avons souligné plus haut - que bien des
affectionss'avèrentnonjusticiablesde sesproédés.
- Deuxièmement,par contaste, elle révèle I'extrême représentativité
sociale des systèmesde soins traditionnels, mieux accommodésaux
sociétésqui leur ont donnéle jour. D'où leur réussiterelative dansla mise
en oeuwe de traitementssocialementspécifiques,destinésà combatheles
maladiesdiæs"de société"ou "de civilisation" au nombredesquellesbien
entendu,les désordrespsychosociaux.
100
d'académismeou ce qu'on pourrait considérerconrme un héritage de
vérités durables.
Lorsque cette transhistoricités'affirmenettemenf,commec'est le cas de
la sciencemédicale arabo-islamique,il y a génêralement possibilité de
passerd'un âge de la scienceà un autre sansrupfure, sans remise en
cause totale, en procédant, pour ainsi dire, par recyclage des
connaissances anciennesdansun cadreépistémologiquemoderneou tout
simplementnouveau.
C'eit cette dimension culturelle transhistorique,cette continuité, qui
confère à ta médecine taditionnelle pratiquée au Maroc une faculté
d'adaptationextraordinaireet un sensEès pratiquedes tâchesde noffe
temps.
101
progrèset où la pratique médicaledominanteest - et doit rester - une
pratiquerationalisterecherchantI'efficacitê? Voilà la questionde fonds
àutour de laquelle doit s'articulertoute réflexion sérieuseen matière de
développementdes soins de.basedans les pays du tiers-monde.Nous
verrons-plusloin quels élémentspourraientêtre avancésen guise de
reponseà cettequestion.*
t02
comme une médecineuniverselleou cosmopolite"Nulle part au monde,
elle ne doig par consfuuent"êEeperçuecornmermemédecineétrangère.
. L'écologismeet le naturalisme
103
internationales,régionalesou nationales,et qui se donnecomme objectif,
en partant desressourcesmatérielleset humainesdisponiblesdansle pays,
ressourcestout à la fois fiaditionnelleset modernes,d'assurerla meilleure
gestion possible du potentiel local et ainsi d'optimiserI'effort sanitaire
public. En effet, pour beaucoupde pays, aucunespoir de progrès de la
couverturesanitairede basen'est aujourd'huiprévisible,sansI'adoption
de mesuresnon orthodoxestelles que le recoursaux tradipraticienset aux
médicamentsà base de plantes produits sur place (PRINCE, 1984 ;
o.M.s.,1978).
r04
et flottants, constituéed'individus de formation intellectuelle moderne,
mais de mode de penséedésemparéet conEadictoire,occasionnellement
attiés par ce sectenrde la médecine,en raison de I'un ou de I'auEede ses
multiples aspcts auxquelsle maladeest s$cialement sensible: attrait du
mystère,du symbolisme,du rituel, deschoseset destraiæmentsnaturels,
propensionaux systèmescuratifs de substitution,nostalgiede la grande
médecinearabo-islamique,etc.
105
2") Proximitê existantdans la relation nulndc-thérapeuteet simplicitéde
cette relation. Cette proximité soigné-soignantjoue d'ailleurs
diversement:
106
3") Faible coûtdessoins
4") Efficacitédestraitemcnts
r07
Bien entenduonous ne retenons de cette médecineque son contenu
phytothérapeutiqueen laissantde côté toute la gangueirrationnelle qui
I'accompagne parfois,et qui puiseà diversessources.
La richèssedu droguier national marocainest d'ailleursreconnueet de
nombreux laboratoires étrangers, universités et organismes
internationnaux,cherchentactuellementà tirer de cette pharmacopéele
meilleur parti possible : recherche de nouvelles molécules
pharmacodynamiquement actives, de nouvelles activités, de nouvelles
sourcesde matièrespremièresvégétales.
Le conditionnement psycho-affectif
108
Les points de faiblesse et les difficultés d'évaluation
109
classification étiologique, il faut se rappeler qu'on attribue certaines
maladiesà des causesaussibien personnalistesque naturalistes,et ce dans
toute société,mêmeles plus attachéesà I'allopathie".
110
phénomènecausalnla chosequi représentela causedirecte,unique,même
si, à un niveau supérieur,celle-ci est déclenchéeelle mêmepar une autre
causeou par une cascaded'aufrescauses.Cetteprogressionpas à pas à la
recherche des causes directes, qui est le fondement de la méthode
analytique, a abouti à des progrès spectaculaireschaquefois que des
facteurs matériels étaient impliqués directement : c'est le cas des
infections,blessures,empoisonnements, malnutritions,etc.
111
toujours accompagnée d'unesortede rituel : elle n'estprescriæque pour
une affection donnée,à desmomentsdonnés,selonuneprocéduredonnée.
Sinonoen perdantce protocoled'utilisation,elle perd du mêmecoup ses
vertus, c'est à dire son efficacitê technique,son aptitude à créer une
arrbiancepsychologqoefavorableà la guérison,et sonprestige.Ce fut le
sort au Maroc d'une série de plantestrès actives comme l'armoise, le
thyttt l'origan, la bugle, le cumin, le carvi dont on ne croit plus tellement
aux propriétésparceque leur emploi aétÉ,Eop longtempsbanalisé.
Conclusion
tt2
D'autre partn I'esprit commercial s'est aussi introduit dans le secteur
traditionnel de la médecined'où une recrudescence du charlatanismeà
revendication médicale et beaucoupd'imposturessur la scène de la
phytothérapieet de la médecinemagico-religieuse.
Enfin, les systèmescuratifs traditionnelsne sont pas toujourspréparésà
assumerune fonction officielle au sein d'un appareil de santémoderne
d'où un risque de hiatus pouvant apparaîneil i'interface de la relation
tradipraticien/institutionmodernede santé,hiatusjouant alors à I'encontre
du résultatvisé.
des patients qul se sentent "malade de partout" sans qu'ils puissent décrire des
symptôqgs_p_(ciqou, à I'inverse,en décrivantune foule de sympiômessanscohérence
aucune (sLoMKA, 1983). Le malade atteint de "koulchite"-est-il simplement un
colopatheou bien ce concepttraduit-il plutôt I'incapacitédu médecinmodeineà cerner
unemaladiepsycho-somæique particulièreà notresociété?
Qrrpt au qoncept
Qer-d (fro\deut),noussavoruqu'il renvoiedansI'espritde.sMarocainsà
la théorie humorale laquelle impute à un excèi de froid dansI'orgànismeune série de
maladiesnrayqntpas forcémentune relation avecle conceptde froideur æl que nousle
c-omprenonshabituellement. Ainsi la gonococcie,la grippe, la pneuàonie, les
rhumatismeset mêmela stérilité pourrontêtreinclusesdans-cettbcatégôriegénériqueet
seuleun inærrogatoirepa$.ent- car lq pud_eur desmaladesvient souvàntcoÉpHqrËrtes
choses- accompagnéd'examensméthodiques,pennetEade résoudreces véritables
rébusétiologiquas.
113
CHAPITRETV
CATALOGT]EDES PRODUITS
DE LA PHARMAcopÉp MaRocaIrYE
PLANTFôrrdOrCnqelæs ETTOXTQLJES,
PLANTESALIMENTATRES,
À useces rEçHNIeuEs,sndpl.EsANIMAITx
nLANTES Et lvilvÉnAux,
PRODUITSEMPLOY.ESEN MAGIE, SUBSTANCESINDUSTRIELLES,
nÉrnNcEsETcoNFEcrroNS.
I . PRÉSENTATION CÉNÉrul,N
ET MODE D'UTILISATION DU CATALOGTIE
115
Exceptionnellement,les espècesainsi regroupées'poruront appartenirà
des gènresdifférents (mais proches).Par exem^ple: Cynodon dncryIon
G.) Pers.et AgropyrumrepensP. Beauv.(n" 395).
2. Produits des autres règnes ou divisions
Les donnéesque nous avons fait figurer dans ce catalogue ont été
obtenuesselon4 modalitésdifférentes.On peut distinguer:
116
ou des archives,au cours des recherchesbibliographiquesauxquelles
nous avonsprocédéet dont les référencessont signaléesdansle texte, à
I'endroit de leur citation, par un systémeabrêgéde renvoi comprenantle
nom de I'auteur(ou des auæurs)suivi de l'annéede publication*.Toutes
ces références sont listées, dans leur intégralité, selon le mode
dTndexationintemational,en fin de thèse.
Exemple: lamentiondansle texte: (GHIGLIONE& a1.,1976)renvoieà
la rêfêrencebibliographique : GHIGLIONE C., LEMORDANT D. &
GAST M. (1976),Sur la compositionchimiquede Teucriurnpolium ssp.
cyhndrtcumMure - caractérisation Plantes
d'alcaneset de béta-eudesmol.
Médicinaleset Phytothérapie, 1976,tome 10,n" 4, pp.22l-232.
Les renvoisbibliographiquesque nousindiquonsdansle texte concernent
la totalité du paragraphedanslequelils sontinclus. Quandils se Eouvent
en retour de ligne, ces renvoisportentsur le chapife ou le sous-chapine
en entier.
tt7
- usagestraditionnels: médicinaux,cosmétiques,toxiques,magiques,
alimentaires,pastoraux,techniques;
- toxicité : étiologie,symptomatologie
(quandil s'agitd'uneplante
toxiquepour laquelledesintoxicationslocalesont étéobservées)*;
- discussiondesdonnéesde terrainpar rapportaux informationstiréesde
diversessourcesécritesarabes.
118
rydrflqlum L., Mesembryanthemum
cristallinumL., diversSalsola et
bien d'autresplantesencorequi ont en commundes propriétés
saponifères.
La présencesimultanée signe(!) et de l'abréviation(poly.) signifie
_du
que le vernaculaireestà la fois sûret polyvalent.
r19
fonctionnent conrme consomneset elles seront donc renduespar les
symbolesw qt y-(lû,n,
; dansles mots \i#i kabîb), d;Jl;À (hindù, î-t'
(mûm), çe ) elles fonctionnent comme ïoyelles et seront
transcrites conrmes des voyelles. Ces 2 lettres auront donc 2
représentations chacunesuivantleur fonction(consomneou voyelle).
A noter aussi qu'en pratique, dans les parlers marocains,les trois
consomnesinterdentalest g G); 3 (4t b (9 1 sontsouvent
réduites à leurs prochesparentesde valeur simple : g (t) pour la
première,5 (d) pour la seconde,çp g), ) (e) ou b Ç), selonle cas,
pour la dernière.
Enfin, la lettre arabe i (tâ rnarbûta) n'estrien d'auEequ'une écriture
spécialedu ù (tô) quandil est positionnéen fin de mot, et seradonc
rendue,dansnotre alphabet,par le symboler.
I voir voyelle L
t
I b t ù
è
\3 t .t f
ù ! .i q
j
e .tJ k
c b J I
L ! I m
â d rJ n
t E a h
r ! t (commeo)
j z
s J en tant quecoNonne v/
s t entântquevoyelle(voir voyelle)
ate ç
,i' 4 I en tant quecoqsonne y
Jo ! ç *, quevoyelle(voir voyelle)
ë d j
:o
Voyelles
Brèves: u (seprononceou),i, 4 o, e
Longues: t,1, â, ô, ê
120
II . LE CATALOGUE
a - PRoDUrrsDUnÈcNnvÉcÉt^1,r,
A1 - CRYPTOGAMESNON VASCULAIRES
ALGUES
Cette algue est abondantesur les côtesmarocainesoù elle vit dans les
cuvettesde la zonelittorale moyenneet inférieure(GAYRAL, 1958).
USAGES TRADITIONNELS
DISCIJSSION
les sourcesécritesarabes
Cette espèce n'est mentionnée ni par IBN AL-BAYTAR, ni par
ABDEREZAQ, ni par les auteursmarocainsquenousavonséndié.
* Au Maroc, elle n'estpasutiliséedansI'alimentationcommec'estle casdesCodium
dansplusieurspays.
BRYOPHYTES
t2l
sunbulberrî (t1
USAGFSTRADMONNELS
DISCUSSION
les sourcesécritesarabes
Cette mousse n'est mentionnéeni par IBN AL-BAYTAR, ni par
ABDEREZAQ. Par contre la moussebanaledes rochers(Inzâz W@r,
gnzz) est citée par IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC, 1877-1883,
n" 3'72,664) et par ABDEREZAQ (dansLECLERC, 1874,n' 337). Il
est possible que nohe moussesoit comprisepar ces auteursdans ces
tennes.
C'estpeut-êtreelle que la'Umdnt at-tabîb(n' 143) et AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 34) décriventcommeunevariétéde nardceltique.
CHAMPIGNONS
ergot de seigle
USAGESTRADITIONNELS
4. Polyporus divers
PolyporustinctortzsQuel.
PolyporusdrtadensPers.
Polyporusfficinalis Fr. ex \Will.
polypore, agaric
Ces champignonsparasitentcertainsarbres.
r23
Le polyporedu bfim (PistaciaatlanticaDesf.) aêtéidentifié à 2 es$ces :
Polyporus tinctorius Quel. (= Inonotus tinctorius (Quel.) Maire) et
PolyporusdrtadcnsPers.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCUSSION
[,es sourcesécritesarabes
L'agaric du cèdre est cité par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
'Umdat at-tabîb (n" 1824),
1883,n" 1622),par la Pil AL-WAZR AL-
GHASSANI (n" 29, 366), par la Tuhfat al-ahbab (n" 435) et par
ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,no 40) sousle nom de Sârîqûn.
5. Terfezia divers
TerfezialeonisTul.
Terfezia ovali spora Pat.
tnrffe blanche
nerfôs(t)
turmô, turmôt (Salé) (COLIN, 1926-1927,p. 63 ; AL-WAZIR AL-
GHASSANI, n" 154,325)
lcamat,I(flm', kam'a (liwesque, RENAUD & COLIN' 1934, n" 22O) :
terme génériquepour "tubercule".
Les nomadessatrariens- qui considèrentles truffes blanchescommeles
fruits souterrainsdes hélianthèmes(dont elles ne sont en réalité que les
symbiotes) - en distinguent,selon leur aspect,plusieurs variétés :
SklSâw| l-!êîdû.m,I-jêîbôr (chezles Tekna),I-iubêr (chez les Maures
r24
et chez les nomades de la Haute Moulouya) (MONTEIL, 1953 ;
BERTRAND,l99l).
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabs
La truffe blancheest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,no 362, 4ll, 1964), ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 192, 440), La 'Umdat at-tabîb (no 1208), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 154,325)etlaTuhfat al-ahbab(no 220),sousles noms
de kamât, banôt er-ra'd, terfôs. ABDEREZAQ donne aussi le
vernaculaire ba!ôfo qui désigneaussi la pomme de terre (Solanum
tuberosumL.) et la patatedouce(Ipomeabatatas(L.) Lam.).
LICHENS
r25
ûSrra(classique,RENAUD & COLIN, 1934,n" 59 ; ABDEREZAQ dans
LECLERC, 1874,n" 979 ; IBN AL-BAYTAR dansLECLERC, 1877-
1883,no 85).
adâ,fal,azôfal (Kabylie,LECLERC,1874,no 10).
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Ces lichens sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC,
1877-1883, Do85, 1377,2132),ABDEREZAQ(dansLECLERC, 1874,
no 10, n9),la'Umdat at-tabîb(no 143),AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n' 34) etlaTuhfat al-ahbab(n" 59), souslesnons de ûSnaet Saybatal-
'ajûz.IBN AL-BAYTAR donneaussile vernaculaire rniswôkal-qurûd.
La'Urndat at-tabîb donnepour ces lichens les synonymesberbères
tamikilt et tifura. Nous avons retrouvéle terme tarnkilt au Sahara
occidentalpour un lichen des rochers,Ramalina bourgueana Mout.
(BELLAKHDAR, 1978). Tous les auteurs arabesmentionnent les
propriétésodorantesde ceslichens.
r26
L'orseille de mer se rencontre au Maroc sur le littoral atlantique,
particulièrementà hauteurdEssaouira.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Bien qxe connuedansI'Antiquité, la pourpregénrlen'estpas citée dans
les traités arabesde matièremédicale,probablementparcaqu'il ne s'agit
pas d'un produit médicinalou parceque I'originede la matièrecolorante
est mal connuedesauteurs.
t27
POLYPODIACÉES
E. Adiantan capillus'veneris L.
capillairede Monçellier
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC'
1377-1883,tro 256,490),ABDEREZAQ(dansLECLERC,1874,n" 126,
'Umdat at-tabîb (no 188, 1200),AL-WAZIR AL-
517, 729, 953), la
GHASSANI (n" 4),laTuhfat al-ahbab(no65, 450)' sousdrversnon6 :
\a'r al'Senzîr,lal.ryat
fu'r al-jabâr, fu'r at-ôrd,fu'r al-ienn,fu'r al-!,û'L,
al-himâr, kuzbaratal-bîr, waçîf,ia'dat al-qinô, bersiyôwafrn-
polypodewlgaire, réglissedesbois
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
I-es sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC,
1877-1883, ûo 98,280,387,416,M2, 1203,1891),ABDEREZAQ(dans
LECLERC, 1874,no 181),la 'Umdat at-tabîb (n" 252) et AL-WAZR
AL-GHASSANI (no 43), sousles noms de besbôîj,tastîwôn,adrâs aI-
klb, tâqab lefiier, I<afrral-ârjal.
La droguea ê,térès bien décritedansla Tul.fat al-a$bâb (RENALJD&
COLIN, 1934,n' 88) : commeune planteà "racinesnoires à I'extérieur,
vertes à I'intérieur, duveteuseset ressemblantà un verre de soie aux
extrémités".
fougèreaigle
bû,-?emmû J ( !) (Moyen-Atlas).
fersîwan, alersîn,afersû,,fersyû (!) (Larache,Jbal4 Rif).
tajjiya (Beni Mtir, BERTRAND, 1991)
129
sarbas(liwesque,RENAUD & COLIN, 1934,n" 366) : s'appliqueaussi
à la fougèremâle (DryoptertsftIix'mas (L.) Schott).
ifttqû (faUytie) (LECLERC,1877-1883, no 1167): dériveprobablement
du latin filix.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
-
Cette eqpèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877
1883,nô 285,310,1055, ll6J, 1877,1995),ABDEREZAQGECLERC'
1874,n" _189,833),la'Umdnt at-tabîb(n" 716,995),laTuhfalal'ahbôb
(n' 366), probablement
- confondueavec la fougèremâle (Dryopte_ris
le font
Tttir-*os (L.) Schott) dans une même rubrique, comme
aujourdhui les populationsau Maroc, sous le nom de sar$as- AL'
WAZR AL-GHASSANI (n' 288) rapporteque les GhomaraI'utilisent
pour recouwir les paniersde coingsqfils viennentvendreà Fès, ce qui
èonfirme qu'il s'agit bien de notre espèce,communeen effet dans leur
pays.
Læsdonnéesde la toxicologie
Pttridir* aqailinum contient de la prunasine (un glucoside
cyanogénétique-qu'on reEouveaussichezles Rosacées et dansEucalyptus
ciadoéatyx F. Von Muller) qui libère de I'acide cyanhydrique sous
l'actionde 2 enzymesagissanten mêmetemps.
De plus la fougère aigte contient une enzyme de dégfadation de la
thiarnine,la thialninaseI (queI'on retrouveaussidansEquisetutnarvense
L.) (KEELER & al., 1978).
130
L'ingestion par le bétail de fougère aigle provoque une maladie dite
P.E.M. (PolioencephaloMalacia) ou C.C.N. (CerebrocorticalNecrosis)
dûe à une carenceen thiamine.
Le facteur de la maladieseraitle l-(4-amino-alpha-méthylpyrimidin-5yl-
méthyl)-1-pyrrolinium chlorure qu'on reEouve dans le cerveau des
animaux atteints de cettemaladieet qui seforme dansle tube digestif de
I'animal, au détrimentde la thiamine,sousI'actiond'unethiaminase.
Les ruminants sont moins sensiblesque les non-ruminants à la
thiaminase, soit parce que leur flore microbienne détruit, dans leur
rumen, cette enzyme,soit parce qu'elle fabriqueplus de thiamine qu'il
n'en est détruit.
La carenceen thiamineque provoquecetteingestionainsi que la présence
d'un glucosidecyanogénétiqueaggËventcettemaladie.
(KEELER & al., 1978).
A2 - CRYPTOGAMESVASCULAIRES
AIZOACÉNS
aizoon
USAGES TRADITIONNELS
131
Dans les régionsaridesdu Haouz,des Sraghnaet du Dr4 en périodede
disette,les graines(noires)de cesespècesétaientrécoltées,réduitesen
farine et consommées en galettesou en bouillies.
DISCt.]SSION
I-es sourcesécritesarabes
Parmi les nombreusesespècesdénomméespar les Arabes !âssûl
(généralementplantesà cendresalcalinesou plantessaponifères),uette
espècen'apparaîtpasdécritede manièredistinctepar IBN AL-BAYTAR
et par ABDEREZAQ.
C'estcertainementelle qu'AL-rilAZR AL-GHASSANI (n" 25) à la suiæ
de la 'Umdntat-tabîb (n" 595), mentionne,sousle nom de ûh,ôn, conune
répandueà Marrakech et servantà laver les textiles et à nettoyer la
gomme-laquede ses impuretésavant d'être utilisée comme encre. La
Tuhfat al-ahbâbest vaguesur cettequestionet ne perrret pas d'identifier
aveccertitudecettees@ce.
nodiflorum L. et Mesembryanthemum
12. Mesembryanthemum
cristallinum L.
ficoide
Cesplanæsannuelles,charnues,méditerranéennes, serenconEentdansle
Nord du Maroc, sur les sableset les rochersdu littoral, le Sud marocain
et le Saharaoccidental.
USAGFS TRADITIONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Parmi les nombreusesespècesdénomméespar les Arabes gâssûl
(généralementplantesà cendresalcalinesou plantessaponifères),cette
espècen'apparaîtpas décritede manièredistinctepar nos auteurs; elle
leur a été peut-êfteassimilée.
USAGESTRADMONNELS
Nous n'avonspasrelevéd'usages
médicinauxpour cetteespèce.
133
mélangéeà celle de I'orge et du sorgbopour faire desgaletæ9.Iæs Oulad
Delim,-quant à eux, font cuire sesgrainesà I'eau et les réduisentensuite
en purée,le pilage à froid étantpu pratiquéchezeux, faute de meules.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
CetæesSce n'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
AMARYLLIDACÉPS
AgavearnertcanaL.
AgavesisalanaPerr.
AgaveatrovirensKarw.
Agave attenuataSakn-DYck
AgaveunivittataHaw.
agave
r34
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
En raison de son origine américaine,cette espècen'estmentionnênpar
aucun auteur arabe.
pancrais,lis mathiole
amwajîj (poly.) (Rgibat,MONTEIL, 1953): pourPancratiurnsaltarae.
l-beîjûj (RgibaqMONTEIL, 1953): pour Pancratiumsaharae.
tôylûm @gibat,MONTEIL, 1953): pour Pancratiumsahnrae.
135
alyô! (Sahara occidental, MULLERO, 1945) : pour les graines de
Patrcratiwnsalarae.
teselit (Sud-Algérien, QUEZEL & SANTA, 1962-1963) : pour
Pancratiumsahnrae.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
P. rnaritimarn est peut-être mentionné par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no 1816)sousle nom de qa'bel.Nousavonsun
doute concernant la'(Jrndat at-tabîb (n" 630) et AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 236). La Tuhfat al-ahbâbet ABDEREZAQ ne la citent
pas.
AMPÉLIDACÉES
136
vrgne.
USAGES TRADMONNELS
r37
conservertrès longtemps; au momentde I'emploi, ce sametétait dilué
dans de l'eau ; abandonnéà la fermentation,il devenaitlégèrement
éniwant.
A Tétouan,le samet est utilisé pour la préparationd'un mets régional
appelétalliya (sortede mroziya,ragoûtde viandecaramélisée).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no 93, 186,820,863,1078,
1084,1105,1483,1571,1595,1903,2143,22IJu:) mentionne longuement
'umdat at-tabîb(no 1188,1713),
la vigne et sesproduits,ainsique la
AL-U/AZIR AL-GHASSANI (no 162,221),la Tuhfatal-ahbâb(n" 236)
et ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 290,34, M2, 664).
On trouve chezIBN AL-BAYTAR les noms suivants: kenn (vigne) ;
'inab (raisin) 'anjed(raisin sec) robb,
i @mr (vin) ; zabîb, kehne\, ;
ftâ, mabû,! (rob) ;'aqîd al''inab, maybuSai(gelée) ; liçrim, gûr
(verjus).ABDEREZAQ donneles vernaculairesl<crrnet dôliya (vigne) ;
'inab (raisin) zabîb (raisin sec); hisrim (verjus).
;
ANACARDIACÉES
138
lebçem,lebtom, befrim,blo* (!). C'est le nom que porte, partout au
Maroc,PistaciaatlanticaDesf.et PistaciaterebinthusL.
iSS(.) (Souss).
Aj Moyen Atlas,Beni Snassen, BERTRAND,l99l).
qwawaY:c'estle nom du fruit et parfoisde la galleet de la gomme,dans
la région de Marrakech.
âtnû,tatnût(Rif, BERTRAND,1991).
zerri'at lebtem,Inbba led.ra (!) (litt.: la graineverte) : c'estI'amande
du furit du Pistaciaatlantica.
gmaglebnm: pour la gomme.
hel (Tuntsie,LE FLOC'H,n" 247): pour la gomme.
USAGESTRADMONNELS
USAGESTVTÉOICNqAI.IX
La gomme est utilisée, partout, comme masticatoirehygiénique pour
purifier I'haleine.
L'amandedu fruit est comestibleet s'emploieen poudre,à Marrakechet
à Salé,contreles maladiesde I'estomac.
L'huile, retiréedes amandesde fruits, s'emploie,dansles régionsde Fès
et de Taza en frictions externesconhe les toux et les refroidissements.
Elle est aussialimentaire.
A Marralcechet à Khémisset,les feuilles,en décoction,sontutiliséesaussi
contre les maux de ventre. En usageexterne,on fait avec les feuilles
confirsfusdesemplâtesconEeles scrofules.
139
USAGESALIMENTAIRES
Le fruit, de saveuracidulée,est comestibleet fut beaucoupmangédans
les périodesde disette.D'aprèsLE FLOC'H (1983, n" 247), on le
consomme,écraséavecdesdattesou desfigues.
L'huile exEaitedesamandesest alimentaire.
USAGESTECHNIQUES
Le bois est très appréciépour fabriquerdu charbonde bois et les cendres
sont utiliséespour fabriquerdu savon.L,e sôbûn taza (litt.: savonde
Taza) était autrefoisreputépour sa qualité parceque les savonniersde
cette ville du centre du Maroc le fabriquaientà partir de cendresde
bîo*).
Le bois du bnn est utitsé pour faire desmâtsde tentes,des chamreset
divers outils.
Les gallesdes feuilles,produiæspar la piqûre de Pemphigusutricularis
Pass.,ainsi que les feuilles,sontutiliséespour le tânnage.
Le suc desséché,retiré du tronc du pistachierde I'Atlas, est utilisé
commeencre,sousle nom de smnq(GATEFOSSÉ,, l92l : LE FLOC'H,
1983,no 247).
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Cette espèce - assimiléeà une espèceproche, le thérébinthe(P.
therebinthusL.) - est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, ro 302,570,936,1581),la'Umdatat-tabîb(n" 197,1585),
AL-WAZR AL-GHASSANI(no59), la Tuhfatal-ahbâb(no 178,317)et
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 322),sousles nornsde batm (pou
'ilk al-ônbôç
I'arbre), Iwbba U$ro (pou la graine), @tt. : gomme des
'Umdat
Nabathéens)(pour la gomme). La at-tabîb donne aussi le
synonymeberbère: igg.
r40
on vend sousle nom de mepkâ(comrptiondu classiquemaptnkâ\ une
résing importée au Maroc, produitepar le mêmearbre,mais provenant
de l'île Chio en Mer Egéeet dlles voisines.Dansle micro-climatde ces
îles, le lentisque(var. chia D C.) fournit unerésineplus abondante,dure,
se présentanten larmesou en sortes,et de meilleurequalitéaromatique:
la gommemastic.
USAGESTRADMONNELS
USAGES
rvrÉorcnqAr.x
Partoutau Maroc, le lentisquereçoit les mêmesusages.On utilise les
feuilles et l'écorce de I'arbre, en décoctionou en poudre, dans le
Eaitementdes maladiesdu venEeet de I'intestin. Les feuilles sont, de
plus, utilisées,en décoction,commediurétiqueet emménagogue.
La résinedu lentisquelocal, plutôt pâteuseou liquide, ne se concrètepas.
Elle est prescritecommecalmantnerverD(et commeemménagogue. C'est
aussiun masticatoireutilisé pour purifier I'haleine.Mais elle est surtout
employée comme produit cosmétiqueet, à ce tiEe, entre dans la
compositionde fardset de pâtesépilatoirespour le duvetdu visage.
La résinelocaledu lentisqueestaussicourarrmentutiliséeen fumigations
magiques,sous le nom de ûrnm-en-nâs(qui est, en fait, le nom de la
résinedu Commiphoraafricana (A. Rich.)Engl.)(litt.: mère des gens,
au sensde : mèredesgénies).
Chez les Jbala, I'huile, extraite des fruits, est aussi utilisée en liniment
contreles douleursdorsales.
La gomme mastic (rneskâ), importée, est utilisée, partout, comme
masticatoirepour purifier I'haleine.Elle est, de plus, prescritedans le
traitementde la faiblessecardiaqueet de la toux, en infusion dansdu lait
sucréau miel.
AUTRES USAGES
La gomme mastic est très utilisée pour aromatiserle thé à la menthe,
dans les grandes cérémonies,et pour faire du pain de fêtes et des
pâtisseries.En raisonde son coût élevé,elle est souventfalsifiée par des
colophanes.
t4l
Avec les fruits et un peu d'alun, on prépareune encreindélébile(cité
dansLE FLOC'H, 1983,n" 245).
DISC[JSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR mentionnele lentisque(dansLECLERC,1877-1883,
no 923,950, 1431,1581, 1973)ainsiquela 'Urndatat-tabîb(no 1585),
AL-WAZR AL-GHASSANI(no59, z4g),laTuhfatal-ahbâb(n" 251) et
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 725),sousle nom de danv. Pour la
variétéde Chio, ces auteursdonnent{ajarat al-maslnkâ.LaTuhfatal-
altbabdonneaussile synonymeilk er-rûm.
uewwaYô(t)
âneffis (poly.) (Sah.ara
occidental): nom desfruits, petitesdrupesrouges
à maturité, comestibles.C'estaussile nom desfruits du Nitraria retuso
(voir ce mot).
Espèceendémiquedu Sud-Ouestmarocain.
USAGESTRADITIONNELS
DISCT,JSSION
I-es sourcesécritesarabes
Cette espècen'estpas mentionnéepar les auteursarabes,probablement
parce que son endémismestrict ne lui donne qu'une importance
régionale.
142
ôzâ(, tazô$ (berbère)(Tekna,MONTEIL,1953)(Haha,BERTRAND,
r9el).
keff en-nesr (Sidi Lamine)(litt.: pied d'aigle)
Cetteespèce,méditerranéenne,
est couranteau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
EMPLOISMÉDICINAUX
Partout, les racines, en décoction,sont utiliséespour combattreles
Eoublesgasto-intestinaux,chezI'hommeet chezle bétail.
EMPLOISTECHMQT.JES
Les propriétéstannanteset colorantes*des Rhus sont connuesdepuis
longtemps.
Les écorceset les racinessonÇde fait, d'excellentsproduitstannants.Ils
ont fait I'objet d'uneexploitationintensivepour cetteraison,destinéeau
marchélocal et à I'exportationversI'Espagne(par Sidi Ifni).
DISCI.JSSION
les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n' 539) sousle nom de tazagt.Dansla'Umdat ot-tnbib(n" 1839)
et AL-TWAZIR AL-GHASSANI (n'364), on trouve décrite I'espèce
tazagt (ou tizga) commeune variétéde fubayrâ' (sorbier).La Tuhfat
al-ahbôb (n" 368) manquede précisionspermettantd'y reconnaltre
I'espèceet ABDERAZAQ ne la ciæpas
D'après MONTEIL (1953), c'est le fameux liqq xr'1"laquê") de
MARMOL. En effet MARMOL qui a voyagé au Maroc au XVIème
siècle, a rapportéque le Dra (Tanesitaet Lektawa)produit du "/ic" qui
sert à faire une teinture pour la laine à laquelle il donne une couleur
rose. Nous pensons,quant à nousqu'il s'agitplutôt de Rhus tripartita
qu'on rencontreplus courammentdans ces régions.On trouve dans la
'Umdat at-tabîb (n" 1295)une assertionanalogue d'après manuscrit
: ce
le lekk est un produit qui tombedu ciel sur les rameauxdu gubayrô'.
143
** le mot lcl*, désignenormalement
la gomme-laque (voir ce mot,articleno613).Cette
analogiede nom enEe2 produitstinctoriauxrougesdifférentsestintéressanæà signaler.
USAGESTRADMONNELS
USAGESVTÉPICNqAIX
Partout au Maroc, là où cette espèceexiste,les fruits, les feuilles et les
écorces*sont employésen décoctionconEeles coliques,les troubles
gastriqueset les ulcères.
Au Satraraoccidental,le bois de Rhustripartita, mâchéà une extrémité,
sert de brosseà dents.
USAGESALIMENTAIRES ET PASTORAUX
crus ou après
Au SatraraLes frtrits, un peu astringents,sontconsommés,
trempagedansde I'eauou du petit-lait.I-esTouaregsles stockentà l'état
sec,pour les mangerultérieurement.
Cet arbusteest pânuépar les animaur.
USAGESTECHMQI.JES
Dans le Sud marocain,l'écorcedesracinesest utiliséepour le tannageet
la teinture en rouge despeauxet tout particulièrementdes outres (l'eau
de cesouEesprendpar la suiteunecolorationrosée)**.
Le bois, très dur, donneun excellentcharbonde bois et sert à fabriquer
despetitsobjetsdomestiques.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,nô 539) sousle nom de judar, commeune variétéde gubayrô'
(sorbier).La'(Jm.datat-fabîb(n" 1839)et AL-TWAZIRAL-GHASSANI
144
(n" 364)décriventaussilejudar. Parcontre,ABDEREZAeetlaTuhfat
al-ahbâbnela citentpas.
* Dansle SaharaAl.gérien,la1écqrcgs piléessontutiliséescommecondimentastringent,
conrmele font les Libanaiset les Syrienspour lesfruits du sumac(R. cortariaL.).
** L'écorcede racineest employéedansle Sudalgérienpour le tannage peaux
des de
moutonset de dromadaires-qu'qlle coloreenrot_g€(t E FLocTr, 1983,n'249i. D'après
POTTIER-ALAPETITE(dansLE FLOC'H, 1983,no249),lesécorcessontutilisées-, en
Tunisie,exactementpour le mêmeusage.
Dans la régro! de Tindouf (c.à.d.au Sud du Dra dont parle MARMOL, voir ù Rhus
penta2h.ylla)LARRIBAUD a observéen 1952(dansLE FLOC'H, lgg3, no 2lg) le
procédéde-qigtgre-suivant : les peauxsont laisséesen contact3 ù 4jours avec de
l'écorcepulvériséede Rhus triparrtn Çjdâri), puis assoupliesavecdu bèurreet épilée
dansun bainconænantPenaldcria coronopifuIia(tirflet).lacouleur rougedescuirsest
ensuiærehausséeavecdesracinesde Trichodesmacalcaratutn(âltre$)qu'ontrouvedans
cesrégions.
En Lybie, on r€trouveles mêmesusagestannantset tinctoriauxpour l'écorcedesracines
(dansLE FLOC'H, 1983,no 249).
Dansle Sud tunisien,l'écorcederacinedeR. tripartila ss1utiliséepour teindrele cuir en
marron clair (LE FLOC'H, 1983,n" 249) et les laineset soiesén beige et brun (LE
FLOCTI, 1983,no 249).
ANNONACÉES
USAGES TRADMONNELS
t45
Les grainessontutiliséesaussicommeépiceen cuisinemarocaine.
DISCUSSION
aPrAcÉEs ( ou oMBELLIFÈRES)
ammi
t46
AL-BAYTAR, LECLERC,1877-1883,
n" 2) et Mlla (Ammivisnaga,en
Egypte).
USAGES TRADITIONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'ammi est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
ro 2o3, 288, 1036,2202) - avec,toutefois,une certaineconfusionentre
les vernaculairesde cetteespèceet d'espèces voisines-, pff laTuhfat al-
ahbôb(n' 5l) et par ABDEREZAQ(LECLERC,1874,no 98).
Dans cette rubrique, IBN AL BAYTAR cite notamment I'usage, au
XItrème siècle,des fruits d'Ammi majus,dansle traitementdu vitiligo,
par les Beni Oujhan(dont les Beni Boucharbactuelssont une fraction) ,
une tribu de la région de Bougie (Algérie) qui gardapendantlongtemps
le secretsur cette médication.TRABUT (cité par BELGUEDJ, 1966) a
147
pu vérifier que c'estbien Ammi majusqui est commundanscetterégion
et connu sousle nom de trîlôL. LECLERC s'est trompé en attribuant
l'ôtrîlôl au Ptychotisver-ticillataetle nônufu àl'Ammi majus.
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 280), reprenantce qui vient dans la
'Umdat at-tnbîb (n' 951) donnepour l'âtrîlôl (= rijl al-gorâb) un
protocole de traitementdu vitiligo très voisin de celui qui est utilisé
actuellementau Maroc. Il ajoutequec'estaussiuneherbeà croquer.
Discussiondu vernaculaireôgîlô/
Comme nous venons de le dire, chez IBN AL-BAYTAR une certaine
confusion règne entre Ammi majus,Prychotis verticillata. et Carurn
copticurn.
IBN AL-BAYTAR fait de ônîlôl le synonymede hafitut al-baras(litt.:
herbeau vitiligo) et dit que l'âttîlâl est utilisé dansla région de Bougie
(Algérie) dansle Eaitementdu vitiligo (il s'agit bien, dans ce cas, de
l'Amrni majus).Il donneaussi,pour âgîlô1,d'auuessynonymes: rtjl el-
Sorâb (litt.: pied de corbeau),rijl el-'oqâb(litt.: pied d'aiglQ, rtjl el-
'aq'aq (litt.: pied de pie), rijl ez-zurzûr(litt.: pied d'étourneau).Mais
tous ces synonymespeuvents'appliqueraussibien à l'Arnmimajusqu'au
Ptychotis verticillara Dub. dont les segmentsmultifides des feuilles
inférieuresont la forme d'un pied d'oiseau.
En Egypte,on désigneaujourd'hui, sousle nom de lafifut el-baraf ,le
Prychotisverticillata, dontla poudrede grainesest effectivementutilisée
localementdansle traitementdu vitiligo (DUCROSdansLE FLOC'H,
1983).Ce Prychorr,s estaussiappeléen Egypteâtrîâl (SALAH AHMED &
al., 1979).
Ce qui ajouteencoreà la confusiondesvernaculaires, c'estquele nânula
(ou nûn@) qui désigneaujourdhui,au Marocet en Algérie,le Prychotis
verticillatao et en Eglpte, I'ajowand'Egypte** ou ammi desboutiquiers
(Carurn copticurnBenth.& Hook = Ammi copticurnL.), s'appliqueen
Tunisie àl'Ammi visnaga L. (BELLAKIIDAR & al., 1982 ; BOUI(EF,
1986).
Ce qui a induit IBN AL-BAYTAR en eneur c'est que I'ammi de
Dioscoride(m,70) est le Carurncopticum.
Il nous sembledonc bien, pour I'essentiel,que tous ces vernaculaires
(âçrîlô1,Ltafifut al-baraç,nû,n@)ont servi à désigner,suivantles pays et
les auteurs, différentes Apiacées à propriétés photosensibilisanteso
traditionnellement utiliséesdansle taitement du vitiligo*.
Enfin, il est difficile de ne pas relever une certaineparenté entre le
pastinaca desLatins, le busnagadesItaliens(pou Amrni visnaga),le
be$nîfu des Marocains(pour A. visnaga)etle nûnlra (mot d'origine
persane,qui s'applique en han et au Afghanistantau Carum copticum
t48
Benth& Hook.,HAKIM MOHAMED SAID,1973,p. 319 ; YOLJNOS&
al., 1987)).n est possibleque tous ces motsdériventI'un de I'autreou
d'une mêmeracinequi désignaità I'origine,quelquepart en Perseou en
Asie centrale,une Apiacée.
khella
be\nîfu, be$nî$tabelnîln(!).
nû.nfu(Tunisie,BELLAKHDAR & al., 1982; LE FLOC'H, 1983 ;
BOT,JKER 1986).
lella, UIla baladî(Tunisie,Egypte,LE FLOC'H,1983 ; BOUKEF,
1986; BOLJLOS & EL-HADIDI,1984;HONDA& SALAH,1980).
tillo baladî(BOULOS& EL-HADIDI, 1984; HONDA & SALAH,
1980).
jazar barrî (litt.: carottesauvage)
(livresque).
bestînaj(IBN AL-BAYTARdansLECLERC,1877-1883, tro3, 288): ce
terme,rappellecurieusement le pastinacadesLaunsetle be$nîla des
Marocains.
Espèceméditerranéenne, auMaroc,surtoutdansle Nord.
commune
149
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
[,es sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,îo 2,3) sousle nom de al-fu\la (pourI'Egypte)et de bastînei
(pou I'Andalousie).L'espèceest aussicitée dans la Tuhfat al-ahbôb
(n" 353).La'Umdat at-tabîb(n" 194) et AL-WAZR AL-GHASSANI
(n" 259) citent le bastînej, povr la première,et le iazar barrî, pour le
second,mais nous ne sommespas sûrs qu'il s'agissede notre espèce.
ABDEREZAQ, de manière surprenante- car elle est commune en
Afrique du Nord -, ne la mentionnepas.
cumin velu
150
Petite Apiacée saharienne(du Maroc à I'Egypte)dont les fruits sont
ramasséspar les nomadespour les vendreaux herboristes.
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Læssourcesécritesarabes
Le cumin velu, à endémismestrictementsaharien,n'est mentionnépar
aucunde nos auteurs.
testsd'activité
L'activité antibiotiqued'exEaitsde cumin velu a été testéeau Maroc sur
des germes pathogènesgastro-intestinauxpour vérifier I'indication
traditionnelle(DIALLO, l99l ; DIALLO & al., l99l ;EL AnZ. 1982).
Celle-ci ne s'est pas avéré suffisammentpuissantepour justifier sa
renommée. Il est probable que I'activité de la plante soit plutôt
spasmolytiquecomme c'est le cas du cumin ordinaire et d'autresfruits
d'Apiacées.
aneth
151
I'ajowan(CarumcopticumBenttr.& Hook) (voir à Ptychotisverticillata,
no48 età Cuminumcyrninurn,n" 33).
USAGESTRADMONNELS
DISCTJS:SION
Les sourcesécritesarabes
L'anethest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
no894,1275),la'(Jmdntat+abîb(n' 2377),laTuhfatal'ahbôb(no 453)et
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n' 949) sousle nom de fibç AL-
WAZIR AL-GHASSANI (n" 79 et 376) le mentionneaussi comme un
vomitif, à la suiæde tousles auteursarabes.
krôles (!).
krôfesberrî: pour la forme sauvage.
zerrî'a l-krôfes: pour les fruits de céleri.
USAGESTRADMONNELS
r52
Le céleri cultivé (la plante entière)est utilisé, partout au Maroc, pour
faire descataplasmes résolutifs.
A Marrakech, les fruits de céleri sont pris en décoction, coûrme
diurétiquedansles maladiesrénales.
A Rabatet Salé,la poudrede fruits est utiliséesurtoutdansles maladies
de I'estomacet commeaphrodisiaque.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce(la fonne cultivée et la forme des marais)est longuement
mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,n" 1902,
2304) sousles nomsde l<nrafsetya$sis(pou I'Ifriqiya). La'Umdat at-
tabîb (no I 194), AL-w AZIR AL-GHASSANI (n" 147) er la Tuhfat at-
ahbâb (no 82, 200) la mentionnentaussi, ainsi que ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 432)qui donnele vernaculairekrôfes.
2E.Buniam divers
153
noisette,noirs, blancsà I'intérieur,de saveursucréemais avecun arrière
goût âcre,rappelantcelui de la châtaigne.
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
espècesde Bunium sontmentionnées par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, tro 3,542) sousle nom de ââkutâretjawz arqam,le terme
bunyûn étant apparemmentreservé à d'autres espècesdu genre.
ABDEREZAQ ne mentionne pas ces espècesqui étaient pourtant
courammentutiliséesen Algérie commealimentde disette,Ptr plus que
laTuhfat al-ahbâbet AL-TWAZIRAL-GHASSANI.La'Umdat at-tabîb
(n" 2189) ne donnepas assezde précisionspour pennettred'identufier
ceses$ces.
buplèwe
Cesespècesserencontrentdansle Saharaoccidental.
USAGESTRADMONNELS
r54
TOXICITÉ
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Ces2 espècesne sontpasmentionnées
par nosauteurs.
carvr
USAGESTRADMONNELS
DISCTjSSION
Les sourcesécritesarabes
155
Le carvi est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 1772,1774,1913,1970)sousles nonrsde lcarôwiyô,kammûnârmenî,
qoronbâ,d,qarîqôn. ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 745) donne
karwiyô et lurnmû,nârmenî..La'Umdat at-tabîb(no 1199),AL-WAZIR
AL-GHASSANI (n' 151)et la Tuhfatal-ahbôb(n' 340) citent aussile
carvi.
grandeciguë
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
156
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La grande ciguë est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,Do1350)sousles nomsde \ûkrân,jaqûla, qûnyûn.ainsi que
par la 'Umdatat-tabîb(n" 2579).LaTuhfatal-ahbâb(n" 455) I'assimile
par erreur à la jusquiame. AL-WAZIR AL-GHASSANI et
ABDEREZAQne la mentionnentpas.
r57
intense,mydriase,cyanoseet stupeur.Les cardialgiessontfréquentesà ce
stade. Puis la respirationet le pouls se ralentissent,la sécrétionsalivaire
est augmentée.Enfin s'installeune paralysiedesmusclesrespiratoireset
du diaphragme,entraînantla mort par asphyxie,au bout d'une durée
allantd'l heureà 6 heures.
Parfois ces symptômess'accompagnent de délire, de convulsions,de
tremblements,de troublesde la vue (éblouissements) et de I'audition,de
vomissements et de gastalgies.
Jusqu'àla fin la luciditéest conservéeet I'intelligenceresteintacte.
L'autopsiemonEede I'oedèmepulmonaire.
(CHARNOT,1945; GARNIER& al., 1961).
coriandre
Qezbor(t1.
ba!ûr ej-jnûn (litt.: fumigationspour les génies) : ce vernaculaire
s'appliqueaussià desmélangespour fumigationscontenantgénéralement
de la coriandre.
tabel(Tunisie,BOUKEF, 1986; LE FLOC'H,1983).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La coriandreest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883, no 424, 1926, 1933) sous les noms de kuzbara et tiqda.
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 429)donnekuzbur.La'Umdntat-
tabîb (no 1200),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n' 148)er la Tuhfat al-
ahbâb(n' 230) décriventaussila coriandre.
cumin
kemmûn,îkammen(t).
Le cumin est très cultivé au Maroc pour la productionde fnrits dont une
partie est destinéeà I'exportation.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.'SSION
[æs sourcesécritesarabes
Le cuminest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 1967,1969,1971,1972),la'Umdatat-tabîb(n' 1215),AL-WAZR
AL-GHASSANI (no 150),laTuhfat al-ahbôb(n" 229)et ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,no426,471)sousle nomde kanmûn.
Au nombre des nombreusesvariétés de cumin* distinguéespar les
auteursarabes,le cumin royal et le cumin de Kerman (Iran), nous
159
semblentêtre une même variétêde cumin (peut-êtresauvage)à grains
foncés et très aromatiquesprovenantde Kerman ; le cumin d'Arménie
est admis généralementcomme étant le carvi ; le cumin d'Ethiopie
commeétantun ajowan; le cuminblanccommeétantI'anisvert.
carottecultivée
biuu (!).
zrôdîyô (!) (Maroc oriental,Algérie).
ja'da (poly.) (Tangérois,Jbala): s'appliqueaussià Teucriumpolium, à'
Marrubiumdesertiiet à Invandula dentata.
jazar (livresque).
es-sfannârûô,sefnnâriyô,sennâriyô(!) (Fès,Rabat,Gharb,Constantine,
Tunis) : mot dérivant du latin pastinaca par les intermédiairesromans
pasnareetfesnari(COLIN, 1926-1927,n"72).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La carotteest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,no 96, 481, 983, 1389,2240),la'Umdatat'tabîb(no 393),AL-
WAZIR AL-GHASSANI (no 7l), la Tuhfat al-ahbôb (n' 93) et
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 100, 201,237) sousles noms de
jazar, asfanôriyô, îsnflîn, wbâhiyâ, dûqwô (pour les fruits).
ABDEREZAQ donneaussiles vernaculaires liuu et zorûdiyâ.
r60
L'activité antidiarrhéiquede la pulpe de carotte est rapportéeà sa
pectine; les propriétésdermocosmétiquessontà mettreen relation avec
sarichesseen carotènes.
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
CetteesSce n'estpasmentionnéepar nosauteurs.
USAGES TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estpasmentionnéepar nosauteurs.
t6l
37. Eryngium divers
Eryngiumilicifulium Lamk.
Eryngium triquetrurnVahl.
Eryngium tricuspidatumL.
Eryngiurncampestre Dod.
panicaut
USAGESTRADITIONNELS
DISCT.JSSION
Iæs sourcesécriæsarabes
Plusieursespècesdu genreEryngium sont mentionnéespar IBN AL-
BAYTAR (LECLERC,1877-1883, oo 865, 1015,1360, 1363, 1754,
zerqa, Sûlu yahûdiyô, baqla
1894) sousles noms de qarça'na, Sû.lrn
r62
yahû.diyâ,lawkat îbrâhîrn, dû mâyat chûka, dû môyat ra,s, darâfi|,
!in!âb, qûfla, îrinjî. ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 64,734, 968)
donneles vernaculairesqarsa'na,sawl<atibrâhîm, {ûka yahûdiyô,îrenj,
{ûk el-mufalfal,abû,-'ajal.La'Umdat at-tabîb(no 421,2539,2567),AL-
vrAzIR AL-GHASSANI (n' 239) er la Tuhfat at-ahbôb (n" 322)
décriventaussicesespèces.
asefoetide
I.tentît,hentîta,fueltît(l).
hentît ma'jûn (litt.: hentît pâteux,ltentît en masse).
ânjudân (classique): ce mot, d'origine persan,désignenormalementla
plante, en Orient. Au Maghreb, il s'appliquesurtout à la résine du
thapsia.
Ileng (Pakistan,KHAN USMANGHANI & al., 1986 ; Inde, MAHIAS,
1980; Afghanistan,YOLJNOS& al., 1987).
malrût (livresque):pour laracine de F. asa-foetidaetcelle deThapsia
garganica L. (RENALJD& COLIN, 1934,no 14, 255, 404) ; Cette
confusionentre les 2 racinesest quasi-généralechezles auteursarabes
occidentaux.
Il existe3 sortescorlmercialesd'asefoetide:
r63
- une secrétionen larmesou en grainsqui est la qualité supérieure,de
consistancemoyenne,coloréeen rougebrun plus ou moins foncé et à
cassureplus claire ;
- une secrétionen masse,malléable,constituéede larmesclairesnoyées
dans une gangue grise ou rougeâtre,contenantplus ou moins
d'impuretés; c'estI'asefoetidede ?-èmequalité ;
- une secrétionplus ou moins liquide qui est la dernièrequalité et qui
n'estpas exportable(PERROT,1943-l9M).
USAGESTRADMONNELS
164
* Souventmélangéeau fenugrec,I'asefoetide
est auiourd'huiun condimentcourant
dansla cuisineindienne(MAHIAS, 1980),en raisondesespropriétésantispasmodiques
et digestives.
féruIe, faux-fenouil
165
Le produit vendu chezles droguistesprésenteun aspecttrès hétérogène
car il contient,adhérantà la masse,desfragmentsde terre et des débris
végétauxse trouvantlà par suited'unerécoltepeu soigneuseau cours de
laquelle les secrétionsprélevéesdirectementsur les blessuressont
mélangéesà celles qui sont tombéessur la terre. On y Eouve aussi
parfois des larmesplus dures,agglomérées à la masse.D'aprèsPERROT
(1943-1944),ces larmesproviennentde la piqûre de divers insectes,
notammentde Lixus unbellatorum (debbânl-fâsûf). Récoltéesà part,
ceslarmesconstituaientautrefoisle produitde premierchoix.
Le fâsû! marocain était très recherché en Orient en tant que
médicament,aphrodisiaque,encens,ingrédientde magie, condimentet
constituantde pâtesépilatoires.Les pélerinsmarocainsqui se rendaient
aux lieux saints I'emportaientdans leurs bagagescomme monnaie
d'échange.Il fit aussi I'objet d'un commercemaritime florissant par
Essaouiraet El Jadidavers I'Inde,via Gibraltar.En 1936,230 quintaux
de fâsû!étaient exportésvers I'Algérie, la Tunisie, I'Egypte et le
Commonwealth (uÉCn, 1938).
USAGESTRADMONNELS
r66
I-e fâ,sû,!ente dansla préparationd'encenspuantsdestinéesà jeter des
mauvais sorts tel l'âzgâf de Marrakech(voir cet articlo, Do 687). On
trouve aussile fôsû! dansdesformulesde gris-grisutiliséesà des fins
criminelles, et destinéesà être ingéréepar les victimes : dans ces
forrrules,le fâsû! sertpeut-êtrede camouflageàl'Atractylis gummifera
ou à d'autrestoxiques.
Dansle Moyen-Atlas,les inflorescences nonépanouiesde férule (l-bubâI)
sontconsommées commeanthelmintique.
Mais le bubâl est surtoutemployécommelégume,à la campagne: on le
cuit à la vapeurou sousla cendrepuis on le hâcheet on I'assaisonne avec
de lhuile d'olive, du sel, et du poivre.Ce plat est frès apprécié.
TOXICITÉ
r67
Symptômesde I'intoxication
l. chezI'animal
Les premiers symptômessont les suivants : innapétence,aspect
mélancolique, anorexie, diarrhées et parfois saignementsde nez,
hématuries,entérorragies.Dès le début, le pouls est très bas et la
températureen dessousde la normale.
Puis apparaîtun état de grandetorpeuret des troublesrespiratoires.
L'arrimalintoxiquéne suit plus le troupeau,sa respirations'accélèreet
dessignesd'anémieapparaissent.Enfin, il tombesur le sol et meurt par
asphyxieau milieu de convulsions.La mort survientgénéralement12 à
48 heuresaprèsle déclenchement despremierssignes.
La récupérationde I'animal atteint n'est généralementpossible que
lorsque les signesrespiratoiresne sont pas encoreapparus.Mais les
animauxqui surviventgardentsouventdessequellesnerveuses.
A I'autopsie,on observedessuffusionssanguinessous-cutanées et dans
les muscles.La cavité nasaleprésenteune congestionmarquée.Le
poumon est congestionné,la trachéeet les bronchessont remplies de
mousse. Le coeur présentedes signes d'hémorragieet la cavité
abdominalerévèle souventun hydropéritoineet despétéchiesau niveau
desintestins,du foie, du rein, de la vessie(VELU & GARDAS, 1924;
EL ALOUANI, 1986).
2. chez l'homme
D'aprèsFABRIES (dansVELU & GARDAS, 1924),on observed'abord
une grande faiblesse accompagnéede pâleurod'essouflement,des
diarrhéesabondantesn des plaquesecchymotiques,spécialementsur les
membres.Rapidementun état de grandetorpeur s'installeet la marche
devientdifficile. La face intérieuredesjambeset despieds se couwe de
sérositéssanguinolentes(on a I'impressionque le sérum a transsudéà
travers la peau).La faiblesseaugmentepuis, 8 jours environ aprèsles
premiers signes,la mort survient chezles sujets Eès atteints ou déjà
affaiUtis au départde la maladie (EL ALOUANI, 1986 ; ABADOME,
1988).
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Les Grecset les anciennescivilisationscircum-méditenanéennes ont très
bien connula féruIe.Elle est citéepar Dioscoride,Galienet Pline qui ont
décrit ses propriétésmédicinaleset toxiques.La férule est mentionnée
par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 1843, 196l) et
ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n' 478)sousle nomde lccQetqinô.
168
('ussaq)produitepar une autreombellifère,DoremnammoniacumDon.
IBN AL-BAYTAR (LECLERC 1877-1883, no l96t), DAOUD AL-
ANTAKI et ABDEREZAQ (LECLERC, t874, n' 478) ne fonr pas
davantagela distinction. AL-w AZIR AL-GHASSANI,quantà lui, ne èite
mêmepas cetteespèce.Seule,la'Umdat at-tabîb(n' 1207)rapporteque
de la racinede férule(kelba) "s'écouleunerésineblanche".
Le vernaculairefâsû! n'apparaîtlui-mêmequedansquelquesmanuscrits
marocainstardifs - la Tuhfat al-ahbâb, (RENAUD & COLIN, 1934,
n" 29, 135)et le Diyâ en-nibrôsd'AL-'ALAMI (cité dansRENAUD &
COLIN, 1934,no 29) - qui en font un synonymede 'u{laq.
Nulle part, dans les pays où la férule cornmuneexiste (du Maroc à la
Palestine),à I'exceptiondu Maroc,il n'estfait mentionde productionet
de collecte de gomme-résine.De plus, un grandprestige a toujoursété
attachéedansle Mondearabeet en Orient (et cettevoguedemeurede nos
jours) aufôsû! marocaindont le Maroc exportaitde grandesquantités,
même dans les pays producteursde gommeammoniaqued'Asie. Il est
vrai que la reputationdu fâsû! était aussilié à celle des magiciensdu
MagluebAl-Aqsa (c.à.d.le Maroc)(sihr sussal-aqsâou siâr marraksî),
qui s'en servaienten contre-sorcellerie.On ignorait aussiprobablement
I'origine botaniquede ce produit, ce qui ajoutaitau mystère.Au Maroc,
par contre, les traités de matièremédicaledonnait le fôsûlcomme
équivalent au 'u!{aq (importé d'Orient) ce qui laisse penser qu'on
substituaitau secondle premier.
Prêsencede dérivéscoumartniques
r69
médicalemarocainequi en fait plutôt un produit équivalentà la gomme
ammoniaqued'Asie.
I ntoxication expérimentale
Des expériencesmenées au Maroc ont confirmé guêo de manière
constante,chezdes animauxintoxiqués(moutonset rats), il y avait une
baisse de l'activité prothrombinique. Le férulisme est donc une
intoxication similaire à la maladieprovoquéepar les antivitaminesK et
spécialement les anticoagulants *.
coumariniques*
r70
6.a. La gravité de I'intoxicationest liée à la quantitédes facteursde
coagulationvitamine K-dépendantsprésentschez le sujet atteint, au
départ de I'intoxication ; 6.b. des hypersensibilitéspersonnellesou
familiales peuventdonc existerchezdessujetsdéficientsen ces facteurs
de coagulation; 6.c. par injectionde vitamineK, on peut,d'ailleurs,dans
cert4inscas,améliorerle prognostic;
7. Certaines variétés de F. communiJ,qu'on trouve dans certaines
régionset pas dansd'autres,sontplus richesen hydroxy-4coumarineset
peuventdoncêne plus toxiques.
8. La toxicité dufâsû,fipeutêtremise à profit pour préparerdes raticides
trèsefficaces(ABADOME, 1988).
fenouil sauvage
fenouil bulbeux, fenouil doux
nâfa'(!) (Maroc, Algérie, Tunisie) (litt.: I'utile) : pour les fnrits des 2
espèces.
nôfa' bustâni (!) : pour les fruits de la variétécultivée.
fumâr (livresque): ce vernaeilairen'estemployéau Maroc que par les
herboristes.C'estlui qui est usitéà Gabès(Tunisie)(LE FLOC'H, 1983,
no 305).
besbâs (!) : pour la plante et pour le légumefourni par la variété dite
fenouil de Florence.
wamsô,ômsô,tamsawt(Souss,Tazenakht): pour la plantesauvage.
r7l
Ces2 espècesméditerranéennes, I'une sauvage,I'auEecultivée, sont très
répanduesau Maroc. Les fruits de I'espècesauvagesont un peu plus
petitset plus foncésque ceu( de I'es@cecultivée.
Les Marocainscultivent aussiune variétéde F. dulceD C. amélioréepar
I'horticulture, dite fenouil de Florence,qui fournit un légume apprécié.
Dans cette variétê, les gainesfoliaires de la base de la tige sont très
développées et imbriquéesen unemassecharnue.C'estcettepartiequi est
consommée.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le fenouil est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 265,286, 1019,1341,1784),la'Umdatat-tabîb(no 251,318),
AL-WAUR AL-GHASSANI(no58, ns),laTuhfat al-ahbôb(n" 358)et
172
ABDEREZAQ GECLERC,1874,no 186,775)sousles nomsde besbâs,
raziyânaj,fumâr.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
[æs sourcesécritesarabes
Une espèceproche, le Siurn latifuliurn L., égalementaquatique,et
d'aspectvoisin est décritepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
I 883, n" 474, lW0, 175l) et ABDEREZAQGECLERC, 1874, n" 433),
sousle nom dejirjîr al-mô'. ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,n' 495)
donneun vernaculue ziyyôtaqw s'appliquepeut-êtreaa Sium latifuIium
L. ou à Heliosciadumnodiflorurnott encoreà Kundmaniasicula (L.) DC.
La'Urndat at-tabîb (no 386),AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 72) et la
Tuhfatal-ahbôb (no 446),ont aussiprobablementassimilécetteespèceà
Siam latifolium L.
173
USAGESTRADITIONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
L'Hippomarathrum libanotis est mentionnépar la Tuhfat al-ahbâb
(n" 2ll). IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1884, no 2051) en fait
I'unedesespècesde libanotis(lîbânûtis)de Dioscoride,sousles nomsde
yarbatûr sal.talî, yarbaûr {a'rôwî, 'asôlîj, fulayfel, al-âsîr.
'Umdat at-tabîb
ABDEREZAQ ne mentionnepas cette espèce.La
(n" 2685) et AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 146) qui décrivent le
yarbaûtr ont peut-êtreassimilénoEeespèceau Peucedanum..
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce n'est mentionnée ni par IBN AL-BAYTAR, ni par
ABDEREZAQ.
t74
44. Magydaris panacifolia (Vahl.) Lange et Magydaris
pastinacea (Lamk.) Paol.
frîfra, frTra, tafrîfra (!) : c'estaussile nom de Tinguara sicula (L.) Perl.
et de HeracleumsphondyliumL.(RENAUD& COLIN, 1934,n" 79).
USAGESTRADMONNELS
DISCT]SSION
Les sourcesécritesarabes
Ce genreest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
no 84), qui reprendDioscoride,mais il ne s'agitapparemment pas de nos
espèces.Quant au vernaculaireberbèretafrîfrô, il est bien cité par cet
auteur(op. cit., n" 8'76,1191)maisil sembleattribuéà la grandeberce
(HeracleumsphondyliamL.). La Tuhfatal-ahbôb(n" 79) donneaussice
vernaculaire.I-esautresauteursne mentionnentpascesespèces.
USAGESTRADMONNELS
175
Partoutau Maroc, la planteentière,en décoction,ainsique les fruits, ont
la réputation d'avoir une puissanteactivité diurétique (souvent en
mélangeavecdu chiendentet de I'orge)et emménagogue. La planteverte
et sonjus sontaussiutiliséscolnmetonique.
En usage externe, les feuilles, en frictions, servent à calmer les
démangeaisons conséquentes aux piqûresd'insectes.Les cataplasmesde
plantefraîchesur les seinssontutiliséspour arrêterla montéedu lait.
D'aprèsMATHIEU & MANEVILLE (1952),à Casablanca, les femmes
qui veulentavortersefont introduireunebranchede persildansle col de
I'utérus.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le persil est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
'Umdat at-tabîb (no I 194, 1429),AL-V/AZIR
n" 307, 1902,216l), la
AL-GHASSANI (n" 147)(ce dernierI'assimileavxl<arafis),laTuhfataI-
ahbâb (n" 82, 200) et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,no 111, 180,
432) sousles nomsde maqdunîset batrôsâliyûn.
ABDEREZAQ ajoute pour le Maghreb le vernaculairema'adnûs
(déformationde maqdunîs).
anis vert
USAGESTRADMONNELS
Les sourcesécritesarabes
L'anis vert est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 159, 571,1020,1968),la'Umdatanabîb (no 90), AL-WAZIR
AL-GHASSANI (no 6), la Tuhfat al-ahbâb(n' 33) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 23,426) sousles nomsdé anisûn,habbatInlâwa,
rôziyânaj rûmî, kemmûnLtalû.
177
Espècespropresà I'Afrique du Nord, qu'on rencontredansles régions
arides ou désertiques.Une 3ème espèce,P. battandieri Maire est
endémiquedansles Saharaoranaiset marocain.
USAGESTRADMONNELS
DISfl]SSION
Les sourcesécritesarabes
LECLERC (1877-1883,n" 1784) n'a pas su identifier cette Apiacée
qu'IBN AL-BAYTAR mentionnesousles noûNde qozzôl et'aliân. I,e,
vernaculaireqozzâl cité par cet auteur,la descriptionde la plante, ses
usagesaromatiqueset sa répartition nous permettentd'affÏrmer qu'il
s'agitbien de notre geuôï, c'està dire desespècesdu genrePituranthos
quenousavonscité. IBN AL-BAYTAR préciqequecetteespèceexisteen
funisie et en Egypte. Nous avons vérifié qu'on trouve bien en
TunisieP.scopariuset P. chloranthus(LE FLOC'H, 1983,Do295,296)
et en Egypte,une espècevoisine, P. tortuosus(Desf.) Benth. & Hook.
(BOLJL$S,1986).Danstous cespayset danstout le Satraracesplantes
portentle nom de geuâLt.
'aliân,
La'Umdat at-tabîb(n" 1690)les décritpeut-êtresousle nom de
mais rien ne pennet d'enêtre str.
178
ABDEREZAQ ne mentionnepascesespèces.
ptychotis
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
179
L'ajowan,espècetrès prochedu ptychotis,est mentionnépar IBN AL-
BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 2202)sousle nom de nânatgwâ.
Par contre,le nûnfu d'ABDEREZAQ(LECLERC,1874, no 586) est
vraisemblablementle Ptychotis verticillafc, très connu en Algérie,
aujourdhui encore,sousce nomg
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 201), reprenantce qui vient dans la
'Umdat aflûbib (no 1475), préciseque I'addition de nônu$a
(wai semblablemen t chezlui Ptychotis vert icillata) augmenteI'efficacité
desplantesutiliséesconEele vitiligo. Cettemention,qui a été recopiée
par ABDEREZAQ, vient confirmer I'emploi qui est fait en Egypte de
cette plante, sous le nom de fufifut al-baras, dansle traitementdu
vitiligo (DUCROS dans LE FLOC'H, 1983) ; à moins qu'il n'y ait
confusionentre2 espèces: Amrni majuset Ptychortsverrtciilata, comme
c'estle casdansla Tuhfatal-attbâb(no51, 361).
anethdesmoissons
rebg lebs (RENAUD & COLIN, 1934,n" 453 ; BOULET & al., 1990):
mêmevernaculairepour I'anethcultivé (AnethumgraveolensL.).
slilî, slilû (Tangérois,Gharb,Jbala Fès): ce vernaculaires'emploiepour
les tiges, charnueset tendres, de diverses plantes, souvent des
Ombellifères,qui sontmâchonnées par lesenfants.
'aslûj,â{lûS (Tangérois,Beni-Mellal) : ce termeestun peu
fuuivalent au
précédent; il s'appliqueaussi aux tiges comestiblesdu scolyme,de
I'artichauLdu smyrnium-maceron, etc.
USAGESTRADMONNELS
r80
Dans la région de Marrakech,les fruits pulvériséssont mis à décocter
avecde la garanceet un oeuf ; I'oeufest ensuitemangédansle traitement
de I'ictère(BENCHAABANE & ABBAD, 1994).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'aneth des moissonsest mentionnêpar IBN AL-BAYTAR (dans
LECLERC, 1877-1883,n" 666, 989, ll38) sous les norns de ?izâ,
dînâruyô, zû.frô.La 'Umdat at-tabîb (no 2377), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n' 376)etlaTuhfat al-ahbâb(no 453)décriventaussicette
espèce.ABDEREZAQ ne la cite pas.
smyrnium-maceron
l-heyyâr (!) (Oued Cherrat,Bouznika, Casablanca,Salé, Marrakech) :
pour la plante.
Inbbet gfi (!) : pour les fruits.
(Salé) : pour les fruits.
zerrî't bell.wkl.tek
Espècemédiærranéenne,
cornmuneau Maroc, dansles endroitsun peu
frais.
USAGES TRADMONNELS
181
les simplesaux femmes)ou bo$ûr n-nisô' (les fumigationsaux femmes)
(sur la lerqa et sur cesmélanges,voir articlen' 686).
On reEouve les fruits du maceron dans plusieurs autres recettes de
magie.
CHARNOT (1945) a trouvé des fruits de macerondans un gris-gris
dangereux,destinéà donnerla mort, où ils étaientmélangésà desgraines
de ricin, à une tête de vipère et à d'autresingrédients,probablement
commeingrédientmagique.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 1228,1902)etla'Umdat at-tabîb(no ll94) commeune variété
d'ache,sousle nom de smirnyûn Les autresauteursne la mentionnent
pas.
thapsia
deryâs,âderyôs(!).
bû-nêffa' (!) (litt.: celui qui estefficace).
tûffelt (Algérie) : pour T. villosa.
âbû (Souss,LAOUST, 1920) : nous avonsrelevé un terme très proche
pour Elaeoselinurnasclepiun (L.) Bertol. (voir cet article,no 36).
'u\bat n-nisâ' (livresque,RENAUD & COLIN, 1934, n" 14) (litt.:
I'herbedes femmes): parceque la racineest très utiliséepar les femmes
contrela stérilité.
USAGESTRADMONNELS
r82
La racine des thapsiasest très employéeen médecinehaditionnelle
marocaingpour faire des révulsifs.Pour cela, on laissemijoter à feu
lent, pendaqt quglquesheures,la racine écorcéeet coupééen petits
morceaux dans de I'huile ou dans du beurre. On peut.encore plus
simplementpiler à froid la racine dans de I'huile. Ce liniment ainsi
obtenuest utilisé, en massagessur le thoraxcontreles bronchiteset les
toux rebelles, ou sur les zonesdouloureusescontre les algies et les
rhumatismes. On I'utilise aussi,mélangéà de la farine et à du son, en
cataplasmes locaux,contreles morsuresd'animauxvenimeuxou enragés.
L'oléat peut aussiêtre pris, en Eès petitesdoses,par voie orale, contre
les mêmes affections et contre la stérilité féminine. La réputation
d'efficacité de la plante dansle traitementde la stérilité féminine est si
grandequ'un proverbemarocaintrès connudit ceci : lî mâ weldet lî 'ala
deryôs,fir teqla' liyôs ("celle qui n'a pas réussià enfanterau moyen du
thapsia,doit perdreI'espoird'accoucherun jour").
A Témara,on mange10 g environde racinepour se purger.
A Marrakechet à Casablanc4on fait cuire une petite quantitéde racine
écorcéeet débitée avec de I'orge puis on retire la racine et on donne
I'orge à manger aux femmesqui désirentprendre de I'embonpointou
enfanter.
D'après SALMON (1906), dans le Nord du Maroc, pour traiter la
stérilité féminine,on confectionneun pain avecla plantehachfu et un rat
de palmier nain (fôr el-'azef,pentrat zêbré); ce pain est ensuitefrit dans
de I'huile puis mangé.
TOXICITÉ
Les sourcesécritesarabes
Le thapsiaest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 28, 4y';0,2321), la 'Umdatat-tabîb(no 86, 288),AL-WAZIR
AL-GHASSANI(no9, 318)etlaTuhfat al-ahbâb(n" 255,404),sousles
noms de lnfsiyô, deryôs,âderyâs,yantûn. ABDEREZAQ (LECLERC,
1874, n" 2M), ajoute les vernaculairesbû-nêffa' et tûffalt Tous les
auteursde I'Occidentmusulmanpensaientque I'asefoetide qui venait
d'Asie était produitepar un ttrapsia.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
184
Nous n'avons trouvé, chezaucun de nos auteurs,de mention claire et
nettede cettees@ce.
APOCYNACÉES
laurier rose
USAGESTRADMONNELS
185
puis, ellesmettentce mélangeen suspensiondansdu lait aigreou de l'eau
et I'avalentpour prendrede I'embonpoint.
USAGESTECHNIQUES
Le bois, bien lavé et séché,sert à fabriquerdesseDsî(pipes spéciales
pour fumer le chanweindien),maison lui préfèreJasminumfruticans.
Le charbon de laurier rose entre dans la compositionde la poudre à
canon traditionnelleà côté du soufreet du salpêre (voir aussi I'article
"salpêEe",no 570).
TOXICITÉ
Symptômesde l'intoxication
I-e tableaude I'intoxication chezI'animal- telle qu'ellea êtê,observéeau
Maghreb - est le suivant : marchevacillante,salivation,vomissements,
frissons, anorexie, gastro-entérite,ballonnements,troubles visuels,
convulsions,paralysie,ralentissement et inégularité du pouls. Enfin,
troubles respiratoireset mort par asphyxieet arrêt du coeur, au bout de
36 h à 12jours,selonlesdoses.
ChezI'homme,on observevomissements, syncope,aphonie,convulsions,
diarrhées, mydriase, pouls faible et intermittent, parfois sommeil
profond, frissons, hyperthermie puis mort par arrêt du coeur
(CHARNOT,1945).
DISCT.JSSION
186
Les sourcesécritesarabes
Le laurier rose est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC,
1877-1883,no 567, 833, 873, 948, 1232),la 'Umdatat-tabîb (no 835),
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 90) et ABDERRBZAQ (dans
LECLERC, 1874,n" 246) sousle nom de drflâ.LaTuhfat al-ahbôb
(n'396) le cite incidemment.IBN AL-BAYTAR donne aussi les
vernaculairesl.tabn,!û,rzaharj,serntnal-limôr.
ARACÉES
gouetà capuchon.
arum
187
L'Arisarum vulgareet A. sirnorrhinrm, espècesméditerranéennes,sont
très frfuuentes au Maroc, mais elles sont absentesdans les régions
désertiques.Les Arum ont la mêmerépartition.
USAGF^STRADMONNELS
TOXICITÉ
Syrnptôme s de l'intoxication
L intoxication par les Aracées se manifeste, généralement,par une
irritation de toutes les muqueusesdigestives avec tuméfaction de la
langue et inflammation de la bouche et du pharynx s'opp-osantà la
déglutition ; on observeégalementdesdouleursintestinalesviolentesavec
vomissements,crampesd'estomacet coliques.Les membresdeviennent
froids, la pupille se dilate, le pouls s'abaisse; dans certains cas se
manifestentune anesthésieet une perte de connaissance.La mort
intervient généralementpar asphyxie.
Chez les énfants, on observeen plus de la fièwe, de la prostration,
parfoisdesconvulsions.
188
Fruits, feuilles et rhizomes ont, par ailleurs, une action rubéfiante et
vésicantesur les téguments.Les fruits ont occasionnédes intoxications
graves chezdesenfants.
(CHARNOT, 1945).
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Les Arrsarurn et diversArum sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR
(dans LECLERC, 1877-1883, no 2047) pour leurs propriétés
thérapeutiques, alimentaireset toxiques,sousles nomsde îmâ, ârûn, lûf,
fira, furîra, dnrâqîûn Ceses@cessontaussicitéespar ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 503), qui donneen plus le vernaculairebqûqô,la
'Umdat at-tabîb (n" 1322),AL-WAZR AL-GHASSANI (no
174) et la
Tul.{at al-ahbab (n" 237).
ARISTOLOCHIACÉNS
aristoloche
189
qiLtâ'letunîrl-beruî(Marrakech).
àifr,ârtfts,îrifi.s(RAYNAUD l92l).
dansGATEFoSSÉ,
se rencontrentfréquemmentau
Ces 2 aristoloches,méditerranéennes,
Maroc.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Gi espècessontutiliséesdepuislAntiquité commecontre-poisonet pour
faciliær les accouchements.
[-es médecinsarabesont tous repris cesindications.IBN AL-BAYTAR
les mentionnent longuement (no 58,243, 1099,1300,17M,2135) sous
les nomsde arisUttûWô,Zarâwand,fuiarat roslom,masemqôr,bubrâlla,
qi@'l-fuyyo.La'Urndat at'tabîb (no 1038,1039,1040),AL-WAZIR
AL-GHASSANI (no 110)et laTuhfat al-ahbâb(n" 140)leur ont consacré
des rubriques,ainsi que ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 272) qw
donneles vernaculairessuivants: Zarôwand,burustttm,buruçlnrn.
190
I-es donnéesde la toxicologie
On sait aujourdhui que c'estI'acidearistolochiquequi est responsablede
la néphrotoxicitéde ces espèces(Panoramadu médecino18 mai 1993,
no 3813, pp.22-23).L'activitécarcinogénique Aa
de I'ac.aristolochique
été démontréen expérimentationanimaleavec atteintedes reins et de
I'estomac.
ASCLÉPIADACÉES
USAGESTRADMONNELS
USAGESTrIÉOICN'{AI.IX
A Tata, la poudre des feuilles séchéesest prescriteà rès faible dose
comme vermifuge.
Dans le Dra, l'équivalentd'un grain de lentille de latex ingéré dansune
bouillie de semoule(la'çida) a une action fortement purgative. Cette
médication est toutefois réservéeaux personnesde forte constitution
(lemjhadîn). L'acuvité émétocathartique du latex, connuedes nomades,
le fait aussi employer pour combattreles intoxications aigues. La
techniqueest la suivante: ll2litre d'eaucontenantune seule goutte de
latex est ingéré tous les matins par le patient. Pour réduire I'action
drastiquedu latex, le traitementest accompagnéde I'ingestion d'un
bouillon de boeuf (lablûI) .
En applicationexternes,le latex est employé,partout au Satrara,contre
les vemres et durillons (al-l.tayyou al-fonzîr), la teigneet aussipour
19r
extirper les épinesde la peau.I-e latex et la décoctiondes écorcessont
aussiutilisés en art vétérinairecommeantilépreuxet antigaleux.
A Tissint, en cataplasme, le bois secréduit en poudreest indiqué comme
vulnéraire.
USAGESTECHMQLJES
Le charbonde bois, fait ave,cCalotropis,très léger,estutilisé au Sahara*
pour faire de la poudre à canon.Cettepoudre,ainsi ptêpatên,était très
recherchéepar les guerriers.
Le bois, tendre, léger et facilement inflammable, sert à faire divers
objets dont des planchettesd'écolierset des torchesutilisées dans les
veilléesrituelles.
I-e laæx estutilisé, au Sahara'dansla dépilationdespeauxavanttannage.
Au Saharaoccidental,le fruit ("pomme de Sodome"des coloniaux)
contient un duvet brillant utilisé comme bourre à fusils (MONTEIL,
1953)et commeamadoupour les pierresà briquet (DE PLIIGALJDEAU,
1992).
TOXICITÉ
Symptômes de I'intoxication
Les symptômesde I'intoxication sontles suivants:
- Sur la peauet les muqueuses,le latex provoquedesinflammationset
vésicæionssévères.
- Au niveau desyeux, I'attaquedu latex peut aller jusqu'à lacécitÉ:.
r92
- Par voie interne, lTntoxicationse manifestepar des vomissementset
une grave inflammation des muqueusesde l'appareil digestif. [,a mort
Fut survenirrapidementsanspertede connaissance (CHARNOT, 1945).
DISCTJSSION
[æs sourcesarabesécrites
L'es1Èceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
no I 199, 1544),la 'Umdntat-tabîb(n' 1790),la Tuhfatal-ahbâb(n" 227,
313) et ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 682),sousle nom de 'u,tur.
AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 144)I'a assimiléaux yattu'at (plantesà
latex).
Plusieurs de nos auteursparlent d'une sorte de manneappeléesukkar
'u.fur (litt.: sucrede CaloEopis)qui est rêcoltêe
au Yémen, à Oman et
dans le Khorassan,mais nous ne savonspas s'il s'agit de I'espèceC.
procera (Ait.) Ait. ou C. gigantea (L.) R. Br. ex Ait. Il s'agit
waisemblablementdu suclaiteuxconcrété
* Mêmeusageen Arabie(DEFFLERS,1887).
ô.wbay(!) (Sahara).
titarek (!) (Sahara).
ôrwg (Touareg)(VOINOT,lg0/-; SITOLJH,1989).
Confondueparfois avec Genista saharaeCoss.& Dur., au Saharaet en
Egypte,sousle nom de merSryOINOT , 1904; BOULOS, 1983).
USAGFS TRADMONNELS
r93
C'estun arbre à latex et à branchesrigideset droitesdont les fibres sont
utilisées par les Maures pour la confectionde cordeset de filets ; ces
filets soni des sennesgrossières,lestéesde poids d'argileet équiffes de
flotteursen bois léger dEuphorbe(Euphorbiabalsamiftra ou Euphorbia
obtusifulia) (DE PLIIGALJDEAU,1992).
DISCIJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Cettees@cen'estcitéepar aucunde nosauteurs,parcequ'ellea êtêpeut-
êre assimiléeauxyattû'at (planæsà latex).
USAGESTRADITIONNELS
USAGESTr{ÉDICN.IAI.IX
Dans le Dra, en apptcation externe, le latex de la plante est utilisé
conrmenianrratif desabês et desfuroncleset pour extirper les épinesde
la peau.Appliquéesen cataplasmes ou frottéesau niveaudes morsuresde
serpentset piqûres de scorpionsnles feuilles sont indiquées comme
antipoison.
-décoction
La des parties aériennesest utilisée à Tissint contre la
tuberculose(tamadûn) et la bronchite.Cette médicationest cependant
employéeavecprécaution: la plante,cou@ enpetits morceau(,est mise
a U-ouitUr7 fois et à chaquefois on jette I'eaude cuisson; les morcearD(
de la plante ainsi traités sont ensuitemis à sécher-puispulvérisés.Le
tuberculeux doit prendre I cuillerée à café de poudre par jour après le
déjeuneropendant 7 jours. Ce traitement est interdit aux femmes
enceintes.
Une autre procédure est rapportée par VOINOT (1904), au Satrara
cengal : la iacine, écrasée,est cuite avec de la viande de chèvre. Le
bouillon et la viande ainsi préparéssont conseillésdansles bronchites
194
avec crachatsde sang(tuberculoses).AprèsI'absorptionn le maladedoit
se couwir pour transpireret évacuerainsi les "miasmesmorbides".
Au Saharaoccidental,la plante entre dansla compositionde formules
épilatoires.
USAGESTECHMQLJES
Les appellationsûrnrn-jlûdet solla!û viennentde I'utilisation de la plante
dans la dépilation des peaux destinéesau tannage.Ces peaux sont
plongéesdansdescuvesd'eauoù maêrent lesfeuillesde la planle.Après
3 ou 4 jours, elles sont racléespour enleverles poils qui se détachent
alors facilement.Ou bien, la plantehachéeestéænduesur les peauxque
I'on abandonne3 ou 4 jours à I'air. On gratte ensuite pour mettre les
peau( à nu. Au Tafilalet, les peau( sont d'abordenfouiesdansde la boue
où elles commencentà subir une putréfaction; on les placeensuitedans
des cuvesempliesd'eau,de datæsécrasées et de brindilles de Pergularta,
pendantquelquesjours. Puis, elles sont grattées. Les Pergularia sont
récoltéspar les nomadesBeraberet vendussur les soukspour les artisans
du cuir.
DISCUSSION
Les sourcesarabesécrites
Cette espècen'est mentionnénpar aucunde nos auteurs,peut-êtrepalce
qu'elle aêtê assimiléeauxyattît'at(plantesà latex).
laevigafaAiton (= PertplocaangustifuliaLabill.)
59. Pertp_loca
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesarabesécrites
r95
Cetteespècen'est mentionnéepar aucunde nos auteursnpeut-êtreparce
qu'elle aêtêassimiléeavxyattû,'at(plantesà latex).
il se peut que la
En raisonde la présencewaisembtablede cardénolides,
planæpossèdeune certainetoxicité.
gellasem(Saharaatgérien).
ôrgel ( Egypte,in BOULOS,1983).
USAGFS TRADITIONNELS
DISC[]SSION
I-es sourcesarabesécrites
Cetæplanten'est citênpar aucunde nos aut€urs.
AsrÉRAcÉPs( oucoMPoSÉES)
achillée
qort (Haou",NÉGRE,1961).
Swihiya(Oriental,BERTRAND, 1991).
r96
USAGFS TRADITIONNELS
DISCIJSSION
[.es sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883, no 106), reprenant
Dioscoride, décrit une plante dénomméeâ!îrôam qui a été rapportéeà
l'Achillea ageratum L., mais cette attributionest très douteuse.D'autre
part, sous la rubriqueqayçûm,IBN AL-BAYTAR (op. cit., no 186l)
mentionne une plante qui appartienttrès waisemblablementau genre
Achillea.
IÂ,'Umdat at-tabîb (n" 2212)et AL-WAZR AL-GHASSANI (n' 255) et
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 771) ont probablementassimiléles
achilléesaux qaysûm.
Le vernaculaireqaypûrndésigneeffectivementaujourdhuien Egyptedes
achillées (4. fragrantissima (Forsk.)Sch. Bip. et A. santolina L.)
(BOLJLOS,1986).
I-aTuhfat al-ahbâbne mentionnepascettees@ce.
pyrèthre d'Afrique
tigenlast,igenfas,genûrs(!) (berbère).
'ûd el-ôttas(!) (litt.: le bois sternutatofue).
'âqirqarlû (!).
'arq e$-{lûh (htt.: racine des berbères).
USAGESTRADMONNELS
r97
En liniment (dansde lhuile d'olive), elle est utilisée dansle fraiæment
desrhumatismes,de la sciatique,descoupsde froid, desnéwalgieset des
paralysies.
Dans le Tadla, contre les maux de dents,on frotte les gencivesavec un
cotonsur lequelon a disposéun peude poudre.
Le pyrèthre d'Afrique est Eès connupour sesproariétésinsecticideset
antimycosiques. Mélangéeà du goudronvégétal,la poudrede racine est
employéecontrela teigne.On prépareaussiun oléaten faisant décocter
de la racine de pyrèthred'Afrique dansde I'huile d'olive. Cet oléat sert,
en frictions sur la tête-ou le pubisà tuer les poux et la vermine.
D'aprèsGATEFOSSE(1921),la racineest utiliséeen infusion buvable,
par les femmes,commeréchauffant,pour favoriserà la fécondité.
TOXICITÉ
Les sourcesécritesarabes
Le pyrèthre d'Afrique est mentionné par IBN AL-BAYTAR
GECLERC, 1877-1883, n" 400, 959, 1507,1570),la'Urndat at-tabîb
(n" 286, 160l), AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 217) et la Tuhfat ah
' et'aqarqarfuâ.ABDEREZAQ
ahbâb(nô301),souslesnonuide tâgendest
'aqarqarlû, tikentest
(LECLERC, 1874,no 652)donneles vernaculaires
et kûkû.
198
Espèced'Europedu Sud et du Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCT.ISSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espècen'est mentionnéepar aucunde nos auteurs,peut-êtreparce
qu'elle aêtÉassimiléeà destaxonsvoisins.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Es@cenon citéepar nos auteurs.
USAGESTRADMONNELS
r99
A Casablanca,la fleur est mâchéepoul calmerles maux de dents.
DISC[JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette plante, nouvelle dans la région, n'est pas mentionnéepar nos
auteurs.
camomilleromaine
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La camomille romaine est mentionnée par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 121,220,418,590, 745,9U , 1767)parfois
faitée dans les mêmes rubrique que les matricaireset non sans une
certaineconfusion,sousles nomsde bôbû,nai,uqfumân,fuirat maryarn,
Icâfûriya,kerlrâ\, rnaqârja,rijl daiâia, qorrôs, batnâmâlîs,tuffôh al-ârd.
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 123, 888, 929) donne pour la
200
W^â^âIîs et nffâh al-
camomilleles vernaculairesbôbûnai,rnansanîIya,
âr{..La'Umdat at-tabîb(no l5l), AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 42)
et la Tuhfat al-ahbôb (n" 86) consacrentaussi une rubrique aux
camomilles.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
20r
I-essourcesécritesarabes
paraucundenosauteurs.
Cetæplanten'estpasmentionnée
absinthearborescente
absinthe
USAGFS TRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes.
L'absinthe est mentionnée longuement par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,n" ll3, 759, 957, 1942) sous les noms de
afsanrtn,dnmsîsa,latraf, kufiûtrûmî. ABDEREZAQ GECLERC, 1874,
no 5) donneles vernaculairesafsantîn,fuirat mtrryarnet fuybat al-'aiû'2.
La'Umdnt at-tabîb(no 103,2583),AL-WAZR AL-GHASSANI (n' 5) et
laTuhfat al-ahbâb(n" 1) citentaussiI'absinthe.
202
Ces2 esSceset I'armoisepontique,Arternisinpontica,sontgénéralement
traitées, chez les Anciens et chez les auteursarabes,dans les mêmes
rubriques.
Espècenord-africaine,fréquenteau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estpas spécifiquement mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
chezlequel le vernaculaireSft (LECLERC, 1877-1883,Do 1372)désigne
l'annoise maritime et s'appliquesurtout aux armoisesdu Khorassanet
d'Asie Centrale.Il est assezsurprenantet décevantque ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 940), sousSft, ne mentionne,lui aussi, aucune
desespècesnord-africaines. Nos auEesauteursont probablementassimilé
cetteespèceà Anemkia herbaalba.
armoiseblanche
203
3îi (!) : c'est l'appellation génériquede plusieursarmoisesdans le
Monde Arabe. Au Maroc, ce vernaculaire s'applique aussi à A.
rnesatlantica,A. ifranensis,A. flahaultii (qtn ne sontpasdistinguéesentre
elles, voir rubriquesuivante),A. atlantica,etc.
îzrî (Souss)(!).
îfsî,fessî (Moyen-Atlas)(!).
fi$ dwida (litt.: l'armoisepour les petits vers).
fih lorasanî (htt.: armoisedu Khorassan): ces2 derniersvernaculaires
désignentnormalementArtemisia cina Berg. de la Caspienne,riche en
santônine,qui était autrefoisimportéecommeve1mifuge.Aujourdhui on
lui substinréI'armoiseblanchedont I'actionvermifugen'estpas prouvée.
USAGESTRADMONNELS
204
mélange(à partieségales)d'armoiseblanche,d'écorcesde grenadeet de
Maeruacrassifolin.
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetæespècen'estpasspécifiquement mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
chezlequel Sl (dansLECLERC, 1877-1883,no 1372)désigneI'armoise
maritime. IBN AL-BAYTAR s'étend surtout sur les armoises du
Khorassanet d'Asie Centrale.Il est assezsurprenantet décevantque
ABDEREZAQ (dansLECLERC, 1874,n' 940) et la 'Umdat at-tabîb
(n" 2585, 2212), sous ,Sîft,ne mentionnent,eux aussin aucune des
espècesnord-africaines.La Tuhfat al-ahbâb(n" 456) lui consacreun
article et AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 372) la donne comme
abondanteprès de Debdouet décrit le miel butiné sur sesfleurs comme
étant "blanc commele camphre".
205
Le fort pourcentagede p-thuyone dans certains chimiotypes (en
particulier, celui de la région de Boulmane)est responsablede la toxicité
de certainslots de plantes.
An ernisia rnesatkznticaMatre
Arternisiatlalnultii Emb. & Maire
Artemisia ifranensis Drd.
Artemisia negr ei Ouyahya
Jîi (!) : cesarmoisesne sont pasdistinguéesente ellespasplus qu'avec
A. herbaalba.
îfsî, fessî(Moyen-Atlas)(!) : mêmevernaculairepourA. herba alba.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Ces espèces,en raisonde leur endémismestrict sru une paftie restreinte
du territoiremarocain,et parcequ'ellesne sontpas distinguéesdesautres
armoisesde la steppe,ne sontpasmentionnées par nosauteurs.
206
mesmârel-ôrd (litt.: clou de terre) (Oriental,BERTRAND, l99l).
USAGFS TRADMONNELS
DXSCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
207
USAGRSTRADMONNELS
TOXICTTÉ
208
être tentés d'aller chercherplus bas quelquechose à mâchonner.Des
confusions peuvent également se produire avec des Astéracées
comestiblesdans certainspays (Centaurea chamaerhaponticumBail.,
Carlina acaulis L., Centaureaornata Willd., etc.). Des accidentssont
aussi possiblesà la suite de I'utilisation de la racine, par voie interneo
comme médicamentou commeabortif. Enfin descasd'empoisonnement
criminel au chardonà glu sont ffriodiquement signalés.Le poisonest le
plus souventadministrédansdu couscous,de la soupe,du lait ou du cafê,
seul ou associéà d'autrestoxiques,notammentla jusquiameblancheet
I'arsenic. Le chardon à glu est alors donné sous forme de poudre de
racine ou de suc de racinefraîche,ce dernierétantreputéne pas laisser
de traces.L'adjonctionde jusquiameblanche- qui a des propriétésanti-
émétiques- a généralement pour but d'empêcherla victime de rejeter le
poisondansles vomissements, ce qui estla règledanslTntoxicationpar le
chardonà glu. De plus, I'empoisonnement par le chardonà glu peut se
faire par administrationde dosesprogressivespour donner I'apparence
d'une simple maladie dont I'issue fatale survient un beau matin, sans
éveiller de soupçons.
Symptômesde l'intoxication
L'énrded'unecinquantainede casdTntoxicationau chardonà glu dont les
observationsont été publiées (SANDALI, 1970 ; BERRADA, 1979 ;
REZG, 1967)pennet de dresserle tableauclinique suivant :
Après une phasede latencede 12 à 24 heures,apparaissent les premiers
signes de I'intoxication. D'abord, des troubles digestifs (nausées,
vomissements,diarrhées,douleursabdominales)et de I'hypoglycémie,
suivis bientôt de troubles neurologiques(torpeur, omnibulation,
contractions pseudo-tétaniques, réflexes ostéo-tendineux,mydriase,
parfois convulsionset une sortede comapeuprofond).Dansles casplus
graves s'ajoutent des complications respiratoires (polypnée),
cardiovasculaires(tachycardie,effondrementde la tension artérielle),
hépato-rénales(diminution des fonctionshépato-rénales, atteintehépato-
cellulaire, insuffÏsance rénale aigue) et hémorragiques(diarrhées
sanglanæs, hématuries,suffrrsionsde sangau niveaudesbroncheset des
poumons).Finalementle maladeentre dansun comahépatiqueprofond
et la mort survientgénéralement 4 à 6 jours maximumaprèsI'ingestion.
La phasedes troubles neurologiquessigne déjà un prognostic sombre.
Avant ce stade,les rémissionsne sontpas rareset interviennentsouvent
au bout de 7 à 8 jours de maladie,sansséquellesapparentes.
Il existe aussi des formes d'intoxication légère avec tableau clinique
essentiellement digestifet rémissionrapidedestroubles.
209
Sur le plan anatomopathologique,à I'autopsie, le foie appar-ait
congestiônnéet nécrosé,la muqueusede I'estomac,les intestins,les
poumons, la rate, le cerveau, le péritoine présententdes signes
hémonagiques.Les reins montrent des lésions de tubulonéP,hti!".
Histologiqu-ement, le signele plus constantest la nécroseacidophiledes
hépatocytescentro-et médio-lobulaires.
Il i'exiite pas d'intoxicationchroniqueau chardonà glu (BALANSARD,
1994).
DISCIJSSION
210
peut être transforméen A.T.P., le cycle de Krebs est compromisce qui
perturbe la respiration cellulaire.
La DL50 par voie orale, chezla souris,expriméeen poids de racine,est
de I'ordre de l,lglkg ; par voie I.V. elle est de 0,98 mg/kg
Le toxique a aussi une action sur la glycémie par inhibition de la
glycoferrosynthèse.L'action hypoglycémiantede I'atactyloside a êtê
démontrée.
L'intoxication expérimentalesur le rat a montré que des extraits de
racine provoquaient une diminution des cytochromes dans les
microsomes.
La gummiférineest plus toxiqueencorequeI'afractyloside.
Dans I'intoxicationex@rimentalesur le rat et la souris,on a noté que les
2 glucosidesdéveloppentles mêmessymptômesd'intoxication excepté
pour la néphrotoxicitéqui n'estobservéequ'avecI'atractyloside.
(MARTIN in BALANSARD, 1994; CARRIER,1994).
* Paroled'un fqih. Nousne savoruipassi le principetoxiqueest thermolabile.
* Même usageen Algérie (MERAD-CHIALI, 1973).D'aprèsCHARNOT (1945), elle
ne seraitpastoxique, maiscelaestcontroversé.
camomille du Sahara
USAGES TRADMONNELS
2lr
Les oasiensdu Dra I'emploientsurtout commefébrifuge, en décoction
buvable(1 bonnepoignéede planædansI théière)ou en cataplasmes sur
le front et les tempes.
Quandla planæestjeune, elle sertaussi,au Sahara,à parfumerle thé, à
la place de la menthe.Elle remplacemêmele thé quandcelui-ci vient à
manquer.
DISCT.JSSION
[-es sourcesécritesarabes
aucunde nosauteurs.
Cettees@cen'estmentionnê.epar
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
212
Nous n'avonspas trouvé d'indicespermettantde reconnaîtrecetteespèce
dansles textesque nousavonsconsulté,à I'exceptionde la'Umdat at-
tabîb (n" 1513)pour laquellenousavonsun doute.
76. Calend,uladivers
CalendulnaegyptincaDesf.
aQertenses
Calend.ula Boiss.& Reut.
CaIendula murbeckii l-anza
CalendulaaruensisL.
CalendulaofficirnlisL.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Iæs sourcesécritesarabes
C'est probablementun Calendula qui est mentionnépar IBN AL-
BAYTAR (dansLECLERC, 1877-1883,no 30) sousle nom d'adriyûn.
Même commentairepour ABDEREZAQ (dansLECLERC, 1874,n' 113)
qui a recopiéle premier,pour la'Umdat at-tabîb(n" 4) et pour laTuhfat
al-ahbôb (n' l2). AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 7) lui consacreun
long article danslequelsontcitésles vernaculaires
locaux.
77. CarthamustincturtusL.
deste;'rturiers,safranbâtard.
carthane,carthame
213
l-'oçfor,l-'ufur (!).
zza'afrân (ttt.: le safran): terme appliquéau carthamepar dévolution' ce
dernier servantde succédanéau safran.
l-qurfum, newar l-qertem (livresque,AL WAZIR AL GHASSANI,
n" 270).
USAGESTRADMONNELS
214
Dans le Souss,les fleurs serventà faire des collyres. On s'en sert aussi
pour préparerdes lotions dermiquespour diversesaffections cutanées.
Partout, la décoctiondesfleurs et desakènes(1 cuillère à café pour I bol
d'eau)est utilisée contreI'ictèreet la constipation; dansle traitementde
I'ictère, on les emploie aussien poudre,mélangfuà du jaune d'oeuf ou
incorporéeà une soupede céréales. 'alckâr,
Les fleurs servaientà la préparationde fardsen godets(zalaîf el
AL WAZR AL GHASSANI, n" 270) (voir procédéde préparation,plus
haut) pour le maquillagedesfemmes.Les far'enciers de Fès fabriquaient
spécialemenLpour les marchandsde fards, cespetits godetsmontéssur
un pied et appelés'alclcârîya(BEL, 1918).
DISCUSSION
[.es sourcesécritesarabes
Le carttrameest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
'usfur,
1883, n" 23, 370, 939, 1548, 1761,2ll9), sousles nonrcde
qurptrn, îtt i4 murrîq, bahram, !irrî'. ABDEREZAQ (LECLERC,
1874, no 116, 324,663) donneles vernaculaires'uçfur, qurP,m,îlrid
La'Umdat at-tabîb (n" 1749, 2065), AL WAZIR AL-GHASSANI
(n" 27O)etlaTuhfat al-ahbâblui consacrent aussiunerubrique.
().
ûrÉâ
215
Cetæespècepousseau Maroc dansle.sendroitssablonneux.
USAGFS TRADITIONNELS
DISCI.,ISSION
I-es sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC,
L877-1883,no 398, 788) sous les noms de tôfghaît et ltirrya'.
ABDEREZAQ (dansLECLERC, 1874, n' 893) donne le vernaculaire
tôfSâ. AL-WAZIR AL-GHASSANI (no ll7) la mentionneaussi. La
'(Jmdat at-tabîb (n" 724) cite Ie vernaculaire
Sirrya" mais en fait le
carthame.SeullaTuhfat al-altbâbneparlepasde cetteespèce.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
216
Iæs sourcesécritesarabes
C'estpeut-êre C. calcitrapd ou une esSce voisinequi est citæ,par IBN
AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 2106) et la 'Umdat ar-tabîb
(n" 1358) sous le nom de muruâr. C'est peut-êtreaussi I'une de ces
plantesque ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 316, 371) mentionne
sous le nom de Insak On peut penseraussique ces espècesaient été
traitées dans les rubriques consacréesaux ful@'â :'Umdat at-tabîb
(n" 2499). AL-WAZR AL-GHASSANI (no 457). La Tuhfat al-ahbôb
(n" 457) n'apportepas assezd'élémentspour identifier de manièresûre
cesAstéracées.
Tableaucliniquedc l'intoxicationchezl'animal
Après quelquessemainessanssignesapparents, apparaissentbrusquement
les premiers symptômes de Ia maladie : I'animal manifeste un
comportementd'errance,il est constammenten état de somnolence,ses
mouvementssont difficiles, il n'a plus d'appétitet ne s'abreuveplus, il
n'atrive plus à mastiquercar les musclesde la face sonthlpotoniques,sa
bouche est à moitié ouverte avec la langue pendante.Dans les états
graves,I'animal succombeà la déshydratation ou meurt dTnanition.
A I'autopsie,on observedes lésionsdu cerveau,localiséesau niveau du
globus pallidus et de la substantianigra, généralementdes 2 côtês,droit
et gauche,plus rarementde manièremonolatérale.
Cetæes$ce estuneendémiquesaharienne.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cestpeut-êne
-par C. pangens, C. calcitapo_oug19gfp-*ev9i1iry_gui e-st
citée IBN AL--BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,tro 2106) et la
'Umdàt aFtabîb (n' 1358)sousle nom de murrôr. C'estpeut-êtreaussi
I'une de cesplanæsque ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n" 316, 371)
mentionnesous le nom de ?asak.D'autre part, il est possible que ces
espècesaient êtê nutêes dans les rubriques consacréesaux Suka'â :
'Umdnt at-tabîb (n'2499), AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 457). La
Tuhfat at-ahbôb (n" 457) n'apportepas assezd'élémentspour identifier
de manièresûreces Astéracées.
ChrysanthernurncoronariumL.
mncrocarpurnCoss.& Kral.
Chrysanthernunt.
segetumL.
Chrysantherrufitt.
ChrysanthemumtrifurcatuneDesf.
218
kra' djâja (poly.) (litt.: pied de poule) : même vernaculairepour
Anacyclusradintuset d'autreses@cesvoisines.
tayrrigt (Tissint) : pour C. trifurcatum.
USAGESTRADMONNELS
C'estde bonspâturages.
ptscussroN
[æs sourcesécritesarabes
La questiondeschrysanthèmes, desmatricaireset descamomillesest très
confusechezles auteursarabesqui classentbeaucoupde ceses@cessous
la rubrique ûqlwwôn et bâbûnaj. C'estcertainementI'une de ces espèces
qu'IBN AL BAYTAR mentionnesousle nom de rijl dujâja (litt.: pied de
poule) (dans LECLERC, 1877-1883,n" 220). ABDEREZAQ ne cite
nommémentaucuneespècedu genreChrysanthernurn. Nos auEesauteurs
ont probablementassimilécesespèces à desûqhuwân.
chicoréesauvage
2t9
{kuriya, seris (Iunisie, LE FLOC'H, 1983; BOUIGF, 1986).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
La chicoréesauvageest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,Do2263),sousles nolnsde hindabâ,ânûbiyô, ômayrûn.La
'Urndatat-tabîb (n' 2618),AL-\WAZR AL-GHASSANI (n" 99) et la
Tuhfat al-ahbôb (no 124) lui consacrentune rubrique. D'ap1ès
ABDERIIZAQ (LECLERC, 1874,n" 255),la chicoréesauvage(hindabâ)
estcitéedansun hadithcommeuneplantebénéfique.
est commune au
Cette espèce,méditerranéenneet satraro-sindienne,
Maroc.
USAGESTRADMONNELS
220
D'aprèsGATEFOSSÉ(1921),les e9n9du Sudfont desbouquetsodorants
uuô Cladanthusarabicuset Lirnria bipartita, auxqrels ils attribuentune
influence heureuse.
TOXICITE
DISCUSSION
[.es sourcesécritesarabes
Gtæ esSce n'estmentionnêeparaucunde nosauteurs.
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetæesp}cen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
cardonà côtes,cardoncultivé
cardonsauvage
22r
@rk|(!) : pour le cardonà côtescultivé.
qannôriya (!) Clangérois,Fès): c'estle nom classiquedu cardonà côtes,
èmployé autrefois en Andalousie (RENAUD & COLIN, 1934).
Aujourdhui ce vernaculairedésigneI'artichauten Tunisie (BOUKEF,
le86).
qôq l-belû, qôq l-berrî (!) : C. cardunculusL. var. sylvestrisLamk.
(cardonsauvage).
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, n" 524,658,659) Eaite de
ces espècesde cardonet de lartichaut sous mêmerubriqueet sousles
la
nolns de $urkf, qannâriya.ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 318)
fait la mêmechoseet donneles nomsde lur\ef et"qannâriya.La'Umdat
at-tabîb (no 561), AL-V/AZR AL-GHASSANI(no 117)etlaTuhfat al-
ahbôb(n" 213) consacrent toutestrois unerubriqueà cesespèces.
frmln(!) (OuedChenat)
222
I.rrkk(!) pour la soiequi se Eouveà I'intérieurdescapitules(aigrettes)et
qu'on appelleaussi"le foin".
USAGES TRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC, 1877-1883,no 658) fait une
mentionparticulièrede cettees@ce,reconnaissable à sadescription,dans
la rubrique des artichautset sous les noms de fezôn (berbère). Al-
WAZIR AL-GHASSANI (no rl7) et IBN CHAQRUN (p. 31)
mentionnentaussi cette espècesous le nom de ôffezôn, ainsi que la
'(Jmdatat-tabîb(n" 3Tl) qui donneen plusle vernaculaire
frm{n.Quantà
ABDEREZAQ et la Tuhfat al-ahbôb, ils ne signalentpas spécialement
cettees@ce,quandils abordentla questiondesartichauts.
artichautcultivé
223
tôSô(Y\abyhe).
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
I'artichautest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC, 1877-
1883, n' 658) dans la même rubriqueque le cardon,sous le nom de
lur\ef et qannâriya. ABDEREZAQ (dansLECLERC, 1874,n" 318,
463,M4, 486, 487, 489)donneles vernaculaires qarnûn,ianâ$ en-nasr,
knnjra, lanjra, kenl<aret l<nrltar(ce dernierpour la gommed'artichaut).
La'Umdat at-tabîb (n' 561, 1299) et AL-WAZIR AL-GHASSANI
(no 117) citent cette espèce,la 'Urndat at-tabîb donnant même Ie
vernaculaireberbèrc tâkô. La Tuhfat al-ahbâb (n" 213) par contre ne
distinguepascettees$re de sacongènère, le cardon.
EE.Diotis candi.d.issimaDesf.
herbeblanche,santolinemaritime
USAGESTRADMONNELS
224
D'aprèsGATEFOSSÉ(1921), lTnfusionde ceneplanteest utilisée
conrmefébrifugeet emménagogue.
DISC[]SSION
Les sourcesécritesarabes
Cetæes@cen'estmentionnée paraucundenosauteurs.
échinops
taskra(!) (Maroc)(Tunisie,BOUKEF,1986).
Sûkal-himôr(!) (poly.)(litt.: chardon,
épined'ânes).
Sûk ej-jmâl (poly.) (litt.: chardon, épine de dromadaires).
L$erruf (sahara occidental,MONTEIL, 1953) : ailleurs au Maroc, ce
vernaculairedésigneplutôt le cardonà côæs(CynaracarduncutusL.) ; il
estwai que sescôtessontconsommées de la mêmefaçon.
USAGESTRADITIONNELS
225
La partie aérienneest comestible: les tiges épluchéeset débarassées
des
piquantssontvenduesen bottessur les souks.
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
L'échinopsest peut-êtrementionnépæ IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,tro 222) et ABDERF-ZAQ(LECLERC, 1874,no 163, 969)
dansla rubrique où ils traiænt du bâdâward, mais sansprécisionsqui
permettraientd'identifier aveccertitudela plante.ABDEREZAQ donne
néanmoinsquelquesuns desvernaculairesactuelsde l'échinops: Sûkaj-
jmôL, fûk al-Iwmîr. La'Umdat at-tabîb (n" 327, 2551, 2555) et la
Tuhfat al-ahbâb (n" 60) citent en plus le vernaculairetaskra. Aucune
mentionde cetteespècechezAL-\ryAZIRAL-GHASSANI.
tournesol,héliantheannuel
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Introduiæ d'Amérique,cetteespècen'étaitpas connueà l'époqued'IBN
'Umdat at-tabîb. Elle n'est mentionnéeni par
AL-BAYTAR et de la
ABDEREZAQ, ni par les autresauteursquenousavonsconsulté.
226
91. Helianthas tuberosusL.
topinanbour
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Espèceintroduite récemmentdansI'AncienMonde,le topinambourn'est
pas mentionnépar les auteursarabes.
ddseyma(Dra, Saharaoccidental).
estcommunedanstout le Satrara.
Cetteespèce,saharo-sindienne.
USAGES TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cettees@cen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
mâgrômôn(!).
terhalâ(t).
'açtisa(Gharb,BERTRAND, l99l).
ômerrtI (Jbala BERTRAND, l99l).
sirr\el (Jbala,BERTRAND, 1991).
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
LbrnéÆ\'isqueuseest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC'
1877-1883,Do 413, lM8) sousles nomsde ubbôq, terhelônet qû'nîza.
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, n" 417) donne les vernaculaires
pbbâq etmagrômôn.La'Umdatat-tabîb(n" 1832),AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 362) et la Tuhfat al-ahbôb (n" 434) consacrentune
rubriqueà cetæespèce.
laitue cultivée
228
USAGES TRADMONNELS
DISCI]SSION
[.es sourcesécritesarabes
La lainre cultivée est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,Do 792), la'Umdat at-tabîb (n' 765), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 337) et par ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,no 907)
sousle nom de &ass.LaTultfat al-ahbâbne la mentionnepas.
laitue vireuse
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
Symptômesde I'intoxicadog
229
L'intoxication semanifestepar desmau( de coeur,une accélérationde la
respirationet du pouls, desbourdonnements d'oreille,des vertiges,de la
somnolence,une dilatationdespupilles,une hypersudation, descrampes,
une paralysiedesexnémités.Dansles cas graves, le maladetombedans
un coma profond et la mort sutvient par paralysie cardiaque.
(BELLAKHDAR & al., 1990).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La laitue vireuseest fraitée par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 792),la'Umdarat-rabîb(n"765)et ABDEREZAQ(LECLERC,
1874,n" 907), sous le nom de fust, dans les mêmesrubriquesque la
laitue cultivée, commeune forme sauvagede celle-ci. AL-W AZIR AL-
GHASSANIetlaTuhfat al-ahbâbne la mentionnentpas.
USAGESTRADMONNELS
TOXTCITÉ
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
Cette espècen'apparaîtpas distinctementmentionnée chez IBN AL-
BAYTAR, ABDEREZAQeTles auEesauteursquenousavonsconsulté.
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Ces espècesn'apparaissent pas distinctementmentionnéeschez nos
auteurs,maisil sépeutqu'ellesaientétéassimiléesà desSonchus.
* Dans I'Auès (Algérie), les racinesde L. acanthoclndaétaientmangéescrues en
périodede disette(LE FLOC'H, 1983,no302).
camomille allemande,matricaire
USAGESTRADITIONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
@ria estmentionnéepar IBN-4I-:BAYTAR (LECLERC'
l8i7-1883,no l2l,1767),la'Umdnt at-tabîb(no109),AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 11, 378), laTuhfat al-ahbôb(n' 25) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no53, 437,947)dansla rubriquedesûqhuwân(votr
Anthernisnobilis, no 66). La questiondescamomilles,desmatricaireset
232
des chrysanthèmesest néanmoinsfiès confusecbezles auteursarabes,les
unesétant souventpermutéesavecles autres.
USAGES TRADITIONNELS
DISCUSSION
I-es sourcesécritesarabes
[æ genreMatricaria est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,n" l2l, 1767) et par ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 53, 437, 947) dansla rubriquedes ûq?uwôn(voirAnthemisnobilis,
n" 66). Même commentairepour les autrestextes. La question des
camomilles, des matricaireset des chrysanthèmesest néanmoinstrès
confusecheznos auteurs.
233
Ces 2 espècesvoisines, sont des endémiquesd'Afrique du Nord. Au
Maroc,ellessontcommunesdansle Moyen-Atlaset le Haut-Atlas
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le genre Santolina est peut-êtrementionnépar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 1861) et par ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n" 771) dansla rubriqueqayçûm,mais les descriptionsdesplantes
ne sont pas suffisammentprécisespour pouvoir trancherla question.Il
en est de mêmepour les aufresouwages(voir à Achillea, n" 6l), excepté
laTuhfat al-ahbôbqui ne cite pasceses$ces.
camomille du Gharb
Cetteespèceestune endémiquematocaine.
La planteest récoltée,dansle Gharbprincipalement,pour la distillation .
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
234
102. Perralderia coronopifolia Coss.
USAGFS TRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCT.TSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetæespècen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
235
appartenantà cesgroupes
Toutesles planæs*à lactonessesquiterpéniques
peuventprovoquerdesintoxicationsmortellesaigues_ ou s'étalantsur un
iemps allant de quelquessemainesà quelquesmois. On a calculé que les
doséslétalesdhélénalineporrrun bovidé étaientde 85 à 150 mg par kg
d'animal (correspondantà 2,5 g de plante verte d'Heleniurn
microcephalumD C., par kg d'animal)(KEELER & al., 1978)-
pulicaire
236
nogd,nged(poly.) (SITOLJH,1989): pour P.inuloideset P. undulata; ce
vernaculaires'emploieaussipour d'auûesComposées:Anvillea rad,iata,
Buboniumgraveolens,etc.
ômcô,ômayôl-hôn: pour P. undulata.
ômeô, âmayô l-funez : poru P. inuloides.Le vernaculairearnayo est
aussile nom de Buboniumgraveolens.
USAGESTRADMONNELS
DISCT]SSION
Les sourcesécritesarabes
Nous avonsun doutesur cesespèces (qui sontclassées aujourd'huidansle
genrePulicaria), quantà leur éventuellementionpar IBN AL-BAYTAR
et ABDEREZAQ. Il est possiblequeparmi lesqûnîza(du grec conyza)et
I:ufiî{atel-barafit (herbeaux puces)décritespar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,n" 264, l30l , 14y'.8) et regroupantdifférentes
plantes (Inula conyzaD C., etc), se trouventles pulicaires,notamment
Pulicaria vulgaris Gaertn(= Inula pulicaria L.) et Pulicaria odora Rchb.
(= Inuln odora L.) communesen Méditerranée.
'umdat et-tabîb(no 1087,1088, 1832),la
Même commentairepour la
Tuhfat al-ahbôb (n" M6) et ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,n" 417)
qui n'a fait que reprendredes auteursplus anciens. AL-W AZIR AL-
GHASSANI ne les mentionnepas.
scolymed'Espagne
237
l-gernina ( !) (Maroc), l-qernina (Algérie).
tagdut, tagdiût, ôSeddû (!) (Souss,Kabylie) : ces vernaculairessont
aussiceux de I'artichaut.
jerni$ zerni! (!) : c'est le nom que prennentS. hispanicaet S.
maculatu.sL. quandla hampeflorale sortet qu'elledevientadulte,c'està
dire quandelle n'estplus bonneà manger.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La mention du scolymepar IBN AL-BAYTAR n'a pas été renouvé de
manièreinéfutable. Il nous est difficile de croire que cette espècetrès
appréciée,au Maroc, par les populationscitadinesd'origineandalouse,
ntait pas été connuede cet auteur.Nouspensonsplutôt que le scolymea
été assimiléà unees$ce de cardonou d'artichautsauvage.A un moment,
'Umdat
IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,n' 658) et la at'
tabîb (no 561, 1299)évoquentune plantequi seraitla scolymosdesGrecs
et qui porteraiten Espagnele nom de lasîf : à notre avis,il doit s'agir du
scolyme.
AL-V/AZIR AL-GHASSANI (no I 17) a peut-êre assimilécette espèce
aux cardonset artichauts.Les autresauteursne la mentionnentpas.
105.Scorzonera,undulata Vahl.
scorzonère
l-gîzQ) (Maroc)(Tunisie,BOUKEF,1986).
talma(!) (OuedMallah).
238
C'estune espèceméditerranéenne,
communeau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La scorzonèren'est pas mentionnéede manièreinéfutable par IBN AL-
BAYTAR mais nouspensonsqu'elle a êtê associéeaux laiteronset à la
chondrille.C'estla scorzonèred'Espagne(ScorzonerahispanicaL.) qttr
est peut-êtreévoquéepar IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC, 1877-
1883,n" 329, I I 19) sousle nom de baql deÉtîet tîmagAucunemention
de cette plante cheznos autresauteurs.
Sbôrço,ôfbôrlo (t).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
239
Cetteespècen'estpasmentionnéepar nosauteurs.
séneçon
est
L'espèceS. vulgarts est quasimentcosmopolite.S. leucanthemifuIùzs
méditerranéenne.
USAGESTRADMONNELS
Dansle Gharb,ceses@cessontutiliséescommeemménagogue.
Leurs vernaculaireslaissentsupposerqu'ellesont ont autrefoisservi de
panacées,mais dansles régionsoù nousavonsenquêté,nous n'avonspu
retrouvercet usage.
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
C'estpeut-êtrele séneçonvulgairequi estévoquépar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883, no 23ll), bien que la description ne
corespondepas.Les vernaculairesqu'il cite sont bien, Pt contre,ceux
240
du séneçonvulgaire:'a1baten-najjâra(herbeaux charpentiers) et'alba
!âna. I.a,'Umdat at-tabîb (n" 2713)donneaussice derniervernaculaire
mais la descriptionde la plante est insuffisantepour pouvoir I'attribuer
au séneçonde manièreinéfutable.
Aucunementionde cetteplantecheznosaufes auteurs.
108.Silybum martanumL.
chardon-marie
241
II
Sû,kej-jmel (poly.) (litt.: chardonde chameau),!ûk el-hmîr (poly.) (litt.:
chardond'ânes): ces vernaculairess'appliquentaussiaux espècesdes
genresEchinops,Onopordonetà d'auffeschardons.
{ûk ez-zerwal,bû-zerwal(NEGRE,196l ; LAOUST,1920).
zâe(QUEZEL & SANTA,1962-1963; TROIN, 1975).
tawra (Gharb,BERTRAND, 1991).
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le chardon-marieest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'uqûb,Sûked-darnan. La
1877-1883,Do 1357,1574)sousles nomsde
'(Jmdat at-tabîb (no 1982, 2557) le cite aussi. ABDEREZAQ
(LECLERC, 1974,n" 102, 163, 969) et la Tuhfat al-ahbôb (n" 457)
mentionnentplusieurschardons,maisles descriptionsdesplantesne sont
pas suffisarnmentprécisespour qu'on puissey distinguernettementle
chardon-marie.AL-V/AZR AL-GHASSANI ne le mentionnepas.
SonchusoleraceusL.
SonchusasperL.
Sonchuspinnatifidu.sCav.
SonchustenerrtmusL.
laiteron
242
fiUôf, ûô1 0 (Maroc,Algérie) (Tunisie,BOUKEF, 1986).
I-gerrîma(Tissint).
wagerrin (berbère).
tadgarnit (Saharaoccidental,BIROUK & al., l99l).
Cesespècessont cosmopolites.
On les rencontrecourammentau Maroc
dansles champsincultes.
USAGES TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Les laiterons sont mentionnésplusieursfois par IBN ALBAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 323,329,423,2255),sousles nomsde tifôf,
baqla yahûdiya, baql destî, par ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 255), la'Umdat at-tabîb (n" 2618) qui la classeavec les hindabat
(chicorées),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 326)et la Tuhfat al-ahbâb
(n" 124).
pissenlit
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
243
Les sourcesécritesarabes
Les pissenlitssontmentionnéspar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 329, 1469,2263)etla lUmdatat-tabîb(n" 1102)dansI'article
taraxacon,sousle nom de tnrallaqûn, commedes variétésde chicorée
sauvage.Même commentairepour ABDEREZAQ GECLERC, 1874,
n' 846). AL-WAZIR AL-GHASSANI(n' 337) I'a peut-êûeassimiléaux
laitues.l-aTuhfatal-ahbâbnele mentionnepas.
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estmentionnéepar aucunde nos auteurs.
testsd'activité
Les testsd'activitéréalisésau Maroc avecdesextraitsde la plante n'ont
pas Évêlê la présence de substancesà propriétés antibiotiques
contrairementà ce qui était présumé(DIALLO & al., l99l ; DIALLO,
r991).
244
nÉnnÉnnlcÉns
USAGES TRApnONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le berberisest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (no 4, 20, 146,ll0l),
ABDEREZAQ (dansLECLERC, 1874,n" 54, 281), sousles noms de
ôr$s, âyâr, ôrnîrbâris,zirkk, avecles mêmesindications.on retouve
égalementcet article, largementcommenté,dans la'Urndat at-tabîb
(n"79), AL-WAZIR AL-GHASSANI(n" 2) etlaTuhfat al-ahbâb(n" r8).
245
BORRAGINACÉES
bourrache.
USAGESTRADMONNELS
246
connues,est ajoutéeau bouillon.Dansles autresrecettesde couscous,la
bourrachen'esthabituellementpasutilisée.
DISCT.JSSION
[,es sourcesécritesarabes
La bourracheest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (no 708, 1896,
1897,2023),la'Umdat at-tabîb (n" 1172,1309),AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 170),laTuhfat al-ahbâb(n" 246)et ABDEREZAQ (dans
LECLERC, 1874, no 506), sous les noms de lisân a!-frr, kahîlô,
Inml.wm. Elle n'est souventpas distinguéedes espècesvoisines des
genresAnchusaet Echium. ABDEREZAQdonneaussile vernaculaire
bû-!arî\. et AL-\ilAZIR AL-GHASSANI nous dit qu'elle porte aussile
nom de baqlat tûnesparcequ'elleest trèsconsommée
en Tunisie.
Cettees@ce,assezcosmopolite,est spontanée
danstout I'Ancien Monde
et naturaliséeen Amérique du Nord.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
247
Dans le Moyen-Atlas (Azrou, Timahdit), la plante est redoutéedes
éleveurspour sa toxicité, se traduisantpar deshépatitessévèrescomme
pour les Heliotropium(voir à cet article,n' 116).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le cynoglosseest mentionnépar IBN AL-BAYTAR, parfois bien
distingué(no35, 2027,203I) desaufresBonaginacées, sousles nomsde
â4ôn al-ôrnab, ûdôn e$-lâ, ûdân al-gazâ\,luççîq,mais parfois aussi
confondu avec la bourrachecomme une variété de celle-ci (voir à
I'articleBoruagoofficinali,s,Do113).La'Umdat at-tabîb(no 1298)et
AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 170) traitentla questionde la même
façon.ABDEREZAQ(dansLECLERC,1874,n" 82) en fait une espèce
distincte à laquelle il donne les noms : û!ôn al-ârnab, ûdôn ef-Sd
Iussîq,ludnî ma'ak (litt.: "prendsmoi avectoi").
La présenced'alcaloïdespyrrolizidiniquesexplique la toxicité de la
plante.
vipérine.
248
La vipéring faux-plantain(8. plantagineum)est communeen Afrique du
Nord, en Europeet dansle Sud-ouestde I'Asie. E horuidumest une
espèceendémiquedu Sudmarocainet de tout le Satraraseptentrional.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCIJSSION
les sourcesécritesarabes
Les vipérines sont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR, parfois de
manièredistincte (n" 24), parfois confonduesavec la bourrachecomme
desvariétésde celle-ci(voir à Borrago fficinalis,no 113).La'Umdat
at-tabîb (n" 1309, ll72) et AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 170), la
Tuhfat al-ahbôb (n' 246) et ABDEREZAQ (n' 506) les assimilent
probablementaux espècesproches(bourrache,etc.).
hétotrope
249
talennô (SaharaCentral)(VOINOT, 1904; SITOUH, 1989 ; QUEZEL
et SANTA, 1962-1963): : pour Heliotopium bacctlerum.
hebbaliya(!) (litt. : celle qui rendfou) (Tafilalet, BERTRAND, I99l ;
SaharaOccidental,BELLAKHDAR, 1978 ; Tindouf, LE FLOC'H,
1983; Mauritanie,LE FLOC'H, 1983): pour Heliotropiumbacciftrum.
tidallin (Anti-Atlas,Souss,BERTRAND,1991): pourH. bacciferurn.
sîkrôn (poly.) (litt.: celle qui enivre), (CHARNOT, 1945) : pour
Heliotr opium europaeurn.
taynast(Tissint): pour Heliotopium bacciferum; c'estaussile nom de
Trtchodesm,a calcarata.
USAGESTRADMONNELS
TOXrCrrÉ
L'intoxication, chez I'homme, se manifestepar une sorte d'ivresse,
accompagnée de vertiges(CHARNOT,1945).
250
L'intoxication chezle bétail est connue: cesplantes,quandelles sont
pâtTé"| gn glande quantitéet de manièreprolongée,provoque chez
I'animal des hépatitessévèresaccompagnéès d'hypersènsibiÎitéà la
lumière et différentsauEestroubles(voir aussi Crotalaria, afttclen"
236).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le genreHeliotopum estcité par IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC,
1877-1883, tro 1381)er la 'umdatat+abîb(n" 667,1126)sousles noms
de l.nfffut al-'aqrab, sârneryûmâ.Les auEesauteursne le mentionnent
pas.
Petit arbustedesdunes,saharo-sindien,
conrmundanstout le Satrara.
USAGESTRADMONNELS
25r
Cene plante à sèveabondanteest un pâturagegalactogène,
très apprécié
par les dromadaires.
DISCt.]SSION
Les sourcesarabesécrites
IBN AL-BAYTAR mentionnebien un Lithosperrnutn,maisil ne s'agit
visiblementpas de cetteespèce.Aucunementionde cetteplantechez les
autresauteurs.
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
I-es sourcesarabesécrites
Cetæespècen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
(ouCRUCmÈnnS)
BRASSICACÉES
252
alyssonmaritime
âgermô(GATEFOSSÉ,l92l).
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
I'alyssonmaritimen'estmentionnépar aucunde nos auteurs.
rose de Jéricho
253
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
La rose de Jérichoest clairementmentionnéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 1953),sousle nom de keff nutryam,comme
existantau Maroc dansla région de Sijilmassa.L'espècequ'il signaleau
Hedjazest peut-êu:el'Astericuspygmaeus.La'Umdat at-tabîb (no 2424),
AL-WAZR AL-GHASSANI (no 383), et la Tuhfat al-ahbâb (n" 233,
451) la raitent aussi.Quantà ABDEREZAQ,il ne la cite pas.
colzaet rutabaga
navet,navette,rave
254
Ses racinessont tubérisées,ressemblantplus au navet qu'aurutabaga,
mais elles sontentièrementglabres.
tirikmîn (!) (berbère): navetsdécoupésen rondellespuis enfilés en
chapeletet séchés.
tinffin (Souss,LAOUST, 1936): pour le navet.
âûssay(Souss,LAOUST, 1936): pour les feuillesde naver.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Ces espècessontmentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLER0, lB77-
1884,no 384, 786, 1338,læ3,2035,2267), sousles nomsde chaljam,
bûffid bussâd,lift, lilt berrî, hîdmôn,!un!ilî. ABDEREZAQ G874,
no 166,831,952) et AL-\ù/AZR AL-GHASSANI(no 290,318)donnent
aussi le vernaculairelift maSûr.I-a 'Umdat at-tabîb (n" 2264) et la
Tuhfatal-ahbâb(n" 376)consacrent aussiunerubriqueà cesespèces.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
fa moutardenoire est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, tro767,768),la'(Jmdatat'tabîb(no701,1306)'AL-WAZIR
256
AL-GHASSANI (n" 346),laTuhfat al-ahbôb(n" 417)et ABDEREZAe
(LECLERC, 1874,no909), sousle nom defiardal.
USAGFS TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le chou et le chou-fleur sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,n" 321, 1909),la'Umdat at-tabîb(n" 1193),
AL-WAZIR AL-GHASSANI(n' 152)etlaTuhfat al-ahbâb(no224) sous
les noms de kurunb, baql al-ônûr (pou le chou)eTqonnabîr(pour le
chou-fleur). ABDEREZAQ GECLERC, 1874, no 445, 480) cite
plusieursvariétésde chou cultivéesen Algérie. Tous les auteurs(ainsi
que IBN CHAQRLJN,p. 29) s'accordentà dire que le chou est un
mauvaisaliment"
diplotaxe
258
I-hârra (!) (Tafilalet,sahara)(litt.: la piquante): pour D. harra. Mais
d'autresBrassicacées satrariennesportentaussice nom : Diplotaxis acris
(Forsk) Boiss.var. QuygyieranaCoss.(espècealgériennej;Coronopus
lepidioides(Coss.)o. Kuntze; coronopussquamatzs(Forsk.)Aschérs;
Eruca vesicaria L. Toutesces espècesont en communqu'ellessont
mangées(les feuillesjeunes,parfoisaussiles racines)vertes-oucuiteset
serventà faire des sauces(Rev.Bot. Appl. 1932,p. 829-830; BoLJLOS
& EL HADIDI, t984).
âsnâb, çnâb (Tangérois): dérive du classiqueâçnâf (RENAUD &.
COLIN, 1934,n" 417) ; s'appliqueaussià Brassicanigra.
waîfs(Souss,LAOUST, 1936).
â,zezgô(Touaregs,SITOUH,1989; LE FLOC'H,1983).
tanekfayl (Touaregs,SITOUH, 1989 ; LE FLOC'H, 1983) :
principalement pour D. harra, mais s'entendaussi pour d'autres
Brassicacées,en particulier Diplotaxis acris (Forsk.) Boiss. var.
duveyrieranaCoss.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Ce genre n'estpas mentionnédistinctementpar IBN AL-BAYTAR' la
'Uidat at-tabîb(no701, 702),AL-WAZIR AL-GHASSANI(n" 72,346)
etla Tuhfat al-ahbôb(n" 95) mais on peutconsidérerqu'il a êtê'assimilé
aux moutardeset aux "navetssauvages"c'est à dire qu'il n'a pas été
distinguédes genresvoisins (Brassica,Sinapis,Eruca), en raisonde la
ressemblancede I'aspect général et des propriétés. Quant à
ABDEREZAQ GECLERC, 1874, no 210), il mentionneune espèce
appeléel-lôrra qui peuttrèsbien êtreun diplotaxeou une roquette.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
[æs sourcesécritesarabes
par aucunde nos auteurs.
Cetteespècen'estmentionnéedistinctement
roquette
260
l-hârra (!) (poly.) (lin.: la brûlantenla piquante): s'emploieaussipour
plusieursdiplotaxes.
baqlat 'âyfu (litt.: légumede Ar'cha): pour resvariétéscultivées.
l.-leriîr Qolv.) (RENALJD& coLIN, 1934,n' 95) : s'uritiseaussipour
d'autresBrassicacées.
bû-?ammrû (poly.) (Nord du Maroc).
tgnelcfayt(Touaregs): mêmevernaculairepour les diplotaxes.
l'Sârra l-ftlaliya (Fès) : sousce nom on trouve chezles herboristesde
Fès de toutes petites grainesellipsoi'dales,brun-roux et de saveur très
piquante : il s'agit waisemblablementdes grainesd'une des variétésde
roquettecultivée.
USAGES TRADMONNELS
261
auquelon ajoute 1/3 du poidsde feuillesde Zygophyllumgaetulum,tor
moud le tout ensemble; on prendun peude poudretouslesjours.
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Les roquettessont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, Do217,473,1890,2239),la'Umdatat'tabîb(n' 386)'AL-
V/AZIR AL-GHASSANI (no 72), la Tuhfat al-ahbôb (no 95) et
ABDEREZAQGECLERC, 1874,n" 149,210)sousles noms deiiriîr et
'ôy{a.IBN AL-BAYTAR donneaussiles vernaculaires
ôyhuqôn,
baqlat
nelnq etlcetaô.
262
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteplanten'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
cressonalénois
USAGES TRADITIONNELS
263
Le mélange(113,213)de grainesde cressonalénoiset de grainesde
Medicago sativa est administré aux femmes allaitantes corrme
galactogène.
A Casablanca,on préparedescrêpes(rSayifl contenantdes grainesde
cresson alénois, qu'on mange comme réchauffantet aphrodisiaque
(MATHIEU et MANEVILLE, 1952).
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le cressonalénoisest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,n" 446, 578, 653, 1041,1776,2160),la'Umdat at-tabîb
(n" 484, 552),AL-\ryAZR AL-GHASSANI(n" 118),la Tuhfatal-ahbâb
(n" 167)et ABDEREZAQ(LECLERC,1874, no 310,556,901) sousles
nomse hurf, twbb er-raffid, muqliyâtâ.
Slgô'a,SSgâra(Saharaoccidental).
lefuna (Salraraoccidental): s'emploieaussipour Malcomia aegyptiaca
Spr.(= Eremobiumaeglptiacum(Spr.)Boiss.).
reda'atal-begra (litt.: la téteusede vache)(Souss,BOULET & al., 1990,
1991): pour M. pantiflora (Schousboe) R. Br.
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
264
Les sourcesécritesarabes
Cesespècesne sontmentionnées par aucunde nosauteurs.
Mais le manuscritmaureAl-wasir la mentionneet note,à proposde la
plante appeléel\gâra: "planteque numgentles voyageurs; elle contient
un latex d'odeurinfectequi empuantitI'haleine".(MONTEIL, 1953).
Cettees1Èce,saharo-sindienne,
estcommunedansle Saharamarocain.
USAGESTRADITIONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetæespècen'estpasmentionnéepar aucunde nos auteurs.
265
communeau Maroc.
Espèceméditerranéenne
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
l-ejirjîr est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
no 217, 473, 2239)dansI'articlequi naite desroquettes.Il est possible
que I'espècede roquette sauvageà fleurs rouges qu'il décrit, soit
Moricandin aryensis.La'Umdat at-tabîbet AL-\MAZIR AL-GHASSANI
I'ont peut-êtreassimiléausroquettes.Cetteespècen'estpas mentionnée
par la Tuhfatal-ahbôbet ABDEREZAQ.
* Cetæespèceest très priséecommeplanæpotagèredans Sudtunisien.Les feuilles,
!e
cuiædansj'eausalée,piris essoréas,
sontécrasées dansdelhuile et recuiæsà nouveauà
la manièrede la corèæ(voir à Corchorusolitorias,articleno 509)(LE FLOC'H, 1983,
no 164).
cressonde fontaine
gernûne{(!) (Moyen-Atlas,Grand-Atlas).
qurrat el-'ayn (livresque,IBN AL-BAYTAR dans LECLERC, 1877-
1884,n" 1751).
lûrra (poly.) (Algérie,LECLERC,1874,n" 433).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
266
Le cresson est mentionnépar IBN AL-BAYTAR,1877-1883, n" 656,
l75l), la 'Umdat at-tabîb (no 2062), AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n" 233),la Tuhfatal-ahbôb(n" 337) et ABDEREZAQGECLERC,
1874,n" 433,752), sousles nomsde qorrat al-'oyr, hurf aLmô',
âgernûn, qamûna\, jirjîr al-mâ'.
USAGES TRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce n'est mentionnéeni par IBN AL-BAYTAR, ni par
ABDEREZAQ.
* Dansle Sud tunisienles feuilles de cetæespècesontconsommées, préparéesde la
mêmemanièreqw Mortcandiaarttensis(voir cet article,no 131)(LE FLOC'H,1983,no
163).
radis cultivé
USAGESTRADITIONNELS
267
Partout au Maroc, le radis est considérécomme digestif, carminatif et
antiseptqueintestinal.Sa graineest disponiblechezles herboristeset
s'emploiedansles mêmesindicationset commeréchauffant.
A Casablanca,la poudredes grainesde la variéténoire (R. sativusL.
var. nigra) est utilisée contreI'ictèredesnourrissons(ll2 cl.nlleréeà café
dansle biberon)et desadultes(l cuilleréeà caféavantchaquerepas).
D'aprèsMAUCHAMP (s.d.), à Marrakech,l'écorcede radis rouge,
broyéedansde I'eau,est utiliséepar les femmesen lotion sur le visage
pour obtenir un teint frais.
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
Le radis est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 1672),la'Umdat at-tabîb (n" 1907)et AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n" 72, 233) sousle nom defijel. LaTuhfat al-ahbôbet ABDEREZAQ
ne le mentionnentpas, probablementparcequ'il le considèrecomme
strictementalimentaire.
AL -WAZIR AL-GHASSANI décrit aussiune variétéde radis sauvage
qui est peut-êtreRaphanusraphnnistrurnL.
repanduau Satrara.
Espècesaharo-sindienne,
USAGESTRADITIONNELS
268
Au Sahara,les feuilles sontutiliséescommeplantepotagère.
I-es Touaregsfont cuire la feuille à I'eau,puis aprèsI'avoir essorée,la
mangentau naturelou I'ajoutentaux potages(VOINOT, 1904).
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
I-ejirjîr est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 2l'7, 473,2239)et la 'Umdatat+abîb(no386),sousI'articlequi traite
des roquettes.Il est possibleque I'espècede roquette sauvageà fleurs
rougesque décrit IBN AL-BAYTAR soitSchouwiapurpurea.
Sousle même arnclejirjîr, ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 210) ne
mentionneque la roquetteordinaire.AL-WAZIR AL-GHASSANI et la
Tuhfat al-ahbâb qui décriventbien la roquettecultivée,ne font aucune
allusionà cetteespèce,bienconnuedesSahariens.
moutardeblanche
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
269
Les sourcesécritesarabes
La moutardeblanche est mentionnée,sans distinction par rapport à
Brassicanigra, par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,n" 767,
768), AL-WAZIR AL-GHASSANI(no346),laTuhfat al-ahbâb(n" 417)
et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n' 909)sousle nom de khardal.
La'Umdat at-tabîb (n" 701),par contre,fait une mentionspécialede la
moutardeblanche(furdal âbya().
BURSÉRACÉPS
270
Le Baumede La Mecqueétait exportédansdesflaconsde plomb ou des
petitsvasesde terre cuite (CHAWIN, 1978).
Le baumeutu serut identiqueà I'ancienbaumede la Mecque(pERRoT,
1943-1944).
USAGESTRADITIONNELS
DISCTJSSION
271
encensvrai, oliban
kender(t).
lubôn (Maroc,Algérie) : mais ce mot, au Maroc,s'appliquesurtoutau
succin.
lubânlakar (!) (litt.: encensmâle).
?aûIbôn (!) (litt.: grainsd'encens).
salabôm,slabân (!) : surtoutpour I'encens
en grains.
USAGESTRADMONNELS
272
Il intervient aussi en magie et en contre-sorcellerie,sous forme de
fumigations: recherchede trésors cachés,exorcisations,protection
conEele mauvais-oeil,etc.
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
L'encensest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 1974,2012),la'Umdat at-tabîb (n" l7l, 1274),AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 167) et la Tuhfat al-ahbâb(n" 214) sousles noms de
kundur et lubân. ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 430) donneen
plus le vernaculaireIn$lbân.
bdellium africain
273
raison de morceauxd'écorceauxquelselle est mélangée(DALZreL,
19ss).
On la vend aussi sur les marchésafricainsen petites massesou en
mruronsou rougeâtreset d'odeuraromatique.
morcearD(,
USAGESTRADMONNELS
myrrhe
Commiphoramyrrha Engl.
Commiphora abyssinica Engl.
Commiphora schimperi Engl.
Comrniphora splimplicifulia Engl.
Commiphoraplayfairif (Hook. F) Engler
Commiphorahildebrandlii (Engler)Engler
Commiphora ser rulata Engler
Commiphoraerythreaea(Ehrenberg)Engler
275
rnurr fijazî, murumeklû,murr (!) (partoutdansle Mondearabe).
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
La mynhe est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
'Umdat at'tabîb (no 1367), AL-WAZIR AL-
1883, no 2lO2), la
GHASSANI(n" 191)etlaTuhfat al-ahbâb(n" 265) sousle nom de tnurr.
De manièresurprenante,ABDEREZAQ ne cite pat cettedroguequi est
pourtanttrès utiliséepartoutdansle Mondefuabe.
* La myrrhe "femelle" ou myrrhe bisaboln'estpasconsidéréecommeune myrrhe vrai :
elle estfournie par C. erythraea.
276
cACTAcÉrs
277
Le figuier de Barbarie, originaire du Mexique, ne fut introduit en
Afrique, par les Espagnols,qu'auXVIème siècle.
L'Opuntiamegacantha, à épinesblanchesde2-3cm delong (l à 5 épines
groupées),est le plus fréquemmentplanté au Maroc, comme clôture
Qertba).
L'Opuntia maxima,à raquettesgéantes,inermes,mais avec de petites
glochidesjaunes,fournissantde grossesfiguestardives(fin de I'automne-
débutde I'hiver), est plus rare.
Les variétésinermesd'Ifni (Sud Marocain)et de Bab Bered (Rifl qu'on
nous a signalé comme produisantde grossesfigues, très sucrées,
parfumées et arrivant à maturité fin octobre-début novembre,
appartiennentvraisemblablementà cette espèce.Leurs figues sont fiès
priséeset venduestrèsloin dansles grandesvilles.
L'Opuntia ficus indica, dont les raquettessont inermesmais avec de
nombreusesglochidesblanches,est plantégénéralement dans les zones
arides pour fournir des fruits mais surtout du fourrage vert au bétail.
Elle est très fréquentedansles Jbilet où elle a étê introduite dans les
parcours.
USAGESTRADMONNELS
EMPLOISMÉDICINAUX
USAGESALMENTAIRES
sontcomestibles
Les fruits de toutescesespèces et tiennentuneplacetrès
importantedansI'alimentationdes ruraux. Dans le Sud, en pays Tekna
surtout, elles sont séchéesaprès leur récolte, qui a lieu en êtê, et
conservées.Hors saison,elles sont rehydratéespar Eempagedans de
278
I'eau et consomméescommefruit ou cornmelégume(dansle couscous,
en particulier).
Autrefois, les juifs marocainsdu Sud faisaientfermenterle fruit épluché
dont ils tiraient ensuitepar distillation une eau de vie. C'est une des
nombreusesmatièrespremièressucréesqui servaità fabriquerla mal.rya
(litt : eaude vie).
AUTRESUSAGES
DISCIJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Le figuier de Barbarie, n'ayant été introduit que tardivementdans
I'AncienMonde,n'estpascité dansles raités anciensde médecinearabe.
CAMELLIACÉES
ttré
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
La consommationrégulière,fréquente(plusieursverresdansla journée)
et prolongéede thé, sousforme d'infirsionou de décoction,commec'est
le cas chez les populations satrariennesn peut créer une intoxication
chronique,le théisme,S€manifestant de I'insomnie,de I'anorexie,de
pal
la pertede poids,de la constipationet destroublesnerveux.
DISCUSSION
280
[,es sourcesarabesécrites
Le thé n'estpascité par IBN AL-BAYTAR et la'umdat at-tabîb.maisil
est mentionné,sous le nom de {ây, par AL- BIRUNI (HAKIM
MOHAMED SAID,1973,p. 105)qui estun auteurmusulmand'Asie.Le
thé n'ayantété innoduit au Maroc qu'au18èmesiècle,il n'estpascité par
les auteursmarocains(AL-wAZR AL-GHASSANIetTuhfat al-ahbôb).
IBN CHAQRITN (médecinmarocaindu XVIIème siècle),€n parricuter,
ne le mentionnepas danssontraité de diététiquealimentaire.Le médecin
marocainABDELWAHAB AD-DARAQ (mort en 1746)qui esr I'aureur
d'un "Traité de la menthe"dans lequel il décrit toutesles boissonset
préparationsdanslaquelleente cetteplante(HASSANI, 1994), ne cite
pas davantagele thé à la menthe,ce qui sembleconfirmerque le thé ne
commença à être vraiment utilisé au Maroc qu'à partir de la fin du
XVItrème siècle.Par conre ABDEREZAq* (LECLERC, 1874,n" 943),
auteur algérien du XVItrème siècle, le cite commeusité à Fès sous le
nom de tây.
CANNABINÉES
chanweindien
281
Au Maroc, le chanvreà résineest beaucoupcultivé dans les régions
montagneuses du Rif (provinced'Alhucema,de Tétouan,de Chaouen,de
Taounate,de Larache),sur des sols forestiers,riche en humus,et autour
despoints d'eau,cettecultureexigeantune irrigation importante.Depuis
une quinzained'années,de nouvellesraces,se suffisantde I'eaude pluie,
ont été introduitespar les traficants,ce qui a enEainéune dissémination
plus importantedes plantationsclandestines, la présencede I'eau n'étant
plus un facteur limitant. De plus I'introductionde ces racesa porté un
coup mortel à la forêt rifaine, car désormais,les défrichementssauvages
ne sont plus limités aux parcellesse trouvantà proximité immédiatede
pointsd'eau.
Le chanvretextile est cultivé dansles régionsde Sefrou,Fès,Meknès,
Essaouira,fut Ourir.
282
vente du chanvre indien fut interdite par un premier dahir, suivi d'un
seconddahir en date du 24 Avril 1954qui étendit I'interdiction à la
productionet à la consommation.
Au Maroc, on distinguaitautrefois,3 typesprincipauxde kif : le ktami,
le zerwali etle gnawi, toustrois assezexigeantsen eau.
USAGESTRADMONNELS
INDIEN AU MAROC
283
ln ma'jûrc(litt : pâte,confiture)est une sorted'électuairepâteuxpréparé
à partir de résine de chanvre (îrra ) et d'un certain nombre de
substancesdont la lisæ est variable(voir articlen" 694).
Le ma'jûn est le plus souventmangédansdes gâteaux(larnûna, en
particulier), des confiseries,des plats cuisinésfrès relevés ou en
accompagnement de boissonschaudes(thé ou café). Le ma'jûn a êtê
chantépar Baudelairedans "Les paradisartifïciels" ("Le poème du
haschich").
TOXrCrrÉ
Au Maroc, les circonstances de I'intoxicationsontde tois sortes:
- Intoxications volontaireschez des individus cherchantà oublier leur
misère,leurs problèmesou au contrairechezdes personnessocialement
aisées à la recherchede paradis spirituels et de changementà la
monotoniequotidienne.QuandI'usagede la droguedevientrégulier, on
parlede cannabisme.
- Intoxicationsaccidentelles
touchantla plupartdu tempsdesenfants,soit
qu'ils aient été exposésaux fuméesdu chanvreindien dans des locaux
confinésoù se trouventun ou plusieursfumeurs; soit qu'ils aient avalé
par erreur des préparationsà base de chanvreindien (firra, rna'iûn,
etc.).
- Intoxicationsprovoquéesà desfins perversesou criminelles: il s'agit,
en gêrrêtal,de situations où on donne du chanvre indien ou ses
préparationsà une personnepour affaiblir sa résistanceet en we d'en
abuser.
Symptôrnes de l'intoxication
La drogue produit d'abord des effets positifs : sensationde bien être,
euphorie,dopageintellectuel,parfoisexcenfiicitési puis surviennentdes
hallucinations accompagnantune perte de toute notion de temps et
d'espaceo une hyperesthésieaux bruits et aux sonoritésmusicales,des
froubles de I'identité, de I'agitation,de la tachycardie,des sueurs,une
accêlêraaonde la respiration.Le sujet devient très suggestionnableet
exalté. Il manifesteparfois de I'agressivité.A ces symptômes,succède
une phase d'intériorisationet d'extasepuis de sommeil. Aux doses
élevées,on peut observerde I'hébétude,une grandeincoordination
motrice, parfois de crisesde délire furieux ou encoreun coma.
284
Dans I'intoxicationchronique,on note chezles fumeursinvétérés,une
certaine apathie, un effacementde la personnalité,de I'instabilité
d'humeur (parfois jovial, parfois coléreuxou agressif),une perte de
volonté, de la pâleur, de la maigreur, de I'innapétenc-e. puis
progressivements'installe la cachexie,I'abaissemenides facultés
intellectuelles,la déchéancephysiqueet souventun état de pseudo-
schizophrénie.
Sur le fond chronique peuvent survenir des épisodesaigus et
occasionnelsdont le tableauest variable: mélancolie,état confusi,onnel,
excitation ou manifestationsagressivesavec parfois des tendances
meurtières.
Il n'y a pas d'accoutumancevraie à la drogue mais une sorte de
dépendance psychique.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le chanweindien est généralement cité par tous les auteursarabespour
ses propriétés thérapeutiqueset stupéfiantes.IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883,no 1847)le mentionnecommestupéfiantsousle
nom de qannabhinû et fuafifu.La'Umdat at+abîb (n' 2149)ne donne
pas non plus le vernaculairemarocainkîf et nous apprendque la lnfifu
est mangé(et non fumé) commestupefiant.AL-WAZR AL-GHASSANI
(n' 370) dit la mêmechoseet préciseque sonusageau Maroc se répand
(à l'époquede I'auteur).La Tuhfat al-ahbôb (no 44/.) se contentede
mentionnerI'espèce.ABDEREZAQ ne le décritpas.
285
Le principe actif du chanvreindien est une résine(5 à 20Vodans les
sommitésfleuries). Elle contientdes composésphénoliques,non azotés
qui sont desdérivésdu benzopyranne, les cannaliaeidesdont certainsne
sontpasstupéfiants[e cannabinol(CBN), le cannabidiol(CBD), I'acide
cannabidiolique(CBDA)I mais sont quandmêmetoxiques; et d'autres
fies deux isomèresdu tétra-hydro-cannabinol (THC)] le sont ; I'acide
tétra-hydro-cannabinolique, inactif, est transformédansla fuméeen THC
actif.
D'autrescannabinoides (52 au total) ont été isolés,mais leur importance
est très secondaireà I'exceptiondu tétra-hydro-cannabivarol un peu actif.
Par sélectionet croisement,on peut obtenirdes populations de Cannabis
sativa, particulièrement richesen THC ou, au conEaire,pauvresen ce
produit,selonle but visé (AZDET & al., 1984).
MERZOUKI & MOLERO MESA (1995)ont trouvédesteneursen THC
allant de 0,88 àl,38Vodanslesplantsfemellescultivésdansle Rif.
Les fruits (chénevis)ne contiennentpasde cannabinoides.
CAPPARIDACÉES
Cettees@cebuissonnante, à épinesstipulairesjaune-orange,
tropicale,est
fréquentedansle Satraraméridional,plus raredansle Saharaoccidental.
USAGESTRADMONNELS
286
D'aprèsMONTEIL (1953), la cendredes écorcesest utilisée comme
hémostatique desplaies.
et désinfectant
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cettees@cen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
câprier
Icabâr,âklrabôr(!) (Maroc)(BOUKEF,1986).
taylulut (berbère)(!).
ômsêîIî! (Tekna)(MONTEIL, 1953).
âwf (ivresque).
Cetteespèce,médiærranéenne et saharo-sindienne,
est à la fois spontanée
au Maroc et cultivêe. I-e Maroc est un grand exportateur de câpres
(boutonsfloraux) en conserves.Le câprierest cultivé dansplusieurs
régions(OuedAmlil, Taza,etc.).
USAGESTRADMONNELS
287
A Fès, les graines sont employéesdans le traitement de la stérilité
féminine et des dysménonhéeset les fleurs, en cataplasmes,dans le
traitement de I' enzéma.
A Tissint, la racine, séchée,réduiæen poudreet mélangéeau miel, est
utilisée conte la blennorragieà raisonde 2 cuilleréesà café de mélange
par jour. Une mixture préparéeavecdesfruits de câprier,desfeuilles de
Walionia saharae et de I'huile d'olive, sert à combattre les
refroidissements. En décoction,les fruits, seulsou mélangésau Warionia
saharae,sontefficacesconte les mauxgasfiques.En massagede tout le
corps, cette décoction est réputéepréserverdes mauvais génies et
combattrel'épilepsie(Ieryah).La vapeurdêgagée par la décoctiondes
grainesest ûès utiliséepar les oasienscommenettoyantdesyeux.
Àu Satraraet dans le Dra, on prépareavec le fruit et les feuilles de
câprier, du Cleome arabica et de lhuile d'olive, un liniment contre les
rhumatismes.
Les cataplasmes desfeuillesbroyéessontutiliséscontreles maux de tête
(applicationsur le front) et desdents(applicationsur la joue).
Dans le Dra, les feuilles sont très recherchéespar les fqih pour la
confectiondestalismans(sbûb).
I-es boutonsfloraux, conservésdansde I'eausaléeet alunée,sontutilisés
conrmecondimentde luxe.
A Tissint, les boutonsfloraux sont utiliséspar les écolierspour colorier
leursdessins.
C'estun arbustetrès pâturé,malgrésesépines.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnée par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
'umdatat-tabîb(no I 153),AL-WAZR AL-
1883,nd 95, 1877,2030),la
GHASSANI (no 156), la Tuhfat al-ahbôb (n" 223) et ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,n" 43, 425,956),sousle nom de l<nbâret ôWT.
cleome
288
lamfuinza,I-funza, mo$inza (!) (poly.) (litt.: la fétide) : car c'est une
plante glanduleuseet visQueuse,à odeurdésagréable. C'estaussile nom
du ChenopodiumambrosoidesL. et d'AmnranthusblitoidesS. Wats.
Inyar (Touaregs)
USAGESTRADMONNELS
Cette espèceest très utilisée dans le Dra pour son action antitussive,
béchiqueet antipyrétique.Dans ce cas, les goussesréduitesen poudre,
sont mélangéesà du miel avant d'êtreingérées.On peut aussifaire une
infusion à base de goussesde Cleome arabica, d'origan et de menthe
verte. Dans les fièvres et les céphalées,la plante est appliquée en
cataplasmessur les tempeset la poitrine. La dêcoctiondes goussesest
aussiutiliséepour combattrela tuberculose.
Dans tout le Sahara, la plante est employée dans le traitement des
rhumatismeset desdouleursabdominales: les feuillesséchéessont cuites
avec de la viandeou tout auffe nourriture,puis on ajoutedu poivre et du
beurre et on laisse réduire. I-e malademangela nourriture ainsi préparêe
puis se couvre pour provoquer la transpiration.Le traitement est à
renouvelerplusieurs fois. Dans les mêmesrégions, on utilise aussi
I'infusion de feuilles à I'intérieur : ce traitementseraittrès efficace : les
douleursabdominalesdisparaîraienten 10 mn.
TOXICruÉ
Les chamelierset les éleveursdu Sud connaissentla toxicité de cette
plante. C'estun pânuagedangereux,surtoutquandil est mangéseul. Il
produit alors chez I'animal qui I'ingère un important deséquilibre
neryerD(: courseseffrénéessuiviesd'hébétude,de perte de I'appétit"de
faiblesse gênêrale.I-es cas de mort à la suite de ces intoxications sont
fréquents.
C'estles grainesqui sontsuspectéescontenirle toxique.
289
prscussroN
I-es sourcesécritesarabes
Cetæespècen'estcitéepar aucunde nos auteurs.
USAGESWS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette es@cen'est citÉeni par aucunde nos auteurs.
CARYOPHYLLACÉNS
sablinerouge
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteplante n'est citên,dansaucundestextesconsultés,sauf peut-êtrela
Tuhfatal ahbâb(n" 57) pour laquellenousavonsune mentiondouteuse.
291
Cettepetiæ plante, endénriqueau Maroc, se renconte fréquemmentdans
les terresun peu sableuses.
Sesracinessontrécoltfus dansle Gharbet le Tadl4 principalement.
Une partie de la récolæest exportée.Cetteexportationvers les anciennes
coloniesfrançaises,notammentI'Algérie,et versI'Inde,est Eèsancienne.
Elle se faisait autrefoispar Larache,vers Marseillequi en était le centre
distributeur(Renseignements Coloniaux,nol2, dén.lg0/, p. 333).
USAGESTRADMONNELS
DNCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC,
1877-18830 tro 250, 1170)commeun plantedu paysdesberbères,et par
ABDEREZAQ (n" 161) sous les noms de ba!ûr al-barbar, sargint,
292
sarÉna.IBN AL-BAYTAR donneaussile vernaculaireba$ûr mûredl<n.
LECLERC I'a identifié, fautivement,au Telephiumimperati L. Elle fait
I'objet d'un article danstous les traitésmarocainsque nousavonsétudié.
Le marocain IBN BATOUTA - qui voyageaau pays des Noirs -
rapporteque, danscesrégions,on utilise commearomate"le parfum des
berbères"qui est probablementnohe espèce(LECLERC,1874,no 161,
854).
I-a'Umdnt at-tabîb (n" 2251),AL-WAZR AL-GHASSANI (no315) et la
Tuhfatal-ahbâb(n' 89) décriventaussicettees$ce.
herniaire
Espèced'Europeet du Bassinméditerranéen,
communeau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Iæs sourcesécritesarabes
Lherniaire n'estmentionnéepar aucunde nos auteurs.
paronyque
Paronychiaarabica(L.) D C.
Paronychinargenteal-am.
Paronychia cossoninra Gay
Paronychiasp.
293
tahidûr6 haydureter-ra'i (!) (litt.: toisondu berger).
'arab (!) (litt.: thé des
ôtôy dial blad (!) (litt.: thé du pays),ôtây dial
Arabes): pour Paronychiaargentea.
frîrîh (litt.: celle qui tapisse)(BERTRAND,1991).
rramrôm (!) (poly.) (Saharaoccidental): pourParonychiaarabica.
USAGFSTRADITIONNELS
DISCI.TSSION
[æs sourcesécritesarabes
Une espèceest mentionnée,sous le nom de farûnûliyô (du grec
paronychia), par IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC, 1877-1883,
n" 6'12,1668)qui cite Dioscoride,maisil s'agitvisiblementpas de notre
espèceni même d'une espècedu même genre.Nous avons pas trouvé
dansles autrestextesd'indicespermettantd'identifierceses@ces.
saponaireet silène
ti$gest, tifiSe$t (!) (Maroc, Kabylie) : pour les silèneset les saponaires
ûbû,n el-fqar (Haouz,NÉ,GRE,1961)(litt.: savondespauvres).
tûf eç-çabûn (htt: mieux que le savon): pour Saponaria vaccaria
(GATTEFOSSÉ,,l92l).
Inmrat er-rôs (poly.) (litt.: tête rouge) : pour Saponaria vaccaria
(GATTEFOSSÉ,,l92l). Ce vernaculaires'appliqueà d'autresplantesà
fleurs terminalesrouges,PerraldertacoronopifolfaCoss.,en particulier.
294
\
USAGES TRADMONNELS
des laineset
Ces plantessont courammentutiliséespour les dégraissage
desétoffes.
TOXICITÉ
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabs
Les silèneset les saponairessont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no l-516,1829,1851,1975),la'Umdatat-tabîb
(no 1227, 1527, 2318), AL-ïVAZIR AL-GHASSANI (no 160) et la
Tuhfat al-ahbôb (n" 225) et ABDERF;ZAQ(LECLERC, 1874, n" 434,
645) sousles norrxide kundus,qundus,astrûtyûn,tôfigeÉt, mais sans
précision de genre et d'espèce.IBN AL-BAYTAR donne aussi les
vernaculairesfubunîra, 'ajmâ,qûIliya, âbû-Sasâlaet ABDEREZAQ ciæ
ûbû.niya. Tous les auteursmarocainsmentionnentcesespècessousleur
nom berbère(tiÊîÊest).
295
153. Spergularin marginata (D C.) Kittel
polygalade Syrie
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
[æs sourcesarabesécrites
Cetteespècen'est citæ,par aucunde nos auteurs.
CÉSU,pINIACÉES
296
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
155. Cassia aschrek Forsk. (inclus dans Cassia italica (Mill.) F.lV.
Andr.)
297
swirw (Sahara)(litt.: le petit séné).
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
G sénéest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 1236)et par ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 823) sousle nom
de sannâ.C'estsurtoutle C. sennaGannâfuram, sannômel<kô,sénéde
la Mecque)qui est traité sousce nom, mais on peut admettreque le C.
achreklui a éé assimilé.Mêmecommentairepour les aufresauteurs.
caneficier, gpandecasse
bô, tumbôr(r.).
'ûd ytîb (Fès) (litt.: bois de la croix) : cette appellationest impropre ;
elle s'applique,en réalité,à la pivoine.
USAGESTRADMONNELS
298
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le caneficier est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
'163,836,
1883,n" 1742),la'Umdatat-tabîb(no 214,785),AL-\ryAZR
AL-GHASSANI (no348),laTuhfat al-ahbâb(n" 418) er ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,n" 919) sousles nornsde liyôr funbâr, qi@' hindî,
furrûbhinû.
USAGES TRADITIONNELS
DISCI.JSSION
caroubier
299
Cene espèce de I'Afrique orientale et du Bassin méditerranéen,est
communeau Maroc où elle est souventmultipliée pour sesgoussesqui
constituent un excellent fourrage. Il en existe plusieurs variétés : à
grossesgousses,à petitesgousses,à pulpetrès douceou Eèsastringente,
etc.
USAGF-STRADITIONNELS
DISCI,JSSION
I-es sourcesécritesarabes
La caroubeest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,n" 762),la'Umdntat-tabîb(no719),AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n" 341) la Tuhfat al-ahbôb (n' 423) et ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n' 920) sousles nolnsde furnûb et !arrû,b.
l-e robb de carroube,cité par IBN AL-BAYTAR, est encorepréparéen
Syrie et au Liban par tituration et macérationde caroubedoux dans de
I'eaupuis concentrationde celui-ci.
USAGESTRADMONNELS
301
Ce bois servait surtout en teinnre des textiles et pour la préparationdu
cuir de Rabatdrtwerdi, de couleurrougeviolacée(BRLJNOT,1923, p.
123)et du cuir de Fès drtbuqqami,Eès recherchéà Sefrouet à Meknès
pour la fabrication de babouchesberbèrespour femmes(Renseignements
Coloniauxno 9, sept.1905,p. 343).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le bois de Campêche,originaire d'Amérique, n'était pas connu à
l'époqued'IBN AL-BAYTAR et de la'Umdnt at-tabîb.Mais ils ont, par
conre, mentionnéle bois de sappan(LECLERC, 1877- 1883,n" 314)
sousle nom de baqqam. ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n' 156) qui
puisqu'àsonépoqueil était déjà
aurait du connaîfiele bois de campêche,
importé au Maghreb, cite une variêtê rouge de baqqam qui est
probablementun "camwood"d'Afrique (voir à Baphia, article n" 234).
AL-TWAZIRAL-GHASSANI (n" 225) dit qu'il est disponiblepartout à
Fès pour la teinture des textiles. La Tuhfat al-ahbâb (n" 315) ne
mentionnepasle bois de campêche maisdécritbienle bois de Sappan.
tamarin
tarnr hindî, trner hindî (!) (litt.: la datteindienne) : d'où dérive le nom
français.
ôgânôt(Maure,Satraraoccidental).
302
Les gousses,qui constituent la drogue, sont importées au Maroc de
l'Afrique Noire et de I'Inde.
USAGESTRADMONNELS
DISCTISSION
Les sourcesécritesarabes
Le tamarin est mentionnépat IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
'Umdatatlabîb (n' 1530),AL-WAZIR
1883,n" 426,705,7n , l3gl),la
AL-GHASSANI (n" 324),la Tuhfatal-ahbôb(n' 407)et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 877)sousle nom de tamarhindî.
AL-WAZIR AL-GHASSANI nousprécisequ'enraisonde sonacidité,les
ArabesI'utilisent pour faire du vinaigre.
CHÉNOPODIACÉPS
USAGES TRADITIONNELS
TOXICITÉ
303
La toxicité de la planteestconnuedespopulations.
La planæest nonmalement refuséepar lg bétail,en raisonde sa toxicité.
Lej moutons et les chèvresseraientplus sensiblesau toxique que le
dromadaire.
Panni lesAnaba.sis,seulA. oropediorufnMaire estpâturé.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cett" etpèc" mentionnéepar aucunde nos auteurs.Le'uirurn que
cite la 'Ûmdat
"'est
at-tabîb(n" 1623)n'estpasnotreespce.
arrochesauvage,pourPierde mer.
USAGESTRADMONNETS
304
USAGESTrIÉUCNAI.IX
USAGESALIMENTAIRES
AUTRES USAGES
DISCUSSION
305
I-es sourcesécritesarabes
Cetæ espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,nô 320, 1032,1174,1811,2037,2171),la'umdat at-tabîb(n"
2106, 2250),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n' 308), la Tuhfat al-ahbôb
(n" 3|l, 47, 341)et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n" l4l, 761, 820)
sous les noms de qafnf, baqlat dahabiya, sarftKtq'nelû'!. IBN AL-
BAYTAR donneaussile vernaculureletn-lem.
betteraveet bette
USAGESTRADMONNELS
306
La betterave à sucre, dont les racines tuberculisées,grosseset blanc
jaunâtres, sont riches en saccharose,sert à Ia fabrication du sucre de
betterave. Les tuberculesde la betteravepotagèresont des légumes
appréciéset la basedesfeuillesjeunessemangecommedesépinards.
Les espècessauvages,notammentBeta tnacrocarpa Guss.et Beta
pattelaris Moq., sont utiliséespour leursfeuillesqui sont mangéesaprès
cuissonà I'eauà la manièrede la mauve(voir à Malva, article no 339) ou
en potages. Les racines tubériséesde certainessous-espècessont
consommées commedesnavets.
Iæs fruits rougesde Betapattelarissontcomestibles.
DISCUSSION
I-es sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC,
1877-1883,Do l2M, 1424),la 'Umdatat-tabîb(n" 2270),AL-WAZIR
AL-GHASSANI (n" 289),laTuhfat al-ahbâb(n" 377)et ABDEREZAQ
(dansLECLERC, 1874, n" 836) sousles noms de silq. La betterave
sucrièreest peut-êtredécritepar la 'Umdatat-tabîb(no 1306)commeune
es@cede navet.
Chenopodium albumL.
ChenopodiummuraleL.
Chenopodium vulvarin L.
Chenopodiumambrosoide s L.
chénopode
307
L'ansérine vermifuge (C. ambrosoides)est une espèce{'A1ériqge
tropicale nanualiséàOansI'Ancien Monde. Elle est cultivée dans les
jaràins autour de Marrakech. Les autres chénopodes(C. alburn, C.
-murale,
sont communsau
C. vulvaria), aujourd'huisubcosmopolites,
Maroc.
USAGESTRADITIONNELS
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
ffies, I'espècede chénopodequi revient le plus est
!'arroche-fraiseou épinard-fraise(C. foliosum (Munch.)Asch. = Blitum
,irgotu* L.) qui teçôit le nom de b9ela1qm.Qniyg(ouyarbûz ouiarbûz),
et Ëst classiqueméntprescrite dans l'épilepsie. IBN AL-BAYTAR
mais il
if,Bôf.BnC, iSll-1883, n' 1064)mentionnebien le remraræ,
n'estpassûr que ce soit chezlui un chénopode.
Même commentairepour les autresauteurs.
læ,Chenopodiurnarnbrosoides, originairedu Mexique,est naturellement
ignorédanscesEaités.
308
C. vulvaria et C. alburn pourraientêne un peu toxiques, en raison de
leur richesseen acideoxalique(LE FLOC'H, 19830no 105 ; CHARNOT,
r94s).
Symptômesde I'intoxication
L'intoxication par lhuile essentiellesemanifestepar despernubationsdu
S.N.C. avecétourdissements, perte de connaissance,
vertiges,céphalagie,
crampes,paralysie.On observeégalementdesnausées, desvomissements,
des douleursépigastriques,de la torpeur,desbourdonnementsd'oreille
avec parfois troublesde I'oûê et surdité,uneinflarnmationdes intestins.
On note aussiune baissede la tensionet deshémorragiesimportantesau
niveau des méningeset des intestins. Parfois aussi de la toux, de
I'emphysèmepulmonaireet des lésionsdu foie, de la rate, du rein, dans
I'intoxication chronique(ROTH & al., 1984).On a même signalé des
décèspar atteintedescenûesrespiratoires.
(!) (Sahma).
l-1.1âd
tafora (Touaregs).
USAGFS TRADMONNELS
DISCTJSSION
309
166. Fredotia aretioides Coss. & Dur. (= Anabasis aretioides
(Coss.& Dur.) Coss.& Moq.)
USAGFS TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estpasmentionnéepar aucunde nosauteurs.
rrern!(!) (Maroc,Algérie,Tunisie).
âssôy(!) (Maroc).
USAGFS TRADMONNELS
310
contre le diabète (2 cuilleréesà café par jour). Dans la même région,
I'infusion des feuilles et des fleurs est instillée en collyre et en gouttes
auriculairesdans diversesaffectionsde ces organes.Enfin, les racines,
réduitesen poudreosontprescritesdansles fioublesgastriques.
Dans la région de Figuig, la plante est souventassociéeau Cleome
arabica. L. pour faire descataplasmes analgésiques contreles éphatées.
TOXICITÉ
DTSCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
La plantè est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883, no 1063), la 'Urndat at-tabîb (no 968) er ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 800), sousle nom de rim!. Les autrestextesne la
mentionnentpas.
3r1
ôslcâf(!)(Maroc).
tassak(fouaregs,VOINOT, 1904).
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
La planæn'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
SalsolafoetidtDel.
SalsolalongifuIiaForsk.(= S. oppositifolinDesf.)
SalsolasieberiPresl.
Salsol,atetagonaWl.
Salsola tetrandra Forsk
S. vermiculntaL.
312
l-yesrîf (poly.) (Sahara occidental) ; l-ûsrîf (Haute Moulouya,
BERTRAND, t99t).
tôsra (poly.) (Saharaoccidental): désigneaussiTraganumnadntum.
smûmel(poly.) (Saharaoccidental,Haouz).
jell (Saharaoccidental,MoyenneMoulouya,steppesde I'Oriental) : pour
les espècesà odeur fétide, par exempleS. foetida et S. venniculata ;le
mot est une corruptiondejeld (= peau)(MONTEIL, 1953).
âzîl (SaharaOccidental).
el-haba (Diabet,Essaouira): pour S. longifolia.
fomrân, demrân (Satraracentral, TAILLADE, 1905 ; LE FLOC'H,
1983,n" 113) : pour S. siebertet S. verrniculataprincipalement,mais
s'appliqueaussiau Traganumnudatum.
{errira (GATEFOSSE,l92l) : pour S. vermiculata.
belbel (Sud Algérien) (CHEVALIER, 1932) : s'appliqueaussi à
Salicomiaarabica(SITOUH, 1989).
îssin(fouaregs,SITOUH, 1989; VOINOT,lgM): pourS.foetida.
USAGESTRADMONNELS
EMPLOIS VTÉOTCINAUX
A Tissint, la partie aériennedesSalsola,sêchæ, et pulvérisée,est utilisée
contreles maux gastriquesà raisonde 2 cuilleréesde poudrepar jour.
Les feuilles de S. verrniculata, en cataplasmes,sont utilisées dans le
traitementdes boutons,de la teigne (GATEFOSSÉ,l92l) et du prurit
(LE FLOC'H, 1983,n' 114).On fait aussiabsorberdansle mêmebut du
lait danslequel on a fait macérerles feuilles.
AUTRES EMPLON
Le,sSalsola produisenttoutes, pil incinération,des bases et des
carbonatesalcalins* (pour les emplois de ces cendres,voir Atriplex
halimus,n" 161).
Les nomadessatrariensutilisent pour le dégraissagede leur linge et des
toisonsde laine, une pâte,moussantau contactde I'eau,faite de tiges de
Salsolapiléesau mortier.[æ mêmeprocédéseretrouvedansle Haouz,le
Sousset le littoral d'Essaouira.
313
Certainesde ces Salsola- S. foetidn en particulier - seraientégalement
utilisées au Satraraoccidentalpour tannerles peaux,mais le bain doit êre
rapide, sinon le cuir devientcassant.
nu Satrarqles Salsola(enparticulierS. tetragona)constituentune source
importantede combustible.
TOXICITÉ
DISCt.]SSION
Les sourcesécritesarabes
I-esSalsola sont mentionnées,mais @le-mêleavecd'autresgenressous
les articlesûSnôn,gâssûL,hnn{ par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'Um.datat-tabîb(n' 597),AL-WAZIR
1877-1883, Do87,709, 1037),la
AL-GHASSANI (n" 26) et ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n' 35). La
Tuhfatal-ahbôb( n" 38, 183)donnele génériquetasra.
* La soudç d'Alicante et la soudede Narbonne,fameusesautrefoisen Espagneet en
Francepour la fabricationdu verre,étaientobtenuesà partir deSalsolnsoda desbordsde
mer par calcinationpuis lessivation.
épinard
314
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
L'épinard est longuementtraité dans tous les livres arabes.Il est
mentionnêpæ IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,no 63), la
'Umdat at-tabîb (no 238, 838), AL-WAZR AL-GHASSANI (n"289)
qui
I'assimile à Beta vulgaris L.), la Tuhfat al-ahbôb (no 47) et
ABDEREZAQ (dans LECLERC, 1874,n" 4l), sous le nom d'îsfônô!.
IBN AL-HAJJAJ, agronomecordouandu )flème siècle, a composéun
traité sur l'épinard(cité dansLECLERC,1877-1883,n" 63).
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCIJSSION
[,es sourcesécritesarabes
Le,sSuaeda sont mentionnées,mais pêle-mêleavec d'autresgenreset
d'au6eses@cesserantà la fabricationdu verre, sousles articles ûSnôn,
gâssû,l,I.nm{, (voir à Salsola'no 169).
USAGESTRADMONNELS
I-es sourcesécritesarabes
316
L'espècen'est pas mentionnéespécialement, mais elle a pu être Eaitée
commeune soude,@le-mêleavecd'autresgenressousles articlesû*tôn,
gôssûL,I.nmd"par IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC, 1877-1883,
no 87, 709, 1037)etla'Umdat at-tabîb(n" 1588).Même commentaire
pour les autresauteurs(voir à Salsola,no 169)"
crsrAcÉns
173. Cistzs divers
C istussalviaefolius L.
Cistuspopulifulius L.
CistuscrispusL.
CistusmonspeliensisL.
Cistusalbidus L.
ciste
USAGFS TRADMONNELS
A Marrakech,les graines,apprêtéesavecdesépices,s'emploientcomme
aliment apéritif. On les prescritaussicommeaphrodisiaque.
A Rabat,d'aprèsBOULOS (1983),les feuillesde CistusalbidusL. sont
utilisées,en infusion dansdu thé,commedigestif.
317
assiette ; le noir de fumée ainsi obtenu est récupérépour faire les
tatouages.
DISCUSSION
ciste ladanifère
USAGESTRADMONNELS
318
DISCUSSION
les sourcesécritesarabes
D'aprèslaTuhfat al-ahbâb(n" 241),on récoltaitautrefoisle ladanumen
faisant passerdes chèwes dans les fourrés de ciste. La résine restait
attachée aux--poils et était récupéréepar raclage. Ce procédé est
rye_n{oryédéjà par tous les auteursde'(Imdat-anabîb
li{ntiquité. IBN AL-BAYrAR
(LECLERO, 1877-1883,n' 1999),la (no l 15, 1265),
AL-\ryAZIR AL-GHASSANI (no 178) ainsi que ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n' 504) mentionnentle cisteladanifèreet le ladanum
sousle nom de lâdnn.
hélianthème
TOXICITÉ
DISCTJSSION
les sourcesécritesarabes
CetteesSce n'estmentionnéeni par aucunde nosauteurs.
319
COMBRÉTACÉES
kinkéliba wai
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
myrobolan
320
hlîlaj â{ar (!) (litt.: myrobolanjaune) : c'est le fruit vert de T.
tornentosa(RENALJD& COLIN, 1934,n" 126).
hlîlaj ôswad, hlîIaj hindî (!) (litt.: myrobolannoit, myrobolanindien) :
C'est aujourdhui le fruit ffiûr, devenunoir, du T. tomenlosa(RENAUD
& COLIN, 1934,n" 126).
hlîlaj kôbulî, hlîlaj âtunar (!) (litt.: myrobolande Kaboul, myrobolan
rouge) : terme dont dérive le français "chébule". C'est le fruit du T.
clrcbula.
balîIaj (!) (litt.: myrobolanbelleric, dont le nom dérive de I'arabe): il
est fourni par T. bellerica.
hlîlaj ûnî (llresque) : aure nom du hlîlaj kâbulî.
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
32r
Euphorbiacéede I'Inde ' Phyllantus embellicaL' (= Emblica fficinalis
Gaert.) - les 4 autresmyrobolanssont fournis par des arbresdu genre
Terminalia.
coNvol,vul,AcÉns
Convolvulus arvensis L.
Convolvulusalthaeoides L.
Convolvulusfatrnensl,sKuntze
ConvolvulussiculusL.
liseron
USAGESTRADMONNELS
322
Cesplanæssontpânréesparle bétail.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le liseron est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 1297,zffi4),la',Urndat at-tnbîb(n" 1280),AL-WAZR AL-
GHASSANI(n" 173)et la Tuhfatal-ahbôb(n" 240)sousles nomsde
lablâbsafir, quryûla,tujra bârda. ABDEREZAQ(LECLERC,1874,
n" 505)donneles vernaculaireslablôbsaSr,quryûla,luwâya,tasûtlôt.
ddsîma(Satraraoccidental).
warnm,âS (berbèrede Tissint).
legbwîra ((Satraraoccidental)(litt. : la poussiéreuse).
l-henna(Satraraoccidental).
melliln, mellyah (Haouz,Satraraoccidental).
bûmlih (Tunisie,LE FLOC'H, 1983,n" 329).
Cetæes@ce,médiærranéenne,
est communeau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 157)sousle nom de ânfilîs.La'Umdatat-tabîb(n" 610)la cite
peut-être sous le nom de henna barrî. Les autres auteurs ne la
mentionnentpas.
1E0.Czscuta divers
CuscutaepithymumL.
CuscutaepilinumWeih.
323
Cuscutaaustalis R. Br.
gyno Vattl.
Cuscuta m,ono
Cwcuta sp.
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
La cuscuteest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 7@, 1095,1160,116l, 1940),La'Urndatat-tabîb(n" 1256),
AL-WAZR AL-GHASSANI(no 157),laTuhfat al-ahbâb(n" 32,226) et
ABDEREZAQGECLERC,1874,no 370,443)souslesnomsde ku\ût et
homnôd al-ôrnab. ItsN AL-BAYTAR donne aussiles vernaculaires
zufuû,h seba'al-kinôn, seba'al-h'rô, qarî'at al'kinân, !âmû,1al-kinân.
patatedouce
324
Cetæespècedesrégionstropicalesest aujourdhui cultivée au Maroc.
USAGES TRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
DTntroductionrécentedans les régionstempérées,la patatedoucen'est
pas mentionnéepar IBN AL-BAYTAR, la 'Umdat at-tabîb et AL-
IS/AZR AL-GHASSANI. La Tuhfatal-ahbôb(n" 339)et ABDEREZAQ
(no Æ) la mentionnentincidemment.
CORIARIACÉES
redoul, corroyère
325
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
Symptômesde l'intoxication
Les premierssignessurviennentll2 heureà I heureaprèsI'ingestion.
Les intoxicationslégèressemanifestentpar desEoublesdigestifs,un état
d'ébrtûÉ,et de I'omnibulation.
Dans les casplus graves,on observede la pâleur ; une sécheresse de la
bouche; desnausées,desvomissements et desdouleursd'estomac; des
et descéphalées; de la mydriasesuivie de myosis ; une abolition
' vertiges
de lisenbibilité (en particulier de la langue) ; de I'agitationmotrice. A
très fortes doses, s'ajoutent à ce tableau des contractions et des
convulsions épileptiformes ainsi que des troubles respiratoires.La
conscienceest conservée,mais il peut seproduireun comahypotonique.
La mort survientpar arrêtrespiratoireou cardiaque(CHARNOT, 1945 ;
KARIMINE, 1986; NAS LAFKIH, 1987).
DTSCTISSION
[æs sourcesécritesarabes
La corroyèren'est mentionnéepar aucunde nos auteuxs.C'est pourtant
une plante qui existe en Espagneet en Afrique du Nord. Son absence
dani ces faités vient peut-êfe de ce qu'elle n'avait pas d'indications
thérapeutiques,mais seulementdesusagestoxiquesou techniques.
326
CUCURBITACÉES
bryone dioiQue
'ineb ed-6b (poly.) (litt.: raisin de chacal): ce vernaculaires'applique
aussià Solanumnigrum et à d'autresSolanacées.
â$il n-wuchchen(berbère)(litt.: raisin de chacal).
luwwôya (poly.) (litt.: celle qui s'enroule).
fâSir,fâ{irâ (classique,RENAUD & COLIN, 1934,n' 328).
kerma l-bay!ô (litt.: vigne blanche) (ABDEREZAQ dans LECLERC,
1874,n" 254, 450,722).
lterbuna (MONTEIL, I 953).
qerî'a (Tunisie,BOUKEF, 1986; LE FLOC'H,1983; LECLERC, 1874,
n" 254).
USAGES TRADITIONNELS
TOXICITÉ
Symptômesde I'intoxication
Son ingestion provoque des diarrhées et coliques violentes avec
inflammation sévère des muqueuses gastro-intestinales,des
327
vomissements,des délires,des convulsions,de la stupeur.A dosesplus
élevées,surviennentdes troublesrespiratoires,un colna et la mort par
asphyxie.
Pù voie externe,la planteest aussitrès dangereuse. La poudrede racine
et le suc de la plantê sont très vésicants: ils provoquentsur la peaudes
rougeurs,des irritations, des vésiculeset des inflammationsgravesqui
peuventsuppurer.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
La b.yooe est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,-nol8g, 268,385, 555, 1591,1654,1906,1907,2257, 2286),la
'Umdatat-tabîb(n" 1190,1980),AL-TWAZRAL-GHASSANI(n' 88), la
'inebal-I.tayya,
Tahfatat-ahbôb(no 328),sousles nomsde knrma baydô,
fâSirô, bruwôniyâ,I.ûlekel-{a'ar, ûrjôlû,t fuzôr-e$ffin. ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 254, 450, 722) donneles vernaculaireskarma
bay&, fâSirô, fazôria{ôn,fenkân, sômarfiq,qarî'a, tôylû'lâ.
coloquinte
328
USAGES TRADMONNELS
EMPLOIS MÉDICINAUX
En médecinetraditionnelle,on utilise à la fois la pulp et les graines.
A Marrakechet à ouarzazate,la pulpe, rès amère,est utilisée comme
diulétiqug, -!-épileptique et antiblénorragique. C'est aussiun purgatif
violent dont les dangerssont connuset qui, pour cette raison, sont
utilisées avec précaution.La présencede graines augmenteencore
I'action drastique.Pour adoucir I'effet de la drogue,on lui ajoute de la
gommearabique.
A Salé et dans le Tafilalet, la pulpe est recommandéedans I'ascite,
lhydropysie, Ia goutte,les rhumatismeset les maladiesarticulaires.Pour
cela, on évide un fruit de sesgraineset d'unegrandepartie de la pulpe ;
on le remplit de lait ou d'eauadditionnéede miel ; on chauffe5 minùtes
I'ensemblesur des cendresou on laissemacérerune nuit ; au matinoon
boit le liquide contenudansle fruit. ContreI'arthrose,on appliqueaussi
descataplasmesde coloquinte.
Dans le Dra, la pulpe de la coloquinte,associéeà des grainesd'Anvillea
radiata et à des grainesde nigelle,sert à confectionneidessuppositoires
confre les maladiesvénériennes.Les grainessont employéei comme
antidiabétique, anthelmintique, anti-asthmatique,aphrodisiaqueet
purgatif (4 grainesmaximum).
Partout au Maroc, en usage externe, on utilise la coloquinte, en
cataplasmes,confre les morsuresvenimeuses: poru cela, on coupe un
fruit en deux et on appliqueune moitié à I'endroit voulu, après favoir
chauffé au feu. La décoctionde la racine ou de la graine,à faible dose,
mélangéeà de I'ail, est administréepar voie internecommeantivenin.
329
D'après LE FLOC'H (1983), les Sahariensfabriquent une pâte anti-
galeuseen triturant des graines de coloquinte et du Zygophyllurn
gaetulumavecdesdatæsdénoyautées.
EMPLOIS ALIMENTAIRES
Au Satrar4la coloquinteexiste à l'état spontanésousforme de variétés
douceset de variétésamères.Au Satraraet dansle Sahel,les graines(des
variétésdouces,surtout)sont utiliséesdansI'alimentation*.Les graines
sont d'abordcuitesdansI'eautrèslongteffips,puis on écumeet on change
cette eau plusieurs fois de manièreà enlever I'amertume.A ce stade,on
procèdeparfois à une tonéfaction. Les graines,séchéesau soleil, sont
pilées pour produire une farine qui sert à préparerdes bouillies ou des
galettes.Ces grainesainsi preparéesportent,au Saharaalgérien,le nom
de tabarlu.
AUTRES USAGFS
I-es grainespulvériséessontutilisées,au Maroc,pour préserverles laines
et les tentesde I'attaquedesmiæs.
On les emploieaussi,chezles Imesfiwan,dansles silostaditionnels pour
préserverle blé descharançons(LAOUST, 1936).
TOXICITÉ
Syrnptômes dc I'intoxication
Le tableau clinique est le suivant : douleurs gasEo-intestinalesavec
diarrhéesaqueuses,parfois sanguinolentes; vomissements; rétention
d'urine ; crampes.A dosesplus élevées,s'ajoutentdu délire, de la
faiblesse, de I'hypothermie, un ralentissementdu pouls, parfois une
congestioncérébralesuiviede collapsuset de mort (CHARNOT, 1945).
DISCI.JSSION
Iæs sourcesécritesarabes
La coloquinteest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 293, 648,714,l3l7 bis, 1584,1741,1884,2054,2121,2249),
la'(Jmd,tt at-tabîb (no 609), AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 122) et la
330
'alqarn,
Tuhfat al-ahbôb(n' 177)sousles nornsde lrudia,fuond.ol,
marrârat es-shrâ, qiLûâ'an-na'ârn;bo{bo! (pourla feuille); kebest
(pourta pulpe); habad(pou les graines).ABDEREZAQ(LECLERC,
'alqam,
1874,no 3ll, 632, 688) donneles vernaculaires funfuL,
rnarrôrat es-yltrâ, çîç.
pastèque,melon d'eau
La pasêqueestlargementcultivéeau Maroc.
USAGES TRADITIONNELS
EMPLOIS MÉDICINAUX
Partout au Maroco la pulpe de pastèque est considérée comme
rafraîchissante,diurétiqueet purgativeet les grainespassentpour avoir
despropriétésvermifuges.
EMPLOIS ALIMENTAIRES
La pastèqueest un fruit nès consomméau Maroc.
A Marrakech,les grainesde pasêque,commeles grainesde melon, sont
pilées dansun mortier avec de I'eauet un peu d'eaude fleur d'oranger:
et de goût agféable.
ôn obtientune boissonlaiteuse,rafraîchissante
Avec l'écorce de pastèque,les Juifs marocainsd'El Jadidafaisaientune
confiture.
D'après QUEDENFELT (Rev. Bot. appl. no 133-134,1932, p. 790),
danscertainesrégionsdu Maroc, les berbèresfabriquentavecla pastèque
cultivéeune boissonfermentée.Pour cela,ils entaillentdansl'écorceune
ouverture canêe ; retirent un peu de pulpe pour faire de la place,
introduisentquelquesgouttesde miel ; puis rebouchentI'ouvernre. Iæ
33r
fruit est alorsenfoui dansun tas d'orgeoù il se réchauffe; au bout de 45
jours, la fermentation a détruit la pulpe et on peut retirer un liquide
éniwant.
La pastèquesauvagepossèdeunepulpe roseou blanche,amèreou douce,
et âes giaines noires. Les variétésamèressont considéréescomme
toxiqueJmais leurs grainessont néanmoinsconsommées aprèsgrillage,
rtansles régionssud-satrariennes*.
De plus, aaos bien des régionsdésertiques(Mauritanie,Sahel,etc.), la
p*faqu" sauvageest la sàuleressourceen eau pour les hommeset les
animaux.
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
L" pattèqte est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR, (LECLERC, 1877-
1883,no 304), la'Umdat at-tabîb (no 609, 814), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 51, 93) et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n' 171)
sousles noms de bitû! hindî et duIIâ'. ABDEREZAQ donne aussi les
vernaculaircsbitû! âldar, biry.ûbsindî,bitfbfalesûnî.LaTuhfat al-
ahbôbne la mentionnepas.
melon
betûbQ).
Iernnûn(!) (Souss,Marrakech).
ôgan,wagan(Souss,LAOUST,1936): pourunevariétéde melonvert.
tirtnto (!I (Uanakech, Rabat"Fès) : pour une variétéde Marrakechtrès
parfumée.
geryûmQbala BERTRAND, 1991): pour une variétéde melon vert.
UsAGESTRADITIONNELS
332
A Salé,les grainesde melon (zerri'at lennûn) sontutilisées,en décoction
ou en poudre, contre les douleursinæstinaleset contre I'asthme.
A Marrakech,les grainesde melon sontpiléesdansde I'eaupuis filrées
sur une mousseline: on obtient une solution laiteusequ'on additionne
d'un peu d'eaude fleur d'orangerpour faire uneboissonrafraîchissante.
Dans le Souss,la racine, en décoctionconcenEée, est utilisée comme
émétique.
Le melon est un fruit d'été très prisé au Maroc. Sa pulpe est considérée
commelégèrementlaxative.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le melon est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 303,3M,780,2175),la'Umdatat-tabîb(n" 198)et AL-WAZR AL-
GHASSANI (no 5l) sousle nom de bitûlet milyû.n ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874, n" 172) donne le vernaculairebilûb âçfar. De nlus
ABDEREZAQ rapporte d'aprèsun hadith que la consommationdu
melon étlut conseilléepar le ProphèteMuhammadcomme bénéfique
pour I'organismehumain.LaTuhfat al-ahbâbnele mentionnepas.
concombre
concombreserpentin
U y â , ( ! ) ( m o t d ' o r i g i n ep e r s a n e ) : p o u r l e c o n c o m b r e ; m ê m e
vernaculaireen Algérie et en Tunisie.
'
feggûs, feqqûs (!) (Rabat,Casablanca): pour le concombreserpentin
(C. flexuosus L.).
qi@' (liwesque) : le concombreest cité dansLe Coran sousle nom de
qiLtô' (S. 2, v. 58).
USAGES TRADMONNELS
333
Ce sont deslégumestrèsappréciésen salades,avecune vinaigrette,mais
le concombre ordinaire est réputé indigeste ; son péricarpe doit être
épluchéalors que le concombreserpentinest généralementmangéavec sa
peau.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le concombreest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
'Urndnt at-tabîb(n" 784, 1971,
1883,no 508,835, 1690,1739,1743),la
2037)et AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 339), sousles noms de ltiyâr,
qi@', faqqûs,qalad, et par ABDEREZAQGECLERC, 1874,n" 741)
sous les noms de liyôr, qiLtâ' , faqqû,s. La Tuhfat al-ahbâb ne le
mentionnepas.
Il est possibleque le qi@', décrit par tous les auteurscommeplus doux
et plus digeste,soit le concombreserpentin(C.flexuosrrs).
potiron
USAGFSWS
334
DISCI.JSSION
I-es sourcesécritesarabes
I-e potiron n'estpas mentionnépar IBN AL-BAYTAR et la'Umdat at'
mblb, car il est originaire d'Amériqueet ne fut infoduit dansI'Ancien
Monde qu'aprèsla découvertede celle-ci.AL-\ryAZR AL-GHASSANI,
la Tuhfai al-ahbâb et ABDEREZAQ, ne mentionnentpas davantagele
potiron, bien qu'à leur époqueil commençaità êfreconnu.
courge,courgette,cinouille; giraumon
335
USAGESTRADMONNELS
DISCt.]SSION
Les sourcesécritesarabes
La cirouille n'estpasmentionnépar IBN AL-BAYTAR et la'Umdat at-
tabîb car elle a êtê infoduite bien aprèsd'Amérique.Par contre, IBN
AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 851,1752),la'U mdatat-tabîb
(n" 799, 2083),AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 88) et la Tuhfat aI-
ahbôb (n" I 16, 347)décriventles différentesvariétésde courgessousles
nonxi de qar'a, dubbâetyaqûn.. ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 242)ne distinguepas sffcialementla citrouille dansson article sur les
courgesqu'il appelleqar'a tawîla,yaqfn eTdubbâ.
Il est waisemblableque desespècesdu genrel-agenaria uent aussiété
assimiléesau( courgespar nosauteurs.
LECLERC a identifié fautivementcertainesespècesde courgesdécrites
par IBN AL-BAYTAR à la cirouille.
* C. moschnaa
Duch.est ûès cultivéedansle SuddelEurope (PERROT,1943-l9M).
concombred'âne,momordiqueélatère
(Maroc,
feggûs leltnîr, feqqûs lelvnîr (!) (litt.: concombred'ânes)
Algérie) (Tunisie,BOUKEF, 1986).
336
âfgû,sbûÈyûl(!) (berbère,Maroc) (Kabylie,LECLERC,1874,n" 738) (
litt.: concombred'ânes)
qiLtô' el-limâr (classique,vocabulairedes herboristes)(litt.: concombre
d'âne).
USAGES TRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCUSSION
I-es sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,no 1740),la'Urndatat-tabîb
(n" 2039) et AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 251) mentionnent
longuementcetteespècesousle nom de qi@' el-himâr. ABDEREZAQ
337
(LECLERC,1874,no 109, 110,738)reprendpratiquement le contenude
I'article d'IBN AL-BAYTAR et appellecetteespèceqi@' el-himâr et
faqqûsel-hirnâr.LaTuhfatal-ahbâbne le mentionnepas.
A la suite des Grecs,les médecinsarabespréparaientautrefoisun suc
desséchéde fruit qui portait le nom d'elatériumL'elaterium est
mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, n" 202) et
par ABDEREZAQ (LECLERC,1874,no 109, 110) sousles noms de
ilatiryû,n et ûfadiyô. Les médecinsarabesrécoltaientle fruit à la fin de
l'étê, puis I'ouvraient et le suspendaientdansun linge. Le liquide qui
s'écoulaitétait desséchê dansun plat de terrecuite placésur des cendres
puis conservéhermétiquement.
courgettede salé
USAGESTRADMONNELS
338
A Salé,les grainesséchées
de cettecourgesontindiquéesdansI'asthmeet
les maladiespulmonaires,à raison d'unecuilleréeà café de poudrele
matin.Elles sontégalementutiliséescommeanthelmintique.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR,la 'Umdatat-tabîb,AL-WAZIR AL-GHASSANI et
la Tuhfat al-ahbâb, dansson article sur les courges(voir à Cucurbita
pepo,n' 189)ne distinguepasspécialement I'espèce
lagenaria siceraria.
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, n" 242), pil conrre,la mentionne
distinctementcommeconnueau Maroc sousle nom de qar'a slôwiya.
CUPRESSACÉES
cyprès de Lambert
cyprèstoujours-vert
cyprèsde l'Atlas
sarw(!).
sarwal (!) (Maroc) (Algérie, LECLERC, 1874, no 198) (Tunisie,
BOLJKEF,1986).
ôzel (t1ryallée de I'OuedNfis) : pour C. atlantica.
bestôn (Beni Touzine)..
USAGESTRADMONNELS
339
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le cyprèstoujoursvert, originairede Perse,est mentionnépar IBN AL-
BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no 1168,1291,1416),la'Umdatat-
tabîb (n' 2255),AL-WAZIR AL-GHASSANI(no 3ll), la Tuhfat al-
ahbâb(n' 381)et ABDEREZAQ(LECLERC,1874, no 198,817)sousle
nom de sarûet sarwal.
genévrieroxycèdre,cadier
se rencontrepartout au
Le genevrieroxycèdre,espèceméditerranéenne,
Maroc, dansles régionsmontagneuses.
340
(voir Fig. 2)
larre
-/
btcheBesde bois
buttagefai! avec un
mortier de tene
Fig. 2
t/l
'!
./
"/
assielteméallique
passrgelaisé enre
dallesde piene inclinées 2 pierresplates
(voir fig. 3)
btchesde bois
tôle
Fig. 3
four maçonné
collecte
tonneau
talusde æne
dallageiricliné
en pentelégère 341
Le four estconstruiten piere maçonnée, sur un dallageincliné enpentelégère,avecune
grandeouverturepar le haut pour le chargement du bois et de petiæsaérationssur les
côtés pour un tirage réduit du feu. Après le chargementdes btches* de genevrier
oxycèdre,on allume le feu à I'intérieurdu four et on le ferme hermétiquementavecdes
tôleset de la terre.Le goudrons'écoulepar le tuyaucollecteurau fur et à mesurede la
combustionqui dure plusieursjours. Dansle four, à la fin de I'opération,il resteun
charbon(fâber) de premièrequalité.
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le genevrier oxycèdre est mentionné par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883,no l3l7) contmeunepetite variétéde Sarbîn(la
variété de grandetaille étantle cèdre).
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 228) et ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n" 16, 328) le décritsousle nomde lâkl@.
'ar'ar)et laTuhfatal-ahbâb(n" 352,
La'Umdat at-tabîb(n" l@6; sous
458) le mentionnentaussi.
* En France,dansle Var et le Gard,où on fabriqueencoreun peu d'huile de cade,le
bois, laisséen tene plusieursannéesaprèsI'abattage,est décortiqué(car.onconsidère
que c'estle coeurdu bois qui produitle plus de goudron)et parfoisréduit en copeau(
avantdistillation.
342
* * Le goudron destinéà I'asepsiede I'eau était
autrefoisconservédans des fioles
spécialesen poterie,fabriquéespar les artisansde Fèset dénommées barbusâ(BEL,
1918).
genévrierde Phénicie
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
C'est peut-êtrele genévrierde Phéniciequi est mentionnêpar IBN AL-
BAYTAR sous le nom de 'ar'ar (LECLERC, 1877-1883,no 1528).
Même hypothèseconcernantABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 328)
qui mentionne2 variétÉsde 'ar'ar dont I'unepourrait être le genévrier
de Phénicie. Les autres auteursont du aussiassimiler cette espèceau
'ar'ar.
genévrierthurifère
343
âwal, tawalt(!).
tawayt(!) (AguelmaneSidi Ali, Bou Iblane).
'adruman(Suddu Maroc,EMBERGER,1938).
'ar'ar: par confusionavecJuniperusphoeniceaetTetraclinisarticulata.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
On peut penser,cetteespèceexistantbien en Espagneet en Méditerranée,
que le genévrier thurifère a' étê considérépar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no 7) etla'Umdat at-tabîb(no 18, l64q comme
une espèced'ôbhal (sabine,Juniperussabina L.). Même commentaire
pour ABDEREZAQ (LECLERC, t874, no 16), AL-Iù/AZIR AL-
GHASSANI(n" 15)etlaTuhfatal-ahbâb(n'26).
344
196. Tetraclinis articulata Masters
thuya de Berbérie
'ar'ar (!) : ce
vernaculaires'emploieégalementpour le genévrierde
Phénicie.
âzuka(!) (berbère).
îmijjed (Haha).
tffiza n-âzuka (!) : pour la résine de thuya appeléeencoregomme
sandaraque.
sanfurûs (poly.) : pour la gommesandaraque. ce nom (sousles formes
sandarûset msandarusî)désignechezles fuabes de Zannbar la résine
9op4-et les goussesdescopaliers(genresTrachylobiurnet Copaifura)de
la côte orientalede I'Afrique (PERRor, 1943-1944).e tbriline, ce
terme désignait le réalgar (voir article n" 538). Il fut étendu à ces
résines,par les auteursarabes,peut-êtreen raisond'une vagueanalogie
de couleur. Au Pakistan,sndarûs désignebien aujourdhui la gomme
cgna_lde Trachylobiurn (HAKIM MOHAMED SAID, p. 202, nore
n" 127).
USAGESTRADMONNELS
EMPLOISMÉDICINAUX
La drogueest faite d'un mélangede feuilleset de cônesfructifères.
Partout au Maroc, la macérationdu mélangedans du petit lait est
administréecomme émétiquedans diversesépisodesd'inioxication et
pour traiter les fortes dianhées.
A Marrakech,Agadir, Essaouira,Beni-Mellal, Salé et Casablanca,ce
mélange,_ pulvériséet humectéd'eaupour former une pâte, est appliqué
en cataplasmessur les tempescontre les vertiges,les céphaléès,les
insolationset les fièwes de I'enfant.
A Marrakechet à Casablanca,lapoudrede feuillesest utilisée,en usage
externe, sur les blessureset sur la plaie ombilicale du nouveauné,
commecicatrisant.
En fumigations,le thuyaestemployépour lever les mauvaissorts.
A Marrakechet à Essaouira,larésineestutiliséepour colmaterles dents
cariéesou perforées.Un morceause sandaraque humectéd'eaude rose
est passésur les paupières,contreI'inflammationdesyeux. Elle est aussi
345
utilisée, seule ou associéeà de la corne de mouflon, en fumigations
contreles sortilègeset pour activerles accouchements.
Quant au goudronde thuya, appelêgetrânel-galîlou qelrân el-Salî!
((litt.: goudronépais),plus épaisque le goudronde cèdreet I'huile de
cade,et aussiplus acide,il estemployé,en plaine,aux mêmesusagesque
cesderniersmaisil est moinsestimé.
Sa fabrication se fait selonles mêmesprocédésque pour I'huile de cade
(voir à Juniperus oxycedrus,no 193), dans la région d'Essaouira,le
Khorifla (régionde Rabat)et le Zemmour.
EMPLOISTECHMQUES
Feuilles,cônesfmctifèreset rameauxsontutiliséspour tannerles pearx,
dansla région d'Essaouira.
Les loupesde bois qui seformentau niveaudu collet de I'arbresont très
recherchéesen ébénisterie(artisanatd'Essaouira,de Marrakech et de
Rabat) pour fabriquer des tables, des coffrets et divers objets de
décoration,souventincrustésde bois jaune de citronnier,de nacreet de
bois de racinede taddût (Acacia gummiftra Willd. dont le bois brun
noircit quandil est huilé). Ces loupesde thuya sont des excroissances
volumineusesqui donnentdes surfacesveinéeset chatoyantesd'un très
bel aspect,une fois polieset huilées.Les loupesprovenantdesthuyasde
la région de Rabat, de qualité inférieure, sont appeléesgayza
(vocabulaireprofessionneldesartisans).
Elles furent l'objet d'un commerceprospèredans I'Antiquité : les
marchandsromainsde thuya - negotiantescitriarii - firent des ravages
dansles forêts du Maroc et de I'Algérie (Ouarsenis),
pour extrairedu sol
ces loupes tès recherchéespar les ébénistesde Rome (CARCOPINO,
1943).
Les luthiers se serventde bois de thuya pour fabriquer "la table" des
luths.
Le thuya de Berbériefournit un bon charbonde bois.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le thuya de Berbérieest sansdoute,dansI'esprit d'IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no 1528)de la 'Umdntat-tabîb(n' 1646),I'une
des variétés de 'ar'ar (terme qui regroupe aussi le genévrier de
Phénicie).
QuantàlaTuhfat al-ahbôb(n" 26) et ABDEREZAQ,il mentionnentaussi
le thuyade Berbériesousle nom de'ar'ar (LECLERC,1874,n" 654).
La sandarûs.estnpar contre,traitée distinctement(IBN AL-BAYTAR,
op. cit., n" 1238; AL-WAZR AL-GHASSANI,n" 305 ; ABDERE4AQ,
op. cit. n" 821) : il s'agitbiende la gomme-copal.
346
CYNOMORIACÉES
champignonde Malte
USAGESTRADITIONNELS
347
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n' 1460),la',Umdatat-tabîb(no 370, 879), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 136)et laTuhfat al-ahbôb(n' 199)qui consacrentune
rubrique spéciale aux grôf,1$luriel de an$!) terme qui regroupe
certainementles végétauxparasitesde cette forme (Cynomorium,
Orobancheet Phelipoea).Même commentairepour ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874, n" 407) qui inclut aussi dans cette catégorieles
CytinushypocistisL.
CyPÉRACÉBS
DISCTISSION
Les sourcesécritesarabes
l-es Cyperrs africainsne sont pas mentionnéspar IBN AL-BAYTAR et
ABDEREZAQ.
349
* En dehorsdes rhizomesde Cyffracées,il n'y a guèreque les grainesde diverses
esScesdu genreNymphaea,qui sontrécoltée_s surlgs_ du Niger et qui pourraient
bgr_ggs
correspondreà la descriptionrapportéepar GALJDIO.Mais cesgrainessont appelées
ndcîrîpu les Mauresdu Saharaoccidentalet sontutiliséescommeproduitalimentaireet
noncommearomate.
souchetcomestible,amandede terre
USAGESTRADMONNELS
Le souchetcomestiblepassaitautrefoispour un puissantspennatogène,
aphrodisiaqueet galactogène et était seryi,en raisonde tout cela, cornme
un metsde luxe, à la tabledesgrandsseigneurset descofirmerçants aisés.
Il est toujours prescrit dans les mêmes indications,partout dans les
grandesvilles.
DISCT.JSSION
350
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, 559,560, I120),la 'Umdat
at+abîb (no 485, 2316),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n' l2T), la Tuhfat
al-ahbâb (no 189) et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 319)
mentionnentle souchetcomestiblesousles nomsde habb az-zalamet
'Umdatat-tabîb,
habb al-'azî2.IBN AL-BAYTAR et la reprenantIbn
Al-Wafed, disent à propos de cette drogue : Elle vient du pays des
Berbèreset on I'appellecheznousfefel es-sûdân(poivre des Nègres)
mais le poivre des Nègres est autre chose".Au temps d'IBN AL-
BAYTAR, on considérait(et c'étaiteffectivementle casjusqu'à l'époque
des Almoravides) que les Berbèresoccupaientaussi I'autre rive du
Saharqet en particulierle Niger, le Soudanet le Sénégal.
IBN AL-BAYTAR nous apprendqu'il pousseen Afrique, en Egypte et
en Ifriqiya (Tunisie). Le souchetcomestible,qui connut autrefoisun
grand prestige comme aliment de luxe et comme médicament,était
effectivementimportédu Soudanoù les caravanes allaientle chercher.
souchetlong
tarra, taÊa(!).
as-sa'd (Maroc) (Tunisie,BOUKEF, 1986): c'est surtoutle nom des
souchetsà nrbercules.
as-su'dâ al-mu(fara : "parcequ'elle ressembleà une tresset ....].
Abondantesur les bergesde I'OuedAl Jawahi,à Fès, [....] elle est Eès
parfrmée (AL WAZIR AL GHASSANI, n" 287).
351
rampant,robuste,portantdes noeudsmaisjamais renflésen tubercules,
odorant,brun foncé.
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no I186),la'Umdatat-tabîb
(n" 2316) et AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 287) mentionnentle
souchetlong lorsqu'ils traitent du su'd (termequi comprendaussi le
souchetrond). ABDEREZAQ (LECLERC,1874,no 811) le mentionne,
lui aussi,dansla mêmerubrique,maisil est plus préciscar il décrit cette
espècecomme "aquatique"et "pouvantremplacerle papynrs".Nous
pensonsqu'il faut comprendrepar là que c'est une espècedes lieux
humideset qu'elle a un peu I'aspectdu papyrus,descriptionqui rappelle
plus C. longusqueC. rotondus.LaTuhfatal-ahbâbne le mentionnepas.
souchetrond
USAGESTRADITIONNELS
352
Partoutau Maroc, les tuberculessont utilisés,mêlésau mets,comme on
le fait aussiavec les rhizomesde I'iris, pour leur pouvoir analeptiqueet
sont indiqués aux chétifs et aux femmes qui veulent prendie de
I'embonpoint. On les mangeaussipour améliorerla mémoire et les
capacitésintellectuellesdesétudiants.
Pilé et mélangéà un décoctéde mamrbe,le souchetrond est appliquésur
la tête,dansles soinsde la chevelure.
DISCUSSION
Ires sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR,Ia'Umdat at-tabîber AL-\ilAZR AL-GHASSANIet
ABDEREZAQ mentionnentle souchetrond lorsqu'il traite du su'd
(terme qui comprendaussi le souchetlong) (voir article précédent,
no 200).
IBN CHAQRTIN (p. 41), dansson traite de diététique,dit qu'il améliore
la mémoireet I'intelligence.
Le habb es-sumna(litt.: graine de I'embonpoint)dont DAOUD AL-
ANTAKI fait " une petite variétéde Inbb ez-zalam"(C. esculentus)est
très waisemblablementle C. rotondus.Ce vernaculaire(habb es-sumna)
est cité aussipar IBN AL-BAYTAR (op.cit., no 561).
scirpe
Ces2 espèces,subcosmopolites,
sontcommunesau Maroc,dansles oueds
et les mares.
USAGESTRADITIONNELS
353
Dans le Gharb,le bas de la tige, contuséentre 2 pienes,sert à faire des
émollientsauxvaches.
cataplasmes
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Nous pensonsqu'IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,no 29,65,
1229)et ABDERFZAQ(LECLERC,1874,no 85), cornmetous les autres
auteurs, et comme le font aujourd'hui encore les populations du
Maghreb,ont assimiléles scirpes,les joncs et les Ampelodesrnaà une
mêmefamille de végétauxraités danslesrubriquessmâret asel.
ÉpsÉoRAcÉns
I-a'Ienda( !) (Sahara,Tafilalet).
SVdîda (Bin El Ouidane)(litt.: la vigoureuse): pour Ephedra sp. ; ce
vernaculaires'appliqueaussià d'autresplantesà rameauxdurset dressés
desgenreGenistaet Cytisus.
zazâ(Moyen-Atlas,BERTRAND, I 991).
talggût n-ûdaden(fu't Seghrouchen,BERTRAND, l99l).
354
USAGESTRADMONNELS
Cesespècessontpeupânuéespar lestroupeaux.
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
L'éphédra est une drogue anciennede la médecinechinoise. Il est
mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,n" 1063)
sousle nom de ârtô (le mêmenom s'emploieaujourd'huiau Saharapour
Calligonum cornosurnL'hérit ; n'y aurait-il pas là une identifïcation
fautive de LECLERC ?) mais n'estpascitéepar nos autresauteurs.
ÉrucncÉns
arbousier
3s5
qâtil âbîhi (livresque)(litt.: meurrier de sonpère; "parceque ses fruits
ne se dessèchent qu'aprèsqu'unenouvellepoussesoit sortie de terre"
IBN AL-BAYTAR dansLECLERC, 1877-1883,n" 1729).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
[.es sourcesécritesarabes
L'arbousierest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 246,519,1552,1729,1807),la'Umdat at'tabîb(n" 424), AL'
WAZR AL-GHASSANI(no74),laTuhfatal-ahbôb(n" 97,336) sousles
'asîr ed-dobb, qatlab.
noms de matû,niya, boij, iînâ, qôtil âbîhi,
ABDEREZAQ le mentionneaussi(LECLERC, 1874,n' 515) sousles
mêmesnomset sousle nom sasnu,connuau Marocet en Algérie.
La'(Jmdat at-tabîb dit que les fruits serventà faire du vinaigre dansla
région de Séville.
bruyère et callune
Erica multifloraL"
Erica cinereaL.
Ertca scopariaL.
Erica arboreaL.
Callunavulgaris (L.) Hull.
Slenj (!) (Jbala) : pour la bruyère arborescente(8. arborea) et E.
multiflora. Même vernaculaireen Tunisie pour cette dernière espèce
(BOUKEF, 1986).
f;nrraqa (RiO, I.terrag(Ouezzane): pour la bruyère arborescente(E.
arborea).
ltellôla (poly.) : pour la bruyèreà balais(8. scoparia).
356
bû-heddôd (Tunisie,Algérie,LE FLoc'H, 1983,n" 314) : peur-être
parceque la bruyèreservaitautrefoisà fabriquerle charbonde bois des
forgerons('Umdatat-tabîb,n" 737).
nûwarat fumôl (vocabulairedes grossistesen plantes médicinales
d'Agadir) (ujt,, la fleur du Nord) : pour les bruyèresà fleurs rougeset
la callune(Callunavulgaris(L.) Hull.).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Les bruyères sont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, n" 814)et la'umdat at+abîb(n'737) sousle nom de fulenj.
Les autresauteursne les mentionnepas.
EUPHORBIACÉES
357
USAGESTRADMONNELS
Cesespècesne sontpaspânrées.
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 432,1381)sousle nom de lobeyrô et tunawimet parla 'Umdat
at-tabîb (n" 313).Les autresauteursne la mentionnentpas.
358
I.abb el-leflba (MONTEIL, 1953)(litt.: grainede bois) : pour Croton
IobatusL. Ce vernaculairerappellele nom deshuilesde diversesespèces
asiatiquesdu genreAleurites (Euphorbiacées) qui sont appeléesdansle
commerce"huile de bois de Chine".
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCIJSSION
Les sourcesécrites
Le crotonest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 886),la'Umdat at-tabîb(n" 722,829)etlaTuhfat al-ahbâb(n" 122)
sousle nom de dend et ltirwa' sînî. ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n' 359) ciæ les vernaculaircsInbb al-mulûket mâhûdânamus I'absence
des autressynonymesarabesdu croton laissepenserqu'il traite plutôt,
sousces noms, de l'épurge.AL-WAZR AL-GHASSANI ne mentionne
pascetteesSce.
359
cancersdansles Cararbesoù les populationsconsommentles feuilles de
CrotonflavensL. (DELAVEAU, 1974; PARIS& MOYSE, 1976-1981).
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
La toxicité de la plante,en
La planteest très pâturéepar les dromadaires.
elle-même est très controversée.D'après les chameliers, elle est
innofensive mais le lichen gris-vert qui la recouvre (tamkîlt, dont
lTdentitébotaniqueestmal connue),absorMen grandequantitéen même
temps que la plante, empêcheraitles dromadairesde voir la nuit
(MONTEIL, 1953).
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Sousle nom de laban es-sûdônet de arend*,IBN AL-BAYTAR cite une
plante à latex du Soudan(LECLERC, 1877-1883,no 1673)qui pourrait
être notre espèce,car celle-ci est effectivementabondantedansla région
de Tanrbouctou.Un doute subsistecependantcar il la décrit comme
épineuseet portant de larges feuilles commele chardon-marien ce qui
n'estpasle casde E. balsamtfera.Cetædescriptionn'estpasde première
main, mais a étê reprised'EL-GHAFIQI. En réalité IBN AL-BAYTAR
ne I'a pas vu lui-même.Un peu plus loin (op. cit., no 2010),il en fait
l'équivalent de I'euphorberésinifère,d'où une certaine confusion. Le
Iaban es-sûdônpeut aussibien êfreune aufie Euphorbiacée (peut-êfreun
croton aux feuilles barioléescommele chardon-marie)ou une Moracée
ou un Calotropisou uneauEeplanteà latex,sahelienne ou ropicale.
360
La'Umdat at+abîb (n'1914) la cite peut-êtremaiselle fait de l'arend le
vitex agnus-castusL. (op. cit. no 53, 1955).Les autresauteursne
mentionnentpasE. balsamtfera.
USAGFS TRADMONNELS
Au Satraraoccidental,cettevariétéd'euphorbeentredansla composition
d'onguents vétérinaires antigaleux, en association souvent avec
Coloqnthis vulgaris, Cleomearabica, Heliotropiurnundulaturn:le tout
est hachéou bouilli dansde I'eaupour obtenirun décoctépuis mélangéà
de la graissefonduede dromadaire.
DISCI.]SSION
Les sourcesécritesarabes
36r
Voir la variéte précédente(no 208) à laquelle,elle a waisemblablement
étéassimilée.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
On peut supposerque cetteespècea êtéenglobéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1884,no 399, 1673,2302)sousles termesde tôkawt,
farbyûn, luban ma$ribî qu'il utilise pour décrireplusieurseuphorbes
cactiformesdu Maroc (E echinus,E. beaumeriana,E. resinifura). l-e
mot yatîl' qu'il utilise aussi s'appliquechez les Arabes à différentes
plantesà latex (Euphorbia, Calotopis, etc) et correspondun peu au
vernaculairenord-africun umrn-lbeyna.ABDEREZ Q mentionneaussi
les es@cescactifonnesmarocainesdansles rubriquesfarbyûn et tôkawt
(LECLERC, 1874,n" 698, 885). Les autresauteursont certainement
assimilécetteespèceà E. resinifera.
euphorbecactoide
362
d'une ressemblance d'aspecr(NÉGRE, 196l ; eUEZEL & SANTA,
1962-1963).
tikiwt, tikiût (!) (berbère)(poly.) : ce vernaculaires'appliqueaussià E.
resiniftra Berg. D'aprèsMONTEIL (1953),au Saharaoccidental,ce
terme s'appliqueraitsurtoutaux petitesfleursrougesd'8. echinus.
zaqqûm, zaggûm, zakkûrn(poly.) : ces vernaculairesdésignentE.
echinus, E. beaumierana et E. resinifura. En Arabie et au Sahara
occidental,c'estaussile nom de Balanitesaegyptiaca.Toutescesplantes
sont épineuseset proverbialespour leur amernrmed'où peut-êtrele fait
qu'elles partagent le même vernaculaire(Sur la discussion du
vernaculairezeqqûm, voir aussiBalanites aegyptiaca,îo 480) Le
vernaculairc zaqqûmestcité dansLe Coran(S. 37, v.62; S.44, v.43;
S. 56,v.52).
jjebbô! (MONTEIL, 1953): pour la plantedesséchée.
âmkuk(Souss)(LAOUST, l92l).
lajarat al-ferbyû,n: ve vernaculaire'apptque aussià E. beaumieranaet E.
resinifera.
USAGESTRADMONNELS
363
D'aprèsMONTEIL (1953),la plantedesséchée
(ijebbôùestutiliséepour
fumiger les.dromadaires
malades.
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Même commentaireque portEuphorbia beaumeriana(voir cet article,
no210).
Espèced'Europecentraleet du Bassinmédiærranéen.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
364
On peut considérerque cette espècea êtê,assimiléepar IBN AL-
BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no 234,2296)à Euphorbiapeplus,
sousle nom de bâblu,t(du grec peplos).La 'Umdat at-tabîb (no 2677),
AL-W AZIR AL-GHASSANI (n" lM) etla Tuhfatal-ahbâb(no 164)I'ont
certainementassimiléaux yaitu'at (plantesà latex). ABDEREZAQ ne
mentionnepascetteespèce.
communedansle Saharamarocain.
Es@cesaharo-sindienne,
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
[,es sourcesécritesarabes
Nos auteursI'ont peut-êtreassimiléavxyattu'at.
* Au Fezzan,les nomadesconsommentla partie souterrainede cette plante (LE
FLOC'H, 1983,no 237).
36s
214. Euphorbia helioscopa L.
euphorberéveil-matin
Cetteespèceestcosmopoliæ.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'euphorbe réveil-matin est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no 1056,2302)etla'Umdat at-tabîb(no 1011)
sousle nom de raqîb e$-kms. Les auEesauteursI'ont probablement
assimiléauxyattabr. ABDEREZAQne la mentionnepas.
épurge
366
mâhûdôna(!) (classique): les herboristes
utilisentparfois ce terme,de
manièreerronée,pour désignerles grainesde croton.
Cetteespèceestcosmopolite.
USAGES TRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
L'épurgeest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, lï77-lgg3,
n" 2056),la'umdat at-tabîb(no 1341)et parABDEREZAe (LECLERC,
1874,no 359, 412, 583)sousle nom de rnâhûbdônaet Inbb el-mulûk.
Les autresauteursne la citent pas.
Symptômesde l'intoxication
Apparaissentd'abordune sensationde brûlureà la boucheet à I'estomac,
de I'hypothermie,des vomissements,des coliquesdouloureusesavec
diarrhées,des sueursfroides, des vertiges,une mydriase,une chute de
pouls. Puis on observedu délire, des troublesnerveux,des convulsions
abdominales,de I'hémanrie, des sensations de chaleurgénéraliséesavec
ffanspirationabondante.
Des casdTntoxicationsmortellesont été signalés.
(GARNIER & al., 1961,CHARNOT,1945).
367
Inlîba (El Jadida).
rnmû-lbînc(poly.).
et de I'Afrique du Nord.
Espècede I'Europeméditerranéenne
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Probablementassimileepæ tousnosauteursà I'unedesespècesvoisines.
euphorbearborescente
I-fernân(!) (Tekna).
âfdîr (Maure, MONTEIL, 1953) (!) : à signaler,du point de vue
linguistique, la permutationdes vernaculairesd'8. obtusifulia et d'8.
balsamifura(voit supra,no 208, 209), selonque I'on se Eouveen pays
Maure ou Tekna ; cette polyvalence particulière a étê signalée par
MONTEIL (19s3).
tallâlt (berbère).
estuneendémiquedu Sud-Ouestmarocainet
Cettees$ce, arborescente,
du Satraraoccidental.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR n'a pas connu cetteespèce,vraisemblablement en
raison de son endémismetrès resEeint.Même commentairepour les
autresauteurs.
lezâza(CHARNOT,1945)
Cetteespèceserencontreen Europe,en Afrique du Nord et en Asie.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 234,2296) et la 'Umdat at-tabîb (n" 2677) sous le nom de
bôblus (du grec peplos).Les autresauteursI'ont peut-êre assimiléaux
yattu'at. ABDEREZAQ ne la mentionnepas.
euphorberésinifère
369
Sajarat al-ferbyûn (livresque): s'appliqueaussi à E. echinuset E.
beaumertana.
ferbyûn: pour la résined'euphorbe. Connuedepuislongtemps,elle doit
son nom à Euphorbus,médecindu roi berbèreJubaI, qui I'utilisa en
médecine.
luban al-magribî(!) (livresque)(litt.: encensdu Maghreb): en Orient et
en Inde, ce mot désignela résined'euphorbe.C'était,en effet, autrefois,
une des grandesspécialitésdu Maroc qui I'exportaitun peu partoutdans
le monde,avec la gommesandaraque et le fassû! (gommede Ferula
communis).
dda$mûs (poly.) : s'appliquesurtoutà E. echinuset à Caralluma
europaea,
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
La plante, tout comme son latex frais et sa résine, sont des produits
dangereux.Les accidentsse rencontrentsurtout chez les personnesqui
procèdentà la récoltede la résineou chezdespersonnesqui ont utilisé,
sansprécautions,la résineconrmemédicamentou commeabortif.
370
Symptômesde I'intoxication
La résine,dès la dosede 0, 5 g, provoqueuneinflammationsérieusedes
muqueusesdu tube digestif avec gastro-entérite. Ingéréeà dosesplus
grandes,elle provogle une inflammationdigestivegénéraliséeaveCdes
ulcèresgastro-intestinaux,de I'arythmie,deJconvuliions,de I'hématurie
et dansles castrès graves,la mort par asphyxie.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espècea êtê nommémentmentionnéepar IBN AL-BAYrAR
(LECLERC, 1877-1884,no 399, 1673,2302)qui consacreune rubrique
spécialeaux euphorbescactoidesdu Maroc (E. echinus,E. beaumeriana,
E. resinifera),sousles termesde taluwt, farbyûn, lubân masribî. Le mot
yatû'gg'il utilise aussis'appliquechezles Arabesà différentesplantesà
latex (Euphorbia, Calotropis,etc.) et correspondun peu au vernaculaire
nord-africun ûmrn-lbeyna. ABDEREZAQ mentionneaussiI'euphorbe
résinifère dans les rubriquesfarbyûn ettakawt (LECLERC,- 1874,
n" 698, 885). Même commentairepour la 'umdat at-tabîb 1no rb75,
371
l9l4), AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 242) et la Tuhfat al-ahbâb
(n" 249, 323).
La résine d'euphorbeétait autrefois utilisée comme une véritable
panacée._ Sa réputationatteignaitdes contréesaussilointainesque le
Moyen-Orientet I'Inde où elle est connuesous le nom de lubàn el-
ma$ribî. Avec quelques autres produits (gomme-résinede féruIe,
Corrigiolia telephiifulia,pyrèthred'Afrique,etc.), la résined'euphorbe
était uneexclusivitémarocaine.
EuphorbiacalyptrataCoss.& Dur.
Euphorbiadracunculoides Lamk.
Euphorbiaparalias L.
EuphorbiaretusaForsk.
EuphorbiasulcataDe Iæns
EuphorbiaterracinaL.
EuphorbiapithyusaL.
EuphorbiaguyonianaBoiss.& Reut.
USAGESTRADMONNELS
372
D'ap_rès GATEFOSSÉ(tg2l), E. terracinaL. est utilisée,sur le litorral
du Gharb,commeémétique.
Dansle Tafilalet, le latex d'8. cayptratadilué dansde I'eaugommeuseest
utilisé, en collyre* dansle trachôàe,puis rincé abondamment.
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'espèceE. paralins est mentionnéenommémentpar IBN AL-BAYrAR
(LECLERC,-1877-1883,no 2302) sous son nom latin : baralyos
(paralios).E. pithyusa estdécritepar la 'umdat at-tabîb (n" 2380),IBN
AL-BAYTAR (no 1276),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 382) er la
Tuhfal al-ahbôb (n" M9). Les autresespècesnaitéesici, à I'exception
peut-être des endémiquessahariennesqui n'avaientpas une notoriété
suffisantespour êfie connuesen médecinehors de leur territoire, ont
probablemeîtêtê,assimiléesà desespèces voisines.
*En Algérie (Beni-Ounif),le latex d'8.catyptran et d'8. retusaestutilisé,
en application
sur lqs cils, contrele trichiasis(LE FLOCiH, 1983,no 238,239\.
mercuriale annuelle
mercurialepérenne
373
Ces2 mercurialesse rencontrenten Europe,en Afrique du Nord et dans
I'Ouestde I'Asie.Ellessontcommunes au Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Les mercurialessont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'Umdatatlabîb (n' 564), la Tuhfat al-
1877-1883,no 689, L7t6), la
ahbâb(n' 104)et ABDEREZAQGECLERC,1874,n' 386) sousle nom
de balabûbethanîqa ômlas.AL-WAZR AL-GHASSANI les a peut-être
assimiléà desorties.
ricin
374
ont aujourd'hui disparuesmais les récoltesde graines sur la plante
sauvagecontinuent,pour I'exportation.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
375
A titre d'exempledes accidentsde ce type, un cas d'intoxication à
Goulimine (Sud du Maroc) a êtê,décrit, à la suite d'un traitement
traditionnel confie la stérilité féminine consistanten I'ingestion de
grainesde ricin associéeà un lavementvaginalavecune décoctionde
graines.
ÔgnnNoT (1945)a décrit desrecettes,contenantdesgrainesde ricin,
employéesà desfins criminelles.
DISCTJSSION
Les sourcesécntesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877'1883'
t-e ricin est mentionnépar'(Jmdat
n" 771,,925, 1476bis),-la at'tabîb (no 721), AL-WAZ]R AL-
GHASSAM (n" 347),laTuhfatal-ahbâb(no56, 415)et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n' 89) sousle nom delinrta'.
FABACÉES (= PAPILIONACÉES)
376
alhagi desMaures
'âqû1,'agûl (/) (Egypte,
Lybie,Touaregs, Saharacenral, CHEVALIER,
1933; BOULOS,1983; RENAIJD& COLIN,1934,n' 194).
/rdj (classique,
RENAUD & COLIN, 1934,no 194).
at-taranjubîn, tarenjabîn(litt.: miel de rosée; en persan): c'estle nom
actuel, en Iran, de la manneproduitepar une espècevoisine,Alhagi
pseudoalhagi Desv. (= Alhagi camelorurnFisch.),et par Alhagi
sparsifuliaShap.d'Afghanistan.
Ce termeest encoreutitsé, pour la mannedlAlhagi,en Syrie,en kan, au
Pakistan (HONDA & al., 1990; SALAH AHMED &. al., 1979,KHAN
USMANGHAM & a7.,1986)et en Afghanistan(YOLJNOS& al., lg87).
monnôfranjî (litt.: nnnne desFrancs)(Syrie)(HONDA & al., 1990).
USAGESTRADMONNELS
377
D'aprèsCHEVALIER (1933)"au Satraracentralet dansle Fezzan,les
longuesracinesdel'Alhagi maurorumsontconsommfusaprèsséchageet
pilage.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La manne de l'Alhagi est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 408, 1380, 2177),la 'Umdat at-tabîb
(n'300), AL-\VAZIR AL-GHASSANI (no 320), la Tuhfat al-ahbôb
(n" 194,259)et ABDEREZAQGECLERC,1874,n" 237,342) sousle
nom de taranjubîn.et mann(= manneen général); la plantesousle nom
de 4âj.
AL-W AZIR AL-GHASSANI (no 320) la mentionne comme arrivant
autrefoisà Fèsde la région de Sijilmass4maisil pensaitqu'elle tombait
du ciel et se concrétaitsur les branchesdespalmiers.AL-BEKRI l'aurait
vu aussi à Tozeur, dansle Sud de la Tunisie. IBN EL-JEZZAR I'avait
déjà signalécommeexistanten Ifriqiya et disaitlui aussiqu'elletombedu
ciel sur les branchesde palmier : il poprrait s'agir de sèvede palmier
exsudéede blessureset concrétée.
Les Arabescroyaient,en effet, que les mannestombaientdu ciel sur les
plantes; cettecroyanceseretrouvedansLe Coran(S. 2, v. 57). De plus,
on appelaitmanne(mann)toutesles sécrétionssucréesconcrétéessur les
végétaux (manne de tamaris, de frêne, etc.). Les mêmesassertionsse
retrouvent chezpresquetous les auteursarabes(RENAUD & COLIN,
1934,n" 194).
anagyrefétide,boispuant
378
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
I'anagyreest mentiônnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
no 153,156,558,765,l4M, 1608),la'Umdatat-tabîb(n" 717,1802)et
laTuhfat al-ahbâb (no 9, 182) sousles nomsde ânagûris, ûmm-kelb,
lnrrûb l-lenzîr, furrûb l-ma'îZ,babb al-kulô, slwôn. ABDEREZAe
(LECLERC, 1874,n' 60) cite aussipour cetteespèceles vernaculaires
ânagûris, furrûb l-Senzîr,@rrûb l-ma1z. Quant à AL-\ryAZIR AL-
GHASSANI (no 143),nousne sonrmespassûrque c'estcetteespècequ'il
décrit sousles mêmesvernaculaires.
379
Cettesous-espèce
estuneendémiquedu SaharacenEal.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
arachide,cacahuète
380
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce,originaire d'Amérique tropicale mais cultivée depuis
quelques siècles en Afrique Noire, n'était pas connue d'IBN AL-
BAYTAR et de la'Umdat at-tabîbet de AL-WAZIR AL-GHASSANI.
Les autresauteurssembleeux aussine I'avoir pas connu,bien qu'à leur
époque,elle était déjàinnoduiteen Afrique occidentale.
ssella(!) (poly.).
ke{Ikir, âkahker, teke{kir (Touaregs,VOINOT, 1904 ; SITOUH,
rese).
Plantenon épineuse,endémiquesahariênî€,rare, qu'onrencontredansle
Sud marocain.
USAGESTRADITIONNELS
381
La plante est pâturéepar les dromadaireset les troupeauxet est très
appréciéedesânes.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estmentionnéeparaucunde nosauteurs.
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
C'estprobablementdesasnagalesde ce groupequi sontmentionnéesp_ar
IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 68, 2241 ter), AL-
WAZIR AL-GHASSANI (n' 269) et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
no 93 et 435) sousle nom d'ôstâ!âIus et qatâd, ce derniervernaculaire
comprenantaussidesasnagalesépineusesà gomme.La'Urndat at'tabîb
382
(n' 2035)les a peut-êtreassimiléà Ononisspinosa.Ia,Tuhfatal-ahbôbne
les mentionnepas.
gommeadragante
USAGES TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La gommeadraganæest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,no 1737,1889),la'Umdat anabîb (no I163), AL-WAZIR
AL-GHASSANI (n" 165) et ABDEREZAQ (LECLERC, 1974,n. 435)
sousles noms de qatâd (pou la plante)et lcafrâ (pou la gomme)..La
Tuhfatal-ahbâbne la mentionnepas.
383
Cetteespèceest communeau Maroc,où elle se reconnaità sesgrosses
fèves.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
ou saharo-sindiennes.
satrariennes
Espècesméditerranéennes,
USAGESTRADMONNELS
Cesasnagalessontbroutéespar le bétail,sansdommagesapparents.
DISCTTSSION
Les sourcesécritesarabes
Plusieurs plantes sont mentionnéespar IBN AL-BAYrAR sous les
mêmesvernaculairespolyvalentsque les populationsutilisent au Maroc
mais nous ne-pouvonsdire si I'une ou pltsieurs de nos astragalessont
comprisesdedans,.P_ar Fanque d9 précisionsdansles descriptifsétablis
par cet auteur.La'Umdat at-tabîb(n' 120)les mentionnepeut-êre.Les
autresauteursne les citent pas.
385
Suivantles espècesincriminéeson a distingué,en Amériquedu Nord, 3
typesd'intoxication:
l. Ie syndrotned'intoxicationpar le sélénium
Certainesespèces(parexempleA. bisulcatus(Hook.) Gray) semblent,en
effet, accumuler dans leurs organesde fortes teneursde sélénium,
prélevé dans le sol. Ce sélénium,une fois ingéré, prend la place du
soufre dans les acidesaminéssoufrésdonnantainsi des dérivés très
toxiques.
Cette intoxication au séléniumpeut être aigue ou chronique.La forme
aigue, rare, se manifestepar de multiples hémorragieset fibroses de
plusieursviscères.La forme chronique,appeléepar les anglo-saxons
"Alkali Disease", est caractériséepar des chutes de poils, une
déformationdes sabots,un renflementdes articulationset une perte
importantede poids (KEELER & al., 1978).
2. le syndromedit "Locowed*Poisoning"
On I'observeavec certainesespècescommeA. lentiginosusDougl. ex
Hook.,A. pubentissimus Torr. & Gray,OrytropissericeaNutt..
L'intoxication se manifestepar une atteintedu systèmenerveuxcentral,
apparaissant aprèsplusieursjours de pânuage.On observealors chez les
animaux intoxiqués un comportement désordonné, affolé, de
I'incoordination des mouvements*des troublesde la vision (vision
désapariée),de I'amaigrissement, des avortementset des malformations
congénitales.L'intoxication serait de type cumulativeet n'apparaitrait
qu'aprèsplusieursjours de contactavecla plantetoxique.
La substancetoxiquen'a pu encoreêtre isolée.Mais il sembleque ces
plantescontiennentdes substances qui ne seraientpas dégradéespar les
enzymesdes lysozomeset viendraientde ce fait se stocker dans les
vacuoles.Il en résulteune vacuolisationet une distrophiedes neurones,
des thyroïdes,des reins,du foie, du corpsjaune, des follicules ovariens,
du placenta,etc. (KEELER& a1.,1978).
386
Il sembleque, dansI'organisme,les composésnitrésprésentsdansces
plantessontmétabolisés en 3-NPOH(= 3-niro-l-propanol)et en 3-NpA
(= acide 3-niropropanoique),moléculesqui sont hautementtoxiques
pour le S.N.C.et pour I'hémoglobine.
L'expérimentationsur le lapin a montréque les composésnitrés des
astragales,comme la misérotoxine,sont métabolisésdirectementen
nitrites inorganiques qui vont aller modifier I'hémoglobine en
methémo_globine. L'injection immédiate de bleu de métÈylènepeur
prévenir I'apparitiondes signescliniques chezle lapin. Maia les eJsais
montrentque le bleu de méttrylènen'estpasun antidotepour le 3-NpoH
formé dansle rumendesruminants.
Des étudesrécentesont montré que I'acide aspartiquepouvait être un
précurseurimportant du 3-NPA.
Les composésnitrés ont été retrouvésdans toutes les parties des
astagalestoxiques.I^atoxicités'abaissequandla plantesèche.
(KEELER & al., 1978).
* "Locowed"estle nom aux u.S.A. desAstragalzset desorytropis
fourragers.
USAGES TRADMONNELS
TOXICITÉ
387
A l'état sec, la plante est encoreplus toxique : elle provoquechez les
bêtesune maladiesouventmortelle,appeléel-gergâr (MONTEIL, 1953)
et dont les symptômesrappellent- mais en plus graves- ceux de la
maladieprécédente.
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estmentionnéepar aucunde nos auteurs.
AstragalusbaeticusL.
AstragaluscaprtnusL.
AstragalussesameusL.
AstragalushamosusL.
USAGESTRADTIIONNELS
DISC[JSSION
Les sourcesécritesarabes
388
Cesespè_ces ae sont apparemment pasmentionnées distinctementpar nos
auteurs.La ',Umdatat-tabîb (n" 396) les a peut-êtreassimiléà deijetban
(petitspois) sauvages.
* En Algérie et en Europeles grainesd'A.baeticus
et d'4. hamosusétaient autrefois
y{lqgo pour fabriquerun succédané de café (LE FLoc'H, 1983,no 2M; BONNIER,
1934).
camwood
camwooddu Bénin
'ûd pbaga sûdânî(poly.) (lin.:
bois de teinture).
389
Le colorantde cesbois est insolubledansI'eau- à la différencedesbois
rougesd'Amériqueet d'Asie- maisfacilementsolubledansles alcalis.
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
pois-chiche
USAGESTRADITIONNELS
390
Ils sontréputés,en effet, revigorantset aphrodisiaques.Une alimentation
riche en pois-chichesest conseilléepour faire groisir une femmeou un
enfantmaigre.
En usageexterne,la poudrede pois chichesest utiliséepour faire des
emplâtresmaturatifs. Elle sert aussi de véhicule à diversesplantes
appliquéesen cataplasmes anti-venin.
A Tissint, la poudrede pois-chiches,mélangéeau tal$ût (café à basede
noyaux de dattes),est prisp comme antidiarrhéique.Les racines,en
fumigations,y sontutiliséesconEeles douleursdesdentset desgencives.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le pois-chicheest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-
1883, n' 696) longuement,et par ABDERREZAQGECLERC, 1874,
no 341) sousle nom de Inmmes.
crotalaire
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
39r
C. saharae est considérépar les nomadescomme un bon pâturage
lorsqu'elleest brouté fraîcheet modéremment.Ce pâturagefavoriserait
même la sécrétionde lait chez les chamelles.Mais prise en excèsou à
l'état sec,il provoquechezles animauxde gravestroublespouvantaller
jusqu'àI'issuefatale.C'estdoucun pâturageplacésouscontrôlepar les
nomades(BELLAKIIDAR & al.,1978; VOINOT, 19@).
Pour I'homme,le dangerde cetteplantevient de ce qu'elle poussetrès
souventdansles champsd'orgeet de sorgho.Elle estdoncmoissonnéeen
même temps qu'eux et sesgrainesse retrouventdonc mélangéesaux
céréales(BELLAKIIDAR, 1978).
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
Nous n'avonspas trouvé mention de ce genredans les textes arabes
anciensquenousavonsconsulté.
392
est connueen Australiesousle nom de "maladiedeschevaux"(KEELER
& al., 1978).
393
sôsim ( AL-V/AZIR AL-GHASSANI n" 17) : peut-êtrepour un faux-
éb,ène.
USAGESTRADMONNELS
Le bois brut, ainsi que des objets fabriquésen ébène* (des pipes, des
braceletset des chapeletsincrustésd'argent)étaientimportésdu Soudan
par les caravanes(BELLAKIIDAR & al., 1992).Une partie de ce bois
brut ou ouwagé était réexportéevers I'Europe.
Les bois d'ébèneservaientà faire desminbar dansles mosquées,des
coffres et divers petits meublesde luxe. En raison de son coût élevé,il
était souvent falsifié par du bois de pistachierde I'Atlas teint en noir
(AL-WAZIR AL-GHASSANI, tro l7). Les ébénistesd'Essaouirale
remplacentaujourd'huipar du bois de racined'Acaciagummiftra ou de
tizgha, noirci par huilage.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Les bois d'ébènesont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, Do9), la ',Umdatat+abîb(no 1), AL-}{AZR AL-GHASSANI
(no 17),laTuhfat al-ahbôb(n" 24) et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,
no 119)souslenomdeâbnûs.
* C'estcebois(Dalbergiamclarcrylon)qui estutiliséparlesartisans pourla
sénégalais
et destatuettes.
fabricationdemasques
394
I-mer!, lemra!(!) : c'estaussile nom du Genista linifulia L. de la
Mamoraet d'HedysarumargentatumMure.
tellegit (Sud algérien,QLJEZEL& SANTA, 1962-1963).
Cetteespèce,endémiquesaharienne,
serenconEedansle Sudmarocainet
le Satraraoccidental.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCI.]SSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espècen'estmentionnéedansaucundestextesarabesanciensque
nous avonsétudié,exceptéla'Umdat at-tabîb (n" 1362)pour laquelle
nousavonsun doute.
réglisse
395
'arq as-sûs(!) (litt.: la racine
du Souss): car autrefoisla réglisse
provenaitdu Souss.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
La réglisseest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 305, 1250, 1640,1536),la'Umdat at-tabîb (n" 1799),AL-
TWAZIRAL-GHASSANI (n' 296), la Tuhfat al-ahbâb (n" 375) et
ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n'825) sousle nom de'ûd sûs,sîrs,
$lûqû,rîzâ.
Indigofera argenteaBurrn F.
I ndigofera sernitruja Forsk.
Indigofera arrecta Hochst.ex Rich. (= Indigoferatinctoria A. Chev.)
Indigofera sp.
indigotier
nîla, ônî\, nî\, nîlenj (!) (mot persansignifiant"bleu") : c'estachrellement
le nom porté par I'indigo dans tout le Maroc, que ce soit la plante, la
teinhrrenaturelleou I'indigo artificiel. Cetteappellationest aussiéændue
à l'outremer(colorantminéral synthétique)et à d'autresplantesdonnant
desteinturesbleues(Chrozophoratinctoria (L.) Juss.,IsatistinctoriaL.
l-gâra (Saharaoccidental): du mandé(dialecæafricain)gara ou gala.
ttêîhôn(Tekna,Maure,MONTEIL,1953 : BIROUK & al., 1991)(litt.:
la rate).
396
tajâo (Maure,Niger ; MONTEIL, 1953): pourI. semitruja.
LEs ANCIEÏ.INES
CULTURES
DE L'nlDIGo Au MARoc ET soN
INDUSTRIE
397
Les nomadesdu Sudmarocainaisi queles Ratrmnaappellentla cotonnade
de couleurindigo (dite encore"guinée")l-lent I-âkIMl.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
L'indigo est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883'
'Umdat at'tabîb (no 1523, 1678), AL-
n" 214, 722, 1562, 2244),la
WAZIR AL-GHASSANI (no 106),la Tuhfatal-ahbâb(no 132,292) et
398
ABDEREZAQ (LECLERO,1874,no 400, 5ss ) sousle nom de nî\,
nîlenj, 'iflim.
En régle générale,dans les livres de médecinearabe,une certaine
confusionrègneentrelTndigoet le pastel(IsatistinctoriaL.).
lentille
la'des(!).
tiniltît, tilintît ( !) (Souss,LAOUST, 1920 ; BERTRAND, l99l )
(Kabylie).
USAGESTRADMONNELS
399
Les lentillessontemployéessurtoutdansI'alimentation. Le Coran(S. 2,
v. 58) en fait mention.
Les berbèresde la Vallée de la Tassaoutpréparentunebouillie composée
(urkimen) de lentilles,d'orge,de marset de millet qu'ils considèrent
commefortifiante.
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
La lentille est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 350, 1518),la'Umdat at-tabîb(n" 1629)et AL-WAZIR AL-
GHASSANI(n" 223) sousle nom de 'adasetbolsun.LaTuhfatal-ahbâb
et ABDEREZAQ ne la ciæ pasprobablementparcequ'ils I'ont considéré
commeun simplealiment.
Lathyrus clymenumL.
I-athyrusaphacaL.
Iathyrus ochrus(L.) D.C.
LathyrussativusL.
LathyrusciceraL.
I-athyrus sylvestrisL.
gesse
bû-qrûn,jelbân bû-qrûn(!) (litt. : le poiscané).
jelbâna (poly.)(litt.: petitpois).
jelbânat lelnôS (!) (Gharb,OuedMallah) (litt.: petit pois de serpents).
rik lelmâ.I (Gharb).
îkiker îgdnd (Souss,LAOUST, 1920).
z-zîn û l-bhô (!) : pour le pois de senteur(LathyrusodoratusL.), cultivé
à desfins décoratives.
USAGESTRADITIONNELS
TOXICITÉ
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Les gessessont mentionnées par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 28'1,495,784,817),la 'Umdatat-tabîb(n" 396),AL-WAZIR
AL-GHASSANI (n' 8l) sousles nomsdejelbân (commeune variété de
pois). et de berTâ(mot dérivédu persan).La Tuhfat al-ahbâb(n" 222)
les a. assimilé vraisemblablementà Vicia Ervilia (L.) Willd.
ABDEREZAQne les mentionnepas.
40r
renconEeégalementcet acidedansles grainesde certainsCrotalaria et
Acacia.(BRUNETON,1993; KEELER& al., 1978).
La lathyrine (ou tingitanine),à noyaupyrimidine,participeaussi à la
toxicitéainsiqued'autresacidesaminés(PARIS& MOYSE, 1976-1981).
Un autreacide aminétoxique,I'acideL-alpha,gamma-diaminobutyrique
se renconEe,à desconcentrations allantjusqu'à1,57o,dansles graineset
danstoute la plante de L. sylvestrisL. Cet acideaminéinterfère dansle
cycle de I'urée chez les mammifèreset provoque une intoxication
ammoniacale(KEELER & al., 1978).
le lathyrisme
On divise aujourd'huile lathyrismeen 2 syndromes:
- le neurolathyrismequi atteintles hommes,les chevauxet les bovins et
qui est observédansles régionsoù les grainesde gesseoccupentune part
importantedansI'alimentationhumaineet animale;
- I'ostéolathyrisme,
à prognosticmoinsgraveet qui atteintles hommeset
les animaux.
semanifestesurtoutpar descéphalées,
ChezI'homme,le neurolathyrisme
une raideurdesmembresavecune diminutionde la force musculairedes
de leur paralysie.Parfois,on observe
jambes, suivie, progressivement,
aussidesconwlsions.Cet ensemblede symptômeschezlhomme est lié à
une atteintemédullaire.
lotier
402
Lotusjolyi est une espèceendémiquesaharienne,
communedansle Sud
marocain.
USAGESTRADIUONNELS
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le genreLotus est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, L877-
1883,no 568, 717,718, 1031, 1537,2050)corrmeune variêtêde
mélilot, souslers nomsde lotos,$abaqî,doraq, rijl al-Sorôb. La'Umdat
at-tabîb (no l5l l) a apparemmentassimilé ce genre à des variétés
sauvagesde mélilot. Au no 61 bis (op. cit.), LECLERC naduit le mot
berbère azrûd par lotier : c'est là une erreur,car ce mot désigneen
berbèredu Maroc le mélilot.
403
d'affectionsde la thyroide(DELAVEAU,1974) conséquentes
à I'action
goîtrigènede I'acidecyanhydrique.
termîs,termâs,termûs(!) (Maroc,Egypæ).
semqâlabeyda(init.: termede magie): pour les graines.
baqila mçrî (Egypte,BOULOS, 1983) (litt.: légumeégyptien) : les
Egyptiensen font effectivementunegrandeconsornmation.-
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le lupin blanc est longuementmentionn9par tgN AL-BAYTAR
GECLERC, 1877-1883,- n" 406) et par ABDEREZAQ GECLERC'
1874,n' 881)sousle nomde turrnûs.
LupinusluteusL.
LupinusangustifoliusL.
LupinuspilosusL.
LupinushirsutusL.
lupin sauvage
Ces espèces,méditerranéennes,
sontcommunesau Maroc sur les sols en
friche et dansles prés.
USAGESTRADMONNELS
Dans le Gharb, les fleurs jaunes de L. luteus sont utilisées par les
campagnardspour faire desbouquetsdécoratifs(GATEFOSSÉ,tgzt).
TOXICITÉ
405
L'intoxication chezI'animal(lupinose)se manifestepar les symptômes
suivants: innappétence,convulsions,mydriase,hyperéxcitabilitéréflexe,
hyperthermie,hématurie,ictère,paralysiedu systèmenerveuxcentralet
particulièrementdu centre respiratoire,des centres moteurs, de la
musculatureet du coeur.La mort intervientpar asphyxieune dizainede
jours aprèsI'apparitiondespremierssymptômes(CHARNOT, 1945).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Ces lupins sont mentionnésvaguement,à I'articleturmû.s(lupin cultivé),
par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, Do 406)et AL-WAZIR
AL-GHASSANI (no 317) commevariétéssauvages du lupin cultivé. La
Tuhfatal-ahbôbet ABDEREZAQne lesmentionnentpils.
Par contre,la'umdat et-tnbib(no 294,à I'articleturmûs) décrit avec
beaucoupde détailsplusieurs lupins sauvagesà fleurs bleueset jaunes
dans lesquelson reconnaîtfacilementL. luteus,L. angustifuliui et L.
hirsutus.
406
246. Medicago sativa L,
luzernecultivée,alfalfa
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
La luzerneest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, I'977-
1983,no 78, 1011,lÙM, 1684,1738,1805,2231),la'Umdatat-tabîb
407
(no 151l, 2962), AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 238) et la Tuhfat al-
ahbôb (n" 359) sousles nomsde raçba,îçfrpt(mot persan),fiçfi.w,qatt,
qa&, nefl. ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 2) cite le nefl,
incidemment,en parlantdu mélilot, commeune plantequi lui ressemble.
mélilot
408
neTla,nafal (!) (Gharb).
çlort, gort (Gharb).
âzrûd,ôzûrd (!) : pour les fruits.
tadgast(Souss).
tazumnrt(Souss,LAOUST, 1920).
îklîl mulûk (liwesque),klîl (Constantine,BELGUEDJ, 1966).
Inndaqûqô (livresque).
Snân(!) (Orientalmarocain)(Alger,MERAD-CHIALI,1973): pour les
fruits.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Le mélilot est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1977-
1983, no 6l bis, 128, 717, 998, l0l l, 1920),la 'Umdat at-tabîb
(n" 1511),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" l) et la Tuhfatal-ahbôb
(n" 4, 170, 285) sousles noms de îklîl al-nnlik, Ltandaqûqâet doraq.
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 66 et 335) donnepour le mélilot
ôzûrdet le vernaculairelocal Snân.
nefl, I.tandnqûqâ,
409
Cet acideO-hydroxycinnamique d'êtremétaboliséen un
est susceptible
composantanticoagulant,[e dicoumarol,responsableprincipal des
accidentsobservéschezlebétailayantconsommédu mélilot gâté.
De plus, contaminéspar des champignons, au coursdu stockagede la
plante verte sans séchagepréalable, les mélilots élaborent des
phytoalexines (ptérocarpaneset autres 3-phényl-chromanes)qui
participentà la toxicité du mélilot gàtê.
(BRLJNETON,1993).
ononisnatrix, bugranejaune
ononis de Tournefort
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 1315), reprenant
Dioscoride,cite bien un Ononismais il s'agit d'une espèceépineuse,
410
probablementOnonis antiquorurnL.(= O. spinosavar.glabra DC} et
non de nos espèces.
Les autresauteursne mentionnentaucunOnonis.
Espèceendémiquedu Moyen-Atlas.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespècen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
4tl
ûrid (HAKIM MOHAMED SAID, 1973,norep. 214 ; CHOPRA& al.,
196l) : mot hindi.
ôqg âqfn: d'aprèsAL-BIRLJNI(dansHAKIM MOHAMED SAID,1973,
p. 300), IBN AL-BAYTAR (dansLECLERC,1877-1883,no 127)et le
traité anonyme 'Umdat at-tnbîb (n" 1443): c'estle nom du mâl au
Yémen.
musgat (dansla'umdnt at-tûbîb,no L443).
bazôj (dansla'Umdat at-tnbîb,n" lM3) : c'estle nom qu'il portait en
Andalousiemusulmane.
USAGESTRADMONNELS
4t2
d'inspirationmoyen-orientale,ont été recopiéesde traitésanciens(elles
sont déjà mentionnéespar IBN AL-BAYTAR qui reprend IBN
MASSOUIH) ce qui laissepenserqu'à son époque,le mâ{ n'était déjà
plus au Maroc qu'un produit exotiquealors que sa culture se maintenait
encoreau Proche-Orient.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
I..e,mâ! est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,L877-1883,
n" 127, 2060et 2089),citant SOULAYMAN IBN HASSAN, corrme une
petite graine (de la taille d'uneerse),verte,brillante,portantun oeil noir
comme le haricot. Il précisequ'elle provient du Yémen (où on I'appelle
âqfn) est qu'elleest cultivéeau Maghrebcommeplanteviwière. D'après
lui, plusieursmédecinsla confondentavecle julôbân (grainesde divers
Lathyrus et de Pisum).la, 'Umdatat-tnbib (n" L443)qui est antérieurau
traité d'IBN AL-BAYTAR, donne les mêmesdétails. Il s'agit là
indiscutablementdu haricot doré (Phaseolusaureus)et non du haricot
mungo comme I'ont identifié fautivementLECLERC (1877-1883,
n" 127, 2060et 2089) et RENALJD& COLIN (1934,n" 222).
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 577)cite aussile môS(d'aprèslui
équivalent au rnej) et en fait un aliment desmauvaisesannées,ce qui
nouslaissepenserqu'il I'a confonduavecI'orobe.
La Tuhfat al-ahbâb (n" 222) et AL-ALAMI (cité par RENAUD &
COLIN, 1934,n" 222) mentionnenttousdeuxle mâ5.
Nous sommesétonnésqu'AL-BIRLJNI(HAKIM MOHAMED SAID,
1973, p.300) qui ne consacreque 3 lignesau môg n'apporte rien
d'original sur cettees@ced'origineindienne,et qu'il ne fait que citer des
auteursmoyen-orientaux.
413
Cetteespèce,à fleurs jauneset à goussescylindriques,grêleset noires,
est originaire de I'Inde. Cultivée surtouten Extrême-Orient,elle est
aujourd'huirépanduedanstoutesles régionssubropicales(PERROT,
r943-r94).
La graineestplus grandequecellede P. aureus,2à3 fois plus petiteque
le haricotblanc, de couleurbrun foncé à gris verdâEe.
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
l-e munj n' .est mentionnéclairementpar aucun de nos auteurs.A la
faveur de la ressemblance desvernaculairysmei (synonymede mô!, pour
P. aureus)et munj (pou P. mungo),les 2 espèces ont été, à notreavis,
confonduespar les auteursoccidentauxqui n'ont pas connu le haricot
mungo.
SeuI-AL-BIRLJNI(HAKM MOHAMED SAID, 1973,p. 300) cite le
vernaculaire munj, qu'il distinguede nôS et rnei, mais il ne donne
aucuneprécision sur l'espècequ'il recouvre,se contentantde dire qu'il
s'agit d'un mot étranger.
haricot
lû,bya(!).
ôdelgân(!) (Saharaoccidental,Mauritanie).
414
Diverses variétés d'haricotsaméricainssont aujourd'huicultivées au
Maroc pour la productionde légumessecset de haricotsverts.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le haricot d'Amérique,n'ayantêtéintroduit dansI'Ancien Monde qu'au
XVIème siècle,n'étaitpasconnud'IBN AL-BAYTAR et de la'Umdnt at-
tabîb. A leur époque,on appelaitlûbiya(op.cit., n'2042) une variétéde
Dolichos lablab L. à grainscomestibles,originairede I'Inde mais très
cultivée-enEgypteet au Proche-Orient.
Il est par contre plus surprenantque le haricot d'Amérique ne soit
mentionnéni par AL-WAZIR AL-GHASSANI (frn XVIème siècle),ni
par I'auteur de laTuhfat al-ahbâb, ni par IBN CHAQRTIN (XVItrème
siècle),ni par ABDEREZAQ (XVItrème siècle)qui pourtanrvécurentau
Maghrebà une époquepostérieureà la découvertede I'Amérique.
pois,petit pois
USAGFSTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
4t5
r-ejelbân (oujulabôn) estmentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, no 287,495,817),la'Umdat at-tabîb(n" ZS7,396),AL-
V/AZIR AL-GHASSANI (n" 8l) mais il sembleplutôr désignerles
gesses.Le petit pois apparaitsous le nom de besîla, terme usité
aujourd'huiencoreen Egypte.Dansla Tuhfatal-ahbâb(no 222),le petit
pois est mentionnéavecI'orobe.
Chez ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 2ll), par contre, le
vernaculairejelbân désignebien le petit pois.
psoraléebitumineuse
USAGESTRADITIOT{NELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'espècePsoralea biturninosaest mentionnépar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no 730, 1011, 1012,146l) sousle nom de
lûmôna. Les autresauteursne la mentionnentpas.
USAGESTRADMONNELS
416
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce n'est mentionnéeni par IBN AL-BAYTAR, ni pù
ABDEREZAQ.
santalrouge
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le bois de santal rouge est mentionné par IBN AL-BAYTAR
'Umdatat-tabîb(n' 1550;,'AL-
(LECLERC,1877-1883, no 1418),la
WAZIR AL-GHASSANI (n" 209), la Tuhfat al-ahbâb (no 297) et
417
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no613)sousle nom de sandâlâtunar.
Il est intéressantde noter, qu'à I'occasionde l'énumérationdes
différentesvariétésde santal,ABDEREZAQ reconnaîtqu'il ne fait que
recopierun auteurplus ancien,sanstoutefoisle citer, ce qui confirme
bien que ce traité n'est qu'une compilation,augmentéepar endroits
d'appréciationspersonnelles,
d'explicationsou de synonymesen usageen
Algérie ou dansdespaysconnusde I'auteur.
Retamarnonosperrnt Boiss.
Retamasphaerocarpa (L.) Boiss.
Retamaraetam (Forsk.) V/ebb.
retam
rrtem (t).
tillugwît, îllugwî, allugû, talggût (!) (berbère).
me{hat (Essaouira)(litt.: le fouet).
USAGESTRADITIONNELS
418
Au Sahara,les tiges de Retama retam sont employéespour faire des
pointes de feu contre diversesalgiesdont la sciatique.La flagellation
avec les tiges intervient dans le traitementdes enflures et de la folie
(pour chasserles mauvaisesprits,responsables, d'aprèsles croyances
traditionnelles,de la perte de raison).
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le retamest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 1029), la 'Umdat at-tabîb (n" 885), AL-\VAZIR AL-GHASSANI
(incidemment,no 209) et par ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n' 806)
sousle nom de nern.LaTuhfatal-ahbôbnele décritpas.
4r9
trèfle fourrager,trèfle d'Alexandrie
bersîm(l).
nefl, nefla (!) : ce vernaculaires'appliquesurtoutaux trèfles sauvages(?"
roseurnPresl.,T. pratenseL., T. hybridumL., T. elegansSavi.,etc.) et
aussiau mélilot et à la luzerne.
qort (hwesque): s'appliqueaussiau mélilot.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
83, n" 1759)et par ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n' 710) sousles
'Umdat at-tabîb (n' l5l1), AL-
noms de bersîm, qortet kbdôr. La
V/AZIR AL-GHASSANI (n" 206) et la Tuhfat al-ahbôb(no 285), I'ont
assimilé à des plantes voisinescomprenantle nèfle, la luzerne et le
mélilot.
l-belba(!).
tifi(as (!) (berbère).
cultivéauMarocpoursesgraines.
Le fenugfecesttraditionnellement
420
Une partie de la productionétait autrefoisexportéevers I'Europepour la
teinturerie(Renseignements Coloniauxno 12,déc.1904).
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Le fenugrecest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 684,9M),la'Umdat at-tabîb(no218,1930),AL-WAZIRAL-
42r
GHASSANI (no tzl), la Tuhfat al-ahbâb (n" 175) et ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,n' 336) sousle nom de l.tolba.
A proposdu fenugrec,I'auteurde la Tuhfat al-ahbâb dit: "voir à son
chapifie". Cette mention montrebien que cet ouvragen'a été conçu par
son auteur que cornmeune sorte de cataloguequi renvoie à un autre
traitê écrit antérieurement,et dont le seul but est de dresser les
équivalences entreles nomssavantsdessimpleset leursnomslocaux.
* Les grainesd'unesous-espèce
sauvage,TrigonellagladiataStev.,sontaussiutilisées
commecondiment(Rev.Bor Appl.no 133-134,1932).
kersenna(!).
kiker (berbère)(litt.: pois-chiche).
gf& @eni-Snassen).
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
422
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetteespèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, lB77-
1883, no l9l2), la 'Urndat at-tabîb (no 396), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 155), la Tuhfat al-ahbâb (n" 222) et ABDEREZAe
(LECLERC,1874,n" 472,499)sousle nomde kersenna.ABDEREZAe
ajoutele vernaculairekensetâ.
fève
lût (!).
îbaûn,âbaû (!) (berbère).
frîla, fwîlu (Jbala,Tangérois): pour la variétéféverolle.
bâqilâ (liwesque): ce mot estcité dansLe Coran(S. 2, v. 58).
fûl masrî: variétéde vicia faba égyptienne.C'est apparemmentune
ancienneproduction de I'Egyptecar déjà les auteursGrecsparlaient de
"fève copte". Les prêtres égyptiensinterdisaienten effet au peuple sa
consommationet, par la suite,les coptesfurentles seulsà la manger.
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
423
La fève est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERO,1877-1883,
no 224, 1659),la 'Umdat at-tabîb (n" 1984), AL-V/AZIR AL-
GHASSANI(n' 48), la Tuhfatal-ahbâb(n" 76) et ABDEREZAQsousle
nom de bôqilô. ABDEREZAQ mentionneaussi le vernaculurefûl
actuellementusitéau Maghreb.
de noterqu'IBN SINNA (al-qanûnfrF.bb),er à sa suite
Il est intéressant
plusieursauteursarabesdont le marocainAL-WAZIR AL-GHASSANI
(no 48), recommandeI'ase-foetidecomme condiment pour la
consommationdes fèves,car elle prévientles flatulences.L'usagede ce
correcteuralimentaireest encorecouranten Inde dansla préparationde
tousles légumressecs.
vescecultivée
424
Cette vesce,spontanéedans toute la région méditerranéenne,
est très
cultivéedansle Gharb,les Jbalaet le Tafilalet.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCT.JSSION
[,es sourcesécritesarabes
La vescen'estpas bien différenciée par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'184,
1877-1883,n" 28'1, 393, 495, 817) qui la traite apparemment
corrme une variétéde gesses et de pois sousles noms deielbân;le
synonyme berfa (mot dérivé du persan) qu'il cite se rapproche de
kerfâIla.le vernaculairemarocainde la vesce.Il donneaussile nom de
bîqiyô à I'aphakéde Dioscoridequi aêtê identifiéà une vesce.
La',Umdatat-tabîb(no 396), AL-WAZIR AL-GHASSANI(no 8l), et la
Tuhfat al-ahbâb (n' 222) rassemblentaussiplusieursespècesdans la
rubrique desjelbân.
ABDEREZAQ ne mentionnepascettees@ce.
425
effectifs intoxiqués.L'agentresponsable
de cetteintoxicationn'a pas été
déterminé(KEELER & al., 1978).
USAGESTRADMONNELS
426
Les graines serventà faire des cataplasmes dans les oedèmeset les
inflammationsexternes.En raisonde son astringence, la consommation
de ce haricot est recommandéedansle Eaitementdesgastralgies.
A Marrakech,les grainessont utiliséesdansles soins capillaires,en
mélangeavecles autresplantesqui ont un usageidentique.
La graineest un alimentrès priséà Marrakechet dansles oasis.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
C'està I'articlelûbiya d'IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n' 2042), de la 'Umdat at-tabîb (no 1318), d'AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 175) et de la Tuhfat al-ahbâb (no 16), qû traite des
différentesvariétésde Dolichos lablab L., que nouscroyonsreconnaître
I'espèceVigna sinensis,ou du moins la variététrès cultivée en Egypte
(appeléeaussipar les botanistesDolichoslubia Forsk.).ABDEREZAQ
ne mentionnepascetteespce.
FAGACÉNS
châtaigner
USAGESTRADMONNELS
427
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La châtaigneest mentionneepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 339, 1270),la 'Urndatat-tabîb(no 1869), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 52), la Tuhfat al-ahbâb (n" 452) et ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,n' 183)souslesnomsdeqasnl et châhbellût.
chêne-zen
428
A Salé,dansles affectionsde la bouche,on prépareun mélangede noix
de galle,d'alun du Yémen,de sel gemme,de grainesde harmel,de galle
de tamarisnde laurier rose, de clou de girofle et de mamrbequ'on fait
bouillir dansde I'eauet qu'onutilise en gargarismes.
DISCTJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Ce chêneestmentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC1877-1883,
no 339, 1081,1564),la 'Umdatat-tabîb(no 1029, 1758),AL-\WAZIR
AL-GHASSANI(n" 52,227)etlaTuhfat al-ahbâb(no309,387)sousle
nom de zân et bellût (et la noix de galle sous le nom de 'a|p.
ABDEREZAQ (LECLERC.,1874,n" 655) mentionnela noix de galle
sousle mêmenom, mais il ne fait pas de distinctionentreles différentes
espècesde chênefaitées globalementsousle nom de bellût(op. cit.,
n' 169).
Symptômesde l'intoxication
On observede I'anorexie,de la deipression,une atonie stomacale,des
désordresdigestifs,de la constipation,une élevationde I'uréesanguineet
de la créatinine et tous les signesd'une insuffisancerénale due à une
nécrosedes tubules rénaux. La mort peut survenir en 3 à 4 semaines,
dansles casgraves.
A I'autopsie,on constatedes lésionsdu tube digestif avec hemorragies,
ulcérationset congestiondesmuqueuses (KEELER& al., 1978).
chênevert
429
kerrûï,(t).
jerb (kf).
al-bellût lajarat al-bellût(lin.: arbreà glands).
tasaft,âsaf(Moyen-Atlas,Rif, Souss).
âdern,ôderna,âdren(Moyen-Atlas,Anti-Atlas) : pour le gland.
ôbuhû(Souss,Anti-Atlas,LAOUST, 1936): pourle gland.
dbaS (litt.: tan) : pour l'écorce.
tfel (Casablanca) : pour l'écorcesèche.
Cesespèces,méditerranéennes,
serencontrent,en montagne,au Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DTSCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le chênevert est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 339, 124),la'Umdat at-tabîb(no 100,108),AL-TWAZIRAL-
GHASSANI (no52), laTuhfat al-ahbâb(n" 87) sousle nom de sindyânet
bellût ABDEREZ Q ne fait pas de distinction entre les différentes
espècesde chêneet les raite toutessousle nomde bellûi
chêne-liège
t-ler\i (t).
fernôn (!) : dansle Suddu Maroc,c'estle nomd'Euphorbiabalsamilera
v ar.sepiurnet Euphorbia obtusifolia ssp.regis-jubae.
dlam,dlern(!) (JbalaTangérois).
lajarat al-bellûç[itt.: arbreà glands).
430
Cette espèced'Afrique du Nord et du Sud de I'Europe,constitueau
Maroc de véritablesmassifsforestiersdont le plus vasteest la Mamora.
Ce chênea de tout tempsété exploité au Maroc, pour son liège, son
écorcetarrniqueet sesglands.Déja du tempsdesAlmohades,Les portsde
I'Atlantique exportaientl'écorcevers I'Europe.Cette exportations'est
maintenu jusqu'à une date récente (HISTOIRE DU MAROC ;
Renseignements Coloniaux,Doll bis,nov. 1905)
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le chêne-liègeest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 273, 371) sousle nom de {ûber (du latin suber),bahas et
43r
I.tarka.ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 240) le mentionnesousle
nom de dlem. L'espèceest cité par la 'Umdat at-tabîb (n" 2378). La
Tuhfat al-ahbôb (n" 87) et AL-WAZIR AL-GHASSANI (n' 52) I'ont
assimiléà d'aureschênes.
FUMARIACÉES
fumeterre
FumartacapreolataL.
Furnaria fficinalis L.
FumariaagrariaLag.
Fumariaparttiflora Lam.
USAGESTRADMONNELS
432
*tipry4gineux et sédatiflocal. L'infusion estaussibue commedépuratif
et remèdedesdésordreshépatiques.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le fumeterreest mentionnépar IBN AL-BAYrAR (LECLERC, lg77-
1883,no 330, 1264,1935),la'umdat at+abîb(no 1,'202),AL-ûAZIR
AL-GHASSANI (n' 369)et la Tuhfatal-ahbâb(n" 44f/) ious le nom de
{âhtaraj. ABDEREZAQ (LECLERO,1874,n" 942) le menrionneaussi
sousles nonmde lâhtaraj et lafifut es-æbyân.
GENTIANACÉES
petite centaurée
USAGESTRADMONNELS
433
A Ouezzane,la décoctionest utifisée,en lotion capillaire,contrela chute
descheveux.
Dansle Nord du Maroc,on accrochedansles demeuresdesbouquetssecs
de petite centauréepour chasserles mouches.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La petite centauréeest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,no 1840),la',Umdat at-tabîb(n" 2151),AL-V/AZIR AL-
GHASSANI (no 250), la Tuhfat al-ahbâb (n" 333) sous le nom de
qantû,rtyûnçafir. Dans la note annexéeà la naductiondu texte d'IBN
AL-BAYTAR, LECLERC a donnéune leçonfautive du mot qussetal-
I.nyya (litt.: houpettede serpent)qu'il alafesset al-Inyya et rendupar
"luzernede vi$re".
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 736) cite la petite centauréesous
les nomsde qantûriyûnp!îr et de marrârat lelme{.
cÉnq,NIAcÉEs
géranium-rosat
la'tertu (l).
USAGFS TRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Espèceintroduite asseztardivementen Méditerranée,le géranium-rosat
n'estmentionnéoar aucunde nosauteurs.
GLOBULARIACÉBS
taçelga(berbère)(!).
'ayn lerneb (Fès)(litt.: oeil de lièwe).
sannâbeldi (litt.: sénédu pays)(Algérie).
ltallab nrya(Saharaoccidental,BIROUK & al., 1991).
zriga (litt. : la petite bleue ; en raisonde la couleurde la fleur) (Tunisie,
Lybie, BOUKEF, 1986; BOULOS,1983).
'aynûn(classique).
Cetteespèce,méditerranéenne,
est communeau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
435
I
TOXICITÉ
Les sourcesécritesarabes
La globulaireturbittrest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,no 139, 1246, 16ll, 1636),la'Umdat at-tabîb (n" 2289,
2504),laTuhfatal-ahbâb(n" 6) souslesnomsde âlûbun,sannâôndalusî,
sannâbaladîet'aynûn ABDEREZAQGECLERC, 1874,no 691, 894)
la mentionneaussiet ajoutele vernaculairetaçe$a. AL-V/AZIR AL-
GHASSANIne la citepas.
tt
HAMAMELIDACEES
Iquidambar
USAGESTRADITIONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Une grande confusion existe dans les traités arabesentre le styrax
liquide, produit par le Liquidambar orientalis ln-f.ilL,le storaxou baume
storax,résine solide produitepar une Styracacée,leStyrax officinale L.
(aliboufier) du Proche-Orientet la gommed'olivier (Olea europeaL.,
Oléacées).
La gommede I'olivier est mentionnéepar AVICENNE et ABDEREZAQ
(dansLECLERC, 1874,no 4) sousle nom d'isturak qui est en réalité le
nom du baume storil(. Elle était considérée,en effet comme un bon
succédané de ce dernierce qui expliquequ'elleait pris sonnom. Puis à la
faveur de la confusionhistoriqueentre styraJK et storax,elle a fini, par
prendrele nom du styrax,mî'a.
437
* On utilise aussile Liquidambarstyraciflual. du Mexiqueet du Guatéqa! Ouidonne
le "baumede liquidambar"ou "stgax américain'ou "baumecopalme"ou "résineliquide
dela Nouvelle Espagne".
IRIDACÉNS
safran wai
AU MAGHREB ET EN ESPAGNE
439
l.le Kitab et-tasrif de Abulqasim Ez-Tahraoui,né vers le milieu du
Xème siècle,mort en 1013(RENAI'JD& COLIN' 1934);
Z.le Musta'ini fr libb d'Ibn Buklarich' un savantandaloudu XIème-
)ilIème siècle (RENALJD& COLIN' 1934);
3. le "voyageen Afrique" du voyageurandalousEl-Belai (XIème siècle)
(EL-BEKRI).
4.la 'Umdat e!-çabîb attribuéeà Abi-l-Khayr Al-Ichbili, un botaniste
sévillan du XIIème siècle (AL-ICHBILI, 1990 ; BELLAKHDAR'
r99r);
5.le Jami' al-mufradat d'Ibn Al-Baytar(présuméné en 1197,mort en
1297)(BN AL BAYTAR, dansLECLERC,I877-1883);
6.la Hadiqat al-azltar d'Al-Ghassani(XVIème siècle) (AL-WAZIR
AL.GHASSAITII);
7. la Tul.fat at-alùôb, manuscritanonymed'un médecin du Sud
marocain qui vécut probablementau XVIème ou au XVIIème siècle
(RENAUD & COLIN, 1934);
440
7æddutinstallée dans la région d'Irghem (sud-est de Taroudant, à
quelques dizaines de kilomèEes de I'actuelle zone de production du
safran)et qui rès waisemblablements'était specialiséedansla culture du
safran (BELLAKHDAR, 1993). A côté de cette variêté, la Tul.tfatal-
ahbab mentionneune qualité cultivée à Manakechou danssa région et
qui serait de qualité inférieure "parce qu'elle s'est écartée du type
primitif' (sic). C'est probablementune de ces 2 variétés qui était
autefois nomméedansle Tangéroisza'afran beIîIî (car récoltéede nuit :
al-lîD par opposition à la variété importée d'Espagneou d'Italie et
appelfu za'afran rûmî (SALMON, 1906, note p. 36). Aujourd'hui, le
safrande Taliouineest connu chezles grossistesen épiceriesousle nom
de za'afranselctanî(litt.: safrandesSektana).
USAGES TRADMONNELS
441
I-e, safran est très utilisé en art culinaire, surtout dans la cuisine
bourgeoiseEaditionnelleet à I'occasiondescérémonies.
DISCUSSION
[.es sourcesécritesarabes
Le safranest longuementmentionnépar tousles auteursarabes- comme
nousI'avonsw plus haut- : IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
no M3, 484, ll10) donneles nolns de za'afran,jâdî, jisâd, kurkurn.La
'Umdat at-tabîb (n" 1062), AL-WAZIR AL-GHASSANI (no I l4), la
Tuhfatal-ahbâb(n' 151) et ABDEREZAQGECLERC,1874,n" 275)le
mentionnentaussi.
iris bleu, iris blanc,iris de Florence, iris jaune, iris faux acore.
442
Une autre espècespontanée,non utilisée à notre connaissance,Iris
sisyrinchiumL., de petite taille et à fleurs bleues,porte partoutau Maroc
le nom de bû-Stîl&, bû,-frâkou bû-{râq.
USAGES TRADMONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
L'iris est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 216, 900), la 'Urndat at-tabîb (n" 2343, 2345), AL-W AZIR AL-
GHASSANI (no l2), la Tuhfat al-ahbôb (no 28, I29, 185) et
ABDEREZAQ GECLERC,1874,no 13) sousles nomsde irisô etsûsan
al -asmônjûnî (ly s amê).
JUGTANDACEES
noyer
443
sswâk(!) : pour l'écorcede racines,venduedécouffe en longueslanières
et emouléeen petitspaquets.Ce ærmes'appliquesurtout,dansles livres
arabes,aux tigés de Salvadorapersico L. (voir article n" 472) utilisées
comme frotte-dents.Dans Le Coran, le ssswakest bien cette dernière
esSce.
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Iæs sourcesécritesarabes
Le noyet est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
'Umdat at-tabîb (n" 74), AL-WAZR AL-GHASSANI
n"525-,928),la
(no80), laTuhfat al-ahbâb(n" 74) et ABDEREZAQGECLERC, t874,
no 199)sousle nomdejû2.
JUNCACÉNS
444
la$yet el-'atrûs (Gharb) (litt.: barbe de bouc) : pour ,/. bufonius ; ce
vernaculaire s'applique aussi à Asphodelus tennuifolius Cav. et A.
refractusBoiss.
ôunây (berbèredu Souss).
âzlaf (l{rauûe Moulouy4 Rif) (BERTRAND,I99I).
yôr (Saharaoccidental): "nom de la fleur de jonc ; séchéeelle sert
d'étoupe"(MONTEIL, 1953).
taleggit (Touareg)(VOINOT, 1904).
adless(Kabylie,LECLERC,1874,n' 85)
âsal : c'estle tenneclassiquequi revientdanstousles liwes.
A OuedMallah (régionde Casablanca) où exisæntde grandessuperficies
dejonc, les fellahsdistinguent3 variétésdejonc :
- ssm,ôrl-begri qui est un jonc de grandetaille mais pas dur : on en fait
des nattessoupleset il est pânré : ce seraitJuncusmnritirnus;
- ssmâr l-$elni qui est un jonc de taille moyenne; c'estle plus courant,
le plus dur et son extrémitéest aiguisée.On I'appelleaussissmôr l-hôrr
et ssmâr &ka, : c'estle jonc desvanniersqui s'enserventpour faire des
nattes dures. Il est à peine pâturé par les moutons en période de
sécheresse : c'estJuncusacutus:
- ssm.ârmirra qui est très vert, tendreet de petiætaille. II est bien pâturé
par tousles nnimaux: c'estJuncusbufonius.
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le jonc est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 65, 1229),la 'Umdatat-tabîb(n" 123),AL-WAZR AL-GHASSANI
(n" 35), laTuhfat al-ahbâb(n'22) et ABDEREZAQGECLERC, 1874,
no 85) sousle nom de smâr et âsal.
445
LAMracÉns
bugle,ivette
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
C'est peut-êtrecette plante qu'IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,n" 2134)et la 'Umdat at-tabîb (no 427, 428)mentionnentsousle
nom de misk ej-jin (musc des génies)comme une variété de ia'da
(Teucriunz).ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 208) la mentionne
sousle nom de kndgûra, et en fait lui aussiune variétede ia'da. de
mêmeque la Tuhfat al-ahbâb(n' 217).AL-WAZR AL-GHASSANI ne
la cite pas.
446
278. Invandula dentata L.
USAGESTRADITIONNELS
447
menthone,le myrténol, le terpinène-l-ol, l'c-terpinéol, la catvone,
I'aétaæ de carvyle, le carvacrol.
Nous avons touvé que la lavandedentéedu Rif (Nord du Maroc) était
plus riche en composésaromatiques(usqu'à-147ode linalol, acétaæde
-linalyle,
lavandulol, carvone, acêtatede cqrvylg, menthone,nérol) et que
cetteteneurétait encoreplus êlevên, dansles fleurs seules(20 à 25Vo)ce
qui explique I'usagequ'on en fait, commesubstitutde la lavandevraie,
pour parfumer le linge.
b'aune part, lhuile essentiellede la variétécandicansBatt. du JbelHadid
est particulièrementriche en bornéol(47Vo)alors 9ye lgs popglalionsde
la var. typica Maire, notammentcellesdesrégionsles plus méridionales,
sontplus richesen carrphre(usqu'à 727o).
IL IDRISSI & a1.,1985; IL IDRISSI& BELLAKHDAR, 1989).
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
ta hvande à feuilles dentéen'estmentionnéeni par IBN AL-BAYTAR
ni par ABDEREZAQ. La'Umdat at-tabîb(n" 4TT) et AL-WAZR AL-
CfinSSnNI (n" 85) I'ont assimiléaux plantesdu tlpe ia'da. LaTuhfat
al-ahbôb (n' 101)est le seuldes5 textesqui la mentionnedistinctement
sousson vernaculairebrÊre.
USAGESTRADITIONNELS
448
COMPOSITION CHIMIOUE DE IIHUILE ESSENTIELLE DE
IAVANDUI.A, MULTIFIDA ET L. MAROCCAI'IADU MAR:OC
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
par aucundenosauteurs..
Ceses@cesne sontmentionnées
lavandestoechadeet lavandet'dunculée
hqlffil (t).
ômezzir, timerza (!) (berbère).
muqef rwôI.r(litt. : arrêæ-rhume).
âsfi!ûdûs (liwesque) : ce termeest la transcriptionarabedu mot grec ;
il est encoreemployépar les herboristesen han (SALAH &, al.,1979).
sontcommunesau Maroc.
Ces2 es@ces,médiænanéenîês,
USAGESTRADMONNELS
449
de romarin, de thym-sariette,d'armoiseblanche,de menthepouliot' de
racinesde Corrigiola telephiifolia); Les plantessont placéesdansun
linge de coton propre ; on laisse macérer 5 mn dans 1 verre d'eau
chàude; puis on presse ce linge directementdans la bouche des
nourrissonsqui ont desaffectionsgasto-intestinales.
On applique, enfin la plante sur les plaies et les contusionscomme
vulnéraire.
Dans la région de Beni-Mellal, L. stoechassert à aromatiserle petit-lait
(lben).
DISCI.JSSION
[.es sourcesécritesarabes
t-a tavandestoechasest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC'
1877-1883, Do62, 1437,19M,2182), sousles nornsde ôsft.!û.dûs et
muwaqefl-ârwâh, et par ABDEREZAQ GECLERC,1874,n" 8) sousles
'Umdatat'tabîb (n" 122, 584' 2585)'
nonn ae aspgAdûset fu\b.vôl.La
AL-\VAZIR AL-GHASSANI (n' 8), la Tuhfat al-ahbâb (n' 13) lui
consacrentaussiune rubrique.
lavandevraienlavandeofficinale et lavandin
450
$uzôma,fuâma, luzânn fassiya (!| (litt.: lavandede Fès),luzâma zerqa
(litt.: lavandebleue). \
USAGESTRADITIONNELS
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
451
La lavande est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 791,1558),la'Umdatat-tabîb(n" 725,2585),AL-WAZR AL-
GHASSANI (no85), la Tuhfatal-ahbôb(n' l0l ,247) et ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,no 935),sousle nom de luzâma.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cetæespècen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
mamrbe blanc
rnerrîwut,merrîwa(t).
îlzi (!) (berbère).
jarsiyûn, farâsiyûn (liwesque) : ce vernaculaire,employé encore en
Eglpte, est d'originegrecque.
On I'appelait autrefois à Fès merrîyut al-irayltiya (litt.: mamrbe des
chinrrgiens) (RENALJD& COLIN, 1934).Cettemention est intéressante
à releier. Il est probablequ'elle renvoie à son emploi par les chirurgiens
de Fès pour panserles plaiesou les gfosabcèsaprèsincision.
452
D'autresMarrubium exrstentau Maroc (M. echinntumBall.,M. ayardii
Maire, M. alyssonL., etc.) (MARMEY, 1958).Ils portenttous le nom de
rnerriwût et sont à Fu prèsutilisésde la mêmefaçon queM. vulgare.
USAGES TRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le mamrbe est mentionnêpæ IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 1316,1347,1674),la'Umdat at-tabîb(n" 1384,1913,2512),
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 237),Ia Tuhfatal-ahbôb(no324) sous
le nom defarâsiyûn et {ennâr, et par ABDEREZAQ GECLERC, 1874,
n" 697) sousle nom defarâsiyûn, Sennâret mnrrîwut.
mélisse
453
Kabyles (Algérie) se serventde la plante poq attirer les essaimsd'abeille
dani les rucles : rappelonsque cet usageétait connu des Anciens, la
plante tirant d'ailleurs son nom du mot_gre9_"melissa" qui figfitr
iabeille"
MERAD-CHIALI, 1973; IBN AL-BAYTAR dansLECLERC,
1877-1883, Do2A8D.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
La mélisseest mentionnênpar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 221, 324, 326, 59t, 1928,2082),la'Um.d.atat-tabîb (no 152,
296, 522), AL-WAZIR AL-GHASSANI (n' 46), la Tuhfat al-ahbôb
(n" 72) ei AgneREZAQ GECLERC, 1874,no 124,148)sousles noms
de fubaq .turuniônî, baqlat ûtruiiya, turuniân, badreniûniya.
AL-WAZIR AL-GHASSANI ajoute, pour Fès, le vernaculairehabaq
barbarî (basilic berbère).
454
Espècequ'on trouve pratiquementdanstoutesles régionstemffrées. Au
Maroc, cette menthe pousseen montagneau bord des cours d'eau,
généralementau voisinagede Mentha suaveolensEhr. et d'un hybride des
2 esSces,Mentln nilinca Juss.ex Jacq.
USAGES TRADITIONNELS
DISCIJSSION
455
286. Mentha x piperita L.
menthepoiwée
na'na'l-'abû 7t7.
nn'na'gennawî(SALMON, 1906).
na'na' Iefiôr (Orientalmarocain).
USAGESTRADMONNELS
DISCt.]SSION
Les sourcesécritesarabes
Rien ne permet,parmi les nombreusesespècesde menthescitéespar IBN
AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 2227),de distinguerla menthe
poivrée mais c'est probablementI'une des variétés étudiées sous
iarubrique na'na'. AL-WAZR AL-GHASSANI (n' 198),bfuhfa1-qL
ahbâb (n' 283, 325,33A)et ABDEREZAQGECLERC, 1874,n" 597),
sousnchc', n'apportentpasplus déléments permettantde voir plus clair
'Umdnt ar-tabîb(n" 522, 531,
sur cettequestiônconfusedesmenthes.La
1983)I'a assimilêauxfûdnni et fuboq.
menthepouliot
menthede Gaæfossé
456
flûyo, fliWo dîal mô' (!) : pour M. palegium ; ce vernaculairedérive du
latin polium.
fliWo ûal jbel: pour M. Gatefossei.
D'autresplantesà odeur de pulégoneportent le nom de fliyyo dans les
régionsoù elles poussent: Ziziphora hispanicaL., Satureja granatensis
(Boiss.& Reut.)R. Fernandez.
USAGES TRADMONNELS
457
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
La menthepouliot est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, ;o 807,1639,l7l2) etla'urndnt at-tabîb(no200, 1983)sous
les noms defûdznj, $lîlun (du grec glêchon),bolôya (du latin polium).
I-aTuhfatal-ahbôb(n" 325)et ABDEREZAQGECLERC,1874,n' 694)
ajouæit le vernaculaireTliyyo. AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 232)'
quantà lui, désignecettees@cesousle nomde gubayra.
mentheverte
USAGESTRADMONNELS
458
La menthe verte est surtout employée, au Maroc, pour préparer
I'infusion de thé vert à la menthe qui est la boisson nationale par
excellence.
C'est I'hybride Mentha x villosa qui est ptêférêpour cette préparation
car il donneun thé à la menthefinementparfrrmé(BOLJLOS,1983).
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
La menthe verte est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,n" 2227),la 'Urndatat-tabîb (no 510, 1983),AL-WAZR
AL-GHASSANI (no 198), la Tuhfat al-ahbâb (no 283, 378) et
ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 597)sousle nom de na'na'.
459
na'na' Iemçewwal (Tétouan).
tifergalî Clalembot,Rif occidental).
a*ran, dûmrôn (Algérie, MERAD-CHIALI, 1973) : du classique
dawmrôn.
USAGESTRADMONNELS
460
COMPOSITION DE L'HUILE ESSENTIELLE DE MENTI{A
SUAYEOZENSDU MAROC
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La menthe à feuilles rondesest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,n" lM2) et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 694) sousle nom de dûmrôn.C'estbien ce nom que porte aujourd'hui
la planteen Algérie (MERAD-CHIALI, 1973).
IÂ,'Umdnt at-tabîb(n' 1983),AL-W AZIR AL-GHASSANI (no 232) etla
Tuhfat al-ahbâb (no 330) la mentionnentaussi sous ses diverses
appellations.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
[,es sourcesécritesarabes
Cettees$ce n'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
46r
291. Ocirnum basilicamL., Ocin'urn minimum L., Ocimurn sp.
basilic
USAGES.TRADMONNELS
462
On I'utilise aussi commeplante aromatque pour les soupeset comme
condimentpour la cuissondesviandes.
AUMAROC
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Les basilics sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 205, 223, 5ll, 589, 593,704,726, 892,897, lU 5, 1077, 12,68,
l44l) sous les nolns de bôdrûi, I.taûh rîIûn soleyman,fuobaqp'tarî,
I.wbaqkermânî,hamâhim,châltsiferem. La'Umdat at-tabîb(n" 522),la
Tuhfatal-ahbâb(n" 179,327,M3) et ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,
n" i24,317,338) le mentionnentaussien reprenantquelquesunesde ces
appellations.
tjâns h plupart desliwes arabes,on Eouvementionnées diversesvariétés
de $abaq : I.wbaqqoronfolî (litt.: basilic-giroflée),I.tabaqza'tatî (basilic-
sariette),I.nbaq turunjônî (c'est normalementla mélisse) (AL-V/AZIR
AL-GHASSANI, n" 371).
Cette classification selon les odeurs colrespondsoit à des espèces
différentessoit à des chimiotypesparticuliers.L'étudede la composition
chimique deshuiles essentiellesde basilic démontreen effet I'existencede
chimiôrypesà eugénol(odeur de girofle), à thymoUcarvacrol(odeur de
sariette),-à citrals (Ocimum canufn Sims., originaire de I'Inde et de
I'Afrique), etc.
origan à inflorescencecomPacte
USAGFS TRADMONNELS
GATEFOSSÉ(1921)mentionneI'emploi de I'Origanufncotnpactum,à
Larache,pour laver les étoffes de laine.
464
Cesésultats sont conforrnesà ceux de VAN DEN BROUCKE & LEMLI
(1980) qui ont trouvé, dans I'huile essentielled'O. compactumde
diversesprovenancesdu Maroc, 3 composantsprincipaux dont les teneurs
sont variables d'un échantillon à I'auhe : thymol (de 0 à 43,4Vo),du
carvacrol(de 3,8 à717o),du para-cymène (de0 à?5,47o).
DISCTJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Cetæorigan, particulier au Maroc, n'estpas cité par IBN AL-BAYTAR
la'Umdat at-tabîb et ABDEREZAQ. Mais le genre Origanurn est
longuementmentionnépar IBN AL-BAYTAR (LRCLERC, 1877-1883,
n' 1398),la'Umdatat-tabîb(n' 1558)et ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n" 826) sousle nom de ça'tar, ce vernaculaires'appliquantaussià
desthyms et à dessariettes.
C'est probablementcette espèceque mentionnentpour le Maroc AL-
WAZIR AL-GHASSANI (n" 207) et la Tuhfatal-ahbôb(n" 299) sousle
mêmenom.
USAGF^STRADMONNELS
465
A Targuist"le miel butiné sur O. elongatumestréputéexcellentpour les
douleurset spasmesabdominaux.
Au Jbel Bou Iblana, O. elongatum est utilisé, en infusion, dans les
maladieshépatiques.
Au Jbel Maggo, les habitantsutilisent O. grosif comme panacéepour
toutesles maladiesde lhiver.
DISCI.JSSION
[æs sourcesécritesarabes
Ces origans, particuliers au Matoc, ne sont pas cités par nos auteurs.
Mais le genre Origanum est longuementmentionnépar IBN AL-
BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,no 1398),la'Urndat at-tabîb (n"
1558)et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 826), ainsi que par les
auteursmarocains,sousle nom de $c'tar, vernaculaires'appliquantaussi
à desthyms et à dessariettes.
* Une autreespce d'origan,O. virensHoffm.& Link se rencontredansla régi-on
le nomdeza'taret reçoitles
d'Azrou(tvtoyeri-etas)(Àfgn, 1985).tr portelocalement
mêmes emplois.
marjolaineà coquilles,marjolainewaie
466
Des plantationsindusniellesexistentaussidansles régionsde Marrakech
et d'Agadir, pour la production et I'exportationde la plante séchée
utilisée en herboristerie.
USAGFS TRADMONNELS
DISCt.]SSION
467
at-tabîb
1874,n"533)souslesnornsdernerdedû\merdnqû'!.La'Umdnt
(n. 1369,1558),AL-WAZIRAL-GHASSANI(n' 182),laTuhfat aI'
aussiunerubrique..
ahbôb(n' 253)lui consacrent
romarin
â,2îr,yazîr (t).
ktît (D: ce mot dérive d'îklîl al-iabal (litt.: couronnede montagne).
la (Orientalmarocain).
barlclcc
fu$f lemeb (Tissint)(litt.: herbeà lièvres).
est communedansla-partie.orientaledu
Cette espèce,méditerranéenne,
Maroc ôù ette occupe des surfacesétendues,au delà d'un méridien
passantà hauteurde Fès.
USAGFS TRADMONNELS
468
DISCUSSION
I-essourcesécritesarabes
Le romarin est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877'
1883,n" 129)et parABDEREZAQGECLERC,1874, no 1) sousle nom
'Umdat
deîklîl al-jabal.l-a, at4abîb(no61),AL-WAZR AL-GHASSANI
(n" l0) etlaTuhfatal-ahbâb(n" 15)lui consacrent
aussiunerubrique.
mesfiya(Haouz,NÈGRE, 196l-196?).
keff ej-jmel (Haouz, Jbilet, NEGRE, 196l-1962) (litt.: patte de
dromadaire).
tazukennit(t) (poly.) (Souss,Tarfaya): la planteporûece vernaculaire
parcequ'elleest considéréecommeI'es@cefemelledu thym
USAGFS TRADMONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Cettepetite saugen'estpasnommémentmentionnéepar nos auteurs,mais
elle a pu passerchezIBN AL-BAYTAR et la 'Umdat at-tabîb pour une
es@cede sarietæou de thym commec'estd'ailleursle cas actuellement
chezles populationsdu Sudmarocain.
469
297. Salvia aucheri Benth. ssp.blancoana (IVebb. & Heidr.)
Maire
USAGESTRADMONNELS
DISCT]SSION
Les sourcesécritesarabes
Cettesaugen'estmentionnéepar aucunde nos auteurs.
saugeofficinale
470
Elle est cultivée partout dans les jardins pour I'usage domestique.
Quelquesplantationsindustriellesexistent aussi dans les régions de
Marrakech et d'Agadir pour la productionet I'exportationde la plante
séchée.
USAGFS TRADMONNELS
DISCUSSION
471
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,îo 42,83,872) sousle nom de siwôk
en-nabî et sâlma.La'(Jmdat at-tabîb (n" 2220), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 36) etlaTahfat al-ahbôb(no30, 394)lui consacrentaussi
une rubrique.
sauge-verveine
USAGESTRADITIONNELS
DISCT.JSSION
I-es sourcesécritesarabes
l-a sage-verveine est mentionnéepal B\ AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, tro 2108),à la suited'ISHAQIBN'AMRAN, qui la signale
conrmeexistanten lfriqiya, sousle nom de ûmhubûna.C'estbien sousce
nom (ûmm et-bûnâ)quela planteest aujourd'huiconnueen Tunisie (LE
FLOC'H, 1983,n' 363). D'autrePart,IBN AL-BAYTAR avait peut-êEe
cette espèceen vue quand il raite de Salvia horminum L. (opr_gi!.'
n" 48), âueclaquelle il a pu I'assimiler.Cetteplanteest en effet utilisée
sur le pourtour de la Médi-ænanée de la mêmemanièreque S. verbenaca.
472
I.a,'ILrndatat-tabîb, AL-IVAUR AL-GHASSANI, la Tahfat al-altbôbet
ABDEREZAQ ne la mentionnentpas.
USAGESTRADITIONNELS
473
cultivée selon un rituel bien défini, dans de la terre contenantles 7
métaux(SABBAH-SALOMON,1948).
Les autressauges(la plante sècheen poudre)servent,là où elles exisænt,
commezantiseptiqueet cicatrisantdespetiæsplaies.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Nous n'avonsEouvé aucunementionde ceses@cescheznos auteurs.Il
éqdiéespqr
estpossiblecependantquela S. tingitanasoitunedesespgggs
IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, Do 594,747,781, lll3,
2061, 2108, 2lO9), la Tuhfat al-atrbâb (no 261) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 539) soustt?drû.Quantà S. sclarea,elle a peut-
êne été,assimiléeà une autrees$ce.
calament
rnenta(!).
nâbta, nebeta(!) (tangérois) : vernaculairedérivantdu lattnnepeta.
474
Une espècevoisine,de montagne,leCalamintlwbaborensls(Batt.) Briq.,
à odeur fine, porte le même vernaculairementa (Tidighine) et reçoit les
mêmesusages.
USAGF^STRADMONNELS
DISCT.JSSION
[æs sourcesécritesarabes
Le calamentest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883, n' l7l2) sous son nom grec (qâlâment) et latin (nâbata).
ABDEREZAQ ÉECLERC, 1874, n" 694) n'a fait que reprendreIBN
AL-BAYTAR. Tous les deuxfont du calamentunees@cede menthe.
La'Umdat at-tabîb, AL-WAZR AL-GHASSANI et la Tuhfat al-ahbôb
I'ont waisemblablement assimilê auxfûdnnj.
I-e vernaculure nôbata (dêivé du latin) est restédansle Tangéroispour
désignercettees@e.
calamentdesAlps
475
fliWo diâl berr (poly.) (Ifrane) (litt.: menthepouliot deslieux secs; paI
oppositionù fliyyo diôl mâ' pour la menthepouliq$ : Pourle chimiotlpe
à-pulégone; vernaculaireidentiqueà celui de Ziziphora hispanica et
prôche de celui de la menthepouliot, en raison de leur odeur cornmune
de pulégone.
z'îtra (poly.) (Boulmane): pour le chimiotypeà odeur de thym (voir $
Compositionde lhuile essentielle).
USAGF"STRADITIONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Ctst peut-êtrele calamentdes Alpes qui e{ mentionnépar-IBN AL-
BAYfAR (LECLERC, 1877-1883,tro l7l2) comme un calamentde
montagneou, ailleurs,commeune sariettesauvage(op. cit., n"-2220).Ce
qui esl certain c'est que la question des sariettes,des thyms, des
ialaments, des menthes,des basilics et d'auffesLamiacéesencore est
difficile à mettre au clair dansles textesancienscar ils n'avaientpas la
même notion de genreque les Modernes,ni la mêmesystématiquedes
Lamiacées.
476
'Umdat at-tabîb et ABDEREZAQ. Iæs
Même remarqueà proposde la
autresaut€ursne la mentionnentpas.
USAGESTRADMONNELS
COMPOSMON DE L'HI"JILEESSENTIELLE
DE SATUREJAVULGAIIIS ET SATUREJAPELTIERI DU Iû/'AROC.
DISCI.]SSION
Les sourcesécritesarabes
477
En raisonde sonendémismeà aire trèsresûeinteet de sesindicationspeu
originales(les mêmesquecellesdesthymset dessariettes),S-pehiert n'a
waisemblablementpaséé connuede nos aut€urs.
Pour Satureja vulgàris,nousne pouvonsnousprononcer,car elle a aussi
bien pu pasier pour une espècesauvagede sariette,d'origan,de mélisse,
de basilic ou de calament.
Les sariettessontmentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 1319,1398,2220),sousle nom de \atîya (5. hortensisL.),
ça'tar, ned'.
ABDEREZAQ (LECLERC, 1974,n" 628,826)réunit lui aussi,dansla
'tar,les sariettes,les thymset les origans,cornmele font
rubrique des pc
aussiles autresauteursconsultés.
USAGFSWS
478
Au Maroc, la décoction de cette plante est employéepanout comme
dépuratif et remède des maladies du foie. En usage externe c'est un
vulnéraire.
Dans la région de Midelt, la décoctionde la plante,associfuà Thymus
ciliatus, est utilisée dansle naiæmentdesaffectionsgastro-intestinales
et
des fièvres ("pour faire transpirer").
Dans les régions sahariennes,cette plante est une véritable panaée*.
Dans le Satraramarocain,on emploie la décoctionou la poudre comme
stimulantet on la recommandecontreles refroidissements, les diarrhées
et les fièvres. En usage externe, la plante fraîche sert à faire des
cataplasmes sur les blessures.
Au Saharales nomadesutilisent aussila plantefraîchepour aromatiserle
rhé.
TOXICITÉ
Depuispeu, la responsabilitéd'uneespècevoisine,Teucriumchamaedrys
L. (la germandréepetit-chêne),autrefoisinscrite dans la Pharmacopée
Française,a êtémise en causedansdescasdhépatotoxicitéobservéesen
France.
En 1993, nous avons eu à déterminerune plante qui était suspectée
d'avoir provoquédesintoxicationshépatiqueschroniques,chez2 malades
algériens qui I'utilisaient régulièrement: Il s'agissaitde Teucriurn
polium.Il est donc à redouterque cetteespècedéveloppe,à long terme,
la mêmetoxicité que la germandréepetit-chêne.
DISCT.JSSION
thymde Broussonet
479
z'îta (!).
za'tar al-Inmîr (!) (litt.: origandes ânes): par oppositionà za'tar qui
désigne l'Origanum compacturnqur est considérécomme le za'tar
véritable.
za'tar es-swirî(litt.: za'tar d'Essaouira).
Mffi'flivresque).
Ce fiès beau thym, fortementaromatique,endémiquedu Maroc' pousse
dansles régionsde Rabatet d'Essaouira.Il est beaucoup1éco_ltê,cat de
toutes les èspècesdu genre Thyrnus, c'est la plus recherchée.Dans
l'échelle de valeurs des Marocains,il vient juste après l'Origanum
compactum.
USAGFS TRADMONNELS
DISC[.ISSION
[æs sourcesécritesarabes
Gne espèce,endémiquedu Matoc, n'est mentio-m1"-ry-p.utPN AL-
BAYTAR, ni par la'Umdat at-tabîb,ni par ABDEREZAQ.Mais le
genre Thymui est largemen!équdigPqI ce_stous nos auteurs (voir à
Iarticte Thymusdiverson' 307).LaTuhfat al'ahbab (no 163) le décrit et
AL-WAZIR AL-GHASSANI I'a probablementassimilé au groupe
génériquedesthyms.
480
306. Thymus satureioÎ.d.esCoss. & Balansa
thym-sariettedu Maroc
USAGES TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
481
Cetteespèce,endémiquedu Maroc,n'estmentionnée ry_par_ryN AL-
BAYTAR, ni par la'Umdat at-tabîb,ni par ABDEREZAQ.Maisle
genreThyrnas-est (voir à I'article
largementétudiépar tousl9s _auteurs
oThyrnui divers",n" 307).La Tuhfat al-ahbôb et AL-WAZIR AL-
GHASSANII'ontpeut-êneassimiléà d'aunesthyms.
ThymusmnroccanusBall.
Thymuspallidus Coss.
Thymusbleicherianus Pom.
Thymusrygis L.
Thymuscilintus (Desf.) Benth.
Thymuscapitatus(L.) Hoffrn" & Link
Thymusriatarum Humbert & Maire
ThymusalgeriensLs Boiss.& Reut.
Thymusvulgaris L. var. capitellatasPau& F.-Q.
ThymusserpyllumL.
USAGESTRADMONNELS
482
On les emploieaussien art culinaire.
COMPOSMON DES HI.JILESESSENTIELLESDE DIVERS THYMS
DUMAROC
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Différentes espècesde thyms sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, n" 456, 548,2233),la'Umdatat-tabîb(1558),
AL-\ryAZR AL-GHASSANI(n" 129,207),laTuhfatal-ahbâb(n" 163)
et ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n' 309) sousles nomsde nemmârn
(T. serpyllurn),IûYâ, .w'tar.
483
Petite plante, à odeur de pulégone,du Maroc et de I'Espagne,fréquente
en montagnedansle Moyen-Atlas.
USAGESTRADITIONNELS
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
pt
C'est une espècevoisine (2. capitata) qui est peut-êtrementionne-e
IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,Do 380) sous le nom de
bûlûqnimun (mot grec). Nous avonsun doute en ce qui concernela
'Umdatat-tabîb.Les autresauteursne la citentpas.
LAURACÉPS
camphrier
USAGESTRADMONNELS
484
A Rabat,Salé,Fès,Marrakech,le camphreestutilisé commeantiseptique
dansles soinsdesplaieset desblessureset commerévulsif. Il est réputé
anaphrodisiaque.
DISCTISSION
Les sourcesécritesarabes
Le camphre est longuement mentionné par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, n' 1868),la'Umdatot-tabîb(no llM), AL-
WAZIR AL-GHASSANI (n' 168), la Tuhfatal-ahbâb (n" 212) et par
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 436),sousle nom de Mfûr.
cannelle,cannellede Chine
USAGES TRADITIONNELS
485
La canelle enEe dansla compositiondu râs el-Innût (voir cet article,
n'693).
C'estune épicetrès appréciêeen cuisine,en pâtisserieet en confiserie.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
I-es différentesespècesde cannellesontlonguementnaitéespar IRN AL-
',Urndat
BAYTAR (LEC'ERC, 1877-1883,no 46,841, 1205,2213),la
at-tabîb (n' 2084, 2274), AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 303), la
Tuhfat at-ahbâb(n" 291, 369) et ABDEREZAQ(LECLERC, 18'74,n"
234,743) sousle nom de dôr çînî,selî@,qirfa.
cannellede Ceylan
486
USAGFS TRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Les différentesespècesde cannellesontlonguementtraitéespar IBN AL-
BAYTAR (LECL-ERC,1877-1883, no 46,841, L205,2213),la'Umdat
at-tabîb (no 795), AL-WAZIR AL-GHASSANI (n' 303), la Tuhfat al-
ahbâb(n" I 12)et ABDEREZAQGECLERC, 1874,n" 234,743) sousle
nom de dâr çînî,selîIn, qirfa.
Cinnamornurnburmani i Blume
Cinnamomurn pauciflorum Nees.
Cinnamornumimpressinervium Meissn
Cinnamornurnculilawan B.L.
487
of Macassar,of Sumatra,of Manille) ; du Cinnarnornutnpauciflorum
Nees.du Sikkim et de l'Assam(cassiabarkof Assam); du Cinnamornurn
tamala Ness.et du Cinnamomumimpressinervium Meissndu Nord de
I'Inde, du Sikkim et du Népal (indian cassialignea) (TIIE WEALTH OF
INDIA, t948-1972).
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
En dehorsdes eannellesde Chine et de Ceylan,diversescannellessont
mentionnées par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no 46,841,
1205,2213)etla'Umdat at-tabîb(no795) dansles articlesselî$aet dôr
sînî, comme des variétés venant d'autresrégions d'Asie. Les auEes
auteursne s'étendentpas Sur toutes ces variétés de cannelle, qui ont
probablementété assimiléeslesunesaux aures.
er-rand(t).
'a$ mûsâ,a'fi sîdnârnûsâ(!) (litt.: bâtonde Moilse).
lajarat el-gâr, el-Êôr(l)"
Inbbet el-Sâr (!) : pour la baie.
488
Le laurier-saucedes Canaries,Laurus azorica, espèceendémiquedu
Maroc et des Iles Canaries,est spontanédansles régionsde Beni-Mellal
et de Ksiba (BENABID, 1984).
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
489
Le laurier noble est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, no 922,965,1065,1619),la'Umdat at-tabîb(n" 970),AL-
WAZIR AL-GHASSANI (no 284), la Tuhfatal-ahbâb(no 173, 437) et
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 785) sousles noms habituelsde
rend et Sâr.
LEMNACÉBS
lentille d'eau
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
La lentille d'eau est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'Umdatat-tabîb(n" 1092),AL-WAZR
1877-1883,Do 1451,l52l),la
AL-GHASSANI (no 137),laTuhfat al-ahbôb(n' 201) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 391)sousles nomshabituelsde Uhlub et'adesal'
mâ'.
490
LrLrAcÉrs
oignon
USAGES TRADITIONNELS
491
Les bulbes d'oignon sont un élémentde base de I'alimentationdes
Marocains,la variétérouge,en particulier,qui sèchebien et se conserve
mieux que la variêtê,blanche.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
L'oignonest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 296,979),la'Umdatat-tabîb(n" 226),AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n" 49) et ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 168) sousle nom de
basal. la Tuhfat al-ahbâb ne le cite pas,le considérantprobablement
coilrmeétantsurtoutun aliment.
poireau.
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le poireau est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
'Umdat at'tabîb
1883,no 1760, 1820, 1875, 1910, Lgll, 1998),la
(no226, 1176, ll77) sousle nom de kurrôg qir| Aafalût kalikân. AL'
WAZR AL-GHASSANI (n" 328) et ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,
492
no 441) donnent le vernaculure kurô1. La Tuhfat al-ahbâb ne le
mentionnepas.
ail cultivé
fi.rn,fima (!).
tiskert, ti{Sert(!) (berbère).
USAGESTRADMONNELS
493
L'ail est enfin très utilisé dansI'alimentation.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'ail cultivé est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 453),la',Umdatat-tabîb(n'352), AL-WAZIR AL-GHASSANI
(no 328),la Tuhfat al-ahbâb (n" 408) et ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,no 170,896)sousle nomdefim.
ails sauvages
Allium nigrum L.
Allium tiquetrum L.
Allium cltnmaemoliL.
Allium pallensL.
Allium roseurnL.
firn el-barrî (!) (litt.: ail sauvage).
fim el-Inyya (!) (litt.: ail de vipère).
banyla (litt.: petit oignon).
korrâ1(!) : pourA. roseurnL.,A. poruurnL., A. sphaerocephalum
L.,
A. arnpeloprasurnL.
bîbrôs (Kabylie,ABDEREZAQ,LECLERC, 1874,n" 171) : pour A.
ffiqueffum.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
494
[æs sourcesécritesarabes
Les variétés sauvagesd'ail, d'oigon ou de poireau sont mentionnées
plusieursfois par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, n" 453,
454,455,651, 1487,1875,1910,l9ll,2194) sousles nomsde fim
berrî, fim kurrâf, frm el-Inyya, ma.tnrqô\,I.nfîW fimiya (pour divers
Allium) ; kâûl et kurrât el-kurum (poireaudes vignes, pour A.
arnpeloprasumL.), mûlî et harmel ôbya( (pou A. moly L.).
La'Umdnt at-tabîb(n' 352),AL-WAZIR AL-GHASSANI(n 328, 329)
etlaTuhfat al-ahbôb(no393)les décriventaussi.
ABDEREZAQ (LECLERO,1874,no 170, 896) cite A. triquetrumL.
(bîbrôs)et un aute ail sauvage(kurcâfl.
aloès
495
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'aloèsest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
no 1388, 2159), la 'Umdat at-tabîb (no 1532), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 210), laTuhfat al-ahbâb(n" 294)et par ABDEREZAQ
(LECLERC,1874,no 619)sousle nomde çabr.
IBN AL-BAYTAR mentionnela variétédite çabr suqnrî commeétantla
meilleure.
Les donnéestoxicologiques
A fortes doses,I'aloèsprésenteune toxicitéindiscutable.Il provoqueune
congestionintensedes organeset développechezles femmesune action
ocytocique,d'où sa contre-indicationchezles femmesenceinteset chez
les hémorroi'daireset sonusagefaditionnel commeabortif..
Une prise de 8 grammes d'aloès peut même provoquer la mort
(PERROT,1943-l9M).
496
* Surles aloèsdu Yémen,voir FLEURENTIN(1983).
USAGESTRADMONNELS
497
RODIER (1956)a doséla colchicinedansdesplantesprovenantdu Tadla
et récoltées aux premièrespluies d'automne.Ses résultats sont les
suivants: feuilles0,0837o;fleurs0,l2Vo; bulbes0,017o.
PERROT (1936) a obtenu les résultatssuivants,à partir de I'espèce
satrarienne:feuilles0,1Vo;f'leurs0,17o; bulbes0,297o;graines0,37Vo.
La vanêtêsatrarienne sembledoncêtreplus richeen colchicine.
Nous avons,quantà nous,trouvédesteneursallantde 0,06 à 0,087ode
colchicinedansles bulbesrécoltéssur I'espèceA. interrnediumprovenant
de différenteslocalitésautourde Jorf Asfar et d'Essaouira.
TOXICITÉ
Symptômesde I'intoxication
L'intoxication du bétail se manifeste principalement oar de
I'incordinationdansles mouvements et la locomation,destroublesgasfro-
intestinauxet" parfois,une chuteimportantedespoils. Si la mortalité est
élevêe,I'issuen'est pas obligatoirementfatale et les animauxqui font
d'abondantes diarrhéessurviventgénéralement.
L'autopsie révèle des reins hémonagiques,une rate congestionnée,un
foie dilaté,despoumonshyperhémiés(BELLAKHDAR, 1978; RODIER,
l9s6).
DISCTJSSION
Les sourcesécritesalabes
Le genreAndrocymbiun n'estmentionnépar aucunde nos auteurs.
321.Asparagzsdivers
498
asperge
AsparagusacutifuliusL.
AsparagusalbusL.
AsparaguspastorianzsWebb.& Berth.
AsparagusstipularisForsk.
AsparagusaltissimusMunb.
ssekkûm,âssekkûm(t).
âzzwî,âzzît,taaût (!) (berbère).
ziwziw (Zoumi).
Sbarbak(BOLJLET& al., 1990).
bûgelât(GATEFOSSÉ,t92t).
bûlatâ(GATEFOSSÉ,
r92r).
hilyawn (classique): ce vernaculairen'estguèreusitéau Maroc.
Inbreza (!) (satraraoccidental,BELLAKHDAR & ar., 1978) : c'est le
nom des baies d'A. altissimus,rougesà manrritéet de saveuracidulée.
Elles sontcomestibles.
USAGES TRADMONNELS
499
Dromadaires,moutonset sangliersmangentvolontiersles tiges,les fruits
et les racines.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'aspergeest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 518,2260,2308),la'Umdat at-tabîb(n" 2612),AL-WAZIR
AL-GHASSANI(no 101),laTuhfatal-ahbôb(n" 27,123)sousle nom de
âsfaraj,hilyawn.ABDEREZAQGECLERC, 1874,n" 256) donneaussi
le nom de I'aspergeau Maghreb,sekkûm.
L'usage,un peu spécial,de la décoctiond'aspergepour fuer les chiens,
que nousn'avonsrencontréque dansles Beni-Snassen (Maroc oriental),
estmentionnéaussipar ABDEREZAQ.
asphodèle
l-berwâg(l).
îgri, înffi, îrnegri, tiÊri (l).
blîlû.2,âblîlû,2(!) : pour la hampeflorale.
âgellûs : pour la hampe florale. IBN AL-BAYTAR (dans LECLERC,
1877-1883,Do826) cite le vernaculaire berbùe tiglile# à rapprocherdu
nôtre.
Inydelî (Khlott, BERTRAND, 1991): pour la bourre.
bun!ô(classique, RENAUD & COLIN,1934,no 83 et42l).
tfiiritl (Turquie,BASER & al., 1986): à rapprocherde Jirr.l qui désigne
l' Omithogalum umbellatumL.
communesau Maroc.
Espècesméditerranéennes
USAGESTRADMONNELS
500
f-a partie utilisée en médecinetraditionnelleau Maroc est constituéepar
les racinestubéreusesrenflées.Partout,lhuile, dans laquelleon a iait
cuire cette partie, est utilisée, en instillations auricuÎaires,dans le
traitementdesotites.On peut encorecreuserune cavitédansun tubercule
d'asphodèle,puis y verserde I'huile chaudequ'on laissemacérertoute
une nuit, avantde I'utiliser en gouttes.
I-a poudre et la décoctionde la droguesont employées,en applications
locales,dansles soinsdesabês
A Manakech, les tuberculesserventà faire un onguentcontrele vitiligo
et les tâchesblanchescutanéesde toutenahre.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
L'asphodèleest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 88, 217,826) et par ABDEREZAQ(LECLERC,1874,no 188,
915) sousles nomsde berwâqet luntâ. L'usagedespartiessouterraines
de I'asphodèlecomme colle rapporré par IBN AL-BAYTAR et
ABDEREZAQ se retrouvedécrit dansla 'undat et-tnbîb(n' 747) er AL-
WAZIR AL-GHASSANI (n'354). La Tuhfat al-ahbâb (n" 83, 42t)
consacreaussiunerubriqueà cesespèces.
501
323, Asphodelustennuifulius Cav. (= Asphodelusfistulosus L.) et
Asphodelus refraclzs Boiss.(= AsphodeluspendulinusCoss.& Dr.)
asphodèle
et A. tennuifuIizs,espèce
A. refracfzs,espècesaharo-méditerranéenne,
méditerranéenneet indienne,sontcommunesau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
frites ou bouillies
Au Satrara,les feuilles elles-mêmessont consommées
ou encorepréparéesà la manièrede la mauve.Elles serventparfois à
preparerla saucedu couscous.
,
Cesespècessontdespânuagesmédiocres.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le genre asphodèlea bien été mentionnépar tous nos auteurscomme
représentéau Maghreb(voir article précédent,n" 322), mais ces auteurs
ne naitent pas de variétéssanstuberculeset dont on utiliserait les graines
conrmec'est le cas dA. tennuifuliuset A. refractus. ABDERAZAQ
(LECLERC, 1874,n' 407) cite bien une espècedénomméelal.ryattîs
502
(barbede bouc), mais sansdonnerde précisionsqui pennettraientson
identification.
TOXICITÉ
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce,très toxique, n'est mentionnéepar aucun de nos auteurs,
vraisemblablementen raison de son endémismeà aire resEeinteou
simplementparcequ'elle aêtê,assimiléeà unevariétéde scille.
colchiqued'automne
bûlcbûlu(Ouezzanne,Arbaoua).
el-besila(Ouezzanne)(poly.) (litt.: le petit oignon).
tirkelt (Zemmour,CHARNOT, 1945).
lamira, fumira (Tunisie,LE FLOC'H, 1983; BOLJLOS,1983).
'alqrâ(Egypte,IBN AL-BAYTAR dansLECLERC,1877-1883, tro 1575)"
sûrenjôn(classique,mot persan).
503
Le colchiqued'automne,à fleurs lilas, est assezcourantdansle Nord,
I'Ouestet le Centredu Maroc. C'estune espèced'Europeet du Bassin
méditerranéen.
Ses capsulessont récoltéesde mai à juin puis séchéeset battuespour
séparerles graines.Cesgrainessont expoftéesvers les pays d'Europe,
I'Italie principalement.De 5 à 10 tonnessont ainsi ramasséeschaque
annéedansles régionsd'Arbaoua,Ouezzæneet Karia Ba Mohamed.
D'autres colchiquesexistent au Maroc mais ils sont plus rares :
ColchicurnneapolitumTen prèsde Ksiba,Colchicumtriphyllum Kunze
dansle Moyen-Atlas,le Grand-Atlaset les steppesde la HauteMoulouya
(MAIRE, 1952-1968).
USAGESTRADITIONNELS
n'estplus utilisée.
La plantedont la toxicité est connueo
TOXICITÉ
Symptôrne s de I'intoxication
Les effets de la colchicine étant retardés,les premiers symptômes
n'apparaissentque tardivement"parfoisjusqu'à 10jours aprèsI'ingestion.
On observed'aborddes troublesdigestifsavecnausées,vomissements,
coliques, diarrhées parfois hémorragiques.ces désordres sont
accompagnésd'hypersecrétionsalivaire, de sueurs profuses et de
polyurie, tout cela provoquantune déshydratationintense.Crampeset
secousses muscularesaveeparesthésies et paralysiesdesextrémitéssont
égalementobservées,à ce stade. Puisn après plusieursjours, apparaissent
des troubles hénnatologiquesgraves : leucopénie réversible puis
hyperleucocytose.La mort peut survenir par arrêt cardiaque et
respiratoire(NAS LAFKIH, 1987).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le colchiqueest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 551, 1249,1345,1575,2032),la'Umdat at-tabîb (n" 2341),
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 291), la Tuhfat al-ahbâb (n" 365,
incidemment),ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 31, 816) sous les
'okna, Ia'ba barbariya. Une note marginalesur le
noms de sûranjôn,
manuscritd'IBN AL-BAYTAR ajoutepour le Maghreb,le vernaculaire
ferj al-ârd..
504
La drogue appeléeâsôbI harmas(hermodactyle)par les auteursarabes
estgénéralementconsidérée
commeuneesSce de colchique.
sang-dragon
desAnciens
PROVENANCEDU SANG.DRAGON
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le sang-dragonest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, lg77-
1883,no 218, 832,882,1378,1596),la'Umdat at+abîb(n" 821),AL-
WAZIR AL-GHASSANI (no 97), la Tahfat al-ahbâb (n" I 18) et
ABDEREZAQ (LECLERC,1874,no 118,250,985)sousles noms de
darnal-âpawîn,daw ag-finnîn,dnrna!-!n'bôn,ôyda',kyyân.
salsepareille
506
'usba,'usbarûmîya(!) (litt.: I'herbe
européenne) : pour les salsepareilles
américaines,parce qu'ellesétaientcommercialisées en Méditerranéepar
les Européensqui les avaient ramené d'Amérique et parce que la
salsepareilled'Amériqueconstituaitla plantemédicinalepar excellence,
la droguela plus utiliséedansle traitementde la syphilis.
ânesfal, tanesfalt (poly.) (berbère)(litt.: celle qui s'enroule): pour S.
espera.S'emploieaussipour les liseronset diversesplantesgrimpantes.
Senôt(Talembot): pour S. aspera.
luwwôya(poly.) : pour S. aspera et diversesplantesgrimpantes.
'ullîq (poly.) : pour S. aspera en raisonde ses
aiguillons; ce vernaculaire
s'emploiesurtout pour les ronces.
tarnnayt(poly.) (Moyen-Atlas): pour S. asperaet pour d'autresplantes
grimpantes.
îskirafi (Kabylie,LECLERC,1874,n'505).
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
L'espèceS. aspera est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, tro 1683,1908)qui cite Dioscoride,sousle nom defe{aget
kerma Eôîkaet peut-êtrepar ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 505)
au nombre desluwwâya (htt.: plante grimpante),sousle nom de sikraj.
Mais les salsepareillesaméricaineset leur usagecommeantisyphilitique
n'étaientpas connuesde cet auteur,ni destextesarabesplus anciens(dont
la'Umdat at-tabîb et AL-\VAZIR AL-GHASSANI). Par contre, les
auteursplus récentscomme ABDEREZAQ(LECLERC, 1874,n" 770,
507
987) nous la décriventsous le nom de 'ulba rûmîya (litt.: I'herbe
européenne*)ce qui montre bien sa provenance,car la salsepareille
d'Amérique était commercialiséepar des marchandseuropéens.
ABDEREZAQ mentionneaussi,sousle nom de Sebfin(dérivédu persan
t$ub-e-tlînîqui signifie "bois de Chine"),la squine(Smilax china L.),
une salsepareilled'Extrême-Orientutilisée depuis très longtempsen
médecinechinoise.
LaTuhfat al-ahbôb(n" 345)cite aussila salsepareilled'Amérique.
scille, urginée
'ansal(l).
bæl al-fâr, bsal al-lenzîr (!) (poly.) (lin.: oignonde rat, de sangter).
bsel l-fer'awn, fer'ûna (!) (litt.: oignon de pharaon): parceque, dans
I'Antiquité,ceuxsontles Egyptiensqui ont fait connaîtresesusages.
â.zalimû-wu\{en(Souss,LAOUST, 1936)(litt.: oignonde chacal).
ffil (berbère).
îVîl (classique).
têîlûm (Satraraoccidental,MONTEIL, 1953)(poly.) : pour U. noctiflora
Batt. & Trab.
dîwâg (Chichaoua,Ftraouz, Sudatgérien): pour U. noctiflora.
âlyôt (tut Seghrouchen,BERTRAIID, l99l): pour U. noctiflora.
508
USAGESTRADMONNELS
En médecinetraditionnellemarocaine,la scilleestpartoutreputéechaude
et intervient à très faibles doses,mêléesau repas,comme réchauffant,
dansles refroidissements (bronchites,toux, grippes,etc.).La drogueesr
généralementemployéeprudemmentcar satoxicité est connue.Cdnne la
touK et la bronchite,on peut aussiprendreun gros bulbe, y creuserune
cavité danslaquelleon introduit un oeuf avecsa coquille,ei cuire le tout
sous la cendre : chaquematin, on mangeun oeuf dur ainsi préparé
pendant7 jours de suite.
On I'utilise dansle traitementde la jaunisse: pour cel4 on placeun bulbe
de scille dansun bouilleurplein d'eau,surmontéd'unecousôoussière dans
laquelle on a dispoqéde I'orge (ou de la semoule); une fois que I'orge
(ou la semoule)est bien imprégnéede vapeur,on la retire et on la moùd
avec desracinesde garanceet desraisinssecsrouges; le mélangeobtenu
est-ilgéré, à raison d'une tête d'ail, tous les matins, à jeûn, jusqu'à
guérison.
La scille est aussiprescritecommediurétique.
Les femmes de Ia campagnel'utilisent commeabortif, par voie interne
(orge ou fenugrecqui a macérétouteune nuit dansde I'eaucontenantde
la scille) ou en fumigationsvaginales.
Fupg", saléeet mélangéeà du gras,elle est appliquéesur les abcèspour
les faire mûrir et concentrerle pus. La scille est aussi utilisée, en
frictions localescommecongestionnant dérivatifet commerévulsif.
D'après MATHIEU & MANEVILLE (1952), à casablanca,une ovule
faite avec de la scille est utilisée pour simulerla virginité : il se produit
localementun oedèmequi saigneau moindrecontact.
BOULOS (1983)a vu, sur le marchéde Rabat,destablettesfaitesavecde
la poudre de bulbe séchéde U. maritima, à sucerlentementcontre les
tumeursinternes.
TOXICITÉ
509
Les principes actifs sont des hétérosidescardiotoniquesstéroidiquesdu
type bufadiénolide(usqu'à 4Vo): glucoscillarèneA (hétérosidede la
scillarénine),scillarèneA (hétérosidede la scilliragénine),scillaphaéoside
et glucoscillaphaéoside (hétérosides
de la scilliphaéosidine).
Synptômesde I'intoxication
l. chezI'homme
Le tableaude I'intoxicationpar les scillesest,à quelquesdifférencesprès,
le même que celui de la digitale. Nous avons pu observer des cas
d'intoxicationà la suited'usagesthérapeutiques.
L'intoxication se manifeste par des vertiges, des nausées,des
vomissements,des diarrhées,de I'hypertension,une augmentationdes
secrétionsgastro-intestinales,
bronchiqueset sudorales,desdouleursdans
le venEeet dansles jambes, des crampes,des fibrillations musculaires,
des troublessensoriels,de lhypothermie,parfoisunehématurie.
Dans les cas graves(absorbtionde très fortesdoses),survientun coma
puis la mort par arrêt du coeur.
2. chezl'animal
Chez le bétail, les symptômessont les mêmes que chez I'homme
(CHARNOT,1945).
Chezles rongeursles hétérosidescardiotoniquesde la scille sont de plus
despoisonsdu S.N.C.
Certainsanimaux, eomme le sanglier,le pore-épie,ete., sont moins
sensiblesau toxique et consommentles variétésblanchessansgrands
dommagesapparents.Mais leur chair devientdangereuse pour I'homme.
C'est pourquoi, au Maroc, on évite de mangerle foie du porc-épic qui,
croit-on,concente le toxiquede la scille.
DISCT.JSSION
[,es sourcesécritesarabes
La scilleest mentionnée par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 298, 1593),la'Umdat at-tabîb (no 105, 139, 226),AL-V/AAR AL-
GHASSANI (no 25), la Tuhfat al-ahbâb (n" 3l) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 15, 669) sousles noms de 'unyl, basl el-fâr,
basal el-berr, îVîL, far'ûna.
510
TINACÉES
lin cultivé
l-keuôn(!).
zenî'at l-kenân,bzôr l-kenân(!) : pour les grainesde lin.
el-âtal, el-ôtlî, el-ôtlô (Fezzan,Touaregs,LE FLOC'H, l9g3, n" 222).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le lin est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 279, 933, 1885),la 'Umdat at-tabîb (n" 1156), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 41) et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 154, 497)
sousle nom de kettân et bazr el-kenân(pou les graines).Il est aussi
mentionnépar la Tuhfat al-ahbâb (n" 215) mais assimiléà une forme
sauvage.
511
LOGANIACÉES
noix vomique
USAGESTRADMONNELS
Cetteespècen'estplusutiliséeau Maroc.
Autrefois, elle faisait partie de I'arsenaldes poisonsutilisés par les
califes, les sultanset les vizirs pour éliminer leursadversairespolitiques,
en raisonde la rapiditéde son action.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
512
La désignation jûz al-qî ("noix vomique")qu'ontrouvementionnéedans
les traités arabes est en fait une appellation génériquerecouvrant
plusieursdroguesdifférentesà propriétéscatharto-émétiques.
Contrairementà ce que pensait LECLERC, la jû,2 al-qî d'IBN AL-
BAYTAR (LECLERC, 1877-1883, n' 528) n'estpas la noix vomique
(Strychnos nux-vomica L.) : IBN AL-BAYTAR lui-même ne I'a
visiblement jamais vu et la descriptionqu'il en donne, d'après une
relation d'Al-Idrissi, qui la fait provenir du Yémen,ne correspondpas
au fnrit et à la grainede Strychnosnux-vomica.
513
cathartiques(KERHARO &, ADAM, 1974 ; DALZIEL, 1955 ;
MALGRAS, 1992).
Cette Méliacée se rencontredans toute I'Afrique tropicale et arrive
jusqu'enArabie (DALZIF,L, 1955).C'estFORSKAL qui a d'ailleurs
décrit le premier cette espèce*qu'il a trouvé dansles montagnesdu
Yémen et I'a baptiséElcai'a roka, nom latin construità partir de ses2
vernaculairesarabesÇûz al-qî et roqa'). Quelquesannéesplus tard,
DEFFLERS(1889)la retrouvaitau Yémenet rapportaitle vernaculaire
utilisé localementpour cetteespèce: roqa'.
Cette attribution d'identité met en accordles indicationsbotaniques,
synonymiques et géographiques fourniespar AL-BIRUM, la'Umdat at-
lnbîb et IBN AL-BAYTAR.
Ce dernier auteurconsacred'ailleursun article à part à la jûz er-roka'
(BN AL-BAYTAR dans LECLERC, 1877-1883,no 529) comme s'il
s'agissait d'une drogue différente de jûz al-qî. Dans cet article, la
descriptionqu'il donne de I'espècequi pousseen Arabie, d'aprèsun
informateur bédouind'Abou Hanifa, conespondtout à fait au Trichilia
roka. Abou Hanifa dit que I'enveloppedu fnrit est comestibleet qu'elle
est de saveur douce, ce qui est vrai pour la pulpe, I'arille et I'huile
extraitedes graines(DALZIEL, 1955,IRVINE, 196l). Par contre,Abou
Hanifa se trompequandil nousdécrit commele rolw'un arbrequ'il a vu
en Syrie et qui estprobablement un sycomore.
Cette confusionentrejummayz(sycomore)et roqa' (Trichilia roka) se
retrouvechezla plupartdesauteursarabesquenousavonsconsultéparce
qu'ils ont reprit l'équivalenceétabliepar Galien entre"noix vomique" et
sycomore de Chypre ce qui a donné chez eux la fausse chaîne
synonymiquejûz al-qî -- roqa' - iummalz (voir à titre d'exemplenla
'umdatat-tabib,n" 414et 46).
514
XVIème siècle,n'a fait que reproduireI'articlejû.2al-qî de la '(Jmdatat-
lobîb. (voir plus haut). A son époque,apparemment, la noix vomique
vraie (Strychnosnux-vomica)ne faisait paspartie desdroguesutiliséesà
Fès**. Cette rubrique n'existemême pas dans la Tulfat al-altbab
(manuscritdu XVIème ou du XVtrème siècle).
Symptômesde l'intoxication
A faible dose,de I'ordre de 0,10 g de poudrede graine,la noix vomique
entraîne une excitation généraledu S.N.C., avec tonus musculaire,
stimulationgénéraledessenset sensibilitéaccrueà la lumièreet au bruit.
A dosesplus élevées,apparaissent les symptômessuivants: anxiété,
vomissements,salivation abondante,convulsionstétaniquescoupées
d'accalmies,avectrismus(serrementdesmâchoires)et opisthotonos(tête
rejetée en arrière). Fuis la poitrine s'immobiliserendantla respiration
difficile et les premiers signesd'asphyxiesurviennent.La face devient
rouge sombre,les veinessont gonflées,les yeux sont proéminentset les
pupilles sont dilatées.La contraction,de plus en plus importantedes
muscles du thorax et du diaphragmeentraînefinalement la mort par
asphyxie.A ce stade,la respirationartificielle peut sauverI'intoxiqué.
Mais si les dosessontplus élevées,la mort survientpar actiontoxiquesur
le bulbe avec paralysieet anêt cardiaque.La lucidité est conservée
jusqu'àla fïn.
La mort survient dansun délai de 5 minutesà 5 heuresselon les doses
ingérées(PERROT,1943-1944).
* Dansunenote à satraductiond'IBN AL-BAYTAR, LECLERC(1877-1883n" 529)
,
dit que Forskala rapportéavoir vu vendrele roka'à Bayt El-Fakih (Yémen) comme
aromateet que les femmess'enserrentpour leur toiletæ.Forskalaurait aussimentionné
qu'un liwe arab nomméfurh el-mo'jîzle donnecommeémétiqueet anti-galeux.En
Afrique, on I'utilise effectivementdans le traitementdes maladiesprurigineuseset
parasitaires
de la peau@.ALÆ! 1955).
5r5
**€ AI.-WA7IR AL-GHASSANIdonnepourjûz al-qûle synonyme jûz al-qâtal ("la noix
qui tue") ce qui peut laissercroire qu'il s'agitbien chezlui de Strychnosntu-vomica.
Mais, outrele fait que sa rubriquen'estqu'unrecopiagearrangéde æxæsplus anciens
('Umdat at-labîb + Jami' al-mufradard'Ibn Al-Baytar), nous avonsvérifié que les
grainesde Trichilia roka sont effectivementdonnées,pr certainsauteurscomme
vénéneuses à dosesélevées(KERHARO& ADAM,1974;DALZIEL. 1955).
LORANTHACÉES
bû+Sabb(Haut-Atlas,BERTRAND' 1991).
ôsemmurnwuslen(Moyen-Atlas,BERTRAND,I 99I ).
âmrires Mchlifen).
milû, (Ifrane).
wangûrî (JbelHebri).
hennadiôI-âdmâm(nomadesarabesde Missourtranshumants au Moyen-
Atlas) (litt.: hennéde I'aubépine): en raison de sa couleurvert-jaunâtre
et de saposition sur I'arbre.
lenjbâr (poly.) (Nord du Maroc, RENAUD & COLIN, 1934) (Fès, AL-
WAZIR AL-GHASSANI, n' 60) : du classiqueîniibôr, qui veut dire
"réduire", "consolider" (en parlant d'une fracture).Ce terme s'emploie
pour desargilesou desproduitsvégétaux(parexemple: le mil-chandelle,
le chevrefeuille,etc.) qu'on utilise en plânageou en usageinterne pour
consoliderI'os aprèsfracture.
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCIJSSION
516
Les sourcesécritesarabes
Le gui blanc est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLER1, tg77-
1883,no 848) sousle nom de dibbq; c'estprobablement le gui rouge
qu'il signaleau Maroc ( op. cit., no 360, 1600)sousle nom de buntûma.
Nousn'avonspastrouvémentionde cesespèces dansABDEREZAQ.
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 60) donnele buntûmacornmeconnu à
Fès sous le nom de înjibâr parce qu'il est utilisé en usageexterneet
interne pour consoliderles fractures.La 'Umdat at-.tabîb(n" 218) nous
dit que le buntûmas'appelleen Andalousieroq'afôrsiya (roq'a de Perse)
le mot ro'qa ("qui raccomode")ayantla mêmesensque le mot înjibôr.
LaTuhfat al-ahbâb(n" 50) mentionneI'injîbâr maisnousne pouvonsdire
s'il s'agit du gui, du chewefeuilleou d'uneautreplante.
LYTHRACÉPS
henné
l-lennâ (t).
lâÊiya (!) : pour la fleur de henné(blanche).C'est,à I'origine, un terme
génériquepour toute fleur odorante; on connutfuqqaft, ur vernaculaire
proche pour la fleur de schoenanthe(ABDEREZAQ dans LECLERC,
1877-1883, n" 9).
5r7
Autrefois, on recherchaitaussi,particulièrement,la qualité drte hennâ
nuôtiya provenantdu district d'Inzegmirdansle Touât,district qui, pour
cetteraison,portait le nom de "TouâtEl-Henna".Ce hennéétait vendu
surtoutau Soudan,en Algérieet à Fès(Renseignements Coloniauxno 1,
janv. 1902, p. 10). Des qualités semblablesexistent dans le Sahara
algérien(Reggane, etc.)
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le hennéest longuementmentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883, no 719,899, 1658,23W),la'Umdatat-tabîb(no610, 1900),
AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 123, 240),la Tuhfatal-ahbâb(no 174,
319) et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 312,700) sousle nom de
hennâ etfâliya (pou la fleur).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
Cette plaqte ne nous semblementionnéedansaucundestextesque nous
avonsétudié.
MALVACÉBS
519
rose trémière
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
[.es sourcesécritesarabes
La rose trémière est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,no 808,2278) commeune variétéde guimauve(bitnî).n
nousprécisequ'elleestplantéen Andalousiesousle nom de ward ez-zîna
et qu'elle est est connuau Maghrebsousle nom de ward ez-zawânî.
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 914) donneles mêmesnoms mais
cite en plus le vernaculaireberbèretîbînæn.
AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 336) nous donne pour Fès le
vernaculaireward ez-zawônî.
La'Umdat at-tabîb (n" 687) et la Tuhfat al-ahbâb(n' 413) consacrent
aussiunerubriqueà cetteespèce.
520
335. Gossypiurn herbaceum L,
cotonnier
Ieqten(!).
zerrî'at leqlen: pour les grainesde cotonnier.
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
Le cotonnier (et sesproductions)est mentionnépar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, no 785, 839, 1480,1559,1803,1808, l9l8)
sous le nom de qopt,, mais il donneaussi d'auEesnon$ de variétés et
synonymesrégionaux.La 'Umdat at-tabîb (n" 2104)consacreaussiune
rubriqueà cettees@ce.Les autrestextesne la mentionnentpas.
gombo, corne-grec,lady-finger
52r
(C. capsularisL, C. acutangulusL., C. depresszs(L.) Stoclç C. tridens
L.). de la famille desTiliacées.
mlûliya waraqiya(AL-WAZIR AL-GHASSANI,no 40) (litt.: gomboà
feuilles) : pour la corète et pour les variétésd. I/. esculentusplus
spécialement cultivéespour lesfeuilles.
Chezles Tunisienset les Algériensde Constantine,le gomboporte le nom
de gnôwiya (t). Chezles Egyptiens, Syrienset les Palestiniens,
les on le
connaîtsousle nom de bâmiya(!). Le vernaculaire tunisienindiqueune
provenanced'Afrique Noire.
C'est bien à la corète,originaire de I'Inde mais très cultivée par les
Hébreux- d'où le synonymebaqla yahûdiya(litt.: légumejuifl - qui la
firent connaître aux Grecs et aux Egyptiens, que s'appliquait
originairementle nom de mlû$iya, car le gombo n'arriva que plus
tardivement au Moyen-Orient, en provenaqcedu Kordofan et de
I'Abyssinie,peut-êtrevers l2W av. J.C., daæde sapremièrementionen
Egypte.
USAGESTRADMONTNELS
522
Le fruit du gombo (récoltéquandil est encorejeune), devint Eèsvite un
metsde luxe à la tabledesgrandsnégociantsdu Tafilalet et de Fès.Dans
cette dernière ville, le plat régional le plus typique est précisément
aujourd'huiun ragoûtde viandepréparéavecdes gombos(rnlûliya) et
despetits coing_srustiques(l-qîm), ce dernier,très astringent,étantajouté
pour corriger I'action laxative du gombo. Ce plat est ainsi un bon
exempled'applicationdesrèglesde la diététiquearabo-musulmane à I'art
culinaire. On en fait aussiun entremets,cuit à la tomateet à I'huile, et
servi froid.
Le gombo n'est aglourd'hui réellementappréciéque dans les grandes
villes (Fès,Rabat-Salé,CasablancqMarrakech,etc.), dans1sTafrlaletet
dansles oasissahariens
Jadis, les habitantsdes ksoursfaisaientsécherles fruits découpésen
rondellespour s'enseryir,hors saisonou à I'occasionde déplacements,
commealiment de réserveet provisionde route.
A notre connaissance, les fleurs ne sont pasutiliséescommeen Afrique,
pour faire des boissonsrafraîchissantes, semblablesau karkadé(Hibiicus
sabdarrtfaL.).
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le gomboest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,l87z-1883,
n" 229) sousIe nom de bômiyu.La 'umdnt at+abîb(no 1400, 1401,1402,,
1403) nlapporte pas suffisemmentd'élémentspour nous permettre de
reconnaîtrenotrez espècemais AI-WAZIR AL-GHASSANI (n" 40) la
mentionnebien. ABDEREZAQ qui consacreune rubriqueà Ia corète,ne
cite le fruit du gombo qu'incidemmenten parlant de la banane
(LECLERC, 1874,n' 537). LaTuhfat al-ahbôbest silencieusesur cette
espce.
Par contreIBN CHAQRLJN(p.32), auteurmarocaindu XVItrème siècle,
a bien identifié la mlû$iya des Marocainsavec le gombo. Cet auteur,
reprenanten cela des auteursprécédents,attribueau fruit du gombo un
tempéramentfroid et le déconseilleen alimentationquotidienne.Cette
prévenancevis à vis de cet alimentexpliquelesrèglesculinairesen usage
à Fèspour sa préparation(voir plus haut).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Introduite récemmentdu NouveauMonde, cetteplante est inconnuede
nos auteurs.
524
mesk el-hôrc (litt.: musc véritable) (Maroc) : pour le musc-ambrette
extait des graines(voir au no 629).
meskel-hôru(litt.: muscvéritable)(Egypæ): pour les graines.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Nous n'avonstrouvétracede cettees@cechezaucunde nosauteurs.
Inauve
USAGESTRADMONNELS
525
Piirtout au Maroc, les feuilles de mauvesontprescrites,sousla forme de
bqûIa (voir ci dessous)ou sousforme de décoctionconcentrée, dansles
affections gastro-intestinales, les constipations, les colites, les
hémorroïdes.
Les feuilles sont aussi utiliséesen cataplasmes sur la peau ou en
compressesanales comme émollient dans les dermatoseset les
hémonoides.Cescataplasmes serventaussià faire mûrir les abcès.
Les gargarismesde la décoctionsont employéscontreles inflammations
bucco-pharyngées. La racines'emploie,en masticatoireou en frictions
inEabuccales dansles mêmesaffections.
Cesespècessontde bonspânrages.
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Les mauve sont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,n" 752),la'Umdatat-tabîb(n' 687),AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n' 338), la Tuhfat al-ahbâb (n" 424) et ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n" 913) sousles nomsde nulûkiya (mot d'originegrecque)et
lubbôza. ABDEREZAQ ajouæd'autresvernaculaires dont ûmrn-iîriyô.
MIMOSÉES
526
lelî lebyed (Tekna) (litt.: acacia blanc ; à cause de son écorce
blanchâtre).
âhetes(Sudalgérien,Touaregs)(DALZTF'L,1955).
C'estle lcaddesWolofs, le balâzaou balinlu des Bambaras(KERHARO
& ADAM, 1974\.
USAGES TRADNIOIVNELS
DISCUSSION
527
.son!.sunt, (t) (Moyen-Orient,Egypte, Soudan,BOULOS, 1983,
DALZreL, 1955) : pour A. arabica Willd. var. nilotica (= A. nilotica
Desf.).
\ûka masriya 1t),Sûkaqibtiya (!) (litt.: épine copte),gurti (Egypte,
BOLJLOS,1983): pour la variéténilotica.
qara!(!) (Moyen-Orient,BOLJLOS,1983): s'applique plus spécialement
à la gousse.
babul (!) (Inde, Pakistan)(KHAN USMANGHANI & al., 1986,
CHOPRA& a1.,1956).
mûlilân (Pakistan,KHAN USMANGHANI & al., 1986) : du classique
ûmm-gaylân.
âqôqiyâ (!) : ce termes'emploieclassiquementpour le sucet I'extrait des
gousses; mais,au Saharaoccidental,il sembles'appliquerà la gomme.
çellô$ô(!) (Satraraoccidental): pour l'écorce.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Gi acacia,tès répanduen Egypte(vat. nilotica), est mentionnépar IBN
AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no 1407,1735,1758) sousles
noms de çang qara$ lûk nasrî (pou I'arbre).Il consacreaussi une
place à la gommeque cetteespèceproduit (Wrnù et au suc qu'on tirait
autrefoisdes gousseset qu'on concentraitpottr obtenirune sortede robb
appelé'aqôqiyâ (mot dérivédu grec).
528
AL-W AZIR AL-GHASSANI (no 20) et la ',umdatat-tabîb (n" 206g)
donnentconrmesynonymede 'aqâqiyâ le mot arabessibt et précisent
qu'on s'en seryaitcommemédicamentastringentet pour tannerles cuirs
dessandales(na'â[). Les na'ôI ssibtiyâqueportait le Prophètetiraient leur
nom de cettepratique.
Ce suc de gousseconcenEéestencoreutilisé commeremèdeasEingent,
cicatrisant et antihémonagique,au Soudan(Khartoum) (DALZIEL,
1955)et dansla médecinegréco-islamiquepratiquéeencoreau Pakistan
(sousle mêmenom : 'aqâqiyâ) (KHAN USMANGHAM & a1.,1986).
La'Umdat a!-labib (n' 2280)er IBN AL-BAYTAR ( op. cit., no 152)
donnentcommeautresappellations,pourA. arabicaet sesvariétés,ûmm-
laylôn et samur. Le vernaculairesarnura étêretouvé pour cetteespèce
par DEFFLERS(1894)dansla régiond'Aden.
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
529
Cet acacia d'origine australienne,n'est, bien entendu,mentionnépar
aucunde nos auteurs..
USAGESTRADITIONNELS
DISC['SSION
Les sourcesécritesarabes
Cet acacia,d'origine ausfialienne,n'est,bien entendu,mentionnépar
aucunde nos auteurs.
mimosa
USAGESTRADMONNELS
530
D-l la région de Rabatet dansle Gharb,la gommede cetteespèceest
venduepar les herboristespour servir de colle à papier.
DISCUSSION
[,es sourcesécritesarabes
Cet acacia,d'origine ausEalienne,n'est, bien entendu,mentionnépar
aucunde nos auteurs.
cassier
USAGES TRADMONNELS
DISCT.JSSION
531
mais toutesces attributionssont,à notre avis,
soit à une autreFabacée,
douteuses.
gommiermarocain.
USAGESTRADMONNELS
532
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Exceptée la Tuhfat al-ahbâb (no 204), nos auteurs ne font pas
spécialementréférenceau gommiermarocain,espèceparticulièreà cêtte
région. Ngyr pensonsque cet acaciaI'a pasété distinguépour la simple
raison qu'il est généralementassimilépar les populationsaux autres
acaciasépineuxdu Maghreb,du Satrara,du Moyen orient et de I'Arabie
qui lui ressemblenttous plus ou moins et qui fournissentles mêmes
produits(gousseset écorcestannantes,gomme,bois dur).
* Autrefois,d'apês la'IJmdntap-yabîb (no2069),on utilisaitde la mêmefaçon,comme
substitutde l'ébène,le vieux bois,"dur et noir", d'Acaciaarabica(Lamk) wi[d.
acaciasaharien
533
vendueà desgrossistesde Marrakech.Nousavonsassistéà sonramassage
dansla Feija, entreI'Anti-Atlaset le JbelBani.
USAGESTRADMONNELS
USAGESMÉDICINAUX
Partout au Maroc, la gomme,en larmesrougeâtres,dissoutedans de
I'eau, intervient en collyre dans le traitementdes affectionsoculaires
(notamment,au Saharaoccidental,dansla maladie appeléelocalement
îgendî)" On la prescrit aussi, par voie orale, dans les maladies
pulmonaireset les inflammationsde I'appareilbucco-pharyngée (toux,
asthmes,laryngites,pharyngites,aphtes,etc.) et dansI'ictère.Dans ces
affections, on administresouventla préparationsuivante : on moud
ensemblede la gommed'acacia,du sucrecandi,de la gomme-mastic,du
sésame,de I'encens,de la nigelle, des semencesde carvi, de fenouil,
d'anis,de la gommeadragante,despois-chiches,desfèves; on malaxele
tout avec un peu d'huile d'olive ; on prend2 cuilleréespar jour de cette
pâte.
A Tissint, I'associationgonrmed'A. raddiana+ Maerua crassifulia est
fréquemmentadministrée,par voie orale,dansles affectionshépatiqles.
Dans le Dra, la gomme d'A. raddiana rcpresente,avec Zygophyllum
gaetulum,Cotula cinereaet Maerua crassifuIia,I'un des4 remèdesde
base.C'est une véritablepanacéeet toutesles familles en ont une petite
provision. D'ailleurs, un dicton très connu dans la région dit d'elle :
tîffizit âygan gal,tt("la gommec'estla vraie santé").
Partoutau Satrara,la poudrede racine dlA.raddiana estutilisée dansles
troubles de I'estomac; et l'écorcede branches,séchéeet réduite en
poudre, est saupoudréesur les plaies pour les désinfecteret les faire
cicatriser.
Les fleurs sontincorporéesdansla formulesatrarienne du rôs el-Innût.
Les graines, entières ou mouluesosont comestibleset réputées
antidiarrhéiques.
USAGESPASTORAUX
I-es gousses,les graines,les rejets,les stipuleset les jeunes épinessont
très appréciéesdes dromadaires.Leur pâturageest d'ailleurs jugé
souveraincontre la colique des sables(I-Se!, voir à Rhus albidum,
no 19) : une cure en pays Btana,où cet acaciaest abondant,est toujours
conseillédansce cas-làMONTEIL, 1953).
Feuilles et goussessont Eès nutritives pour les troupeauxcar elles
contiennentun taux élevéde protéines(environ207o)(F.A.O., 19æ)
USAGESTECHMQI.JES
L'Acacia raddianajoueun rôle importantdansl'économiedu désert.'
534
Les fibres tirées de l'écorce seryent,au Saharaoccidental,à faire des
cordes.Le bois du tronc et desracines,trèsdur, difficile à travailler, sert
de bois d'oeuvrepour la fabricationde diversobjetsdomestiques(piions,
piquets,poulies,etc.).Les branchages fournisseniun excellenicharùonde
bois.
L'écorce sert au tannaged9s guerbas(outresd'eau) : dans la guerba
remplie d'eau,on ajoutede la poudred'écorceet on laisseagir l0 jo*, ;
-beune
au bout de ce temps,on retourneI'ouEeet on la graisseavéc du
(voINoT, r9M).
Les feuilles séchées,additionnéesparfois d'écorce,servent aussi au
tannagedespeaux.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL BAYTAR (LECLERO,1877-1883, n" rs2, r474, 1556),donne
un certain nombre d'indices qui nous pennettentde reconnaîtrelA.
raddiana au nombredesacaciasqu'il décrit.Cet auteurcite bien d'ailleurs
les vernaculaireslal$ et seyâl dont I'un au moins (suivantqu'il a adopté
les désignationsmaghrébines ou moyen-orientales) désignenotreespèce.
La 'umdat at-tabîb (n" 1115,23s3) et la Tuhfat al-ahbôb(no 46) et
ABDEREZAQ GECLERO, 1874,no 17) consacrent aussiune rubrique
générique aulall.l.
AL-WAZIR AL-GHASSANI ne menrionnepascet espèce.
535
légérementarquées,mais non contournées et peu étrangléesentre les
graines.
Acacia seyal est très prochede A. ehrenbergiana.Ilen diffère par une
taille moins grande,desfeuilles plus petites,desgoussesplus grêles,une
écorcebruneau lieu de vert foncé (OZENDA, 1977).
USAGESTRADMONNELS
USAGESNAÉUCWAI.IX
Les feriilleset les écorcesde ces2 espècessontutiliséesdansles zones
désertiquesdu Maroc, dans le traitementdes ulcèresgastriqueset des
diarrhées.
La gommeseyal (I-aIk), pas très abondante, comestible,passechez les
nomadespour êfe très efficace contre les inflammationsdes appareils
respiratoireet bucco-phfryngê.AuSaharaoccidental,elle est utilisée,en
plus, par voie interne,dissoutedansde I'eauchaude,ou nature,dansle
traitement du rhumatismechronique.
USAGESALIMENTAIRES ET PASTORAUX
La gommeest consommée par les nomadesen périodede disette.
Quandil venait à manquer,le thé êtut, auFefois,au Satraraoccidental,
remplacépar des feuilles d'4. seyal.
Les feuilles, les gousses,les graines,les jeunesrameauxet les rejetons
sont très appréciésdes dromadaires,des moutonset des gazelleset sont
considéréspar les chamelierscommenès nuritifs pour eux.
USAGESTECHNIQI.JES
Les feuilles dA. seyal,cueillies au printemps,séchées,pilées au mortier
et misesen sacs,sontutilisées,sousle nom de l-werqa (litt.: la feuille)
pour tannerles peaux.L'écorcedu tronc et desbranches,appeléel-geÉra
ot âgaWr (litt.: l'écorce),détachéeaprèsles pluies, pilée et débarassée
desfibres,reçoit les mêmesusages.
C'est avec les feuilles dA. seyal, trempées2 jours dans de l'eau et
additionnéesde fimaille de fer, que les Rgibat du Satraraoccidental
préparent le seul eolorant artisanal, le noir, qu'ils savent préparer
(GALJDTO,1975).
Le bois de ces 2 es@cessert,au Saharaaux mêmesusagesquel'Acacia
raddiana(voir cet article,n" 347).
La gomme est utilisée au Maroc, par les relieurs traditionnels, pour
I'assemblage desliwes.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
536
IBN AL BAYTAR (LECLERC,1877-1883, no 152, 1474, 1556)cite
bien le vernaculaire ynll.tqui pourrait désignernotre espèce(suivant
qu'il ait adoptéles désignationsmaghrébinesou moyen-orientales). Quoi
qu'il en soit, I'4. seyal figure certainementau nombre des espèces
d'acaciaqu"il décrit. Même commentairepour la 'Umdat at-tabîb (n"
1115,2353).
IBN AL-BAYTAR nousdonneaussiun termegénériquepour les acacias
épineux:'e&.
Quantà ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no l7), il mentionnebien le
talh commeun acacia gommier, mais sansapporterde précisionsqui
pennettraientde donnerune attributiond'espèceprécise.
AL-WAZR AL-GHASSANIetlaTuhfat al-ahbâbne le citentpas.
349. Acacia senegal (L.) Willd. (= Acacia verek Guill. & Pen.)
537
al'-arabî aux fabricants de colles, aux relieurs et aux droguistes
@enseignements Coloniauxntro8, août 1905).
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
La gOmmede cet acaci1 qui fournit aujourdtui la wai gomme_€r{igye
du iommerce**n n'est pâs mentionnéedistinctementpar IBN AL-
BAYTAR, câf les gommesd'acaciaqui étaient utilisées à son époqge
étaientproduiæssurtoutpar les A. arabicaet A. raddinna d'Egypte,du
Kordofan et du Satraraqu'on reconnait dans les descriptionget les
synonymesrapportéspar cet auteur.On peut cep_endant considérerque
cêt acâciaqui èxiste aù Soudan(Khartoum)et au Sénégql,_ a étê' assirnilé
aux autre.sâcaciasépineuxdu Maghreb,du Sahara duJ\{oy9n Orient et
de I'Arabie qui lui iessemblentplus ou moins et qui fournissentà peu
prèsles mêmesproduits.
Même commentairepotu les autresauteurs.
* Une tribu maureportece nomd'âbwatcâkgwleur fut donnéffiorativem.errtpar leurs
adversaires,car dûrant sa fuiæ dans le dé-sertapês une grande bataille au cours
delaquelleelle fut défaiæ,elle ne trouvarien d'auueà mangerquecottegomme.
** Àutrefois fournie en mélangepar divers acaciasdu Sud égyptien et du Soudan
(Khartoum) : diversesvariétésdA. ârabica,A- sénêgal,etc.
MORACÉnS
538
figuier
USAGESTRADMONNELS
539
L'eau de vie de figues,la mahva (voir plus bas), est utilisée comme
désinfectant,en particulier pour la plaie ombilicale du nouveau-né.
DISCI.JSSION
Sejrat et-tût (!) : pour I'arbre. I.e, ærme tût est d'origine persanne
(YOT.JNOS, 1994/b).
tût l-ôbyed(!) : pour le fruit du mûrier blanc.
tût lekfol (!) : pour le fruit du mûrier noir.
merfiq (Marrakech,BERTRAND, 1991): pour le fruit du mûrier blanc.
tût el-harîr (!) (litt.: mûrier à soie) : pour le mûrier blanc.
540
Les fruits du mûrier rouge et du mûrier blanc sont considéréscomme
toniqueset reconstituants.Ceux du mûrier rougesont de plus considérés
commebonspour le sang.
Mais les mûres, venduesen leur saisonsur les marchés,sont surtout
consommées cornmefruits.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
I-es mûriers sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 434, 1679),la',Umdat at-tabîb (n" 322), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 323) et ABDEREZAQGECLERC, 1874,n" 716,880)
sousles nonrsde tût etfirûd. LaTuhfat al-ahbâbne le décrit pas.
Pour ABDEREZAQ le mûrier à soie est la vatiêtê syrienne. Le
vernaculure chami existe en effet en Palestinemais pour un mûrier à
fruits rouges(AARONSOHN,1931).
MYRISTICACÉES
muscadier
USAGES TRADMONNELS
54r
Le macis est employéavecles mêmesindications.De plus,,il est utilisé,
pulvérisé et mélangé au miel, en prise orale, contre les affections
ilenEe dansdesonguents
i'ynecofgiques de la femme.En usageexte,rne,
parfois mélangéavecdu goudronvêgêt4.
àirtinemonoi'Aaires,
D'aprèsMATHIEU & MANEVILLE 0952), à Casablanca'les femmesla
prennentdansles mets,pour acquérirde I'embopoint.
DISCUSSION
Iæs sourcesécritesarabes
La noix de muscadeet le macissont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,n" 281, 464, 526),la'Utndat at-tabîb (440,
àst), AL-yAZR AL-GHASSANI(no60, 77),laTuhfatal-ahbôb(n" 98)
er ÂBDERF-ZAe (LECLERC, 1874,no 13l, 196): la noix de muscade
sousles noms dejûz buwâetiûz tûb ; le macissousle nom de besbâsa.
IBN AL-BAYTAR ajoutepour le macisle vernaculatte iôrkû'n.
MYRTACÉNS
eucalyptus
Eucalyptuscamaldulensl.s Dehnh.(:7EucalyptusrostratcSchlecht)
EucalyptusgomphocePlnlaA. de C.
Eucalyptusastrtngens Maiden
EucalyptussideroryIonA. Cunn
Eucalyptuscitrio dora Hook
EacalyptusglobulusLabill.
Eucalyptusclad.ocalyxF. Von Muller
Euca[yptussaligna s.M. (= Eucalyptusgrandis-M-qiden)
Euca[yptw teriticorzr5 S.M. Ç Eucalyptusumbellan Caer6)
EucalyptusrobustaSon
EucalyptussalmanoPhlo ia F.V.M.
USAGFS TR.ADMONNELS
543
I-es fleurs sont Eèsbutinéespar les abeilles.
(rendements
Tous les eucalyptuscontiennentdeshuilesessentielles de 0,6
à 2,57oet même davantage)qui monfient une très grandesdiversité de
composition.On y Eouvequasimenttoutesles notesaromatiques.On a
distingué5 chimiotyps principaux(maisil en existebien d'aufres):
- H.E à eucalyptol+ diverscomposants accompagnants;
- H.E. à sesqiterpènes;
- H.E. à cirals + limonène+ géraniol+ acétaæde géranyle;
- H.E. à cinonellal ;
- H.E. à pipéritone.
Les espètésEucalyptusglobulus, E. camaldulensis et E. siderorylon
contiennentjusqu'à87Vode'eucalyptol. qui accompagnent
I-escomposants
I'eucallptol sont généralementles pinènes,le camphène,le fenchène,les
aldéhydesbutyrique, caproiQue,valériqueet hexylique, le pinocarvéol,
I'eudesmol,I'atomadendrène(BELLAKIIDAR, L'eucalyptus,article à
paraître dnnsEthnopharmacologia).
DISCUSSION
544
Les sourcesécritesarabes
n'étaitpasconnudenosautews.
Originaired'Ausfialie,I'eucalyptus
giroflier
'ûd nuwwôr (!) (litt.: bois à fleur).
qoronfel, qronfel (!) : au Matoc, ce vernaculaires'appliqueaussi aux
oeillets et aux oeillets dÏnde (espècesdu genreTagetes).
545
USAGESTRADMONNELS
[æs sourcesécritesarabes
l,e Ctou de girofle est mentionnêpar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'Umdat at-tabîb (n' 2A77),Atr -WAZIR AL-
1877-1883,no lV48), la
GHASSANI (n" 272), la Tahfat al-ahbâb (n' 351) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 742),sousle nom de qoronfel.
* Peut€tre uneécorceodorantede provenanceafricaine: Strychrusodorata A. Chev. ?
Strychtwsafzelii Gilg. ?
myrte
546
rîSôn (!) : en Orient, ce mot signifie plante odoriféranteet désigne
couranrmentle basilic (voir cet article,n" 291).
tarîfunt (berbère).
al-âs (liwesqueet moyen-oriental).
marsîn (liwesque) : mot dérivant du grec.
moqqô (Jbala): pour les fruits mûrs.
Iwlrnu\, âselmûn,fulmûn (Algérie, LECLERC, 1874,no 11) : pour le
fruit.
USAGESTRADMONNELS
547
raisons,on déposedesramearD( de myrte sur les tombesle 2lèmejour du
mois de Rarnadan(nuit du destin)et on emploiela décoctionde feuilles
pour faire la toilette desmorts.
A la suite des Anciens,les poètesde I'Andalousiemusulmanefirent du
myrte le symbolede I'amour.Il revient souventdansla littéranrregalante
arabeet les amoureuxéchangentenEeeux desbrins de myrte.
DISCTJSSION
356. Pimentadivers
Pimcntafficinalis Lindl.
Pimcntaracernosa (Mill.) J.V/.Moore
Pimcntaacrislvight
548
poiwe de la Jamar'que,touteépice, quaEe-épices,
bay-berry
piment couronné
piment couronné,piment âcre
USAGESTRADMONNELS
Il fait partie du râs el-lanût (voir cet article,no 693) et sert commeépice
dansla cuisinedesjours de fêæ.
DISCTJSSION
[,es sourcesécritesarabes
Le piment de la Jamarqueest un produit nouveaudansla pharmacopée
marocaine(2 sièclestout au plus), car, originaire des Amériques, son
commercene s'estdéveloppéque tardivement.Pour cetteraison, il n'est
pas cité dansles taités arabesde matièremédicale.
549
oLÉAcÉns
Fraxinusangustifolia Y ahl.
Fraxinusdinorpha Coss.& Dur. (= FraxinusxanthoryloidesWall.)
FraxinusexcelsiorL.
frêne
USAGFSTRADMONNELS
550
En montagne,les feuilles de F. angustifulia sont très pâturéespar le
bétail.
I-e Maroc importait auEefoisdu bois de frêne (F. excelsior)pour faire
des rames : on trouve dans les archivescommercialesmarocainesune
mention de cette importation pour I'année1595 (JACQLJES-MEUNIÉ,
re82).
DISCTJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Le frêne élevé(Froxinasexcelsior)estmentionnépar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no lU7 , 2025,2l0l) sousle nonrsde dardâr et
de monôn, et par ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 241) sousle nom
de derdâr. Les 2 auteursdonnentaux fruits le nom de lisôn al-'asâfir.
IBN AL-BAYTAR (op. cit., n" 1380)mentionneaussi des frênesd'kan
produisant une manne (ffr$St ou firlu1k) qui ont été rapportéspar
YOUNOS (1995/b)à F'. rotundifuliaMilL subsp.rotundifuliaMill. et F.
rotandifulia Mill. subsp.persica (Boiss.)E. Muray.
La'Umdnt at-tabîb(no809, l3l4), AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 172,
191) et la Tuhfat al-ahbâb(no 115, 243) consacrent une rubriqueà ces
es@cas.
jasminj aune
j asmin-arbrisseau,
USAGES TRADMONNELS
DISCI"JSSION
Iæs sourcesécritesarabes
Le jasmin-arbrisseauest mentionnêpar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
'Umdatat-tabîb(n" 2675) et AL-WAZIR AL-
1877-1883,Do2298),la
GHASSANI (' 141). commela vuiêtÉ,jaune du jasmin, sousle nom de
yôsmîn.I-aTuhfatal-ahbâbet ABDEREZAQne citentpascettees@ce.
551
359. Jasminum granitiftoram L. et fasminum offi,cinale L.
Ysmîn (t)
Le jasmin est cultivé en grandau Maroc, notammentdansles régionsde
KhËmisset(autour de Tédders et de Maaziz) et de Berkane, pour la
production des fleurs dont on extrait sur place une concrète qui est
èxportéevers les industrieseuropéennes de la parfumerie.
I-ei iasminssontaussibeaucoupplantésdanslesjardinspour la beautéde
leuri fleurs et leur odeur suave,à note frès orientale.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
@nne par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883'
n"- 916, tt2g, 1162, 2i98) et par ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 295, 421) sous le nom de yôsmîn et de siiillôç. Les 2 auteurs
mentionnentlhuile de jasmin,
-de gênêralement préparê par macérationde
fleurs dans de I'huile sésame,sous le nom de duhn zanbaq. I.e'
vernaculaire zanbaq désigneen Persele Nyctanthes sambac L. (=
JasminumsambacAii.), à odeursuave,trèscultivé aussien Arabie où on
l'appelle/ztl (DEFFLERS,1889,FLEI'JRENTIN'1983).
uàtu*an aitubîb (n" 2675),AL-WAZR AL-GHASSANI(n" 141)et la
Tuhfatal-ahbfu (no 138,205) décriventaussile jasmin.
Noùs avons identifié "la variété sauvagede jasmin" mentionnéepar
ABDEREZAQ (op. cit., no 422) à la clématite odorante(Cletnatis
I'un des
flammula L) qui porte bien au Maroc le nom d'ôzenzû,
vernaculairescités par cet aut€urpour cette vaiêté,.
olivier
USAGESTUÉUCWAIX
L'huile d'olive (zît zaytûn ou zît al-'ûd1 est au Maroc une véritable
panacée.Partout,elle est administrée,par voie orale,commemédicament
des affections hépatiques,de la constipationchronique,des affections
O.R.L. et broncho-pulmonairesn des asthénies,de I'innapétence.C'est
aussiun antidotede tousles poisons.
En liniment, elle est appliquée sur la poitrine et la gorge dans le
traitement des affections broncho-pulmonaires et O.R.L. En masque
capillaire, elle est utilisée comme brillantine donnant aux cheveux
vigueur et souplesse.L'huile d'olive chaufffu est aussiinstillée dansles
oreilles dans les otites douloureuseset pour dissoudreles bouchonsde
cérumen.
C'est enfin un excipient courantpour les pommades,les liniments,les
gouttesauriculaireset les huilescapillaires.
553
L^aplus recherchéepour les usagesmédicauxest lhuile d'oléastre,bien
qucplus chèreen raison du faible rendementaveclequel elle est obtenuen
el I'huile provenantd'olives cueillies avant maturité (l'omphacium des
Anciens).Viennent ensuiteles huiles lavéesà I'eau,plus légèreset plus
'alwanâ,etc.). Toutesces huiles sont aussides huiles
fruitées (zît le$ef,
alimentairesde premier choix.
USAGESALIMENTAIRES
L'olive (zaytûn)et leur huile (zît zaytûnou zît al:û,ù occupentune place
importante dans I'alimentation des Marocains. Suivant les régions, le
delré de manrrité des olives utilisées e! 19 type de_p1éparation,les
Marocainsdistinguentplusieurscruset variétésdhuile d'olive.
Les olives, préparéesà la marocaine(avecde la saumure'du laurier, du
piment et dès zestede cifon) et lhuile qui en est exEaitesont, au Maroc,
une ressourcenutritionnellede rès grandeimportance.[æs annéesoù la
productiond'olives aétê,faible, sontvécuesdansla campagnecommedes
annéesde catasfrophe nationale.
AUTRES USAGES
I-es feuilles de I'olivier serventde fourraged'appointpour les chèweset
les tourteatx (frtôr) résultantde I'extractionde I'huile sont utilisés pour
I'engraissemenldes bovins et serventde combustiblepour les fours des
potiers et desfar'enciers.
L'ofivier sauvagedonneun excellentcharbonde bois.
DISCI.JSSION
5s4
(huile d'olivier) ; ûnfôq, zayt rikâbî, zît falesf;n (omphacium), samg
zaytû,n(résined'olivier).
A proposde zayt rtkôbî,IBN AL-BAYTAR (no 1146)expliqueque son
nom vient de ce que cette huile était transportéeà dos de dromadaire
(relrayb= bêtesde somme,de rilcab= mont€r)de Syrie en hak. Pour Ez-
Tahrawi (cité par IBN AL-BAYTAR (op. cit., n" ll46),le rermerilcâbî
viendrait de I'usage de cette huile comme excipient dans diverses
préparations(maralcab).Notre hypothèseest qu'il s'agissaitd'une huile
provenantd'oliviers grefféssur desoléastres,car rilûbî peut vouloir dire
aussi "monté", "greffé".
ABDEREZAQ emploie aussi pour I'omphaciumle vernaculairczayt
senffijô (huile des Senhâjâ).Les Senhâjâsont des berbèresaujourdhui
disséminésen plusieurs groupesau Maroc et en Algérie. A notre avis
cettehuile correspondà la 'alwanâdesMernissadu Maroc.
philaria, alavert
EsSces médiærranéennes,
arbustives,communesau Maroc.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,n" l5l3) mentionnele
philaria sous les noms de 'otorn et zegbej et en fait, à la suite de AL-
BEKRI, un olivier de montagne,en raison de la forme du fruit et des
feuilles. La'Urndat at-tabîb(n" 1615)le décritaussi.Les autresauteurs
ont ignoré cetteespèce.
555
ORCIIIDACÉES
556
Iæs Turcs mettentdu salepdansles lokkoumset dansles glaces,avecde
la résine de lentisque. En hiver, il est servi en boisson lactée chaude
saupoudréede cannelle(Michèle MCOLAS, communicationpersonnelle).
USAGES TRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Les genresOrchis et Ophrys sont mentionnéspar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,n" 373,801, 802, 1733),la 'Umdatat-tabîb
(n" 753, 206), AL-WAZR AL-GHASSANI (no 56, 345),la Tuhfatal'
ahbâb (n" 80, 419,420) sousles nomsde buzaydân,boffat l-kelb, lassat
e!-!n'leb,qatel âbih. ABDEREZAQ (LECLERC,1874,n" 916) donneen
plus les vernaculairesal-Inyy wa al-meyyetet bûzaydân rnalribî.
ABDEREZAQ ajouteque c'escle salilebdesTurcs.
OROBANCIIACÉNS
ddnnûn(t).
lnrfit (Tissint).
îdergis, deris (LAOUST, 1920).
l-gendû,r(Tissint).
zobb al-ârd (!) (litt.: phallusde terre).
557
zobban-wrçranî(htt.: phallusde chrétien).
zobb el-qô'(Arabie, Soudan,DEFFLERS, 1894) (litt.: phallus des
plateaux).: qô'désigne,en fuabie, les plateauxargilo-sablonneux.
ûI e?tn'leb (Haouz,NIEGRE,196l-1962)(htt.: queuede renard).
USAGESTRADMONNELS
DISCTJSSION
f ac crrrrmac 6nrifac qrqhcc
558
3@. Orobancfte divers
OrobanchecernuaInefl.
Orobanchemuteli Schultz.
Orobanchesp.
orobanche
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
L'orobanche est mentionné (avec d'autres Orobanchacées et
Cynomoriacées),au nombre des çarôf,t (plur. de nrfrt), par tous nos
auteurs(voir article Cistanche,n" 363). IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,tro 201, 1M0,2248) lui donneplus sffcifiquementles noms
de asedal-'ades et hâlûk.
OXALIDACÉES
oxalis penchée
USAGES TRADMONNELS
559
sont mâchonnéespar les
Les tiges, de goût acidulé et rafralchissantes,
enfantset les bergers.
DISCUSSTON
PALMACÉPS
USAGESTRADMONNELS
560
I-e coeur du palmier Çummâf) est consommé,dansle Nord du Maroc,
soit cru soit cuit avec des raisins secs,de I'oignon et des pois-chiches,
commegarniturepour le couscous.
D'aprèsSALMON (1906), les ftuits du dûm, qui arrivent à maturité en
octobre-novembre,se consommentaprèstrempage3 ou 4 jours dansde
I'eau saléepour leur enlever leur astringence.
I-es fibres des feuilles fournissentle crin vêgétal,très utilisé, sousle nom
de l.talfa,pour le renplissagedesmatelas.Les feuilles serventaussià faire
des cordes(Serit)et despaniers(qûffat). On les frempedansI'eau2 ou 3
jours avant de les travailler.
Dans le Nord, le tissu fibreux qui entourela souche,trempé dans I'eau
puis battu énergiquement,est tisséavecdesfibres d'asphodèlepour faire
desflij (pansde tente).
Les noyaux du fruits, très durs,serventà faire deschapelets.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Nous sornmesétonnéde ne pas voir le dûrn d'Afrique du Nord (palmier
nain) mentionné par IBN AL-BAYTAR alors que cet auteur consacre
beaucoupde place au dûm d'Orient (Hyphaene thebaica). Quant à
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 207), il en parle fugitivement à
I'articlejummâr (coeurdu palmier-danieret du palmier nain).
Le palmier nain est par conFementionnêpæ tous les auteursmarocains:
IBN CHAQRTIN (p.27) décrit son fmit commealimentastringent.AL-
WAZR AL-GHASSANI (n" 357),reprenantla'Umdnt at-tabîb(n' 852),
fait bien la différence ente les deux plantesqui portent le nom de dû,m:
Hyphaenethebaicaet Chamaerops humilis.LaTuhfatal-ahbôb(n" 439)
mentionnele fruit gaù.
zgallem,zglem(!) (Maure).
dûm (!) (Egypte) : à ne pas confondreavec le dûm nord-africain
(ChamaeropshumilisL.).
kârôr (Maure, MONTEIL, 1953): pour le fruit.
muql l-rnelckî(livresque): pour le fruit et la résine.
I-bahl (livresque): pour la résine.
561
L'Hyphaene thebaica n'existe ni au Maroc ni sur la lisière Nord du
Sahara.Il est spontané,en pays Touareg,en Egypte, en Arabie et au
Moyen-Orient èt est aussibultivé dans le Satrel,dans le Sud de la
Mauritanie et au Sénégal.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
'
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR LECLERC, 1877-
I 883,n; 37l, 594bis,7 99, 801,967,1757,2157,2158,2295), la',Umdat
at-tabîb (n" 852, 1431, 1432),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 199,
357),laTuhfat at-ahbâb(n' 6l) et ABDEREZAQGECLERC, 1874,
n" 520) sousles noms de dûm, biqôf, waql (pour I'arbre)et moql, moql
melrkî,wakil, Lntî, @kk (pour le fruit).
IBN AL-BAYTAR faisait la distinctionentrela variétéd'Arabie dont les
fmits ont Eès bon goût et la variété d'Egypte dont les fruits ont une
saveurdéæstable.
* L'albumende la graine,dur et susceptibled'êtrepoli, sertd'ivoire tfgêlgJ.sousle nom
decorozo dAbyssiiie (car il est surtouiexploitéen nrytnree).-Oggnfaisait autrefoisdes
boutons.Le wâi corozb est fourni par une autrePalmacéedu Pérou et de Colombie :
PhytelephasmrrcrocarpaRuiz & Pavon.
562
36E. Phoenix dactylifera L.
palmier-dattier
563
- &ll: dattesmolles.
D'autresvariétéssignaléesautrefoisà Sijilmassapar les voyageurs- c/-
bornî (Xtrème siècle),îrar (XfVème siècle) - ont aujourdhui totalement
disparu,ce qui faduit la lente évolutionde la palmeraiemarocainevers
la décadence.
USAGESTRADMONNELS
USAGESMÉDICINAIX
La coosommationquotidiennede dattesest reputéepréserverI'equilibre
et le bon fonctionnementde I'organisme,en particulier en milieu
désertique.
I-es dafæsjeunes,encorevertes(el-blal.t,âbluh) sontréputéestoniqueset
aphrodisiaques.On les emploie aussi pour fortifier les gencives et
l'èstomac,ét combattrela diarrhée,comme on le fait dans le Nord du
pays pour le fruit du Palmier-nain.
A Tisiinq la pulpe de-lavaiêtÉ,bûzekrîestutiliséecommeexcipientpour
la fabricationde suppositoires.
Dans le Dra, les noyaux, torréfiéset réduitsen poudre(tal\ût), sont
utilisés conrmeantidiarrhéique.
I-es noyauxcalcinés,pilés finementet tamiséssontincorporésau khôL.
Dans tout le Sahara,les robb de datte sont utilisés comme pectoral et
comme aliment énergétiqueet reconstituantpour les malades et les
convalescents.
A Tissint, I'infusionde palmes(jrid) est adminisEéecornmevomitif pour
combatgeles intoxicati-ons(tawkal); on leur associeparfois les feuilles
de caroubier,les partiesaériennesdu Mesernbryanthernumnodiflorum
ou les tigesfeuilléesde Salsolasp.
En hygiène buccale,les Satrariensutilisent, commebrosseà dents, un
petit'U6utde bois de palme,mâchéà une extrémitépo5 dég1gerle tissu
iéticulaire qui se préséntealors sousla forrre d'unepetiæ touffe.
USAGES ALIMENTAIRES
tirent du P. dactylifera un certain nombre de produits
Les Sl-atrariens
alimentairesou à usagetechnique.Parmi ceux-ci :
564
- les dattes,dont les variétésson innombrables: les meilleuresqualités
sont destinéesà I'alimentationhumaine,en l'état,ou commercialisées ; les
variétés sèches(bûzekrî) sont conservées,parfois plusieurs années,ou
dénoyautéeset réduites en poudre (slufl pour servir à I'alimentation
humaine ; les variétés mieilèusessont dénoyautéeset aggloméréesen
pains ; les moins bonnesqualités,les datæsavariéeset les brisuresservent
d'alimentde Mtail.
Avec les dattes,on fabrique, danscertainesrégions,un sirop de dattes,
parfois légérementalcoofté lorsqu'il a êtê abandonnéà la fermentation,
qu'oo appétteta$awet dansle Tafilalet*. Il correspondau dabs moyen-
oriental (ærmedésignantaussi,au Machreq,uneeaude vie de dattes).En
concentrantce siroppar ébullition, on obtientdu robb.
A A1&a, dans le Sud Marocain, les juifs préparaientautrefois dans des
alambics traditionnels,une eau de vie de dattes,la sstiya (GAUDIO,
1967)ou mâh.rya (litt.: eaude vie).
Dans le Dra, les noyauxde dattes(el-'ahfl,torréfieset réduits en poudre,
fournissentun succédané de café,le tal!ût.
Cesnoyaux,brisésdansdesmortiersen pierre,serventausside fourrage,
très nutridf, pour le bétail.
- la sève de palmier qu'on recueille dansdesgargoulettes-e-l blessantle
tronc à la basèdesfeuilles.Cettesèveestbuecommerafraîchissant. En la
laissantfermenter,on obtientun vin, le lagmî du SudTunisienet du Sud
algérien (îtagmî ou îIagbî des Touaregq).Ce vin n'est pas prqparé au
-bouillir,
M-aroc. En l=efaisant on obtient aussi une softe de sirop
concentré,ce que les raités arabesappellenttn robb.
- Les oasiensmangentaussile bourgeonterminal (ou chou de p{nggr)
qui est la partie liplus êleveedu palmier.constituéede jeungs feuilles
' iendres.ni I'appellentt-qalb (litt.: le coeur),iumm'ôr,âgellus, îgullas-ou
tamwit (Souss)èt b consommentcru ou cuit. Le choudu palmier ne doit
pas être confondu avec la moelle 0f pflrye1(rl-lyQb! sor-t9de fécule
^amytacée
accumuléedansle tronc (RENALJD& COLIN, 1934,n"107)
qd p"rrt se manger crue, mais dont on fait surtout une farine pour la
préparationde galetteset de bouillies.
USAGESTECHNIQUES
Enfin, le palmier-dattierprocure aux oasienset aux nomadesdu bois
d'oeuvree^tde chauffage,desmatériauxde recouwement(palmes),de la
bourre (lîl), descendresalcalines,etc. On en fait du bois de soutènement,
desconduitesde sagUias,despouEes,desbaraques,etc. On peut dire que
le bois de palmiei et le pisé jouent un rôle de premier ordre dans
I'habitat.
565
L'IMPORTANCE ALIMENTAIRE DES DATTES
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabs
t-e patt"ier-dattier et sesproductionssont longuementmentionnés_pgr
IBI.i AL-BAYTAR (LECilERC, 1877-1883, no 284,342, 425, 492, 512,
834,910, lM3, 1397,t473, 1541,1757,1794,1955),la',Utndatat-tabîb
(n' 1493),AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 53), la Tuhf,atal-ahbôb
(n" 107) ét ABDEREZAe GECLERC, 1874,n" 173, 174, 587). On
ienouve chezces auteursles mêmesvernaculairesarabesque ceux qui
sontutilisésde nosjours.
* On fabriqueaussiune sortede bièreen faisantfermenter,pendantune nuit, uq mélange
OeOatæseÉ0"iuine de mil-chandelTe (Pennisetum typhoidcs):on obtientun liquide un
peuEoubleappelébtza dansleRez.zan,bûladmsle Sudtunisienetmértsséau Tchad.
PAPAVÉRACÉES
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Ces es$ces sont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 796,2059) sousle nom de nârnîgô,ba\bôSmaqrûnetjuljulôn
âkl.1al("sésamenoir", pour les graines).La 'Urndatat-tabîb (no 1338),
AL-WAZIR AL-GHASSANI (n"189), la Tuhfat al-ahbâb (n" 2&) et
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,no 548) en parlentaussi.
coquelicot
bela'môn,berc'môn(!).
fuqôiq an-nu,'môn(litt.: blessured'Adonis) : s'emploieaussi pour
l'anémone.
tîkûk, tâkûk (!) (RENAUD & COLIN,1934, n" Ml ; AL-WAZIR AL-
GHASSANI, no350).
flûlû (Souss,LAOUST, 1920).
talûdnt,wadûdâ(Souss,LAOLIST, 1920).
&âl semrnôn(litt.: coruonnede caille).
qawl (Essaouira)
USAGFS TRADITIONNELS
567
Dans les régions de Casablancaet de Rabat, les capsulessont aussi
utilisées, pour faire dormir les enfants ; I'action serait plus douce que
celle descapsulesdePavot.
Les jeunes poussesenfient danscertainesrégionsdansla confectiondu
mets drt bqûla (partout au Maroc) et îÊÊdîwen(Beni Touzine) (voir
articleMalva, n" 339).
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
I-e coqrrelicotest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 795, 2209)sousles nonn de fuWS menûr. ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 905) donnele nom de balna'rnôn.La'Umdatat-
tabîb (n" 2539), AL-WAZIR AL-GHASSANI(n" 350, 368) et laTuhfat
al-ahbâb(n" 441) consacrent aussiunerubriqueà cetteespèce.
distinguaient
basbôS(!) : pour la plante et la capsule.Les herboristes
(var. album) eî
WW! ôbya{(litt.: pavot blanc) à grainesblanches
grises(var. nigrum
baWS ôswad(litt.: pavot noir) à grainesnoiresou
ou ssp.setigerum).
benaîmân:c'esten réalitéle nom du coquelicot.
tilîdut, talûdat (Souss,LAOUST, 1920).
'aflûn (!) : pour I'oPium.
L'OPIIJM AU MAROC
USAGESTRADMONNELS
569
de pavot, à côté des ingrédientshabituels(voir à cet article, n" 694). Il
nlntervient pas davantageen thérapeutiqugP$tionnelle.
Les feuillei sont mâchéespar quétçes inities qui cherchentainsi à se
procruerune certaine"légéreté"(sic).
Les grainessontutiliséesen magie.
TOXICITÉ
Les enfants sont très sensiblesau toxique et peuventêtre tués par des
dor"r de capsuleséquivalentesà 2 à 10 mg de morphine-(soitde 2 à 10
capsulesde pavot sauvage).Mais chezles enfantshabituésà ce genrede
Eaitementnarcotique,une certaineaccoutunrance s'installeà la longue :
la toléranceau toxique est alors meilleure.
DISCTJSSION
[æs sourcesécritesarabes
f.e panotest mentionæpar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883'
no i16, 462,794,gsl,2tgt), la'Umdat at-tabîb(n" 76-8,2-5?9),AL'
WeZn, AL:GHASSANI (no350,351,368)etlaTuhfat al-ahbâb(n" 40,
414) sous les nom de fu$tâS et âfyû'n (pou l'opium). ABDEREZAQ
570
(LECLERC, 1874,no 12,904, 905) cite les vernaculaires
@SWS,bû6
et bû.lyôn et ôfyûn.
2. capsules,grainesetfeuilles
Une capsulecontientde 2 à lO mg de morphine.
En principe les graines ne contiennentpratiquementpas d'alcaloides.
Leur toxicité et leur pouvoir narcotique chez I'enfant a pourtant étê
souventobservéedansles centreshospitaliersnrarocains.
I-es feuilles contiennentdesftacesd'alcaloïdes(0,02à0,O4Vo).
* TJne
fetwa est un édit religieux,prononc,épar un Conseildejurisæs de I'Islam, à la
suited'uneconsultationdu sultanou de leur propreinitiative.
pÉunlr^tcÉns
sésame
ielilôn (t).
simsim (Moyen-Orient).
full (lltesque).
duhn al-lall, sîmja (Arabie,Palestine): pour lhuile de sésame.
l<siba(Palestine): pour les tourteauxde sésame,donnéaux vachescomme
fourragegalactogène.
USAGESTRADMONNELS
57r
enfants et aux convalescentscomme aliment fortifiant. Les mères
allaitanæsla prennentcommegalactogogue.
Les grainesâe sésameentrent dans la composition des ma'iûn et de
diversespréparationsaphrodisiaques.
Les caravatriersI'emportaientdans leurs provisionsde voyage comme
aliment énergétique.
On utilise bàucôup les grainesde sésamedansla préparationde gâteaux
et de nougatset on I'incorporeà la pâteboulangèrepour donnerdu g9û1
au pain. Â Ou3Aa(commeen Algérie), ce nougatde sésameet de miel
s'appelleje lj alôniya.
DISCUSSION
PINACÉES
sapindu Maroc
USAGESTRADMONNELS
572
Pour les 2 huiles essentielles,nous avons obtenu des rendementsde
I'ordre de O,l47oet des compositionstrès proches: du limonène(environ
48Vo),de I'a-pinène,du p-pinène,du camphène,de I'acétatede bornyle,
du p-caryophyllène, de I'q-humulène, du cuparène(AIT IGRI & al.,
1989).
prscr.tsroN
Les sourcesécritesarabes
Le sapinest mentionné par IBN AL-BAYTAR(LECLERC,1877-1883,
no 143),sousle nomdeôlâf.I-es autresauteurs
ne le mentionnent
pas.
cèdrede I'Atlas
573
Il se préparede la mêmemanièreque I'huile de cade(voir à luniperus
orycedru,s, ûo 193). Les meilleurs rendementssont obtenus avec les
souchesmortes et les chutesde branchesattaquéespar le polypore du
cèdre.Ils varientde 2 à 67oselonles procédésde fabrication.
Enfin cetteespècefournit du combustibledansles régionsde montagneet
un bois très utilisé en menuiserieet en charpenærie
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Le cèdreest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
n" 1317)sousle nom de \arbîn [æ nomârz estmentionnépar cet auteur
(n" 1417)mais pour désignerun pin. ABDEREZAQGECLERC, 1874,
n" 372) mentionneaussile larbîn maisil est plus probableque ce terrne
désignechezlui I'oxycèdre.La Tuhfat al-ahbâb(n" 352, 371, 435) décrit
cetteespèce.
Un commentaired'AL-WAZR AL-GHASSANI (n" 29, 366), à propos
du pol1ryore,êclaireun peu la questiondu furbîn. Cetauteurnousdit que
le polypore se trouve dans l'ârz. Or ce commentaire est copié
'Urndatat-tabîb (n" 1824)qui dit que le polypore se
textuellementde la
trouve danslefurbîn. On comprendde là que lefurbîn. dansI'Occident
musulmancorrespondau êdre.
574
375. Pinus halepensûsMill.
pin d'Alep
USAGES TRADMONNELS
575
(l partie), le tout fondu ensemblepour obtenir une pommadequi est
appliquéeen coucheéPaisse.
lï reiine de pin d'Alep s'utiliseaussi,sousle nom impropre d'ûrnm-en'
nâs (c'esteo iéulité le nom de la résinede Cornmiphoraafricana)' dans
les fumigationsconjuratoires.
-d'Alep,
Les graiies de pin sont mangées,piléeset mélangryt à du miel,
.o-it" aphrodiiiaqueet spermatogène. Dansla région de.Tanger,où on
renconhe^ l'es@ceVin s pinra L., on utilise sesgraines(pignons)de la
mêmefaçon.On en met dansle râs el-Innût.
DISCT.JSSION
PIPÉRACÉBS
cubèbe
(l).
l-lcebbâba
576
fubb el-'arûs (liwesque)(litt.: la grainedu marié).
USAGFS TRADMONNELS
DISCTJSSION
I-es sourcesécritesarabes
I-e cubèbeest mentionnépæ IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 1879),la'Umdatat-tabîb(n" 1184), AL-WAZIR AL-GHASSANI
(n" 166), la Tuhfat al-ahbâb (n" 190) et ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n' 428)sousles nomsde lcabbôbaet defubb al-'arûs.
poivre
USAGFS TRADMONNELS
577
En usage externe, le poivre blanc, trituré dans de I'huile, est
recomrnandé,en frictions localesconfreI'acné,les tâchesde rousseur,la
mélanodermie.
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Le poivre (blanc et noir) est mentionné par IBN AL-BAYTAR
(LEILERC, 1877-1883, no 239, 1696,1699,1993,1994),la',Umdatat-
tabîb (n" 1939),AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" 244)et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 493, 494, 696) sous les noms de folful, foUol
ôswad,fo\ol âbyaj, Icnwlam,I<nwber,IMil. La Tuhfat al-ahbâb ne le
mentionnepas,sansdoutepar simpleomission.
poiwe long
USAGFS TRADMONNELS
DISCTJSSION
Iæs :curcesécritesarabe"
578
I-e poiwe long est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 845, 1696),la'Urndat at-tabîb (n' 796), AL'WAZIR AL-
GHASSANI (n" 2M) et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n" 236) sousle
nom de dârfoful.LaTuhfat al-ahbâbne le mentionnepas.
PLANTAGINACÉES
grandplantain
plantaincornede cerf
USAGFS TRADMONNELS
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
Le grand plantain et d'autresplantains à feuilles mucilagineusessont
mentionnéspar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,no 39,266,
778, 1ffi5, 1892,2022),la',Umdat at-tabîb(n' 1311),AL-V/AZIR AL-
GHASSANI (no 171), la Tuhfat al-ahbôb (n" 242) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 7t, 502) sousles nomsde âdân ieddî, lisân aI-
579
I.n*l, bard-û,-salam,danb al-fôr, lrnfi, al-ôdla'. ABDEREZAQ et la
Tuhfat at-ahbâbdonnenten plus le nom de meûs.
psyllium
communeau Maroc.
Es@cemédiærranéenne
USAGESTRADMONNELS
DISCT,JSSION
I-es sourcesécritesarabes
@onné par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,'no271bis, 278),la',Ûmdatat-tabîb(n' 193),AL-IVAZIR AL-
GHASSANI (no 4l),la Tuhfat al-ahbâb(no 55, 69 et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,no 87, 138) ; on y Eouve les vernaculaires: bazr
isfiyus.
qufinô,bargû,fi,
580
381. Plantago divers
PlontagoahicansL.
Plantago amplexicaulis C-av
.
PlantagoovataForsk
@att.)Maire
Plnntagoakkensisvar. ounifensr,s
PlantagocilintaDqsf.
plantain
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
[,es sourcesécritesarabes
Ces plantainsne sont pas spécifiquementcités par nos auteursmais on
peut considérerqu'ils ont été assimilésaux précédents(voir P. maior,
n" 379 et P. psyllium,n" 380).
581
PLoMBAcINACÉns
armeria
'erq wadmt(!).
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSION
Iæs sourcesécritesarabes
par aucunde nosauteurs.
Ceses@cesne sontmentionnées
USAGESTRADMONNELS
582
Dans les régions satrariennes, la décoctiondes tiges, des feuilles et des
galles est administréeà I'intérieur contre les diarrhéeset la dysenterie
infectieuse.
I-es gallessont aussiutilisées,mélangées au henné,pour la colorationdes
cheveux.
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
par aucunde nosauteurs.
Ceses@cesne solt mentionnées
statice
USAGES TRADITIONNELS
583
DTSCTISSION
[æs sourcesécritesarabes
No". trôuvé aucunindice sérieuxperrrettantde retouver cette
dansles traité d'IBN AL-BAYTAR et de ABDEREZAQ. D'aprls
pt*æ "b"o"s
une note de LECLERC (1877-1883, no 1467,2052),le trîfûliyûn etle
tîrnûniyîtn que cite IBN AL-BAYTAR pourraientêtre le Limonium
sinuatum.
Nous avonsun douteconcernant la'Umdat at-tabîb(n" 595).Les autres
auteursne décriventpascettees@ce.
dentellaire
USAGFS TRADMONNELS
584
La plante est très visitée par les abeilles.Dansla région d'OuedMallah,
les gens de la campagnedisentqu'ils font2 récoltesde miel par an : la
premièrequandla denællaireest en fleurs,la secondeaux moissons.
TOXrCrrÉ
Plusieurs accidentsconsécutifsà I'emploi de cette plante nous ont êtÉ,
signalés.
La plante, surtout la racine,est fortementrubéfiantesur la peau et peut
entraîner à son contact des vésiculescutanéeset des inflammations
locales. On atténuecette activité, en faisant Eemperla racine dans de
I'eaubouillanæ,quelquesheuresavantI'emploi.
DISCTJSSION
[,es sourcesécritesarabes
Nous n'avonspas Eouvéde mentionindicutablede cetteespèce,cheznos
auteurs.
C'est peut-êtrela dentellairequi est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC,1877-1883, non0,429,1309, l&1,1838) souslesnomsde
tumlû.l,qunâbira, fujrat al-bahaqet gamlûL Il est possibleque du temps
de ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, n" 943) comme aujourd'hui au
Maroc, une certaineconfusionexistait dansles vernaculaireset dansles
usagesentre la dentellaire et la grande passerage que mentionne
ABDEREZAQ sousles nomsde fignraj, 'ufib, swôker-ra'yân,taswîker-
ra'yôn, jûz er-ra'yân. Même commentairepour la 'Umdat at-tabîb
(n' 2587), AL-WAZIR AL-GHASSANI (no 373) et la Tuhfat al-ahbâb
(n" 442).
POACÉES (= GRAMINÉES)
dîs (!)
âdles (!) (Nord du Maroc, Moyen-Atlas) : ce vernaculaires'emploie
aussi,en Kabylie,pour le jonc (LECLERC,1874,n" 85).
USAGESTRADMONNELS
585
Cette espècejouait, aufiefois dans les carrpagnes,un rôle économique
particulier : en effet ses chaumesétaienttrès employéespour faire les
toituresdes chaumièresn desétableset desgreniersà grains.
TOXICITÉ
DISCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
L'Ampelodesma mauritanica est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 29), la 'Urndat at-tabîb (n" 866), AL-
\VAZR AL-GHASSANI (no 35, incidemment)sousle nom de dîs. Dans
laTuhfat al-ahbâb(n" 84), cettees@ceaêtê,probablementassimiléeaux
Typhà. ABDEREZAQ ne la mentionnepas spécialement,bien que la
plantesoit communeau Maghreb,probablement parceque sesusagessont
artisanauxet non médicinaux.
essentiellement
387.Anthoxanthum odoratum L.
flouve odorante
$l el-fâr (litt.: queuede rat) (poly.) (TRABUT in CHARNOT, 1945).
CettePoacée,quasimentcosmopolite,serencontreprincipalementdansla
partieNord du Maroc et dansle Gharb.
USAGESTRADMONNELS
médicinauxpour cetteespèce.
Nousn'avonspasnoté d'usages
TOXICITÉ
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
586
Nous n'avonstrouvé aucunementionde cetteplanæ dansles traités que
nousavonsétudié.
587
pour les tiges vertes ; et-fuIla pour les feuilles sèches; âîUîg pour les
fleurs en épis ; fuirâba pour les graines(MONTEIL, 1953).
USAGFS TRADMONNELS
EMPLOISMÉDICINAUX
Les tiges d'A.pungens- dures,cylindriques,creuses- sont couramment
utiliséesau Satrarapour sonderlesplaies.
D'aprèsDOREAU-(1961),A pungensseraitutilisée,en décoction,dans
les douleursrhumatismales.
EMPLOIS ALMENTAIRES
Le gfain* d'Artstidapungensrêcoltæ,en mai,-quandelle est mûre, sert à
fairé une farine utilisée par les nomadessaharienspour faire des galettes
(BELLAKIIDAR, 1978i ou mangeeenl'êtat,mélangéeà de la poudrede
àutær ($ûfl (LE FLOCiH, 1983).Pour récolærcettegr_aine, on inroduit
la hampeâansun sacqu'on frappeavecun bâton,ou bien on place une
toile sôus h touffe de-la plante et on secouefortementcelle-ci. Cette
farine estle lûI du Saharaalgérien(VOINOT, DA4).
AUTRES USAGES
l-es Aristida sontde bonnesplanæsfourragèresau momentoù elles sont
en fleurs. Elles sont broutéel vertesou sèches.Chez les nomades,les
grainesde cesAristida passentpour avoir la mêmevaleur nufritive que
I'orge pour les chevaux.
Ces-piuot"t sont très appétéespar les dromadaireg.Le-pâturage.dA.
ciliata est d'ailleurs spêcialementrecommandédans la maladie de
I'appareil respiratoiredés camelins drte el-loruî (MULLERO, 1945).
Seule I'espèceA. adscensionis,quand elle est sèche,peut présenter
quelques àaogets : pal action mécaniquedes arête$portge!. par 1e-9
e|là peut,èn effet, provoquerdes traumatismesde I'appareil
g^to111"tt"s,
digestif du dromadaire.
588
pêcheurs Chnagla et Imraguen fabriquent leurs filets de pêche
(BELLAKHDAR, 1978).On en fait aussidesentravespour les chevaux
(VOINOT,l9M} Avec la paille sèche,on fait desnatteset destoitures.
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabs
I.'esAristida sontmentionnéspar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 1405)etla'Urndat at-tabîb(n" 1543)sousle nom de silyân Les
autresauteursne les mentionnentpas.
* Beaucoupd'autresgrains sauvagesserventau Saharaà faire des farines ou des
bouillies, seulesou mélangéesà des céréales:Mesembryanthemamtheurkauffii,
Panicumnrgidum, Salviaaegyptiaca,Asplwdcl,usrefractas,Plantagociliata, Plantago
coronopus,Pennisetumdiclnnmum Portulacaoleracea,Cenchrusbifun s.
cannede Provence
l-geçba,l-gçeb,l-qseb(!).
âganirn (berbère).
Ces 2 vernaculairessont aussi ceux du roseaucommun (Phragmites
cornmunis).
USAGES TRADMONNELS
TOXICITÉ
DISCI.JSSION
s89
Les sourcesécritesarabes
La canne de Provence est mentionnée par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 1798),la'Umdat at-tabîb(n" 2164)'AL-
WAZR AL-GHASSANI (n" 261) commeune variétéde qayb (roseau).
L'article d'ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, n" 744) consacréaux
roseauxest confuset ne fait pas de mentionparticulièrede la cannede
Provence . La Tuhfatal-ahbâb(no 84) I'a waisemblablementassimiléaux
roseaux.
I-esdonnfusde la toxicologie
On a isolé des rhizomesde la cannede Provence,de la bufoténine,un
principe hallucinogènequ'on retrouve aussi dans d'autresvégétauxet
dansle venin de crapaud.
avoinecultivée
$ortâl (!).
ôzqûn, wazqûn,wasqû.n(berbère): s'appliquesurtoutà I'avoinefolle (4.
sterilis L. et A. fatua L.).
USAGFSTRADMONNELS
590
391. Cenchras ciliarts L. (= Pennisetumciliare (L.) Link.)
pnnisetum cilié
el-labd(poly.)
kra' legrôb (Satraraoccidental,BIROUK & al. l99l)
bûrgîba (Jbilet, NÈGRE, 196l)
ûbàt ed-ûb (Sraghna,NÈGRE, 196l ; BERTRAND,l99l).
Cette espèce,méditerranéenneet tropicale, est communedans tout le
Satrara.
USAGESTRADITIONNEI.S
DISCUSSION
I-es sourcesécritesarabes
CetæPoacéen'estmentionneeparaucunde nosauteurs.
larme de Job
USAGESTRADMONNELS
591
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
@ndonnée par IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-
1883,nd 148)sousle nomde âtndriyân Les lutres auteursque nous
u*,oo*consulténe la citentpas,exceptêla'Urndnt at-tabîb(n" 71) pour
laquellenousavonsun doute.DAOUDALANTAKI lui donnele nomde
(litt.: la planteauxchapelets)
fujarat tasabîLt parcequesesfruits,qui sont
perés), serventau Moyen-Orient à fairedeschapelets.
citronnelle,lemongrass,verveinedesIndes*
La citronnelle,es@ced'origineindienne,est cultivéedansdesplantations
modernesde la règion d'Agadir, pour I'exportationde la plante en vrac
et pour la fabricationd'infusettes.
USAGESTRADITIONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèce,d'origine indienne, n'est mentionnée,nommément,par
aucunde nos auteurs.
Vtui* c'estpeut-êtreelle ou une es@cevoisineque les médecinsfaisaient
entrer au6;fois dans la composition de la thériaque' sous le nom de
592
variété indiennede schoenanthe(C. schoenanthus)(RENALJD& COLIN,
1934,n'34).
* Ces dénominationss'appliquentalrssià une es@cevoisine, Cymbopogon
flennsru
(Nee.sex-Sæud.)WaB., qui possèdeunehuile essentiellede compositiontrèsproche,et
ù C. nnrdas (L.) Rendle.
paille de La Mecque
schoenanthe,
USAGESJIRADITIONNELS
DISCT.JSSION
593
Les sourcesécritesarabes
Le schoenanthe est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877'
1883,no 29,404,888), la'(Jmdat at-tabîb (n" 38), AL-WAZR AL-
GHASSANI (n" 23), la Tuhfat al-ahbâb (n" 34) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,Do9, 892) sousle nom deîd!îr ettibn melcl<â.
Cette espèce êtait déjà connue d'Hippocrate,Pline et Dioscoride. Les
variétés indiennes, plus aromatiques,entraient autrefois dans la
composition de la thériaque(RENAUD & COLIN, 1934, n" 34) : ces
variétésindiennessontprcut-êtreC. citratus ou C. nardus,bien que le C.
sclnenanthusextsæaussien Inde.
gros chiendent,dactyle
Ftit chiendent,chiendentofficinal
C-es2 es@cesportentles mêmesvernaculaires:
nnjem,en-najam,en-njîl (!).
ôfar (ber&re, Souss)(!).
âgesmirCfissint)(poly.) : s'emploieaussipour les fénrques.
taggamaît(Saharaalgérien,SITOUH, 1989).
f/ (livresque,RENAUD & COLIN,1934, n" 409).
USAGESTRADITIONNELS
DISCT.JSSION
I-es sourcesécritesarabes
Le chiendentest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
at-tabîb(no357, 1487),
1883,no 109, 458,1577,2214,2215),la'Umdat
AL-WAZR AL-GHASSANI (no 202), la Tuhfat al-ahbôb (n"409) et
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 45, 243, 350) sous les noms de
594
âlrosf;s (du grec agrostis),nnjem, nnjîl et Ê1.ABDEREZAe ajoure le
vernaculure keztnîr.
USAGESTRApTTTONNELS
TOXICITÉ
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
Cettees@cen'estmentionnéepar aucunde nosauteurs.
paniccrêæ&.oq, panicdesmarais
USAGES TRADMONNELS
595
La planæseraitutiliséepar les femmesdansle Gharb,mais nousn'avons
pu savoirpour quelsusages.
DISCI.JSSION
[æs sourcesécritesarabes
Cetæes@cen'estmentionnéepar aucunde nos auteurs.
fétuque-roseau
TOXICITÉ
DISCTJSSION
Les sourcesécritesarabes
Ctst peut-êtrecette espèce(ou Molinia caeruleavar. arundinacea
Sctrarit) qui est citée par mN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883'
n" 1577) c-ommeune espècede chiendentarundinacée,sous le nom de
'ikri[, (et non CalamagrostisarundinaceaRoth. qui atteint facilement 1
mère). Ce termedésignebien le chiendenten Tunisie(m. ref.).
Nous avonsaussiun douteconcernantla'Umdntat'tabîb (n" 357, 1680).
Iæs autresauteursne la mentionnentpas.
596
399. Hordeum vulgare L.
orge
eS-S'îr,fu'îr (!)
zra' : en ré,alité,,ce terme désigne partout au Maghreb la c&êale
dominante,que ce soit I'orge, le blé ou le sorgho.C'est ce qui se passe
précisémentdansle Sud où I'orgeestla eÉrêale la plus cultivée.
tumzîn (berbère,LAOUST, l92l)
âgulas (berbère,LAOUST, l92l) : poru I'orgeverte.
âzembô(berbère,LAOUST, l92l) : pour I'orgedesprémices.
rnerkez Grf) : ce tenne désigneun mélanged'orgeet de blé dur, semé
moissonéet consommésansEi desgrains; on considèreque le pain qu'il
donneest meilleur.
fu\r en-nabbî(litt.: orge du Prophète): UreCB Q928) a rencontrécette
appellation dans le Tadla, pour désignerune variété d'orge dont les
glumes et leurs arêtes,très développées,sont transforméesen barbes.Il
i'agit d'une vaiété que MÈGE tdénommé Hordeum hexastichon L.
var. rnacroglumisMiège (= Hordeum vulgareL. ssp.hexastichon(L.)
Husnot var. rnacroglumis Miège. Cette variétéd'orge a êtê signalée
également en Afghanistan. En Algérie, I'expressionh'îr en-nabbî
désigneraitune autre variétê d'orge,à grains nas,Hordeurn vulgare L.
ssp.vulgare (L.) Hackelvar. coelesteL. (= H. tetrastichurnvar. celeste
Kornicke), variêté que I'on renconfreaussi en Egypte et en Abyssinie.
Cettevariêté,exisæraitégalementdansle Haouzet le Souss,maiselle y est
connuesousI'appellationclassiquede sult (RENALJD& COLIN, 1934).
D'après Ahmed Zarrrtq (cité dansCOLIN, 1926-1927),le sult serait le
fu'îr en-nabbî. Quelquesoit la variêtê,I'orge du Prophète(&a'îr en-
nabbî) passeaux yeux des paysanspour assurerle succèsdes récoltes.
Aussi en mélangent-ilstoujours quelquesgrains à leurs semencesde
céréalespour attirer sur leurs culturesla bénédictiondivine.
talnbit (Jbala,VIGNET-ZUNZ,1995) : paille d'orgelongue.
tben (Jbala,VIGNET-ZUNZ,1995) : paille d'orgecourte.
USAGES TRADMONNELS
EMPLOIS MÉDICINAUX
597
La semoule d'orge (fffJa) est très souvent utilisée pour faire des
cataplasmesémollients ou des bouillies lactéesqui serventde véhicule à
divers médicamentsirritants adminisrés oralement.
La 'asîda (voir ci-dessous),parfois enrichie de miel, de thym et de
cressonalénois,est donnéeau( accouchées et aux convalescents comme
reconstituants.
l-e,mô' e{-fu'îr (eaa d'orge)se prépareavec de I'orge perlé* - c'est à
dire privé de tégumentset réduit à I'albumenet à I'embryon- qu-'onfait
cuire dansbauôoup d'eau.Elle sert,en gargarismes, contreles affections
de la gorge. On l;administre aussi aux enfants qui ont des maladies
gastro-intestinales et aux adultes,dansles irritationsvésico-urinaires.
La bouillie d'orge (lwssû.wa,ôskifl, salée,est prescrite pour ses
propriétésantidiarrhéiques. On la donneaussiaux maladg-s parcequ'elle
èstiéputée plus digestèeL aux femmesallaitantes,car elle augmentela
lactation. Dans le Souss,on donnela lemrîs (bouillie d'orge nouvelle
prêparênavecdu petit-lait ) aux femmesallaitanæs.
L'oige grillée est ajoutéeau cafépour le remplaceJPartiellement. -
D'apiès-MATHIEU & MANEVU.B (1952), à Casablanca,on donne à
boire de la tisaned'orgedansla gonoccocie.
USAGESALIMENTAIRES
L'orge est une e,eréaLede basedansI'alimentationdesMarocains.La tfiSa
qui leur sert à faire diversesbouillies ou galettesest une semoule
grossièred'orgeou de blé dur cassé.
k sawîqdeJArabes du Moyen-Orient est une farine d'orge-grillée et
concass&qui servaitde provisionde voyage.Elle correspondà la rwîna
ou zemmîçndescampagnes et desvilles du Maroc (ârkukûdansle Souss).
L,e sawîqest aussila décoctionqu'onprépareaveccettefarine. La'aûda
(tagutla desHatra)est de la farine d'orgecuiæà lhuile.
Avéc la semouled'orgeon prépare,partout au Maroc,les rgaîf (toSrîft
en berbère)soræ de crêpes(semoule+ eau+ sel) cuites sur les 2 faces,
sur un plat de terre cuite enduit avecun jaune d'oeuf ; la tunner'test une
crêpedurcie,séchéeau soleil, qui peut se conserver.
Daàs I'Orientalmarocainon prépareune semoulesffciale d'orgeappelry
rnerrnez: I'orge est récoltéequanales gfainssontencoreverts, c'està
dire avant maturité, puis débarrasséedes tégumentset cuite à la vapeur
dans une couscoussièredont le fond à êtê tapisséde menthe à feuilles
rondes(Mentha suaveolens); elle est ensuiteséchéeau soleil, grillée sur
un plat en terre cuite et moulue ; on obtient alors une semoule marron
fonôée qui reçoit le nom de mermez. Cette semouleparticulière sert
surtout à prépârerun couscousau( légumesqui est très estimédansces
régions.
CËezlesHatra on appelleîbrînun couscousd'orgeservi avecun bouillon
d'aub:rgines,d'oignonet 'l'huile (DOUTTE, l9l4).
598
DISCI.JSSION
I-es sourcesécritesarabes
L'orge et ses préparationssont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 1255, l32l), la'Umdat at-tabîb (no 607,
2528),AL-W AZIR AL-GHASSANI(n' 380),laTuhfat al-ahbâb(n" 386)
et ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 340, 837) sousles nom de tu'îr,
sawîq,mâ' e{-fu1r, I.tassôwa,
I@Ika.
herbe baibnnette,impérata
CettePoacée,médiærranéenne
et fropicale,est communeau Maroc et au
Sahara.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
[æs sourcesécritesarabs
C'est peut-ere cette Poacéequi est décrite par IBN AL-BAYTAR
(LECLERC, 1877-1883,no 2l5l) conrmeunevariétéde panic qui sécrète
une matièresucrée(maÈâfrr).I-es auEesauteursne la mentionnentpas.
iwaie vivace
599
zwân (du classiquezuwôn) : ce vernaculaires'appliqueaussi aux autres
iwaies, aux espècesdu genrePhnlarisetàAgrostemmngithagoL.
fufifut el-farôs (litt. : chanweindien des chevaux)(Egypte, BOULOS,
le83).
l-medhûn (!) (poly.) (litt.: celle qui est enduitedhuile ; en raison de
I'aspectbrillant de la plante).
USAGFSTRADMONNELS
TOXICITÉ
Symptôrnes de l'intoxication
Ceux sont les mêmesque ceuxprovqués par L. ternulentum(voir à cet
article), soit principalement : mouvementsincontrôlés de la tête,
incoordination, démarche titubante, trébuchements,effondrement,
tremblements,spasmesmusculaires(KEELER& al., 1978).
La mortalité est basseet résultele plus souventd'accidentssurvenusau
coursde la maladie: chutes,fractures,etc.
Généralement,les animauxrécu$rent en I à 4 semainesaprèsqu'ils aient
été sousnaitsdu pânrage toxique.
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
(Voir I'article suivantl-olium temulentufti,îo 402).
600
B) à structureN-indolique. Ces molécules,injectéesà des ovins, ont
reproduit les mêmessymptômesque ceux observésdansI'intoxication par
Lolium perenne.Cesconstatations laissentdoncpenserque lTntoxication
par I'ivraie vivace pourrait être due à des neurotoxinesdu type des
"tremorgens", probablementdes mycotoxines produites par des
Penicilliurn. CesPenicillium ont d'ailleursété retrouvésdans les selles
d'nnimauxintoxiqués,en Australie
D'auEesauteursont étabf une corrélationenEeI'intoxicationpar I'ivraie
vivace et la présencedans la plante d'un champignonparasite, le
Pithomyces chartarum. qui secrèteune mycotoxine.Cette mycotoxine
seraitresponsablede l'eczêmafacialobservéchezles animauxintoxiqués.
(KEELER & al., 1978).
iwaie, ztzanie
USAGESTRADMONNELS
601
Pour MAUCHAMP (s.d.)les grainesd'ivraie avantmaturité,quandelles
sontencorepoisseuses*,sontutiliséespar les femmes,dansle Haouz,sous
le nom de [mihat el-rnedhûn(htt.: petite graine d'iwaie), po1rrs'épiler
lesjambs. E[es seraientaussiutiliséescontreles piqûresde guêpe.
TOXICITÉ
Symptômesde l'intoxication
l. chez l'hornme
L'intoxicationhumaine,généralement dueà la consommationde produits
à base de cérêalesmélangéesà de I'iwaie, présenteles symptômes
suivants: douleur et lourdeur dansla tête, vertiges,troubles de la vue,
bourdonnementsd'oreilles,somnolence,titubation,engourdissement des
membres,angoisseprécordiale,nauséeset vomissements, g-astralgies,
coliquesaveclonstipæionou au conEairedianhées,mictionsfréquentes,
sueuis. Dans les cas graves, la mort peut survenir au milieu de
convulsions(CHARNOT,1945;GARNIER& al., 196l).
2. chezl'animal
Les symptômesde I'intoxicationchezI'animalsontles suivants: dilatation
de la pùpille, vertiges,marchetitubante,tremblements,contractions
spasmôdiquesavec mouvementsparticuliers-d'ondulationcorporelle
diavant eri arrière ; somnolence,hypothermie puis élevation de la
température,raidissementpuis engourdissement desmembresentraînant
une-marchesaccadéepuis l-'abolitiondesmouvernents,respirationd'abord
accêlêt&puis devenanthaletante.Dansles casgraves,la mort survient au
miteu de convulsions.
L'autopsiedesanimauxintoxiquésrévèledesviscèreshémonagiques,une
atteintedu foie, une congestiondespoumons.
Le chameauest lanimal le plus sensible,suivi par le chevalet les bovins.
(CHARNOT,1945; GARNIER& a1.,1961).
DTSCUSSION
[æs sourcesécritesarabes
602
L'iwaie est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLER0, 1877-1883,
n" 368, 505, 887, 956, 969, 1049,1139,1370)sousles nomsde zwân,
denqa,belt, jalîf. ABDEREZAQ GECLERC, 1874,n" 228,299, 9M)
la décrit sousle nom de hylam, zwôn,jalîf. La '(Jmdat at-tabîb (n"
2588),AL-\ryAZR AL-GHASSANI(n" 37{),laTuhfat al-ahbâb(n" 156)
la décriventaussi.
spartedu Sud
603
sennâq,sennâg"sennôga,tasennô!,t(Orientalmarocain,HauteMoulouya'
Algérie) (!).
|-I.M.W(Tekna) (poly.) : ce vernaculaire se refrouve dans tout le
Maghreb. Le même nom s'emploiepour Stipa tenacissima,là où elle
existe,et pour d'autes Plantes.
talômt (Ait Seghrouchen, BERTRAND' 1991).
tirawt (Æt Yahia, BERTRAND, 1991).
âmenzal(AiTYahia BERTRAND, l99l).
USAGESTRADITIONNELS
DISCT]SSION
Les sourcesécritesarabes
Cette ntst pasexpliciæmentmentioonT par nos auteurs,maiselle
a pu êtô assimiléeà Stipa tenacissima,catelle est appeléeaussipar les
"sÊce
populatio îII.MW et reçoit les mêmesusagesen artisanat.AL-WAZR
AL-GHASSANI et la Tuhfat al-attbâbne mentionnent,quantà eux aucune
de ces2 es@cesaPPlé:esl.nlfa-
molinie bleu
zergîgô(Fouarate,Gharb)(litt.: la petitebleue).
USAGESTRADMONNELS
TOXICITÉ
604
qui sont provoquéspar Lolium temulentam(vot cet articlo, Do 402)
(CHARNOT, 1945).
Les sourcesécritesarabes
C'estpeut-êtrecetteespèce(ou FestucaarundinaceaSchreb.)qui est citée
par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,n" 1577) commeune
espèce de chiendent arundinacêe,sous le nom de 'ikri[, (et non
Calamagrostis arundinacea Roth. qui atteint facilement 1 mère). Ce
termedésignebien un chiendenten Tunisie(op. cit.).
Les autresauteursne la mentionnentpas.
riz
USAGESTRADITIONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
I-e iz est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 42),la'Umdat at-tabîb (no 5l), AL-WAZIR AL-GHASSANI (n" ZT)
et ABDEREZAQ (LECLERC, 1874, no 45) sous le nom de ûrz. La
Tuhfat al-ahbâbne le cite, le considérantprobablementcornmeun simple
aliment ou commeun produit trèsconnu.
605
Originaire de I'Inde, cette gfaminéeest un peu cultivée au Maroc, depuis
très longæmps.
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
l,e miffet commun est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC'
rgzi-rgs3, Do 460,lggT),la'umdnt at-tabîb(n" 362),AL-WAZR AL-
et ABDEREZAQ, 1874,no 218) sous le nom de
CffnSSef.U (n' 73)'al-ahbab
ii;";; LaTuhfat l'a probablementassimiléà des céréales
voisines.
U}AGES TRADnONNELS
606
Ce sous-arbrisseau à tiges 1Érennes,dureset ligneuses,fournit aux Rgibat
des grainestrès appréciées: ils en font une farine (ôù et une bouillie
(nn&) (MONTEIL, 1953).Les Touaregsconsommentaussiles graines
(VOINOT,lgM). On ramasseégalementles grainesde Panicum laeturn
Kunth. pour le même usage alimentaire. La technique de ramassage
consisteà passerles épis dansun panierEesséen feuilles de palmier qui
retient les grains.
DISCT]SSION
607
dulm (fchad, Renseignements Coloniaux,Do5, mai l9l2) : au Moyen-
orient, ce terme s'appliqueplutôt au PanicumitalicumL. ou au sorghum
vulgareL.
gassab(Fezzan,LE FLOcTI, no46).
USAGESTRADMONNELS
DISCT.JSSION
Les sourcesécritesarabes
l-e mittet noir n'est pas mentionnéexpliciæmentpar IBN AL-BAYTAR
AL-\ryAZIR AL-GHASSANI et ABDEREZAQ. Chezeux, le mot du$n
'[Jrndatat-tabîb(n" 873)mentionnebien par contrg
désignele sorgho. La
ItaniIî commJune variété de sorgho.Idem pour la Tuhfat al-ahbôb (n"
e6).
Donnéesnutritionnelleset valeur alimentairedesgrains
(citéesdansDOREAU, 1961,calculsétablispar nossoins)
En grammes,pour 100 g de farine blutée :
608
Phénylalanine(0,54 g), Thréonine(0,54g), Valine (0,62 g), Tryptophane
(0,25 g).
De plus, une amylase aurait été isolée à partir des graines germées
(CHOPRA& a1.,1956).
alpiste
Plnlaris minorReV,
Phalnris canaricnsisL.
PhalarisparadomL.
Plnlaris brachystachys lÀnk
USAGES TRADMONNELS
609
Dans le Gharb,lâ farine de I'alpiste sert à faire desemplâtres,mélangéeà
d'auEessubstances.
Les grainsde P. cannriensas serventà I'alimentationdesoiseaux.
TOXICITE
DISCIJSSION
Les sourcesécritesarabes
@ê parIBN.AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883'
n'1651) sous le nom de fôlarîs. ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,
n" 299) a probablementconfonduI'iwaie et I'alpistesousle même nom
àe ziwan ; il doooeen effet commesynonymele nom de berrâqa; or ce
derniernom est utilisé à Constantine,d'aprèsLECLERC (op. cit.), pour
désignerune grainequ'on donle aux serins.Même commentairepour la
;UrrÏnt ot-too'îbet AL-WAZF', AL-GHASSANI.LaTuhfat al-ahbâbne
mentionnepascesesPèce.
610
on peut
pigmentationsembledétruireles neurones.Exceptionnellement,
observerune myopathie(KEELER & al., 1978).
roseau
l-geçba,l-gçeb,l-qçeb(l).
âSanim(berbère,Haouz,Souss)(!).
Ces2 vernaculairess'appliquentaussià la cannede Provence.
USAGFS TRADMONNELS
DISCTJSSION
I-es sourcesécritesarabes
I-e roseauest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,1877-1883,
no 1798, 2307), la 'Umdat at-tabîb (no 2164), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (no 261), la Tuhfat al-ahbôb (n" 84) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" '744,sousle nom de qaryb.
6tl
4ll. Saccharum offt'cinarum L.
canneà sucre
qçebes-sukkar(!) (Gharb,Souss,etc.).
qaqb sakkurî, qayb lahtû (litt.: canne à sucre,roseausucré) (AL-
WAZR AL-GHASSANI,n" 266).
USAGESTRADMONNELS
DISCTISSION
Les sourcesécritesarabes
La canne à sucre est mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
1877-1883,no 1800),la'Umdat at-tabîb (n" 2164),AL-IVAZIR AL-
GHASSAM (n" 266)et ABDEREZAQ(LECLERC,1874,n" 829)sousle
nom de qaçabes-sul{<nr.LaTuhfat al-ahbâbne la mentionnepas.
seiglecultivé
USAGESTRADMONNELS
Drscr.rssroN
Les sourcesécritesarabes
Une grandeconfusionexisteà proposdu seigle chezles auteursarabes.
On ne le distinguepas clairementdansles raités d'IBN AL-BAYTAR et
de ABDEREZAQ chez lesquels nous n'avons pas retrouvé les
vernaculaireshabituellementutilisés au Maroc. C'est probablementle
613
dont IBN AL-BAYTAR (LECLERC,
ch.aïr rûmi (litt.: orge européenne)
1877-1883,ûo 132, 1209--) et ABDEREZAQGECLERC, 1874,no 340)
font une variété d'orge et, pour le second,un synonyme de sult.
RENALJD& COLIN (1934,no 314), en étudiantles annotationsportées
en nurge de divers manuscritsarabesde la Bibliothèquede Rabat, ont
identifiéle'alas (IBN AL-BAYTAR, LECLERC,1877-1883, no 1580)au
î$âliya qui désignele seigledanscertainesprovincesdu Maroc.
La 'Umdat at-tabîb (no 607, 2529), AL-V/AZIR AL-GHASSANI
(n" 380),laTuhfat al-ahbâb(n' 314)consacrent, tousEois,une mbrique
au seigle.
USAGESTRADMONNELS
Le millet des oiseaux est surtout donné cornme nourriture pour les
oiseauxet la volaille.
DISCT.JSSION
614
Certaines espècesde Setaria (par exempleSetaria anceps et Setaria
sphacelara(Schum.)Stapf.& Hubb.)ex Moss.),utiliséescommefourrage
vert, ont été décrites en Austalie comme toxiguespour le cheval, en
raisonde leur richesseen acideoxalique(KEELER &" al.,1978).
sorgho,mil
SorghumInlepense(L.) Pers.
SorghumcernuurnHost.
Sorghumvulgare Pers.ssp.durua(Forsk.)Maire & Weiller.
Le Sorghumhalepense,spontanédanstoutesles régionstempérées,est
uneplantevivace,à rhizomesrampants,envahissant
les champs.
6r5
Le sorgho penché(sorghum cemuum)est Eès cultivé dansle Nord du
pays (ôuvênt comme c?réalede plintenqns,. en assolementbiennal avec
Il donne des graines
ies cei6atesd'hiver) et dansles oàsissahariennes.
blanches, biconveies, très comprimées.S. vulgare est cultivé dans le
Gharbet dansd'autresrégions(Souss,Dra' etc')'
USAGF^STRADMONNELS
TOXICITÉ
plusieurs cas d'intoxication sont signalésrégulièrementchez du bétail
uy*f pfuurédu sorghovert. La plan-æ,avantmaturité,et la jeune pousse
,ôot, eï effet, to*iqi"t pour les ruminantset pour les lapins,en raisonde
I'acidecyanhydriquequ'elleslibèrent.
S. hatepensà(teiotgtto d'Alep), espècespontanéeet vivace' poussant
souvent dans les àhu*p. d; mats, prbvoqu_echaque année des
- intoxications mortellesdani les rangsdu ChepæI.Cettees@ceest redouté
des éleveursdu Moyen-Atlas.D'aprèseux' le sorgho.d'{lep qui pousse
irrigué est'beaucoupmoins toxiqueque celui qui poussesur des
"o1"114i"
solssecs.
I-es autressorghos,donnéscommefourrageà l'état vert' peuventaussr
provoquerles mêmesintoxications.
baos ôus les r*, tu toxicité disparaîtjusQ avantla floraison. Selon les
essaisréalisés par MIÈGE (lggf) ét CpZn 0923), confirmés PT
iéipèti"o.e des^éleveurs,la toxicité des fourragesde sorgho disparalt
rapidementaprèsdessicationet ensilage.
Ës grains oe root jamais toxiques-carils ne contiennentpas d'acide
cyanhydrique.
Syrnptôme s de I'intoxication
Ûio'to*i"ation 6t a marcherès rapide.Les ovins surtout,très sensibles
au toxique, meurentsouventdansËs 2 heuresqui suiventI'ingestionde la
6r6
plante, après avoir présenté "des ballonnementsimportants, une
constriction pharyngée et des troubles respiratoires.La toux peut
provoquerl'évacuationd'un bouchonce qui sauveparfois I'animal.
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Le sorghoest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 460, 996, 1477),la'Urndat at-tabîb (no 873), AL-WAZIR AL-
GHASSANI (n" 73,360), la Tuhfatal-alùôb (n' 96) et ABDEREZAQ
(LECLERC, 1874,n" 218) sousle nom de durra.
stipe tortillee
Espècemédiærranéenne,
communeau Maroc dansles steppes.
USAGES TRADMONNELS
DISCIJSSION
6r7
Les sourcesécritesarabes
Exceptéla'Um.datat-tabîb(no 1503,1641,1759)qui la cite sousle nom
de l-behma,Cetteespèceest ignoréedesautresauteurs.
alfa sparte
USAGESTRADITIONNELS
DISCI.JSSION
Les sourcesécritesarabes
Cette espèceest mentionnéepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC' 1877-
1883,n'686) sousle nom de fuafu.La'Umdntat-tabîb(n'586) la cite
618
aussi. Les autres auteursI'ont ignoré bien qu'elle soit communeau
Maghreb.
* Mêmeusagepour l'Algérie,rapportépar LE FLIOC'H,1983,no29).
417. Trtticamdivers
bré
Triticum aestivumL. (= Triticurn vulgareVill.)
Triticum durum Desf.
Triticum turgidum L.
Triticum rnonococcumL.
Trtticum dicoccurn Schrank.
6r9
Différentes variéés de blé dur et de blé tendre sont cultivéesde manière
intensive ou traditionnelle au Maroc. I-es grandesrégionscéréalièressont
la Chaouiularêglon de Meknès,le Gharbet le Sars'
USAGESTRADMONNELS
DISCI.JSSION
[æs sourcesécritesarabes
Le blé est -enti-oîoé par IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-1883,
n" 272, 715, 954), sous les noms de qamh fuin[n, al-burr, et par
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n"339) , sousles noms de qaml et
AL-GHASSANI(n" 131,
\intn.La'Umdnt at-tabîb(no607),AL-WAZR
aussiune rubrique.
293) etlaTuhfat at-ahbôb(n" 172)lui consacrent
mal's
620
duna selra (liwesque) (litt.: mal'sjaune)
el-qitôniya(Tunisie,BOLJKEF,I 986)
mastûra (Sud algérien)
tifsî engafuIî,gafulî (Touaregs)
âbû-âbat,lnmabat (fuabes du Tchad)
S'ar ed-drô,Ivîr ed-drâ(!) (litt.: cheveux,soiede mar:s): pour les styles.
Le mars est cultivé partout au Maroc pour son grain et pour son
fourrage.
USAGESTRADMONNELS
DISCIJSSIOE{
POLYGONACÉES
621
ôresû(fouaregs,MONIEIL, 1953; SITOUH,1989): pourCalligonum
cotnosufn.
dba$ (litt.: tan) (Sud algérien,SITOUH, 1989).
âzel çt1(Satrara occidental,BIROUK,l99l): poru Calligonumazel.
ffida (Sud algérien,SITOUH, 1989) : pour Calligonum azel, en raison
de son port d'éphédra.
USAGESTRADMONNELS
DISCUSSION
Les sourcesécritesarabes
Cesespècesne sontpasmentionnées par nosauterrs.
læ vernaculwe ârtiest mentionnépar IBN AL-BAYTAR (no 1063)mai!
'Umdat at-tabîb
il a étê attribué par LECLERC a t'éptrédra.Pour la
(n' 1646), ce même vernaculairedésigne une es-pèce_ de Coniflère
produisantdu goudron: I'auteurs'estpeut-êtr_e nompésur naturede la
la
ptantecar I'usagedécrit estbien celui desCalligonum.
622
renouée
USAGES TRADMONNELS
DISC[]SSION
[æs sourcesécritesarabes
La renoufu est mentionneepar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,n" 26'1,308,521,1281,1547),la'Umdatat-tabîb(n" 1744} AL-
WAZIR AL-GHASSANI (n" 215), la Tuhfat al-ahbâb (n" 305) et
ABDEREZAQ (LECLERC, 1874,n" 670) sousles nomsde'aû er-râ'i
etbabô!.
renouéemaritime
623
'ûd mserser(Salé)(litt.: le bois vertebré): pour les racines.
USAGESTRADMONNELS
dansles enflures,les plaieset les
La planteest indiquée,en cataplasmes,
brûlures.
DISC[JSSION
Les sourcesécritesarabes
l,a renooéemaritimen'estmentionnéepar aucunde nos auteurs.
oseille sauvaqe"nadenee
vuv-lrv
RurnexacetosaL.
RumexcrispusL.
Rumexpulcher L.
RumexvesicariusL.
RumexbucephaloPhorus L.
Rurnexspinôsuml. (= Emexspinosa(L.) Camp')
Rumexpictus Forsk
Rumexsimpliciflorzs Murb.
Rumexplanivalvis Murb.
624
&zzû, Uuû (Tissint) (litt.: carotæ): pour Rumex spinosurn,à causede
sa racine fusiforme.
silq barrî (RENAUD & COLIN, 1934, no 397 ; ABDERBZAQ dans
LECLERC,1874,n' 313) : par assimilationauxbettes.
USAGES TRADMONNELS
DISCT.JSSION
Læssourcesarabesécrites
Les oseillessont mentionnéespar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877-
1883,no 698, 699,703,1208,1515),la'Umdat at-tabîb(n" 595),AL-
WAZR AL-GHASSANI (n" 126)et la Tuhfat al-ahbôb(n' 171,377,
397) sousles nomsde lummôd et silq berrî. ABDEREZAQ (LECLERC,
1874,n" 142,313)ajoutele vernaculairebaqlaSorasôniya.
PORTULACACÉES
625
pourpier potager
USAGESTRADITIONNELS
DISCIJSSION
I-es sourcesécritesarabes
l-e poorpier est mentionnépar IBN AL-BAYTAR (LECLERC, 1877'
1883,nd3l3, 327bis,328,i83,1035, 1680,1954bis) sousles nomsde
baql'alayina,ftrfei,ferfeiîn, rtib' Ln,qa.
baqla l.tamqô,baqla mubâral<n,
ABDEREZAQ GECLERC, 1874,no 139, 789) ajoute le vernaculaire
626
bordoqala. La 'Umdat at-tabîb (n" 234, 954), AL-IVAZIR AL-
GHASSANI(n" 39) etlaTuhfat al-ahbâb(n" 68)le ciæntaussi.
PUNICACÉNS
grenadier
er-rurnmân,tarommânt(t1.
q\ûr rommôn(!) : pour l'écorcede grenade.
rurnmânômrûj, rummônel-murûj (!) (litt.: grenadierdes marais): parce
que le grenadiersupportefacilementI'eausalée.Ce vernaculaire,qui fait
partie du lexique des herboristes,ne s'emploie,au Maroc, que pour les
fleurs (ou balaustes).
jullanôr (liwesque,mot dérivantdu persangulnôr): pour les fleurs de
grenadier.
USAGESTRADMONNELS
627
intestinales,des diarrhées.C'estle traitementpar excellencedes ulcères,
seuleou associéeà daures plantes.
A Zoumi, on prend confreles maux de venfte 2 cuilleréesà café par jour
de poudre du mélangeconstituéà parties égalesd'écorcede grenade,
d'écbrcede chêne,de fenugrecet de henné.
Dans la leucorrh& et les maladiesvaginales,on appliquelocalementdes
tamponsvaginauximbibésde décoctionconcenfrée.
[,es écorceJde fruits serventégalement,partout,dansles soins du cuir
chevelu,en particulier contre la chutede cheveux,en mélangeavec de
l'écorcede chêne,du vieux henné,desfeuillesde myrte et éventuellement
d'autresplantes,le tout pulvérisé,mis à décocæravec du mamrbe puis
utilisé en rinçagesur les cheveux; additionnéd'un peu de salpêtre,cette
décoctionnoircit les cheveux.
En usage externe, la poudre d'écorcede grenades'emploie comme
hémostatique.
Le fruit ef sonjus sontréputéspectoralet asfringent.Le jus des variétés
acidesest utilisé commediurétique.
A Marrakech,à Salé et à Fès, les fleurs (balaustes)sont utilisées, à
I'intérieur, en poudre, contre les diarrhéeset les maladies gasûo-
intestinales.On les adminisfreaussi,en décoction,aux enfants"dont le
tempéramentest froid" et qui font des diarrhéeset des vomissementsà
répétition.
En usageexterne,la décoctiondu mélanged'écorcesde grenadeet de
-les en gargarismes
fleurs sbmploie conEeles gengiviæs.
A Tissint, feuillés iont, elles aussi,prescritescornmeantidiarrhéique
et les écorcesde racineset de rameauxsontemployéescommevermifuge.
L'associationde l'écorcede grenadeet de l'écorcede Maerua crassifulia,
en poudre,est utilisée commepansementgastriquedansles ulcèreset les
inflammationsintestinales.
La grenadeest un fruit d'autornnetrès apprêcié.desMarocains qui les
-ao-geot âu naturel ou préparéesdansun sirop {'eau de fleurs d'oranger,
avec ou nom un zestede citron. Avec le jus, on fabriqueaussides sirops,
dilués au momentde I'emPloi.
L'écorce de fruits est frès utilisé en tannerieet pour la coloration des
cuirs et deslainesenjaune.
DISCTJSSION
628
Voir suiteTOME II
I
I
TITRE : fontribution à l'étude d"J?, pharmacopéetraditionnethfau
Maroc ; la situation ac_tuelle,
Ies pqqduitJ,Ies sourcïsdu savôir(nnqdête
ethnopharmacologique de terrain rialisée âe 196g à lgg2)
nÉsuvrÉ
Cefte rechercheest une étude ethnopharmacologiquedu.systèmetraditionnel de soi au
H"larticulée principalement autôur dune valté enquëtede terrain conduite de Il â
IW2 et d'une consultation de textes arabs anciensd"ns Ie but de déterminerles
historiques de la tradition marocaine en madièrede pharmacop€e.
Irlotre enquête a permis de dresser un etat des^lieux de'la médecine
actuellernert en usage au Maroc et d'identifier 1039 espècesutitisées par la
l^^^t^ ^--.^^- ----:
[,ocd€, gsreces-quensus avons r€groupéeser-6 9y'l*briq,r"" constituant te
En analysant l,es données de ce catalogue, nous avàns établi que la
'rnarocaine se caractérise aujourd'hui par uae grande diversité de niatières
rou{es
touJes p!9v€4qnce$ locales ou importéeq
l9!49s importéeq mais
mais marqué,epar une forte emprise
territorialité(plu_s
de85%odesproduits
-un sonttirésde I'eniironnementlocal).
Elle se caractériseaussipar contenuindéniablementrationnel, et une
remarquabl" pT_ rapport à-la médecine -gréco-arabequi n'exclut pas cepe
certaine capacitéà
capacitéà assimiler
iler la nouveauté.
nouveauté-
Enfin noffe rechercle_a permis de mettre en évidence que le systèmetraditionnel de NS
auMaroc a12it gprdé,uneaptitude réelle à soulagerlés maui des populations ce q i lui
germej {offrir, dans-le cadie dune polifique do-pt'rmisat'ronde l'effdrt sanitaire p blic,
des solutions alûernativespour une large couvertuie du paysen soins de base.
MOTS CLÉS
Tharmacopée traditiomelle marocaine, médecine traditionnelle, plantes médi
produits, enquête ethnopharmacologique,textes arabesanciens, sourcesdu
médecine arabo-islamique.
.,,1,
TIILE : Contribution to the study of trailitional ph4rmaco
Morocco: the situation todayn the products, the souices of know
(an ethnopharmacological groùnd surîey reatled from lgfg tn l9g2)
ABSTRACT
This researchis an ethnopharmacologicalstudy of traditional healing systemin Mo
mai$y-.structuredaround a vast ground survej, conductedbetween-196gand 1P/2 1a
methodical compilation of old arabic texts, in order to etablish the historical sou of
moroccimtmdition in the matterof pharmacopoeia.
-
Our grotmd btrrvey will enable to êraw up the state of the art of traditional re in
Morocco and toidentify lG3gspecies
lG39species usedin local pharmacopoeia,speeiesthat have
in 691 leadingsconstiruting our câtalogue.
gutb"r+ q EerheÂ
By analysing
By datasof this
analysing dalas this catalogue,
catalogue,wewe have
haie sbowed
sbowedûat moroccan ea is
caractenznd today by
b.Va lar-ee_Su"-oity
large diversity in products
products of
o every possible origin al or
!ryro4e{) but strongly markéd by the térritoïarty (more naitilsEo of raw
takenin localenvironment).
This pharmacopoeia is also charactenzed by an undeniably rational content uo
outstandingcontinuity compared with graecb-arabicmedicine, neverthelessw"{td
elcluding suurc
s.\çrluurË someaurrlLy
ability to assimilatean)Nlung
K, assl[ulate anyt[ing new.
new. I
Fiaaly, our researchpermit to showthal tradiÏonal healingsysteminMprocco retaih still
all its facultiesto relieveTany diseasesof people TherJfc,?e,this sysfemwill allpw to
give,within the contextof pràgrnaticpubliè né*m poiicy,''blt"rnetivesolutionst'or uo
extensivepeoplecoverinthématterofbasicadfe. '
., -..