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1. Méthode
Le dimensionnement est fait en fonction des déflexions caractéristiques calculées à partir des mesures
de déflexions effectuées sur la chaussée existante, des épaisseurs des différentes couches mesurées par
sondages exécutés sur la chaussée, les ressources en matériaux disponibles et les essais de laboratoire
réalisés sur les matériaux prélevés aussi bien sur la chaussée existante que sur les emprunts et
carrières: Essais CBR, essais d’identification des matériaux des différentes couches de la chaussée,
zones d’emprunt et carrières.
La démarche de vérification est analogue à celle décrite dans le guide technique de conception et de
dimensionnement des structures de chaussées édition 1994 du LCPC (Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées).
En effet, selon ce guide, l'endommagement des structures de chaussées souples peut se produire selon
deux processus distincts:
a) par fatigue sous les sollicitations répétées de traction par flexion de la couche bitumineuse exercées
par le trafic (modèle de Wöhler), et/ou
b) par accumulation des déformations plastiques irréversibles (orniérage), résultant des sollicitations
de compression verticale exercées sur les matériaux non traités, en particulier le sol support.
Pour éviter sa rupture, le dimensionnement d'une structure de chaussée consiste donc à limiter ces
sollicitations en deçà des valeurs admissibles qui dépendent des performances du matériau et du trafic
qu'elle devra subir.
que l’allongement à la base des couches bitumineuses reste inférieur à une valeur admissible
EpsilonT admissible.
que l'orniérage ou la déformation verticale du sol support reste inférieur à une valeur admissible
EpsilonZ admissible.
Par hypothèse, la structure d’une chaussée est déterminée par des couches d’épaisseur finies, excepter
la dernière (sol support) qui est infinie en plan. Les matériaux ont un comportement élastique et
linéaire, les contraintes sont des pressions ou des cisaillements. Chaque couche de chaussée est
caractérisée par quatre paramètres de base :
L’épaisseur hi
Le module de Young Ei
Le coefficient de Poisson j
La liaison avec la (les) couche(s) voisine(s)
Une des opérations les plus délicates du dimensionnement des chaussées, en utilisant la méthode
rationnelle consiste à assigner des modules aux différentes couches. En effet, la définition
expérimentale des modules, est une opération particulièrement délicate et coûteuse, nécessitant par
ailleurs d’appareils spéciaux (cellules triaxiales qui permettent l’exécution d’essais à chargement
répété). Les grandes organisations comme AASHTO, LCPC, SHELL, etc., ont au cours des années
établi des corrélations entre les modules, aussi bien statiques que dynamiques, et les essais routiers
utilisés, en particulier l’essai CBR. Il a été ainsi établit que le module de Young est approximativement
égal à 5 fois le CBR (E = 5xCBR).
La valeur des modules des matériaux granulaires, outre à dépendre des caractéristiques des matériaux
mis en œuvre (dureté des agrégats, courbe granulométrique, coefficient de forme, plasticité, etc.)
dépend essentiellement du module des matériaux sous-jacents.
Le Guide donne en outre des indications précises sur la définition des caractéristiques (et donc sur
l’assignation des modules) à long terme sur le sol support, élément fondamental pour le déroulement
du dimensionnement, défini comme arase de la partie supérieure de terrassement (PST). Ainsi nous
avons les valeurs de E(MPa) comme suit ; Pf1=20, Pf2=50, Pf3=120, Pf4=200.
Pour une section (longueur homogène) de la chaussée donnée, connaissant la déflexion caractéristique
actuelle de ce tronçon et en tenant compte des résultats de tous les essais et mesures effectués (CBR,
nature et épaisseurs résiduelles des couches, etc.), le dimensionnement de la chaussée suivra le schéma
général suivant :
Calcul du module élastique du sol support par une procédure itérative en utilisant le logiciel ALIZE.
Les épaisseurs des couches étant connues, résultant des sondages, on attribue un module Eo de départ
à la plate-forme et on calcul les modules des autres couches par la relation Ei = min(2.5Ei-1, E). On
effectue ensuite le calcul de la structure de chaussée sous la charge de référence et on compare la
déflexion ainsi calculée à celle mesurée. Les calculs sont effectués de proche en proche jusqu’à obtenir
la même valeur pour la déflexion. On compare ensuite l’allongement (déformation horizontale) à la
base de la couche bitumineuse (seulement dans le cas des bétons bitumineux, les enduits superficiels
d’usure n’ont aucun apport structurel) et la déformation verticale à la surface du sol support aux
valeurs admissibles. On calcul enfin les épaisseurs des couches de renforcement nécessaires lorsque
ces déformations ne sont pas en déca des valeurs admissibles.
3. Exemple d’application
Nous nous proposons de déterminer les niveaux d’entretien d’une section donnée d’une route
existante.
La déflexion caractéristique calculée sur la base des mesures de déflexions faites sur le terrain pour la
section de route en étude est égale à 114mm/100.
Epaisseurs résiduelles de la section de chaussée
Surface enduit bicouche = 2cm
Base graveleux latéritique = 17cm
Fondation graveleux latéritique = 20cm
Forme = 30cm
Sol support = infini
Déformations admissibles
Données Chargement :
- jumelage standard de 65 kN
- pression verticale : 0.6620 MPa
- rayon de contact : 0.1250 m
- entraxe jumelage : 0.3750 m
Dans cette modélisation, le module de la couche de base en GNT est prise égale à 400MPa, car le
guide pratique de dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux et le manuel pour le
renforcement des chaussées souples en pays tropicaux prescrivent pour la construction des couches de
base l’emploi de matériaux ayant un CBR minimum égal à 80 à 95% de l’OPM après 4 jours
d’imbibition, ce qui correspond à un module de 400 MPa. On fixe au départ un module pour le sol
support, les modules des autres couches (forme et fondation) sont donnés par la relation Ei =
min(2.5Ei-1, 400). On procède ainsi par itération jusqu’à la valeur du module correspondant à la
déflexion caractéristique de la chaussée existante.
Cette modélisation indique que la déformation verticale du sol support de 537.0 µdéf est bien
supérieure à EpsilonZ admissible égale à 465.5 µdéf, d’où la nécessité d’un renforcement.
Les déformations : EpsilonT horizontale (-142.7 µdéf) et EpsilonZ verticale (401.3 µdéf) restent
bien dans les valeurs admissibles.