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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Module « Séminaire »
‫ﻟﻸﺷﻐـﺎل اﻟﻌﻣوﻣﯾـﺔ‬ ENSTP
‫اﻟﻌﻠﯾـــــﺎ‬ ‫اﻟﻣــــدرﺳـــﺔ اﻟوطﻧﯾــــﺔ‬
Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics
14/12/2011
National School of Built and Ground Works Engineering
FORMATION CONTINUE DES INGÉNIEURS
CONCEPTION & CONFORTEMENT DES TUNNELS
SESSION 2 : CONCEPTION & RÉALISATION DES TUNNELS
JEUDI 22 MARS 2018

EBOULEMENT DU TUNNEL
Méthodologie de SOUS
réparationDE
LE BATIMENT desBIOLOGIE
tunnels DE
L’HOPITAL MUSTAPHA

Said SITAYEB
Enseignant module tunnels ENSTP
Directeur du Laboratoire Central des matériaux
1. Introduction :
Dans le cadre de la réhabilitation et la restauration des tunnels et des galeries le client nous a fourni un
dossier concernant la pathologie des structures rencontrée lors de leur visite sur site. Une première
approche de réparation est élaborée selon les documents photographiques qui nous ont été transmis (voir en
annexe). Néanmoins cet approche n’est qu’exhaustive car l’inspection doit comporter deux phases bien
distinctes:

– 1ére phase: Observation des désordres:


il s’agit de «traquer» tous les désordres et de les décrire.

Il est à noter que le revêtement constitue un remarquable outil d’auscultation qui traduit en désordres
les manifestations évolutives du terrain encaissant, mais avec un certain retard.

C’est une tâche très délicate car pleine de contradictions.

En effet, il faut un esprit d’observation sans a priori pour accepter de découvrir ce que l’on ne s’attend
pas à trouver et en même temps une bonne dose d’a priori:
• par la connaissance de l’histoire antérieure du tunnel (ce qui nécessite de s’assurer que
l’information a bien été rassemblée),
• par la connaissance générale des désordres susceptibles de se produire (expertise, expérience,
catalogues de désordres).
– 2 éme phase: Compréhension des pathologies: alors que la phase précédente est menée symptôme par
symptôme, le diagnostic doit être établi en prenant en compte l’ensemble des symptômes; il s’appuie sur
l’identification des facteurs influant sur l’évolution de l’ouvrage, facteurs que l’on a l’habitude de classer en:

• facteurs liés au site (massif, eau, environnement),


• facteurs liés à la construction (conception, réalisation, matériaux),
• facteurs liés à la vie de l’ouvrage (exploitation, surveillance et entretien).

Une structure ne peut être parfaitement réparée que si son état a été correctement évalué et que la cause
de sa dégradation a été clairement identifiée. En effet, c’est sur ces données de départ que repose
l’ensemble du processus de protection et de réparation qui suit. Les étapes clés suivantes :

• identification de la cause de la détérioration


• détermination des objectifs de protection et de réparation en collaboration avec les propriétaires de
structures
• sélection des principes adaptés de protection et de réparation
• sélection des méthodes
• définition des propriétés des produits et systèmes
• détermination des exigences de maintenance suite à la protection et à la réparation évaluation de l’état de
la structure
2. Cas pathologiques rencontrés

2.1.La dégradation des bétons par les eaux pures et les milieux acides
Le ciment hydraté présent dans le béton contenant de la chaux (la portlandite) provoque un équilibre très
basique (pH compris entre 12,6 et 13,7). Il passive alors parfaitement l’acier vis-à-vis de la corrosion.
Les eaux pures, voire légèrement acides, lorsqu’elles entrent en contact avec le béton, dissolvent la
chaux produite par l’hydratation du ciment, elles font alors progressivement diminuer le pH et
annihilent ainsi la passivation des aciers mais aussi la résistance du béton.
D’autres constituants du béton, tel que le silicate calcique hydraté ou C-S-H, les aluminates de calcium
peuvent également être attaqués. La présence de dépôts de calcite blanchâtre à la surface du béton est le
signe d’une telle attaque.

Photo n° 1 : traces de calcite


La durabilité des armatures du béton armé est assurée par leur enrobage de béton sain, c'est-à-dire
contenant encore une réserve en ciment susceptible de libérer la chaux nécessaire au maintien du milieu
basique (pH ≈ 12 à 13).

Dès que cette condition n’est plus remplie, l’acier peut se corroder en formant une rouille gonflante qui est
capable de faire éclater le béton.

Photo n° 2 : Eclatement de béton dû à la corrosion des aciers

Les armatures dans le béton s'oxydent et la corrosion des armatures se développe par suite de la
carbonatation atmosphérique du béton (formation de calcite par réaction du dioxyde de carbone - ou gaz
carbonique - de l’air avec la chaux disponible du béton) qui perd ainsi ses capacités protectrices.
2.2. Les fissures

Photo3 : fissure
Une fissure peut être caractérisée par 4 éléments :
• Son ouverture : largeur entre lèvres qui peut être évaluée à l’œil nu et peut se mesurer avec précision à
l’aide d’un fissuromètre
• Son tracé : le développé de la fissure sur toutes les surfaces de la structure
• Sa profondeur : selon son caractère traversant ou non, la fissure peut être qualifiée de différentes
façons :
• Fissure de surface : fissure qui ne traverse pas l’épaisseur de la structure. L’ouverture dans ce cas
est maximum en surface et nulle au sein du matériau
• Fissure traversante : fissure visible sur les deux faces de la structure
• Fissure aveugle : fissure traversante mais non accessible d’un ou plusieurs côtés de la structure
• Son activité :
o Fissure passive ou morte : fissure dont l’ouverture ne varie plus dans le temps quelles que soient les
conditions de température ou de sollicitations de l’ouvrage car leur cause a disparue ou est devenue
négligeable

o Fissure Active : fissure qui varie dans le temps en fonction des gradients thermiques ou
hygrométriques, des sollicitations de l’ouvrage ou des défauts d’exécution

o Souffle : amplitude de la variation d’ouverture d’une fissure active

Selon ses caractéristiques, une fissure peut être classée en plusieurs types :
• Faïençage : réseau caractéristiques d’ouvertures linéaires superficielles de très faible largeur se
présentant sous forme d’un dessin géométrique à mailles irrégulières et qui s’inscrivent souvent dans une
zone localisée. Ce réseau n’intéresse le plus souvent que la couche superficielle du béton.
• Microfissure : fissure très fine au tracé plus ou moins régulier et le plus souvent discontinu et à
l’ouverture inférieure à 0,2 mm. Elle peut évoluer pour former un réseau
• Fissure : ouverture linéaire au tracé plus ou moins régulier dont la largeur est comprise entre 0,2 et 2
mm
• Lézarde : fissure d’ouverture supérieure à 2 mm
Dans le cas d’une fissure, il faut faire la distinction entre une fissure pathologique, c’est-à-dire qu’elle est le
témoignage d’une « maladie », et une fissure pathogène qui peut engendrer une maladie. La différence entre
ces deux types de fissures dépend essentiellement de l’origine de l’environnement et de l’ouverture de la
fissuration.
• La fissuration pathogène
Une fissure, quelle que soit son origine, peut présenter un caractère pathogène à partir du moment où son
ouverture atteint 0, 3 mm et qu’elle est exposée à un environnement agressif. Cette limite a été établie en
fonction des propriétés de l’eau et de ses capacités d’infiltration.

En dessous de cette ouverture de 0,3 mm, « les forces de tensions superficielles sont supérieures aux
forces de gravitations et empêchent tout mouvement d’eau en phase liquide, si bien que l’eau qui peut y
pénétrer , soit par capillarité, soit par condensation, et qui va alors dissoudre certains ions, ne peut en
ressortir que par évaporation, et par conséquent sans déplacer les ions et notamment sans lixivier la chaux
qui assure le maintien du Ph élevé, protecteur des aciers »

A contrario, si une fissure a une ouverture supérieure à cette limite et qu’elle exposée à l’eau (par
infiltration ou par condensation), elle peut entrainer des désordres par diminution du pH entrainant une
oxydation des aciers par la migration d’agents agressifs, d’où son caractère pathogène.
• La fissuration pathologique

Les méthodes de calcul du béton armé intègrent cette limite d’ouverture des fissures de 0,3 mm et la
contrôlent par les armatures ( ferraillage passif).

C’est pourquoi une fissure d’origine mécanique dont l’ouverture est supérieure à 0,3 mm doit être
considérée comme pathologique car elle est le témoignage d’un dysfonctionnement de la structure vis-à-
vis de son dimensionnement et présente un risque potentiel pour la pérennité de l’ouvrage à cause de
l’atteinte de la limite élastique de l’acier et sa plastification.

Si l’acier est plastifié, sa déformation augmente sous une sollicitation mécanique constante, sa section
diminue, donc la contrainte devrait augmenter, ce qui entraine une rupture à plus ou moins long terme.

Une fissure qui résulte de la carbonatation du béton, de l’attaque par les chlorures ou sulfatique est
considérée comme pathologique dés son apparition et ne dépend pas de son ouverture, car elle est le
témoin d’une « maladie » du béton
Les méthodes de suivi de la fissuration

Une fissure peut être qualifiée d’active ou non. Ainsi, pour apprécier son caractère évolutif, il est
nécessaire de mettre en place des témoins permettant de mesurer son ouverture. Une fois le diagnostique
établi, il sera possible d’envisager une réparation utile et durable.
Il existe différents modéles de jauge en fonction de la localisation des fissures (angle de mur, extérieur,
intérieur,…), de leur inclinaison, et de la précision de la mesure désirée. Il existe également des jauges
permettant de mesurer l’évolution d’un joint de dilatation.

Photo n°4 : Jauge pour fissures


Les méthodes de détection et d’établissement de diagnostic
La surveillance des fissures ne suffit pas à établir les causes à l’origine de la fissuration. Pour cela il faut la
compléter avec des méthodes d’investigations complémentaires non destructrices et éventuellement
destructrices
Les méthodes d’investigation non destructrices n’endommagent pas les structures. Ce sont des essais rapides
et légers à mettre en œuvre et qui apportent une réponse globale à l’échelle de la structure. Selon les
caractéristiques à déterminer, les essais n’utilisent pas le même matériel.

• Détection et positionnement des armatures : le radar , le pachomètre et le profomètre sont des


méthodes complémentaires mises en œuvre pour localiser rapidement les fers d’armature, mesurer la
couverture du béton et déterminer le diamètre des fers.

Photo 5 : profomètre photo 6 : radar


• Diagnostic de corrosion des aciers : la mesure de potentiel d’électrode consiste à mesurer le champ de
potentiel électrique crée par la corrosion des aciers dans le béton. La cartographie des zones auscultées
est faite par traitement informatique.

Photo 7 : Corrosimètre

• Mesures in situ sur béton : ces mesures visent à contrôler l’homogénéité d’un béton à l’échelle de la
structure. Les mesures au scléromètre permettent de caractériser la dureté superficielle du béton,
contrôler son homogénéité en différents points de la structure, repérer une zone fissurée.

Les mesures d’auscultation sonique permettent de déterminer des caractéristiques mécaniques du


milieu ausculté et d'en apprécier l'homogénéité (en détectant des vides, délaminages et
microfissurations), de caractériser un béton dont le rapport E/C est incorrect, ou ayant subi une
modification structurelle (cas des bétons gelés ou incendiés).
La méthode destructive est le prélèvement de béton sur la structure afin de les tester en laboratoire. Le
prélèvement peut engendrer un sectionnement des aciers (on peut réaliser au préalable une fenêtre de
dégagement de l’enrobage pour repérer les aciers et ne pas les couper), et enlève de la matière.
Remplacement du béton et traitements de protection des armatures

La méthode de remplacement du béton risque d’être vouée à l’échec dans les deux cas suivants :

1. Si la réparation est limitée aux seules zones où la corrosion se manifeste visuellement par des désordres.
En effet, si les armatures dans les autres parties de la structure en sont au début de la période de
propagation (faible corrosion n’endommageant pas le béton), de nouveaux désordres vont apparaître par
inversion de polarité (l’ancienne anode se transforme en cathode et vice et versa), même si un revêtement
de protection est mis en œuvre à la fin du traitement.

Dans un tel cas, il faut, soit procéder au remplacement total du béton pollué, soit appliquer en
complément du traitement local une des méthodes : déminéralisation, ré-alcalinisation….

2. Dans le cas où les armatures corrodées ne sont pas dégagées totalement de leur gangue de béton et ce
pour les mêmes raisons que précédemment (bien entendu, si les armatures ne présentent pas de traces de
corrosion, ce dégagement n’est pas nécessaire).
3.Réparation
3.1.Le remplacement du béton dégradé

Cette méthode comporte au plus huit (8) phases (seules les phases 2, 4 et 6, voire 5 doivent obligatoirement
être mises en œuvre, les autres sont applicables si besoin est) :

• 1ére phase : si besoin est, la structure est mise sur cintre. Le cas se présente lorsque la stabilité
et/ou la résistance de la structure risquent d’être mises en jeu par les travaux de la deuxième phase (par
exemple, dégagement des armatures sur de grandes longueurs, enlèvement de la totalité du béton de
certaines parties de la structure…).

• 2éme phase : les armatures corrodées sont débarrassées de la gangue de béton qui les entoure au
moyen de divers procédés et en respectant certaines précautions [2].

• 3éme phase : si besoin est (corrosion avec réduction de section notable), certaines armatures doivent
être remplacées (scellement d’armatures, soudure bout à bout…) afin de redonner à l’ossature sa capacité
portante.
• 4éme phase : les armatures sont obligatoirement débarrassées de toute trace de corrosion
manuellement ou mécaniquement lorsque le procédé d’enlèvement du béton de la deuxième phase n’assure
pas cette fonction. Cette phase (ou la deuxième phase) est suivie d’un nettoyage pour éliminer toutes les
souillures, les poussières…
• 5éme phase : les armatures, immédiatement après la quatrième phase, doivent recevoir une protection
contre la corrosion sauf dans le cas où cette protection n’est pas strictement nécessaire (par exemple, en
cas de remplacement complet du béton de la pièce) ou est incompatible avec le procédé de reconstitution
de la géométrie de la pièce de la sixième phase (par exemple, le béton projeté).
• 6éme phase : le béton d’enrobage des armatures est reconstitué de façon à retrouver la géométrie de
la structure (ragréage manuel ou mécanique, béton coulé, béton injecté, béton projeté, mortier prêt à
l’emploi…). Il est aussi possible d’augmenter le recouvrement des armatures, ce qui ré-alcalinise le béton
et augmente sa résistivité.
La mise en œuvre d’inhibiteurs de corrosion (mélangés au matériau de réparation ou appliqués à la surface
du béton) peut être associée aux travaux de remplacement du béton dégradé. Gradé
• 7éme phase : la structure est décintrée après durcissement du matériau de réfection du béton
d’enrobage.
• 8éme phase : si besoin est, une protection de surface est mise en œuvre.
Les divers traitements de protection des armatures

Il y a lieu de rappeler que les armatures doivent être débarrassées de toute trace de corrosion, en
particulier lors d’une réparation localisée à la jonction entre les parties reconstituées et les parties
laissées intactes.

En effet, la partie réparée, qui était une zone anodique, en bénéficiant d’un pH élevé (12 à 13), peut devenir
une zone cathodique et risque de former une pile de corrosion très réactive avec la partie encore corrodée
de l’armature mais enrobée d’un béton au faible pH.

Les divers traitements de protection des armatures ont pour but de limiter ce risque.
Préparation de la surface :
La préparation de la surface de béton en vue de l'application d'un produit de réparation englobe toutes les
étapes qui suivent l'élimination du béton dégradé.

Nombre de ces étapes s'imposent lorsqu'on n'enlève pas ou guère de béton.

Une bonne préparation permet de disposer d'une surface sèche, égale et plane qui est exempte de salissures,
de poussière, d'huile et de graisse.

L'élimination des contaminants de surface assure un contact direct entre les primaires et produits de
réparation et le substrat, augmentant la surface réelle et la rugosité du support, et assurant une meilleure
adhérence du produit appliqué.

Cependant, l'état optimal de la surface de béton dépend du type de réparation envisagé et de l'état du
support. Par ailleurs, il n'est pas toujours possible de déterminer quoi enlever car, parfois, les zones
endommagées ou dégradées ne sont pas bien définies.

La meilleure solution est d'enlever toute la couche de béton dans laquelle le granulat se détache de la matrice
sans effort important.
Avant d'appliquer un produit de réparation à base de ciment, il faut veiller à saturer le support puis à
faire sécher la surface pour empêcher que l'eau contenue dans le produit ne pénètre dans le substrat,
provoquant par la suite son retrait et sa fissuration.
Dans le cas des produits à base de résines, par contre, il faut que la surface de béton soit sèche si l'on veut
obtenir un maximum d'adhérence.
Avant d'appliquer un revêtement, il faut déterminer la teneur en humidité du substrat par l'un des moyens
suivants :
1. à l'aide d'un humidimètre de type électrode. Dans ce cas, le revêtement ne peut être appliqué tant que
la teneur en humidité n'est pas <5 % en masse.
2. en disposant une feuille de plastique sur la surface de béton et en l'y laissant pour une période
équivalant au temps de cure du produit de réparation (normalement 24 heures).
Si, après ce temps, il subsiste de l'humidité, l'utilisation de produits ne laissant pas respirer le support
pourrait provoquer une mauvaise adhérence.
Le support doit être sain et solide, proprement nettoyé et exempt de poussière et de parties friables.
Les restes d’huiles et autres salissures doivent être éliminés avec un produit approprié.
L’utilisation optimale se fera par une température comprise entre + 5°C et + 35°C (la température du support
sera au minimum de 5°C).
Par temps ensoleillé, par temps de pluie ou par vent très sec, il ne faut pas appliquer de mortier sans prendre
toutes les précautions nécessaires ( Traitement de cure).
Traitement de cure
Après achèvement, les revêtements et surfaces réparés ou traités doivent être maintenus humides et à
l’abri d’un rayonnement solaire intense, de la pluie, du vent et du gel.
On pourra protéger la réalisation par un produit de cure. une dessiccation trop rapide peut provoquer une
fissuration due au retrait et par conséquent sa désagrégation et une résistance insuffisante du revêtement.
Occasionnellement, il peut être utilisé une solution de produit à base de latex comme produit de cure.

3.2.La protection et traitement des fissures


Quand il n’y a pas de risque structurel, mais qu’il est nécessaire de protéger la fissure des infiltrations car
celle-ci n’est pas abritée des eaux de ruissellement, il existe trois types de traitement possible :
L’injection : il s’agit de faire pénétrer dans des fissures un produit susceptible de créer une liaison
mécanique et/ou une étanchéité entre parties disjointes pour reconstituer le monolithisme de l’ouvrage.

Le produit d’injection utilisé sera en fonction du type de fissure, on utilisera un produit d’injection à base
de résine époxy si la fissure est inerte et sèche, par contre on utilisera un produit d’injection à base résine
polyuréthane si la fissure est active et sèche.

Pour les fissures avec venue d’eau on utilisera un produit d’injection à base d’une résine aquaréactive.
La réparation de la fissure se fera comme suit :
o Réalisation de forage d’injection
o Les forages seront réalisés au droit de la fissure. L’espacement entre forage sera de 30 à 35 cm.
o Nettoyage si besoin par soufflage à l’air comprimé et injection de nettoyant traceur
o Calfeutrement du linéaire de fissure à injecter avec un mortier à prise rapide
o Injection de résine
o L’injection se fera par le trou le plus bas et sera arrêté lors de la résurgence du produit injecté par le trou
qui se trouve plus haut.
o Rebouchage des forages avec un mortier de réparation

Le calfeutrement : c’est le colmatage avec des produits souples en profondeur pour rétablir une étanchéité
des fissures à l’eau et à l’air, ou pour éviter des pénétrations de matières solides risquant de bloquer le
mouvement de la fissure

Le pontage : il s’agit de recouvrir en surface des fissures actives ou non pour donner une étanchéité à la
structure. Il doit permettre si nécessaire la pose d’un revêtement de finition.
4.Protection des parois:
Le mécanisme et la vitesse de dégradation de béton sont fonction des différentes contraintes auxquelles
sera soumis l’ouvrage.
Ces mécanismes peuvent provoquer une diminution du pH dans le béton ce qui contribue à amorcer ou
accélérer la corrosion des aciers d'armature.
Dans la grande majorité des cas, c'est la carbonatation qui est principalement responsable de la baisse du
pH dans le béton.
La carbonatation est engendrée par une réaction entre le CO2 de l'air et la chaux du ciment dans le béton
qui sera dû à la circulation intensive de véhicules.
Un des produits de la carbonatation est le CaCO3 (calcite) qui a pour effet de provoquer une baisse du pH
jusqu'à des valeurs voisines de 9.
C’est un phénomène progressif qui, avec le temps, atteint des couches de plus en plus profondes.
La vitesse de carbonatation est fonction de nombreux paramètres dont les plus importants sont la
perméabilité et le taux d'humidité relative du milieu ambiant, elle est maximale pour une humidité comprise
entre 40% et 80% (60% semble être la valeur la plus critique)
L’utilisation d’un produit imperméable au gaz carbonique et aux agents atmosphériques agressifs sera
appliquée sur les parois du tunnel.
5. Calfeutrement des joints :
La durabilité d’un joint est directement liée à celle des matériaux supports et au mastic choisi vis-à-vis des
fonctions que ce joint doit assurer.
Le calfeutrement d’un joint se compose d’un fond de joint et d’un mastic (voir figure 1)

Fig. 1 : Schéma d’un joint mastic mis en place sur fond de joint

5.1.Préparation du joint
Avant le calfeutrement du joint il est indispensable de reprofiler les lèvres du joint par l’utilisation d’un
mortier à base de latex ou d’un produit de réparation prêt à l’emploi.
Il est nécessaire de laisser le mortier durcir au moins 72 heures avant la mise en place du mastic.
5.2.Mise en place de fond de joint :
Le fond de joint est une butée qui permet de donner au joint la profondeur prescrite et un point d’appui sur
lequel le mastic va pouvoir être serré. Il faut qu’il soit souple, avec un diamètre supérieure de 25% au moins de
la largeur du joint de manière à le maintenir en place pour qu’il résiste à la pression de serrage.

Fig.2 :Mise en place du fond de joint

Avant la mise en place du fond de joint, fabriquer un calibre en bois permettant de le pousser à la profondeur
voulue ou utiliser un gabarit plastique adapté ( voir fig.2 ci-dessus).
Fig.4 : Lissage à la spatule Fig.5 : Lissage au pinceau

Après serrage de la dernière passe de mastic, la surface doit être lissée soit par un pinceau soit
par une spatule. L’outil de lissage doit être humidifié avec une solution savonneuse, ce qui lui permet
de glisser sur le mastic sans adhérer sur celui-ci. L’opération d’humidification de l’outil doit être
renouvelée fréquemment
Photo
Photo
AV2 Eclatement de béton dû à la corrosion des aciers
AV2 Eclatement de béton
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AV3

Eclatement de béton avec corrosion d’acier Photo AV4

Eclatement de béton avec corrosion d’acier


Photo AV8
Eclatement de béton dû à la corrosion
des aciers

Photo AV8
Eclatement de béton dû à la corrosion
des aciers

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