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GRAMMAIRE

DE
PARIS.
LIBRAIRIE ORIENTALE DE BENJAMIN-DUPRAT,
LIBRAIRE DE L'INSTITUT, DE LA BIBLIOTHEQUE IMPÉRIALE ET DD SENAT,
DES SOCIÉTÉS ASIATIQUES DE PARIS, DE LONDRES,
DE CALCUTTA ET DE MADRAS, ETC.

Rue du Cloître-Saint-Benoît, n° 7.

PRIX : 3 FRANCS.
GRAMMAIRE
DE

PAR PH. ÉD. FOUCAUX,


MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE ,

PROFESSEUR DB LANGUE TIBETAINE X L'ECOLE IMPERIALE DES LANGUES ORIENTALES ,

CHARGÉ DU COURS DE SANSCRIT AU COLLEGE IMPERIAL DE FRANCE.

PARIS.
IMPRIMÉ PAR AUTORISATION DE L'EMPEREUR

A L'IMPRIMERIE IMPÉRIALE.

MDGGGLVHI.
A MONSIEUR STANISLAS JULIEN,

MEMBRE DE L'INSTITUT,

PROFESSEUR DE LANGUE ET DE LITTERATURE CHINOISES,

ADMINISTRATEUR DU COLLEGE IMPERIAL DE FRANCE.

ETC. ETC. ETC.

HOMMAGE RESPECTUEUX DE L'AUTEUR.


PRÉFACE.

C'est seulement en i83A que parut la première


grammaire tibétaine composée pour les Européens.
Rédigée en anglais et publiée à Calcutta par le cé-
lèbre voyageur Alexandre Csoma de Kôrôs, elle avait
été précédée, au commencement de la même année,
par un dictionnaire tibétain-anglais du même au-
teur. Ces deux ouvrages sont les premiers qui aient
pu servir d'une manière vraiment utile pour étudier
la langue tibétaine; car il ne faut compter comme
livre élémentaire ni le volumineux in-4° publié à
Rome en 175g, par le P. Georgi, sous le titre de
Alphabelum tibetanum, ni l'extrait du même ouvrage
qui parut avec le même titre (in-8°, Romae, 1773).
On ne peut regarder non plus comme une gram-
maire tibétaine trente-cinq pages auxquelles on a
donné ce titre, et qui se trouvent en tête du dic-
tionnaire tibétain anglais édité à Sérampore, en
-
PRÉFACE.
vin
1826, par John Marshman, d'après un manuscrit de
Schroeter.
Aussi dès l'année 1839, c'est-à-dire moins de cinq
ans après la publication de la grammaire de Csoma,
I. J. Schmidt en publiait une nouvelle à Saint-Péters-
bourg, rédigée en allemand, et qui, à peu de chose
i de Csoma.
près, n'est que la traduction de celle
Dans la grammaire tibétaine qui suit, j'ai cher-
.

ché à abréger, autant que cela était possible sans


nuire à la clarté, les deux ouvrages du même genre
qui l'ont précédée, et je me suis efforcé de la mettre
au niveau des connaissances acquises par les der-
niers travaux dont la langue'tibétaine a été l'objet.
J'ai souvent insisté sur l'influence que le sanscrit a
exercée sur la langue des Lamas, parce qu'il m'a sem-
blé qu'un livre destiné à des Européens devait être
rédigé surtout en vue de ce qui constitue pour eux
le principal intérêt de la langue du Tibet, c'est-à-
dire sa volumineuse littérature, composée presque
uniquement de livres qui traitent de l'histoire, et des
doctrines du bouddhisme.
Pour cela il fallait à chaque instant se référer à
la langue sanscrite, et l'on verra, au chapitre consa-
cré à la traduction des prépositions de cette langue,
PRÉFACE. ix

quel avantage peut retirer de la comparaison des


deux idiomes celui qui unira la connaissance du
sanscrit à celle du tibétain. Quand même, en lisant
les livres traduits du sanscrit, c'est-à-dire presque
tous ceux qui composent la littérature sacrée du Ti-'
bet, on n'aurait pas sous les yeux l'original indien,
la connaissance de la langue sanscrite serait encore
d'un très-grand secours, outre qu'elle est indispen-
sable pour rétablir les noms propres devenus mé-
connaissables en passant du sanscrit en tibétain, parce
qu'au lieu de se borner à transcrire le son du mot,
les interprètes se sont appliqués à en reproduire la
signification.
Je n'ai point consacré de chapitre aux postposi-
lions, ainsi que l'ont fait Csoma et après lui Schmidt.
Il eût' fallu d'abord répéter avec eux ce qui avait
été déjà dit pour les signes des cas; puis, comme
nous sommes accoutumés à trouver en latin des ex-
pressions telles que Dei gratià, vobiscum, orientem ver-
sus, leonis instar, nomine tenus, etc. où les mots gratia,
,cum, versus, etc. sont placés après le nom qu'ils ré-
gissent, de la même manière que ceux qui leur cor-
respondent en tibétain, il ne m'a pas paru absolu-
ment nécessaire d'établir une nouvelle classe de mots.
PREFACE.
Au reste, il y aurait une étude à faire sur les par-
ticules que Csoma appelle postpositions; mais, pour
cela, il faudrait savoir au juste quelle a été la part
d'influence exercée par les grammairiens indiens,
•quand ils ont calqué la déclinaison du tibétain sur
celle du sanscrit; et nous n'avons à Paris ni texte
antérieur à cette influence, ni grammaire indigène
qui nous fixe à ce sujet. On peut, dès à présent, re-
marquer que, pour produire les désinences de cer-
tains cas, plusieurs particules se fondent de telle
sorte avec la racine, qu'elles forment une véritable
inflexion, comme : dgar «dans la joie -n, dpas «par le
hérosii (Gramm. 3a, n° 28), sai (prononcez se, et
comparez la forme latine archaïque terrai pour, terne)
«de terre». Enfin le changement euphonique que
subit la lettre initiale de toutes ces particules, sauf
deux, en fait autre chose que des mots complète-
ment indépendants : cela ressemble déjà à un com-
mencement d'inflexion.
INTRODUCTION.

i.

La langue tibétaine a déjà été plusieurs fois l'objet d'é-


tudes de philologie comparée, et, sans parler du travail
d'Abel-Rémusat, dans son.livre intitulé Recherches sur les
langues tartares, sur lequel je reviendrai tout à l'heure, je
citerai deux ouvrages publiés un peu plus tard en Alle-
magne, lesquels traitent de l'affinité du tibétain avec des
langues si différentes les unes des autres, qu'il semble bien
difficile d'accepter les conséquences que les auteurs se sont
efforcés de tirer de leur travail.
Le premier de ces ouvrages est de M. Xylander. L'au-
teur y rapproche du grec le mongol, le mandchou, le chi-
nois et le tibétain, etc.. et à la fin du chapitre consacré à
ce dernier, il termine en disant : « On peut avancer ici,
comme résultat définitif, que la langue des Tibétains a,
xii INTRODUCTION.

en même temps que le reste des langues tartares, une


connexion intime d'origine avec le grec, etc. 1»
Je ne partage pas l'opinion de M. Xylander, au moins
à l'égard du tibétain, parce que je suis convaincu que son
travail sur cette langue ne pourrait supporter une analyse
rigoureuse. Quant au livre de M. Wùlner 2, je ne le connais

Bas Sprachgeschlecht der Titanen, von J. Rittor von Xylander.


'

Frankfurt am Main, 1837, in-8°, p. 381.


Citons encore pour ne rien omettre :
Gomparison oftlw various'alpine diakctsfrom the Indus to the Ghâ-

gra, dans le livre : LadaJc and tlie surrounding counlries, by Alexander


Cunningham; London, i85i, gr. in-8°, p. 397.
Une lettre de M. B. H. Hodgson sur l'identité des langues tar-
tares et des langues des aborigènes de l'Inde. — Journ. asial. février-
mars i856,p.a43.
Par le même : un développement du même sujet dans un vol. in-8°
imprimé à Calcutta en 1857, sous le titre de : Sélectionsfrom the
records ofthe government ofBengal, n° XXVII.
A comparative Grammar ofliie Draviman or South-Indianfamihj of
languagcs, by Rev. Caldwell; London, 1806, in-8°, ouvrage dans lequel
l'auteur n'admet pas la tbéorio de M. Hodgson sur l'identité des langues
du midi de l'Inde avec les dialectes de l'Himalaya et du Boutan.
On peut voir aussi, dans The Journ. of the Indian archipelago, 1855-'
1857, un long travail do linguistique comparée, par M. J. R. Lo-
gan, où le tibétain se trouve compris.
2 Ueber die Verwandtschaft de$ Indo-Germanischen, Semitischen
und TibeUinischrn. Munster, 1838, in-8°.
INTRODUCTION. xm

pas; mais je n'avais pas besoin de connaître le jugement


qu'en a porté M. Ant. Schiefner 1, excellent juge en cette
matière, pour regarder d'avance comme très-hasardé un
rapprochement entre le tibétain et les langues indo-ger-
maniques et sémitiques.
Je sais bien que certains mots tibétains peuvent donner
carrière à l'imagination de ceux qui se laissent facilement
entraîner, et je citerai, entre autres, les mots soi {bal ou val)
«laine» et ors {lé-na) « duvet qui croît sous la laine des
chèvres». On peut comparer le premier au latin vellus, à
l'allemand ivolle et à l'anglais wool. Le second répondrait
au latin lana et au grec \d%vri et y)~.a1va\ mais je ne crois
pas qu'il y ait dans la langue tibétaine beaucoup de mots
de ce genre. Ici, d'ailleurs, il ne faut pas oublier que le
Tibet étant le pays de la laine par excellence, si la ressem-
blance des deux mots tibétains avec les mots grecs, latins,
allemands et anglais, n'est pas simplement l'effet du ha-
sard elle peut n'être rien de plus qu'un fait isolé, produit
,
par des rapports de commerce.
On pourra, si l'on veut, comparer le tibétain à l'anglais,
en remarquant que les infinitifs se forment dans les deux
langues en mettant la racine verbale au locatif. Ainsi de
nrn Ita va «vue» se forme QTH*. Ita var «voir» (Gramm.

1 Tibetische Studien. On peut voir plus loin, p. io5, un extrait


du travail de M. Scbiefner.
xiv INTRODUCTION.
.

n° 6a), de même qu'en anglais to.look est formé de look


avec to «à, vers, pour». On pourra remarquer, de plus,
que les participes peuvent se former en tibétain en ajou-
tant à la racine les terminaisons tching,jing ou ching, dont
la première lettre ne varie que pour l'euphonie (Gramm.
n° 12) ; ainsi m -ifk Itajing «voyant» est formé en ajoutant
jing à la racine, de même que l'est en anglais loolàng, en
faisant suivre la racine look de la terminaison ing. Mais si
ce qui précède peut donner lieu à une comparaison entre
les deux langues, il est évident qu'y voir un commence-
ment d'affinité serait allerUrop loin.
La langue tibétaine est peut-être une de celles qui
exigent l'étude la plus avancée pour qu'on puisse, sans
s'égarer, traiter de son affinité avec une autre. La grande
quantité de lettres muettes (du moins suivant la pronon-
ciation moderne) dont son orthographe est chargée peut,
à chaque instant, induire en erreur celui qui n'a pas une
idée précise de la valeur de ces lettres. Et ce n'est pas là
le seul écueil ; car il faut aussi avoir soin de ne pas perdre
de vue le changement des lettres sourdes en sonores, des
douces en aspirées, etc. qui a lieu à chaque instant pour
la formation des temps des verbes. (Voy. p. 110 et suiv.)
Enfin les mots composés peuvent amener une suite d'er-
reurs non moins graves, si l'on n'a égard qu'à leur pro-
nonciation sans avoir soin de se rendre compte de l'idée
,
INTRODUCTION. xv

qui a produit la réunion de leurs divers membres. J'en ci-


terai un exemple emprunté à l'ouvrage de M. Xylander,
dont je parlais tout à l'heure. Selon lui, le mot tibétain
HI,^ mar mé (qu'il transcrit à tort mar mi, et qu'il tra-
duit par lanterne) a de l'analogie avec le grec (iap{xa.ipu
« briller ». Si M. Xylander avait analysé le composétibétain,
il aurait vu que mar signifie beurre (comme il l'a bien tra-
duit p. 272, où il le compare au grec (ivpov) et que mé a
le sens de feu (bien traduit encore par lui p. 273, et rap-
proché du grec fifa). Le sens du composé tibétain est donc
feu de beurre, c'est-à-dire, lampe, parce que l'on se sert au
Tibet de beurre fondu pour alimenter les lampes. M. Xy-
lander, en y regardant de plus près, se serait aperçu que
les éléments de [rn.pita.lpa ne se trouvent plus dans les deux
mots grecs qu'il a comparés en particulier à chacun des
membres du composé tibétain, et cette simple remarque
l'aurait fait renoncer au rapprochement qu'il propose.
On le voit, la recherche des origines d'une langue et
de son affinité avec une autre est toujours une chose dé-
licate, parce qu'on se trouve placé aussitôt sur une pente
glissante où l'on est facilement entraîné à des rapproche-
ments douteux, sinon complètement impossibles. La diffi-
culté augmente encore quand il s'agit, comme ici, d'une
langue monosyllabique, où tout changement de pronon-
ciation défigure un mot et le rend méconnaissable. Nous
xvi INTRODUCTION.

avons un exemple de cette facilité à se laisser entraîner


dans le chapitre consacré au tibétain par Abel-Rémusat
dans ses Recherches sur les langues tartares (p. 351, 369
et 370). 11 est vrai que cet illustre orientaliste écrivait ce
hvre il y a près de quarante ans, et ce serait son excuse s'il
n'avait pas eu le soin de faire lui-même ses réserves. Ne pre-
nons donc de son travail que ce qui reste bien acquis, au
point où sont parvenues aujourd'hui les études tibétaines,
et constatons qu'il fait remarquer presque à chaque page
un grand nombre de^ mots communs au chinois et au
tibétain (p. 354, 362, 368, 389 et 392). Parfois même
il signale l'accord de la syntaxe des deux langues, comme
il arrive, par exemple, pour la position des noms de nombre
qui doivent suivre le substantif (p. 364).
Nous voyons ensuite Abel-Rémusat chercher la cause de
l'un des caractères les plus remarquables de l'idiome écrit
du Tibet, c'est-à-dire la multiplicité de certaines consonnes
groupées autour d'une syllabe pour distinguer les sens
différents que peut avoir cette même syllabe. Toutefois,
quelque naturelle que lui paraisse l'explication qu'il donne
de ce fait, il hésite à la regarder comme satisfaisante et
semble même y renoncer complètement (p. 355 et suiv.).
Si, en effet, en voyant l'orthographe des mots s rka
« canal », nuAii « difficile », *i"\t\ bhah « commandement »,
qs bska « amer », qui tous, dans la prononciation moderne,
INTRODUCTION. xvn
ont le son de ka, on pouvait être tenté de croire que les
Tibétains avaient imité le système chinois, il y aurait, par
contre, bien des cas où cette imitation n'apparaîtrait que
comme un embarras inutile. Dans l'exemple qui vient
d'être cité, il a pu être nécessaire, pour distinguer les
sens divers que peut présenter à l'esprit le son de ka, de
lui adjoindre une ou plusieurs lettres, tout comme le chi-
nois modifie le sens d'un caractère primitif ou clef en y
ajoutant un ou plusieurs traits. Mais à quoi servent en
tibétain, s'ils n'ont jamais été prononcés, les préfixes qui
se trouvent dans les formes de verbes telles que obro hdebs
«jette» qw btab «jeta», et nicq gdab «jettera», etc. où le
,
changement de la syllabe radicale suffit pour distinguer
les temps, et quand les mots ^qsi, M ^q n'existent pas
,
d'ailleurs à l'état simple? Pourquoi, au contraire, ne pas
distinguer par un préfixe les deux sens de â mi, qui si-
gnifie tantôt « homme » et tantôt « non », et les trois sens
de « ma, qui exprime aussi la négation et signifie de plus
«mère», et enfin «somme d'argent, capital»?
La comparaison de l'écriture chinoise avec celle du Tibet
ne nous apprend rien ici ; car on y trouve quelquefois jus-
tement le contraire du système tibétain, c'est-à-dire l'em-
ploi de deux caractères différents pour écrire le même son.
Si l'on parvenait à prouver que le système de lecture
du chinois a été appliqué au tibétain, on mettrait en lu-
XVIII ' INTRODUCTION.
mière un phénomène singulier qui ferait du dernier un
idiome hybride, à la fois phonétique et idéographique.
Mais il est bien difficile d'admettre ce mélange ; il semble
plutôt que la prononciation adoucie des Tibétains d'au-
jourd'hui est tout simplement l'effet qui s'est produit sur
toutes les langues longtemps parlées; seulement on n'a
pas changé l'orthographe à mesure que la prononciation
variait, sauf dans quelques mots, comme on peut en voir
des exemples ci-dessous, pages 7 et h 1, en note.
Dans l'excellent travail que M. Anton Schiefner a donné
sur la grammaire tibétaine (voyez-en un extrait, page 1 o5
de cette grammaire), il s'est particulièrement occupé des
lettres muettes, et je renvoie à son ouvrage les personnes
que ce sujet peut intéresser.
Nous avons vu précédemment que des analogies nom-
breuses et frappantes avaient été signalées par Abel-Ré-
musat entre le chinois et le tibétain. Eh bien, malgré ces
analogies, et par une contradiction difficile à expliquer,
l'illustre sinologue s'obstine à renvoyer vers le sanscrit et
les idiomes vulgaires de l'Inde' ceux qui voudraient re-
chercher les origines de la langue des Lamas. Cette opinion
est désormais condamnée par la comparaison suivie qu'on
a pu faire de plusieurs ouvrages originaux sanscrits avec
leurs traductions tibétaines, dans lesquelles on voit bien,
il est vrai, les interprètes s'efforcer d'imiter en tout le style
INTRODUCTION. xix
des livres indiens, mais toujours à l'aide des éléments que
leur fournit leur propre langue, et jamais en empruntant
les racines de l'idiome étranger, ce qui n'eût pas manqué
d'arriver fréquemment, si les deux langues avaient une ori-
gine commune. Les mots sanscrits qu'on rencontré assez
souvent transcrits tout d'une pièce dans les livres tibétains
ne sont que des noms d'animaux, d'arbres ou de plantes
que le Tibet ne produit pas, ou des noms propres d'hommes
ou de lieux, dont la signification n'est pas assez nette pour
se prêter à une traduction exacte, et encore y a-t-il par-
fois des mots transcrits, bien que la traduction existe ; car
les interprètes n'en ont guère laissé sans les traduire.
Ce n'est donc pas dans les dialectes de la famille sans-
crite qu'il faut aller chercher les affinités du tibétain, mais
dans le chinois, le birman, le siamois et l'annamite ; affi-
nités qui s'expliquent d'ailleurs naturellement par le cours
des fleuves qui descendent des montagnes du Tibet pour

arroser les contrées habitées par les peuples que je viens


de nommer.

II.

On sait quelle influence considérable les traductions


des classiques de l'antiquité grecque et romaine, et sur-
tout celles de la Rible, ont exercée sur la formation des
langues modernes de l'Europe. Un travail qui recher-
xx INTRODUCTION.
cherait si une influence du même genre s'est produite en
Asie et en Afrique ne serait-il pas digne d'être entre-
pris ? Il faudrait pour cela étudier le développement de la
littérature arabe sous l'influence des derniers représen-
tants de l'école d'Alexandrie, développement, auquel nous
devons la traduction de plusieurs ouvrages grecs dont les
originaux sont perdus. Cette étude serait une occasion de
rechercher si la langue grecque a laissé quelques traces
de son influence sur l'arabe, d'examiner en même temps
le mouvement littéraire de l'Espagne au temps des Maures,
et enfin d'apprécier l'influence de l'arabe sur la langue et
la littérature espagnoles 1. Puis, en agrandissant le cercle,
et en passant à une autre civilisation, l'on étudierait les
traductions des livres bouddhiques sanscrits faites par les
Chinois, les Tibétains, les Mongols, les Siamois, les Rir-
mans et les Japonais. La tâche, on le voit, est au-dessus
des forces d'un seul homme, et s'il en est parlé ici, c'est,
d'abord, à cause de l'intérêt que le sujet présente en gé-
néral et, en second lieu, c'est que, dans le cours de la
,
grammaire tibétaine, les occasions d'étudier l'une des faces
les plus intéressantes de cette question se présenteront à
chaque instant.
L'exemple d'un peuple sans culture littéraire, sans écri-
1 II existe un ancien ouvrage de Sarmiento où il est question de

ce sujet.
INTRODUCTION. ixi
ture, adoptant la religion et les livres d'un autre peuple,
et se créant ainsi en peu de temps une littérature volu-
mineuse et raffinée, ne peut manquer de jeter quelque
lumière sur l'un des points de la grande question posée
tout à l'heure.
On ne comprendrait guère comment une métaphysique
aussi abstruse dans ses développements mystiques que l'est
celle du bouddhisme a pu être comprise et acceptée si
promptement par des montagnards ignorants, si l'on ne
savait que les traductions du sanscrit en tibétain des livres
religieux du bouddhisme sont dues, à quelques exceptions
près, à des savants indiens.
Lorsque, vers la fin du vie siècle, les bouddhistes,
chassés par la persécution, abandonnaient l'Hindoustan

pour se réfugier dans les contrées voisines, ceux qui en-


trèrent dans le Tibet trouvèrent un peuple qui n'avait pas
d'écriture, et dont la culture intellectuelle était peu avan-
cée, puisque les dogmes de sa religion se transmettaient
par la tradition, et que, suivant les Chinois, il conservait
la mémoire des faits historiques à l'aide de cordelettes
nouées, comme cela se pratiquait anciennement au Pérou 1.

1 Puisque j'ai nommé une contrée de l'Amérique, je saisis cette


occasion pour citer un intéressant passage des Promenades en Amé-
rique, de M. Ampère :
«La plus curieuse des quatre langues du Mexique est l'othomi,
xxn INTRODUCTION.
Le premier soin des missionnaires bouddhistes fut donc,
après avoir acquis une connaissance suffisante deda langue
de leurs catéchumènes, de faire passer en cette langue les

parlée par des montagnards qui sont toujours représentés comme


moins civilisés que les Aztèques. Cette langue, qui probablement fut
celle d'une portion des habitants très-anciennement établie dans le
pays, est remarquable par un certain nombre de points de ressem-
blance assez frappants avec une langue qui ne ressemble à aucune
autre, ie chinois. En effet, comme le chinois, l'othomi est presque
purement monosyllabique. Les mots sont en général dépourvus de
toute flexion grammaticale; l'accentuation en change entièrement le
sens, ce qui, comme on sait, est propre à la langue chinoise. rcLeur
trlangage, dit Herrera, en parlant des Othomis, est fort grossier et
(tbref. Une même chose étant proférée en hâte, posément, haute ou
«basse, a diverses significations (111° décade, liv. IV, ch. xix).» Dans
l'othomi, ainsi que dans le chinois, le même terme peut être em-
ployé comme substantif, comme adjectif, comme verbe, et signifier
tour à tour, par exemple, amour, aimant, aimer*.
Enfin un certain nombre de mots sont identiques ou extrême-
ment semblables dans les deux idiomes. Je sais qu'il ne faut pas
donner une importance exagérée à ces ressemblances, que le hasard
peut produire... Cependant un certain nombre de termes sem-
blables est un fait qu'on ne saurait négliger ; la singularité même des
mots chinois, si différents par leur caractère et leur aspect des mots
usités dans tous les autres idiomes, donne plus de couleur aux rap-
prochements qu'on peut établir entre cette langue et l'othomi. Voici

* Ce qui est aussi l'un des caractères de la langue tibétaine. (E. F.)
INTRODUCTION, xxra
livres de la loi rédigés primitivement en sanscrit. Deux
raisons devaient leur faire attacher une grande importance
à ces traductions. La première était de rendre les livres

quelques exemples de mots qui sont identiques ou extrêmement


semblables dans les deux langues :

Chinois. Othomi.
Je, moi, ngo, nga, nuga
Faire, tso, tsa*.
Femme, niu, ntsu.

Outre l'analogie singulière de ces mots othomis avec les mots chi-
nois correspondants, ils ont une ressemblance de physionomie, pour
ainsi dire, qu'on ne trouverait, je crois, dans aucun des idiomes con-
nus, tous si radicalement différents .du chinois**. Ces deux langues
présentent aussi plusieurs rapports grammaticaux assez importants
que je ne puis indiquer ici. (Ces rapports sont exposés dans une dis-
sertation en latin et en espagnol de Fr. Manuel Crisostomo Naxera :
Disertacion sobre la lengua othomi, i845, dont un extrait a été
publié en français, dans les Recherches sur les antiquités de l'Amérique
du nord et de l'Amérique du sud, de Warden.)
Cette curieuse analogie de l'othomi et du chinois, rapprochée du
type tartare qui m'a frappé chez certains Indiens du Mexique et
dans plusieurs statues mexicaines, est favorable à l'opinion avancée
par divers savants, dont le plus illustre est M. de Humboldt (M. de

* Ces deux mois sont encore plus près du tibétain que du chinois. Je,
ntoi, en tibétain K nga.Faire, M'ÉK mtsad qu'on prononce tsad.
** On vient de voir que ce n'est pas le cas pour le tibétain. (E. F.)
xxiv INTRODUCTION:
de la loi nouvelle accessibles à tous, et d'empêcher que la
doctrine ne s'altérât et ne se perdît. La seconde était de
donner une vie nouvelle aux livres sanscrits, qui, dès cette
époque, couraient le risque d'être mal compris. Déjà, en
effet, avait lieu dans l'Inde, sur la langue sacrée des brah-
manes, le travail de décomposition qui devait produire,
de ses débris combinés avec d'autres idiomes, les langues
modernes de l'Hindoustan.
Mais, quand ils provoquaient le grand mouvement reli-
gieux et littéraire qui allait donner aux Tibétains une col-

Humboldt a particulièrement insisté sur l'aDalogie du cycle mexicain


et des cycles chinois et tartares), opinion qui fait venir au Mexique
une émigration du nord de l'Asie. Le passage est si aisé de cette
partie du rivage asiatique sur le continent américain, que les Tchouk-
tchas franchissent chaque année le détroit, pour aller chercher en
Amérique les pelleteries qu'ils viennent vendre dans les villages de
Sibérie. (Voy. Wrangel, le Nord de la Sibérie, 1.1, p. 2&p,.) H reste-
rait à expliquer comment des ' peuples d'origine tartare se seraient
avancés si haut vers le nord dans des régions affreuses et désertes.
Ce n'est pas le mouvement naturel des émigrations... Sans nous éloi-

gner de pays qu'on a considérés comme le point de départ des mi-


grations aztèques, on voit dans l'ouvrage de l'amiral Wrangel, que
je citais tout à l'heure, les Asmoks fuir au nord devant des popula-
tions venues des bords de l'Anadir et des steppes de l'Amour, et ar-
river précisément dans les pays misérables d'où les populations par-
ties des frontières de la Chine ont pu passer en Amérique. » (Revue
des Deux Mondes, i853. t. IV, p. ç)3-g5.)
INTRODUCTION. xxv

lection de livres, sacrés qui ne forme pas moins de trois


cents volumes les bouddhistes indiens ne se doutaient
-,

guère que le tibétain, — comme le latin en Europe, à


l'exclusion de l'hébreu, —: deviendrait en Chine et dans
toute la haute Asie, jusqu'aux confins de la Russie, la
langue sacrée du bouddhisme, et qu'il servirait le plus
souvent, au lieu des originaux sanscrits, de texte aux tra-
ductions mongoles et mandchoues.
Ce mouvement religieux et littéraire avait lieu au Tibet
environ un siècle avant l'époque où Charlemagne don-
nait aux lettres latines en Europe cette dernière et puis-
sante impulsion qui se continua en s'affaiblissant jusqu'au
xvie siècle. <
'

La tâche des bouddhistes indiens consistait donc,


i° A donner une écriture aux Tibétains;
20 A fixer leur langue par une orthographe régulière ;
3° A traduire les livres sacrés.
La première partie de la tâche était facile. L'alphabet
sanscrit usité à cette époque dans le nord de l'Inde fut
adopté. Seulement on inventa quelques signes nouveaux
pour représenter des articulations étrangères à la langue
sanscrite, de même qu'on laissa de côté quelques lettres
indiennes inutiles pour la prononciation du tibétain.
Ce fait, si souvent répété, de l'adoption d'un alphabet
étranger, fait voir que l'écriture doit être comptée pour
xxvi INTRODUCTION.
rien dans l'affinité d'une langue avec une autre. Cette re-
marque est désormais si vulgaire, qu'il devient inutile de
la faire.
-
Quant à la seconde partie de la tâche, relative à l'or-
thographe tibétaine, il y avait, à ce qu'il paraît, une assez
grande difficulté à vaincre : celle de distinguer clairement
par l'écriture le son, et, par cela même, le sens de cer-
tains monosyllabes qui différaient peu les uns des autres.
De là sera venue la multiplicité de ces lettres qui sem-
blent inutiles, si l'on n'a égard qu'à la prononciation adou-
cie de Lhassa, où on laisse à peu près inarticulées toutes
les consonnes qui entourent la syllabe radicale, afin d'en
fixer le sens. Mais il ne faut pas oublier que les habitants
de quelques provinces, et", entre autres, ceux du Gombo
(Alphabetum tibetanum, in-8°, p. 85), cherchent à pronon-

cer toutes les lettres, d'où l'on peut inférer qu'au temps
de la conversion des Tibétains au bouddhisme la pro-
nonciation était, à peu de chose près, d'accord avec l'écri-
ture. Nous avons, en outre, dans l'avis des grammairiens
indigènes, qui conseillent de prononcer comme on écrit,
un argument en faveur de cette opinion. (Voy. dans la
grammaire, p. 109.)
En cherchant les raisons qui ont fait adopter aux Ti-
bétains un système orthographique qui nous paraît très-
compliqué, il faut remarquer que plus une langue a été
INTRODUCTION. XXVH

longtemps parlée avant d'être écrite, -—ce qui est justement


le cas ici, —plus son orthographe doit être compliquée.
Cela doit venir nécessairement de ce que le vague de cer-
taines articulations,^augmentépar la suite du temps, exige,
pouf être fixé enfin, la réunion de plusieurs signes; et
encore est-il douteux qu'on puisse reproduire exactement
ces articulations d'après l'écriture, si on ne les a pas en-
tendu prononcer.
Je n'oserais dire que les grammairiens tibétains, sous
la direction de leurs savants maîtres indiens, sont parve-
nus, du premier coup,'à résoudre complètement pour leur
langue le problème difficile de l'accord de l'écriture avec
le langage; mais, ce que je puis affirmer, c'est qu'Abel-
Rémusat s'est trompé en avançant que l'orthographe tibé-
taine était irrégulière (Rech. sur les langues tart. p. 3 9 3).
Rien de plus régulier, au contraire, et c'est une exception
des plus rares que la rencontre, dans les livres imprimés
au Tibet, de mots écrits contrairement à l'orthographe éta-
blie par les grammairiens.
Dans la troisième partie de la tâche des missionnaires
bouddhistes, qui consistait à traduire les livres de la loi,
le genre d'influence que le sanscrit a exercé sur le tibétain
apparaît d'autant plus clairement, que les deux langues
n'ont aucune affinité entre elles. Cette influence, qui se
montre à chaque page dans les traductions, porte autant
xxvni INTRODUCTION.

sur l'idée que sur la composition grammaticale proprement


dite, et c'est là ce qui donne à l'étude comparée des deux
idiomes un intérêt tout spécial.
Voici des exemples qui feront mieux comprendre ce qui
précède.
L'expression tibétaine ^s,-^ (phour bon), qui est le nom
de la planète Jupiter, répond au sanscrit Vrïhaspati, nom
du régent de cette planète, identifié avec elle dans le lan-
gage astronomique; puis, ce personnage étant regardé
comme le précepteur des dieux et celui qui leur a enseigné
la morale, on a fait venir de son nom sanscrit primitif le
dérivé vârhaspatya, qui signifie «morale» en général. Les
traducteurs tibétains, dans leur désir de tout rendre avec
exactitude, ont suivi pas à pas l'idée contenue dans le
mot sanscrit original, et ils ont traduit vârhaspatya par
S^'-i&'OT's! phour bouhi longs, litt. «les préceptes de la
planète Jupiter» c'est-à-dire «la morale» 1.
L'un-des/noms sanscrits de l'abeille est bhramara, lequel
contient deux r, d'où un autre nom de l'abeille, dvirêpha,
c'est-à-dire «qui contient deux lettres r». On a dit de
même en tibétain : ;v uom m^si q ra yig gnis pa «qui a
• •

1 Rgya tch'er roi pa (Lalita vistara), in-h°, Paris, Imprimerie


royale, 18/17, *• I> P- 1^10' %• 1 ? *• A-, P-1^ 1 delà traduction.—
Voyez dans la grammaire, p. 177, en note, une expression du même
genre.
INTRODUCTION. xxix

deux lettres r». La satisfaction du traducteur a dû être


complète en retrouvant par hasard, dans l'un des noms
tibétains de l'abeille, gç'^â'.gç*q sbrang rtsi M boung va
«mouche à miel», la justification de l'étymologie.
La langue primitive du Tibet devait être simple et peu
propre à exprimer les idées abstraites. Il est facile de se
convaincre de son peu d'aptitude à rendre les abstractions,
en voyant les expressions relatives à cet ordre d'idées for-
mées par des alliances de mots presque toutes calquées
sur les correspondants sanscrits à l'aide des éléments que
pouvait fournir la langue tibétaine. Si l'on a un reproche
à faire aux traducteurs tibétains, c'est d'être préoccupés
de l'exactitude et du sens littéral; on peut souvent se
plaindre qu'ils traduisent trop., Cela peut venir de ce que
les* traductions qui forment la collection des livres sacrés

ont été presque toutes faites par des Indiens et seulement


revues par des Tibétains. Ces derniers, dominés par le sa-
voir de ceux qui leur avaient apporté une religion et une
littérature, n'ont dû toucher qu'avec la plus grande ré-
serve au travail de leurs maîtres, si même ils ne l'ont pas,
le plus souvent, accepté sans le modifier en rien.
Quand les idées, en passant d'une langue dans une
autre, trouvent, pour être reproduites, un idiome qui a un
système de composition analogue, comme, par exemple,
l'allemand à l'égard du grec, on comprend que le traduc-
xxx INTRODUCTION.

teur puisse pousser jusqu'à l'abus l'imitation du style de


l'original. Cela peut résulter, à l'insu même de l'interprète,
soit de son respect pour un texte sacré, soit de la préfé-
rence qu'il accorde à un auteur favori. Mais si, obligé de
se servir d'une langue peu flexible et qui, comme le tibé-
tain, se prête peu à former des 'composés, le traducteur
s'efforce d'imiter en tout une langue 'comme le sanscrit,
c'est-à-dire l'idiome le plus riche et le plus souple dont
on se soit jamais servi, il est probable que, malgré toute
l'habileté que peut déployer ce traducteur, il changera le
caractère primitif de la langue qu'il emploie, et qu'il en
fera un langage à part, compris seulement des savants 1.
Cet inconvénient avait été prévu dès le rincipe, et pour
y remédier on avait préparé des vocabulaires, afin qu'on
employât toujours, pour traduire les expressions sanscrites,
les mêmes équivalents tibétains, lesquels, en vertu de ce

1 C'estjustement ce qui est arrivé au tibétain, d'après les relations


des missionnaires. En voici un exemple récent emprunté à un Voyage
publié en 185h:
«Jusqu'à cette époque, je n'avais point encore trouvé de véritable
maître de langue; car ceux qui m'avaient précédemment donné des
leçons ou ignoraient la langue écrite ou la savaient tellement mal
que les mots qu'ils m'ont tracés de leur main sont pleins de fautes.
Cette fois j'ai rencontré un professeur capable qui possède parfaite-
ment sa grammaire tibétaine et qui est fort au courant des divers
livres classiques, chose très-rare en ce pays. En effet, dans cette la-
INTRODUCTION. mt
système, devaient prendre toutes les acceptions du mot
sanscrit 1. On comprend combien, dans les matières phi-
losophiques la clarté et le style ont dû souffrir de cette
,
manière de traduire ; mais les traducteurs bouddhistes
semblent se préoccuper beaucoup plus de l'exactitude que
du style, et pourvu que la lettre s'y trouve, cela leur suffit.
Eh bien, malgré les défauts des traductions faites d'a-
près cette méthode,.et peut-être justement à cause de ces
défauts, leur secours est immense, quand on les a sous
les yeux en même temps que les textes sanscrits originaux.
Si l'on demande maintenant ce que peut avoir gagné
au contact du sanscrit la langue primitive du Tibet, il
sera bien difficile, de répondre d'une manière satisfaisante
à cette question. Comme il ne se ..trouve à Paris aucun
,

ouvrage purement tibétain,, c'est-à-dire non traduit, et

maserie de Teun-tchéou-lin-iu, parmi les cinq Cents Lamas qui la


« /
composent, très-peu comprennent B's livres de prières que tous pour-
tant savent lire et réciter, et quatre seulement passent pour savoir
la langue par principes et pour l'écrire correctement. »
Relation*d'un Voyage au Tibet, par M. l'abbé Krick, suivie de quel-

ques documents sur la même mission, par MM. Renou et Latry. In-i 2,
Paris, i854,p. 212.
1 La Bibliothèque impériale possède deux de ces dictionnaires
sanscrits-tibétains. L'un est extrait du Tandjour et porte le titre sans-
crit de Mahâvyoutpatti. Il est rangé par ordre de matières; l'autre
est un vocabulaire par ordre alphabétique.
XXXII INTRODUCTION.
composé complètement en dehors de toute influence ex-
térieure, il n'est guère possible de se former une idée
précise de la langue tibétaine dégagée de tout élément
étranger.
S'il existe des recueils de légendes ou de chants popu-
laires, qui aient pu se conserver dans la mémoire des Tibé-
tains sans le secours de l'écriture, et avant son introduction
dans leur pays, voilà les matériaux avec lesquels on pourra
se former une idée juste de la langue tibétaine avant qu'elle
ait été fixée par l'écriture. Tant que les livres de'ce genre
nous manqueront en Europe, on devra s'abstenir de porter
un jugement sur l'état primitif de cet idiome, qui, tel qu'il
est aujourd'hui, n'en mérite pas moins d'être étudié sous
le double rapport de la philologie et de l'histoire religieuse
et philosophique. Je m'estimerai heureux si cette nouvelle
grammaire tibétaine fait faire un pas de plus à ces études,
auxquelles s'intéressent ies#hommes les mieux doués de,
notre temps, et que plusieurs d'entre eux poursuivent
avec autant de succès que d'ardeur.

Paris, ce a5 juillet i858.


GEÎSMAIRE
JDE,

LA;:LAHWt;'TIBËTAll£

."- -':;-: DES LETTRÉS. '

L'alphabet .tibétain se- compose de trente lettres


,1.^^

simples^ ••.'..••;. ;;; :i;-'.v::::;^;.;.':;''. .;<:v -;':;,T 'v'.''-'

»i
ka, h, m
ûha,kh,-m ga,g, Knga,ng..
^tcka,tçlh,:,&tâiïa,^ ?
-/h gnâ,:gn.
KÂtajt»:,::, - ^.^\dy;tli,}\ '.''V'..*. da, à,r, -s na, n. -

ziypq;p, .
v_
pJiayph, ; q ^vd, è> ty.w «,ffi.-,
^:tsa:^ts, r'J s'ts'a); ts', -.'.^dsa, ds,-':"\-<a: «% w,va/tf;
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3-zà^-2^-•'" vHlà.:: /*«>"-A> :'.' \*i ya^ y 1. :
*.:r.a,r^, :,, -:m;.la,l,.
'.
M
c]ia,ch, '--^i sa,]s.:
^rh,a.,,.,h:,-..,m.:a' .v'-?- ...
./,;;.- :-. .;. • • •'. ".
.

2. Les voyelles sontayi/ou, e, o, sans distinction de


brèves et de longues, en conservant un son môyenr
f;.v-La--yôyèîle\a-;.-t6uJ0ursiinhérenteà chaque consonne, ne
s'écrit que dans le cas où, à*cause des préfixes (voy. n° 7),
il pourrait y avoir confusion entre deux mots. Ainsi, dans

'- 'Voy. aussi n" 5 et 6 a.


2 DES LETTRES.

SKI*
mngah, l'a final est représenté par n, pour avertir que

« est préfixe et doit rester muet; car, en écrivant «i, on


prononcerait mang, qui signifie «nombreux», tandis que
le premier signifie «avoir, posséder».
Les autres voyelles s'expriment par des signes placés
au-dessus et au-dessous des consonnes. EXEMPLES : ^ ki,
>n
hou, ^j ko, et de même pour les autres lettres.
ke, ""f
3. Les cinq voyelles, au commencement d'un mot,
s'écrivent : n. a, h.e, n, i, Q ou,^a o, ou bien 1*1, &, Si,
<§, S5. EXEMPLES :
R-sihoma sifflait»; w^ â re «oh! oui,
certes».
A la fin des mots, quand deux voyelles se suivent, on
emploie à., ^, ^, nC. EXEMPLE : èjâ rtéhou<«jeune cheval,
poulain».
,
h. Le point placé après une ou plusieurs lettres, comme
dans ffl-q kha va «la neige » ftmrt< à séparer les syllabes et,
par cela même, à distinguer la prononciation et la signi-
fication d'un même groupe de lettres; car, en supprimant
le point qui suit m dans l'exemple précédent, on aurait
ran
klwb «palais, résidence d'un prince».
Le signe i indique le repos des phrases; il remplace
notre virgule, les deux points, etc. Double M, il se met à
la place-du point, et sert, dans la poésie, à séparer les
vers. On le met deux fois à la fin d'un chapitre M M.
Dans les dictionnaires, le signe i
indique que le mot
DES: LETTRES, 3
'
... . (n° "9" ) s'emploie
qu'il séparé 'dés--particules
*t ' '-•
avec où sans
' '.'"
elles, spécialement en composition.
':'\'ï'Les':figuréB''"s^;|...[V'^||f'|j> qu'on trouve au commen-
cement dés livres, et qui se mettent ordinairement au recto
dé chaque folio des ouvragesimprimés au Tibet, n'ont pas
dë: valeur. '••' " './;."'" ''.'-': •"'.', '"•''',' '
,r '.-.

., • ' '" ••...•' .»..'


PRONONCIATION.
:
-
.

.
5. "i
répond à k : y ri ka va «pilier »;">n s koun «tout».
rt, le mémo' aspiré : « •"§ Ma; «0 « la bouche ».
à répond à §•; mais: toujours dur*: m ai-A gel ba (pro-
noncez gueï) <f.branche d'arbrew;^^ goùr «tente»;' oiyq
fôg/pa «la main»; Il à assez généralement le son de A;.
' *rpeut être représenté
par 'ng : K-^ nga rang «moi-
.'
même»; ^v^a roung ngamzest-il convenable?». : :
5'répond à tek-r\lvefe fc/w'ftàf «comment?».
.
s, lé précédent aspiré : ^ tch'ou'<f.eau».• '!
':' g. répond à dj : X'^' djo,vo «lé maître ». '

peut être représenté par gn prononcé comme dans


%

lé mot français ignare : * gna «poisson»; %'grà «soleil,


jour»» Nous le représenterons par n.
iv répond à t-:' &rSju tib rt7«théière»;
J &ï,': le précédent aspiré : %m'thag «corde»'; ÏHJ.-H tlwg
ma «commencement». ' >

1 Je ferai remarquer ici que plusieurs mots s'écrivent indifférerai-


h DES LETTRES.

c répond à d : « n dàdpa « foi, croyance »


• ; £ • <K de ring
«aujourd'hui». Cette lettre a communément un son très-
rapproché de i.
s a le son de n : s. na «maladie»; "X*. nor «richesse».
u répond àp : qvw par ma «livre imprimé».
rt est le précédent aspiré, en faisant sentir le, son de'p

,
et de k, au lieu de les prononcer comme un : y p'ha f
«père»., '
a
' les trois sons de p, b et '». Quelques-uns le pro-
q
noncent comme p dans qV bod bu pod « le Tibet », "rfr n
bod ou pod pa «un Tibétain?;. Après ç, *.-, ni et o., ou une

autre voyelle, de même que lorsqu'il est précédé de r pré-


fixe (voy. n° 7), on le prononce généralement comme v.
EXEMPLES
: TO dvang «pouvoir»; Vu re va «espérance».
Dans le mot c rj dbou « tête », on ne prononce que la voyelle
ou. Surmonté de =>, ai, *i (voy. n° 6), q se prononce b,
les lettres superposées restant alors muettes.

ment avec g ou ^, le JSI


représentant l'aspiration, ce qui indiquerait

que l'aspiration doit précéder le son de la consonne, comme il arrive


dans la transcription de g • ^ Via sa, que les voyageurs*écrivent tou-
jours H'iassa. — Comparez les mots synonymes gqjsj et gqssi, .^ç
et sp, sN et àsra, etc. et, comme analogie : jsra et aytsi, ^f-q et
nJÎ'q, 5)3"^ et Rinq-q, etc.
DES LETTRES. 5

,» a le son de m : si ma «mère»; Si mi «homme»; 'sf.me

« feu» ; cm lam
«chemin».
4, se prononce te ; sVteam «combien?».
i, le précédent aspiré :'s f'se«temps;, vie».
£,a le son de £\£ dsa ti «muscade». .. _,-.-,'
«V :
-.
'

-, <a se présente -rarement et a le son de w où de v.


-<sr
répond à j : «ai ya£« face».
,,
3 se prononce comme z :.gs zan «nourriture».
n. est l'aspiration douce de /^aspiration qui se résout
quelquefois en une sorte de n. EXEMPLES : WK-nmK. bkah
Jigyour (prononcez kan *djow1,) «les préceptes traduits » ;
^KRTÇS dge Jidoun (prononcez guen doun 2) * le clergé».
répond ày ; wq yab «père»; u^.youm «mère». Cette
uj.
lettré change de forme quand elle, est souscrite et s'écrit
^.
EXEMPLE
: g.
bya (prononcez tcha) (n° 6 è) «oiseau».

1 Le Kandjour, qui forme la première partie des livres sacrés du


Tibet, se compose de cent volumes in-folio oblong; il se trouve à la
Bibliothèque impériale de Paris. La seconde partie, appelée qss"

ROT^ bstan hgyour (prononcer Tandjour), en deux cent vingt-cinq


volumes pareils aux précédents, ne se trouve pas à Paris. La Biblio-
thèque impériale de Saint-Pétersbqurg possède les deux collections.

.
2 Cette prononciation se trouve écrite dans r«s, synonyme de
SNA , et dans ZTI^K'N , synonyme de snttvs) • — H en est de même
de m • p,r n., équivalent du sanscrit Manda.
6 DES LETTRES.
Vrépond à r : vir fa ma «chèvre».
Quand on l'écrit
au-dessus d'une autre lettre, *, ne conserve,que sa partie
supérieure, et alors ne se prononce que dans certains cas 1.
EXEMPLE
: XK
rkang «pied». Se-uscrît, il prenH la forme :

gs bran «esclave».
m répond à l : 3f «année». Surmontant une-lettre,
lo
il reste muet : g Ingar (prononcez nga) «cinq».
-n a le son de ch : 4k ching «arbre» ou «bois».

ci répond.à s dur-: §f"^f so so «divers, différent». Sur-


montant une lettre, ou à la fin d'une syllabe il est ordi- 5

nairement muet (voyez aussi la note à la fin du n° 6).


On rencontre assez souvent *i ajouté à .la fin de mots
terminés par w, ç, n et »,- où l'orthographe régulière
l'omet. Tels sont : iît-'^'si, pour nx-^ od sroung; |qsi,
pour |q rtsib; Sfera, pour |jw sbom; w'vn
mxms nga va,
pour «'vil, etc. formes qui paraissent anciennes.
est le h aspiré fortement comme dans hache.
Tk
EXEMPLE
:
£K hor «Turc».

w répond à à : m-à,â tché «soeur aînée».


6 a. Outre les lettres simples, il y a un grand nombre
de lettres composées formées, soit en mettant au-dessus
*,, ni, 5Î, comme : s rka, m
Ika, ^s,
ska, soit en mettant
une lettre en dessus et l'autre en dessous, comme : s rkya,

1 Voy. n° 6f, et App. n° i, à la fin de ce volume.


DES LETTRES. 7

g skya, -s- s/cra,, soit enfin en ajoutant le signe d'une


{voyelle à trois lettres superposéesy comme : à skye, |J;

sgyour.
Dans les groupes qui précèdent, m et 'k s'écrivent en
dessous avec la forme de et de ,'et le dernier, placé
.__
au-dessus d'une lettre, perd son jambage inférieur.
b. *j kya se prononce tya : gai-u kyal pa (prononcez
tyalpà) «causerie».
mkhya, le précédent aspiré : â khyi «chien».
àya dja.• jm-îf' rgyal (pro-
: 2 Wa se prononce ou po
noiicez Jyal ou djal po) «le roi»; m*,-gyoùr (prononcez
t^ottr ou djour 1) * devenu».
l- 'g. pya, qui, ne se trouve jamais seul, mais toujours

précédé du préfixe c (voy. n° 7), ou surmonté de *i, se


prononce, dans lés deux cas, cha ou tcha. EXEMPLES : tg
dpya (prononcez cha ou tcha) «taxe, tribut»; spyan «
(prononcez chan. ou fc/iaw 2) « oeil».

1 Comparez la prononciation italienne de giorno, giallo, etc.


2 Le mot â -zn^ spyi gtcher crqui a le haut de la tête dénudé,
chauve» a subi, dans l'orthographe moderne, l'influence de la pro-
nonciation, et l'on écrit %$*, tchi tcher, sans égard pour i'étymo-
logie. II en est de même pour QM phyam crsoliveau», qu'on écrit
-rr

Vent K«n»si. .••'•


aussi njsi Itchâm, et pour 3[W grogs «compagnon», qui s'écrit sou-
8 DES LETTRES.

,
g phya se prononce généralement' tch' : gui n phyag pa

(prononcez tch'agpa) «la main»; gzn-'q"phyoug po (pro-


noncez tch'ougpo) «riche».
^

Dans le Ladak., ce groupe se prononce comme u simple :


J| phyé (se prononce.phé) «fleur de farine».
»

g èz/a se prononce te/ia ou aja:, gc-a byed pa (pro-


noncez tched ou djed pa 1) «faisant»-. ,

,g m^a se prononce nya : Q>K$.mya ngan (prononcez


nya ngan) «chagrin, misère, douleur». ;

- c. On prononce ordinairementd'une manière très-sourde


les syllabes "i kra,tra, ^ pra, comme ta; m khra, JJ thra,
K

^ phra, comme tha; m gra, x dra, ^ bra, comme da. ou


ta; ou les neuf groupes indistinctement, comme ta. Nous
avons tin double ,exemple de cette manière de prononcer
dans le nom de ville qq 4}^ • s'2*) • g* bhra chis tch'os grong
(vulgairement :
Tassissoudon). Quelques-uns prononcent

.g chra, ^ sra,.% h'ra,


comme cha cérébral; mais, tontes
ces manières de prononcer les lettres qui ont un r souscrit

1 Un changement,de prononciation du même genre a Heu dans le


mol hindoustani satch et le mot pâli satcha, venus tous les-deux du
sanscrit satya crvérité». Comparez. aussi le nom de la Djoumna,

du sanscrit Yamouna; Jésus, de Yesous; et les mots français et an-
glais où le X est suivi d'un i,- comme •: attention, etc.
DES LETTRES. 9

étant très-incertaines, il vaut mieux prononcer comme on


écrit (Csorna, Gramm. p. 6). -'
'd. 'oi., surmonté' d'une autre lettre, comme dans 3 Mr>
Mgla, s bla, mjzla, g rla, s sla, se prononce seul, les
âufees lettres restant muettes, d'après l'usage général.
-Exceptez a «lune» ou «mois», qu'on prononce da, mais
qui,, en composition avec ^5, reprend le son de /a dans
W\:-ë sPom zfo, « enfants des mêmësvparents »,: qui se pro-
noncapoMK lai ;, ^ .

e. Le signe placé sous certaines lettrés, n'a aucun


,
«on, et ne sert qu'à distinguer Ist signification, de deux
mots semblablesf comme : i
ts'a «chaud» et ^ «sel»;
5 rts'a. «racine, ^eine» et $ «herbe, gazon». Dans les
mots uhrinij] yidags «esprit* âme en peine » et m-vm la
dags « le pays de Ladâk », il indique que ^ est .radical et
non.préfixe (voy. n° 7), et qu'on doit le prononcer.'Ce
signe n'est pas toujours écrit, et alors c'est le sens qui
détermine la signification.
/. v, surmontant une autre lettre, est généralement
muet, excepté quand il est ramené sur la syllabe précé-
dente terminée par une voyelle, comme : T-|.rao rdje
(prononcez do rdje) «diamant» ou «foudre»;..&'gu*t->mi
rnams (prononcez mir nams) «les. hommes»; S'sasi ^la
yrnams «les dieux». '...-_

g. m, surmontant une autre lettre, est aussi généralement
10 DES LETTRES.

muet, excepté dans g lha 1 «dieu, ange, maître»,,et quand


la syllabe précédente se termine par une voyelle avec la-
quelle il se lieiréquemmént, comme ':^-rav tchiltar «com-
ment???; i^m-gs dgah Idan (prononcez galdan) «joyeux»-.
h. Les syllabes uS pahi, q& vahi, K§. ngahi, a§ mahi, se
prononcent pé, vé, etc.- et non pal, vaï, etc.
i. Les mots ipsj pas, tpsj vas, mw las, et,,en général, tous
les a inhérents à chaque consonne, se prononcent e, quarid
ils sont suivis de <si 2. EXEMPLES : gsr,|.5 lhas,byin (pro-

Les voyageurs transcrivent le nom de la ^iile de ra • jsg «Lhasa»


1

en mettant h en avant : hLassa, d'où il faut inférer que la gutturale


*.
est prononcée» la/première. Cette manière de prononcer un groupe
de lettres où entre s semble d'ailleurs confirmée par l'orthographe
double de certains mots, tels que : êfa'u et aft q, qu'on écrit aussi
bien 3Vn 0t£jpn'ïi. —'- Comp. p. 3, note. (.Voyez le dictionnaire.)
2 Cette prononciation peut venir de la contraction de la forme de

l'instrumental nfcCpaMs en qçq pas, etc; comme en français on pro-

nonce mais (rne), contraction du latin magis. '


Suivant Csoma (Gramm. p. 11), le son de rà^ est las, la ou' lé,
,

suivant les provinces.


Il est possible' que la sifflante, dont le son, à la fin d'un mot, se

rapproche ,de celui de i, ait amené la prononciation de e pour as.


Le nom de la province du Tibet appelée cgsj dbous, qu'on prononce
DES LETTRES: 11

nqncëz: & tcjiin) «donné.par un dieu, Dieudonné» (nom


propre); nus; N*) yasmas (prononcez yè mê) «haut et bas »;
ia^.çj• .g hbras
hou; [prononcez, brê bou) fruit
« » ; JKIÇÏSI •& ^i

sangs, rgyas^rononcezisangje) «Bouddha».

PRÉFIXES ("gs'R^ pu n,^ni-uim).,


''•"':- ' \ ' '","'
"-'.
Les cinq lettres
-.
'.'
prennent4e nom de
.v7. qi, ^,q, si, n,,.
préfixes quand on lés met devant la lettre radicale d'un
mot pour en modifier, la signification et pour former le
.présent, le passé et le futur des verbes. EXEMPLES : r^doung
«trompette»; siri; gdoung «affliction», —^^aiboul «lent»;
x^gm dhoyl«pauvre». •— xm dag, signe du pluriel.; qr^i
bdag «je moi » ^ tch'ou « eau » a^; mtch'ou « lèvres,
; —• , ;
bpc». -—à^q tch'e va «grandeur•»;. va -n htch'e va «pro-
messe». tm^hgod «(je) bâtis»; wfcbkod<s.(j'ai) bâti»;

5^rp: dgod <x(je) bâtirai»; ~^zkhod! «bâtis».
Cette manière de former les temps des verbes est loin

oui, est un exemple de :ce changement du son de ï-s en ,u — Com-

parez .l.r'jRi'àm, qui s'écrit aussi ;àx/Sfà-soi.


On trouve, dans les autres langues, beaucoup d'exemples du pas-

sage de la sifflante en Î. C'est ainsi que le sanscrit asmi «je< suis» est
devenu en grec eimi; que les mots latins dos, stas, nos,*oos, sont
devenus en italien dai,- stai, noi, voi; que le nom- hébreu Mosché a
été transcrit Moïse, etc.
12 DES,LETTRES.
d'êtr,e régulière,,et il;y a des; verbes qui conservent le
même,préfixe,à tous les temps,(voy. App. n° ii).
. „ t
Les préfixes'sont ordinairement muets, à moins qu'on
,

ne les ramène stiï. une.syllabe- précédente, terminée par


une voyelle, comme »\SfMn§3j so gtchig «trente et un»,
qu'on prononce comme s'il était écrit sogtchig; grqg*. Mo
bzang..(prononcez lob pàng^ «ingénieux»;, uj-si^s; ya mts'aii
(prononcez yam ts'an) «merveille.» 1. '
,. . ,

-, .r. et R,
rie sont jamais ramenés sur la syllabe.qui les
précède.,,
- •. -• -;•• ;
- •
"

AFFIXÈS (|*TI*W)'" "'



m

8. -Les affixes sont au nombre de quatorze,;' dix s.imples :


m g'? 5 ng, T^.d,s. n, q b, a m, h h, *,r, m
l, *J.s; et quatre
composés;: «irà gs, 5^ ngsy\^-^. bs, si^i -met - .,

' ' Les mots tels 'que sogtchig,yamts'an, etc. dont toutes les lettres
sonnent, sembleraient-prouver que, dans l'origine, toutes lesjlettres
étaient prononcées, comme elles l'étaient, et le sont probablement
1

encore, par/les habitants de.,Kombo.(voj. Alphabetumtangutanum,


in-8Vp. 85 ; Recherches sur, les langues tartares, p. 370).
Ge.qiu*semble venir à l'appui de cette opinion, c'est qu'il n'est
.

guère possible de se rendre compte de l'emploi des préfixes dans un


grand nombre de mots, tels que : in -RS (fiûortieï)), xg «tribut»,
DES LETTRES. 13

;• 'D'après les grammairiens, on devrait toujours prononcer


affixescomme"ils sont écrits,"parce qu'ils sont pour
les'


rendre les mots" plus sonores et plus significatifs ; mais,
dans le langage usuel, la plupart s'articulent à peine, et
les antres sont laissés complètement muets.
.

'-';%,; dàrtsi lesi quatre affixes composés, est généralement


muet- EXEMPLE : gv^q-^N^,^qiv%«?%' tch'oub sems dpali
(prononcez: fc/iawg- tcKoub sertvpa). ;,- ..
'
"«' 'sifait quelquefois; changer lé son de la voyelle qui le
précède. C'est ainsi que w^ 7«s « ouvragé w,.Q*t-lous « corps »,
'm.. fcÂ'os^« religion »i sont pronoiicés de trois mfthières dif-
férentes, suivant lès provinces.'Le premier sonne las, la
où lé; le second: lotis, lou ou lu; le troisième tch'os, tch'o
ou. tcheu.
.
/ •'- --'.'.-'
''" On'néglige.souvent; aussi: de faire entendre ^ final,

qïx-qtrrécent», dans lesquels les préfixés ne peuvent avoir été mis


pour'prévenir la confusion^ puisque les formes simples touhj pyà,
riad, n'existent pas. ; -" J :>: • '-i
'' D'après les instructions, des grammairiens tibétains, les* préfixés

et les lettres superposées doivent se prononcer d'après certaines règles


(voy. App. n° i, à la fin déce volume). Suivant M.»Alex. Gunningham
(Laâah, vol. gr. in-8°, Londony i85'4; p. 389), toutes ces lettres
sont en effet prononcées rapidement par les plus savants Lamas, mais%
.

par eux seulement.


14 PARTICULES.

comme dans que l'on prononce ches ou ché et, sui-


.Jfcsi,

vant Schmidt, chéï ou chî {Grammaire tibétaine, p. h et 29).


Outre les quatorze affixes énumérésplus haut, l'an-
cienne orthographe ' avait de plus trois affixes doubles :
5x nd ou nt, «
rd ou rt, rax Id ou It, qu'on trouve encore
quelquefois dans les prétérits, comme : npisç'ii gsandpa
«entendit»; 5*x'« gyoûrdpa «devint»; m^mz-ii gsoldpa
«demanda». Quoique cette manière d'écrire soit plus cor-
recte, on omet maintenant le x; mais c'est probablement
sous l'influence de cette orthographe ancienne qu'on écrit
^vX gyoulr to «devint», 5Vw gyour tam «devint-il?»,
IsX zira fo «est achevé», etc. (voy, n° 11).

PARTICULES.
9. Les particules suivantes, qu'on met simples ou
doubles après un nom, un adjectif ou un participe, sont
des espèces de terminaisons désignant une personne ou
une chose au masculin ou au féminin. On les supprime
souvent*en composition et dans les expressions brèves et
indéfinies:
..
i° u. '. .ainrq lag'pa «main» ou «la main»;
. . .
20 q yq ka va «pilier,»;
3° »..•:.. ,ÏC« tha ma «fin»; ira bla ma «un Lama»;
.
4° "2T. •.:... nisr"îT lam po « le chemin » ;
5° "q" â,"q'mï vo «l'homme»;
PARTICULES. 15

6° ïf. .â'sfwwo «la fenimé»;


. . . .
70 ' q q. ;; :. xMk • q • q; dgon pa pa $.
résident dans un
. .
.'.-., monastère»;
, .

>
8° ri-îi.. . .
.x^Ts-yw dgon pa ma «résidente dans un
•\ monastère»;
Q° -ri/îr. .^x-q-q" byed (tched) pa po «faiseur».;
. .
iq°'.ri*'Sr.'sv ;,-.^.cv33."?r byed pa mo $faiseuse»;

•11° ijvq ) '


{.. ..p^pq-q ou "rf hgro va pa ou po «prome-
' " neur»;
Ï3°V«:)-' " " :
" ' ' :;
[• "•'P ti pu «" hgro va ma ou mo « prome-
ia _ *• H •

' •',' neuse»; .

i5° •"[;.. ; .xAx/T\tpyid (prononcez fc/Ma') /ca «^prin-


. .
temps»;
i6° ra. . .....rgv'iii c/èi/ar Hchar) kha «l'été»;
i-7° m.
.... .v«n ri ga «la montagne»;
i8° x. |px sgo nga «oeuf»;
19° 5i...
. . .
,»*!?; •?[ sengge «lion»;
ting ge « la profondeur » ;
2 o° x. .... .'.. £x • 5
si 0 S
. . . . .
..RX/£ hdi rai «celui-ci même» 1.

1 Toutes ces particules, n" 1-21, ont été données à tort par Cso-

ma,,et après lui par Schmidt, comme des articles. Gomment ex-
pliquer, en effet, la présence de l'article masculin ou féminin après
le même mot, comme : %'"n djo vo «maître» ;"zt'"« djo mo tnnaî-
lff PARTICULES.
.

Dans les-particules doubles, n°lf]-ik, le second q ou


M ïf ou ïf, est mis pour, désigner.un homme ou une femme,
,
le premier, q ou q étant une "sorte .de- terminaison pour
former l'adjectif verbal et le participe (n° 6k); terminaison
qui Bst -généralement supprimée en composition.
L'adjectif mis.V 1' 8tan d°u vil' «continuel», imité,du
sanscrit sadâtana, et dans lequel q correspond au suffixe
tana, ne peut laisser de doute sur la valeur de ces partt-
•cules. ' '. ' ..•',.
... ,
• < -, '

10. :La particule. A5i ham, signifiant «ou, si, est-ce


que?», ne s'emploie sous cette forme qu'après une voyelle.
EXEMPLE .: vnSpna nga hgro ham «yais-je? si je vais».
Après une consonne", elle prend en redoublement cette
même consonne : iir m-zip hdouggam, et non n\w R& hdoug
ham «y aTt-il?jj; sji^i^.'sjH'^wniïi'gi;^ gser ram dngoul lam

zangs. «or ou argent ou'cuivre»..

tresse »? Il est "clair-que les terminaisons po et mo équivalent ici à


celles du latin us et'à daiis*dominas et domina. Si .toutes ces parti-
cules, étaient des .articles, elles devraient nécessairement s'accorder

avec le nom; cependant, on trouve : ^îi'^^'-SV^ btsoun pahi


boud med (et non btsoun mahi) «femme noble»; W5'^",.à5,rîf ston
(et non tçh-en-mo) «grand repasa; ^w^s^vas-
mo tcK'en po

qv mx,-~£spms tchandang }dan par gyow to (etnon Idanmar) «elle


-devint,enceinte». ' -• .- . . •
'
* *
•PARTICULES. 17
*
Sous la forme -sa tam/ quoique non précédée de T;, mais
-.

de s, s, oum, cette particule s'emploie avec lé parfait des


verbes : qi^s'fisj gsan tom «a-tril"entendu?»; àv^a khyer
tard «â'-t-il emporté? »;spni.' rà gsol tam « a-t-il demandé?-» 1.
11. La particule nT/io s'emploie,de la même manière
que la précédente, simple après une voyelle, ou en re-
doublant la consonne finale du mot qui la précède. "Elle
a la signification des vei'bes être, faire, avoir. On l'emploie
fréquemment avec le prétérit, le passé et le futur : <h^^
yin no «est»", SK'T song go iest allé»; n.njsvX hgyur ro

« deviendra » ; â X mi ho « e*est un homme » ; âm^ -W legs so

bien!».
«"c'est
Sous la forme T to, quoique non précédée de y,, cette
particule s'emploie après s,'X,- ni (comme TJN) : WZIK-T gsan

1 La particule au sert quelquefois à exprimer une espèce de po-


tentiel : ^i W^K • K« i 'fîji'ïnN i gs'Wi tcli'os mnàntam, Mog gam,
stan tow «écouterait la loi, la réciterait, l'enseignerait», en sanscrit :
çrïnouyât, vâtçhayêt, dêçayêt(Lotus, chap. xviï). IL en est de même
de"%.:EXEMPLES: qcm ?ra • fis/ çzn âsi* fiïi
* • KÇJ • ujlfs -TC
bdag gis lidi
dag Ichyim MinasgdontotrNe poùrrais-je pas les faire sortir de cette
maison?», en sanscrit : y a nvaham asmâd grïhâd nichleramêyam (Lotus,
chap." m).
—- ^•rm'ar^S'lC A(fe" dag la sbran to «H faut que je
les avertisse», en sanlcrit : nhamêtin santchâdayêyam (Lotus, ch.-nï).
18 PARTICULES.
,
to «entendit»; ^^gyour to.«devint»; aMm-lZgsol to «[de-
manda».
. • >
,,
Cette règle n'est pas toujours .observée ; car on trouve
<

quelquefois au prétérit la lettre qui.précède "fi-doublée,


au lieu d'employer"^..EXEMPLES : ^"«'J^'T^il lui donna».;
jRarïf-w.garaf «il offrit,au roï» (Dsang-louïi, p. 2&)..
On trouve aussi la-particule T avec le présentât le-fu-
tur 1. EXEMPLES : ^NSJ 35 •jrasrra 1**1 ss'T K J'enseigne la
loi aux, créatures» (Lotus, x, stance 26), en sanscrit : dê-
çêmi dharmam satvânâm. £*i qçm 'ÎTÎSIS.'ÏI'III '"NSI • qx,

«as; "T «Il sait que nous avon*s de l'inclination pour, les
choses misérables» (Lotus, iv).
— çfi-T'^'qvqsvTRJe
montrerai ma.figure » (Lotus, x), en sanscrit : sammoukham
fiupadarçayichyâmi.
— si 5 • « ' i q^n *W â filf*.

"TC « Désor-
mais je n'yparviendrai pas» (Dsang-hun,.m, p. 2/1). —
'^•^^^^s-lgVm-T^'Ws^K' «Si tu écris la loi, je te
l'enseignerai» (Dsang-louh, 111, p. i3). •

12. Les particules |ç tching, làxjing,^ ching, qui ,ont

.
' Csoma clit,tp. 81 de sa Grammaire, en note, que le futur des
verbes neutres est souvent formé avec le prétérit; mais l'exemple
qu'il donne (uisrqv MJ;)"est une forme composée avec l'auxiliaire
ordinaire, et il ne parle pas de la particule "ïî. Dans les exemples
ci-dessus, toutes les racines sont au présent, excepté qss, qui peut

se prendre aussi pour le prétérit. *,


PARTICULES;.
.
Ï9
la même signification * s'emploient, la première ; après ni,
r,q;- la seconde, après't?, s, si, n., s,, ai; là troisième,
après 5i.. Elles" forment avec les verbes une espèce dé par-
ticipé. EXEMPLES ^'èi; smrajing «disant»; ^A<sj»raa-
:
ching «ayant &t»; â^-mvi^ khyir gyoùr tehing «•devenu
chien^ changé en chien». "
Placées entre deux participes ou deux adjectifs, ces par-
:

tictdes ont le sens de la conjonction ef: nw:-lvq3arq!sr.'


hbad tehing bts'al vas «après s'être appliqué et efforcé»;
vX'ra.v'ij'si • q ra ro jing myos pa'«ivre et furieux», en
sanscrit : madyamatta; sii^si ^ *™
• ' q mdses ching sdoug pa
-«beau et aimable».
Gès particules, s'emploient quelquefoisau vocatif rrà-
^ra-çyls" dge ts'àul dag: tehing «novices!» (Doulva, t. Ij
fol. 16g a.)
Quand plusieurs qualificatifs se suivent, ces particules
alternent;avec ai. EXEMPLES : n^si • .?k• zn^ai «• "te'"-f dfc-
»(jj^-^ «sage, éclairé, intelligent et habile»;/Rfbisi-SK'
sii| icq Si• J^rnra. SL'SI «effrayé, agité ettroublé».
13. Les particules fc, ^, 4, te,- de, ste, jointes à la ra-
cine d'un verbe, forment une espèce de locution adver-
biale de-temps et de lieu. La première s'emploie après

m, !si. EXEMPLES
<sj.,*., : ms&-\gsah te «écoutant»; fira=s-^
hkhour te «portant».
»
La seconde s'emploie après c :ïffï.,:lyod de «étant».
..,.,
20*

voyelles,. EXEMPLES :

smra ste «disant».


DE L'ARTICLE.

La troisième s'emploie après m, r, q, «, n,,,et les


fi^'è
hdoug ste .«étant assis»; ^'à
Ces particules se trouvent quelquefois employées avec
l'impératif et le futur : ipryv^vsysnrljV^ phyag dar
dang tch'ag tch'ag byos te «nettoyez et arrosez!» (Dsang-
loun, chap. iv, p. 27, 1. 8, édit. de Schmidt); qryîrrer
TVswirqx/qVà bdag gis kyang stsal bar bgyi ste «moi
aussi je donnerai» (Lotus, xxi, édit. de la Biblioth. imp.
fol. 228 b).

DE L'ARTICLE.

14. L'article indéfini s'exprime par l'une, des particules


&n tchig, rèmjig ou -àni chig, qu'on met après le nom, en
ayant égard à la lettre finale de ce nom (comp. n° 12) :
& • îèm fnijig « un homme » ; nj«n : Im loug tchig « un mouton » ;

«un vêtement». — Avec le pluriel


gm|-^im gos chig : UT
^VM'^I y° tyad (^ia^) dag tchig «des ustensiles».
On rencontre aussi ces particules dans des locutions
telles que les suivantes : nf-sivànr -R b mangjig tou «dans
un grand nombre d'années»; 5.^'^'a'âm drang srong
lngajigkd.es ermites.au nombre de cinq» (littéralement :
«un cinq (d')ermites»); /ani m: 5 &ni jag bdoun jig «une

semaine» (littéralement : «un sept (de) jours»").


Ces particules se mettent aussi au vocatif, quand on
DU NGM. - 21
*

parle avec respect ou tendresse. EXEMPLES f si l*n lha tchig


«Dieu! » ou «Seigneur! »;ujq-lin yftè tchig «père! »;"jg."/â?n
boù'jig «fils! ».
On distingue'la «un.», article indéfini, de qi%tn «un»,
nom de nombre, en ce que ce^dernier s'écrit avec le pré-
fixe m. EXEMPLE : ^^- s3v ml*n lui bond med gtchig tchig; « une
seule femme». ;
t. \ ,

' '.
"...'' ' DU N0M-
-.
.,

15> La plupart dés mots tibétains se présentent comme


monosyllabes; et souvent, une seule consonne avec l'a in-
hérent constitue un mot entier; EXEMPLES : "i,ka «pilier»;
.

w kha «neigé»; ^ nga «moi, je»; s tch'a «portion»;.x-dja


«thé » ; j fia «poisson » ; g tha « fin » ; r da « maintenant » ;
a- wa «maladie»;:M pha «père»; » ma «mère»; q ba
« vache » ; ^ ts'a « sel » ; <H va « renard » ; /gr, ja « bonnet » ; '

g zâ « (il) mange » ; ÛJ^ yas (prononcez yé) « dessus » ; ^ra


«chèvre»; as la «défilé»; & cha «chair»; ssj sa «terre»,'etc.*
Une seule consonne, avec le signe de l'une des voyelles
:

autres que a, forme souvent un mot entier : ts'e « vie, ï


époque, temps»; % ni «soleil; jour»; <§ tch'ou «eau, ri-
vière»; X^?ô «maître», etc.
é
' ' La plupart des monosyllabes, ont une ou plusieurs con-
sonnes groupées avec l'a inhérent, ou prennent de plus
le signe de l'une des autres voyelles : "x^rkang «pied» ;
* 22 DU NOM.

qgç bzang «bon»; çs ngan «mauvais»; -wx,dkar «blanc»;


aginag «noir»; uifira gzougs «corps»; $ISTO sems «âme,
esprit » ; "Wqîsi stobs « force ».
Tous ces mots se rencontrent aussi souvent accom-
pagnés d'une particule, comme : svq rkang pa; Wq'si*"u
stobs po.

DU GENRE. •

16. Pour les choses en général, il n'y avpas de dis-


tinction de genre. Plusieurs noms prennent indifféremment
une particule masculine ou féminine. EXEMPLES' : Iziro-ïT
thigspo « la grosse goutte » ; lurâ • q ou stap w « une goutte ».
q' et q" s'emploient pour le masculin : ^ni-îT rgyal po
« le roi » ; Si •'q mi vo « l'homme ».
"st s'emploie pour le féminin : * ai • Sf rgyal mo « la reine » ;

&V&T mi mo «la femme».

Le genre des animaux se distingue par des noms diffé-


rents, ou par le mot-"ïpho «mâle», pour le masculin,
placé avant ou après le substantif. Les féminins prennent
H ou Sf. EXEMPLES
: mujm ou^-mu™ p/iog-?/ag«leyakmâle»;
ou R|-^Î hbri mo «yak femelle»; r ou ?•*£rta'php,
Sf-znujzn

ou V'z «cheval^»; ç-sT rta mo, ou SPs, ou 3fya rgod ma


«jument, cavale»; x/q>ap/io«bouc»; a^-si rama «chèvre'».'
Le mâle-non châtré des quadrupèdes s'exprime souvent
par q précédant le nom, comme : wm*. pha glang «tau-
DU NOM. 23

reaii»; q'znu™ plia gyag «yak entier»; q-ç pha rta «éta-
lon»; vi-Tzm phaphag «verrat».
N
17. Lès particules du féminin u et Sf s'emploient aussi
avec des mots qui, à proprement parler, n'ont pas de
genre, comme : |f-?ïsga mo «la porte»;. RSÎ-H hgdj^ia « le.
commencement, l'origine». ;

18. Le masculin et le féminin des participes, des ad-


jectifs et des noms exprimant une chose indéfinie, sont
distingués, le premier, par q,. q ; et le second, par a.
EXEMPLES
.: s^ q nous pa « pouvant
»'; rm- q hgro va « allant» ;

wp;:si.• q mklias pa « un sage » ; NI.'^ a m&es ma « une belle


personne »i :
Quelques noms pris comme substantifs ou adjectifs
n'ont, pour les deux genres^que la terminaison si, comme :
5VM nangma «intérieur»; s; a. bla ma «un Lama, un su-
périeur, un maître».
,

•v* ItKvPar l'addition de q.(quelquefois de "q), pour le


masculin; de.».•(quelquefois de st), pour le féminin, on
forme divers noms désignant un homme ou une femme
d'un pays,, d'une nation, d'une religion, d'une profes-
sion, etc. EXEMPLES : qVvq bod pa «un Tibétain"; qySf
bodrmo «une Tibétaine»; S.'^'a. rgya gar.pa-.«un In-
dien » ; j rgya gar mars une Indienne » ; ^ x*n a rgya
• mx.- si

nag pa «un Chinois»; s'sm si,rgya nag ma, ou s-u rgya


mo «une Chinoise»; SJÇSK j*rq sangs rgyas jsa (prononcez
24 DU NOM.

sang je pa) «un bouddhiste»; «sii^rasr» sangs rgyas ma


«une bouddhiste»; -vq napa «un pêcheur».

. DIMINUTIFS.

<2O0)n peut, en général, former les diminutifs en


ajoutant aux noms primitifs le mot ^ç tch'oung «petit,
exigu», comme : p*:'^ khang tch'oung «petite maison,
maisonnette»; mais on,les foigne plus souvent en chan-
geant les voyelles a ou o du radical en e, et en ajoutant
la syllabe finale JJ ou, avec ou sans ^c Ainsi, de g bya
(prononcez tcha) «oiseau», se forme |^
byehou (pro-

noncez tchehou) «petit oiseau»; de s sgo «porte», à.Q,


sgehou «petite porte»; de ¥" rdo «pierre», £4 rdehou «pe-
tite pierre».
Quelques diminutifs sont formés en ajoutant simple-
ment la même particule,^, comme :•&§ mihou «petit
homme, nain», de a mi «homme»; ou en faisant deux-
svllabes d'un mot qui n'en avait qu'une, comme : oj m bu •

gou «agneau», de npi bug «mouton, brebis»; sr^i tha


gou « cordelette », de g*n
thag« corde » ; *ra • *n
sdoug gou
«un peu agréable», de g m sdoug «agréable». La .con-

sonne finale est redoublée dans .ce dernier mot, de. même
que dans |pnijn phroug gou «enfant» ou «petit d'un ani-
mal», qu'on écrit aussi g -m phrou gou.
Cette dernière formation des diminutifs ne.s'applique
DU-NOM. 25

pas aux-mots terminés par i;,x, *:ou'.' *j'., parce qu'ilpour-


raity avoir confusion avec les dafifs(vôy. n° 2 3, les formes
du datif). On emploie après ces lettres la particule rj bou:
zi^^phqd «petit sac», lm'*i• ^ thigs bou «petite goutte,
bou
gouttelette »y au lieu de TQ-z-rphaddou, Im^-g thigs sou,
qui signifieraient : « dans le sac-, dans la goutte. (Voyez ?>

aussi le n° 4o.v)

DELA DÉCLINAISON.
. .. ..,: '.' .'.:: -.'
..', •" '• "••: -* ' ' .•' •' V ''- " ' ;'. '•...
21. Les noms, les adjectifs, les noms de nombre, les'
pronoms et les participés, se déclinent tous de la même
manière, sans irrégularité, à l'aide de particules que l'on
met après eux» Mais, comme ces mots; s'emploient avec ;

ou sans les particules désignant le genre,'les signes du


génitif,,.de l'instrumental et du locatif doivent, pour l'eu-
phonie, s'accorder avec la lettre finale du mot, s'il est
seul, et suivre, s'il y a une.particule dé genre, là décli-
naison des noms terminés, par une voyelle.
1 •
'''..'.-'
.',.' « FORMATION DES CAS.

"'''"'
,

'
Singulier.
:
"•' ,*_
îi0;.Le nominatif singulier n'est suivi d'aucune'parti-
cule.

,.Y
L'instrumental se forme avec ;-&«si his,
.•;..'/••.
Sjm yis ou ssj s,
après:toutes les voyelles; avec \^ kyis, après y, q, si;
26 DU NOM.
-

avec ^i gis, après aj et>ç; et avec âsi g^w, après s, si,


*,, ai. Toutes ces particules signifient «par, avec».
3° Le géflitif est formé avec & M, <îi yi, % kyi, 3i gï et

3| gyj, signifiant « de, relatif à ». Ces particules s'emploient


après les mêmes lettres que celles de l'instrumental.
4° Le datif se forme avec ai la joint à tout nominatif
indifféremment ; il signifie « à,- vers, sur, dans, eu égard
à, pour», etc. On le forme.aussi avec T; tau, après m et q,
quelquefois aussi après s, s, ®t m ; avec c dou,après ç,
^, jj, si, x.,"«; avec. 4 nra ou *, f, après n. et.-toutes les
voyelles; et enfin, avec §j sou, après les,noms terminés
par JSI. .» ^
.
Les quatre dernières particules signifient, de plus que

ai, «mouvement vers, dans; changement en», etc.


Ce. cas est assez souvent confondu avec le locatif, c'est-
à-dire que les particules du datif indiquent fréquemment
«repos à, sur, dans turiieu».
-5° L'accusatif est, semblable au nominatif; il prend
quelquefois ai comme le datif (comparez le français at-
teindre à la hauteur; toucher à une'chose).
6° Le vocatif est aussi semblable au nominatif, à moins
qu'on ne le fasse précéder de la particule \ kye, signifiant
«ô», ou de quelque autre du même genre. On rencontre
quelquefois le vocatif suivi de l'article indéfini 'lui, comme :
erW lha tchig v.Dieul »; «jq-lm yab tchig «père!-» (n° i4).
DU NOM. 27

70 Le locatif est formé avec 5 na, signifiant «dans, sur.


un lieu». Il prend aussi, comme on' l'a vu, les particules
du datif.
8° L'ablatif se forme avec SM nos ou ans las ajoutés au
nominatif et signifiant «de, hors de».

Pluriel.

22, Les signes du pluriel sont : gsra rnams; tui dag,


srn fchag. Le dernier est
particulier aux pronoms person-
nels, qui emploient aussi 1^1,ou même deux» signes réu-
nis : z*n THisi ou rui i»' %es signes de cas sont les mêmes

.
qu'au singulier et suivent immédiatement ceux du pluriel,
eri'ayant égards pour l'euphonie, à leur lettre finale.
On rencontre aussi, pour indiquer le pluriel,' le signe
tmtohog, qui se distingue des précédents en ce qu'il peut
être séparé du substantif, du participe ou de l'adjectif,
par. une particule exprimant le verbe &re (voy, n° 11).
EXEMPLES
: Sùv^m mi ho tchog *.les hommes»; "î&'jj-^îF'S'ïn
liongs so tchog «ceux qui sont venus » ; m^'^-^m gtches so
tchog «ceux qui sont aimés, chéris».
On trouve aussi quelquefois, pour indiquer le pluriel,

j
les noms de nombre T^zn dgou « neuf.», q brgya « cent » ;
et des mots exprimant la totalité, la collection, comme :
•vl^ koun «tout»; "Sn^ ts'ogs «multitude»;
çarv^] mthah
dag «les deux limites», etc.
28 '• DU NOM.

23. FOBME GÉNÉRALE DE LA DÉCLINAISON.

Singulier.

i0-' Nominatif,
2° Instrumental : 3)si, Ski, 3^si, foi ou si, <î)si «par,
avec».
3° Génitif : ^, jj, |, â ou Si «de, du».
4° Datif :• m, u,
r , ^ x,, *j
ou «à, pour, dans/sur».
5° Accusatif. —Prend quelquefois ai.
6° Vocajif.
— Est quelquefois précédé de ^ «ô».
7° Locatif: s, «en, sur, à*, dans».
ai
8° Ablatif : 5*i, «si «de, hors de [ex, ab)i>.

Pluriel.,

i° "Nominatif : SSISI, tni, sm.


2° Instrumental : ÏÎWÏSÎ"3^' ^"I'^J'STI'SJ'SI.
3° Génitif : ïsw*}, 5szn''j' si]"').
4° Datif : ïswai, Ç^TOI, 3*j|'a!.
5° Accusatif. Comme le nominatif.

6° Vocatif. Comme le nominatif, ou précédé de ^.

7° Locatif-: *&rer-s (on ai), J^ITS (OU ai), «aj-gj^ou ai).
8° Ablatif: jsisrs*! (ou ans), (ou aisi), sysjsi
^'5^
(ou oisi).
DU NOM'. 29

24;, EXEMPLES DE DÉCLINAISON. '

«.' . .
' > '•-
Singulier..
...
Nomiri.. zixwxzi sangs rgyas (prononcez sang je1)
,

.-'; J..V- y «le Bouddha». ;,'_

Instrum. siK*rffi*r.3isi «parle Bouddha».,


Génitif.. jsjkîs!••. j-.*i \^ : « du Bouddha ».:
,
Datifx.%. ^^•5!sr-ai «au Bouddha».. , .
Accus... >; 3SII;3SI- **j :'-'.' «le.Bouddha,».
Vocatif.. ^ =si^ 's^i -«.6% Bouddha ! »
Locatif.. ^w'sws - «en Bouddha».
Ablatif.. •siwpjj.sr.ej*! «de, hors du Bouddha».

" "
Pluriel.
. ,

Nomin.. «içsrvjRrïasi. «les Bouddhas»,


Instrum. ^^•^ÏN^-:^ «par les Bouddhas».
Génitif.. .'. ^^•«^'•ïH'sr^ «des Bouddhas»,
Datif... «aux Bouddhas».
"si^'sivffi'si'ïsisi.'ni-
Accus... isn;^.:*;j.."siiïaisr-. «les Bouddhas»..
,Vocatif., ^'SI^-JJSI'.ÏN'ÏSI''. «ô Bouddhas!»
Locatif.. *JÇ*I•j^-'"giH'51• JJ «dans, sur les Boud-
.'••-. ';-' '
dhas».
Ablatif.. m si'ï«*r s*i
«des
'
Bouddhas»,
«HC*N

Déclinez de la même manière que l'exemple précédent


tous les mots terminés par ^, q ou si.
30 DU NOM.

Bemarquez que les signes du pluriel venant se placer


entre le substantif et les particules de l'instrumental et
du génitif, c'est la présence de l'un ou de l'autre des trois
signes ÏWSI, Y|'OU qui-détermine l'emploi des parti-
%m>

cules; c'est-à-dire qu'il faut %\m et ^ après ÏÎJSI; â*i et


Si après
tin et &n (voy; n° 21, 20 et 3°). Il suffira donc
de dpnner, pour les exemples suivants, le nominatif plu7
riel seulement, puisque les autres cas se fonderont tou-
jours d'après le„ tableau général de' la déclinaison (voyez
len°23).
25. ' Singulier. '

Nomin.. &m mig « l'oeil ».


Instrum. stai-SW «par l'oeil, avec l'oeil».
Génitif:.' âyfr «de l'oeil».
.
Datif... Smrar «à l'oeil».
Accus... ïtaj «l'oeil».
"Vocatif., Vâii '• -
«ô oeil!»
Locatif.. stars -«'dans l'oeil».
Ablatif.. star 5*1 «de l'oeil».
,

Pluriel.

Nomin. et accus.-«ta] •£«*! OU ïtapj^n «les yeux», etc.


Déclinez comme le précédent tous les mots terminés

par ni ou ç.
DU^N'OM. 31

26. .Singulier.
, .

Nomin.., x,s.
rin «le prix».
Instrum. ^,5-^ «avec le prix».
-
Génitif.. ^i'V «du prix».
.Datif... J&'oi «au prix».
'•; Accus... Xs «le prix».
.

..'•., Vocatif.. 3'^V «ôprix!»


Locatif.. â,s'5 «dans le prix».
Ablatif.. â.s-s'si «du prix».
,,

Pluriel.

Nominatif et accusatif : «les prix», etc. S,K• sasi

Déclinez comme le précédent .tous les mots terminés

par s,-'si', X, ai. .

27. Singulier.
.

Nomin... aoi-qrgyal po «le roi».


Instrum. joi'-îT^ «par le roi».
«Génitif., joi-îfS. «du roi».
,. ; .
Datif... s ai •q'- ai. «au roi». •-
Accus... soj-îT «le roi».
Vocatif..:V soi q*.- 1
«ôroi!»
,

Locatif.. jjni.,.q*"5'. «dans, sur le foi».


Ablatif.. j'ai-TS• KISI «du roi».
32 DES ADJECTIFS.

Pluriel.

Nominatif et accusatif : p'ï'î»^ «les rois», etc.


Tous les mots terminés par l'a inhérent à chaque con-
sonne, comme si ma «mère», ou écrits sous la forme de
Q., comme WR dgah «joie», ou terminés par l'une des
autres voyelles, comme â mi «homme», ^ tch'ou «eau»,
à mé «feu», X ro «goût, saveur», se déclinent comme le
précédent.
Il en est de même pour tous ceux qui sont suivis des
particules de genre, puisque ces dernières se terminent
toutes par des voyelles.
28. Les mots terminés au nominatif par n, suppriment
cette lettre à l'instrumental formé avec si, et au locatif
formé avec ^. EXEMPLES : ^q^i dpas, et non ^qnw dpahs
«par le héros», de yin.; i^ns, dgar, et non ^"-^ dgahr
«dans la joie», de swi*.

DES ADJECTIFS.

29. Les adjectifs sont quelquefois difficiles à distin-


guer des substantifs, parce qu'ils prennent l'es mêmes
particules. Ainsi, çs-q ngan pa peut signifier : «la mé-
chanceté, méchant, un méchant». '
30. Quand les adjectifs sont placés avant le substan-
tif, ils peuvent rester invariables à tous les cas des deux
DES ADJECTIFS. 33

nombres, et alors ils ne prennent pas de particule. Mais,


le plus ordinairement, quand ils sont devant un nom, ils
prennent la'forme du génitif; EXEMPLES : qgjrâ bzang mi,
ou qgK'qft'â bzang vahi mi, ou enfin qg^'^-â bzang pohi
mi «bon homme; homme, bon», etc. plus littéralement :
«hoinmè de bien».
.Les pronoms, les participes et les noms de nombre
peuvent prendre cette forme du génitif, quand ils pré-
cèdent le substantif. EXEMPLES :,.^foS,.s dëhi ts'e na «en ce
temps-là» (littéralement: «au temps de cela»); w.-îftç|.-qâ-
rsi• q ma hongs pahi dous na « dans l'avenir» ;Vr m m-çj • TJJJSI
droug gi lha rnams. «six dieux» (voy. n° k9).
31. On peut former une espèce d'adjectifs avec les
substantifs, les adverbes, etc. en ajoutant à ces mots le
.signe du "génitif; «omme:: OJ^-% IoMs%t « corporel» (lit—
téràlement : «ducorps»); 'raai-â'â' dmag gi mi «un guer-
rier » (littéralement : «un homme de guerre»); ï-'S^-â- de
ring gi «actuel, d'aujourd'hui». Cette forme est semblable
à celle des pronoms possessifs qui ne sont que des pro-
noms personnels au génitif (voy. ri° 57).
.'- Certaines; expressions, d'un usage peu fréquent, se pré-
sentent avec un signe du pluriel précédé du génitif, et
forment ainsi une espèce' d'adjectif, comme ï'.à?^ V'Ï«*|. 1

tch'os kyi rhams «lès choses morales»; |fc'VïSisi ',n°^ %*


mdms «de la vaisselle»{fictilia).' '

3
ih DES ADJECTIFS-
32. Les adjectifs, placés après un substantif, se dé-
clinent d'après la forme générale de la déclinaison, et le
substantif reste invariable. EXEMPLE :

Nomin. et accus, ^•HHK-'ÏÏ mi bzang,po «l'homme bon».


Instrumental. à-qgvîî%i «par l'homme bon».
..
Génitif. Ipqgvq'â «de l'homme bon», etc.
.......
Déclinez le reste comme jorq~ (^-27).
33. Les adjectifs,s'emploient donc avec ou,sans parti-
cules ; mais, quand on veut en- faire des substantifs abs-
traits, ils doivent être suivis-de particules auxquelles, on
ajoute le mot ^,t nid, signifiant : «qualité, propriété de».
EXEMPLES : «rq'^x sla vanid «facilité», de gi sla «facile»;

riin,' q • âr dkah vanid « difficulté », de x^.a,'dkah « difficile ».


34. Quelques adjectifs n'ont, pour les deux genres,
que la particule du féminin «, comme : g-H snga ma «pré-
cédent»; SV.si gong.ma «supérieur»; n-a bb ma-«Lama»
ou «supérieur»; "Sys hog ma «inférieur»; sirs-» mdoun
ma «antérieur»; S^-si rting ma ou jq;« rgyab ma «posté-
rieur»; yn-si nag ma «tout seul, unique»; ^-si.phyi ma
(prononcez tcKi ma) «dernier, moderne, postérieur». Ce
dernier, avec la terminaison du masculin, ,§/q phyi pa,
a-le sens de «étranger, hérétique, infidèle».-
35. Divers adjectifs"sont formés des substantifs,-aux-
quels on ajoute .35 tchan, msldanT ou les deux à la fois;
btchas btchâs pa; mngah ou siwq mngah
qs'si ou qssrq ÏKR
DES ADJECTIFS. 35
.

va; Kfc yod^ou Dj^-q yodpa; ce qui signifie «doué, muni


de, ayant ». EXEMPLES :-'&<•
ss nor tchan, Sï,•M nor Idan

ouSVSS'QJ5 «"»' tchan Idan«riche»;


7 ; 's'x/qssi ou "sK/q^'q ]

?T^"«ÇR 'ou Xx/sKïvq '«riche».


"•= "Sk'iXÏ^ - OU "sX'Kf^'q I
Quand l'adjectif formé avec as ou qs*i vient d'un
substantif suivi ou non d'une particule, on fait suivre ce
substantif de la conjonction «; et, si l'on omet cette
conjonction, la particule prend le signe du datif ou du
locatif.; EXEMPLES : ;njgX q •£< a5' q hbyor pa dang Idan pa,
où rcgvq'vajs'q hbyor, par Idan pa «riche, eh possession
de richesses » ; X' *:«;• ajs: q ro dang Mânpa, ou XK' as, q ror
/Awpa «savoureux, qui a du goût».
Certains adjectifs se forment en ajoutant au gérondif
d'un verbe les mots ^
q roung ba oun^'ti hospa, signi-
fi-ànt « convenable à, bon à, propre à, digne de ». EXEMPLES
:

c|X ^-. ^< • q thoung dou roung ba « potable » ; 3=/ ^ q zar


)'OMMg-èa«mangeable»,
Mais le signe dû gérondif est le plus souvent omis,
ainsi que les particules q et q, comme : ^v*^ thoung
roung «potable»; gy'fC'si phyag hos (prononcez tch'ag hos)
«adorable».
oi^i-^'^-q las sou roung ba «accompli, parfait» est un
adjectif de la même espèce formé avec un substantif.

3. '
36 DES ADJECTIFS.

36. Les adjectifs négatifs se forment avec a ma, si mi,


àr med, h-mx mi Idan, si-wiia. mi mngah, sjoi
bral, m^ yas,
signifiant «sans, dénué de, manquant de.». EXEMPLES.:!«
î)r nor med, ou sVSroja nor mi Idan «pauvre, sans for-
tune»; Ms-^-w^R skyon mi mngah «sans défaut, irrépro-
chable»; (arsrjp bus bral «sans corps, immatériel»; «giv
UJ^I
mthah yas «illimité, sans fin».'
37. Quelques adjectifs se forment avec rj bya (pro-
noncez teha), signe du participe futur. EXEMPLE : RI'I}
.

htch'i bya «mortel,'sujet à la mort» (moriturus; morien- '

dus). Leurs, négatifs se forment en ajoutant à*, med à la


racine.:.nâ-six: htch'i med «immortel».
38. Quand un adjectif est répété avec l'une des parti-
cules >ji; kyang, a^ hang, UJK yang, il exprime un degré
de supériorité qu'on peut rendre par «très»,-EXEMPLES :
à.'W'è tçh'e hangtch'e «très-grand»; SAM.^-^-sië^ mdses
kyang mdses «très-beau»; S.VUJK-S,*; ring yang ring «très-
long, très-éloigné ». '
s ,

39. Quand la lettre finale est redoublée en y ajoutant


la voyelle e, et suivie d'une particule,' l'adjectif exprime un
degré d'infériorité qu'on peut rendre par «assez, un peu».
EXEMPLES : aït*j $i • q mdses se va « un peu beau, assez beau »;
^ 5 • q tch'oung ge va « un peu petit ».

""

DEGRÉS DE COMPARAISON.
40. Les degrés de comparaison s'expriment par oisi las,
'; DES ADJECTIFS. ; .. 37

nmpas, .qjsj. «as> signes de l'ablatif et dé l'instrumental, et


qiiiiontalorsle^sèns de «plus, plus que». Ils se mettent
après lenomd§ la personne ou de la chose sur laquelle
porte ;la;Gomparais;oii :: q^;aw (ou irei) :.gr'à"îl bdag las
(oytpas^skkùM fé/i'èÂp7«Tu es plus grand que moi».
i
(ou q^ ). • sm • q Si 5 hdv; las (ou vas) de nag pa yin
•ri& arçi.
------

«Cela: est plus, noir que-ceci»..- " '•:


. ;

Le superlatif s'exprime par m^-st^-nisi'thams: tchad bs


«plus que
:
tout?;> .et ^/ehos « le plus de; tous». EXEMPLES :
^''%5'"-rt.sii (ou iàsi^i..' 5v orei ,v) &^de koun las (ou tlimhs. tchad
las) tëh'eho «Celui-là:est le plus grand, ou plus grand que
tout ». — s m • ^
phyqug (prononcez tcUoug) clios « le plus
riche de tous»; x^m-^ dboul chos «le plus pauvre de
tous,».; ;
'>';, ,;:•" ';::. v^vy;" '.'.";-•'

;
Le comparatif s'exprime quelquefois par èa)re «plus »,
et le superlatif par< x,q rab «le plus ». EXEMPLES : E.;sif dje
mtho « plushaut ; ^q àY raè mf/io le plus haut » ; mais
» ; «
ces formes sont rares, .
;>
Les adverbes ™ • q^ lhag par « plus,, extrêmement
; »,
%ii tch'es de beaucoup
« », s'emploient aussi pour exprimer
un haut degré d'excellence ou une grande infériorité.
EXEMPLES
: ajm-q^-.Rqai-q
lhag par liphel va « extrêmement
augmenté»; 'àw&x.'K tch'es myour dou « beaucoup. plus
vite1».'. '
... .•..../ ;' .

:Le superlatif sans comparaison s'exprime par les ad-


38 NOMS DE NOMBRE.

verbes x,q t
rab tou « éminemment»; $IK- T; chin tou «très »;
*is-1; koun tou.«entièrement»; «ly v. mtch'og tou «princi-
palement»; ûftjsr*; yongs sou «complètement»; uiç-rm-g^
yang dag par « tout à fait » ; ÏÏT qs> rnam par « spéciale-
ment». EXEMPLES : t-sira^-q rab tou mkhasM, «éminem-
*,q-
ment sage»; "jS'yqgç'q'&OMM tou bzang po «entièrement
bon, excellent » ; -Sa y ITOOI Y chin tou gsalpo « très-clair »;

-as- Y^'A c^n tou ™e va Rtrès-près», etc..


Le superlatif est exprimé assez souvent par l'adjectif
précédé du génitif.-EXEMPLES : â-fii-^wq «Lé (plus) pur
des hommes».
— 5^ gâsr SÎ;'3•
'5K,5,n.S-gq,à «Entre
toutes les lois, celle-ci est la (plus) profonde».

NOMS DE NOMBRE.

41. Les nombres cardinaux s'expriment ainsi :.


Chiffres.
n]ln] gtchig « un » 9

jn^ gnis « deux » A

qraw gsoum « trois » 2


us bji « quatre » &
sj
Inga « cinq » :....... v
rm droug «six» . 1 . . VA

,
qts bdoun «sept» ,
m

brgyad" « huit »
qj^ L.

;!| dgou « neuf» (?

q^ btchou ou qs'awq btchou thampa «dix».. 90


.
NOMS DE. NOMBRE. 39

q^' aûm btchou gtchig «onze». > .-.;;. ,:• V.


•- 1
,
;

..q^vm^èfcAoMg-ms« douze».
/, q^ w'^H btchou gsoum «treize». i
.','
^^n^ btchou. èjï «quatorze»,
,;
qS'sj btcho Ingaz quinze »., '-,. .

btchou droug «seize».


n§-^.m
q§<^xfi btchou bebun «dix-sept».
^^âS ^ic^° brgyad «dix-huit».
,

-''"''^'':^v5te/roâ^o.tt'Rdix7n'euf»..,.
.

% • .q m cAow ou % • 'M âsi ' q ni chou tham pa « vingt »,


.

: ^'^"*5'l^! * C^0MÎ"teagtchig ou %^- m|*n ner gtchig vingt sf.

-
et un». '',-:; '. ;' '..-. " .-. ..
^x,'zr|%!si nèr gnis«vingt^deux», etc.
*j«;.5 soztm te/wte ou ^si • ^ • gw • q soum tchou tham pa
«trente». .••'-.-.-v. ?-:-.

^•^g-m%m sowm fc/iott rtsa gtchig ou sf-îijSïn so gtchig


«trente et tin'». '
- ;

''A&,n^.bji btchou ou n&'ns-wu bji btchou thampa* qua-


v

...-
rante». ..•'. ; ;
q/â-q^^-mgm fyï btchou rtsa gtchig ou (à^/nis],/e gtchig
«quarante et un». . Y

«•q^ Inga btchou ou ra q^'g«'q ^o« btchou tliam pa


«cinquante».
orq.j-g-!T]§!j] Inga btchou rtsa gtchig ou X'm&n «gw gtdùg
«cinquante;et un».
40 NOMS DE NOMBRE.

cr^ droug tchou ou cy^-gwq droug tchou tham pa


«soixante».
rm-^-g-g|%m droug tchou rtsa gtchig ou V^S^n re gtchig
«soixante et un».
qj;5'^ bdoun tchou ou qirs'^-asrq bdoun tchou tham pa
«soixante et dix».
q J: s • ^ § înl^n bdoun tchou rtsa gtchig ou îfs • mim don
gtchig «soixante et onze».

qjSV-S brgyad tchou ou qj *:.§'9W 'a brgyad tchou tham


pa «quatre-vingts». -
qjï-^-j-inSm brgyad tchou rtsa gtchig ou ^'^^ gya
gtchig «quatre-vingt-un»,

ç'n-q^ dgou btchou ou t^-q^'gwq dgou btchou thampa


« quatre-vingt-dix».

rjn q^-^-mlm dgou btchou rtsa gtchig ou W-tnizi] go gtchig


« quatre-vingt-onze ».

qa brgya ou qj-aw-q brgya thampa «cent».


Si; stong ou SVgm stongphrag, «mille»,
é khri ou m-~& khri ts'o «dix mille».
nrjsi hboum ou ntgsr'ï' hboum ts'o «cent mille».
m'ui Mi/a «un million».
^q bye va (prononcez tche va) «dix millions».
REMARQUES SUR LES NOMS DE NOMBRE.

"T 42. i° Les noms de nombre ïnlsn gtchig «un», m%*i gnis
' NOMS DE NOMBRE; 41

ç;detix)5, hmsi gsoum «trois», devait les 'dizaines ou. les


nombres plus élevés, suppriment le préfixe m.. Le premier
change: de plus s en j&v EXEMPLES.: l«n • Us tch'ig brgya « un
cent » ; 1* §j; tch'ig, stotig « un mille » ; ngf:nis btgya ^
K
deux cents » ; §5) -qg soitm fcgy«- «trois cents », De • .§
^ ,

nktçlïôu, on. a formé V%éj'« c/iow * «vingt>, généralement


employé maintenant. ^ ~> ;

et ^ tchou ont la:même.Valeur. Le pre-


4. .^,.-BI§ btchou
mier s'emploie après une voyelle; le second après une
consonne ; mais seulement après un nom de nombre, car
on écrit,: ^n^'^-'S phyôgs btchou ni:«lesvdix points de
l'espace». .-.'-- •,:..' ';..; ;','-';.>-,::>.,.'' <'.

^ ,
3 ° .Bj^'.'â. AfcAoi fogra: et qï'qjî. btchq
brgyad sont em-
ployés maintenant au lieu, des anciens, tenues, n^ • a. et
:

n^ va « quinze », n^ ;q *-x- .etq^: ng te « dix-huit ». . .

y ;
;4° Les mots suivants
sont des explétifs qui s'emploient :

5;pM,;entre les dizaines et les unités, depuis vingt et un


jusqu'à quake-yingt^dix-neuf; aw n tham fa, après les
dizaines, jusqu'à cent;',ïmphvag, après les centaines et
les mille, et aussi quelquefois après un nombre plus petit,
Comme'.--:mrp AJ<wwj3Ar(i^« semaine» 2.

1 Un changement de même nature a lieu dans ÏÏ';fH khyo c\mug,


;pojto^;.xç^^^;^'N'A!^J;Q,^rfoj^i•'teA'pu^g•ma ffniari et femme».

2 Cette remarque sur l'emploi de:^w-, que je donne ici d'après


42 NOMS DE NOMBRE.

¥ ts'o
s'emploie après un grand nombre en général,
comme : â-^Mn t'so «dix mille»; agwjf hbount ts'o «cent
mille»; maie on le trouve aussi avec des nombres plus
petits. - -0' • - -

On rencontre aussi comme explétifs & tsam et ^c sned.


EXEMPLE Ri'q&vs'S'sfc-^u. i zn^fs-q^'s/miqj'éN'âm-ari
:

htch'i vahi tch'a ni stong sned, gson pahi tch'a gtchig tsam jig

go «La mort a mille voies; la vie n'en a qu'une seule».


/ 43. Les noms de nombre cardinaux redoublés doivent
se traduire,: *n|zn• m£m. gtchig gtchig «tout seul, unique»;
*|^w'''KF gsoum gsoum «trois-à trois, trois à la fois», ou,
comme en multipliant, par «trois fois trois», et de même
1

,,
pour les autres. *

X.;-Quand~déuxnombreS différents sont placés l'un à côté

Csoma et d'après Schmidt, ne parle pas du sens le plus remarquable


de cette particule. Quand gjm accompagne des centaines ou des mille
suivis d'un autre nom de nombre"; cette particule aie sens du fran-
çais «fois», et les centaines bu-les-mille se multiplient par le nombre
qui suit. EXEMPLES,:
qs 'SW'.S brgya,phragJchou «dix fois cent»,
c'est-à-dire «mille», et non «cent àix.i>.(D$ung-hun, chap. xi, p. 5a,
1. 8); Sv^'^'fl stong phrag ni chou «vingt fois mille», ou «vingt
mille» (Rgyatch'errolpa, ch. vu,p. 73,1. i5); qs Sfr g«n \a ' q^§
brgya.stong phrag higa btchou «cinquante fois cent mille», ou «cinq
millions» (Lotus de h bonne loi, ch. vu),' -
NOMS- DE NOMBRE. 43

de l'autre, le premier'se:-/multiplié^p;ar:fe':BeGdùd,/-cp.mrflé-:
' qxîp^w':^ fois
sept (font) vingt et un^M 1. '.'<;--.•. ; '- ,: /.'•-
-\ ^M^Làrsqûe ïe moi & khn «dix mille » est: suivi''d'un
hoinbre dé mille en plus des diic mille qu'il représente
,
;coUèctivement par^lui-même, le mot ^K stong «mille» est
exprimé-de.\ nouveau après le nombre simple iiidiquant la
i qiiaïftité de mi^ :
^x^è•u&•^*brgyad
%hri bjïstôngx huit (fois ) dix ffiffll (plus) quatre mille:»', ou
«.quâtré^vmgt-qiiatr,e mille » ; ^«'.•;'â•"^si Ifc soum khri nis
-

stongt trois (fois) dix mille (plus) deux mille », OUVR trente-
deux mille»; jl'àisr^fc khri nis stong« dix mille (plus) deux
mille», pu«douze mille». - ; > "

V^ii^^ri^e^nèpntre quelquefois une locution particu-


lière, qui consiste à intercaler le mot î|r j|^e<i « moitié »
:

; au
milieu d-un nombre, ce qui indique qu'il faut retran-
cher dû total la moitié de la yaleur du nom de nombre
,

K
qui précède immédiatement;g.^. EXEMPLE : q* m'Ji/^ ^
qg-2n^«- brgya pktagphyèd ddng btchou gsoum: « douze cent
cinquante»{littéralement> «treize cents moins;une moitié
.' de cent ») ce que l'allemand- peut traduire exactemen t par
j

-' 'Dans le chapitre y du Bsaiig-loun, page 31, ligne 4, ^w %JSJ


soum nis (c'est-à-dire w^gsowrri et mâ^j gnis sans préfixes) signifie
«deux tiers». -'---
44 NOMS DE NOMBRE.

Dreizehnte Halbhmdert. Cette locution est une imitation du


sanscrit ardhatrayôdaçaçatâni, et le tibétain la rend quel-
quefois simplement par |fc %*i q s a ' .§ stong nis brgya Inga

tchou «mille deux cent cinquante».


46. Certains nombres cardinaux, qu'il ne faut pas con-
fondre avec les ordinaux, se forment en les faisant suivre
de îf et quelquefois de q ou de H. EXEMPLES
:
m^m-^gtchig
po «consistant en un»; w^-tîgnis po «consistant en deux,
composé de deux » ; qsr n • gs § u fiam po soum tchou pa
«composé de trente parties»; â^-qà-a lehou bji ma «con-
tenant quatre chapitres».
47. On forme des adverbes en mettant devant les
nombres cardinaux le mot aïs lan «fois»,-ou en les faisant
suivre de g *, gyour, qui a le même sens. EXEMPLES : ras •

mlm lan tchigygxme fois»; ois-uAsi lan gnis «deux fois»;

§» ai*> soum gyour «trois fois».


48. Lés nombres ordinaux proprement dits se forment
en ajoutant aux nombres cardinaux la particule q en gé-
néral, et quelquefois, « au féminin. Exceptez rç-'îf dang
po «premier» (et non uiWn gtchig pa). Sauf cette ex-
ception, tout le reste est formé régulièrement. EXEMPLES :
irè'si q gnis pa « deuxième » ; m^a q gsoum pa « troisième » ;

q.§ • glai q btchou gtchig pa « onzième » ; -W «nS™ q ner gtchig


pa «vingt et unième».
49. Les noms de nombre ordinaux et cardinaux se
NOMS DE NOMBRE. 45
,

mettent après le substantif; EXEMPLES :l%'mkïï\lo gtchig K\I\\


an » • àjj- q^-'.ii lehou btchou pa « chapitre dixième ».
:

On rencontre Cependant des exemples de noms de


nombre précédant le substantif; et, dans ce Cas, ils se
mettent au génitif comme les adjectifs (voyez le n° 3b).
EXEMPLES; .-r-jn ; S 13 • g»^ droug gi lha rnams « six dieux »
(Rgyatch'er roi pa çhap. xx, au commencement); qjS;
-,

* ,^|fK'âj'si brgyahi tch'ajlangstong gi tch'a: «la centième

partie et la, millième partie ».(JLotûs de la, bonne loij ch. xrv,

vers le commencement). '.';^r


:50. Lès nombres sont souvent exprimés sur les re-
gistres ou ailleurs par les lettres de l'alphabet, de la ma-
nière suivante ;
^jusqu'à m-, avec
Les trente premières lettres, depuis
'.l'a inhérent, indiquent les nombres l à 3ô; avec la
voyelle^^-&, 3I-6Q; avec OM^-^,6 1-90; avec e^-ià,
91-iao; et enfin, avec 0 ^-w, t'ai-iSo. S'il»fallait con-
tinuer, on étendrait lès nombres jusqu'à 300, en allon-
géant les voyelles au moyen de a, comme : j-w i51-180;
..

Vè 181-210, etc.
Dans les livres tibétains, spécialement dans les index,
on rencontre souvent, après les lettres numérales, les par-
ticules q, q^, qvnt; la première indiquant le volume, le
chapitre, et les autres signifiant «dans le volume», etc.
EXEMPLES yt] Aa pa, «le volume'(ou toute autre chose)
:
46 DES PRONOMS.

marqué ka », c'est-à-dire « le premier » ; *| n*, ki par ou


^q'w ki pa la «dans le volume marqué Ai», c'est-à-dire
«le trente et unième».
Quand deux feuillets de suite se trouvent marqués du
même chiffre, qu'il est d'usage d'écrire en toutes lettres,
on fait suivre ce chiffre des mots 3iVa gong ma «supé-
rieur», pour le premier, et de nwrw hog ma «inférieur»,
pour le second. EXEMPLES : m 15, mlm 5ft a ga, re gtchig gong

ma; m i S/jnWKyw ga> re gtchig hog ma, c'est-à-dire : «vo-


lume ni ou troisième, feuillet 6i », et «feuillet 6i te».

DES PRONOMS.

PKONOMS PERSONNELS.
51 PRONOMS DE LA PREMIÈRE PERSONNE.
.
nga, des deux genres.......
,_ s
^-qrzjj bdagj des deux genres
hjw vo, masculin
— p?' q"
«Je, moi».
—TS'lS AAomo, féminin
---^ nged (hon.) des deux genres.
-- ^
rang, dés deux genres
— ç^ nga rang ,
"~ ç-qrm nga bdag
«Moi-même, je,
--- v^ç nga nid .•
moi ».
~- ^'T^'S nga AAo
na
s'a nga ni » . . . .
DES-PRONOMS, hl
?-:-. yq;^î»];'s.i; biagxang. V,T:. - • r........ •-

w qrm-.âr bdag nid. .•.-,,.-, .-v:.V


. .; ,
^^-^rm'^-xbdagrkhona..
..... . .
w:'«qrY'i
v. ..
èçAzjO' m'.
.
.:;.;. ...:. . «Moi-même, je,
.Jix^*£. nged rang (hon.). moi».
^ .
.'.,-
. . .

— sr-ât ngednid(faon:)-. ... ... .,


—:.ïkw.x.ngèd kho na (hon.).,
. ..
"' ^kjigecl ni (hon.)^ ....... ...•.•:

' On rencontre aussi quelquefois-s^W dngôs (ou K®


ngos}

et s5 ngan bou employés comme pronoms personnels


^ -

avec-dè sens de : «je, moi-même, nous». _;..:.--" .

La première personne du pluriel est rendue quelque-


fois par' rvssj ha tchag, Q\zm hoû ichag, %\Q-Z*\- hou bou-
tclm'g ou »y'3'.-'.5zn 'you bou ichag, "j^"gra hou skol ou R1 ¥ra
jw^skol, avec pu sans l'explétif ÏW^ après eux. :

)2. PRONOMS DE LA DEDXIÈME PERSONNE.


,

dgy khyod..,.[.; '.."-..


: . , «Toi, tu, vous».
,des 2 g.
àj^khyëd,.:;. :.','.;
, . .. :.

SX " ^ khyod rang,, ,;, des 2 g. « Toi-même, vous-


.{SV^\ khyodnid.:•
• • même».
gç-W's khyod kho na.
j|r • ^,1;
khyed rang..
.
. (hon.) des 2 g. «Toi-même, .
è^-\irkhyednid.. .-;
. vous-même».
àt'-W-S; hhyed hhù na..
48 DES PRONOMS.

53. PRONOMS DE LA TROISIÈME PERSONNE.

75" des deux genres


AAo, '

ff-ti AAo pa, masculin


îf-N AAo
ma ou j^sf kho mo, féminin.
(hon.) des deux genres. «H, elle».
?ft AAowg-
. .
îfc-n khong pa (hon.) masculin.. ."
. .
WVN khong ma (hon.) féminin

TS-xx Mo rang
TS'-^TT AAo nid.
«
Lui-même,
fîK'xz. khong rang (hon.)
elle-même».
.j^'^i; khong iiid (hon.)
. . . . .
W nid (hon.).
,54. Les pronoms marqués, hon. (honorifique) s'em-
ploient quand on parle ,avec respect. Les pronoms \irnged
«je, moi», à^khyëd «toi, tu», et leurs composés, s'em-
ploient aussi bien au pluriel qu'au singulier, pour expri-
mer un degré' dé politesse de la part de celui qui parle.
55. Les pronoms se réduisent, véritablement à ^ nga
«je », rgs: khyod « toi, iu », W AAo. « il-, elle »; mais les autres
se présentent fréquemment en parlant avec plus ou moins
de respect, de politesse ou d'emphase'.
56. Le pluriel des pronoms personnels se forme en
ajoutant l'un, des trois signes du pluriel ou deux de ces
signes réunis à la forme du singulier. EXEMPLES
: vs^i nga
DES PRONOMS. 49

tchag ou s'sursa'*! n8'a tchag rnams «nous»; jgr rni khyod •

dag pu gr-rq]-T«^! kliyod dag rnams «vous»; m-%m kho


tchag ou ?? sui isrei AAo tchag rnams « eux ».

'..„,57/^ DECLINAISON DES PRONOMS PERSONNELS.

/ Tous les pronoms personnels se déclinent régulière-


/ment, suivant la forme générale de la déclinaison (n° 2 3).

PRONOM DE LA PREMIÈRE PERSONNE.

Singulier.
Nom. et ace.
s nga «je, moi».
Instrum. v<î)sï nga yis ou s*i ngas «par moi».
. .
Génitif.
... A ngahi ou 's"«> nga yi «de moi».
Datif s-ra nga la ou -^ ngar «à moi».
Ablatif. las «de moi».
. ... K' s^ nga nas ou vin si nga

Pluriel.

Nom. et acc. vsm nga tchag ou K-SITÏN'SI nga tchag

rnams «nous».
58. PRONOM DE LA DEUXIÈME PERSONNE.

'.*.' Singulier.
Noni. et àcc. gc kliyod ou è^khyed «toi, tu ».
Instrum. av/J5* khyod kyis «par toi».
. . 1

Génitif.
. . .
Kv3 kliyod kyi «de toi».
Datif. ; gr •m khyod la «à toi».
. . .
Ablatif, 'pjjK'asi khyod nas «de toi»..
. . .

4
50 DES PRONOMS.

Pluriel.

Nom. et ace. Mv5*n khyod tchag ou HV ï«*! khyod rnams

«vous».
59. PRONOM DE LA TROISIEME PERSONNE.

Singulier.

Nom. et ace. 7S kho «il, lui, elle».


Instrum.
. .
TS'-finsi AAo yis ou pfai AAos «par lui, par
elle».
Génitif. 7SB. khohi ou 7S'&s kho yi «de lui, d'elle».
. . .
Datif. la «à lui, à elle».
.... K-m AAo

Ablatif.
... jvssi kho'nas «de lui, d'elle».
Pluriel.

Nom. et acc. rf-sm AAo tchag ou TC'SSTÏN'KI AAO tchag

rnams «ils, elles, eux».

60. PRONOMS POSSESSIFS.


,

Les génitifs-des-pronoms personnels servent de pro-


noms possessifs. Ils se mettent toujours devant le substantif
et restent invariables à tous les cas des deux nombres.
EXEMPLES : vVq ngaMpha «mon père»; SX'fpw khyod khyi

ma «ta mère»; (^'.g -AAo hi hou «son fils»; vsm"^^'^


nga tchag gi bou mo «notre fille».
ntni-Si bdag gi et *£•§) rang gi se rapportent quelque-
fois à la personne à qui l'on parle', comme : «^ •,« i àv w
DES PRONOMS. 51

â^-'qrm-ql'q-ai'^iv^l'^ft'l.^ «La.mère dit : Vous, par I

bonté pour votre père » ( et non' « notre père »),. —- è m^

.
^
^ si "à • q m q c m x-i« Ils convertirent leur père » ( et non
• •

«notre père»).
, ;
__

Cette manière de parler est une imitation de l'emploi


du pronom sanscrit sva.

61. PRONOMS DÉMONSTRATIFS.

Le pronom démonstratif de proximité est n.^ liai «ce,


celui-ci, celle-ci., ceci»; celui qui indique l'éloignement
est ^ de «.celui-là, celle-là;, cela».
62.' DÉCLINAISON DES PRONOMS DEMONSTRATIFS.

... et
Nom.
.' Singulier. .

ace. nk^hdi « ce, cette, celui-ci, celle-ci, ceci ».


Instrum. n.^hdis ou n.^-3m hdiyis «par celui-ci».
. .
Génitif.
... RS'S hdihi ou n^Si hdi yi «de celui-ci».
Datif. n-t-ra hdi la.«à celui-ci».
. . . .
Ablatif. aê 5*s! hdv nas « de celui-ci »".

. . .
'.. -' Pluriel:
Nom. et ace. ft£-rm hdi dag, ou ax.- ga^t hdi rnams «ces,

"., ceux-ci, celles-ci».


^ de se décline de la même manière que. à^ hdi.
On rencontré fréquemment ces pronoms démonstratifs
suivis .de S m", îf i)o,. %zni(l, W-s AAo na, etc. EXEMPLES
:

R^'S hdi tu, ài.-^ hdi'nid, ^^K'^'^'s hdiAAo na nid «ce-


52 DES PRONOMS.
lui-ci même»; ï'"q de vo, \%K de nid, etc. «celui-là
même».
. ,,.
63. PRONOMS INTERROGATIFS.

Les pronoms interrogatifs sont : ^ sou «qui?», UK gang


«lequel?», 1 tchi «quoi?». Ils se déclinent comme les pré-
cédents.
Singulier.

Nom.-et ace. ^ sou «qui? quel? quelle?».


Instrum. ^*i sous ou ^"uN sou yis «par qui?».
. .
Génitif.
. . . ^a souhi,ou g-uj sou yi «de qui?».
Datif.
.... g-ra sou la «à qui?».
Ablatif.
... ^KSJ sou nas «de qui?».
Pluriel.
Nom. et ace. ^"^n sou dag ou *;"551*1 sou rnams «qui?
quels? lesquels? lesquelles?».
Les pronoms interrogatifs prennent souvent après eux
la particule â*n jig. EXEMPLES : sou jig «lequel?»
g'âsi
(quisnam); nprâni gang jig «quel?»; %-fèm tchi jig «quoi?»
(quidnam); et alors, les particules servant à former lés cas
s'accordent avec %w (voy. n° i4).

64. PRONOMS RELATIFS.


Les pronoms interrogatifs qui précèdent sont aussi em-
ployés dans un sens relatif. EXEMPLES : g sou ou ^-^gang
sou «lequel, qui»; niv/êm gang jig «qui que ce soit qui»;
DES VERBES. 53

^K'^gang tchi ou -np-%. gang dji «ce qui, ce que». Ils se


déclinent içj)mm.e les précédents.

Z"* 65.'; PRONOMS RÉCIPROQUES.

:
Les pronoms personnels S,K rang, qrm bdag^
.
^nid,
.

x^-^-crang nid, qrm-âr bdag nid «moi, moi-même, soi,


soi-même, de soi-même», etc. servent de pronoms réci-
proques. Ils se déclinent régulièrement.
:.; ' .", .
' .-.-" .Singulier-.
.
.
..
,:
.,
.'' ïîom, et,ace..', s,^ rang «moi-même».
Instrum. ^vSi^ rang gis v.par moi-même».
. .
Génitif...
.
*,K;S\rang gi«de moi-même».
Datif. la «à moi-même».
....
Ablatif....
=x-ra rang
^vsijj rang nas« de moi-même ».
Pluriel.
Nom. et ace. a^-rm rang dag ou S^-'ÏSJISI rang rnams
.

«nous-mêmes».

DES VERBES. V

66, ,Les verbes n'ont pas de terminaisons pour in-


diquer les personnes; c'est le nom ou le pronom précé-
dent ou le sens qui les distingue. On emploie un grand
nombre de locutions impersonnelles ou indéfinies formées
par les participes.
67. Le participe présent peut être regardé comme le
54 DES VERBES.
thème du verbe, et c'est en effet la forine adoptée par les
Tibétains pour en fixer la signification dans leurs diction-
naires. Ce participe se termine toujours par l'une, des par-
ticules q ou q et peut être pris dans le sens du substantif,
comme* Jjyq byed (tched) pa «faisant» ou «un fait»;
nSf-q hgro va «marchant» ou «la marche».
68. Pour exprimer un agent, on fait suivre le parti-
cipe d'une seconde particule, comme : j^' v-TÎ byed [tched)
pa po «le faiseur»; Jr'q-ST byed [tched) pa mo «la fai-
seuse», etc. (voy: n° 9, 7°-i4°). Les expressions de ce
genre se rencontrent le plus souvent sous la forme abrégée
de àv*. èy*"-
Cette espèce de nom verbal se forme souvent en ajou-
tant à la racine d'un verbe les mots jjr byed [tched) «fai-
sant», stmx mkhan «habile à», ou même les deux à la
fois, avec ou sans les particules q au masculin, « au fé-
minin. EXEMPLES : n^'^K hgro byed, r£frwR5 Agro mkhan
ou n3f.,,|Ysl|I|8j hgro byed mkhan «marcheur, marcheuse»,
au lieu de n?frj^-q au masculin, n3rjjy« au féminin, etc.
Celte forme équivaut à : «Celui, celle qui fait la marche,
qui est habile à marcher».
FORMATION DES TEMPS.
69. L'infinitif se forme en joignant ^1 à la particule

Cet s, n'est autre chose que la particule du locatif, ce qui ex.-


DES VERBES. 55

q ou q qui suit.le participe. EXEMPLE :


jj^'n*, byed [tched)
par,«faire».
.
L'infinitif est quelquefois confondu avec le gérondif ou
supin, mais la forme régulière de ce dernier prend l'une
des particules T; r , 4, s, ou ^ (voy. n° 21, 4°). EXEMPLES :
,
JK-5 byed [tched) dou «à faire, pour faire»; mw v, klog
ton «à lire, pour lire»; V*> zarou ou 3s, zar «pour

manger, à manger». La racine seule d'un verbe s'emploie


dans quelques locutions avec je sens de l'infinitif ou du
gérondif. EXEMPLES
qir t; -'nvsm " â ' ^fa ' W1 skou gdoung
: *J •

gjagmi dgos so « déposer des reliques n'est pas nécessaire »


[Lotus, x) ; w15si;4>k I sroung nous ching « capable de con-

server» [Lotus, iv).


70, L'indicatif présent s'exprime :*
i° Par la simple racine du verbe : ç-Jk nga byed [tched)
«je fais», H>yjK khyod byed [tched) «tu fais».
2° En redoublant la lettre .finale de la racine, si c'est

une,consonne, et en y joignant la particule "S. EXEMPLE :


f^Y^ AAo byed [tched) do «il fait». Ou simplement"en
ajoutant^ à la suite de la racine, si la lettre finale est
une voyelle. EXEMPLE : ^-tvSiKnga hgroho «je vais».

plique comment l'infinitif est souvent confondu avec le gérondif.



Comparez l'infinitif anglais (to do, to give, etc.) formé aussi en met-

tant la racine au locatif.


56 DES VERBES.
.

3° En ajoutant à l'infinitif JK ou jK'X, EXEMPLE : 7G-


nwpqvjj^ AAo Agro var byed [tched) «il marche» (littéra-
lement «il fait le marcher»). Le signe de l'infinitif est
:

souvent supprimé, comme : vriîn-.jk nga hgro byed [tched)


«je marche».
4° En mettant après la racine du verbe q^s q bjin pa •

ou l'un des, auxiliaires RCHI hdoug, *K snang, précédés de


l'une des particules \& kyin-, Sis gin, ^s gyin, RK Un ou
uk yin, lesquelles s'emploient suivant la lettre finale de
la racine (voyez le n° 21, 20). EXEMPLES
:
JK' qiès • q byed
[tched) bjin pa ou àvJ^'^ST a tye^ fahed) kyin hdoug pa
west faisant, fait».; riijrq/âs'n ligro bjin pa ou nSpSs Agro
hin, ou (OS-lîis-w^ligro yin snang «est allant, va».
71. L'imparfait *et le plus-que-parfait se forment en
ajoutant au prétérit et au parfait le verbe auxiliaire Rryq
hdoug pa «être». EXEMPLES
: rfr-Rturq Aowg- hdoug pa
«était venant, venait»; Ri^'Rzrzrrq hongs hdoug pa «était
venu». . -

Le parfait s'exprime ordinairement avec le participe


passé. EXEMPLE : s^ra smraspa «il dit». Et le plus-que-
parfait s'exprime en ajoutant "k-q yin pa au précédent.
EXEMPLE
: jgsrq'uk'q smras pa yin pa ou "gsrûjs-q smras
yin pa «avait dit».
72. La même forme sert pour le participe passé, le
prétérit et le participe passif. Elle est produite régulière-
DES VERBES. 57

ment dans quelques verbes par Taffixe sr ajouté à la ra-


cine, comme : uraw gsoungs «commandé, commanda»,
,de m*^ gsoùng Kcommander». Dans d'autres verbes, le
préfixé R est supprimé. EXEMPLE : ^x, gyour «devenu, de-
vint», de' linix ligyour «devenir».
Enfin, dans certains verbes, le préfixe R est supprimé,
et l'on- ajoute l'affixe *i. EXEMPLE : ||*i bris « écrit », de RZJ
hbri «écrire».
Le prétérit prend souvent après lui la particule R, en
redoublant la lettre finale, si cette lettre n'est pas l'une
des suivantes: s, '*,, ra, après lesquelles on met X (n° 11).
EXEMPLES ^K-X song go «alla»; |isr«f bris so «écrivit»;
:

TO5 "£ gsanto «entendit?); gs-'TC'gyour to «devint»; qpnj;"£


gsol to «demanda».
Le temps passé est souvent formé, irrégulièrement en
•ajoutant à la racine l'un des mots suivants : |s
zin, yx
,gyôur, Sis yin, dx, ts'ar, ?fc song, ou deux de ces mots à
la fois.'ExEMPLE : vs'ysr.àsrls nga ni de ma ches zin (ou
^"srivis ches ts'ar zin, ou •pjsrsx.'ls'"^ ches ts'ar zin to)
«je n'ai pas su cela ». ;

73. On forme avec le participe présent ou le participe


passé une espèce de locution absolue, en ajoutant à ces par-
ticipes le signe de l'ablatif, de l'instrumental, du génitif ou
du datif. EXEMPLES : ^^'5^ smras nas ou ^-q^ismras pas
«ayant dit, après avoir dit»; àTt • y mod, kyi ou ai-m mod
58 DES^ VERBES.

h «cela étant». On obtient le même sens avec-les par-


ticules î), ^ et à. EXEMPLES : w-à smi"a ste «disant»; ^.srii
smras te «ayçnt dit» (voy. n° i3). , i

74. i° Le premier futur se forme régulièrement, dans


beaucoup de verbes, de l'infinitif, en y ajoutant

hgyour. -EXEMPLE : |t'^'Ry byed par. hgyour (prononcez
tched par djour), ou sans le signe de l'infinitif J^'Rïn*,
:
byed hgyour [ tched djour) « fera ».
Le présent s'emploie quelquefois à la place du futur,

avec les particules nC et §)=*!. EXEMPLES S'^vS'Rîfyq-


^ë ^ hd°d Pa bàag gis de
:

qrzn-SjsrS '«'VflV JH te'w


la de sbyin gyis «Tout ce qu'il désire, je le lui donnerai»
[Lotus, m). ^-^•awsi'^Y^^'SV''21 ' ^^'^^ de dag

thams tchad ngas khyod, la sbyin gyis Je te donnerai toutes
«
ces choses-là », en sanscrit : sarvamqnoupradâsyâmi[Lotus,
iv).
— jwqi/Rmj;-;*!)^ rgyal var hgyour gyis «Vous de-
viendrez des Djinas», en sanscrit : djinô bhavichyatha [Lo-
tus, va, stance 85). — S'^-l-R^Yq-fiiyq/âs-i:;^K-^gtchi
dang tchi hdod pa yid bjin dou sbyin no «Tout ce que (il)
veut, (je le lui) donnerai suivant son désir» [Dsang-loun,
i, p. 4). —ysyni'î^ra- si"",wl'àyQ!"fjsi''^'| de khyod la
dgos na ngas khyed la sbyin no «Si cela t'est nécessaire, je
te le donnerai» [Lotus, iv). — (Comparez, n° n, en
note, l'emploi de X au futur.)
2° Le deuxième futur s'exprime par le participe passé,
DES VERBES. .59

en.y ajoutant R^^, hgyour, comme pour le premier futur.


EXEMPLE :' g»si •'n^r Rg < byas par hgyour «j'aurai fait »,

3° Les .participes,futurs sont formés, dans beaucoup


de verbes, spécialement dans les,neutres, avec l'infinitif,
auquel on ajoute g bya ou\g-q bya va [tcha va), qui est
le participe futur de Jjx byed «faire », employé alors comme
auxiliaire. var bya va ou R^'^
EXEMPLE-: R'Sî'-qjv rj-q Agro

hgro bya « devant aller, prêt à aller » [iturus, eundus). Ils


'viennent quelquefois de futurs irréguliers. On doit souvent
les traduire par : «il faut que je. que vous..-y. », etc.
. .,
On les emploie, assez souvent pour traduire les. impératifs
sanscrits, comme : R£ 8. ?&'.§ R^-^ÏC hdihi nor bou hdi
byaho «Que ce joyau soit à-lui», en sanscrit :
tasyêdam
ratham bliavatou [Lotus, vin).
;
75. L'impératif est, dans beaucoup de verbes, sem-
blable au présent ou au passé. EXEMPLES : Ryn Anfowg (forme
du présent) «asseyëz(-vous)»; îfc song (forme du passé)
«allez».
_.
Dans quelques verbes, les voyelles a ou e du radical
sont changées en 0. Ainsi, de a za «manger» vient g' zo
«mange»; de SIGJ sel «guérir», wu soi «guéris».
Quelques verbes ajoutent de plus Taffixe si, comme :
^ smros «dis, parle», de ^; J|^ change ^ en si ; et l'on
s^ byos [tchos) «fais».
Quand l'impératif est précédé de la négation M, ce
60 DES VERBES.

changement de l'a ou de l'e du radical en o n'a pas lieu.


EXEMPLE
: Rï^srqvsr j|y i^iR'qx.'gsi hdjigs par ma byed
[tched) dgah var byos [tchos) «Ne-vous effrayez pas, ré-
jouissez-vous». Dans le premier membre de la phrase
qui précède, JK n'a pas changera cause de si; et, dans
le second membre, il a pris la forme régulière de l'im-
pératif,-^.
L'impératif prend quelquefois le.signe du datif, ra.
EXEMPLES
: gsrw byos [tchos) la «fais»; %'« non la
«écoute»; Sj*i ?fc"m tch'ous khong la «emplis d'eau» 1.
Quand deux impératifs se suivent, le premier prend gé-
néralement ai. EXEMPLE : Bft ai îft âm long la song jig-
• • •

«prends-le et va».
Ce temps est souvent suivi des particules §zn tchig, âm
jig ou Jm chig; et, dans ce cas, il tend à se confondre
avec le précatif ou hortatif (voy. n° 76).

1 Cette forme répond quelquefois aux potentiels sanscrits, et alors

m est synonyme de fe et de ssi. EXEMPLES : â^•^^•"£ï'"&!!j• y


oimsi ai | £ RÇ • r cjar "2fc. aj K, 5*1 | ttQue cet homnie soit un grand

personnage, et celui-là un pauvre», en sanscrit : sa mahâ pourou-


chô bliavêt, sa tcha dariâras syât. — u|oj goisi • 3iS*J| Tj ' |! 5 ' 'h |
«Qu'il aille dans un autre pays», en sanscrit : anyattaram djanapra-
dêçam galch'êt (Lolus, îv).
DES VERBES. 61

Quand deux impératifs ou plus sont placés à la suite


les-#ms des autres, le dernier seulement prend une des
particules qui précèdent; les autres sont accompagnés de

01,
fe, ^ ou à. EXEMPLE :. ây ^'^fT-^Fl khrid de chog, chig
«viens et amène» (littéralement :
«viens en amenant»)
[Dsang-loun, chap. vm, p. 4b, 1. 10).
Am peut s'employer seul avec un adjectif pour exprimer
le verbe être à l'impératif, comme :'ffs-Sf- ^
m ;X=n Jk
sring mo dag, kha rog chig « Soeurs ! soyez silencieuses»
[Doulva, z, fol. 33o'fl).
On trouve quelquefois des impératifs formés avec l'auxi-
liaire -ailk mdsad «faire», quand on parle avec respect.
EXEMPLES goi-'q-wàs'-u^'w^ rgyal po mkhyen par mdsod
:

(ousiX'c-^qj mdsodichig) «o roi! sachez»;'^twsi-sr-wsj^î-im


clwums mo ma mdsad tchig « ne vous.lamentez pas ».
76. Le présent du subjonctif (mode hortatif ou pré-
• catif) est formé régulièrement avec l'une des particules
*
im, fem ou $im. EXEMPLES ^pn §s] Afog'
:
tchig « lis, qu'il lise » ;

?ft • âm song jig « va, qu'il aille ».


>

On le forme aussi avec l'infinitif, en ajoutant WK•|m


gyour tchig-,-Xm chog-ou ^ft|-l«n chog tchig. EXEMPLES ^srw'
S^'&n ches par gyour tchig ou -àsT-g's.'%n| ches gyour tchig
1

«sache, qu'il sache»; rft.'q^v^jîn Hong var chog (ou -ffy&n


1

cAog tchig) vqu'il vienne, puisse-t-il venir».


77. Les conditionnels sont formés en ajoutant a au
62 DES VERBES.

présent et au prétérit. EXEMPLES : jK'S byed [tched) na


«vous feriez, si vous faisiez»; gsi's byas [tche) na «veus
auriez fait,, si vous aviez fait».

DU VERBE SUBSTANTIF.

78. Le verbe substantif être s'exprime proprement par


<ïk yin et £tfr yod, mais les Tibétains emploient plusieurs

autres termes, quand ils veulent parler avec plus ou moins


de politesse 1 :
i° iî|s yin «être». EXEMPLE : W,à5,'q''iîi5 AAo tch'enpo yin
«il est grand».
2° ttjv yod «être» : R^sç-k-S'ufc hdi nang na tchi yod
«qu'y a-t-il en ceci?».
Ce verbe, suivi des pronoms personnels au datif, rem-
place le verbe avoir, qui n'existe pas dans la langue tibé-
taine (comparez, n° 6o, les pronoms possessifs). EXEMPLE :
^oi'KIc nga la yod «est à moi,-j'ai». -

1 Cette distinction, qui a déjà été notée pour les pronoms (n° 5i),

se retrouve aussi dans l'emploi de certains verbes, tels que q^r • qs,
bgyid par, ou son synonyme îi^c-qs, mdsad par «faire», au lieu du
verbe ordinaire ^r-ii*, byed par «faire» (n° 84). Elle existe aussi
pour un grand nombre de substantifs, tels que ujq yab «père», <yw
youm «mère», etc. au lieu de q pha «père», sj ma «mère» (voy. Ap-
pend. n° m).
DES VERBES. 63

3° 'Àç«n- hdoug«être, s'asseoir». EXEMPLES : *[• RT^II sou


hdoug «qui est-ce?»; R.1;5!hdoug «asseyez-vous»..-.
4°q/suisi bjougs «être, être assis avec dignité, se trou-
ver» : s.ni,iîT-«i|'^--qsii|îsi rgyal po ga na bjougs «où est le
roi?».
5° oiqsi lags «être, exister, se trouver» : ^•njavoiqisi de
Itar lags «c'est ainsi». .-'..'
6° mcR gdaht.être, se trouver» : ysiS-!i|i.R de na tchi
.,
gdah « qu'y a-t-il là? ».
Les trois verbes précédents (4°, 5° et, 6°) s'emploient
en parlant avec respect ou politesse. .-.-..-
7° «l^i miçh'is «être, exister» : R^-S-Î:-»^ hdi na dou
1
1
-va
mtch'is «combien y en a-t-il ici?».
8° SKR ningah « être ». S'emploie avec les pronoms per-
sonnels au datif pour exprimer le verbe avoir (comp. 2°),
et, dans ce cas, il se joint souvent à-'««rusi (5°). EXEMPLE :
gr• « • sy â «HA khyod laiiadmimngah[ou SKR-GMISJ mngah
lags) «tu-n'as pas de maladie, tu n'es pas malade» (litté-
ralement : « une maladie n'est pas à toi, en toi »).

9° t^z-mod ou ïft-S) mod kyi «être». EXEMPLE : y&^v


.

3f^ de Itar mod «cela est ainsi». En ajoutant %, c'est une


sorte de génitif absolu :« cela étant ainsi ».
io° R^OI hts'al «être, faire, demander, désirer» :*;•£-
nga nijou hts'al «je fais la demande, je demande ».
(3'RS'OI
Ce verbe s'emploie aussi pour affirmer, au lieu de répéter
64 DES. VERBES.
le verbe qui fait le sujet de l'interrogation. EXEMPLE : .jW
ches sam «savez-vous? connaissez-vous?». adm-TS
*IN —
hts'al h «oui», au lieu de-.à*rî!f ches so «je sais».
i i,° znsssi gnas «être, demeurer» : S'^s» mi gnas «n'est
pas, ne demeure pas».
12° w snang «être clair, évident, à l'état de» : K"3y
Sjs'^H AAo klog gin snang «il lit».
i3° qâs bjin «être à l'état "de, occupé à» : Syg."
q/âs-q khyod smra bjinpa «tu parles, tu es parlant; quand
tu parles ».
Employés comme on vient de le -voir, les verbes qui
précèdent sont invariables à toutes les personnes des deux
nombres ; mais, quand ils sont pris dans leur sens propre,
leurs temps se forment de la manière ordinaire.
Ces mêmes verbes s'emploient souvent en redoublant
leur lettre finale avec la particule R (n° 11). EXEMPLES :

r ojx.-owp-'sfde Itar lags so «cela est ainsi»; H'Sis-If


nga
yin no ou "J"yX yod do «je suis»; â-i:tnR-uj:;'*n5Kr'îSf mi
dgah yarig gnas so «il ne .reste pas même un homme».
La particule "kho, seule ou ajoutée à la consonne finale
répétée du mot qui précède, peut exprimer le, verbe être
avec toutes sortes de noms. EXEMPLES : HK ngaho « c'est
moi»; «yt mad do «c'est vrai»,; m^si-tf gsoum mo «il y
en a trois»; $K-X ching go «c'est,-un arbre»; ayqj nag go
«c'est noir»; £-QJ*.'X de Itar ro «cela est ainsi».
DES VERBES. 65

'9. CONJUGAISON DU VERBE SUBSTANTIF lîls'qs, YIN PAR «ÊTRE».

INDICATIF PRÉSENT.

n-uk nga yin «je suis»,


jgySis khyod yin «tu es»,
Tî'uis AAo yin «il ou elle est»,
H'ïsi'si'ûis nga rnams yin «nous sommes»,
gy TWIST Sis khyod rnams yin «vous êtes»,
W'ï&'srSis AAo rnams yin «ils ou elles sont».

IMPARFAIT.

n'Rytrq nga hdoug pa «j'étais», etc.


vsyRyirq nga tchag hdoug pa «nous étions», etc.

PARFAIT.

H-ïCiy q'ûis nga yod pa yin (vulgairement : nga yod pin)


«j'ai été», etc.
H «ni ùjy a •
5is nga tchag yod pa yin «nous avons
été», etc.
PLCS-QUE-PARFAIT.

vKfyq-uta-q nga yod pa yin pa ou ç'STy Ryn-q nga


yod hdoug pa «j'avais été», etc.
H-stn'Sjy q-5i5-q nga tchag yod pa yin pa «nous avions
,

été», etc.
PREMIER FDTUR.

*; Aajjc'nv Rm^-X nga hgyour var hgyour ro, ou n


66 DES VERBES.

n,m*-X nga hgyour ro, ou VRinx, nga hgyour «je


serai», etc.
i; • «y, R 5j *> n8'a tehug hgyour ou vwr nnj:vX nga tchag
hgyour ro «nous serons», etc.

DEUXIÈME FUTUR.

vuta'qvnunx/X' nga y™ Par hgyour ro ou Sis-q^-Rajz;


yin par hgyour «j'aurai été », etc.
K'syuk'qvivjjs/X nga tchag yin par hgyour ro ou Sjs 1

as/Raj^ yin par hgyour «nous aurons été», etc.


IMPÉRATIF.

<;•
3vl«n nga gyour tchig «que je sois», etc.
gr-g]K,'%q| khyod gyour tchig «sois», etc.

vsir ajvS'n nga tchag gyour tchig «soyons», etc.

POTENTIEL OU SUBJONCTIF.

vûJs'q*, â'si-^ nga yin par nous so ou 5^ nous «que


1

je sois; puissé-je être», etc.


vsyûjs'nv s^ nga tchag yin par nous ou s^'^ nous
so «que nous soyons; puissions-nous être», etc.
On dit aussi :

^"k'sin nga yin tch'og, K-^-W^-^ nga rngo thog go ou


^'jr-'îî'c'Y nga rngo phod do «puissé-je être; que je
sois capable de. », etc.
. .
DES VERBES. 67

PRÉCATIF.

^•ûSs'îi^'^fti nga yin par chog ou ^ n.aj s, m, Jjzn «gw


• •

hgyour var chog «que je sois; que je devienne», etc.

ç' sai UJ5' tis, 1


tchag
^i]yin par
wg-a chog «que nous
soyons; que nous devenions», etc.

CONDITIONNEL PRESENT.

ç'ujs/a; nga yin na «je serais, si j'étais», etc.


vsyuis's nga tcliag yin na «nous serions», etc.
CONDITIONNELS PASSÉS. '

vSis'ipv'ajvs nga yin par gyour na «j'aurais été, si


j'avais été», etc.
^syûta-'qs,'njvsj nga tchag yin par gyour na «nous
aurions été», etc.
VÛJ.STNV njx/irs nga yin par gyour pa na «eussé-je

été, si j'eusse été», etc.


INFINITIF PRÉSENT. '

<î)5 • n*» yin par « être ».

INFINITIF PASSÉ.

ifo q fiis
• «s>
yod pa yin par « avoir été ».
PARTICIPE PRÉSENT.

ujs'^ yin pa «étant».


PARTICIPE PASSÉ.

tïfc'q yod pa «été».


68 DES VERBES.

PARTICIPE PASSÉ COMPOSÉ.

ùfc q lîia q yod pa yin pa « ayant été ».

NOTE.

Du présent de l'indicatif, en le faisant précéder de


ainrè gai te «si», et suivre de s, na, on forme un autre
conditionnel. EXEMPLE : aiai ^•ç-uta's gai te nga yin na «si

j'étais», etc.
Du parfait se forme de même : mnr5-i;-uîr-q-<îta-3i gai
tenga yod pa yin na «si j'ai été», etc.
Du plus-que-parfait : iniîrT5-ç,î*J^-q,<Î!5,!:r?i gai te nga
yod pa yin pa na «si j'avais été», etc.
Du premier futur : morà-v M^'^'W^ gai te nga
hgyour var hgyour ou rvgx/X hgyour ro «si je suis» (litté-
ralement : «si je serai»), etc.
Du second futur: sinr^'v^s-qvn.njx/K gai te nga yin

par hgyour na «si j'ai été, quand j'aurai été» (littérale-


ment : «si j'aurai été»), etc.

80. CONJUGAISON DU VERBE ÙJV qi, YOD PAU «ÊTRE»,

joint aux pronoms personnels au datif pour exprimer ie verbe avoir.

INDICATIF PRÉSENT. ,

vnrûfo nga la yod «est à moi, j'ai»,


Sfc'oriXfi: khyod la yod «est à toi, tu as», •

p'fii'Kiî: kho la yod «est à lui ou à elle, il ou elle a»,


DES VERBES. 69

vsarnrwfc nga tchag la yod «est à nous, nous avons»,


à vous, vous avez »,
gfc • s«n • ni • <ÏK khyod tchag la yod « est
?? sm• ni• ûfc kho tchag la yod «est à eux ou à elles, ils
ou elles ont».
IMPARFAIT.

nga la yod pa ou ç m M m q nga la hdoug pa


ç fti • Kfc ' q • • •

«était à moi, j'avais», etc.


PARFAIT..

ç• ai KK• q• Sis nga la yod pa yin «a été à moi, j'ai


eu», etc.
PLUS-QUE-PARFAIT.

ç'iirïïfc-q'ûjs'q nga la yod pa yin pa «avait été à moi,


j'avais eu»,, etc.
FUTUR.

ç nr DJr • qs, Rgs, nga la yod par hgyour ou Ç-RJ-ÙJ^


nga la yod hgyour «sera à moi, j'aurai», etc.
n.zn*,

IMPÉRATIF.

v« •
DCfc • $ui nga la yod tchig ou vnrîïjyiiv 5J*v'ls| nga
la yod par gyour tchig «que j'aie», etc.

SUBJONCTIF OU POTENTIEL.

vorSfc-àfzn nga la yod tch'og ou ç'arûjy *>ç nga la yod


roung «que j'aie; puissé-je avoir», etc.
IMPARFAIT.

ç nrSïr •iiK.'Àaj^-s nga la yod par hgyour na «cussé-


jc », etc.
70 DES VERBES.

PARFAIT.

ç'orùjyqv s}*. nga la yod par gyour «eussé-je eu, que


j'aie eu», etc.
PLUS-QUE-PARFAIT.

K'Bi'ûj'y qs/nunvq nga la yod par hgyour pa ou n.m^'


q-s hgyour pa na «que j'eusse eu; puissé-je avoir
eu», etc.
CONDITIONNEL PRÉSENT.

jnni-S-K-oi-ûji: gai te nga la yod «si j'ai», etc.

CONDITIONNEL IMPARFAIT.

3im•i)-x. ra'ùjr'5 gai te nga la yod na «si j'avais», etc.

CONDITIONNEL PARFAIT.
.

siarîj-ç'nrïxîr aj^'S gai



te nga la yod gyour na «si j'ai
^>
eu», etc.
CONDITIONNEL PLUS-QUE-PARFAIT.

«nnn^vnrïXK'zjiv g^-s gai te ngala yod par gyour na

« si j avais eu », etc.
CONDITIONNEL FUTUR.

qjai'fe-^-ai'ûjr'q^'Rms.'s; gai te nga la yod par hgyour


na «si je viens à avoir» (littéralement : «si a moi
serait»), «si j'avais», etc.

INFINITIF PRÉSENT.

g'ârarnrufc'q*, sou jig la yod par «être à quelqu'un,


avoir».
DES VERBES. 71

INFINITIF PASSÉ.

^•èsrarufc'q'ujs'qx, sou jig la yod pa yin par «avoir


été à...».
PARTICIPE PRÉSENT.

S-} •
èai • ni • ùjc sou jig la yod « étant à quelqu'un, ayant ».

PARTICIPE PASSÉ.

^ilhirira'ûjVq sou jig la yod pa «été à. . ., eu».


PARTICIPE PASSÉ COMPOSÉ.

g'Iirym-Kfc'q'uos'q sou jig la yod pa yin pa «ayant été


à. ., ayant eu ».
.
La locution française il y a s'exprime par "Ty ^ yod de.
: Kfy y jnr'qà'.g'lî
EXEMPLE yod de rgyalpohi hou mo «il

y a une fille du roi».

81. Les verbes restant invariables à toutes les per-


sonnes des deux nombres qui ne se distinguent qu'à l'aide
des pronoms, il suffira de donner la première personne
de chaque temps.

CONJUGAISON DU VERRE R^ff HGRO «ALLER».

INDICATIF PRÉSENT.

ttfn ligro «(je) vais, (tu) vas, (il ou elle) va», etc.

IMPARFAIT.

R¥-Ryji'q hgro hdoug pa «(j')allais», etc.


72 DES VERBES.

PARFAIT.

îft l song «(j')allai», etc.

PLUS-QUE-PARFAIT.

^Rryq song hdougpa «(j')étais allé», etc.


FUTUR.

tâi's. %vo "ya>ou RH'5 Sro rgyou>ou Rg'1'^'"-^1-'


X hgro var hgyour ro «(j )irai», etc.

CONDITIONNEL PRÉSENT.

nï's hgro na «(j')irais, si j'allais», etc.

CONDITIONNEL PASSÉ.

Sfc-s song na «si (j')étais allé», etc.

CONDITIONNEL FUTUR.

w'qvny'5 song var hgyour na « si (j')étais allé, quand


(je) serais allé», etc.

INFINITIF PRÉSENT.

fiîn'qi, hgro var «aller».

INFINITIF FUTUR, SUPIN OU GERONDIF.

Rïfr 5, hgro rou ou riiïx, hgror «pour aller, devant aller».


PARTICIPE PRÉSENT.

R^-q hgro va «allant».

1 Au lieu de R¥^J hgros, qui a vieilli comme temps passé et par-


ticipe, mais qui est resté comme substantif signifiant trport, dé-
marche T>.
DES VERBES. 73

PARTICIPE PASSÉ.

Sft'q song va «allé». ;

PARTICIPE PASSÉ COMPOSÉ.

sft'ijk songjing, SK'SJSI song nas, sfc'qsj song vas, ?QV


à song sié, ^fc- aj'si song gis, ?ft • ai song la « étant allé ».

PARTICIPE FUTUR.

tfJ'S hgrobya, RTS hgrorgyou, R"5rqv,g.*i:> hgro var


hya va «à aller, devant aller» (iturus).

82. Les verbes ^r byed «faire» et Rzns, hgyour «de-


venir, changer» étant souvent employés comme auxiliaires,
voici leur conjugaison :

CONJUGAISON DU VERBE gX BYED «FAIRE».

INDICATIF PRÉSENT.

JJI: hyed ou àyX hyed do «(je) fais», etc.


IMPARFAIT.

^y Ryji-q hyed hdougpa «(je) faisais», etc.

PARFAIT.

,3*1 byfis, ou ^jsrn hyas pa, ou ^JSI'"^ byas so «(je)


fis », etc.

PARFAIT COMPOSÉ.

g'^rq'ujS' byas pa yin «(j')ai fait», etc.


7A DES VERBES.

PLUS-QUE-PARFAIT.

p'arrq byas hdoug pa ou ^gsrq'ûta'q byas pa yin


pa «(j')avais fait», etc.
FUTUR.

g bya, ou *£&. byaho, ou ^I'UV'MJ^ byed par hgyour


«(je) ferai, (je) suis devant faire», etc.

IMPÉRATIF.

5*i byos ou 5*1 ' 4fa oyos chig « fais », etc.

HORTATIF.

5*J'3p] byos chig « fais», etc.

PRÉCATIF.
\
^yun'^jni byed par chog «puisses-tu faire», etc.

OPTATIF.

^r • us,- m s, •
§™ èye^ par gyour tchig «qu'il puisse
faire», etc.
CONDITIONNEL PRÉSENT.

î^ys byed na «si (je) faisais», etc.

CONDITIONNEL PASSÉ.

g<si'5 byas na «si (j')avais fait», etc.

CONDITIONNEL FUTUR.

^çj'q^'Rm^'i byas par hgyour na «eussé-(je) fait, si


(j')avais fait » (littéralement : « si (j')aurais fait »), etc.
DES VERBES. 75

INFINITIF PRÉSENT.

^yqx, byed par «faire».

INFINITIF FUTUR, SUPIN OU GERONDIF.

k'r byed dou, ,§•*> bya rou, Qx.byar.zh faire, pour


faire».
On dit aussi :

gy ti^'|^ byed pahi phyir, J|y qR'.y,- z:


byed pahi don
dou, ou g-nR-,!^ bya vahi phyir, rj/qR'gyr bya
vahi slad dou «afin de faire».

PARTICIPE PRÉSENT.

îjyq byed pa «faisant».

PARTICIPE PASSÉ.

,g*rq byas pa «fait5>.


PARTICIPE FUTUR.

,g/q bya va, ou g bya, ou j|y « byed rgyou «à faire»


(facturus, faciendus).

83. CONJUGAISON DU VERRE ny UGYOVIi «DEVENIR».

INDICATIF PRÉSENT.

Rni^ hgyour ou R^^'X hgyour ro «(je) deviens», etc.

IMPARFAIT.

R^^'RyjT-q hgyour hdougpa «(je) devenais», etc.

PARFAIT:

3^, gyour, gs/q gyour pa, g^-X gyour lo, g^'ia


•3 N^ <Z$ ^S
gyour zin «(je) devins», etc.
76 DES VERBES.

PARFAIT COMPOSÉ. ^~
m^-q-3is gyour pa yin «(je) suis devenu», etc.

PLUS-QUE-PARFAIT.

ms/Ryn-q gyour hdoug pa ou nj^-q-fiis-q gyour pa yin


pa «y )étais devenu», etc.
FUTUR.

ftmx/q*/^aj^-X ligyour var hgyour ro «(je) devien-


drai», etc.
IMPÉRATIF.

nj^ gyour ou ^x,-§zn gyour tchig «deviens», etc.


HORTATIF.
v

ajjvlsj gyour tchig «deviens», etc.


PRÉCATIF.

R^^-q^-^aj hgyour var chog «qu'il devienne», etc.


OPTATIF.

Rnjx,-q;v ajx,-lm ligyour var gyour tchig «qu'il de-


vienne», etc.
CONDITIONNEL PRÉSENT.

Rijivs hgyour na «(je) deviendrais», etc.


CONDITIONNEL PASSÉ,

3vsi gyour na K(je) serais devenu», etc.


CONDITIONNEL FUTUR.

nj^-qs.'Raji, >s gyour var hgyour na «si (j')étais de-


venu», etc.
DES VERBES. 77

INFINITIF PRÉSENT.

nq^'m, hgyour var «devenir».

INFINITIF FUTUR, SUPIN OU GÉRONDIF.

nw't hgyour dou, UmK-^'h-^x, ligyour vahi phyir,


nyqâ'^î'r hgyour vahi don dou «à devenir, pour
devenir», etc.
PARTICIPE PRÉSENT.

Rzijvq hgyour ha «devenant».

PARTICIPE PASSÉ.

njvq gyour pa «devenu».

PARTICIPE FUTUR.

Rgv^j hgyour bya ou Rgvs hgyour rgyou «devant


devenir».
84. Au lieu du verbe jji^ byed «faire», on emploie,
quand on parle avec respect, le verbe ^rbgyid «faire»,
qui n'a que les temps suivants :

INDICATIF PRÉSENT.

'<
«à^ hsyi(L
PRÉTÉRIT.

q^*i bgyis.
i FUTUR.

. , .

5 «si gyis ou àsr^ïïi gyis chig.


IMPÉRATIF. '
• ,-.
78 DES VEBBES.
On se sert aussi avec respect de SJ^Ç mdsad «faire»,
qui n'a que les temps suivants :

INDICATIF PRÉSENT,

si-^c mdsad.
PRÉTÉRIT.

si^yis mdsad zin.


IMPÉRATIF.

«ly mdsod.

PARTICIPE FUTUR.

a^î'S mdsad bya.

Ces deux verbes sont souvent ajoutés aux verbes ordi-


naires pour en faire des expressions respectueuses et plus
significatives, comme :'R?)-q:v5j£yq hbrivar mdsad pa ou
qa)yq bgyidpa «écrire», au lieu de Rij'qx/jlyq hbrivar
byed pa; ai5i;,qs,-<Hs!y q gnang var mdsàd pa «permettre,
accorder», au lieu de 0152;-q gnang va.

PARTICIPES.
85. Les participes présents, passés et futurs appar-
tiennent à la classe des noms et des adjectifs. Employés
comme verbes, ils servent à exprimer le présent, le passé
et le futur, comme :'^ smra «il parle»; w*i smras «il
parla»; *r,g smra bya «il parlera». Employés comme
noms, ils peuvent avoir plusieurs sens. EXEMPLES : ig-u
smra va «disant», ou «l'action cle dire»; *j*rq smras pu
DES VERBES. 79

«chose dite», ou «celui qui a dit»; w'g smra bya «de-


vant parler», ou «celui qui parlera, chose à dire».
Les participes présents et passés, devant un substantif,

se mettent au génitif comme les adjectifs (n° 3o). EXEMPLES :


nw]^y riR-â ^s byed pahi mi « un homme qui fait de l'ou-
vrage, un ouvrier»; sK-'q.-^'qR'îJ mang po smra vahi mi.
«un homme qui parle beaucoup ».

REMARQUES SUR LES VERBES.

86. Les verbes actifs et passifs terminés par ]K byed


ou JlyX tyed do (n° 70, 3°) ne peuvent être distingués
que par l'instrumental ou le nominatif placés avant eux.
: ç*rsy ?vn*, àvX ^flS
EXEMPLES khyod rdoung bar byed
1

do «tu es battu par moi» ou «je te bats»;


K- f ç-qvgy çj

nga rdoung bar byed do «je suis battu ».


87. Le verbe causal est formé avec le verbe actif, en
ajoutant à l'infinitif ou au gérondif de ce dernier le verbe
R^srqs, hdjoug par «causer, faire», à ses divers temps.
RÊI, • qi, hkhyer dou hdjoug par « faire
EXEMPLE
: r • R^TI •
porter». >-

Quelquefois le signe du gérondif est supprimé', et l'on


dit : Ràs/R^m-q*, hkhyer hdjoug par.
Quand on parle avec respect, on emploie le verbe %m
stsol. EXEMPLE :.'wm- -R-sînr&n slob tou stsol tchig «faites ins-
truire, veuillez faire instruire».
80 DES ADVERBES.
88. Les verbes fréquentatifs s'expriment en répétant
la racine. EXEMPLES : Jjyïjyqi, byed byed par «faire sou-
vent»; Rïn-Rïirq^ hgro hgro var «aller souvent, marcher
longtemps ».

DES ADVERBES.
89. Il y a en tibétain un grand nombre d'adverbes
simples et composés. Plusieurs sont formés en mettant un
nom, un pronom ou un adjectif au locatif, à l'instru-
mental ou à l'ablatif. Voici les plus usités :

ADVERBES DE TEMPS.

KM
«quand?»,
znys ou *|vy*i «en quel temps?»,
Rys'ou-Ryysi «en ce temps-ci»,
y S ou yysi «en ce temps-là»,
y5*1 «ensuite, alors»,
|s «autrefois»,
5W 3Y1?' IWN « continuellement, sans cesse»,
s'5,, s*,, ss'à^ «toujours», '
5wuj!;»,>«jamais» {unquam},

y y< «encore»,
Tars^ «d'abord»,
g-»*, «enfin»,
5nçjx.'r «nouvellement, récemment»,
srgart «incontinent, aussitôt»,
DES ADVERBES. 81

a'-.gjvr ou 5"^^,J; «soudain, récemment»,


yrysi"*! «de temps en temps, quelquefois»,

qvr « dans l'intervalle »,


5/âm «un instant, un moment»,
y^ ou y< «en ce moment, maintenant»,
: ou t'a «à présent, désormais»,
«y^ OU'N«*I «hier»,
y^i; «aujourd'hui»,
src « demain »,
s^*i « après-demain »,
sy« ou sç-'w'ft! «le matin»,
^5, ^5"^' ^V^'™» «le jour, pendant le jour»,
^sj'1!1-

sq, 5q-"ïT, sq'îî'iîi «le soir»,


sis, wis'w, «^s-ïT'nj, «la nuit, pendant la nuit».

ADVERBES DE LIEU.

*\*.'\, arsj, ar^, aïs, «où, en quel lieu?»,


IT]^-s,
R'ysj, R^'4, Ry^. «ici»,
V5,' V^' V R^"'
a|V5*i, ars*) «d'où»,
R^'5*I «d'ici»,

y5*i «de là»,


sysj, syr «dans, au dedans»,
,| Xm Tj, §. 'Xaj s, J.*, « hors, en dehors »,
.

5jy5' c , ss'ai «en avant, devant»,


G
82 DES ADVEBBES.

jq-i; «en arrière»,

^' ^lV f'^' T'V àw


Rai r,, ffai• 5 «en dessous, au-dessous»,

dessus »,
R'^ R* KSUr' au~

à^ ' 5*1, g 5*i « de dessus »,


àrc 5*j, •

"); -Vsf, VSfc «près, auprès»,


^'^'5*1 «de près»,
garâj;, garâ.vs «loin, au loin»,
gai -as' 5*i
«de loin»,
^5--R «partout».

ADVERBES DE MANIÈRE.

l'^'ai, i'S^ «comment, de quelle manière?»,


Ry ^ai, R£ m *. «
de cette manière-ci »,
y^ai, ya^ «de cette manière-là»,
à*i, è*i, «ainsi»,
-H*! 1

srsmi-q^ «vulgairement»,
^•â*! «graduellement»,
qoi'îJ'i^, nui'k «pour la plupart»,
gvy, OIJ^ «vite, promptement»,
cni-qs,, yjr^*i «lentement, doucement»,

s.q-u «éminemment»,

Pour l'emploi de ces particules, eu égard à la lettre qui les pré-


1

cède, comparez n° 12.


DES ADVERBES. 83

isj'qs, «spécialement», " -


.as 11; «très»,
*vs.'T) « totalement, entièrement »,
«lari; «principalement»,
KiWg «complètement»,
wTs'qs, «évidemment»,
Ks-qs. «mal»,
àara-qx» «bien»,
|j5, Sfe-ni, fs- r «avant»,
|sj *j « après, ensuite »,

|^ «après»,
-

ailai'ss, «à la fois»,
as Saj -c, gqïsi ai§ai T; « ensemble »,
*r3fc, «séparément»,
s^ «de nouveau»,
mç «encore», ^

UJÏC'UJÎ; «souvent,
plusieurs fois»,
.£*ri]*, «certainement»,

aj(ô?5-r «autrement»,
aj"y^ • Si • a q*,, l'Sk'â-g-qs, «sans doute, indubitable-
ment»,
qvr «au milieu de, entre; jusques et y compris».

ADVERBES DE QUANTITÉ.

y &i, l-ss-i «combien?»,

6.
84 DES CONJONCTIONS.

&i «environ, autant que»,


Rysw «autant que ceci»,

ys« «autant que cela», .

q^-&i «environ dix»,


aai-q^, à*i «davantage, plus»,
SJ^-I:, MK «beaucoup, en grand nombre»,
5^'ay sl^'^y J^"9^ «un peu»,
hK, j*."s. «peu, en petit nombre, moins»,
^ç «à moitié»,
y<rc «trop»,
dK, iai oulfai'sai «assez».

ADVERBES DE NÉGATION.

si, â «non, ne, sans»,


sk, as «il n'y a pas, n'est pas, sans».
DES CONJONCTIONS.

90. Les conjonctions qui se présentent le plus souvent


sont les suivantes :
y; «et»,
S R^ 2, "J^ 3 «et, aussi, encore, quoique, non-
/jç
obstant»,

1 S'emploie après ai, y q, JSI.

2 S'emploie après ^, s, a, R, S», ai et toutes les voyelles.


3 S'emploie après les voyelles. (Comp. n° 24, rem.)
DES INTERJECTIONS. 85

ujvs «ou, ou bien»,


^•q*i-5j, ^*i'^) "ya'q*!'^, ^'9's «donc, par consé-
quent; cela étant ainsi»,
RM «ou; est-ce que?» (voy. n° 10),
Si., signe d'interrogation. EXEMPLE : èi-s. «parlez-vous?
voulez-vous parler?»,
Tî-s, R-S'I, "rî-s-uji; «par conséquent, toutefois, néan-
moins»,
Tîs-^z;, "Ss-^, "Rs-y^ «quoique,, bien que, nonobs-
tant»,
3TyT^ 'ay^ «quoique, bien que»,
ITy "ts.. . • yy< «quoique. . cependant»,
*

y y< «encore,~ en outre, cependant »,


^'^5 TÏ5-£-K, aiw^j-infli'^-K.'«si, mais si»,
i.-à, yà «si»,
3/5 «enfin, même»,
y^/Va^ «non* même, de plus, en outre», ,

à'îj, là'aj, -A-S «je prie; pour, parce que».

DES INTEBJECTIQNS.
91. if interjection mystique désignant la personne du
Bouddha ou de toute autre divinité,
IN s interjection mystique désignant la doctrine du
Bouddha, -
^ interjection désignant la miséricorde du Bouddha.
86 DES INTERJECTIONS.
Les trois interjections qui précèdent sont empruntées
au sanscrit., • >

r*'
.

à> à'à> à% i' ia' i*>


V^» g» ^ sqR>
y-!R-5i, ma, ja'-i,, p-i.-'s,' usi-nl, particules du vo-
catif: «ô! holà!», etc.
uri, 1 «oh! oui! certes!».
à. M ' à ' ^V 5. ' Tv ^'~SV Y ^ expriment le chagrin :
«ah! hélas! oh!».
Si'w', làrsjR, ^•w'S', w^-, in'yw^ expriment l'admi-
ration.
wi • « ni, w • ni ni "^ expriment l'étonnement..
wi m ni
• • w ni ni
exprime une grande joie, un grand
.
bonheur.
Ys exprime la joi& et l'admiration.
ww, o^'èi, UJ-HJ indiquent qu'on se souvient :
«ah,
oui ! ».
w"^, £,a|*rsï, qwyy ntapr^f, àap'W'àara'^î, 'îisj'^',

l Cette particule est mise par Csoma parmi celles qui indiquent
-

le vocatif, et c'est en effet, d'après Wilson, le sens du mot sanscrit

sq are, dont elle n'est que la transcription. Mais, en se naturalisant


en tibétain, la particule n'i, semble avoir un peu changé de sens
en même temps qu'elle- a été soumise à la règle qui régit les parti-
cules RÎI et "îf (voy. n°s 10 et n), c'est-à-dire qu'elle prend, en la
doublant, la lettre du mot qui la précède, et un T; après les prétérits
DES INTERJECTIONS. 87

5*r*ï, ^^s,y, wy"^> ^"niâs'.X? ^'V^^'V toutes


ces interjections indiquent l'approbation : «bien!
très-bien ! c'est bien, c'est bien ! c'est cela ! c'est bien
cela ! c'est la vérité ! ».

wn, wi*rn ou R-ia, R'ra-ra expriment le déplaisir,


la désapprobation».
ynR-îf, WIR", Rqv^,, yiV*! 1, nj'a; expriment la bien-
veillance, l'affection.
wyR-,.yyq,- yyq< expriment la peine.
ws, w.5-5, w*,, iTi•*,-A expriment le chagrin, l'in-
quiétude. -

w• |j, w <| ^ expriment la souffrance causée par le


froid.
wi, wà'à expriment la souffrance causée par le
chaud.
w-S, OT-S-S expriment la crainte, l'effroi, l'horreur.

en y, et en ni. EXEMPLES : çs- RajV ar «;à*r *J "X ngan hgror ma


mtch'is sa rê «Qu'ils n'aillent pas dans la mauvaise voie!» (Lotus de
la honne loi, cliap. xiv, st. 54.)
— RyS-^Sx/yS, Minichor ta rê
ir-B s'échapperait, oh, oui!» (Lolita vistara, chap. xv, texte tibétain,
édition de Paris, p. 177.)
. -,
1
=s
et'$1,semblent ici une modification de la particule w. (Com-

parez l'emploi de RÎI, R, et de iw^, n°* io, 11 et 91, en note.)


SYNTAXE.

92. La construction de la langue tibétaine diffère com-


plètement, de celle des langues d'Europe, et souvent une
phrase tibétaine est justement l'inverse d'une phrase fran-
çaise. EXEMPLE qyj|,â^i-ïiTK"qS.-3;â,âa|-5 «dans un livre
:

vu par moi» (littéralement : «moi par vu livre un dans»).


93. Les particules indiquant le genre (nos 9 et 16)
sont tantôt exprimées et tantôt supprimées après le subs-
tantif et l'adjectif. EXEMPLES : sni-U'às-'q «le grand roi»;
anràs-qè «les quatre grands rois»; (irçTrsar'ïf ou Ç^'sai
« la valléenoire » ; nrç u sai 'q • q ou nji; sai • a « un homme
de la vallée noire ».
,

Les particules de genre peuvent également se supprimer


dans les énumérations., en même temps que la conjonction
y EXEMPLES jm's'sj, pour jnr^,y"g5,'q''ïî4*i «le roi
:

et les ministres»; à'S'S'Rl, pour à'U'y s'q'y s/q'


y;, Râ'q'R «ce sont : la naissance, la vieillesse, la ma-
ladie et la mort». (Voy. Append. n° iv, à la fin, Noms et
mots abrégés, etc.)
C'est surtout quand il y a opposition entre deux termes
qu'on supprimele signe du genre. EXEMPLES : ^•y^]*i, pour
^q-yyra'q et crainte»; yn-im, pour y^'1*'
« espoir

y âarq «vertu et vice»; ai5sr*i, pour ajssraj (ou pr) y


SYNTAXE. * 89

^•aiêr «le ciel e,t laterre»;,'à"^ç, pour às-q-y^-q


«grand et petit»; aï-'ras, pour 5ig',q,y tws-q «haut et
bas».
94. Les noms précèdent généralement leurs attributs
(voyez le n° -3 o).' EXEMPLES : â-qgi; «l'homme bon»; ÎWS
«l'homme méchant»; Ihailai «un homme»; â-aA*i «deux
hommes»; â-arasi « trois hommes » ; â-aroa-q «le troisième
homme».
Si le nom est suivi de plusieurs attributs, c'est le der-
nier qui prend les signes du nombre et du cas. EXEMPLES :
â NÇ'if n5 yn «ces hommes nombreux»; knr'q''i65-îf,y
yraj*! «par ces grands rois».
95. Lorsque plusieurs noms se suivent dans une énu-
mération, il est rare qu'ils prennent plus d'un signe de
cas, et alors ce signe se met après le dernier. EXEMPLES :
a-'j]'S)'nr*ia]*r S)*i «parles dieux,les dragons, les hommes
et le reste»; ara-sVRqi;*rgN*r5y3;'^I'*i'în§T'ï>' «le seul
refuge du roi, des ministres et de tous les sujets»; *£'a|-
irsi-ni «à mon père (et à ma) mère». >

--96, Quand deux substantifs sont joints par le signe


du génitif, la particule est généralement exprimée après
le dernier nom; mais elle disparaît, ainsi que le signe du
génitif, quand ces noms sont contractés pour former un
composé, comme :

•qvg, pour ^vaVg\q «la racine de l'arbre»;


90 SYNTAXE.

qç'ây pour ^-â)-'à^ «le milieu, le «orps de l'arbre»;


^l, pour -RK-aj'l «le sommet de
l'arbre»;
-qK-*fc, pour -Jk'aVw; «le tronc de l'arbre»;
îk-uini, pour ^•aj,ujwa| «les branches de l'arbre»;
qv'Hf, pour -fk-àV'nrïi «les feuilles de l'arbre»;
4k-R^, pour .ya|-R5]*r^ «lès fruits de l'arbre».
Quelquefois c'est le signe du génitif seul qui disparaît.
EXEMPLE : R^yS^siîffej-'îf, pour Riai-Js-^ wàJ5,"q' «le pro-
tecteur du monde (Bouddha)».
97. Le nominatif s'emploie quelquefois là où les autres
langues se servent du génitif. EXEMPLES
: ^ q/âs • ai.qap q
y qyn-sar^R' «nous sommes près du Tathâgata (litté-1»

ralement : «nous et le Tathâgata sommes proches»); ày


^gç'^q-y S^'à «vous êtes loin de l'état tle sainteté».
Il s'emploie aussi à la place du datif. EXEMPLES : gy y
Ryq «pareiLà toi » ; à'K's^«semblable, égal au feu».
L'emploi du nominatif semble amené par la présence
de y car le dernier exemple reprend le datif quand la
conjonction est omise, et l'on dit bien îK-siajV*! .«sem-
blable, égal au feu».
98.^ L'instrumental s'emploie aussi à la place du gé-
nitif. EXEMPLE
:
qyr^5,q'*rR!.m*rqi5râ-yj]R-q-<îl5-3Î*!«je
suis attristé par la crainte d'un Rakchas » (littéralement :
«par la crainte par un Rakchas»); mais cette forme peut
s'expliquer plus clairement, en donnant à Rlap-q^ le
SYNTAXE. 91

sens d'une'proposition absolue répondant aux formes sans-


crites en rôTT et en *r; et l'on traduira très-bien : « effrayé
par un Rakchas, je suis attristé »1
Voici d'autres exemples de l'emploi de l'instrumental :
^Ay q-qy ïisrt'lN'.g K'Qu'est-il affaire d'exposer ce
sujet?».—- ¥^-nyq.qyi!'sr£iT| «Cette loi-ci a été suffi-
samment exposée »;:—- ï*i 3) si -f y u• rç- g q^«ly q «Dis-

cussion sur (littéralement : «par, à cause de») la loi et


discussion sûr les opinions».
— çi^-ffisi'^'r •^^^s^i"
n&sr ar jfc q « Bouddhas au nombre de mille moins quatre »

(littéralement : «incomplets par quatre»).


On trouve quelquefois l'instrumental suivi d'un signe
du datif. EXEMPLE: ir-n^r-s, «ayant obtenu, après avoir
obtenu». (Gomp. n° 100, p. yà, 1. 16 et suiv.) •"".
99. Le génitif s'emploie quelquefois avec le sens de
pour. EXEMPLES
: y qâs-în^n'sriiS.' â^i"S-ny nj^'^yi-rr
àyy
«Pour le Tathâgàta, il n'y a pas
«ci •-HJ'ISS• q • ffl • 3
d'autre présent (qui soit) semblable à celui d'un homme
à convertir». '— ^'çS-alÉyè'K's-'â-ytfsi «Il n?â pas be-
soin de faire des stoûpas pour moi».
Le génitif indique quelquefois un rapport tout diffé-
rent de .celui qu'il exprime en français. EXEMPLE : y^-^'
^g'çaj'q^yslswïrà «Pour lui, en pensant au chagrin
de son fils », c'est-à-dire : que lui cause son fils ».
«
Cette locution est imitée du sanscrit.
•ê

92 SYNTAXE.

un adjectif indiquant la ressemblance, on peut


Avec
employer le génitif. (Comparez le latin : similis patris.)
EXEMPLES
: n.gwq-^-Sjj'â'Ry1' «La mâcboire pareille (à
celle) du lion».
— Hs'iriàrs-^'S'-S «La jambe pareille
(à celle) de la gazelle Ainêya».
Le génitif peut s'employer avec certains verbes, lorsque
>

les autres langues mettent l'accusatif: EXEMPLE : Ry^'u)'


â-^s-Tv «il ne m'a pas écouté» (littéralement : «il n'a pas
écouté de moi »), en sanscrit : na tcha êva mê sô 'çrinôt. (Lo-
tus, ch. m.)
Le génitif s'emploie quelquefois pour le datif. EXEMPLES :
Hy/jj. ^wâs1^) ifo^r-SRI «Donnée à toi (littérale-
ment : «de toi») pour .femme, prends-la». — R^R-^-^'
Ry £?£ « Que ce joyau soit à lui ! » (littéralement : « de lui »).
Dans les exemples* suivants, le génitif est employé à
peu près comme en français : qyrsyqTjç'^R'Sjnsrsf «Il
convient de nous donner». <£y yiS- ay -àsT à y q*.

«Avoir l'idée de la difficulté d'obtenir». &,,;Bi'â'RY

.àsi'ày u*> «Avoir l'idée de la souffrance».
100. Les formes du datif et du locatif, qui sont souvent
confondues (n° ai, 4° et 70), sont d'un usage très-fréquent
en tibétain. Les exemples suivants serviront à montrer de
quelle manière ces cas sont employés : K-l,q^5-IJ^'l]'1'^
«Je dis la vérité»,ws's-nr.jj^-'Ss- «Présenter un
r—r 11

jeune homme comme (son) fils». — ^S ninj n sr ni nix/


• • • •
SYNTAXE. 93

îm-q «Là où sa main touchait la terre», ou exactement


comme en français : «touchait à terre». -*3j-ÏSTÏT$5•
—-
qvâ.qrq.vg'R' «Doivent être reconnus comme n'étant,pas
des Çrâvakas». On pourrait traduire cette phrase en se
servant de l'infinitif : «reconnus pour ne pas être» ('a-ûta-
qs.), etc. mais l'exemple suivant, dans lequel /srnisrq* est

au participe passé, indique que ces locutions sont des


datifs ou des locatifs : ày q-nrîira^vysqp'q^^yqjv cfS
«Doit être regardé comme nouvellement entré dans le vé-
y
hicule».— yi-ç'.ffiorss- £.y q;v,g.R «Celui-là doit être
regardé comme un orgueilleux », —gs- y rasi • RIS • 'u «
S'en-
gager comme esclave, à l'état d'esclave». —- ^ty-t;*, ou
sily y.gy £ «Il n'y en a qu'un seul, se borne à un seul».
src*r j'srg'n.gir'ïf «(Vous) deviendrez (des) Boud-

dhas». — §;v ivn ç,'q: S « Qu'arrivera-t-il?». -—y^-*f-¥5'
qX'«• R^S, « Ses dents ne deviendront pas noires ». — yi-
SR-^yl-qsia-q;^-.fl<-RmvX-KLa durée de sa vie sera
de vingt kalpas ».
—- tjrm ^m ^ç ^q '"K vaXa ^«
1* * y^ •

qssj-q'a^-ssi «Ayant entendu la prophétie claire que nous


arriverions à l'état de Bouddhas ».
— ti ç §q T; QJK qgs
• • •

Sç (littéralement : «Prophétisés vers la sainteté»), c'est-à-


dire : « Avertis par une prophétie qu'ils deviendraient saints ».
La particule m
du datif, après la racine d'un verbe au
passé, représente souvent le potentiel sanscrit. EXEMPLE :
F«-;yqiffii m «Qu'il dépose la poussière», en sanscrit:
94 SYNTAXE.

radjas samoupanikchipêt. (Lotus, xv, trad. p. 192.) (Com-


parez la note pour le n° 75, p. 60.)
On l'emploie aussi avec le sens de pour, à l'égard de,
au,lieu du génitif: yirin-ai-qjg^-q-qgJSi-qi.-R^s.'S; «On
fera la garde pour eux », en sanscrit :
têchâm rakchâ krltâ
bhavichyati.
— rygfc-or jsvsrasr *jvaK-qx/rj73T «Il faut
se lever, même de loin, pour aller vers les religieux». —
^^ynrtf&'y^iasrqàyq*.'ajvq «Par lesquels, envers
celui-là, des pensées nuisibles ont été produites». —S-
K^'lÊVRynrà-¥a,Rs'arq;vâ'-Rn];ivq «De sorte qu'il n'y
ait plus de doute sur cette loi, au sujet, à l'égard de cette
loi».
On rencontre assez souvent des signes du locatif après
les-locutions absolues formées avec l'instrumental et l'a-
blatif, comme : iy'q^rs «ayant obtenu, après avoir ob-
tenu»; .Jterssi'g «ayant su». (Comp. n° 98.)
La particule m remplace souvent la conjonction y dans
les phrases où se trouvent des oppositions ou plusieurs
qualifications de suite* EXEMPLE : s as "R • j>q • nr â g*n q
«corps très-rude et désagréable». (Dsang-loun, vii„p. lio.)
(Comp.n0 12.),
Le locatif s'emploie très-souvent là où les autres langues
mettent le génitif 1, comme: a'itrèfc- yVq-s «A l'ap-

1 Le sanscrit emploie indifféremment le génitif ou le locatif, et


SYNTAXE. 95
proche de (littéralement: «à l'approche dans») l'accom-
plissement des mois». -—..gR'è-ara.q'qsi «A cause de
(littéralement : «à cause dans») la grandeur et de la pro-
fondeur de l'eau ». îjq yJsj -^.- Tfr
-*— y
à • q « A l'ap-
< ^
proche du retour du.maître ». — qsra :v • à>si • R!.?] • ^ • q • s
y
«A l'approche de ladéstruction d'un kalpa (âge du monde)

par le feu,». —- sgoi> y^yày ga*]-5y« Toutes les femmes


du (littéralement : «dans le») ^pays».
:— îfc-y^vs «Au
complément des (littéralement : « dans ») mille »..
— y yn •

oi-ïn|«i|';â^i «Par un-de ceux-là» (littéralement : « parmi


ceux-là»).,
...

{'.•
Les phrases deJ l'espèce.de cette dernière peuvent aussi

se rendre par l'ablatif. EXEMPLES 4..£yra^ «!;• yr&si«Par


ceux d'entre nous qui», etc. -—jni-Tfà-Kys'lV-qfihj'ï;
«Suivant la loi d'un roi de (littéralement : «d'un roi
dans») l'intérieur», c'est-à-dire «orthodoxe». R^-q-
oi-Wy^^i-S «Ayant fait des vases d'argile » (littéralement:
«en argile») 1. — ^'^^'JIJCÏ'VS «Le roi de (litté-

dit aussi bien têchou maclhyê (loc), que lêchâm madhyê « au milieu
de ceux-ci».

Lotus dé la bonne loi, ch. y, traduction de E. Burnouf, p. 82. •


1

Le sanscrit a aussi le locatif : mrïttikâsou bhâdjanâni harôti, ce qui


est exactement rendu en français par : KE fait des vases en argile».
Gela ressemble à nos locutions montre en or, lit enfer, etc. que l'Aca-
96 SYNTAXE.

ralement : « dans ») ce temps-là ». -— Ry ai • s i


• •
ÙJÇ. « Quelle
est la cause de (littéralement; «en») ceci?».
La particule m a aussi le sens de sous et de par : yfir
qss' 11' 01 «Sous l'enseignement de celui-là». — q^a-ss 1

Ryi jî • ui^i; • x,q • 5, « Sous l'enseignement de Bhagavat ». —


çrc^'jjsr^'q'avnrojy^JKrq «Qui ont rempli leur mis-
sion sous plusieurs millions de Bouddhas», —- Hy Vs'
rmR-oi «Par ta faveur». (Comparez le français : sous votre
bon plaisir. )
Quand deux verbes à l'impératif se suivent, le premier
prend l'e plus souvent la particule du locatif. EXEMPLES :
à-ya.vor'ïsîy&n «Prenez cet homme et tuez-le», ce qui
pourrait également se traduire par : «Ayant pris cet
homme, tuez-le». — ^•&ya,qsiyqvMylïn «Un ins-
tant, attendez, ne le tuez pas ! », ou : «Un instant sans le
tuer, attendez !,». — sfc, & qy^ q &j soi ni --ây
• < y^
« Cherche un homme sans fortune et viens l'amener »
(lit-
téralement : «Et l'amenant, viens»).
101. On a vu (n° 100) que l'accusatif prenait souvent
les particules du locatif ou du datif. H y a cependant des
exemples où le mot à l'accusatif n'est suivi d'aucune par-
ticule; mais, le sujet étant à l'instrumental, la phrase peut

demie et les grammairiens rejettent comme incorrectes, mais qui


n'en sont pas moins généralement employées aujourd'hui.
SYNTAXE. ' 97

v être prise à l'actif ou au passif, comme > y.-qâs • «i-àirà .


rreraa.;W5y p''y4'.:n§y q'-||s<;ïiv sr^y^C «Tous ceux que
donne (ou qui sont donnés par) le Tàthâgata sont .de la
même espèce ». D'après' le texte original sanscrit, tathâgato
dadâti sârvâny êkamrnâni,/la phrase tibétaine-représente
l'actif. (Lotus de la bonne loi, ch.-iii, traduction de E. Bur-
nouf, p. 53.) : r-
'; ;
.
- -
.
L'exemple suivant, construit de là même manière, étant
pris au passif, le substantif est au nominatif ::?f'"qVa¥ç

q -y. q/sta • zn-^jin^• q,- en


sanscrit : maya drïchtà tathâgataJi,
«
Le TatMgata a été vu par moi»; mais on traduirait aussi
bien: «J'ai vu le Tàthâgata»: (Lotus de la bonne loi, ch. xi,
traduction de E. Burnouf, p.-160.) '.
102. On a déjà vu l'ablatif employé pour exprimer le
comparatif et le supèrlatif;(n0\4o), l - -
. .
On le trouve.aussi dans, un grand nombre dé locutions,
que les exemples suivants serviront à éclaircir : yn,;ora-
ani-q «vainqueur de l'ennemi»'; qgK/qvoi^'S'Ryi'q «dé-
passant-le calcul»; a_ KS • w
Ryi ' « «délivré de la mi-

j
sère (l'ayant dépassée).»; ai,-ÏÎR• *)%•^wqyi ni*ï• s^si 5• §
«le fils du roi ayant appris de moi»; vara"-^ «apprenez
(littéralement: « écoutez ») de moi » (comparez;: n0' 99V ÇR'
•^sj'î^î^srssry yj'nisi;¥*r,.^5|i'q*. « entendre la loi (de
la bouche) de ces Bouddhas ». *
- -
La phrase suivante est remarquable en ce que la forme
98 SYNTAXE.

qui semble celle du superlatif ne doit pas être prise avec


ce sens , parce qu'elle est suivie d'un adverbe et non d'un
adjectif : ^a^-'55,ga^-5y)ai'S!^,as£vynj'v 11 «Est apparu
merveilleusement.entre tous les êtres», en sanscrit : sarva-
1

satvânàm- âçtcharyabhoûto'bhoût (Lalita vistara, ch.'vn).



^ynisr y yn â*r ïfcr3V.fte «Ceux de nous qui ont en-
tendu la loi.».'— oj-Wt-ni'si'â'â-'^'q «Pas moins de cinq
mille». — ynwâ" jn-q «Pas moins que cela». — SJV
si'-qfflyqs •rf-y yj-aiçi'.qjlui «L'un de ces huit cents'dis-
ciples». —' y yi'nnsraiva'srg'q «Ceux d'entre eux qui
prenaient de, la nourriture.». — ày ga^ • «isr <JK ^ Ira
«.Celui d'entre vous qui». a"ï:MJ!*rafcn'Krqsy'rèir T^'a"
—-
R^s'q «Ne retenant pas même une stance du livre (soû-
tra)'». sfrn q ni&n -"S- «*i qga*si £ « Commençant par un

véhicule unique.». — àni^.'j|Sy^;yliara*àm,q",ïn!sja,y
q-fiy^. «De cet unique véhicule faisant,trois véhicules»
(littéralement : « expliquant en trois véhicules »). — y qâs •

m^jin^ q ni>si'¥^1 MSI S5p5i• è «Entré dans la. loi par l'entre-
mise du Tàthâgata». pq.-5,qiôrm^1H,'a!>K!'aT5ia-,qvqR,s'
-—
« Alors qu'il n'était pas sorti du palais »
(littéralement : «
du
séjour dans-le palais»). -— qyyai^-S'si'j^-^-wjij-iiiîsi'
|wr 7J^'4? «Qu'il parle de lui ou qu'il parlé des autres».
7—
Ryai^'!nys.-ji|^-^'W5'à-y c «Celui-ci exclu, il n'y

en a pas un autre second» (littéralement : «à partir de


"celui-ci en l'excluant, etc. »). yq&s-in.àqprqMii'sj'lir'sr

SYNTAXE. 99

Ryyyai-s^'^«Entré dans ces lois (par l'entremise) du


Tàthâgata ». — ,gv.§q"ara• ^q^VLoin de (fàrfrom) l'état
dé sainteté». La phrase opposée emploie lé locatif:
—-
rjç'ajq-y/à-qik «Près de la sainteté» (comparez n° ioo,
p. C)3). — Rys^-^-j^và'ou gyP.v'ç «La rivière est
loin d'ici». Rys^-^-J^•%& «La rivière est près d'ici»,

—r-
RîgX'^'sç's*!' «Du miLieu de l'assemblée». -^-syas-
oi!si'^s.,g-qT'aj'^ «Ayant détaché le joyau du diadème»'.

—•
ra^,q'q|m!si>5i5i,^,y'aT5-q «Maison bâtie depuis long-
temps». -^ £y y £R- y^^s^-àfv'qâ'q^'ë^l's'à'oi'înisi.'s .«Il
y a aujourd'hui, depuis cette époque, un peu plus de
quarante ans.'-^- -Ry^-qsVa^ «Depuis là naissance de
celui-ci ». '— ï^i £ -y ara À^I l « Il reconnaît à (par) l'o-
deur'»,-.
.
;> .;••'. •.;' '.- v
" • -
.
^'
103. Les verbes sont placés à la fin de la proposition.
EXEMPLES': vS'y^a-^pra-^î «Je ne sais pas-cela».
— K-UJ^-
yar-qJKria « Je n'ai pas même su cela». —^- Syai'y^ 1

l*r«Qui t'a dit cela?» (littéralement : «à toi cela par qui


dit?»).
>—•
3V iyy,â^--
• y
RS-: qs, njX'Sir «Puisses-tu'vivre

1 On trouve l'instrumental quand là sensation se. rapporte, au


sujet : s ' 5i^i -fj'^ (fil'connaît par l'odoratv>. Le sanscrit emploie
l'instrumental dans les deux cas : gandMiîa, ghrâfiêna djânâti (Lotus
ilelabome loi, chap. xvni',.st. ih et suiv.); mais l'instrumental et
l'ablatif sont souvent confondus en tibétain.
100 SYNTAXE.

longtemps!» — â,sq,q*l',g-q «L'homme qu'il faut ins-


truire» (homo docendus).
Les expressions telles que : ayant appris, il réfléchit ainsi,
telle fut sa pensée, il parla ainsi, etc. que l'on peut mettre,

comme en français, au commencement d'une phrase, sont,


le plus souvent, placées à la .fin. EXEMPLE : y*râa-qyrâisr
S'^'^y y'^-^'^-yq^yy ^I'IAIY^'^'I Y^YY
sfc sjsy RyS KnKa, "is g^• JK'jl?;"is| àsi sw -^ (littérale-

ment : «Par lui, par un maître de maison un enfant a été


trouvé ayant appris, c'est mon enfant il pensa; et étant allé
auprès de lui (du maître de maison) :. cet enfant étant à
moi,'rendez-le-moi, il parla ainsi»), c'est-à-dire : «Ayant
appris qu'un enfant avait été trouvé par un maître de
maison,, il pensa-: c'est mon enfant; et, étant allé auprès
de lui, il dit : cet enfant étant le mien, rendez-le-moi».
(Dmng-loun, chap. xxv.) •

Quelquefoisl'adverbe est au commencement.dela phrase


et le verbe à la fin : ^R^,ravqyn,§|srà.S.'R^.,yn\aç,q;v
q^-^'àa-Rys*!-ss^'^^a'y qsiassrq (littéralement : «Il
ainsi : par moi ces enfants étant pris sur ma poitrine, je
les retire de cette maison', pensa»), c'est-à-dire : «11'ré-
fléchit ainsi": ayant pris ces enfants sur ma poitrine, je les
retirerai de cette maison».,(Lotus, chap. m.)
10-4. L'instrumental est employé devant .les. verbes ac-
-
tifs et passifs, c'est-à-dire toutes les fois que l'action passe
SYNTAXE. 101

d'un objet à un autre. EXEMPLES-^yjni-qVa^y «Le roi


a.fait cela» ou «cela a été fait par le r'oi».:-^-:y-qy],5|w
f}^-^ «J'ai écrit cela» ou «cela a été écrit par moi». —
sw'a', W ^'.q7]*. «Le roi est respecté par tous». — mm-
«La reine "demanda». -^- Ryg^-g'si «Qui a
iï%i• in^rm• zi

fait ceci?»,ou «par qui ceci à-t-il été fait?». —-'^jgy


sfei'q^-^îsi «Jet'aifait entendre» ou «il a été fait en-
tèndre'.à toi par moi».
105. Quand le verbe actif n'est pas transitif, on em-
ploie le nominatif. EXEMPLES : ç nma « Je vais », — <. a•

Rmai «Je ne marche pas»,—gysa-qq^si «Quand es-tu


arrivé?». -— Vsr:.qV^ «Le soleil' esl levé». —r- svq;;
xq.-^ft « La lune est couchée ». —. nhn 'è^' RiN '.^"il K « Le
monde est détruit;». '"--V-
Le nominatif est employé aussi devant les verbes avec
1

là particule emphatique ^.EXEMPLE : t.'g'ya<^'*K«Je


n'ai pas dit cela», au lieu de xsr-'.(à l'instrumental) y a-
^•^- , ;_:. :-.--:--\ S"../
106. Le présent est quelquefois employé pour le futur
et lé passé. -EXEMPLES : -j^yàx.w IIR- mi.- àK « Tu. renaîtras
dans la divinité de Brahma » (comparez l'anglais : when Lam
dead).
——
gyai,§-y,l'yn^i,q,'î;îig,Syai,â5''5' «..Tout ce
dont tu auras besoin, je te le donnerai ».>-— ^vyVy;-

y aai.'îf'îïî'y r «Le foi était auprès-de cet,arbre». (Voyez


aussi n io-i3; 70-79;)
05
102 SYNTAXE.

107. On rencontre quelquefois, dans une énuméra-


tion, une espèce d'adverbe au lieu d'un nombre ordinal,
comme : *
' - •
.

m§y y& «en premier»c en sanscrit : prathama;'


m^'^-s «en second», en,sanscrit: dviÊya;
«en troisième», en sanscrit : trltîya;
OT'T'5
qâs,-s- «en quatrième», en sanscrit : tchalourtha.
(Lotus de la bonne loi, chap. v, traduction de E. Bur-
nouf, p. 83.) ' < - '
,

înW-^'înir'uj^'àysi înga-yaj'S'Mw «Quand il n'y en


,

a pas même un second, pourquoi parler d'un troisième?».


(Comparez-n° 48.)
.
L'expression' moins, moins de se rend par -*K-n ou a-

sVq; lé premier, précédé de l'ablatif ; le second, de l'ins-


trumental. EXEMPLES : SV-nj^- S-s)- «'q «Pas moins de
y
mille». — §v srèy'Sj^'a-îfo'q «Mille moins uii» (litté-
ralement,: «Incomplets par.un»). (Voy. p. 98, 1. 7.)
Dans les locutions suivantes, imitées du sanscrit, le
nom de nombre se rapporte, sans distinction d'espèce,
aux personnes dont il est question. EXEMPLES : yyrqyr
y'icfq^-R^'q-yas-|y yqyry mâîsi-qïVym^sj (litté-
ralement :-,«Ceux-là chacun avec ses serviteurs, soi et
deux, soi et trois»), c'est-à-dire : «Ceux-là accompagnés
chacun soit d'un serviteur, soit de deux». (Comp. n° 97,
y employé d'une manière analogue.) (u^_
— «'«'W
SYNTAXE. 103
téralemént : « Mère fils trois »), c'est-à-dire : «La mère et
ses deux fils». ',.•
..- , -
:
108. La négation précède immédiatement le verbe, et
c'est ce qui explique pourquoi, dans certains composés^
elle doit «tre placée au milieu/et non en ayant. EXEMPLES :
'îSs-'Xfcsi « corruption .naturelle, vice, souffrance»; avec
la négation,"^sâ'a't;^. -',',.,
'^•"g'yq^ «être capable; être possible»; avec la néga-
tion, ]f'a,•ïni-qs.. ' '., ^
.

.
:
^TWRy «délivré de peine, arrivé au Nirvana»; avec
la négation, g'w-s'ra;; -

à',afa,3.,q. «incertitude, scrupule, doute»;-avec la né-


.

gation, g'l'a-a-g-q. v
... ,

u|£yaiyq «sommeiller,, dormir»; avec la négation,


*rôya'r3y q. '.
t , . ,

§y 3135 • q « perdre, dépenser en vain » ; avec la néga-


tion, ^ya-qjgs-q. , . . . .

X:d « avoir honte »'; avec la négation ,,"<•â d ou v^-â'


-q^-q. ;

109. -L'adverbe sa-uj< «jamais» doit être suivi de la


négation. EXEMPLES :
sa UJV Ry or a ^s; £ «Ne désirant • •

jamais ceci». (Lotus de la bonne Zot,xhap. rv,. stànce hk.)


-r-sa-uii;-y^R-q\-a-g^-S «N'ayant, jamais éprouvé de

joie»., (Lotus delà bonne loi, chap. iv, stance kh.)


110. La répétition d'un mot indique, comme en sans-
104 SYNTAXE.

crit, la division, la multiplication, la spécification, etc.


EXEMPLES':
ira*! y «ns*r /y-^ «H connaît chaque lieu».
— S-y S «Tout ce que» (littéralement : «ce que et ce
que»),
— y.y.^ «Tout cela» (littéralement : t^cela et
cela »).
APPENDICES.

' ,'.' L. :;•..'.-"•'.'" ';.


Dans un excellent travail sur la grammaire tibétaine,1,
M. Anton Schiefner s'est particulièrement occupé des lettres

muettes. J'en extrais, pour ceux qui ne pourraient se pro-


curer le recueil de Saint-Pétersbourg, les règles suivantes,
empruntées aux grammairiens tibétains :
.

ÎS"' S -"q"-y ~%\' ni R£=i]i •

:a'-:5"-a',y a-^-oi i
a'S^-mK'^'X'^''2)^!
•^•yïî'^-a-^'yi
a^y'-qa^ ya'-'Sy àmi
â,-R§ïï|.-q-^.-Ryg'à| -

X'.^a SR • ni • a • R^m

1r UIK :î£- ai • n^M â-- uaj s, 1

a'iy^'ars.ç'â'R^n

1 Tibetische studien, dans le Bidletin de la classe hislorico-philolo-


gique de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg,
tome V1IÎ, nos i./i, 17, 19, ai et,22V72 pages in-8" en allemand,
i85t.
106 APPENDICES.— I.
^•y^y^yq^j
X' wrc • jf- ni • R^Jj • â ' Rai =. I

a'^'àiî'uiK'yqâsj'^'i 1

Avant de traduire ce texte, il faut remettre sous les


yeux du lecteur la classification des lettres tibétaines,
d'après les grammairiens indigènes, que Csoma nous a
donnée dans sa Grammaire, p. 2 et 3. ;
"|,-«, TJ, q, i sont masculines (x).
p, s, g, q,, d sont neutres (a-jfc). • ^

ÎTJ, e., y q, ^, /«, 13, g; R, uj, ^j, !si sont


féminines (?î).
^, -h, 5, a sont-très-féminines (qs-y'a').
x,, ni, a sont stériles (a'.'nwia).
Puis on a classé de nouveau les lettres qui servent de
préfixes, et q est devenue masculine ; R est restée fémi-
nine, a très-féminine; ni et s- sont devenues*neutres.
Voici maintenant la traduction :
«La préfixe masculine (q) se met devant les masculines
«(q, 5, ^, i)~et les féminines (UJ, y
<^, 3,'-^, sj);
«La féminine (R) se met devant les féminines (m, E.,
Ky q, E!) et devant les neutres (p, s, g, q, d); ,
« Les .neutres se mettent devant les masculines et les
«féminines (m devant les< masculines 5, v>, i et les fémi-

1 Traité tibétain du Musée asiatique de Saint-Pétersbourg, n° 46o


du catalogue.
.
/
APPENDICES.—I. 107
.
«nines •*, y SJ, a, a, ui, 'M , *IJ — y devant lés mascu-
«lines q, q et les féminines m, k, q, a);
«La très-féminine (a) se met devant les neutres (p,
.«$.,'a, a») ainsi que devant les féminines (m, ^, r, ^) et
«devant les très-féminines elles-mêmes (^,'j, s)-»
Les placements à éviter sont les suivants :
«La masculine (q) ne se met pas devant les neutres
«(p, s, a, q, d), ni la féminine (R) devant les màscu-
«lines (^,s,-R, q, ^);
«Les neutres (m et y) ne se mettent pas devant les
«neutres elles-mêmes (p,.-s, g, q, d);
«Dans la rencontre (de lettres) de,leur propre.classe,
-

«les masculines ne se mettent pas devant les féminines;


«il en est de même pour les neutres et les féminines
«(entre elles).» '•,.
Il résulte des règles qui précèdent :
l .

i° Que la masculine q ne peut se. mettre devant la fé-


minine a, parce qu'elle appartient à la même classe (les
labiales);
.
29 Que la neutre y. ne peut aller devant la masculine
R.et la féminine s, qui sont de sa classe (les dentales);
'3° Que la neutre w ne peut aller devant la masculine
"j, ni devant la féminine r, qui sont de la même classe
.(les gutturales);
4° Que la féminine R ne peut aller devant les fémi-
108 APPENDICES. —I.
nines 1a, ,a, m, qui sont de la même classe ( les pala-
tales);
5° Que la très-féminine a ne peut se mettre ni devant
la masculine q, ni devant la féminine q, ni devant la
neutre q, qui toutes sont de la,même classe qu'elle (les
labiales).
En examinant de nouveau les règles données ici, nous
voyons que, avant tout, les lettres préfixes né se mettent
jamais immédiatement devant une lettre de la même classe
qu'elles; en second lieu, que les consonnes aspirées ne
souffrent que les préfixes R et a, qui souvent s'emploient
l'une pour l'autre, tandis que les consonnes fortes et faibles
accueillent q, =n et y
les faibles accueillant de plus R et
m dont la dernière est employée devant les nasales ç,
y et sj.
.

Il faut remarquer enfin que 5 ne se présente pas de-


vant 3 et.3", ce qui peut s'expliquer par l'origine dentale
de ces, dernières. '

jt et !*i doivent être comptées parmi les lettres faibles,


puisque, la .plupart du temps, elles représentent l'affai-
blissement de 5 et de i.
Voici maintenant, sur la prononciation des préfixes, un
cxtraitd'un autre livre qui appartient aussi au Musée asia-
tique de Saint-Pétersbourg, n° i32 du catalogue, fol. 8 :'

m
lîi • R^ni • 55 -~Sk • av ss s'a ' yqç 1
APPENDICES. -+ I. î'09

y R^m,nj,,|.-'^y5K'q,ai5fR^nji
p'îi'a^'q^a'q'y sy qï,-^ i.
AST R^ni 3}• q?V
j^up • s^\'yas'S '11
R^ni • ilfc q|jira qR • u)
> y ïasi' J<- 5 | ,

sî'S.a'qâsi.'y ynK'è^i'ap^'q^'q^iyi
«Les mots affectés du préfixe m sont prononcés du com-
«mencement du palais; avec le préfixe y, on prononce
«en laissant lâche le bout de la langue; avec q et a prë*-
«fixes, on prononce en fermant les lèvres, surtout du nez;

« avec le .préfixe R on doit prononcer du fond du gosier.


,
«
Les lettres superposées qui sont des préfixes doivent être
.«prononcées l'une- après l'autre. Telle est l'explication des
«savants \. »
,
'••••) '"['
Le soin qu'on a mis à poser les principes de l'ortho-
graphe et de la prononciation tibétaines apparaît suffi-
samment dans les règles qu'on vient de lire, et l'on peut
en conclure qu'Abel-Rémusat s'était irop pressé, d'accuser
cette orthographe d'être irrégulière. Rien au contraire
n'est mieux réglé. On y reconnaît la. direction des savants
Indiens qui furent les maîtres des Tibétains et qui appli-
quèrent à une langue, encore inculte ce merveilleux talent
d'analyse qui avait fait du sanscrit l'idiome le plus parfait
que l'on connaisse.

1 Ceci est emprunté au travail de M. Schiefner (Tibetische studien


110 APPENDICES.— II.

IL
FORMATION DES TEMPS DES VERBES.
(Grammaire de Csoma de Kôrës, p. 7 5 et suiv.)

Quand'les formes.de l'indicatif présent, du prétérit, du


futur et de i'impér.atif sont connues, les autres temps en
dérivent régulièrementà l'aide de particules ou des verbes
auxiliaires.
Quoiqu'il y ait en tibétain des racines verbales qui com-
mencent par une seule consonne et qui, ne changeant
pas aux différents temps, sont distinguées.par les parti-
cules ou les auxiliaires qu'on y joint, cependant la plupart
des verbes prennent de plus l'une des cinq lettres préfixes

ui, y q, a, R pour former le présent, le prétérit et le


futur, ce qui amène un grand nombre d'irrégularités.
Lés tableaux suivants, dans l'ordre alphabétique des
dix lettres radicales p, m, 5, E. , g, y -
q, q, d', é. pré-
cédées de R à l'indicatif présent, serviront à montrer ces
irrégularités.
N°-i.
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.
Rpm qqnraaj qqm pni' 1

RfS*. q^'i^ f3^ 2

1
v. a. Filer. — 2
v. a. Porter; respecter.
APPENDICES. —II. ! 111

Suite du.n" 1.
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif. "
,
R||*| q^*n^
M*
> >

q^*i

•qa*i ., ' 4Y3


.

Dans les verbes comme ceux qui précèdent, l'impératif


est formé de l'indicatif présent en supprimantle préfixe R
et en changeant a. en 0. Le futur, est de même formé du
1

présent en changeant le préfixe.R en'q et en substituant


la dure q à l'aspirée p. Le prétérit est forme du futur en
ajoutant'^ ou la, signe du passé. 1s est la forme du pré-
térit de R^s «être achevé, épuisé» (Tib. diction, p.- 166,
col. 1), ' ' ..
N°3.
•..'
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.
Sri '.,:
.

.
R*na q'ia
Ryr|S| q*p| YH H3
.

R^js^ qqç YT r4\ '


R5nq:fc| qqq YP pq 5
., . .,

N° 1. ' y. a. Attacher, lier. —• 2 v. a. Conduire. — 3 v.


a. Laver.
N° 2. l v. a. Attirer, appeler,, inviter. 2
v. a. Détruire, tuer.

—3 v. a. Empêcher, prohiber. — 4 v. a. Emplir, remplir. — 5 v. a.
Couvrir, recouvrir, abriter. 7< >
112 APPENDICES.— II.
Suite du n° 2.
Indic. prés. Prétérit, Futur. Impératif.
Rstni' qqoi yor poi l
RSJSI
qqsi YP pV
qTs Yft-,
'

R^a qqa; Yl*,


Rîffnj q^'oi Y4OJ pr« 5

Dans les verbes comme, les précédents, le futur est


formé de l'indicatif présent en changeant le préfixe R en
^ et la voyelle en a, et en supprimant le second affixe
e

si
(comme dans R^SI, etc.). Le prétérit est formé du
futur en changeant ren q et en substituantla sourde q à
la sonore m.
L'impératif est formé de l'indicatif présent
en supprimant R et le second affixe si, et en changeant
la sonore m en l'aspirée p, et l'e en 0.
Nous laisserons le lecteur analyser lui-même la for-
mation des temps dans les, tableaux suivants :

N° 3.'

Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif,


R£*tj .qs*n sin OU 'ïïm '

2. 1 v. a. Charger. — ~ v.-a. Fendre. — 3 v. a.. Bâtir, cons-



'
truire. — v. a. Eparpiller, asperger. — 5 v. a. Expliquer, déve-
lopper. ' "

,
N° 3. ' v. a. Traverser eu voyageant; aller çà et là.
APPENDICES.—II. 113

Suite du n° 3.
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.
.

Rare q.SÇ'N qs^, S* 1


.

Rsy ^Yl8i q1\


:

Rssq qsqsi qsq Sq 3 -,


-.

qssi SSI 4 '


R«R ,
qsR
RSX I
qlssi qare-
R^q R^qsi q§q |q'C'

*$,
RS
'., q^
q.&si
.
,.
^
.q£
'.
.
4SI, 7
'
«SI 8
N "s ' q-fp]*!, q^Rîtj
,
*«r"
R¥ qssi q^

N°4.

Indic. prés. ' Prétérit. Futur, Impératif.


RE.ni -. qspi «n'isni *
RÇO!

; R'tsj *IT1

N° 3. ' v. a.' Garder, tenir, porter. — 2 v. a. Expliquer, dire.


—3 Cacher, celer. —.* v. a. Préparer, apprêter (comparez R!& çi-
dessbus).
— 5 v. a. Lier, attacher.—' s v:
a. Monter. — ' v. a.
Puiser de î'eaii;. arroser. 8
v. a. .Promettre, assurer. — " v. a.

Fendre; confesser, I0 v. a. Préparer, apprêter (comparez
—• RSR
ci-dessus).
,

N° h. ' v. a. Peser, mesurer. — 2


v. a. Détruire. •
.
114 APPENDICES.— II.
Suite du n° 4.
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.

-
R^q• '
.
qiâqsi q<âq <^\
Rl.ni- qloi ^^oi âm 2

*S qrasi
.

-q^
q^3j
^X qiâsi q<§ RîÇ*! 0

qs^n "m
RE^ q/£*ira

R^asi q"S« ^a 554

N°.5.

Indic. prés. Prétérit, Futur. Impératif.


.
Ramsi qwisi
RI^TJ q&nsi q^ ' .
i*j 2

.
q Ti^si qy

N° h. 1 v. a. Sucer, tirer. —2 v. a. Déposer, dépouiller d'un em-


ploi. — 3 v. a. Digérer; cuire. — " v. a. Mettre; faire, causer. —
5
v. a. Soumettre, adoucir. — c v. a. Exprimer; tirer le lait. —
7
v. a. Mettre, placer, déposer. — 8 v. a. Couper,' tailler.'— " v. a.
Soumettre, vaincre.
N" 5. !v. a. Broyer; tisser. — 2
v. a. Egoutter, faire égoutter.
— 3
v. a. Boire. ^
APPENDICES.— II. 115
Suite du n°- 5,
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.
R^q ".

q'tqs,! ^q
R¥*, R3k 2
.

N°6.
Indic. près. •
Prétérit. Futur. Impératif.-
R^- ;*]¥
.
- •'
.
^ni.. ^hi 2
-Ry^jSI
R^qsi yy .
Tq 4

RyjjSI " qyrp


q^
N°7.
Indic. prés Prétérit. 'Futur. Impératif.
Rgni ; Sjni 1

R|J
- '
R|
R|p| -
"If 3

N° 5, ' v. à. Couper en petites pièces.


— 2
v. a. Répandre, par-
semer, éparpiller. '.„"• ....>'
N° 6. 1 v. a. Etendre à terre.'— 2 v. a. Soumettre, dompter,
discipliner. 3 v. a. Soulever, élever. 4
v. a. Jeter, lancer, etc.
— —
Lier; attacher'.
— 5
v. a. — 6 "v. a. Prononcer.
N° 7. 1 v. a. Séparer. -—2 v. a. Amoindrir, soustraire, diminuer.
— 3 v. a. Ravn\ prendre de force.
116 APPENDICES:—II.
v

N"8.
i

Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.


S^
^
-*3S'
Rrjq^ ^q
-
3« 4
n.qq'si Vf rçq 5

sr
,sà à7

N\9-
Indic. prés. Prétérit, Futur. " Impératif.
q&p q&j
R^q q^qsi •q^q ïq ou sfq 2
n,ik qss, s*/
q§^ q§ OU si?
RS^ OU Rate •M-
qs

N° 8. l v. a. Percer. —- 2 v. a. Déposer, quitter, laisser. —3 v. a.


Voûter, couvrir d'une voûte.
— 4 v. a. Offrir, donner, présenter.
— 5
y. a. Faire descendre.
— ° v. a. Tirer, retirer.'
—- v. a. '
Sé-
parer, diviser, ouvrir. ' ''
..
N° 9. l v. a. Filtrer, clarifier. 2'v. a. Payer, donner l'équiva-

lent.— * v. a. Presser, exprimer. — " v. a. Heurter, blesser, faire
mal. — 5 v. a. Bouillir; assaisonner-; teindre.
APPENDICES. — II. 117

Suite du n° g.
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.
qSw'si q&4 Sa 1

R£r qW^i /«fa*


>

q^l'5! qSn*-' • »!«


,

qsisi qsç r^ 4
,
' RX/H ; q^cu • la
N° io..
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.

q^ > ''

q^ .112
q4s ; *|SS 3S 3
*# ' -' :
q^W €»*
VIS*'- ^5 '

R^Of q^W 11«


,

/ .qis 1àS
R£&'

N° 9. ' v. a. Coudre. — 2 y. a. Nourrir, entretenir; garder v


vant. -^- 3 v. à. Couper, tailler, graver; piquer, percer, aiguillonner.
— 4 v. a. Vendre. —r 5 v. a. Chercher, rechercher, •

N°.io. 1
v. a. Prendre, saisir.
— v. a.' Fixer,'planter, ficher.
2

— 3 v. a. Convertir, changer, faire entrer dans. —- 4 v. a. Fermer.


— v. a'. Eviter. — 6 v. n. Se glisser, se traîner en rampant. —
5

' v. a. Garder, conserver; recevoir. 8 v. n. Etre honteux, rougir.



118 APPENDICES.— II.

OBSERVATIONS SUR LES PREFIXES.

Les lettres m, ^, q, «, R, placées comme préfixes de-


vant un.mot, se trouvent,' comme on l'a vu, avec les
autres parties du discours aussi bien qu'avec ~les verbes;
mais c'est surtout dans les verbes que leur utilité est plus
visible, la formation de l'indicatif présent, du prétérit et
du futur dépendant principalement de leur emploi.
,

-m
préfixe est conservé à tous les temps de quelques
verbes, tels que :

Indic. prés Prétérit. ' Futur. i


Impératif.
i
5T|S-qs,,Rgs,

snCtîm mûjiira^-Rinx,
ISP- 1§F*i l^-qvRnj*, 11^'^13
W «i|8j«ri?sj

Dans quelques verbes, ni est employé seulement au


présent et au futur, et quelquefois -aussi à l'impératif,
comme :

Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.



1*S qS^ àf^ OU SJS^ 5

v. n. Uriner, lâcher de l'eau. — 2 v. a. Couvrir. —3 v. a. Com-


1

mander, dire. — 4 v. n. Demeurer, rester.


5
v. a. Couper, trancher. . .
APPENDICES. —II. 119

liidie. prés;' Prétérit. ] Futur. Impératif.


1^ w -,
I^s..; ^S ':*s2;:
:
f»s
,

q^
'

"l*S_ ^\1*,v
ou i^S*
1^ :-\ q^5j
Avec un grand nombre de verbes, m n'est employé
qu'au futur (voyez ci-dessus, noa à, 5, 6, 9 et 10).
c préfixe'est conservé à tous les temps de certains
verbes :
Indic. prés.
•.. "..
, '-:-\
Prétérit. ,', Futur.
- <-.-. - ,.
;.
Injpératif.•
-.:

v ;
S^?f ': ^1*1 ' S^l" "'

s^
,

s?* •"S^°
;s^f :
s^^ > -;.':SS^ ,
s^ 7
-

sis SS.S-.-..
.
Quelques, verbes ne le prennent qu'au prétérit et au
futur, comme :"'"
Indic. prés." Prétérit. ' "Futur. Impératif.
,

1
v. a. Donner. — 2
v. a. Confier, commettre. — 3
v. a. Tuer.
— 4
v. a. Écouter. ],
.

5
v. a. Mesurer, peser. — 6
v. a. Dicter, dire ce qu'il faut écrire.
^ Suspendre, pendre. — "v. a.;Essayer, éprouver, juger.
7-v. a'.

9
v. a. Troubler. — I0 v. a. Faire du bruit avec un instrument de
musique sur lequel on joue. - -;
120 APPENDICES.— II.
Dans, beaucoup de verbes, il n'est employé qu'au futur
(voyez n03 2, 7, 8).
.
préfixe est conservé à tous les temps de quelques
q
verbes, tels que :
Indic. prés. Prétérit. Futur. Impératif.
,q1S qîffsi q9f q3pi, qï^ssi • àm 1
,

^âs qâ^ qi
qjis! q.3
Dans beaucoup de verbes, q préfixe ne se trouve qu'au
prétérit (voyez ,nos 2, 4, 6, 10).
Il est employé au prétérit et au futur de certains verbes
(voyez nos 1, 3, 5).

« préfixe est conservé à tous les temps de quelques


verbes :
Indic. prés. Prétérit. Futur.
wi'qs/Rzij^ 4
JlÎK-q^'Rm^ 5

Il est employé seulement au prétérit et au futur dans


un petit nombre de verbes, tels que : a^s.« entendre clai-
rement, écouter» et 5155 «opprimer, ravir; vaincre, sur-
passer».

' v. a. Diviser, partager. — 2 v. a. Faire. —. 3v. a. Nettoyer (le


riz, etc.) en le battant.
4
v. n. Aller, se retirer dans. — 5 v. a. Voir, regardera
APPENDICES.
— II. 121

R est le préfixe le'plus employé avec les verbes. Plu-


sieurs verbes le conservent à tous les temps, comme :
Indic. prés. Prétérit, Futur. -

J..^1 Rfll'K! Rraqj-'q^-R^j*, x


-
<*ai R^l1^ •
R^l'a^'R^ 2
.

R^iS! RUjzn'qs/R*!)^3'

'R^S! /R^K.'qJVRnj1-4
;

R.^R ' R^SI • ;. RtR'q^'RnjS,?


,

On le supprime fréquemment au prétérit, comme :

Indic. prés, Prétérit. ' Futur.


|à* Rà*.'H3\VRl';. 7
Râ^-q^-RCTjx, 8
Rmssi-q^'R^X 9
' a3*v' Rm^-q^'Rm^ 10 >.

RÇ.^

préfixe,est employé seulement au présent de la plu-


R
part des verbes ; l'impératif l'emploie quelquefois par
exception (voyez les nos î à îoj.
,
,'...-.
v. n. Adhérer, être collé. —2 Être troublé, agité. —3 v. n.
1
v. n.
S'arrêter, être tranquille, calme.— 4 v. a. Boire.
— 6 v. n..Passer;
mourir; dépasser:
— " v. n. S'assembler.
a. Porter. — 8 v. a. Conduire. —9 v. n.
Être fendu.
7 v.
— v. n.
10

Devenir; changer.— " v. n. Être entièrement épuisé; manquer.


122 APPENDICES. —II.
Un grand nombre de formes actives sont dérivées des
neutres, de la manière suivante :

Indicatif présent. ' Prétérit. Futur.


De RHW Rra&'aiVRin^ 1

qsjçiîSJ q*j« 2
De R^ R^'l^ Rpyqi/RznX. 3
*1S 'qfS' •
sis 4 '
.
De R^ RJ^vi^ ' RÎïf^-q^'Rn]*, 5 .

q^'l^ • q^O
-
De R*n^i

RSÎSI q'i'si sr 8 '

De Rm*n R*nsra "

RÎra'sj q"]*n
De Y ^^ "
R*n«
R=T|&!

ou RESTER 1
^ R*n« OU îTSI'qi,
ST 12 '

1
v. n. Se contracter. — 2 v. a. Contracter. — ',' v. n. Être fixé.
— 4
v. a. Fixer, placer; bâtir. — 5 v. n.. Aller, tourner, se pro-
mener alentour. — 6 v. a. Tourner autour; environner, entourer.
—: 7 v. n. Être fendu. 8
v. a. Fendre. 9, v. n. Être empêché.
— —-
— 10
v. a. Empêcher'.
— " v. n. Mourir, périr) être éteint. —
12
v. a. Détruire, tuer, éteindre. '
. ... ,. .

* Dans les verbes neutres, le futur est souvent formé-avec le. prétérit, ce
qui ressemble à un second futur : sera mort.
APPENDICES. —II. 123

Indic. prés. Prétérit. Futur. ,.


De Rin-fij-- rvnnrls •• ROT'arqx-Rg^ 1
/ qsoi'ls
• USAI 2 '

De R51, g< Ou \1^'isj Rm^'q^'nui^ 3


M- " =S
n's*,'iBj .q|^ 4.

-
De Rg' ÎW - - RITJ-qx,; Rgx, 5
Ràs ' q^îSI

De .R^QI àjiu-OU .5) ni 'Ils' Rin AT q:v Rg ^ 7


.


.

q^Bi'is :
q|oj 8 :
-
De R§I -
RSjynvRSJx, 9
qimw '"111'':
De R§).q

q|)qsi
De RSOJ
.
: > pjtJGj'qx/RSJ^ 13

1
v. n. Être secoué, agité; trembler. — 2 v. a. Remuer, agiter,
secouer. -—- 3 v. n. Changer, se transformer. — k v. a. Changer,
transformer, traduire. — v. n. Aller séparément, être éparpillé,
dispersé. —6 v.' a. Éparpiller, disperser, distribuer.! -—' v. n. Être
tourné sens dessus dessous. -^- 8 v.a. Tourner sens'dessus dessous.
—• 9 v, n. S'accorder, être cohérent. ';—'' 10 v. a. Ajuster, composer,
fairejoindre:—u v. n. Être offusqué; diminuer. '2 v. a. Offus-

quer, obscurcir?1— 13 v. n. S'enrouler, se retirer. — 11 v. a. Rouler,
envelopper.
12/t APPENDICES.— II.
Indic prés. Prétérit. Futur.
De Rmq ^q. Rmq-q^'Rmx, '
q|q 2'
qgjq*l
De R^V RÎ)^ R^'-q^-Rmi, 3
qà^'SI

De Rlfp! 3T« RÎfjO! • q:v Rmi, 5


• • • •
.

R¥UI ou RS)!H q^O!


t s*» 8
? q^'lsj qsnj°
De as>m

qsm ' U|¥y qx/Rn]*, 8


De Rsr *s RS^'q^'R^^. 9
*i¥s qs^ i*s 10
De R"Taj Rà'S'qi-'R^^ 11
R^ 1^«,
De-Rc Rrsi "q^-RUiJ; 13
^g
qssi «ra 14
,

1
v. n. Être prêt, accompli. — 2 v. a. Apprêter, accomplir. —
3 v. n. S'éleVer, se tenir debout. — 4 v. a. Elever, ériger. 5
— v. n.
Être détaché, lâché, dénoué.
— " v.'a. Détacher, délier; expliquer;
délivrer, sauver. — 7 v. n. Se briser. — s v. a. Briser. — 9 v. n.
Être déchire, dissous. a0 v.
a. Couper, trancher, déchirer, di-

viser.
— " v. n. Sortir; être prononcé. — 12
v. a. Prononcer; jeter.
— " v. n. Être assemblé, s'assembler.
— u v. a. Amasser, faire
collection.
APPENDICES.— II. 125
Indic. prés. Prétérit..., Futur.
De. Rr« Rçà'q^VRajX l
2
.
^si .
qgïJS! q^SJ -

De 'RÈ)OI qui ou «ai'Is RslarqVR?]*, 3


âarqvRnjX 4
De ntf RÎf*l '
RÎf-qx/Rinx 5

.
i.
^ ^"•q^'R^s, 6
De RJJOJ gai Rnarq^-RS}^ 7
s^ 8
R^Ol
De-R|.
'

,
.'*'.' gai
R^-q^-Rn]*, 9.
:sl10:'

De Rqq qq OU qq^l Rqq-qjVRaj^ n
RÈsq^ «q sqq 12
De n&K
s§< 14

1
v. n. S'aceorder, être d'accord. —2 v. a. Faire accorder, récon-
cilier.— 3 v. n. S'augmenter, s'accroître. —4 v. a. Augmenter.—
5
v. n. Changer de place, changer, transmigrer. —6 v. a. Changer
de place, changer. '
— v. n.
Être séparé. —8 v. a. Séparer. —
5
v. n. S'amoindrir, diminuer. — 10 v. a. Diminuer, soustraire. —
11
v. n. Descendre, tomber, couler. — 1S v. a. Faire descendre,
mettre en bas.— " v. n, Être produit; se produire, être, devenir.
— 14 v. a. Tirer, retirer de. '<'..
126 APPENDICES. — 111.
Indic. prés. Prétérit. Futur.
DCR| 'à- '

«as I sa 2
.,
De txi£m R^m-q^-Rais, 3
R^m q&ra q&l OU OT&TI 4

"De à ^•q^-ROTi. 0
..

q|s-lv
De su ^15,
qs?"8
gq qgqsy ^

D'après ces exemples, le lecteur peut voir par quelles


additions ou transformations les "Verbes actifs sont ordi-
nairement dérivés des neutres. Dans bien des cas, le neutre
et l'actif sont prononcés de même, quoique différant con-
sidérablement par l'orthographe.

III.
{Grammaire de Csoma de Kôrôs, p. 3a.)

Pour désigner les diverses parties du corps, les mets


et les breuvages, les vêtements, les .parures et les diffé-

1
v. n. S'ouvrir, être divisé, séparé. —2 v. a. Ouvrir, séparer,
analyser. — 3 v. n. Goutter, tomber en goutte. 4 v.
a. Filtrer,

faire tomber goutte à goutte. 5
v. n^ Être produit, naître.
— —
c v. a. Engendrer, produire.
— 7 v., n. Se coucher; s'enfoncer. —
8
v. a. Abolir, détruire.
APPENDICES. — IIL 127
.

rentes actions des hommes, les Tibétains, quand ils parlent


avec respect à, de ou devant-leurs supérieurs, emploient
des-termes autres que ceux du langage, ordinaire. Comme
ces expressions, usitées dans la conversation, se présentent
aussi dans les livres, le tableau suivant servira à montrer
la différence du langage respectueux (ik'^'^\jé sal\i
sk'ad) au langage vulgaire ('««'HIBI mnan gjLçmi) employé
avec des égaux.
Terme respectueux. Terme vulgaire,
uyq
«père».
-

........... \..... .-.


.''.
. q •

uj« «mère».
................. «
sj*l «fils»..;
.......... .......... .. ^ 5
^^sf «fille»..
...
^•'àîî

»s5 «nom».. .-.-. .................. i sfc,

s «personne, corps» v m^mijS


s'^^ra «le corps».. .,...'. .v. .•'.-. .-. . • • . .
m^qj^iiT
S'QJSJ «le corps»..;. .............
.
^a Partie supérieure du
... oj^iiif
"'.S'Ws corps».,... OJ.SI'MÏ;

g'ms, Rla partie inférieure du corps».. . . .


.^"^
dos».
S'jq «le
. . .' , . . .„ . . ..... jq
g.*^ «la poitrine».
«le ventre»
.,. . . . ............. ^K
s-gf
3.7. gpq
-TS'-à «la'chair
, . du corps»,. .- .
...
...... \n
9

s'N^m «le-sahg»/.
«les os,
.................
.
les reliques».
ra^n

^j'I^ . . . ... .-. . .. 5^'q


128 APPENDICES.— III.
Terme respectueux. \
Terme vulgaire,

s-s «l'âge de quelqu'un» S

3j-ap=v «résidence d'un grand personnage,


château»..'....• aras,
Beaucoup d'autres mots';, désignant les parties du corps,
ou relatifs à un grand personnage, peuvent être formés
de la même manière, en les faisant précéder du mot s
skou.

Terme respectueux. Terme vulgaire,


c^ «la tête» -.-....., «m

rg'g «les cheveux de la tête»,. ™

c^-rar «bonnet, chapeau» is-sî


r r; -Tv « turban,, couronne » sft
ç.q/a^ «président, chef» nSf-q

^•55 «lettre capitale (à tête)» «y 55


S.-9'sK «petite lettre (sans tête)» siîfrîta '
^is «maître, chef, officier supérieur» Rîff-zràs-'ïr
rrj-^i; «SOUS-officier». niSrîT^Ç'q
tsm I^V « la face » qi"^ q 1

soi « la bouche » p
soi-njm^i «la lèvre» prw^ v
r

} «mets, nourriture» gsj ou pr^si


«ara*! 1
,
«
'

«orlp «breuvage» Ma
rawnkz «crachoir» Mlnrîfc
i
APPENDICES. -^ III. 129

Terme respectueux. Terme vulgaire.

jcrnrà&ra «"testament, dernière volonté ». prà&5i*i


«avis, conseil».
HO!,:I|Î:»I'KI . . . .-. . .--. ... gi^a^iia

; ......
S«!S) « dent 'M
SM^'^K «cure-dent».
......... ...
la langue ».............'..,.
.
*f'-3k
à
razn^i «
àjn'sj'sq '«crachat, salive».. «Sora
. . . . ... ...
-il^i'3 '«lui «crachat, salive».
- 51
.... .
wini-w

ram^-g «le bout de la langue» à'|


opisTg «la racine de la langue». . . ... «•§ .

-ftçiKi
«le. nez». .' g
. . . . • ~

^i^'si's «le nez» ^


-fpsr^ «le bout du nez»... .-
.
g-|-
^^•raç «les narines». .,....; Si'fS^
^5 «l'oeil» ........ . . ;
âr^
5*31

^s-Rg,^ «la prunelle de l'oeil».


...... '^l'i'iSl
^rô'l^l K^eS C^SB"
• •
•'• '•'• •••••• •".•

ss-âq*!. «la paupière».. .....


. ....... .
stai 'eppi.

^s «l'oreille». §-q
^svfi^ «le'tuyau de l'oreille».. . .... ,
j.'fâ^'
'Ss.'^ioi «lcpiat de l'oreille».. ... .... Ï--Fiai
^is-sisis; « entendre avec l'oreille».... . Ï-TO
gin «la main»..
. . . .
'._.
........... ajmiq
jl-tnm^ «la.main droite», .'. . ... ... . fusn-mui^i
âl'I^fs «la main gauche»......... . ami• ^"Ts ,
9
130 APPENDICES. — III.
Terme respectueux. Terme vulgaire.

gnr^ «le poignet» nnirça;


âl'S^" Kl'avant-bras» ^vti
gui-^fa,- «le doigt de la main» iw^fc, îfa-'ïï
gl'N^ «l'index». 5i^q-?T
gqi-^is «les ongles de la main» ^s'Sf
SI'!*! «manuscrit» ni*n/"!*i

gjn-rri «livre, manuel» ; i^ï);a ou ^â


^m-s-y-l (en sanscrit : Vadjrapâni «qui
a un foudre ou un sceptre à la,main»)
nom propre de saint. njm-i-ï--!
gyn| «mouchoir, serviette» OI^-RJ.

31 "-qu'a «gant pour la main» ninr.qri*i


-^m-Rrâ^ «bâton pour la promenade». . Rm^-q
SI y "£[&! q « donner dans la main ». . «m • ÏI^TS; q
«q*! «le pied» \
. «-n
/^iw^fr. «doigt du pied» sv'îsfa,
IÔTUST^S «ongle du pied».... sv^is
.
«twalni «la plante, du pied» sç-stro
SU ST.HUSI «des bas».. xv-qq*]
,
«qsrraw «soulier, botte».' M»'
(sqjsi'i^ «le talon» §^-q
«un vestige, un pas»
""lërosr^si ^'i* 1

'cf'wSs «escabeau, tabouret».. ..'. '.


. .
s^'ès
^qsrq^m «eau pour laver les pieds».
. «'|
APPENDICES. III. 131

Terme respectueux. Terme vulgaire.
,

(sç-qsi-nijfp-n
,
>.,•''
/g-qsj-Rs^'q «se promener à pied».
. .
.
.
I
f ou n-aTa
«qsi• ra R5t: a «se mettre aux pieds de
quelqu'un». sç-q-nrRri^q
.spp «le coeur, l'esprit»..
. . ... ..... 4k
,4^'|
^msj-| «générosité, merci». .'.
... . . . é^'l'ss
^ui^v|-35 «généreux»..
. . .
^znssj'u^'q «amour,, affection».. .âv.q^'q
. ... » .
é^^fl
^msi-gin «plaisant, doux au coeur»., ., .
^m:si • rqiR- q « qui le
a coeur réjoui».... 4vVtniv
q

.
^qp-RTr «désir du .coeur, désir>. ., '. . .RYr-q^
.§1*1'Iki « qui a le. coeur ou l'esprit con-
tent; satisfait».. ............;..
fastidieux»......
ik'l&j
-SI^'S5, «ennuyeux, ^R-ÏT
«soi «sommeil, 'repos »............. «n^t

,*l50]"q. ... ••] '


• • •
' '
' « sommeiller, reposer »..
sis.m • SIIHSKI
... j 1 -,
m%v• g™ • q

sJsjni'qs.'wé.^'q »

sisnt-oisi «rêve».
................. {
IJ'OISJ

li-Biw|,r' ou
NSW• niw• llwsi• q «rêver» .. I
.

wam'asi «signe, présage par un rêve»., %-m^i


fs'iro «affaire, commission». ..... oisi ou ai si-T
. .
I^-ûte] «lettre, épître'».. «Si--
• • • •

f 9-
132 APPENDICES. —III.
Terme respectueux. Terme vulgaire.

&q « eau, toute chose liquide » ^


sjs-sq «larmes des yeux» siâ-s
(srwsq «salive» «inrw
.
snsiK'sq «urine». mis
sq-ste «le liquide bilieux, la bile».,. .
^"ste
sq-mi; «le privé» *
'. gmisj'isi
sq-M «la porte» W

sq'^5] «un diplôme» ." q^R'^in


sq-af^ «heure, veille^ clepsydre» §'ï^
iqsi «cheval; voiture»- jou qss-q
Insr*, «étable à'chevaux» ?=,
àqsrszn. «grain pour les chevaux»....
. z'&m
Insrssi «équipement de cheval» £'*<N
Sqsrs «selle de cheval».. .-..
. rsoug
iq^-^q «bride» -, sjq
âqsi'.ai• q|q q «monter à cheval» ï'arqicfs'q
âq oisi• mlSm• q «descendre-de cheval».'. s,"nisi,Rqq,q
s-qgR «habit, vêtement».. .' 3Ts|.

s q=j R- ïnsîai q « mettre un vêtement, s'ha-


biller » 9Tsi ' qfs ' q
sis «maladie» '. K
,
^«j'saj «malade» -, îjyssj
si5,1& «la cause de la maladie7) se -nia
â
sis• NÇR q «ne pas être malade».
. . ,
s^'à^'a
APPENDICES.—-III.. 133

Terme respectueux. ;
Terme vulgaire,

sis'rasr'jjfai.'q «guéri d'une maladie». . . sr oisr'3jaj.,q


(s^nsi
«le fèu».
. . ...... v. .;..;!.. 'à •'
«l*! • ai • q(àa q "« brûler dans le feu ».. . . à • 01 q^m
• • q

w ou ^x, «cadavre, corps mort».. .-. . se


isi;- rat; «petit' bâtiment où l'on brûle ou ,

inhume les corps; tombeau».. ST-pt;


. . ...
sj^-s«",«cerçueil».,. ^'S 54
wv-Jk «bois pour brûler uncorps mort», V^K
^- qs q «brûler un corps mort ».. . .;.

3C- q^i ,\u
\1K ^ Kann^e' age de quelqu'un».. Bf .-..-,
.....,...;.....;. ..^ -.
; ..

S^'â «mois".
.

rOTz;'CTîn
«jour» tsm

*p «chair»..-,. : -n

q^si..-... . :.\ , -•

^nsiç-si.... («repas, dîner; mets»...


.. asj
/W*s..j ' '
,.
q?p • i^foi • q
«prendre le repas, dîner,
manger».........1............ gs'g'q
q^•'â• i^?oi •
q"• «ne pas dîner, ne! pas '

«.R,
manger»
P/HUI^I, H1ST\
1SR..|
' ','. |'
Uaj
ajj-îS-g-q '
RS1

(voyez n° 78) {
ûtt|«l,
. R^QJ. Iv ,.J,
.
' ./ . .
jCtf^
I f
«îy £f^. . .
2Ij8jSi;',
134 APPENDICES.— III.
Terme respectueux. Terme vulgaire.

sieVa «faire»
,
j^
qâ^-q «faire» (voyez n° 84) J)^
qraSJSI'q )

srqojsTO-q l«né» àsi'qiq^si'q


RJJWÎI. 1
.....
qàsi-q «exister, vivre» RàT'q

riSksrri «mourir» Ri-q ou ^'a


I^Sl-q-.
..... \ '
q£ •qs/quàmîsrq 1 l
l^'S'I'^l'1' 11"
(
/«mourir, être décédé», R^JJ
. . ,
OU msi'o
=, v

^Ol'^q-q. . . .
I
^•"s^Sl'q I
'
qà-q «devenir vieux» ssrm.'RSj'vq
W:'q ) ,'
/«dire, ordonner, com-j
A.
.

)
_woi-q I
( mander».
,
iavqousrq
\
^
g
q^R- _
SiQl'q \ ' I

isi5-q «entendre, écouter» ^'v


Jijsiaj'ii «entendre, comprendre» aVq
q/3*nsTq «être, se trouver» RXW'-II
qiàçsra «se tenir debout» <
rwjva

1 Cette expression représente aussi le sanscrit Sougata, épithète


des Bouddhas.
APPENDICES. — III. 135

Terme respectueux. ' Terme vulgaire.


,

«501-q «être couché, s'appuyer....... ^orq


Rsoi-q «se promener». . -.
«partir».........
..........
Rmorq
qs^-q ....... .c. .. R"\Vq
wàrrpi: q «s'en aller, aller» .'.
. .
Rïn-q, ?ft'q
R^s-q «venir, arriver». ... ; nx-q
àq-q. «arriver»...
.. . . . ... ... .-.'.
... . . gln-q
qws-q «engendrer, produire» i qsjjyq
wi'n «donner».. . . . ... . . ...... . ..
i^vq
1155-q
«accorder, donner»4'... iXv

'
qsa-q
*
«prendre, revêtir»..
.
•... ....... I. i«i'-y ; .
J

n/àsi-ii «accepter, recevoir de». ...... g^-n


q"|R-«Sç «EX'n «discourir». ........ gK'q
1

s^fcsT nànt «commentaire». RJSjnrn


.............
*nâui<sj"*n «Voir, regarder».~
. . qg-q, sjTvq
........
aàs u « connaître., comprendre

-àsi q, S,?n u .......
gilwq
. «dormir,
. reposer».
.,'.'' .....'. ( jà-n
i I^S'^I- 3
'' "

N%flrq ••) ' '


. • '• («être fatigué»
. . . - '
çorn
Sipra «être effrayé, craindre». . ...... .
n.l*pi/ii

^«ÏI «pleurer».
15',R^5-a)
^ .
....
Uinviter, appeler»
-:' -...- 4-3

nqc'n
136 APPENDICES. — IV.
Terme respectueux. Terme vulgaire.

si s v;si • q « invité, appelé » ïfsj • q

sis-sr v^sra «non invité» srqsi-q


si5• w/ Mïi• qç, «sans être invité» sj-q'si'aik

-^_ [«demander, prier, requérir».. R§'q


sjwu -q l . -^
,

rasr q, gj^foi q « demandé »..-.*. £si v •

Rgoi;q «.offrir, présenter, donner». . •=


.
snTç'q

.gjirq «offert, présenté, donné». ..... qy^-q


r^nj'qs.'g-q «devant être offert» zn^'q^-^q

IV.
ABRÉVIATIONS.
,
(Grammaire de Gsoma de Kôrôs, p. 21 et suiv.)

^5 pour 'isr&iàs «omniscient, connaissant tout».


*jsj.... w-àsi «omniscient, connaissant tout».
*}snsi. is'qjt^nsi «voyant tout».
. .

là' ' ' ' l3!^ K(^e ^ous c°tés».

^fq*..
. . wgq «tout illusoire, entièrement vain, non
réel».
S)
si.... TV^^N «misère,'corruption naturelle».
pj§.. . rasj^i'm^ïj «les trois régions ou mondes».
ras!... «la joue».
a^-'l&si
. ,

gin.. . .
grasô] «le chef d'un Iroupeau quelconque;
APPENDICES.— IV. 137
,

un taureau, un bélier, etc. — Un Boud-


dha».
-
-..'.'.'•
pk pour 05'^ «étendue et longueur».
àS"'-- flV^^~«sans étendue». '
.

jîK.... .
ssj-^.Kiiom d'une étoile ou constellation ;
le 2 6° astérisme lunaire (en sanscrit : Poûrva
. ,
",
Bhadrapada)».
"il-- ïni,-Tm «le,sommet d'une tente ou sa partie
. .
supérieure».
•SI* •
3^'^1 «sois! soit! qu'il soit! etc.».-.
,"..'
"

§5...... q RIS-W port, havre». .

"gs.. T^S «péage; salaire d'un marinier».


. .
§).'. JT1^ «quadrangulaire; place carrée».
. . .
¥n.,.. gq-liq «celui qui a atteint la perfection su-
prême ; un sage, un saint».
gX-- • ^" 5fe" à^ « cité, ville».
isj.. . .
i si si -qw « volume,,livre». .

3i_§oi• 1-§• 3joi «chose importante; affaire».


• •
3]^i;.... n|^5-^ «unpilon».
3|T;»r.,. qiTjjr'îr «féroce, cruel».
1^5.
. .
i^'is
«niche, où l'on dépose des-reliques».
3i^5... ^ZTVR^S «niche où l'on dépose des reliques».

?!«.. 1^'S. «bracelet,.anneau; ornement».


.
lH*5,• l^l'"^ «bandeau pour la tête; excroissance
• •

sur la tête ».
138 APPENDICES.— IV.

3]S3] pour 3|(H-"§3] «toit voûté».


' 3i?Èfï4si W'RYNSJ «une brasse».
. .
3iws. . . .
1^'5 «jeune, jeune homme».
3||ç l-i'-ffc «levier, barre».
3i|î" 3|^ -"îf « droit, juste »'.
3I^3|5-RÏ:3I i^i'^isi'R^i «il souffre, est en peine».
3j^s, v
3]^3]-ix, ou 3pK «peine, douleur».
1111'* • •
11'1^'^J i«l'image d'un Bouddha».
lâlfl l^l^'^l «un beau corps'».
3i|i^ iiinnsràx «sans corps, immatériel».
qisjq ^i^K-^q «précepteen chef; l'écriture sacrée».
^3> ',4^"âl «couleur rouge pâle; vêtement de
cette couleur».
àsi s'-àsi «part, portion».
^oj ^'Sâ ^e m^eu de la rivière».
121

1[Ï: §'¥S «vaisseau, vase pour l'eau».


^s .... .
Sj'fjs «crocodile, dauphin, espèce de pois-
son fabuleux1».
gai I"' R;|OI «transformation miraculeuse de soi-
même».
%
. ^•^i «vingt».
\K ^'i1^ «midi»;
^ksi ^5-"SKSI «misère, péché». -
. „
S§5 " T^-^-RE!?» «méditation profonde, extase».

§-q asm «entier, intégral».,


APPENDICES. — IV. 139

ik pour gasrsc «tout, le tout».


1?> ^i'si. ^isi'l «générosité, libéralité».
V?> -àl^ ll'5'"^! «merci, affection, amour».

|}5 .gs'qâ.-Kles, quatre veilles de la nuit».
. .. . ,
£S>q..'. £ •'q&5'3|.fl3|STq. BUfl TatMgata».
.
r g..... r^ s] « dans le temps, au temps de ».
^'^
.

TK.. ..'. . . « ermite j Rzehi».


|3i. .... çç-Sw «secrétaire, clerc, expéditionnaire».
yïoi... . . r^'ùToi «porcelaine de Chine, porcelaine».
^3|1.... j^Ts-sis^ «Dieu».
vf^'- •• •• vfc-'s's, «richesses, trésors».
i^lX. . . . \§«Tttffe. «cercle (en sanscrit -.mandata)».
z$m..... rznt,a3i «la ligne du méridien».
ï^Si.... ^"^Vi «le clergé, les prêtres».
•.^Sp;. .-. ^•]Si; «religieux, moine».
.
c^si . . . r3VQj3isi, «bonnes moeurs».
t Tq ISSI • réel».
3j q- « naturel,

éliras.... rqoi'ojs «hoble, illustre».


r^insi .'. . rrjç-afrisi «troupes assemblées, armée».
.

en m rqç-gm «le dieu suprême, Içvaran.


......
S^S S^'^S «turban, couronne».
i^îîs.;. . . cNui
-
sïs «général d'armée».
,
s^.-.... x^i; «troupe de soldats».
Î:5)3|

swpiR.. . .
5N''»RR «le ciel, le vide de l'air».
531S1. . . . sq-JNsi «larégion du couchant, l'occident».
140 APPENDICES. — IV.

sk pour 5V.g «pierre précieuse, joyau».


Ifçr ^si «région».
^3jsi.... ^s'^nsi «parfait, accompli», i
g2j. .... g3i• RS'OI•'oT «salut à; je salue,' etc.».
!*!....'.. |s-oisi «affaire; commission».
I^' ^y-?]»; «bois à brûler, combustible».
^ ,
-3^"^^ «le sexe féminin; une femme ».
ïp;. <,5^-^ «âne».
"ginsi. ^-¥3isi «une volée-d'oiseaux ».
. . .
^3[sj. âK-sNsi «la région du nord».
. . .
jq S^'511 «la sainteté».
^^^qsirR ^^-^q-^i^si'cqR «un Bôdhisattva, un homme
destiné à devenir Bouddha».
gs; gorsfc «bête, quadrupède».
§« gsj-i «un brahmane».
|s.5,'ïf «un idiot, un fou».
ja's,. ....
Jasi of'ï^ «prudence-, intelligence».
ïs q-jj-ÏKofficier, magistrat, conseiller».
q^jsi qT-?|sf «bénédiction; gloire».
q^3i q^-3]l3i «onze».
-q^si q^ • 3i^?si « douze »".
q<|S4 ^^'IS^ «treize».
q.| -.. q^-qâ «quatorze».
q^qi..... q^ £3] « seize ». >
\
~

q^s q^'qçs «dix-sept».


APPENDICES. — IV. 141

^SS pour q's'qjX « dix-huit ». '

qss . . . '. . ris5)-ffl5 ^Bhagavatn. .


IJSSÎSI.... nUïTés'ia.*:*! ^Bhagavatn. -
q^. . .,.
qès'q^p; «respect, révérence; civilité, po-
litesse».- '
.

qr sp. :. ne • ^ Ara ^Sàugata, épithète des Bouddhas ».


.
nVc qW^ ^a nourriture-'des dieux;, nectar,
ambroisie».
. . _
,
nT«I nïq wsi « toute substance odoriférante ;, en-
cens ». /'"
, , -

ngm..... ^m-q^oi «misère, souffrance, affliction».


'n¥sr. . . . ^5-n.m,^' «industrie; grande-application».
nW^i.... qW^vssra «mérite moral; bonheur». .

n§r^j. . . q^r'^lsTO «aumônes». : -


csk., «y planète la
Mars
.... ^«A « ».
|jsra.... ^ àira « TArthika, non bouddhiste ».

^...... ^-^j'«fahiihe».
^5 §j'às « lapis-lazuli ou malachite».

.
§5].
. . . .
«perle».
.§j-?jïn

à;yn «fleur».
' i
'

%m:
.... ... ..
'
îft;.'.....' w-Sfc «miroir».

-g.5 «misère».
. . . . . Q'KS,
«jpriïff.... apiv rim «magicienne, vampire (en sanscrit :
.
Dâkinî)». ..,/•
«as,. ws'^'îs «chapelle (en sanscrit :tcliâitya).».
• • .
U2 APPENDICES. — IV.

si^c pour a^s-uj^ ^Çrâvàsit, nom de ville».


sfàq agivRpq «contrée barbare».
«Js wg^-|s «parfait, arrivé à la perfection,
' fini; émancipé».
a^ç 5145'îfc «commun».
siSk «S-ÏK «le pouce».
siàssi...... siS-Saq «le paradis (en sanscrit : svarga) ».
«s'c «s'5-%^ «signe distinctif, critérium».
.
^5 ^V'S5! «bois °^e sandal».
stas «régulier».
4aJ*?3i - •

^«-âa*! «moralité, bonnes moeurs».


-
|[K*I
....
PX, nfyl^ «rayon de lumière».
Km,... ft\ Y!* «lumière blanche»:
1

Si fîi-à «lettre, épître».


uisN...'.. Sis 55-1 «est-il? y a-t-il?».
main uis-ain] «membre».
uhsi ù)1^. «prescience, sagesse».
DJs ttfs- -Rs «bonne qualité w.
%jè: S.s-ss «précieux, de grande valeur, métal
précieux».
%a 35; ujm « contrée remplie de défilés ».
<

«la mer, l'Océan».


s-siST
j&.......
gjnj....... M'ï «roi, prince».-
s« • • •
S^RSW «raisin».
^8j l'^-ë 5, «révérend; titre d'honneur».
APPENDICES. — IV. M3

*¥ pour f"| «foudre; sceptre; diamant (en sans-


crit : vàdjra)i). "
|*i.« •*• ^«•^.«connaissance».
si*!... •
S^'S^ ' « éniimération, spécification; déve-
loppement».,
§€i. i.. . . Ï«5*I
«signe du pluriel».
?«...,,. jg R^ai «transformation miraculeuse ; jon-
glerie ».
,

è^i. jp*a'àsi «né d'une manière miraculeuse,


. . ....
surnaturelle».
,
âm^x.... â^vgs, «composition élégante; sanscrit».
Bfcsfo.... nïWS^ «richesses, biens».
Tfos. -, ••• Sfosr 1 «personne émanée d'une divinité».
mx. mmt «fer; chaînes».
S^W"! •••''• g^'M^ «chaînes,de fer pour mettre aux
mains et aux pieds d'un criminel».
àq..... . ^, s,q « esprit, intelligence ».
^ra',g «ce qu'il faut connaître; la science,
-à^i',
.... l'instruction*. -

^i^. . . . ^^-s^ «l'être le plus parfait, un Bouddha».


*!|......' ^-à «le lion».
^ ou ^. *!«*! «Tâme».
^5...... «un être animé».
*)«*)• 35
^Y'• • • •
staw'^sR «une âme vaillante, un saint».
^q ïf^-q «différent, varié».
144 APPENDICES., — IV.
If*, pour 3r?fc «différemment, à part, diversement».
Wli -âii... ^a*!.'Ani « qu'il pense ! qu'il réfléchisse ». !

Sfs .Sfq-s^V «maître, professeur». •


lk nf1''"'"^ «désireux d'apprendre».
^5 'l'I'tfà «scorpion».
Muta..-.. «rlfrra «de toutes sortes, varié-».
.
fq tjip-'a^ «un doigt menaçant».
11

^•tnlznjiv!. *agr-AKI \snisp «(prononcé vulgairement :


Tchenrézi) nom de saint (en sanscrit : Ava-
lôkitêçvara)».
&i sv| «miel».
âui i S^'^l «ensemble».
ra^i. .'. «collègue dans un emploi (qui se
ffls-' JSI
. .
sert du même sceau que son collègue)».
S'zn^
.... êpgira «la' région du sud, le midi».

NOMS ET MOTS ABBÉGBS SANS.DÉPLACEMENTS DE SIGNES.

^T5'j|q pour {^'^S'^'S1!'» «le maître et l'élève».


1%-nz Bf'^-q- ^-zyk-V) ^Lotsâva (interprète) et
Pandit ».

si"nz ^'Sr^l1) «fe Pandit Sa-skya, savant, poôte,


et Lama célèbre du Tibet, qui vivait
au XIII0 siècle»,
ara-^s.. . .
jor'iî'^>"|5,'H' «le roi et les officiers ou
.ministres».
APPENDICES. —IV. 145

"gs REKSI pour'gy rr rr «les officiers et les


Rqr^ • Arfc,
sujets ou le peuple».
sv.«,5 s:;'q-^'^'s-q «lumière et obscurité».
%5-«^5. ^5,«',i;^.,«ifii?T «jour et nuit».
. . .-.
si'insN.. ^i,.i]â,ç';-«n5a,in «terre et ciel». .-•
. • -,
s'-qsi.. . . . . .
g-ri^^-a «mari et femme».
q-sâc. 5!'^-^ .«le père'et l'enfant».
« • si;'-. • a • s^ • .g~« là mère et l'enfant ».
£-tzK.. ..... â-^-T^K-GK.<'ii «petit-neveu et grand-
oncle maternel».
star^q~5. . . asr'ïrr^-s'-'q «grand-père et petit-fils».
. .
qsv mm. .'• - S^'si'-qxsc•!;!;' QJ^r» «vers et prose».
-

q'iR'qga .'•.*. .
q"|R,t^-qsai'q'^i « les recueils de la Loi
bouddhique appelés Kandjour et Tarir
djourv. : '-•,-.
jj'qiy ...... j ^^•rf^ «l'Inde
' et le Tibet».
s'q^-. ..... Jv sjy V"'*^ '*'a Cmne et le Tibet».
i
^•§rn......'!^|'q'ric'âzn-'H « vertu et vice ». .;'
.

wm' #>;.. .^"1.^1 'JI^Ii]/'q-'^ 'â'n• EI's»;• ri «acquisition


• • •

de vertus et purification de:vices».

g g"q
... .•. ^ « ^ •
^q sj «
le Lama (eh sanscrit :

/ . .
Gourou}i et son disciple ».

RW'^K R^,q,^.:§'i:-q et s'arrêter ».


« aller
S'q^,. ... . . «'•^q^ysasi «la vie et les bonnes
oeuvres».

10
146 .APPENDICES. — V.

in^Ts ^-Ifs pour ^5j-"q-^qj^-'ïî «les vivants et les


morts».
jjssra*, |*r q ix n=/a
• •
«livre manuscrit et livre
imprimé».
sywn ^T*'V^WT* 1! wencre e^ calame (ou
plume)».
SFT 3fa.'...'. . gm .& • K • Km ^ et papier ».
« encre
Uiq'-^^ u]q-rr;-!jj!K| OU 3'»'V'|il'S «père et
fils ou maître et élève».
RTfc,• n,™..
. .
RW^'q-r^-gr;'Rr^i «la transmigration
et la délivrance finale (où cesse la1

•" " transmigration)».

V.

MANIÈRE DE COMPTER LE TEMPS.

(Grammaire de Csoma, p. 147 et suiv.)

Les Tibétains ; ayant tiré leurs connaissances astrono-


miques et astrologiques des sources indiennes et chinoises,
emploient, par cette raison, différentes manières de me-
surer et de compter le temps. Le système d'astronomie et
de chronologie formé d'après celui des Indiens est appelé

J;»!*/
(ou-s*/) |*i dkar rtsis (littéralement :
calcul blanc ou
calcul des astres) ; les calculs astrologiques et la manière de
compter les années suivant la méthode chinoise sont ap-
APPENDICES. — V: 147

pelés .5«r|*i nag rtsis (calcul noir). Il y a au-Tibet, beau-

coup de livres expliquant les particularités des différents


systèmes. : ' s '

La manièreia plus commune de compter le temps, spé-


cialement en calculant les années de la, génération pré-
sente, ou pour préciser l'âge des individus, est celle du
cycle de douze ans, dans lequel chaque année est désignée

par un animal, dans l'ordre suivant : -

CYCLE DE DOUZE ANS.

i. >|-î5 «l'année de la souris».


2. mK-TS «l'année du»boeuf».
!L wn-?sf «l'année du tigre».,
,

h. ûj$rîsî «l'année du lièvre». l '


5. Rgqr'iïf « l'année du dragon».
6. soi-ra«l'année du serpent».
,7. s-'TSf «l'année du cheval».
8. çy.y'HÏ «l'année du mouton».
g. à-^ «l'année du singe».
10. ^'ra «l'année de l'oiseau». .

ii. â"ST «l'année du chien».


12. igzn-15 «l'année du porc».
Mais, dans les livres, là correspondance et toutes les
transactions de quelque importance, les Tibétains se servent
généralement du cycle de soixante ans, qui s'emploie de
148 APPENDICES.— V.
deux manières, suivant la- méthode indienne et suivant la
méthode chinoise. On trouvera plus.bas ces deux'méthodes.
Les années du cycle indien de soixante ans, comme on
les compte dans l'Inde, au sud de la rivière Nermada,
coïncident exactement avec l'ère tibétaine, à cette exception
près, que les Tibétains ont traduit littéralement les noms
sanscrits dans leur langue et,qu'ils comptent le commen-
cement'du premier cycle en partant d'une époque plus
récente que celle qui est en usage chez les Hindous, sui-
vant le colonel Warren {Chronol. tab. xxi).
L'année i834 (celle où Csoma écrivait), appelée en
sanscrit djaya, en tibétain sorn « victoire » " ou «victo-
rieux», est, dans le sud de l'Inde, de même qu'au Tibet,
la vingt-huitième de ce cycle. C'est, au Tibet, la vingt-
huitième année du quatorzième cycle, en comptant le com-
mencement du premier cycle à "partir de l'an 1026 de l'ère
chrétienne; mais les Indiens datent le commencement du
premier cycle d'une époque antérieure, quelquefois en par-
tant du Kaliyouga et quelquefois- du règne de Çâlivâhana.
Afin de conserver la correspondance entre les années
du cycle chinois et du cycle indien, les Tibétains désignent
comme la première la quatrième année du cycle chinois (voir
les chiffres à la droite du dernier tableau), probablement
parce que ce cycle était généralement eh usage quand ils
adoptèrent le calendrier et les computations de l'Inde.
APPENDICES..—V. 149
.

Les Tibétains, comme les Chinois, divisent l'année en


mois lunaires, qu'ils appellent le premier mois; le second
mois, etc. et j tant que dure la période d'un cycle lunaire
(de dix-neuf années solaires), ils ajoutent sept mois inter-
calaires généralement un à chaque troisième année, pour
,
les faire concorder avec les années solaires., De fait, leurs
calculs correspondent exactement au système luni-solaire
1

des Hindous, qui est expliqué en détail dans, l'ouvrage du-


colonel Warren cité plus haut. •.'_
Le cycle chinois de soixante ans diffère du cycle indien
dans la manière de nommer les années ; le dernier a un
nom distinct pour chaque, année de la-série, tandis que
le premier nomme les siennes en combinant les noms de
cinq éléments (amenés au nombre de dix en leur donnant
la terminaison du masculin et du féminin) en séries ré-
gulières, avec les noms des animaux du Zodiaque du cycle
de douze ans. La série de dix est répétée six fois, tandis

que celle de douze ne l'est que cinq fois pendant les soixante
ans, ce qui amène Une combinaison différente pour chaque
année du cycle."
Voici les noms de cinq éléments répétés avec les termi-
naisons du masculin et du féminin.

LES DIX ÉLÉMENTS.


Chinois. Tibétain.
i. y '....:. jk-'W «bois» (wiflsc).
150 APPENDICES. — V.

Chinois. Tibétain.
,

2. Si......... . -ây'S' «bois» {fém.).


3. rk. : &)-"zg- «feu» {masc).
.
h. ik '
a «'• «feu» [fém.).
5. /H ^îf «terre» {masc).
6. '*!«' «terre» {fém.).
S)
: ...
7. §te gira-Tf «fer» (masc).
8. 1s rainisra' «fer» {fém.).
9. ^s....... .
^'"zf «eau» (masc)..
10. *nru ....... ^-a" «eau» {fém.).

LES DOUZE ANIMAUX OU SIGNES. DU ZODIAQUE.

Chinois. ' Tibétain.

t. %.
.
^ «souris».
,2. Sg SK «boeuf».
,
3. uk gui «tigre».
4. ajj. ûfa «lièvre».
........
5. ^5. .'. a g ni «dragon».
6.. |. ........ 1 sni «serpent»,
7. Q s «cheval». ;
8. «R -rapn «mouton».
9. 4k. , . .
; .
.,; à «singe».
10. ù^.. ...... g «oiseau».
il. ^R â «chien».
12, sS., vi\ «porc».
APPENDICES.— V. 151

Remarquez que les animaux du cycle de douze ans


doivent être pris alternativement mâles et femelles, pour
s'accorder avec le genre des éléments ; ainsi l'on dit : ^-^,
SPgK, "tf'l"!» 3rKfsi,'etç. Après cinq ou dix éléments, on
introduit.fréquemment aussi les désinences "if «mâle» et
Sf « femelle », de cette manière : -âv¥-^, JV«'-ITK, à-"q-

si], « 'a'- SJ^i, etc. Mais, on peut les omettre à volônfé, sans
danger d'amener de l'obscurité, puisque les noms des
douze animaux sont toujours accouplés avec des éléments
différents, dans toute la série.

VKÏHASPATITCHAKRA OU CYCLE DE SOIXANTE ANS.

Tibétain. Sanscrit.

i. ifl-ni; Prabhava.
2. ja-Rni;.... VibhaVa.
3. ry^iT.. Çoukla,
. . .
h. IJV g*i'i .;. Pramôdi. ;
. v

5. àçi-qrzn Pradjâpali.
. . .
6. wi|=v....... Angira.
.
7. z^ini ujï^ Çrîmouklia.
. . . -

;
8. J^SNI•q\ Bhava.
. . . .
9. zj'afyss;.. .. .' Youvika.
10. RtVjj^... Dhrïtou ou Dhâtâ.
.
11. 'i^qv^zn... . Içvara.
.

12. Rg-aK'tj. . Bahoudhanya.


.
152 APPENDICES. — V.
Tibétain. - Sanscrit.

i3. gsras. . . Pramâdi ou Pfamâthi.


.
ik. ga-inss. .-. Vikràma.
.
i5. gra^. ; Vxïchabha.
.. .
16. s-afnra Tchitra.
17. Va Bhânou.
18. ^•|RJ-^Ï:.. Bhânôutâra.
19. sr^fc Prïthvîpa.
' 20. w-gr Akchaya.
,
ai. aa^i'sr'Rcm Sarvadjit.
Sarvadhâri.
22. ^K-R^a.. .-
2 3. Rmoi-q Virôdhi.


ai: .«TRzn*-••' Vikrïta.
2 5: rft-rj Khara.
26. iiOTR-q..... Nanda.
27. ^rjj« Vidjaya.
.
28. jwq Djaya.
29. g*r,gjy... Mada ou Manmatha.
3 0.^
3i.-^1,-Rgi;...
• J;S . .- :
.
Dourmoukha.
Hêmalambhi.
32. Ï« • R 5j z;... .
Vilambhi.
33. »v.|^ Vikâri.
34. '^5• ra5 Sarvapati.
35. Rq:vq Plava.
36. ^îyjl^. . . .
Çoubhakrït.
APPENDICES. — V: 153
Tibétain. Sanscrit.

37. Ni!>sr^'.. v. Ç.ôbhana.


38. fi-'X Krôdhi.
39. s sW iJN Viçvabandhou ou Viçvavasou.

ko. "Inj-mSfs.. .'. Parâbhava.
,

4i. %R,-.
.•• •'. Prayanga ou Plavanga.
4a. sj*/.g Kîlaka.
43. h'n.•'. . . . .
Sâumya.
44. .fS'Sft..... Sâdhârana.
45. Rtnnrjl^... Virôdhakrït.
46. OT^VRE^.. Paridhâïi.
.
47. qyà.^.. .'. Pramâdi.
.
48. /js'wn... , Ananda.
49. fjv-g... .;. Râkchasa.
50. à. . . . r. . .
Anala.
5i. xax,•$!.*,!55. Pingala.
52. xM-'h •"%*.. Kâladoûtî ou Kâlayoukta.
53. ^-gq... -:
Siddhârtha.
.
54.. ^nj-"rî Roudr,a.
- . . . .
55. ïp ÇK ......'. Dourmati.
56. ç-'às.. i/. Doundoubhi. '
, ,

57. SUJ-^ÎI] Roudhirôdgari.


.. . .
58. ây^a*,... Raktâkchi.
.
59. m-n
60. gt-q
..... .
Krôdhana.
Kchaya ou Kchayaka.
154 APPENDICES. — V.
Voici maintenant les noms chinois et tibétains du cycle
chinois correspondant aux numéros de la liste précédente :
Chinois. Tibétain.

î. Tingmahou, me yos «lièvre de feu».


2. Vou chin, sa hbroug «dragon de terre».
3. Kyi zi, sa sbroul «serpent de terre».
4. King hou, Itchags rta «cheval de fer».
5. Zin vouhi, Itchags loug «mouton,de fer».
6. Jin ching, tch'ou spré «singe d'eau».
7. Kouhi yéhou, tch'ou bya «oiseau d'eau».
8. Kya zouhi, ching khyi «chien de bois».
9. Yi hahi, chingphag «porc de bois».
10. Ping tsi, mé byi «souris de feu».
11. Ting tchihou,, méglang «boeuf de feu».
12. You yin, sa stag «tigre de terre».
i3. Kyi mahou, êa yos '
«lièvre de terre».
i4. King chin, Itchags,hbroug «dragon de fer».
i5. Zin zi, Itçliags sbroul «serpent de fer».
16. Jin hou, tch'ou rta «cheval d'eau».
K

17. Kouhi vouhi, tch'ou loug «mouton d'eau».


18. Kya ching, ching spré « singede bois ».
.

19. Yi yéhou, ching bya «oiseau de bois».


20. Ping zouhi, mé khyi «chien de feu».
21. Ting hahi, mé phag « porcde feu ».
22. Vou tsi, sa byi «souris de terre».
APPENDICES.— V. 155
Chinois. Tibétain.

2 3.' Kyi tchihou, sa glang « boeufde terre ».


24. King vin, ' Itchags stag «tigré de fer».
2 5. Zin mahou, Itchags yos «lièvre de fer».
26. Jin chin, tch'ou hbroug «dragon d'eau ».

27. Kouhi zi, tch'ou sbroul : «serpent d'eau».


28. Kya hou, ching rta «cheval de bois».
29. Yi vouhi, ching loug. «mouton de bois».
30. Ping ching, mé spré «singe de feu».
31. Ting yéhou, mé bya « oiseaude feu ».
32. Vou zouhi, sa khyi «chien de terre».
3 3. Kyi hahi, sa phag « porcde terre ».
34. King tsi, Itchags byi «souris de fer».
35. Zin tchihou,- Itchags glang «boeuf de fer».
36. Jin yin, tch'ou stag «tigre d'eau».
.

37. Kouhi mahon, tch'ou yos «lièvre d'eau».


38. Kya chin, ching hbroug «dragon d'eau».
39. Yi zi, ching sbroul «serpent de bois».
40. Ping hou, mé rta «cheval de.feu».
41. Ting vouhi, méloûg «mouton de feu».
42. Vou ching, sa spré «singe de terre».
43. Khyi yéhou, sa bya «oiseau de terre».
44. King zuhi, Itchags khyi «chien de fer».
45. Zin hahi, Itchags phag «porc de fer».
46. Jin tsi, tch'ou byi «souris d'eau».
56 APPENDICES. — V.
Chinois. Tibétain.
47. Kouhi tchihou, tch'ou glang «boeuf de terre».
48. Kya yin, ching stag «tigre de bois».
4g. Yi mahou, ching yos «lièvre de bois».
,
5o. Ping chin, mé hbroug «dragon.de feu».
5i. Ting zi, mé sbroul «serpent de feu».
52. Vou hou, sa rta «cheval de terre».
53. Kyi vouhi, sa loug «mouton de terre»
54. King ching, Itchags spré «singe de fer».
55. Zin yéhou, Itchags bya «oiseau de fer».
56. Jin zouhi, tch'ou khyi «chien d'eau».
57. Kouhi hahi, tch'ou phag «porc d'eau».
58. Kya tsi, ching byi «souris dé bois».
.

59. Yi tchihou, ching glang «boeuf de bois».


60. Ping yin, mé stag «tigre de feu».

CYCLE CHINOIS DE SOIXANTE ANS.

Les noms du cycle chinois sont ceux qu'on vient de lire


(1" colonne à gauche); la différence de ce cycle à celui
des Hindous ou de Vrïhaspati vient de ce que les noms y
prennent un numéro différent. Pour avoir la concordance,
il suffit de mettre en tête les nos 58, 59 et 60 du cycle
indien (voyez p. 153), qui correspondent ainsi aux n051, 2
et 3 du cycle chinois, et de continuer ainsi, en reprenant
la série, jusqu'au n° 57, qui se trouve alors compléter les
soixante noms, suivant le mode chinois.
APPENDICES; —V.. 157

MOTS SYMBOLIQUES

EMPLOYÉS EN TIBÉTAIN COMME NOMS DE NOMBKE,

Outre les traités sur l'astronomie et l'astrologie intro-


duits dans les collections du Kandjour et du Tandjour, il y
a au Tibet un grand nombre d'ouvrages sur ces sciences.
Le plus célèbre de tous est le Vâidoûrya karpo, écrit par
.^sK'-wsr aj«r s'«"s Dé srid sangs rgyas rgya mts'o, ré-
gent ou vice-roi de Lhassa pendant la dernière moitié du
XVII8 siècle de notre ère.

Dans ce livre, de même que dans tous les livres scien-


tifiques, les noms symboliques ou signes de nombres JJKST
qf sont employés à la place des noms de nombre, pour
les calculs arithmétiques où astronomiques. Ainsi : H- am

pour -t- « pour 3 ; x .§ pour x 4;


2; ~
^T pour -f- 3a.

Cette manière d'exprimer les nombres est évidemment


une imitation exacte du système indien. Quelques-uns des
termes< ont des synonymes, comme en sanscrit; mais il
suffira de donner ici ceux qui sont le plus généralement
employés. Quoique les neuf unités, avec le zéro, eussent
suffi pour exprimer n'importe quelle somme, on n'en a

pas moins adopté des symboles pour les nombres 10, H,


12, i3> i4, i5, 16, 18, 24, 25, 27 et 3à.
Quand on fait écrire sous la dictée des nombres sym-
boliques, celui qui compte commence l'opération de droite
158 APPENDICES.—V.
à gauche. Ainsi, il dit : Va 12, «JUR 0, as 4, et l'on
écrit 4oi2, etc. Cette méthode est celle qu'on suit dans
les castras (livres traitant de quelque science) de l'Inde.
La raison qui a fait adopter ces symboles numériques
sera le plus souvent évidente. Le corps, la lune, expriment
bien l'unité; la main, les yeux, les ailes, les jumeaux, dé-
notent un objet double. Mais les mots flèche, désignant 5,
et Rïchi, désignant 7, sont empruntés à la mythologie des
Hindous.
Voici la liste de ces termes symboliques avec leurs cor-
respondants sanscrits : •

1. «corps», en sanscrit : çarira.


a]|§i|>si

3 «lune», en sanscrit : tchandra.


Rr-rnii, « lumière' blanche ; la lune», en sanscrit:
çvêtarôtehis.
q^-^ «rhinocéros», en sanscrit : gandaka.
2. mm «la main», en sanscrit : bhoudja, hasta, pâni.
âni «l'oeil», en sanscrit : nêtra, tchakchous.
s^'lf^ ou simplement §ç «les deux côtés, les ailes,
les moitiés, paire, couple», en sanscrit : tch'ada,
pakcha.
RI§I| ou qîjp: «les Gémeaux; copulation», eh sans-
crit : mithouna.
3. n^m-Ss «le monde», en sanscrit : lôka.
îtjs'i^s «qualité», en sanscrit : gouna.
APPENDICES. —V. 159

à «feu», en sanscrit : agni, ariala.


| «sommet», en sanscrit :agra.
4. «af ou s-aaT «mer, lac», en sanscrit ^samoudra.

^ « eau »),en sanscrit : djala,vâri.


sç «pied», en sanscrit :pâda.
-^zn-J|r «Vêda», en sanscrit : Vêda.
5. Rgz; '«élément», en sanscrit : bhoûta.
w «organe de sens», en sanscrit : indriya.
«ER «flèche», en sanscrit : vâna. '
EJI;
«union- des éléments constituant le corps et
l'âme », en sanscrit : skandha.
6. «s'a^ «les six.points cardinaux r nord, est, sud,
ouest, zénith et nadir».
X'1f-q «goût, saveur», en sanscrit : rasa.
jysi «temps, saison», en sanscrit : samaya.

7. ^q-q «sage», en sanscrit : mouni-n.


w'|i; «ermite, sage», en sanscrit : Rïchi.
£. «montagne», en sanscrit : parvata.

S.^-q]3R «grande planète», en sanscrit : graha.


8. 3 «serpent d'eau, dragon», en sanscrit : nâga.
gra «serpent», en sanscrit : sarpa.

mxx*i'35 «serpent à chaperon», en sanscrit : pha-


nadhara?
W-RW «être qui,rampe sur le ventre», en sanscrit:
ouraga.
160 APPENDICES.— V.
~%k ou Ifvaj «richesse» ou «les huit dieux des ri-
chesses », .en sanscrit : Vasou ou Vasoudêva.
§]^-q «jaffection, passion», en sanscrit : trïchnâ.
9. 5 «racine ou veine», en sanscrit> moula.
m^f, «trésor», en sanscrit : kôcha.

sisR «planète», en sanscrit -.graha.


Q-m « trou », en sanscrit : tch'idra.
f)s-à" «esprit malfaisant», en sanscrit : Râkchasa.
10. |f!ira «point, quartier, région; les dix points de
l'espace, c'est-à-dire : les quatre points cardi-
naux, leurs quatre intermédiaires, le zénith et
le nadir », en sanscrit : dik ou diç.
11. R^n-^r^ «qui enlève de force», en sanscrit : Hari,
l'un des noms de Çiva.
^n-ïf^le brave, le cruel», en sanscrit : Roudra,
l'un des noms de Çiva.
qi^-Rni; «source de bonheur», en sanscrit : Çam-
bhou, l'un des noms de Çiva.
^qv M «le puissant», en sanscrit : Içvara, l'un des
noms de Çiva.
12. %-a «le soleil», en sanscrit : soûrya, arka, bhânou.
&a «la place du soleil dans le Zodiaque; les douzfr
signes du Zodiaque », en sanscrit : Griha.
i3. R^-EJ «désir, passion, le dieu de l'amour», en
sanscrit : Kâma.
APPENDICES, —V. .
161

«fa- (ou U*r) ^^


«ce qui rend fou; le désir, la
passion; le dieu de l'amour», en sanscrit : Ma-
dana; Kâmadêva. '.'-
14. Su: «l'esprit», en sanscrit-: manas.
a -s, transcription du sanscrit Manou.
§z « l'existence, la naissance, le monde », en sans-
• q
crit : bhouvanam.
. ,
...-'.;;'
i5. .STRI ^s tsm «le quinzième jour d'un mois lunaire;
]

chacun des jours d'une.demi-lunaison», en sans-


crit : ahan.
.
16. a qi^n « seigneur des hommes, souverain », en sans-

crit : narapati. ;
, .

JQ]-^ «roi, prince», en sanscrit -.râdja.


18. ^srq ou|s
«vice, défaut», en sanscrit : dâcha.
a4. jai'q «victorieux, vainqueur, un Djina ou Boud-
dha», en sanscrit : Djina.
2 5. ^^c «cela même», en sanscrit : tqttvam.
27.. m'a, «étoile, ou l'une des vingt-sept constellations
dans la voie de la lune», en sanscrit : nakchatra.
3à. Sf «dent», en sanscrit : danta.
0. araR «le vide, l'espace», en sanscrit :
kha, âkiiça,

gaganam.
§m «tache», en:sanscrit : nabhas.
"Sç-q «le vide, l'espace libre, zéro», en sanscrit :

çoûnyam.
162 APPENDICES. — VI.

VI.

ALPHABET

POUR LA TRANSCRIPTION DES MOTS .SANSCRITS

EN LETTRES TIBÉTAINES.

Les Tibétains, après avoir adopté un alphabet imité de


l'alphabet dêvanagari usité au vu" siècle dans l'Inde cen-
trale durent se servir de signes particuliers pour repré-
,
senter exactement dans leurs transcriptions du sanscrit
certaines articulations qui manquaient dans leur langue.
L'alphabet comparatif que nous donnons ci-après fera
connaître la manière d'écrire le sanscrit avec des caractères
tibétains.

VOYELLES, DIPHTHONGUES, ANOUSVARA ET VISARGA.

Sanscrit. Tibétain. Sanscrit. Tibétain.

33- a, w cîT
Iri, &
.
ma, ig
i> & y ê, iài
5
\i, \ n ai, ISI

.3 OU, ig m à, Bf'

3 OÙ, tg ÏTT
au, 8f

M fi, S, É am, i&i


,

g-;
ah, w8
APPENDICES. —VI. 163

COHSONHES.

Sanscrit, zftka, xpf


kha, JT ga, a gha, 3 nga,
Tibétain. ^1 ' ' pi "H 2 ^
,

Sanscrit. =$ tcha, § tchha, 3 dja, tadjha, ^na,


Tibétain, i .m ^ d -h .
-

Sanscrit, £ ta> 5 tha, 3 Jffl, S «fol, irrça,


Tibétain. ri p .
1(? .2 j5

Sanscrit. H ta, vr
iAa, 5;
<&i,
n
dha, ^ na,
Tibétain, Tj '•.. g. •'''' c ' ' ' S ' ' 5 '.

Sanscrit, npa, t^pha, &(ba, u bha) JT ma,


Tibétain, q ' q q q a
Sanscrit, g-
Tibétain, uj
ya, j ra,
x,
^jla,
m ! ' : m
3! va,
'.'.'.'
Sanscrit, gr ça, $ cha, 13 sa,
^ha, ^kcha, fi djîia.
Tibétain. M ' n, =si ' .s .' T. '4.
< -

Les voyelles se joignent aux consonnes de la manière


suivante : ^ ha, *i kâ, *j Ai, % M, *\ kou, n koù, 5 An,

3 An, ^ Aê, S) A<M, 'f Ad, ^ kâu, ^ Aawi,


-TS
AaA, et de

même pour toutes les consonnes.

m, 3^, m et q, placés sous une autre lettre, s'écrivent :

"j kya, T kra, 3 kla, n kva. s,,, placé au-dessus d'une


lettre, s'écrit s rAa. Les lettres doublées ou superposées
s'écrivent : ,3
AAa, g gg"a, >a
bdlia, etc. EXEMPLES ^•a-?-
q^ *Lôm mani padmê houtîi; sig'asiS- sarvva manggalam.
1
164 APPENDICES.—VIL

VII.
TRADUCTION DES PRÉPOSITIONS SANSCRITES 1.

Csoma de Kôrôs, dans un tableau qui se trouve à la


page io4 de sa Grammaire tibétaine, donne la traduction
en tibétain des vingt prépositions sanscrites, lesquelles, à
ne regarder que ce tableau, sembleraient devoir être tou-
jours représentées par les mêmes expressions tibétaines.
11 s'en faut bien, cependant, qu'il
en soit ainsi, et le travail
qui suit est devenu d'autant plus nécessaire pour compléter
celui de Csoma, que* d'après des exemples empruntés aux
textes les plus répandus du Kandjour, il se trouve que, non-
seulement Csoma n'a pas donné tous les équivalents tibé-
tains de chacune des prépositions sanscrites, mais encore
que plus d'une préposition tibétaine se trouve- employée
pour représenter plusieurs de ces prépositions. Parfois
même, le génie de la langue tibétaine force à remplacer
-

la préposition sanscrite par une postposition, et, dans cer-


tains cas, par un participe ou un adjectif.

1 On trouve dans le Tandjour-(voy. Asiat. Researches, XX, p. 58i)

un commentaire sur les vingt prépositions sanscrites. Mais ce petit


traité, qui probablement a servi de base au travail de Csoma, ne
donne, comme ie travail de ^e dernier, qu'un- équivalent tibétain

pour chaque préposition sanscrite.


APPENDICES. — VIL' 165

I. ; .-.•-
gfrT, suivant Csoma, se traduit par rm''q^.«clairement,
purement».
Il faut y joindre ç
i° Rir^iq «qui a dépassé, outrepassé»,
2° ^5-ii «très, extrêmement»,
3° ^S"SR (la préposition précédente déclinée au gé-
nitif, ce qui en fait une espèce d'adjectif) «ex-
trême»,-
4° zj-zK «trop,, excessivement»,
5° àsi «de beaucoup».
-

EXEMPLES :.' "

1-aan..,nisg',R«g*ïi (en sanscrit : atyanta) «excessif, hors


des bornes».
, .

-
Pour représenter le composé sanscrit atîta,{ati H- ita)
«passé, défunt», le mot RCJKI a été employé seul.
Dans le composé Rv^-aR'g (en sanscrit : atinâu) «dé-
barqué d'un navire », la préposition sanscrite est devenue
en tibétain un participe passé au génitif.

. .
'.'-'. ...
As • -R •s'rà-q (en sanscrit : qtivâda) «dispute, querelle,
défi». •

.^s-i-M'q (en sanscrit :


atikhidyamâna) «très-affligé,
très-misérable».
As • r, • si&. qs, g q (en sanscrit « très-
:
alidarçanîya)
beau à voir».
166 APPENDICES. — VII.
-îta'rrVYg; (en sanscrit : atyartha) «excessif».
ywà"X (en sanscrit : nâtyouchna) « pas trop chaud».
ysvâ-gç (en sanscrit : nâtiçîta) «pas trop froid».
y^'^'q (en sanscrit : atidîrgha ou atidoûra) «trop
loin».
S5'ào*!-u (en sanscrit : ativrïddha) «très-vieux».
II/STS • à*r ti (en sanscrit : atibâhka) «très-jeune».
Dans les deux derniers exemples, le tibétain a employé
une espèce de postposition suivie d'une particule.
II.
afif i
Csoma : -fjs'ii «très, extrêmement».
Il faut y joindre :
i° mm, anj-uS, rayri^ «plus, supérieur, d'une ma-
nière supérieure»,
2° ffc-j; «en, dans, entre, parmi», ou ?ftwrg «au
milieu »,

-
3° n «sur, de plus».
EXEMPLES :
fflm-iiS'usiwii (en sanscrit :
adhyàçaya) «méditation
profonde, transcendante».
,

AjïirqtVç-jjn] (en sanscrit : adhimâna) «orgueil excessif».

pvz: ou P-^'s• .§va (en sanscrit : adhiga) «pénétrer,


comprendre »i
^çznîS! (en sanscrit : adhivatchanam) «appellation, sur-
nom ».
APPENDICES. —VII. 167
Il arrive souvent que les Tibétains ne traduisent qu'une
seule des prépositions d'un composé sanscrit, comme dans
&&• V^s."^ (en sanscrit : adhyâkrânta) (adhi H- â -+- krânta)
«extrêmement abaissé, humilié, vaincu». Cela vient sans
doute de ce que le mot 55 leur a semblé assez fort pour
représenter âkrânîa; il y a ainsi un assez grand nombre
de verbes sanscrits accompagnés de prépositions rendus
dans les traductions tibétaines par des racines simples.
•ni,
a~r i
Csoma :
|^-^ «après, à la suite de».
Il faut y joindre :
"•1° £«!'«< «spécialement»,
2° ïsrqi,. «en ordre, en séries»,
3° ftW'^! «avec méthode, suivant le mode»,
h" zzi «similitude»,
5° ^5'^ «avec élégance».
EXEMPLES :

ïwtiX-^^ (en sanscrit : anoulêpanani) «l'action d'oindre


le corps». - '

Rwn^-R^sj-q (en sanscrit : anowpoûrva) «régulier, suc-


cessif».

Qjztp.'syn.qi;'!] (en sanscrit :


anoulôma) «régulier, dans
le sens du poil», etc. *
,
Pour traduire pratilâma, contraire du précédent, on
pourrait croire qu'il faut dire en tibétain ^T'W^'^^-n,
168 APPENDICES. — VIL
mais c'est tout simplement la négation qui est employée :

zà'^jvngv'ïf (en sanscrit : anouvyandjanaiïi) «signe se-


condaire de beauté (du Bouddha) ». (Comparez l'em-
ploi de ra à l'article x.)
J.5- 5)*i -^-q (en sanscrit :
anoupoûrva) «régulier, en
ordre».
Pour traduire le sanscrit anouvâta «point d'où le vent
souffle», les Tibétains ont employé la locution l'gara, sans
se préoccuper de la préposition sanscrite. Le contraire de
cette expression (en sanscrit : prativâta «point opposé à
celui d'où le vent souffle») est rendu par l-gsra-srfiis' 0
avec une négation, comme pour l'opposé du troisième
exemple ci-dessus. (Comparez l'observation à la fin de
l'article H.)
IV.

5T i1 Csoma : mm-a*, «davantage, plus».


Il taut y joindre :
i° « «mal, mauvais»,

1 Wilson, dans sa Grammaire sanscrite, fait précéder apa de la


préposition antar, qui est d'un usage très-rare, et que les Tibétains
traduisent ordinairement par un équivalent. EXEMPIK : ï^g^'nv
run^-q (en sanscrit : antardhâ) « disparaître».
La particule contraire à antar est prâdmts, que Wilson ne met pas
APPENDICES.— VIL' 169

2° us, «indirect, de côté, à part»,


3° Sfwsi• -au]• T, «d'un côté, de côté, à l!écart».

EXEMPLES : •!."'
ç5-?fc (en sanscrit : apâya) «destruction, malheur, in-
jure». -

^ v s,m • a, (en sanscrit :


apablirança) « langage sans gram-
maire ».
l^ra-^y Tj-siéwrq (en sanscrit : apdkrama) retraite en
un lieu, départ».
Dans ce dernier exemple, le tibétain paraphrase plutôt
qu'il ne traduit.

ïrfô i
... V.

Csoma : giX «de nouveau-, re-».


Cette préposition est très-peu usitée en sanscrit quand
on la joint en composition à un autre mot. (Voyez la Gram-
maire et le Dictionnaire sanscrits de Wilson.)
Le dictionnaire tibétain-sanscrit de la Bibliothèque im-
périale ne donne pas api pour correspondant de g^, mais
bien pounar et prati. (Voyez ci-dessous kprati, art. xvn.)

VI.
,

afô i
Csoma : «"ïfs'n^ «clairement, face à face».

au rang des prépositions. Les Tibétains la traduisent par un équi-


valent. EXEMPLE : s-ra^ aç-îf (en sanscrit : nimittâni prâdoura-
bhoûvan) tries signes apparurent».
170 APPENDICES.— VIL
Il faut y joindre :
i° «Ta (postposition avec des substantifs) «clair, clai-
rement, évident»,
2° -^"Ti «très»,
3° x,q «extrêmement»,
h° rsrq (postposition) «exact, strict, bon».

EXEMPLES :

5jfs-n,3^-q (ou ngç-n) (en sanscrit : abhimoukha) «en


présence, face â face».
La traduction tibétaine n'est pas littérale et signifie
«clairement apparu».
IN'N^k 1 (en sanscrit : abhidharma) «métaphysique»,
fts'y (ou ^q ) »gV ^-fj^pj a (en sanscrit : abhyoutchtcha-
gâmin) « qui va à une très-grande hauteur ».
Sspr rw • a (en sanscrit : abhidjâta) «noble, bien né,
sage, respectable».
' VIL

HÔT i
Csoma : ^an; «principalement»:
"2

1 La préposition sanscrite est devenue ici en tibétain une postpo-

— Comparez JW^q
sition, ce qui n'a lieu qu'avec les substantifs.
(en sanscrit : pradjnâ) ; MSJ • RUS™ (en sanscrit : vâidêhi) ; "SJSJ qgç
(en sanscrit : soudharma).
2 Je trouve ce mot répondant à pra dans .gai r ,g q (en sans-
crit : pravara) ccexcellent, le meilleur».
APPENDICES. — VIL 171

Il faut y joindre :
1 ° >n s, *i s -Tj, *\ s; 5*1 « tout, totalement, de tous côtés »,
2° "ÇE, «en face»,
3° ~¥*m «jugement»,
40: pfc-z: ou pçsr^ (déjà cité à l'article H),
5° ^^ (déjà cité à l'article iv).
EXEMPLES : i

.Wf,1^ (en sanscrit :


avabhouti) «complet abandon».
(Le composé tibétain répond quelquefois au sanscrit
nirmta, nirvana.)
^s ii,n.gm,rj
1
(en sanscrit:avamardda) «toutbrisé, broyé;
dévasté».
,

TA"sj^'âsj (en sanscrit : avadatta) «donné, fini, ac-


compli».
Tva-q (en sanscrit : avalôk) «regarder en face».
Tjn^-q|î:-ii (en sanscrit : avadânam).
Dans ce dernier exemple, la préposition sanscrite est
devenue en tibétain un substantif, et le sens peut être :
«exprimant un jugement- 1 ».

1 Remarquez que le mot tibétain qui représente ici le sanscrit


dânam est q^r, le même qui est déjà employé pour représenter
dhânam, dans abhidhânam (en tibétain :
si^k'qE^'u), comme s'il

ne fallait pas tenir compte de l'aspiration du dh.


On retrouve q¥z:-q dans Jr 'r •q'ï'c -q (en sanscrit loudamm).
172 APPENDICES.— VIL
ffc'\ ou ^'S'iV 1' (en sanscrit : avabôdha, avagati)
«jugement, connaissance».
H^-q^fhrq (en sanscrit : avadharana) «mis de côté».
"VIII.
5T i
Csoma : nra^ us,.
Il faut y joindre :
.

i° ^5, *|5"ii «tout, totalement»,


2° a^ «de ce côté, ici»,
3° % (ou l)
^s> «soudainement»,
h° »5's^ «à partir de, depuis».
EXEMPLES :

HSi'^W1- (en sanscrit : âvrïta) «tout environné, enve-


loppé ».

quoique l'étymologie du dernier soit ont -t- â -t- ««-et, par consé-
quent ne contienne pas le mot dânam ; — dans q r ^
,
| qg^ ' n ( en
sanscrit : amrïtadânam), où il représente dânam.
Il résulte' de la comparaison de toutes ces expressions où entre
q|fc qu'il y a eu entre dhânarii et dânam une confusion volontaire de
la part des interprètes, leur habileté bien prouvée ne pouvant laisser
de doute à cet égard. Cela peut venir de ce que l'idée de don (dâ-
nam) et l'idée de parole (n]fO se confondent dans le second membre
des composés abhidhânam «nom», oudànam «louange», et amrïta-
dânam «discours sur l'immortalité», en ce que la parole est indispen-
sable pour donner ou dire aux autres.
APPENDICES. —VIL 173

ws-rmtvîT (en sanscrit : Ananda) (nom propre) «tout


joie».
^•rznrwq (en sanscrit : ârâma) «jardin, parc».
En ajoutant ici *,'_q «enclos», le tibétain commente un
peu, pour plus de clarté, et pour éviter la confusion avec
des mots comme l'exemple qui précède celui-ci.
^•^jm (en sanscrit: âgatctch'a) «viens ici, approche».
^*v n.^5 (en sanscrit : âkarchayati) «il entraîne, il attire
de ce côté».
-ïp^jvr-îfosrq (en sanscrit : âganlouka) «hôte, étranger,
arrivé soudainement»,
m^sj • as'* si: [âtrayât^ « à partir de trois, jusqu'à trois ».
IX,
.

3?n Csoma : si^-qâ. «haut», c'est-à-dire un adjectif au


génitif au lieu de la préposition sanscrite, ce qui a déjà
été vu, art. n, n° î.
Il faut y joindre:
i° àç «en haut»,
2° ifa- T. «en bas»,
3° èc-c «à cause de», •

4° «Xvs «en avant»,


5° iwipi (préposition et postposition) «élevé»,
6° znç «plein», •<

'rj° jus. ou ^SVÎ; K;en haut»,


8" m^ «en haut». - .
174 APPENDICES.— VIL

EXEMPLES : '
*k ng ou *k nvgs (en sanscrit : outpalam) « lotus bleu »
(littéralement : «rassemblé en haut»).
ai;-rosirai (en sanscrit : ounmâtha) «piège, meurtre,
meurtrier, dédain».
^TV-siV^ (en saiîscrit : outtîrna) «traversé».
àU ç ' q]|v q (en sanscrit : oudânam) «louange » (voir la
note à la fin de l'article vu).
a r 5 r qgs;- q (en sanscrit : oudyânam) « sortie, départ ».

Quand oudyânani signifie «parc, jardin», il se rend


en tibétain par àr-s3Vafoi.
fwrrarjni (en sanscrit : Oudjayyani), nom de ville (lit-
téralement : «victorieuse»).
^pif 1 Mç• iwrra (en sanscrit : Outpâchadha), nom de roi.
La préposition sanscrite est devenue ici une postpo-
sition. (Comparez art. v, note.)
ziK• qwi a
(en sanscrit : oudgrïhîta) «saisi, enlevé».
pv^ai'lfip (en sanscrit : ounmoukha) «le visage tourné
en haut».
îns-r (ouui^)qg-q (en sanscrit : oullôkita) « vu enhaut ».
X.
3*T i
Csoma : ^ q^ « près, auprès » (forme abrégée : àx>).

Il faut y joindre :
i° q%sj (préposition et postposition) «approchant»; —
q^'qà (participe du précédent au génitif),
APPENDICES. — VIL 175

2° îô «similitude».
EXEMPLES :
•^sisw! (en sanscrit : oupastha) «voisin, proche».
q^is'msjs] (en sanscrit : oupavâsa) «jeûne».
q^'q^'ora (en sanscrit : oupakarma) «secours(?)'»•
i^'q^s 1 (postpos.) (en sanscrit : oupâsaka) «dévot».
(en sanscrit : oupanyâsa) «précepte».
i:â'q(ô?jn
Comparez, art. m, rq-^r •qgç-ïf, dans lequel cq répond
au sanscrit anou. Dans les deux exemples, çî) représente
les acceptions de «ressemblance» et de «comparaison»,
qu'ont en effet anou et oupa.
Les prépositions oupa et sam, jointes ensemble, sont
rendues en tibétain par SK'\-. EXEMPLE
: 51;-r -nùfpq (en
sanscrit,: oupasangkrama).
XL

3^1 Csoma :z;s'q «mauvais, difficile».


Il faut y joindre :
i° cnn. (postposition) «difficile»,
2° R,s«-q (postposition) «difficile»,
3° n.q]ni «violation, transgression»,
h° jn*i «mauvais».

q%5 répond proprement au sanscrit âsaka. Il se peut, cepen-


dant, qu'il ait ici le sens de ttaide», que la préposition sanscrite

oupa a quelquefois. -— Comp. .art. xi, troisième exemple.


176 APPENDICES.— VIL

EXEMPLES :

K5-q|^ (en sanscrit : dourouktam) «mauvaise parole».


q^ffc'i^ivq (en sanscrit : dourgam) «forteresse, fort».
r
qès-qx-'YF (postposition) (en sanscrit : dourâsada)
«difficile à atteindre, à surpasser».
^ra-qx/r"|R (postposition) (en sanscrit : dourvidjnêya)
«difficile à connaître».
^^•^•^^•qK,-CTR (postposition) (en sanscrit : dourbô-
dhya) «difficile à comprendre».
^jorâs4*rn.£orq (postposition) (en sanscrit : douliçîla)
«de moeurs relâchées».
n.m/21-g
(en sanscrit: dourhrïd) «ennemi».
WKI• ^sjssi (en sanscrit : dourbala) «faible, affaibli».
XII.
ft\i Csoma : K^'qs, «certainement».
Il faut y joindre :
î0 i^, ^srr, ^w'ïfr, «purement, exactement»,
2° -âs••& «très»,
3° dx, «arrivé au terme».

EXEMPLES :

ç« r1 qSçsj q (en sanscrit : nibandhanam) « lien, cause ».


^sj'^j (en sanscrit : nyaya) «perte, dépense, destruc-


tion ».
•Jia'yq^s'^^-q (en sanscrit :
nichêvita) «reçu avec
respect, pratiqué, observé».
APPENDICES..— VIL 177

..Ss'yn]fr 1 (en sanscrit : nwâka) «rareté, famine».


is,-w«t-n (en sanscrit : nigraha) «capture, aversion».
(Comparez pragraha, art. xvi.)
d*. tn^r q (en sanscrit : nigrïhîta) « saisi, arrêté, assailli »/

MIL
fàq; r Csoma : gra q «privé de».
Il faut y joindre :
i°'^•'qjc'-i Wqà «sûrement, vraiment»,
2° Ji*. «en dehors, hors»,
3° à^ (postposition) «sans», ' '
,
4° "^HJSI (postposition) «affaibli»,
5° ysi (postposition) «mutilé»,
6° wça'j; «en avant».
.

EXEMPLES :
^•qà'Sïn (en sanscrit : niroukta) «expliqué, décrit».
èsrqs/Rnvq (en sanscrit : niryâtij «issue, sortie».
^•tra^-q (en sanscrit : niryânarh) «extinction, libéra-
tion». '

1 Cette expression est une des plus remarquables entre celles qui

sont le produit de l'influence du sanscrit sur le tibétain. L'étymologie


du mot est, selon Wilson : ni (allongé en ni, pour plus de force) et
vàtch «parler» : «Ce qui fait que l'on parle beaucoup, à cause de
l'inquiétude», c'est-à-dire «la famine». Le tibétain est calqué
sur le
sanscrit et signifie littéralement rrbeaucoup parlé».
178 APPENDICES.— VIL
qcysk-q (en sanscrit : nâirâtman) «hors de soi-même».
aX'àK'OU a'vwsi (en. sanscrit : nihsva) «pauvre, indi-
gent».
l'îw (en sanscrit : nichkoûti) «émoussé, sans pointe».
wcs'ïT'qs^'P (en sanscrit : niryânani} (comparez le
troisième exemple ci-dessus).
Dans gKS.- nzxi traduction du sanscrit nirvana, la pré-
,
position nir semble représentée par iwy (comparez art. i,
n° 1), et g/çs est plutôt une,espèce de commentaire dé-
signant l'état d'un être intelligent avant le nirvana, qu'une
traduction précise du terme sanscrit vâna.
XIV.
.qf^ i
Csoma : ttfc^ -^ «complètement».
Il faut y joindre :
t" 'is, T5'Ti «totalement»,
2° ^q--R «le plus, extrêmement»,
3° razn-» «extrême, surplus»,
h" où «retour, répétition»,
5° às'ij «très».
EXEMPLES :

ûftsi n.]Ca*i (en sanscrit : parigha) «meurtre, destruc-


tion ».
'is'.nXî^ (en sanscrit : parighâtanam) «meurtre, des-
truction».
.
(en sanscrit parivrâdjaka) (littéralement : «er-
TTix- -r-i :
APPENDICES, —VIL 179

rânt partout »), nom de certains religieux men-


diants.
'ns ou *i5• j)• HCT^I
(en sanscrit :
parikalpa) «examen
complet».
*,q • y WK q (en sanscrit : paripoûrna) « extrêmement, en-
tièrement plein».
am • w • mrsm ( en sanscrit : pariçichta) « laissé, quitté, dé-
posé ». •'•.••'.
nà %tK Sfai• q (en sanscrit : parivarttamâna) «revenant
sur ses pas ».
(isi-ni) R,à-^m-q (en sanscrit : parivêchtamâna) «se rou-

lant à terre ».
Dans les trois exemples précédents, ay».et-nw) sont
plutôt des commentaires que des traductions littérales de
la préposition sanscrite.
-,
.

3|5- y «s*, (en sanscrit :pariblioûta) «traité avec dédain ».


ûfos! ^ g q q (en sanscrit : pariniehpatti\ « complète-

ment terminé », où Qftg représente deux prépositions


sanscrites.

T^T
XV.

Csoma : siSm•y «principalement».


i
....
Ainsi que Cso^ua, le dictionnaire alphabétique tibétain-
sanscrit de la Bibliothèque impériale donne à para le même
correspondant tibétain ; mais je n'ai jusqu'ici rencontré
aucun exemple où sjsyi; soit «mployé comme tel. Le
180 APPENDICES.— VIL.
dictionnaire, cité donne aussi cette expression tibétaine
comme correspondante des prépositions sanscrites sam, pra
et out.
XVI.

g i
Csoma : *,q-y et-postposition ^q.
Il faut y joindre :

1° ti&n v. « principalement »,
2° iîi «précédent, antérieur» (latinpre-),
3° ^sj-^ «très»,
k" d*, «fin, achèvement»,
5° .g&r 2; «principalement, surtout»,
6° ujt; «de nouveau, encore»,
7° ni^ «plein».
EXEMPLES :

^q-rqp (en sanscrit :


pramoudita) «très-joyeux, très-
réjoui». '
ojv^q ou grav^q (postposition) (en sanscrit : prava-
tchanam) «les meilleurs préceptes, l'Ecriture».
^•x,q ou ùi-Asi (en sanscrit : pradjna) «la science, la
prescience, la sagesse».'
tâm- yçznrvq (en sanscrit :
pramôda) «plaisir, délice»
(comparez le premier exemple).
^Jvqsr^K (en sanscrit : pragraha) (voyez art. xn).
littéralement (en sanscrit
.g or î'i'q,
ou plus ^q-«Iîn :

pravara) «le plus excellent».


APPENDICES. — VIL 181

\fjs r. aura us. '~¥m^i (en sanscrit : souprabouddha) « qui


• •

juge, qui connaît très-bien, très-savant, très-sage».


Dans le composé qui précède, le tibétain, probable-
ment pour l'euphonie, a changé l'ordre des prépositions,
comme si le sanscrit eût été prasoubouddha.
(en sanscrit : prapitâmaha) «grand-père pa-
uj^-î)>sj,"q'
ternel».
ujvà'sr'&f (en sanscrit : prapitâmqhî) «grand'mère ma-
ternelle».
uy^-^'"^ (en sanscrit : pramâtâmaha) «grand-père ma-
ternel».
ujv]|q (en sanscrit -.praçichya) «premier, principal dis-
ciple (?)».

wqssrq (ou *forq) (en sanscrit : prakâça) « expliqué,


éclàirci».
XVII.

nf?ï i
Csoma r%f-?fc «séparément».
II. faut y joindre :

i° QJÏ, «comme»,
2° ms-x «en retour, en réponse, contraire»,
3° gi^ «de nouveau»,
k° ^ qx, « certainement »,
.

5° ^q-K «extrêmement»,
6° ^
(préposition et postposition) «même»,
7° s^ «même»,
182 APPENDICES.—VIL
8° ,§*, «de nouveau»,
9° ^gm «retour sur soi-même»,
io° «ifs «clairement»,

EXEMPLES :

Çf-^'si^s-q (en sanscrit : pratiçrava) «promesse, as-


sentiment».
Le verbe sanscrit, composé des mêmes termes que l'ex-
pression précédente, est le plus souvent rendu en tibétain
par le verbe H^BJ précédé de ^ (ou ^S,-) g s.. EXEMPLE :
è-avs^s-S ou ^ajJva^K'ssi (en sanscrit : pratiçroutya)
«ayant promis, consenti».
Sf-'SîvsivH (en sanscrit :pratipatti) «but, dessein, ré-
sultat».
ms-yqs'q (en sanscrit :pratipriya) «désagréable, pé-
nible ».
ni5-¥K-T'"^n'q (en sanscrit : pratikarttoum çakyah) ca-
pable de rivaliser».
3^'¥oi-q (en sanscrit : pratyâkhyânam) «:refus, réfuta-
tion, reproche».
gj*,-q]fr'q (en sanscrit : prativàkyam) «réponse».
ws.-znnr-q (en sanscrit : pratidânam} «restitution d'un
dépôt». '

^!'q;v*n<c?:n (en sanscrit : pratisthâpayitavya) devant être


bien placé».
APPENDICES. — VIL 183

xa'ij XÏÎ'VÏI (en sanscrit :pratisthâpanam) «excellent éta-


blissement».
^5•ara 1 (en sanscrit : pratyanggam) «membre secon-
daire (le nez, les doigts, etc.)».
^ywô&rcrl^-q (en sanscrit : pratisandhi) «métempsy-
cose ». ' '

qru|-àr (en sanscrit :pratyâtmika) «intérieur, se rap-


portant à soi-même».
JVSKST s'si (en sanscrit :
pratyêkabouddha).
î^v¥>Jrus, (en sanscrit :pratibôddhoum) «méconnaître,
repousser».
Le composé tibétain qui précède répond aussi au sans-
crit pratyanggiri et pratyâharanam (Asiat. Researches, XX,
523-524).
jsj'/wq^yq (en sanscrit : pratiçrôta) «sorti du cou-
rant» ou «tourné contre le courant».
<MTS-Ï: (en sanscrit : pratimoukha) «face à face». —

Comparez sftVi: (en sanscrit : sammoukhn).

1 Ce mot est le plus souvent écrit ^s'aim, et quelquefois ^,


mm ;mais la véritable orthographe est 5,r mm, parce que le premier
terme est l'équivalent de la préposition sanscrite prati. Comparez J;Ç •

SKSI ' s>si (en sanscrit :pratyêkabouddha), dans lequel i,ç, synonyme
de §,r, représente prati.
184 APPENDICES.—VIL

« r I*K M
• •
(en
n.S?H sanscrit : pratisanlayanarfi) « ab-
sorption dans la méditation».
3K,§),'5^ (en sanscrit :pratyâtmïkadhanam) «richesse in-
térieure».
XVI1L

& i
Csoma : gsru** «spécialement».
Il faut y joindre :
i 0' UJSJ (postposition) «au delà»,
2° Sfîn «à tort, à l'envers»,
3° à^, â «non»,
4° y*! (postposition) «émoussé»,
5° om «plus, excessif»,
6° «infraction, transgression, violence»,
n.m®
7° syq*. «spécialement»,
8° gra (postposition) «privé de, sans»,
9° -^sj"5 «très» (à).
EXEMPLES :
¥5rq;vr|| (en sanscrit : vïbliaktï) «divisé, analysé».
(en sanscrit : vipavya) pour être purifié, à pu-
ra«si'unsi
rifier».
â'q$5-q (en sanscrit : vitatha) «fausseté».
..qiraarsk (postposition) (en sanscrit : mmâna) «char cé-
leste ».
s' ÎH (postposition) (en sanscrit :
vigra) «sans nez, nez
aplati». — Comparez |-?N, art. xm, n° 4.
APPENDICES. — VIL 185

gursiaî; (en sanscrit : vidarçanam) «vue perçante, sur-


naturelle».
n.3]arq|fî: (en sanscrit : vilâpa) «lamentation»»

gr• q* Rqqiîsi (en sanscrit : viçichta) «excellent, supé-


rieur, distingué».
mr-qavRjs (en sanscrit : vivâha) «mariage».
s^watVri (en sanscrit ividhrïta) «saisi, pris».
m*!*! •mjv 11^-55
(en sanscrit : viçichtasthânam) «place, si-
tuation distinguée, éminente».
wa&'^'go! (en sanscrit : vilakchana) «sans signe, sans
marque».
Js yjj*rn
1
(en sanscrit : vâipoulya) «très-développé».

EXEMPLES DE PREPOSITIONS SANSCRITES DOURLES :

Ï« qi,•*fc-q (en sanscrit : viniçôdhanam) «purification


complète».
afaraK on 3î*]'RÎ\5 (en sanscrit :
vinipâtà) «tombé,
déchu ».
Jta'l-Bra (en sanscrit : viparyâsa) «opposition, chan-
gement en sens inverse» ou (yiparinâma) «change-
ment d'état, de forme».
gwsrss-z: 'gx/qvnjx/q (en sanscrit : viprayoukta) «en-
tièrement délivré ».
à '^Ty^l^'à^ (en sanscrit :
vyoutpalti) «formation
de mots, étymologie».
186 APPENDICES.— VIL

XIX.

H I
Csoma : UK'rm-qi,, uj^-rm.
Il faut y joindre :

i° àlzira, âsp^r«*. «bien»,


2° nr «amas, union»,
^° ^l^' -IV1?' ^ ^ «totalement, de tous côtés»,
4° ttfcîsr*; «complètement»,
5° ffurai «complet»,
6° 4ta--c «très»,
7° ^q-* «le plus, extrêmement»,
8° gqssi'^ «avec, en compagnie de».
EXEMPLES :

UK rm qx, q|r • q (en sanscrit : sanggiti) «-


énumération ».
ujç- YTTY^ (en sanscrit :
santâpa) «souffrance, re-
pentir».
nHnsrni/qjjjs (en sanscrit : samalangkrîta) «bien orné».
ntaisrs^ (en sanscrit : sanskrïta) «bien composé; la
langue sanscrite».
â*n*i • ^JSJ ou âm^-w^r (en sanscrit :
sanskâra) «bien
fait, accompli».
nr '|K (en sanscrit : sanskâra) «l'idée, la conception».
Ti'-ylf^ (en sanscrit : santrâsa) «effroi, alarme».
'IS'y'S^'q (en sanscrit : sanyôdjanam) «liaison, con-
nexion ».
15'iilmsi (en sanscrit : sambhaya) «terreur».
APPENDICES. — VIL 187

*j5'ig.q,.§js'« (en sanscrit :


santamasa) obscurci de nuages ».
^s Sfosi ( en sanscrit : sangklichtà) « tout affligé,
II5 s*i •

tourmenté».
"15 ,¥in n (en sanscrit :
sangkalpa) «volonté, résolution,
délibération».
15- y ïnâm^Ri (en sanscrit : samantadarçin) « qui voit tout ».

ûfcsrg'Mirva* (en sanscrit : santouchita) «réjoui, heu-
reux».
ûj^^-g-mr^'q (en sanscrit : santapia) «souffrant, af-
fligé» (comparez le deuxième exemple).'
-fjs- y mrç-q (en sanscrit : santâpa) (comparez l'exemple
précédent et le deuxième exemple ci-dessus).
*,q- ysiç-q" (en sanscrit :
sambahoula) «très-nombreux».

gqsrg'upwii (en sanscrit :


samvâsika) «qui demeure
avec un autre».

EXEMPLES DE PREPOSITIONS SANSCRITES DOURLES :

a'îfa'qv'lN'Kruvw;*!'a^a (en sanscrit : abhisamboud-


dha) « devenu véritablement et complètement Boud-
dha».
Is-R^q*! (en sanscrit : samoutctch'anna) «tout détruit».
'ns-yRraop (ensanscrit :
samoutpindja) «tout troublé».
W^S^ (en sanscrit :
samoudaya) «multitude».
x\x • y R™ q ( en sanscrit : samatikrânta) « complètement
passé, surpassé».
188 APPENDICES.— VIL

IK qss; • q ou x,q y Sfc q (en sanscrit : samprakâça) « par-


faitement éclairci, expliqué» est rendu quelquefois
plus exactement en traduisant les deux prépositions
sanscrites : uiK'rzn-qs/x.q' ySs-

un; rm • nx, su™ • q (en sanscrit : samprasthila) « parti,


allé en voyage». v

sra; r (en sanscrit : sammoukha) (comparez pratimoukha,


article xvn, vers la fin).


XX.

g i
Csoma : qïl-qx, «bien».
_
Il faut y joindre :
1° qgç (poslposition) «bon, bien»,
2° s,q «extrêmement»,
3° aura n*. «bien»^

4° -î)5"5 «très»,
5° j^a-^ «avec élégance»,
6° ws «agréable»,
7° siq «aisé, facile»,
8° gsn «agréable, beau».

EXEMPLES :
q^qs.-m^m^-q (en sanscrit : sougata) «bienvenu».
q^'rôf (en sanscrit : sougaii) «bonne voie».
(en sanscrit : soudharma) «bonne loi».
I&'srqgi;

giprugi; (en sanscrit : soudharma ou sounîti) «bonne


loi».
APPENDICES. — VIL 189

uk'qgç (en sanscrit : soumanas) «bon esprit».


a-5'qgç (en sanscrit :
soudarçana) «beau à voir».
q- qgç •'îî (en sanscrit :
soubouddhï) « bonne intelligence ».
qg^-'q'S'q^'în^s (en sanscrit : soumitra). La prépo-
sition sanscrite s'est changée ici en un adjectif au
génitif, suivant la règle 3o.
(en sanscrit : Soubhoûti), nom propre.
x.q-'ljx,
^q'£> (en sanscrit : soudoûri) «très-loin».
x.q-ngq (en sanscrit :
Souyâma), nom propre.
S.-s.q (en sanscrit : Soumêrou), nom de montagne.
â'jRsi-qv'Swrq" ou àsp-nCç (en sanscrit : svâgala) «bien-
venu». '
âurcq'ljsj-î'i (en sanscritSoudjâtâ), nom de femme.
:

âîira-qS'njsi (en sanscrit : soukrïta) «bienfait, bonne


action». (Adjectif au génitif au lieu d'une prépo-
sition. Comparez ci-dessus le huitième exemple.)

.fjs-yrznrv'q' (en sanscrit : Sounandana), nom propre.
.âs-yulr c •fîvq (en sanscrit : soumanôrama) «très-

agréable au coeur».
-fta'yïrâï; (en sanscrit : Soudarçana), nom d'une classe
de dieux.
™ >N5

(en sanscrit :
soughôcha ou soukvana) «belle voix ».
gq-grq (en sanscrit :
sousâdhya) «bien accompli».

niisi'gl (en sanscrit : soukara) «facile à faire, oeuvre fa-


cile ».
190 APPENDICES.— VIL

Q'q'gm (en sanscrit : soudarçana) «beau à voir».

EXEMPLES DE PRÉPOSITIONS DOURLES :

-$5 yàsi^i• «*i (en sanscrit : soupralâpa) «éloquence».


•Jjs y =^q T) ^sra q (en sanscrit : soupratichthita) « très-

bien placé ».
Il arrive le plus souvent que le tibétain ne traduit
qu'une préposition quand le sanscrit en a deux et même
trois.
Ji. s • 3) *i fts'si • q (en sanscrit : souvinîta) « bien discipliné ».

*,q-ysis'si-q (en sanscrit : soupratichtha) «bien placé».


n)m^'qs,'q§îi (en sanscrit : sousamârabdha) «bien entre-
pris, commencé avec ardeur».
Les Tibétains mettent quelquefois une préposition quand
le sanscrit n'en a pas, comme dans x.q'ri3î, traduction du
sanscrit anggiras; et, par contre, ils les omettent souvent,
quand ils trouvent dans leur langue un mot qui leur pa-
raît suffire à lui seul pour rendre le. sanscrit ; tels sont :
îfti • q (en sanscrit : adhimoukti), nxisi (en sanscrit : atîta), etc.
On rencontre aussi parfois plusieurs équivalents d'un
mot sanscrit, comme : jfe j. «Yç, qa-5'qgç, s-q-wn (en
sanscrit : soudarçana); mais il se peut que la première ex-
pression tibétaine représente le sens de «qui voit très-
bien», au lieu de «beau à voir», qui est celui des deux
autres.
APPENDICES.— VII. 191

D'après les exemples qui viennent d'être donnés à la


suite de chacune des prépositions sanscrites, nous trou-
vons que, au lieu de présenter de l'unité dans la tra-
duction comme le ferait croire le tableau de Csoma [Gram-
,
maire, p. îoA), une seule expression tibétaine représente
quelquefois jusqu'à huit prépositions sanscrites, et, de
plus, que ces dernières sont souvent traduites en tibétain
par des postpositions.

TABLE ALPHABÉTIQUE

DES TERMES TIBÉTAINS CORRESPONDANT AUX PREPOSITIONS

i
SANSCRITES.

i. ^"IR
(en sanscrit :
dour).
2. *i5, 'ns -R, "JVS'N
(en sanscrit :
â, ava, pari, sam).
3. W^'\, rfc^rg (en sanscrit : adhi, ava}.
h. srqj; (en sanscrit : vi).
5. nrc
(en sanscrit : out, pra).
6. ^K, (en sanscrit : out}.
5}3j"K

7- r[f"-3^ ou ¥'-5^ (en sanscrit: à).


8. umm (en sanscrit : dour, vi).
9. Rg (en sanscrit : pari}.
10. K5iq (en sanscrit : apa, dour}.
11. î^rnS, i&l'as, (en sanscrit : ni, nir, prati).
12. T*, (en sanscrit : ava).
i3. wTs (en sanscrit -.prati), wTa'nX (en sanscrit : abhi).
192 APPENDICES.—VIL
là. s>\\ (en sanscrit : oui).
i5. à^si"ci (en sanscrit : au).
16. (en sanscrit : para, pra).
«¥*!]' Tj

17. Rsorn (en sanscrit : dour).


18. |^'*j (en sanscrit : anou).
19. ysm (en sanscrit : dour, nir).
20. ^ (en sanscrit -.prati).
ai. Vm, (en sanscrit : oupa).
22. JSS
(en sanscrit : sou).
23. qàs, n%5-qR (en sanscrit : oupa).
ai. Tsprrj (en sanscrit : ava).
2 5. a*, (en sanscrit -.prati).
26. àK (en sanscrit : out).
27. gqur^ (en sanscrit : sam).
28. «S'uâ. (en sanscrit": out).
29. ^ui-q^ (en sanscrit : ati).
30. ^N-Ï, ^srifr. (en sanscrit : ni).
3i. q^-m, (en sanscrit : sou), ne (en sanscrit : sam).
32. «VN'Î; (en sanscrit : out, nir).
33. n^in (en sanscrit : ati).
34. ? M (en sanscrit : nir, vi).
35. s*!] (en sanscrit : sou).-
36. sç-c (en sanscrit -.prati).
37. ïwu^ (en sanscrit : abhi, anou, vi).
38. câ (en sanscrit : anou, oupa).
APPENDICES.—VIL 193
f
3g. twm*i
(en sanscrit :
out).
4.0. ^ni'i; (en sanscrit : ava, pra).
4i. J).^ (en sanscrit : nir, prati).
42. âv^ (en sanscrit : anou, sou).
A3, qni (en sanscrit : vi).
44. s (en sanscrit : adlii).
45. If'zp (voyez le n" 7).
46. «5'sc (en sanscrit : â).
47. Il (en sanscrit : vi).
48. NK (en sanscrit : nir, vi).
49. d*. (en sanscrit : ni, pra).
5q. ^ (en sanscrit : â).
5i. gm-$i (en sanscrit : sam). "
- -

5a. ^ (en sanscrit;':apa, ava).


53. qg:; (en sanscrit :sou).
54. q^m (en sanscrit : prati).
55. tm-Vi (en sanscrit : out).
56. UJK (en sanscrit : pra), mvry us, (en sanscrit : sam).
57. ujs, (en sanscrit : out).
58. ujjsj (en sanscrit : TO).
5cj. ùj (en sanserit : pra).
60. afi;«i'g (en sanscrit -.nir, sam).
6:1. *,ç (en sanscrit -.prati). ' -

6%,
i,q, ayv Tj (en sanscrit :
abhi, pari, pra, prati, sam,
sou).
i3
194 APPENDICES.— VIL
63. 5,N'w (en sanscrit : anou).
64. ras- z (en sanscrit :
prati).
65. (OTsrg (en sanscrit : anou). •,

66. âra^'q*, (en sanscrit : â, sam, sou).


67. njinîsi Jjui TJ (en sanscrit : apa).
68. Jjs'Tiî -ffà'1?^ (en sanscri'' : ati> aàhi, abhi, ni, pa-
ri, pra, vi,
sam, sou).
69. ?f-?fo (en sanscrit : prati).
70. (en sanscrit sou).
g :

71. gix, (en sanscrit :


api, prati).
ranraft,, a^'^x (en sanscrit «erfAt, apa, vi),
72. G™,
gyw (en sanscrit : pari).
^
73. C-SÏ;
(en sanscrit : aft).
La langue tibétaine, comme cela ne pouvait manquer,
a donc résisté au système de traduction qu'ont semblé
vouloir lui imposer les interprètes tibétains ou plutôt leurs
maîtres indiens, chargés le plus souvent de traduire les
livres sacrés. La clarté a certainement gagné à cette résis-
tance qu'il n'était guère possible de vaincre, parce qu'elle
,
est dans la nature. Ici, de la part d'un peuple qui était,
quand les traductions furent faites, sans culture intellec-
tuelle, et qui obéissait à l'influence de grammairiens dont
l'habileté n'a guère été surpassée depuis, cette résistance
prouve une fois de plus que, quelle que soit l'autorité qui
cherche à imposer des lois à une langue, cette autorité
APPENDICES. — VIII. 195

vient toujours échouer contre l'usage, qui, en dépit des


académies et des écrivains les plus illustres et les plus res-
pectés sera toujours le souverain arbitre du langage.
,

VIII.
EXEBCICE
DE LECTURE ET DE PRONONCIATION TIBÉTAINE.

(Extrait du Dsang-loun, çh.-i, p. 12-18, édition de I. J. Schmidt.)

TRAKSCRIPT. Déki is'é na youl ~


Vâranaser drang srong Inga brgya jig gnas té,
PROHOKG. 1, trang srong nga dya né té,

drang srong de dag gi ston pa Oudpala jes byava dam pahi tch'os slob
trang srong dé dag ghi ton pa tchava dampé lob
_

Svn|&H'q'ffl.!*<lf|fvi3sr 713\'1?,5'^I;,1 ^'^'^ ' ^'s^'ûfv


tching bsgom pa la dgah vas kountourgyoujing : sou la dam pahi tch'os yod
gom pa ga vé rdyou darapé

pa dé bdag la smrana, tchi dang tchi hdod pa yid bjin dou sbyin jing déhi
dag îa mrana; dod pa jin tchin

gyog byaho jes bya var bsgrags pa dang bram zé jig der hongs nos dé
yog tchaho jèa tcha var dagi pa né

la Hdi skad tches smras. so :. bdag la dam pàlà tch'os yod do; thos par.
di kad mré so : dag dampé

1 Les mots qui ne sont pas répétés se prononcent comme ils sont écrits.

i3.
196 APPENDICES. — VIIL

hdod na bstan par byako jes smras pa dang, drang srong des thos nos thaï mo
dod tan par tchaho mré pa trang srong né
Jj^l ^^^•^'^11 q^yra-^yg-q|-qà-g)yY^«-
sbyar te, hdi skad tches gsol to : bdag ta thougs brise vaht slad dou dam
tcbarté, di kad sol ' to : dag tsé vé dam-
zih • à&I ' q^gj • r •
zn^foi • è^I " *jw ' IT ^' | i|W ' i "
^^ ' • £1 | 1&SJ *

yahi tch'os bstan dou gsol jes smras pa dang bram zé des smras pa : tch'os
pé tan dou sol rare pa mré pa :

lobs yang chin tou dkah sté sdoug bsngal mang po myong vas tch'os lobs pa yin
lob ka doug ngal oyong vé lob
,

gyis hdi tsam gyis tch'os thos par hdod par rîgs pa ma ytn no. Khyod stïiiig
dyis di dyis dod par rig pa niog

nos thos par hdod na, klio vos bsgo va bjin dou byos chig. Drang srong gts
né dod go va jin dou tchos Trang srong ghis
,

smras pa : ston pa tch'en pohi bhah hjin dou mi hgal var bgyiho jes smras pa
mr£ pa : ton pa ka jin gai dyiho mré pa

dang dé la hdi skad tches bsgoho : gai té khyod Icyi pags pa bchous te chog
di kad gobo : pag pa chous té

chog tou byos la rous pa nismyouggour byos, hhrag ni snag ts'ar byas te, ngas
tché la myoug gour tcbé, thag ni tché té, ngé

bstan pahi tch'os yi ger bris na khyod la tch'os bston to. Jes smras so. De
tan pé gher ton to. mré so. Dé
%

nos drang srong des dé skad tches smras pa thos nos ràb tou dgah mgou rangs té.
né trang srong kad mré né ga
APPENDICES. —VIII. 197

De bjin gchegs pahi bstan pa la bshour siir bya vahi phyir pags pet' bclious
Dé jin cheg pé tan pa la kour tir tcha vé dchir pag pa chous
«j^.-^'^'yâ^l ^'^'^'fj^'^'â^l py^'^T3^'^'
nos chog chog tou byos ' rous pa ni smyoug gour byas khrag ni snag ts'ar byos
-
né tcbé myoug gour tcbé th'ag nag tché

nass dous la bab kyi myour dou gsoungs chig tches smras pa dang bram zé ts'igs
né, soung chig mré pa

sou btchad'jm hdi dag smras so lous kyi spyod pa rab bsdams ching; srog
tebad pa di dag mré so tchod dam ching;

gtclwd brkou gyem mi byaho ; phra ma brdsoun dang ts'ig rtsoub dang hkhyal pa
tchod kou yem tcbao ; pVrama dsoun tsoub kbyal pa
^'ER"â ,g"ft|i RTÎ: ri gsi^ 'ai •« ' s^r-ÏNl rà'S^'sla^i '3^'
.

smravar mi byaho hdod pa ^rnams la ma tch'ags chig, je sdang sems kyang


tcbao dod pa rnams ' tang sem
5) Y T\X, ' £| | ^ nx^ -qoj ' q ' >J3j ' ^ , ,

' 3j| | -£K ' c§P ' $!&^ ' Xffà* *^k'
med par bya ngan par blta va koun spang na byang tchoub seins dpahi spyod
tcha da va pang tebang teboub sempé tchod

paho. Jes ts'igs sou btchad pa hdi dag smras ma thag tou yi ger bris' nas
,
tchad pa di mré gher né

hdjam bouhi gling koun ton bsgrags te mi mangpo thams tchad kyis dé la slob
djam bouhi ling dags té ïob

^«^^«^^'^'^•^"S'^^T^I' Il

tching tchi Itar bstan pa bjin doù nan tan byed dou btchouggo.
tan pa jin tched dou Ichoug go.
198 APPENDICES.—VIII.

ANALYSE GRAMMATICALE.

5S «de cela», gén. sing. de ^, pron. démonstr. d'éloi-


gnement.
2-5 «au temps», loc. sing. de s, formé avec s (n° 21, 7).
u^fli «pays»,
forme absolue liée au mot suivant.
ET:V5-^ «à Bâranasi (Bénarès)», loc. sing. (forme ti-
bétaine) du nom sanscrit de cette ville, transcrit en
caractères tibétains.
^•ïfK «ermite» (en sanscrit : Rïchi), forme absolue liée
aux noms de nombre qui suivent.
a «cinq», qjj «cent» : «cinq cents».
&m «un», article indéfini en rapport avec les noms de

nombre précédents. Comparez le français un cent, etc.


i]3W! S « demeurant », participe présent, ou plutôt locution
adverbiale formée avec la racine du verbe et une
particule (n° i3).
?-rySj «de ces», gén. plur. du pron. démonstr. d'éloi-
gnement formé avec ^
(n° 2 3).
îfo'u «l'instituteur, le maître», nom. sing. masc.
^•q-ni «Oudpala», nom propre du précédent.
(Èhsi «ainsi»,
^•q participe futur du verbe ^yn «faire», employé avec
l'adverbe qui précède pour signifier « ainsi nommé »
(littéralement : sic faciendus).
APPENDICES.— VIII. 199

«ruâ «pure», gén. sing. Cet adjectif est au génitif parce


qu'il précède immédiatement le substantif l*i «la
loi» (n° 3o).
^^^qMwn'oi «dans, à l'étude et l'idée», composé in-
diqué par la présence de tç (n° 12) au datif sing.
ÎTO'TO «par le plaisir», instrum. sing. On peut traduire
par le verbe : «parce qu'il se plaisait».
35• i; «partout», adverbe formé de l'adjectif avec le signe
du locatif.
s ilfc «errant», participe présent formé avec la racine du
verbe et une particule (n° 12).
g•« «celui à qui», QJr-q «étant, celui qui a», le verbe
avoir étant remplacé en tibétain par le verbe être avec
les pronoms au datif (n° 80).
yrnà-!^ (voir ci-dessus, 1.et suiv.).
1

5 «celui-là», pron. démonstr. au nominatif.

ucurni «à moi», pron. pers. de la iro pers. au datif.

^5 «dirait», conditionnel formé avec la racine du verbe


et la particule s (n° 77).
S-y I «tout ce que» (littéralement : «ce que et ce que»).
rc^yu «désirant», participe présent formé avec la racine
du verbe et la particule n.
«)ç «esprit, coeur», forme absolue liée au mot suivant.
nâs-ç «selon, comme», avec le mot précédent : «selon
son esprit, à son gré».
200 APPENDICES.—VIII.
"fis «te «donnant», participe présent formé avec la racine
du verbe et la particule Ite (n° 12).
èft «de lui, de celui-là» (voir ci-dessus, p. 198, 1. 1).
znttjin «serviteur», forme absolue.

,gîï «je suis devant faire, je ferai», participe futur de ^^


suivi de la particule"!? (n° 11).
«ainsi».
làisi

rrqs, (littéralement :
«dans le devoir faire»), participe
futur suivi de la particule q au locatif (n° 21, h, 7).
qgmisrii «ayant publié», participe passé, qu'on peut tra-
duire par le prétérit : «il publia».
y «et».
gsj-à «brahmane».
iwm«un», article indéfini se rapportant au précédent.
y^ «là», adverbe formé avec le pronom démonstratif et
le signe du locatif (n° 89).
ïïiwrssi «étant venu», participe passé de Sft-q «venir»,
à l'ablatif absolu. *

y ni «là», adverbe formé avec le signe du dat. ou du loc.


n5 «ce», pron. démonstr. de proximité.
s^ «langage, discours».
à*i «ainsi», adverbe; le même que à^,, employé avec une
autre initiale par euphonie.
l&srW «dit», prétérit de la racine s «dire», avec la par-
ticule Hî, (n° 11).
APPENDICES.— VIII. 201

qyi-ni «à moi» (voir ci-dessus, p, 199, 1. 17).


yrarV'M'*! «la loi pure, sainte» (voir p. 199, 1. 1).
ùtfy'y «est», présent du verbe oj^ avec la particule "S
(n° 11).
âVa*, «entendre», infinitif de IVn (n° 69).
Ayys «désirerais», conditionnel formé avec la particule 5
(n°77)-
qss'q^-g'îî «je suis devant enseigner, j'enseignerai », par-
ticipe futur formé avec la racine du verbe à l'infi-
.
nitif, et avec 5, participe futur de J|y employé ici
comme auxiliaire et suivi de la particule R (n° 11).
iïra «ainsi».
igsrq «ayant dit», participe passé de w, qu'on peut tra-
duire aussi par le prétérit : «il dit, il parla».
y «et».
y;'*te «ermite».
y*i «par ce», pron. démonstr. à l'instrum.
sf%j -s^i « ayant entendu », participe passé à l'ablatif absolu.

ani-ST «la paume de la main, les mains».


51VÎ1 «joignant», participe présent, ou mieux locution
adverbiale formée avec la particule £ (n° 13).
nJ'st «ce langage, ce discours» (voir p. 200, 1. 20).
àsi «ainsi» (voir p. 200, 1. 22).
arôfnr'î? «il pria, demanda», prétérit formé avec la racine
du verbe et la particule X (n° 11).
202 APPENDICES. — VIII.

qyi'ni «à moi» (voir ci-dessus, p. 199, 1. 17).


4îiprq|-qnl «de la bienveillance, de la miséricorde», gé-
nitif singulier.
giyr «à cause de, par».
yrqr^'a'K! «la loi sainte» (voir ci-dessus, p. 199, 1. 1).
.qas-i: «enseigner», infinitif ou gérondif formé avec la
racine du verbe et la particule i: (n° 69).
zipfm «(je) prie».

s^-^-q-y «ainsi ayant parlé et» ou «il parla ainsi


et» (voir ci-dessus, p. 201, 1. i3).
jpri «brahmane».
y<q «par ce» (voir ci-dessus, p. 201, 1. 17).
f.*i'q «ayant dit, dit» (voir ci-dessus, p. 201, 1. i3).
s% «la loi», forme absolue au nom. sing. en composition

avec le mot suivant.


nfqî*! «l'apprentissage», forme du prétérit de Sfq-q prise
comme substantif».
wjç «et, aussi».
3\s,'T, «très». '

yin. «difficile».
à «étant», particule servant à former les participes ou
plutôt une sorte de locution adverbiale, et ayant
souvent à elle seule le sens du verbe être (n° i3).
gyqwoi «misères», forme absolue en rapport avec le mot
suivant.
APPENDICES.—VIII. 203

aVïf «nombreuses»..
U^-q^ «ayant éprouvé», locution adverbiale formée avec
la racine du verbe et l'une des particules de l'ins-
trumental (n° 98).
S%i «la loi».
Bfqisni «apprise», participe passé de nfq-q (voir ci-dessus,
p. 202, 1. 16).
ôk'Sisi «ayant été», locution adverbiale formée avec la
racine du verbe et l'une des particules de l'instru-
mental.
nS «ceci, ce», pron. démonstr. de proximité.
&rS|«5i «assez».
iTsi«la loi».
âVqx, «entendre», infinitif de T*i• q (voir p. 201, 1. 5).
tvfyqi, «désirer», infinitif de rvfy q (n° 69).
^npra «convenable, suffisant».
« «non».
"^'X «il est», verbe accompagné de la particule a (n° 11).
p^ «toi», pron. pers. de la 2e personne.
%ç'5!K! «de coeur», ablatif sing. de fk.
jftrq*. «entendre» (voir ci-dessus, 1. i4).
nyys; «désirerais (désires)» (voir p. 201, 1. 6).
p'qlsi «par moi», pron. pers. à l'instrum.
qs-q «prescrivant», participe présent.
q^s'i: «comme, selon».
204 APPENDICES.— VIII.
gsr-fta «fais», impératif de jK (voir le n° 75).
c

y^^te"^ «par l'ermite», instrum. sing.


«ayant dit» (voir ci-dessus, p. 201, 1. i3).
H^-q
Sa'q «instituteur», en rapport avec l'adjectif suivant.
às-îfà «du grand», gén. sing. de as accompagné de la
particule ïf.
n"in. «ordre».
qâs-ï; «suivant, comme».
â «non, ne, sans».
ivnnrqs, «transgresser», infinitif de rvnnru.
njftîC «je ferai», futur de qSjyu «faire», expression ho-
norifique employée au lieu de J.y q quand on parle
à des supérieurs. La particule ?C est ici jointe au
verbe (n° 11).
ià*r*j*riry «il parla ainsi et» (voir p. 201, 1. i3).
ynrn.ysy&si «là ce discours ainsi» (voir p. 200,1. 19).
qMST «il prescrit, il adresse», présent de qs-q avec la par-
ticule îs: (n° 11).
snnrS «si», conjonction.
SyJI K(^e *0^"' Pron- Pers- au génitif.

qura-a «la peau».


q^i^-^ «ayant écorché», participe passé de q-jvq, for-
mant avec la particule ^ une locution adverbiale.
Znyljïzrr ^ «en feuilles», locatif de ISm répété pour en faire
un distribulif.
APPENDICES.— VIII. 205

îjsrni «après avoir fait», participe passé de jK,q avec la


particule du datif ou du locatif, ce qui en fait une
locution adverbiale.
^•q «l'os, un os».
S «même», particule emphatique précisant la personne
ou la chose.
w1^ «calame», datif singulier employé comme accu-
satif (n° 22, 5°).
gsi «ayant fait», participe passé de àyq.
rail'il «le sang même».
g-jfc, «encre», datif ou locatif employé pour l'accusatif,
comme ci-dessus, 1. 7.
gsriv «ayant fait», participe passé; locution adverbiale
formée avec £.

ÇIKI «par moi», pronom personnel à l'instrumental.


ssa"qS. «enseignée», participe passé de Sa'n au génitif,
parce qu'il précède le mot suivant (n° 3o).
àf*! «loi».

<îràj^ «en lettres», locatif de <îrîn.


|*i's «tu écrirais, tu écrivais», conditionnel de n|'q.
Myra «à toi», pron. pers. au datif.
£%i «(la) loi».

qW5'X «j'ai enseigné », prétérit employé ici comme futur :


«j'enseignerai» (n° 11, p. 18).
à*i «ainsi», ^'W «il dit» (comp. p. 200, au bas).
206 APPENDICES.— VIII.

y5*1 «alors», adverbe formé avec le pronom démons-


tratif d'éloignement suivi du signe de l'ablatif.
y;'|te «ermite», y*j «par ce», y*K «ce discours», 5*1
«ainsi».
*i*rq «dit», "SVawi «ayantentendu» (p. 200,1.13 eti8).
^q-i; «très, extrêmement».
yin,-îiîn,svr;*i,S «s'étant réjoui», participe passé et lo-
cution adverbiale de «jq-n «se réjouir», joint à yin.
«plaisir» et à =wsi «joyeux», suivis de la particule K.
y qâs• *n-J™*i• qt^. «de celui qui va comme (son prédéces-
seur) », surnom des Bouddhas qui sont supposés faire
tous les mêmes actions que ceux qui les ont pré-
cédés dans cet état de sainteté. Le mot est composé
de y^ilta «comme» et de zn.f)zn*rq «allant»; il est
ici au génitif. C'est l'équivalent du sanscrit Tathâgata.
qss-q'ni Rà l'enseignement, à la doctrine», datif sing.
de qSSj'1!-
nsi/â*. «en honneur», locatif ou datif.
rj-qS «devant être fait», participe futur au génitif de
ày^-
J^ «afin de, pour».
qui*! q

«la peau » \

q-q*r5*i « ayant écorché ». F


(voir p. 2o4,aubas).
„ t -u
rqzn-Zjîyc «teuilies»
^. I v
>
l '
3*1 «ayant fait» ]
APPENDICES. — VIII. 207
^*i-q-â «un os même»..
.

sjirrini, «calame»..
. . . . .
«le sang».
^voir p. 2o5, 1. 3 et suiv.).
pjm'gj

*jm • à*, « encre » . .


5*i'5*i «ayant fait», locution adverbiale formée avec le
participe passé et le signe de l'ablatif.
ysrm «au temps», c'est-à-dire : «à la mort», locatif sin-
gulier.
qq-j) «étant arrivé», participe passé au génitif de n.qq-q,
pris ici d'une manière absolue.
«'r «promptement», adverbe formé avec r, signe du
locatif.
«enseigne», impératif de *n*^-q (n° 76).
sraç'sr-?M[
è*i «ainsi», *j.^'q «il dit», y
«et» (voir p. 202, 1. g).
g<M-i*i «par le brahmane», instrum. sing. de gsrà. Ce

cas est employé ici parce que ce nom est le sujet de.
ildit(n° 86).
lui*! • *j qsy q « stances »
(littéralement : gm*i g « en
pieds,
en membres», qsyq «coupé») (en sanscrit : gâthâ).
Ryyi «ces», pron. démonstr. de proxim. au pluriel, en
rapport avec le mot précédent.
*i*r'*l «il dit» (voir ci-dessus, p. 200, au bas).
oj!sr*i «du corps», gén. sing. de aj*i.
§yq «l'habitude».
*,q «beaucoup, très».
208 APPENDICES. — VIII.
qswJfc «ayant contenu, refréné», participe passé de
qgsrq, formé avec une particule (n° 12).
Spr «vie» nilfe «coupure», composé signifiant «meurtre».
x «le vol».
uiiîw «l'adultère».
si «non».
gîï «sont devant être faits», participe futur (comp. ci-
dessus, p. 200, 1. 5, et p, 20/1, 1. 11).
g 54 « la médisance ».

q?s «(le) mensonge».


y «et». -

«parole» sq «rude», composé signifiant «calomnie».


l'ui

nugoi-q «paroles inutiles, bavardage».


w'qi.-â'^Tî «ne doit pas être dit», participe futur formé
avec s,' 1' à l'infinitif et 3, participe futur de jk,
employé ici comme auxiliaire, suivi de la particule
R, et séparé du verbe principal par la négation à.
ny: q TH*! ni «aux désirs», datif pluriel de n^fyq; Ï»*I
signe du pluriel (n° 2 3).
« «non, ne».
£*n*j-,Sj;«s'attachant», participe présent de sura-q (voir le
n° 12).
<à'*jî; «passion, colère, haine», qui, en composition avec
le mot suivant
*)si*i «esprit», signifie «l'esprit de haine».
APPENDICES. VIII. 209

^ «et, aussi», répond souvent au


toujours après le nom.
que latin, qui se met

àc-qs, «à l'état de non-être».


^ «doit être fait», participe futur de ]K qui, joint au
mot précédent, devient auxiliaire et donne le sens
de «doit être anéanti», ou de l'impératif: «anéan-
tissez! ».

K5'q^ «à l'état de mal, mal», adverbe formé de ^s-q avec '

x., signe du. locatif.

qnj-q «vue», joint au mot précédent :


«les vues mau-
••
vaises». "

»ns «toutes».
*K-5 «abandonnant», littéralement :
«dans l'abandon».
*)«*! y-int «d'un Byang tch'oub sems dpahn (pro-
^Ï; §q
noncez Tchdng tch'oub sem pa) (en sanscrit: Bôdhi-
sattva), composé de IK «pureté», 4§q «absorbé»,
*1Î4*I «l'être», yn.
«fort», et pour sens définitif:
«l'être, fort absorbé dans la pureté», ou plus nette-
ment, d'après le sanscrit : «l'être uni à l'intelligence
suprême, l'être de l'intelligence suprême».
Myq «l'habitude, la conduite».
ST «c'est» (voir n° n).

<à*j «ainsi».
s,jn*i• *j• qsyq n.yyj] «ces stances» (voir p. 207, 1. 18
et suiv.).
I/J
. -
210 APPENDICES. —VIII.

1*i «dites», participe passé de w-q.


H «sans» gui
«intervalle» «en»,
-ç.
«incontinent, aussi-
tôt», les trois mots réunis formant un adverbe.
îùiù|^,|*!,s;*i «après avoir écrit en lettres» (p. ao5,1. 19),
locution adverbiale formée avec 5*1, signe de l'a-
blatif.
«^N'-SS. «du Djambou», transcription d'un mot sanscrit
employé pour désigner l'Inde, suivi ici de la forme
tibétaine du génitif.
sk «continent», en rapport avec le mot suivant.
*i5'ij «dans tout», adj. au loc. sing. ou adv. «partout»
(voir p. 199, 1. 8).
«ayant publié» (voir p. 200, 1. 10), locution
q5j*n*rTi
adverbiale formée avec £.
â «(les) hommes», forme absolue en rapport avec le mot
suivant. /
tK'TS «nombreux».
asrei'si: «tous», en rapport avec les deux mots qui pré-
cèdent.
^*i «par», signe de l'instrumental à joindre au mot pré-
cédent.
yni «à ces (stances)», datif pour l'accusatif.
gfq-lK «étudiant, apprenant», participe présent de gfa'q.
1-njx, «comme, ainsi».

qsa-q «enseigné», participe passé de Ss'u.


APPENDICES. — VIII. *
211

q/&5-2: «ainsi», corrélatif de l'a*..

as • Tjs. « effort, application ».


âys Rà faire», gérondif formé avec r (n° 69).
q^zn-ùr «(se) mirent à», prétérit de ngyn (employé sou-
vent pour former le verbe causal) suivi ici de la par-
ticule 1S. (n° 11).

TRADUCTION LITTÉRALE.

En ce temps-là, dans le pays de Bénarès demeuraient


cinq cents ermites (en sanscrit : Rïchis). Le précepteur de
ces ermites, nommé Oudpala, parce qu'il se plaisait à
étudier et à méditer.la bonne Loi, allait en tout lieu en
faisant cette annonce : «Celui qui ayant la bonne Loi me
la dira, tout ce qu'il voudra, suivant son désir, je le lui
donnerai; je. serai son serviteur. » Un brahmane, étant
venu là, lui parla ainsi :
«J'ai la bonne Loi; si tu désires
l'entendre, je te l'enseignerai.» L'ermite, en l'entendant,
joignit les mains et le pria en ces mots : «Par bonté pour
moi, daigne m'enseigner la bonne Loi!» Ce brahmane
dit : «Apprendre la Loi est très-difficile, et c'est en éprou-
vant des souffrances nombreuses qu'elle est apprise. Il n'est
donc nullement suffisant de désirer entendre la Loi (pour
qu'on vous l'enseigne). Si, de coeur, tu désires l'entendre,
agis selon mes prescriptions. » L'ermite dit : « J'agirai selon
les ordres du grand maître sans m'en écarter. » Il parla ainsi,
i4.
212 APPENDICES.— VIII.
et (le brahmane) lui donna cette instruction : «Si, après
avoir écorché ta peau et en avoir fait des feuilles (de par-
chemin); (sir après avoir) fait d'un (de tes) os un ca-
lame, et (avoir) fait de ton sang de l'encre, tu écris la
Loi enseignée par moi, je suis prêt à te l'enseigner.» Il
parla ainsi, et l'ermite, ayant entendu ces paroles, fut
rempli de la plus grande joie. Puis, afin de rendre hom-
mage à la Loi du Déjinchegpa (en sanscrit: Tathâgata),
ayant écorché sa peau et en ayant fait des feuilles (de
parchemin), ayant fait d'un (de ses) os un calame et de
(son) sang de l'encre, il dit : «(Je suis) près de mourir,
vite instruis-(moi)! » Le brahmane récita ces stances : «Ré-
primant bien les habitudes du corps, ne commettez ni
meurtre, ni vol, ni adultère. La médisance, le mensonge,
la calomnie, les discours inutiles ne doivent pas être dits.
Ne vous -attachez pas aux désirs. Anéantissez l'esprit de
haine et évitez toute vue fausse ; d'un Tchangtchoubsempa
(en sanscrit : Bodhisattva) voilà la conduite! » Aussitôt ces
stances prononcées, (l'ermite) les écrivit, et, les ayant pu-
bliées partout dans le pays du Djambou (l'Inde), tous les
hommes, en grand nombre, les apprirent et s'efforcèrent
d'agir suivant cet.enseignement.
APPENDICES.— IX. 213

IX.

PROSODIE.

En adoptant les systèmes religieux de l'Inde, les Ti-


bétains ont accepté tout le langage poétique emprunté à
la mythologie brahmanique ; mais, quoiqu'ils aient tra-
duit plusieurs livres de poésies, ils n'ont pas adopté les
mètres usités en sanscrit, parce que la langue tibétaine
ne distingue pas les syllabes brèves ou longues; aussi les
vers tibétains ne diffèrent guère de la prose.
Toutes les compositions poétiques consistent en une
sorte de vers blanc, et ne diffèrent entre elles que par le
nombre des syllabes. La rime n'est usitée que dans quelques
circonstances.
Les pièces de vers qui se présentent dans le Kandjour
et le Tandjour, ou dans les autres livres empruntés à l'Inde,
ont été généralement traduites par les Tibétains en vers
blancs de sept syllabes chacun, et groupés en stances de
quatre lignes. Mais, dans les invocations ou bénédictions,
au commencement ou à la fin de quelques traités, on ren-
contre parfois des vers de neuf, onze, treize syllabes,.ou
plus.
Il faut remarquer, en comptant les syllabes, que les
diphthongues qà, qâ, etc. ne comptent que pour un pied.
214 APPENDICES.— IX.
Il en est de même quand l'a inhérent à toutes les con-
sonnes rencontre R OU une voyelle, comme qn.ç, ^nx, etc.
Voici, comme exemples de poésie, quelques stances em-
pruntées au àu]*i• q^ q-Fiy q-S.s-ïràB.-urès. «Trésor des
belles paroles », ouvrage composé par lé célèbre Sa-skya-
pandita, qui florissait au xme siècle, au. temps de Gingis-
khan et de ses successeurs, et qui résidait dans le couvent
de Saskya, dans la province de Tsang, au Tibet :

I.
|5j'îrS-^-yNfU*|-q-q*J|
*b, AISJ - a- (3y w nwu|*i [

à-Rl.5'»^'yg*!,^*i'si¥^|
Nra^'q-ram-q-Sfc-qjvRSjfiI

II.
«pi*rq,^,uj''SyJ|*r^[ |
|g^'"q',5j«ij*!'qR'|*!'^,Rgi;-1

S'SJ^Sj'îjyq^-megj'SMîsi-suin

III.
^*rq'^*T/JvyÂ'Rqq'q |
jç,uji;,Nra*rïï4*!'!Trnr'|!.5I
Sra*J ' qx, '
qsq*l ^ ç -y* •
^y ày
^'ni sjp*i • ÏW*I èm q •
ày| i
APPENDICES.— IX. 215

IV.
jfsrjjnryj-y-siyq-aj
ray q'V^vupn.TûvnrgS!*! I

3j-qâ-^-ni-pyq^-^|
wl'uiy^-^»*) à •qi/ RO]*, 11

I.
Auprès des ignorants, un preneur de singes est beau-
coup plus estimé qu'un savant (ou un sage); le preneur
de singes est servi avec du beurre et des mets ; le savant
s'en va les mains vides.
II.
Un sage connaît (la raison de) sa conduite; le fou va à
la suite de celui qui a du renom. Quand un vieux chien
a aboyé, les autres,.sans qu'il y ait de raison, se mettent
à courir.
m.
Quoiqu'on puisse, par de mauvaises actions, atteindre
son but, où sont les sages qui ont le désir (de l'atteindre
ainsi)? Lorsque, malgré de louables efforts, le but n'est
pas atteint, les sages ne sont pas honteux pour cela.
IV.

Un roi vertueux, quand il rencontre l'ennemi, est en-


core plus affectueux pour ses sujets ; c'est surtout quand
son enfant est malade, qu'une mère a l'esprit inquiet.
INDEX.

i.
Ablatif, p. 27, 8°; 37. — Syn- verbe en tibétain, p. 62, 2°;
taxe de l'ablatif,.p. 97. 68,n°8o.
Abréviations, p. i36.
Accusatif, p. 26, 5r°.—Prend Cas, p. 25, 28.
quelquefois les particules du Causal (Verbe); formation de ce
datif et du locatif; voy. p. 9 a verbe, p. 79.
les trois premiers exemples du Comparaison (Degrés de), p. 36.
n° 106. — Syntaxe de l'accu- Construction de la langue tibé-
satif, p. 96. taine, p. 88, 99,100.
Adjectifs, p. 32. — Déclinaison Cycle de douze ans, p. îkj; —
des adjectifs, p. 3i. de soixante ans, suivant les
Adverbes de temps, p. 80;.— Indiens, p. 151 ; suivant les
de lieu, p. 81 ;—de manière, Chinois, p.; i5A, i56.
p. 89 ; — de quantité, p. 83 ;
de négation, p. 8b. Datif, p. 26, 4°. Syntaxe du
— —
Affixes, p. 12. datif, p. 100.
Animaux (Noms des) qui servent Déclinaison, p: 2 5. — Forme gé-
à distinguer chaque année du nérale delà déclinaison, p. 28.
cycle de douze ans, p. 1^7, —Déclinaisondes noms, p. 29 ;
i5o. — des noms de nombre, p. 2 5,
Article, p. 20. n° 21 ; —des adjectifs, p. 25,
;cAvoir»; manière de rendre ce 34 ; — des participes, p. 25,
218 INDEX. — I.
n" 21 ; — des pronoms, p. 4g lettres; leur torme et leur pro-
et suiv. nonciation, p. 1 et 108. —
Diminutifs, p. 24. Règles pour l'emploi des lettres
préfixes, p. io5. — Leur clas-
Éléments (Noms des dix) em- sification d'après les grammai-
ployés pour compter le temps, riens tibétains, p. 106.
p. i4g. Locatif, p. 27, 7°.
— Syntaxe du
locatif, p. 92.
Fréquentatif (Verbe); sa forma-
tion, p. 8o. tfMoins, moins de»; manière de
Futur, p. 58. rendre ces locutions en tibé-
tain, p. 102.
Génitif, p. 26, 3°; 32, n° 3o. Monosyllabes, p. 21.

Syntaxe du génitif, p. 91. Mots symboliquesservantdenoms
Genre, p. 2 2.—Les particules in- de nombre, p. 167.
diquant le genre sont tantôt ex-
primées et tantôt supprimées, Négation (La) précède immédia-
p. 88,n093. tement le verbe, p. io3.
Nom, p. 21. — Syntaxe du nom,
«Il y a»; traduction de cette lo- p. 88.
cution française, p. 71. Nominatif, p. a5, i°. — Syntaxe
Imparfait, p. 56. du nominatif, p. 90.
Impératif, p. 20, 59 et 96. Noms de nombre, p. 38. —Dé-
Indicatif, p. 55. clinaison des noms de nombre,
Infinitif, p. 54. p. 25, n° si.
Instrumental, p. 25. — Syntaxe
de l'instrumental, p. 96. Parfait et plus-que-parfait,p. 56,
Interjections, p. 85. n" 71.
Participe présent, p. 53, 57; —
INDEX. — I. 219
passé, p. 56; — futur, p. 59, Prononciation des lettres simples,
3°; 78. p. 3 ; — composées, p. 6; —
Particules, p. i4, 88. préfixes, p. 109.
^Pluriel (Signes du), p. 27, 28.
Point intersyllabique, p. 2. Subjonctif, p. 61.
Ponctuation, p. 2. Substantifs abstraits (Formation
Préfixes, p. 11. — Règles pour des), p. 34, n° 33.
' leur emploi, p. 10 5 et suiv. Superlatif, p. 37;
— — sans com-
Leur prononciation d'après les paraison, p. 37.
grammairienstibétains, p.i 08. Syntaxe, p. 88.
Prépositions sanscrites traduites
en tibétain, p. i65. — Liste Temps (Manière de compter le),
alphabétique de leurs équiva- p. i46.
lents tibétains, p. 191. Termes respectueux et vulgaires,
Présent, p. 55. — Employé pour p. 127.
le futur et le passé, p. 101.
Prétérit, p. 56. Verbes, p. 53. — Formation des
Pronoms, p. 46; — de la pre- temps des verbes, p. 5 4,110 ;
mière personne, p. 46, 4g ; — — actifs et passifs, p. 79,100 ;
deladeuxièmepersonne,p.4g; — actifs non transitifs, p. 1 o 1 ;
— de la troisième personne, — dérivés des neutres, p. 12 2.
p. 5o ;—possessifs, p. 5o ; — Syntaxe des verbes, p. g g

démonstratifs, p. 51 ; — inter- et suiv.
rogatifs, p. 52; — relatifs, Vocatif,f. 26, 6°.

p. 5a; —r réciproques, p. 53.


IL

1
ka, p. i5, i5°. m kho, pronom de la troisième

T|5 lioun indique quelquefois le personne, p. 48, 5o. — Au


pluriel, p. 27. génitif, il sert de pronom pos-

ji; Jcyang, conjonction, p. 84. sessif, p. 5o.

— Son emploi avec un ad- m'q kho pa, p"'N kho ma, pro-
jectif répété, p. 36, n° 38. nom de la troisième personne,
S) kyi, signe du génitif, p. 26, p. 48.
3°. — Forme certaines locu- Wi; khong, Tïïi; q khong pa, pi; • «
tions absolues, p. 57. khong ma, pronoms de la troi-
S)
5 kyin ser.t à former l'indicatif sième personne, p. 48.
des verbes, p. 56, 4°. gjr khyed, mz khyod, pronoms
Sjssi kyis, signe de l'instrumen- de la deuxièmepersonne,p. 47,
tal, p. 25, 2°. 49. — Employés au génitif,
*) kye, particule qu'on met de- ils servent de pronoms posses-

vant le vocatif, p. 26, 6°. sifs, p. 5o,


â khri « dix mille» ; son emploi,

p kha, p. i5, 16°. p. 43.


«ps mkhan sert à former cer-
tains noms verbaux, p. 54. in ga, p. i5, 170; — préfixe,
Tiï-'ïï kho vo, prïï kho mo, pro- p. 11, 118.
nom de la première personne, tnç gang, pronom interrogatif,
p. 46. p. 52.
INDEX. — II. 221

qj gi, signe du génitif, p. 26, 3°. ?%i ngos ou dngos, p. 47.


XTÎSI

3|5 gin sert à former l'indicatif, açra. mngah sert à former des ad-

p. 56, 4°. jectifs, p. 34, n° 35. —Verbe


Sjisi gis, signe de l'instrumental, substantif, p. 63, 8°.

p. 25, 2°.
à) #e, p. i5, 19°. SOT
tchag, signe du pluriel, p. 27.

c ;n dgou indiqué quelquefois le 35 tchan, suffixe formant des ad-


pluriel, p. 27. jectifs, p. 34, n° 35.
5) gyi, signe du gén.
p. 26, 3°. 3 tchi, pron. interrogatif, p. 5a.
5)5 gyin sert à former l'indicatif,
— Joint hzK, pronom relatif,
p. 56, 4°. p. 53.
qâs. bgyid a faire», terme hono- SOT tchig, p. 20, 61.
rifique, p. 77. 31; tching,.-p. 18.

qs brgya «cent» indique quel- 3 tchou, forme de q 5 btchou


quefois le pluriel, p. 27. après une consonne, p. 4i,

n,m ^ hgyour (prononcez djour), n° 4a.


verbe neutre et auxiliaire, è'5 tche na, p. 85.
p. 73, n° 82. 3^ tches, p. 82.

rwf hgro « aller» (Conjugaison du %OT tchog, signe du pluriel, p. a 7.


verbe), p. 71. qs^ btchas, affixe formant des
adjectifs, p. 34, n° 35.

ç nga, particule, p. i5,180. — qs'ffl btcho Inga, rfs'us^ btclio


pronom, p. 46, 4g. brgyacl, employés au lieu de
£ nge, p. i5, 20°. termes anciens, p. 4i, 3°.
^ nged, p. 47.
222 INDEX. — II.
&n tch'ig, forme de ^lim gtchig T;W tam, p. 17.
devant les dizaines, p. 4i, 1°. v, ton, signe du datif, p. 26, 4°.
^ tch'oung, diminutif, p. 24.
— Souvent confondu avec le
sia^si mtch'is, verbe substantif, locatif, p. 27, 7°. —'Forme

p. 63, ,n° 78, 7°. des infinitifs et des gérondifs,

si sin jj mtch'og ton sert à exprimer p. 55.


le superlatif sans comparaison, ^ te, p. 19, n" i3; 58, n° 73.
p. 38. vjto, p. 17.
à'si tch'es, employé avec les ad- à ste, p. 19, n" i3; 58, n° 73.
jectifs pour indiquer l'excel-
lence ou l'infériorité, p. 37. g« q tham pa, explétif; son em-
ploi, p. ki, 4°.
^ dji, pronom relatif joint à JIK gsra 3c tmi thams tchad las, em-
gang, p. 53. ployé pour exprimer le super-
ît dje, employé pour exprimer le latif, p. 37. •

superlatif, p. 37. warvcOT mthah dag indique quel-


quefois le pluriel, p. 27.
3,r nid sert à former des substan-
tifs abstraits, p. 34. — S'em- 5 d, préfixe, p. 11, 119.
ploie avec certains pronoms, 5OT dag, signe du pluriel, p. 27.

p. 46, 47, 48 et 5i: — Pro- r dou, signe du datif, p. 26, 4°.

nom réciproque, p. 53. — Souvent confondu avec le


^*i nis, forme de OT^I gnis de- locatif, p. 26, 4°. — Forme
vant les dizaines, p. 4i, 1°. des infinitifs et des gérondifs,
^ic sned, explétif, p. 4a. p. 55.
INDEX. —II. 223

£ de, pronom, p. 51. — parti- |j ni, p. i5, 2i°.


cule, p. 19, n° i3; 58, n° 73. mKîsi gnas, verbe subst. p. 64,

qrm bdag, p. 46. •*— Au génitif, ii°.


on l'emploie comme pronom ÏN nX rnampar sert à exprimer
possessif, p. 5o. r— Pronom le superlatif sans comparaison,
réciproque,.p. 53. p. 38.—Préposition,p. 192,
OTirn.
gdâhj verbe substantif, 37°.

p. 63, 6°. ïWKi rnams, signe du pluriel,


n£ M, pronom, p. 5i. p. 27.
nrqi hdoug, verbe substantif et ^ snang-,verbe substantifet auxi-
auxihaire, forme des indicatifs, haire, p. 56, 4°, et 64, 12°.
p. 56, 4°; 63, 3°.— S'emploie

.
au parfait et au plus-que- q pa, p. i4 et i5, 1°, 7°, 8°, 9°,
parfait, ibid. io°; 23,180, 19°; 53, n° 67;
ras Mon, affixe formant des ad- 54, n° 68.
jectifs, p. 34. qjjg pas (prononcez^'), signe de
l'instrumental, sert à exprimer

5 na, signe du locatif, p. 27,7°; la comparaison, p. 37.


du conditionnel, p. 61, n° 77. "JT jjo,p. i4,4°; i5, 9°, 120; 22,
SU'UIK narii yang tcjamais», ad- n° 16; 23, n°ig; 68.
verbe de temps, p. 80, n° 89.

sîj) nos (prononcez né), signe de ~T% pho, p. 22.


l'ablatif, p. 27, 8°. — Forme ^rphyed (prononcez tch'ed); em-

avec les verbes certaines lo- ploi de ce mot avec certains


cutions absolues, p. 57, n°73. noms de nombre, p. 43.
224 INDEX. — IL

qm phrag, explétif; son emploi, H ma, p. i4, 3°, 8°, i3°; 23,
p. 4i, 4°. n" 18, 19.
54 ma, terminaison des deux g.
q b préfixe, p. 11, îao. p. 34, n" 34.-
q va ouba, p. i5, 11°, 12°, i3°, « ma, négation; son emploi dans
i4°; a3, n0' 18, 19. la formation des adjectifs né-

n*i vas (prononcez vé), signe de gatifs, p. 36.


l'instrumental, employé pour M m préfixe, p. 11, 120.
exprimerla comparaison, p. 37. â mi, négation; son emploi dans

.g bou, diminutif, p. 2 4. la formation des adjectifs né-


"q- bo, p. i4, 5°; 22, n" 16. gatifs, p. 36.

^ bya (prononcez tcha), signe àc mecl, négation { son emploi


du participe futur. — Forme dans la formation des adjectifs
aussi des adjectifs, page 36, négatifs, p. 36.
n" 37. u mo, p. i5, 6°, 10°, i4°; 22.
^r byed (prononcez tched) n° 16; a3, nos- 17, 19; 54,
crfaire», verbe actif et auxi- n" 68.
liaire, p. 73, n° 82. gfr mod, p. 63, 90.
j|r-q byed pa (prononcez tched

pa) sert à former certains noms g rtsa, explétif employé avec les
verbaux, p. 54, n° 68. noms de.nombre, p. 4i, 4°.
gai bral; son emploi dans la for-
mation des adjectifs négatifs, s'x ts'ar, auxiliaire employé avec

p. 36. le prétérit, p. 57.

n.sra hts'al, p. 63, 10°.


INDEX. — II. 225

^ ts'o, explétif employé avec les Son emploi avec un adjectif ré-

noms de nombre, p. 42. pété, p. 36.

SOT^I
ts'ogs indique quelquefois R« ham, p. 16.
le pluriel, p. 27. r\ ht, signe du génitif, p. a'6, 3°.
Us. hin sert à former l'indicatif,
»)^ç jndsa'd «faire»; terme hono- p. 56, 4°.
rifique, p. .61, 78. foq Ms, signe de l'instrumental,

p. 2'5, a",
%À-J*g> P- 20, 5a, 61. ^ hou, diminutif, p. a4.
Ï^Kj'ing,?. 18. n ho, p. 17, 57, 64.
.qès bjin, verbe substantif et rOsj hos employé comme affixe

auxiliaire, p. 56, 4°; 64, pour former des adjectifs,


.*3V p. 35.
•q/ôr*ira bjougs, p. 63, 4°.
tk-K je na,]>. 85. nj^ yang, conjonction; son em-
râhqj'es, p. 82. ploi avec un adjectif répété,

p. 36.
as zin, auxiliaire employé avec uy^-i^OT'qi, yang dag par sert
le prétérit, p. 57. à exprimer le superlatif sans

comparaison, p. 38.

n, h préfixe, p. 11,-1 ai. ujjKi yas (prononcez yé); son em-


.n,'3OT ha tchag, jj'3îi] hou tchag, ploi dans la formation des ad-

-ta' -S ' ^1 ^l0U ^ou tob-igj Q~%pb


jectifs négatifs, p. 36.
hou skol, ff'Moi ho skol, p. 47. fil yi, signe du génitif, p. 26, 3°.
n.t; hang, conjonction, p. 84. -— fiis yin, verbe substantif et auxi-
226 INDEX. — IL

liaire, p. 6a, i°. — Sert à ^q rab, employé pour exprimer


former l'indicatif, p. 56, 4°. le superlatif, p. 37.

u)5-q^ yin par trêtre»; sa con- xq T) rab tou exprime le super-


jugaison, p. 65. latif sans comparaison, p. 38.
fiissi yis, signe de l'instrumental, ^K q roung ba, employé comme
p. 25, 2°. affixe pour former des adjec-

uj'.g'3*n you bou tchag, p. 47. tifs, p. 35.


ttfosi «g yongs sou sert à ex-
primer le superlatif sans com- m la, signe du datif, p. 26, 4°.

paraison, p. 38. —S'emploie quelquefois à l'ac-


ûjr q yod pa, affixe formant des cusatif, p. 26, 5°. —Souvent
adjectifs, p. 3 5. — Verbe subs- confondu avec le locatif, p. 27,
tantif et auxiliaire, p. 62, 2°. 7°. Forme avec les verbes

ùcfr'qx yod par trêtre» se joint certaines locutions absolues,

aux pronoms personnels pour p. 67, n" 73.


exprimer le verbe avoir, p. 6Ç1 mura la8s> P- 63, 5°.

ara las (prononcez lé), signe de


s. r, ^ rou, signes du datif, Fablatif, page 27, 8°.
— Ex-
p. 26, 4°. —Signes du locatif, _prime la comparaison, p. 37.

p. 37, 70. — Forment l'infi-


nitif et le gérondif, p. 55. .^IOT ehig, p. 20. — Avec l'im-

jy; rang, p. 46. — Employé au pératif, p. 60.—Avec le sub-


génitif comme pronom pos- jonctif, p. 61.
sessif, p. 5o.
— Pronom réci- .Jte ching, p. 18.
proque, p. 53. 5|5 TJ
chin tou sert à exprimer
INDEX.— IL 227

le superlatif sans comparai-

son, p. 38.
^5 chena, p. 85.
,fjsj ches-, p. 82.
Ifro chog s'emploie avec le sub-
jonctif, p. 61.
3TO chos, employé pour exprimer
le superlatif, p. 37.
v,

si s, affixe, p. i3.
-—
Signe de
l'instrumental, p. 25, 2°; 32,
n" 28.
ADDITIONS ET CORRECTIONS.

Page i. Le nom tibétain des consonnes est OT^OI -|jr gsal byed [soi
tched) trqui rend clair». On les nomme aussi ms-ora yan lag

te
membre, jointure ».
Celui des voyelles est ç^ssi dbyangs (dchang) «voix, modula-
tion».
P. 2. Le signe c\ s'appelle en tibétain â) • OT gi gou; le signe -J s'ap-
pelle /ôrq^i »n jabs kyou te l'éperon» ; le signe N s'appelle ROTÇ • 5
hgreng bou crqui se dresse»; et enfin le signe -** s'appelle s'X
na ro.
Le point iiitersyllabique se nomme SOT is'eg. Le signe s'ap-
1

pelle ,pi r chàd cr coupure».


On le nomme :

s^-^ir ou lur-ac rkyang chad ou tch'ig chad, quand il est


simple i,
sA*j .Aï gnis chad, quand il est double 11,

q^rq-fli; bji behad, quand il est quadruple M 11,


sV-fjç ts'egnhad, quand il est surmonté d'un ou de plusieurs
points y.
j
P. 5. Le paragraphe « On rencontre assez souvent, etc. » serait mieux
230 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
placé au n° 8, étant un affixe dans les exemples qui s'y trouvent
JKI

contenus.
P. 7. Les lettres m, s, et ai, dont les deux premières changent de
forme, quand eues sont surmontées d'une autre consonne, s'ap-
pellent alors n^OTw hdogs « attachées».

P. i5, 21°. La particule S ni se nomme en tibétain qçs-qft'SOT


brnan pahi ts'ig trie mot appelant l'attention». Elle répond au
mot sanscrit M, qui est souvent aussi une sorte de particule em-
phatique.
P. 33. A la fin dun° 3i, ajoutez :
On rencontre quelquefois certains adjectifs formés avec un gé-
nitif suivi d'une particule de genre, comme : q r OT q bdaggi ba,
z?i

q^ §t
• N bdag gi ma crmien, mienne». Parfois le génitif est im-
médiatement suivi du locatif, comme :
ç-Sj^'j/q-ài^'q nga yir (yi -+- r) byava med pa ttce qui ne

doit pas être regardé comme à moi, ce qui n'est pas mien» ;
qrOT-à^-^r-q bdag gir byed pa nce qui est mien».
Les mots suivants forment un composé du même genre :

K'Six- n.E-5'q nga yir hdsin pa trégoïsme, soin de soi-même».


P. 52. A la fin du n° 62, ajoutez :

On rencontre aussi quelquefois :

s § ts'ou vi \

q-q ou Erqx, ph'a vi ouph'a vir ' ttcelui-ci, celle-ci».

q Si ph'a gi
\
ïvlj ho ni n celui-là, celle-là».
ADDITIONS ET CORRECTIONS. 231
P. 88. A la fin du n° g a, ajoutez :
T^'â'"^'S SÎan §ï* ^°n ^ou ffa cause ^'un autre» (httér.
«autre de cause à»).
OT^SI'"!^^^'^ ghis kahi var na trau milieu des deux» (httér.
«deux des milieu au»).
OT^iT'âr gnid med ttsans sommeil, sans repos» (litt. rrsommeil
sans»); allem. schlaflos; angl. sleepless.
P. 91. A la fin du n" 98, ajoutez : on trouve quelquefois un datif et

un locatif à la suite l'un de l'autre, comme : sa*, s dper na ttpar


1

exemple, comme exemple».


P. 108,'au bas. Au lieu de n" i3a, lisez n" 3i 2.

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