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Les scientifiques fous

Un scientifique, c’est une personne sérieuse pour toi, non ? Un professeur Tournesol, avec les lunettes sur le nez
et la regard concentré sur son microscope. Eh bien, tous les scientifiques ne sont pas comme ça. Certains d’entre
eux font des recherches complètement folles et inutiles. Alors, c’est pour eux que chaque année, on donne les « Ig
nobel’, c’est-à-dire les prix Nobel de l’ignoble

Très sérieux!
Chaque année, la cérémonie de remise* des Ig Nobel a lieu dans la très sérieuse université américaine de Harvard.
Un jury, rassemblé par Marc Abrahams, l'éditeur d'une revue scientifique humoristique, donne les prix Ig Nobel
pendant une soirée... pas très sérieuse. Les vrais prix Nobel. n'hésitent pas à y participer aussi. Le but est de
donner un prix à des recherches scientifiques folies, étonnantes, drôles... Les recherches sur les spaghettis qui se
cassent en trois ou sur les bombes aérosols* qui provoquent une attirance* sexuelle chez l'ennemi, ça fait rire
évidemment. Mais, comme le dit le slogan de la soirée des Ig Nobel, ce sont 'des recherches qui font rire et puis
réfléchir'. Alors, Déclic a fait une sélection parmi les derniers Ig Nobel.

Effet placebo
Dan Anely de la très sérieuse Duke University, a gagné l'lg Nobel de médecine. Après des tests sur de nombreuses
personnes, il a prouvé une chose étonnante. Quand on donne un placebo (un 'médicament' qui n'en est pas un)
très cher à un patient, il se sent mieux soigné qu'avec un placebo moins cher. L'effet de ce 'médicament' cher est
donc meilleur que celui d'un placebo bon marché. Mais ce que l'étude de Dan Anely ne dit pas, c'est si c'est la
même chose avec les vrais médicaments!

Des chips qui ont du crounch


Le prix de nutrition* a été décerné* à Massimiliano Zampini et Charles Spence pour leurs recherches qui vont tout
à fait changer notre façon de manger. lis ont prouvé que le goût des aliments est meilleur quand ils produisent un
meilleur son. Un exemple? Les chips! Comment ont-ils fait? En changeant électroniquement le son d'une chips, ils
ont fait croire à des gens testés que cette chips était plus fraîche et plus croustillante* qu'elle ne I’ était en réalité.
Tu ne mangeras donc plus seulement avec ta bouche, mais aussi avec tes oreilles!

les tatous* archéologues


Plus fou encore, ce prix Ig Nobel d'archéologie décerné à deux Brésiliens: Astolfo Auraujo et José Marcelino
de l'université de Säo Paulo. lis ont prouvé scientifiquement que les tatous, des animaux d' Amérique
tropicale, jouent un rôle spécial dans les recherches archéologiques. Pourquoi? «Ben oui », pourrait-on dire,
«puisqu'ils utilisent leurs pattes pour labourer* la terre pour faire leurs terriers*». Et en labourant ainsi la
terre, ils mélangent et cassent les objets archéologiques. 'Tatou' compris!

Coca-Cola:;:: danger ?
Deux Américains, Joseph Hili et Deborah Johnson ont fait des recherches sur te Coca-Cola. lis ont prouvé que
cette boisson consommée dans le monde entier est en fait un efficace... spermicide*! Le problème, c'est que
des chercheurs taïwanais ont, de leur côté, prouvé...le contraire! Le prix
Ig Nobel de chimie a donc été décerné aux deux équipes de chercheurs pour leur recherches pas très
fertiles*.

Fini le chocolat suisse?


L'lg Nobel de la paix a été décerné à une commission suisse. Pourquoi ça? Cette commission a dit tout
simplement que les plantes avaient une dignité*.1l fallait y penser. Les gens de la commission ont bien étudié
les textes de droit international et voilà le résultat. Ne cueillez donc plus nos jolies plantes! Et les vaches
suisses alors? Faudra-t-il leur interdire de manger cette bonne herbe qui don ne du si bon lait... pour faire du
chocolat?

En octobre 2009 aussi, les Ig Nobel sont assez surprenants... Envie d'en savoir plus? Rendez-vous sur le site
http://improbable.com/.

D’Autres Ig nobel surprennants

Mayu Yamamoto 5japan) reçoit le prix Ig Nobel de chimie. Elle a fait des recherches pour sortir de la vanilline (parfum de
vanille) de la bouse de vache

Le Laboratoire Air force à Dayton (USA) reçoit l'Ig Nobel de la paix pour une nouvelle arme chimique, la
'bombe gay'. Cette bombe diffuse des gaz qui rendent les soldats ennemis sexuellement irrésistibles.

Howard Stapleton et Merthyr Tydtil reçoivent le prix de la paix pour l'invention d'un appareil qui fait un son
INSUPPORTABLE que seuls les jeunes de moins de 20 ans peuvent entendre.

Deux chercheurs australiens, Nic Svenson et Piers Barnes reçoivent


l'lg Nobel de mathématiques pour leur calcul du nombre de photos
qu'il est nécessaire de prendre
pour être (presque) certain que personne sur une photo de
groupe n'aura les yeux fermés.

Prix de la paix pour trois chercheurs de l'univesité de chicago qui expliquent pourquoile crissement
des ongles sur un tableau est désagréable à l’oreille.

Les survivants de catastrophe

Les survivants de L'Estonia


Régulièrement, des catastrophes ont lieu un peu japonais
En 1994,réagit:un ferryil a entendu
voyageàentrela radio que la terre
la Norvège etal'Estonie.
tremblé à
Sumatra,
La mer n'est pas calme du tout, mais tout devraitmarée*.
et il comprend qu'il y a un risque de raz de
partout Les
dans le monde. A cause des tremblements
touristes qui se trouvaient sur la plage de Le surveillant donne
normalement bien immédiatement
se passer à bord l'alarme. Les touristes
de l'Estonia.
rentrent vite àleI’ hôtel. Quelques minutes plus tard,
onune
de terre,Mai
desKhao
inondations*,
en Thaïlande, le des accidents
26 décembre d'avion ou
2004, n'oublieront jam Seulement, personnel a oublié un détail: n'a pas
immense vague couvre toute la plage et
fermé la porte du garage ou se trouvent les voitures. s'abat* contre les Et
.~ de ferrys, ais
des gens meurent par milliers*.
le visage de Tilly Smith. Cette jeune fille anglaise les a
sauvés de la mort. Ce jour-là, Tilly, 10 ans, se promène avec murs de I’ hôtel. Heureusement, personne
c'est la catastrophe! L'eau entre en grandes quantités n'est blessé. Grace
àpar
Tilly, il n'y a pas eu de victimes à Mai Khao. Pourtant, 230
Heureusement,
ses parents sur certaines personnes
la plage. Elle remarque que \'eausurvivent
bouge la porte et déstabilise le ferry. Paul Barney, un
bizarrement: au lieu d'avancer, la mer recule*, recule... . «Tout 000
passager, voitsont
personnes mortes et
les tables dansleslechaises
tsunamide en la
2004.
cafétéria
À ces catastrophes.
à coup, j'ai pensé àEst-ce tegéographie
un cours de hasard?qu'on Est-ce
avait euun
en qui glissent* et le bateau qui penche* de plus en plus.
de? Ou existe-t-il un «réflexe de survie*»?
classe et j'ai compris que ce signe était celui d'un tsunami!», 11 comprend tout de suite ce qui se passe. «Je me suis
raconte-telle à un journaliste de la chaîne américaine ABC dit que j'allais probablement mourir», se souvient-il,
L'ange
News. de laelleplage
En panique, crie à ses parents qu'une vague «Mais, j'étais très calme.» Autour de lui, pas de panique
géante* va arriver. Cette vague allait tout emporter et il fallait avec des gens qui crient et qui courent dans tous les
s'enfuir. Mais ses parents ne la croient pas. lis ne savent même sens, comme dans les films catastrophe. Non, au
pas ce qu'est un tsunami! Pour leur faire comprendre qu'elle est contraire, les gens sont paralysés. Personne ne bouge.
très sérieuse, elle s'assied sur le sable et refuse de continuer. «lis attendaient que quelqu'un leur dise ce qu'ils
Là, brusquement, son père accepte de retourner à l'hôtel. 11 devaient faire.», raconte Barney.
raconte à un surveillant ce que sa fille a vu sur la plage. Au mot Lui, par contre, passe à l'action! enlève ses chaussures
11

'tsunami', un touriste pour mieux nager et il cherche une


sortie. Ace moment-là, le ferry est déjà sur son flanc. Dans une catastrophe en général, 10% des gens font ce
Le plafond est devenu un mur vertical. Grace à une qu'ils doivent faire. Les autres sont paralysés ou
échelle*, Paul peut remonter et sortir de I’ eau. Là, il continuent tout simplement ce qu'i/s
voit des passagers qui gonflent* un canot de sauvetage. étaient en train de faire, comme s'il n'y avait pas de
Avec eux, Paul Barney peut quitter le ferry juste à catastrophe. Malheureusement, la plupart des gens n'ont
temps. Le bateau coule* quelques minutes plus tard. Sur pas les bons réflexes de survie...
les 989 passagers, on ne comptera que 137 survivants.

la recette de la survie
Si Tilly n'avait pas pensé à son cours de géo et si Barney
était resté paralysé, comme les autres passagers, il est
certain qu'ils seraient morts tous les deux et beaucoup
d'autres personnes aussi. Alors, pourquoi eux ont-ils eu
la bonne réaction? John Leach, un psychologue et
instructeur de survie à la Royal Air Force a écoute de
nombreux témoignages de survivants. «La personnalité
du survivant, je I’ ai cherchée pendant des années avant
de comprendre que ça n'existait pas.» Ce n'est pas à
cause d'un 'truc' de naissance. «En fait, la façon dont les
gens réagissent à une catastrophe, dépend surtout de
leurs expériences passées. S'ils ont déjà vécu quelques
chose qui ressemble à ce qu'ils vivent au moment de la
catastrophe, le souvenir peut les aider, les guider.» Paul
Barney n'avait pas encore vécu ce type de catastrophe,
mais iI faisait de I’ alpinisme. Et avec I’ expérience de
ses aventures en montagne, du froid. des risques, il était
un peu plus prêt que les autres pour avoir les bons
réflexes de survie. Dans le cas de Tilly, c'était le souvenir
de son cours de géo qui l’a aidée.

Mais John Leach a également remarqué autre


chose: le syndrome de l’incrédulité*. De quoi
S’agit –il ? Dans une catastrophe beaucoup de gens
continuent comme s’il n’y avait rien de spécial. Le 11
septembre 2001 a New Yorkaussi, beaucoup de
personnes n’ont pas vraiment réagi à la catastrophe, ils
prenaient le temps d’éteindre leur ordinateur ou ils
allaient se changer dans les vestiaires avant de prendre
la sortie de secours

Frères et sœurs : bonheur ou horreur ?!

.atastrophe, dépend de leurs expériences.


« Tu ne serais pas le frère de… ? » «  Toi , je ne te connais pas, mais je connais ta sœur,
non… » Si tu as des frères ou des sœurs, on t’a sans doute déjà posé ces questions. On les
entend à l’école , au mouvement de jeunesse, à l’academie, au club de sports, bref, partout
où ton frère et ta sœur sont passés avant toi. Et il faut dire que ça ne fait pas toujours plaisir.
Pourtant, il y a aussi plein de moments où l’on ne peut pas se passer d’eux. Regardons de
plus près cet étrange cocktail de sentiments

jeune veut avoir ce qui appartient* au plus âgé, même si cela ne l'intéresse pas vraiment.
Ainsi par exemple, Dominique, 18 ans, cache les petites voitures de son petit frère Yannick,
rien que pour l'embêter.
Un autre soi-même
Il existe des personnes que tout le monde connaît comme 'les frères...' et elles sont devenues célèbres grâce à ce lien du sang*. Au
cinéma par exemple, on parle toujours des 'frères Dardenne'. 115 ont pu réaliser à deux ce qu'ils n'auraient peut-être jamais pu faire
seuls. Le grand peintre Vincent Van Gogh n'aurait jamais pu produire tous ses magnifiques tableaux sans l'aide financière et
psychologique de son frère cadet* Théo. Dans le monde de la BD, il y a les fameux 'frères Dalton'. La plupart des gens les connaissent
grâce aux albums de Lucky Luke, mais ils n'ont pas été complètement inventés par ('auteur Morris. A la fin du XIXe siècle, ils
terrorisaient déjà les Etats-Unis. Avec leur caractère bête et méchant, ils forment une paire très solidaire. Dans la vraie vie ou dans la
BD, ils formaient toujours un vrai clan dans un domaine négatif.
Avec les parents, nos frères et sœurs sont d'ailleurs les premières personnes à qui nous sommes confrontés dans ce monde. Dans la
Bible et dans le Coran, le mot 'frère' est synonyme
de 'prochain*', un autre soi-même. ('est donc quelqu'un que nous aimons, mais en même temps quelqu'un chez qui on voit tout de suite
la moindre erreur. Et puisque c'est un autre soi-même, on n'a surtout pas peur de la signaler. Place à la discussion et à la grosse dispute!

Rends-moi mes affaires!


Dans certaines familles, les frères et les sœurs se disputent tout le temps. Selon Marcel Rufo, psychiatre, rien n'est plus normal: «Ce
genre de dispute, c'est une maladie d'amour. 11 est très important qu'on soit en compétition avec son frère

ou sa sœur, sinon on ne progresse pas. On essaie toujours d'avoir des qualités


que L’on n'a pas ou do nt on pense qu'on ' ne les a pas assez. La jalousie est donc un sentiment positif et normal.»
Parfois, cette jalousie prend la forme d'un objet concret et la dispute devient une véritable bataille*.
«Quand je reçois un CD à ['occasion de mon anniversaire, je dois faire très attention. Olivier, mon frère, est maniaque! 11 a deux ans de
moins et il veut toujours I avoir ce qui est à moi», nous raconte Sébastien. «Un jour, on a déchiré une BD parce qu'on se battait pour
['avoir. Alors là, les parents n'étaient pas contents.» En effet, on entend
souvent ce genre d'histoires.
Parfois, c'est tout simplement un jeu: le plus
Selon les spécialistes, c'est aussi une question de 'pouvoir'. Et dans ce cas, les plus âgés font
,
sentir leur autorité*, comme Dominick par exemple. «Ma Sœur et moi, on se dispute
souvent à cause de la télé. Elle est accro* à plusieurs séries télévisées, donc dès qu'elle en a
l'occasion, elle regarde la télé pendant des heures et des heures. Alors, si moi, j'ai envie de
regarder un match de foot, elle est fâchée. Je lui dis alors d'enregistrer ses programmes et
, .. "~
de regarder plus tard, mais elle n'est pas toujours d'accord. Pourtant, c'est moi
qui décide puisque je suis l'aîné*.» ',......' ~, .

,~ '1 '
A chacun son rang
Etre l'aîné, c'est souvent un avantage, c'est vrai. A la naissance, c'est I’ enfant unique et il
reçoit toute I’ attention de ses parents. A la naissance du deuxième enfant, les parents font
tout pour que l'aîné ne se sente pas mis à l'écart*. Pourtant, la situation de l'aîné n'est pas
toujours comfortable. Il sera le premier qui devra expliquer un échec* à I’ école, le premier
qui demandera de sortir avec les copains. Pour les parents aussi, c'est un début: ils discutent
et ils cherchent comment faire. Voilà pourquoi les parents sont souvent plus stricts avec
l'aîné. Marcel Rufo en est convaincu: «les parents sont plus exigeants avec le premier, car
c'est avec lui qu'ils apprennent leur métier de parent.»
Plus les années passent, moins les parents exigent de la discipline. Ainsi, le cadet sera
sûrement le 'chouchou' de la famille. Surtout quand les autres enfants sont déjà grands, il
profitera de plus d'attention de la part des parents. En plus, iI ne devra plus négocier* pour
avoir un GSM à partir d'un certain âge, pour avoir le droit de sortir ou pour avoir plus
d'argent de poche. L'aîné a déjà fait ce travail à sa place. Malheureusement, le plus jeune
sera régulièrement bloqué par la phrase 'Quand tu seras plus grand...'. Marthe, 14 ans, I’
entend tous les jours: «J'ai deux frères et une sœur, tous plus âgés que moi. Elise, ma
meilleure copine, est un peu jalouse de ma famille nombreuse. Elle pense que le soir, il y a
toujours une bonne ambiance chez no us. Pourtant, c'est plutôt le contraire: je me retrouve
seule avec les parents parce que tous les autres sont partis au cinéma, chez des copains ou à
la discothèque. Moi, je n'ai pas encore le droit de quitter la maison après 20 heures, mais
'quand je serai plus grande...'»

Une bande de copains


11 est vrai que la vie dans une famille nombreuse est généralement plus animée, souvent
dans un sens positif, mais le contraire arrive aussi. Après
un repas pris en famille dans la bonne humeur, le moment des corvées arrive. la grande
majorité des jeunes a horreur des triches ménagères*. Souvent, c'est la dispute ou certains
essaient de déléguer pour y échapper. Camile, 16 ans, est une vraie spécialiste: «Moi,
j'essaie d'aller aux toilettes au bon moment et alors, maman demande à I ‘un de mes deux
frères de débarrasser Ia table et à I’ autre de faire la vaisselle. Tristan, mon frère cadet, a
déjà essayé de faire la même chose. Après le repas, il a annoncé à tout le monde qu'il allait
enfin ranger sa chambre. Malheureusement pour lui, il a pouffé de rire* et cela n'a pas
marché.» Tout comme les fous rires, les disputes elles aussi aident à souder le groupe des
jeunes frères et sœurs. «Quand les parents sont là, nous, les enfants, nous nous disputons
beaucoup, mais quand ils sont partis, nous no us entendons vraiment très bien.», précise
Laura. «Ce qui nous amuse le plus, c'est de 'frauder' ensemble. Dès que les parents sont
partis, on met un DVD et pour ne pas se faire prendre, on calcule combien de temps on
peut (e regarder.» Cette solidarité face aux parents fait que les frères et sœurs forment une
vraie bande de copains, comme chez Bruno par exemple: «Quand chez nous, on se dispute,
les parents n'essaient jamais de trouver 'le coupable'. 115 nous donnent tout simplement
une punition générale. Et no us n'allons jamais dénoncer* le coupable. On règle tout ça
entre nous!»

Comme si elles étaient les meilleures copines, Sarah, 15 ans et Maxime, 16 ans, partagent
tous leurs secrets. «On est deux filles, mais moi je suis la seule à avoir un petit copain.
Personne n'est au courant, sauf Maxime.», nous raconte Sarah. «Depuis toutes petites, on
se dit tout. Maxime est toujours là pour me consoler et le contraire arrive aussi. Et puis, elle
est un vrai crack en maths. ('est bien pratique pour moi!»

Enfants uniques
Et les enfants uniques dans tout ça? Faut-il les consoler parce qu'ils n'ont pas de copains
dans la maison? Ou faut-il être un peu jaloux parce qu'ils ont tout à eux tout seuls? 11 est
vrai qu'ils ne doivent pas partager leur chambre ou se battre pour avoir l'occasion d'occuper
la salie de bains. Et I’ attention des parents va entièrement à I ‘enfant unique. S'il a de
mauvaises notes à l'école, on comparera son résultat uniquement au bulletin précédent.1I
n'a donc pas à rivaliser avec ses frères ou sœurs. Pas de concurrence et pas de jalousie non
plus! Même si, à première vue, I’ enfant unique semble être un petit roi, il faut dire aussi
qu'il ne connaitra jamais la solidarité d'un frère ou d'une sœur face aux parents. Avant
d'être en contact avec d'autres enfants de son âge, il n'a pas eu l ‘occasion d'apprendre à
partager ou à négocier. Heureusement, la plupart des parents tiennent compte* de cette
situation et lis font tout pour que leur petit entre en contact avec les autres enfants de la
famille ou des voisins. Ainsi, il se construit une sorte de petite famille lui-même. ('est
exactement ce que Victor, fils unique de 14 ans, a fait: «Depuis que j'étais tout petit, j'ai
toujours eu plus de contact avec mes cousins. Si je n'avais pas été enfant unique, je les
aurais moins bien connus, je crois. Pour moi, ils sont comme des frères.~
Faux frères et fausses sceurs?
Parfois, on peut être frères et sœurs sans être
les enfants des mêmes parents. Dans le cas des familles qui ont adopté des enfants, il en
est toujours ainsi. Nicoline et Frédo, 15 et 17 ans, vivent dans la même famille, mais ils ont
été adoptés et sont nés de parents différents. «Chez no us, ce n'est pas le sang, mais c'est
le temps passé ensemble qui fait qu'on est frère et sœur.», explique Frédo. «On a partagé
la même chambre pendant plusieurs années, on s'est disputé et on s'est raconté nos
secrets. Et surtout: on s'est opposé aux mêmes parents.»

On retrouve à peu près la même situation dans les familles recomposées*. Dans ce genre de
familles, la jalousie prend souvent une place plus importante. Parfois, le demi-frère reste
distant* par rapport aux nouvelles sœurs, mais le contraire arrive aussi. Margot a eu un
demi-frère et une demi-sœur quand la copine de son père est entrée dans la maison. Pour
elle, il n'y a aucun problème, au contraire même: «ça se passe super bien! On se retrouve
tous les soirs dans ma chambre et c'est génial. Si un jour, nos parents se séparaient, je suis
sûre que nous, les enfants, on continuerait à se voir.» Hélas, ce genre de bonheur ne dure
pas toujours. Au moment ou
le nouveau couple a un enfant, celui-ci est vu comme un rival par les enfants des deux côtés.
Ces enfants ont I ‘impression qu'ils ne font pas partie de cette 'nouvelle petite famille
modèle' et qu'on commence à les oublier. Ce n'est qu'avec les bons moments que la famille
entière passera ensemble, que ce sentiment changera.

Peu importe donc le tien du sang. L'essentiel, c 'est d'être du même clan. Et ainsi, ce sera
un vrai bonheur d'avoir des frères et des sœurs
! Ils ont I 'air un peu tristes, ces jeunes émos qu'an voit dans la rue. Mais est-ce qu'ils le
sont vraiment? Rencontre avec quelques émos...
Un look bien défini
Les cheveux teints en noir, lisses*, une longue mèche noire devant leur -- visage triste au
teint pale et aux yeux fort maquillés de noir... un look qui ne rend pas heureux, dirait-on à
première vue. Certains parmi eux en rajoutent* encore en se dessinant une petite larme
sous les yeux. lis font un peu penser aux personnages de mangas. Même au niveau des
vêtements, on dirait qu'il existe une sorte d’uniforme émo'. Leur couleur préférée, c'est le
noir. lis mettent souvent des baskets Converse, un pantalon serré, un t-shirt moulant et un
sweat très cintré avec une fermeture éclair*. On trouve ce look aussi bien chez les filles que
chez les garçons. Et ainsi, les garçons ont un look un peu féminin. «Les gens pensent qu'on
est homosexuel», explique Florian. «Mais ce n'est pas toujours le cas.» Sur leurs t-shirts
figure souvent une tête de mort ou un cœur rose fluo. Mais, quelles sont donc leurs
émotions?

Place aux émotions!


Les noms des bars ou les émos se réunissent, sont souvent du genre 'Le cercueil*', 'Le
Delirium'... Seraient-ils obsédés par la mort? «Certainement pas!», no us précise Axelle,
une jeune émo de 14 ans. «On aime bien la vie, vous savez. Comme la plu part des jeunes,
on adore sortir, rire, s'amuser avec les copains. La différence, c'est sans doute que nous, on
ne voit que des copains émos. Les autres ados ont souvent des amis de plusieurs groupes
différents. C’est sans doute parce que notre look est tellement spécial et parce qu'on
écoute la musique des groupes 'Bless The Fall' ou 'Brokencyde' par exemple, qu'on se
retrouve encore plus entre nous.» Pourtant, plein de gens associent le look émo surtout au
côté noir de la vie et même au suicide*. Selon Florian, ce n'est pas tout à fait faux. « Il est
vrai que beaucoup d'émos sont très timides et ont le caractère très renfermé, mais cela ne
veut pas dire que nous sommes tous des solitaires* qui s'enferment dans leur chambre
pour faire de l'automutilation*! Il y en a peut-être plus qui le font dans le groupe des émos
que dans d'autres groupes de jeunes, mais ce n'est certainement pas une de nos
caractéristiques.» En effet, le plus souvent, les émos sont moins renfermés. ils veulent
donner beaucoup plus de place aux émotions. Parfois, ils adorent montrer 'leurs émotions'
en plein milieu de la rue. ils se promènent alors avec des pancartes* sur lesquelles il est
marqué 'freekisses' ou 'freehugs' (câlins* gratuits) et ils embrassent des personnes
inconnues.
Les réactions des parents
Et les parents dans tout ça? La plupart des parents ne sont pas contents quand ils
constatent que leurs enfants ont opté pour le look émo. Souvent, on ne connaît que le côté
noir du phénomène selon Axelle: «Mes parents ont un peu peur. Je pense qu'ils ont lu trop
de choses négatives sur les émos, surtout sur le Net. lis trouvent que c'est un look
'dangereux'.» D'autres jeunes expliquent les commentaires des parents par I ‘âge ado
plutôt que par le look émo. C’est le cas de Melissa: «Ma mère regarde constamment ce que
je suis en train de faire quand je suis devant I ‘ordinateur. Pourtant, je crois qu'elle ne le
fait pas parce que je suis émo. C’est tout simplement parce que je suis ado. Et si je ne me
fais pas teindre les cheveux en bleu, ça va, Elle n'a pas trop de commentaires sur mon look
émo.»
Et puis, il en existe même qui comprennent. «Ma mère adore mon style, mais iI faut dire
qu'elle est gothique elle-même.», nous raconte Héloïse.

Emos ou faux émos?

Selon Florian, les gens dans la rue ont souvent des préjugés*. «Moi, je veux simplement
m'habiller comme personne ne veut s'habiller, être différent. Au début, mes parents, eux
aussi, avaient mal compris. lis croyaient que j'étais homosexuel et suicidaire.
Et ce n'est pas vrai du tout! Quand j'ai commencé à m'habiller comme ça, je ne savais même
pas que c'était le look émo.» La plupart des jeunes émos interviewés expliquent que c'est à
cause des 'faux émos' qu'on colle l'étiquette de 'dangereux sur leur look. Ce sont des enfants
de 12, 13 ans qui essaient de les imiter, mais qui ne connaissent rien à la culture émo même.
«Ces petits jeunes nous demandent si on est des émos et puis, comment il faut faire
pour le devenir. C’est vraiment absurde.», nous dit Héloïse. <Ils écoutent Tokio Hotel et
Jonas Brothers. Ça n'a vraiment rien à voir avec nous.»

Dur, dur donc de savoir qui sont les vrais émos. Voilà une
de plus pour ne pas les juger au premier regard. Il faut leur parler pour
découvrir comment ils sont vrai ment.

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