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Consonnes finales muettes : d’où


viennent-elles, à quoi servent-elles ? (suite)

Publié le 7 juin 2017 par Sandrine Campese

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Origine des mots

Question orthographe

Voici la suite de notre premier billet sur les

co nsonnes finales muettes, à l’

origine de nombreuses fautes d’orthographe. Rien d’étonnant à cela, puisqu’


on ne les entend pas. De plus, elles n’ont pas toujours été là… Si certaines d
écoulent directement de la racine latine, d’autres ont été ajoutées plus tard,
par « relatinisation ». Et si, pour y voir un peu plus clair, l’on se penchait
sur l’histoire de cinq noms à la terminaison particulièrement… « discrète » ?

choix
D’origine picarde, le nom choix s’est d’abord écrit quois, cois puis chois ! Son sens a également
évolué. En ancien français, choisir, d’origine germanique, signifiait « distinguer par la vue ». C’est
au XIVe siècle qu’il gagne le sens d’élire, c’est-à-dire « prendre de préférence ». Résultat : choisir a
fini par remplacer élire, ce dernier étant désormais réservé à la politique (élire un candidat) ou à la
poésie (l’élu de mon cœur).

marc

Le marc est dérivé de « marcher », pris au sens de « fouler, piétiner, écraser ». Le mot désigne le
résidu de fruit, d’herbe ou de toute autre substance qu’on a pressurisée ou infusée pour en retirer le
suc. C’est au XVIIIe siècle que l’expression « marc de café » est apparue dans le vocabulaire des
arts divinatoires. Certains voyants interprètent les images qui se forment au fond de la tasse, une fois
le résidu séché.

N.B. Le « c » de « marc » est muet, ce qui le distingue du prénom Marc, bien que ce dernier se
prononce [mar] dans « Saint-Marc », s’agissant de la place vénitienne et de la marque de lessive.

riz

En ancien français, riz s’écrivait ris, en référence à son origine italienne riso (qui a donné risotto).
C’est l’explorateur italien Marco Polo qui, au XIIIe siècle, attesta le nom de cette plante dont on
consomme les graines. Mais d’où vient ce « z » ? Riso étant issu du latin oryza, ris est devenu
« riz » par relatinisation. De cette manière, on le distingue du « ris », glande située à l’entrée de la
poitrine du veau ou de l’agneau, très appréciée des gourmets.

secours

N’est-on pas tenté d’omettre le dernier « s » à secours sous prétexte qu’il ne se prononce pas et qu’il
est absent du verbe « secourir » ? Si, par le passé, le nom s’est écrit socors et secors, le « s » a
toujours été là ! Il vient de la racine latine seccursum qui a donné « succursale », établissement
subordonné à un autre (généralement le siège central) afin de le seconder. Voici un moyen
mnémotechnique pour retenir le « s » final de secours : « Je cours à ton secours ! ».

velours

D’où vient le « s » de velours ? Du latin villosus qui signifie « velu ». En effet, le velours est formé
de poils très serrés et dressés. La racine latine est presque intacte dans l’espagnol velloso et dans
l’italien villoso. En français, le nom s’est d’abord écrit velos, velous et veloux : il n’est devenu
« velours » que par l’ajout d’un « r » final, sans doute pour éloigner ce tissu, réputé par sa douceur,
de son ancêtre « velu ».

Sandrine Campese
Crédit photo : Grazia

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