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e pétrole est à la fois une source d’énergie primaire utilisée pour la produc-
L tion de carburants et de combustibles, une matière première de
l’industrie chimique et un générateur de produits spéciaux aux usages les
plus variés ; dans cette catégorie se rangent notamment les solvants, les lubri-
fiants, les cires, les paraffines, les bitumes.
Nous n’examinons ici que les produits directement extraits du pétrole dans les
opérations de raffinage. La description des composés pétrochimiques sort évi-
demment du cadre de ce document.
Il importe de souligner, en outre, que les produits pétroliers sont des mélanges
très complexes de constituants individuels et ne présentent pas, de ce fait, des
propriétés physico-chimiques rigoureusement constantes. Celles-ci peuvent
varier, en effet, à l’intérieur d’un domaine plus ou moins étroit, mais de toute
façon réglementé par des spécifications qui seront décrites en détail. Nous four-
nirons également quelques exemples de caractéristiques typiques de produits
commerciaux.
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CARACTÉRISTIQUES DES PRODUITS PÉTROLIERS _____________________________________________________________________________________________
Tableau 1 – Classification générale des produits pétroliers — la technique Saybolt (suivant normes ASTM D 156 64 et
NF M 07-003) : la détermination consiste à faire décroître graduelle-
Applications Produits blancs Produits noirs ment la hauteur d’une colonne de prise d’essai jusqu’à ce que sa
couleur soit devenue de toute évidence plus claire que celle d’un
Applications GPL (1) Fuels lourds étalon. La couleur Saybolt s’exprime par un nombre en relation avec
énergétiques Essences classiques et carburants la hauteur de la colonne et compris entre + 30 (pratiquement inco-
Carburéacteurs marins lourds lore) et – 16 (légèrement coloré). Les niveaux requis doivent être
Gazole généralement supérieurs à 20 pour les produits pétroliers légers
Fuel-oil domestique (FOD) (limite minimale : 21 pour le pétrole lampant, 22 pour le white spirit,
Applications Essences spéciales Lubrifiants 25 pour le pétrole lampant désaromatisé) ;
non énergétiques Solvants Bitumes — la technique colorimétrique classique : la détermination
Bases pétrochimiques s’effectue à l’aide d’un colorimètre (suivant normes NF T 60-104 et
(1) Gaz de pétrole liquéfiés. ASTM D 1500) par comparaison avec des étalons de verre coloré.
L’échelle varie de 0,5 à 8. Cette caractéristique s’applique essentiel-
lement à des produits pétroliers moyens comme le gazole. Bien qu’il
n’existe pas, en France, de spécification officielle dans ce domaine,
Certains, représentant en tonnage un pourcentage élevé de la on admet qu’une valeur satisfaisante correspond à un niveau de
consommation de pétrole brut, sont des producteurs d’énergie couleur entre 1 et 2 (jaune paille), alors qu’une note 5 (brun-orangé)
mécanique ou thermique. Dans cette catégorie, on distingue encore serait totalement inacceptable. En effet, une teinte foncée traduit,
deux grands ensembles : très souvent, une détérioration chimique du produit, annonciatrice
d’inconvénients en service (formation de dépôts, encrassement du
— les carburants, utilisés dans les moteurs (d’automobile, moteur).
d’avion, de navire ou de tout autre engin muni d’un moteur ther-
mique) ; Indépendamment de leur coloration intrinsèque, certains produits
pétroliers sont volontairement teintés par adjonction d’additifs colo-
— les combustibles, servant à la production d’énergie thermique,
rants, afin d’éviter des fraudes lors de leur utilisation. Ainsi, en
dans des foyers, des fours, des chaudières, à usage domestique ou
France, l’essence sans plomb est teintée en vert par adjonction de
industriel.
deux colorants :
Il faut noter qu’un même produit énergétique peut être un carbu- — l’un bleu, le 1,4-bis-(butylamino)-9,10-anthraquinone de
rant pour certains usages, un combustible pour d’autres. Ainsi le formule :
fuel-oil domestique (FOD) est utilisé tantôt pour le chauffage, tantôt
pour l’alimentation des tracteurs agricoles. De même, le principal O NH Bu
débouché du fuel lourd est son emploi dans les foyers et grandes 9 1
industries, mais il peut aussi constituer la source d’énergie des
moteurs Diesel assurant la traction des navires. 10 11
O NH Bu
Un autre ensemble est constitué par les produits pétroliers dits
non énergétiques. Ceux-ci ne représentent, dans le bilan pétrolier — l’autre jaune, le 4-(diéthylamino)azobenzène de formule :
général, qu’une faible part en pourcentage, mais exigent, chacun,
N N
une préparation spécifique et soignée. La gamme est particulière- Et
ment large, puisqu’elle va des essences spéciales et solvants N
jusqu’au coke, en passant par les lubrifiants, les cires, les paraffines Et
et les bitumes.
dont le nom commercial est oil yellow DE ou oil yellow DEA ou oil
Enfin, on extrait encore, du pétrole brut, des coupes d’essences
yellow ENC.
lourdes, appelées naphtas, utilisées pour la production des grands
intermédiaires ou des produits finis de la pétrochimie (éthylène, Les doses utilisées sont très faibles (2 mg/L pour chacun des deux
autres oléfines, composés aromatiques). Ce très vaste domaine additifs précédents) et ne modifient donc, en aucune façon, les
d’application ne sera évidemment pas traité ici. caractéristiques du carburant.
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De même, le fuel domestique reçoit un colorant dit rouge écarlate On a, entre ces deux caractéristiques, la relation suivante :
ou encore scarlet red ou fat ponceau R, le 1-[4-(o.tolylazo)-o.tolyl-
azo]-2-naphtol, à la dose de 10 mg/L, afin de le distinguer du gazole, d s = 1,002 d 415
et qui a pour formule :
Le degré API d’une coupe pétrolière s’exprime par la relation :
CH3 CH3 HO
141,5
N N N N °API = --------------- Ð 131,5
ds
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Il existe plusieurs techniques de détermination (vase clos, vase produits, à minimiser la variation de viscosité en fonction de la tem-
ouvert), selon le produit testé. Cette propriété n’est en fait mesurée pérature. Le résultat s’exprime par l’indice de viscosité (cf. § 3.3.3).
habituellement que sur les coupes moyennes, du white spirit au
Le tableau 4 montre les plages de variation de viscosité des pro-
gazole ou au FOD.
duits pétroliers, selon leurs températures habituelles de mise en
Exemple : les valeurs minimales requises sont de 30 °C pour le œuvre. La figure 1 représente des relations viscosité-température
white spirit, de 38 °C pour le pétrole lampant et le carburéacteur, de pour différents types de fuels lourds.
45 °C pour le pétrole lampant désaromatisé, de 55 °C pour le gazole.
Le point d’éclair constitue un critère de sécurité lors des opéra-
tions de stockage et de distribution, notamment pour les carburants,
en station-service ; en outre, pour l’Administration et les services
Tableau 4 – Domaines de viscosité cinématique
des Douanes, les produits pétroliers sont répartis en plusieurs clas- des produits pétroliers à différentes températures
ses selon leur point d’éclair, qui ne doit donc pas être transgressé.
Domaine de température Viscosité
Le point d’éclair (PE) des produits pétroliers dépend étroitement Produit cinématique
de leur point initial de distillation. On cite fréquemment à ce sujet °C mm2/s
une relation empirique :
PE = PI Ð 100 Essences 20 0,5 à 0,6
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Les réglementations sur les teneurs en soufre des produits pétro- Quant aux produits oxygénés, ils peuvent être présents seule-
liers sont mises en place pour plusieurs raisons ; la principale est la ment en faibles quantités (de 5 à 15 %), uniquement dans les essen-
nécessité de diminuer la pollution atmosphérique par le dioxyde de ces et le gazole. La teneur globale en oxygène est alors inférieure à
soufre SO2 qui, dans l’atmosphère, s’oxyde en trioxyde de soufre 3 % dans la formule (2) précédente, le coefficient z est alors proche
SO3, puis en acide sulfurique H2SO4. Cet objectif est particulière- de 0,03.
ment justifié pour les combustibles (fuel domestique, fuel lourd) Enfin, la teneur en soufre ne peut atteindre que 4 % dans les cas
dont la combustion génère des quantités notables de SO2. extrêmes, de sorte que le coefficient t est inférieur ou égal à 0,02.
Dans les carburants (essences et gazole), on restreint très forte-
ment les teneurs en soufre afin de faciliter le fonctionnement (mise ■ Une autre façon d’exprimer la composition des produits pétro-
en action, taux de conversion) des catalyseurs traitant les polluants liers consiste à regrouper leurs constituants par familles chimiques
classiques (oxyde de carbone, hydrocarbures imbrûlés, oxydes d’hydrocarbures (paraffines, naphtènes, oléfines, aromatiques) ou
d’azote) dans les gaz d’échappement. d’autres composés organiques (alcools, éthers, esters). Le tableau 6
montre, selon les types de produits, les plages de variation les plus
Enfin, dans le cas particulier des moteurs Diesel, la présence de couramment observées. Ce mode de représentation appelle deux
soufre dans le gazole contribue à accroître le taux d’émission de par- types de commentaires :
ticules, car le dioxyde de soufre formé s’oxyde rapidement, surtout
— les plages de variation possibles sont toujours assez larges ; en
en cas d’utilisation de pot d’échappement catalytique, et l’acide sul-
effet, les niveaux de spécifications peuvent être atteints, sauf excep-
furique obtenu s’associe à l’ensemble des produits recueillis sur le
tions rares, avec plusieurs types de composition possibles ; le raffi-
filtre utilisé lors de la mesure.
neur choisit alors celles correspondant le mieux aux installations
Nota : la désulfuration des fractions pétrolières constitue une des opérations majeures
du raffinage moderne ; elle s’effectue par action de l’hydrogène, sous pression (10 à dont il dispose et qui se révèlent les moins coûteuses ;
20 bar), à température moyenne (380 °C) et en présence de catalyseurs spécifiques. Le — le classement par familles d’hydrocarbures n’est vraiment pos-
soufre est éliminé sous forme d’hydrogène sulfuré (H 2S), puis à l’état libre, après plusieurs sible que pour les fractions légères ou moyennes ; pour les produits
transformations successives.
lourds, constitués de molécules très complexes, chacune d’entre
elles peut présenter simultanément des groupements de nature dif-
férente (paraffinique, naphténique, aromatique, oléfinique…).
2.7 Composition chimique Pour certains produits, des critères de toxicité, de réduction des
émissions par évaporation ou dans les produits de combustion, de
fonctionnement satisfaisant des moteurs ou des brûleurs, contri-
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour caractériser la buent à imposer des niveaux maximaux de certains constituants
composition chimique des produits pétroliers. individuels ou de familles de composants. Le tableau 7 montre quel-
ques exemples de réglementations dans ce domaine.
■ La première consiste à déterminer et à considérer la teneur glo-
bale en carbone et hydrogène qui sont les principaux constituants,
à laquelle on peut ajouter la teneur en oxygène si des composés
organiques oxygénés (alcools, éthers) ont été ajoutés au moment de 2.8 Présence d’autres impuretés
la formulation, et la teneur en soufre, cet élément étant considéré
comme une impureté.
La formule globale s’écrit alors : Ces impuretés se retrouvent préférentiellement, tout comme les
produits sulfurés, dans les fractions moyennes ou lourdes. Ce sont
( CH y ) n (1) des sédiments solides, des cendres minérales ou, tout simplement,
de l’eau.
si le produit ne contient que des hydrocarbures, ou : Ces substances ne peuvent être présentes qu’à l’état de traces
( CH y O z S t ) n (2) dans les produits pétroliers, sans quoi elles provoqueraient des inci-
dents très sérieux : obstruction de filtres, usures d’organes d’ali-
s’il existe de faibles quantités de produits oxygénés et sulfurés. mentation ou de combustion, présence de cristaux de glace, risques
de contamination bactériologique.
Dans ces formules, le coefficient n ne présente pas d’importance Nota : la détermination de la teneur en sédiments consiste en une série d’extractions
pratique, car il n’agit pas sur le comportement du carburant, lors de par solvants et en une pesée du résidu non extrait, séché (selon norme DIN 51419).
la combustion. Pour l’ensemble des produits pétroliers, la valeur de La teneur en cendres s’obtient également par pesée après calcination d’un échantillon
y est comprise entre 1,7 (fractions lourdes) et 2,5 (constituants du de produit à 800 °C.
GPL), ce qui correspond à des teneurs en hydrogène variant de 11 à L’eau est dosée, le plus couramment, par la méthode dite de Karl Fischer (selon norme
17 %. Le plus souvent, pour les produits liquides, y évolue dans une NF T 60-154). Le titrage s’effectue de manière électrométrique à l’aide d’un réactif spéci-
fique à base d’iode, de pyridine, de méthanol et de dioxyde de soufre. On peut distinguer
plage encore plus restreinte, entre 1,7 et 1,9 (teneur en hydrogène entre la concentration d’eau dissoute qui, en général, ne peut dépasser 100 p.p.m., et la
comprise entre 12 et 14 %). quantité d’eau libre, en suspension.
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Pression Pression
de vapeur de vapeur
Température (atm) (mm)
(°F) 0,00001
1 200 0,01
1 100 0,00002
0,02
1 000 0,00003
0,00004 0,03
900
0,04
0,00006
800 0,00008 0,06
ture
péra 0,0001 0,08
700 Tem ullition 0,1
b
d'é ale (°F)
norm 00 0,0002
600 12 0,2
0,0003
0
1 10 0,0004 0,3
0 0,4
500 1 10 0,0006
0,0008 0,6
900 0,001 0,8
1,0
400 800 0,002
2,0
0,003
350 700
0,004 3,0
4,0
0,006
300 600
0,008 6,0
0,01 8,0
10
250 500
0,02
20
TE 0,03
200 400
0,04 30
40
TN 0,06
300 0,08 60
150 0,1 80
100
0,2 PV
200
100 200
0,3
150 0,4 300
400
100 0,6
0,8 600
50 1,0
50
θ °C = 5 ( θ °F – 32)
9
et 1 atm = 1,01325 x 105 Pa
Pour obtenir, à une température TE, la pression de vapeur PV d'un hydrocarbure dont la
température d'ébullition à pression atmosphérique est TN, on relie par une ligne droite les
points TE (échelle de gauche) et TN (échelle centrale); puis, on prolonge la ligne jusqu'à
l'échelle de droite où se lit la pression de vapeur PV.
Figure 2 – Pression de vapeur des hydrocarbures : domaine des basses pressions (10−5 à 1 atm)
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Pression Pression
Température de vapeur de vapeur
(°F) (atm) (psi a)
re
atu
1 200 pér n 0,1
Tem ullitio ) 1,0
d'é ale (°
1 100 b F
m
1 000 nor 2,0
0
1 20
0
900 1 0
1 0,2 3,0
0
800 1 00 4,0
900 0,3
5,0
700 800 0,4 6,0
0,5 7,0
600
TE 700 8,0
0,6 9,0
0,7 10
600
0,8
0,9
500 1,0
500
20
400
400
TN 2,0 30
350 300
40
3,0
60
300 4,0 60
200
5,0 70
80
150 6,0 90
250
7,0 100
100 8,0
9,0
10
200 50
200
PV
150 20 300
400
30
500
100 40 600
50 700
800
60 900
70 1 000
80
90
50 100 1 500
θ °C = 5 ( θ °F – 32)
9
et 1 atm = 1,01325 x 105 Pa 1 psi = 6,894757
Pour obtenir, à une température TE, la pression de vapeur PV d'un hydrocarbure dont la
température d'ébullition à pression atmosphérique est TN, on relie par une ligne droite les
points TE (échelle de gauche) et TN (échelle centrale); puis, on prolonge la ligne jusqu'à
l'échelle de droite où se lit la pression de vapeur PV.
Figure 3 – Pression de vapeur des hydrocarbures : domaine des hautes pressions (0,1 à 100 atm)
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Pression Pression
Température de vapeur de vapeur
(°F) vraie (psi a) vraie (mm Hg)
180 0,7
0,8 40
170 0,9
1,0 50
160 60
70
1,5 80
150
90
2,0 100
140
Pente
(psi)
130
0 1234 3,0 150
2
120 2
Pression de vapeur
Reid à 100 °F 3 4,0 200
3
110
4 4 5,0
5
100 5
6 300
6 6,0
7
90 7
9 7,0
11 9 8,0 400
80 14 11 9,0
16
18 10 500
70 14
20 16 11
18 12 600
60
20 13
14 700
50 15
800
16
17 900
40 18
19 1 000
20
30
20
10
θ °C = 5 ( θ °F – 32)
9
et 1 psi = 6,894 757 x 103 Pa 1 mm Hg = 133,322 4 Pa
On repère sur le réseau de courbes central le point de coordonnées 9,0 (pression de vapeur
Reid) et 4 (pente). Ce point est joint par une ligne droite, à la température 32 °F, 100 °F, 150 °F
(échelle de gauche) ; la ligne est prolongée jusqu'à l'échelle de droite, afin d'obtenir la
pression de vapeur vraie : 2,8 psi à 32 °F; 9,9 psi à 100 °F; 21,4 psi à 150 °F.
Figure 4 – Corrélation entre pression de vapeur Reid (PVR) et pression de vapeur vraie (PVV)
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méthode normalisée choisie). Le taux de compression variable peut Le supercarburant classique avec plomb se caractérise par des
être réglé en marche en déplaçant verticalement le cylindre par un valeurs de RON et MON minimales de 97 et 86, respectivement. Ce
ensemble manivelle-crémaillère. fut, jusqu’en 1995, le type d’essence le plus diffusé ; il est mainte-
Nota : le principe de la mesure d’indice d’octane consiste à augmenter progressivement nant en régression et sa part dans le marché des essences va
le taux de compression du moteur CFR jusqu’à l’obtention d’une intensité standard de cli- décroître progressivement, jusqu’à sa disparition totale, prévue vers
quetis, repérée par un détecteur implanté dans la chambre de combustion. Le taux de com-
pression critique ainsi enregistré est encadré par deux valeurs relevées avec deux
l’an 2000.
systèmes binaires heptane-isooctane de compositions voisines. L’indice d’octane est cal- Les essences sans plomb sont apparues en Europe et en France à
culé par interpolation linéaire en estimant la composition du mélange primaire de réfé-
rence présentant exactement le même comportement que l’essence testée. partir de 1988 et représentent actuellement plus de 50 % du marché
(jusqu’à 80 ou 90 % dans certains pays comme l’Allemagne, les
Il existe deux procédures normalisées de détermination des in-
Pays-Bas, la Suisse, etc.).
dices d’octane : la méthode Recherche et la méthode Moteur. Les
indices correspondants sont désignés par les Research Octane Ces produits se divisent eux-mêmes en deux types :
Number RON symboles () et Motor Octane NumberMON (). — l’Eurosuper, défini par la directive européenne du 16 décembre
Les distinctions entre les deux procédures conduisant respective- 1985, doit présenter un RON minimal de 95 et un MON minimal de
ment au RON et au MON portent essentiellement sur le régime de 85 ; encore à peine majoritaire dans certains pays comme la France,
rotation, les températures d’admission et l’avance à l’allumage. il devrait devenir, à court terme, le type d’essence le plus répandu ;
Ainsi, lors de la détermination du RON, le moteur CFR fonctionne — le Super sans plomb 98 (SP 98) (parfois appelé Superplus) pré-
à 600 tr/min, avec une avance à l’allumage fixe (13° de rotation du sente des RON et MON supérieurs ou égaux respectivement à 98 et
vilebrequin avant la position correspondant au sommet de la course 88. Ces deux valeurs ne correspondent pas à des spécifications offi-
du piston) et sans réchauffage du mélange air-essence. Le MON cor- cielles, mais à des critères fixés dans le cahier des charges qualité
respond, quant à lui, à un régime de rotation de 900 tr/min, une des constructeurs d’automobiles français. Ainsi, sur le strict plan de
avance à l’allumage variable (de 14° à 26°) avec le taux de compres- la réglementation, le SP 98 ne constitue qu’une variété haut de
sion et une température de mélange carburé de 149 °C (300 °F). gamme d’Eurosuper.
Le MON des essences commerciales est toujours plus faible que Il faut ajouter qu’il existe encore, dans certains pays comme
le RON ; la différence, qui atteint en moyenne 10 à 12 points, est l’Allemagne, des essences dites ordinaires dont le RON ne dépasse
appelée sensibilité ; elle constitue, en effet, une indication de la sen- pas 93-94. Ces produits ne semblent pas devoir se développer, à
sibilité du carburant à une modification des conditions expérimen- court ou moyen terme.
tales et, plus particulièrement, à un accroissement de température,
tel qu’il est réalisé dans la procédure MON. Enfin, le GPL carburant se voit attribuer, lui aussi, une spécifica-
tion d’indice d’octane : son MON doit être nécessairement supérieur
La connaissance du RON, du MON ou des deux indices ne suffit
à 89.
pas à prévoir le comportement réel d’une essence sur un moteur de
série ; dans ce cas, en effet, l’évolution de la pression et de la tempé- Lorsque le constructeur connaît les indices d’octane de l’essence
rature en fonction du temps, dans les gaz soumis au risque de cli- qui sera disponible, il peut, au stade de la conception et de la réali-
quetis, est généralement différente de celle observée sur le moteur sation du moteur, optimiser les performances par une adaptation
CFR. judicieuse, par exemple, du taux de compression et de l’avance à
Le plus souvent, on accorde une attention toute particulière, sur l’allumage. On admet ainsi que tout accroissement de 1 point de
véhicule, au risque de cliquetis à haut régime (au-delà de l’indice d’octane (RON ou MON) permet d’augmenter de 1 % – en
4 000 tr/min) dont les conséquences, sur le plan mécanique, sont les valeur relative – le rendement énergétique et la puissance spécifique
plus redoutables. Entre le RON et le MON, c’est le second qui reflète du moteur.
le mieux la tendance au cliquetis à haut régime. Inversement, le Parallèlement, l’accroissement des indices d’octane lors de la for-
RON sera plutôt un meilleur prédicteur du risque de cliquetis à bas mulation des essences se révèle toujours coûteux, aussi bien sur le
régime (de 1 500 à 2 500 tr/min), surtout gênant en ce sens qu’il nuit plan énergétique qu’économique. À partir d’un certain niveau, les
à l’agrément de conduite. dépenses de raffinage deviendraient plus importantes que les gains
Les deux indices présentent donc chacun leur utilité spécifique, ce de rendement des moteurs. On parvient ainsi à une situation d’équi-
qui explique qu’ils soient, le plus souvent, pris en compte, l’un et libre, définissant une valeur ou une plage étroite d’indice d’octane
l’autre, dans l’élaboration des critères de qualité des essences. optimal ; c’est dans cette plage que se situent le RON 95 et le MON
La plupart des essences classiques se rangent dans un domaine 85, caractérisant l’Eurosuper.
de RON compris entre 90 et 100, tandis que le MON se situe entre 80 Il importe de souligner que, lorsqu’un moteur a été conçu pour
et 90. utiliser un carburant d’indices d’octane donnés, le fait de l’alimenter
Le tableau 10 montre comment se répartissent, en fonction de avec un produit de RON ou de MON supérieurs à ces valeurs seuils
leurs indices d’octane, les différents types d’essences distribués en ne procure aucune amélioration sur le plan du rendement ou des
France et en Europe. performances, contrairement à ce que pensent beaucoup d’utilisa-
teurs !
Nota : en Europe, tous les véhicules immatriculés depuis 1992, doivent obligatoirement
Tableau 10 – Classement par indices d’octane être adaptés à l’Eurosuper ; il est donc inutile de les approvisionner avec du SP 98 ; ce pro-
duit est en revanche recommandé pour la plupart des véhicules anciens exigeant, depuis
des différents types d’essence et de GPL-C distribués leur conception, une essence de RON supérieur à 97.
en Europe
La préparation des essences s’effectue en raffinage à partir de
Indice d’octane mélanges de fractions pétrolières d’origine et de composition diver-
Type Présence minimal ses. Les indices d’octane RON et MON de ces fractions sont liés à
de produit de plomb leur teneur en différents types d’hydrocarbures ou d’autres compo-
RON MON sés organiques (alcools, éthers). Le tableau 11 indique les valeurs
de RON et MON de quelques composés typiques susceptibles d’être
Supercarburant classique oui 97 86 utilisés comme carburants dans les moteurs à explosion ou d’être
Essence ordinaire non 93 83 incorporés, à des concentrations diverses, dans les essences. La
figure 5 fournit, par ailleurs, une vue d’ensemble des particularités
Eurosuper non 95 85
de chaque famille, en ce qui concerne le RON.
Sans plomb 98 non 98 88
Quelques informations sur les relations générales entre structure
GPL-carburant non 89 chimique et indices d’octane méritent d’être rappelées ici.
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Tableau 11 – Valeurs de RON et MON de quelques hydrocarbures et autres produits organiques oxygénés
susceptibles d’intervenir dans la composition du GPL-C et des essences
Nom du constituant RON MON Nom du constituant RON MON
Propane . 100,0 100,0 2-Méthylpent-1-ène 95,1 78,9
n-Butane 95,0 92,0 2,3-Diméthylbut-2-ène 97,4 80,3
Oléfines
2-Méthylpropane . 100,0 99,0 2-Méthylhex-2-ène 90,4 78,9
n-Pentane 61,7 61,9 2-Méthylhept-1-ène 70,2 66,3
2-Méthylbutane 92,3 90,3 2,2,4-Triméthylpent-1-ène 106,0 86,5
2,2-Diméthylpropane 85,5 80,2 Méthylcyclopentane 91,3 80,0
Naphtènes
n-Hexane 24,8 26,0 Cyclohexane 83,0 77,2
Paraffines
Aromatiques (1)
2,3-Diméthylbutane 103,5 94,3 Éthylbenzène 107,4
n-Heptane 0 0 o-Xylène . 120,0 103,5
2,2-Diméthylpentane 92,8 95,6 m-Xylène 117,5 115,0
2,2,4-Triméthylpentane 100,0 100,0 p-Xylène 116,4 109,6
2,2,3-Triméthylpentane 106,1 99,4 n-Propylbenzène 111,0 98,7
2-Méthyl-3-éthylpentane 80,8 88,7 Isopropylbenzène 113,1 99,3
But-1-ène . 100,0 80,0 1,3,4-Triméthylbenzène 110,5 106,0
But-2-ène 100,0 83,0 Méthanol 126 96
oxygénés (1)
Composés
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dans cette plage. Le MON des aromatiques est également élevé, 3.2 Gazole et FOD
supérieur à 100, mais plus faible que le RON d’environ 10 points. Il
n’est guère possible de discerner des écarts majeurs d’indices
d’octane entre les constituants aromatiques possibles des Le gazole alimente les moteurs Diesel de voitures particulières et
essences : benzène, toluène, xylènes, éthylbenzène, cumène… À de véhicules utilitaires depuis les camionnettes jusqu’aux gros por-
vrai dire, tous présentent un comportement excellent dans ce teurs. Un produit de caractéristiques voisines – le fuel domestique
domaine. (FOD) – est également utilisé en France dans les tracteurs agricoles
et les engins de travaux publics munis de moteurs Diesel.
En dehors des hydrocarbures, certains produits organiques oxy-
génés comme les alcools et les éthers peuvent désormais entrer Dans leurs usages comme carburants, le gazole et le FOD doivent
répondre à des spécifications précises en matière de comportement
dans la composition des essences. Il s’agit essentiellement du
à basse température et d’indice de cétane.
méthanol, de l’éthanol, des propanols et butanols, ainsi que des
éthers méthyliques ou éthyliques obtenus à partir d’oléfines en C4 et
C5 : méthyltertiobutyléther (MTBE), éthyltertiobutyléther (ETBE),
tertioamylméthyléther (TAME). Tous ces produits – alcools et éthers
3.2.1 Comportement à basse température
– se caractérisent par des RON très élevés, jusqu’à 120-130 pour le
méthanol et l’éthanol ; les MON sont également largement supé- Le gazole doit traverser un filtre à mailles très fines (quelques
rieurs à 100, mais la sensibilité (RON – MON) est importante, de micromètres) avant son arrivée dans la pompe d’injection du
l’ordre de 15 à 20 points. moteur, car celle-ci constitue un organe d’une très grande précision
mécanique dont le fonctionnement risque d’être perturbé par des
Dans les opérations de préparation d’essences en raffinerie, les impuretés et des particules en suspension dans le liquide.
effluents provenant de différents procédés sont mélangés dans des Or, certains hydrocarbures paraffiniques présents dans le gazole
proportions qui dépendent de leurs caractéristiques et, en parti- peuvent cristalliser partiellement à basse température et colmater le
culier, de leurs indices d’octane, afin de parvenir à un produit com- filtre disposé sur le circuit d’alimentation, ce qui risque d’entraîner
mercial conforme aux spécifications. La prévision de l’indice une immobilisation complète du véhicule. Pour pallier ce type
d’octane final n’obéit généralement pas à des lois d’additivité d’incident, les constructeurs peuvent avoir recours à des dispositifs
linéaire, en particulier pour les produits oxygénés qui se comportent technologiques (réchauffage des filtres), mais il est nécessaire, en
très souvent mieux en mélange que ne l’indique leur indice d’octane outre, d’adopter des règles strictes en matière de comportement à
individuel. Il n’existe pas, dans ce domaine, des règles absolues ; en froid du gazole.
réalité, chaque raffineur s’est forgé sa propre expérience, qu’il ne Les caractéristiques prises en compte dans ce domaine sont le
souhaite évidemment pas divulguer… point de trouble, le point d’écoulement et la température limite de
filtrabilité.
■ Le point de trouble, le plus souvent compris entre 0 et – 10 °C, est
3.1.3 Teneurs en plomb déterminé visuellement (selon norme EN 23015) ; c’est la tempéra-
ture à laquelle des cristaux de paraffine, normalement dissous dans
la solution constituée par l’ensemble des autres composants,
Depuis 1922 et jusqu’en 1975 environ aux États-Unis et au Japon
commencent à se séparer et à affecter la limpidité du produit.
et 1985 environ en Europe, toutes les essences contenaient systé-
matiquement de faibles quantités de plomb tétraéthyle Pb(C2H5)4, ■ À température plus basse, les cristaux augmentent de taille,
de plomb tétraméthyle Pb(CH3)4, des mélanges de ces produits ou s’organisent en réseaux qui emprisonnent le liquide et l’empêchent
bien encore des composés chimiques mixtes renfermant différentes de s’écouler ; on atteint alors le point d’écoulement qui peut varier
combinaisons possibles de groupements CH3 et C2H5, de formule de – 15 °C à – 40 °C.
Pb(CH3)x (C2H5)y avec 0 < x et y < 4 .
■ La température limite de filtrabilité (TLF) est la température mini-
Les teneurs en plomb correspondantes étaient comprises, selon male pour laquelle un volume déterminé de gazole traverse, en un
les époques et les types d’essence, entre 0,4 et 1 g/L. Ces additifs temps limité, un appareil de filtration bien défini (selon normes
sont des inhibiteurs d’auto-inflammation qui, par conséquent, aug- NF M 07-042 et EN 116). Pour des gazoles classiques, utilisés en
mentent les indices d’octane. hiver, en France par exemple, la TLF est le plus souvent comprise
entre – 15 et – 30 °C.
Les voitures à essence récentes, qui sont équipées de systèmes Pour l’ensemble de l’Europe, la classification des gazoles selon
de post-traitement catalytique des gaz d’échappement, ne peuvent leur comportement à froid s’effectue comme l’indique le tableau 12.
supporter l’emploi de carburants additivés avec des alkyles de Les produits sont répartis en deux catégories et dix classes : six pour
plomb, car ceux-ci empoisonnent les catalyseurs à base de métaux les climats dits tempérés, quatre pour les zones dites arctiques.
précieux. En outre, on tend à développer le plus possible les essen- Dans la première catégorie, on ne spécifie que la TLF ; dans la
ces sans plomb, afin de réduire les rejets de ce métal toxique dans seconde, on fixe des valeurs maximales à la fois pour la TLF et le
l’atmosphère. point de trouble.
Chaque pays adopte telle ou telle classe en fonction de ses condi-
C’est pourquoi les essences modernes sont et seront de plus en
tions climatiques. Ainsi, la France a choisi les classes B, E, F respec-
plus sans plomb ; les teneurs résiduelles, qui pourraient être appor-
tivement pour les périodes d’été, d’hiver et de grand froid. La
tées par la circulation et le stockage des produits dans des canalisa- première va du 1er mai au 31 octobre, la seconde du 1er novembre
tions ou des cuves anciennes, sont limitées impérativement à au 30 avril, la troisième, quant à elle, n’est pas fixée de manière
0,013 g/L. En réalité, les essences sans plomb contiennent désor- autoritaire et correspond à d’éventuelles vagues de froid ponc-
mais moins de 0,005 g/L de plomb (parfois même, moins de tuelles.
0,001 g/L).
Les moyens dont dispose le raffineur pour améliorer les caracté-
Quant aux essences avec plomb, promises à un rapide déclin et ristiques à froid du gazole sont les suivants :
réservées actuellement aux véhicules anciens adaptés pour ce type — abaissement du point final de distillation, compte tenu de
de carburant, elles ne peuvent contenir, partout en Europe, que la présence fréquente de n-paraffines dans les fractions les plus
0,15 g Pb/L au maximum. lourdes du gazole ;
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Ainsi, en France, le FOD doit présenter des valeurs de point de avec ICC indice de cétane calculé,
trouble, TLF et point d’écoulement respectivement inférieures à
ρ masse volumique (kg/dm3) à 15 °C,
+ 2 °C, – 4 °C et – 9 °C ; de tels niveaux sont généralement atteints
sans recours à l’additivation. T50 température (°C) correspondant à 50 % distillés.
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Une autre formule plus moderne et plus précise (selon norme D’autres techniques de prévision de l’indice de cétane font appel
ASTM D 4737 ou ISO 4264) fait intervenir, non plus un seul point de à l’analyse chimique. On peut utiliser la chromatographie en phase
la courbe de distillation, mais trois. Elle s’exprime comme suit : gazeuse, la résonance magnétique nucléaire (RMN) ou encore la
spectrométrie de masse.
ICC = 45,2 +0,0892 T 10N + ( 0,131 + 0,901 B ) T 50N + ( 0,0523 Ð 0,402B )
Le tableau 14 présente les indices de cétane mesurés d’un certain
T 90N + 0,00049 [ ( T 10N ) 2 Ð ( T 90N ) 2 ] + 107B + ( 60B ) 2 nombre d’hydrocarbures purs susceptibles de figurer dans la
composition d’un gazole. Les relations propriétés/structures, dans
avec B = exp [− 3,5 (ρ − 0,854)] − 1 ASTM D 86, ce domaine, découlent de celles déjà exposées dans l’étude des
T10 = température (°C) correspondant à 10 % distillés, indices d’octane. Il est donc logique que :
T10N = T10 − 215, — l’indice de cétane des paraffines augmente avec la longueur de
la chaîne principale, mais diminue avec le nombre et la complexité
T50N = T50 − 260, des ramifications ;
T90 = température °C correspondant à 90 % distillés, — les oléfines présentent des indices de cétane inférieurs à ceux
T90N = T90 − 310. des paraffines correspondantes ;
L’indice de cétane calculé est tantôt supérieur, tantôt inférieur — la cyclisation, correspondant à la structure des naphtènes,
(situation la plus fréquente) à l’indice mesuré sur moteur CFR, mais, tende à réduire l’indice de cétane ;
le plus souvent, l’écart ne dépasse pas 2 points. — les aromatiques se caractérisent ici par un comportement
médiocre, atténué cependant lorsque la longueur de la chaîne aug-
Le tableau 13 montre les spécifications d’indices de cétane mente.
mesuré et calculé requises dans différentes régions d’Europe, selon
que celles-ci sont considérées comme tempérées (France et pays Lors de la formulation du gazole en raffinerie, le raffineur prend
limitrophes) ou arctiques (pays scandinaves). On notera que les en compte la structure chimique et l’indice de cétane des effluents
indices de cétane sont plus faibles dans les régions où il est néces- disponibles, afin d’obtenir, par mélange, une aptitude à l’auto-
saire d’obtenir un bon comportement à froid. En effet, le raffineur ne inflammation proche de celle requise par les spécifications.
peut généralement pas assurer un haut niveau de qualité simultané-
Cependant, pour ajuster l’indice de cétane au niveau souhaité, on
ment pour ces deux caractéristiques.
peut faire appel à des additifs appelés procétane. Ce sont des pro-
duits oxydants particulièrement labiles dont la décomposition
génère des radicaux libres et favorise ainsi l’auto-inflammation.
Deux familles de produits organiques ont été expérimentées : les
Tableau 13 – Spécifications d’indices de cétane peroxydes et les nitrates ; ces derniers sont pratiquement les
dans les gazoles en Europe seuls utilisés en service, en raison d’un meilleur compromis coût-
efficacité-facilité de mise en œuvre. Les plus connus sont des
Niveau requis
nitrates d’alkyle, plus précisément le nitrate de 2-éthylhexyle.
Classe de produit (1) Indice de cétane Indice de cétane Généralement, avec des doses d’additif comprises entre 300 et
mesuré calculé 1 000 p.p.m., il est possible d’augmenter de 3 à 5 points l’indice de
AàF 49 46 cétane d.’une base correspondant initialement à un niveau de 45 à
(climats tempérés) 48.
0 47 46 On notera que l’additivation augmente, certes, l’indice de cétane
mesuré, mais reste sans effet sur l’indice calculé, puisque celui-ci est
1 47 46
lié à des caractéristiques physiques (masse volumique, courbe de
2 46 45 distillation) qui ne sont pratiquement pas modifiées par incorpora-
3 45 43 tion d’un constituant supplémentaire, à une teneur inférieure à
0,1 %.
4 45 43
Nota : les constructeurs de moteurs Diesel tiennent à ce que l’aptitude à l’auto-
(1) Les classes 0 à 4 correspondent à des produits distribués en régions inflammation du gazole soit obtenue, pour une large part, grâce à une structure chimique
arctiques (Scandinavie). adaptée (limitation de la teneur en aromatiques, par exemple). C’est pourquoi, ils
accordent un intérêt particulier au respect de la spécification d’indice de cétane calculé.
Cela étant réalisé, ils sont évidemment favorables à un accroissement d’indice de cétane
mesuré, notamment par additivation.
Un autre critère, utilisé depuis très longtemps pour apprécier En ce qui concerne enfin le FOD, son emploi pour l’alimentation
l’aptitude d’un gazole à l’auto-inflammation, est le Diesel Index (DI). de certains moteurs Diesel (tracteurs agricoles notamment)
Celui-ci se définit par la relation : implique le respect d’un indice de cétane minimal, qui est fixé à 40
dans les spécifications françaises.
( PA ) Ð °API
DI = -------------------------------
100
avec °API degré API du gazole (cf. § 2.2),
PA point d’aniline. Précisons que le point d’aniline
3.3 Carburéacteurs
est la température (en °F) à laquelle un mélange
en volumes égaux d’aniline et de gazole devient
homogène. Les carburéacteurs constituent la source d’énergie des avions à
réaction qui ont maintenant totalement supplanté les appareils
Quelques formules empiriques ont été proposées pour relier munis de moteurs à piston ; ces derniers ne sont plus utilisés, en
l’indice de cétane au Diesel Index ou même directement au point effet, que par de rares particuliers à des fins de tourisme ou
d’aniline ; nous en citons deux ici, afin de situer ces grandeurs les d’affaires.
unes par rapport aux autres :
Après avoir précisé le mode de classification des carburéacteurs,
— indice de cétane = 0,72 DI + 10 nous décrirons deux caractéristiques importantes de ces produits :
— indice de cétane = PA − 15,5 ; leur aptitude à produire une flamme peu rayonnante et leur stabilité
avec PA en °C. thermique.
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4-Propyldécane 39 le Jet A-1, à haut point d’éclair, ce qui permet de le stocker sans
5-Butylnonane 53 danger dans les soutes de porte-avions. Les symboles OTAN
sont F-44 ou F-43, selon qu’ils contiennent ou non un additif
2,7-Diméthyl-4,5-diéthyloctane 39 antiglace. Les appellations courantes sont TR5 et JP-5, ce der-
5-Butyldodécane 45 nier étant obligatoirement additivé.
Il existe aussi des carburéacteurs de type large coupe, avec
7-Butyltridécane 70 un point initial de distillation très bas (proche de 70 °C). Ces pro-
8-Propylpentadécane 48 duits sont désignés par les sigles Jet B ou F-45 s’ils ne contien-
nent pas d’additif antiglace, F-40 s’ils en contiennent. Leurs
9, 10-Diméthyloctadécane 59 autres appellations courantes sont TR4 en France, JP-4 aux
Tétradéc-1-ène 79 États-Unis (uniquement en cas d’utilisation d’additif antiglace).
La volatilité élevée de cette catégorie de carburéacteurs entraîne
Hexadéc-1-ène 88
Oléfines
n-Nonylbenzène 50
n-Dodécylbenzène 68 3.3.2 Aptitude à une combustion peu rayonnante
Diphényle 21
Diphénylméthane 111 Afin de maintenir un rendement énergétique élevé du réacteur et
d’assurer la longévité des matériaux constituant la chambre de
β, n-Butylnaphtalène 6
combustion, la turbine et la tuyère, il est nécessaire d’obtenir une
β, n-Octylnaphtalène 18 flamme claire, minimisant les échanges de chaleur par rayonne-
ment et limitant la formation de dépôts de carbone. Ces qualités
sont déterminées par deux procédures fournissant respectivement
le point de fumée et l’indice de luminométrie.
3.3.1 Classification
■ Le point de fumée correspond, pour une lampe à mèche normali-
Cette classification est rendue complexe par la distinction entre sée, à la hauteur maximale possible de la flamme sans formation de
les usages civils et militaires, mais aussi par le fait que des produits fumée (normes NF M 07-028 et ASTM D 1322). Les valeurs obtenues
quasi identiques peuvent être désignés par des sigles différents aux couramment sont comprises entre 10 et 40 mm. Le point de fumée
États-Unis et dans d’autres régions du monde. Le tableau 15 montre est directement lié à la structure chimique du carburant ; il est élevé,
le mode de classification proposé par l’OTAN. On trouvera en donc satisfaisant, avec les paraffines linéaires, plus faible avec les
encadré 1 un résumé des différentes utilisations de ces carburéac- paraffines ramifiées et nettement plus bas encore avec les naph-
teurs. tènes et les aromatiques.
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Il ne faut pas confondre point de fumée (Smoke Point) et indice de rement lors de vols supersoniques où l’échauffement cinétique pro-
fumée (Smoke Volatility Index) ; cette dernière caractéristique, appli- duit une élévation notable de température dans les réservoirs.
quée fréquemment aux carburéacteurs du type large coupe, La technique de mesure la plus connue pour estimer la stabilité
s’obtient par la relation numérique : thermique est appelée Jet Fuel Thermal Oxydation Tester (JF TOT).
indice de fumée = point de fumée + 0,42 Z Elle exprime la tendance du produit à former des dépôts sur une
avec Z pourcentage distillé à 400 °F. surface métallique portée à haute température. Dans la méthode
normalisée (norme ASTM D 3241), l’échantillon passe sous une
■ L’indice de luminométrie (ASTM D 1740) est une caractéristique pression de 34,5 bar au contact d’un tube en aluminium chauffé (à
moins utilisée que les indices d’octane ou de cétane. Il se détermine 260 °C pour le Jet A1). On enregistre, après 150 min d’essai, la perte
sur la lampe normalisée citée précédemment, mais équipée, en de charge à travers un filtre de 17 mm, placé à la sortie du réchauf-
outre, de thermocouples permettant de mesurer les températures feur.
correspondant à différentes hauteurs de flamme, et d’une cellule
photoélectrique, afin d’évaluer la luminosité. Le carburéacteur testé Exemple : pour le Jet A-1, la perte de charge doit être inférieure à
est comparé à deux hydrocarbures ; la tétraline et l’isooctane, aux- 25 mm Hg (33 mbar), et la cotation visuelle du tube doit correspondre
quels on attribue respectivement les indices 0 et 100. Les valeurs à un niveau maximal de trois sur une échelle de référence ; pour des
couramment obtenues sur les produits commerciaux varient, le plus carburéacteurs spéciaux à haute stabilité thermique (JP-7 et TS), les
souvent, entre 40 et 70 ; la valeur requise pour le Jet A-1 est de 45. conditions opératoires sont plus sévères, en ce qui concerne les tem-
pératures du tube qui atteignent respectivement 335 °C (TS) et 355 °C
En pratique, l’indice de luminométrie dépend directement de la (JP-7) ; dans ce dernier cas, la durée de l’essai est doublée (300 min au
teneur en constituants monoaromatiques et diaromatiques. Pour lieu de 150). La limite admise de perte de charge est toujours de
cette raison, on s’efforce de ne pas dépasser, généralement, une 33 mbar.
teneur maximale en aromatiques de 22 % (volume) dans le carbu-
réacteur. On surveille plus particulièrement la teneur en naphtalène La stabilité thermique des carburéacteurs dépend étroitement de
déterminée par la méthode ASTM D 1840. Cette teneur est, le plus leur structure chimique. Elle sera généralement meilleure en pré-
souvent, inférieure à 3 % (volume). sence de constituants paraffiniques et isoparaffiniques qu’avec des
En ce qui concerne les spécifications, il faut noter qu’elles ne hydrocarbures napthéniques et aromatiques.
portent que sur l’une ou l’autre des grandeurs thermochimiques Les impuretés exercent également une action notable sur la stabi-
qui viennent d’être explicitées. Un carburéacteur de type Jet A-1 lité thermique. La présence d’oxygène dissous, par exemple, favo-
devra, en effet, respecter : rise les réactions en chaîne de condensation et de polymérisation
— soit un point de fumée minimal de 25 ; mises en cause dans ces processus. Les composés azotés, présents
— soit un indice de luminométrie minimal de 45 ; à l’état de traces, agissent probablement dans le même sens.
— soit un point de fumée minimal de 19 et une teneur en naphta-
lène inférieure à 3 % (volume).
Le plus souvent, le dosage des aromatiques et la mesure du point
de fumée se substituent à la détermination de l’indice de lumino-
3.4 Fuels lourds et carburants
métrie qui n’apporte pas d’informations véritablement nouvelles. pour moteurs Diesel marins
D’ailleurs, l’ASTM propose la relation suivante entre l’indice de
luminométrie (IL) et le point de fumée (PF) :
Ces deux types de produits présentent des caractéristiques voi-
IL = Ð 12,03 + 3,009 PF Ð 0,0104 ( PF ) 2 sines, mais les critères de qualité pris en compte dans les spécifi-
cations qui les concernent ne sont pas nécessairement les mêmes.
Ainsi, les fuels lourds utilisés comme combustibles dans l’industrie
3.3.3 Stabilité thermique sont caractérisés par des propriétés classiques : masse volumique,
viscosité, point d’éclair, teneur en soufre et en impuretés (eau, inso-
Le carburant circulant dans certaines zones chaudes de l’avion lubles…).
peut atteindre des températures élevées, d’autant plus qu’il est par- Dans les carburants marins, on détermine en outre le résidu de
fois utilisé comme fluide de refroidissement pour le lubrifiant, le carbone, la teneur en asphaltènes et en métaux. On se préoccupe
liquide hydraulique ou l’air conditionné. Il est donc nécessaire de enfin d’obtenir une compatibilité satisfaisante entre produits corres-
contrôler la stabilité thermique des carburéacteurs, plus particuliè- pondants à des approvisionnements différents.
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La teneur en asphaltènes se détermine le plus souvent par préci- La classification ISO des huiles pour moteurs n’est pas achevée,
pitation en présence de n-heptane. Elle peut varier de 4 à 5 % sur les car les conditions de lubrification varient selon les technologies, en
distillats, jusqu’à 15 ou 20 % sur les produits les plus lourds. Bien particulier entre l’Europe, les États-Unis et le Japon.
qu’il n’existe pas de spécification officielle de teneur maximale en On utilise en pratique la classification américaine dite Society of
asphaltènes des carburants marine, on accorde toujours une grande Automotive EngineersSAE () qui existe depuis 1911 et qui a connu,
importance à cette caractéristique, qui est liée à la qualité de au fil des années, plusieurs révisions dont la plus récente en 1995 ;
combustion (fumée, formation éventuelle de dépôts…). cette dernière est désignée par le sigle SAE-J300-1995.
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Tableau 18 – Classification des huiles selon leur grade de viscosité (SAE - J300 - 1995)
Viscosité cinématique
Classe de viscosité Limite maximale Viscosité maximale à 100 °C (3) Viscosité minimale
SAE de viscosité à froid (1) et température limite sous cisaillement
de pompabilité (2) mm2/s à 150 °C (4)
mPa.s à (°C) mPa.s à (°C) mPa.s
mini. maxi.
0W 3 250 à (− 30) 60 000 à (− 40) 3,8
5W 3 500 à (− 25) 60 000 à (− 35) 3,8
10 W 3 500 à (− 20) 60 000 à (− 30) 4,1
15 W 3 500 à (− 15) 60 000 à (− 25) 5,6
20 W 4 500 à (− 10) 60 000 à (− 20) 5,6
25 W 6 000 à (− 5) 60 000 à (− 15) 9,3
20 5,6 , 9,3 2,6
30 9,3 , 12,5 2,9
40 12,5 , 16,3 2,9 (5)
40 12,5 , 16,3 3,7 (6)
50 16,3 , 21,9 3,7
60 21,9 , 26,1 3,7
(1) Selon norme ASTM D 5293 CCS.
(2) Selon norme ASTM D 4684 MRV.
(3) Selon norme ASTM D 445.
(4) Selon norme ASTM D 4683 (et méthode CEC L-36-A90).
(5) Pour classes 0 W - 40,5 W - 40 et 10 W - 40.
(6) Pour classes 15 W - 40,20 W - 40,25 W - 40 et 40.
Sur les moteurs thermiques actuels, il est nécessaire que le lubri- 3.5.2.1 Les bases
fiant ne soit pas trop visqueux à basse température afin de minimi-
Les bases pour lubrifiants peuvent être minérales, c’est-à-dire
ser les pertes par frottement, mais suffisamment visqueux à haute
d’origine pétrolière, ou bien synthétiques.
température afin d’assurer un contact satisfaisant entre les pièces.
Ces exigences ont conduit à définir des huiles dites multigrades. Les bases minérales sont des fractions pétrolières classiques
choisies ou préparées en fonction de critères bien définis : viscosité,
Le tableau 18 montre les différents grades de viscosité SAE. Le point de congélation, absence d’impuretés. Les structures
grade aW (W comme Winter) correspond à une limite de viscosité chimiques les plus recherchées sont de nature naphténique ou iso-
maximale à basse température ; par exemple, pour le grade 10W, la paraffinique. On opère par traitement à l’hydrogène (hydroraffi-
viscosité doit être inférieure à 3 500 mPa.s à – 20 °C, la mesure étant nage), séparation et extraction par solvant afin d’enlever les
effectuée sur un viscosimètre dynamique rotatif appelé CCS (Cold constituants aromatiques.
Cranking Simulator). De plus, on estime, à froid, la température Les bases synthétiques peuvent être :
limite de pompabilité au moyen d’un autre viscosimètre dit MRV — des polymères d’oléfines, ou poly-α-oléfines (PAO), de prix éle-
(Mini Rotary Viscosimeter). Les valeurs maximales de viscosité vés, mais présentant de hautes performances ;
déterminées selon cette technique, à une température fixée, sont — des polyisobutènes (PIB) ;
fournies, pour chaque grade hiver, dans le tableau 18. — des dialkylbenzènes (DAB) ;
— des esters obtenus par réaction entre alcools et acides orga-
Les différents grades été sont, quant à eux, définis par une four- niques ;
chette de viscosité cinématique à 100 °C et par une valeur minimale — des polyglycols, qui sont des polymères obtenus à partir
de viscosité absolue à 150 °C. d’oxyde d’éthylène ou de propylène ; les polypropylèneglycols sont
les plus répandus ;
Une huile multigrade est désignée par le sigle aW-b (par exemple, — des esters phosphoriques, réservés à des usagers particuliers
10W-40, 15W-50, 5W-50) qui garantit l’obtention des caractéristiques et actuellement en régression, compte tenu du caractère irritant,
de viscosité recherchées, à la fois à froid et à chaud. voire toxique, de leurs produits de dégradation ;
— des produits spéciaux : silicones, polyphényléthers, composés
chlorés ou fluorés.
3.5.2 Composition et mode de formulation
3.5.2.2 Les additifs
des lubrifiants
Un lubrifiant moderne peut contenir jusqu’à 15 ou 20 % (en
masse) d’additifs divers. Ceux-ci se répartissent en plusieurs catégo-
Toutes les huiles ou graisses sont constituées d’un composant ries selon leur fonction et leur mode d’action. Le tableau 19 indique
principal appelé base, auquel sont ajoutés des additifs afin d’obtenir les principaux effets recherchés et les types de produits le plus sou-
les propriétés spécifiques à chaque type d’application. vent utilisés.
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Nous nous bornerons ici à l’étude des huiles pour moteur, en pré- L’indice d’acide est, par définition, le nombre de milligrammes
cisant quelques critères de qualités spécifiques tels que l’indice de de potasse nécessaire pour neutraliser les produits à caractère
viscosité, la basicité, la teneur en cendres. acide présents dans un gramme de lubrifiant.
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À l’état neuf, le BN d’une huile varie selon le type d’usage auquel — les bitumes soufflés résultant d’une oxydation partielle par
elle est destinée (6 à 8 mg KOH/g pour une application essence, 9 à l’air ; ces produits présentent généralement un point de ramollisse-
10 mg/g et jusqu’à 15 mg/g pour une utilisation diesel) ; au cours du ment très élevé.
temps les valeurs précédentes peuvent descendre jusqu’à 4 mg ; à
ce moment, la vidange devient utile, voire nécessaire.
Nota : on peut s’étonner du fait que l’on puisse mesurer, à la fois, dans un 3.7.2 Domaines d’application
même lubrifiant, un indice d’acide et un indice de base ; en réalité, le caractère
acide, obtenu par neutralisation à la potasse, est dû à la présence de dithio-
phosphate de zinc et de certains produits de combustion du soufre ; le carac- Les bitumes purs, fluidifiés ou fluxés, ainsi que les émulsions,
tère basique, déterminé par neutralisation à l’acide chlorhydrique ou perchlo-
rique, provient des détergents alcalins et alcalinoterreux. sont essentiellement utilisés dans les revêtements routiers ; les
bitumes soufflés trouvent, quant à eux, de nombreuses applications
dans les travaux d’étanchéité (joint), d’insonorisation, d’isolation
3.5.3.3 Teneur en cendres électrique.
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Tableau 20 – Principales spécifications des gaz de pétrole liquéfiés utilisés comme combustibles
Propriété Butane commercial Propane commercial
Définition Mélange d’hydrocarbures composé Mélange d’hydrocarbures composé
principalement de butanes et de butènes, d’environ 90 % de propane et de propène,
contenant moins de 19 % (vol.) de propane pour le reste d’éthane, d’éthylène
et de propène de butanes et de butènes
Masse volumique minimale (1) .................... (kg/m3) 559 à 15 °C 502 à 15 °C
Pression de vapeur relative minimale (2) ......... (bar) − 8,3 à 37,8 °C
11,5 à 50 °C
Pression de vapeur relative maximale (2) ........ (bar) 6,9 à 50 °C 14,4 à 37,8 °C
19,3 à 50 °C
Teneur maximale en soufre (3) ................ (% masse) − 0,005
Composés sulfurés (4) ................................................ Doctor Test négatif (absence de réaction −
à l’essai au plombite de sodium)
Corrosion maximale à la lame de cuivre (5) .............. 1b −
Évaporation (6) ............................................................ Point final d’ébullition inférieur à 1 °C Point final d’ébullition inférieur à − 15 °C
(1) Selon norme NF M 41-008.
(2) Selon norme NF M 41-010.
(3) Selon norme NF M 41-009.
(4) Selon norme NF M 41-006.
(5) Selon norme NF M 41-007.
(6) Selon norme NF M 41-012.
3.7.3.7 Pseudoviscosité
Tableau 21 – Spécifications du combustible liquide destiné
aux appareils mobiles de chauffage C’est une caractéristique qui s’exprime par le temps de passage
du produit dans un viscosimètre, constitué d’un tube comportant un
Caractéristique Niveau requis Méthode orifice calibré (NF T 66-005). Le résultat s’exprime en secondes ; il
existe deux diamètres possibles du tube (4 et 10 mm) ; la mesure
Aspect .................................... clair et limpide − s’effectue soit à 25 °C, soit à 40 °C ; les différents grades de bitumes
à 20 °C fluidifiés se répartissent en fonction de leur pseudoviscosité
Couleur minimale (tableau 23).
Saybolt .................................. 30 NF M 07-003
Point final minimal 3.7.3.8 Volatilité
de distillation ................. (°C) 175 NF M 07-002
Celle-ci peut être caractérisée de différentes façons :
Viscosité maximale
à 25 °C ..................... (mm2/s) 3,0 EN ISO 3104 — point d’éclair (NF T 66-009) ;
Teneur maximale — perte de masse au chauffage (NF T 66-011) soit avant, soit
en soufre ............. (% masse) 0,0005 NF EN 24260 après RTFOT ;
Teneur maximale — fraction distillant au-dessous d’une température donnée ; plu-
en benzène .......... (% masse) 0,0001 Absorption UV sieurs paliers peuvent être considérés entre 190 °C et 360 °C. Cette
dernière caractéristique concerne les bitumes fluidifiés.
Teneur maximale
en aromatiques ... (% masse) 0,1 IP 391
Point d’éclair minimal ... (°C) 61 NF EN ISO 22719 3.7.4 Classement des différents bitumes
Corrosion maximale
à la lame de cuivre ................ 1b NF EN ISO 2160
Les tableaux 22 et 23 montrent les répartitions par classes, en
Point d’écoulement France, des différents types de bitumes purs et fluidifiés, en fonction
maximal ......................... (°C) − 15 NFT 60-105 des critères précédemment décrits.
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3.8.1 Types de produits. Domaines d’application culier pour l’emballage ; elles peuvent également servir à l’impré-
gnation des papiers ou des cartons et trouver des applications en
On fait généralement la distinction entre vaselines et paraffines emballage domestique et industriel.
d’une part, cires d’autre part ; les premières sont issues de distillats
légers, les secondes de distillats moyens ou lourds.
Les vaselines ont essentiellement des usages pharmaceutiques ; Les cires sont utilisées en cosmétologie et aussi dans la fabri-
les paraffines sont employées dans l’industrie alimentaire, en parti- cation des bougies, des encaustiques, des cirages…
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4. Exemples
3.9 Solvants pétroliers de caractéristiques
de produits commerciaux
Les solvants issus directement du pétrole se répartissent en plu-
sieurs catégories en fonction des usages auxquels ils sont destinés. Les tableaux 29, 30, 31 et 32 montrent, pour quatre grands pro-
duits pétroliers, soumis aux spécifications les plus sévères (essence,
gazole, carburéacteur, GPL-carburant), des exemples de caractéris-
3.9.1 Classification générale tiques typiques comparées aux valeurs strictement exigées. On peut
observer que, sauf exceptions rares, les critères de qualité requis
On distingue, dans cette famille de produits : sont parfaitement respectés.
— les essences spéciales séparées elles-mêmes en 8 sous-
groupes notés de A à H (essence A, essence B, …, essence H) ;
— les white spirits ; Tableau 29 – Spécifications de l’essence sans plomb
— les pétroles lampants. « Eurosuper » et exemple de caractéristiques
Les deux derniers peuvent, en fonction des usages, être utilisés d’un produit commercial
tels quels ou désaromatisés (moins de 5 % vol. de constituants aro-
Exemple
matiques).
de résultat
Spécification
Caractéristique d’analyse
(EN 228)
d’un produit
3.9.2 Caractéristiques spécifiques commercial
Masse volumique ............... (kg/m3) 725 à 780 765
Tous les solvants sont répertoriés selon des caractéristiques
simples, les plus importantes étant la masse volumique, la volatilité Pression de vapeur .............. (mbar) 350 à 700 660
(intervalle de distillation, point d’éclair), la composition chimique. Indice de volatilité ............................ 900 max 842
Ce dernier critère est important, car il conditionne à la fois le pouvoir
solvant et la sécurité d’emploi. Courbe de distillation : E70 ....... (%) 15 à 45 26
Courbe de distillation : E100 ..... (%) 40 à 65 46
Courbe de distillation : E180 ..... (%) 85 min 94
3.9.3 Domaines d’utilisation et niveaux de qualité Courbe de distillation : PF ......... (°C) 215 max 210
requis
Indice d’octane RON ........................ 95 min 96,1
Nous examinons successivement le cas des essences spéciales, Indice d’octane MON ....................... 85 min 85,5
du white spirit et du pétrole lampant. Teneur en plomb .................. (mg/L) 13 max 2
Teneur en benzène ............. (% vol.) 5 max 2,8
3.9.3.1 Essences spéciales Teneur en soufre ............ (% masse) 0,05 max 0,015
Le tableau 25 indique, pour chaque type d’essence spéciale, les Teneur en MTBE ................. (% vol.) 15 max 4,0
secteurs d’utilisation les plus courants. Les usages sont très variés : Composition chimique :
industries des colles, teinturerie, extraction des corps gras, du paraffines ............................ (% vol.) − 52,4
caoutchouc, parfumerie, etc. Les essences spéciales se distinguent,
les unes des autres, essentiellement par leur masse volumique et Composition chimique :
leur intervalle de distillation (tableau 25). Cependant, l’essence H oléfines ................................ (% vol.) − 4,7
est soumise à un certain nombre de spécifications plus précises Composition chimique :
(tableau 26). aromatiques ........................ (% vol.) − 42,9
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P
O
U
Caractéristiques R
des produits pétroliers
E
N
par Jean-Claude GUIBET
Docteur ès sciences de l’université de Louvain
Coordonnateur carburants à l’Institut français du pétrole
S
Professeur à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
A
Bibliographie
V
GUIBET (J.C.) et FAURE (E.). – Carburants et
moteurs. Technologies-Énergie-Environnement.
OWEN (K.) et COLEY (T.). – Automotive fuels refe-
rence book. 936 p. 1995. Society of Automotive
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modifiés. Bulletin de liaison des laboratoires des
O
830 p. 1997. Éditions Technip.
WAUQUIER (J.P.). – Pétrole brut - Produits pétroliers
Engineers, Inc.
Association française de normalisation (AFNOR) NF T 60-120 12.72 −. Teneur en huile des paraffines et des cires de
pétrole.
NF M 07-002 5.70 Distillation des produits pétroliers.
NF T 60-128 12.74 Produits pétroliers. Détermination du point de figeage
NF M 07-042 10.81 Combustibles pour moteurs Diesel et pour installa- des paraffines, des cires, des vaselines et des pétro-
tions de chauffage domestique. Détermination de la lata issus du pétrole.
température limite de filtrabilité.
NF T 66-008 7.79 Détermination du point de ramollissement des pro-
NF M 07-028 9.82 Détermination du point de fumée des pétroles lam- duits bitumineux. Méthode « bille et anneau ».
pants et des carburéacteurs.
NF T 66-012 7.79 Solubilité des produits bitumineux.
NF M 41-006 12.85 Gaz de pétrole liquéfiés. Butane commercial. Essai au
plombite de sodium et soufre. T 65-000 9.79 Liants hydrocarbonés. Définitions et classification.
NF T 60-154 6.84 Produits pétroliers. Dosage de l’eau. Méthode Karl
NF M 41-009 7.88 Produits pétroliers. Gaz de pétrole liquéfiés. Dosage
Fischer.
du soufre total. Dosage à la lampe ou au brûleur oxhy-
drique. NF T 66-015 12.84 Produits noirs. Détermination de la teneur en paraf-
fine des bitumes routiers.
NF M 41-012 12.90 Gaz de pétrole liquéfiés. Volatilité des gaz de pétrole
liquéfiés. NF T 60-143 1.86 Produits pétroliers. Détermination des cendres sulfa-
tées dans les huiles lubrifiantes contenant des
NF M 07-072 11.94 Produits pétroliers. Détermination de la stabilité des additifs.
fuels lourds. Essai à la tache.
NF T 66-004 12.86 Pétroles et dérivés. Produits bitumineux. Pénétrabilité
NF T 66-006 3.69 Détermination de la ductilité des produits bitumineux. à l’aiguille.
NF T 66-009 3.69 Point d’éclair en vase clos des bitumes fluidifiés et des NF T 66-005 12.86 Bitumes fluidifiés et bitumes fluxés. Détermination de
bitumes fluxés au moyen de l’appareil ABEL. la pseudoviscosité.
NF T 60-119 5.70 Produits pétroliers. Détermination de la pénétrabilité NF T 66-011 12.86 Pétroles et dérivés. Produits bitumineux. Détermina-
au cône des produits paraffineux. tion des pertes de masse au chauffage.
R T 66-032 8.92
couleur par comparaison avec une échelle de couleur.
Bitumes purs. Détermination de l’effet de la chaleur et
soufre. Méthode par spectrométrie de fluorescence X
dispersive en énergie.
de l’air sur un film mince de liant bitumineux en renou- ISO 3675 1993 Pétroles bruts et produits pétroliers liquides. Détermi-
vellement permanent. Essai de durcissement simulé nation en laboratoire de la masse volumique ou de la
« RTFOT ». densité relative. Méthode à l’aréomètre.
ISO 8217
1995
1996
Produits pétroliers. Calcul de l’indice de cétane des dis-
tillats moyens par équation à quatre variables.
Produits pétroliers. Combustibles (classe F). Spécifica-
de vapeur. Méthode GPL (remplace NF M 41-010 tions des combustibles pour la marine.
déc. 1985).
ISO 12185 1996 Pétroles bruts et produits pétroliers. Détermination de
NF EN ISO 6251 6.95 Gaz de pétrole liquéfiés. Action corrosive sur le cuivre.
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juil. 1979).
la masse volumique. Méthode du tube en U oscillant.
American Society for Testing and Materials (ASTM)
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à la lame de cuivre (remplace NF M 07-015 sept. 1982).
ASTM D 1298 1985 Practice for density, relative density (specific gravity),
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products by hydrometer method.
tive. Méthode de l’aréomètre sous pression (remplace ASTM D 976 1991 Test methods for calculated cetane index of distillate
NF M 41-008 juil. 1979). fuels.
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Détermination de la masse volumique ou de la densité method).
relative. Méthodes du pycnomètre à bouchon capillaire ASTM D 1500 1991 Test method for ASTM color of petroleum products
et du pycnomètre bicapillaire gradué. (ASTM color scale).
NF EN ISO 3104 8.96 Produits pétroliers. Liquides opaques et transparents. ASTM D 4445 1991 Method for testing fungicides for controlling sapstain
Détermination de la viscosité cinématique et calcul de and mold on unseasoned lumber (laboratory method).
la viscosité dynamique (remplace NF T 60-100, janv.
1985). ASTM D 240 1992 Test method for heat of combustion of liquid hydro-
carbon fuels by bomb calorimeter.
EN 116 1981 Voir norme NF M 07-042, octobre 1981.
ASTM D 938 1992 Test method for congealing point of petroleum waxes,
International Organization for Standardization (ISO) including petrolatum.
ISO 3735 1975 Pétrole brut et fuel-oils. Détermination de la teneur en
ASTM D 1840 1992 Test method for naphthalene hydrocarbons in aviation
sédiments. Méthode par extraction.
turbine fuels by ultraviolet spectrophotometry.
ISO 3733 1976 Produits pétroliers et produits bitumineux. Détermina-
ASTM D 3227 1992 Test method for mercaptan sulfur in gasoline, kerosine,
tion de la teneur en eau. Méthode par distillation.
aviation turbine and distillate fuels (potentiometric
ISO 6743/0 1981 Lubrifiants, huiles industrielles et produits connexes method).
(classe L). Classification. Partie 0 : Généralités.
ASTM D 3338 1992 Test method for estimation of heat of combustion of
ISO 8681 1986 Produits pétroliers et lubrifiants. Système de classifi- aviation fuels.
cation. Définition des classes de produits.
ASTM D 4684 1992 Test method for determination of yield stress and appa-
ISO 2719 1988 Produits pétroliers et lubrifiants. Détermination du rent viscosity of engine oils at low temperature.
point d’éclair. Méthode Pensky-Martens en vase clos.
ASTM D 5293 1992 Test method for apparent viscosity of engine oils
ISO 3015 1992 Produits pétroliers. Détermination du point de trouble. between − 5 and − 30 °C using the cold-cranking simu-
lator.
ISO 5165 1992 Carburants pour moteurs Diesel. Détermination de la
qualité d’inflammabilité. Méthode cétane. ASTM D 56 1993 Test method for flash point by tag closed tester.
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Test method for distillation of petroleum products. Deutsches Institut für Normung e.V. (DIN)
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ASTM D 1319 1995 Test method for hydrocarbon types in liquid petroleum
products by fluorescent indicator adsorption.
DIN 51419 6.83 Testing of liquid fuels ; determination of total contami-
nation in highly fluid petroleum products.
A
V
O
I
R
P
L
U
S