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Techniques de l’Ingénieur
l’expertise technique et scientifique de référence
g2070
Traitements physico-chimiques
des déchets industriels liquides
Par :
Jacques BOURGOIS
Professeur à l'École nationale supérieure de mines de Saint-Étienne, Docteur ès sciences
Valérie LAFOREST
HDR, Docteur, Chargée de recherche à l'École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne
Robert HAUSLER
Professeur à l'École des technologies supérieures de Montréal, Docteur
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Editions T.I.
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Traitements physico-chimiques
des déchets industriels liquides
par Valérie LAFOREST
HDR, Docteur
Chargée de recherche à l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne
Jacques BOURGOIS
Docteur ès sciences
Professeur à l’École nationale supérieure de mines de Saint-Étienne
et Robert HAUSLER
Docteur
Professeur à l’École des technologies supérieures de Montréal
4. Conclusion........................................................................................ — 19
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. G 2 070v2
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Exemple : pour un déchet aqueux, la fraction organique étant oxy- 1.3 Choix et mise en œuvre d’un procédé
dée, il est possible de séparer la fraction minérale sous forme d’un de traitement
solide concentré et de le stabiliser avec un liant hydraulique avant
de l’entreposer dans une décharge de déchets dangereux. Tous ces Le choix d’un procédé de traitement chimique ou physico-chi-
traitements font appel à des réactions chimiques d’oxydation, de mique répond à une démarche rationnelle dont les principales éta-
réduction, de précipitation, de neutralisation et de stabilisation pes sont décrites figure 1. Ce choix passe, au préalable, par la
chimique. détermination des objectifs applicables au déchet : valorisation ou
élimination. Après avoir déterminé les contraintes liées au milieu
récepteur et les caractéristiques du déchet étudié, le choix du ou
& Dans le cas d’une stratégie de valorisation, différents objectifs
des procédés se fera après une étude technico-économique et des
peuvent être visés : risques.
– obtenir un produit ayant les mêmes caractéristiques que le pro- Les traitements physico-chimiques trouvent leur application
duit neuf (régénération) ; aussi bien au sein de l’entreprise productrice du déchet que dans
– extraire une ou plusieurs matières premières minérales ou des centres collectifs. Dans le cas de l’élimination en centre collec-
organiques ; tif, des chaı̂nes polyvalentes sont prévues pour pouvoir s’adapter à
– aboutir à des matériaux plus complexes mais valorisables. des déchets de nature et de composition variées. Les désignations
des filières correspondantes sont données dans le tableau 1. Ces
La diversité des techniques chimiques envisageables va de pair filières concernent trois grandes catégories de traitement :
avec l’extrême diversité des déchets concernés. Contrairement aux
procédés d’élimination, dont le champ d’application est large et la – le traitement de mélanges aqueux contenant des composés
mise en œuvre peu contraignante, les opérations de valorisation minéraux toxiques ;
sont beaucoup plus sensibles aux variations de composition des – le traitement des boues et solides minéraux permettant leur
déchets et doivent être adaptées au cas par cas. admission en centre de stockage ;
– le traitement des mélanges eau/hydrocarbures.
La mise en œuvre de ces traitements relève de stratégies très
diverses. On peut les intégrer à une unité de production au sein Passons en revue ces filières.
même de l’établissement industriel. On peut également constituer & La déchromatation (filière 01) consiste en la réduction du
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Valorisation
Objectifs envisageables
Élimination
Réglementation (arrêté d'exploitation)
Procédé de séparation
Procédés à membranes
Résines
Distillation
Adsorption
Extraction par solvant
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Réduction ox 1 + n1 e − réd1 ) × n2
2H3O+ + 2e− H2 + 2H2O 0,00
Oxydation réd 2 ox 2 + n2 e − ) × n1
Oxydo-rréduction n2 ox1 + n1 réd2 n2 réd1 + n1 ox 2 - 0,44
Fe2+ + 2e− Fe
Le potentiel d’oxydo-réduction (POR), qui indique l’état d’avance-
ment de la réaction, est mesuré par un couple d’électrodes consti- Zn2+ + 2e− Zn - 0,76
tué par une électrode indicatrice de type redox (fil de platine,
d’or…) et une électrode de référence (en général au calomel ou au
chlorure d’argent). On appelle E le potentiel normal du couple
redox ([forme oxydée] = [forme réduite]). Les potentiels normaux sont Tableau 3 – Principaux oxydants
fournis par des tables. Le tableau 2 indique quelques valeurs de
potentiels normaux. Dérivés
Air ; O2 O3 H2O2 H2SO5 ; S2O2−
Plus la valeur de E o est importante et plus l’oxydant est fort et, oxygénés 8
inversement, plus la valeur de E o est faible, plus le réducteur est
fort. Les méthodes polarographiques, bien que peu utilisées, peu- Dérivés
Cl2 ClO2 NaClO NHmCln
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vent s’avérer très utiles pour la détection des couples redox dans chlorés
les eaux. De même, les électrodes POR sont des outils intéressants
pour le pilotage des procédés d’oxydo-réduction. Toutefois, ce type
La réaction directe suit le mécanisme traditionnel de l’ozonolyse :
d’électrode n’est pas spécifique, et son utilisation nécessite des
une cycloaddition suivie par l’ouverture du cycle pour donner des
essais préalables en laboratoire ou sur le terrain avec les rejets à
composés carbonylés avec production de peroxyde en milieu
traiter.
acide. Ce type d’oxydation est très sélectif mais ne permet pas de
réduire la quantité de carbone organique total (COT) contenu dans
2.1.2 Principaux oxydants une eau (diminution de la demande chimique en oxygène sans
Les oxydants sont en général des composés oxygénés ou chlorés variation du COT).
(tableau 3). Par contre, l’oxydation par l’intermédiaire de radicaux OH peut
être initiée par la présence d’hydroxydes (OH-) et engendre une
2.1.2.1 Dérivés oxygénés succession de réactions en chaı̂ne (propagation) qui peut aller jus-
qu’à la minéralisation de la matière organique (diminution de la
& Air et oxygène gazeux (O2) demande chimique en oxygène (DCO), avec une diminution du
COT). Cette caractéristique des réactions avec le radical OH a
L’air est l’oxydant le plus courant. Il agit par simple dissolution
donné naissance au terme de « procédé d’oxydation avancée ».
dans la solution à traiter. Cette technique est efficace pour traiter
des solutions contenant des réducteurs forts comme les eaux char- Les oxydations par l’intermédiaire de radicaux OH sont donc peu
gées en fer II, par exemple. Elle a également l’avantage de chasser sélectives avec des constantes cinétiques élevées (réactions rapi-
les gaz dissous en excès tels que H2S ou CO2. Dans le cas où la des). Par exemple, il est possible d’oxyder l’ammoniac (NH3)
demande en oxygène serait plus importante, il convient de rempla- contenu dans de l’eau avec de l’ozone en milieu alcalin
cer l’air par de l’oxygène gazeux, technique bien plus onéreuse. (pH ø 10,5). Les autres précurseurs du processus radicalaire peu-
vent être des composés organiques tels que des acides humiques,
& Ozone (O3) des composés métalliques, comme le fer ou le cobalt, mais égale-
ment les rayons ultraviolets (longueur d’onde maximale :
– L’ozone est un oxydant très puissant qui peut réagir sur les
253,7 nm) ou gamma.
réducteurs selon deux mécanismes différents :
Les deux mécanismes coexistent dans l’eau. Seules les condi-
O3 + MO → MOox Réaction directe tions d’utilisation et les caractéristiques de l’eau à traiter vont favo-
riser l’une ou l’autre réaction. D’un point de vue pratique, le traite-
OH°
O3 ⎯⎯⎯⎯⎯→ Précurseur
OH° + MO → MOox ⎯⎯
⎯ → CO2 Ré action indirecte ment d’une eau par la réaction directe aboutira à une plus grande
efficacité de l’utilisation de l’ozone mais des rendements en COT
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traité plus faible. À l’opposé, l’efficacité d’ozonation favorisant le produit utilisé, chlore gazeux ou eau de Javel, c’est le pH de l’eau
mécanisme radicalaire sera moins bonne (puisqu’il faut 2O3 dans qui détermine la nature des espèces présentes dans le milieu. Le
le processus de destruction de la matière organique par les OH ), couple redox HClO ou ClO-/Cl- varie entre Eo = 1,36 V à pH = 4,5,
mais les rendements en COT et en DCO seront meilleurs. environ, et Eo = 1,10 V à pH = 10.
– La chimie de l’ozone est donc complexe mais l’ozonation est Cependant, la forme acide est moins stable que l’ion hypochlo-
de plus en plus employée (potabilisation, eaux de procédés, eaux rite qui est, quant à lui, le plus stable des oxydants présentés ici.
usées domestiques ou industrielles, eaux de piscine, etc.), car elle Pour cette raison, l’hypochlorite reste le meilleur oxydant pour la
procure de nombreux avantages (enlèvement de la couleur, des- désinfection des eaux dans le cadre d’une infrastructure de potabi-
truction de complexe, désinfection ou détoxication des eaux, etc.). lisation. Son faible prix le rend attrayant et il peut toujours être uti-
En particulier, l’ozone a permis d’obtenir d’excellents rendements lisé en cas d’urgence. Cependant, il est de moins en moins
lors de la destruction, par exemple, de produits pharmaceutiques, employé pour le traitement des eaux chargées en matière orga-
de surfactants, de pesticides en éliminant ainsi la toxicité de l’eau. nique à cause de la formation de composés organochlorés, liés au
Il a été utilisé avec succès pour le traitement des eaux de lixiviation développement de différents cancers et toxiques pour l’environne-
(sols contaminés ou sites d’enfouissement contrôlé), car il est ment dans son ensemble. Il est donc toujours approprié de prati-
capable d’oxyder les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycli- quer des analyses d’organochlorés et de faire des études écotoxico-
ques), les BTX (benzènes, toluènes, xylènes) ainsi que les dioxines logiques avant d’utiliser cet oxydant.
et les furanes. L’ozone est également performant employé à faibles
doses en préalable aux traitements biologiques, par exemple, pour L’hypochlorite réagit avec l’azote ammoniacal pour former suc-
améliorer la dégradation de la matière organique. cessivement des chloramines (NH2Cl, NHCl2 et NCl3) puis de l’azote.
De plus, l’amélioration de la performance énergétique des ozo- Les chloramines sont des oxydants très stables, avec un certain
neurs ( ª 10 kWh/kg O3), jumelée à l’utilisation d’oxygène comme pouvoir désinfectant. Quelques applications ont vu le jour, mais
gaz d’alimentation, rend cette technologie de plus en plus elles ont été abandonnées à cause des nombreux inconvénients
attrayante. Finalement, il est possible de réduire la taille des infra- que présentent ces oxydants (odeur et goût similaires à l’eau de
structures d’ozonation en utilisant une eau fortement chargée en Javel, irritant pour les yeux et résistance de certains micro-
ozone à moyenne pression. Cette technique est idéale lorsque le organismes).
gradient hydraulique de l’installation est faible ou que les surfaces & Dioxyde de chlore (ClO2)
ou encore les hauteurs sont limitatrices.
Le dioxyde de chlore ClO2 est un liquide à pouvoir oxydant rela-
& Peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée H2O2) tivement élevé. Il est toujours produit sur le site d’utilisation, par
L’eau oxygénée (H2O2) est un oxydant fort (H2O2/H2O, Eo = 1,76 V). action du chlorite de sodium sur le chlore ou l’acide chlorhydrique.
Elle peut remplacer avantageusement les oxydants chlorés Il réagit selon la réaction :
(§ 2.1.2.2). Ses principaux inconvénients sont d’être relativement
instable (elle doit être conservée en cuve d’acier inoxydable) et ClO2 + e− → ClO2− (E ° = 0,95 V )
plus chère. Par contre, elle est beaucoup plus spécifique et efficace
que les oxydants chlorés et ne conduit pas à la formation de déri- Son potentiel d’oxydo-réduction lui permet d’oxyder des compo-
vés halogénés. Elle est également susceptible d’oxyder certains sés tels que Fe2+ ou Mn2+, à pH neutre, avec une précipitation d’hy-
complexes. droxyde métallique selon les réactions suivantes :
L’eau oxygénée est utilisée en combinaison avec l’ozone pour
générer les radicaux hydroxyles et augmenter ainsi le rendement ClO2 + Fe2+ + 3OH− → Fe (OH)3 + ClO2−
du traitement. Par conséquent, elle se retrouve dans un grand nom- MnSO4 + 2 ClO2 + 4 NaOH → MnO2 + 2 NaClO2 + Na2SO4 + 2 H2O
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d’agitation
2.1.3 Principaux réducteurs
Moteur
Soude Oxydant
Effluent en solution
Les principaux réducteurs sont le bisulfite de sodium (NaHSO3) cyanuré
et le fer ferreux (Fe2+) :
– le bisulfite de sodium est plus utilisé que le sulfite de sodium
bien que plus onéreux, car son utilisation est plus simple et son rH pH
− −
pouvoir tampon plus important. Le couple redox est HSO3 / SO24 .
Stockage
Le pH joue un rôle important notamment dans le cas de la réduc- des effluents 2 Effluent
tion du CrVI en CrIII ; à traiter traité
– le fer ferreux (Fe2+) est d’un emploi facile, mais son principal
1
inconvénient est la production importante de boue d’hydroxyde
au stade de la neutralisation finale. Le couple redox est FeII/FeIII.
Réacteur de
2.1.4 Mise en œuvre de l’oxydo-réduction décyanuration
Le pH doit être supérieur à 12 afin que la vitesse réactionnelle & Oxydation par l’air
soit suffisante et pour favoriser l’hydrolyse du chlorure de cyano- C’est l’oxygène de l’air qui oxyde le fer ferreux en fer ferrique.
gène CNCl, intermédiaire réactionnel. Deux méthodes peuvent être utilisées :
& Oxydation par l’eau oxygénée – par ruissellement : la solution est aérée au contact de l’air (hau-
teur de la chute d’eau : 1 à 1,5 m) ;
L’eau oxygénée détruit les ions cyanure avec formation d’eau : – dans un réacteur d’oxydation où a lieu une circulation d’air
(débit d’air : 50 à 100 m3/h/m2) (figure 3).
CN− + H2O2 → CNO− + H2O
Les réactions d’oxydation sont les suivantes selon la nature du
Cette réaction doit obligatoirement être catalysée par du cuivre, milieu :
surtout lorsque les solutions à traiter sont diluées.
4 Fe2+ + O2 + 4 H+ → 4 Fe3 + + 2 H2O
& Oxydation par l’ozone
4 Fe2+ + O2 + 8 OH− + 2 H2O → 4 Fe (OH)3
L’oxydation par l’ozone est réalisée dans une tour de contact :
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d’agitation
NO2− + NH2SO3H → N2 + HSO4− + H2O (pH = 4 )
Moteur
Acide Base
Effluent
ferreux L’avantage de cette réaction par rapport à l’oxydation est qu’elle
ne conduit pas à la formation d’ions nitrate ; mais, lors du traite-
ment par le bisulfite, la régulation du pH à une valeur très acide
pH est délicate ; par contre, lors du traitement par l’acide sulfamique,
le coût du réactif est élevé.
Cuve Le schéma des procédés utilisés est analogue à celui de la
de stockage Effluent figure 2 où le réducteur est introduit dans la cuve 4.
des effluents traité
ferreux
Réacteur 2.1.5.4 Réduction de chrome hexavalent
d’aération
Le chrome hexavalent est très soluble dans l’eau et très toxique
Air pour l’environnement, il est donc nécessaire de le réduire en
comprimé chrome trivalent, pratiquement insoluble et moins toxique. Ce pro-
cédé peut être aussi bien utilisé pour les rejets aqueux que pour les
sols pollués riches en CrVI.
Dans ce cas, la réaction se fait dans un réacteur régulé par le réacteur 1 est appelé réacteur de déchromatation, la cuve 3 est
potentiel électrochimique analogue à celui de la figure 2, suivant une réserve d’acide sulfurique en général, la cuve 4 une réserve
le schéma : de bisulfite. Le dimensionnement du réacteur correspond à un
temps de séjour de 20 à 30 min. Son volume est donné par la rela-
2 Fe2+ + ClO− + 2 H+ → 2 Fe3 + + Cl− + H2O tion suivante :
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Cr3+
5,5 6,3-6,5 9,2 NS physico-chimiques
5,5 6,3-6,5 – K
2+
5,8 7,5 – NK
Cu Pour de plus amples renseignements sur ces opérations, le lec-
5,8 8,5 – S
teur pourra se reporter aux articles de la base documentaire
7,6 8,3 > 11 N « Opérations unitaires – Génie de la réaction chimique ».
Zn2+ 7,6 8,3 – K
7,4 7,9 > 11 S 3.1 Procédés à membrane
Ni2+ 7,8 9,3 – NKS
7,0 9,5 – NK
3.1.1 Principe
Pb2+ Une membrane est une barrière mince (de quelques nanomètres
5,5 6,5 9,0 colloı̈dal S
à quelques millimètres) qui autorise ou interdit le passage de cer-
9,1 9,5-9,8 – NK taines entités chimiques sous l’effet d’une force de transfert (gra-
Cd2+
7,0 7,2 – S dient de pression, de concentration, de température, de potentiel
électrique…).
9,5 N
Ag2+ Colloı̈dal Colloı̈dal Les différents procédés utilisant des membranes sont les suivants :
9,25 S
– techniques membranaires [J 2 790] :
(1) L’aluminium, le zinc et le chrome donnent des complexes solubles en filtration [J 2 792] [J 2 793] [J 2 794],
milieu fortement alcalin (pH > 10) et leurs hydroxydes peuvent se redis-
soudre dans les zones de pH choisies pour la précipitation d’autres osmose inverse [J 2 792] [J 2 793] [J 2 794],
métaux. Les conditions de précipitation sont quelquefois plus favora- pervaporation [J 2 820],
bles lorsqu’il y a mélange de plusieurs métaux dans l’effluent à traiter.
Par exemple, le nickel seul précipite à un pH de 9,5 alors qu’en présence perméation [J 2 810] ;
d’une quantité égale de chrome, il précipite à un pH de 8,5. La qualité – techniques électromembranaires :
de l’eau influe sur les courbes de solubilité (effet de sel).
(2) (N : soude caustique ; K : chaux ; S : carbonate de soude). D’après L. électrodialyse et électroélectrodialyse,
Hartinger : Wasser-u. Abwasserforschung, 1968, n 1, 30 cité dans [Wei- électrolyse à membrane bipolaire,
ner] (cf. [G 1 271]).
électrodésionisation.
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La précipitation du chrome et du zinc présente l’avantage de réduire très fortement le risque de redis-
solution de l’hydroxyde par suite de la formation de zincates ou de chromites
Temps de
Décanteur Type de traitement Propriétés du réacteur
séjour
Mise à pH, Filtre-presse NaOH
neutralisation
Insolubilisants Réacteur
Ca(OH)2 20 min
Boues Boues classiques de neutralisation
Na2CO3
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La structure des membranes peut être de deux types : isotrope – Électrodialyse (figure 7) : les membranes perméables aux
(uniforme dans l’épaisseur) ou anisotrope (composite). Les membra- cations ou aux anions sont disposées alternativement dans un
nes anisotropes sont plus fines, donc de productivité plus élevée. réacteur, ce qui permet d’obtenir une solution appauvrie dans un
compartiment et une solution enrichie dans l’autre, la force motrice
Les membranes peuvent être de nature organique (acétate de étant créée par électrolyse.
cellulose, polysulfones, polyamides…) ou minérale (céramiques, L’électroélectrodialyse [2] se distingue de l’électrodialyse par le
métalliques, verres). Les membranes organiques et minérales se fait qu’il se produit des réactions redox aux électrodes.
partagent le marché et leur choix dépend des conditions physico-
– Électrodialyse à membrane bipolaire (figure 8) : dans ce pro-
chimiques de l’effluent à traiter : pH, température, MES… Il existe
cédé, les membranes sont constituées d’une face perméable aux
également des membranes échangeuses d’ions fonctionnant par
anions et d’une face perméable aux cations. À la jonction entre
électroattraction et électrorépulsion : elles peuvent ainsi interdire
ces deux couches, la dissociation de l’eau se produit sous champ
le passage des anions ou des cations selon le cas.
électrique et fournit des protons du côté cathodique et des ions
Elles sont mises en œuvre dans différents types de modules :
plans, à spirales, tubulaires, à fibres creuses…
Condenseur
100 à
Débit.....(L/(h.m2)) 40 à 200 50 à 100 10 à 60
1 500
Molécules Ions dont H2O MX H2O
Macromo- solution
Particules de masse la masse
Espèces retenues lécules
colloı̈des moléculaire molaire est
colloı̈des Figure 8 – Schéma de principe de l’électrodialyse à membrane
> 300 g/mol < 500 g/mol
bipolaire (MB) pour la production d’acide et de base
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T P
Vanne Décolmatage
de contre-
D pression D Perméat
Boucle de Bain de
Pompe dégraissage
d'alimentation circulation
Rétentat Ultrafiltration
Résistance
Échangeur
de chaleur
Bac de
lancement
P
Prétraitement Filtration
V V sur membrane
Mesures Rétentat
D D débit
T température Figure 10 – Schéma d’installation de régénération de bain
Pompe Pompe P pression de dégraissage
volumétrique de circulation V vitesse
par une perte en principes actifs, soit encore par une pollution par 1,3 mm. Elle est insoluble dans l’eau ; sa structure contient des ions
des huiles étrangères… La durée de vie de ces fluides peut être et sa porosité doit être suffisante pour permettre la diffusion des
augmentée en utilisant des techniques de filtration membranaire ions dans sa masse.
(figure 9). La microfiltration permet de retenir les particules fines
en suspension, l’ultrafiltration servira, quant à elle, à éliminer la Il existe deux types de matrice : les résines de type gel et les rési-
majeure partie des polluants de la phase aqueuse qui doit être reje- nes macroporeuses. Ces dernières possèdent une porosité supé-
tée ultérieurement. rieure provenant de l’addition d’une substance porogène créant
des canaux de large diamètre, ce qui permet l’adsorption d’ions
Il convient de noter que : de grosse taille.
– la DCO de la phase aqueuse produite (perméat) reste encore
importante. Un traitement ultérieur est alors nécessaire avant rejet 3.2.2 Différents types de résine
dans l’environnement ;
– un traitement de déshuilage préalable est souvent nécessaire Les copolymères de base sont activés chimiquement par greffage
pour éliminer les huiles étrangères surnageantes. de radicaux sulfonique (− SO3− ) ou carboxylique (− CO2−) pour les
échangeurs de cations, azotés (− NR2 , − NR3+ , − NR2R′ + , − NRH2+) ou
3.1.4.2 Régénération des bains de dégraissage
soufré (—SH) pour les échangeurs d’anions.
Les entreprises de traitement de surface doivent toujours faire
subir aux pièces une opération de dégraissage chimique (acide ou Pour les résines cationiques, un contre-ion X+ est toujours pré-
basique) avant tout autre traitement. Les bains résultants, chargés sent dans l’eau d’hydratation de la résine et c’est lui qui sera
en huiles et graisses émulsionnées, peuvent être traités par ultrafil- échangé avec un cation de la solution suivant la réaction :
tration en continu (figure 10) afin de conserver leur efficacité. Le
rétentat produit, riche en huile, est ensuite éliminé par des métho- R −SO3− , X + + Y + RSO3− , Y + + X +
des classiques. Le perméat peut, quant à lui, être régénéré avec ou
non ajustement de la composition. Nous observons le même phénomène d’échange avec les anions
et les résines anioniques.
3.1.4.3 Récupération des métaux Il est d’usage de classer les résines en quatre catégories
Après une opération de dépôt métallique (Ni, Cu, Ag, Cd…) lors (tableau 8). L’affinité des résines est spécifique à certains ions. Le
d’un traitement de surface, les eaux de rinçage des pièces traitées tableau 9 récapitule ces affinités en fonction du type de résine.
sont polluées par les ions métalliques de la solution de dépôt. Plu- Les résines sont placées dans des réacteurs à lit fixe ou à lit
tôt que de dépolluer cette phase aqueuse par voie chimique en mobile.
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Échangeurs de cations faiblement acides H+ > Cu2+ > Pb2+ > Fe2+ > Zn2+ > Ni2+ > Cd2+ > Ca2+ > Mg2+ > NH4+ > Na+
(forme Na+)
CN sous forme de complexes métalliques > détergents anioniques > complexes EDTA >> NO3 −
> CrO24− > PO34 − > oxalate > NO2− > Cl− > formiate > citrate
Échangeurs d’anions fortement basiques
(forme OH-) > tartrate > phénolate > F− > CH3COO− > HCO3− > HSiO3− > H2BO3− > OH−
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4 − et 3 − 4− 3− 2−
OH− > Fe (CN)6 > Zn (CN)6 > Cu (CN)4 > Ni (CN)4 > détergents anioniques > CrO24− > SO24− > HPO24 –
Échangeurs d’anions moyennement > NO−3 > NO−2 > SCN− > Cl− > formiate > complexonate > citrate > tartrate > oxalate > F− > … > …
basiques (forme base libre)
HCO3− > HSiO3− > CN− > H2BO3− : fixés temporairement
3.2.3 Mise en œuvre concentrée en contre-ion d’origine. Cette étape, d’une durée de 15
à 60 min, peut se réaliser dans le même sens que la saturation (à
& Mécanisme des échanges d’ions cocourant) ou en sens inverse (à contre-courant). La régénération
La réaction chimique d’échange ionique est une réaction équili- à contre-courant nécessite un volume de solution régénérante net-
brée qui est régie par la loi d’action de masse [1]. La réaction tement inférieur à celui requis pour une régénération à cocourant.
inverse est appelée « réaction de régénération » [J 2 783]. La régénération se fait à l’aide d’un acide pour les résines cationi-
ques (généralement sulfurique ou chlorhydrique) et à l’aide d’une
La capacité totale d’échange représente le nombre de sites actifs base (soude) pour les résines anioniques.
disponibles. Elle est exprimée en équivalent par unité de masse ou
de volume. La capacité utile représente la différence entre la capa-
cité en début de cycle et la capacité disponible en fin de cycle. Elle & Dysfonctionnements
est fonction de la nature et de la concentration des ions à traiter, de Les résines échangeuses d’ions constituent un moyen simple et
la température, du débit de percolation, de la hauteur du lit de efficace de traiter les eaux peu chargées en polluants. Contraire-
résine, etc., mais le paramètre le plus important est la quantité de ment à de nombreux procédés, elles ne nécessitent que peu d’inter-
réactifs nécessaire pour la régénération de la résine. ventions. Cependant, une dégradation des effluents peut être
observée notamment dans le cas de régénération imparfaite, de
& Régénération débit mal adapté au réacteur, d’empoisonnement (chimique ou
Lorsque la résine est saturée, donc en équilibre avec la solution microbien) ou de dégradation de la résine échangeuse, de présence
entrante, il est possible de la régénérer, c’est-à-dire d’effectuer la de silice ou autre contaminant dans la résine, de problèmes méca-
réaction inverse de celle d’échange au moyen d’une solution niques : fuites, perte de résine…
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+
—N (CH3 ) Lessive de soude en Tous les anions
Fortement basi- 3 excès : 1 à 2 fois quantité 1,2 à 1,4 (type I) 1,0 à 1,1 (type I) d’acides faibles
(groupes ammonium 1 à 12
ques stœchiométrique 1,3 à 1,5 (type II) 1,1 à 1,2 (type II) et forts
quaternaire)
(1) Type I : résine polystyrénique très fortement basique. Fuite en silice très faible. Type II : résine polystyrénique moins fortement basique. Rendements de
regénération et capacité plus élevés.
Anionique forte Cl- HCO3− , SO4− Ca2+, Mg2+, Na+, Cl-, CH3CO2H
Cationique forte
Cationique forte +
H+ Amine Ca2+ , Mg2+ , Na+ , HCO3− , Cl− , SO4− CH3CO2H, CO2
anionique faible
Cationique forte +
H+ OH- Ca2+ , Mg2+ , Na+ , HCO3− , Cl− , SO4− , CH3CO2H H2O
anionique forte
(dissocié en CH3CO2− et H+ )
& Synthèse des propriétés de résines Le tableau 11 présente, pour exemple, les résultats obtenus lors
Le tableau 10 regroupe les paramètres des différents types du traitement d’une eau polluée par différents ions.
d’échanges ioniques.
Exemple : recyclage des eaux de rinçage en galvanoplastie
3.2.4 Application au traitement des eaux Les eaux de rinçage en galvanoplastie contiennent divers cations
résiduaires industrielles métalliques comme Cr3+, Fe3+, Ni2+, Pb3+…, ainsi que des anions
comme CrO24− , Fe (CN)64 − , Ni (CN)24− , SO24− , citrates, acétates, tartrates…
Les résines échangeuses d’ions peuvent être utilisées pour :
Après filtration de cet effluent, un passage sur résine cationique
– la production d’eau déminéralisée ; forte élimine les cations. Les impuretés anioniques sont ensuite
– le recyclage d’eau de rinçage ; fixées par une résine anionique faible et une résine anionique forte
– en traitement de finition ; (pour les anions provenant d’acides faibles). Lorsqu’elles sont satu-
– le recyclage de l’acide chromique ; rées, les résines sont régénérées par de l’acide chlorhydrique ou de
– l’épuration des bains de galvanoplastie ; la soude. La figure 11 présente le schéma d’un réacteur à résine
– la récupération de métaux précieux. échangeuse d’ions.
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3.3 Adsorption Les plus utilisés sont les charbons actifs, forme microporeuse de
carbone (600 à 2 500 m2/g), mais d’autres composés peuvent être
employés tels que : l’alumine (300 à 400 m2/g), des argiles, des gels
L’adsorption est un phénomène physique de fixation de molé- de silice ou des résines spécifiques (300 à 750 m2/g). En outre, les
cules à la surface d’un solide par des forces d’interaction faibles matières résiduelles (agricoles, métalliques ou autres) sont de plus
de type Van der Waals. Elle permet d’extraire un soluté d’un sol- en plus évaluées par rapport à leurs caractéristiques d’adsorption,
vant liquide ou gazeux. L’adsorption est généralement utilisée avec ou sans conditionnement, en raison de leur faible coût d’achat.
pour la rétention des polluants organiques en phase aqueuse Pour les gaz, les procédés d’adsorption modulée en pression
ou le captage de polluants minéraux ou organiques dans les (Pressure-Swing-Adsorption, PSA) ont la particularité d’utiliser
gaz [J 2 730] [J 2 731]. l’énergie mécanique due à la pression du gaz comme moteur de
la séparation. Une méthode a été mise au point pour évaluer rapi-
dement les qualités d’un adsorbant par rapport à un procédé
3.3.1 Principe cyclique de type PSA. Elle est basée sur la « capacité respiratoire
L’adsorption repose sur une rétention surfacique qui entraı̂ne une adiabatique » exprimée par la différence des quantités adsorbées
variation de la composition du mélange solvant-soluté à la surface entre les conditions de pression partielle et de température hautes
de l’adsorbant. L’approche théorique est thermodynamique. Elle est du cycle (représentatives de l’adsorption) et les conditions de pres-
basée sur les états d’équilibre entre un polluant dans une phase sion partielle et de température basses du cycle (représentatives de
liquide ou gazeuse et son adhésion sur la surface d’un solide. Elle la désorption). Cette capacité sert au dimensionnement des PSA.
est expérimentale en faisant varier les concentrations d’adsorbant Elle sert également à valider les améliorations de la mise au point
et de polluant à température constante (isotherme d’équilibre). de matériaux à changement de phase (PCM). Les PCM sont des
Diverses formules, parmi lesquelles les isothermes de Langmuir et matériaux composites ou des matières résiduelles transformées
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de Freundlich sont les plus connues, permettent de linéariser les qui permettent de se rapprocher des conditions de cycle isotherme.
résultats expérimentaux et de déterminer les constantes Le gain potentiel de capacité est de l’ordre de 70 %. L’analyse
spécifiques : d’exergie permet d’évaluer les performances de façon qualitative
et quantitative du matériau et du procédé PSA afin de maximiser
q = (qm b C e ) / (1 + b C e ) Isotherme de Langmuir C e /q = f (C e ) ( ) la séparation et de minimiser les pertes.
q = k C e(1/n ) Isotherme de Freundlich (lg q = f (lg C e )) 3.3.4 Application de l’adsorption sur charbon actif
Le charbon actif est obtenu par activation thermique ou chimique
avec q = X/M capacité de rétention ou masse de composé d’un charbon provenant de la carbonisation de matériaux divers
adsorbé X par unité de masse d’absorbant M, tels que la tourbe, la houille bitumineuse, le lignite, le charbon de
b, n et K constantes énergétiques spécifiques au couple bois et la coque de noix de coco. Il se présente sous plusieurs for-
absorbé/absorbant, mes décrites dans le tableau 12.
Ce concentration à l’équilibre du composé dans la
solution ou le gaz, Tableau 12 – Différents types de charbons actifs
qm quantité maximale de composé adsorbable. les plus utilisés
La relation de Freundlich, bien que fondée sur une approche Forme Aspect Utilisation
empirique, donne souvent les meilleurs résultats dans le domaine
du traitement des eaux. Introduite directement dans
Particules de diamè-
l’effluent, puis coagulation-flo-
Poudre tre compris entre 1 et
culation et/ou système de fil-
3.3.2 Polluants adsorbables 100 mm
tration (figure 12)
Toutes les substances ne sont pas adsorbables. Pour une même
Grains Particules de 0,5 à Mis en œuvre sous forme de lits
surface d’adsorption, la capacité de rétention (q) peut varier de
(figure 13) 10 mm parcourus par le fluide à traiter
moins de 1 % (très faible rétention) à plus de 30 % (forte rétention)
en fonction de l’énergie de liaison de la substance à adsorber, de sa Limitée à la dépollution des ef-
structure moléculaire, de sa solubilité, de sa concentration et de fluents gazeux ou des liquides
l’acidité du milieu. Des tables ou une série d’expériences permet- Feuille Fibres tissées
faiblement pollués avec un mi-
tent de situer différents polluants en fonction de leur susceptibilité nimum de particules
à l’adsorption.
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– Ox + n e– Æ Red
Filtre-presse
tion pour traiter les composés organiques dans l’eau ou dans l’air
ambiant. Ces procédés associent les phénomènes physiques d’ad- La détermination a priori des réactions électrochimiques qui peu-
sorption et de dégradation biologique de la matière organique. vent se produire aux électrodes fait appel à des considérations ther-
Cette synergie complexifie autant leur conception que leur mode modynamiques et cinétiques. Les outils théoriques utilisés sont :
opératoire. L’approche pragmatique par une expérimentation sur – les diagrammes potentiel-pH, qui permettent de déterminer la
des unités pilotes est préconisée dans de tels cas. nature des espèces théoriquement prédominantes en fonction des
La régénération du charbon actif consiste à libérer les pores de la conditions de tension aux électrodes et du pH de l’électrolyte ;
surface adsorbante par destruction ou entraı̂nement de la substance – les courbes intensité-potentiel ou de polarisation, qui rendent
adsorbée. Cette régénération peut être thermique, chimique, biolo- compte des aspects cinétiques des réactions mises en jeu.
gique ou par solvant. La régénération thermique, la plus courante,
L’application principale de l’électrolyse est la récupération de
combine des étapes de vaporisation et de pyrolyse de la substance
métaux dans les bains usés de traitement de surface. La liste des
adsorbée. Cette activation est réalisée vers 800 C sous atmosphère
métaux susceptibles d’être électrodéposés résulte de ces considéra-
contrôlée : vapeur d’eau ou de gaz inerte. Elle conduit à des pertes
tions thermodynamiques et cinétiques. En pratique, il s’agit des
estimées à 7 à 10 % de la masse de charbon. L’utilisation des fours
métaux qui sont couramment utilisés en traitement de surfaces (Zn,
à infrarouges ou à induction permet de réduire ces pertes, mais est
Ni, Cr, Cu, Cd, Sn, Ag, Au, pour les plus courants). Leur récupération
d’un coût plus élevé.
ne pose donc pas de problème sur le plan purement thermodyna-
mique. En revanche, sur le plan cinétique, la diminution de la concen-
3.4 Méthodes électrochimiques tration du métal dans la solution à traiter entraı̂ne une chute de rende-
ment importante due principalement aux phénomènes de polarisation
3.4.1 Principe de l’électrolyse (appauvrissement de la solution aux abords de la cathode, accumula-
tion d’anions autour de l’anode) et à la prédominance éventuelle de
réactions parasites dues, notamment, à la présence d’éléments tels
L’électrolyse consiste à imposer un courant entre deux élec- que le fer ou le chrome, qui réagissent en même temps à l’anode et
trodes plongées dans un électrolyte [5]. Il se produit alors des à la cathode et mobilisent ainsi l’essentiel de l’énergie électrique.
phénomènes :
Le développement de techniques d’électrolyse à compartiments
– d’oxydation à l’anode et de réduction à la cathode ; séparés permet cependant de compenser ces phénomènes.
– de réaction chimique entre les espèces présentes dans
l’électrolyte et les espèces formées ; Nous pouvons néanmoins noter que le fer III, le mercure et le
– de transport (migration sous l’effet du champ électrique, manganèse sont difficilement électrolysables et que l’aluminium, le
diffusion). baryum, le béryllium, le brome, l’indium, le magnésium, le molyb-
dène, le tantale, le titane et le tungstène ne sont pas électrolysables.
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Capacité d’extraction Détermine la quantité de soluté qui peut être mise en solution dans
le solvant
Sélectivité pour le soluté à extraire Détermine la capacité du solvant à extraire un polluant particulier
Facilité de séparation du solvant et du diluant (solvant non mis- Détermine la facilité de séparation du mélange solvant-soluté d’une part
cible dans l’eau, faible pouvoir mouillant) et du déchet d’autre part
Caractère dangereux (inflammabilité, toxicité) du solvant C’est naturellement un critère important qui joue notamment sur
les conditions d’utilisation du solvant
Soluté
Solution de Solution de
désextraction désextraction
Raffinat Solution de lavage Solution de lavage vierge chargée de soluté vierge
chargée d'impuretés
Solution Traitement de la solution
d'alimentation de désextraction du soluté
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Traitement Récupération
du raffinat du soluté
Autre procédé
Élaboration
Rejets du produit fini Rejets
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Évaporateurs Évaporateurs
Entrée du fluide Compression
verticaux horizontaux
Évaporateur À flot tombant À faisceau immergé Volumétrique : faible
de la PAC débit
à traiter
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T (°C)
Vapeur
sée
ro
de Condenseur
e
u rb
Co
T Colonne Reflux
n
io
lit
L +V ul Fractions
' éb Solvant à Vapeur régénérées
ed régénérer
urb Liquide
Co
Chaleur
Chaudière
%B Composition Composition %A
de la vapeur du liquide
Composition
initiale du mélange Résidu de distillation
Figure 19 – Allure générale d’un diagramme de phase binaire Figure 20 – Schéma simplifié d’un dispositif de distillation
discontinue
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Méthodes électro- Électrolyse Métallurgie, mécanique, traitement de surface, traitement des effluents et déchets industriels
chimiques
Extraction Liquide/liquide Métallurgie, mécanique, traitement de surface, pharmacie, agroalimentaire, pétrochimie
par solvant
Évaporation Industrie textile, mécanique, agroalimentaire, du cuir, régénération de solvants
sous vide
Distillation Industries chimique, mécanique, pharmaceutique, agroalimentaire, tannerie, mégisserie
conception et le fonctionnement des centres collectifs de traite- variabilité de composition, dans la nature du gisement, ce qui
ment, ni les techniques de stabilisation-solidification qui sont pré- implique qu’elles doivent avoir une grande « souplesse »
sentées par ailleurs [G 2 450]. Le tableau 17 regroupe les technolo- d’utilisation.
gies présentées et leurs principaux domaines d’utilisation (liste non Elles sont, pour la plupart, fortement consommatrices d’énergie
exhaustive) ; les coûts d’investissement ou de fonctionnement et de réactifs, génèrent souvent des déchets ultimes qui aboutis-
n’ont pas été présentés, car ils dépendent trop du dimensionne- sent en décharge pour déchets dangereux et dont l’élimination
ment des installations et de la charge à traiter. représente un coût non négligeable pour l’industrie. D’une manière
Toutes les techniques présentées sont des procédés classiques générale, ces coûts d’élimination se trouvent réduits lorsque ces
du génie chimique. Elles sont bien connues et bien maı̂trisées, opérations sont utilisées dans un but de valorisation. Mais seule
même si leur application au domaine des déchets nécessite une une approche de type « technologies propres », qui vise à réduire
approche spécifique liée à la nature même des produits traités. à la source la production de déchets, permet de réduire véritable-
Ces différentes opérations sont très rarement utilisées seules ; ment le coût de la protection de l’environnement. Il s’agit de passer
elles sont associées dans une chaı̂ne de traitement, cette asso- d’une vision classique qui sépare le procédé de production de celui
ciation étant différente d’un déchet à l’autre. Il convient de souli- d’élimination des déchets à une vision intégrée, qui consiste à
gner que les techniques d’épuration sont en lien étroit avec rechercher les économies et la réduction des impacts au sein
celles du traitement des eaux, la seule différence résidant dans même d’une chaı̂ne de production, faisant de l’eau et de l’air dépol-
les concentrations plus importantes en éléments nocifs, dans la lués des produits à part entière du processus.
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P
O
U
Traitements physico-chimiques R
des déchets industriels liquides
par Valérie LAFOREST
E
HDR, Docteur
Chargée de recherche à l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne
N
Jacques BOURGOIS
Docteur ès sciences
Professeur à l’École nationale supérieure de mines de Saint-Étienne
S
et Robert HAUSLER
Docteur
Professeur à l’École des technologies supérieures de Montréal
A
V
Sources bibliographiques
O
Autres ouvrages
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O
U À lire également dans nos bases
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R Ordonnance n 2000-914 du 18 septembre 2000 relative à la partie législa-
tive du code de l’environnement (JO du 21 septembre 2000).
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Arrêté du 30 juin 2006 : ateliers de traitement de surface (JO du 05 septem-
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tive du code de l’environnement (JO du 21 septembre 2000) Livre V : Préven-
tion des pollutions, des risques et des nuisances.
P
L Annuaire
Parmilleux
S Fournisseur d’électrodes pour les techniques électrolytiques
Electro-Chemical-Services (ECS)
http://www.parmilleux.fr
Revtech
http://www.electrochemicalservices.com
http://www.revtech.fr
Fournisseurs d’évaporateurs
Fournisseurs de résines échangeuses d’ions
H2O GmbH
Lewatit (Boyer)
http://www.h2o-gmbh.com/français/domaines
http://www.lewatit.com
Actiniaqua Fournisseur de membranes de filtration
http://www.actini.com Purolite
VULCANIC Tami industries
http://www.vulcanic.com http://www.tami-industries.com
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