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En 4
Les failles parties
Partie 2 : analyse de cas et compléments

Sommaire

1. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE CASSANTE (IRAN)


2. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE CASSANTE (FLYSCH
ÉOCÈNE,
NOUVELLE-CALÉDONIE)
3. INTERPRÉTATION D’UN SYSTÈME DE FAILLES (FLUVIO-GLACIAIRE,
PATAGONIE)
4. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE SYN-SÉDIMENTAIRE Découvrez la 14e édition du
(PATAGONIE) manuel pédagogique de
5. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE SYN-MAGMATIQUE référence Eléments de
(PATAGONIE) Géologie (Dunod, 2011, C.
6. INTERPRÉTATION DE MICROSTRUCTURES ASSOCIÉES À DE GRANDES Pomerol, Y. Lagabrielle, M.
Renard, S. Guillot), à jour des
FAILLES (NOUVELLE-CALÉDONIE) dernières connaissances de la
7. AUTRES STRUCTURES LIÉES À DES FAILLES recherche en géosciences,
8. EXERCICE : CALCUL DU REJET D’UN GROUPE DE FAILLES NORMALES dans une maquette
particulièrement adaptée aux
nouvelles habitudes de
lecture. Un livre qui
répond aux exigences des
étudiants, des candidats aux
Voir chapitre 17.2 : les failles concours, des enseignants,
©Lagabrielle

des chercheurs…
Et de l’amateur éclairé !

Toute l’info sur ce livre


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1-1/ IRAN : CAS DE TECTONIQUE CASSANTE > PRÉSENTATION

Cas de déformation cassante dans une séquence de sédiments lacustres continentaux récents en Iran

Cet affleurement de bord de


route montre des couches de
plateforme couleurs contrastées
permettent de visualiser le
qui

plateforme déplacement relatif des blocs


faillés. On considère que le
pitch de la strie est de 90°.
Attention à la présence d’une
plateforme soulignée par les
touffes d’herbe.

Sur la diapositive suivante,


on trouvera l’interprétation la
plus vraisemblable qu’il
convient de faire de cet
affleurement en admettant
un pitch de 90° de la strie. Le
dispositif observé comprend
deux failles normales de
pendage à peu près
équivalent qui se font face.
Mais l’allure du gros banc
blanc en bas de
l’escarpement impose de
faire une hypothèse sur la
géométrie des failles situées
immédiatement sous
l’affleurement.

Merci à Stéphane Dominguez, Géosciences Montpellier, auteur de ce cliché.


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1-2- IRAN : CAS DE TECTONIQUE CASSANTE > INTERPRÉTATION

Cas de déformation cassante dans une séquence de sédiments lacustres continentaux récents en Iran

On admet un pitch de 90° de la strie sur les 2 plans

On considère uniquement cette partie de l’affleurement (ci-contre),


on ignore la partie située au delà de la plateforme. Pour des
raisons de parallaxe, nous ne pouvons pas l’interpréter de notre
point de vue. On ignore également la base de la paroi, siège
d’accumulation de sédiments lessivés et glissés.

Il faut toujours vérifier que l’on observe un affleurement propre.

Le décalage des bancs impose naturellement le dessin des failles.


Il s’agit de deux failles normales qui se rejoignent en un point situé
au cœur du gros banc gris à la base de l’affleurement. En ce point,
la déformation doit être accommodée par une structure, quelle
qu’elle soit. On constate que le toit du banc gris subit peu de
décalage vertical. Cela impose que son déplacement soit
horizontal. La seule interprétation possible en fonction de ce que
nous voyons ici est que le déplacement soit transféré sur une faille
qui s’aplatit selon le modèle ci-contre. Le travail du géologue sera
maintenant de vérifier cette hypothèse en cherchant d’autres
arguments sur cet affleurement ou sur d’autres visibles dans la
zone d’étude.

Ce modèle s’applique à beaucoup de régions dont les taux de


déformation en extension sont importants. A plus grande échelle,
on trouvera ce motif, caractérisé par une grande faille plate, dans
la déformation de la couverture sédimentaire des marges
continentales passives glissant sur son substratum (cas des
marges de l’Angola, par exemple). « Sommaire
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1-3- IRAN : CAS DE TECTONIQUE CASSANTE > INTERPRÉTATION

Cas de déformation cassante dans une séquence de sédiments lacustres continentaux récents en Iran

Les 4 séquences ci-contre réalisées à


partir d’une feuille quadrillée
permettent de poser clairement le
1 2 problème des déplacements et de
mouvements de blocs, tels qu’ils sont
imposés par la géométrie des failles,
sur l’exemple étudié.

3 4

Ici, on pourra introduire la notion de rotation des compartiments faillés dès lors que le pendage des failles varie. C’est le cas des
failles listriques. Dès que l’on quitte les conditions de contraintes de la surface, il est strictement impossible de laisser des
espaces béants en profondeur durant la déformation. Ceci est une façon d’exprimer que la contrainte due à la charge
lithostatique augmente avec la profondeur. De la sorte, les deux compartiments faillés restent en contact durant tout le
déplacement même si la faille est courbe et même s’il s’agit d’une faille normale et donc d’extension régionale. Cela impose
nécessairement une rotation des blocs. Cela impose aussi d’ailleurs une déformation interne non rupturelle, non cassante, que
nous ne pouvons pas modéliser ici car on suppose que la déformation est plane. Dans le cas interprété ici, nous introduisons une
légère rotation du bloc qui s ’éloigne du repère de façon à ce que le déplacement « en tiroir » ne laisse pas de vide au niveau de
la courbure maximale de la faille. On « comble » également ce vide grâce au jeu d’un micro bloc qui s’abaisse en effectuant lui
aussi une légère rotation. Notons que la rotation du bloc qui coulisse impose (transfère) une « ouverture » plus loin vers la gauche
du système. Il faudrait vérifier sur le terrain qu’une faille normale accommode bien cette ouverture…

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2-1/ NOUVELLE CALÉDONIE : CAS DE TECTONIQUE CASSANTE > PRÉSENTATION

Cas de déformation cassante dans le flysch calcaire éocène de Nouvelle Calédonie

©Lagabrielle
La présence d’un décollement peu penté - que nous ne
pouvions qu’interpréter dans le cas précédent - est visible
dans un exemple pris parmi les affleurements du flysch
carbonaté de Nouvelle-Calédonie. Ce flysch s’est déposé
dans une avant-fosse qui s’approfondissait en réponse à
l’arrivée de la nappe ophiolitique dont l’obduction est datée
aux alentours de 33 Ma.
Faisant suite à la compression de l’Eocène supérieur, le bloc
de la Nouvelle-Calédonie surmonté de l’ophiolite récemment
obductée subit une phase d’extension. De nombreuses ©Lagabrielle
failles normales affectant les péridotites de la nappe
ophiolitique comme les terrains sous-jacents, dont le flysch
éocène, sont visibles aux alentours de Nouméa.
Nous considérons d’abord deux exemples simples pris à
Nouméa et sa banlieue, confirmant l’extension régionale, Ci-dessus à droite, dans la péninsule de Nouville, on peut observer :
avant de nous intéresser au cas de terrain impliquant une en A et B, un système de deux failles normales conjuguées (les
faille peu pentée. lunettes dans le cercle en A donnent l’échelle). La stratification est
En haut à gauche, cette faille s’observe sous la cathédrale de soulignée en A et C. En D, les enduits de cristallisation de calcite
Nouméa. observées sur la face indiquée par une flèche en B donnent un pitch
proche de 90°. « Sommaire
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2-2 NOUVELLE CALÉDONIE : CAS DE TECTONIQUE CASSANTE > INTERPRÉTATION
Cas de déformation cassante dans le flysch calcaire éocène de Nouvelle Calédonie
La faille recoupant les couches du flysch éocène représentée sur la photo ci-contre est une faille
normale dont la partie basse, cachée par les buissons, n’est pas visible sur ce cliché. Elle appartient
à un système de failles à faible pendage schématisé sur le croquis sous la photo.
On pourrait voir de prime abord une faille à pendage moyen abaissant simplement le bloc à droite
(côté nord). Or, l’observation en détail du miroir, qui nous était caché par les buissons (photo 1
repérée sur le croquis), nous montre de façon évidente que le plan de la faille ne recoupe pas les
niveaux bas de l’affleurement. Pour comprendre la cinématique du système, il est alors absolument
nécessaire de faire intervenir un plan de décollement parallèle aux couches, qui puisse transformer
©Lagabrielle

le déplacement du bloc supérieur en un coulissage subhorizontal vers le nord. On peut distinguer ce


plan, souligné par un liseré blanc de calcite sur la photo 1 (flèches blanches).
Dans ces systèmes
complexes, il est important
de confirmer ses déductions
à partir de critères cohérents
accumulés sur le même site
ou sur des sites voisins. Ici,
La cinématique observée en
2 (ci-contre à droite), déduite
de l’analyse de la déflexion

2 1
des crochons de faille,
2
1 confirme la cinématique
d’ensemble déduite de
l’examen du secteur 1. On
peut ainsi conclure que le
système d’ensemble
Bien noter dans ces photos les CROCHONS, comprend des failles pentées
dessinés par les limites des couches : très à 45° se raccordant à des
bons critères pour le mouvement en faille failles plus plates.
normale (voir reportage 1ère partie) L’extension est donc
certainement généralisée à
l’échelle régionale.
Cet événement est en effet
rapporté à l’extension post-
nappe qui a permis
notamment l’exhumation du
soubassement
Un autre critère, distribué dans tout le volume de l’affleurement
métamorphique HP denous
la confirme que la région a subi une
extension importante. nappe ophiolitique au Nord
Tous les bancs sont recoupés par des fentes de tension sub-verticales emplies de calcite,
de l’île.
symptomatiques d’une extension horizontale. « Sommaire
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3. INTERPRÉTATION D’UN SYSTÈME DE FAILLE DANS DES SÉDIMENTS FLUVIO-GLACIAIRES
La vue ci-contre nous montre un empilement de bancs de turbidites fines, déposées
dans un lac glaciaire, maintenant partiellement asséché, dans la province de Aysen,
en Patagonie. La séquence est affectée dans son ensemble de glissements
gravitaires. La boussole (cercle) donne l’échelle. La réponse mécanique à
l’extension gravitaire varie selon la lithologie. Les bancs épais de grès ocres se
déforment en ployant, pratiquement sans rompre. Les minces alternances de grès
fins sombres et clairs accommodent les ondulations des bancs épais en se brisant le
long de multiples plans de faille.

Sur le montage de 2 clichés


réalisé ci-contre, on note que
les failles sont organisées en
réseaux de plans conjugués
lorsque le taux de
déformation est faible. Par
contre, dans les points où le
banc épais présente le
maximum de déformation, le
©Lagabrielle

déplacement du bloc de
droite se fait le long d’une
faille principale qui
accommode la totalité du
rejet (à droite, flèches
vertes).

On peut en tirer une règle


plus générale : lors de
l’extension continentale, on
assiste tout d’abord à
l’initiation d’un réseau de
failles conjuguées, il s’agit Le banc souligné de
d’un rift symétrique, puis rouge permet d’évaluer
lorsque le taux de le rejet le long de
déformation augmente, une chaque faille
seule faille du système initial
va absorber pour son propre « Sommaire
compte 100% du
déplacement. Extrait du site
Leelements-geologie.net,
système complémentaire du livre Éléments de géologie de Charles Pomerol, Yves Lagabrielle, Maurice Renard et Stéphane Guillot.
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devient alors très
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4-1. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE SYN-SÉDIMENTAIRE EN DOMAINE LACUSTRE-


GLACIAIRE

La coupe ci-contre a été dégagée à la faveur d’une tranchée


routière creusée au sein d’un vaste système sédimentaire
détritique fluvio-lacustre où alternent des grès fins et des
conglomérats. Cet ensemble s’est déposé durant la dernière
époque glaciaire, au débouché d’une rivière se jetant dans le plus
grand lac de Patagonie : le lac General Carrera-Buenos Aires
(photo en bas à droite). Ce lac est également le deuxième lac
d’Amérique du Sud après le lac Titicaca pour sa superficie.
Ces sédiments sont aujourd’hui visibles grâce à une vidange du
lac qui s’est opérée à la fonte de la calotte patagonienne, en fin
de période glaciaire. Les énormes glaciers de cet époque
composaient en effet des barrages de retenue pour de nombreux
©Lagabrielle

lacs pro-glaciaires.

Lors des périodes de haut niveau du lac, des failles ont fonctionné
au sein des dépôts détritiques, soit en raison de la tectonique
locale en extension soit pour des causes de simple instabilité
gravitaire. On observe deux failles normales dont le jeu a été
contemporain de la tectonique comme le montre le
développement d’un cône s’appuyant sur le miroir.

Cet exemple montre clairement l’augmentation du pendage des


couches en raison de l’affaissement : ce qui implique la rotation
des blocs. Une légère flexure du bloc affaissé permet d’introduire
la notion de roll over (plissementLa auvue dessus d’une
ci-contre du failleCarrera-
lac General qui
s’aplatit), situation possible ici, comme suggéré par lesle
Buenos Aires est prise depuis le point
observations reportées sur la diapositive suivante…
plus haut atteint par les rives du lac en
période glaciaire. On estime la chute de
niveau de l’ordre de 500 m, au passage
glaciaire-interglaciaire.

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4-2. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE SYN-SÉDIMENTAIRE DANS UNE SÉRIE
LACUSTRE

…On observe ici la destabilisation gravitaire d’un cône alluvial distal, formé par de
minces couches de silts et sables, au débouché d’un autre torrent se jetant aussi dans
le lac General Carrera-Buenos Aires, alors en période de haut niveau. La partie
supérieure du talus glisse le long d’un plan de faille normale peu penté (F2), évoquant
les grandes failles qui affectent les piles sédimentaires des marges continentales.

Les cannelures verticales sont des traces


d’engin de terrassement

Le système comprend une autre faille (F1), courbe celle-ci, plus


superficielle, et d’un ensemble glissé incohérent marqué par les
slumps, visibles sur le cliché de gauche. Cet affleurement nous
confirme que des failles courbes (listriques) existent dans ces
dépôts lacustres. Ceci rend donc plausible l’hypothèse d’une
courbure en profondeur de la faille de la diapositive précédente.
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5. INTERPRÉTATION D’UN CAS DE TECTONIQUE SYN-MAGMATIQUE

Cet affleurement (A) nous montre un sill (filon horizontal) de basalte mis
A en place au sein de pélites noires d’âge crétacé, elles aussi
subhorizontales. Ces pélites se sont déposées dans un sillon marin
profond au sud de l’Amérique du sud (dépendance du bassin pétrolifère
de Magellan). Le sill semble plissé ou faillé. On doit se demander si la
déformation est largement postérieure à la mise en place, ou bien si nous
sommes en présence d’un cas de tectonique syn-magmatique. En
s’approchant de l’affleurement (B), on constate que le sill est affecté
d’une déformation souple : il n’est traversé par aucune fracturation, il
©Lagabrielle

n’est pas tronçonné. Il a été déformé à chaud. Or, une faille, bien visible
sous le sill (B) montre une relation évidente avec la localisation du
plissement. Quel rôle joue cette faille?
Pour le savoir, il faut analyser sa géométrie et sa cinématique. Elle est
localement bien individualisée (localisée), mais se présente également
sous la forme d’une succession de fractures définissant des losanges à
B toutes les échelles (C). Ces losanges sont des indicateurs cinématiques. Ils
sont définis par des plans C, parallèles à la faille et des plans S obliques.
Les plans S ont valeur de plans de schistosité ; ils matérialisent
l’aplatissement de la matière. Ils sont perpendiculaires à la contrainte
principale. IlIci,
s’agit
leur donc d’une faille normale.
que le De rares stries indiquent qu’il
C n’y a pas
orientation
de
est telle
composante
glissement
horizontale du
le long
déplacement.
C ne peut se produire qu’avec un affaissement relatif du bloc supérieur
des plans
On peut
(D). donc proposer à titre d’hypothèse que le jeu de la faille est à
l’origine de la déflexion du sill alors que celui-ci était encore
ductile.
D

Ce régime extensif est à


relier à l’ouverture
crétacée du bassin. Il est
cohérent avec la mise en
place des corps
magmatiques.
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6-1. INTERPRÉTATION DES MICROSTRUCTURES ASSOCIÉES À DE GRANDES FAILLES DANS LES


PÉRIODITES DE NOUVELLE-CALÉDONIE

Les péridotites de Nouvelle-Calédonie sont parcourues de grandes failles normales témoins d’une extension qui
s’est déroulée tardivement dans l’histoire de l’ophiolite. L’extension est en effet contemporaine de l’altération
subaérienne des péridotites. Ces failles post-obduction ont fonctionné durant la serpentinisation et durant
l’altération latéritique supergène à l’origine de la concentration en nickel.
L’exemple est pris dans une mine à ciel ouvert de la région de Thio. Les failles traversent les péridotites à l’échelle
de massifs entiers avec des pendages de l’ordre de 45°. Ici on les retrouve à différents paliers successifs de la mine
comme le montre la photo A. L’analyse microtectonique nous indique que les stries sont toutes subverticales (B et
C).
Le plan de faille est enduit de serpentines nickélifères (garniérite) qui cristallisent A
sous forme de fibres durant la déformation. Cette « fibrosité » a valeur de strie en
termes de critère cinématique.

B
©Lagabrielle

L’analyse de la cinématique le
long de ces grandes failles fait
l’objet de la diapositive suivante
Cliché : Alain Chauvet
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6-2. INTERPRÉTATION DES MICROSTRUCTURES ASSOCIÉES À DE GRANDES FAILLES DANS LES


PÉRIODITES DE NOUVELLE-CALÉDONIE

Les massifs entiers de péridotites de Nouvelle-


Calédonie sont recoupés par ces grandes failles
beurrées de serpentines et parfois de silice. Leur
cinématique peut être étudiée facilement car les
critères de sens des mouvements tectoniques sont
souvent nombreux et indiscutables. Nous avons vu
sur la diapositive précédente que les stries nous
indiquent un mouvement sans composante
décrochante importante. Les critères obtenus dans
l’épaisseur
des plans de faille indiquent une extension
dominante (ci-contre).

sigmoïdes C
C

Le système est ici


rigoureusement le symétrique de celui de l’exemple 5.
On peut y appliquer exactement les mêmes critères
©Lagabrielle

microstructuraux, mais en raison de l’habitus


lamellaire des serpentines, les amygdales C/S ont des
formes plus souples. On les nomme des sigmoïdes. Les
plans C sont parallèles aux failles, les plans S
Remarquer la continuité du plan de faille à travers les paliers de la mine matérialisent l’aplatissement : le jeu est normal.
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7. AUTRES STRUCTURES LIÉES À LA TECTONIQUE CASSANTE


trouvez les explications sur les structures montrées sur cette diapositive dans Eléments de Géologie 14e éd., chap. 17.
AA
Stylolithes
Stylolithes sur
sur une
une plaque
plaque de
de
marbre
marbre utilisée
utilisée comme
comme
plateau
plateau de
de table
table extérieure,
extérieure,
bien
bien soulignés
soulignés par
par les
les
concentrations
concentrations B
charbonneuses.
charbonneuses.

Brèches
Brèches dede faille
faille
le
le plan de faille
plan de faille est
est
entièrement
entièrement recouvert
recouvert
par
par une
une épaisse
épaisse
couche
couche dede matériel
matériel
clastique
clastique cimenté.
cimenté. LesLes Stylolithes
Stylolithes dans
dans un
un
deux
deux flèches
flèches ci-dessus
ci-dessus calcaire
calcaire utilisé en
utilisé en
encadrent
encadrent lala couche
couche pierre
pierre de
de parement.
parement.
de brèches.
de brèches. Fentes
Fentes dede tension
tension
l’alignement
l’alignement de de l’axe
l’axe des
des fentes
fentes
souligne
souligne le plan de rupture potentielle
le plan de rupture potentielle
AA :: calcaires
calcaires du
du Languedoc
Languedoc (section
(section
polie)
polie)
BB :: métabasaltes
métabasaltes des des ophiolites
ophiolites corses
corses
©Lagabrielle

Joints
Joints conjugués
conjugués en
en XX (sans
(sans
déplacements)
déplacements) dans des
dans des varves
varves des
des
Andes
Andes
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8. EXERCICE : CALCUL DU REJET D’UN GROUPE DE FAILLES NORMALES (°)


(°) On suppose que le pitch des stries vaut 90° sur F1 et F2 Objectif : interpréter et quantifier le déplacement
de blocs le long d’un système de 2 failles.
Terrain : séquence lacustre du Miocène supérieur d’Iran
plateforme
Photo : Stéphane Dominguez, GM Montpellier

On suppose que la déformation est plane


Etapes:
a. Identifier les principaux blocs mobiles durant la déformation : 1, 2, 3
et 4.

b. Repérer dans le même temps les failles F1 et F2


On remarque une bande de terrains très faillés au milieu du système.

c. Identifier des couches qui serviront de repère pour la restauration (A


et B)

d. Restaurer en déplaçant les blocs pour aligner les repères. Cette


restauration rétrotectonique doit permettre de calculer les
déplacements. Remarquer qu’il est impossible de restaurer la position
des microblocs du couloir central, en raison de rotations importantes et
d’une composante non plane de la déformation (il s’agit de la non-
conservation en 2D des surfaces initiales).

Retrouvez les explications sur la déformation dans Éléments de Géologie 14e éd., chapitre 17. « Sommaire

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