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PARAMETRE PETROPHYSIQUES ET DIAGENETIQUES DES

CHAPITRE 06 : ROCHE DETRITIQUES

1. LA POROSITE :
Les Grès montrent plusieurs types de porosité avec des origines diverses, car les propriétés
pétrophysiques sont contrôlées par la taille et la géométrie des pores.
1.1 Les types de porosité:
Les macropores : sont facilement repérables à l’oeil nu ou au microscope à faible grossissement
(supérieur à 100Zm) et ils incluent les porosités inter-cristalline, inter-granulaire, moldique (de dissolution)
et de fracturation :

 Porosité inter-granulaire :
Il s’agit de la porosité présente entre les éléments figurés de la roche, généralement, elle
correspondra aux espaces poreux non occlus par la cimentation siliceuse. Ces pores sont
généralement bien connectés.

Figure VI.1 : Image montrant la porosité inter-granulaire et de dissolution.

 Porosité intra-granulaire :
Cette porosité est contenue dans les éléments figurés, il s’agit de vacuoles au sein
d’éléments ou de vides de dissolution.

 Porosité inter-cristalline :
Ce sont des pores qui ont été obturés localement par les auréoles de nourrissage.

 Porosité moldique (de dissolution) :


Il s’agit le plus souvent de macroporosité obtenue par dissolution, la matière dissoute
pouvant être de la calcite ou de la dolomite ou encore des évaporites… Généralement, la porosité
moldique est comblée par la croissance des cimentations, mais parfois elle est partiellement ou
totalement conservée. Ce type dépend du taux de dissolution et de la circulation des fluides qui
déstabilisent les ciments.

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Figure VI.2 : Image montrant la porosité de dissolution.

 Porosité de fracture :
Porosité secondaire ou tardive, les microfractures seront très importantes dans les altérations en
oeuvre. Dans certains niveaux des deux puits, des macrofractures se sont formées, leur porosité est
généralement obturée par de la calcite ou l’anhydrite.

 Les pores secondaires sont souvent isolés, mais deviennent interconnectés quand ils
sont associés à la microfissuration.

Figure VI.3 : Image montrant la Porosité de fracturation

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1.2 Les micropores :


se caractérisent par des pores étroits, ainsi les niveaux à microporosités présentent une faible
perméabilité et par conséquent ils apportent peu à la production des hydrocarbures. Ce type inclut la
microporosité inter agrégats:

 Microporosités inter agrégats:


Se trouvent entre les agrégats de la kaolinite ou la dickite.

Figure VI.4 : Image montrant la Microporosité inter-cristalline.

Autres termes descriptifs de la porosité :

 Porosité occlue :
Il s’agit d’espaces poreux totalement déconnectés du réseau poreux et non accessibles aux fluides
mouillants. Comme elle est totalement déconnectée du réseau poreux, l’importance de ce type de porosité
dans la dégradation de la roche est quasiment nulle. Nous considérerons donc ce type de porosité comme
négligeable.

 Porosité libre et porosité piégée :


Ici encore, il s’agit de la caractérisation d’une fraction de la porosité en fonction de son comportement
vis-à-vis des fluides mouillants. La porosité libre se sature en fluide mouillant et celui-ci sera totalement
restitué lors de la désaturation du milieu. La porosité piégée a un comportement différent car soit elle ne se
sature pas en fluide lors de l’imbibition du milieu, soit elle ne restitue pas les fluides lors du drainage. Les
pores ayant une porosité piégée sont classiquement des pores à trois dimensions dont les tailles d’accès
sont réduites par rapport à la dimension totale du pore, ou des milieux où les circulations de fluides
mouillants sont difficiles.

 Porosité interconnectée ou non connectée :


Les macropores pourront être connectés entre eux par de petits pores capillaires de forme globalement
cylindrique (mauvais degré de connexion) ou alors ils se connecteront directement les uns avec les autres
(fort degré de connexion). Un fort pourcentage de porosité piégée peut indiquer que les pores sont mal
connectés, mais il faut surtout relier le taux de connexion de la porosité au degré de perméabilité aux
fluides.

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 Porosité initiale dite aussi porosité primaire :


La porosité primaire est une porosité que le sédiment possédait lors de son dépôt ou de sa
formation, par exemple entre les grains.

 Porosité secondaire :
S’est formée au cours de l’histoire des grès soit par des phases de dissolution ou de fracturation.
L’histoire d’un grès montre très souvent une alternance entre des phases de diminution de la porosité
(poronécrose par compaction, cimentation…) et des phases de création de porosité (porogenèse par
dissolution, fissuration…). Ainsi, la porosité primaire pourra être partiellement ou totalement obturée par
des phases diagénétiques postérieures.

la représentation ci-contre montre des courbes


de compaction pour les grès avec différentes
lithologies primaires. Les grès déposés
ont une porosité initiale de 45%. Les grès
compactés à grains ductiles atteignent
des valeurs faibles de porosités de 26%,
ceci en raison du réarrangement des
grains. La quantité croissante des grains
ductiles conduit à de faibles porosités
pour une profondeur donnée car les
grains argileux sont écrasés et forment
en dernier lieu une pseudomatrice.
Figure VI .5 : Image montrant des courbes
de compaction pour les grès avec différentes
lithologies primaires.

2. PERMEABILITE :
2.1 Définition de la perméabilité :
La perméabilité est l’aptitude qu’a une roche à laisser s’écouler les fluides à travers ses pores. Elle
est liée à divers facteurs qui sont donnés par la loi de darcy :
𝑆 𝑑𝑝
Q = k 𝑛 𝑑𝑥 (la pesanteur étant négligée)
Q étant le débit, mesuré dans les conditions de pression et de température de la tranche considérée, d’un
liquide de viscosité µ traversant un échantillon, saturé de ce liquide, de section S et de longueur dx, la
différence de pression étant dp. K est par définition la perméabilité de l’échantillon, constante pour celui-ci,
quel que soit le fluide qui le traverse.
La loi de darcy suppose :
 Qu’il n’y a pas de réaction entre le fluide et la roche.
 Qu’il n’y a qu’un fluide présent.
 La roche doit être homogène.
 Le processus doit être isothermique.
S’il y a une réaction entre le fluide et la roche, la perméabilité est réduite. Quand plusieurs fluides
sont présents, il y a aussi réduction de perméabilité pour chaque phase.
La perméabilité dépend de la dimension des pores et de leur configuration : des grès ayant de gros
pores ont une perméabilité élevée, tandis qu’un grès à grains très fin a une très faible perméabilité. De

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même, un calcaire oolithique aura une perméabilité élevée, tandis qu’un calcaire inter cristallin sera très
peu perméable.
Dans un milieu poreux naturel, la perméabilité peut varier avec la direction de l’écoulement. Il faut
bien se rendre compte du caractère statique de la perméabilité, dont on ne peut parler en un point, et qu’il
faut toujours considérer comme liée à un élément de surface dont les dimensions sont bien supérieures aux
sections des canalicules.

2.2 Perméabilités : spécifique, effective et relative :

 Perméabilité spécifique :
C’est la perméabilité mesurée avec un seul fluide présent, par exemple la perméabilité à l’air, la
perméabilité à l’eau, la perméabilité à l’huile.

 Perméabilité effective :
Quand un fluide existe dans la porosité de la roche (à une saturation différente de la saturation
irréductible minimale), le résultat de la mesure de la perméabilité à l’aide d’un deuxième fluide est appelé
perméabilité effective pour ce fluide.

 Perméabilité relative :
𝑝𝑒𝑟𝑚é𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒
Kr=
𝑝𝑒𝑟𝑚é𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑠𝑝é𝑐𝑖𝑓𝑖𝑞𝑢𝑒

Dans le cas des formations pétrolières, il y a souvent deux fluides présents : gaz et huile, et même trois :
gaz, huile et eau.

Exemple de perméabilité spécifique et de perméabilité effective.

Formation Grès Grès Calcaire


Perméabilité (mD) propre argileux
Ka= à l’air 400 80 1,0
KL = correction Klinkenberg 390 74 0,6
Kw = à l’eau 390 50 0,6
K’o = à l’huile en présence d’eau 390 50 0,4
connée.
K’w = à l’eau en présence d’huile 70 10 0,05
résiduelle.

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2.3 Modèles de perméabilité :

Les modèles de perméabilité cherchent à établir une expression pour le paramètre k en fonction de
la géométrie du réseau de pores. Une modélisation classique consiste à considérer le milieu poreux comme
un assemblage de canaux connectés les uns aux autres.

La brique élémentaire est constituée de l’écoulement d’un fluide au travers d’un canal cylindrique
de rayon a soumis à un gradient de pression dP/dx. C’est l’écoulement de Poiseuille cylindrique, avec un
profil de vitesse.

a 2 dP  r 2 
v( r )  1  
4 dx  a 2 

Une vitesse moyenne

a 2 dP
vmoy 
8 dx

Et un débit volumique

 a 4 dP
q
8 dx

 Le réseau de capillaires parallèles :


Dans ce modèle, le milieu poreux est constitué d’un assemblage de canaux cylindriques parallèles
entre eux. Si n est la densité de canaux par unité de surface, on peut écrire :

Β = n π a2

Figure VI : 6 Modèle de capillaires parallèles.

La perméabilité associée à ce modèle est :

K= a2β/8

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 Modèle des canaux tortueux :


Ce modèle permet de corriger l’approximation de canaux rectilignes fait jusque là. On peut en effet
considérer que dans un échantillon de longueur L, un canal qui traverse l’échantillon de part et d’autre a
une longueur effective Le > L du fait d’une certaine tortuosité

Figure VI : 7Modèle de capillaire tortueux

La longueur effective Le du capillaire est repliée sur une longueur L (flèche).

La tortuosité est définie comme le rapport entre ces deux longueurs :

τ = Le/L

La porosité est sous la forme : Β = n π a2τ

 a2
La perméabilité associée à ce modèle est : ktort 
24 2

 Canaux à section variable :


Dans ce modèle, le milieu poreux est constitué d’un assemblage de cellules élémentaires identiques
contenant chacune deux canaux coaxiaux contigus de deux diamètres différents. On note par a le rayon du gros
canal et (αa) le rayon du petit (avec α < 1). Les deux canaux ont une longueur égale L/2.

a 2
La porosité est sous la forme : 
Vp
L 3

2L 2
1   
2

Figure VI : 8 Modèle de capillaire à section variable.

La perméabilité est :

a2 4
k 
2 (1   4 )(1   2 )

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 Modèle de Carman-Kozeny :
La description géométrique du milieu poreux est identique à celle du modèle des tubes tortueux.
Mais on va chercher à exprimer la perméabilité en fonction de l’aire spécifique plutôt qu’en fonction de la
taille des pores a.
L’air spécifique est : As= 2β/a

La perméabilité est exprimée comme


suit :
 3
kCK 
K As2 2

3. Influence de la diagenèse sur les qualités du réservoir:


3.1 Influence de la compaction:
L'enfouissement des séries sédimentaires se traduit par un réarrangement et un empilement
important des grains, ainsi une diminution du volume de la roche et par conséquent la détérioration des
propriétés réservoir.

3.2 Influence de la cimentation:


Elle se traduit d'une manière générale par une diminution des porosités perméabilités, donc des qualités
réservoir.

 Le ciment argileux:


Qu'il soit réparti dans les espaces inter-granulaires en remplaçant les phases dissoutes ou bien obturant
les vides (illite), le ciment argileux diminue la porosité et la perméabilité. Néanmoins, la kaolinite garde
une certaine porosité intra-cristalline.La chlorite et l'illite quand elles entourent des grains de quartz
détritiques, inhibent la nucléation et donc la formation d’une auréole de nourrissage ce qui améliore la
qualité réservoir.

 Le ciment siliceux :


Quand il s'agit d'un nourrissage, ce dernier inhibe la compaction. La porosité primaire n'est pas
dégradée, par contre s'il est en partie constitué par le ciment interstitiel de pression-dissolution, il y’a
dégradation totale des propriétés réservoir notamment la porosité.

 Le ciment carbonaté et anhydritique:


Les ciments dolomitique, calcitique et anhydritique existent en faible proportion, mais ils se
développent entre les grains colmatant ainsi la porosité primaire et les fissures réduisant la porosité
secondaire, et c’est bien le cas du sommet du puits 1 où la présence d’une croûte carbonatée et évaporitique
a fait diminuer considérablement la perméabilité. La présence de sidérite, en association avec les argiles est
également néfaste pour les qualités réservoir.

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 Le ciment pyriteux:
Généralement postérieur aux autres ciments, et souvent lié à la migration des hydrocarbures. Sa
présence dans les pores et les fissures diminue la porosité et la perméabilité.

 Influence de la dissolution :
La dissolution affecte le quartz, le ciment siliceux, et carbonaté, engendrant une porosité importante,
mais colmatée par les ciments argileux (kaolinite).

 Influence de la fissuration:
Les fissures quand elles ne sont pas remplies et quand elles deviennent interconnectées, elles sont très
favorables pour les qualités réservoir, car elles permettent la circulation des fluides. Mais quand elles sont
colmatées par la silice, elles constituent des barrières de perméabilité.

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