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Gratuit

Le journal des impatients


Couv ©Lenhard Séverine, sur une
idée de K’eskon attend
Imprimé à 900 exemplaires par Jouve,
733 rue St Léonard, 53100 Mayenne
ISSN : 2107-5190 Collège René Descartes,
98 bd Blossac, 86 106 Châtellerault.
Directeurs de publication : Jacques Ar-
feuillère et Séverine Lenhard.
Novembre 2018
Projet soutenu et financé exclusive-
ment par la ville de Châtellerault et la
Communauté d’Agglomération du
Pays Châtelleraudais. Merci à eux !
Partenariat avec le « 4 », pour des
ateliers vidéo avec José Bourdon et des
ateliers images avec Aïssa Kandila.
Merci !

Journalistes : Jasmine Ahmed


Moustafa, Farah Belarbi, Emma
Besnault Jolly, Matis Billard, Ma-
non Bonneau, Emilie Brard, Hugo
Bruneau, Thylane Cornuau, Joa-
quim Da Graca, Maëlys Delaunay,
Loubna Derouiche, Margot Grillet,
Rémi Joly, Baptiste Lac, Alice Milo-
tic, Esther N’Na Assoughe, Louisa
Noiret, Ulysse Polvet, Salomé Pou-
peau, Marie Puchaud, Mathias Ra-
bier, Solène Raffoux, Yoni Rivault,
Robin Kim, Pablo Rolland Achmet,
Anaëlle Sivault, Kélia Touzalin.

Au sommaire
p.3 : Parcours de migrants
p.4 : Le don du sang
p.5 : Les anniversaires ratés
p.6 : Les jeux de notre enfance
p.7-8: Le sexisme
p.9-10: L’homosexualité
p.11 : Le suicide
p.12 : Harcèlement sexuel/
Consommation des jeunes
p.13 : Journaliste à la NR
p.14 : Kick-boxing
p.15-16 : Un métier, brocanteur
p.17 : Nos p’tits dilemmes
p.18 : 1ère neige
p.19 : Les 2 frères et le lion
Bombardé, toujours en vie...
Qui sont ces migrants qui demandent le droit d'asile ? K'eskon Attend a
rencontré Ali*, un Afghan, qui a accepté de raconter son parcours. Un par-
cours dangereux, une histoire épique avant et pendant sa migration.
Aujourd'hui, il loge en
France depuis 5 ans.

©K’eskon attend
« En fait, tout a commencé quand j'avais
30 ans. J'ai été bombardé dans mon
pays, si sérieusement blessé qu'on m'a
emmené à l’hôpital et que j'y suis resté
pendant un an. Quand je suis sorti de l’hôpital, ma
première idée était de partir d'ici le plus vite possible.
Tout ce que je voulais, c'était d'aller vivre en Europe,
avec la peur au ventre. Les policiers, à chaque fois
qu'ils trouvaient un marchand sans papiers, comme
moi, ils lui volaient son argent, le tapaient et lui pre-
naient toute la marchandise qu'ils voulaient, sans
payer. Heureusement, que j'avais un ami européen
qui m'a prêté quatre mille dollars pour sortir de là.
Ensuite, j'ai trouvé d'autres migrants pour partir avec
d'échapper à un pays si instable. Alors c'est ce que eux. De la Russie à la Biélorussie, nous avons pris un
j'ai fait. » poids-lourd, de la Biélorussie à l'Ukraine aussi. De
l'Ukraine à la Roumanie et de la Roumanie à la Hon-
Un long parcours
grie, ce fut une voiture ; de la Hongrie à la Slovaquie
« Nous étions plusieurs migrants, nous avons fait la et de la Slovaquie à la République Tchèque, nous
route ensemble jusqu’en Europe. Un long voyage avons retrouvé un camion. De là-bas, jusqu'en Alle-
avec de nombreuses étapes. Nous sommes passés de magne, on a retrouvé les conditions du départ : nous
l’Afghanistan jusqu'en l'Iran à pieds. Ensuite, pour avons marché dans la forêt du soir au matin. Enfin,
passer de l'Iran au Turkménistan, nous avons pris le nous avons pris un bateau pour aller en Angleterre et
train. C'est en tracteur que nous sommes allés du de l'Angleterre en France aussi.»
Turkménistan au Tadjikistan. Pour Moscou, nous
C'est là qu'il a demandé le droit d’asile et il attendu la
avons pris un bus pendant une semaine. Il y avait
réponse pendant 13 mois jusqu'à l'obtenir. Mainte-
beaucoup de personnes et de familles, nous étions
nant, il loge en France avec sa famille qui étaient déjà
très serrés. Il manquait tellement d'air que les en-
là depuis vingt ans. Un parcours pas s simple qui
fants pleuraient. Et les étapes étaient longues : nous
montre que migrer, c'est une aventure qui demande
ne faisions de pauses que deux fois par jour, une le
beaucoup de courage.
matin et une le soir. »
*le prénom a été changé, notre témoin ayant préféré
Un an en Russie
garder l'anonymat.
En Russie, je suis resté un an pour récolter de l'argent
Ahmed-Moustafa Jasmine et Esther N’Na Assoughe
pour sortir du pays. Là-bas, je travaillais au marché

3
Donner de soi pour sauver des vies
Le don du sang est une action importante qui sauve la vie de milliers de personnes en France.
On a voulu comprendre comment ça fonctionnait et qui était concerné. Petit panorama du
point de vue de l’organisation. Notamment grâce à la rencontre de Gérard Baranger, président
de l'association du don du sang de Naintré. Questions-réponses

Qu'est-ce qu'un donneur de sang ? Le saviez-vous?


"C'est une personne qui donne un petit peu de son sang pour qu'il soit transmis à En France, il y a besoin d’envi-
quelqu'un d'autre dans le besoin de recevoir, comme un individu ayant eu un acci- ron 10 000 dons par jour. C'est
dent ou souffrant de maladies tournant autour du cancer. un vrai combat pour les obte-
Quels sont les inconvénients du don de sang? nir, les donneurs n'étant pas si
nombreux que ça. C'est le mo-
Il n'y a aucun inconvénient mais quelques conditions à respecter. Il faut avoir plus de
ment de penser à votre pre-
18 ans, peser plus de 50 kilos, car si le poids de la personne et la quantité de sang
mier geste quand vous aurez
qu'on va lui prélever ne correspondent pas, on risque de la mettre en danger. Il faut
18 ans : c'est l'âge du vote,
aussi ne pas avoir consommé d'alcool et ne pas avoir fait un effort trop violent avant.
c'est aussi l'âge du don !
Les donneurs ont aussi des droits comme poser des questions aux médecins et rester
anonyme. Par an, un homme peut faire 6 dons et une femme, 4. Le sang ne peut être conservé
que 42 jours au maximum.
Que faites-vous du sang collecté?
C'est la raison pour laquelle,
L'établissement français du sang (EFS) met le sang dans des pochettes. Le sang est encore, on a besoin de don-
conservé dans des glacières puis ensuite traité en laboratoire pour une vérification. Il neurs nombreux et réguliers.
y a des distinctions des caractéristiques du sang (globules blanches et rouges) pour
Le sang humain n'est pas rem-
qu'il soit ensuite transférer en toute sécurité.
plaçable : pas question donc
de compter sur les animaux
Le chemin pour donner ©K’eskon attend pour nous remplacer pour le
Pour commencer quand les don.
donneurs arrivent, des res-
Homosexualité et don du
ponsables sont chargés de
sang : jusque-là les homo-
leur donner une bouteille
sexuels étaient victimes d'une
d'eau avec un numéro des-
discrimination face au don du
sus qui indique l'ordre de
sang. Ce geste leur était inter-
passage, ils sont ensuite
dit depuis 1983 puis à nou-
chargés de remplir un ques-
veau autorisé à condition
tionnaire. Ils passent ensuite
d'une abstinence sexuelle de 1
un entretien avec un méde-
an. Il semblerait qu'un vote de
cin pour savoir si il est pos-
l'assemblée annule bientôt
sible qu'ils donnent leur
cette restriction.
sang. Si le médecin valide,
les infirmiers peuvent alors collecter le sang des
donneurs. Une grande donneuse
Après avoir donné leur sang, les donneurs doivent Nous sommes allés a la collecte de sang de Naintré et nous
manger et boire quelque chose qui leur est offert avons rencontré Ghislaine Jude qui donne son sang depuis 1979
pour reprendre des forces. Donner son sang ne suite à l'interpellation d'un ami. Depuis, elle a toujours conti-
prend pas beaucoup de temps, une heure envi- nué. Elle a donné son sang 358 fois, ce qui, à raison de près d'un
ron ; c'est comme pour un rendez-vous, il y a de demi litre à chaque fois, fait un total de près de 180 litres de
l'attente puis on est pris en charge. Pour donner sang ! C'est avec regret qu'elle devra s’arrêter à 70 ans. A cette
son sang, ce qui est le plus long, c'est l'attente et occasion, elle reçoit la médaille de la ville de Naintré et aujour-
le repas à la fin, parce que la piqûre en elle-même d'hui, elle est présidente d'honneur de l'association et fière de
ne dure qu'à peu près 15 minutes. rappeler que son père était lui-même donneur.

Emilie Brard, Maelys Delaunay et Yoni Rivault


4
Quand les imprévus s'invitent...
La fête, c'est « la fête » ! On en attend beaucoup... on est souvent déçu. Par la
soirée qu'on attendait depuis des jours. Par le cadeau, dont on se demande
bien qui en a eu l'idée. Petit florilège de « flops » et déceptions en tous genres.

et on devait rentrer à Petit conseil donc, pour que les fêtes


pieds. On a commencé à se passent bien, il faudrait consom-
marcher le long des quais. mer moins d’alcool, ça éviterait la
Un de mes amis s’est mis à police, les disputes, les soirées qui
courir, avec mon autre finissent mal… Sans alcool, la fête
copain, on l'a suivi en cou- peut être aussi folle !
rant. Il faisait exprès de Les cadeaux, il faut y réfléchir !
foncer sur les voitures
mais il n’avait pas remar- Il y a ceux qu'on trouve moches, ceux
qui sont lourds de sens. Dans tous les
qué que la police nous
cas, on s'en souvient. C'est le cas de
observait. On s'est fait
contrôlé et on a appris Monica dont le parrain lui avait
offert, pour sa communion, un brace-
qu'au même moment, sur
let « pas très joli ». Bien sûr, elle n'a
Châtellerault, 3 jeunes
pas aimé, ne l’a jamais mis et aujour-
étaient recherchés. Ce
n'était pas nous mais on d’hui il est toujours dans l’emballage,
avait le profil par- dans le placard. Aucune crainte qu'il
fait ! » Pour en finir avec soit perdu ! Ricardo, pour les mêmes
l'alcool, on peut citer Alain raisons, n'a pas aimé les chaussures
qui, en soirée avec des Levis offertes pour Noël. Mais il n'a
pas su cacher sa déception. « Ah,
©K’eskon attend

amis, raconte le cas de son


c'est ça ? », a-t-il dit. On pourrait ci-
copain qui a bu « 3
ter Séverine qui a reçu un
shoots » d’affilée, qui ne
les a pas « encaissés », a « magnifique pull » pour fêter un de
tout vomi. Ce qu'Alain n'a ses diplômes et n'a pu s'empêcher de

I
l y a d'abord l'alcool qui s'invite pas tardé à faire aussi, terminant mal dire : « Mon dieu, quelle horreur ! » ;
partout dans les fêtes de jeunes. la soirée, rentrant chez lui en vomis- ou encore Arthuro qui, pour son an-
C'est Charles qui, s'apercevant sant. Un vrai plaisir ! niversaire, a eu un tapis de souris
qu'il était dans une fête où il y qu'il s'est empressé de perdre après
Il y a enfin le cas de ceux qui avoir dit « Oh merci, c'est gentil ! »
avait de l’alcool et du cannabis, n’a « dérapent », qui font déraper la
pas aimé et a donc préféré quitter la Que dire de cette cocotte-minute
fête. Greg raconte qu'à un anniver-
soirée. C'est aussi Alice qui, a partici- saire familial, en voulant ouvrir une offerte à Lucie par son mari ? Sur le
pé, en soirée, à un blind-test alcooli- bouteille de champagne avec un vrai coup, elle n'a rien dit mais, elle ne l'a
sé : lorsqu’ ils perdaient, leur gage sabre, son père s’est ouvert la main. pas bien pris, car elle avait compris le
était de boire. Alice ne faisait que de La soirée s’est terminée à l’hôpital. message : « Les femmes à la cui-
perdre. Il fallait voir son état en fin Ricardo, lui, s’est « embrouillé » avec sine ! » Comme Charlotte qui a eu
de soirée ! Arthuro, lui, a déjà fait de une imprimante, mais aussi un fer à
une personne pendant une soirée.
ces soirées avec alcool et cannabis, et repasser. Elle a remercié, un peu
Après ça, la fête, pour sa part, a bien
quand il fait le bilan, il juge que celles « froissée ».
sûr été gâchée. Pour Emilie, ça s'est
-ci se sont très mal passées. Il les fai- fini aux urgences : ses amis et elle Tout ça vaut bien deux petits con-
sait la veille des cours, et se réveillait faisaient une soirée. Ils sont sortis seils : Pour être sûr que le cadeau va
très mal le matin. Suite à ces soirées dans un stade. Un d’eux a voulu faire plaire à la personne à qui vous
très arrosées, il s'est séparé de sa une traction sur un but mais il s'est l’offrez, pensez à vous renseigner sur
copine. Aujourd’hui il a arrêté de pris le poignet sur un crochet et la ses goûts. Et si vous recevez un ca-
fumer, boire et a même arrêté les soirée s’est finie avec le SAMU. Enfin, deau qui ne vous plaît pas forcément,
soirées. c'est Alex qui rapporte une fête en essayez de le cacher, dites merci.
Quant à Nathan, c'est carrément le Espagne où il était en vacances. Un C’est le geste qui compte.
« top » des fêtes qui ont mal tourné. d’eux est parti et n’est pas revenu.
Il raconte : « On était avec des amis Deux jours après ils l’ont retrouvé
Anaëlle Sivault et Manon Bonneau
dans un bar. On avait bu de l'alcool errant sur une plage.
5
Les jeux de notre enfance
Le jeu, c'est la marque de l’enfance, l'âge de l'inno-
cence, de l'insouciance, de l'amitié... Ouais ! En
avons-nous gardé le meilleur souvenir et est-ce si
attendrissant que ça ? Petit tour d'horizon des jeux
de société et des jeux à faire dehors, dans la cour
d'école, qui nous ont le plus marqués, mais dont on
garde un souvenir parfois très amer...

n’arrives pas à rem- sûr, elle tombait tout le temps. A


plir ton camembert. « 1,2,3 soleil », on connaît celui
ou celle qui ne jouait pas le jeu, qui
Et que dire du
bougeait/rigolait tout le temps, qui
« Docteur Ma-
faisait des positions bizarres, finis-
boul », très facile
sait par terre au lieu d’être debout.
lui, mais pour le-
Si on parle du Loup, c'était souvent
quel tu n'as jamais
le jeu de la mauvaise foi et beau-
su éviter la partie
coup, se jugeant plus forts, intou-
en ferraille, ne
chables, quand ils se faisaient tou-
réussissais qu'à dé-
©K’eskon attend

cher, trouvaient toujours une ex-


clencher l'alarme et
cuse pour ne pas devenir le loup.
donc ne pouvais
jamais réussir quoi Les billes, c'était l'arnaque. Les

P
que ce soit. Pour les autres avaient toujours des belles
renons, pour commen-
Petits Chevaux, souviens-toi que billes, plus "stylées" que celles que
cer, les très populaires,
quand tu réussissais enfin à faire t'avais et forcément tu perdais
du moins chez les pa-
un six pour sortir de l'enclos, il y tout le temps quand tu jouais
rents, jeux de société.
avait toujours quelqu'un qui arri- contre eux. Et tu perdais et, du
Tout d'abord, le Uno, ce jeu qui
vait tout de suite derrière et faisait coup, tu n'avais plus de billes.
crée des disputes où tu penses
le bon nombre pour te dégommer Pour le Cache cache, il y avait ceux
forcément que tes adversaires re-
et passer devant toi. Enfin, parlons qui abusaient des cachettes dans
gardent sur tes cartes. Mais aussi
du Monopoly, « le jeu-qui-dure- des endroits improbables, que tu
grâce auquel tu savais avec qui tu
super-longtemps ». Quand y'a une ne trouvais jamais. Il y avait aussi
pouvais tricher. Ensuite, il y a le
partie, t'essayes toujours de des personnes qui se mettaient
Dobble, ce jeu qui "énerve" car il y
perdre car ça dure trop longtemps. juste derrière toi en croyant que tu
a toujours un de tes adversaires
Et on connait tous aussi cette per- n'allais jamais les trouver. Enfin, le
plus fort que toi, qui pose sa carte
sonne qui n'avait jamais de chance bac à sable, l'horreur ! On connais-
avant toi, quand tu as enfin trouvé
et qui attrapait toujours les cartes sait tous au moins une personne
un symbole qui correspond à la
"aller en prison", ""reculer de trois qui prenait du sable et le jetait à la
carte. Ne parlons pas du « Trivial
cases" ... tête de tout le monde. Mais il y en
poursuit ». ça, c'est LE JEU qui,
avait d'autres aussi qui faisaient
quand tu es jeune, te garantit que Dans la cour de récré
des choses avec les pelles, les
tu n'y arriveras jamais car les ques- Là, c'était un peu le spectacle. Pre- seaux ... qui étaient super beaux
tions sont beaucoup trop compli- nons la corde à sauter. Il y avait que tu n'arrivais jamais à repro-
quées. Et, à côté de toi, il y a celui toujours cette personne qui voulait duire.
qui sait tout, qui arrive toujours à frimer en faisant plus que les
avancer, qui tombe sur les ques- Kélia Touzalin et Salomé Poupeau
autres ou en sautant plus haut et
tions faciles pendant que toi, tu plus longtemps mais, à la fin, bien

6
Le sexisme, on en parle aussi au collège
Sifflée dans la cour, empêchée de s'habiller comme elle l'aime, la collégienne connaît le sexisme
dans l'établissement même. Sommé de se montrer sans sentiment sous peine d'être insulté, le
garçon n'est pas oublié dans cette histoire. Petit focus sur le sexisme ordinaire.

©K’eskon attend
« Un jour, je marchais
toute seule et il y a
un groupe de garçons
qui m'ont interpellée.
Ils m'ont sifflée, et m'ont demandé
mon « 06 ». Je ne les ai pas regardés
et j’ai continué ma route ». Des té-
lèges aussi. Mais c'est encore ti-
mide, cette tendance à ne pas ac-
cepter comme le reconnaît Camille,
Assistante d'Education qui dit : « Je
trouve qu'on en parle plus, que c’est
d’avantage médiatisé, dénoncé,
mais il y a encore beaucoup de tra-
pas le droit de porter des shorts et
sont arrêtées à l'entrée de l’établis-
sement car cela pourrait « exciter »
les garçons. C'est ainsi qu'on a vu à
Clermont-Ferrand, en septembre
dernier une petite 6ème de 11 ans
sommée de retirer son short et de le
moignages comme celui de Lila sont vail à accomplir pour que les menta- remplacer par un pantalon qu'on lui
loin d'être rares, dans la cour lités évoluent ». Ce que souligne a imposé. Est-ce que cela est nor-
comme dans la rue. Les filles sont aussi son collègue masculin, Théo- mal ? Non, jamais on n'interdirait
nombreuses à devoir faire face à ces phane : « Cela évolue, mais cela dé- aux garçons de porter des shorts car
agressions ou connaissent au moins pend du niveau de réflexion de la « ça pourrait exciter les filles ».
une de leurs amies qui en ont vécu personne ». Il faut bien reconnaître que les gar-
une. Noémie, par exemple, raconte : Le short ? Oui, mais pas pour les çons sont souvent moins jugés que
« J’ai une amie qui s’est fait siffler filles les filles. Par exemple, si une fille
par des garçons qui l'ont même sui- monte dans un arbre ou si elle joue
Pour que cela évolue vraiment, il
vie jusqu’à chez elle pour avoir son au foot, elle sera sûrement traitée
faudrait que la société dans son en-
numéro de téléphone. » de garçon manqué, ce qui n'arrive
semble évolue. Prenons l'exemple
Le phénomène « Mee too », qui pro- des tenues vestimentaires des filles. pas aux garçons qui sont moins vic-
pose de dénoncer toutes les situa- Par exemple au collège, dans cer- times de l'expression « fille man-
tions de sexisme pourrait donc faire tains établissements, les filles n’ont quée ». (…) à suivre page suivante
son entrée dans les cours des col-
7
(…) suite de l’article page Une histoire d'éducation « courir comme une fille ». On y
Mais il est vrai que, les garçons le L’éducation joue aussi beaucoup demande à des enfants et des ado-
reconnaissent parfois, le sexisme sur la façon de penser des enfants. lescents de « courir comme une
existe aussi pour les garçons. Il faut Il faut éviter de mettre les filles fille ». Donc les enfants vont courir
qu’ils soient forts, qu’ils n’aient dans une case et les garçons dans normalement et les adolescents
peur de rien, qu'ils soient coura- une autre. En effet, c'est ce qui fait vont courir en faisant des ma-
geux. Et si, par malheur, un garçon que les filles perçoivent une idée nières, influencés par l'image qu'on
montre son émotion et pleure, il d’elles qui n’a pas lieu d’être. Il leur a inculquée tout au long de
sera directement traité de tourne une vidéo sur YouTube qui leur adolescence.
« tapette » ou de « pd ». le montre bien. Elle s’appelle

Féministe aujourd'hui
Une militante du collectif du 8 mars nous parle
du sexisme. Rencontre avec Valérie Soumaille,
prof et féministe.

V alérie Soumaille, âgée de 50 ans, est professeure


d’EPS au lycée Victor Hugo à Poitiers. Elle est mi-
litante syndicale et politique mais elle est aussi intéres-
sée par les questions d’égalité des droits entre les
hommes et les femmes. A ce titre, cela fait maintenant
une dizaine d’années qu’elle est membre du collectif
du 8 mars. Ce choix de militantisme, Valérie l'explique

©K’eskon attend
en disant qu'elle trouve que les hommes sont trop en
supériorité face aux femmes, que ça soit pour le travail
ou pour tous les autres domaines. Elle n’a jamais vrai-
ment vécu de situation de sexisme à titre personnel,
mais elle sait que parfois ses élèves en sont victimes. La militante rappelle donc que le combat n'est jamais
Elle trouve d'ailleurs que, à l'école comme ailleurs, les terminé, qu'il faut inlassablement agir, manifester
garçons prennent plus la parole que les filles car elles pour contrer tout ce qui nuit aux femmes : les vio-
n’ont pas assez confiance en elles. lences contre les femmes, leurs droits attaqués,
comme le droit à l'avortement aujourd'hui remis en
Le collectif du 8 mars
cause dans plein d'endroits. Et puis le harcèlement,
Le « Collectif du 8 mars » s’appelle comme ça parce cette forme malheureusement encore trop présente
que le 8 mars, c’est la journée internationale des luttes du sexisme, récemment mis en lumière par les mouve-
pour le droit des femmes où les femmes sont un peu ments « balance ton porc »ou « Me-too ». Pour ne pas
plus mise à l’honneur. C'est donc l'occasion de définir trouver ça banal, rappelons-nous seulement ces deux
le sexisme et le féminisme. Pour Valérie, c'est simple : faits : en France 120 femmes meurent par an sous les
« Le sexisme, ce sont des actes qui différencient les coups de leur mari (soit une femme tous les 3 jours).
femmes des hommes. Le féminisme, c’est ce qui veut En Espagne, le droit à l’avortement a failli disparaître.
lutter contre cela. Par exemple, en luttant contre les
Maëlys Delaunay, Louisa Noiret et Margot Grillet
stéréotypes de genre qui veulent que les hommes
soient plus aptes à diriger une entreprise que les
femmes ou encore que les filles aiment le rose et que
les garçons le bleu. »

8
Comment l'homosexualité
est vécue au collège ?
C'est aussi au collège que se définit l'orientation sexuelle, mais
on ne sait pas vraiment comment c'est vécu par les ados. Pour
essayer de savoir, nous avons interrogé trois élèves qui se sont
« déclarés » homosexuels. Que vivent les élèves ayant une
orientation sexuelle « différente » des autres et qui choisissent
de ne pas le cacher ? (Les témoins ont préféré rester anonymes,
©K’eskon attend,
donc un autre prénom leur a été attribué.)

Comment ça s'est passé, Y-a-t-il eu un déclic ? venue à me faire du mal pour calmer mon stress perma-
Jean : « Non, c'est venu peu à peu. Au début, ce n'était nent. J'étais constamment à me faire du mal, pendant de
qu'une simple attirance mais après, j'en étais sûr .» nombreux mois. »
Carla : « Pas vraiment, depuis toute petite, je faisais
croire que j'aimais les filles. Pour moi, ce n'était que pour C'est important de l'apprendre à sa famille ? Comment
plaisanter, mais au fur et à mesure du temps, plus parti- ça s'est passé ?
culièrement en 5-4ème, je m'en suis rendu compte. Je Antoine : « Je l'ai dit à ma famille depuis un an et cela ne
commençais à regarder les filles. » leur a pas trop plu. Ils ne me regardent plus comme
Antoine : « Pas forcément, je l'ai su naturellement. » avant. »
Jean : « Moi, j'ai peur de le dire à mes parents de peur
Y-a-t-il eu des moments stressants ? que quelque chose change même s'ils vont l'accepter, je
Carla : « Beaucoup. Comme par exemple quand je l'ai crois. »
« avoué » à mes amis. J'avais peur de leur réactions et Carla : « J'ai beaucoup stressé, mais j'ai décidé de l'ap-
qu'ils s'éloignent de moi pour ça. Mais au final, comme prendre à ma mère comme je l'ai déjà dit. Elle a beau-
de bons amis, ils ont même rigolé de ma peur. Ils ont coup changé de comportement envers moi quand je
évidemment accepté. Pour eux, c'était évident que ça parle avec mes amies. »
n'allait rien changer à notre amitié et notre complicité.
Aussi quand je l'ai « avoué » à ma mère. Elle a bien réagi, A qui l'as tu dit en premier ? Et comment ?
mais maintenant, dès que je lui parle d'une amie, elle se Jean : « A mes amis, je leur ai dit simplement car je sais
met en garde. Et maintenant, j'ai le stress de l'apprendre qu'ils sont tolérants avec ça. »
à mon père, ou qu'il l'apprenne seul. » Carla : « A ma meilleure amie. Elle était la seule à qui je
Jean : « Oui, quand il y a des personnes qui sont suscep- pouvais me confier après des mois à me tourmenter
tibles de l'apprendre et qu'elles ne sont pas bienveil- seule. »
lantes. »
Antoine : « Oui, quand mes parents me laissent seul
quand je me fais poursuivre. Ou quand je suis avec un
ami garçon. Quand ils te posent des questions sur tes
amis. Quand ce sont des filles, ça va, mais dès qu'ils
entendent le mot « garçon » cela devient stressant
pour moi et pour eux. Ils me jugent et me regardent
mal. »

Y-a-t-il eu des moments de souffrance ?


Jean : « Oui, quand on entend les autres faire des
remarques homophobes qui deviennent presque na-
turelles. »
Carla : « Avant que je ne le dise à mes amis, et ma
mère, j'étais constamment stressée. J'en suis même
©K’eskon attend
9
Des chiffres
Selon une étude de
LaDepeche.fr, dans un
groupe d'homosexuels,
40% aurait déjà envisagé
le suicide, 25% ont déjà fait une tentative.
Dans un groupe d'hétérosexuels, 15% aurait
envisagé le suicide et 6% seraient déjà
passés à l'acte.

L’avis du psy
Pascal Boissel est psy à Poitiers. Il a ac-
cepté de nous aider à mieux comprendre.

Quelles sont les répercussions sur un élève


harcelé ?
« Les répercussions varient beaucoup. Le
sentiment de honte est souvent vif.
Comme l'homosexualité est très générale-
ment vécue par la personne comme une
inclinaison qui s'impose à elle dès l'en-
fance, elle se sent attaquée dans son être-
même; elle se vit rejetée pour cette partie
d'elle qui ne peut pas changer. Et qui ne
devrait pas susciter les moqueries.
Ce n'est que depuis les années 1980 que
l'homosexualité n'est plus considérée
comme une maladie mentale. Et lors du

©Severine Lenhard
mariage pour tous, les déclarations homo-
phobes de ceux qui étaient hostiles ont été
nombreuses. Le sentiment d'être exclu de
la société peut alors être vif.
Lorsque les attaques de ce type viennent
de proches, au collège par exemple, la vio-
lence ressentie est particulièrement in-
©Severine Lenhard
tense. »
Quelles sont les solutions pour aider ces
jeunes?
« Il n' y a pas de solution générale. Il faut
dire à cette personne que l'on voit qu'elle
souffre, qu'on voudrait l'aider. Si elle ac-
cepte une aide, il faut l'écouter. Puis se
trouver des alliés pour l'aider, chercher
auprès des adultes- parents, professeurs,
CPE, médecin scolaire, infirmière scolaire,
etc-. Les infirmières et médecins sont sou-
mis au secret professionnel, ce qui est à
rappeler. Et puis continuer à avoir des rela-
tions amicales avec elle, parler de choses
et d'autres. »
Marie Puchaud et Emma Besnault Jolly

10
Le suicide, et si on en parlait ?
Mélanie Defaye est infirmière sco-
laire en collège. Le suicide des
jeunes fait évidemment partie de
ses préoccupations. Elle fait part
de son expérience. Rencontre.

Mélanie, avec son métier, est au cœur de ces difficul-


tés. On vient souvent la voir. « Les filles se confient
beaucoup plus facilement que les garçons à l'infir-
mière scolaire, mais il y aussi les copain(e)s qui
vienne parler », révèle-t-elle.
Comment agir ?
Dès qu'une petite inquiétude apparaît au moment
de ces confidences, il faut appeler directement les
parents même si ça ne plaît pas forcément au
jeune concerné. Selon son problème, on peut con-
tacter des psychologues, des institutions spéciali-
sées comme la GMPEA ou la CMPP, mais on peut
aussi proposer des consultations avec un psycho-
logue en anonyme et gratuitement.
©K’eskon attend
Pour le collège, les tentatives de suicide concer-

L
e suicide est la deuxième cause de mortalité chez nent le plus souvent des jeunes de 13-14ans. Les filles et
les adolescents. Quand on est infirmière dans un les garçons ne se comportent pas du tout de la même
collège, c'est quelque chose qui nous préoccupe manière, les filles en parlent plus facilement à leur entou-
forcément. Et c'est le cas de Mélanie Defaye qui, rage alors que les garçons, eux, se cachent beaucoup plus
bien qu'encore jeune, a déjà été confronté à un cas de et n'en parlent à personne.
tentative. C'est le seul, c'est vrai mais c'est un souvenir « Le jour où on se rend compte que ça ne va pas, c'est
encore très présent pour l'infirmière. « La jeune fille s'est que quelque chose explose, comme de l'agressivité ou un
enfermée dans les toilettes du collège où elle a pris beau- comportement inhabituel... » explique l'infirmière.
coup de médicaments dangereux. Heureusement, 5 mi-
Louisa Noiret et Margot Grillet
nutes plus tard, paniquée, elle est venue me voir pour
tout m'avouer », raconte Mélanie.
Pour protéger la jeune fille, l'infirmière a appelé le 15 L’avis du psy
puis a prévenu les parents. Deux jours après sa tentative
de suicide, l'adolescente est sortie de l’hôpital après Pascal Boissel est psychiatre. Il fait le point et donne les
avoir subi un lavage d'estomac. bonnes adresses. D'après lui, l'aide qu'il peut apporter
est un suivi psychothérapique pour les jeunes ayant fait
Les causes ?
une tentative de suicide.
Les causes, elles sont nombreuses et différentes selon les Les filles font beaucoup plus de tentatives de suicide que
personnes. Le plus souvent, on peut voir à l'origine du les garçons, mais parmi les tentatives aboutissant à une
suicide ou de la tentative, des événements brutaux mort, il y a plus de garçons que de filles.
comme une rupture amoureuse ou le décès d'un Les adresses et les contacts qu’il faut connaître : l' ASAP,
proche... Mais ça peut aussi venir petit à petit, avec une
un hôpital de jour spécialisé pour les adolescents
accumulation de problèmes, par forcément spectacu-
(hospitalisation de sept jours maximun) ; fil Santé Jeune :
laires, comme par exemple, des difficultés à l'école, des
0800 23 52 36 ; Allo-Ecoute Ado : 0800 506 692 de 17h à
heures de colles, des problèmes avec ses parents ou avec
20h ; SOS Suicide : 0890 07 76 06
ses ami(e)s...
11
Le harcèlement Coup de gueule :
sexuel rebondit Tout plastique !
En octobre 2017, des actrices ont dénoncé pu-
bliquement Harvey Weinstein pour harcèle-
ment sexuel. Elles ont déclenché un vaste mou-
vement anti- harcèlement dans le monde.
Grâce à la plate-forme #MeToo sur Twitter, les
plaignantes peuvent déposer de manière ano-
nyme leurs expériences. 5OOO plaintes de plus
ont été recensées. L'occasion pour nous de
faire le point sur ce qui rend parfois le quoti-
dien insupportable et qu'il ne faut jamais ac-
cepter.
Le harcèlement, ce sont de petites attaques et
des remarques répétées qu’une personne fait
subir à une autre pour la malmener. En cas de
harcèlement sexuel, elles sont liées à la sexuali-
té. La loi datant du 6 août 2012 punit pourtant
de 2 ans d’emprisonnement ainsi que de 30 000
euros d’amende le harceleur. Si jamais le harce- ©K’eskon attend
leur s’attaque à un enfant de moins de 15ans, la
punition est de 3ans de prison et 45 000 euros
d’amende. Les hommes peuvent aussi en
souffrir mais c’est surtout les femmes les vic-
times. Une femme sur 5 a déjà subi du harcèle-
ment sexuel au tra-
L e plastique est partout, couvre nos océans et les images
nous poussent à interroger notre manière de consommer.
Depuis l'invention de cette matière artificielle en 1869, le
plastique a peu à peu remplacé les matériaux traditionnels
comme le bois, les métaux, la faïence, le verre et les fibres natu-
vail.
relles. Aujourd'hui, le plastique nous submerge, est présent dans
Et c'est certainement au travail que le sujet est les emballages, les ordinateurs, les téléphones portables, les
le plus délicat. Les cas de harcèlement sexuel
jouets, les vêtements, les voitures, etc. Il existe 700 types de
concernent fréquemment les relations entre
collègues. En tant que salarié, vous ne devez en plastique, répondant chacun à une particularité. Entre 2008 et
aucun cas rester silencieux même s'il peut être 2011, la production mondiale est passée de 245 millions à 265
difficile de rapporter la preuve d'un harcèle- millions de tonnes ! Avec une conséquence : il nous a habitués à
ment sexuel et si, souvent, c'est le fait d'un su- jeter et a aidé à décupler notre soif de consommer, nous détour-
périeur. La victime n’a pas à prouver l'existence nant de la solution de la récupération qui consiste à donner une
d'un harcèlement mais doit simplement établir
seconde vie à un objet, ou à des simples matériaux.
des faits permettant de présumer son exis-
tence. Consommer toujours plus ? Comment les jeunes achètent et
pourquoi ? Voilà ce que nous avons entendu autour de nous :
Au collège ou
ceux que nous avons rencontrés pensent acheter pour la qualité
au lycée, le
et non le prix. Alors que si l'on observe tout ça de plus près, tous
phénomène
n'est pas plus portent « de la marque ». Quand on leur demande ce qu’ils fe-
acceptable et raient avec 1000€, ils répondent tous par de la consommation :
il faut faire vêtements, téléphones, consoles, pc... et une fois, pour nous
comprendre amuser, saucissons. Mais on nous parle aussi d'économiser et on
très tôt aux nous explique qu'il y a toujours une bonne raison par exemple
ados que tout
pour changer de téléphone et choisir une marque plutôt qu'une
ce qui tourne
autour de la autre :des meilleures applis, une durée de vie plus longue, plus
sexualité doit de résistance. Pour les chaussures, les motivations d'achat sont
être consenti ! le confort, la beauté, la provenance mais aussi la nostalgie
Kim Robin, (marque qui rappelle l'enfance). Globalement, on nous dit qu'on
Thylane Cor- n’achète pas pour impressionner. C'est déjà ça…
nuau. Ulysse Polvet et Baptiste Lac
©K’eskon attend
12
Un journaliste de faits divers
devenu localier
Denys Fretier est « localier » à la Nouvelle République
de Châtellerault. Âgé de 45 ans, il est journaliste depuis
1999. Il confie volontiers un parcours professionnel
riche avec des sujets marquants. Rencontre.

lis avec un fusil pour les faire partir de chez lui. Le re-
portage n’a pu être effectué.
L’envie d’un reportage ?

©K’eskon attend Chez tout journaliste, il y a des rêves de reportage. De-


nys Fretier a les siens. Deux sujets l’interpel-
lent particulièrement : la Guerre et les Jeux Olym-
piques. Peut-être que l’un de ces deux souhaits de re-

L
e souvenir est marquant ! Il y a 14 ans, c'était portages se réalisera avec les Jeux Olympiques de
en 2004, un vendredi soir, vers 21h30, à Poi- 2024… En attendant, c'est à Châtellerault qu'il promène
tiers Sud, un accident de la route s’est produit. son appareil photo, son calepin, cherchant inlassable-
Un bus marocain qui rentrait au pays a heurté ment à montrer, à expliquer, à faire découvrir. A faire
la pile d’un pont. Il a explosé et s’est broyé. Dans ce un métier qui permet de gagner entre 2000€ et 5000€
bus, il y avait près de 50 personnes. Denys Fretier est en fonction des missions effectuées.
arrivé sur les lieux et a vu les pompiers, les ambulances Emotions, Partage, Découverte… c’est donc ça le métier
et les gendarmes en train de secourir les personnes qui de journaliste ?
pouvaient encore l’être. Il s’est avancé et a vu les corps
derrière la glissière. Il y avait 12 morts, allongés, alignés Anaëlle Sivault, Manon Bonneau et Kélia Touzalin
sur l’herbe, recouverts avec des couvertures de survie
et un numéro au bout des pieds. L’image reste poi-
gnante pour un journaliste.
Devenir journaliste reste un parcours compliqué
Denys Fretier après avoir effectué une FAC d’histoire
est rentré dans une école de journalisme à Paris. Il con-
fie : « les études ne sont pas compliquées en soi, le
plus difficile, c’est de rentrer dans l’école ». Il a d’abord
commencé par être journaliste de faits divers puis a
décidé de devenir journaliste localier car cela est plus
simple pour sa vie familiale et sentimentale. Être jour-
naliste localier, c'est à dire « couvrir » l'actualité locale
d'une ville demande cependant d’être disponible
24h/24. Mais c'est riche en anecdotes comme cet ac-
cueil particulier auquel il a dû faire face il n'y pas si
longtemps. Denys Fretier et un de ses collègues avaient
©K’eskon attend

été envoyés pour un reportage sur un château en


ruines mais habité. En arrivant sur les lieux, un vieil
homme plus ou moins légitime d’y habiter, les a accueil-

13
Le kickboxing,
la “confiance
en soi”
Le kickboxing a encore à se faire con-
naître : sport de brutes ou art martial ?
Pour en savoir plus, nous sommes allés
dans un club de Châtellerault, à la ren-
contre d'un entraîneur et de sa pratique.

©K’eskon attend

T
homas Lequeux est en- Ces dernières années, cette disci- hors du ring. Il procure une vraie
traîneur de kick boxing pline s’est beaucoup développée sensation de bien-être. »
au sein de l’association internationalement, mais aussi en En plus du mental, le kick-boxing
Performance, implantée France où elle connaît un succès fait travailler l'ensemble du corps.
à Châtellerault depuis 10 ans. Inta- exponentiel. On affine sa silhouette grâce au
rissable sur sa discipline, il confie Les bienfaits du kick boxing cardio et on se muscle les parties
ce qu'il faut savoir sur un sport hautes et basses avec les exer-
qu'il juge adapté à tous :” c’est un Quand Thomas Lequeux parle d'un
sport adapté à tous, il veut dire, cices.
sport de combat adapté pour les
filles et les garçons et on a une notamment, qu'il est adapté à Pas si violent, bon pour la sil-
forte demande des filles cette tous les âges. « Le premier avan- houette et excellent pour la men-
année. Les filles le pratiquent plus tage, et non des moindres, c'est tal, on comprend l'intérêt pour ce
ou moins pour se sentir plus à qu'on apprend à se défendre. sport. A découvrir 14 rue HILAIRE
l'aise à l’école, dans la rue, dans la C'est une méthode de self défense GILBERT à Châtellerault au sein de
ville et aussi pour la vie de tous les qui permet aussi d’avoir confiance l’association Performance.
jours. Avec ce sport, contraire- en soi. Ce sport permet aussi de se Farah Belarbi
ment à ce qu'on pourrait penser, il défouler et de laisser tout le reste
y a moins de traumatismes que
dans le football ou le rugby. C'est
moins violent surtout quand on
reste dans le kick boxing éducatif.
C’est aussi un bon moyen de se
défouler et c’est un moyens de se
contrôler, d'apprendre à pas faire
mal à quelqu’un et à ne pas avoir
mal”.
En effet, le kick-boxing est une
discipline sportive mais c'est aussi
un art martial qui consiste à tra-
vailler en poing-pied. Les com-
battants se protègent avec des
gants, des protège-tibias, des pro-
tège-dents, des casques. Les com-
©K’eskon attend

bats se déroulent sur un ring. Il y


a plusieurs formes de pratiques :
le light contact, le full contact...

14
« Broc » : Un métier atypique
«La p'tite brocante » de Châtel'Débarras, c'est une affaire familiale mais pas seulement. Localisée
dans le centre-ville de Châtellerault, 22 rue Saint André, elle fonctionne grâce à son propriétaire,
Jean Pierre, sa femme et son fils. Découvrons comment vivre du métier et s'approvisionner pour
tenir une brocante.

J
ean Pierre, est né à St Ouen en région pari- aussi de la déchetterie gratuitement, c'est la contrepar-
sienne. Le détail est important : c'est là où se tie pour ceux qui font appel à leurs services. « Ce n'est
trouvent “Les Puces”, il est donc un peu né dans pas très agréable à faire, il faut faire beaucoup d'allers-
la brocante. Jean Pierre et sa femme, dans leurs et-retours », racontent-ils. Ils le font gratuitement s'ils
débuts, ont tenu un dépôt-vente qui ne se situait pas récupèrent assez d'objets à revendre en boutique. La
dans la Vienne. Par la suite, boutique ouvre en général vers neuf
ils ont ouvert leur première heures et ferme à midi et demie.
brocante à Châtellerault, il y « Environ » car s'il reste encore
a 10-15 ans, rue du Château, des clients à l'heure de la ferme-
non loin de celle-ci. Ils ont dû ture, ils ne claquent pas la porte
fermer leur boutique pour au nez. « Nous ne sommes pas
des raisons de santé et c'est comme les grandes enseignes, on
à cette place que se fera une sait repousser l'heure de ferme-
bibliothèque. Sans l'aide de ture ! »
leur fils, ils n'auraient pas
A propos des objets?
envisagé une seconde fois ©K’eskon attend
d'ouvrir une autre bro- Ils décident le prix grâce à des
cante. “C'est pour ça que cotes de brocanteur pour certains
nous disons que c'est objets qui sont répertoriés : les
une brocante familiale”, objets dits de collection. Pour le
précisent-ils. La petite reste, le but est de faire des petits
brocante a donc vu le prix. Jean-Pierre explique : "Il y a
jour en juillet 2017. des éléments de mobilier courant,
si ça se vend à Gifi à cinq euros, on
Comment fonctionne la
le retrouve chez nous à deux euros
brocante?
cinquante". En effet, la p'tite Bro-
Ce n'est pas un dépôt- cante cible un public qui n'a pas
vente et ils n'achètent beaucoup d'argent. Ce qui n'em-
pas non plus. C'est une pêche pas de trouver des objets
entreprise de débarras, plutôt improbables, comme cette
cela fonctionne un peu statuette de la fécondité que Jean-
©K’eskon attend
comme Emmaüs. Les Pierre est assez fier d'avoir ven-
personnes leur télépho- due.
nent et les informent
Pourquoi ce métier?
d'un décès, d'un démé-
nagement ou d'une suc- Le métier de brocanteur est très
cession afin qu'ils vien- physique mais Jean-Pierre ex-
nent éventuellement plique que c'est aussi très grati-
récupérer leurs objets. fiant : "C'est tellement agréable
Jean-Pierre confie : "C'est parce qu'on fait plaisir aux per-
beaucoup de travail et de sonnes et cela nous rend heu-
temps". Ils s'occupent reux". (…) à suivre page suivante

©K’eskon attend 15
Les p'tits dilemmes du
quotidien

©K’eskon attend
Pas facile de faire des choix ! Tous les jours, on est
confronté à cette difficulté d'un quotidien qui nous
pose des questions et peut même nous conduire jus-
qu'au débat ! Pour savoir ce qui vous pose pro-
(…) Suite article Brocanteurs blème, nous avons interrogé autour de nous. Et voi-
là un panorama des p'tits dilemmes du quotidien
Il raconte, par exemple, le cas de ce
qui nous pourrissent la vie.
client qui collectionne les BD, qui
tombe sur une série qu'il recherche
depuis longtemps mais qui est à plus
de 50 euros. Le client n'a pas ce bud-
get-là : dans ce cas Jean-Pierre fait le
geste. « Le but c'est de faire plaisir
aux personnes et dans ce cas-là, on
se dit qu'on se rattrapera plus tard,
©K’eskon attend

sur d'autres objets. ». Ils aimeraient


avoir un statut supérieur car, pour le
moment, son revenu mensuel est de
1500 euros.
La clientèle Mettre l'eau avant le dentifrice, après, ou mettre les
deux en même temps?
Les clients sont fidèles. Ce sont des
personnes qu'ils connaissent depuis La majorité des personnes mettent l’eau avant, pour
très longtemps et qui savent ce qu'ils nettoyer la brosse à dents... et après pour étaler le den-
recherchent. C'est pour cela que tifrice. La partie restante met de l’eau seulement après
quand Jean-Pierre remarque des puis quasiment personne n’en met pas du tout. Reste à
objets qui pourrait intéresser ses savoir ce qui produit le meilleur résultat.
clients, il sait qui appeler. Il y a aussi Mettre le lait avant ou après les céréales ?
une clientèle de passage pendant les
vacances, beaucoup d'étrangers, des C’est un match plus serré que le précédent mais les ga-
Hollandais, des Allemands et des gnants sont ceux qui mettent lait après les céréales car
Anglais. Cela fait un peu plus d'un an ils peuvent mettent plus de céréales, disent-ils, sans que
le lait ou les céréales débordent du bol. Nous n'avons
qu'ils ont ouvert et il y a des per-
pas fait le test pour vérifier : est-ce du bon journalisme ?
sonnes qui découvrent la brocante
car elle n'est pas très bien située, ils Prendre sa douche le matin ou le soir ? Ou le matin et
essaient néanmoins de faire aug- le soir ?
menter leur notoriété grâce à leur
C'est encore un combat très serré entre prendre la
page Facebook. La majorité de leurs
douche deux fois par jour ou une seule fois par jour. On
clients ont plus de cinquante ans
peut remarquer que peu de personnes prennent exclusi-
mais ils ont quand même des jeunes
vement leur douche le matin. Pour justifier les deux
qui viennent dans leur brocante et
douches par jour, on parle de la transpiration : ceux qui
cela leur fait plaisir. sont concernés disent qu'ils pensent transpirer la nuit
Bruneau Hugo, Milotic Alice, comme dans la journée. (…) à suivre page suivante
Raffoux Solène

16
©K’eskon attend
(…) Suite de l’article page précédente Ce petit débat amuse beaucoup et on sait que ça
dépend beaucoup de la région dont on est origi-
Tout cela fait beaucoup d'eau... mais on n'a enten-
naire. Le mieux, c'est peut-être, pour échapper à
du personne dire qu'il se lève la nuit pour prendre
cette question de passer au pain au lait ou au pain
une douche. C'est toujours ça d'économisé !
aux raisins…
Mettre le papier toilette vers soi ou vers le mur ?
Maniaque or not maniaque ?
Sans hésitation, la majorité dit que ça a de l’impor-
Ces petits dilemmes relèvent un peu de la mania-
tance de mettre le papier vers eux plutôt que vers
querie. Car oui, être maniaque, c’est avoir un souci
le mur car ils trouvent ça plus facile à tirer et ils
excessif du détail. Attention tu as un cheveu sur ton
trouvent ça plus logique. Et quand on a besoin de
pull ! Mince, le tapis est de travers ! Au secours, il y
PQ, ce n’est pas le moment d’hésiter.
a une miette de pain sur la nappe du salon ! Les
S'habiller avant ou après le petit déjeuner ? maniaques sont de grands anxieux et leur dada
c’est le rangement, le nettoyage et la propreté : un
Les réponses à ce dilemme sont « diverses et va-
maniaque ne sort jamais sans son gel antibactérien,
riées » souvent confuses. On comprend que, parmi
un trieur et sa balayette. Plus sérieusement, le ma-
ceux qui s’habillent avant leur petit déjeuner, il y le
niaque manque souvent de confiance en lui et ses
souci de partir à l’heure propre et habillé plutôt que
manies sont des moyens de se rassurer. Si vous
de partir en ayant mangé. Si on n'a plus le temps,
êtres un peu maniaque ou que quelqu’un de votre
on est présentable même si on n'a pas mangé...
entourage souffre de cette « maladie », il faut ap-
Maintenant, si on a le temps, on risque toujours la
prendre à relativiser (cool man) et à se détendre
tâche de café ou de chocolat !
(pourquoi pas se faire prodiguer des petits mas-
Enfin, dire « Pain au chocolat » ou sages).
« chocolatine » ?
Matis Billard, Rémi Joly et Pablo Rolland Achmet

17
Un théâtre... bruyant
Au Nouveau Théâtre, deux
comédiens spécialistes en son
nous ont offert une performance
de radio assez impressionnante.
Grâce au bord plateau qui a suivi
la représentation, nous avons pu
en apprendre un peu plus sur les
comédiens Pier Porcheron et
Marion Lubat, ou même sur la
nouvelle « Première Neige » de
Guy de Maupassant dont c'était
l'adaptation.

©Severine Lenhard
L
a nouvelle raconte l'histoire lent volontiers leurs parcours, et comme des lumières qui ne fonc-
d'une femme qui préfère répondent aux questions. Nous tionnent pas. »
mourir malade et heureuse avons pu apprendre que ça fait 12 Public : « Est ce que c'est long de
au soleil que de vivre triste ans que Marion fait du théâtre, tout nettoyer à la fin du spec-
en Normandie avec un mari qui ne c'est venu tard dans sa vie car elle tacle ? »
l'aime pas. Leur façon de présenter ne savait pas ce qu'elle voulait faire.
la pièce est originale et très impres- Pier fait du théâtre depuis 11 ans, Marion : « Non, c'est comme si on
sionnante. Sur scène, il y a une ins- au début, il voulait être réalisateur rangeait notre chez nous. Le pla-
tallation d'objets et de micros qui de cinéma. Il y a eu 1 an et demi de teau, c'est un peu notre « chez
vont leur permettre de faire tous travail sur la pièce et ça fait 1 an nous »»
les bruits et même en fermant les qu'ils la font devant un public. Public : « Était-ce vrai quand vous
yeux, on peut toujours suivre la Public : « Dans la nouvelle, ça finit nous aviez dit que vous ne pouviez
pièce. Par exemple, il y a une scène par une lettre non ? » pas avoir d'enfants dans l'introduc-
où l'homme est à la chasse. Marion, tion du spectacle ? »
la comédienne, s'occupe des bruits Réponses : « Oui, on ne savait pas
vraiment comment le traiter. Ce Marion : « Nous avons mêlé notre
des animaux (chiens, ours, …) pen-
que vous voyez, c'est une adapta- histoire à celle de Maupassant. Ça
dant que Pier s'occupe du bruit du
tion donc notre version de la nou- fait partie du travail de vous faire
fusil. A un moment, il tue un ours
velle. (90% de Maupassant) » douter entre la frontière du réel et
en peluche et pour montrer la vio-
de l'imaginaire. »
lence de la scène, il fait sortir un Public : « Ce n'est pas lassant de
morceau de tissu rouge de l'ours jouer plusieurs fois le spectacle ? » Et donc nous n'aurons pas la ré-
pour faire penser aussitôt au sang. ponse. Au théâtre, le public cons-
Pier : « Chaque représentation est truit aussi une partie du spectacle
Et ça marche ! Ils ont une manière
unique en fonction du public. » qu'il voit . Merci à Pier et Marion de
d'accrocher le public qui joue énor-
mément avec la frontière du réel et Public : « Y-a-t-il déjà eu des pro- nous le faire comprendre si genti-
leurs rôles dans la pièce. blèmes techniques ? » ment.

Le « bord plateau » Pier : « Non, il n'y a jamais eu de Marie Puchaud et


débordements. Juste quelques pe- Emma Besnault Jolly
Assis sur le bord de la scène après
tits problèmes de temps en temps
le spectacle, Pier et Marion dévoi-

18
Les deux frères et les lions

Le théâtre de l'irruptionnel,
c'est le nom de la compagnie
de Hédi Tillette de Clermont-
Tonnerre et Lisa Pajon. Tous
deux sont passés par Châtelle-
rault raconter une histoire
vraie étonnante qui interroge
©Severine Lenhard

sur l'argent et sa fausse valeur.


L'occasion d'approcher les cou-
lisses d'un spectacle vivant...

S
ur scène, c'est l'heure du thé et deux frères utilisé pour faire pression sur l'Europe, sucres qui dessi-
jumeaux et milliardaires vous invitent à goûter nent un peu plus tard, sur l'écran, les étoiles du drapeau
autour d'une pièce inspirée d'une histoire européen au moment où on parle de l'Union...
vraie. L'un est joué par Hédi, l'autre par Lisa :
Le théâtre se construit sur scène par des détails et une
un homme et une femme qui parviennent, au fil de la
présence. C'est magique, ce voyage qu'il permet. Et on
pièce à faire croire à leur parfaite ressemblance. Magie
peut comprendre qu'il donne envie de monter à son
du théâtre qui impose, par exemple, par un dialogue dit
tour sur les planches. C'est ce qui est arrivé à Hédi qui
à deux voix en même temps (Les deux acteurs appellent
raconte volontiers son parcours. « J'ai commencé le
ça la choralité) l'idée que les deux frères ne font qu'un.
théâtre en 5ème car il y avait plus de filles que de gar-
Vêtus pareillement d'un jogging bleu étrusque, ces deux çons intéressés. Une bonne occasion de faire quelque
frères vont vous faire voyager sur les îles anglo- chose avec elles », explique-t-il. Une réalité, confirmée
normandes. Issus d'un milieu pauvre, ils vont devenir par le Lisa Pajon qui reconnaît que le théâtre regroupe
l'une des plus grandes fortunes de Grande-Bretagne. En une majorité de femmes, ce qui handicape les filles qui
1990, ces deux milliardaires veulent faire hériter leurs veulent en faire leur métier. « Un jour, j'ai invité mon
filles respectives mais se heurtent à un droit coutumier ancienne prof de français qui m'avait fait découvrir le
qui empêche de transmettre un héritage aux filles. Les théâtre et qui était venue me voir sur scène », raconte
voilà donc à devoir remettre en question tout ce qui les encore Hédi. « Je lui demandais quel comédien j'étais
fait vivre jusqu'à ce moment. quand j'étais en 5ème. Et elle m'a dit que j'étais plutôt
mauvais, trop timide, un peu bégayant. » Je ne regrette
Ça, c'est l'argument de la pièce. Pour ce qui est des des-
pas d'avoir continué sans trop m'interroger, d'avoir
sous, le « bord plateau », généreusement offert par la
poursuivi loin mes études de théâtre jusqu'à réussir.
troupe aux spectateurs, permet d'approcher un peu de
Aujourd'hui, je fais un métier que j'aime. »
la réflexion qui a permis le spectacle. Rien n'a été laissé
au hasard. Par exemple, si les deux frères sont vêtus Si vous avez l'occasion, allez voir Les deux frères et le
d'un jogging assez laid et informe, c'est pour signifier lion », un spectacle vif, rythmé et plein de bonne hu-
que seul le riche n'a pas à se soucier de son apparence. meur qui s'apprécie...
Les sucres du thé qui sont utilisés pour tracer un cercle
Kim Robin, Thylane Cornuau et la rédaction.
autour des deux frères, c'est pour symboliser le blocus
19

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