Rapport d’étonnement 2A INSEEC
Berlin : ville verte
_______________________________________________________________________________
POTIE Margaux – Allemagne
Pour ceux qui, comme moi, aiment
l’écologie et rêvent d’une planète
plus saine, je vais vous rendre
« verts » de jalousie! Il se trouve
que j’ai passé un mois à Berlin cet
été, et je peux vous dire que je ne
regrette pas le déplacement.
Laissez-moi vous raconter tout ce
que j’y ai découvert…
Vous avez surement en tête l’image
historique de Berlin, la séparation
de la ville en deux zones distinctes,
ou encore les terribles souvenirs de
l’holocauste… Et bien je pense que
les Berlinois ont fait le deuil de cette
triste époque et participent
aujourd’hui à la construction d’un
avenir meilleur.
Quand la nature rassemble
Ce que l’on remarque aujourd’hui,
c’est leur plaisir de se rassembler
dans un lieu convivial : le
Biergarten. C’est un endroit ouvert
où de grands parasols abritent des
tables et des bancs, permettant aux
Berlinois de venir se désaltérer
après le travail, entre amis ou en
famille. Il n’y a rien d’étonnant à voir
là-bas de grandes tablées d’une
douzaine de personnes partageant
un bon moment.
INSEEC Bordeaux
– Berlin – du 20/06 au 17/07/2010
La coupe du monde a certainement
expliqué l’engouement de la foule
les soirs de match, mais c’était à ne
rater sous aucun prétexte ! Des
centaines d’allemands entonnant
l’hymne national et gardant les yeux
rivés pendant près de deux heures
sur les écrans plasma installés un
peu partout dans le jardin pour
l’occasion, c’est vraiment amusant à
voir ! Dans ces « jardins de la
bière », présents un peu partout
dans la ville, les couleurs du
drapeau national étaient bien
représentées. On croisait ça et là
des jeunes filles habillées en noir,
rouge et jaune ou encore des
personnes de tout âge avec un ou
plusieurs drapeaux peints sur le
visage. N’oublions pas les voitures,
que les allemands sont réputés pour
aimer et chouchouter, qui avaient
aussi droit à leurs drapeaux,
accrochés aux fenêtres et flottants
gaiement dans l’air.
Un autre lieu naturel et convivial de
Berlin, ce sont les lacs. Et oui,
n’oublions pas que comme Paris, la
capitale de l’Allemagne n’est pas
baignée par la mer. Pourtant, il faut
bien trouver un moyen de se
rafraichir lorsqu’il fait plus de 30° à
l’ombre pendant l’été. Alors l’autre
rendez-vous des Berlinois, c’est
autour des lacs de la ville. Les plus
petits sont ouverts à tous et n’ont
pas vraiment de plage sur laquelle
faire bronzette, mais les plus
grands, comme le lac de Wannsee
sont aménagés presque comme des
plages avec un beau sable blanc
autour. Du coup, l’entrée est
payante mais le prix est raisonnable
puisque c’est seulement 2 euros
pour les étudiants. Il faut juste
– Promotion 2011
s’armer de patience car, malgré les
4 guichets, il faut faire la queue une
demi-heure avant d’accéder au bord
de l’eau. Reste à trouver une place
où poser sa serviette et là, c’est
mission impossible si vous aimez
l’espace autour de vous. Mais,
comme on a l’habitude de ce genre
de problème avec nos plages
françaises, on pose vite sa serviette
là où il y a un bout de sable libre et
on court dans l’eau. Euh, par contre,
il faut courir longtemps ! Vu que
c’est un lac, c’est sympa pour les
enfants mais pour nager un peu, il
faut bien marcher 100 mètres avant
d’avoir de l’eau au dessus de la
taille. Quelques brasses plus tard,
on peut passer prendre une douche
et acheter quelques trucs à
grignoter avant de regagner sa
serviette.
Des produits « régionaux »
Vous qui rêvez d’acheter des
produits fabriqués localement et qui,
comme la plupart d’entre nous,
consommez parfois des boissons
gazeuses, les allemands ont trouvé
une alternative plus écologique au
fameux Coca-cola ou autres Fanta :
Fritz. Cette marque, que j’ai
découverte par hasard en prenant
un verre avec des amis, a tout pour
elle : un goût agréable, très proche
de la version originale, un design
sympa et une dose environ trois fois
plus grande de caféine (pour le
Fritz-Kola). Les boissons existent
aussi sous le nom de Fritz-Limo, qui
se décline sous différentes
saveurs plus fruitées: orange (un
genre de Fanta), pomme, melon et
citron. Les créateurs de cette
marque, conscients des enjeux
Page 1/5
Rapport d’étonnement 2A INSEEC
environnementaux, utilisent des
bouteilles en verre afin de faciliter le
recyclage de l’emballage.
Comme vous pouvez le voir sur la
photo ci-dessus, l’étiquette et le
format de la bouteille sont vraiment
attrayants. Bref, une idée originale
de nos amis allemands, et peut être
un exemple à suivre pour nous !
Nos voisins d’outre-Rhin ont aussi
une avance sur nous au niveau
alimentaire. Qui n’a jamais été trop
paresseux pour manger un fruit
parce qu’il fallait d’abord le
découper et l’éplucher avant de
pouvoir le déguster ? Là aussi,
Berlin répond à vos attentes. Dans
de nombreux lieux publiques,
notamment les stations de métro,
vous pouvez trouver des étals,
comme sur un marché, où les fruits
sont préparés et prêts à consommer
dans des barquettes en plastiques,
en forme de gros gobelets. Fraises,
raisins, ananas, mangues, pommes,
tous sont taillés en morceaux
pratiques à manger n’importe où. Et
je peux vous dire qu’au lieu de
manger tout le temps des glaces
quand il fait chaud, une portion de
fruits frais c’est tout aussi agréable.
Un type de fruit ou plusieurs dans le
même gobelet, c’est à vous de
choisir. Les mélanges sont variés
pour satisfaire tous les goûts (et les
couleurs). Si toutefois vous êtes
courageux et souhaitez acheter les
fruits entiers, c’est possible aussi !
Pratiques écolo
En parlant d’emballage, là encore,
les allemands ont des points
d’avance sur la France. Bien que
l’enjeu de la protection de
l’environnement, grâce au tri des
INSEEC Bordeaux
déchets par exemple, commence à
rentrer dans les mœurs françaises,
nous sommes loin d’être des
modèles pour le recyclage. Nos
voisins, eux, ont eu l’idée de mettre
en place un système de caution sur
les emballages, notamment les
bouteilles en verre ou en plastique.
Le principe est simple, lors de votre
achat de boissons, vous payez
chaque bouteille 10 à 25 cents plus
cher (en fonction de la taille : 33 et
50cl ou 1l et plus) et si vous voulez
récupérer cette somme, il vous suffit
de conserver vos bouteilles et de les
ramener au magasin lors de vos
prochaines courses. Là, on se
contente d’aller aux machines
prévues à cet effet et de glisser les
bouteilles sur un tapis roulant qui
calcule grâce au code barre, à la
taille et au poids, donc à la matière,
quelle est la caution qui doit vous
être rendue. Vous insérez donc
indifféremment les bouteilles verre
ou plastique, de toutes tailles, ou
encore directement des cagettes en
plastiques qui contiennent une
vingtaine de bouteilles (de bière par
exemple, puisque les allemands en
consomment énormément) au bas
de la machine. Une fois ceci fait
(c’est très rapide ne vous inquiétez
pas), il ne vous reste qu’à appuyer
sur un bouton qui vous imprime une
sorte d’avoir sur vos achats dans le
magasin.
D’un tout autre point de vue, ce
système de caution a un avantage
insoupçonné. Figurez-vous que,
ème
alors que j’allais voir le 2 match
de l’Allemagne en Coupe du Monde
au pied de la porte de Brandebourg
(un genre de Champs Elysées à
Paris pour vous donner une image),
il était interdit de rentrer avec des
bouteilles. Jusque là, des gardiens
qui gèrent cela, ça n’a rien
d’exceptionnel pour un évènement
d’une telle ampleur. Mais ce qui
était hallucinant, c’est qu’une fois
que le personnel de sécurité disait
cela, les gens finissaient les
boissons qu’ils avaient et les jetaient
sur le sol. Et c’est là
qu’intervenaient… des SDF !
Equipés de grands sacs pour les
courses, ils étaient une dizaine à
ramasser les bouteilles de part et
d’autre de l’entrée. L’un d’entre eux
s’est même posté à côté de nous,
car nous étions 7 ou 8 étudiants à
terminer de boire nos canettes de
bière, et attendait patiemment que
nous les finissions pour qu’on les lui
donne. J’ai trouvé cette situation
assez émouvante malgré
l’ambiance festive. Cela m’a ramené
l’espace d’un instant à la dure
réalité : partout dans le monde, des
gens vivent dans la rue, souvent
sans argent, et doivent survivre.
L’image est peut être un peu forte
mais ce que je veux dire c’est que
ce système de caution permet non
seulement de protéger la planète,
mais aussi d’aider des gens qui
n’ont pas de toit ou de moyens à
acheter quelques produits en
ramenant les bouteilles des
personnes qui les ont simplement
jetées à la poubelle ou sur le trottoir.
Bref, j’ai personnellement trouvé
cette méthode d’incitation au
recyclage assez révolutionnaire et
ne comprends pas en quoi c’est
difficile de mettre ce système en
place dans notre beau pays.
Mais bon, au moins, les français
continuent à faire des efforts pour
utiliser plus souvent les moyens de
transport en commun ou mieux, le
vélo. A Berlin, le vélo, c’est leur
dada. La capitale allemande est la
championne européenne pour la
facilité des ballades en bicyclette.
Enfin ballades, c’est vite dit. En
effet, ne croyez pas que les
allemands pédalent au même
rythme que nous.
Grâce aux milliers de kilomètres de
pistes cyclables aménagées dans la
ville, les allemands peuvent se
permettre de rouler à toute allure. Et
c’est ce qu’ils font ! Gare à vous si
vous vous promenez sur les larges
Page 2/5
Rapport d’étonnement 2A INSEEC
trottoirs de la ville, rêvassant en
regardant ces grandes avenues,
pleines d’arbres et autres
magnifiques bâtiments. Souvent,
seule une partie des trottoirs est
réservée aux piétons, au plus près
des maisons. L’autre partie, qui
longe la route, est destinée aux
vélos et ils en profitent. Attention
donc à ces fous du guidon qui
arrivent à toute vitesse, sans utiliser
leur sonnette. C’est seulement au
dernier moment qu’ils vous
préviennent qu’ils arrivent, en criant
un coup si vous êtes dans le
passage. Il faut donc réagir vite car
j’ai bien failli me faire rentrer dedans
la première fois, le temps de
comprendre ce qu’il se passait. Une
fois acclimaté à cette ambiance, la
cohabitation se fait assez
facilement. Les vélos sont
privilégiés sur la route et ne font de
ce fait pas toujours très attention.
Contrairement à la France, où les
pistes sont souvent morcelées,
parfois en piteux état et peu
sécurisantes, Berlin est le paradis
des cyclistes.
Hormis le fait que la ville soit plate
et qu’il soit donc facile de s’y
déplacer en bicyclette, d’autres
avantages sont à accorder à ce
mode de transport dans la capitale.
Tout d’abord, les vélos sont
acceptés dans les TER, RER, trams
et métros berlinois. Je dirai même
qu’ils sont favorisés car des rames
entières ou presque sont réservées
aux cyclistes. Mais il m’est arrivé de
me retrouver coincée par une demi-
douzaine de deux-roues devant les
portes d’entrée car le reste de la
rame était déjà bondé. Du coup, j’ai
dû faire des coudes pour pouvoir
descendre à mon arrêt. Par ailleurs,
les arceaux permettant d'accrocher
les vélos sont nombreux. Mais
surtout, ils sont placés là où ils sont
nécessaires, à proximité des
transports en commun, des centres
d'affaires ou des universités par
exemple. Enfin, les cyclistes se
considèrent visiblement prioritaires,
et les automobilistes (à qui il doit
aussi arriver de prendre le vélo) ont
la prévenance de jeter un coup d’œil
aux angles morts avant de tourner
INSEEC Bordeaux
pour vérifier qu’un deux-roues n’est
pas en train de passer.
Un magasin surprenant
En parlant de circulation, quelle
surprise j’ai eue quand, alors que je
faisais les boutiques au centre
commercial de la Potsdamer Platz
avec des amis de la Summer
session, je suis tombée sur un
magasin aux couleurs du
bonhomme des feux pour piétons
berlinois : Ampelmann. A ce
moment là, une copine nous
explique qu’elle a lu dans son guide
touristique l’histoire de ce
personnage. Au cas où vous ne la
connaitriez pas, je me dois de vous
la révéler.
Ce bonhomme a été créé en 1961
pour réduire les dangers liés à la
circulation dans Berlin-Est. Son
inventeur pensait en effet qu’en
utilisant un personnage plus
expressif que les habituels feux
pour piétons, ces derniers seraient
plus attentifs au message. Bientôt
présent dans toute la RDA, il
devient une star pour enfants à la
télé (une sorte de marchand de
sable qui conseille les bambins).
Pourtant, après la chute du mur, il
commence à être remplacé par les
classiques feux pour piétons, dans
un souci d’uniformisation avec
l’Allemagne de l’ouest. Alors devenu
une sorte de mascotte, il devient
l’objet de fortes protestations contre
son changement. Grâce à cela,
Ampelmann est conservé dans les
quartiers de l’ex Berlin-Est et
introduit dans d’autres quartiers à
partir de 1997. Suite à l’engouement
pour ce personnage, un magasin
qui lui est dédié ouvre en 2001. Puis
d’autres apparaissent ensuite dans
la ville et la région.
Dans ces magasins, on trouve
toutes sortes d’objets à l’effigie
d’Ampelmann (le classique est le
bonhomme vert, mais il y aussi le
rouge et une version féminine des
deux couleurs) : des vêtements, des
tasses, des verres, des sous-verres,
des tire-bouchons, des
décapsuleurs, des cendriers, des
briquets, des sacs, des porte-clés,
des produits pour bébés, des
parapluies et j’en passe. En somme,
partout autour de nous, des produits
rouges et verts. Verts oui, mais peut
être pas écolos pour autant.
Cependant, j’ai pu admirer ailleurs
l’attachement des berlinois à
protéger l’environnement.
Un village hors du temps
La Ufa-fabrik est un lieu plus que
surprenant. C’est en endroit dont je
ne soupçonnais même pas
l’existence. Et pourtant, c’est un
village bien réel, au sud du centre
de Berlin. Ce centre international
pour la culture et l’écologie, qui
s’étend sur plus de 18 hectares, est
annoncé comme une oasis
culturelle pour la relaxation, pour les
activités de loisirs pour les petits
comme les grands, pour
l’engagement civique et social, pour
les festivals, les conventions ou
d’autres évènements, pour le
développement durable et les
manifestations écologiques ou
encore pour la gastronomie et
l’hospitalité. C’est vrai que la Ufa-
fabrik, c’est un peu tout ça à la fois.
J’ai eu l’occasion de découvrir ce
lieu grâce à l’un de nos professeurs
de la Summer session, qui
souhaitait établir le lien avec son
cours sur les énergies
renouvelables. Ce fut chose faite !
Un homme travaillant dans ce
« village écolo » depuis des années
nous a proposé une visite très
intéressante. Avant toute chose, il
nous a expliqué l’histoire de l’endroit
dans lequel nous nous trouvions :
une ancienne usine de reprographie
de film condamnée à être démolie,
mais finalement sauvée par un
nouveau concept de centre. Un lieu
de vie et de travail qui intégrerait la
culture, la créativité et la
communauté.
Notre tour dans ce village a
commencé par une ascension sur
un grand toit plat végétal, une
technique naturelle d’isolation. Sur
une grande partie de cette
« terrasse », j’ai pu découvrir de
grands panneaux solaires et
photovoltaïques, automatisés grâce
à de petits capteurs qui calculent
l’orientation du soleil, provoquant
Page 3/5
Rapport d’étonnement 2A INSEEC
ainsi le changement de l’inclinaison
des panneaux afin de recevoir le
plus de rayons possibles. Ensuite,
j’ai pu admirer un bassin naturel qui
permettait de recueillir l’eau de pluie
afin de l’utiliser pour les chasses
d’eau ou l’arrosage pendant les
périodes sans ondée. En résumé,
c’est un lieu tourné vers l’avenir, à la
fois au niveau écologique, mais
également au niveau humain. Car
bien que l’on puisse penser que cet
idéal du travail collectif dans un but
commun soit utopiste et dépassé,
c’est pourtant ce vers quoi nous
devons nous tourner pour avancer
et pour préserver l’environnement
pour les générations à venir.
Des sites à ne pas rater
Après cet aperçu des divers
éléments qui m’ont étonnée lors de
mon séjour dans la capitale
allemande, permettez-moi de vous
donner des conseils si vous décidez
de vous y rendre (ce que je vous
recommande vivement soit dit en
passant).
Avant tout, qui voyage, cherche à
visiter des monuments célèbres
dont il a déjà entendu parler. Je
vous suggère donc de commencer
votre visite de la ville par le quartier
de Friedrichshain : quartier
populaire de l’ex Berlin-Est, il est
aujourd’hui habité par des jeunes
décontractés, voire un peu déjantés.
Personnellement, j’y suis passée en
soirée et le quartier semble assez
menaçant une fois la nuit tombée,
prévoyez donc de vous y promener
en journée. Vous ressentirez peut
être ici la réalité de l’ex-RDA avec
son atmosphère autrefois austère,
dont les seules traces aujourd’hui
INSEEC Bordeaux
sont les vieux bâtiments et les tags
sur les murs. Remontez donc la
Karl-Marx Allee en direction de
l’Alexander Platz. Là, profitez d’une
pause shopping dans les nombreux
centres commerciaux présents sur
la place. Si votre portefeuille vous le
permet, n’hésitez pas à monter dans
la Fernsehturm, c'est-à-dire la tour
de télévision de Berlin. A plus de
200m de hauteur, vous pourrez
découvrir la ville à 360° : le
Reichstag, le Stade Olympique, la
Gare Principale, l’île des musées ou
encore la place de Potsdam.
Dirigez-vous ensuite vers la célèbre
Porte de Brandebourg. Arrêtez-vous
sur la Pariser Platz qui, comme son
nom l’indique, fait partie du quartier
français de Berlin. Admirez alors la
Brandenburger Tor et ses quatre
chevaux majestueux qui tirent le
char de la Victoire. Passez sous
cette arche et intéressez-vous au
Bundestag (le Parlement) sur votre
droite. Si vous souhaitez observer
des bâtiments récents et qui vous
donnent le vertige, orientez-vous
vers le sud de la ville, direction la
Potsdamer Platz. Après quelques
centaines de mètres, vous serez
certainement surpris par des blocs
gris de toutes tailles sur votre
gauche. Vous passez devant le
Jewish Memorial. Ne cherchez pas
de panneau indiquant son nom, il
n’y en a pas. Ce mémorial construit
en 2005 a été conçu de manière à
laisser à chacun le choix de
l’interprétation de ces blocs. Grâce
à une visite que j’ai faite, je peux
cependant vous indiquer quelques
sentiments récurrents sur ce lieu.
Premièrement, on peut remarquer
que les blocs sont tous légèrement
inclinés et de hauteur diverses, ce
qui pourrait représenter les tombes
des cimetières juifs où sont souvent
« entassées » les stèles qui
finissent donc par pencher avec le
temps. Ensuite, on remarque que,
outre l’absence d’indication du
monument, aucun nom n’est inscrit
sur les blocs. Là encore, un choix
de l’architecte qui ne souhaitait pas
que les proches des personnes
mortes viennent se recueillir comme
dans un cimetière, mais plutôt que
toutes ces pierres, de tailles
différentes, puissent représenter les
millions de victimes de l’holocauste
et que chacun puisse s’y
reconnaître en quelque sorte. Enfin,
ce mémorial est entièrement ouvert
au public, sans barrière, pour que
les gens puissent le traverser
simplement, sans forcément penser
à ce qu’il implique.
Après ce petit bout d’histoire,
reprenons la route vers la
Potsdamer Platz. Ici, vous serez
surement impressionnés par les
bâtiments qui se dressent vers le
ciel, et cette sorte de coupole ovale.
Maintenant, libre à vous de visiter
les autres quartiers de la ville et de
vous balader au Tiergarten, de
passer quelques heures au Zoo (le
plus grand d’Europe) et pourquoi
pas d’aller visiter le Château de
Charlottenburg. La visite est
captivante mais attention à ne pas
utiliser le flash de votre appareil
photo à l’intérieur. Une fille de notre
groupe a eu du mal à l’enlever et les
regards noirs des gardiens qui nous
ont suivi le reste de la visite étaient
assez désagréables !
Si vous en avez l’occasion, je vous
propose maintenant (prévoyez
d’étaler tout ça sur plusieurs jours
bien sur) de vous rendre à Potsdam,
ville voisine à Berlin assez
déconcertante. En effet, nous avons
eu l’occasion d’avoir un guide pour
faire un tour de cette ville. Elle nous
a ainsi appris que des films assez
connus (mais dont je ne me rappelle
pas le nom…) ont été tournés à
Potsdam. D’un point de vue plus
historique, la petite cité de pêcheurs
devient une ville soignée sous
er
l’impulsion de Frédéric I qui décide
d’en faire sa résidence, en 1648.
Puis afin de relancer l’économie de
la ville, affaiblie par la guerre de
Trente Ans, il fait venir 20 000
huguenots pour repeupler la région.
Il change l’état d’esprit de la ville et
en fait une cour brillante. Puis son
er
fils, Frédéric-Guillaume I , en fera
une ville peuplée de soldats, créera
un hôpital, entourera la ville d’un
mur d’enceinte (pour contrôler
entrées, sorties et toute tentative de
désertion), et fera rénover le vieux
centre-ville et édifier le quartier
Page 4/5
Rapport d’étonnement 2A INSEEC
hollandais et de nombreuses
églises. Ensuite, Frédéric II fait
construire de nombreux châteaux et
s’entoure d’une cour d’hommes de
culture français. Voltaire,
notamment, s’y installera et y sera
philosophe de cour pendant trois
ans. Ce qui créera une intime
relation entre ces deux hommes.
Bref, passons les cours d’histoire,
vous découvrirez tout ça en vous y
rendant. Et n’hésitez pas une
seconde si vous voulez être
impressionné par le superbe
Château de Sans-Soucis, résidence
d’été de Frédéric II, construite en
seulement deux ans à sa demande
expresse.
Le jardin en terrasses que vous
voyez derrière cette superbe
touriste américaine (non, je
plaisante, ce n’est que moi !) est en
réalité composé de vignes. Le décor
du parc qui mène au château et le
bassin central, quant à eux,
regorgent de statues, d’angelots, de
vases et autres bacchantes. En
vous promenant dans les nombreux
parcs alentours, vous pourrez
contempler d’autres châteaux ou
demeures, comme la Maison
Chinoise par exemple (cachée
derrière les arbres).
Berlin utile
Le réseau de transports est très
facile à utiliser si vous avez un plan.
INSEEC Bordeaux
Seule contrainte, les allemands sont
ponctuels, donc les différents
moyens de transport le sont aussi,
voire en avance ! Prévoyez-donc de
vous présenter à votre arrêt de bus,
métro ou autres environ 10 min en
avance. Par contre, si vous voulez
faire des économies (risquées tout
de même), je crois n’avoir croisé les
contrôleurs qu’une fois ou deux en
un mois, alors que je prenais les
transports 3 ou 4h par jour pour
visiter la ville… Sauf dans les bus,
car il faut montrer son billet au
chauffeur (qui une fois sur deux s’en
fiche éperdument).
Pour ce qui est du logement, j’ai
personnellement passé les
premières nuits dans une auberge
de jeunesse tout à fait correcte (seul
manquait le wifi), avec petit
déjeuner inclus pour seulement 18€
la nuit par personne en chambre
double. Il en existe plusieurs, à vous
de choisir le quartier qui vous plaira.
Bien que je n’ai pas rencontré
beaucoup d’allemands, à part à
l’école ou dans la rue, mais que j’ai
plutôt passé du temps avec tous les
autres étudiants des quatre coins du
monde (très enrichissant), je dirai
tout de même qu’ils semblent assez
froids. Outre les fous du guidon qui
ne prennent pas garde à vous, les
passants vous toisent souvent du
regard et ne vous avisez pas de
rester en groupe près d’une entrée
de tabac/marchand de journaux, car
vous vous feriez (comme cela nous
est arrivé) réprimander en allemand.
Voilà, ainsi s’achève le récit de mon
expérience à Berlin. J’espère vous
avoir convaincu de vous y rendre un
jour, au moins pour apprécier d’être
dans une capitale immense, où
pourtant tout est mis en œuvre pour
conserver un esprit écologique et
respectueux de l’environnement.
Margaux Potié, 6/10/10
ufaFabrik Berlin
Internationales Kulturcentrum
Centre Culturel International
Viktoriastr. 10-18
12105 Berlin / Tempelhof
Tel. +49 (0)30 755 03-0
info@ufafabrik.de Page 5/5