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Le Parc National de l’Ahaggar est une aire protégée de 450 000 Km2

(presque la superficie de la France). Situé au cœur du plus grand désert au


monde, il comprend des richesses et un héritage naturel et culturel rares
et fragiles. Où, les espèces, plantes et animaux, les sites paysagers, le
patrimoine archéologique et culturel sont spécifiques et présentent un
intérêt particulier. C’est un important terrain pour la recherche scientifique
et l’observation de la nature. C’est aussi un lieu de détente et d’activité du
tourisme culturel et écologique.

Richesses naturelles
Le Parc National de l’Ahaggar est un livre de géologie dont les premières
(pages) formations remontent à plus de 3 milliards d’années. Il englobe les
plus importants massifs du Sahara central où se trouve le toit de l’Algérie,
le mont Tahat culminant à 3003 m d’altitude. L’une des originalités de
l’Ahaggar est la présence de plans d’eau libre permanents, les gueltats
dont deux sont classées zones humides d’importance internationale par la
convention Ramsar. Ces ressources vitales constituent le principal facteur
de développement des biocénoses sahariennes. La richesse floristique de
l’Ahaggar est composée de 370 espèces d’origines diverses adaptées aux
conditions climatiques extrêmes de la région. La faune est très diversifiée
et compte plus de 200 espèces.

Patrimoine culturel
Le Parc National de l’Ahaggar renferme des sites archéologiques qui
témoignent d’une occupation humaine quasi-permanente remontant aux
âges les plus reculés de l’humanité. Le sol est ponctué de sites, de
vestiges et d’outils produits et utilisés puis abandonnés par les hommes
préhistoriques depuis plus de 1 million d’années, jusqu’à la fin des temps
préhistoriques.

L’Ahaggar est l’un des plus anciens foyers d’invention de la céramique au


monde (plus de 10000 ans) et l’un des berceaux de l’agriculture, la culture
du mil. L’Ahaggar, c’est également ces milliers de gravures et de peintures
du mode d’expression artistique rupestre. Sur les parois et sous abri
rocheux, l’homme s’est exprimé en représentant son monde, les éléments
de son environnement naturel, des esquisses de sa vie quotidienne, des
mythes, des formes schématiques puis de l'écriture berbère (ou libyque)
d’où subsiste le tifinagh.

Le Parc National de l’Ahaggar abrite des milliers de monuments funéraires


et de structures architecturales diverses qui témoignent de la particularité
du rapport entretenu entre le monde des vivants et celui des morts. Bien
avant les pyramides, nos aïeuls maîtrisaient l’art de construire.
Le monde minéral étant parfaitement assimilé à la vie, chaque montagne a
sa légende. Parmi les pratiques musicales ancestrales, l’Imzad et le Tindé.
De même, le travail du cuir, de l’argent et de la vannerie est toujours
pratiqué par les artisans de l’Ahaggar.

Gestion, organisation et reglemenation


Le Parc National de l’Ahaggar est géré par un Office, l’OPNA qui a pour
principales missions la protection, la conservation et la mise en valeur du
patrimoine culturel et naturel du Parc.

Au niveau du siège, sis à Tamanrasset, l’OPNA comprend quatre


départements chargés de : Etudes et Conservation du Patrimoine Culturel
– Etudes et Développement du Patrimoine Naturel – Développement,
Communication et Tourisme – Administration Générale.
L’Office est structuré en trois sous directions régionales de contrôle et de
protection sises, respectivement, à In Salah, Idelès et Tamanrasset.
L’OPNA emploi 487 personnes dont 21 cadres universitaires. Et, il compte
370 agents de conservation et de valorisation répartis à travers 49 postes
de contrôle, de surveillance et de secours couvrant la majeur partie du
territoire du Parc. En plus des missions de protection et de préservation,
ces agents sont chargés, notamment, d’apporter aide et assistance sur le
terrain pour les visiteurs du Parc.

L’accès, la circulation et les visites à l’intérieur du Parc sont réglementés.


Cela ne peut se faire qu’après autorisation (de visite ou de traversée)
délivrée par l’OPNA. Toute visite devrait se faire impérativement par
l’intermédiaire d’une agence touristique agrée par l’état ou accompagnée
d’un agent de conservation de l’OPNA. Il est interdit de circuler seul en
dehors des routes et des pistes autorisées.

Toute activité professionnelle ayant pour objet le patrimoine du Parc est


soumise à une autorisation préalable délivrée par la ministre de la culture
et donne lieu à l’établissement d’une convention avec l’OPNA.
La réglementation du Parc et la législation relative au patrimoine (naturel
et culturel) interdit de détruire ou prélever minéraux et fossiles ; couper,
arracher et détruire les végétaux non cultivés ; capturer, transporter et
chasser les animaux non domestiques ; ramasser, détenir, vendre ou
acheter les objets archéologiques ; détériorer tout site archéologique ou
historique.

Activités scientifiques
Le Parc National de l’Ahaggar est un terrain de recherches scientifiques
pluridisciplinaires. Dans les domaines de la géologie et de la préhistoire
des programmes de recherches sont en cours de réalisation en
collaboration avec, respectivement, l’USTHB et le CNRPAH. Des
scientifiques effectuent régulièrement des missions de recherche sur le
terrain.
D’autre part, considérant les richesses minérales et minières du Parc
national de l’Ahaggar, des missions d’exploration sont réalisées par l’ENOR
et l’ORGM, notamment.
Par ailleurs, l’Ahaggar est un lieu d’observation de phénomènes naturels
géophysiques et un point important de collecte de données
météorologiques. Ces activités sont pratiquées par le CRAAG et l’ONM.

La biodiversité dans les parcs culturels algériens


Richesse et enjeux de conservation
Le maintien de la biodiversité est un
enjeu planétaire. Il est aujourd’hui admis que la perte de biodiversité constitue une menace
environnementale majeure posée à l’humanité. A l’heure actuelle le constat est plus de 60%
des écosystèmes à l’échelle mondiale sont dégradés, alors que les services écosystémiques
qu’ils rendent à la société demeurent indispensables. Selon la liste rouge de l'Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 19 817 espèces s'avèrent
menacées dans le monde.

Par ailleurs, de nombreuses initiatives et des politiques stratégiques sont adoptées à


travers le monde afin d'atténuer les menaces, de protéger l'environnement et de conserver la
biodiversité. Dans ce contexte, l'Algérie fourni beaucoup d'effort à travers les différents
programmes du gouvernement notamment la mise en œuvre de la nouvelle stratégie et plan
d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB), la ratification de différentes conventions
telle que la CDB, les institutions de recherche et la société civile.
Notre pays dispose à cet effet d’un important réseau d’aires protégées constitué de parcs
culturels et nationaux. Il abrite une diversité écosystémique allant des écosystèmes
insulaires et marins, avec une frange d’écosystème littoral, passant par les écosystèmes
forestiers et montagnards, suivis par les écosystèmes steppiques et sahariens, et une
diversité spécifique qui totalisent 16 000 espèces tout taxons confondus.
A lui seul, le réseau national élargi de parcs culturels Algériens couvre 43,77% du territoire
national. Il œuvre pour assurer la gestion des écosystèmes et de la biodiversité de façon
systémique tout en réduisant les menaces de dégradation et en garantissant une utilisation
durable des services écosystémiques.
Les deux parcs culturels du Tassili et de l’Ahaggar, constituent le plus vaste espace
protégé contigu en Afrique et le deuxième du monde. De par la taille de ce complexe et de
sa relative intégrité, le Tassili Ahaggar représente un des sites clés pour la biodiversité dans
le Sahara central. Leur diversité floristique est actuellement estimée à 324 espèces. Sur les
73 espèces endémiques répertoriées, 36 sont considérées comme gravement menacées,
notamment l'olivier de Laperrini (Olea Laperrini), le myrte (Myrtus nivellei) et les espèces
palaéoendémiques reliques du cyprès du Tassili (Cupressus Dupreziana), dont il ne subsiste
que 240 spécimens.
Sur le plan avien, le Tassili /Ahaggar comprend un total de 162 espèces dont 4
endémiques. La région contient également 29 espèces de reptiles, 2 amphibiens et 4
espèces reliques de poissons, endémiques d'un climat passé plus humide.

Quant aux mammifères la liste inclut 38 espèces, la plupart typiques des climats arides.
Comme dans plusieurs autres zones du Sahara, les grandes antilopes emblématiques, Oryx
(Oryx dammah), Addax (Addax nasomaculatus) et Dama gazelle (Gazella dama), se sont
éteintes pendant les derniers 30-40 ans. Cependant, plusieurs espèces d’intérêt mondial
existent encore comme le Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia), la Gazelle dorcas
(Gazella dorcas), le Fennec (Fennecus zerda) et le guépard (Acinonyx jubatus), espèce
emblématique de ces régions.
Dans le cadre du projet des parcs culturels, le complexe Tassili-Ahaggar a renforcé sa
stratégie de conservation par l’élaboration d’un plan d’action pour la biodiversité basé sur
des unités territoriales de gestion. Il a aussi permis de mettre en place un système de suivi
de la biodiversité afin de fournir des données fiables sur l’état de conservation du patrimoine
naturel et de prioriser les prises de décision.
Dans sa deuxième phase, le projet a élargi son intervention à trois nouveaux parcs
culturels à savoir : PC de Tindouf, PC de l'Atlas Saharien et le PC de Touat Gourara Tidikelt.
Il ambitionne l'élaboration d'un plan d'action pour la conservation de la biodiversité en faveur
de chacun de ces trois parcs.
Afin d’améliorer la base d’information sur le patrimoine Ecoculturel, les liens entre
biodiversité, services écosystémiques et bien être humain et de renforcer le processus de
planification et d’aide à la décision sur les questions de conservation et de gestion, le projet
a lancé plusieurs études dans les différents parcs.
L’étude diachronique de l’évolution des principaux écosystèmes Tassili/Ahaggar a permis
à travers la comparaison de deux séries d’images satellitaires sur deux périodes
(1986/2016) de quantifier, de cartographier et produire une matrice de changement des
écosystèmes. Concernant l’écosystème « zone humide », une liste préliminaire des
macroinvertébrés a été identifiée avec 32 familles et 37 genres.
L’évaluation de la biodiversité du PC de Tindouf a permis de délimiter et de cartographier
les différents écosystèmes et de mettre en place les jalons de base d’un système
d’information géographique. Du point de vue systématique plus de 180 espèces végétales
ont été inventoriées dont 47 sont endémiques aux régions saharienne et nord-africaine. Ces
effectifs sont répartis dans 39 familles. Des espèces animales telles que la gazelle de cuvier,
la gazelle dorcas, l’outarde Houbara, l’écureuil de Gétulie ont été identifiées comme objets
de conservation.

Concernant le parc culturel de l'Atlas Saharien, une première ébauche d’évaluation du


potentiel naturel a révélé une richesse qui s’élève à 322 espèces faunistiques sauvages: les
oiseaux représentent 70 % de la diversité faunistique les plus emblématiques sont le
Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), le percnoptère d’Egypte (Neophron percnopetrus) et
l’aigle ravisseur (Aquila rapax); les mammifères représentent 59 % de l’ensemble des
mammifères d’Algérie dont 5 espèces endémiques au Maghreb sont répertoriées. Les
reptiles recensés représentent près de 45% de l’herpétofaune d’Algérie, parmi elles figurent
des espèces protégées, endémiques algériennes et maghrébines ayant un intérêt
écologiques. Les amphibiens sont au nombre de 3 sur 13 espèces recensées pour l’Algérie,
soit 23 % du nombre total. Les poissons quant à eux représentent le parent pauvre faute
d’investigation poussée à ce sujet.
En termes de flore, le territoire du PC_AS se caractérise par un ensemble de taxons
endémiques représentatifs tant de l'élément méditerranéen que de l'élément saharo-
arabique. Sur le plan systématique, 110 taxons, répartis sur 40 familles botaniques ont été
inventoriés, dont les espèces endémiques, comptent parmi les plus représentatives de la
flore d’Algérie : telle que Apiaceae, Asteraceae,Brassiceae.
Quant au parc culturel de Touat Gourara Tidikelt, l'évaluation a fait ressortir que les
ressources écosystémiques souffrent d’un état de dégradation avancé, conséquence de
pratiques anthropiques irrationnelles. Sur le plan floristique, 32 espèces ont été répertoriées,
dont l’espèce la plus fréquente est Zygophyllum album . La compilation de ces espèces fait
ressortir une flore de répartition essentiellement saharao-arabique et saharo-
méditerranéenne, avec un degré de rareté classé pour la plupart dans la catégorie
commune, seule une espèce est classée rare, Senecio massaicus, et autre assez rare, il
s’agit d’Henophyton deserti.
Ces chiffres montrent à quel point il est important d’unir nos efforts pour protéger et
promouvoir cette biodiversité qui constitue une ressource vitale pour l’humanité.

AMOURA Wafa

MOUSSOUNI Abdenour
Résumé

Le présent travail rend compte des résultats relatifs à l’étude de la biodiversité


entomologique dans le Parc National de l’Ahaggar, le plus grand massif
montagneux de l’extrême sud de l’Algérie, situé dans la wilaya de Tamanrasset,
au cœur du plus grand désert du monde, le Sahara. Les observations et
échantillonnages ont été réalisés entre juillet 2008 et janvier 2009, puis entre
juillet 2009 et janvier 2010.

En 2008-2009, le nombre d’espèces d’insectes capturées dans 12 stations


appartenant à 3 types de milieux, cultivé, naturel et humide (oueds et gueltas),
est de 68, réparties entre 12 ordres. L’ordre des coléoptères est le mieux
représenté avec 21 espèces dont Anthia venator (Fabricius 1792) et Cicindella
littoralis, suivi par celui des orthoptères avec 9 espèces citons Schistocerca
gregaria (Forskal 1775) et Brachytrypes membranaceus. En troisième place on
trouve les lépidoptères avec entre autres Danaus chrysipus et Zygaena sp., les
diptères avec Hyppobosca sp. et les hyménoptères dont Xylocopa
sp. et Camponotus barbaricus xantomelas. Enfin les odonatoptères
(Orthethrum chrysostigma et Trithemis arteriosa), les mantoptères
(Blepharopsis mendica (Fabricius 1775) et Elea marchali), les névroptères
(Palpares libelluloides) et les phasmoptères avec Ramulus aegyptiacus (Gray
1835) viennent en huitième position. Parmi les espèces rencontrées, certaines
ont retenu l’attention soit à cause de leur spécificité à la région ou à leur rareté
ou encore parce qu’elles sont protégées. Il s’agit, pour les insectes du
phasme Ramulus egyptiacus et des mantes Blepharopsis mendica et Elaea
marchali ainsi que du coléoptère carabide Anthia venator.

En 2009-2010, nous nous sommes intéressés plus spécialement à l’entomofaune


de 5 stations appartenant au milieu cultivé afin de comparer les résultats avec
ceux trouvés en 2008-2009 et tenir compte des variations entre les deux années
d’une part et entre les saisons estivale et hivernale d’autre part. 93 espèces sont
à signaler au total.

Mots-clés : entomofaune, biodiversité, Ahaggar, Milieu cultivé, Milieu


naturel, Milieu humide

Pour citer cet article


Mohamed Lamine Kourim, Bahia Doumandji-Mitiche, Salaheddine Doumandji &
Abdelmalek Reggani, «Biodiversité entomologique dans le parc national de
l’Ahaggar (Tamanrasset, Sahara)», Entomologie faunistique - Faunistic
Entomology [En ligne], Volume 63 (2010), Numéro 3 - 3e trimestre 2010, p. 149-
155 URL : https://popups.uliege.be:443/2030-6318/index.php?id=1815.

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