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VOLUME I
STATIQUE ET DYNAMIQUE
DU NAVIRE
Par
Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN
ii
Préambule
Le présent livre sur la "Statique et Dynamique du Navire" constitue le premier volume
de la "Théorie du Navire" et il est essentiellement destiné aux personnes intéressées par la
construction navale et tout spécialement d'architecture navale qui regroupe succinctement les
différentes notions et les grands principes du domaine.
Il est rédigé de manière à servir comme manuel de cours pour des étudiants des
facultés des sciences appliquées et des instituts polytechniques des universités, et ainsi que des
écoles techniques supérieures d'ingénieurs.
Certaines notions reprises dans les chapitres sur la Stabilité, Manœuvrabilité et Tenue
en mer, nécessitent de la part du lecteur des connaissances approfondies acquises au cours de sa
formation antérieure, notamment, des notions d'hydrodynamique et de mécanique.
La nomenclature et les conversions des unités reprises en fin de l'ouvrage peuvent être
d'une grande utilité au lecteur pour suivre avec facilité les notions exposées, et de même que la
bibliographie présentée lui permettra de les compléter et les approfondir s'il en éprouve le
besoin.
Pour une meilleure compréhension et une plus grande facilité de lecture, nous
suggérons au lecteur de se familiariser, avant tout, avec les notions et termes se trouvant dans
les premiers chapitres de cet ouvrage.
Bonne lecture………..
Kinshasa, le 15.12.2010
Chapitre II – Equilibre des corps Flottants – Calcul des Surfaces et des Volumes
• Equilibre des corps flottants
• Forces et Moments
• Calcul des poids, surfaces et volumes
• Calcul des poids
• Addition et Soustraction des poids
• Déplacement des poids à bord
• Calcul des surfaces et volumes
• Courbes dépendant du volume de carène
• Courbes dépendant de la surface de flottaison
• Calcul d'une aire par la méthode des trapèzes
• Déroulement des calculs
• Courbes Hydrostatiques
• Courbes de Bonjean
Chapitre II - Manœuvrabilité
• Définitions
• Stabilité du mouvement
• Conditions et critères de manoeuvrabilité
• Le gouvernail
• Nomenclature et définitions
• Types de gouvernail
• Dimensionnement
• Angle limite du gouvernail
• Inclinaison due à l'effet du gouvernail
• Manoeuvrabilité à vitesse réduite
Bibliographie - Références
Nomenclature - Unités
Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN
Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire I. 1
Section I – Statique du Navire
• Définitions
Un navire est un flotteur ayant un plan de symétrie longitudinal normalement vertical. La
partie immergée constitue la carène ou les œuvres vives, la partie émergeante porte le nom d'œuvres
mortes. Le sens ordinaire de marche détermine l'avant et l'arrière. Le côté droit du navire en regardant
vers l'avant s'appelle tribord, le côté gauche s'appelle bâbord. A l'avant, le navire s'amincit en coin
pour former la proue (étrave), l'arrière est façonné pour former la poupe (étambot).
Etant donné qu'un navire est essentiellement un engin de transport maritime ou un engin de
combat, ses caractéristiques principales sont sa portée utile ou poids utile transporté et sa vitesse.
• Dimensions générales
L'encombrement d'un navire est déterminé par sa longueur L, sa largeur B, son creux C, son
tirant d'eau T et la hauteur maximum de ses superstructures (Fig.I.1).
(Fig.I.1)
Le creux C est la distance verticale mesurée, dans le plan longitudinal, du pont supérieur à la
face supérieure de la quille.
La partie étanche délimitée entre le pont supérieur à la face inférieure de la quille constitue la
coque du navire (le flotteur). Les parties situées au-dessus de pont supérieur s'appellent dès lors
superstructures.
A 10°C ϖ = 1.000 kgf/m3 pour l'eau douce et 1.026 kgf/m3 pour l'eau de mer. Le tirant d'eau
en charge T est donné pour le navire en eau de mer. Il varie selon le poids spécifique de l'eau,
notamment il augmente en eau douce proportionnellement au rapport ϖ (eau de mer) / ϖ (eau douce).
(Fig.I.2)
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire I. 3
Section I – Statique du Navire
Le plan des formes est complété par des légendes indiquant les dimensions principales du
navire, ses coefficients de formes et de finesse, les résultats des calculs de déplacement et des calculs
de stabilité. Les coefficients sans dimension sont utilisés pour préciser et comparer les formes des
coques (Table I.1).
Block coefficient CB = ∇ / (L x B x T)
Coefficient du maître couple CM = AM / (B x T)
CP = ∇ / (AM x L)
Coefficient prismatique
CP = ∇ / (L x B x T x CM) = CB / CM
Coefficient de la flottaison CW = AW / (L x B)
Coefficient prismatique vertical CVP = ∇ / (L x B x T x CW) = CB / CW
Coefficient volumétrique CV = ∇ / (L) 3
Les rapports usuels L/B;L/T;B/T
Les formes des œuvres vives et aussi celles des œuvres mortes d'un navire devraient
satisfaire à tant de conditions qu'elles ne peuvent résulter que d'un compromis entre certaines
exigences relatives à la flottabilité, à la stabilité, à la résistance à l'avancement, à la tenue à la mer, à la
solidité de la coque, à la disposition des volumes intérieurs, à la facilité de construction, etc.
Proportions typiques L, T, B et C
(Fig.I.3)
Pendant l'avant projet d'un navire, en pratique, on utilise soit des formules empiriques, soit
des banques de données de l'architecture navale mondiale contenant des informations techniques sous
forme de statistiques notamment sur les dimensions, capacité, puissance, proportions, coefficients sans
dimension, etc., qui permettent de choisir les formes et les proportions qui répondent mieux aux
exigences du navire projeté (Fig. I.3 – Tables I. 2-3).
Dimensions typiques
(Proportions typiques selon le type du navire Table I.2)
Où
Vk = Vitesse de service en nœuds
1 nautical mile (mille marin) = 1852 m (1 minute de longitude sur l'équateur)
1 knots (nœuds) = 1,852 Km/h (0, 5144 m/s)
1 Km/h = 0, 5399 knots (nœuds).
L = Longueur entre perpendiculaires en pieds (1 foot: 0,3048 m ; 1 m: 3,2808 feet)
VLCC = Très larges tankers
La relation entre la largeur et la longueur pour différents types de navires peut s'exprimer
approximativement par:
B =L n
Où
n = 0,61 à 0,64 (pour navires cargo général)
n = 0,66 à 0,68 (pour VLCC)
De même que la relation du produit L.B par rapport au port en lourd (deadweight) DWT
peut s'exprimer approximativement par:
DWT
0,0093.L.B = .C
T
Où
et
DWT (port en lourd) exprimé en long ton
L, B, T exprimé en pieds (feet)
Ils permettent d'extraire les dimensions de la coque, les cotes, les caractéristiques
hydrostatiques ; ils servent également de base pour les documents suivants (plan d'ensemble, coupe au
maître, devis de masse...) et ont donc une grande importance contractuelle. Si certaines
caractéristiques de masse y sont ajoutées, ils peuvent résumer intégralement un projet.
Les plans des formes complets comprennent trois plans représentant chacun une vue (Fig.I.4) :
§ Le plan des coupes ou sections longitudinales;
§ Le plan des coupes ou sections horizontales (le tracé des lignes d'eau);
§ Le plan des coupes ou sections transversales.
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire I. 6
Section I – Statique du Navire
(Fig.I.4)
• Le plan des coupes ou sections longitudinales montre la vue « de profil » du navire, donne
ainsi une idée de sa silhouette générale et de ses extrémités. Les coupes sont numérotées lv.x (pour
« longitudinale verticale ») ou bt.x (de l'anglais buttock). Ce plan représentant l’intersection de la
carène avec des plans équidistants et parallèles au plan longitudinal de coupe (Fig. I.5).
(Fig.I.5)
• Le plan des coupes ou sections horizontales ou le tracé des lignes d'eau (Fig.I.6) montre la
forme du flotteur vu haut. Les coupes sont numérotées xH ou wl.x (de l'anglais waterline); la coupe
0H est la ligne de flottaison. Ce plan représente l'intersection de la carène avec des plans équidistants
parallèles à la flottaison en charge. Généralement, on choisit comme origine la ligne d’eau « zéro » qui
passe par le dessous de la carène (ligne de la quille) en considérant une flottaison droite (assiette nulle
du navire).
(Fig.I.6)
• Le plan des coupes ou sections transversales (Fig.I.7), (on utilise également le nom
couples de tracé pour les sections, et le vertical) représente l’intersection de la carène avec des plans
équidistants et parallèles perpendiculaire au plan de figure. Les sections sont considérées à intervalles
réguliers (habituellement 10 ou 20 coupes entre les perpendiculaires avant et arrière), ainsi que
certaines sections intermédiaires dans les zones de forte courbure, par exemple au niveau de la poupe
et de la proue. Elles sont numérotées, parfois avec l'abréviation st.x (où x est le numéro de section),
(st) venant de l'anglais station. Généralement, pour garder une clarté au plan, les sections sont
représentées de part et d'autre de l'axe vertical, on ne trace ainsi que les demi-couples, ceux de l’avant
(la proue) à droite et ceux de l’arrière (la poupe) à gauche. Pour tracer un couple entier, il suffit de
tracer le symétrique du demi-couple déjà tracé (Fig.I.8).
(Fig.I.7)
(Fig.I.8)
• Dans de nombreux cas, notamment pour les navires de charge ayant une grande section
parallèle au milieu, le plan de formes peut se résumer aux coupes transversales auxquelles s'ajoute une
vue de profil de l'étrave et l'étambot. Pour un voilier ou un chalutier aux formes plus complexes, les
trois vues sont nécessaires.
Avec seulement deux de ces tracés, on peut définir le navire et déterminer tous les éléments
hydrostatiques qui seront utilisés pour le calcul de la stabilité, notamment :
§ Les volumes de carènes limitées par les différentes lignes d’eau;
§ Les coordonnées des centres de carènes pour chaque ligne d’eau;
§ Les coordonnées du centre de gravité GAw des surfaces de flottaison délimitées par chaque
ligne d’eau;
§ Le rayon métacentrique transversal r pour chaque ligne d’eau;
§ Le rayon métacentrique longitudinal R pour chaque ligne d’eau.
Enfin, pour pouvoir tracer la courbe de stabilité et calculer la réserve de stabilité du navire, il
nous faut aussi :
§ Les bras de levier et les éléments nécessaires au tracé des courbes pantocarènes (cross
curves). Pour cela, il faudra calculer les volumes des carènes inclinées transversalement.
Dans tout ce qui suit, on suppose que l’on dispose des plans des lignes d’eau et des couples de
tracé à partir desquels on peut définir tout le navire.
• Ci-dessous (Fig.I.9) un plan des formes typique d'un navire cargo général.
(Fig.I.9)
Cela revenait à une mesure d'encombrement et de poids à la fois. Peu après 1400 (époque
de Henri V), déjà, la capacité du tonneau était égale à 252 gallons soient 1,145 m3, le poids était de
1.000 kg. Mais le volume de cale nécessaire, sur les petits navires devait atteindre 1,6 m3.
- Last: (transport du blé) vaut 4.000 livres. On suppose que cette marchandise remplit
entièrement les cales quand le navire a son enfoncement limite.
Actuellement, tous les pays sont d'accords sur le principe du système Moorsom (proposé
en 1849) selon lequel le tonnage est la mesure d'un volume.
• Jaugeage - Tonnage
Les navires sont soumis à diverses réglementations, astreints au paiement de droit et taxes et
doivent rétribuer les services qui leur sont rendus. La capacité de chargement est représentée par le
volume disponible pour les marchandises (espace clos).
Ce volume, dénommé "jauge" ou "tonnage" est donc défini, d'après ses usagers, comme un
volume conventionnel qui caractérise le navire pour l'application des diverses réglementations, sert de
base à la perception des droits et taxes qui le frappent et à la rétribution des services qu'il doit payer.
- de servir aux statistiques économiques relatives aux transports par mer et aux ports maritimes;
- de fournir une base équitable pour les diverses taxations;
et il consiste à mesurer les volumes des espaces clos du navire et en principe à distinguer ceux de ces
volumes qui sont destinés à recevoir les marchandises à transporter. Les tonnages ainsi mesurés sont
assignés aux navires marchands par leur gouvernement respectif.
− Tonnage brut (Gross registered Tonnage). C'est le volume intérieur des espaces clos du navire
mesuré en tonnes Moorsom (égal à 100 pieds cubes donc 2,83 m3). On mesure le volume sous le
pont de tonnage entre vaigrages, on ajoute le volume des entreponts et des superstructures (sauf
éventuellement certains espaces servant au confort de l'équipage et à la sécurité. Les ballasts sont
déduits, ils ne peuvent servir et les doubles-fonds sont exemptés.
− Tonnage net (Net registered Tonnage). On déduit un certain pourcentage du volume précédent
(tonnage brute) pour tenir compte des espaces non utilisés pour le transport du cargo et des
passagers. Cette déduction est conventionnelle.
Existe aussi le système de mesure adopté par la Convention de IMCO en 1969 (International
Convention on Tonnage Measurement of Ships) où le tonnage brut est fonction du volume intérieur
total en m3 (coque et superstructures) non compris les volumes des espaces ouvertes à la mer. De
même que le tonnage net est fonction du volume des espaces réservées au cargo et aux passagers.
• Franc-bord
Un navire étant construit, il présente, pour un service déterminé une portée utile et un
volume disponible correspondant à la ligne de charge maximum. Mais l'armateur peut être tenté
d'obtenir une utilisation plus intensive et de charger le navire d'une façon exagérée.
Les règles de franc-bord limitent cette possibilité et assurent une réserve de flottabilité, une
réserve de stabilité, une résistance suffisante, une hauteur de plate-forme suffisante, etc.
• Définition
Le franc-bord est la distance verticale mesurée sur les flancs du navire au milieu de la
longueur de la flottaison en charge, depuis cette flottaison jusqu'à l'intersection de la bordée de
muraille avec la surface supérieure du bordé du pont de franc-bord. Le pont de franc-bord est en
général le pont continu et étanche le plus élevé, cette règle présente cependant des exceptions selon les
types de navires.
Où DT: eau douce tropical; D: eau douce; ET: été mers tropicales; E: été; H: hiver; et HAN:
hiver Atlantique Nord.
(Fig.I.10)
Tout règlement de franc-bord doit être établi et appliqué de façon à présenter la souplesse
qu'exigent les conditions variables d'exploitation du navire.
Le nombre et la diversité des dangers à éviter ainsi que des facteurs à considérer rendent la
détermination du franc-bord délicate. Cette difficulté s'accroît encore de l'importance que présentent
les conséquences d'une erreur.
Si la marque de franc-bord est fixée trop bas, un préjudice considérable et inutile est porté à
la capacité de transport du navire; si elle est au contraire fixée trop haut, on a ainsi sanctionné
légalement une pratique éminemment dangereuse.
• Sociétés de classification
Les sociétés de classification ont pris naissance en raison de la nécessité de tenir informés les
compagnies d'assurances du degré de confiance à accorder aux navires assurés. Elles suivent le navire
de sa naissance à sa fin et garantissant sa bonne construction et sa conservation.
Les principales sociétés de classification sont Lloyd's Register of Shipping (Londre), Bureau
Veritas (Paris), American Bureau of Shipping (Etats-Unis), Norske Veritas, Germanischer Lolyd,
Registro Italiano, etc...
§ Forces et moments
Sur tout corps flottant au repos et en absence de toutes forces d'excitation externes (courant,
vent, vagues, etc.) et internes (déplacement, ajoute ou soustraction de poids) exercent deux
types de forces à savoir: forces de gravitation et forces hydrostatiques (Fig. I.11).
(Fig. I.11)
- Les forces de gravitation sont celles appliquées à toutes les composantes du navire, elles
constituent tous les poids de ces composantes (structures, accessoires, vivres, chargement,
personnel, consumables, etc.) et sont caractérisées par leur masse et la position de leur
centre de gravité. Toutes ces forces, pour des raisons pratiques, sont représentées par une
seule force résultante P (poids) ou Δ (déplacement) du navire appliquée verticalement à
son centre de gravité G.
- Les forces hydrostatiques sont celles appliquées à la carène (partie immergée de la coque)
du navire. Elles sont constituées des forces de pression hydrostatique qui sont appliquées
perpendiculairement sur la surface de la carène (sur les parois de la carène). Les forces de
pression hydrostatique sur la carène sont représentées par une force résultante Δ
(déplacement) passant verticalement par le centre de volume de la carène B.
Sur un corps flottant au repos (navire ou structure) et en équilibre la force résultante P (poids
du corps flottant) et la force résultante Δ (déplacement, résultante des forces hydrostatiques)
sont égales et de direction opposées, et la seule différence elle réside sur leur point
d'application, G pour la première (la résultante des forces de gravitation y est appliquée) et B
pour la seconde (la résultante de la force hydrostatique passe par B mais n'y est pas
appliquée).
La force hydrostatique FHyd. en un point du fluide située à une profondeur d'immersion z est
donnée par la pression absolue appliquée en ce point, elle est exprimée par:
Fhyd. = pAb . S
Avec
pAb = pAt. + ρ. g. z
Où
pAb. : Pression absolue au point z exprimée en (Kgf/m2).
pAt. : Pression atmosphérique sur la surface du fluide exprimée en (Kgf/m2).
z : Profondeur d'immersion du point.
S : Surface en m2 situé au point d'immersion z.
ρ : Masse volumique du fluide exprimé en (Kgf. sec2/m4).
g : Accélération gravitationnelle terrestre (9,81 m/s2).
ω : Poids volumique du fluide (ρ.g) en (Kgf/m3).
L'équilibre statique d'un corps ne se réalise que si toutes les forces et moments qui y sont
appliquées sont en équilibres, donc si et seulement si leur somme respective est nulle. Il n'y a
ni translation ni rotation du corps flottant.
Dès lors, dans un système de coordonnées cartésien (x, y, z) nous pouvons écrire:
- Pour les forces: la somme des forces (vectoriellement) ou chacune des sommes de
leurs projections selon les axes (x, y, z) doivent être nulles (en tenant des signes).
Ainsi:
∑F = 0
Ou encore:
∑ Fx = 0 , ∑ Fy = 0 et ∑ Fz = 0
- Pour les moments: la somme des moments en un point p(x, y, z) doit être nulle (en
tenant compte de leur sens). Ainsi:
∑ Mp = 0
Dans le cas du corps flottant précité (figure ci-dessus) nous obtenons:
- Pour chacune des sommes des projections des forces sur x, y, et z, on a:
∑ Fx = 0 ; ∑ Fy = 0 et ∑ Fz = P - Δ = 0
⇒ P=Δ
- Pour la somme des moments par rapport en un point p quelconque, on a:
∑ Mp = 0
Les influences des forces et des moments (internes ou externes) sur le comportement des
corps flottants seront étudiées plus en détail dans les chapitres consacrés à la stabilité, tenue en
mer et manœuvrabilité.
Ces paramètres et caractéristiques sont, dès lors, utilisés pour le tracé des courbes
hydrostatiques et des courbes de stabilité, les études de stabilités statique et dynamique, la
détermination et calcul de résistance à l'avancement, la propulsion, etc., qui seront vues dans les
chapitres suivants du présent cours.
(Fig. I.12)
(Table I.5)
Avec le calcul des surfaces des flottaisons et des surfaces des couples basé sur les plans des
formes ou le tableau des courbes transversales (offset), on peut faire un double calcul des volumes de
carène pour les différentes lignes d’eau. Ce double calcul permet un recoupement et une vérification
des résultats.
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire I. 14
Section I – Statique du Navire
Tout déplacement de poids à bord, de poids ajoutés ou retirés du bord, influence directement
les paramètres et caractéristiques du navire.
En équilibre statique tout addition, soustraction ou déplacement des poids (à bord) entraîne
le déplacement du centre de gravité G du système. Ainsi selon la position du poids ajouté, retiré ou
déplacé, le centre de gravité initial G0 prendra une position déterminée Gf. La détermination des
positions du centre de gravité se fait dans le système de coordonnées cartésien (x, y, z) dont l'origine
est placé en K (intersection de la ligne de quille avec l'axe de symétrie z).
Dans tous les cas le déplacement du centre de gravité G se fait sur la ligne G0g reliant le
centre de gravité initial du système G0 au centre de gravité g du poids en mouvement.
(Fig. I.13)
KG f .Δ f = KG 0 .Δ 0 ± Kg.p
Où on prend:
- signe (+) pour addition de poids
- signe (-) pour soustraction de poids
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire I. 15
Section I – Statique du Navire
Note:
- Les projections du segment G0Gf sur les axes y et z donnent respectivement TCG et VCG.
- Les segments de droite, KGi et Kgi, sont les projections sur l'axe z.
(Fig. I.14)
KG f .Δ f = KG 0 .Δ 0 − Kg 0 .p + Kg f .p
Ou encore:
KG f .Δ f = KG 0 .Δ 0 + p.(Kg f − Kg 0 )
Remarque: Dans le cas où le poids p est déplacé de gf à g0 l'expression reste valable avec le changement des
indices pour le moment additionnel du poids (remplacer l'indice (f) par l'indice (0) et vice versa) ou tout
simplement le signe de p.
G f G 0 .Δ = g f g 0 .p
Note:
- La projection du segment G0Gf sur l'axe y donne TCG.
- Le segment de droite KG0 + la projection de G0Gf sur l'axe z donne VCG.
- En considérant le déplacement transversal de G, donc par rapport à l'axe z (en fonction de TCG) nous
pouvons, d'une manière générale, aussi écrire les mêmes expressions, notamment:
( TCG f − TCG0 ).Δ0 = ( TCg f − TCg0 ).p ⇒ G f G0 .Δ = g f g0 .p
(Moments statiques par rapport à l'axe z)
Les positions verticales KB et horizontales LCB du centre de carène B (XB, ZB) s'obtiennent
par:
1T
KB = Z B = ∫ z .A W ( z ).dz
∇0
et
1 LW
LCB = X B = ∫ x.A M ( x ).dx
∇ 0
Le rayon métacentrique transversal BM ou r et celui longitudinal BML ou R peuvent être
obtenus par les expressions:
I xx 2 L W 2 I yy 2 L W 2
BM = r = = ∫ y . y ( x ).dx et BM L = R = = ∫ x .y( x).dx
∇ ∇ 0 ∇ ∇ 0
Dans ces équations AW(z) et AM(x) sont respectivement les fonctions des aires de
flottaison et des aires des couples aux points x et z correspondant, et y(x) est l'ordonné y de la ligne de
flottaison au point x.
. Les coefficients de forme CB, CM, et CP, en utilisant leur définition correspondante,
peuvent être calculés par le biais de ces équations.
LW LW
1 1 CB
CB = A
∫ M ( x ).dx ; C W = ∫ B W ( x).dx ; C p =
L W .B W .T 0 L W .B W 0 CM
Où BW(x) est la fonction largeur des aires de flottaison.
Le centre de flottaison longitudinal (LCF) est calculé comme le centre de l'aire de flottaison XF
LW
∫ x.B W ( x).dx 1 LW
0
LCF = X F = LW
ou encore X F = ∫ x.y( x).dx
AW 0
∫ B W ( x).dx
0
Où
LW LW
A W = ∫ B W ( x ).dx = ∫ y ( x ).dx
0 0
et y(x) est l'ordonné y de la ligne de flottaison au point x.
Les surfaces et les volumes peuvent aussi être calculés en employant la méthode des
trapèzes, un peu moins précise que la méthode de Simpson ou des paraboles utilisées généralement
dans les calculateurs des chantiers. La méthode des trapèzes donne de bons résultats et il a le mérite de
pouvoir s’exécuter facilement à la main, avec une calculette ou avec l’aide d’une feuille de calcul
Excel facile à construire.
(Fig. I.15)
1. On divise la base (segment az sur l’axe des x) en nombre pair ou impair d’intervalles égaux
de longueur λ. Par chaque point de division, élevons les ordonnées yO, y1, y2,… yn aboutissant
sur la courbe aux points A, B, C,… Z.
2. On remplace la courbe A, B, C,… Z par des segments de droite. L’aire limitée par le contour
sera une valeur approchée de l’aire recherchée. Pour ce qui concerne la partie de la courbe
AC l’aire aABb est égale à : λ (y0/2 + y1/2)
(Fig. I.16)
Si la courbe aboutit à l’axe des abscisses entre 2 points de division, on étudiera séparément
l’aire entre ces 2 points de division ou l’on multipliera arbitrairement le nombre des ordonnées
successives (diminution de la valeur λ sur cette section) de façon à ce que la courbe se termine sur un
axe de division.
Il est préférable de faire les calculs de surface de flottaison en prenant comme axe d’origine la
perpendiculaire arrière (couple 0). Si des couples sur l’arrière de la perpendiculaire arrière sont à
prendre en considération, il faut alors déplacer l’axe d’origine sur ce couple extrême.
(Fig. I.17)
Dans cette partie complexe, on utilise un intervalle λ plus faible. Pour chaque ligne d’eau, on
a donc alors des portions de surface à calculer séparément. On additionne ensuite ces différentes
portions pour obtenir la surface totale de la surface de flottaison correspondante à la ligne d’eau
étudiée. La valeur yn de la fin d’une portion se reporte comme valeur yo de la portion suivante. On
procède de même pour les autres lignes d’eau pour obtenir les surfaces S0, S1, S2… Sn,
correspondantes aux lignes d’eau.
Il ne faut pas oublier que la surface calculée ainsi par la méthode des trapèzes ne représente
que la demie surface de chaque ligne d’eau puisque les mesures de (y) sont prises depuis l’axe
longitudinale qui coupe les surface de flottaison en deux.
(Fig. I.18)
où
S est la surface d’une demi-ligne d’eau calculée précédemment.
Si on dispose du plan des lignes d’eau espacées de mètre en mètre de tirant d’eau, on aura
dès lors h=1. Si on veut se limiter au calcul du volume de carène pour un tirant d’eau, par exemple, de
5m, il suffira de tenir compte que des 5 premières lignes d’eau. De la même manière, si on a calculé
certaines surfaces de ligne d’eau de 0,5m en 0,5m, il faudra faire 2 calculs. Un premier calcul de
volume pour la partie des lignes d’eau où h=0,5m et un autre calcul pour les lignes d’eau où h=1m.
§ Calcul de ZB
La position verticale, l'ordonnée ZB, du centre de carène B sur la quille pour une ligne d’eau
voulue est égale à :
M
ZB =
∇
Où
M = h 2 (S 1 + 2 S 2 + 3 S 3 + 4 S 4 + ⋅ ⋅ ⋅ + n2 S n )
V = Volume total de carène calculé ci-dessus à la ligne d’eau considérée
S1, S2, …. Sn = surfaces totales des lignes d’eau. Si on fait le calcul, par exemple, avec 10 lignes d’eau
(So….. S9), on a n=9.
Si les lignes d’eau ont été calculées avec des valeurs de λ différentes, alors il faut calculer
pour chaque partie considérée et ensuite additionner l’ensemble des Ixx(λ) de la ligne d’eau. Ixx
représente le moment d’inertie de la ligne d’eau (surface de flottaison) par rapport à l’axe longitudinal
Ox. (Fig. I.19)
(Fig. I.19)
Dans la figure ci-dessus il faudra calculer Ixx(λ1) pour la partie de la ligne d’eau sur laquelle
on a calculé la surface S avec des intervalles λ1 et idem pour Ixx(λ2) pour les intervalles λ2, etc. On
additionne ensuite les Ixx(λi). On obtient ainsi Ixx = Σ Ixx(λi).
Note : Si on a calculé la demi surface de la flottaison S en utilisant des intervalles λ égaux et équidistants sur
toute la longueur de la ligne d’eau, il n’y a pas de problème car l’origine de l’axe est sur la perpendiculaire
arrière, mais si on a partagé la surface de flottaison en plusieurs petites surface, il faut faire très attention car
les résultats obtenus donnent la distance des centres de gravité de chaque portion de surface par rapport à
l’abscisse d’origine de chaque petite surface et non pas par rapport à la perpendiculaire arrière. Il faut donc
calculer l’abscisse d’origine par rapport à la perpendiculaire arrière de chaque petite surface et penser à
ajouter ces valeurs pour obtenir la position correcte du centre de gravité.
Pour chaque couple on mesure la distance y à des intervalles λ (Fig. I.20). Il faut faire
attention à l’échelle utilisée et ramener toutes les distances en mètres. Si un couple a une forme
complexe, on peut le subdiviser en plusieurs portions. Dans la partie complexe, on utilise un λ plus
faible.
Pour chaque couple, on a donc des portions de surface à calculer séparément. On additionne
ensuite ces différentes portions pour obtenir la surface totale du couple. On procède de la même
manière pour avoir les surfaces So, S1, S2… Sn correspondantes aux surfaces immergées des couples 0,
1, 2…n. Sur la figure ci-dessous, on a représenté les valeurs y0 à y6 pour calculer la surface immergée
du couple 18 à un tirant d’eau de 6m (ligne d’eau L.E.6). Pour les lignes d’eau 0 (Tirant d’eau = 0) à 2
(Tirant d’eau = 2m), on a pris λ=1m et ensuite on a pris λ=2m. Il faut donc faire 2 calculs séparés.
Ici aussi, le résultat obtenu est la demi surface des couples car les valeurs de y sont prises par
rapport à l’axe vertical qui divise en deux chaque couple.
(Fig. I.20)
Une fois que la surface de tous les couples pour une ligne d’eau donnée est calculée, on peut
ensuite vérifier le calcul du volume de carène du navire pour cette ligne d’eau (Fig. I.21).
(Fig. I.21)
Sur la figure ci-dessus, So… représentent les surfaces des différents couples et x l’intervalle
de distance séparant chaque couple. Si on utilise des valeurs différentes de x (couples rapprochés aux
extrémités du navire et plus espacé au milieu), il faut alors séparer les calculs et additionner les
résultats obtenus.
On obtient le demi-volume de carène :
1 ⎛ S S ⎞
∇ = x⎜⎜ 0 + S 1 + S 2 + ⋅ ⋅ ⋅ + n ⎟⎟
2 ⎝ 2 2 ⎠
qui est à comparer avec le même volume calculé plus haut avec les lignes d’eau.
§ Calcul de XB
Ayant calculé les différents aires des couples comme indiqué ci-dessus, pour une ligne d’eau
considérée on calcul l'abscisse XB du centre de carène B par rapport à la perpendiculaire arrière
(intersection de la ligne de flottaison et celle de l'étambot) avec:
M
XB =
S
où
⎛ n ⎞
M = x 2 ⎜ S 1 + 2S 2 + 3S 3 + ⋅ ⋅ ⋅ + S n ⎟
⎝ 2 ⎠
Avec:
x = la distance entre les couples sur l’axe longitudinal.
S1…Sn = les surfaces entières des couples pour la ligne d’eau considérée. Si on prend, par exemple,
la surface de 21 couples (So à S20), alors n=20.
∇ = le volume total de carène pour la ligne d’eau considérée.
Avec:
S = Surface totale de la ligne d’eau considérée.
XG(Aw) = Position du centre de gravité de la surface de flottaison par rapport à la perpendiculaire arrière.
⎛ n2yn ⎞
I yy( 0) = 2λ3 ⎜ y 1 + 4y 2 + 9y 3 + ⋅ ⋅ ⋅ + ⎟
⎜ 2 ⎟
⎝ ⎠
Note : Pour faire ce calcul, il faut que toutes les mesures yo, y1, … yn faites sur la ligne d’eau aient été faites
avec des intervalles λ égaux et constants sur toute la longueur de la ligne d’eau. C’est à dire que si à l’étape du
calcul de surface ci dessus (voir Calcul de l’aire des différentes surfaces de flottaison) on a mesuré la surface
d’une ligne d’eau en divisant celle-ci en plusieurs petites surfaces et en utilisant des valeurs différentes de λ
selon les petites zones, il faut refaire une série de mesure sur la ligne d’eau en utilisant la même valeur de λ du
début à la fin.
• Courbes Hydrostatiques
La connaissance des surfaces et des volumes donc la variation des différentes
caractéristiques et des paramètres d'un navire en partant soit des plans des formes soit du tableau des
couples (offset), on procède au tracé d'une série de courbes dites courbes hydrostatiques ou courbes
de forme (Fig. I.22).
(Fig. I.22)
Pour différentes flottaisons, donc de tirants d'eau T, on trace les courbes hydrostatiques qui
sont en faite les courbes de variation des caractéristiques et paramètres en fonction de tirant d'eau T.
Notamment, celles des coefficients de forme CB, CP, CW, CM, CV, des coordonnées du centre de
gravité G (LCG et VCG) et du centre de carène immergée B (LCB et VCB) dont les composantes
verticales par rapport à K, longitudinales par rapport à la perpendiculaire arrière PAR, le centre de
flottaison longitudinal LCF par rapport à la perpendiculaire arrière PAR, le déplacement Δ, les
hauteurs métacentriques transversale KMT et longitudinale KML, l'aire de la surface de flottaison AW,
l'immersion (enfoncement) parallèle à la flottaison par cm TPC (ton/cm), le moment par différence
des tirants d'eau avant et arrière (assiette ou trim) MTC (ton x m/cm). Chaque paramètre est tracé en
portant en ordonnée le tirant d'eau T et en abscisse l'échelle et l'unité appropriée (m, ton, ton/cm, ton x
m/cm, etc.).
• Courbes de Bonjean
Les courbes de Bonjean (Fig. I.23) sont utilisées pour la détermination du déplacement ∇ du
navire pour différents enfoncements (tirants d'eau) et de même que pour différentes inclinaison
longitudinales du navire (assiettes).
Elles représentent sur l'axe vertical de chaque couple (section transversale) les aires du
couple pour différentes flottaisons parallèles.
(Fig. I.23)
La courbe des aires des couples d'une flottaison W'L' s'obtient en reportant
perpendiculairement sur un axe horizontal la distance IJ correspondant au segment de droite
horizontal (projection horizontale) reliant les points d'intersection de la ligne de flottaison considérée
avec l'axe vertical du couple et la courbe de Bonjean du couple (courbe des aires du couple des
différentes flottaisons).
(Fig. II.1)
Après un faible déplacement vertical, le navire en équilibre stable tend à revenir à sa position
initiale, en équilibre neutre reste tel quel, tandis qu'en équilibre instable il coule.
Par contre, un corps flottant de révolution s'il a son centre de gravité qui coïncide avec son
axe de révolution, quelque soit l'inclinaison qu'on lui donne, aucun couple n'existant, il reste dans la
même position d'inclinaison. Il est alors en équilibre indifférent (neutre).
Dans le cas d'un corps entièrement immergé, la position du centre de gravité G par rapport le
centre de carène B, détermine la stabilité du corps. Ainsi:
L'équilibre est dit:
- stable si G est situé au-dessus de B
- neutre si G coïncide avec B
- instable si G est situé en dessous de B
Stabilité transversale
Petites inclinaisons (sin ) (déplacements isocarènes)
Une faible inclinaison isocarène ( volume immergé = volume émergé ) du navire autour des ses
axes de symétrie horizontal et transversal perturbent l'équilibre du navire. On étudie des lors les
stabilités transversale (inclinaisons autour de l'axe longitudinal) et longitudinale (inclinaisons autour
de l'axe transversal) (Fig. II.2). Cette dernière étant toujours bonne on ne considère que la stabilité
transversale.
(Fig. II.2)
où M est le métacentre correspondant à l'inertie IXX de la surface de flottaison par rapport à l'axe de
symétrie longitudinal du navire, GM la hauteur métacentrique et KM sa distance à la ligne de base;
G le centre de gravité du navire et KG sa distance à la ligne de base. La ligne de base étant la ligne de
quille du navire le point K est son intersection avec l'axe vertical.
Les angles d'inclinaison considérés sont faibles tels que sin (en radian )
Rayon métacentrique BM
Pour un petit angle d'inclinaison le rayon métacentrique BM est calculé en fonction du
déplacement du navire et l'inertie I XX de la surface de flottaison. Il est donné par l'expression:
BM = IXX /
Hauteur métacentrique GM
En fonction des variables connues KB, KG, KM et BM on détermine la hauteur
métacentrique GM qui est donnée par l'expression:
GM = KM - KG
Ou encore
GM = BM - BG
M R = x GZ = x GM x sin
Où
GZ = GM x sin est le bras de levier du couple de redressement.
(Fig. II.3)
Dès lors, en considérant la Fig. II.3 , l'élément de volume (v) (volume wow') en se déplaçant
engendre un moment (v. ge gi) équilibré par celui engendré (.BB') par le déplacement du volume
total de la carène () sur une distance BB'. On a ainsi:
v. g g
BB' e i
BB' v .g e g i
BB' BM .tg () BM
tg () .tg ()
et
L L L
1 2 2 2
v .g e g i 2 y 3 .dx où
y .( y .tg ).( 3 y ).dx 3 tg 3
3
y .dx I xx
2
0 0 0
Dès lors,
v . ge gi I xx .tg
et
I xx
BM
Où
Ixx : Moment d'inertie de la surface de flottaison par rapport à l'axe des x.
y : Demie largeur de la surface de flottaison (sur l'axe des y).
L : Longueur de la surface de flottaison (sur l'axe des x).
ge et gi : Respectivement les centres de gravité des volumes émergé et immergé.
(Fig. II.4)
Avec l'inclinaison θ, le centre initial B du volume additionnel est projeté en B' sur l'axe
d'inclinaison passant par B' et coupant l'axe initiale en M'. On a ainsi:
- M' le point métacentrique additionnel; (si θ→ 0 M' → M)
- M le métacentre additionnel;
- BM' la hauteur métacentrique additionnel;
- BM le rayon métacentrique additionnel.
Les points B0 , B' 0, B et B1, B' 1, B' sont alignés car le volume +appliqué en B' 0 ou
B'1 est l'addition du volume appliqué en B'0 ou B' 1 et du volume appliqué en Bou B' .
En appliquant en B0 , B'0 , B , suivant une direction verticale, les forces ω, ω(+
),
ω (ωétant .g) et en déplaçant les forces ω et ω respectivement en M et M , le point
d'application de la force ω(+) (résultante des deux précédentes), se déplacera en M'. Le travail
qu'elle exercera pendant son déplacement en M' sera égale à la somme des travaux de ses
composantes.
(Fig. II.5)
Dès lors:
B' 0M'. ( +
) = B0M. + B M.
Où
B0 M. = I (moment d'inertie de la flottaison W0 L0)
B'0 M'. ( +) = I' (moment d'inertie de la flottaison W'0 L' 0)
B M. = I
I
B Métant le rayon métacentrique additionnel r
Métacentre différentiel
Si → zéro B → O (le centre de flottaison). Dès lors, le rayon métacentrique
différentiel se définie par:
dI
rO xx (Dépend de l'axe d'inclinaison)
d
Note:
Le métacentre additionnel tend vers un point appelé métacentre différentiel (fonction de )
Par contre la hauteur métacentrique et le point métacentrique différentielles sont fonctions de θet de .
Exemple:
Détermination graphique du métacentre différentiel d'un corps flottant cylindrique limité par
deux plans perpendiculaires aux génératrices (Fig. II.6). Si le corps flottant a une longueur L
(axe des x) et une largeur B (axe des y), pour un enfoncement dZ on a les expressions:
(Fig. II.6)
Donc le métacentre différentiel M se trouve au milieu des points de rencontre des normales aux
murailles à la flottaison et du plan vertical passant par le centre de flottaison O.
Déplacement vertical
Le déplacement vertical (déplacement de son centre de gravité) d'un poids (pi) sur une
distance (di) n'engendre pas de couple (Fig. II.7). Selon la direction verticale du
déplacement; positive (+) vers le haut ou négative (-) vers le bas, il engendre
respectivement le déplacement vers le haut ou vers le bas du centre de gravité initial (de G
à G'+ ou à G'- ). La valeur du déplacement vertical du centre de gravité (GG'+ ou GG'-) est
donnée par l'expression:
d .p d .p
GG 'GG' i i i i
P
(Fig. II.7)
Si le navire s'incline d'un angle (θ), un moment (couple) inclinant est généré. Il est
indépendant de la direction de l'inclinaison et a pour expression:
M In p i .d i . sin
En résumé
Selon la direction du déplacement du poids une correction est apportée au bras de levier GZ initial
afin d'obtenir GZ'. Cette correction est égale à GG'. sin θ. Il s'additionne à GZ si le déplacement
de poids se fait vers le haut et il se soustrait dans le cas contraire. Ce qui s'exprime pour chaque
cas:
Déplacement vers le haut:
- Le module de stabilité initiale Δ.GM se réduit de pi.. di.
- La hauteur métacentrique GM se réduit de p i.d i/Δ.
Déplacement vers le bas:
- Le module de stabilité initiale Δ.GM augmente de pi.. di.
- La hauteur métacentrique GM augmente de pi.di/Δ.
Déplacement transversal
Le déplacement transversal (déplacement de son centre de gravité) d'un poids (pi) sur une
distance (di) engendre un couple d'inclinaison. Selon la direction transversale du
déplacement; il engendre parallèlement à la direction de la (di) le déplacement du centre
de gravité initial (de G à G').
Pour une inclinaison (θ) définie en examinant la situation de la figure de droite (Fig. II.8) le
moment de redressement MR (différence entre les moments MB et MIn ) s'écrit:
M R M B M In .G' Z' .(GZ GG'. cos )
(Fig. II.8)
En résumé:
Selon la direction du déplacement transversal de poids une correction est apportée au bras de levier
GZ initial afin d'obtenir G'Z'. Cette correction est égale à GG'. cos θ. Il se soustrait à GZ si le
déplacement de poids se fait dans la direction de l'inclinaison et il s'additionne dans le cas
contraire. Ce qui s'exprime pour chaque cas:
Le système (o', p, l) constitue en fait une pendule. Pour une inclinaison θ<< le moment
d'inclinaison engendré par ce déplacement peut, d'une manière simpliste, s'écrire:
MInc. = p. l. sinθ→ p.l. θ
Et à l'équilibre le moment de redressement étant égal à celui d'inclinaison, on obtient:
MR = MInc. = Δ. GZ = p. l. sinθ GZ = (p. l / Δ). θ
GZ = GM. sinθ GM = p. l/Δ
(Fig. II.9)
Pour une inclinaison θdéfinie, le déplacement du poids pendulaire (Fig. II.9) de poids p est de
longueur l est un arc de cercle gg" dont la longueur est (pour θ<<) l. θ. En fait le poids se
déplace d'une distance g g" en ligne droite et engendre le moment d'inclinaison M In. De
même que le centre de gravité se déplace de GG' parallèlement à gg" et engendre le moment
MG , Dès lors, de l'équilibre de ces deux moments on écrit:
.GG ' p.gg"
Or, en considérant le triangle isocèle go'g" (de côtés go' = o'g" = l et dont l'angle au sommet
o' est θ), on obtient l'expression de gg" et de GG':
gg" = 2.l.sin(θ/2) GG' = 2.(p.l /Δ).sin(θ/2) → (p.l /Δ). θ(pour θ<<)
L'expression du moment de redressement MR (différence entre les moments MG et MIn) s'écrit:
MR = MG – MIn = Δ. G'Z' = Δ. GZ – Δ. GG'.cos(θ/2)
MR = Δ. G'Z' = Δ. GZ – 2.p.l.sin(θ
/2).cos(θ
/2)
MR = Δ. GZ –p.l.sinθ
De même que:
G'Z' = GZ – (p.l/Δ). sinθ
G'Z' = (GM – p.l/Δ). sinθ
Δ. G'Z' = (Δ.GM – p.l). sinθ
En résumé:
Selon la direction du déplacement pendulaire du poids une correction est apportée au bras de levier GZ
initial afin d'obtenir G'Z'. Cette correction est égale à GG'. cos(θ/2). Il se soustrait à GZ si le
déplacement de poids se fait dans la direction de l'inclinaison:
- Le module de stabilité initiale Δ.GM se réduit de p.l.
- La hauteur métacentrique GM se réduit de (p.l/Δ).
Les effets des déplacements des liquides dans les citernes, cales et réservoirs influencent la
stabilité des navires si ceux-ci ne sont pas pleines (présence d'une surface libre), dès lors, ils
engendrent une perte de stabilité.
(Fig. II.10)
Ainsi, si on considère (Fig. II.10), un volume L de liquide à surface libre de poids volumique
ωL, en cas d'inclinaison isocarène transversale θ<< du navire suivant une ligne de flottaison
W'L', le liquide se déplace aussi de manière à avoir une surface libre parallèle à W'L'. Le centre
de gravité du liquide se déplace de g à g' (le centre de gravité étant le centre du volume du
liquide b et b') dans la direction // à la ligne reliant les centres de gravité des onglets du liquide
émergeant et immergeant (geg i).
Le déplacement du centre de gravité du liquide de g à g' sur une distance gg' engendre un
moment (couple) ML et entraîne le déplacement du centre de gravité de G à G' sur une
distance GG' // à gg' et engendre un moment M G.
M L gg'.L et M G GG'.
Or, comme g et g' sont respectivement b et b' du liquide (les centres de gravité et de volume
du liquide sont confondus) on a:
gg' = gg". cos(θ/2) + g'g". sin(θ
/2)
/2) gg' = gg".cos(θ
Or, g'g" = gg".tg(θ /2) + gg". sin(θ/2). tg(θ/2)
I I
Comme gg" bm. sin et bm Lxx gg' 2 . Lxx sin (θ/ 2 )
L L
Où
ILxx : Moment d'inertie de la surface libre du liquide par rapport à l'axe des x.
L : Volume du liquide.
En résumé:
La correction apportée au bras de levier GZ initial afin d'obtenir G'Z' est égale à GG'. cos(θ/2). Il se
soustrait à GZ:
- Le module de stabilité initiale Δ.GM se réduit de ωL.ILxx.
- La hauteur métacentrique GM se réduit de (ωL/ω). (ILxx /).
Selon l'emplacement du poids ajouté ou soustrait, ces déplacements sont accompagnés d'un
couple (moment) d'inclinaison M in. dû à l'excentricité du poids par rapport à l'axe verticale.
En résumé
- l'addition d'un poids
- au dessus de G déplace le centre de gravité du système vers le haut;
- en dessous de G déplace le centre de gravité du système vers le bas
- la soustraction d'un poids
- au dessus de G déplace le centre de gravité du système vers le bas;
- en dessous de G déplace le centre de gravité du système vers le haut.
Soit pi un poids ajouté au corps flottant en équilibre statique à la flottaison W0 L0. Considérant
que le centre de gravité du poids est gi (di, Kgi), le couple (moment) inclinant M in. qui sera
équilibré par le moment de la poussée pour une inclinaison s'écrit:
Min. = pi.di. cos (θ)
Le centre de gravité initial G 0 à la suite de l'ajoute du poids se déplacera verticalement en GV
et horizontalement en GF . La direction G 0G F se situe évidemment sur la droite reliant G0 au gi.
(Fig. II.11)
et
KGv . (Δ+ pi) = KG0 . Δ+ Kgi. p i
Dès lors:
Δ. G0 GV = (KGV - Kgi). p i = G vg i. pi
G 0G V = Gv gi. p i /Δ
- Soustraction de poids
pi p i .d i
G F Z F G 0 Z 0 G v gi . . sin . cos
.G F ZF { G 0 M 0 G v g i .p i p i .d i . cot g}. sin
Ces déplacements du centre de gravité G entraînent des corrections sur le bras de levier GZ
de stabilité qui s'appellent: correction de cosinus pour déplacement vertical du G et correction de
sinus pour celui transversal (Fig. II.12).
(Fig. II.12)
On obtient ainsi:
- Pour un déplacement vertical GGV (vers le haute (+) ou bas (-) du G initial) du
centre de gravité G (correction de Sinus):
G V Z V GZ GG V . sin (Vers le haut)
G V Z V GZ GG V .sin (Vers le bas)
- Pour un déplacement transversal GGH (vers la droite (+) ou gauche (-) du G initial)
du centre de gravité G (correction de Cosinus):
Expérience de stabilité
Pendant la construction du navire (structure flottante), il est difficile d'en respecter le
poids et la position du centre de gravité.
La mesure des tirants d'eau permet de déterminer le déplacement Δ, mais pour déterminer
la position du centre de gravité G on procède à l'expérience de stabilité qui consiste à
déplacer transversalement sur le pont un poids p sur une distance d perpendiculaire à l'axe
des z. L'inclinaison θque prend le navire est mesure par une pendule placée sur l'axe
vertical du navire et ayant une longueur lp et un poids pp. (Fig. II.13)
Le déplacement transversal (déplacement de son centre de gravité) d'un poids (p) sur la
distance (d) engendre un couple d'inclinaison. Selon la direction transversale du
déplacement; il engendre parallèlement à la direction de la (d) le déplacement du centre de
gravité initial (de G à G').
(Fig. II.13)
(Fig. II.14)
Où
'
GZ = GM x sin est le bras de levier du couple de redressement.
' '
GM = KM - KG
'
Dans l'expression de M R en introduisant la relation du GM , on obtient:
MR = Δ.GZ = Δ. (KM' - KG).sin
MR = Δ.KM'.sin - Δ.KG.sin
Où
Δ.KN ne dépend que des formes de la carène immergée.
Δ.KG.sin ne dépend que de la position de G, donc de la répartition des poids.
Formule d'Atwood
Au cours des grandes inclinaisons (θ>>) sin θθ, l'intersection de la ligne de flottaison
initiale W0L 0 et celle finale W1L1 ne se situe plus en ( O) mais en un point (O') sur la ligne de
flottaison initiale W0L 0. (Le Théorème d'Euler n'est plus applicable).
Dès lors, pour une inclinaison isocarène (ve =v i=v) définie (θ), en écrivant l'équation d'équilibre
des moments engendrés respectivement par le déplacement du volume v sur une distance
(hehi)w'l' parallèle à la ligne de flottaison W'L' et celui du sur une distance B 0R qui est elle-
même parallèle à cette même ligne de flottaison (B0 R // W'L' // (h ehi)w'l'), on obtient:
(Fig. II.15)
(Fig. II.16)
- Le moment transversal:
L L
1 2 2 3
M T ( y.y .tg )( 2 . y).dx tg. .y .dx I xx . tg
2 3 3
0 0
- Le moment vertical:
L 1 2 1 L2 1
M V .dx tg 2. . y 3 .dx I xx . tg 2
( y .y .tg). y.tg
0 2 3 2 03 2
L
2
y 3 .dx
Où I xx 3
0
Chaque une des composantes du moment engendré est équilibrée respectivement par celles du
moment généré par le déplacement du centre de flottaison B en B'. Notamment, η.pour la
composante transversale et ξ
.pour la verticale. On a ainsi:
1 1 I xx 2 1
.2 I xx .tg 2 2 tg 2 BM .tg 2
I
.I xx .tg xx tg BM.tg
Comme BR . cos . sin , on obtient:
1
BR BM.tg. cos 2 BM .tg 2. sin
1
BR BM.( 1 2 tg 2). sin
Note:
- Pour <<< sin (θen rad.) BR ≈BM.sinθ≈BM. θet GZ = GM. Θ
2
- Si GM = 0 le navire garde un bras de levier de redressement GZ = ½ BM. tg θ. sinθdonc un
moment de redressement MR = Δ.GZ = ½ . BM. tg2θ. Sinθ.
- Si GM = 0 et qu'on déplace transversalement un poids p sur une distance d, la composante
horizontale du moment engendré par ce déplacement étant p. d. cosθ, à l'équilibre on obtient:
p. d. cosθ= Δ. GZ p. d. Cosθ= Δ.(GM + ½ BM. tg2θ).sinθ. En supposant GM = 0 on obtient
l'expression de l'inclinaison θ. tgθ= (2.p.d / Δ.BM) 1/3.
- Si le navire possède un GM négatif (KG>KM) il s'inclinera jusqu'au moment où B' et G soient
1/2
alignés (GZ = 0) et gardera un gîte θdonné par: tgθ= ± (2.GM / BM) .
Dès lors:
I
d( xx)
2 dBdT
Ixx B T
( )
D'autres facteurs notamment, stabilisateurs, ailerons, tank antiroulis, etc., améliorent aussi la stabilité
transversale du navire
La hauteur métacentrique GM doit être suffisamment grande mais rester dans les normes
(Réglementations IMO).En pleine charge GM 0,04 B. Il ne faut pas oublier qu'une grande hauteur
métacentrique entraîne de courtes fréquences de roulis qui sont décommandées pour le confort du
personnel à bord et des passagers.
Stabilité longitudinale
La stabilité longitudinale des navires (corps flottants) s'étudie de la même manière que la
stabilité transversale et l'ensemble des expressions définies est applicable avec une annotation
adéquate spécifique la stabilité longitudinale.
La stabilité longitudinale des navires est de loin supérieure à leur stabilité transversale. Mais,
elle nécessite une attention particulière pour l'efficacité de leur propulsion.
(Fig. II.17)
Dans le cas des inclinaisons longitudinales, autour d'un axe transversal, tout ce qui vient
d'être dit pour l'inclinaison transversale reste valable, à la seule différence que les hauteurs GML et
rayons BML métacentriques longitudinaux sont beaucoup plus grandes. Car l'inertie I YY de la surface
de flottaison par rapport à l'axe transversal est très grande. On ainsi les différentes expressions:
Centre de flottaison F:
La plupart du temps pour des inclinaisons longitudinales finies les volumes immergés et
émergés ne sont pas égales et le centre de flottaison F (centre de gravité de la flottaison) ne se
situe pas au milieu de la flottaison considérée WL (Intersection WL & W'L' n'est pas au
milieu de LWL).
Pour des inclinaisons isocarènes <<, le centre de flottaison F au contraire se situe au milieu
de la flottaison WL donc de LWL . En effet, si la longueur avant de la flottaison est l, la
longueur arrière est (LWL - l) ou vice et versa, la condition d'inclinaison isocarène s'écrit:
l ( L WL l )
2y .x .tg
.dx 2 y .x .tg.dx où y est la demi largeur de la flottaison.
0 0
Pour <<, les différentes inclinaisons isocarènes se coupent au milieu de la ligne de
flottaison WL donc de LWL, appelé centre de flottaison isocarène F.
On aura ainsi:
I YY(Fx ) = Iyy(F 0) – x2 .AW où AW est l'aire de la flottaison concernée.
En considérant par définition tg= 1/100.L, et que sous l'influence du moment inclinant
(couple) M In. du poids p i déplaçant sur une distance di, le centre de gravité G se déplace en G',
on écrira:
M In. = pi. d i = ω. . GG' or GG' = GML . tg
Comme GML = IYY/+ (KB – KG)
MIn. = ω. . GML. tg= ω. .(I yy/+ KB – KG). tg
En remplaçant tgpar 1/100.L PP , l'expression finale devient:
Or pour la flottaison WL, le centre de gravité G est sur la même verticale que le centre de
carène B. D'où
XG' = XB + GG' XB + (Iyy/). (ΔT/Lpp)
Note: Les différentes expressions régissant la stabilité longitudinale sont semblables à celles établies
précédemment pour la stabilité transversale. Il suffirait de changer tout simplement les indices des
variables et des grandeurs.
Toutes ces expressions de stabilité (transversale et longitudinale) ainsi établies ne sont pas à
mémoriser, mais à établir, chaque fois qu'on en aura besoin, par la voie de simples raisonnements
qu'on vient d'exposer.
Courbes de stabilité
Une carène étant défini par son plan des formes on peut déterminer on peut déterminer les
flottaisons isocarènes correspondant à des inclinaisons transversales croissantes de 0 jusqu'à 90° et
plus si c'est utile. Pour chaque flottaison inclinée on calcule la hauteur métacentrique correspondante,
c'est-à-dire le bras de levier de redressement correspondant à la stabilité de forme par rapport à la
flottaison droite.
Pour les tracer, soit on fixe une inclinaison et on détermine la variation de GZ pour les
différents déplacements donc de flottaisons, soit on fixe le déplacement et on détermine la variation de
GZ pour différentes inclinaisons. On obtient, dès lors, des courbes de variation de GZ pour une
inclinaison donnée en fonction des déplacements (Fig. II.18) .
(Fig. II.18)
(Fig. II.19)
(Fig. II.20)
Sur la tracée de la courbe de stabilité statique, si on ajoute un couple inclinant (un couple
d'excitation) progressif lent (Fig. II.21), l'intersection des deux courbes donnera l'angle d'inclinaison
statique St (pour un couple inclinant appliquée doucement). Par contre en cas de couple inclinant
brusque un angle de stabilité dynamique Dy s'obtient en application du théorème des forces vives, à
l'égalité des surfaces comprises entre les deux courbes, soit au-delà du point de l'inclinaison statique
(Dy St).
L'angle d'inclinaison dynamique D est défini à l'égalité du travail effectué par le moment
excitant M E à celui effectué par le moment de redressement MR . Donc:
D D D D
M E .d
M R .d où encore
M E .d
.GZ.d
0 0 0 0
Or
D D
M E .dAire( OA' B'D ) et
.GZ.dAire( OABD )
0 0
(Fig. II.21)
Sur la (Fig. II.4), cette égalité se traduit par l'égalité des surfaces délimitées entre l'axe des θ
et les portions des courbes OAB et A'AB' ou encore par l'égalité des surfaces S(OA'A) et S'(ABB').
Ces différents points se traitent tel qu'indiqués dans le chapitre concernant la stabilité
transversale et longitudinale.
Dispositifs internes
Parmi les dispositifs internes de sécurités, on peut citer:
- la solidité du navire, sa conservation (entretien et maintenance), la salubrité et l'habitabilité des
locaux;
- un franc-bord suffisant, un compartimentage adéquat et une stabilité suffisante;
- des mesures de protection contre l'incendie et de sécurité relatives aux appareils, moteurs et
auxiliaires;
- une ventilation suffisante, un dispositif convenable de pompage (pour l'assèchement et
l'épuisement) et des pompes de ballast et de redressement;
- un appareil à gouverner de secours et des engins de sauvetage conformes aux exigences
(embarcations, radeaux, bouées) et des appareils de mise à l'eau sûrs;
- un éclairage de secours convenable, des feux réglementaires;
- des instruments nautiques, des installations de communications internes et externes adéquats;
- une conservation convenable des vivres et boissons;
- un service et des installations médicales convenablement équipées;
- une veille sûre (réglementation du travail sur les navires).
Moyens externes
Parmi les moyens externes qui augmentent la sécurité maritime, on peut citer:
- des perfectionnements de la navigation maritime notamment positionnement, route, signalisation
des dangers, instructions nautiques, etc..;
- la destruction des épaves, l'observation et la recherche des icebergs et des corps flottants en dérive
constituant un danger pour la navigation;
- l'installation des aides à la navigation, signaux, phares et balises;
- les règlements internationaux sur des sujets du domaine maritime notamment sur la protection de
la vie humaine en mer, sur la stabilité des navires, sur le franc-bord, etc.
Facteurs de sécurité
Pour la sécurité du navire, le franc-bord, le compartimentage et la stabilité du navire jouent
un rôle vital. On se bornera, ici, de passer en vue quelques aspects d'exploitation du navire pouvant les
influencer.
Le navire peut être amarré sur bouée de corps mort et aussi mouillé sur une seule ancre, soit
sur deux ancres rapprochées, soit affourché, c'est-à-dire sur deux ancres dans deux directions
divergentes, soit embossé, c'est-à-dire tenu à la fois par l'avant et l'arrière.
Le navire, en effet, ne remplit sa mission d'engin de transport que lorsqu'il est en route. Tout
le temps passé dans les ports est improductif et coûteux pour l'armateur.
La protection intérieure des marchandises est assurée par des prescriptions réglementaires ou
des règles pratiques d'arrimage, qui varient selon la spécificité (nature, unité de manutention, etc.) des
marchandises. La protection des marchandises contre les intempéries exige la fermeture hermétique
des panneaux de cale.
Flottabilité du navire
Comme on a stipulé, ci-dessus (section franc-bord), le franc-bord assure une réserve de
flottabilité au navire à sa charge maximale. Cette réserve de flottabilité dans un état déterminé est
égale au poids de l'eau que le navire est capable d'embarquer sans sombrer, ou plutôt au rapport de ce
poids à son déplacement.
Bien que l'eau embarquée (en cas d'intempérie par exemple) sur les ponts est évacuée par des
sabords de décharge et des dalots, ménagés dans les pavois, et que l'écoulement des eaux de pluie et
autres vers les dalots est facilité par la courbure transversale des ponts ou bouge, raison de sécurité, il
convient de répartir la réserve de flottabilité judicieusement tout au long du navire.
Notamment:
- les ponts peuvent être balayés par la mer et l'équipage emporté;
- la mer peut embarquer sur le pont avec plus de rapidité qu'elle ne peut être évacuée et risque de
pénétrer ainsi dans l'intérieur du navire par les écoutilles et toute autre ouverture insuffisamment
protégée;
- le navire peut être tellement lourd que l'addition d'un poids, même léger, au sien propre suffise à
le faire sombrer;
- le navire peut manquer de stabilité;
- le navire peut être faible de construction et ne pas pouvoir supporter les concentrations de tension
et la fatigue causées par un chargement excessif.
Ces dangers varient du reste d'importance relative suivant des facteurs autres que la
modification du tirant d'eau du navire (donc du franc-bord). Il convient à cet égard de prendre en
considération les facteurs propres au navire et les facteurs propres à son utilisation.
- Les facteurs propres au navire, connus dès sa construction, sont la forme générale et les
dimensions, la forme de la carène, la forme et la construction du pont, la résistance de la coque, la
construction et la résistance des écoutilles, ainsi que de toutes les autres ouvertures sur le pont, les
moyens d'évacuation de l'eau sur le pont.
- Les facteurs propres à l'utilisation du navire, tels que, la nature de la cargaison et son poids, la
position relative des marchandises et arrimage des différentes parties du chargement; la nature du
voyage; et le temps probable au cours du voyage (variations des saisons à travers le globe). Ces
facteurs, contrairement aux facteurs propres du navire, se modifient suivant son utilisation.
Stabilité du navire
Comme on a vu précédemment (chapitre sur la stabilité), la stabilité de l'équilibre du navire
doit être assurée dans les divers cas qui peuvent se présenter:
Le navire devra avoir une stabilité suffisante pour ne pas chavirer par grosse mer et vent de
tempête. Eventuellement (remorqueurs, grues flottantes, etc..) il devra pouvoir remplir sa mission par
vent fort. Cela exige, non seulement une valeur suffisante de la hauteur métacentrique GM initial
(stabilité statique) mais une réserve de stabilité suffisante (stabilité dynamique).
Pour éviter des roulis trop durs, qui peuvent causer la rupture d'arrimage, le déplacement des
liquides dans les soutes, l'inconfort des passagers, etc., on n'adoptera cependant pas des valeurs trop
élevées de GM. La valeur à imposer à GM sera plus ou moins déterminée pour chaque type de navire
selon l'importance des super structures offertes à l'action du vent, les actions éventuelles
supplémentaires, la bande admissible, le franc-bord imposé, etc.
On se borne dans ce qui suit à quelques valeurs usuelles de GM pour les principales
catégories de navires marchands. Ces valeurs sont purement indicatives pour les calculs de la stabilité
statique et dynamique, sans pour être les seuls éléments intervenant dans la stabilité dynamique.
A titre d'information le tableau suivant donne les caractéristiques du vent suivant l'échelle de
Beaufort (Table II.1).
Valeurs pratiques de GM
Les valeurs pratiques de GM pour différents types de navires sont données à titre indicatif:
- Grands paquebots
GM ne doit pas tomber à l'arrivée à moins de 0,40 m. Pour cette valeur un vent de travers
d'intensité 8 donnerait une bande de 9 à 10°, gênante pour les passagers et le service. Au départ
GM doit donc être plus grand (0,70 à 0,80 m).
- Cargos
GM doit être plus faible que pour les paquebots, dans une mesure qui dépend de
l'importance des superstructures.
En charge le GM devra valoir 0,30 m pour les petits cargos; 0,25 m pour les moyens et
0,10 à 0,20 m pour les grands. Sur leste ou à l'état lège, le GM devra être plus élevé.
- Pétroliers
Compte non tenu de la réduction due aux surfaces libres, le GM doit valoir 3 à 5 m.
- Bateaux de rivières
Conditions moins sévères, mais dans le cas de bateaux à passagers, il faut tenir compte de
la possibilité de voir les passagers se porter tous d'un seul bord.
Enfin, signalons que dans les navires peu profonds employés au transport des bois dans la
Baltique, le GM descend parfois à 0,06 m à condition d'assurer une bonne réserve de la stabilité.
Compartimentage
Le navire est divisé en un certain nombre de compartiments par des cloisons étanches
transversales ou longitudinales (généralement transversales). Toute communication à travers une telle
cloison doit comporter une porte étanche.
(Fig. II.22)
(Fig. II.23)
Soient, l'état initial correspondant à la flottaison WL, défini par I, TI (T.I, AV, TI, AR ), AWI ,
MTCI, centre de flottaison FI et Iyy initial et l'état final après avarie, qui correspondrait à la flottaison
W'L', défini par F , T F (TF, AV, TF, AR), AWF, MTCF , centre de flottaison FF et Iyy final, correspondant
à la structure amputée.
Pour l'itération sur y on écrit les expressions généralisées sous forme indicielle:
y(i) = d/ AW(i) où AW(i) = (AW - dAW(i) ) pour T (i) = TI + y(i) /2 (tirant d'eau)
Les valeurs de y (i) sont itérées en boucle pour i = 0, 1,….,.n, jusqu'au moment où on remplit la
condition |yn – y n-1| . Dès lors, pour yn = y (f) on calcule les valeurs finales de T (f), dAW(f), AW(f), Iyy(f),
lF(f) et d(f). On en déduit les expressions:
1 I yy I yy
MTC T( f ) GM L ... .I yy( f ) / 100 .L W car GM L BG et I yy/>>BG
100.L W
d l F( f ) d ( L W l F( f ) )
TAR ( f ) TI .tg( f ) et TAV ( f ) TI .tg( f )
A W (f ) L W A W( f ) LW
Où
I yy(f) : Moment d'inertie de la surface de flottaison amputée;
d (f) : Distance entre le centre de volume de det le centre de flottaison correspondant à la ligne
de flottaison moyenne WmL m
lF(f) : Distance du centre de flottaison F(f) à la perpendiculaire arrière PAR ..
On décompose les effets de l'envahissement en une étude d'abord de perte de stabilité due à
la présence d'une carène liquide (volume envahi) de volume d, puis on analyse l'influence de la
variation de poids p = ω. d. On écrit ainsi:
- La perte de stabilité due à la carène liquide; exprimée par le couple (moment) Md :
Md = ω. iyy(d). sin
- L'effet de libre communication; exprimé par le couple (moment) d'instabilité dû au
débarquement du liquide (volume de la carène liquide) Mp:
Mp = ω. d 2(d) . A W(d). sin
Où
iyy(d) : Moment d'inertie propre de la surface de flottaison envahie (surface libre de la carène liquide)
par rapport à son centre de flottaison);
AW(d) : Aire de la surface de flottaison envahie;
d2 (d) : Distance du centre de flottaison du navire au centre de la surface de flottaison envahie
Donc, tout se passe comme si le moment d'inertie de la surface de flottaison Iyy du navire
était diminué de la quantité:
iyy(d) + d2(d ) . AW(d)
Cette formulation ne s'applique pas à la structure intacte mais à la structure alourdie d'un
poids p = ω. ddéplacé du métacentre additionnel à sa position réelle.
Comme variante, on peut aussi utiliser la méthode itérative. On fera, dès lors, des estimations
sur le poids p(i) du liquide d'envahissement.
Plus le tirant d'eau T(i) obtenu est grand plus le poids p (i) sera grand. On recommence le
processus avec une nouvelle estimation de p(i) jusqu'au moment où |p(i) n – p(i) n-1 | (erreur tolérée
prescrite).
Le coefficient de perméabilité
Le coefficient de perméabilité traduit dans un espace de volume défini la quantité de
liquide (eau) qui peut l'envahir.
La plupart du temps les espaces envahissables sur un navire contenant du matériel, objets,
vivres, etc. le volume disponible effectivement envahissable est moindre que le volume
global (brut). Ainsi le coefficient d'imperméabilité est défini par le rapport:
V
Effectif
VBrut
(Table II.2)
Envahissement asymétrique
Pour des inclinaisons finies θ, en cas d'envahissement asymétrique (Fig. II.24) afin d'établir la
symétrie et empêcher le gîte, on ballaste le compartiment symétrique par rapport à l'axe vertical du
navire. L'envahissement devient, dès lors, symétrique.
Longueurs envahissables
La longueur envahissable en un point donné du navire est la portion maximum de sa
longueur ayant pour milieu le point considéré et qui peut être envahi par l'eau sans qu'il s'immerge au-
delà d'une ligne de sécurité qui s'appelle ligne marginale ou ligne de surimmersion, précitées
précédemment.
(Fig. II.24)
La perte de flottabilité étant d (le volume envahi), et si on considère que son centre de
volume est situé à une distance lb du centre de carène B et que les distance séparant B' de B est l B' et
de B à la perpendiculaire arrière PAR est lB . On peut écrire:
'.BB'
d= ('-) et '.BB' = d. lb = ('-). lb l b
( ')
De même qu'en considérant:
d= ('-) = AM . l
Où, AM est l'aire du couple prise jusqu'à la ligne marginale au point (b) considéré et l est la
longueur de la longueur envahissable recherchée.
Par définition la longueur envahissable est située de part et d'autre du point considéré (b) qui
occupe le milieu de cette longueur (donc l/2 de part et d'autre de b). La courbe des aires des couples
permet, pour différentes lignes de flottaison tangente à la ligne marginale, d'obtenir les différentes
valeurs de longueurs envahissables li en fonction des AM . Ces valeurs portées en ordonnée sur un
diagramme ayant pour longueur la longueur L du navire permettent d'obtenir la courbe des longueurs
envahissables et à chaque point considéré sur cette courbe en portant la moitié de la valeur de part et
d'autre on obtient l'emplacement des cloisons étanches, (Fig. II.25) ;
(Fig. II.25)
Note:
Le compartimentage permet aussi de séparer les installations vitales du navire selon les exigences de
l'utilisation et permet un réglage facile de l'assiette et de la stabilité (ballast). Les cloisons de compartimentage
participent à la solidité et à la rigidité de la coque.
Enfin, il assure éventuellement la sécurité contre la propagation d'un incendie (chaleur, flammes, gaz et fumées).
(Fig. II.26)
Une situation similaire se produit lorsqu'un navire est mis à sec dans un dock flottant. Alors
que l'eau de ballast du dock flottant est pompée hors des réservoirs (ballastes), le tirant d'eau du navire
diminue. Les accessoires doivent être bien en place avant que le tirant d'eau critique du navire sur le
plateau portant du dock flottant soit atteint.
Ainsi, considérant que le tirant d'eau T 0 initial soit diminué de T pour atteindre un tirant
d'eau T en entrainant un déplacement T du navire échoué, le poids P, correspondant au déplacement
∆initial du navire, est, dès lors, pris en charge en partie par la force de flottabilité ωT et en partie
par la réaction R. L'équation de l'équilibre des forces s'écrit:
ω. T + R = ∆
T = T0 - T T = R/.AW (si R << devant ∆)
∆= ∆- .AW. T=R
où T est la diminution du tirant d'eau moyenne, AW l'aire moyenne de flottaison correspondant au tirant d'eau
T, T le déplacement au tirant d'eau T et ∆(.) le déplacement correspondant au poids total P du navire.
Dès lors, pour une faible inclinaison φdu navire, l'équation de stabilité s'écrit sous la forme:
ω. T . KM. sin φ= ∆. KG. sin φ
ou encore:
KM = (∆/ω). KG/T KM = KG. /T
KM = KG. /T
(Fig. II.27)
Pour une assiette , l'équation des moments par rapport à la ligne P0 P3 nous permet d'écrire:
ω. T. P 3M. sin = ∆. P1G. sin
ou encore:
P3 M = P1G. /T (1)
La similitude des triangles P0 MP3 et P0 P2P1 , on obtient la relation:
P3 M/P1P2 = P3 P0 /P1P0
Du moment des forces par rapport au point P0, on obtient:
ω. T. P 3P0 = ∆. P1P0 (2)
En combinant les équations (1) et (2), on obtient:
P1P2 = P1G (3)
Calcul de la réaction R
En cas d'un navire échoué, la force de réaction R se comporte comme une soustraction de
poids qui provoque un déséchouage T et une variation d'assiette (Fig. II.28) , tels que:
T = R / (.AW)
Et, en prenant les moments des forces par rapport au métacentre additionnel MT , on obtient:
(Fig. II.28)
Plan de chargement
Le navire étant un engin de transport maritime, le chargement, le déchargement et la
manutention à bord constituent les opérations routinières du navire. Au port, quand le navire est à
l'arrêt, ces opérations ne sont en fait que l'addition (chargement), le retrait (déchargement) et les
mouvements tant transversaux, horizontaux ou verticaux (manutention) des charges c'est-à-dire des
marchandises donc des poids.
A la lumière de ce qui a été présenté dans les sections précédentes, ci-dessus, les opérations
de chargement et de déchargement, revenant respectivement à ajouter et à soustraire des poids au
poids initial du navire, et celles de manutention à les déplacer à bord du navire, elles ne peuvent
qu'influencer directement le tirant d'eau donc le franc-bord, la stabilité initiale tant transversale que
longitudinale, et l'équilibre transversal (gîte ou bande) et longitudinal (assiette) du navire.
En mer, ces nouvelles conditions du navire en charge (ou lège) sous l'effet des actions
internes (déplacement des charges à bord, consommation des combustibles et des
approvisionnements, etc.) et externes (vents, courants, états de la mer, etc.) conditionnent le
comportement du navire notamment la vitesse, la manœuvrabilité, la stabilité, la résistance à
l'avancement donc la puissance la consommation, l'équilibre, etc.
Il est donc très important et voir même vital de tenir compte des conséquences de ces
opérations sur la sécurité du navire.
C'est ainsi qu'un plan de chargement (déchargement) est utilisé à bord des navires. Il
consiste à effectuer le chargement et le déchargement de manière à respecter les impératifs du franc-
bord et de la stabilité initiale en charge ou lège (pour le déchargement), de la structure (éviter les
concentrations de tensions) afin de préserver la sécurité en mer du navire.
Donc, c'est établir le devis et la distribution des poids des marchandises, calculer ou
déterminer les paramètres et vérifier leur conformité aux exigences de la sécurité du navire en mer
notamment le franc-bord et la stabilité.
Ainsi, pour un navire en charge ou lège, le plan des formes, les courbes hydrostatiques, le
devis et la distribution des poids à bord du navire sont utilisés pour:
L'objectif de tous ces calculs n'est point d'améliorer le franc-bord et la stabilité initiale pour
surpasser les critères usuels mais de garder une réserve de flottabilité et une réserve de stabilité
suffisantes pour la sécurité du navire en mer.
Ces calculs, actuellement informatisés, peuvent se faire à bord des navires pendant les
opérations de chargement et de déchargement, et si c'est nécessaire, à tout moment afin d'effectuer le
chargement ou le déchargement qui donnera les meilleurs résultats finaux pour le comportement et la
sécurité du navire en mer.
Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN
Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire II. 35
Section II – Stabilité du Navire
Grâce au moyen de calcul mis ainsi à sa disposition, il veille à ce qu'on suit le plan de
chargement et en cas de constatation d'erreur et/ou de négligence pouvant affecter la sécurité du
navire, il prend des décisions et il les applique.
Après les opérations de chargement et/ou de déchargement, le navire peut présenter un gîte,
une assiette et éventuellement un GM réduit. Dès lors si le franc-bord le permet (en cas de réserve de
flottabilité), par le système de ballastage, il peut corriger le gîte et l'assiette éventuels et améliorer le
GM du navire. Car l'addition du poids sous le centre de gravité augmente le GM, tandis que la
soustraction le diminue, par contre au-dessus du centre de gravité l'addition le diminue et la
soustraction l'augmente.
Les calculs de tenue à la mer des navires constituent un domaine bien particulier de
l'hydrodynamique navale et ils sont très complexes, en particulier à cause de l'interaction non
linéaire entre la surface libre, animée d'une houle régulière en amont, et les mouvements du
navire en translation uniforme induits parcelle-ci.
Pour résoudre le problème de la tenue en mer d'un navire ou d'un corps, deux
méthodes analytiques sont généralement utilisées: l'une dite fréquentielle et l'autre temporelle.
Dans le cas d'une modélisation le plus simpliste possible (Fig. III.1) le navire peut être
assimilé à un système excité par des forces et moments externes comme le vent et les vagues et
ses différentes réponses spécifiques à ces excitations constituent sa tenue en mer donc son
comportement.
(Fig. III.1)
Bien que le vent joue un rôle important dans la réponse de tout type de navires,
notamment, de ceux ayant des œuvres mortes assez importantes, bateaux à voiles ou structures
off shore, dans ce chapitre, pour plus de simplicité, on ne considérera que les forces et moments
d'excitation engendrés seulement par les vagues (houles), et en réponse à ces forces et moments
que les mouvements les plus importants du navire, le roulis (rolling), le tangage (pitching) et le
pilonnement (heaving).
Vagues
Les différents systèmes de vagues, selon leurs sources de générations, sont assez
complexes. Les systèmes de vagues engendrés par les navires, comparés à ceux-ci, restent
insignifiants.
Dans un milieu au repos, ces systèmes de vagues sont générés par tout phénomène y
conférant de l'énergie comme: le vent (ondes de surface), les phénomènes géologiques,
notamment, sismiques du fond de la mer (tsunamis), des marées (vagues de marées), et les
interactions des courants.
Prof. Dr. Ir. Yasar Argun ISIN
Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire III. 2
Section III – Tenue en Mer et Manoeuvrabilité
Dans le cadre de l'étude de la tenue en mer des navires on ne considère que les vagues
engendrées par l'action des vents et la réponse du navire aux forces et moments d'excitation
engendrés par ces vagues.
Cette énergie excitatrice dégagée par les systèmes de vagues est une fonction du carré
de la hauteur H 0 de la vague ou de la houle (amplitude). L'ensemble des vagues ou des houles
constitue un système complexe dit spectre de vagues ou de houles. On a ainsi:
Energie de la houle = (H0 2)
C'est ainsi que, doubler la hauteur d'une vague correspond à quadrupler son énergie.
Dans le cas d'un navire se déplaçant en eau calme, c'est la raison pour laquelle, on observe des
systèmes de vagues générés par sa coque, devenant de plus en plus larges et importants en
amplitudes au fur et à mesure que sa vitesse de déplacement augmente.
(Fig. III.2)
De la séquence de création des vagues par l'action du vent ci-dessus (Fig. III.2), il est
important de noter que le transfert de l'énergie du vent se fait constamment aussi longtemps que
celui-ci continue à souffler et maintient sa force. L'énergie de la vague se dissipe
continuellement par l'effet des forces de frottement associées à la viscosité de l'eau de mer. La
dissipation croît avec la hauteur de la vague. Pour que la vague se maintienne, cette énergie
ainsi dissipée doit être aussitôt supplée par la source de l'énergie externe donc par le vent
(conservation de l'énergie). Sans l'action continue du vent, la vague disparaît progressivement.
Dans la réalité, la surface de la mer est loin d'être si facilement descriptible, elle est
très complexe et formée de la superposition et de l'interaction de plusieurs systèmes différents
d'ondes (vagues, rides, houles). Si on observe une zone déterminée de la surface de la mer on
remarquera que les amplitudes et les directions des ondes sont complètement aléatoires. La
modélisation d'un champ d'ondes aléatoires n'est possible qu'à travers la théorie de
superposition qui implique que le système compliqué des vagues de la mer est la résultante de
la superposition de plusieurs différentes vagues sinusoïdales ayant chacune sa propre fréquence,
longueur d'onde, la vitesse, la direction de propagation et de source d'énergie. Une étude basée
sur des mesures des fréquences des vagues dans une zone définie de la surface de la mer est
rendue possible par la méthode dite analyse spectrale de Fourier. Cette analyse définit le
spectre des vagues dans une zone définie de la surface de la mer en fonction des fréquences des
vagues qu'y sont observées et de la densité d'énergie (fonction des amplitudes mesurées
correspondantes). La figure (III.3) illustre la courbe typique du spectre des vagues où m0 est la
surface sous la courbe de la densité d'énergie, ωv la fréquence modale et H S la hauteur
significative des vagues.
(Fig. III.3)
(Tableau III.1)
Afin de pouvoir les utiliser dans la suite des calculs de la tenue en mer, les périodes
modales Tv observées des systèmes de vagues, peuvent facilement être transformées en leurs
fréquences modales ωv par l'intermédiaire de la formule:
2 .
v
Tv
et leurs hauteur significatives HS peuvent être déduites des tableaux spectraux spécifiques aux
états des mers comme étant la valeur moyenne des 1/3 des plus grandes hauteurs des vagues
typiques observées au cours des mesures.
Bien que la description des états de la mer soit très compliquée, il existe pour chacun
d'eux une fréquence modale prédominante et une hauteur de vague associée à cet état. De même
qu'il est usuellement admis que ces conditions modales sont générées par la source d'énergie
génératrice des vagues, donc du vent, située au plus prés du point d'observation. Par conséquent,
quand la période modale et la hauteur des vagues sont connues, la direction de leur propagation
sera celle du vent.
(Fig. III.4)
Dans ce système schématisé, dans le cas des mouvements forcés, la résultante FE des
forces d'excitation agissant sur la masse m est appliquée au centre de gravité de celle-ci, comme
d'ailleurs, celles d'amortissement, et de rappel. La force d'amortissement schématisée par
l'amortisseur, ayant un coefficient d'amortissement c, représente toutes les forces qui tendent à
amortir le mouvement au cours de son évolution, notamment des forces de frottements ou
d'autres du genre. De même que la force du rappel représente les forces de restauration,
notamment, celle de l'inertie de la masse et elle est schématisé par un ressort ayant un contant de
raidisseur k.
Les différentes solutions de cette équation différentielle sont données, selon chaque
cas considéré, par les expressions du mouvement décrit dans un système d'axe (z, t):
(Fig. III.5)
2. 1
n k / m et la période T k /m
T 2.
(Fig. III.6)
Selon la valeur du facteur d'amortissement e ( c / 2.m). t les mouvements sont, soit sous
amortis (faible amortissement), dès lors, on se trouve devant plusieurs oscillations avant son
extinction, soit sur amortis (grand amortissement), donc, sans aucune oscillation et soit avec un
amortissement critique (amortissement important) où on se trouve devant une seule oscillation
avant l'extinction du mouvement.
Les courbes des amplitudes du mouvement, selon le cas, sont illustrées dans la figure
(III.7). On y remarque que dans le cas du système peu amorti pour ω = ωn la valeur du
dénominateur tend vers l'infini est le mouvement tend vers la résonance. Ainsi:
c
4.( ) 2 .(/ n ) 2 << {1 ( / n )2 } 2 et par conséquent z ∞(la résonance).
2.m.n
(Fig. III.7)
En analogie avec les lois de la Mécanique classique sur les oscillations harmoniques
simples, qu'on vient de donner un bref aperçu, il est possible de prédire la réponse du navire aux
forces d'excitation des vagues qu'il rencontre au cours de son déplacement à travers elles, donc,
ses mouvements en guise de réponse et en déduire les périodes et fréquences de ses
mouvements (oscillations).
▫ Fréquence de rencontre
Comme on a vu, dans un système de mouvement harmonique simple, formé d'une
masse, d'un ressort et d'un amortisseur, le mouvement créé par la force d'excitation dépend de
l'amplitude et de la fréquence de l'excitation.
La réponse du navire aux forces d'excitation n'en diffère guère, mais dans ce cas, la
fréquence de la force d'excitation ne dépend pas seulement de celle des vagues mais aussi de la
vitesse et du cap, en d'autre terme, de la direction de rencontre du navire avec les fronts de
vagues.
Le paramètre important qui tient compte de ce fait et qui traduit la relation entre la
vitesse relative du navire et celles des vagues est la fréquence dite "fréquence de rencontre"
ωRV donnée par l'expression:
2 . V. cos
RV v v
g
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire III. 8
Section III – Tenue en Mer et Manoeuvrabilité
où V est la vitesse du navire (m/s), v la fréquence d'une vague donnée et le cap du navire par
rapport aux fronts de vagues (Fig. III.8).
(Fig. III.8)
Ainsi, la fréquence de rencontre est une fonction tant de la fréquence des vagues que
de la vitesse du navire qui les affronte, elle peut, donc, être modifiée avec la vitesse du navire.
▫ Mouvements du navire
Les mouvements d'un navire (corps flottant), considéré comme un corps rigide, sont
définis selon trois axes : x, y et z. L'axe des x correspond à l'axe horizontal ou longitudinal (axe
qui est dans le sens de la longueur du bateau), l'axe des y représente l'axe transversal (axe qui
traverse perpendiculairement l'axe longitudinal, dans le plan horizontal) et l'axe des z est l'axe
vertical. Ils sont au nombre de six (6) dont deux (2) par axe. Le tableau III.2, ci-dessous,
résume, selon chaque axe, les différents mouvements qui s'y rapportent.
(Tableau III.2)
Ces six mouvements (Fig. III.9), comme on vient de stipuler, sont principalement
causés par les vagues, le vent ou le courant.
(Fig. III.9)
Les mouvements du navire dans les plans vertical et horizontal respectifs sont, dès
lors, schématisés comme suit (Fig. III.10):
(Fig. III.10)
Les seuls mouvements harmoniques simples du navire, engendrés par les vagues,
qu'on se propose d'étudier dans la suite du présent chapitre sont le roulis, le pilonnement et le
tangage, tous situés dans le plan vertical et produits autour de son axe de symétrie longitudinale.
(Fig. III.11)
Ainsi, en utilisant les résultats de l'étude des mouvements harmoniques simples non
amortis et non forcés, par analogie, on obtient successivement:
o Le pilonnement
Le mouvement global vertical du navire dû au déséquilibre des forces de flottaison et
le déplacement du navire sous l'action des vagues, au cours duquel la résultante de ces forces
tend à ramener le navire à sa position initiale d'équilibre. C'est le mouvement vertical du navire
autour de son plan de flottaison (Fig. III.12).
(Fig. III.12)
Dès lors, par analogie avec les équations du mouvement harmonique simple, en
remplaçant le coefficient de raideur k du ressort par TPC et la masse m par /g, dans les
expressions de la fréquence et de la période naturelle:
2. 1
n k / m et T k/m
T 2.
et la période:
2.
Tp / A WL
p
Où:
TPC Exprimé en Kgf par mètre d'immersion;
z Immersion (m) ;
AWL Surface de flottaison au repos (m2).
Les navires ayant de larges surfaces de flottaison pour leur déplacement subissent de
grandes forces de restauration et par conséquent, d'importantes accélérations et de courtes
périodes d'oscillations de pilonnement. Par contre ceux avec de faibles surfaces de flottaison
subiront de longues périodes et de faibles accélérations de pilonnement.
En général, les navires qui subissent de faibles accélérations sont plus confortables
que ceux qui en subissent de fortes et ont plus de chance d'éviter des dommages aux
équipements et au personnel.
o Le tangage
Le navire, affrontant les vagues frontales ou subissant celles déplaçant dans le même
sens de son déplacement (vagues venant d'arrière) du fait du déjaugement à l'avant ou à l'arrière
(selon le cas) de la carène, donc de l'immersion ou d'émersion, entre en mouvement longitudinal
de rotation autour de son axe transversal. C'est le phénomène dit de tangage.
(Fig. III.13)
Les navires ayant de larges valeurs de MTC par rapport à leur moment d'inertie
longitudinal Iyy de leur surface de flottaison, subissent de grandes forces de restauration et par
conséquent, d'importantes accélérations et de courtes périodes d'oscillations de tangage. Ce qui
arrive dans le cas des navires ayant de longue coque cylindrique avec la majorité des charges
concentrées près de leur maître couple.
o Le roulis
Les mouvements d'inclinaison transversale du navire, sous l'action des vagues, comme
dans le cas du phénomène de tangage, sont engendrés par la pente de la surface des vagues. Ils
sont aussi une conséquence du désalignement du centre de gravité G du navire et du centre de
flottaison B de la carène dû à cette pente et qui engendre un couple interne de restauration (Fig.
III.14).
(Fig. III.14)
L'amplitude du couple de restauration est donnée par (. GZT) et dans le cas des petits
angles d'inclinaison transversale (<<<), elle est exprimée, en fonction de la hauteur
métacentrique GMT par:
C R .GM T .
où B est la largeur en (m) du navire et Cr exprimé en (s/m 1/2) un coefficient dépendant du degré
d'amortissement du roulis et ayant une valeur qui varie de 0,6 à 1 avec une bonne moyenne de
0,8 quand on ne possède pas de données précises.
Des observations faites sur des courbes typiques des fréquences naturelles d'oscillation
tracées en fonction des amplitudes pour les trois mouvements ainsi étudiés (Fig. III.15), on
remarque qu'aux voisinages de la fréquence de rencontre ωRV, les trois mouvements s'amplifient
et tendent vers la résonance (ωP , ωT, ωR tendant chacune vers ωRV ).
(Fig. III.15)
Cette amplification est plus importante et tend plus rapidement à la résonance dans le
cas du mouvement de roulis. Ce qui s'explique par la faible dissipation de l'énergie, engendrée
par les vagues d'excitation, par les vagues créées par la carène du navire au cours de son
mouvement de roulis, donc par un faible amortissement du mouvement.
Au cours de son déplacement à travers les vagues, le navire subit aussi d'autres forces
d'excitation mais non oscillatoires, dues aux mouvements relatifs du navire et de la mer,
notamment:
- Embarquement d'eau par la plage avant du navire au cours de fortes mers pendant le
mouvement de tangage, qui peut être une cause l'insécurité et entraîner des charges
supplémentaires sur la structure;
- Emersion de l'étrave pendant le tangage, la structure avant du navire se met en porte à
faux et entraîne des contraintes supplémentaires sur la structure;
- Tossage qui manifeste au cours de tangage par la rentrée avec choc des parties plates de
l'étrave dans l'eau et qui entraîne des contraintes de choc sur la structure avant et
engendre des vibrations tout au long de la coque;
- Emersion de l'étambot pendant laquelle la structure arrière du navire se met en porte à
faux et d'une part, engendre des contraintes supplémentaires sur la structure et d'autre
part, l'hélice sortant hors de l'eau, entraîne l'emballement du moteur pouvant causer des
dégâts à la propulsion;
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire III. 14
Section III – Tenue en Mer et Manoeuvrabilité
La tenue en mer des navires, afin d'éviter les phénomènes ou mouvements néfastes
qu'on vient de passer en revue, peut être améliorée pendant la conception tant en donnant des
formes adéquates à la coque, qu'en dotant le navire des appendices et des systèmes actifs ou
passifs permettant d'amortir ou de contrecarrer les effets, notamment, des stabilisateurs actifs ou
passifs de roulis (ailerons), système gyroscopique, réservoirs anti-roulis, etc.
La fréquence de rencontre peut être à tout moment modifiée de manière à éviter les
fréquences néfastes entraînant l'amplification des mouvements du navire, voir la résonance. En
diminuant ou augmentant la vitesse du navire le pilote tient dans sa main la possibilité de
modifier la fréquence de rencontre et ainsi d'éviter toute amplification des mouvements du
navire engendrés par les forces d'excitation des vagues (Fig. III.16).
(Fig. III.16)
Chapitre II - Manœuvrabilité
La manoeuvrabilité des navires est un sujet très complexe et implique l'étude des
équations des six (6) mouvements du navire. L'analyse à travers ces équations de mouvements,
malgré plusieurs hypothèses simplificatrices, permet la prédiction de la manoeuvrabilité du
navire. En pratique, les essais sur modèles dans les bassins de carènes sont nécessaires pour
vérifier les résultats analytiques. Après la mise à l'eau du navire, les essais en mer (vraie
grandeur) permettent de quantifier les caractéristiques de manoeuvrabilité des navires.
Définitions
D'une manière concrète, la manoeuvrabilité d'un navire se résume à ses
comportements dans trois champs d'action qu'on lui impose au cours de son évolution en mer. A
savoir:
o Le maintien du cap, c'est l'habilité du navire à maintenir un cap donné en absence de toutes
perturbations externes (vagues, courant, vent, etc.);
o La réponse à un manœuvre, c'est l'habilité du navire à répondre, dans des normes définies,
à un changement de mouvement imposé, notamment, de cap ou de rotation. Les normes
imposent, en général, le rayon et la distance dans lesquels chacun des mouvements du
navire doit être accompli avec aisance;
o Le changement de vitesse, c'est l'habilité à répondre aux changements de vitesse contrôlés,
notamment, l'arrêt et marche arrière, dans le respect des normes imposant la duré donc la
rapidité et la distance.
Stabilité du mouvement
Le concept du maintien de la trajectoire est fortement relaté à celui de la stabilité de la
course ou de la direction du mouvement initial. Un navire ou (corps) est dit stable, à n'importe
quel état d'équilibre au repos ou en mouvement, quand perturbé par des forces ou moments
externes, notamment, dans le cas d'un navire, les vagues et/ou les coups de vent, à la disparition
de la perturbation, tend à revenir à sa position initial d'équilibre.
Ainsi, pour un navire évoluant, initialement, à vitesse constante selon une trajectoire
droite, et qui subit une perturbation momentanée, après la disparition de celle-ci, au point de vue
de stabilité dynamique donc de maintien de la trajectoire droite, le navire maintient une
trajectoire droite, mais non sa direction initiale (Fig. III.17).
(Fig. III.17)
(Fig. III.18)
(Fig. III.19)
Ces formes de stabilité constituent, dans le cas des navires manœuvrés à main (par
timonier), une hiérarchie ascendante des objectifs du concepteur. D'autres cas requièrent un
contrôle automatisé de degrés différents. Ces différents cas de stabilité précités n'ont un sens
qu'en cas de gouvernails fixés à 0° ou libres de se mouvoir ou enfin dans le cas ils sont contrôlés
soit manuellement soit par un système automatique de contrôle (pilote automatique).
Les types d'essai standard usuels à mener, en absence de toute excitation externe, à
vitesse constante V (vitesse d'essai) et avec une trajectoire d'entrée sans lacets (0° de lacet),
sont définis par:
Essai de rotation qui définit le diamètre tactique de la rotation du navire, est mené au point
d'essai avec un angle de rotation instantanée, par rapport à l'axe longitudinal de symétrie du
navire, de 35° ou à une valeur limite indiquée à bâbord ou à tribord, du gouvernail (Fig.
III.20);
(Fig. III.20)
Essai de cap qui définit l'habilité du navire à répondre aux changements de cap imposés par
la rotation du gouvernail à bâbord ou à tribord de 10° par rapport à l'axe longitudinal de
symétrie du navire;
Essai de course en zigzag qui définit l'habilité du navire à répondre aux changements de
cap successifs imposés par les rotations instantanées et successives du gouvernail. Au cours
de ce manœuvre, après une approche rectiligne du navire au point d'essai, dès qu'on atteint
le point d'essai, le gouvernail est mis instantanément à 10° bâbord ou tribord, selon le cas et
aussitôt que le cap est dévié de 10° on le remet à 10° tribord ou bâbord respectivement, et
ainsi de suite, on enchaîne les mouvements du gouvernail de 10° à 10°. Le même processus
est aussi mené avec des angles de 20°. Il est évident que la réponse du navire ne peut être
instantanée du fait des effets de l'inertie et après le premier mouvement de cap le deuxième
n'apparaît qu'avec un certain degré de dépassement de la valeur imposée;
Essais d'arrêt et de marche arrière qui, en mouvement rectiligne à vitesse constante,
définit l'habilité du navire à s'immobiliser à l'arrêt complet de la propulsion et ainsi qu'à
l'inversion complète du sens de propulsion (marche arrière).
En réponse à ces essais, la manoeuvrabilité d'un navire est considérée satisfaisante si,
elle répond aux critères ci-dessous.
Le gouvernail
Tout navire, dans le respect de la réglementation
internationale, doit avoir une stabilité de course acceptable. Il
doit être apte à maintenir avec aisance son cap.
(Fig. III.21)
Au cours de la navigation, le navire doit pouvoir changer son cap relativement vite
avec de petites corrections sur l'angle de rotation du gouvernail.
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire III. 19
Section III – Tenue en Mer et Manoeuvrabilité
De même que la largeur de la bande de dérive entourant le cap initial doit rester dans
une certaine limite admissible de manière à permettre au navire d'effectuer son trajet en
maintenant un cap réel au plus près de son cap théorique fixé sans grandes interventions au
gouvernail (stabilité dynamique de la trajectoire).
Le navire, dans toute circonstance, doit rester manoeuvrable sans mettre en danger sa
survie. Il doit, ainsi, avoir une manoeuvrabilité suffisante tant au cours des accélérations que
pendant des décélérations. Donc, à faible vitesse, il doit pouvoir manœuvrer raisonnablement
sans intervention ou assistance externe (assistance de remorqueur).
Nomenclature et définitions
La géométrie et les dimensions du gouvernail sont tributaires de celles de l'étambot.
Elles dépendent de la disponibilité effective à l'arrière du navire tant au point de vue de la
largeur que de la hauteur. La hauteur du gouvernail dépend de l'espace permise par les
restrictions dues au tirant d'eau, aux dimensions et positionnement des hélices et à la forme de
l'étambot, notamment pour se prémunir des vibrations induites sur la coque par les hélices, pour
obtenir un meilleur écoulement autour de celle-ci et des gouvernails, etc.
En principe, plus la surface portante du gouvernail est grande, meilleur son efficacité à
engendré des grands moments de rotation, donc, meilleurs les performances de manoeuvrabilité
(stabilité de cap, temps de réponse, diamètre tactique, etc.).
La figure (III.22) illustre le schéma d'un gouvernail type spade (pelle) suspendu et
semi compensé d'un navire à transom (tableau arrière droit) souvent utilisé dans la marine de
guerre pour son efficacité.
(Fig. III.22)
Types de gouvernail
Le type du gouvernail, les dimensions de son safran (corps du gouvernail), sa location
et son placement relatifs aux hélices ont chacun une influence significative sur l'efficacité du
gouvernail et par conséquent, sur la contrôlabilité du navire.
La figure (III.23) illustre les différents types de gouvernail les plus utilisés dans le
domaine maritime sur des navires tant commerciaux que militaires.
(Fig. III.23)
Selon leur type les gouvernails peuvent être classés en deux grandes familles; celle
dite des gouvernails supportés où la mèche du gouvernail (l'axe solidaire du safran qui permet
au gouvernail de pivoter dans le plan horizontal), sur sa partie inférieure, se repose sur le talon
(pièce en acier solidaire de la quille) et y meut dans un palier vertical appelé crapaudine, et
celle dite des gouvernails suspendus où la mèche du gouvernail, sur sa partie supérieure, est
tout simplement soutenue par un système étanche de palier solidaire de la coque, donc, en
absence de support talon. Une variante classique du gouvernail supporté est celle où le safran est
attaché à l'étambot par des ferrures appelées fémelots et aiguillots.
Pour des raisons structurelles, afin de minimiser les moments importants engendrés
sur la mèche, dans chacune de ces familles, les gouvernails peuvent être compensés, semi
compensés ou non. Le gouvernail compensé ou semi compensé a la particularité de posséder la
surface du safran répartie de part et d'autre de la mèche et ainsi de posséder dans le premier cas
le centre de pression situé sur l'alignement de la mèche du gouvernail et dans le deuxième cas au
plus près de la mèche.
C'est cette disposition assure au gouvernail d'avoir des moments de pression sur la
mèche plus réduits que dans le cas des gouvernails non compensés ayant les mêmes dimensions
du safran.
Les gouvernails monoblocs sont souvent utilisés à cause de leur habilité à engendrer
de grandes forces de rotation (moments) comparés à leurs dimensions.
Dans des cas spéciaux, les considérations structurelles, le coût et la nécessité de forces
latérales de stabilisation peuvent aboutir à l'utilisation d'autres types souvent mixtes de
gouvernail comme les gouvernails semi suspendus appelés aussi type horn (à bec débordant)
efficace notamment dans le cas de navigation en présence des glaces.
Pour des raisons d'efficacité et de performance, les gouvernails doivent être situés au
plus près de l'étambot et placés, de préférence, face aux hélices, dans leur sillage, afin qu'ils
puissent recevoir le maximum du flux engendré par celles-ci.
En pratique, les gouvernails se situent dans l'axe de leur arbre porte hélice. C'est la
configuration la plus généralisée dans le cas des navires à mono hélice. Ce type de configuration
présente des inconvénients notamment, le démontage complet du système pour l'entretien et la
réparation de l'arbre d'hélice.
Dans le cas des navires à plusieurs hélices, le placement désaxé des gouvernails par
rapport aux arbres d'hélice respectifs permet d'éviter ce démontage fastidieux pendant l'entretien
ou la réparation desdits arbres.
Dimensionnement
Surface du safran
L'efficacité d'un gouvernail dépendant de la surface de son safran, le rapport de la
surface du safran à celle de la section longitudinale de la carène immergée du navire constitue
son paramètre principal de dimensionnement. En général, ce paramètre pris sous forme de ratio
de la surface projetée APG du gouvernail (safran) au produit de la longueur entre
perpendiculaires L PP par le tirant d'eau T du navire varie de 0,017 (navire cargo) à 0,025 (navire
de guerre type destroyer).
Les sociétés de classifications ont des formules réglementaires basées sur des
observations et mesures faites au cours des essais sur des navires en vraie grandeur. Pendant des
calculs préliminaires, une des plus utilisées est celle de Det Norske Veritas permettant de
déterminer la surface projetée A PG minimum en fonction des grandeurs (en mètres) telles que la
longueur entre perpendiculaire L PP, la largeur B et le tirant d'eau T du navire. Elle est définie par
l'expression:
L .T
A PG PP . 1 ,0 25 ,0.( B / L PP ) 2
100
La valeur de A PG n'est valable que pour le gouvernail situé derrière l'hélice, pour
d'autres configurations elle doit être majorée de 30% au moins.
Forces et moments
En général, le safran est profilé et a une section du type aérodynamique qui placée
dans le sillage des hélices, engendre une force hydrodynamiques notamment, une portance
perpendiculaire et une traînée parallèle à la direction de l'écoulent. Ces forces et par conséquent
les moments peuvent dès lors être calculés par les théories citées dans le cadre de l'étude des
pales d'hélice.
Tel est le cas, pour un gouvernail profilé ayant une section du type aérodynamique
(Fig. III.24), placé avec un angle d'attaque αdans le sillage de l'hélice où règne un écoulement
permanent de vitesse V donnée (vitesse du navire).
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire III. 22
Section III – Tenue en Mer et Manoeuvrabilité
(Fig. III.24)
Pour un gouvernail ayant une hauteur assez large par rapport à sa largeur (corde c du
profil), la résultante FR des forces de portance P et de traînée T, créées par le profil placé avec
un angle d'attaque αdans l'écoulement derrière l'hélice, est appliquée au centre de pression de
la tranche élémentaire situé à une distance e du bord d'attaque. Pour des petits angles d'attaque
(α< 35°) le rapport e/c est de l'ordre de 0.25, par contre pour des grands angles (α> 35°), juste
avant le phénomène de décrochage (chute de portance), il atteint 0,40.
Afin de calculer la force normale sur le profile et son moment par rapport à l'axe du
gouvernail situé à une distance a du bord d'attaque, on décompose la résultante des forces de
portance et de traînée en une force verticale FN et une autre horizontale FT selon les axes
horizontal et vertical du profil.
On obtient, ainsi, la force normale FN et celle tangentielle FT, créées par le profil, sont
donnés par les expressions:
FN P. cos T . sin et FT T . cos P. sin
et les moments par rapport au bord d'attaque et par rapport à l'axe du gouvernail, par:
M= FN x e (par rapport au bord d'attaque)
M = FN x ( e - a) (par rapport à l'axe du gouvernail)
Pour des estimations rapides, dans la littérature navale, on trouve plusieurs formules
empiriques qui permettent de déterminer la force normale engendrée par l'écoulement autour du
gouvernail, en fonction de l'angle d'attaque α(angle du gouvernail) et la vitesse V du navire.
La force normale FN engendre d'autre par un moment de flexion M F sur la mèche qui
est proportionnel à la hauteur du safran, il est souvent négligeable pour un gouvernail supporté,
mais peut atteindre des valeurs significatives pour un gouvernail suspendu.
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Théorie du Navire I – Statique et Dynamique du Navire III. 23
Section III – Tenue en Mer et Manoeuvrabilité
Dans ce dernier cas, il est donné par le produit de cette force normale avec la distance
verticale y entre le centre de pression et le centre du palier vertical supérieur (crapaudine)
encastré dans la coque.
Pour les écoulements permanents à vitesse constante autour d'une aile (profil
aérodynamique), la portance varie en fonction de l'angle d'attaque. Jusqu'aux environs d'un
angle limite αL (caractéristique du type de profil), la portance augmente presque linéairement et
atteint sa valeur maximum. Au-delà, le phénomène de décrochage apparaît et la portance chute
brusquement (Fig. III.25).
(Fig. III.25)
Pour des navires ordinaires, ce phénomène est de courte durée. Aussitôt que le navire
entre dans sa trajectoire circulaire, l'effet des forces centrifuges, dont la résultante passe par un
point situé au-dessus du centre de résistance latéral, engendre un couple centrifuge tendant à
créer une inclinaison plus importante et opposée à la première.
Dans le cas des navires à mono hélice avec un positionnement optimum du gouvernail
devant l'hélice, un bon pilote peut améliorer le couple nécessaire aux manœuvres à faible vitesse
en combinant l'angle du gouvernail avec de courts coups d'accélération ou de décélération créant
des pointes de courant momentanés sur le gouvernail (effets d'impulsion et d'inertie).
Dans le cas des navires à deux hélices, le couple peut être amélioré en les faisant
fonctionner en marche opposée l'une par rapport à l'autre, créant ainsi un couple supplémentaire
bien supérieur à celui créé par le gouvernail.
Enfin, des propulseurs latéraux placés surtout sur des gros navires, permettent une
meilleure manœuvrabilité à faible vitesse et même en absence totale de vitesse donc de
propulsion. En cas de nécessité, le recourt à l'assistance des remorqueurs ou des pousseurs,
notamment au cours des manœuvres d'accostage au port, reste impératif.
Bibliographie - Références
◦ Basic Ship Theory, K.J. RAWSON, E.C. TUPPER, Longmans Ed. 1968.
◦ Basic Naval Architecture, K.C. BARNABY, Hutchinson Ed. 1969.
◦ Naval Architecture for Marine Engineers, W. MINCKLE, Newness Butterworth's Ed. 1978.
◦ Hydrodynamics in ship design, H.E. SAUNDERS, Vol. 2. SNAME
◦ Maritime Transportation - Ships and Ports, Dr Ir Y. Argun ISIN (lecture book) ONEM, 2001.
◦ Eléments d'Architecture Navale, Dr Ir Y. Argun ISIN (lecture book), UNIKIN 2005.
◦ Introduction to Naval Architecture, E.C. TUPPER, Elsevier Ed. 2004.
◦ Ship Hydrostatics and Stability, A.B. BIRAN, Elsevier Ed. 2003.
◦ Ship Stability for Masters and Mates, Dr C.B. BARRASS & D.R. DERRETT, Elsevier Ed. 2006.
◦ Maneuvring and Control of Marine Vehicles, M.S. TRIANTAFYLLOU and F.S. HOVER, (lecture book), M.I.T, USA.
Nomenclature - Unités
Géométrie du navire
LOA Longueur hors tout m
LPP Longueur entre perpendiculaire m
LWL Longueur de la surface de flottaison m
B Largeur m
C Creux m
T Tirant d'eau m
TAV Tirant d'eau avant m
TAR Tirant d'eau arrière m
L Longueur m
PT Poids total Kgf ou T
Δ Déplacement T (tonne)
Déplacement m3
g Accélération gravitationnelle terrestre m/s2
3
Poids volumique Kgf/m
Masse volumique Kgf.s /m4
2
Stabilité du navire
G Centre de gravité -
B Centre de carène -
F Centre de flottaison -
GM Hauteur métacentrique m
KG Distance centre de gravité - ligne de quille m
KM Distance métacentre - ligne de quille m
KB Distance centre de carène - ligne de quille m
BM Rayon métacentrique m
GZ Bras de levier du couple de redressement m
LCB Position longitudinale du centre de poussée m
4
IXX Moment d'inertie de la surface de flottaison par rapport à l'axe des x m
IYY Moment d'inertie de la surface de flottaison par rapport à l'axe des y m4
TPC Immersion par cm m/cm
MTC Moment par cm d'immersion T xm/cm
Angle d'inclinaison transversale Rad ou °
Angle d'inclinaison longitudinale Rad ou °
Masse
Kg lb (pound) 1 Kg = 2,2045 lb 1 lb = 0,4536 Kg
Temps
Heure H H 1 H = 60 m 1 m = 1/60. H
Minute m m 1 H = 3 600 s 1 s = 1/3600 H
Seconde s s 1 m = 60 s 1 s =1/60 m
Vitesse
m/s ft/s 1 m/s = 3,2808 ft/s 1 ft/s = 0,3048 m/s
in/s 1 m/s = 39,3696 in/s 1 in/s = 0,02540 m/s
Noeuds Knot 1 nœud = 1 kn 1 kn = 1 noeud
Km/h 1 nœud = 1,852 Km/h 1 Km/h = 0,5399 kn (nœud)
1 nœud = 0,5144 m/s 1 m/s = 1,9438 noeuds
1 kn = 1,6877 ft/s 1 ft/s = 0,5925 kn
1 kn = 20,2524 in/s 1 in/s = 4,9377 10-2 kn
Accélération
Gravité g m/s 2 ft/s2 g = 9,8065 m/s2 1 m/s2 = 0,102 g
g = 32,1731 ft/s2 1 ft/s2 = 0,0311 g
1 m/s2 = 3,2808 ft/s2 1 ft/s2 = 0,3048 m/s2
Force
Kgf lbf 1 Kgf = 2,2045 lbf 1 lbf = 0,4536 Kgf
Newton (N) N 1 Kgf = 9.8065 N 1 N = 0,1019 Kgf
Tonne Tons (long ton) 1 N = 0,2248 lbf 1 lbf = 4,4484 N
Ton (short ton) 1 tons = 2240 lbf 1 lbf = 4,4637 10-4 tons
1 ton = 2000 lbf 1 lbf = 5.10 -4 ton
1 tons = 1,016 t 1 t = 0,9842 tons
1 ton = 0,9072 t 1 t = 1,1023 ton
Moment/couple/Travail
Kgf x m lbf x ft 1 Kgf x m = 7,2335 lbf x ft 1 lbf x ft = 0,1383 Kgf x m
N xm 1 Kgf x m = 9,8065 N x m 1 N x m = 0,1019 Kgf x m
1 N x m = 0,7376 lbf x ft 1 lbf x ft = 1,3557 N x m
Puissance
Kgf x m/s lbf x ft/s 1 Kgf x m/s = 7,2335 lbf x ft/s 1 lbf x ft/s = 0,1383 Kgf x m/s
Watt lbf x ft/s 1 Kgf x m/s = 9,8065 W 1 W = 0,102 Kgf x m/s
CV HP 1 W = 0,7376 lbf x ft/s 1 lbf x ft/s = 1,3557 W
1 CV = 735,499 W 1 W = 1,3596 10-3 CV
1 HP = 745,6999 W 1 W = 1,341 10 -3 HP
1 CV = 75 Kgf x m/s 1 Kgf x m/s = 1,333 10 -2 CV
1 HP = 550 lbf x ft/s 1 lbf x ft/s = 1,8181 10 -3 HP
1 CV = 0,9863 HP 1 HP = 1,0138 CV
Pression
Kgf / m 2 psi (lb/in2) 1 Pa = 6894,757 psi 1 psi = 1,4503 10-4 Pa
Pascal (Pa) 1 Pa = 1 N/m2 1 N/m2 = 1 Pa
1 Pa = 0,1019 Kgf / m2 1 Kgf / m 2 = 9,8065 Pa
1 Kgf / m2 = 6,7661 104 psi 1 psi = 1,4779 10-5 Kgf / m2
Densité
Kgf/m3 lbf/ft3 1 Kgf/m3 = 0,01284 lbf/ft3 1 lbf/ft3 = 77,85 Kgf/m3
Kgf x s 2/m4 lbf x s2/ft 4 1 Kgf x s 2/m4 = 3,915 10 -3 lbf x s 2/ft4 1 lbf x s2/ft 4 = 255,414 Kgf x s 2/m4
Viscosité
2
Dynamique Kgf x s/m lbf x s/ft2 1 Kgf x s/m2 = 4,2141 10 -2 lbf x s 2/ft2 1 lbf x s/ft2 = 23,73 Kgf x s/m2
2
Cinématique m /s ft2/s 1 m2/s = 10,7636 ft2/s 1 ft2/s = 0,0929 m2/s
Oscillations
Période T s s
Fréquence ω Rad/s Rad/s ω= 2.π/ T T = 2.π/ω
f Hz Hz f=1/T T = 1 /f
s -1 s-1 1 Hz = 1 s- 1 1 s- 1 = 1 Hz
Coefficient k Raideur 1 Kgf/m = 0,6719 lbf/ft 1 lbf/ft = 1,4882 Kgf/m
Kgf/m lbf/ft ou lbf/in 1 Kgf/m = 0,05599 lbf/in 1 lbf/in = 17,8587 Kgf/m
Froude
FRatio ou Frl (m/s)/m1/2 kn/ft1/2 (m/s)/m1/2 = 1,0731 kn/ft 1/2 kn/ft1/2 = 0,9318 (m/s)/m1/2
Fr V/(gL) 1/2 V/(gL)1/2 Fr = 0,3192 (m/s)/m 1/2 (m/s)/m 1/2 = 3,132 F r
Fr = 0,3426 kn/ft 1/2 kn/ft1/2 = 2,9186 Fr