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28/11/2018 Gilets jaunes: un programme "ni de droite, ni de gauche" - L'Express

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Actualité | Politique

REVENDICATIONS

Gilets jaunes: un programme "ni de droite,


ni de gauche"
Par Jules Pecnard,
publié le 28/11/2018 à 17:08 , mis à jour à 23:50

Marche de "gilets jaunes" à Rochefort, le 24 novembre 2018 afp.com/XAVIER LEOTY

Reçus par François de Rugy, les représentants du


mouvement ont mis sur la table des exigences plus
identifiables.
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Il y a désormais une trace écrite. Dix jours après la première


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mobilisation des gilets jaunes, le mouvement protéiforme et mal
identifié, commence à se structurer. Mardi soir, deux de ses
"représentants", Priscillia Ludosky et Eric Drouet, se sont rendus au
ministère de la Transition écologique pour un tête-à-tête infructueux
avec François de Rugy, au cours duquel une liste de demandes a été
soumise à l'exécutif.  

LIRE AUSSI >> Prix du carburant: la réponse de Macron aux
gilets jaunes 

Ce bréviaire, dont BFMTV a révélé le contenu, fait la part belle aux


questions fiscales, raison d'être initiale du mouvement. Mais pas
seulement. Réforme des institutions, réduction du train de vie des élus,
augmentation des retraites, baisse des charges patronales... Désormais
identifiées, ces revendications sont issues de plusieurs logiciels
politiques distincts. Le politologue Jérôme Sainte-Marie les décrypte
pour L'Express. 

L'Express : lorsqu'on parcourt les demandes des gilets
jaunes, on constate sans surprise que les taxes y occupent
une place importante. Cela vous semble­t­il se calquer sur le
programme d'une formation politique française en
particulier?  

Jérôme Sainte­Marie : Le problème, c'est qu'on lit les choses à


travers un logiciel datant des années 70 et 80, quand les salaires
augmentaient encore. Les syndicats menaient des actions
revendicatives sur les lieux de travail. De l'autre côté, les héritiers du
poujadisme ou les formations de droite se focalisaient sur la fiscalité et
notamment l'impôt sur le revenu. Or, depuis une vingtaine d'années, la
part de ceux qui le paient diminue. L'IR est l'impôt qui incarne le mieux
le système
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Donc l'ancienne dichotomie entre revendications salariales


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protestation anti-fiscale n'a plus lieu d'être. Et l'on ne peut interpréter
l'une ou l'autre comme "de gauche" ou "de droite". 

Comment interprétez­vous leur volonté de mettre à plat le
système des retraites, de mettre au même niveau celles du
public et du privé? N'est­ce pas l'une des exigences
traditionnelles de la droite?  

Je pense que c'est avant tout la traduction d'une culture égalitariste. Les
gilets jaunes pourraient demander la retraite par capitalisation, mais ne
le font pas. Il y a, par ailleurs, un fort décalage entre ce mouvement et
les mobilisations contre la loi travail ou la réforme de la SNCF.
Aujourd'hui, c'est l'univers du privé qui se lève. C'est d'ailleurs sa force,
vu que les quatre cinquièmes des salariés français travaillent dans le
privé. Ce ne sont pas des gens issus d'un monde "protégé" des effets
directs du capitalisme qui se lèvent, ceux qui constituent les bataillons
habituels de la gauche, France insoumise comprise, mais un univers de
travailleurs aux revenus modestes et à l'avenir incertain. Ce constat est
renforcé par le fait que les gilets jaunes remettent souvent en cause
l'assistanat, un vocabulaire proche de ce que défend la droite. 

Sur la demande de consultation du peuple par référendum,
beaucoup de partis peuvent trouver midi à leur porte...  

Oui. Il s'agit là d'une demande liée aux conditions étranges de la


présidentielle de 2017. Emmanuel Macron s'étant trouvé face à Marine
Le Pen, il s'est permis de ne pas changer une virgule de son programme
de premier tour, qui a réuni 24% des suffrages exprimés. Or, c'était un
programme pro-européen, d'un libéralisme assez radical et différent de
ce que pensent les Français dans leur majorité. Dans la foulée, la
"validation" des élections législatives a été écornée par une abstention
massive.
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rond, plusTweeter
atone, comme
Whatsapp
Jacques Chirac en 2002, ça ne pose pas de problème. Quand vous
portez un programme de transformation radicale, ce n'est pas la même
chose. D'où un phénomène de remise en question démocratique au
nom de la démocratie qui se retrouve dans quasiment tous les partis, à
commencer par La France insoumise, le Rassemblement national et
Debout la France. 

LIRE NOTRE DOSSIER COMPLET

Le mouvement des gilets jaunes

La Réunion: Girardin tente d'apaiser les gilets


jaunes

Dubosc, Bardot, Kaaris... ils soutiennent les gilet


jaunes

Quand "Vanity Fair" blague sur les journalistes


agressés

En est­il de même pour les réformes exigées dans le domaine
parlementaire? À savoir, la réduction du train de vie des élus
et des membres du gouvernement, les contrôles de leurs frais
ou la présence obligatoire à l'Assemblée nationale?  

Là-dessus, on a une classe politique qui paye un peu sa lâcheté. Il est


quand même paradoxal de voir qu'il y a 30-40 ans, lorsque les hommes
politiques vivaient en grande partie dans l'informel, leurs supposés
privilèges suscitaient des réactions moins fortes. C'est vraiment à partir
du moment où des législations strictes ont été mises en place que le
climat de suspicion est devenu ce qu'il est. Pour les gilets jaunes, ces
revendications ont, à mon sens, un rôle d'illustration : ça leur permet de
mettre en lumière, par comparaison, leurs problèmes de pouvoir
d'achat. On peut y voir aussi la trace d'un dégagisme qui est avant tout
l'apanage des partis "outsiders", donc LFI et RN. Mais en plus, il y a eu
un dégagisme
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l'électorat exprimé. Pour ce dégagisme en cours de mandat


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Emmanuel Macron et LREM, qui incarne désormais la classe politique
dominante, cela constitue en quelque sorte un retour à l'envoyeur. 

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