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Master Spécialisé

Management des Services Publics

Analyse Financière

Pr Rachid M’RABET

Année Universitaire 2005-2006

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Analyse Financière

A quoi sert une analyse financière? Quels sont les


partenaires de l’entreprise qui pourraient être intéressés
pour la mener? Comment doivent-ils s’y prendre? Telles sont
les questions auxquelles nous allons essayer de répondre,
l’objectif étant de présenter une méthode d’analyse
financière appliquant des outils d’interprétation et d’analyse
sur des données comptables sur lesquelles on aura
auparavant appliqué quelques redressements.

A- POURQUOI MENER UNE ANALYSE FINANCIERE?

L’analyse financière a pour but de donner une idée sur l’état


de santé financière de l’entreprise. En d’autres termes, de
détecter chez l’entreprise analysée les points forts et les
points faibles du point de vue financier et d’essayer de
prendre une décision en conséquence. En somme, l’analyse
financière a pour objet d’éclairer la décision.
Plusieurs partenaires de l’entreprise sont concernés par
l’analyse financière pour prendre la bonne décision :
¾ Les partenaires internes : L’actionnaire cherche à
cerner la rentabilité et le risque, le dirigeant à mener
une bonne gestion, et les salariés à, s’assurer de la
pérennité de l’entreprise et d’une meilleure politique
des salaires pour eux.
¾ Les partenaires externes: Le banquier cherche à
apprécier la solvabilité, la liquidité et la structure de
financement; le fournisseur à décider de sa politique de
crédit vis-à-vis de l’entreprise, et l’état à tracer sa
politique économique, etc.

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Les partenaires de l’entreprise ont des préoccupations
différentes et multiples. Pourtant, ils font appel à la même
technique d’analyse financière pour éclairer leurs décisions.
Cependant, les contraintes (objectifs) sur lesquelles ils vont
insister seront différentes. Par exemple, si le banquier
s’intéresse davantage à la solvabilité, la préoccupation
première de l’actionnaire est la rentabilité. Ainsi, si
l’imbrication de toutes les contraintes (objectifs) est
certaine, leur hiérarchisation dépendra de l’analyste et de
ses préoccupations.

B- COMMENT MENER UNE ANALYSE FINANCIERE?

Deux phases sont nécessaires pour mener à bien une analyse


financière: Une phase de préparation et une phase d’analyse.

1. La phase de préparation :

Elle concerne la collecte de l’information, les redressements


à opérer sur les données comptables et leurs regroupements.
Deux sources d’informations sont disponibles :
9 Les informations internes qui regroupent les données
comptables (bilan, CPC, l’inventaire des valeurs) et les
données extracomptables (engagements hors bilan,
tableau de répartition des bénéfices, rapport des
commissaires aux comptes, rapport du conseil
d’administration...).
9 Les informations externes qui concernent toutes les
études sectorielles ou sur la branche d’activité, les
documents de presse...

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Cette matière (informations internes et externes) une fois
réunie sert de base d’application des différents outils
d’analyse financière. Cependant, avant d’arriver à ce stade, il
convient de faire subir aux données comptables un certain
nombre de redressements.

Les données comptables constituent la base d’informations


pour les analystes financiers. Mais, ces données sont souvent
entachées de considérations juridiques et fiscales que
l’analyse doit écarter en procédant à leurs redressements.
L’objet étant d’arriver à une information ayant une
connotation purement financière.

La première opération consiste à donner plus de visibilité


aux données comptables en arrondissant les chiffres. En
effet, l’analyse financière n’est pas un exercice de
comptabilité; elle a moins besoin de précisions des chiffres
que du respect des égalités (actif = passif ; crédit = débit)
et proportions des rubriques des états financiers de
synthèse.

Au Maroc, la normalisation comptable a cherché à travers le


PCGE à rapprocher le contenu et la présentation des
documents comptables des objectifs de l’analyse financière,
afin de réduire au maximum les retraitements extra
comptables et de traduire la situation économique et
financière réelle des entreprises.

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L’architecture du bilan privilégie un agencement des masses
du bilan selon leur fonction dans le cycle d’exploitation de
l’entreprise. Au niveau de l’actif, le critère de liquidité est
abandonné au profit d’un critère combiné
Destination/Nature. Pour le passif, les postes ne sont pas
classés selon leur degré d’exigibilité mais selon leur origine.
(Présenter les contenus du bilan)
Cette présentation vise à identifier l’origine des fonds et
leur destination et vérifie si l’entreprise dégage des marges
et une rentabilité suffisante tout en conservant les
équilibres financiers fondamentaux.
Par cette architecture, le PCGE cherche à mieux préparer
l’analyse financière, à partir d’une structure fonctionnelle
qui regroupe, en vue d’une utilisation plus facilitée, les
postes du bilan.

Quant au CPC, l’architecture du classement obéit à plusieurs


critères successifs servant à l’analyse financière :

9 Distinction entre opérations courantes et non


courantes,

9 Distinction par fonction,

9 Distinction par nature,

9 Distinction entre opérations de l’exercice et celles de


l’exercice précédent.

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Pour opérer son analyse, l’analyste financier, malgré toutes
les informations financières offertes par le bilan fonctionnel
fourni par les entreprises, doit présenter un bilan financier
pour mettre en évidence le degré de liquidité des actifs et
le degré d’exigibilité du passif en fonction du critère de
durée. L’objet étant de vérifier si les emplois à long terme
sont financés par des ressources de même durée et
d’évaluer le risque de non liquidité. Pour ce faire, il doit
opérer certains redressements sur les données comptables
fournies.

La première chose à prendre en considération dans le bilan


financier est la valeur réelle des postes d’immobilisations.
Or, le PCGE ayant imposé la valeur historique, il y a lieu donc
d’opérer des réévaluations du poste des immobilisations. Il
faut préciser que l’impact de cette réévaluation va
apparaître davantage sur le volume du poste en question,
mais, n’aura aucune incidence sur l’équilibre financier
puisqu’on opère au niveau de l’Actif et du Passif.

Les postes qui doivent faire l’objet de redressements sont,


principalement, au nombre de trois : le résultat net de
l’exercice, les immobilisations en non-valeur et les
engagements de crédit-bail.

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Pour ce qui est du résultat de l’exercice, nous savons qu’il ne
peut avoir que deux destinations : être distribué sous forme
de dividendes aux actionnaires (propriétaires) ou gardé dans
l’entreprise sous forme de réserves. Partant de là le
montant du résultat sera affecté pour une part aux réserves
(et viendra s’ajouter au montant des capitaux propres) et
pour l’autre part aux dividendes à distribuer aux
actionnaires (et viendra s’ajouter au montant des dettes à
court terme de l’entreprise).

Les immobilisations en non-valeur ne figurent dans l’actif du


bilan que pour permettre à l’entreprise de les amortir sur
plusieurs exercices. Cette situation inexacte en terme
patrimonial (des charges inscrites parmi les « avoir » en
Actif) demeure, cependant, nécessaire d’un point de vue
comptable puisqu’elle permet de ne pas faire subir à un seul
exercice des charges qui concernent plusieurs années de la
vie de l’entreprise. L’analyste financier dont la préoccupation
est de donner une situation financière réelle, sans se soucier
des préoccupations comptables, va donc rétablir la situation
en éliminant, tout simplement, les non-valeurs du poste
d’Actif. Pour maintenir l’équilibre entre l’Actif et le Passif, il
diminuera le montant des capitaux propres du même
montant.

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Les engagements en crédit-bail sont le troisième poste qui
doit subir des redressements. En effet, les engagements de
crédit-bail matérialisent des immobilisations financées par
leasing ; Ces immobilisations n’étant pas la propriété de
l’entreprise, elles ne figurent pas dans le bilan parmi les
éléments de son patrimoine, elles figurent parmi les
éléments hors bilan. Dès lors que ces immobilisations
participent à l’activité de l’entreprise et qu’elles sont
sources de valeur, le financier doit les intégrer comme
faisant partie des éléments de l’actif du bilan de
l’entreprise. Ainsi, le montant des engagements de crédit-
bail est-il ajouté à l’Actif Immobilisé. Pour maintenir
l’équilibre entre l’Actif et le Passif, le montant du
Financement Permanent est augmenté du même montant.

(Présentation du bilan financier)


Ce bilan peut être résumé par trois concepts importants :
Fond de Roulement (FR) : qui se calcule par la différence
entre Financement Permanent et Actif Immobilisé) ;
Besoin en Fonds de Roulement (BFR) : qui se calcule par la
différence entre Actif circulant et Passif Circulant ;
Trésorerie (T) : qui se calcule par la différence entre les
Disponibilités à l’Actif et Trésorerie Passif.
A partir de Tout Bilan Financier équilibré, on peut tirer la
relation algébrique suivante qui constitue ce qu’on pourrait
appeler Bilan Résumé: Bilan Résumé : FR - BFR = T

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II. La phase d’analyse :

Toute analyse financière est faite dans un but bien


déterminé: celui de prendre une décision. Le but nous dicte
la méthode et les outils d’analyse à appliquer pour répondre
à la question posée. Mais, il arrive que le but ne soit pas
définit, il est recommandé de suivre l’approche suivante
avant d’appliquer les outils d’analyse:

Primo, procéder à l’examen de l’activité de l’entreprise à


travers l’évolution de son chiffre d’affaires. Si le chiffre
d’affaires augmente, on dira que l’entreprise est en
croissance si le taux d’augmentation du CA est supérieur à
celui de l’inflation. Dans le cas contraire, on dira qu’elle est
en perte vitesse.

Secondo, s’intéresser aux résultats de l’entreprise et faire


la corrélation avec l’activité en vue d’évaluer ses
performances.

Tertio, analyser certains postes au niveau du CPC et du


bilan et relever ceux qui ont connu les plus grandes
variations dans le temps et ceux qui représentent le plus
grand pourcentage dans le total du bilan ou du CPC.

L’analyse de ces postes permet de localiser les problèmes de


l’entreprise et c’est autour de ces problèmes que doit être
bâtie l’analyse. Généralement, il est fait appel à deux outils
que sont : la méthode des ratios et l’analyse des flux
financiers.

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a/ La Méthode des ratios

Un ratio est un rapport entre deux grandeurs déterminées ;


par exemple, à la question : quelle est la rentabilité des
capitaux propres? La réponse peut être donnée par le ratio:
bénéfice net/Capitaux propres.
A partir d’un bilan, par exemple, on peut calculer une
multitude de ratios (1). Néanmoins, tous les ratios ne sont
pas significatifs. Par exemple, bénéfice net/Actif Circulant
est un ratio qui ne donne aucune information significative.
En outre, à la même question peuvent répondre plusieurs
ratios ; par exemple, à la question : quel est le degré
d’autonomie financière de l’entreprise? La réponse peut être
donnée par les deux ratios suivants: Total des dettes/Total
du Passif ou Capitaux propres/Total du Passif, il n’est,
donc, pas nécessaire de les calculer tous les deux, un seul
suffit.

Au niveau de l’analyse des ratios, Il y a lieu de calculer les


ratios qui répondent à une question et éviter de calculer les
ratios qui donnent les mêmes informations. De même au
niveau de l’interprétation, il faut être très prudent, car sans
normes, dans l’espace, (sectorielle, bancaire...) et dans le
temps (évolution des ratios), l’interprétation devient
difficile.

Ces mises en garde étant faites, il nous reste maintenant à


faire connaissance avec ces ratios. On distingue
généralement quatre groupes de ratios : Ratios de
Structure, Ratios d’Equilibre Financier, Ratios de Gestion et
enfin les Ratios de Rentabilité.

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¾ Les ratios de structure du bilan donnent
l’architecture globale de l’actif et du passif du bilan. Ils
renseignent sur l’importance des différents postes de
l’Actif en liaison avec le secteur d’activité de
l’entreprise.
Les Ratios de Structure de l’Actif donnent une idée sur
l’Intensité Capitalistique de l’Actif.

ACTIF DU BILAN RATIOS


Actif Immobilisé
A.I / Total Actif
(A.I)
Actif Circulant
A.C,ht) / Total
hors trésorerie
Actif
(A.C,ht)
Trésorerie Actif
T.A 1 Total Actif
(T.A)

Les Ratios de Structure du Passif renseignent sur la


part des
capitaux empruntés et des capitaux propres, d’une
part, sur le
niveau des capitaux étrangers à long et moyen terme
et ceux à
court terme, d’autre part.

PASSIF DU BILAN RATIOS


Financement
FP / Total Passif
Permanent (F.P)
Passif Circulant hors P.C,ht) 1 Total
trésorerie (P.C,ht) Passif
Trésorerie Passif
T.P 1 Total Passif
(T.P)

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D’autres ratios sont également calculés au niveau du
passif du bilan dans le but d’éclairer l’analyste sur les
aspects liés au financement, tel que le ratio d’autonomie
financière à long terme : Capitaux Propres/Capitaux
Permanents.
D’après la norme bancaire, ce ratio doit être supérieur
ou égal à 0,5. Dans le cas contraire, on dit que la
capacité d’endet-tement à long terme l’entreprise est
saturée.

¾ Les Ratios d’Equilibre Financier mettent en rapport les


éléments de l’Actif du Bilan avec ceux du Passif.
Traditionnellement, une entreprise est financièrement
équilibrée lorsque à chaque emploi correspond une
ressource financière de la même durée:
Actif Immobilisé = Financement Permanent ;
Actif Circulant hors trésorerie = Passif Circulant
hors trésorerie ;
Trésorerie Actif = Trésorerie Passif.
Dans la réalité il est impossible de trouver cette
configuration. Toute entreprise a besoin d’argent pour «
tourner », elle a besoin d’un Fonds de Roulement (FR),
donc d’une masse financière permanente qui servira au
financement d’une partie des emplois à court terme.
L’équilibre financier sera alors atteint lorsque
l’entreprise arrivera à dégager, de ces ressources
longues, une partie pour financer les emplois à court
terme.

Le FR se calcule par la différence entre le Financement


Permanent et l’Actif Immobilisé.

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Le Ratio du Fonds de Roulement se calcule par le
rapport :
Financement Permanent/Actif Immobilisé.
• Si ce Ratio est supérieur à 1 cela veut dire que le FR
est positif.
• S’il est inférieur à 1 cela signifie que le FR est négatif.
• Tandis qu’un Ratio égal à 1 signifie que le FR est nul. .
Généralement, les entreprises industrielles ont un FR
positif. Mais, un FR négatif n’est pas signe d’un
déséquilibre financier. En effet, le FR positif est
nécessaire pour couvrir les besoins générés par
l’exploitation courante. Mais, lorsque cette exploitation
courante
génère des excédents financiers, nul n’est besoin alors
de disposer de fonds à long terme en dépassement des
immobilisations ; le FR peut être négatif. C’est, souvent,
le cas des entreprises qui évoluent dans le secteur de la
construction qui obtiennent des avances avant le
démarrage des travaux. C’est, également, le cas des
grandes surfaces qui obtiennent des crédits fournisseurs
substantiels et qui se font payer cash par leurs clients.

En somme, pour avoir une idée sur l’équilibre financier


d’une entreprise il est nécessaire de calculer le FR ou le
ratio de FR. Mais pour se prononcer sur cet équilibre et
l’interpréter il faut obligatoirement le comparer aux
besoins en fonds de roulement.

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D’autres ratios sont également nécessaires pour mesurer
l’équilibre financier de l’entreprise :
Ratio de trésorerie générale:
Actif Circulant / Passif Circulant
Ratio de trésorerie relative:
Actif Circulant ht / Passif Circulant
Ratio de trésorerie immédiate:
Trésorerie Actif / Passif Circulant

Ces ratios renseignent sur la solvabilité et la liquidité de


l’entreprise. A noter que les deux derniers ratios n’ont
aucune signification dans l’absolu. Ils doivent permettre
la comparaison dans le temps, (évolution du ratio pour la
même entreprise) et dans l’espace (comparaison entre
plusieurs entreprises).

¾ Le troisième groupe de Ratios, appelé Ratios de Gestion


intègre outre les données bilancielles, les éléments
relatifs à l’activité de l’entreprise. Ces ratios essayent
de mesurer la vitesse de rotation des biens réels et
financiers de l’entreprise. Plus la vitesse est grande,
plus l’entreprise fait usage efficace de ses biens et en
tire le maximum de rendement. A titre d’exemple, il est
possible de mesurer le rendement que tire l’entreprise
de l’ensemble de ses actifs par le Ratio suivant :
Vitesse de rotation de l’actif: Chiffre d’affaires / Total
Actif

Vitesse de rotation des stocks: Chiffre d’affaires / Stock


moyen

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D’un autre côté, concernant le volume des stocks il est
admis qu’il a une liaison étroite avec le niveau de
trésorerie. Un stock élevé et immobile entraîne une
baisse de la liquidité de l’entreprise et augmente ses
besoins de financement à long terme. La mesure de la
vitesse de rotation des stocks est donc importante
puisqu’elle détermine à la fois la solvabilité et le niveau
du FR nécessaire.
Il y a lieu, cependant, de distinguer le cas de l’entreprise
commerciale de celui de l’entreprise industrielle. Dans
les entreprises commerciales, la vitesse de rotation des
stocks est mesurée par le Ratio CA / PRMV où PRMV (le
prix de revient des marchandises vendues)
= stock initial + achats – stock Final.

Dans l’entreprise industrielle, on trouve plusieurs types


de stocks : stock des matières premières, stock d’en
cours, stock des produits finis. Dans ce cas, le calcul la
vitesse de rotation doit concerner chaque catégorie de
stock. Ainsi, la Vitesse de rotation du stock de matières
premières :
Achat Mat. Premières ht
Stock Moyen Mat. Premières ht

La Vitesse de rotation du stock des Produits Finis :


Chiffres d’Affaires
Stock Moyen Prod. Finis

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Un autre poste de l’Actif, élément composant du BFR de
l’entreprise, est le compte « Client ». La vitesse de
rotation de ce poste, qui est, en fait, le délai de crédit
que l’entreprise accorde à ses clients, est mesurée par le
ratio suivant :

Créances de l’Actif Circulant et Comptes rattachés


Chiffre d’Affaires Journalier

Comme pour les stocks, plus ce ratio est élevé, plus forts
sont les besoins en FR et plus faible est la trésorerie de
l’entreprise. Le besoin en FR est néanmoins atténué par
le crédit accordé par les fournisseurs qu’on peut
mesurer par le ratio:

Fournisseurs et comptes rattachés


Achats journaliers

¾ Le quatrième groupe de Ratios s’attache à mesurer la


performance de l’entreprise à travers un certain
nombre d’indicateurs de Rentabilité.
La rentabilité d’une entreprise se calcule par le rapport
entre les résultats et les moyens mis en œuvre pour
atteindre ces résultats (Résultat/ Moyens).

Dès lors, il est possible de calculer plusieurs ratios de


rentabilité. Généralement, les ratios calculés ont trait à
la rentabilité commerciale, économique et financière. Le
ratio de rentabilité commerciale est mesuré par le
rapport Bénéfice net/ CA.

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Il mesure la marge commerciale de l’entreprise et donc
sa capacité à vendre à un prix couvrant, le prix de
revient et dégageant un résultat.

Le ratio de rentabilité économique ou globale est mesuré


par le rapport Bénéfice net / Actif total.
Ce ratio est très significatif quant à la rentabilité de
l’affaire dans sa globalité; il donne une idée sur les
bénéfices produits compte tenu du volume des fonds (de
toute origine) investis dans l’entreprise. Une mesure de
la structure financière et/ou des impôts, est approchée
au travers du ratio:
EBE/Actif Total, où l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation)
se calcule de la manière suivante:

EBE = Produits d’Exploitation encaissés - charges


d’exploitation réellement décaissées;
ou encore
EBE = + Dotations aux Amortissements ou aux provisions
(longues)
+ Frais Financiers à long terme.
+ Impôts sur les sociétés
+ Résultat net.
Qu’il soit calculé par différence ou de façon algébrique
l’EBE donne une très bonne indication sur la capacité de
l’activité normale de l’entreprise à générer des
richesses. Ce surplus rapporté à l’Actif Total utilisé
mesure donc la rentabilité de l’activité courante de
l’entreprise.

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Quant au Ratio de Rentabilité Financière, il est calculé
par le rapport Bénéfice net / Capitaux. Ainsi le Ratio de
Rentabilité Financière des Financements Permanents est
donné par le rapport : Bénéfice net/Financements
Permanents; tandis que le ratio de
Rentabilité Financière des capitaux propres est donné
par le rapport: Bénéfice net/Capitaux Propres.

L’objectif de la fonction financière (et de la théorie


financière) est de maximiser la richesse des
actionnaires. Exprimé sous forme de ratio, cet objectif
peut être: maximiser le Ratio Bénéfice net/Capitaux
propres. Ce Ratio peut être décomposé de la manière
suivante:

Bénéfice net / Capitaux propres = Bénéfice net / CA


x CA / Actif Total x Passif Total / Capitaux Propres

Dès lors, toute amélioration de la rentabilité financière


des Capitaux Propres passe par:

9 Une augmentation de l’activité de l’entreprise et


surtout une amélioration de sa marge commerciale
(politique commerciale).
9 Une grande rotation de l’actif de l’entreprise partant
de l’idée que plus l’actif « Tourne » plus il génère de
richesse (politique d’investissement).

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9 Une utilisation « intelligente » des fonds empruntés,
respectant en cela le principe selon lequel la
rentabilité réelle d’un investissement doit être
supérieure ou au moins égale au taux d’intérêt après
impôt des capitaux étrangers (politique de
financement).

Une politique commerciale agressive, une politique


d’investissement cohérente et une politique de
financement prudente sont les trois piliers de la
rentabilité financière des Capitaux Propres et de la
performance de l’entreprise de manière générale.

Arrivé à ce stade de l’analyse financière, l’analyste doit


être à même d’avoir une idée précise sur les différents
aspects de la gestion de l’entreprise durant les années
objet de l’étude. Il reste que l’approche par ratio utilisée
demeure statique puisqu’elle se base sur des états
financiers de synthèse eux-mêmes donnant une
« photographie » de l’entreprise, dans ses aspects
financiers, à un moment donné.

b/ Analyse des flux financiers

Pour saisir les décisions financières prises durant chaque


exercice et qui ont une influence certaine sur les
modifications patrimoniales et de résultats de
l’entreprise, une autre méthode d’approche est utilisée.
Il s’agit de la méthode « d’analyse des flux financiers ».

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Cette approche dynamique de l’analyse se fait à travers
les flux financiers saisis par comparaison entre les états
de deux périodes données, au moins. La saisie de ces flux
n’est pas toujours aisée. Des outils contribuent à le
faire, notamment, le Tableau d’Emplois/Ressources
(TER).

Le Tableau d’Emplois / Ressources, appelé également


Tableau de Financement, est un tableau qui retrace les
mouvements de la structure patrimoniale de l’entreprise
et ses modifications. Il permet d’identifier les décisions
financières qui ont permis de passer d’une situation
patrimoniale à une autre. Il est élaboré à partir de deux
bilans financiers au moins et des comptes de résultat où
seront saisies les ressources nouvelles dont l’entreprise
à disposé au cours d’une période et l’emploi qu’elle en a
fait, d’où le nom de Tableau d’Emplois / Ressources.

1 -Variation des postes d’Actif et de Passif:

Le bilan qui fournit une photographie de l’entreprise à un


moment donné, ne permet pas l’analyse des mouvements
financiers. Les soldes enregistrés n’expriment que le
montant des « stocks » à un moment donné, et non les
mouvements.
A partir de deux bilans en t et t+ 1, il est possible de
reconstituer partiellement les mouvements financiers de
la période (t, t+ 1). Chaque variation de poste est classée
en Emploi si elle a entraîné une sortie monétaire, ou en
Ressources si elle a entraîné une entrée monétaire.

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En règle générale, toute augmentation d’un poste d’Actif
(ou diminution d’un poste de Passif) est un Emploi, et
toute augmentation d’un poste de Passif (ou diminution
d’un poste d’Actif) est une Ressource. Le tableau des
Emplois / Ressources est toujours équilibré, la somme
des Emplois étant égale à la somme des Ressources.

Les variations positives de l’Actif correspondent à des


Investissements, à des acquisitions ou à des créations de
biens physiques et financiers. Les variations négatives
de l’Actif correspondent à des cessions d’Actif ou à un
échange de biens contre de la monnaie ou des créances,
c’est à dire des Ressources. Les variations positives du
Passif correspondant à des apports de fonds
(Augmentation de Capital, Emprunt,...) ou à la
constatation d’une dette (crédit Fournisseur,...), c'est-à-
dire, à des Ressources.
Les variations négatives du Passif correspondent à des
remboursements de dettes et donc à des sorties
monétaires, c’est à dire à des Emplois.
La construction du Tableau des Flux Financiers nécessite
donc des informations complémentaires sur les
mouvements d’immobilisations, les dettes, les dotations
aux amortissements, etc.

2-L’intégration d’informations complémentaires:

Ces informations concernent trois volets touchant à


l’investissement, l’Autofinancement et les Dettes.

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ƒ L’Autofinancement: qui peut être calculé en
ajoutant aux dotations aux amortissements, le
bénéfice non distribué et les provisions ayant un
caractère de réserve.
ƒ L’Investissement: que l’on peut déterminer en
ajoutant aux dotations pour amortissements les
variations des Immobilisations nettes.
ƒ Les Dettes à Long et Moyen Terme pour lesquelles
nous devons disposer d’informations relatives au
nouvel emprunt contracté, ou au remboursement
effectué durant la période.
Ces trois notions financières ne peuvent être calculées
directement par simple variation des postes du bilan.
Leur importance est telle qu’elles cristallisent la
politique d’Investissement et de financement à long
terme de l’entreprise. .Elles dénotent en fait de la
stratégie financière à long terme mise en œuvre par
l’entreprise.

La présentation du tableau de financement, une


fois ces notions calculées, se trouve facilitée.
Comme il a été précisé, précédemment, tout bilan peut
être résumé par l’égalité suivante: FR - BFR = T.
On peut déduire de cette égalité que la variation de
deux bilans peut être résumée par: Var. du FR – Var.
du BFR = Var. de T

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L’analyse des flux financiers consiste donc, au travers
d’un tableau d’emplois et de ressources à mettre en
évidence trois niveaux de flux financiers:
ƒ Les flux à long terme ou encore de Fonds de
Roulement (Var. du FR),
ƒ Les flux d’Exploitation liés au cycle d’exploitation
(Var. du BFR),
ƒ Les flux de Trésorerie (Var. de T).

Dès lors, la présentation standard du tableau d’Emplois


et de Ressources peut être ainsi schématisée :

Au niveau de l’interprétation, le tableau d’Emplois /


Ressources permet d’analyser la politique
d’investissement et de financement à long terme de
l’entreprise et les répercussions de ces deux décisions
sur le niveau de l’équilibre financier à long terme. Au
travers les autres éléments de l’exploitation et de la
trésorerie, le tableau indique, en fin de compte, si
l’équilibre financier global de l’entreprise a été maintenu,
renforcé ou s’est, au contraire, détérioré.

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Conclusion :
Lorsqu’on veut entamer une analyse financière il ne faut pas
perdre de vue que l’entreprise n’est pas un sujet isolé et
qu’elle est partie prenante dans un environnement qui la
façonne et auquel elle doit s’adapter. De même qu’il faut
vérifier si les comptes ou postes utilisés respectent une
certaine homogénéité dans le temps, sans quoi il faudra
procéder à des corrections. L’utilisation des ratios doit se
faire en fonction du type de problème de l’entreprise, il en
est de même du tableau d’Emplois / Ressources. Enfin,
l’analyste doit toujours garder à l’esprit qu’il fait un travail
qui demande une certaine cohérence dans les idées, une
certaine logique et qu’il est avant tout un relativiste.

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(1)PRINCIPAUX RATIOS UTILISES

SIGNIFICATION

1- RATIOS DE STRUCTURE FINANCIERE

Fonds de Roulement Net Pourcentage des actifs circulants couverts


Actifs circulants par le F.R.N

Fonds de Roulement Net


Part du Chiffre d’Affaires financée
Chiffres d’affaires T.T.C.
perpétuellement par l’entreprise: emploi
immobilisé

Fournisseurs + Comptes rattachés x 3 60 Crédit moyen accordé par les Fournisseurs (en
Achats T.T.C. jours)

Matières ½ (stock Init. + Stock Final) x 360 Délai moyen d’utilisation des Matières
premières l’Achats HT. Premières

En cours ½ (Stock Init. + Stock Final) x360 Délai moyen de fabrication


Première + ½ frais de fabrication

Pr. Finis ½(stocklnit. + Stock Final) x 3 60 Délai moyen de commercialisation


Ventes H.T.- résultat d’exploitation
Clients +effets à recevoir x 360 Crédit moyen accordé aux Clients.
VentesTT.C.

Structure Actifs circulants Ratio de liquidité générale.


Dettes à Court Terme

Réalisable + disponible Ratio de liquidité réduite


Dettes à court terme

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Capitaux Propres Capacité d’endettement à long et moyen
Capitaux Permanents terme

ou
Capitaux Propres
Capitaux Empruntés Ratio de financement des immobilisations par
les ressources permanentes
Capitaux Permanents
Immobilisations nettes

Valeurs immobilisées Degré de mobilité de l’Actif (ou de liquidité)


Total Actif

2- RATIOS DE GESTION

Rotation des Capitaux propres

Rotation des Capitaux permanents

Gestion SIGNIFICATION

Valeur Ajoutée Taux de Valeur Ajoutée


Production

à compléter par Valeur Ajoutée (productivité) et production


par tête.
Valeur Ajoutée & Production
Effectifs Effectifs

Frais de personnel La part des frais de personnel dans la valeur


Valeur Ajoutée ajoutée.
Dot aux Amortissements La part de la VA consacrée au renouvellement
Valeur Ajoutée du matériel
Dot aux Amortissements
Immobilisations brutes

Chiffre d’Affaires H.T Rotation des immobilisations


Immobilisations brutes

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3- RENTABILITE
Cash flow brut Rentabilité économique maximale de
Chiffre d’Affaires H.T l’entreprise, abstraction faite de la structure
financière et de l’environnement fiscal.
Marge brute d’autofinancement
Chiffre d’Affaires H.T

Bénéfice d’Exploitation Rentabilité économique maximale


Chiffre d’Affaires H.T

Bénéfice Net Marge d’exploitation


Capitaux propres

Dividendes
Capitaux Social Rentabilité financière.

Rentabilité nette du Capital.

4- FINANCEMENT ET PERSPECTIVES
D’AVENIR

Amortis. +Prov.P. Pertes et charges ayant un objet réel Ratio de maintien


M.B.A

Amortis. +Prov.P. Pertes et charges ayant un objet réel Ratio de croissance


M.B.A

Bénéfice distribué Ratio de distribution


M.B.A

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