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INTRODUCTION......................................................................................................4
A. PARTIE THÉORIQUE......................................................................................7
1. LES GÉNÉRALITÉS.........................................................................................8
1.1 La sémantique...........................................................................................8
1.2 La sémantique d’après Georges Mounin.................................................9
2. FERDINAND DE SAUSSURE – SIGNE, SIGNIFIÉ, SIGNIFIANT...............11
2.1 Le signe linguistique...............................................................................12
2.2 Premier principe : l’arbitraire du signe.................................................14
2.3 Second principe : caractère linéaire du signifiant.................................17
2.4 Immutabilité et mutabilité du signe........................................................18
2.4.1 Immutabilité....................................................................................18
2.4.2 Mutabilité........................................................................................20
3 LE MOT VERSUS LE SÈME.........................................................................22
3.1 Le mot.....................................................................................................22
3.1.1 Le mot d’après André Martinet.......................................................24
3.2 Le sème...................................................................................................28
4 ANALYSE SÉMANTIQUE.............................................................................30
4.1 Pottier et son analyse sémantique..........................................................34
B. PARTIE PRATIQUE...........................................................................................39
5 PRÉ-ENQUÊTE..............................................................................................40
6 RECHERCHE LEXICOLOGIQUE SYNCHRONIQUE ET DIACHRONIQUE
48
6.1 Exploration axiologique – méthode de cascade.....................................48
6.2 Recherche synchronique.........................................................................51
6.3 Recherche diachronique.........................................................................54
7 ENQUÊTE SYNCHRONIQUE ASSOCIATIVE...............................................61
8 RECHERCHE : RELEVÉS SYNCHRONIQUES MÉDIATIQUES...................69
C. PARTIE DIDACTIQUE......................................................................................72
FICHE PEDAGOGIQUE 1.....................................................................................73
FICHE PEDAGOGIQUE 2.....................................................................................76
FICHE PEDAGOGIQUE 3.....................................................................................79
CONCLUSION........................................................................................................84
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................87
RESUMÉ.................................................................................................................90
SUMMARY.............................................................................................................91
Annexes................................................................................................................92
3
Introduction
Si, en 1916, les étudiants de Ferdinand de Saussure ont rédigé les « Cours
de linguistique générale », ce n’était pas seulement parce que ces cours étaient
intéressants mais parce que de Saussure a introduit des idées extraordinaires dans
la science de la linguistique.
La langue est un système complexe qui évolue avec la société. La langue dont
nous parlons détermine notre manière de réfléchir et de traiter le monde. Plusieurs
langues nous parlons, plus nous nous rendons compte de ces différentes vues
du monde.
Par contre, dès que nous apprenons une langue étrangère, il nous faut
des professeurs, des livres et, au mieux, des locuteurs natifs pour apprendre à utiliser
les mots dans différents contextes, pour maîtriser cette langue. A cette fin,
il y a les dictionnaires qui devraient nous aider à mieux comprendre le sens des mots,
surtout les mots abstraits.
4
En tant qu’aux futurs professeurs du français, ce phénomène nous paraît
pour le moins intéressant. Dans le cadre de ce mémoire, nous allons donc nous
intéresser à l’analyse sémantique des mots abstraits et leur compréhension ordinaire.
Pour ceci, nous avons choisi un exemple, le mot solidarité, dont le sens nous avons
étudié dans des dictionnaires unilingues, dans les journaux qui sont apparus pendant
la période de notre recherche, ainsi que dans les questionnaires répondus
par les Français.
1
FLE – sigle du Français Langue Étrangère
5
Le sujet que nous allons traiter se classe dans le domaine
de la lexicographie. « La lexicographie consiste à recenser les mots, les classer,
les définir et les illustrer, par des exemples ou des expressions, pour rendre compte
de l’ensemble de leurs significations et de leurs acceptions au sein de la langue
donnée, afin de constituer un dictionnaire. »2
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lexicographie [19/3/2008]
6
A. PARTIE THÉORIQUE
Dans la partie théorique, nous allons nous appuyer sur plusieurs œuvres
linguistiques des auteurs comme Ferdinand de Saussure, George Mounin, André
Martinet et d’autres, qui ont apporté des idées fondamentales de la science
de la linguistique.
7
1. Les généralités
Dans le chapitre suivant, nous nous occupons de quelques données
générales concernant la sémantique.
1.1 La sémantique
3
à comparer, Le Trésor de la Langue Française Informatisé: http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-
CNRS/université de Nancy. [10/12/2007]
8
2. En partic. Étude générale de la signification des signes conçue comme une relation
entre les signes et leurs référents. (Ds REY Sémiot. 1979).
Déjà en 1972, Georges Mounin nous donne dans son œuvre « Clefs pour
la sémantique » une définition simple de ce que c’est la sémantique. La définition
telle qu’il nous la propose est : « la science ou la théorie des significations. »5 Mais
il ajoute tout de suite, des significations linguistiques seulement.
4
ROBERT, P. (éd.), Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Dictionnaires le Robert –
SEJER, Paris, 2007. ISBN 978-2-84902-321-1. Page 2345.
5
MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972. Page 8.
6
ibid., p. 8.
9
Georges Mounin nous donne aussi quelques définitions pour bien comprendre
l’objet d’étude de la sémantique. Car la science des significations linguistiques
est un domaine où les confusions terminologiques doivent être évitées
soigneusement.7
7
à comparer, MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972. Page 10.
8
ibid., p. 10.
9
à comparer, ibid., p. 10.
10
à comparer, ibid., p. 11.
10
2. Ferdinand de Saussure – signe, signifié, signifiant
Puisque « ce n’est pas l’objet qui est la base du sens des mots, mais que c’est
au contraire l’usage du mot qui rassemble des expériences disparates du point de vue
perceptif, constituant ainsi, dans des conditions et pour des raisons socialement
déterminées, ce que l’on appelle l’objet. » 12
De Saussure essaie de nous expliquer qu’un « signe linguistique unit non une
chose et un nom, mais un concept et une image acoustique. Cette dernière n’est pas
le son matériel, chose purement physique, mais l’empreinte psychique de ce son,
la représentation que nous en donne le témoignage de nos sens. »14
11
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 97.
12
Wittgenstein, op. cit., p. 439
13
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. pp. 97-98.
14
ibid., p. 98.
11
Puisque, en fait, « nous pouvons nous parler à nous même ou nous réciter
mentalement une pièce de vers. C’est parce que les mots de la langue sont pour nous
des images acoustiques. »15
« Ces deux éléments sont intimement unis et s’appellent l’un l’autre. »16
et nous dit que si « nous cherchions le sens du mot latin arbor ou le mot par lequel
le latin désigne le concept arbre, il est clair que seuls les rapprochements consacrés
par la langue nous apparaissent conformes à la réalité, et nous écartons n’importe
quel autre qu’on pourrait imaginer. »17 Mais il ne faut pas que le lecteur
ait l’impression que l’image acoustique est un vocable et le concept est l’image d’une
chose.18
15
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 98.
16
ibid. p. 99.
17
ibid., p. 99.
18
à comparer, ibid., p. 441.
12
De Saussure appelle le signe la combinaison du concept et de l’image
acoustique, « mais dans l’usage courant ce terme désigne généralement l’image
acoustique seule… on oublie que si arbor est appelé signe, ce n’est en tant
qu’il porte le concept « arbre », de telle sorte que l’idée de la partie sensorielle
implique celle du total. »19
En fait, l’image acoustique doit être forcement lié à un concept et vice versa.
Sinon, nous n’imaginerions rien en entendant un mot comme par exemple « arbre ».
Les auteurs20 nous proposent donc de conserver le mot signe pour désigner
le total, et de remplacer concept et image acoustique respectivement par signifié
et signifiant parce que ces derniers termes ont l’avantage de marquer l’opposition
qui les sépare soit entre eux, soit du total dont ils font partie.21
A partir de ce remplacement, nous n’allons pas utiliser que ces termes-là pour
parler du concept et de l’image acoustique d’un mot.
19
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 99.
20
Cours de linguistique générale paraît en 1916, rédigé après la mort du maître par deux de ses
disciples (Charles Bally et Albert Sechehaye), d’après des notes prises par des étudiants pendant ses
cours.
21
à comparer, DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 99.
13
2.2 Premier principe : l’arbitraire du signe
des noms dont chacun est accolé par convention aux choses ou à leurs équivalents
mentaux identiques pour tous.26
22
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 100.
23
à comparer, ibid., p. 442.
24
ibid., p. 100.
25
ibid., p.442.
26
ibid., p.442.
14
En revenant à la nomenclature, prenons par exemple le mot semoule
en français et krupice en tchèque. Chaque de ces deux mots représente une autre
chose même si la traduction officielle, disons celle que nous trouvons dans les
dictionnaires, dit que ce sont des équivalents, nous pouvons dire des synonymes.
S’il n’y a pas de krupice, la chose réelle, en France, est-ce qu’il y a pour
les Français un signifié de ce mot-là ? Ou plutôt à l’inverse. Il y a évidemment
un type de nourriture que les Tchèques appellent krupice. Mais s’il n’y a pas
en français un mot pour le désigner, il n’y a pas d’image acoustique,
pas de signifiant, c’est parce que les Français ne connaissent pas ce type
de nourriture. Parce qu’ils ne connaissent pas la chose réelle, donc le signifié.
Cela nous évoque deux choses. D’abord, nous pouvons considérer qu’une
langue est vraiment une nomenclature et qu’Aristote avait raison. Puis,
que le signifié et le signifiant ne sont pas forcément lié l’un à l’autre, que ce sont
deux unités séparées. Cela veut dire que nous ne pouvons pas considérer un signe
comme une unité minima, mais comme un ensemble formé de deux unités.
Ici, nous devrions nous poser la question comment cela fonctionne avec
les mots abstraits. En utilisant un signifiant, il faut dire plutôt les « équivalents »,
dans des langues différentes, nous ne pouvons pas penser à l’indication de la même
réalité. Il n’y a pas de signifié commun or c’est la langue qui construit notre
compréhension de la réalité. Mais ce qui est pareil pour les mots concrets autant que
15
pour les mots abstraits, c’est que l’utilisation d’un mot dépend de la convention
d’une société.
Et pourtant, des dictionnaires nous proposent les équivalents. Aimer pour dire
milovat et aimer bien pour dire mít rád. Sauf que aimer bien ne peut être utilisé que
pour parler des choses, tandis que mít rád peut être utilisé aussi bien pour parler des
gens.
27
à comparer, DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 445.
28
à comparer, ibid., p. 100.
16
« Les signes, les gestes de politesse par exemple, y rentreraient ; ils sont
un langage en tant qu’ils signifient quelque chose ; ils sont impersonnels – sauf
la nuance, mais on peut en dire autant des signes de la langue – ne peuvent être
modifiés par l’individu et se perpétuent en dehors d’eux. »29
Pour conclure nous pouvons dire que « le mot arbitraire... ne doit pas donner
l’idée que le signifiant dépend du libre choix du sujet parlant... ; nous voulons dire
qu’il est immotivé, c’est-à-dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel
il n’a aucune attache naturelle dans la réalité. »30
Par opposition aux caractères visuels qui peuvent offrir une complication
en plusieurs dimensions, le signe acoustique ne peut offrir de complications que dans
l’espace, qui seront figurables dans une ligne. Les signifiants acoustiques
ne disposent que de la ligne du temps, leurs éléments se présentent l’un après l’autre,
ils forment une chaîne. Ce caractère apparaît immédiatement dès que nous
les représentons par l’écriture et que nous substituons la ligne spatiale des signes
graphiques à la succession dans le temps.33
29
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 445.
30
ibid., p. 101.
31
ibid., p. 447.
32
ibid., p. 103.
33
à comparer, ibid., p. 103, p. 447.
17
2.4 Immutabilité et mutabilité du signe
2.4.1 Immutabilité
34
Le Trésor de la Langue Française Informatisé: http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-CNRS/université
de Nancy. [27/12/2007]
35
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 104.
36
ibid., p. 104.
37
ibid., p. 105.
18
est toujours le produit de facteurs historiques, et ce sont ces facteurs qui expliquent
pourquoi le signe est immuable, »38 c’est-à-dire immuable intentionnellement.
Nous voyons donc qu’il y a bien l’influence, mais pas assez grande pour
qu’elle puisse changer le système de la langue. La langue, « elle fait corps avec
la vie de la masse sociale, et celle-ci apparaît avant tout comme un facteur
de conservation. »41
38
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 105.
39
à comparer, ibid., pp. 105-107.
40
à comparer, ibid., pp. 105-107.
41
ibid., p. 108.
42
Le Trésor de la Langue Française Informatisé: http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-CNRS/université
de Nancy. [27/12/2007]
19
2.4.2 Mutabilité
Or, c’est soit le signifié qui change, le sens porté toujours par le même mot,
soit le signifiant, la déformation d’une image acoustique liée toujours au même
signifié.46 « La langue... n’est limitée en rien dans le choix de ses moyens,
car on ne voit pas ce qui empêcherait d’associer une idée quelconque avec une suite
quelconque de sons. »47
La langue est donc située à la fois dans la masse sociale et dans le temps
et l’arbitraire de ses signes entraîne la liberté d’établir n’importe quel rapport entre
les concepts et leurs images acoustiques. La langue évolue sous l’influence de tous
les agents qui peuvent atteindre soit les sens soit les sons.48
43
Le Trésor de la Langue Française Informatisé: http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-CNRS/université
de Nancy. [27/12/2007]
44
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.
ISBN 2-228-88942-3. p. 108.
45
à comparer, ibid., p. 109, 449.
46
à comparer, ibid., p. 449.
47
ibid., p. 110.
48
ibid., pp. 110 - 111.
20
Toutefois, cela n’empêche pas que ce lien entre signifié et signifiant est assez
stable, malgré des alternances. « Le temps altère toutes choses, il n’y pas de raison
pour que la langue échappe à cette loi universelle. »49
Pour qu’il y ait une langue, il nous faut une masse parlante. Or, sans masse
qui la fait vivre et évoluer la langue serait juste une chose irréelle. Et pourtant,
ce qui nous empêche de regarder la langue seulement comme une simple convention
de cette masse parlante, c’est l’action du temps. Ce dernier se combine avec la force
sociale.50
« Dès lors la langue n’est pas libre, parce que le temps permettra aux forces
sociales s’exerçant sur elle de développer leurs effets, et on arrive au principe
de continuité, qui annule la liberté. Mais la continuité implique nécessairement plus
ou moins considérable des rapports. »51
49
DE SAUSSURE, F. Cours de la linguistique générale. Paris : Payothèque, 1972.,
ISBN 2-228-88942-3. p. 112.
50
à comparer, ibid.,. pp. 112 - 113.
51
ibid., p. 113.
21
3 Le mot versus le sème
3.1 Le mot
André Martinet dans son article « Le mot » traite du mot. Cela veut dire
en fait, qu’il aborde les problèmes des rapports de la pensée et de la langue,
les rapports entre le mot et la phrase, d’une part, le mot et les éléments inférieurs
de la chaîne, d’autre part. Il cherche à savoir s’il existe des critères permettant, pour
toute langue et dans tous les cas, d’identifier et de délimiter un segment de la chaîne
comme un mot déterminé.53
52
à comparer, Le Trésor de la Langue Française Informatisé : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-
CNRS/université de Nancy. [4/1/2008]
53
MARTINET, A. Le mot, Diogène, n° 51, Paris : Gallimard, 1965, p. 39.
54
à comparer, Le Trésor de la Langue Française Informatisé : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-
CNRS/université de Nancy. [5/1/2008]
22
Voici la définition dans Le nouveau Petit Robert de la langue française
200855 :
MOT [mo] n. m. – fin Xe, dans l’expression ne soner mot « ne rien dire » ◊ du latin
muttum, famille de mu, onomatopée exprimant un son imperceptible émis les lèvres à peine ouvertes
I ÉLÉMENT DU LANGAGE ▪ 1 Chacun des sons ou groupe de sons correspondant
à un sens, entre lesquels se distribue le langage. Les mots écrits sont séparés
par des blancs. « tu me parles avec des mots et moi, je te regarde avec
des sentiments » (GODARD, « Pierrot le Fou », film).
▪ 2 LING. Forme libre douée de sens qui entre directement dans la production
de la phrase. Mot oral, mot écrit. Graphie d’un mot. Mot d’un morphème,
de plusieurs morphèmes. ►composé, 2 dérivé, lexie; 1 affixe, base, radical… Catégories
des mots. ► adjectif, adverbe, article, conjonction, interjection, nom (et substantif),
55
ROBERT, P. (éd.), Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Dictionnaires le Robert –
SEJER, Paris, 2007. ISBN 978-2-84902-321-1. Page 1640.
23
3.1.1 Le mot d’après André Martinet
Nous sommes d’accord avec Martinet qu’il faut confronter langue et pensée.
« L’effort fait, en linguistique, pour définir exactement le vocabulaire technique
entraîne naturellement qu’on ne saurait opposer « mot » et « pensée », mais
« langue » et « pensée », et que les considérations sémiologiques portent
sur une unité « signe », définie comme étant d’extension variable, mais qu’on
n’a aucune raison d’identifier avec ce que, dans l’usage courant non scientifique,
on désigne comme un mot... on ne s’imagine pas que les sémiologistes pensent,
en fait, « mot » là où ils écrivent « signe »... sans jamais oublier, d’ailleurs,
que le -r- de payera est aussi un signe. »56
André Martinet, lui aussi, nous propose une définition du mot : « il existe,
dans l’usage courant des langues de culture contemporaines, un terme mot
qui désigne un segment de la chaîne parlée ou du texte écrit tel qu’on puisse
le séparer de son contexte en le prononçant isolément ou en le séparant par un blanc
des autres éléments du texte et lui attribuer une signification ou une fonction
spécifique. »57
Voilà donc ce qui est le plus important, c’est que ce segment porte
une signification et c’est pourquoi nous pouvons le séparer. Sinon, nous pourrions
séparer la chaîne parlée ou écrite n’importe où.
56
MARTINET, A. « Le mot », Diogène, n° 51, Paris : Gallimard, 1965, p. 40.
57
ibid., p. 40.
58
ibid., p. 40.
24
que nous avons appris d’abord les mots qui portent un sens que nous sommes
capables de les séparer dans une dictée ou dans une chaîne parlée.
« Le vrai problème est celui de savoir si les segments isolables qu’on désigne
comme des mots correspondent à une réalité linguistique bien déterminée
et s’il n’y a pas moyen d’analyser les énoncés d’une façon qui rend mieux compte
du fonctionnement du langage. »59
Bien sûr qu’il y en a. Ce sont les signes. Mais ici, nous revenons à la question
déjà posée : réfléchissons-nous en signes ou en mots ? La réponse peut paraître
facile : en mots, parce que même si un mot est composé de plusieurs signes et peut
exprimer à la fois la personne et le temps, c’est le sens et pas le système du langage
qui nous intéresse pendant que nous parlons. Mais il faut quand même apprendre
d’abord le système du langage pour ne pas dire payera à la place de payerons
par exemple.
« Dans et le sont des mots puisqu’ils sont, dans un texte, séparés de leurs
voisins par deux espaces, alors que -(e)r- et -ons ne sont pas des mots…
Si les raisons que nous avons de désigner d’un même terme dans et le d’une part,
-(e)r- et -ons d’autre part, nous paraissent décisives, nous sommes amenés à nous
demander ce que valent celles qui nous conduisent à voir un mot dans dans et dans
le, des parties de mots dans -(e)r- et dans -ons. »60
59
MARTINET, A. « Le mot », Diogène, n° 51, Paris : Gallimard, 1965, p. 41.
60
ibid., p.42.
61
ibid., p. 43 – 45.
25
En fait, les trois mots dans le château peuvent être considérés comme trois
mots tout simplement parce chacun de ces mots porte son sens. Tandis
que -(e)r- et -ons separés du reste ne portent pas de sens du tout. C’est dans
l’ensemble de mot que nous voyons leur sens.
« Il est toute une catégorie de faits que nous n’avons pas fait intervenir dans
les considérations qui précèdent, à savoir les traits phoniques dont la fonction n’est
plus de fixer l’identité des unités significatives de la chaîne en les opposant à celles
qui auraient pu figurer à leur place, mais de marquer l’individualité de ces unités
par rapport à leurs voisines dans le discours. Parmi ces traits, qu’on dénomme
souvent démarcatifs, il faut surtout noter l’accent. Dans beaucoup de langues,
l’accent est nettement démarcatif. En tchèque, par exemple, il est régulièrement
sur la syllabe initiale de ce qui correspond au mot de la graphie. »64
C’est pourquoi un enfant de sept ans est capable d’écrire navsi tout ensemble.
En tchèque, un mot ne doit pas être séparé des autres mots ni au niveau phonétique
ni au niveau phonologique. L’ensemble phonique est donc composé
d’une préposition et le mot suivant. Il n’est plus étonnant que cet enfant entend
un seul mot comme il y a un seul accent mis sur la préposition na : [‘navsi]. 65
Ceci confirme A. Martinet dans son article : « Tout ceci explique pourquoi
on considère souvent que le mot a une individualité physique qui se manifeste, pour
articuler les éléments du discours, avant même qu’intervienne le sens. Mais,…
les prépositions, dans lesquelles on veut voir des mots distincts, sont rarement
62
MARTINET, A. « Le mot », Diogène, n° 51, Paris : Gallimard, 1965, p.48.
63
à comparer, ibid., p.48.
64
ibid., p.48.
65
à comparer, GREPL, M. (et al.) Příruční mluvnice češtiny. Praha: Lidové noviny, 1995.
ISBN 80-7106-134-4. pp. 42 – 43.
26
susceptibles de recevoir un accent ; là où elles le sont, c’est en général qu’elles
s’annexent l’accent du substantif ou du pronom suivant… l’ensemble
de la préposition et de ce qui la suit forme un seul « mot accentuel » qui ne coïncide
pas avec les mots de la graphie. »66
« Tous les efforts pour donner au terme mot un statut proprement scientifique
se heurtent au fait qu’à côté de cas sur lesquels on peut se prononcer sans hésitations,
il y en a d’autres où aucun des critères utilisables ne nous permet de répondre
par oui ou par non. »67
66
MARTINET, A. « Le mot », Diogène, n° 51, Paris : Gallimard, 1965, pp. 48 - 49.
67
ibid., p.51.
68
ibid., p.51.
69
morphème – ici considéré comme l’unité la plus petite de la langue qui porte le sens – nom
commun pour préfixe, suffixe, radical, terminaison
27
signes minima… le mot fléchi des langues classiques sera souvent à définir comme
un syntagme amalgamé. »70
3.2 Le sème
Pour savoir ce que c’est un sème nous nous appuyons sur Le Trésor
de la langue française72 :
SÈME, subst. masc.
A. LING. Unité minimale de signification, trait sémantique pertinent dans
l’analyse du sens d’un mot. Soit L’unité sémantique de base est le sème, élément
de signification minimal, qui n’apparaîtra comme tel qu’en relation avec un autre
élément qui n’est pas lui: il n’a de fonction que différentielle et, de ce fait ne peut
être saisi que dans un ensemble organique, dans le cadre d’une structure (J. COURTÉS,
Introd. à la sémiot. narrative et discursive, 1976, p. 46).
Sème contextuel. Sème déterminé par le contexte. Sème nucléaire ou spécifique.
Sème propre à une unité. V. sémantème B et sémème.
70
MARTINET, A. « Le mot », Diogène, n° 51, Paris : Gallimard, 1965, pp. 51 – 52.
71
ibid., p. 53.
72
à comparer, Le Trésor de la Langue Française Informatisé : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-
CNRS/université de Nancy. [7/1/2008]
28
B. SÉMIOT. Dans tout système signifiant, unité constituant un signal minimal.
Les signaux lumineux de la route forment un système à quatre sèmes (feu rouge,
feu vert, feu orange, feu clignotant orange) correspondant à quatre messages
(REY Sémiot. 1979).
73
ROBERT, P. (éd.), Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Dictionnaires le Robert –
SEJER, Paris, 2007. ISBN 978-2-84902-321-1. p. 2346.
74
MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972. p. 18.
29
4 Analyse sémantique
30
Le premier modèle en a été donné par de Saussure. Il suppose que la langue
n’est pas une nomenclature, c’est-à-dire une liste de termes accolés à une série
de choses, comme nous en avons déjà parlé, ce qui supposerait des idées préexistant
aux mots.78
La base de cette dernière est un concept, une idée, ce qui veut dire que c’est
en fait une décision relativement subjective du chercheur qui place plusieurs termes
dans le même champ conceptuel.81
78
à comparer, MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972, p. 34.
79
à comparer, ibid., pp. 34 - 35.
80
à comparer, ibid., p. 35.
81
à comparer, ibid., pp. 37 - 38.
31
« Les analyses sémantiques logiques… sont celles qui cherchent dans
les signifiants minima des unités plus petites encore, qui en seraient les constituants
élémentaires. »82
« Par exemple : le mot (phonique) bas (/ba/) contient deux unités phoniques
minimales puisque, si l’on substitue la tranche de sonorité /b/, par /p/ par exemple,
on obtient un autre signe : pas (/pa/)… La même opération, dit Hjelmslev, prouve
que le signe jument contient au moins deux unités plus petites de contenu : « cheval »
Nous devons nous demander quelles sont les unités plus petites du contenu
du signe cheval. Puisque même si ce mot est considéré comme plus général
que jument ou étalon et il n’y a pas de mot pour exprimer la femelle du cheval,
ce mot est considéré plutôt comme masculin.
82
MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972, p. 40.
83
à comparer, ibid., p. 40.
84
ibid., pp. 40 - 41.
85
à comparer, ibid., pp. 41 – 42.
86
à comparer, ibid., p. 42.
32
Les sémantiques artificielles
Les caractères visibles de cette analyse chez Eugen Wüster sont les suivants :
Elle élabore une sémantique « artificielle » en ce sens qu’elle ne part pas des termes
des langues naturelles ; mais, au contraire, elle construit son propre lexique.
Elle a besoin d’un système de classification des domaines auxquels les notions
appartiennent (chimie, physique, zoologie, botanique, etc.).87
Gardin s’est constitué un code pour désigner les objets par des symboles
susceptibles d’être manipulés mécanographiquement : chaque « trait descriptif »
de l’outil a été muni d’un symbole élémentaire. 88 « Les symboles de Gardin
correspondent à une langue dans laquelle chaque lettre du mot cheval, par exemple,
aurait une valeur descriptive ou définitoire, et classificatoire : C = vertébré,
H = mammifère, E = pachyderme, V = solipède, etc. »89
87
à comparer, MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972, pp. 42 - 43.
88
à comparer, ibid., p. 43.
89
ibid., p. 44.
90
à comparer, ibid., pp. 44 - 45.
91
ibid., p. 45.
33
où la structure du lexique est facile à construire parce qu’elle parallélise une structure
logique ou scientifique rigoureuse.92
Cette méthode peut être bien illustrée sur l’exemple emprunté à Pottier,
le champ lexico-notionnel des noms du « siège » :98
92
à comparer, MOUNIN, G. Clefs pour la sémantique. Paris : Seghers, 1972, pp. 45 - 46.
93
ibid., p. 46.
94
SÉMÈME - Ensemble des sèmes d’un lexème constituant son sens ou l’un de ses sens. ( à
comparer, Le Trésor de la Langue Française Informatisé : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-
CNRS/université de Nancy. [11/2/08] )
95
à comparer, BAYLON, CH – FABRE, P. Initiation à la linguistique avec travaux pratiques
d’application et leurs corrigés. Paris : NATHAN, 1977, p. 132.
96
ibid., p. 132.
97
ibid., p. 132.
98
à comparer, BAYLON, CH – FABRE, P. Initiation à la linguistique avec travaux pratiques
d’application et leurs corrigés. Paris : NATHAN, 1977, p. 133.
34
Pour Pour une Avec Avec Matériel
Sur pied
Lexème s’asseoir personne dossier bras rigide
S2
S1 S3 S4 S5 S6
siège + 0 0 0 0 0
chaise + + + + - +
fauteuil + + + + + +
tabouret + + + - - +
canapé + + - + 0 +
pouf + - + - - -
« Les sèmes sont positifs (+) ou négatifs (-) ou n’entrent pas en ligne
de compte (0).99 Prenons l’exemple du lexème fauteuil. Les sèmes pertinents sont:
« destiné à ce qu’on s’y assoie », « avec dossier », « pour une personne », « avec
bras », « sur pied(s) ».100 On a un sème commun à l’ensemble : S1 qui est le sémème
de siège et l’archisémème (ou noyau sémique) de l’ensemble. Quand l’archisémème
d’un champ est ainsi le sémème d’un signe, ce signe est l’archilexème
d’un champ. »101
⌐> l’archisémème
S1 S2 S3 S4 S5 S6
99
ibid., p. 133.
100
à comparer, B. POTTIER ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 2 n o 1 1963, p. 14., op. cit., Le Trésor
de la Langue Française Informatisé : http://atilf.atilf.fr/tlf.htm ATILF-CNRS/université de Nancy.
[11/2/2008]
101
BAYLON, CH – FABRE, P. Initiation à la linguistique avec travaux pratiques d’application et
leurs corrigés. Paris : NATHAN, 1977, p. 133.
35
d’équipollence (une partie des sèmes d’un signifié appartient à l’autre), d’identité
(la dualité des deux signifiés disparaît alors.) »102
102
BAYLON, CH – FABRE, P. Initiation à la linguistique avec travaux pratiques d’application et
leurs corrigés. Paris : NATHAN, 1977, p. 133.
103
à comparer, ibid., p. 133.
36
Pour voir une analyse sémique un peu plus complexe, nous pouvons prendre
l’exemple d’analyse sémique des mots : bicyclette, motocyclette, automobile,
autobus, trolleybus, tramway, métro, train, bateau, avion, fiacre, traîneau.104
Transport marchandises
Transport
Transport de par terre
Mouvement
personnes ou sous
terre
vapeur
autre
roues
rail
moteur
électr.
une qqs bcp
per pers. de
son pers.
ne
Bicyclette - - pieds
+ - - + - - - +
(+) (+)
Motocyclette + - -
- + - - + - -
(-) (+) (+)
Automobile - -
+ - + - - + - -
(+) (+)
Autobus -
- + - + - - + - -
(+)
Trolleybus -
- + - + - - - + -
(+)
Tramway -
- + - + + - - + -
(+)
Métro -
- + - + + - - + -
Train - + - - +
- - + + -
+ - + + -
Bateau (+) - + - + - rames
- - - +
- + - + - + voiles
Avion - - + -
- - - + - -
+ + - +
Fiacre - + - - chevaux
+ - - - - +
+ - (+) (+)
Traîneau chevaux
- + - - -
- - - - - ou
+ - + + +
chiens
104
BAYLON, CH – FABRE, P. Initiation à la linguistique avec travaux pratiques d’application et
leurs corrigés. Paris : NATHAN, 1977, p. 133.
37
le sème « moyen de transport », celui-ci deviendrait l’archisémème, mais ce n’est pas
le cas.
Il nous reste à analyser seulement les rapports entre des signifiés ce qui est,
en plus, compliqué par le fait qu’il y a plusieurs sèmes positifs et négatifs en même
temps.
Nous pouvons dire que cette analyse est au fait une description du contenu
d’un mot, une décomposition de traits pertinents de son sens. Et puis, à partir
de ce tableau nous allons pouvoir non seulement formuler les définitions de ces mots
mais aussi savoir dans quel contexte les utiliser. Celui-ci est important surtout
au niveau des mots abstraits.
38
39
B. PARTIE PRATIQUE
Dans la partie théorique, nous nous sommes intéressés au signe qui unit
un concept et une image acoustique et au mot en tant que groupe de sons qui porte
une signification et surtout au sens qui joue le rôle principal dans la théorie
des significations, la sémantique. Nous avons constaté que la langue n’était
pas une nomenclature et qu’un mot était difficile à définir, mais que c’était toujours
le sens le plus important. Puisque ce qui nous intéresse dans la communication
c’est le contenu de notre message.
Dans la partie pratique, nous allons toujours nous intéresser au sens. Comme
nous avons découvert l’importance d’analyse sémantique et des synonymes, nous
allons étudier l’évolution des définitions dans les dictionnaires autant
que des interprétations des gens. Cela devrait nous montrer jusqu’à quel point
les dictionnaires reflètent l’état actuel d’une langue.
40
5 Pré-enquête
Puisque nous avons compris que la langue n’était pas une nomenclature
absolue, nous avons décidé de choisir un mot abstrait pour bien démontrer ce fait et
pour voir le nombre de définitions possibles indiquées par les gens. La recherche
devrait nous montrer qu’un mot ne porte pas qu’un seul sens mais beaucoup plus que
cela.
41
Solidarité105
1. Caractère solidaire d’une obligation. Etat des débiteurs, des créanciers solidaires.
2. Le fait d’être solidaire ; relation entre personnes ayant conscience d’une
communauté d’intérêts, qui entraîne, pour les unes, l’obligation morale
de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance.
3. Le fait d’être solidaire.
En comparant nos résultats avec les contraires indiqués sous l’entrée du mot
solidarité dans les dictionnaires106, nous découvrons une vraie difficulté de ce mot.
Parmi les dictionnaires consultés, le Petit Larousse et le Lexis ne donnent pas
de contraires, seulement Le Petit Robert indique deux contraires : indépendance
et individualisme. Si nous considérons les mots individualisme et individualité
comme des mots très proches, nous pouvons donc dire que les personnes demandées
nous ont donnés un seul contraire qui est identique avec celui indiqué dans
le dictionnaire Le Petit Robert.
105
ROBERT, P. (éd.). Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
106
ROBERT, P. (éd.) Le petit Robert. Dictionnaire de la langue française. Paris : Dictionnaires le
Robert, 2002.
DUBOIS, J. (éd.) Lexis Larousse de la langue française. Paris : Larousse / VUEF, 2002.
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
BORDAS (éd.). Petit Larousse – grand format 1998 en couleurs. Paris : Larousse, 1997.
42
Le Dictionnaire de Synonymes et Contraires107 donne les contraires : liberté,
égoïsme. Ce dernier figure à la première place dans notre graphe. Nous pouvons donc
considérer que les résultats de notre recherche correspondent avec
ce qui est donné dans le Dictionnaire de Synonymes et Contraires.
Parmi tous les contraires que les personnes demandées nous ont donnés, nous
avons choisit trois mots les plus fréquents : égoïsme, individualité et égocentrisme
pour décrire leurs résultats en détail.
Egoïsme108
1. Disposition à parler trop de soi, à rapporter tout à soi.
2. Attachement excessif à soi-même qui fait que l’on subordonne l’intérêt d’autrui
à son propre intérêt.
107
BERTAUD DU CHAZAUD, H. (éd.) Dictionnaire de Synonymes et Contraires. Paris :
Dictionnaire le Robert, 2001.
108
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
43
générosité et ouvert, nous avons obtenu 18,2 % des réponses. Pour le reste des mots :
universalité, solidarité, partage et introvertie, nous avons obtenu 9 % des réponses.
En cherchant les contraires du mot égoïsme dans les dictionnaires 109, nous
avons trouvé les contraires suivants. Le Petit Robert indique les contraires :
abnégation, altruisme, désintéressement et générosité. Le Lexis donne
les contraires : altruisme et générosité. Le Dictionnaire de Synonymes
et Contraires110 donne comme un contraire seulement le mot altruisme.
Egocentrisme111
1. Tendance à être centré sur soi-même et à ne considérer le monde extérieur
qu’en fonction de l’intérêt qu’on se porte.
109
ROBERT, P. (éd.) Le petit Robert. Dictionnaire de la langue française. Paris : Dictionnaires le
Robert, 2002.
DUBOIS, J. (éd.) Lexis Larousse de la langue française. Paris : Larousse / VUEF, 2002.
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
BORDAS (éd.). Petit Larousse – grand format 1998 en couleurs. Paris : Larousse, 1997.
110
BERTAUD DU CHAZAUD, H. (éd.) Dictionnaire de Synonymes et Contraires. Paris :
Dictionnaire le Robert, 2001.
111
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
44
2. PSYCHOL. Caractère individuel, non social, de la pensée enfantine, se traduisant
par l’absence d’objectivité.
112
ROBERT, P. (éd.) Le petit Robert. Dictionnaire de la langue français. Paris : Dictionnaires le
Robert, 2002.
DUBOIS, J. (éd.) Lexis Larousse de la langue française. Paris : Larousse / VUEF, 2002.
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
BORDAS (éd.). Petit Larousse – grand format 1998 en couleurs. Paris : Larousse, 1997.
113
BERTAUD DU CHAZAUD, H. (éd.) Dictionnaire de Synonymes et Contraires. Paris :
Dictionnaire le Robert, 2001.
45
Individualité
40
28,6
30
20 14,3 14,3 14,3 14,3 14,3
10
0
générosité solidarité groupe partage unité sociabilité
Individualité 114
1. DIDACT. Ce qui existe à l’état d’individu. Caractère d’un individu qui « diffère
d’un autre non pas seulement d’une façon numérique, mais dans ses caractères
et sa constitution » (Lalande) ; fait d’être un individu.
2. Caractère ou ensemble de caractères par lesquels une personne ou une chose
diffère des autres.
3. Individu, considéré dans ce qui le différencie des autres.
114
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
115
ROBERT, P. (éd.) Le petit Robert. Dictionnaire de la langue français. Paris : Dictionnaires le
Robert, 2002.
DUBOIS, J. (éd.) Lexis Larousse de la langue française. Paris : Larousse / VUEF, 2002.
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
BORDAS (éd.). Petit Larousse – grand format 1998 en couleurs. Paris : Larousse, 1997.
46
Comparaison des contraires du mot solidarité avec le Dictionnaire
des synonymes117
47
figurant dans les dictionnaires. En effet, nous trouvons finalement le mot solidarité
à la fin de « la chaîne » des contraires demandés.
Les mots sont tellement abstraits que c’est à peu près clair que les résultats
de la deuxième enquête dans la plupart des cas ne correspondent pas au mot
de départ. Mais également nous y trouvons les cas où les contraires des contraires
sont identiques à mot de début, respectivement solidarité.
119
ROBERT, P. (éd.) Le petit Robert. Dictionnaire de la langue français. Paris : Dictionnaires le
Robert, 2002.
DUBOIS, J. (éd.) Lexis Larousse de la langue française. Paris : Larousse / VUEF, 2002.
ROBERT, P. (éd.) Le nouveau Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française. Paris : Dictionnaires le Robert, 2003.
BORDAS (éd.). Petit Larousse – grand format 1998 en couleurs. Paris : Larousse, 1997.
48
6 Recherche lexicologique synchronique
et diachronique
La méthode de cascade est basée sur le travail avec les synonymes. Nous
choisissons un mot et nous nous disons ses synonymes. Puis, les explications
de ces synonymes, etc. A partir de ces explications, nous essayons de construire notre
propre définition du mot de départ.
RACAILLE
49
A partir de cette méthode de cascade, nous pouvons donc formuler notre
propre définition :
Racaille
- un objet sans valeur à rejeter
- une personne méprisable
Nous voyons bien que notre propre définition est déjà plus large.
La définition donnée par le dictionnaire ne mentionne pas la racaille au niveau
inanimé.
Pour faire l’analyse du mot solidarité, nous allons utiliser les contraires
des contraires du mot solidarité les plus fréquents indiqués par les gens demandés
dans notre pré-enquête :
SOLIDARITÉ
120
ROBERT, P. (éd.). Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Paris : Dictionnaires le
Robert – SEJER, 2007. p. 2097.
50
Normalement, la définition issue de la cascade d’un mot abstrait devrait être
plus large que la définition de dictionnaire. Notre définition devrait comporter tout ce
que nous avons mentionné ci-dessus. Il s’agit donc d’une définition assez large, mais
aussi complexe :
Solidarité
- aide en cadre la société qui se sent responsable envers les gens
en difficulté, sous forme d’un soutien (scolaire, financier,
en vieillissement, au logement, dans l’administration, …)
- aide entre les individus = entraide, le fait de leur porter assistance
ce qui fait les uns dépendants aux autres
- relation entre les personnes d’un groupe qui ont conscience
d’une communauté d’intérêts, qui vivent en fraternité et savent donc partager
- partage entre des membres d’un groupe issu de la générosité
des membres, pour aider les autres ; mais ceux-ci peuvent se sentir
dépendants
121
ROBERT, P. (éd.). Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Paris : Dictionnaires
le Robert – SEJER, 2007. p. 2390.
51
En comparant les deux définitions, nous voyons bien qu’elles ne sont
pas finalement trop différentes. Elles comportent à peu près les mêmes termes. Notre
définition est plus large, mais elle ne traite pas du tout le mot solidarité au niveau
juridique. Par contre, nous n’avons pas pris en compte qu’un petit nombre
de contraires des contraires indiqués dans notre pré-enquête.
Au niveau lexical, nous allons souligner les mots principaux des définitions.
Ces mots sont d’ailleurs souvent utilisés en tant que synonymes du mot solidarité
et sont donc censés avoir des sèmes communs avec ce mot.
52
LAMBRECHTS, CH. Larousse pratique. Dictionnaire du français au quotidien.
Larousse IVUEF, 2003. p. 1380 :
Solidarité
- dépendance mutuelle entre des personnes
- sentiment qui pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle
renvoie à la fraternité
53
REY, A. Le Robert Micro. Dictionnaire d’apprentissage de la langue française.
Dictionnaires Le Robert, 2006. p.1246 :
Solidaire
→ solidairement
→ solidariser
→ solidarité
- fait d’être solidaire
- relation entre personnes ayant conscience d’une communauté d’intérêts
qui entraîne une obligation morale d’assistance mutuelle
- interdépendance
Dans cette analyse, nous avons pu consulter cinq dictionnaires parmi lesquels
nous avons eu deux dictionnaires de l’édition « Larousse » et trois de l’édition
« Le Robert ». Les définitions dans les dictionnaires de l’édition « Larousse » sont
assez courtes. Par contre le Dictionnaire d’apprentissage de la langue française
de 2006122 est le seul qui mentionne bien l’aspect lexical. Sinon, les mots principaux
de la définition – dépendance, aide et entraide – se répètent toujours et la définition
ne change pas vraiment.
122
REY, A. Le Robert Micro. Dictionnaire d’apprentissage de la langue française. Dictionnaires Le
Robert, 2006.
54
6.3 Recherche diachronique
ANGÉ, P. Larousse du XXe siècle en six volumes. Tome sixième. Paris : Librairie
Larousse, 1933. p. 397. :
Solidarité (de solidaire)
- (droit) état de plusieurs personnes obligées les uns pour les autres
- dépendance mutuelle entre les hommes, qui fait que les uns ne peuvent être
heureux et se développer que si les autres le peuvent aussi
- (philosophie) dépendance mutuelle entre plusieurs personnes ou entre
les hommes, qui fait que les uns ne peuvent être heureux, se développer,
que si les autres peuvent aussi ; d’où résulte l’obligation de s’entr’aider
- (phil., sens général) – dépendance des hommes les uns à l’égard des autres,
dépendance qui fait des individus comme les parties d’un même tout
55
ROBERT, P. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Tome
sixième. Paris : S.A.F.O.R, 1958. p. 471. :
Solidarité (de solidaire)
- (droit) caractère solidaire d’une obligation
- le fait d’être solidaire, relation entre personnes ayant conscience
d’une communauté d’intérêts, qui entraîne, pour un élément du groupe,
l’obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance
- le fait d’être solidaire
cette définition nous renvoie au mot dépendance
56
DUBOIS, J. Dictionnaire du français au collège. Larousse, 1987. p. 963. :
Solidarité
- dépendance réciproque
- sentiment qui pousse les hommes à s’accorder une aide mutuelle
57
→ solidarité
- fait d’être solidaire
- relation entre personnes ayant conscience d’une communauté d’intérêts
qui entraîne une obligation morale d’assistance mutuelle
→ solide
→ solidement
→ solidité
→ solidifier
→ solidification
58
REY, A. Dictionnaire culturel en langue française. Tome IV Réal-Z. Paris :
Dictionnaires Le Robert - Sejers, 2005. p. 863. :
Solidarité (de solidaire)
- (droit) état des débiteurs, des créanciers solidaires
- caractère solidaire d’une obligation
- (couramment) le fait d’être solidaire, relation entre personnes ayant
conscience d’une communauté d’intérêts, qui entraîne, pour un élément
du groupe, l’obligation morale de ne pas desservir les autres et leur porter
assistance → fraternité, entraide
- le fait de faire contribuer les membres d’une communauté, d’une collectivité,
aux besoins d’autres membres, par redistribution de moyens financiers →
dépendance
59
ROBERT, P. (éd.). Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Paris :
Dictionnaires le Robert – SEJER, 2007. p. 2390. :
Solidarité
- (droit) caractère solidaire d’une obligation
- le fait d’être solidaire, relation entre personnes ayant conscience
d’une communauté d’intérêts, qui entraîne, pour les unes, l’obligation morale
de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance → entraide,
camaraderie, fraternité
- (choses) – le fait d’être solidaire → dépendance
renvoie aux contraires – indépendance, individualisme
60
Les mots les plus fréquents dans les définitions ci-dessus sont : l’obligation,
inter-dépendance et communauté (groupe). La définition universelle à partir
des dictionnaires étudiés pourrait donc être celle-là :
Solidarité
- dépendance mutuelle entre des personnes
- relation entre personnes ayant conscience d’une communauté qui entraîne
une obligation morale d’assistance mutuelle
A partir des recherches, nous pouvons constater que chaque édition tient
à sa propre définition qui reste plus ou moins la même depuis déjà un siècle.
Ceci ne porte pas de problème dans les éditions qui gardent la définition
plutôt large et qui nous assure de trouver toujours un sens qui nous convient plus
au moins, comme celui de « Le Robert ». Ce dernier est aussi le seul qui nous
propose plusieurs types de dictionnaires d’après le destinateur.
Le résultat est donc qu’il faut bien choisir le dictionnaire avec lequel nous
voulons travailler et d’après le but dans lequel nous allons l’utiliser.
61
7 Enquête synchronique associative
Après avoir regardé les réponses, nous avons décidé de ne pas prendre
en compte le sexe des répondeurs, parce qu’il ne jouait pas un rôle important. Nous
les avons donc divisés en quatre groupes d’après leur âge : le premier groupe
de 17 à 25 ans, dont la plupart sont des étudiants, le deuxième groupe de 26 à 45 ans,
le troisième groupe des 46 à 65 ans et le quatrième groupe de 65 ans et plus.
Dans chaque groupe nous avons compté les mots clé des définitions données
et nous les avons exprimés en pourcentage pour voir comment le groupe donné
comprend le mot solidarité.
Pour montrer les résultats d’une manière plus claire, nous les avons illustrés
à l’aide de diagrammes.
62
Analyse du premier groupe
âge 17-25
46,1
50
40
30
20 10,8 7,8
11,8
4,9
10 2 2 2 2 1 2
0
partage/
entre-aide/ aider
partager
dépendance
lien
soutien/
respect
soutenir
groupe / s´unir
compréhension/
mobiliser
responsabilité
compassion/
se comprendre
agir/ se
compatir
inter-
Parmi tous les mots que les personnes demandées nous ont donnés, c’est
l’idée de l’aide qui nous apparaît comme la plus fréquente. Ceci démontrent les
questionnaires n° 1, 2, 3, 4 et 5 (voir les annexes).
63
Analyse du deuxième groupe
âge 26 - 45
40 34,1
35
30 20,5
25 18,2
20 13,6
15
10 2,3 2,3
5
0
entre-aide/
compassion/
soutien/
respect
groupe /
partage/
partager
soutenir
s´unir
compatir
aider
Parmi tous les mots clés donnés, c’est de nouveau l’idée de l’aide
qui est la plus fréquente. Mais il y a aussi l’idée de groupe et de soutien qui apparaît
assez souvent. Pour le démontrer, nous avons choisit les questionnaires
n° 6, 7 et 8 (voir les annexes). En ce qui concerne le questionnaire n° 8, il faut
remarquer que le répondeur a mentionné aussi le fait qu’il s’agissait d’un nom
féminin.
64
Analyse du troisième groupe
âge 46 - 65
40 34,4
35
30
25
20 15,6
15 9,4 10,9
10 4,7 6,3
3,1 1,6 1,6
5
0
groupe / s´unir
mobiliser
partager
soutenir
dépendance
lien
entre-aide/
partage/
compassion/
soutien/
compréhension/
se comprendre
agir/ se
compatir
aider
inter-
Parmi tous les mots clés donnés, c’est encore une fois l’idée de l’aide
qui est la plus fréquente. La deuxième la plus fréquente, c’est l’idée
de partage/partager ce qui démontrent les questionnaires n° 9 et 10 (voir
les annexes).
65
En ce qui concerne le groupe des répondeurs de 65 ans et plus, nous n’avons
obtenu que 9 réponses. Cela nous a donné 21 mots clés. 14,3 % (3 fois)
des personnes demandées ont mentionné dans leur définition l’idée de groupe
ou le fait de s’unir ; idem pour les mots aide, entre-aide ou aider. Par 9,5 % (2 fois)
sont représentés les mots partage, responsabilité, inter-dépendance, lien et agir/
se mobiliser. Les mots compassion/compatir et soutien/soutenir n’ont pas apparu
qu’une seule fois ce qui représente 4,8 % de tous les mots clés obtenus.
âge 65 +
16 14,3 14,3
14
12 9,5 9,5 9,5 9,5 9,5
10
8 4,8 4,8
6
4
2
0
dépendance
responsabilité
lien
groupe /
entre-aide/
partage/
compassion/
soutien/
partager
soutenir
mobiliser
agir/ se
s´unir
compatir
aider
inter-
Analyse de l’ensemble
66
Comme nous avons pu remarquer, les nombres de répondeurs dans chaque
groupe sont très variés. Avec 58 répondeurs, c’est le premier groupe de 17 à 25 ans
qui est le plus grand. Puis, c’est le groupe de 46 à 65 ans (32 répondeurs), après
le groupe de 26 à 45 ans (26 réponses) et le quatrième groupe de 65 ans et plus est
avec ses 9 répondeurs le plus petit.
groupe/s´unir
40 37,3
30 26
19,6
20 17,1
10
0
1e groupe 2e groupe 3e groupe 4e groupe
67
En ce qui concerne le mot entre-aide/aider, c’est dans le premier groupe
de 17 à 25 ans qu’il était le plus fréquent (35,8 %). Après, c’est le troisième groupe
de 46 à 65 ans avec 26,7 %, puis le deuxième groupe de 26 à 45 ans avec
26,5 % et dans le quatrième groupe de 65 ans et plus, il a obtenu 17,1 %.
entre-aide/aider
40 35,8
30 26,5 26,7
20
11,1
10
0
1e groupe 2e groupe 3e groupe 4e groupe
partage/partager
40 33,6
29,3
30
20,4
20 16,8
10
0
1e groupe 2e groupe 3e groupe 4e groupe
68
Avant de conclure, il faut dire que nous avons supprimé quelques mots
qui ont apparu dans les questionnaires mais qui étaient plutôt rares, comme : respect,
amitié, entente, soulage ou sympathie. Nous devrions aussi dire que nous nous
sommes aperçus, malheureusement assez tard, que c’était l’éducation qui jouait le
rôle assez important dans la compréhension des mots abstraits comme celui de
solidarité.
Pour conclure, nous pouvons donc dire qu’en générale, les gens imaginent
sous le terme solidarité surtout l’entre-aide. Celle-ci a apparu dans tous les groupes
le plus souvent. Pour le deuxième et le quatrième groupe, c’est encore l’idée
de groupe, de s’unir et pour le troisième groupe, c’est le partage. Le quatrième mot
assez fréquent est le mot soutien/soutenir. Il faut bien mentionner que ce résultat
est absolument le même que celui de notre pré-enquête.
Nous pouvons donc constater que : ainsi que dans les dictionnaires, pour
les gens la compréhension du mot solidarité ne change pas. La question qui se pose
est : est-ce que la compréhension de ce mot correspond à la définition dans
les dictionnaires ?
En comparant les résultats avec nos recherches dans les dictionnaires, nous
découvrons que : tandis que dans les dictionnaires, la solidarité est définie comme
une dépendance mutuelle entre des personnes ; relation entre personnes ayant
conscience d’une communauté qui entraîne une obligation morale d’assistance
mutuelle, dans notre recherche associative, le même mot est compris comme
l’entre-aide et le partage entre les membres d’un groupe. L’idée commune est alors
seulement celle de groupe.
69
8 Recherche : relevés synchroniques médiatiques
Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser encore une fois au mot
solidarité du point de vue sémantique. Dans les chapitres précédents nous avons
vu que la compréhension d’un mot ne devait pas toujours correspondre à la définition
indiquée dans les dictionnaires. Nous pensons alors que c’est le contexte dans lequel
nous l’avons entendu utiliser qui détermine notre compréhension de ce mot.
Pour notre recherche, nous avons choisi 333 articles de deux journaux
principaux français publiés en publication Internet à la Bibliothèque Centre
Pompidou : « Le Figaro », que nous pouvons considérer comme orienté vers la droite
au niveau politique et « Libération » qui par contre est considéré comme celui
de gauche. Nous nous sommes intéressés aux articles dans lesquels le mot solidarité
a apparu et nous nous sommes limités à l’espace de trois mois,
de mi-février à mi-mai 2007.
Après avoir étudié ces 56 articles, nous avons pu les diviser en plusieurs
groupes d’après le sens du mot solidarité. Il y a quatre groupes les plus nombreux
et donc les plus importants.
70
En ce qui concerne ce premier groupe, il est aussi intéressant de regarder dans
le dictionnaire de Le nouveau Petit Robert123 qui nous indique le mot soutien comme
synonyme de l’aide et qui nous renvoie directement à la solidarité en tant
que synonyme de l’entraide.
Le troisième groupe peut encore être divisé en plusieurs groupes. Les articles
n° 1, 305 et 325 correspondent au soutien politique, les articles n° 229, 298, 304
et 316 au soutien moral, l’article n° 314 au soutien social et l’article n° 270
au soutien financier.
En ce qui concerne les articles n° 202 et 333, ici aussi, il s’agit en fait
des « mêmes » articles, n° 202 publié dans le journal « Le Figaro », n° 333 dans
le journal « Libération ».
123
ROBERT, P. (éd.). Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Paris : Dictionnaires
le Robert – SEJER, 2007.
124
ibid., p. 2415.
71
Quant aux autres contextes, nous allons les mentionner sans citer les articles
parce qu’il s’agit souvent d’un seul article représentatif. Parmi ces contextes,
la solidarité a été utilisée : comme un terme général, à côté de l’égalité
ou de la fraternité ; souvent dans un contexte de la solidarité européenne
ou internationale ; en tant que synonyme du respect ou de la compassion.
La solidarité est souvent utilisée dans des locutions figées ou des titres comme
par exemple revenu de solidarité active ou ministre du Travail, des Relations sociales
et de la Solidarité.
Nous voyons donc que la compréhension d’un mot abstrait, comme celui
de la solidarité varie en fait d’après son utilisation dans les contextes de la vie réelle.
72
C. PARTIE DIDACTIQUE
125
à comparer, www.coe.int/T/DG4/Portfolio/documents/cadresommun.pdf [14/3/2008]
73
FICHE PEDAGOGIQUE 1
Fiche d’enseignant
74
Exemple du corrigé :
Gatzo, plus confiant, me parlait un peu. L’ombre nous rapprochait.
- Il y a sûrement une loutre, tout près, m’annonce-t-il.
- Où ?
- Dans les aulnes. Elle vient boire. Je l’entends toutes les nuits, me raconte-t-il.
- Tard ?
- Oui, très tard, me confirme-t-il.
- Et tu es réveillé ? Demande-je.
- C’est elle qui m’éveille. Elle bat l’eau quand elle a bu.
- Je voudrais la voir, lui réponds-je.
- Comment la voir ? Il n’y a pas de lune…
Webographie : http://www.cepec.org/primaire/reecrire/affiner.htm [6/3/2008]
75
Fiche d’apprenant
Consigne 1 :
Voici le texte dans lequel tu vas devoir remplacer le verbe dire par des verbes plus
précis. Souligne le verbe dire dans le texte puis remplace-le par un autre verbe.
Consigne 2 :
Compare ton texte avec un camarade. Avez-vous trouvé les mêmes solutions ? Sinon
repérez quel verbe convient mieux et expliquez pourquoi.
Consigne 3 :
Relis ton dialogue pour voir si tu n’as pas répété le verbe dire ou d’autres verbes peu
précis (demander, répondre,..) et améliore au cas de besoin.
76
FICHE PEDAGOGIQUE 2
Fiche d’enseignant
Corrigé (consigne 1) :
1) élégant, beau, laid , plaisant, joli, chic, esthétique, mignon
2) énorme, vaste, immense, intéressant, géant, monumental, grand
77
3) original , légal, accepté, justifié, autorisé, toléré, permis
4) difficile, compliqué, dur, problématique, adéquat
5) foncé, sombre, obscur, ténébreux, liquide, ombreux
78
Fiche d’apprenant
Consigne 1 :
Cherchez l’intrus et soulignez-le dans chaque groupe.
1) élégant, beau, laid, plaisant, joli, chic, esthétique, mignon
2) énorme, vaste, immense, intéressant, géant, monumental, grand
3) original, légal, accepté, justifié, autorisé, toléré, permis
4) difficile, compliqué, dur, problématique, adéquat
5) foncé, sombre, obscur, ténébreux, liquide, ombreux
Consigne 2 :
Compare ton choix avec un camarade. Avez-vous souligné les mêmes mots ? Sinon
expliquez pourquoi et choisissez en un.
Consigne 3 :
Créez des phrases en utilisant les mots qui vous ont restés. Vous pouvez utiliser
les dictionnaires.
79
FICHE PEDAGOGIQUE 3
Fiche d’enseignant
80
Webographie :
http://www.espacerpa.com/ [6/3/2008]
http://www.gisti.org/spip.php?article170 [6/3/2008]
http://emploiquebec.net/francais/individus/msemploi/soutien.htm [6/3/2008]
http://www.tibet-info.net/cspt/ [6/3/2008]
http://blog.france2.fr/Liban/index.php/2007/06/05/53951-france--liban-soutien-
politique-et-cooperation-militaire [6/3/2008]
81
Fiche d’apprenant
Consigne 1 :
Lisez attentivement les extraits suivants et traduisez les mots que vous ne comprenez
pas en utilisant le dictionnaire.
Texte n° 1 :
ESPACERPA (Espace Rationnel de Psychopédagogie Alternative) : soutien scolaire
en ligne par des professeurs spécialisés, méthode personnalisée pour les élèves
en difficulté, suivi pédagogique très minutieux, cours et exercices en ligne, cours
de soutien scolaire [ maths, français ] avec révisions scolaires, préparation Diplôme
National du Brevet -DNB- des Collèges, soutien scolaire très personnalisé pour
les élèves en CM2, l’entrée en 6ème, des corrigés ciblés pour remonter la moyenne
en mathématiques & français, aide conseils orientation, un accompagnement scolaire
sérieux pour résoudre les difficultés scolaires pendant l’année et les vacances.
La psychopédagogie est utilisée par nos professeurs qualifiés afin d’optimiser
les résultats [ échec ]. Autres services: forum échanges entraide, messagerie
instantanée avec visioconférence, ressources éducatives enseignants, parents, famille,
éducateurs, associations ...
http://www.espacerpa.com/ [6/3/2008]
Texte n° 2 :
Le Gisti ?
Il était — et il est — une fois une association spécialiste du droit des étrangers,
le GISTI. Pour mettre son savoir à la disposition de ceux qui en ont besoin, il tient
des permanences juridiques gratuites, édite des publications et organise
des formations. A chaque compétence du GISTI correspond un contact particulier. En
dépit de son activité multiforme, le GISTI est une petite structure fragile, très
sollicitée par un public souvent sans grands moyens financiers. De ce fait, il a besoin
de l’aide de ceux qui l’estiment utile. Naturellement, le GISTI travaille en relation
et en collaboration avec d’autres organisations amies.
http://www.gisti.org/spip.php?article170 [6/3/2008]
Texte n° 3 :
Soutien au travail autonome
Du soutien pour créer votre emploi
Vous aimeriez créer votre propre entreprise ou devenir travailleur ou travailleuse
autonome? Si vous êtes admissible à la mesure Soutien au travail autonome, vous
pourriez obtenir une aide financière pour élaborer votre plan d’affaires et pour fonder
votre entreprise, ou pour créer votre emploi.
http://emploiquebec.net/francais/individus/msemploi/soutien.htm [6/3/2008]
82
Texte n° 4:
Le Comité de Soutien au Peuple Tibétain (C.S.P.T.) :
Fondé en 1987 à l’initiative d’Anne de la Celle et de Jean-Paul Ribes (journalistes),
le C.S.P.T. se propose d’informer l’opinion française, et d’agir auprès des
responsables politiques, des média...
Il souhaite rassembler tous ceux qui, respectant les méthodes d’action et les objectifs
des tibétains, veulent leur porter secours, défendre leur culture, le respect des Droits
de l’Homme et leur droit à l’autodétermination.
Depuis 1987, le Comité a organisé de nombreuses manifestations, conférences
politiques, réunions d’information. Il a oeuvré en faveur de la constitution
du 1er groupe d’études à l’Assemblée Nationale et de son renouvellement (1993)
et favorisé des rencontres entre gouvernement français et responsables tibétains.
Avec toutes les associations agissant dans le même sens, il poursuit son action
au niveau européen et en direction de l’O.N.U.
En 1991, le Comité participe activement à l’Année Internationale du Tibet.
A partir de 1992, le C.S.P.T. organise une campagne de parrainages de prisonniers
d’opinion tibétains auprès des municipalités ; (en déc. 1995 plus de 100
municipalités y ont répondu) et crée des groupes régionaux : …
http://www.tibet-info.net/cspt/ [6/3/2008]
Texte n° 5:
France- Liban: soutien politique et coopération militaire
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes
a répondu aux questions suivantes au sujet du Liban et de la situation critique
traversée par le pays. Extraits du point presse disponible sur le site du Quai d’Orsay.
Vous avez dit que la France soutenait les efforts de l’armée libanaise pour
étendre son autorité sur l’ensemble du territoire national. Après ce qui vient de se
produire à Ain El Heloué et Nahr El-Bared, quelle forme concrète pourrait prendre
ce soutien ?
Le ministre s’est exprimé durant son voyage au Liban. En réalité, ce soutien
peut prendre deux formes. D’une part, une forme politique : nous soutenons l’armée
libanaise qui est l’armée qui agit au nom des autorités légitimes du Liban pour
rétablir l’ordre et l’autorité de l’Etat, notamment dans ce camp de Nahr El-Bared.
J’observe d’ailleurs que cette action est très largement soutenue, y compris par
de nombreux pays arabes et par de nombreux Palestiniens.
Par ailleurs, comme nous l’avons indiqué, il y a aussi une forme
de coopération militaire déjà assez ancienne avec l’armée libanaise. Récemment,
en effet, nous avons eu un certain nombre de demandes faites par les autorités
libanaises, auxquelles nous avons décidé de donner suite, essentiellement pour
la fourniture de munitions et d’équipements légers.
http://blog.france2.fr/Liban/index.php/2007/06/05/53951-france--liban-soutien-
politique-et-cooperation-militaire [6/3/2008]
83
Consigne 2 :
Repère les différents contextes dans lesquels le mot soutien a été utilisé
et compare-les avec un camarade. Choisissez entre : soutien politique, militaire,
moral, spirituel, social, financier,…
84
Conclusion
Dans la partie théorique, une brève réflexion sur ce que c’est la langue
et le mot ainsi que des procédés sémantiques ont été décrits. L’accent a été mis
sur le sens.
Nous avons constaté que le mot est généralement considéré comme une unité
linguistique, une unité sémantique en même temps. Nous avons pu découvrir
qu’au niveau des mots concrets, la langue est une nomenclature. Mais au niveau
des mots abstraits, il n’y a pas de signifié commun or c’est la langue qui construit
notre compréhension de la réalité. Mais ce qui est pareil pour les mots concrets
autant que pour les mots abstraits, c’est que l’utilisation d’un mot dépend
de la convention d’une société.
85
Dans la partie pratique, nous nous sommes toujours intéressés au sens.
Comme nous avons découvert l’importance de l’analyse sémantique et des
synonymes dans la partie théorique, dans la partie pratique, nous avons étudié
l’évolution des définitions dans les dictionnaires autant que des interprétations des
gens. Cela nous a montré jusqu’à quel point les dictionnaires reflètent l’état actuel
d’une langue.
A partir de notre pré-enquête, nous avons choisi le mot solidarité. Nous avons
effectué une analyse diachronique et synchronique de ce mot dans divers
dictionnaires. La recherche devrait nous montrer qu’un mot ne porte pas qu’un seul
sens mais beaucoup plus que cela.
A partir des recherches, nous avons pu constater que chaque édition tenait
à sa propre définition qui restait plus ou moins la même depuis déjà un siècle. Ce fait
est au minimum intéressant, vu que la langue évolue très vite.
En comparant les résultats des nos enquêtes avec nos recherches dans
les dictionnaires, nous avons découvert que : tandis que dans les dictionnaires,
la solidarité est définie comme une dépendance mutuelle entre des personnes ;
relation entre personnes ayant conscience d’une communauté qui entraîne
une obligation morale d’assistance mutuelle, dans notre recherche associative,
le même mot est compris comme l’entre-aide et le partage entre les membres d’un
groupe. L’idée commune est alors seulement celle de groupe.
86
Dans la partie didactique, nous proposons quelques activités ayant un aspect
sémantique. L’accent a été mis sur l’étape de l’enrichissement du lexique
en apprenant des synonymes, antonymes etc., dans l’apprentissage d’une langue
étrangère. Pour le but communicatif, le vocabulaire nous semble préféré
à la grammaire parce que les éléments grammaticaux, phonétiques
ou orthographiques doivent être enseignés à la base lexicale. Pour nos activités, nous
avons donc décidé de travailler avec divers dictionnaires.
Sachant que les dictionnaires ne reflètent pas dans certains cas l’état actuel
de langue et souvent ne reflètent pas assez le sens des mots dans différents contextes,
il nous en résulte qu’il faut bien choisir le dictionnaire avec lequel nous voulons
travailler et d’après le but dans lequel nous allons l’utiliser parce ce fait influence
beaucoup l’apprentissage d’une langue.
87
Bibliographie
Bibliographie primaire :
Bibliographie secondaire :
Dictionnaires:
88
Dictionnaires utilisés dans la pré-enquête :
ANGÉ, P. Larousse du XXe siècle en six volumes. Tome sixième. Paris : Librairie
Larousse, 1933.
ANGÉ P. – ANGÉ, C. Nouveau Petit Larousse illustré, dictionnaire encyclopédique.
Paris : Librairie Larousse, 1959.
Dictionnaire de la langue française par E. Littré de L’Académie française. Tome
quatrième Q-Z. Paris : Librairie Hachette et CIE, 1873.
Dictionnaire de l’Académie Française. Tome second H-Z. Paris : Librairie Hachette,
1978.
Dictionnaire Hachette Langue Française. Paris : Hachette livre, 2000.
DUBOIS, J. Dictionnaire du français au collège. Larousse, 1987.
DUBOIS, J. Petit dictionnaire de la langue française. Larousse, 1993.
GOUGENHEIM, G. Dictionnaire fondamental de la langue française. Nouvelle
édition revue et augmentée. Paris : Librairie Marcel Didier, 1958.
LAMBRECHTS, CH. Larousse pratique. Dictionnaire du français au quotidien.
Larousse IVUEF, 2003.
LAROUSSE. Petit Dictionnaire de Français. Paris : Larousse, 2004.
REY, A. Dictionnaire culturel en langue française. Tome IV Réal-Z. Paris :
Dictionnaires Le Robert - Sejers, 2005.
REY, A. Dictionnaire historique de la langue française. Tome 2 M-Z. Paris :
Dictionnaires Le Robert, 1992.
REY, A. Le Robert Micro. Dictionnaire d’apprentissage de la langue française.
Dictionnaires Le Robert, 2006.
89
REY-DEBOVE, J. Dictionnaire du français. Clé internationale, 1999.
REY-DEBOVE, J. Le Petit Robert des enfants. Dictionnaire de la langue française.
Dictionnaires Le Robert, 1990.
REY-DEBOVE, J. Le Robert Méthodique. Dictionnaire méthodique du français
actuel. Paris : Dictionnaires Le Robert, 1996.
ROBERT, P. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Tome
sixième. Paris : S.A.F.O.R, 1958.
ROBERT, P. (éd.). Le nouveau Petit Robert de la langue française 2008. Paris :
Dictionnaires le Robert – SEJER, 2007.
Webographie:
90
Resumé
Tato práce se zabývá problematikou významu slov a jejich definic
ve výkladových slovnících, běžně používaných při studiu cizího jazyka.
91
Summary
The thesis deals with the issue of the meaning of words that are commonly
used in foreign language learning and their definitions in monolingual dictionaries.
In the practical part, there are presented the definitions of the word
solidarité and their analysis on the grounds of a synchronic and diachronic research,
furthermore the definition of the same word gained through a survey distributed
to French friends and acquaintances during my study abroad in Paris. The practical
part is closed by analysis of the contexts in which the word solidarité is commonly
used in French daily press “Le Figaro” and “Libération.”
92
Annexes
Questionnaires obtenus :
Questionnaire n° 1
93
94