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Le Corbusier
Le Corbusier en 1933.
Présentation
Nom de
naissance
Charles-Édouard Jeanneret-Gris
Naissance
6 octobre 1887
La Chaux-de-Fonds (Suisse)
Décès
27 août 1965 (à 77 ans)
Roquebrune-Cap-Martin (France)
Suisse
Nationalité
Mouvement
Mouvement moderne,
courant puriste, brutaliste, CIAM…
Activités
architecture - écriture - conférences
arts plastiques
Diplôme
Dessinateur / Architecte
Formation
École d'art de La Chaux-de-Fonds (Charles
L'Eplattenier)
Influence de Henri Sauvage, Eugène
Grasset, Tony Garnier
Découverte des architectes du Werkbund
ou de l'industrie Peter Behrens
Auguste Perret, technicien du béton armé …
Ses élèves
Enrique Ciriani, Richard Meier
Œuvre
Agence
35, rue de Sèvres (1923-1965)
Cité radieuse de Rezé
Villa Savoye
Usine Claude et Duval
Cité radieuse de Marseille
Réalisations
Chapelle Notre-Dame-du-Haut
Couvent de La Tourette
Capitole de Chandigarh
Cité radieuse de Briey
Firminy-Vert
Projets
Plan Voisin (Paris)
Plan Obus (Alger)
Distinctions
Grand-officier de la Légion d'honneur
Publications
Vers une architecture (1923)
Charte d'Athènes (1933)
Entourage familial
Famille
Pierre Jeanneret (cousin)
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Sommaire
1Biographie
o 1.11900-1916 : formation, premières réalisations et voyages
o 1.21917-1925 : l'aventure artistique du purisme
o 1.31922-1931 : au temps des « villas blanches »
o 1.41929-1944 : logements collectifs, bâtiments publics et urbanisme
o 1.51941-1943 : Le Corbusier et le régime de Vichy
o 1.61945-1965 : l'après-guerre
2Les théories de Le Corbusier
3Le Corbusier artiste et les artistes
4L'influence de Le Corbusier
o 4.1Le plan libre
o 4.2Néo-corbusianisme ?
5Réalisations et projets
o 5.1Chronologie de ses réalisations
o 5.2Typologie de ses réalisations
5.2.1Habitat collectif
5.2.2Habitat standardisé
5.2.3Maison individuelle
5.2.4Résidence atelier
5.2.5Urbanisme
5.2.6Programmes industriels
5.2.7Architecture sacrée
o 5.3Projets non construits
6Collaborateurs les plus connus
7Reconnaissance
o 7.1Hommages
o 7.2Patrimoine mondial de l'UNESCO
8Polémiques sur l'engagement politique
9Citations de Le Corbusier[71]
10Jugements
11Publications
o 11.1Sous le nom « Charles-Édouard Jeanneret »
o 11.2Sous le nom « Le Corbusier »
12Bibliographie
o 12.1Ouvrages
o 12.2Articles
o 12.3Bandes dessinées
o 12.4Cinéma et documentaire
13Notes et références
14Voir aussi
o 14.1Articles connexes
o 14.2Filmographie, en tant que lui-même
o 14.3Liens externes
les architectes Pierre-André Emmery, André Sive, André Wogenscky, Roger Aujame, Nadir
Afonso, Soltan, Gérald Hanning…
l'ingénieur des mines Jean Commelin
l'organisateur Jacques Lefebvre
le directeur des travaux Marcel Py
le technicien et industriel nancéien Jean Prouvé
l'ingénieur Vladimir Bodiansky
L'architecte planificateur souhaite pourtant développer des cités-jardins verticales (en hauteur) et
horizontales, délimiter au mieux les espaces marchands, industriels, administratifs de la ville au
bénéfice des transports efficaces et rapides tout en créant espaces verts et centres piétonniers,
en respectant les éléments paysagers. C'est dans ce cadre qu'il accepte en 1945 de proposer
des plans de villes, tels le port de La Rochelle-Pallice, Saint-Gaudens ou Saint-Dié 35. Ses plans
d'urbanisme n'auront pas de succès36.
Pourtant, de 1945 à 1952, Le Corbusier voit avec satisfaction se réaliser en France des unités
modèles de sa ville moderne :
l'unité d'habitation : la première est inaugurée à Marseille par Eugène Claudius-Petit, ministre
de la reconstruction.
le bâtiment industriel : le seul exemplaire corbuséen est l'usine Claude et Duval (1948-51),
quai du Torrent / 1, avenue de Robache à Saint-Dié,
l'église : la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp.
En 1946, Le Corbusier, à la demande du ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, le
communiste François Billoux, élabore les plans et supervise la construction de la Cité radieuse
de Marseille, sa première unité d'habitation dont la construction s'achèvera en 1952. Il s'agit d'un
immeuble d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis (en forme de piètements
évasés à l'aspect rugueux) d'une longueur de cent trente mètres et d'une hauteur de cinquante-
six mètres, qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des
résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture
pour une nouvelle forme de cité en créant un « village vertical », composé de 360 appartements
en duplex distribués par des « rues intérieures ». Surnommé familièrement « La Maison du
Fada », cette réalisation fait partie des œuvres de Le Corbusier classées au patrimoine
mondial de l'UNESCO.
Édifié entre 1945 et 1952, situé sur le boulevard Michelet de Marseille, près du Stade Vélodrome,
cet immeuble est l'une des cinq unités d'habitation construites par Le Corbusier au cours de sa
carrière. Essentiellement composée de logements, elle comprend également à mi-hauteur de ses
dix-sept niveaux, des bureaux et divers services commerciaux (épicerie, boulangerie, café,
hôtel/restaurant, librairie, etc.). Le toit-terrasse de l'unité, libre d'accès au public, est occupé par
des équipements publics : une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite
piscine et un auditorium en plein air. Son inauguration officielle sur le toit-terrasse le 14 octobre
1952 en présence du ministre de la Reconstruction, Eugène Claudius-Petit, est un grand moment
d'émotion dans la vie de son architecte concepteur. Entre 1953 et 1956, l'État pour récupérer les
fonds investis vend l'ensemble des duplex aux particuliers privés et se désintéresse de la vie
sociale interne qui l'impliquait paradoxalement dans la conception. Notons que l'unité
d'habitation est expressément conçue pour le logement social, autant par son agencement que
par l'ameublement.
En 1950, à 63 ans, au départ récalcitrant, il est choisi par l'archevêque de Besançon et se lance
dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut, situé au sommet de
la colline de Bourlémont, à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements
de septembre 1944. C'était son premier projet d'un bâtiment de culte, bien qu'il ait travaillé
en 1929 sur les plans de l'église de Tremblay-lès-Gonesse : « Je n'avais rien fait de religieux,
mais quand je me suis trouvé devant ces quatre horizons, je n'ai pu hésiter ». Athée, il disait avoir
des ancêtres cathares (desquels il tire son pseudonyme Corbusier pouvant signifier marchand de
corbeilles37 ou encore cordonnier38). En mai 1955, il se réjouit de retrouver son premier métier
d'apprentissage; il réalise seul en usine le décor de la grande porte de l'église de Ronchamp en y
appliquant 18 m2 de peinture sur émail.
Il participe à l'édification de deux autres bâtiments cultuels :
Son cousin collaborateur, Pierre Jeanneret, supervise sur place sur le chantier l'avancée des
travaux. La sculpture pacifique de la Main ouverte, la Tour des ombres, la Fosse des
considérations, sont des réalisations différées de trente années. Chandigarh offre une synthèse
entre les théories novatrices de ses débuts et l’utilisation de formes non linéaires, influencées par
la tradition locale.
Entre 1948 et 1950, Le Corbusier gère un projet de résidences de vacances Roq et Rob sur une
colline escarpée dominée par les bastions de Roquebrune à Cap Martin. Il y regroupe des
modules d'habitation type maison Monol ou villa du Week-End à La Celle-Saint-Cloud. Mais le
projet est abandonné par le promoteur. En 1952, le bâtisseur d'édifices gigantesques, séduit par
ce bord de mer, construit avec Fernand Gardien, à Roquebrune-Cap-Martin, un cabanon-
baraque de 3,66 m × 3,66 m × 2,26 m, mesures empruntées au Modulor, à bardage de croûte de
pin « sur un bout de rocher battu par les flots »[réf. nécessaire].
Quelque temps auparavant, le 11 avril 1952, une exposition de ses dessins de la période 1918-
1928 - période intense et cruciale, affirmait-il - était inaugurée à la galerie parisienne Denise
René. Après trente ans d'éclipse, surtout en France, l'artiste discret choisit de revenir sur le
devant de la scène. En décembre 1953, une grande exposition de ses œuvres marque le public
au Musée national d'art moderne. Elle est aussi présentée à Londres.
Au cours des années cinquante, si florissantes pour les grosses agences d'architecture
engagées dans la Reconstruction, Le Corbusier gouverne avec dureté son atelier qui stagne à
l'échelle artisanale, selon l'opinion d'Oscar Niemeyer. Le Corbusier, architecte ascétique et
rigoureux sans concession, n'affiche que mépris pour les confrères enrichis, étalant un train de
vie luxueux par propriété privée et voitures interposées. Les commandes de l'atelier restent
faibles, mais le réseau des anciens étudiants-collaborateurs s'affirme efficace. Lucio Costa vient
construire avec le maître le pavillon du Brésil à la Cité internationale universitaire de Paris, de
1957 à 1959. José-Luis Sert, doyen de la section d'urbanisme à l'université d'Harvard, impose Le
Corbusier pour le centre Carpenter consacré aux arts visuels, projeté en 1959 et terminé en
1965. Les anciens étudiants nippons de l'atelier, Mayekawa et Sahakura, l'invitent
à Tokyo construire le musée d'art occidental. Le Corbusier, figure internationale de l'architecture,
passe ainsi de nombreuses semaines chaque année dans les avions et les aéroports.
La fin des années cinquante est douloureuse. Il perd les deux femmes qui comptaient le plus
dans sa vie, son épouse le 5 octobre 1957 puis sa mère début 1959. Mais Le Corbusier en privé
ne s'enferme que pour créer. Il cultive l'amitié, on le voit copain avec André Malraux. Lorsqu'il
réside à Paris, il passe en matinée à l'atelier pour accomplir ses obligations avec sa secrétaire et
répondre aux sollicitations des collaborateurs et visiteurs. Mais l'après-midi il trouve refuge dans
l'activité artistique dans son appartement-terrasse de l'immeuble Molitor situé au 24 rue
Nungesser-et-Coli6. Il prend invariablement au minimum un mois de délassement estival dans
son cabanon, en compensation de ses nombreux voyages et déplacements lointains.
Ce sportif amaigri par l'âge meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, à la suite d'un malaise
cardiaque au cours de sa séance quotidienne de natation en Méditerranée, plage du Buse, située
près du cabanon, à Roquebrune-Cap-Martin. Après de grandioses obsèques nationales dans la
cour du Louvre, orchestrées par le ministre André Malraux, il est simplement enterré sur un
promontoire de Roquebrune avec sa femme. Le sobre monument funéraire en béton à double
forme dans le cimetière Saint-Pancrace à Roquebrune est de sa conception : une plate-forme
horizontale de gravier est couverte de dalles de béton : celle de droite est ornée de l'empreinte
d’un coquillage et scellée de la croix que sa femme ne quittait jamais. Un cylindre blanc,
rappelant les formes pures que Le Corbusier affectionnait, complète la composition. La dalle de
gauche est ornée d’une épitaphe émaillée aux couleurs vives qui représentent un coucher de
soleil à l'horizon sur la mer40.
1. les pilotis
2. le toit-terrasse
3. le plan libre
4. la fenêtre-bandeau
5. la façade libre
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il affirme : « Les
matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet
ordre et dans cette hiérarchie. »
Le docteur Pierre Winter lui déclare : « notre rôle et le vôtre, aujourd'hui est de restituer la nature
à l'Homme, de l'y intégrer. »
En 1938 et ce jusqu'en 1965, il n'eut de cesse de s'intéresser au projet de La Sainte-Baume, qui
lui servit de brainstorming toute sa vie. Le projet utopique d'alors était de réconcilier
les Français et les pays autour de la France, et de relever l'âme et l'esprit et la raison des gens
pour leur redonner goût et espoir après toutes ces années de guerre.
Déjà en 1938 il écrivait un livre avec comme titre : Des canons, des munitions ? Merci ! Des
logis… SVP.
Son amitié avec Édouard Trouin, géomètre de père en fils depuis cinq générations, fut très
prolifique.
Le Corbusier a consigné ses théories et ses recherches dans 35 ouvrages écrits
entre 1912 et 1966. Ses pairs le considéraient comme un visionnaire, mais un piètre bâtisseur.
Le Corbusier s'en défendait : « En architecture, je ne serai jamais l'un de vos concurrents,
puisque j'ai renoncé (…) à pratiquer l'architecture de manière générale et que je me suis réservé
certains problèmes qui mettent en jeu exclusivement des questions de plastique. »
À l'annonce de la mort de Le Corbusier, Alvar Aalto reconnaissait qu'il n'avait jamais apprécié le
prophète dogmatique ou le porte-parole de l'architecture moderne. Une fois la première surprise
des présentations, il ne restait qu'un flux verbeux. Mais les réalisations méticuleuses de
l'architecte bâtisseur méritaient, selon le maître finlandais, une tout autre considération, par leur
variété et leur originalité, leur fonctionnalité et leur adaptation à la contrainte, leur spiritualité
généreuse ou leur dénuement géométrique, leur surprenante évolution avec le temps…
Il était lié d'amitié avec l'ébéniste breton de Tréguier Joseph Savina, artiste et sculpteur
amateur, à qui il confie - dès 1947 et au début des années cinquante - la réalisation de
sculptures en bois, dont il faisait le projet dessiné.
Il réalise de nombreux cartons de tapisserie : après une première pièce tissée en 1936
à Aubusson pour Marie Cuttoli43, il collabore avec Pierre Baudouin44, professeur à l'École
nationale des arts décoratifs d'Aubusson, et fait réaliser plusieurs dizaines d'œuvres
en tapisserie d'Aubusson (en particulier avec les manufactures Picaud et Pinton).
Après 1950, il s'intéresse aux collages. Dans l'atelier de Jean Martin, à partir de 1953, il grave
des émaux sur tôle d'acier.
La diffusion de ses lithographies est immense.
Pour expliquer cette production gigantesque de dessins, d'aquarelles et de toiles, il suffit de
connaître son emploi du temps. Il avoue qu'après le sommeil réparateur, il se réserve en règle
générale la matinée de 8 h à 13 h. C'est le premier temps libre pour la création picturale et le
dessin. L'après-midi est réservée aux affaires d'architecture et d'urbanisme. Le soir, il peut se
plonger dans l'écriture et les rapports de congrès ou de voyage.
L'âge venant, après la disparition d'Yvonne, à la fin des années cinquante, il supervise le matin le
travail à l'atelier et prend son après-midi et sa soirée au calme dans son haut logement 24, rue
Nungesser et Coli. Ce lecteur assidu des aventures d'Ulysse, de Panurge ou du chevalier Don
Quichotte, pour ne citer que ses héros favoris, grand observateur du toit-terrasse adjacent laissé
en friche, préférait souvent peindre ou dessiner jusqu'à la nuit tombante.
Il a beaucoup œuvré pour faire connaître son « autre » cousin Louis Soutter, qui est maintenant
reconnu comme un grand artiste suisse et dont il possédait plusieurs centaines de dessins.
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir. Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur Le Corbusier.
Articles de journal sur des thèmes divers (voyage, compte-rendu), Feuille d'Avis de La
Chaux-de-Fonds, 1911
Étude sur le mouvement d'art décoratif en Allemagne, Haefeli et Cie, La Chaux-de-
Fonds, 1912 (rapport du voyage de 1911).
Après le cubisme, avec Amédée Ozenfant, édition des commentaires, Paris, 1918
Sous le nom « Le Corbusier »[modifier | modifier le code]