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Le Corbusier

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Pour les articles homonymes, voir Jeanneret.

Le Corbusier

Le Corbusier en 1933.

Présentation

Nom de

naissance
Charles-Édouard Jeanneret-Gris

Naissance
6 octobre 1887
La Chaux-de-Fonds (Suisse)

Décès
27 août 1965 (à 77 ans)
Roquebrune-Cap-Martin (France)

Suisse
Nationalité

France par naturalisation en 1930

Mouvement
Mouvement moderne,
courant puriste, brutaliste, CIAM…

Activités
architecture - écriture - conférences
arts plastiques
Diplôme
Dessinateur / Architecte
Formation
École d'art de La Chaux-de-Fonds (Charles
L'Eplattenier)
Influence de Henri Sauvage, Eugène
Grasset, Tony Garnier
Découverte des architectes du Werkbund
ou de l'industrie Peter Behrens
Auguste Perret, technicien du béton armé …
Ses élèves
Enrique Ciriani, Richard Meier
Œuvre

Agence
35, rue de Sèvres (1923-1965)
Cité radieuse de Rezé
Villa Savoye
Usine Claude et Duval
Cité radieuse de Marseille
Réalisations
Chapelle Notre-Dame-du-Haut
Couvent de La Tourette
Capitole de Chandigarh
Cité radieuse de Briey
Firminy-Vert

Projets
Plan Voisin (Paris)
Plan Obus (Alger)
Distinctions
Grand-officier de la Légion d'honneur

Publications
Vers une architecture (1923)
Charte d'Athènes (1933)
Entourage familial

Famille
Pierre Jeanneret (cousin)

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Charles-Édouard Jeanneret-Gris, né le 6 octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds, dans le canton


de Neuchâtel, en Suisse, et mort le 27 août 1965 (à 77 ans) à Roquebrune-Cap-Martin, plus
connu sous le pseudonyme de « Le Corbusier », est
un architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur et homme de lettres, suisse de naissance
et naturalisé français en 19301.
Il est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec, entre autres, Ludwig Mies
van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto et Theo van Doesburg. Il a ainsi côtoyé Robert Mallet-
Stevens.
Le Corbusier a également œuvré dans l'urbanisme et le design. Il est connu pour être l'inventeur
de « l'unité d'habitation », concept sur lequel il a commencé à travailler dans les années 19202,
expression d'une réflexion théorique sur le logement collectif. « L’unité d’habitation de grandeur
conforme » (nom donné par Le Corbusier) ne sera construite qu'au moment de la reconstruction
après la Seconde Guerre mondiale, en cinq exemplaires tous différents, à Marseille, Briey-en-
Forêt, Rezé, Firminy et Berlin. Elle prendra valeur de solution aux problèmes de logements de
l'après-guerre. Sa conception envisage dans un même bâtiment tous les équipements collectifs
nécessaires à la vie — garderie, laverie, piscine, école, commerces, bibliothèque, lieux de
rencontre.
L'usage a tendance à préférer « de Le Corbusier » lorsqu'on se réfère à l'architecte, et « du
Corbusier » lorsqu'on se réfère à l'immeuble d'habitation3.
L'œuvre architecturale de Le Corbusier regroupant 17 sites (dont 10 en France, les autres étant
répartis sur trois continents) est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO le 17 juillet 2016.

Sommaire

 1Biographie
o 1.11900-1916 : formation, premières réalisations et voyages
o 1.21917-1925 : l'aventure artistique du purisme
o 1.31922-1931 : au temps des « villas blanches »
o 1.41929-1944 : logements collectifs, bâtiments publics et urbanisme
o 1.51941-1943 : Le Corbusier et le régime de Vichy
o 1.61945-1965 : l'après-guerre
 2Les théories de Le Corbusier
 3Le Corbusier artiste et les artistes
 4L'influence de Le Corbusier
o 4.1Le plan libre
o 4.2Néo-corbusianisme ?
 5Réalisations et projets
o 5.1Chronologie de ses réalisations
o 5.2Typologie de ses réalisations
 5.2.1Habitat collectif
 5.2.2Habitat standardisé
 5.2.3Maison individuelle
 5.2.4Résidence atelier
 5.2.5Urbanisme
 5.2.6Programmes industriels
 5.2.7Architecture sacrée
o 5.3Projets non construits
 6Collaborateurs les plus connus
 7Reconnaissance
o 7.1Hommages
o 7.2Patrimoine mondial de l'UNESCO
 8Polémiques sur l'engagement politique
 9Citations de Le Corbusier[71]
 10Jugements
 11Publications
o 11.1Sous le nom « Charles-Édouard Jeanneret »
o 11.2Sous le nom « Le Corbusier »
 12Bibliographie
o 12.1Ouvrages
o 12.2Articles
o 12.3Bandes dessinées
o 12.4Cinéma et documentaire
 13Notes et références
 14Voir aussi
o 14.1Articles connexes
o 14.2Filmographie, en tant que lui-même
o 14.3Liens externes

Biographie[modifier | modifier le code]


Charles-Édouard Jeanneret est, par son père, le descendant d'une lignée d'artisans, protestants
émigrés du sud-ouest de la France, et par sa mère, de famille d'industriels essentiellement
horlogers de Suisse, du nord de la France et de la Belgique. Parmi ces derniers, la branche
maternelle du côté des Perret qui a le patronyme belge « Corbésier »4 (en wallon, « corbésier »
est le métier de celui qui fabrique des chaussures délicates en cuir de Cordoue pour femmes et
enfants5), influencera un des divers noms de plume dès 1920 utilisés dans la rédaction
de L'Esprit nouveau, l'unique revue du courant puriste qu'il anime avec Ozenfant. Il semble que
ce soit le totem indien du corbeau ou Corbu qui transforme ce nom en Le Corbusier.
Dans un entretien donné chez lui à la limite de Paris et de Boulogne-Billancourt, dans son
appartement-atelier de l'Immeuble Molitor6, deux mois avant sa mort, Le Corbusier se remémorait
sa décision de prendre un pseudonyme : « si l’on doit parler d’architecture, je veux bien le faire,
mais je ne veux pas le faire sous le nom de Jeanneret. J’ai dit « j’prendrai le nom de… d’un
grand… d’un ancêtre maternel, Le Corbusier, et je signerai mes articles d’architecture Le
Corbusier »7.
1900-1916 : formation, premières réalisations et voyages[modifier | modifier le
code]
Dès 1891, le futur Le Corbusier devait fréquenter une « école particulière » ou jardin d'enfants,
qui suivait la méthode Froebel8,9,10 ; et cela pour de nombreuses années, car l'école primaire dans
le canton de Neuchâtel était elle aussi froebelienne. C'est une méthode pédagogique enfantine,
qui peut être vue comme étant « hyper » géométrique. Pourtant, l'architecte ne devait jamais en
parler ouvertement au cours de sa vie. En 1900, Charles-Édouard entame une formation de
graveur-ciseleur à l'école d'art de La Chaux-de-Fondsdans le canton de Neuchâtel en Suisse. Il
suit les traces de son père, émailleur de cadran et chef d'une petite entreprise spécialisée dans
une filière spécifique de l'industrie horlogère jurassienne, en particulier la confection de montres
et des boitiers qui les protègent. L'élève-artisan réalise sa première gravure sur un boitier de
montre – conservé au musée des Beaux-arts de La Chaux-de-Fonds – à quinze ans, obtenant
une première récompense à l'exposition des arts décoratifs de Turin en 1902. Mais l'évolution
catastrophique de sa vue – il ne voit que d'un œil11 – ne lui permet plus d'envisager la poursuite
de cette formation, encore moins d'espérer faire carrière. Charles-Édouard désire devenir artiste
peintre. Le professeur de dessin, directeur de l'école, Charles L'Eplattenier, émule de l'Art
nouveau, l'accueille dans son cours de dessin d'art, mais, ne percevant pas son talent, le dirige
vers l'architecture et la décoration en 1904. Il l'invite avec deux autres élèves à participer à la
réalisation d'une maison sous l'égide de l'architecte Chapallaz, en particulier la décoration de sa
première villa à l'âge de dix-sept ans.
Dès 1909, au terme d'un voyage de fin d'étude en Italie, en Autriche, avec retour par l'Allemagne
du Sud et la France de l'Est, il visite Paris et rencontre Eugène Grasset, architecte spécialiste de
la décoration dont le livre a constitué la base de sa formation d'architecte-décorateur (il n'en a
pourtant pas le diplôme). Sur les conseils d'Eugène Grasset, il apprend les premiers rudiments
du dessin technique concernant l'architecture en béton armé en travaillant quelques mois
à Paris comme dessinateur chez les frères Perret, industriels du bâtiment spécialisés dans des
constructions techniques en France. Il rencontre le dernier fils de la fratrie qui est l'architecte de
la maison par nécessité, Auguste Perret. En 1910, il est chargé, en tant que jeune professeur,
par son école d'art d'une mission d'étude sur l'évolution des rapports entre industrie et arts du
bâtiments en Allemagne. Au terme des rencontres et des colloques prévus, il gagne Berlin et se
fait embaucher quelques mois comme dessinateur dans la grande agence dirigée par Peter
Behrens. Il est un simple collègue, parmi d'autres dessinateurs ou architectes novices
embauchés, de Ludwig Mies Van Der Rohe et Walter Gropius. Ses gains salariaux lui permettent
d'accompagner vers la Roumanie et la Grèce son ami Klipstein qui prépare une thèse sur le
peintre Le Gréco.
Le Corbusier, dans une publication posthume intitulée Voyage d'Orient, relate ce lent périple,
tantôt à pied, tantôt en voiture, tantôt en train, tantôt en bateau, entamé en mai 1911 par celui qui
est encore Charles-Édouard Jeanneret. Voici Prague, Vienne, Budapest, Istanbul,
jusqu'à Athènes en Grèce. Voici aussi les fascinants paysages du Danube et des Balkans avant
les rivages de la mer Égée. Tout particulièrement il est captivé par les maisons traditionnelles de
Roumanie et de Bulgarie, les formes architecturales d'Istanbul, les ruines blanches de l'Acropole,
la conception des monastères perchés du nord de la Grèce, en particulier du mont Athos. Le
voyage inspire sa première philosophie d'architecte. Il décide de rentrer en revoyant l'Italie qu'il
apprécie depuis son premier voyage, Pise, Florence, le monastère d'Ema en Toscane et nombre
de villes chargées d'histoire et d'œuvres d'art en Italie. Durant ce voyage, il remplit six carnets de
dessins dont il se servira à de nombreuses reprises pour illustrer ses propos et ses publications.
Il écrit aussi déjà des textes sur sa pérégrination à destination des journaux de sa ville natale.
De retour à La Chaux-de-Fonds, le jeune professeur s'engage dans la rénovation de son école,
elle échoue et il démissionne début 1914. Il s'empresse de passer l'examen fédéral de
dessinateur, pour ne pas être sans diplôme officiel. Après quelques missions d'expert décorateur
du bâtiment auprès des instances fédérales helvétiques, il décide de s'établir librement comme
architecte. Il a déjà construit la villa Jeanneret-Perret (plan de 1912), dite « Maison Blanche »,
pour ses parents, même si l'industriel Favre-Jacot, effrayé du retard et du dépassement du coût
prévu, lui a retiré la réalisation de sa villa au profit de l'architecte Chapallaz.
Avant le début des hostilités en 1914, il visite l'exposition du Werkbund à Cologne. Il en revient
avec un projet de cité-jardin pour La Chaux-de-Fonds. Les terribles destructions de Reims au
début du conflit mondial stimulent son imagination pour reconstruire la ville, avec le système
Dom-Ino.
Malgré un lancement publicitaire intense, l'agence d'architecture Jeanneret vivote et son
architecte est contraint d'exercer son œil exercé de décorateur dans de menus services plus
lucratifs, par exemple comme employé saisonnier dans le commerce de meubles d'occasion
venant de France pendant la Guerre. En 1916, il construit la villa Schwob, dite aussi « villa
Turque »12. Mais, soucieux de bien construire, il dépasse le prix du devis de construction. De
multiples tracas exaspèrent le jeune architecte, les fuites dans la toiture en béton dont il a revêtu
un cinéma de La-Chaux-de-Fonds et les impayés de son agence. En 1917, les dirigeants de
l'usine Bayard lui confient la réalisation d'une cité-jardin à Saint-Nicolas-d'Aliermont13,14, il en
dessine les plans, réalise des croquis et construit une maison à titre d'essai15. Mais là encore, à la
suite de problèmes techniques, le projet s'arrête.
En 1917, le jeune architecte végétant sans véritable clientèle rêve de participer à la
reconstruction de la France dont il anticipe la victoire. Il a des projets plein la tête, pour
(re)construire en série et à faibles coûts dans un grand pays. Paris est aussi une capitale de l'art
et de la culture, il y a étudié avec joie en 1910, mais il n'a pas rencontré les milieux artistiques.
Dès qu'il le peut, l'apprenti architecte presque trentenaire, artiste dans l'âme, fasciné par les
machines et la vitesse, s'engage à transférer son petit cabinet d'architecte à Paris.
1917-1925 : l'aventure artistique du purisme[modifier | modifier le code]
Dès 1917, il habite rue Jacob à Paris. Il fonde rue d'Astorg un premier atelier d'architecture,
inscrit au registre administratif sous le nom de société d'entreprise industrielle et d'étude. Auguste
Perret le présente aussitôt à Amédée Ozenfant, qui l'initie à la peinture à l'huile. Ensemble, ils
jettent les bases en 1918 du purisme, courant artistique proposant un retour à l'ordre, opposé aux
dérives de l'art avant la déflagration mondiale, en particulier stigmatisant le cubisme (lire les
propos acides sur le cubisme dans le livre manifeste « Après le cubisme », 1918) ou les excès
futuristes. Il expose ses deux premières toiles galerie Thomas avec celles d'Ozenfant. La
peinture doit être pure, autant au niveau de la morale que par sa simplicité. L'art a vocation à être
rationnel, l'abstraction fruit d'une application ordonnée et rigoureuse appelle un langage
normalisé de forme géométrique élémentaire, des constructions proscrivant a priori la figuration
humaine, acceptant des couleurs types. L'art doit engendrer un émoi vibrant et réveiller l'esprit
avec sobriété. L'exubérance et surtout l'exhibitionnisme sont condamnés.
L'émotion et les sens sont intimement rapprochés par la saisie intellectuelle. C'est ce qui frappe
d'emblée ceux qui découvrent l'explication corbuséenne avec la réalisation concrète. Naît ainsi
une gamme de sentiments de pensée, qui n'est pas sans correspondance avec l'effet de la
musique.
Pourtant l'avant-garde créatrice ne permet pas à Charles-Édouard de vivre décemment. C'est
pourquoi il travaille dès qu'il le peut en tant que dessinateur pour l'entreprise de bâtiment des
frères Perret. Il multiplie les fonctions précaires de responsables techniques ou d'agent
administratif dans l'industrie du bâtiment. Au sortir de la guerre, en 1919, il devient même
directeur d'une entreprise de matériaux en banlieue parisienne. Mais celle-ci fait rapidement
faillite.
Les deux compères rejoints par un ami poète définissent le sens du nouveau mouvement
d'avant-garde qu'ils inventent en détail dans leur revue L'Esprit Nouveau dès 1920. Très vite,
pour remplir les colonnes vides de la revue à diffusion confidentielle, le peintre actif et écrivain
prolifique Jeanneret s'échine à rédiger de nombreux articles manifestes sur l'homme
moderne : « Les œuvres sont rendues lisibles par des formes simples et dépouillées, organisées
en constructions ordonnées, génératrices d'harmonie. »
C'est au lancement de cette revue en 1920 qu'il utilise pour la première fois son pseudonyme
« Le Corbusier », qui est une adaptation du nom de son ancêtre du côté maternel
« Lecorbésier », d'origine albigeoise16. Il continue quand même à utiliser son nom pour signer
certains de ses articles dans cette même revue de façon à faire diversion sur le nombre théorique
de contributeurs.
Ozenfant expose quelques toiles dans le Pavillon de l'Esprit nouveau, éphémère construction de
Le Corbusier à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs en 1925. Mais déjà,
Charles-Edouard Jeanneret accaparé par les créations architecturales ou d'équipement du logis,
comme par les violentes polémiques sur l'architecture moderne et l'art décoratif fréquente avec
plus de réticence le peintre Ozenfant. Il ne dévoile plus sa peinture au public et Ozenfant juge
mal son évolution picturale, cette phase de réaction poétique qui le rapproche des productions
d'un Léger et d'un Picasso auxquels il accorde une amitié durable, bientôt suivie d'une attirance
vers le saugrenu message surréaliste. Ne prend-il pas les objets trouvés, coquillages, bois, os,
fossiles, cailloux, pommes de pin pour composer ses tableaux de collages ? Et ces dessins
commencent à rechercher les courbes sensuelles du corps féminin ? La brouille entre les
créateurs du purisme s'enfle ainsi irrémédiable après 1925.
1922-1931 : au temps des « villas blanches »[modifier | modifier le code]
En 1922, la venue à Paris de son cousin, le jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret lui
permet de trouver un solide associé pour relancer son activité d'architecte, son entreprise rue
d'Astorg ayant fait faillite l'année précédente. Les deux cousins suisses installent leur agence
commune au premier étage dans un long couloir de 50 mètres, soustrait à la partie supérieure
d'un ancien vaste cloître d'un couvent jésuite, c'est l'atelier 35 S rue de Sèvres qui restera
l'unique atelier architectural de Le Corbusier sa vie professionnelle durant. Pour faire connaître
leur agence, Charles-Édouard publie Vers une architecture, une sélection des textes sur
l'architecture signés Le Corbusier, parus dans la revue puriste L'Esprit nouveau. Le livre anti-
académique, farouchement contre le décor dégradant la forme et les cinq ordres de l'architecture
pontifiante, est un succès éditorial qui surpasse l'aura avant-gardiste de la revue puriste.
La décennie 1920-1930 le voit réaliser un ensemble remarquable de projets de villas, d'ateliers
ou d'habitations manifestes, construites ou non, où l'on voit se formaliser les éléments du
langage architectural corbuséen17. On peut citer en une liste non exhaustive :

 le projet de ville contemporaine de trois millions d'habitants, présenté au salon d'Automne à


Paris en 1922
 la villa Ker-Ka-Ré aussi appelée villa Besnus18, à Vaucresson, sa première réalisation
française livrée en 1923 à un couple de rentiers retraités
 la maison-atelier Ozenfant pour son ami peintre, à Paris, également livré en 1923
 le lotissement de Lège, six maisons ouvrières réalisées à Lège-Cap-Ferret à l'invitation de
l'industriel bordelais Henri Frugès
 la villa Le Lac à Corseaux au bord du lac Léman, commandée par ses parents, construite en
1924. Sa mère y réside seule trente années, après la disparition du père avant la fin des
années 1920
 la villa La Roche (1923-1925), pour le collectionneur et banquier Raoul La Roche. Le
bâtiment comprend un appartement destiné à la famille de son frère pianiste, Alfred
Jeanneret. Elle loge l'actuelle Fondation Le Corbusier, à Paris.
 les ateliers des sculpteurs Lipchitz-Miestchaninoff, livrés en 1925 à Boulogne-Billancourt
 la réalisation en 1925 du Pavillon de l'Esprit nouveau, à l'occasion de l'Exposition
internationale des Arts décoratifs
 le projet du Plan Voisin pour Paris en 1925
 la cité Frugès à Pessac est composé de 50 logements dans le quartier moderne de Pessac,
commandés en 1924 par le promoteur Henri Frugès et construits en 1926. L'absence de
viabilisation du quartier entraîne la faillite du promoteur.
 la maison du peintre René Guiette à Anvers en 1926
 la villa du couple Ternisien, musiciens et artistes, à Boulogne-Billancourt, achevée en 1926.
Cette série culmine avec plusieurs études et(ou) réalisations remarquables entre 1927 et 1929 :

 Deux unités d'habitations dans la cité expérimentale du Weissenhof, conçue en 1926 et


construite en 1927 sous l'égide du Deutscher Werkbund, près de Stuttgart. Il publie une
plaquette en allemand exposant la base de son travail avec les « cinq points d'une
architecture moderne ».
 la villa du sculpteur Planeix boulevard Masséna à Paris en 1927,
 le pavillon Nestlé à la foire de Paris en 1927,
 la participation au concours international pour le siège de la SDN sur les rives du lac
à Genève,
 la villa Stein, connue aussi sous le nom de « villa les terrasses », livrée vers 1929 à Garches.
Cette maison, remaniée à plusieurs reprises, fut dénaturée par une division en appartements,
 la villa Church, à Ville-d'Avray, en 192719 ensuite détruite.
 la villa Savoye, (1928-1931, Poissy) application littérale des « cinq points d'une architecture
moderne », la plus remarquable de cette période, et qui aura une influence considérable
dans l'histoire de l'architecture.
 le projet du Mundaneum, centre de culture mondiale à Genève. Non réalisé, il expose déjà le
principe du plan du musée à croissance illimitée en 1939, qui influence l'architecture muséale
des dernières décennies de sa vie, à Ahmedabad, Chandigarh ou Tokyo.
 le siège du Centrosoyuz (1928-1935), siège de l'union des coopératives de l'URSS, à
Moscou. Architectes et ingénieurs soviétiques réalisent la construction.
 l'appartement Beistegui, construit en surélévation d'un immeuble des Champs-Élysées, à
Paris, livré en 1933 et détruit depuis.
Le Corbusier conçoit son métier d'architecte de façon moderne : construire nécessite une mise
en œuvre rigoureuse, autant qu'une mise à l'épreuve d'idées architecturales qui, en dehors des
volumes et des formes conçues par une pensée nécessairement « mathématique », n'excluent
nullement la façon d'habiter (et donc le mobilier et l'agencement des espaces) et le cadre de vie
urbain et paysager dans son ensemble. Il mène ainsi une réflexion théorique sur l'urbanisme,
avec des projets qui provoquent parfois de violentes polémiques comme le plan Voisin en 1925,
dans lequel il propose de ré-urbaniser Paris, en détruisant les habitations le long des quais et du
centre (sauf les monuments historiques reconnus) pour y construire de vastes immeubles gratte-
ciel. L'atelier 35 rue de Sèvres accueille les jeunes architectes de passage dans la capitale ainsi
que des étudiants et stagiaires qui se prépare à leur vie professionnelle, les plus familiers sont
souvent étrangers, mais les périodes de travail sont courtes, parfois renouvelées. Il y a aussi des
jeunes dessinateurs amateurs, voire des jeunes artistes ou des inventeurs-bricoleurs qui
parviennent par leur talent technique à s'inclure dans l'activité souvent vespérale de l'atelier anti-
académique. Les responsables soucieux de l'ordre et les stagiaires fidèles de l'atelier se voient
attribuer des surnoms basée sur leurs acronymes (« LC » pour Le Corbusier) ou le début du
(pré)nom usuel (Corbu). À l'instar de jeunes architectes, techniciens ou ingénieurs familiers de
l'atelier, l'assistant puis chef d'atelier de la fin des années trente, André Wogenscky (Vog) y
rencontre sa future femme. Pour suivre les chantiers, Le Corbusier et Pierre Jeanneret
choisissent des collaborateurs maîtres d'œuvre, comme Alfred Roth dans les années trente.
Dès le début des années vingt, Le Corbusier multiplie les contacts avec les fournisseurs de
mobilier. En 1925, mis à part ses propres créations, il n'est nullement satisfait du mobilier
commercial qu'il peut exposer au Pavillon de l'Esprit Nouveau où il présente des
chaises Thonet 209 et des tables et meubles casiers à piètement d'acier20. Il entame une
recherche sur les matières et les formes de base les plus sobres et/ou économiques en
collaboration avec la maison Thonet. Il participe à la réalisation de la cité expérimentale
du Weissenhof, conçue en 1926 et construite en 1927 sous l'égide du Deutscher Werkbund, près
de Stuttgart, où l'un de ses deux pavillons est intérieurement aménagé de manière minimaliste
avec des casiers intégrés21 dans des pièces desservies par un couloir. En 1927, il fait alors appel
à Charlotte Perriand remarquée la même année au Salon d'automne, afin de réaliser en 1928
l'aménagement intérieur et l'ameublement global des villas La Roche et Church19 (détruite),
lequel, exposé sous l'appellation Équipement intérieur d'une habitation au Salon d'Automne de
1929, comprend la fameuse « Chaise longue LC4 »22, le « Fauteuil à dossier basculant LC 1 », le
« Fauteuil Grand Confort » et ses variantes, la « Table LC 10-P » en tube d'acier et verre, la
« Table à piétement ovoïde LC 6 », ainsi que des meubles casiers. Le Corbusier fonde à cette
occasion avec les autres designers français l'Union des Artistes Modernes (UAM). Alors qu'il
apparaît avec son trio avec Charlotte Perriand et Jean Prouvé, très en pointe pour la fabrication
industrielle, il faudra attendre 1965 pour qu'un industriel du luxe italien, Cassina, produise en
modeste série quelques-unes de leurs œuvres.
Il est parmi les architectes modernes européens qui prennent l'initiative de l'organisation,
souhaitée par la mécène genevoise Hélène de Mandrot en 1928, du premier Congrès
international d'architecture moderne (CIAM) réuni au château de La Sarraz, pays de Vaud23. Ce
cofondateur, qui s'enorgueillit d'un succès puisque 21 nationalités sont représentées, participe
d'emblée à la bataille du premier congrès. Au troisième congrès en 1930 à Bruxelles, l'axe
Zurich-Amsterdam s'impose, laissant dans les marges Le Corbusier, vu et entendu parfois
comme un agitateur dogmatique.
1929-1944 : logements collectifs, bâtiments publics et
urbanisme[modifier | modifier le code]
À partir de la crise économique de 1929, Le Corbusier va concentrer sa réflexion théorique sur
l'organisation de la concentration urbaine. Ces propositions d'urbanisme concernent :

 l'étude d'urbanisation de Rio de Janeiro en 1929 au cours de son voyage d'automne en


Argentine et au Brésil,
 Moscou en 1930,
 l'aménagement du front de mer d'Alger de 1930 à 1933,
 Barcelone en 1932,
 Anvers, Genève, Stockholm en 1933.
Tous ces projets une fois publiés sont fortement critiqués.
En même temps il mène les réalisations, de la Cité-refuge de l'Armée du salut de 1929 Paris,
le Pavillon Suisse de la Cité internationale universitaire de Paris (1930-1932).
En 1930, Charles-Édouard Jeanneret demande et obtient la nationalité française, faisant inscrire
sur son passeport la profession d'homme de lettres. Il épouse Yvonne Gallis, ancien mannequin
monégasque, née le 1er janvier 1892. Le couple emménage en 1933 au dernier étage d'un
immeuble d'appartements construit par le cabinet Le Corbusier rue Jacob. Yvonne, sa femme
d'origine méditerranéenne, généreuse et joyeusement humaniste, a, de l'avis de nombreux
observateurs, beaucoup influencé Charles-Édouard, encore raide et dogmatique sur de
nombreux thèmes de société. Ainsi le racisme latent qui a marqué la Belle Époque et le jeune
professeur-architecte jurassien, ou la tentation d'ordre totalitaire qui saisit de nombreux artistes
au cours des années vingt s'estompent sous cette douce influence.
Sa peinture a admis la figuration et les formes humaines depuis des années, elle inclut
désormais des objets à réaction poétique, qui peuvent être des formes glanées par la main
concrète ou l'œil. Du point de vue architectural, il accorde une attention dite d'« esthétique
brutaliste » à la matière rendue en surface, béton brut de décoffrage, lissé ou moulé, briques
nues ou bois non poncés, cailloux ou cailloutis grossiers cimentés…
À partir des études d'urbanisme réalisées pour le CIAM, il propose le projet générique de « ville
radieuse », ainsi que celui d'un palais des soviets à Moscou en 1931.
Le CIAM d’Athènes, tenu en 1933 sur le paquebot qui, de Marseille, se rend au Pirée, prend pour
thème la ville fonctionnelle. Les quatre fonctions habiter, travailler, se cultiver (entretenir son
corps et son esprit), circuler, enthousiasment Le Corbusier, pourtant toujours marginalisé au
même titre que l'architecture moderne française. Ses simples notes servent à rédiger
l'ouvrage La Charte d'Athènes, paru sous l'Occupation.
Après 1934, la crise touche les cabinets d'architecture en France. Mais Le Corbusier est déjà une
autorité internationale de l'architecture. Profitant de son audience à l'étranger, son cabinet qui a
l'avantage d'accueillir un grand nombre de (jeunes) collaborateurs ou stagiaires non rémunérés
continue d'être une ruche bourdonnante. Le conférencier au rayonnement attendu sur l'art
architectural moderne multiplie les voyages en Amérique ou en Europe. La fondation Rockefeller
l'invite à New York en 1934. En juillet et août 1936, Le Corbusier réside à Rio de Janeiro au
Brésil, officiellement pour une tournée (rémunérée) de conférences, officieusement comme
super-consultant pour améliorer le projet de construction du ministère de l'Éducation nationale et
de la santé publique. L'architecte Lucio Costa, ancien élève des Beaux-Arts de Paris familier de
l'atelier rue de Sèvres, est à l'origine de cette invitation déguisée. Avec son adjoint Oscar
Niemeyer, ils essaient de tirer le meilleur des propositions dessinées foisonnantes du maître. Les
deux architectes brésiliens, avec d'autres collaborateurs, construisent ensuite à leurs façons le
ministère de l'Éducation nationale à Rio de Janeiro de 1936 à 1943.
En France, les affaires des cabinets d'architecture sont inexistantes. Le Corbusier travaille à coût
réduit et s'adapte à la demande. La maison de vacances pour monsieur Peyron aux Mathes près
de Royan est construite par l'entrepreneur du village, elle a des murs porteurs qui supportent une
charpente, portant une couverture en fibrociment. Le budget serré n'a pas permis le déplacement
de l'architecte, qui s'est contenté d'être le dessinateur et le superviseur des plans précis réalisés
à l'atelier. La maison de week-end pour monsieur Félix, à La Celle-Saint-Cloud, est, autre
concession, de plain-pied, sans étage. Des voûtes de béton armé surbaissées permettent
d'engazonner le toit, tout en réservant des entrées de lumière par des lanterneaux. L'art
corbuséen s'investit dans les contrastes de matériaux : béton, maçonnerie de pierre meulière
locale, brique de verre, panneaux de bois…
L'atelier participe sans succès au concours pour le musée d'art moderne de Paris en 1935.
Le Corbusier prend sa revanche au cinquième CIAM qu'il organise en 1937 à Paris avec un
mécénat français, sur le thème « logis et loisirs ». Un trio directeur, désolidarisant l'ancienne
direction, se forme durablement : l'architecte allemand Walter Gropius, le secrétaire général des
CIAM, le professeur zurichois Siegfried Giedon et Le Corbusier représentent l'architecture
moderne jusqu'au sixième CIAM de Bridgwater (Angleterre) en 1947, qui voit l'irruption d'une
nouvelle génération d'architectes turbulente, qui conteste et vilipende l'ancienne. Les congrès
vidés de leurs disputes ardentes, malgré la fidélité du vieux Le Corbusier, se maintiennent
jusqu'en 1959.
En 1937, invité in extremis à l'exposition internationale de Paris, Le Corbusier élabore le pavillon
des Temps Nouveaux qui montre, peut-être avec ironie l'état précaire de l'architecture en France,
par sa conception. L'abri-tente, soutenu par des pylônes auxquels s'accrochent haubans et
câbles, met exposants et expositions, en particulier celles des CIAM, sous une toile couvrant
1 200 m2. Théoriquement démontable pour être reconstitué dans d'autres villes, selon le vœu
corbuséen, le chapiteau n'est pas réutilisé et les composants sont vendus ou dispersés.
L'année suivante, Le Corbusier est invité à exposer sa conception de l'architecture dans le
film Les Bâtisseurs, commande de la Fédération CGT des travailleurs du bâtiment de la région
parisienne. Il y présente longuement ses idées sur l'architecture nouvelle, et dessine au fil de son
exposé sur un grand tableau blanc24.
En mai 1940, il ferme son atelier de dessin-cabinet d'architecture rue de Sèvres. Pierre Jeanneret
part à Grenoble. Le Corbusier et Yvonne se réfugient dans le midi français, le couple réside
ensuite dans le petit village pyrénéen d'Ozon. Le Corbusier (re)devient un découvreur rêveur et
artiste en collectionnant les objets trouvés ou jetés, en s'adonnant à la peinture murale. Mais la
deuxième année d'occupation allemande le fait revenir à Vézelay en Bourgogne occupée, avec
son épouse. Muni d'une doctrine des trois établissements humains, il intrigue — aux dires des
hommes politiques — dans les ministères de Vichy. Son souhait de hâter la mutation industrielle
du secteur du bâtiment et de réaliser à tout prix sa vision de la cité moderne, sans se soucier de
la nature du régime politique susceptible de mettre en œuvre ses idées sur l'urbanisme, comme
en témoigna Romain Rolland25, reste vain. Il n'obtient que des modélisations de fabrications
rapides pour le logement provisoire des sinistrés et des animations techniques de chantier de
jeunes. De cette période morne sortent diverses constructions à base de matériaux naturels
accessibles, qu'il avait dénommés « les murondins ». Il ne revient à Paris qu'après 1942. Son
atelier n'est définitivement rouvert pour ses anciens collaborateurs qu'après la libération de Paris.
1941-1943 : Le Corbusier et le régime de Vichy[modifier | modifier le code]
Selon l'Encyclopédie Larousse : « Personnalité provocante : cet homme que les militants
d'extrême droite qualifiaient si aisément de bolchevik était membre d'une
organisation fasciste. » De même source : « En 1941 Destin de Paris reprenant le « Plan Voisin »
est un appel ouvert à l'autorité de Vichy26. »
En 1926, Le Corbusier se rapproche de membres du Faisceau de Georges Valois, un des
premiers partis fascistes organisé en France27 et dissous en 1928, associant antiparlementarisme
et syndicalisme révolutionnaire, où certains participants prônent la mise en place d'une politique
nationale d'aménagement du territoire et de planification urbaine. En janvier 1931, il devient ainsi
membre du comité de rédaction de la revue Plans fondée en 1930 par Philippe Lamour,
considéré comme le père de l'aménagement du territoire en France, un ancien membre de ce
parti, tout comme Hubert Lagardelle, François de Pierrefeu et Pierre Winter membres du comité
de rédaction. En 1933, il participe à la revue Prélude dirigée par son ami Winter, ancien membre
du Faisceau également. Néanmoins, dans un article publié la même année dans cette revue, Le
Corbusier attaque à la fois « l'architecture mussolinienne moderne » et le régime lui-
même : « Rome imitant Rome, une folle redondance28. » François de Pierrefeu contribue pour sa
part à la revue Plans et à la revue Prélude.
Bien que d'origine suisse, Le Corbusier a tenté en vain de vendre ses idées au régime de Vichy,
à l'occasion de la modernisation mise en œuvre de la règlementation de l'urbanisme29 et des
futures reconstructions, pendant les 17 mois et demi de son séjour dans cette ville, de janvier
1941 à juillet 1942, malgré la nomination d'Hubert Lagardelle comme ministre du Travail dans
le gouvernement Pierre Laval (avril 1942-novembre 1943). Pour ce faire, François de Pierrefeu
est aux côtés de Le Corbusier, période durant laquelle ils signent ensemble le livre La Maison
des hommes30. En juin 1942, son plan d'urbanisme pour Alger est rejeté. Après le départ de Le
Corbusier de Vichy, le 1er juillet 1942, il devient de mi-1942 au 20 avril 1944 conseiller technique
à la Fondation française pour l'étude des problèmes humains dirigée par l'eugéniste et prix Nobel
de médecine de 1912, le professeur Alexis Carrel31. François de Pierrefeu continue de défendre
les intérêts de l'architecte auprès des autorités gouvernementales. Par la suite, en 1944, Pierre
Winter sera quant à lui nommé inspecteur général du Travail du gouvernement de Vichy.
En 1942 pour sa naissance et en 1943 pour son lancement, l'auteur est partie prenante de
l'assemblée des constructeurs pour la rénovation architecturale ou ASCORAL. Il s'agit d'une
organisation élargie du groupe CIAM-France à des acteurs de nombreuses disciplines
d'ingénierie et de recherche scientifique qui vise à établir des normes dans l'industrie de la
construction qui puissent répondre avec cohérence à ces principales fonctions.
En 1942, en pleine occupation allemande et conflit mondial, Le Corbusier avait comme
préoccupation la publication de la Charte d’Athènes32.
1945-1965 : l'après-guerre[modifier | modifier le code]
Le Corbusier est soupçonné d'antisémitisme et de collaboration avec le fascisme. Soutenu
par Eugène Claudius-Petit et André Malraux, il échappe à l’épuration et engrangera des
commandes architecturales31. En 2010, la banque UBS décidera toutefois de le retirer de ses
publicités33.
Les destructions de la guerre mondiale, puis la croissance démographique en France appellent
avec vigueur une reconstruction. « Reconstruire dans l'urgence », que ce soit pour des sinistrés
ou des démunis, nécessite, selon Le Corbusier, une disposition d'esprit différente de
« construire » où la quête d'émotions partagées nourrissant l'architecture créatrice s'adapte
suivant un rythme propre à une manière d'habiter individuelle ou familiale. La solution
économique idéale passe par l'industrialisation du bâtiment et les fabrications standardisées
d'équipements en série.
Pour répondre à ce défi, l'AtBat ou atelier des bâtisseurs se crée rue de Sèvres34. Des hommes
de l'art reconnus apportent leurs compétences, leurs soutiens ou contributions financières, ou
sympathisent avec l'atelier. Parmi eux :

 les architectes Pierre-André Emmery, André Sive, André Wogenscky, Roger Aujame, Nadir
Afonso, Soltan, Gérald Hanning…
 l'ingénieur des mines Jean Commelin
 l'organisateur Jacques Lefebvre
 le directeur des travaux Marcel Py
 le technicien et industriel nancéien Jean Prouvé
 l'ingénieur Vladimir Bodiansky
L'architecte planificateur souhaite pourtant développer des cités-jardins verticales (en hauteur) et
horizontales, délimiter au mieux les espaces marchands, industriels, administratifs de la ville au
bénéfice des transports efficaces et rapides tout en créant espaces verts et centres piétonniers,
en respectant les éléments paysagers. C'est dans ce cadre qu'il accepte en 1945 de proposer
des plans de villes, tels le port de La Rochelle-Pallice, Saint-Gaudens ou Saint-Dié 35. Ses plans
d'urbanisme n'auront pas de succès36.
Pourtant, de 1945 à 1952, Le Corbusier voit avec satisfaction se réaliser en France des unités
modèles de sa ville moderne :

 l'unité d'habitation : la première est inaugurée à Marseille par Eugène Claudius-Petit, ministre
de la reconstruction.
 le bâtiment industriel : le seul exemplaire corbuséen est l'usine Claude et Duval (1948-51),
quai du Torrent / 1, avenue de Robache à Saint-Dié,
 l'église : la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp.
En 1946, Le Corbusier, à la demande du ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, le
communiste François Billoux, élabore les plans et supervise la construction de la Cité radieuse
de Marseille, sa première unité d'habitation dont la construction s'achèvera en 1952. Il s'agit d'un
immeuble d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis (en forme de piètements
évasés à l'aspect rugueux) d'une longueur de cent trente mètres et d'une hauteur de cinquante-
six mètres, qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des
résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture
pour une nouvelle forme de cité en créant un « village vertical », composé de 360 appartements
en duplex distribués par des « rues intérieures ». Surnommé familièrement « La Maison du
Fada », cette réalisation fait partie des œuvres de Le Corbusier classées au patrimoine
mondial de l'UNESCO.
Édifié entre 1945 et 1952, situé sur le boulevard Michelet de Marseille, près du Stade Vélodrome,
cet immeuble est l'une des cinq unités d'habitation construites par Le Corbusier au cours de sa
carrière. Essentiellement composée de logements, elle comprend également à mi-hauteur de ses
dix-sept niveaux, des bureaux et divers services commerciaux (épicerie, boulangerie, café,
hôtel/restaurant, librairie, etc.). Le toit-terrasse de l'unité, libre d'accès au public, est occupé par
des équipements publics : une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite
piscine et un auditorium en plein air. Son inauguration officielle sur le toit-terrasse le 14 octobre
1952 en présence du ministre de la Reconstruction, Eugène Claudius-Petit, est un grand moment
d'émotion dans la vie de son architecte concepteur. Entre 1953 et 1956, l'État pour récupérer les
fonds investis vend l'ensemble des duplex aux particuliers privés et se désintéresse de la vie
sociale interne qui l'impliquait paradoxalement dans la conception. Notons que l'unité
d'habitation est expressément conçue pour le logement social, autant par son agencement que
par l'ameublement.
En 1950, à 63 ans, au départ récalcitrant, il est choisi par l'archevêque de Besançon et se lance
dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut, situé au sommet de
la colline de Bourlémont, à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements
de septembre 1944. C'était son premier projet d'un bâtiment de culte, bien qu'il ait travaillé
en 1929 sur les plans de l'église de Tremblay-lès-Gonesse : « Je n'avais rien fait de religieux,
mais quand je me suis trouvé devant ces quatre horizons, je n'ai pu hésiter ». Athée, il disait avoir
des ancêtres cathares (desquels il tire son pseudonyme Corbusier pouvant signifier marchand de
corbeilles37 ou encore cordonnier38). En mai 1955, il se réjouit de retrouver son premier métier
d'apprentissage; il réalise seul en usine le décor de la grande porte de l'église de Ronchamp en y
appliquant 18 m2 de peinture sur émail.
Il participe à l'édification de deux autres bâtiments cultuels :

 le couvent de Sainte-Marie de la Tourette à Éveux près de Lyon, dessiné en 1953, réalisé


de 1954 à 1959, inauguré en 1960 et
 l'église Saint-Pierre à Firminy, près de Saint-Étienne dans la Loire. Jamais terminée de son
vivant, c'est seulement en 2006 qu'elle sera achevée. Ce chantier, tout à fait inhabituel, a été
mené par José Oubrerie, ancien collaborateur de l'agence Corbu.
La notoriété mondiale s'attache à sa figure. Dès 1947, il siège au Conseil économique et préside
différentes délégations françaises d'affaires culturelles vers les pays francophiles, où il est
populaire. Ses services envers l'État lui valent d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur
(1937), promu officier en 1945 puis commandeur en 1952, et enfin élevé à la dignité de grand
officier en 1964 39 La modestie du commandeur influença probablement le choix définitif de
l'archevêque bisontin qui n'était qu'officier[pas clair].
Ses obligations officielles, voire ses préparations minutieuses des CIAM, par exemple, le
septième congrès de l'été 1949 à Bergame, n'entravent pas les activités de son cabinet
d'architecture et leur participation à des chantiers internationaux. Par exemple, le 24 février 1949,
il signe à Bogota avec son fidèle ancien élève barcelonais Sert et le New-Yorkais Wiener un
contrat de reconstruction de la ville colombienne.
Il va appliquer ses principes urbains et architecturaux à l'échelle d'une ville quand les
autorités indiennes, au début des années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh,
nouvelle capitale du Pendjab située sur un haut plateau dominé par la chaîne himalayenne. Dès
1951, prenant en charge l'urbanisme entier, il dessine en premier lieu les bâtiments du complexe
administratif ou capitole pour la ville indienne encore quasiment déserte :

 le palais de Justice ou de Haute Cour achevé en 1956, inauguré le 19 mars 1956 en


présence du premier ministre Nehru ;
 le palais du Capitole ou du Gouverneur (jamais construit) ;
 le Secrétariat (maison des ministères) achevé en 1958 ;
 le palais de l'Assemblée inauguré en 1961.
Avant les grands chantiers, Le Corbusier répond aux sollicitations des classes aisées indiennes
en concevant des résidences privées de luxe. Ainsi de 1951 à 1954, il supervise la construction
du palais de l'association des filateurs d'Ahmedabad, ainsi que les villas Sarabhaï et Shodan.
Des observateurs ont montré que la villa Jaoul, à Neuilly-sur-Seine, a bénéficié en retour de
l'approche pragmatique indienne.
Le cabanon à Roquebrune.

Son cousin collaborateur, Pierre Jeanneret, supervise sur place sur le chantier l'avancée des
travaux. La sculpture pacifique de la Main ouverte, la Tour des ombres, la Fosse des
considérations, sont des réalisations différées de trente années. Chandigarh offre une synthèse
entre les théories novatrices de ses débuts et l’utilisation de formes non linéaires, influencées par
la tradition locale.

Tombe de Le Corbusier à Roquebrune.

Entre 1948 et 1950, Le Corbusier gère un projet de résidences de vacances Roq et Rob sur une
colline escarpée dominée par les bastions de Roquebrune à Cap Martin. Il y regroupe des
modules d'habitation type maison Monol ou villa du Week-End à La Celle-Saint-Cloud. Mais le
projet est abandonné par le promoteur. En 1952, le bâtisseur d'édifices gigantesques, séduit par
ce bord de mer, construit avec Fernand Gardien, à Roquebrune-Cap-Martin, un cabanon-
baraque de 3,66 m × 3,66 m × 2,26 m, mesures empruntées au Modulor, à bardage de croûte de
pin « sur un bout de rocher battu par les flots »[réf. nécessaire].
Quelque temps auparavant, le 11 avril 1952, une exposition de ses dessins de la période 1918-
1928 - période intense et cruciale, affirmait-il - était inaugurée à la galerie parisienne Denise
René. Après trente ans d'éclipse, surtout en France, l'artiste discret choisit de revenir sur le
devant de la scène. En décembre 1953, une grande exposition de ses œuvres marque le public
au Musée national d'art moderne. Elle est aussi présentée à Londres.
Au cours des années cinquante, si florissantes pour les grosses agences d'architecture
engagées dans la Reconstruction, Le Corbusier gouverne avec dureté son atelier qui stagne à
l'échelle artisanale, selon l'opinion d'Oscar Niemeyer. Le Corbusier, architecte ascétique et
rigoureux sans concession, n'affiche que mépris pour les confrères enrichis, étalant un train de
vie luxueux par propriété privée et voitures interposées. Les commandes de l'atelier restent
faibles, mais le réseau des anciens étudiants-collaborateurs s'affirme efficace. Lucio Costa vient
construire avec le maître le pavillon du Brésil à la Cité internationale universitaire de Paris, de
1957 à 1959. José-Luis Sert, doyen de la section d'urbanisme à l'université d'Harvard, impose Le
Corbusier pour le centre Carpenter consacré aux arts visuels, projeté en 1959 et terminé en
1965. Les anciens étudiants nippons de l'atelier, Mayekawa et Sahakura, l'invitent
à Tokyo construire le musée d'art occidental. Le Corbusier, figure internationale de l'architecture,
passe ainsi de nombreuses semaines chaque année dans les avions et les aéroports.
La fin des années cinquante est douloureuse. Il perd les deux femmes qui comptaient le plus
dans sa vie, son épouse le 5 octobre 1957 puis sa mère début 1959. Mais Le Corbusier en privé
ne s'enferme que pour créer. Il cultive l'amitié, on le voit copain avec André Malraux. Lorsqu'il
réside à Paris, il passe en matinée à l'atelier pour accomplir ses obligations avec sa secrétaire et
répondre aux sollicitations des collaborateurs et visiteurs. Mais l'après-midi il trouve refuge dans
l'activité artistique dans son appartement-terrasse de l'immeuble Molitor situé au 24 rue
Nungesser-et-Coli6. Il prend invariablement au minimum un mois de délassement estival dans
son cabanon, en compensation de ses nombreux voyages et déplacements lointains.
Ce sportif amaigri par l'âge meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, à la suite d'un malaise
cardiaque au cours de sa séance quotidienne de natation en Méditerranée, plage du Buse, située
près du cabanon, à Roquebrune-Cap-Martin. Après de grandioses obsèques nationales dans la
cour du Louvre, orchestrées par le ministre André Malraux, il est simplement enterré sur un
promontoire de Roquebrune avec sa femme. Le sobre monument funéraire en béton à double
forme dans le cimetière Saint-Pancrace à Roquebrune est de sa conception : une plate-forme
horizontale de gravier est couverte de dalles de béton : celle de droite est ornée de l'empreinte
d’un coquillage et scellée de la croix que sa femme ne quittait jamais. Un cylindre blanc,
rappelant les formes pures que Le Corbusier affectionnait, complète la composition. La dalle de
gauche est ornée d’une épitaphe émaillée aux couleurs vives qui représentent un coucher de
soleil à l'horizon sur la mer40.

Les théories de Le Corbusier[modifier | modifier le code]


« Là où naît l'ordre, naît le bien-être. » Les premiers choix de Le Corbusier en architecture sont
ceux qui définissent le purisme : simplicité des formes, organisation, rigueur. Cette vision est
mêlée d'utopie, le bonheur étant l'une des clés de ses réflexions sur l'urbanisme. Son
« langage » architectural s'applique aussi bien au logement économique qu'à la villa de luxe.
Dès 1926, Le Corbusier définit « UNE architecture moderne » (et non pas « l'architecture
moderne ») en cinq points (ce sont les Cinq points de l'architecture moderne) :

1. les pilotis
2. le toit-terrasse
3. le plan libre
4. la fenêtre-bandeau
5. la façade libre
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il affirme : « Les
matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet
ordre et dans cette hiérarchie. »
Le docteur Pierre Winter lui déclare : « notre rôle et le vôtre, aujourd'hui est de restituer la nature
à l'Homme, de l'y intégrer. »
En 1938 et ce jusqu'en 1965, il n'eut de cesse de s'intéresser au projet de La Sainte-Baume, qui
lui servit de brainstorming toute sa vie. Le projet utopique d'alors était de réconcilier
les Français et les pays autour de la France, et de relever l'âme et l'esprit et la raison des gens
pour leur redonner goût et espoir après toutes ces années de guerre.
Déjà en 1938 il écrivait un livre avec comme titre : Des canons, des munitions ? Merci ! Des
logis… SVP.
Son amitié avec Édouard Trouin, géomètre de père en fils depuis cinq générations, fut très
prolifique.
Le Corbusier a consigné ses théories et ses recherches dans 35 ouvrages écrits
entre 1912 et 1966. Ses pairs le considéraient comme un visionnaire, mais un piètre bâtisseur.
Le Corbusier s'en défendait : « En architecture, je ne serai jamais l'un de vos concurrents,
puisque j'ai renoncé (…) à pratiquer l'architecture de manière générale et que je me suis réservé
certains problèmes qui mettent en jeu exclusivement des questions de plastique. »
À l'annonce de la mort de Le Corbusier, Alvar Aalto reconnaissait qu'il n'avait jamais apprécié le
prophète dogmatique ou le porte-parole de l'architecture moderne. Une fois la première surprise
des présentations, il ne restait qu'un flux verbeux. Mais les réalisations méticuleuses de
l'architecte bâtisseur méritaient, selon le maître finlandais, une tout autre considération, par leur
variété et leur originalité, leur fonctionnalité et leur adaptation à la contrainte, leur spiritualité
généreuse ou leur dénuement géométrique, leur surprenante évolution avec le temps…

Centre Le Corbusier à Zurich.

Le Corbusier se révèle l'architecte de la conciliation des contraires. Les dualités art/technique,


règle/arbitraire, géométrie/nature, lumière/ombre, continuité/rupture appellent une véritable
réponse artistique in loco. On peut aussi inclure l'esprit corbuséen de conciliation aux divers
pôles opposés (au sens corbuséen) : nature/architecture, volumes (essences géométriques)/
objets décorum (sculpture ou peinture), vie individuelle/vie collective, compacité du
béton/transparence du verre, construire/reconstruire…
La liste du Patrimoine mondial de l'Unesco s'enrichira-t-elle des vingt-et-une œuvres majeures de
Le Corbusier ? Le ministère de la Culture et la Fondation Le Corbusier ont lancé l'idée en 2002.
Celle-ci pourrait devenir réalité si la France retient ce dossier41 en vue de le présenter au Comité
« patrimoine mondial » de l'Unesco, comme cela a été fait pour les 14 sites majeurs sélectionnés
par le réseau Vauban42 qui dessinaient, eux, les frontières de l’Hexagone.

Le Corbusier artiste et les artistes[modifier | modifier le code]


En même temps que sa pratique architecturale, Le Corbusier n'a de cesse de nourrir sa réflexion
par une pratique régulière des arts plastiques. Son premier « voyage d'Orient » le fait passer par
Vienne où il rencontre entre autres Gustav Klimt. On l'a vu, sa collaboration avec Amédée
Ozenfant a été féconde (l'esprit nouveau, le purisme, etc.). Il s'est ensuite rapproché de Fernand
Léger puis de Pablo Picasso et Georges Braque.
Il ne cesse d'exercer, après 1917 la peinture, et compte de nombreuses expositions à l'étranger,
malgré une trentaine d'années de mise entre parenthèses de son activité picturale en France
(1923-1953). Dès 1940, il se lance dans la peinture murale.
Le dessinateur instaure des partenariats en ce qui concerne la sculpture après 1947 et les
tapisseries à partir de 1948 :

 Il était lié d'amitié avec l'ébéniste breton de Tréguier Joseph Savina, artiste et sculpteur
amateur, à qui il confie - dès 1947 et au début des années cinquante - la réalisation de
sculptures en bois, dont il faisait le projet dessiné.
 Il réalise de nombreux cartons de tapisserie : après une première pièce tissée en 1936
à Aubusson pour Marie Cuttoli43, il collabore avec Pierre Baudouin44, professeur à l'École
nationale des arts décoratifs d'Aubusson, et fait réaliser plusieurs dizaines d'œuvres
en tapisserie d'Aubusson (en particulier avec les manufactures Picaud et Pinton).
Après 1950, il s'intéresse aux collages. Dans l'atelier de Jean Martin, à partir de 1953, il grave
des émaux sur tôle d'acier.
La diffusion de ses lithographies est immense.
Pour expliquer cette production gigantesque de dessins, d'aquarelles et de toiles, il suffit de
connaître son emploi du temps. Il avoue qu'après le sommeil réparateur, il se réserve en règle
générale la matinée de 8 h à 13 h. C'est le premier temps libre pour la création picturale et le
dessin. L'après-midi est réservée aux affaires d'architecture et d'urbanisme. Le soir, il peut se
plonger dans l'écriture et les rapports de congrès ou de voyage.
L'âge venant, après la disparition d'Yvonne, à la fin des années cinquante, il supervise le matin le
travail à l'atelier et prend son après-midi et sa soirée au calme dans son haut logement 24, rue
Nungesser et Coli. Ce lecteur assidu des aventures d'Ulysse, de Panurge ou du chevalier Don
Quichotte, pour ne citer que ses héros favoris, grand observateur du toit-terrasse adjacent laissé
en friche, préférait souvent peindre ou dessiner jusqu'à la nuit tombante.
Il a beaucoup œuvré pour faire connaître son « autre » cousin Louis Soutter, qui est maintenant
reconnu comme un grand artiste suisse et dont il possédait plusieurs centaines de dessins.

L'influence de Le Corbusier[modifier | modifier le code]

Palais Gustavo Capanema, Rio de Janeiro (Brésil).

Le plan libre[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Plan libre.
Influencé par son stage effectué en 1909 chez Auguste Perret -célèbre précurseur de
l'architecture poteau-poutre en béton armé (ossaturisme)- Le Corbusier est connu pour la
technique constructive poteau/dalle dont l'archétype est la villa Savoye et dont l'élaboration
théorique est passée par la « maison Dom-Ino ». Les planchers sont supportés par de fins
poteaux disposés sur une trame. Ainsi les façades sont libérées de la fonction structurelle. Elles
ne sont plus chargées de porter le bâtiment, comme dans la construction en maçonnerie, dite
aussi période « pré-moderne ».
L'organisation intérieure poursuit l'idée : les divisions de l'espace ne sont pas soumises aux
impératifs de structure du bâtiment. Les ouvertures ainsi que les parties pleines sont implantées
librement et organisent la façade.
Cette nouvelle façon de concevoir la construction des bâtiments est riche de conséquences. Si
Le Corbusier n'en est pas l'inventeur, il est cependant celui qui a su la formuler en termes
lapidaires : « le plan libre », et en développer un vocabulaire architectural réellement nouveau.
Néo-corbusianisme ?[modifier | modifier le code]
On a pu voir une redécouverte du travail de Le Corbusier à la fin des années 1960, où son
vocabulaire est repris tantôt dans le détail formel, tantôt dans ses principes fondateurs. Les
« villas blanches » de Richard Meier par exemple45, quoique construites en bois et acier,
reprennent des détails de liaison poteau-poutre aux réalisations de Le Corbusier, comme si elles
étaient réalisées en béton. Au-delà de cet aspect anecdotique, ces villas quoique de dimensions
« américaines » forment une sorte d'hommage aux villas corbuséennes des années trente.
En France, cette redécouverte se formalisera dans les années 1970-1990, où une génération
d'architectes formée principalement par Enrique Ciriani a pu être qualifiée de « néo-
corbuséenne »

Réalisations et projets[modifier | modifier le code]


Chronologie de ses réalisations[modifier | modifier le code]

Villa Jeanneret-Perret à La Chaux-de-Fonds

Musée national d'art occidental de Tokyo

Bâtiment de l'Assemblée de Chandigarh

Bâtiment de la Haute-Cour de Chandigarh


Gymnase le Corbusier à Bagdad

 1905 : Villas Fallet, Stotzer et Jacquemet, chemin de Pouillerel à La Chaux-de-Fonds, Suisse


 1912 : Villa Favre-Jacot, 6 côte de Billodes, Le Locle, Suisse
 1912 : Villa Jeanneret-Perret (dite aussi Maison Blanche), La Chaux-de-Fonds, Suisse
 1916 : Villa Schwob (appelée aussi Villa Turque), La Chaux-de-Fonds, Suisse
 1916 : Cinéma Scala, 52 rue de la Serre à La Chaux-de-Fonds, Suisse
 1917 : Château d'eau à Podensac (Gironde)
 1917 : Prototype de maison pour une cité ouvrière, rue Raphaël-Hennion, Saint-Nicolas-
d'Aliermont (Seine-Maritime)46
 1921 : Aménagement de la villa Berque, villa de Montmorency, à Paris 16e
 1922 : Villa Besnus, 85 boulevard de la République à Vaucresson (Hauts-de-Seine)
(transformée)
 1922 : Maison-atelier du peintre Amédée Ozenfant, 53 avenue Reille, à Paris 14e
 1923 : Villas La Roche-Jeanneret, 8-10 square du Docteur-Blanche, Paris 16e
 1923 : Villa Le Lac, 21 route de Lavaux, Corseaux, Suisse
 1923 : Maisons-ateliers Lipchitz et Miestchaninoff, respectivement 9 allée des Pins et 7 rue
des Arts à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
 1923 : Cité Frugès, Pessac, Gironde
 1923 : Villa Ternisien, 5 allée des Pins, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), presque
entièrement détruite en 193647
 1924 : Lotissement de Lège, route de Porge, Lège-Cap-Ferret (Gironde)
 1924 : Maison du Tonkin, rue Jean-Descas, Bordeaux (Gironde), détruite
 1925 : Les habitations de la Cité Frugès à Pessac (Gironde)
 1925 : Pavillon de l'Esprit Nouveau à l'Exposition internationale des arts décoratifs et
industriels modernes (Paris)
 1926 : Maison Cook, 6 rue Denfert-Rochereau à Boulogne-Billancourt
 1926 : Maison Guiette, Populierenlaan 32, à Anvers (Belgique)
 1926 : Palais du Peuple de l'Armée du salut, 29 rue des Cordelières à Paris 13e48
 1926 : Villa Stein appelée aussi « Les Terrasses », 15, rue du Professeur
Pauchet à Vaucresson (Hauts-de-Seine)49
 1927 : Villa Church, à Ville-d'Avray, en 1927, détruite depuis19
 1927 : Maison Planeix, 26 boulevard Masséna à Paris 13e
 1927 : Pavillon Nestlé d'exposition démontable pour la foire de Paris de 1928
 1928 : Villa Baizeau, Carthage, Tunisie50
 1928 - 1931 : Villa Savoye, Poissy (Yvelines)
 1929 : Aménagement de la péniche Louise-Catherine de l'Armée du salut, Paris (Seine)
 1930 : Pavillon Suisse de la Cité internationale universitaire de Paris à Paris 14e
 1930 : Villa l'Artaude, chemin de l'Artaude, Le Pradet (Var). Plan de 1929. Finition en 1931.
 1930 - 1933 : Cité de refuge de l'Armée du salut, rue Cantagrel à Paris 13e
 1931 - 1932 : Immeuble Clarté, Genève, Suisse51
 1931 : début de construction de l'immeuble Molitor au 24 rue Nungesser et Coli à la limite
entre Boulogne-Billancourt et le 16e arrondissement de Paris. Le Corbusier habite avec
Yvonne dès 1933 l'appartement et l'atelier privé jouxtant la terrasse.
 1934 : Maison de week-end Henfel, 49 avenue du Chesnay à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines)
 1935 : villa Le Sextant, 17, avenue de l'océan à La Palmyre dans la commune
des Mathes (Charente-Maritime)
 1946 - 1952 : Cité radieuse de Marseille (Unité d'habitation), Marseille52
 1947 - 1952 : Siège des Nations unies, New York
 1948 - 1951 : Usine Claude et Duval à Saint-Dié (Vosges), sa seule création à vocation
industrielle
 1950 - 1955 : Chapelle Notre-Dame-du-Haut, Ronchamp (Haute-Saône)
 1951 : Le Palais des Filateurs, Villa Sarabhai et Villa Shodan, Ahmedabad, Inde
 1953 - 1955 : Cité radieuse de Rezé, appelée aussi Maison radieuse, Rezé, (Loire-
Atlantique)
 1952 : Les maisons Jaoul (A et B), Neuilly-sur-Seine, (Hauts-de-Seine)
 1952-1959 : Bâtiments à Chandigarh, Inde
 1952 : Haute Cour du Pendjab et de l'Haryana (Chandigarh)
 1952 : Musée et Galerie d'Art de Chandigarh
 1953 : Secrétariat de Chandigarh
 1953 : Club Nautique de Chandigarh
 1955 : Assemblée de Chandigarh
 1959 : École d'Art de Chandigarh
 1954 : Pavillon du Brésil à la Cité internationale universitaire de Paris à Paris 14e
 1956 : Sanskar Kendra, musée municipal d'Ahmedabad
 1957 : Unité d'habitation de Berlin, Berlin, Charlottenburg
 1958 : Pavillon du groupe électroménager Philips à l'exposition universelle de Bruxelles.
 1959 : Couvent de La Tourette, Éveux (Rhône)53
 1959 : Musée national d'art occidental de Tokyo, Tokyo54
 1960 : Cité radieuse de Briey (non identique, mais sur le modèle et le même principe de celle
de Marseille), Briey (Meurthe-et-Moselle)
 1961 : Écluse de Kembs-Niffer (Haut-Rhin)
 1961-1963 : Carpenter Center for the Visual Arts, Harvard, Cambridge
 1964 -1969 : Firminy-Vert, (Loire)
 1965 : Maison de la culture de Firminy-Vert, (nom actuel de l'édifice : Espace Le
Corbusier)
 1967 : Unité d'habitation de Firminy-Vert
 1968 : Stade de Firminy-Vert
 1970-2006 : Église Saint-Pierre de Firminy (œuvre posthume, réalisée par José
Oubrerie)
 1980 Gymnase Le Corbusier à Bagdad (œuvre posthume) 55

Cliquez sur une vignette pour l’agrandir. Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur Le Corbusier.

 Œuvres majeures classées par l'UNESCO en France


Villa La Roche et Jeannenet, Paris.


Villa Savoye, Poissy.

Cité Radieuse, Marseille.

Couvent La Tourette, Éveux.

Chapelle Notre-Dame-du-Haut, Haute-Saône.


Typologie de ses réalisations[modifier | modifier le code]
Habitat collectif[modifier | modifier le code]

 Pavillon Suisse de la Cité universitaire de Paris (1930)


 Immeuble Molitor (1931-1934)6, 24 rue Nungesser-et-Coli à la limite entre Boulogne-
Billancourt et le 16e arrondissement de Paris. Le Corbusier et son épouse Yvonne s'installent
dans l'appartement supérieur donnant accès au toit-terrasse au huitième étage. Par une
large baie vitrée, il contemple le parc des Princes. Ils l'achèteront deux fois 300 000 francs,
au cours des années trente et après 1945, victimes d'une falsification de facture après la
défection du promoteur.
 Immeuble Clarté à Genève en Suisse, (premiers dessins en 1928, construction 1930-1932).
L'entreprise de construction métallique de l'industriel Edmond Wanner, maîtrisant la soudure
de l'acier, assure la construction de cet ensemble locatif de 45 appartements
 Cité-refuge de l'Armée du salut à Paris (1930-1933, changement de la verrière imposée en
1952). La princesse de Polignac, généreuse donatrice de 1,8 million de francs en juin 1929,
impose l'agence Le Corbusier qui veut en faire une vitrine de l'innovation bâtie.
L'accumulation de nouveautés, mal maîtrisée ou émancipatrice des pointilleuses
réglementations en vigueur, entraîne surcoûts, rappels à l'ordre et insatisfactions.
 Cité radieuse à Marseille (1946-1952)
 Pavillon du Brésil de la Cité universitaire de Paris (1954)
 Unité d'habitation de Briey (1960)
Habitat standardisé[modifier | modifier le code]

Unités d'habitation à Berlin

 Cité Frugès à Pessac (1925)


 Cité radieuse à Rezé (1953)
 Unités d'habitation à Berlin (Allemagne, 1957)
 Unité d'habitation de Firminy-Vert (1964)
 Cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin
 Maison du Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne)
Maison individuelle[modifier | modifier le code]

 Villa Jeanneret-Perret à La Chaux-de-Fonds (Suisse, 1912)


 Villa Schwob à La Chaux-de-Fonds (Suisse, 1916)
 Maison au bord du Lac Léman à Corseaux (Suisse, 1923)
 Maison La Roche et Maison Jeanneret à Paris (1924)
 Villa Stein appelée aussi « Les Terrasses » à Vaucresson (1926)
 Maison Planeix à Paris (1927)
 Villa Savoye à Poissy (1929)
 Maison de week-end Henfel à La Celle-Saint-Cloud (1934)
 Villa Le Sextant à La Palmyre dans la commune des Mathes (1935)
 Maisons Jaoul à Neuilly-sur-Seine (1952)
 Maison du docteur Curutchet à La Plata (Argentine)
Bâtiments du secrétariat, Chandigarh.

Stade de Firminy-Vert, Firminy.

Résidence atelier[modifier | modifier le code]

 Maisons-ateliers Lipschitz et Miestchaninoff, respectivement 9 allée des Pins et 7 rue des


arts à Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine
 Maison Guiette à Anvers (Belgique)
 Maison Cook à Boulogne-Billancourt
Urbanisme[modifier | modifier le code]

 Bâtiments du Musée, de la Galerie d'Art et de la Haute Cour du Pendjab et de


l'Haryana à Chandigarh (Inde, 1952)
 Bâtiments du Secrétariat et du Club nautique à Chandigarh (Inde, 1953)
 Palais de l'Assemblée (Chandigarh) (Inde, 1955)
 Musée Sanskar Kendra à Ahmedabad (Inde, 1956)
 Musée national d'art occidental à Tokyo (Japon, 1959)
 Bâtiment de l'École d'Art à Chandigarh (Inde, 1959)
 Carpenter Center for the Visual Arts à l'Université Harvard (1961)
 Maison de la culture de Firminy-Vert (1965)
 Stade de Firminy-Vert (1966)
Programmes industriels[modifier | modifier le code]

 Usine Claude et Duval à Saint-Dié (1948)


 Palais des Filateurs à Ahmedabad (Inde, 1954)
 Écluse de Kembs-Niffer (1961)
Architecture sacrée[modifier | modifier le code]

 Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp (1950)


 Couvent de La Tourette à Éveux (1958)
 Église Saint-Pierre à Firminy (1969)
Projets non construits[modifier | modifier le code]
Même si ces études et projets n'ont jamais vu le jour, ils ont marqué la réflexion sur l'architecture
moderne.

 1920 : projet de la maison Citrohan.


 1922 : projet de l'immeuble-villa.
 1925 : plan Voisin : projet d'aménagement urbain pour Paris.
 1926 : projet de la maison minimum (maison Ribot).
 1927 : projet pour le concours du Palais de la Société des Nations à Genève.
 1929 : projet de maison Loucheur (loi sur le bâtiment).
 1930 : maison Errazuriz, Zapallar, Chile.
 1930 : projets d'urbanisme dit « Plan Obus » pour la ville d'Alger.
 1931 : projets pour le concours du palais des Soviets, études d'urbanisme pour Moscou et
Alger.
 1932 : étude d'urbanisme pour Barcelone.
 1933 : projets d'urbanisme pour la rive gauche de la ville d'Anvers. Ce projet comportait aussi
la construction d'un Mundaneum (voir Paul Otlet). Études d'urbanisme pour Genève et
Stockholm.
 1934 : ferme et village coopératif, (Piacé, projet en collaboration avec Norbert Bézard56.)
 1935 : projets pour les musées d'art moderne de Paris.
 1938 : projet pour le quartier de la marine à Alger.
 1939 : étude pour la station de ski de Vars.
 1940 : étude pour loger à coût minimal les réfugiés des frontières (qui se transforme ensuite
en « maisons Murondins »).
 1945 : projet de plan de reconstruction et d'aménagement pour la ville de Saint-Gaudens en
collaboration avec Marcel Lods, projet d'urbanisme pour La Rochelle-La Pallice.
 1945 : projet de plan de reconstruction et d'aménagement pour la ville de Saint-Dié.
 1945 : projet de plan de reconstruction et d'aménagement pour la ville de La Rochelle-La
Pallice.
 1947 : palais des Nations unies à New York.
 1948 : projet d'urbanisme pour la ville d'Izmir, Turquie, projet de basilique sainte Madeleine
pour la Sainte-Baume en Provence.
 1949 : projet d'urbanisme pour la ville de Bogota.
 1950 : basilique universelle de la paix par le pardon à Plan-d'Aups-Sainte-Baume (travaux et
études commencés avec Édouard Trouin, dès le 12 août 1945).
 1951 : projet pour le concours pour le grand ensemble du quartier Rotterdam à Strasbourg.
 1955 : ville radieuse à Meaux.
 1961 : projet pour le concours du palais des congrès et hôtel en lieu et place de la gare
d'Orsay à Paris.
 1962 : projet de 3 500 logements repartis dans trois unités d’habitation, mais seule une unité
voit le jour sur les hauteurs de la ville Firminy-Vert, projet d'un centre de calcul pour le groupe
de bureautique italien Olivetti.
 1964 : projets pour le palais des congrès de Strasbourg et pour l'ambassade de France à
Brasilia.
 1965 : projet d'une piscine dans le centre civique de Firminy Vert, finalement réalisé par son
disciple André Wogenscky. Ultime projet pour l'hôpital de Venise, à côté du Cannareggio.

Collaborateurs les plus connus[modifier | modifier le code]


Le Corbusier a travaillé à l'atelier rue de Sèvres avec plus de 200 collaborateurs directs de 1922
à 1965. Ce sont principalement des étudiants français et suisse avant 1929, qui œuvrent sous
son égide rarement au-delà de six mois. Les étudiants étrangers sont beaucoup plus nombreux
dès les années trente. N'oublions pas non plus les permanents ou les collaborateurs, employés
ou élèves-stagiaires de l'atelier ou à l'étranger, sur des projets définis ou des axes de recherches.
Ces derniers parfois, n'ont jamais été auparavant étudiants en art ou architecture. La liste non
exhaustive ci-dessous en témoigne :
Edith Aujame, Roger Aujame, Badovici, Balkrishna Vithaldas Doshi (entre 1951 et 1954), Vladimir
Bodiansky (surnommé « Bod»), Bossard, Bossu, Candilis, Lucio Costa, Jane Drew, M. Ducret,
Écochard, Marc Emery, Maxwell Fry, Guillermo Jullian de la Fuente, Fernand
Gardien57, Guillermo Gómez Gavazzo (es), Jean Ginsberg, Pierre Jeanneret, André Maisonnier
(entre 1950 et 1959), Jean de Maisonseul, Georges Maurios (surtout après 65),
Mayekawa, Jacques Michel, Miquel, Serge Micheloni, Oscar Niemeyer, José Oubrerie, Amédée
Ozenfant, Charlotte Perriand, Jean Petit, Jean Prouvé, Sahakura, Rogelio Salmona, German
Samper, Rainer Senn, José-Luis Sert, Justino Serralta (es), N.N Sharma, Jerzy
Soltan, Édouard Trouin, Guy Rottier, Simonet, Jean-Louis Véret, André Wogenscky(surnommé
« Vog »), Woods, Iannis Xenakis (entre 1947 et 1960), etc.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]


Hommages[modifier | modifier le code]
Il figure sur le billet de 10 francs suisses mis en circulation le 8 avril 1997, où il est représenté
avec les lunettes aux grands verres ronds, cerclés de noir, qu'il portait habituellement.
En 1988, la place Le Corbusier à Paris prend son nom en hommage.
Une fresque a été réalisée au marteau piqueur [archive] par l'artiste Telmo Guerra [archive] en octobre
2017 à La Chaux-de-Fonds (sa ville natale) sur la façade arrière de l’ancien cinéma Corso.
En 1987 des timbres ont été émis, sur lui ou ses oeuvres, en France, en Suisse et à Monaco.
Patrimoine mondial de l'UNESCO[modifier | modifier le code]
Article détaillé : L'œuvre architecturale de Le Corbusier.
De nombreuses réalisations de Le Corbusier sont proposées à l'inscription au patrimoine mondial
de l'UNESCO, conjointement par plusieurs pays, sous le titre de « L’œuvre architecturale et
urbaine de Le Corbusier, Allemagne, Argentine, Belgique, France, Japon et Suisse ». Lors de
la 33e session du comité de L'UNESCO, celui-ci a retourné le dossier aux États afin qu'ils
complètent leur dossier58,59.
Une nouvelle liste de 17 sites (avec moins de sites, mais un pays de plus avec la ville
de Chandigarh en Inde) est déposée fin janvier 2015 par le ministère de la Culture60, en lien avec
l'Association des sites Le Corbusier61. Ce dossier sera soumis lors de la 40e session du Comité
du patrimoine mondial qui se tient à Istanbul (Turquie) du 10 au 17 juillet 201662. L'ensemble est
finalement classé le 17 juillet 201663.

Polémiques sur l'engagement politique[modifier | modifier le code]


Bien loin des avis et recherches des historiens spécialistes de l'entre-deux-guerre, François
Chaslin, auteur d'un ouvrage polémique et en partie fictionnel, Un Corbusier, estime que « les
leaders de ces partis fascistes reconnaissaient en Le Corbusier l’homme incarnant leurs
idéaux. » Cette accusation ne prend nullement en considération les nombreux appuis et amitiés
dont Le Corbusier bénéficie également dans la gauche française de l'époque qui se reconnait
tout autant dans ses théories. Le Corbusier entretiendra une amitié affective et professionnelle
avec Jean Cassou, élément moteur du cabinet du ministre de l’Éducation Nationale Jean Zay.
Par ailleurs, Jean Cassou qui gardera intacte son amitié pour Le Corbusier du milieu des années
1930 jusqu'à sa mort, sera un membre important du Comité de vigilance des intellectuels
antifascistes mais également un résistant majeur, Compagnon de la Libération. Le Corbusier
s’associe par ailleurs à Winter, Pierrefeu et Hubert Lagardelle pour créer la revue Plans,
considérée par certains fascistes notoires dont Robert Brasillach, comme une « incarnation du
fascisme ». Pour autant, Le Corbusier y publie l'ensemble de ses théories qui constitueront
l'essence de son livre La Ville radieuse, encensé par le Front populaire. Les quatre hommes
participent ensuite à la création de la revue Prélude, que François Chaslin décrit comme « la
feuille d’un groupuscule fascisant, même s’ils expliquent, au milieu des années 1930, que le mot
fascisme ne convient plus, parce qu’il doit être réservé à l’expérience italienne ». Pour Chaslin,
Le Corbusier a ainsi été « l’un des “chefs” […] [d']un noyau militant qui aspirait au totalitarisme et
que seule la confusion de l’époque a cantonné dans l’échec64. »
Par ailleurs, toujours d'après Chaslin, Le Corbusier était « incontestablement antisémite » :
« Il l’était pour des raisons diverses, notamment parce qu’il avait eu le sentiment que le milieu de
l’horlogerie du Jura suisse, dans lequel il avait grandi, avait été accaparé par des familles juives.
Il existe, de sa main, au milieu des années 1920, une caricature extraordinairement désagréable
du critique d’art Léonce Rosenberg, dessiné comme un youtre, alors qu’il ne ressemblait pas du
tout à ça. Mais je pense que les quelques traces d’antisémitisme qu'on trouve chez Le Corbusier
se trouveraient chez beaucoup de personnes de sa génération et de son milieu dans les années
1920 et 1930, si on les cherchait64. »
En 1913, Le Corbusier juge les Juifs « cauteleux au fond de leur race ». En 1940, il écrit à sa
mère : « leur soif aveugle de l’argent avait pourri le pays65. »
« Même si à d'autres moments il qualifie le leader allemand de “monstre” », il écrit à sa mère en
octobre 1940 : « s'il est sérieux dans ses déclarations, Hitler peut couronner sa vie par une
œuvre grandiose : l'aménagement de l'Europe66 », et s'installe en 1941 à Vichy pour collaborer
avec le régime de Vichy67. D'après François Chaslin, Le Corbusier n'était pas « pro-nazi » :
« Il en a sans doute été préservé par son antigermanisme, mais il n’était pas fasciné par Hitler,
même si l'on trouve dans sa correspondance privée une poignée de jugements détestables où il
exprime son admiration pour le sens de l’organisation ou les réalisations autoroutières
du IIIe Reich64. »
Xavier Bosquillon de Jarcy, journaliste de mode et design de Télérama et auteur de l'ouvrage
polémique Le Corbusier, un fascisme français, juge que « Le Corbusier s’est imposé car il a
réussi à faire oublier son passé64. » Il développe la même thèse que François Chaslin, dans son
livre Un Corbusier selon laquelle « Le Corbusier fraya avec les milieux du planisme, de
l’eugénisme social, qui se reconnaissaient dans l’action de Mussolini et plus tard celle de Pétain.
Il se précipita à Vichy dès l’automne 1940, fort de ces appuis, pour espérer devenir le grand
architecte de l’État français68. » Ces affirmations ne coïncident nullement avec les recherches et
publications des spécialistes et des historiens (cf. travaux de Mary Mc Leod, Rémi Baudouï).
Roger-Pol Droit déplore que « ni les officiels, ni les commissaires d’exposition, ni les critiques, ni
évidemment le grand public n’ont semblé vouloir s’y attarder. […] Se trouve effacé tout ce qui,
dans cette œuvre, relie politique fasciste et urbanisme moderniste. […] Vue sous cet angle, la
fameuse “unité d’habitation de grandeur conforme” n’est qu’une cage en béton, destinée à
formater l’humain. On est très loin, des libertés et des droits de l’homme. Et très près du rêve
mussolinien65. »
Alors qu'une exposition lui est consacrée au Centre Pompidou en 2015 sans aborder ce
point, Serge Klarsfeld estime que l'exposition devrait montrer « toutes les facettes de la
personnalité de Le Corbusier ». Les organisateurs précisent que « ses relations avec Vichy ont
été traitées » lors d'une rétrospective en 198769. Cette question polémique sera traitée par des
historiens et spécialistes lors d'un colloque 70au centre Pompidou les 23 et 24 novembre 2016.

Citations de Le Corbusier71[modifier | modifier le code]


 « Oser et vouloir créer. »
 « La maison est une machine à habiter, mais aussi le temple de la famille. »
 « L'architecture scelle l'alliance de l'homme et de la nature (cosmos) par la géométrie réglée
sur les lois de l'univers. »
 « L'architecture est l'émanation humaine fondamentale, où toute œuvre faite à l'échelle
humaine constitue un maillon de la tradition, faite de la chaîne de tous les maillons
révolutionnaires successifs du passé. »
 « La grandeur n'est pas dans la dimension mais dans l'intention. »
 « L'architecture se découvre en marchant. » ou encore « L'architecture, ça se marche. »
 « Le souci du détail réclame du temps et beaucoup de matière grise : c'est une architecture
lente. »

Jugements[modifier | modifier le code]


 À propos de Le Corbusier, né la même année que lui, Marcel Duchamp a noté :
« L.C. : cas de ménopause masculine précoce sublimisée en coït mental72. »

Publications[modifier | modifier le code]


Sous le nom « Charles-Édouard Jeanneret »[modifier | modifier le code]

 Articles de journal sur des thèmes divers (voyage, compte-rendu), Feuille d'Avis de La
Chaux-de-Fonds, 1911
 Étude sur le mouvement d'art décoratif en Allemagne, Haefeli et Cie, La Chaux-de-
Fonds, 1912 (rapport du voyage de 1911).
 Après le cubisme, avec Amédée Ozenfant, édition des commentaires, Paris, 1918
Sous le nom « Le Corbusier »[modifier | modifier le code]

 Vers une architecture, Paris 1923, édition originale : Le Corbusier-Saugnier (signature


commune de Charles-Edouard Jeanneret et Amédée Ozenfant), Vers une architecture, Les
Editions G. Crès et Cie, 1923, 230 p., 25 cm (notice BnF no FRBNF39773749)
 Urbanisme, Paris 1924, édition originale : Le Corbusier, Urbanisme, G. Crès, coll. « L'Esprit
nouveau », 1924, 284 p. (notice BnF no FRBNF35521510)
 La peinture moderne, avec Amédée Ozenfant, Paris 1925, édition originale : Amédée
Ozenfant et Le Corbusier, La peinture moderne, G. Crès, coll. « L'Esprit nouveau », 1925,
172 p. (notice BnF no FRBNF35560746)
 L'art décoratif aujourd'hui, Paris 1925, édition originale : Le Corbusier, L'art décoratif
aujourd'hui, G. Crès, coll. « L'Esprit nouveau », 1925, 218 p. (notice BnF no FRBNF35521485)
 Almanach d'architecture moderne, Paris 1925-1926, édition originale : Le
Corbusier, Almanach d'architecture moderne, G. Crès, coll. « L'Esprit nouveau », 1925,
199 p. (notice BnF no FRBNF32362618)
 Architecture d'époque machiniste, Paris 1926
 Requête adressée à la Société des Nations, avec Pierre Jeanneret, Paris 1928, édition
originale : Requête adressée par MM. Le Corbusier et P. Jeanneret à M. le Président et à
MM. les membres du Conseil de la Société des Nations, Impr. Union, 28 février 1928, 32 p.,
24 cm (notice BnF no FRBNF32362645)
 Une maison, un palais, Paris 1928, édition originale : Le Corbusier, Une maison, un palais : A
la recherche d'une unité architecturale, Les Editions G. Crès et Cie, 1928, 229 p., in-
8 (notice BnF no FRBNF32362630)
 Mundaneum, avec Paul Otlet et Pierre Jeanneret, Paris 1928, édition originale : Paul Otlet,
Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Mundaneum, Bruxelles : Union des associations
internationales, 1928, 46 p., in-8 (notice BnF no FRBNF31043681)
 Vers le Paris de l'époque machiniste, Le redressement français, 1928.
 Œuvre complète, 1910-1929, publiée par Willy Boesiger et Oscar Stonorov, édition
Girsberger, Zürich 1930, édition originale : (de) Le Corbusier (trad. O. Stonorov et W.
Boesiger), Le Corbusier und Pierre Jeanneret : ihr gesamtes Werk von 1910-1929, Zürich :
H. Girsberger, 1930, 46 p., in-8 (notice BnF no FRBNF35521617)
 Précisions sur un état présent de l'architecture et de l'urbanisme, Paris 1930, édition
originale : Le Corbusier, Précisions sur un état présent de l'architecture et de l'urbanisme,
Les Editions G. Crès et Cie, coll. « L'Esprit nouveau », 1930, 268 p., in-
8 (notice BnFno FRBNF35521499)
 Clavier de couleur Salubra, Bâle 1931
 Requête à Monsieur le Président du Conseil de la Société des Nations, avec Pierre
Jeanneret, Paris 1931, édition originale : Requête de MM. Le Corbusier et P. Jeanneret à M.
le Président du Conseil de la Société des Nations, Impr. Union, 7 février 1931, 36 p.,
24 cm (notice BnF no FRBNF32362646)
 Croisade ou le crépuscule des académies, Paris 1933, édition originale : Le
Corbusier, Croisade ou le Crépuscule des académies, Les Editions G. Crès et
Cie, coll. « L'Esprit nouveau », 1933, 89 p., in-8 (notice BnF no FRBNF32362624)
 Œuvre complète, 1929-1934, publiée par Willy Boesiger, préface de Sigfried Giedion, édition
Girsberger, Zürich. Première édition 1935. Référence de la 3e édition :(en + fr + de) Le
Corbusier, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, œuvre complète, 1929-1934, Erlenbach-Zurich,
Éditions d'architecture, 1946, 3e éd., 208 p., 24 cm x 29 cm (notice BnF no FRBNF31832830)
 "Esprit grec, esprit romain, esprit gréco-romain", Prélude, no 2, février 1933
 "Programme pour la grande industrie'", Prélude, no 11, mai 1934
 La ville radieuse, Boulogne, 1935, édition originale : Le Corbusier, La ville radieuse :
éléments d'une doctrine d'urbanisme pour l'équipement de la civilisation machiniste, Éditions
de l'Architecture d'aujourd'hui, coll. « de l'équipement de la civilisation machiniste », 1935,
344 p., in-8 oblong (notice BnF no FRBNF35521611)
 Aircraft, Londres - New York 1935, édition originale : (en) Le Corbusier, Aircraft, London : the
Studio, 1935, 16 p., 25 cm (notice BnF no FRBNF41941854), Marseille, Parenthèses, 2017
 Quand les cathédrales étaient blanches. Voyage au pays des timides, Paris 1937, édition
originale : Le Corbusier, Quand les cathédrales étaient blanches : Voyage au pays des
timides, Plon, 1937, 325 p., 20 cm (notice BnF no FRBNF32362644)
 Les tendances de l'architecture rationaliste en rapport avec la peinture et la sculpture, Rome
1937
 Îlot insalubre no 6, avec Pierre Jeanneret, Paris 1938, édition originale : Le Corbusier et
Pierre Jeanneret, Îlot insalubre no 6 : Avant-projet de réalisation présenté par les Architectes
associés, Les Architectes associés, 1938, 131 p., in folio (notice BnF no FRBNF33426271)
 Des canons, des munitions ? Merci, des logis SVP, Boulogne 1938, édition originale : Le
Corbusier, Des canons, des munitions ? Merci ! Des logis... S. V. P. : Monographie du
"Pavillon des temps nouveaux" à l'Exposition internationale "Art et technique" de Paris 1937,
Éditions de l'Architecture d'aujourd'hui, coll. « de l'équipement de la civilisation
machiniste », 1938, 147 p., 24 cm x 30 cm (notice BnF no FRBNF32362622)
 Œuvre complète, 1934-1938, préface de Pierre Winter, publiée par Max Bill, édition
Girsberger, Zürich. Première édition 1939. Référence de la 2e édition :(en + fr + de) Le
Corbusier, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, œuvre complète, 1934-1938, Zurich,
Girsberger, 1945, 2e éd., 175 p., 24 cm x 29 cm (notice BnF no FRBNF31816849)
 Le lyrisme des temps nouveaux et l'urbanisme, Colmar, 1939, édition originale : Le
Corbusier, Le lyrisme des temps nouveaux et l'urbanisme, N° spécial de la revue Le
Point, 1939, 40 p., 26 cm (notice BnF no FRBNF39773748)
 Destin de Paris, Paris - Clermont-Ferrand 1941, édition originale : Le Corbusier, Destin de
Paris, Clermont, F. Sorlot, coll. « Préludes », 1941, 60 p., 19 cm (notice BnF no FRBNF32362625)
 Sur les quatre routes, Paris 1941, édition originale : Le Corbusier, Sur les quatre routes,
Paris, Gallimard, 1941, 239 p., in-8 (notice BnF no FRBNF32362652)
 La maison des hommes, Paris 1942, édition originale : François de Pierrefeu et Le
Corbusier, La maison des hommes, Plon, 1942, 211 p., in-8 (notice BnF no FRBNF32529547)
 Les Maisons murondins, Paris - Clermont-Ferrand 1942, édition originale : Le Corbusier, Les
Maisons murondins, Paris, Clermont-Ferrand, E. Chiron, 1942, 34 p., in-8
oblong (notice BnF no FRBNF32362631)
 La Charte d'Athènes, Paris 1943 (adaptation pour la publication), édition originale : Le groupe
CIAM-France, La Charte d'Athènes, Plon, 1943, 243 p., In-16 (145 x
132) (notice BnF no FRBNF32169867)
 Les trois établissements humains, Paris 1945, édition originale : Le Corbusier et Bézard,
Commelin, Coudouin, Dayre, Hya, Dubreuil, Les trois établissements humains,
Denoël, coll. « Ascoral », 1945, 271 p., In-16 (165 x 125) (notice BnF no FRBNF33632190)
 Propos d'urbanisme, Bourrelier, Paris 1945-1946, édition originale : Le Corbusier, Propos
d'urbanisme, Paris, Bourrelier, coll. « perspectives humaines », 1942, 144 p.,
19 cm (notice BnF no FRBNF32362643)
 Manière de penser l'urbanisme, Boulogne, 1946, édition originale : Le Corbusier, Manière de
penser l'urbanisme, Clermont, Éditions de l'architecture d'aujourd'hui, coll. « Ascoral », 1946,
184 p., in-8 (notice BnF no FRBNF32362632)
 Œuvre complète, 1938-1946, publiée par Willy Boesiger, édition Girsberger, Zürich 1946.
Édition originale :(en + fr + de) Le Corbusier, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, œuvre
complète, 1938-1946, Erlenbach-Zurich, Éditions d'architecture, 1946, 1re éd., 199 p., 24 cmx
29 cm (notice BnF no FRBNF31832831)
 United Nations Headquarters, Reinhold, New York 1947
 New world of space, New York, 1948
 Grille C.I.A.M. d'urbanisme : mise en application de la Charte d'Athènes, Boulogne 1948
 Le modulor, Boulogne 1950, 2e édition : Le Corbusier, Le Modulor : essai sur une mesure
harmonique à l'échelle humaine, applicable universellement à l'architecture et à la
mécanique, Architecture d'aujourd'hui, coll. « Ascoral », 1951 (1re éd. 1950), 240 p., in-
16 (notice BnF no FRBNF32362633)
 Les problèmes de la normalisation : rapport présenté au Conseil économique, Paris
1950,édition originale : France. Conseil économique (3. Les problèmes de la normalisation.
Rapport présenté par M. Le Corbusier), La Charte de l'habitat, Presses universitaires de
France, 1950, 229 p., in-8 (notice BnF no FRBNF36269736)
 L'unité d'habitation de Marseille, Souillac - Mulhouse 1950, édition originale : Le
Corbusier, L'unité d'habitation de Marseille, Paris, Le Point, novembre 1950, 58 p., in-
4 (notice BnF no FRBNF32362654)
 Poésie sur Alger, Paris 1950, édition originale : Le Corbusier, Poésie sur Alger, Paris,
Falaize, 1950, 46 p., 17 cm (notice BnF no FRBNF32362641), Marseille, Parenthèses, 2015
 Œuvre complète, 1946-1952, publiée par Willy Boesiger, édition Girsberger, Zürich
1952. 9e édition :(en + fr + de) Le Corbusier, Le Corbusier, œuvre complète, 1946-1952,
Zurich, Artemis, 1991, 9e éd., 243 p., 24 cm x 29 cm (ISBN 3-7608-8015-0, notice BnFno FRBNF37420624)
 Le Poème de l'angle droit [archive], Paris 1954, édition originale : Le Corbusier, Le Poème de
l'angle droit, Tériade, 1954, 151 p., in-folio (notice BnF no FRBNF32362640)
 Une petite maison [archive], Zurich 1954, édition originale : Le Corbusier, Une petite maison,
Zurich, Girsberger, 1954, 89 p., in-16 (notice BnF no FRBNF32362638)
 Le Modulor II (La parole est aux usagers), Boulogne 1955, édition originale : Le Corbusier, Le
Modulor II (La parole est aux usagers) : suite de « Le Modulor » « 1948 », Architecture
d'aujourd'hui, coll. « Ascoral », 1955, 344 p., in-16 14 cm (notice BnF no FRBNF32362634)
 Les carnets de la recherche patiente, Zurich 1954, édition originale : Le Corbusier, Les
carnets de la recherche patiente, Zurich, Girberger, puis Paris : Denoël, 1954, in-16
20 cm (notice BnF no FRBNF33074221)
 Architecture du bonheur, l'urbanisme est une clef, Paris 1955, édition originale : Le
Corbusier, Architecte du bonheur, les Presses d'Ile de France, coll. « Cahiers Forces
vives », 1955, in-8 (notice BnF no FRBNF32362619)
 Les plans de Paris : 1956-1922, Paris 1956
 Von der Poesie des Bauens, Zurich 1957. édition originale : Le Corbusier, Von der Poesie
des Bauens, Zurich, Arches, 1957, 88 p., in-12 carré
 Œuvre complète, 1952-1957, publiée par Willy Boesiger, édition Girsberger, Zürich
1957. 8e édition :(en + fr + de) Le Corbusier, Le Corbusier, œuvre complète, 1952-1957,
Zurich, Artemis, 1991, 8e éd., 221 p., 24 cm x 29 cm (ISBN 3-7608-8016-9, notice BnFno FRBNF37420632)
 Entretien avec les étudiants des écoles d'architecture, Paris 1957, édition originale : Le
Corbusier, Entretien avec les étudiants des écoles d'architecture, Éditions de
Minuit, coll. « Cahiers Forces vives », 1957, 21 cm (notice BnF no FRBNF32362627)
 Le poème électronique, Paris 1958, édition originale : Le Corbusier, Le poème électronique :
Pavillon Philips pour l’Exposition Universelle de 1958, Editions de Minuit, coll. « Forces
vives », 1958, 244 p., in-8 (notice BnF no FRBNF32522593)
 Second clavier des couleurs, Bâle 1959
 L'atelier de la recherche patiente, préface de Maurice Jardot, ouvrage conçu et mise en page
par Le Corbusier, Paris 1960, édition originale : Le Corbusier, L'atelier de la recherche
patiente, Vincent, Fréal Et Cie. Paris, 1960, 312 p., in-4
 Le livre de Ronchamp, Paris 1961, édition originale : Le Corbusier, Le livre de Ronchamp,
Les Cahiers Forces vives-Editec, 1961, 168 p., 21 cm (notice BnF no FRBNF33134001)
 Orsay Paris 1961, Paris 1961
 Œuvre complète, 1957-1965,

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