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https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027440257&categorieLien=id
l’occurrence ses fonctions de Directrice Générale de REMERA et d’épidémiologiste. Le fait
qu’Emmanuelle AMAR soit par ailleurs infirmière diplômée d’Etat, métier qu’elle a exercé
pendant plusieurs années, ne nuit en rien, que l’on sache, à l’exercice de ses compétences en
épidémiologie. Emmanuelle AMAR est titulaire d’un master de santé publique option
épidémiologie délivré par l’Université Lyon I, elle a été lauréate du concours du Corps d’Etat
pour l’Administration de la Polynésie française (épidémiologie de terrain), elle est titulaire des
certificats EPI INFO et IDEA (Institut d’Epidémiologie Appliquée) et n’a cessé depuis sa prise
de fonctions au sein du registre de participer aux meilleures formations continues en matière
d’épidémiologie et de « Datasharing » et « Management and re use data » organisées par
l’Inserm. Un rapide tour d’horizon des directeurs de registres dans le monde et de leurs
diplômes montre que peu d’entre eux peuvent se prévaloir d’un tel CV. Emmanuelle Amar a
enfin a été nommée auditrice de l’Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie
par arrêté du ministre de l'Éducation nationale et de la ministre de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche, en date du 17 novembre 2009 (Bulletin officiel n° 44 du 26 novembre
2009), ce qui lui donne toute légitimité à demander depuis des années, que les données
agrégées des registres ainsi que leurs rapports d’activités soient publics, ce que l’Inserm a
toujours refusé. C’est dire à quel point les attaques de Madame AYMÉ, qui se croit en outre
autorisée à porter un jugement outrancier sur la personne d’Emmanuelle AMAR, sont
injustifiées et injustifiables. Nous voulons exprimer à notre collègue notre soutien et notre
écœurement face aux allégations diffamatoires dont elle fait l’objet. Nous n’aurions pas cru
devoir un jour affronter des critiques aussi inacceptables et nous demandons solennellement
à l’INSERM de condamner les propos de sa directrice de recherches et de la suspendre de
toutes responsabilités en son sein.
La réalité du cluster a été établie par notre conseil scientifique et discutée à plusieurs reprises
avec les agences publiques qui en nient aujourd’hui l’existence.
On notera avec intérêt que pour Madame AYMÉ, à partir du moment où l’existence d’une
exposition massive n’est pas rapportée, il ne peut y avoir qu’un « faux » cluster : « Les vrais
clusters sont ceux provoqués par les maladies infectieuses contagieuses, et les
malformations/maladies provoquées par des expositions massives localisées (usines chimiques
contaminantes, explosions, décharges, incinérateurs, centrales nucléaires….). Hors de ces
situations, les polluants de l’environnement sont présents très largement dans la population
et leur effet se manifeste donc par une augmentation progressive des taux de nouveaux cas
au fur et à mesure de l’augmentation de leur diffusion et de leur accumulation. »
Cette position n’est pas sérieuse sur le plan scientifique. En premier lieu, il n’y a pas de vrais
ou de faux clusters. Il y a un cluster ou il n’y en a pas et, en l’occurrence, il est incontestable
qu’il y a bien un cluster dans l’Ain. Il n’est pas non plus sérieux de soutenir, comme le fait
Madame AYMÉ, qu’à partir du moment où l’on n’a pas répertorié de catastrophe industrielle,
on ne doit rien faire. Selon elle, on s’apercevra bien assez tôt des dégâts causés par une
contamination silencieuse, une fois qu’ils seront suffisamment importants à ses yeux. Donc
les registres ne doivent pas, selon la présidente du comité d’évaluation des registres, se
soucier des événements anormaux et leurs alertes sont inutiles. En second lieu, on ne
comprend pas comment, à ce compte-là, il pourrait y avoir selon SPF, deux clusters en Loire
Atlantique et dans le Morbihan, mais pas dans l’Ain. Il y a là une incohérence manifeste qui ne
peut s’expliquer que par un manque d’objectivité particulièrement choquant.
S’agissant enfin de la méthode de calcul utilisée par REMERA pour démontrer l’existence d’un
cluster dans l’Ain, nous maintenons qu’elle est parfaitement rigoureuse et conforme aux
exigences scientifiques les plus strictes en la matière, tandis que les calculs présentés par SPF
au soutien de son rapport sont grossièrement erronés. On voudra bien se référer à l’article
de Stéphane Foucart paru dans le Monde du 17 octobre 2018 pour s’en convaincre, étant
observé que les meilleurs biostatisticiens se sont spontanément émus de voir Santé Publique
France soutenir un rapport aussi peu crédible.
Il est absolument évident que des investigations approfondies doivent être menées sans plus
tarder pour trouver l’origine de la contamination intervenue dans les trois clusters concernés,
y compris dans l’Ain. C’est pourquoi il est incompréhensible que Santé Publique France refuse
de mener ces investigations, alors même que sa mission est, notamment2 :
La préparation et la réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires ;
Le lancement de l'alerte sanitaire.
Nous persistons à penser que cette affaire constitue un manquement grave au devoir de
protection de la santé des Français.
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https://www.santepubliquefrance.fr/Sante-publique-France/Qui-sommes-nous/Missions-et-actions