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UNIVERSITE ABDERRAHMANE MIRA.

BEJAIA

FACULTE DE TECHNOLOGIE

DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE

PLANIFICATION ET AMÉNAGEMENT SPATIAL 1

COURS 3

L’ANALYSE URBAINE : GENERALITE,


DEMARCHE ET METHODE

Enseignante: S. ALILI
LA DIMENSION MORPHOLOGIQUE
Le tissu urbain : est constitué de la superposition ou de
l’imbrication de trois ensembles :

1. Le réseau des voies.

2. Les découpages fonciers.

3. Les constructions.

Le maillage est le tracé de la voirie et permet de


comprendre :

La hiérarchisation des voies et comment elles irriguent les


différents secteurs de la ville et sa périphérie.

• Cette structure urbaine raconte en quelque sorte


l’histoire de la ville puisqu’il est un élément
Le Caire le centre ancien,
d’inertie des plus durables dans le temps.
Philippe P. Analyse urbaine
La hiérarchisation des voies mécaniques

• Les rues principales: permettent de relier le centre et les différents quartiers. (échelle de la ville)

• Les rues secondaires (axes à l'échelle de l'îlot): relient directement les ensembles entre eux, en
même temps elles génèrent le déplacement et l'accessibilité à travers les quartiers. (échelle du
quartier)

• Les ruelles : sont plus étroites que les rues, elles n'ont d'autres fonctions que celle de desserte
locale. (échelle de l’îlot)

LA DIMENSION HISTORIQUE
Connaitre la ville n’est pas simple, surtout lorsque celle-ci est vaste et que chaque époque s’inscrit en
déposant, sans trop de précaution, sa marque sur celle des générations précédents.

Pour Aldo Rossi « la méthode historique semble le plus sûr moyen de vérifier la validité d’une
hypothèse sur la ville, quelle que soit cette hypothèse; la ville est elle – même un dépôt de l’histoire.
Les villes sont le texte de l’histoire; on ne peut pas imaginer sérieusement d’étudier des faits urbains
sans parler de l’histoire ; c’est peut-être la seule méthode positive, puisque les villes se présentent à
nous à travers des faits urbains où l’élément historique prédomine. »1

Selon Carlo Aymonino, « la forme urbaine est un processus continu… et, s’il est possible de la décrire
ou de la caractériser à une période précise, on ne peut négliger, pour la comprendre, l’étude des
périodes antérieures qui ont conditionné son développement et l’ont littéralement formée. »2

1
Aldo Rossi. « L’architecture de la ville ». Collection formes urbaines, France, 1981
2
Carlo AYMONINO, Aldo ROSSI.
1 - Objectif : La lecture historique de la ville:

 Comprendre la forme urbaine actuelle.

« Identification des différents modes et formes de connaissance sur la structuration globale du site
(rupture/articulation,… »
Lecture historique

Étude diachronique Étude synchronique


(à travers le temps) (à l’état actuel)

Évolution des conceptions de l’espace, Compréhension de la forme


Renseigne sur le mode de croissance urbaine actuelle.

 Révèle les points fixes des transformations antérieures.

« Identification des éléments naturels (falaise, oueds, mer, …) ayant un impact majeur dans le
processus à ce jour »

2 - Les sources de la lecture historique :

Nous avons trois principales sources :

Les éléments matériels dans le sol ou en élévation, les mentions écrites et les représentations
graphiques, vues, plans, photographies.

3 - Croissance urbaine

C’est l’ensemble de phénomènes d’extensions et de densification des agglomérations saisis d’un point
de vue morphologique

Les outils d’analyse de la croissance

• Mode de croissance:

- La croissance continue « Se caractérise par le fait


qu’à chaque stade du développement, les extensions se
font en prolongement direct des parties déjà construites.
»3 La forme de l’agglomération reste unique, elle est
déterminée par une limite identifiable entre intérieur et
extérieur. Le centre ancien est considéré comme le pôle
principal avec une succession de différentes enceintes.
A cela s’ajoute une densification maximale et une
structuration forte du noyau.

3
Eléments d’analyse urbaine. P 17
- La croissance discontinue : « Se
présente comme une occupation plus
globale du territoire ménageant des
coupures (végétales ou agricoles) entre
les parties anciennes et les extensions, et
par là sanctionne l’éclatement de la ville
dans l’urbain ».4

ELÉMENTS RÉGULATEURS

« La croissance est réglée physiquement par le jeu de deux sortes d’éléments: ceux qui ordonnent
l’extension (ligne et pôle) et ceux qui la contiennent (barrière et bornes). »5

1. Ligne de croissance :

« C’est le support d’une croissance qui s’effectue selon une direction; l’exemple le plus simple est la
route le long de laquelle croit l’agglomération et qui devient rue ou avenue. Mais beaucoup d’autres
lignes peuvent jouer le même rôle: la rivière, le canal, le voie ferrée, l’autoroute,… »6

Les lignes de croissances peuvent être :

Naturelles, nous entendons par là, les lignes inscrites dans le site avant l’urbanisation (Relief, nature
du sol, zones inondable,…)

Artificielles, il s’agit des éléments projetées et réalisées au début d’une phase d’extension.

Les rôles des lignes de croissances est de :

• Fournir un tracé sur lequel viendraient s’aligner des éléments bâti.

• Ordonner le tissu de part et d’autre. Fournir une


structure.
• Régler les croissances secondaires et les densifications.

2. Pôle de croissance

« C’est à la fois, l’origine, le premier groupement à


partir duquel va s’opérer la croissance et le point de
référence de ce développement, ordonnant la
constitution du tissu et les croissance secondaires.

Dans le développement d’une agglomération, le


centre initial joue souvent ce rôle, mais d’autres points
singuliers peuvent être des pôles: monument,
carrefour, pont, village… »7

4
Eléments d’analyse urbaine. P 17
5
Eléments d’analyse urbaine. P 24
6
Ibid
7
Ibid
3. Borne de croissance :

C’est un obstacle à une croissance linéaire, un point d’arrêt ou un accident qui limite l’extension
pendant une période donnée, à l’issue de cette période, la borne devient souvent un pôle. (Pont,
carrefour, cimetière, un monument, la prison, …peuvent constituer une borne et contrarier la
croissance.).8

4. Barrière de croissance :

La barrière s’oppose à la propagation d’un tissu qui prend la forme d’une somme de croissances
linéaires.

Elle peut être constituée par:

 Un obstacle géographique (ligne de relief, cours d’eau, lac, foret, changement dans la nature du
sol

 Un obstacle construit (enceinte, fossé, canal ; route, voie ferrée, ligne haute tension,

 En plus de cette barrière physique qui marque une différence typologique entre deux territoires,
se superpose une différence administrative (limite de propriété, de commune ou de
département, zone protégée…)

LA DIMENSION PAYSAGERE
Le Paysage désigne « une partie du territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère
résulte de l’action de facteurs naturels et / ou humains et de leurs interrelations ».9

Perception du paysage

Cette dimension fait appel à l’approche sensible du paysage, mobilisant l’ensemble de nos perceptions
et notamment le sens de la vue. Cette approche permet d’élargir et d’approfondir notre questionnement
sur le paysage, au-delà de sa description morphologique. La dimension paysagère permet d’entrevoir
ce qui est existentiel (vérité), ce qui est donné dans un lieu avant les transformations de l’Homme. En
effet, il s’agit d’une dimension qui permet de cerner ce qui est originel, ce qui est d’ordre « mythique»,
de ce qui est produit.

L’œil partage son champ de vision en zones plus ou moins homogènes, en groupement. Dans un même
temps il y a déjà décrypté les lignes principales de l’organisation (lignes de forces) qui l’on conduit
aux différents points d’appel classés selon leur valeur attractive.

On peut parler d’un :

Point de convergence qui est à la fois

 Le point où concourent toutes les interactions et les lignes directrices.

 Le point d’appel qui possède l’attraction la plus forte.

8
Eléments d’analyse urbaine. P 24
9
Convention européenne du paysage, Florence, 20 octobre 2000.
Equilibre qui représente une partition dans laquelle tous les éléments sont au repos.

 Un site mur apparait comme un site où la substitution ou l’adjonction d’un nouvel élément
n’apporte aucune amélioration à l’équilibre existant.

 Un paysage dont la forme est la plus « prégnante », est celui qui a le plus de force et la
structure la plus stable.

Afin d’éviter la perte de cet équilibre du paysage, l’aménageur devra contribuer à conserver les
structures fortes dans leurs état et transformer les structures faibles en structures fortes.

I- Les données de génie civil et de construction :

Aucun site n’est prédestiné à servir d’assiette à une ville, son occupation et son aménagement relèvent
d’un choix et exprime la volonté d’un groupe humain. Toutefois, d’autres données rentrent an
considération notamment les donnée de génie civile et de construction.

1-Les données géologiques

- Les propriétés du sol.


- L’assise instable
(Amsterdam).
- Les milieux dunaires
(Nouakchott).
- Les risques sismiques
(San Francisco 1906).
- Les dangers d’affaissement
(Mexico).

2- Les données topographiques

- Une déclivité importante avec un sol résistant, celui-ci est


rarement occupé, sinon par un habitat léger.

- Un terrain avec pente moyenne nécessite un simple


terrassement pour construire.

Le degré de servitude technique se répercute sur les couts


d’édification. Par exemple, les versants risquent de s’ébouler
ou de glisser car ceux-ci sont composés de roches meubles ou
plastiques.
II- Les données hydrographiques

Les données hydrographiques sont divisées en deux catégories : les réseaux permanents et les réseaux
occasionnels.

III- Les données climatiques

La ville doit s’adapter aux conditions générales de température, d’insolation et de précipitations de la


zone climatique à laquelle elle appartient:

Les faits permanents :

 Les caractères du climat guident la forme de la couverture, la dimension des ouvertures et


l’épaisseur des murs.

 Selon son orientation et sa continuité, la voirie éprouve les bienfaits ou les inconvénients du
climat.

 Le climat détermine la végétation, l’une des composantes essentielles des paysages urbains.

Les excès temporaires : la neige, le gel, les brouillards, la violence des pluies tropicales, les
cyclones,…

D’autres domaines interviennent dans la configuration du tissu urbain, du point de vue architectural
qu’urbanistique. Nous pouvons citer la dimension démographique, la dimension économique et la
dimension sociétale.

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