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CO N S T R U C T I O N E T T R AVAU X P U B L I C S

Ti262 - Techniques du bâtiment : préparer la construction

Techniques du bâtiment :
Reconnaître le terrain

Réf. Internet : 43801

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Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : préparer la construction
(Réf. Internet ti262)
composé de  :

Techniques du bâtiment : Unités conventionnelles et formules Réf. Internet : 43800

Techniques du bâtiment : La réglementation administrative et Réf. Internet : 43819

les contrats

Techniques du bâtiment : Sécurité incendie des ERP, IGH et Réf. Internet : 43822

habitations

Techniques du bâtiment : Reconnaître le terrain Réf. Internet : 43801

Techniques du bâtiment : Organiser son chantier Réf. Internet : 43802

Techniques du bâtiment : Les échafaudages et les moyens de Réf. Internet : 43803

levage

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Techniques du bâtiment : préparer la construction
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dont les exper ts scientifiques sont  :

Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique en
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V
Techniques du bâtiment : Reconnaître le terrain
(Réf. Internet 43801)

SOMMAIRE

1– Géotechnique Réf. Internet page

Nature et classiication des sols TBA300 11

Actions du sol sur un mur de soutènement TBA310 15

Les murs de soutènement TBA320 19

Forage et carottage dans les roches TBA330 27

2– Topographie Réf. Internet page

La terminologie usitée dans la topographie TBA400 35

Les mesures et les instruments en topographie TBA410 37

Levé de topographie TBA420 43

La représentation plane d'un levé TBA440 49

Calcul d'un réseau topométrique TBA450 53

La photogrammétrie architecturale TBA460 55

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VII
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Techniques du bâtiment : Reconnaître le terrain
(Réf. Internet 43801)


1– Géotechnique Réf. Internet page

Nature et classiication des sols TBA300 11

Actions du sol sur un mur de soutènement TBA310 15

Les murs de soutènement TBA320 19

Forage et carottage dans les roches TBA330 27

2– Topographie

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tbaSPP

Nature et classification des sols

I – Classification pétrographique ...............................................................


II – Classification géologique .....................................................................
TBA300 - 2
— 2

III – Caractéristiques.................................................................................... — 2
IV – Classification physico-chimique ......................................................... — 4
A. Granulométrie ..................................................................................... — 5
B. Plasticité ............................................................................................... — 6
C. Argilosité .............................................................................................. — 8
D. Solubilité .............................................................................................. — 9
E. Perméabilité ......................................................................................... — 9
F. Caractéristiques chimiques................................................................. — 11

a nécessité en construction d’appréhender avec justesse et précision la


L qualité d’un terrain est évidente. Cependant, le choix d’une classification
des sols, pertinente et apte à apporter au constructeur la connaissance suffi-
sante pour assurer correctement toute fondation, n’est pas simple.
Tout sol est un mélange de grains solides, issus de roches d’origine éruptive,
sédimentaire ou métamorphique, d’air et d’eau. Il est couramment qualifié de
meuble, d’hétérogène de faible compacité, suivant les éléments principaux de
sa constitution, sables, limons, marnes, argiles, humus et galets. De par la pré-
sence de ces trois phases, solide, liquide et gazeuse, et surtout de leurs
proportions variables dans le temps, le matériau sol possède une structure de
forte complexité, aggravée par les différents états de contrainte qu’il peut
subir. Cela entraîne une diversité importante d’éléments et d’aspects à couvrir ;
un sol est habituellement défini par ses caractéristiques pétrographiques, géo-
logiques, mécaniques et physico-chimiques.
L’approche géologique n’est pas forcément satisfaisante et comporte cer-
taines limites. Pour preuve, la différence d’approche du géologue et du
constructeur qui oppose parfois leur définition d’un terrain en place.
D’autre part, pour caractériser un sol, un grand nombre de grandeurs méca-
niques peuvent être définies et mesurées. Ces renseignements, portant sur la
porosité, la compacité, les volumes et les masses d’eau, d’air ou de grains,
peuvent s’avérer précieux mais sont très insuffisants pour définir le comporte-
ment actuel du sol et prévoir son évolution.
En revanche, la classification physico-chimique reste la plus usitée et semble
traduire assez correctement cette structure complexe : elle sait renseigner le
constructeur sur les fragilités du support. Les paramètres, dont les principaux
sont la granulométrie et la plasticité, font, selon le cas, l’objet de tests d’essai
en laboratoire ou en place.
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPPT

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est strictement interdite. – © Editions T.I.
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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS


Il existe plusieurs classifications des sols dont la classification du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC).

Dans la pratique courante, on peut présenter les sols en fonction des caractéristiques pétrographiques, géologiques, mécaniques et
physico-chimiques.

I - CLASSIFICATION PÉTROGRAPHIQUE II - CLASSIFICATION GÉOLOGIQUE

Pour les géologues, tous les sols sont des roches. Par contre, Terrains en place et terrains d’apport – Géologiquement, on
le constructeur rencontre deux catégories principales : les sépare les terrains « en place » des terrains d’apport. En pre-
roches et les sols meubles. mière approximation, sauf cas particulier, il doit être admis que
les terrains d’apport sont impropres à toute fondation. Nous
Les roches – Nous appellerons roches les terrains qui ne verrons plus loin que leur existence peut apporter des sujé-
subissent pas de modifications sensibles en présence d’eau. tions particulières lors de la conception d’une fondation sur
Pour les constructions courantes, ils constituent des supports pieux. En ce qui concerne les terrains en place, le géologue
pratiquement indéformables, étant bien entendu qu’une telle sépare le plus souvent les terrains récents des terrains
approximation n’a aucune valeur pour des ouvrages très « géologiquement en place ». Les terrains récents sont des
importants de Génie civil. La mécanique des roches est une terrains d’apport de l’ère quaternaire et comprennent les allu-
science relativement nouvelle dont l’importance et l’utilité ont vions – alluvions modernes et alluvions anciennes –, les
été dramatiquement démontrées lors de la catastrophe de terrains éoliens (les limons de plateau), les moraines et les
Malpasset. éboulis.
En effet, à petite échelle, un bloc de roche est homogène et
Un intérêt limité pour le constructeur – La distinction entre
indéformable. Ce n’est pas le cas d’un massif rocheux qui peut
sols superficiels et terrains en place n’a pas toujours beaucoup
contenir des failles, de la schistosité, des circulations d’eau.
d’intérêt pour le constructeur. Les alluvions anciennes de la
Les sols – Nous appellerons « sol », un mélange : région parisienne, par exemple, présentent, lorsque leur épais-
seur est suffisante, une assise de fondation excellente que ne
• de grains solides issus de roches ; présentent pas forcément certains terrains en place. Par
– éruptives ; ailleurs, la limite n’est pas toujours très nette. C’est le cas en
– sédimentaires ; particulier lorsque le terrain en place peut s’altérer au voisi-
– métamorphiques ; nage de la surface topographique. Par décomposition, les
– de dimensions inférieures à 200 mm. schistes, par exemple, donnent une argile meuble empâtant
les débris de schistes plus ou moins friables (« roches
• d’air ; pourries »).

• d’eau ;
– hétérogène ;
– meuble ; III - CARACTÉRISTIQUES
– de faible compacité ;
– susceptible de déformations. Un matériau complexe – Contrairement aux matériaux manu-
facturés, le matériau sol est complexe au sens qu’il comprend
Ces sols comprennent essentiellement :
trois phases : solide, liquide, gazeux et que les proportions
• les cailloux, galets et graviers ; relatives des trois, ou tout au moins des phases solides et
liquides gazeux et que les proportions relatives des trois, ou
• les sables ; tout au moins des phases solides et liquides est variable dans
le temps.
• les limons ;
Dans certains cas particuliers, on est même amené à distin-
• les marnes ; guer et prendre en compte la phase glace.
• les argiles ;
État de contrainte de sol – Un des « pères fondateurs » de
• les humus et les tourbes. la mécanique des sols moderne Karl Terzaghi, a été le premier
à mettre en évidence le états de contrainte de sol en distin-
Ce sont ces sols qui forment l’essentiel des sols de fondation guant la phase solide de la phase liquide, et nous verrons plus
les plus couramment rencontrés, et des recherches et essais loin que tous les essais modernes de laboratoire prennent en
y afférents. compte aujourd’hui cette caractéristique des sols.

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NATURE ET CLASSIFICATION DES SOLS

Le système complexe d’un sol peut être schématisé suivant les figures 1 et 2.

Fig. 1 : Représentation schématique d’un sol.

Fig. 2 : Rapport volume, masse et poids des constituants d’un sol.

À partir de cette schématisation, les grandeurs peuvent être définies et calculées (cf. Tab. 1).

Tab. 1 – Définitions et formules de calculs


Définitions et formules de calculs

Symbole Unité Définitions Calcul

Volume total (appelé aussi volume apparent) V m3 V = V s + Vw + Va

Volume des grains solides (appelé aussi volume absolu) Vs m3

Volume de l’eau Vw m3

Volume de l’air Va m3

Masse totale (humide) m kg m = m s + mw m = ms × (1 + w%/100)

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Actions du sol sur un mur


de soutènement

I – État initial ................................................................................................


II – Mobilisations des équilibres de poussée et de butée ........................
TBA310

-2
2

III – Calculs des coefficients de poussée et de butée d’un sol pesant .... — 3
A. Théorie de Coulomb ........................................................................... — 4
B. Théorie de Rankine.............................................................................. — 5
C. Méthode de Boussinesq ..................................................................... — 6
IV – Calculs pratiques des coefficients de poussée et de butée.............. — 7
V – Choix de l’angle de frottement sol-écran δ......................................... — 9
VI – Applications de la poussée du sol sur un mur de soutènement ..... — 10
A. Remblai non cohérent......................................................................... — 10
1. Poussée due au remblai................................................................... — 10
2. Poussée due à la surcharge ............................................................. — 11
B. Remblai cohérent ................................................................................ — 11
VII – Cas d’un multicouche ......................................................................... — 12
VIII – Application de la poussée d’un bicouche sur un mur
de soutènement .......................................................................................... — 12
IX – Influence de la pression interstitielle u .............................................. — 12

ous les ouvrages de soutènement qui doivent résister à la pression laté-


T rale des terres nécessitent la détermination de la répartition des
contraintes auxquelles ils sont soumis ou qu’ils mobilisent.
Dans ce chapitre, on étudie seulement les murs de soutènement (mur-poids,
murs cantilevers, murs cellulaires…) à l’exclusion des écrans (parois moulées,
parois berlinoises et dérivées, rideaux de palplanches…).
Les méthodes de calcul des murs de soutènement sont du type calcul à la
rupture en adoptant une loi de comportement rigide-plastique.
p。イオエゥッョ@Z@ウ・ーエ・ュ「イ・@RPPU

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ACTIONS DU SOL SUR UN MUR DE SOUTÈNEMENT

On détermine les actions du sol sur un écran quand le sol est à la rupture. Suivant les déplacements relatifs entre le sol et l’écran, le sol
se trouvera en équilibre de poussée (état actif) ou de butée (état passif).


I - ÉTAT INITIAL avec ν, coefficient de Poisson du sol.
Cette valeur théorique s’éloigne trop de la réalité pour être uti-
lisée pratiquement.
Définition – Avant de subir des déplacements, le sol se trouve
dans un état initial qui dépend de son histoire géologique. On • Pour les sols pulvérulents et les sols fins normalement conso-
nomme cet état « poussée des terres au repos » (sans dépla- lidés, on pourra utiliser la formule simplifiée de Jaky :
cement). Pour le définir, on relie la contrainte effective Ko = 1 – sinϕ’
horizontale à la contrainte effective verticale par le coefficient si le terre-plein est horizontal, avec ϕ’ , angle de frottement in-
des terres au repos Ko (cf. Fig. 1). terne du sol.
S’il existe, derrière le mur, un talus de pente β, la valeur du
coefficient des terres au repos, avec la même définition sera :
Koβ = Ko(1 + sin β)
Par rapport aux sols normalement consolidés, la valeur de Ko
augmente pour les sols surconsolidés, d’autant plus que le
coefficient de surconsolidation Roc est important.
On pourra utiliser la relation suivante :

pour un sol moyennement surconsolidé avec Roc = σ’P/σ’vo.

II - MOBILISATIONS DES ÉQUILIBRES DE POUSSÉE


ET DE BUTÉE

Déplacements nécessaires à l’équilibre de poussée et de


butée – Pour qu’il y ait équilibre de poussée ou de butée, il
faut qu’il y ait déplacements (cf. Fig. 2), grossièrement de
H
l’ordre de pour mobiliser la poussée et supérieur à
1000
pour mobiliser la butée.

Équilibre de poussée – Le sol pousse sur le mur et le met


en poussée (cf. Fig. 3). Par exemple derrière un mur de sou-
tènement, au fur et à mesure qu’on monte le remblai, celui-ci
pousse sur le mur.
Le sol se déplacera jusqu’à ce que la contrainte initiale σ’ho
diminue ; le sol se décomprime, pour atteindre une valeur limite
σ’a (équilibre actif ou inférieur) inférieure à σ’ho. Par rapport à l’état
Fig. 1 : État initial du sol au repos (sans talus, β = 0). initial, la contrainte σ’Vo étant constante, la contrainte horizontale
σ’ho diminue jusqu’à ce que le cercle de Mohr devienne tangent
Estimation du coefficient Ko – À défaut de mesurer le coef- à la droite de Mohr-Coulomb pour une valeur de σ’h = σ’a
ficient Ko, on peut l’estimer. (cf. Fig. 4). Le sol est à l’état de poussée ; la contrainte de
poussée est reliée à la contrainte verticale σ’Vo, dans le cas d’un
• Si le sol avait un comportement élastique linéaire, Ko serait
écran vertical sans frottement sol-écran, par le coefficient de
égal à :
poussée Ka (a comme actif).

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ACTIONS DU SOL SUR UN MUR DE SOUTÈNEMENT

Fig. 2 : Déplacements nécessaires à la mobilisation des états limites de poussée et butée.

Fig. 4 : État limite de poussée du sol (sans talus β = 0, et sans frottement sol-écran δ = 0).

de butée est reliée à la contrainte verticale σ’v0, dans le cas d’un


écran vertical sans frottement sol-écran, par le coefficient de
butée Kp (p comme passif).

III - CALCULS DES COEFFICIENTS DE POUSSÉE


ET DE BUTÉE D’UN SOL PESANT
Plusieurs théories permettent de calculer les coefficients de
poussée et de butée d’un sol pesant, c’est-à-dire du sol lui-même.
Détermination des contraintes effectives – S’agissant de
l’action des grains ou particules de terrain, les coefficients de
poussée et butée s’appliquent aux contraintes effectives. Il est
donc indispensable de déterminer les contraintes effectives
Fig. 3 : Mise en place d’un remblai compacté derrière un mur de soutènement. σ’ = σ – u (Terzaghi) avant de calculer les poussées et butées,
avec σ, contrainte totale calculée avec le poids volumique total
Équilibre de butée – L’écran pousse sur le sol et le met en du terrain : u, la pression interstitielle.
butée. Par exemple derrière un mur de soutènement, au fur
et à mesure qu’on monte le remblai, celui-ci pousse sur le sol Valeur de la pression interstitielle u – Elle aura été déterminée
devant le mur et le met en butée (cf. Fig. 3). auparavant, en hydrostatique, en hydrodynamique, en cours de
consolidation, suivant les projets. On n’exposera dans le cadre
Le sol se déplacera jusqu’à ce que la contrainte initiale σ’ho de ce chapitre que les méthodes pratiques de calcul des
augmente ; le sol se comprime, pour atteindre une valeur limite contraintes de poussée et butée utilisées dans le dimensionne-
σ’P (équilibre passif ou supérieur) supérieure à σ’ho. Par rapport ment des murs de soutènement, d’abord la méthode de Coulomb
à l’état initial, la contrainte σ’Vo étant constante, la contrainte pour les seuls calculs des poussées, puis la méthode de Rankine
horizontale σ’ho augmente jusqu’à ce que le cercle de Mohr dans le cas particulier de l’écran vertical et de la surface libre hori-
devienne tangent à la droite de Mohr-Coulomb pour une valeur zontale, et enfin la méthode générale de Boussinesq qui a servi
de σ’h = σ’P (cf. Fig. 5). Le sol est à l’état de butée. La contrainte à l’établissement des tables de Caquot-Kérisel-Absi.

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Les murs de soutènement

1. Principaux types de murs .....................................................................


I – Évolution des techniques des murs de soutènement .........................
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— 2

II – Murs poids ............................................................................................. — 2
III – Murs en béton armé ............................................................................ — 3
IV – Murs en remblai armé ......................................................................... — 4
V – Domaines d’emploi des murs de soutènement ................................. — 10
2. Conception des murs de soutènement ............................................. — 13
I – Choix du type de mur ............................................................................ — 13
II – Reconnaissance géologique, hydrogéologique et géotechnique ..... — 13
III – Dispositions et recommandations pour la construction................... — 13
3. Dimensionnement et justifications des murs de soutènement ..... — 15
I – Justification vis-à-vis de la stabilité globale ........................................ — 15
II – Justification vis-à-vis de la stabilité externe ....................................... — 15
III – Justification vis-à-vis de la stabilité interne....................................... — 19
IV – Stabilité externe : applications aux calculs d’un mur poids............. — 23
4. Pathologies des murs de soutènement de remblai ....................... — 29
I – Insuffisance de reconnaissances de sol ............................................... — 29
II – Stabilité globale : grands glissements ................................................ — 29
III – Stabilité externe : contraintes excessives sur le sol de fondation ... — 29
IV – Stabilité externe : poussée due à l’eau .............................................. — 29
V – Stabilité interne : dégradation des éléments du mur ........................ — 31
VI – Stabilité interne : durabilité des renforcements................................ — 31

n mur de soutènement est destiné sur un volume réduit à la retenue de


U terrains situés à l’amont d’un ouvrage. Que ce soit pour un soutènement
de remblai, lorsque les terres sont mises en place derrière la paroi, ou pour un
soutènement de déblai, lorsque les terres ont été excavées, les besoins sont
nombreux : préserver des éboulements ou des glissements de terrain, en
bordure de route ou de berge, structurer des fondations ou des soubasse-
ments d’édifices…
Pour réaliser le bon dimensionnement d’un mur de soutènement, la considé-
ration principale est la bonne estimation de la poussée des terres contenues
par la paroi du mur. Le mur poids, plus guère utilisé de nos jours, est resté
longtemps la seule structure existante pour soutenir un terrain. Puis, l’inven-
tion du béton armé est venue apporter d’autres solutions. En 1963, Henri Vidal
invente le remblai renforcé en proposant d’intégrer dans le sol des armatures
métalliques. La première partie de l’article présente les caractéristiques de ces
trois techniques de soutènement.
Nécessaire à la conception d’un mur de soutènement, la reconnaissance géo-
logique et géotechnique s’impose et fait l’objet d’une seconde partie qui
présente un tour d’horizon des techniques et des critères à retenir à ce stade
d’un projet.
Le calcul des dimensionnements d’un mur de soutènement est effectué sur
la base de méthodes traditionnelles, de recommandations pour les concep-
tions plus récentes, et parfois de normes applicables aux justifications de
stabilité, notamment l’EN 1997-1. La troisième partie aborde tout d’abord la
stabilité globale pour ensuite s’intéresser à la stabilité interne par le biais de la
rupture des éléments de structure.
Cependant, et malgré un recul important, les murs de soutènement souffrent
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥョ@RPPV

de pathologies encore bien mal connues. La dernière partie étudie les causes
des sinistres qui frappent ces ouvrages.

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LES MURS DE SOUTÈNEMENT

1 Principaux types de murs



I - ÉVOLUTION DES TECHNIQUES DES MURS XXe siècle, on réalise des murs de soutènement en béton armé
où les terres au-dessus de la semelle arrière contribuent à la
DE SOUTÈNEMENT stabilité du mur, mais toute la poussée est reprise par le voile
en béton armé (cf. Fig. 1b).
Les murs de soutènement sont destinés au soutien de terrains
situés à l’amont de l’ouvrage. Les terrains ont pu être mis en En 1963, Henri Vidal associe au terrain des armatures métal-
place derrière le mur : il s’agit alors d’un soutènement de liques résistant bien à la traction et invente un nouveau
remblai ; ou ils ont pu être excavés : il s’agit alors d’un soutè- matériau composite : la Terre Armée®, premier remblai ren-
nement de déblai (cf. Fig. 1). forcé (cf. Fig. 1c). Cette innovation remarquable marque une
date très importante dans la conception des soutènements et,
Jusqu’au XIXe siècle, le soutènement des terres est assuré par plus généralement, dans celle du renforcement des sols. Pour
le seul poids d’un ouvrage massif (cf. Fig. 1a). Après l’inven- la première fois, on fait participer complètement le sol à la sta-
tion du béton armé et son rapide développement au début du bilité de l’ouvrage.

Fig. 1 : Évolution de la conception des murs de soutènements.

II - MURS POIDS

A. Murs poids construits en place


Caratéristiques des murs poids construits en place – Réa-
lisés en maçonnerie de pierres, en assemblage de très gros
blocs ou en gros béton, les murs poids sont les plus anciens
murs de soutènement. La semelle de fondation est générale-
ment en gros béton. Le mur doit être suffisamment drainé pour
éviter les pressions interstitielles. Les dimensions courantes –
données à titre strictement indicatif pour un terre-plein hori-
zontal – des sols de bonne qualité et une faible surcharge sont
indiquées sur la figure 2. Plus généralement, ces dimensions
dépendent de plusieurs facteurs tels que la géométrie du mur,
la qualité du terrain à soutenir, le sol de fondation, la pente du
talus, les surcharges, la présence d’eau, et doivent faire l’objet
d’un calcul complet. De structure rigide, ce type de soutène-
ment exige un sol de fondation de qualité et exclut tout
tassement différentiel significatif.
Fig. 2 : Dimensions courantes d’un mur poids.

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LES MURS DE SOUTÈNEMENT

B. Murs poids préfabriqués colis pour réduire le volume et rendre le transport plus écono-
mique. Pour le remplissage des caissons, on utilise des
Pour des motifs économiques, les murs poids classiques en pierres non gélives, insolubles à l’eau, non friables (cf. Fig. 3).
maçonnerie de pierres ou en béton sont délaissés au profit Ces caissons sont empilés en gradins au fur et à mesure du
des éléments préfabriqués, en béton armé ou non (blocs, cais- chantier, et peuvent atteindre des hauteurs de l’ordre de
sons, assemblages de poutres), ou des gabions de treillage 20 m ; ils peuvent être disposés suivant un certain rayon de
métallique remplis de pierres très majoritairement utilisés. courbure (cf. Fig. 4) et sont végétalisables. Comme les murs
poids, ils stabilisent les terrains par leur masse. Leur dimen-
Murs en gabions – Ils sont réalisés à l’aide de caissons en sionnement dépend de la qualité du terrain à soutenir, du sol
treillis métalliques à mailles hexagonales double torsion de fil de fondation, de la pente du talus, des surcharges. Ils sont
galvanisé et/ou plastifié. Les armatures sont livrées en
plaques prépliées afin de faciliter le montage et regroupées en
assez souples pour accepter de forts déplacements et un sol
support de qualité moyenne. Q

Fig. 3 : Schéma de principe d’un mur poids en gabion métallique.

saire à leur stabilité (cf. Fig. 5, Fig. 6 et Fig. 7), et


généralement les matériaux de remplissage sont drainants.
Ces murs constitués d’éléments préfabriqués sont bien
adaptés lorsqu’il est demandé que l’ouvrage soit végé-
talisable. Ils peuvent être construits avec un fruit jusqu’à 20°,
pour des hauteurs pouvant atteindre quelques mètres pour
les caissons et 8 à 14 m pour les poutres entrecroisées. Ils
tolèrent des faibles déformations.

III - MURS EN BÉTON ARMÉ

Murs en béton armé coulés en place – Ils comportent


un voile encastré dans une semelle elle-même constituée
d’un patin à l’avant et d’un talon à l’arrière. Le mur doit
être suffisamment drainé pour éviter les pressions inters-
titielles. Les dimensions courantes sont données à titre
strictement indicatif pour un terre-plein horizontal, des sols
de bonne qualité, une faible surcharge sur la figure 8 mais,
comme pour les murs poids, elles dépendent de la géo-
métrie du mur, de la qualité du terrain à soutenir, du sol
Fig. 4 : Mur poids en gabion métallique. de fondation, de la pente du talus, des surcharges, de
l’eau présente dans le remblai, et doivent faire l’objet d’un
calcul complet.
Murs cellulaires – Les murs cellulaires, formés de poutres
entrecroisées (cf. Fig. 5) ou de caissons pleins ou creux Les murs sont constitués de plots de 15 à 30 m de longueur.
(cf. Fig. 6), sont remplis de terre pour donner le poids néces- Leurs structures rigides nécessitent un bon sol de fondation.

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LES MURS DE SOUTÈNEMENT


Fig. 7 : Exemples de murs poids cellulaires type Evergreen.

Fig. 5 : Schéma de murs poids cellulaires composés de poutres.

Fig. 8 : Dimensions courantes d’un mur en béton armé.

Murs en béton armé préfabriqués – Les murs en béton armé


coulés en place peuvent être remplacés par des murs préfabri-
qués quand la hauteur de l’ouvrage n’est pas trop importante.
Les murs préfabriqués sont des murs en béton armé qui ont la
forme de L ou de T renversé (cf. Fig. 9 et Fig. 10). Ces murs
peuvent atteindre des hauteurs de 6 à 7 m. Il est généralement
possible d’obtenir l’ensemble du soutènement avec une cer-
taine courbure. Les éléments ont des longueurs courantes de
1,25 m. Ils nécessitent des engins de levage de 20 à 100 kN
et une aire de stockage accessible aux camions de transport.

IV - MURS EN REMBLAI ARMÉ

Massif de Terre Armée® (cf. Fig. 11) – Il est constitué d’un


remblai granulaire, de renforcements disposés horizontalement
et d’un parement formé d’écailles en béton qui n’ont qu’un rôle
local de confinement du terrain entre les armatures. Le remblai
est mis en place par couches horizontales successives entre
lesquelles sont disposées des armatures métalliques liaison-
nées aux écailles en béton. Pour un terre-plein horizontal, la
largeur du mur est de l’ordre de 0,7 fois la hauteur.
Le développement de la Terre Armée® a été tout à fait spec-
taculaire. Depuis 1963, plus de treize millions de mètres carrés
ont été construits dans le monde entier.
Le concept d’ouvrages en remblai armé a été décliné par la
suite avec d’autres types de matériaux et de renforcements,
Fig. 6 : Schéma de murs poids cellulaires composés de caissons. mais tous les procédés sont constitués d’un remblai, d’élé-
ments de renforcement et d’un parement. Pour la plupart des
procédés, la stabilité du mur est assurée par une interaction
de frottement latéral entre le renforcement et le remblai.

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LES MURS DE SOUTÈNEMENT

Fig. 9 : Mur en béton armé. Exemple 1 (Doc. Chapsol).

Fig. 11 : Vue éclatée d’un massif en Terre Armée®.

Enfin, dans le procédé Tervoile®, les armatures en acier sont


des étriers dont l’interaction principale avec le remblai est une
interaction de butée (cf. Fig. 16 et Fig. 17).

Fig. 10 : Mur en béton armé. Exemple 2 (Doc. Chapsol). Le parement peut être constitué de tôles ou d’éléments pré-
fabriqués en béton (cf. Fig. 18).
On peut distinguer :

• des renforcements linéaires ; B. Renforcement par des nappes


• des renforcements bidimensionnels ;
bidimensionnelles

• des renforcements tridimensionnels. Concurremment, des renforcements par nappes, principale-


ment des géotextiles, mais aussi par des treillis soudés, se
Face à la diversité des procédés actuels, nous citerons les sont développés pour remplacer les armatures linéaires. Plus
principaux sans être exhaustifs. souples, ils sont souvent associés à des parements qui per-
mettent d’apporter un caractère esthétique en accord avec le
paysage. On peut citer le mur LCPC-EBAL® renforcé par des
A. Renforcement par des armatures linéaires nappes en géosynthétiques, avec parement vertical d’aspect
pierre (cf. Fig. 19).

On a vu qu’à l’origine les renforcements de Terre Armée® Parallèlement, beaucoup de sociétés ont mis au point des
étaient constitués par des armatures métalliques (cf. Fig. 12). murs plus ou moins inclinés, formés de blocs végétalisables,
équipés de nappes ou bandes en géosynthétiques qui assu-
Terre Armée® propose, pour les environnements agressifs rent le renforcement du massif de remblai : murs Loffel®
pour lesquels l’acier n’est pas compatible, des armatures en (cf. Fig. 20), Betotitan® (cf. Fig. 21), Leromur (cf. Fig. 22).
forme de bande de polymère (cf. Fig. 13). Guintalu (cf. Fig. 23 et Fig. 24).

D’autres procédés utilisent des bandes de treillis soudés, D’autres systèmes associent des pneus en parement à des
comme le procédé Terre Renforcée® VSL de Bouygues nappes de treillis soudé dans le remblai : Armapneusol®
(cf. Fig. 14 et Fig. 15). (cf. Fig. 25 et Fig. 26).

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LES MURS DE SOUTÈNEMENT

Fig. 12 : Murs en Terre Armée®, autoroute A40 (Doc. Terre Armée).

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LES MURS DE SOUTÈNEMENT

Fig. 13 : Terre Armée® par armatures en géosynthétique (procédé Freyssisol®).

Fig. 14 : Terre Renforcée® par bandes de treillis soudés. Exemple 1 (Doc. Bouygues).

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Forage et carottage dans les roches

1. Forage .........................................................................................................
I – Méthodes ................................................................................................
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-2
2

A. Rotation................................................................................................ — 2
B. Roto-percussion................................................................................... — 2
II – Matériels ................................................................................................ — 2
A. Pour forage en rotation....................................................................... — 2
1. Tiges .................................................................................................. — 2
2. Outils.................................................................................................. — 2
B. Pour forage en roto-percussion ......................................................... — 5
1. Marteau fond de trou ....................................................................... — 5
2. Marteau hors trou............................................................................. — 5
3. Méthode ODEX ................................................................................. — 6
4. Circulation inverse à l’air ................................................................. — 6
III – Paramètres du forage rotary ............................................................... — 6
A. Tricône à dents .................................................................................... — 7
B. Tricône à picots ................................................................................... — 7
C. Débit d’injection................................................................................... — 8
IV – Paramètres pour le forage en roto-percussion ................................. — 10
A. Marteau fond de trou .......................................................................... — 10
B. Marteau hors trou................................................................................ — 11
V – Boues de forage .................................................................................... — 11
A. Préparation de boue bentonitique ..................................................... — 11
B. Boue à base de polymères ................................................................. — 12
2. Carottage ................................................................................................... — 13
I – Méthode .................................................................................................. — 13
A. Carottage en rotation .......................................................................... — 13
B. Matériels .............................................................................................. — 13
1. Carottiers ........................................................................................... — 13
2. Tiges de carottage ............................................................................ — 15
3. Outils de carottage ........................................................................... — 15
II – Matériaux ............................................................................................... — 15
A. Métal dur ou carbure de tungstène ................................................... — 16
B. Corborit ................................................................................................ — 16
C. Pierres serties (surface set)................................................................. — 16
D. Imprégnés ............................................................................................ — 17
E. PCD ....................................................................................................... — 20
III – Choix du type d’outil............................................................................ — 20
A. Choix des couronnes à pierres serties .............................................. — 20
B. Choix des couronnes imprégnées ..................................................... — 21
IV – Paramètres de carottage ..................................................................... — 21
A. Outils à pierres serties ........................................................................ — 21
B. Outils à couronnes imprégnées ......................................................... — 22

epuis toujours l’homme a recherché dans le sous-sol les matériaux néces-


D saires à sa survie et à son développement.
Pour ce faire, il a développé des techniques et matériels de plus en plus
sophistiqués. Mais c’est sans doute la traversée, ou le prélèvement, des roches
qui a posé le plus grand nombre de problèmes.
p。イオエゥッョ@Z@、←」・ュ「イ・@RPQQ

Cet article s’intéresse plus particulièrement aux différentes méthodes de


forage et carottage dans les sols durs ainsi qu’aux équipements que ces
méthodes mettent en œuvre.

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FORAGE ET CAROTTAGE DANS LES ROCHES

1 Forage

Sont décrits les forages courts qui précèdent, ou complètent, des reconnaissances minières ou géotechniques. Sont exclus les forages


de type pétrolier.

Remarque
Aussi nommé « forage rotary », ce type de forage consiste en la destruction rapide du terrain en place et à l’évacuation des débris
produits par cette destruction.
En reconnaissance minière, le forage rotary est principalement utilisé dans les cas suivants :
– forage rapide, avant carottage, dans les terrains de couverture qui ne présentent pas d’intérêt géologique ;
– prise d’échantillon remanié destiné au laboratoire ;
– réalisation de trou pilote pour servir de guide à des élargisseurs de grand diamètre (cheminée d’aération de galerie).
En reconnaissance géotechnique, le rotary est utilisé pour :
– l’enregistrement de paramètres de forage ;
– des essais pressiométriques ;
– la traversée d’horizons dans lesquels l’interprétation géologique est connue (géotechnique profonde).
Les forages rotary sont exécutés selon deux modes opératoires principaux :
– rotation ;
– roto-percussion.

I - MÉTHODES Nous prendrons en compte uniquement les tiges avec rac-


cords soudés par friction, qui sont les plus répandues pour les
forages au rotary, que ce soit pour la recherche minière ou la
géotechnique.
A. Rotation
Soudées par friction – Ce procédé permet d’obtenir une
Comme pour le carottage, un ensemble de tiges, raccordées liaison solide entre le tube, qui constitue la tige proprement
entre elles, entraîne un outil de coupe en rotation. Par l’applica- dite, et les deux raccords d’extrémité.
tion d’une poussée sur cet ensemble, nommé « train de tiges »,
l’outil placé à l’extrémité provoque la destruction de la roche. Plusieurs diamètres sont proposés. Le choix est lié au dia-
mètre de l’outil de forage.
Les outils de coupe sont choisis en tenant compte de la dureté
de la roche, de son abrasivité et de sa fracturation. Pour un même diamètre, l’épaisseur des parois et les filetages
peuvent être différents (API, REG, IF). De plus, un choix est
proposé en longueur de tige afin de s’adapter à plusieurs
B. Roto-percussion modèles de machine.

Dans cette méthode, l’outil est aussi entraîné en rotation par Pour mémoire, nous citerons les diamètres suivants : 70-76-
un train de tiges, avec application d’une poussée. Mais, par 89-114 (mm).
l’intermédiaire d’un système de frappe, des chocs sont provo-
qués pour faciliter la destruction de la roche. Ces chocs, Masses-tiges – D’un diamètre plus grand, elles apportent un
transmis par le train de tiges, arrivent jusqu’à l’outil. poids supplémentaire au train de tiges. Ce surpoids est indis-
pensable au mode de fonctionnement des outils rotary. De
plus, il provoque le déplacement du point fragile de rupture au
niveau de ces tiges, mieux capables de supporter les efforts
II - MATÉRIELS que les tiges normales.

Les masses-tiges sont placées immédiatement au-dessus de


A. Pour forage en rotation l’outil et leur longueur est déterminée par le diamètre à forer
et le type de machine utilisée.
1. Tiges Pour mémoire, nous citerons les diamètres proposés : 89-114-
127- 140-159-203 (mm).
Elles sont réparties en deux catégories principales :
– tiges ; 2. Outils
– masses-tiges.
Il existe deux catégories de tiges de forage : Ils sont de deux sortes :

– soudées par friction ; – tricônes ;


– avec raccord ou tool-joint. – trépans.

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FORAGE ET CAROTTAGE DANS LES ROCHES

Le choix et les applications dépendent de : La forme, la hauteur et l’espacement des dents déterminent
leur capacité à détruire des terrains, de tendres à durs. Plus
– la nature des sols ; les sols sont durs, plus les dents sont courtes et nombreuses.
– la puissance de la machine ; Inversement, les dents sont plus longues et écartées pour les
– des performances attendues. terrains tendres ou « collants ».

Tricônes – Ils détruisent le terrain par la répétition des chocs. Remarque


Les molettes, entraînées par la rotation des tiges, tournent sur
Les nuances de dureté sont définies par le code IADC (Inter-
elles-mêmes en couvrant la totalité de la surface à détruire.
national Association of Drilling Contractors).
Afin d’éviter le découpage d’une carotte dans la partie cen-


Ce code à chiffres permet de classer les outils des différents
trale, l’extrémité d’une molette est prolongée (brise-carotte).
fabricants :
Les fabricants proposent deux catégories principales de tri- – le premier chiffre désigne la série ou formation ;
cônes, dont la variété des profils permet de traverser des sols – le deuxième le type ou degré de dureté dans la formation ;
de dureté différente : – le troisième la configuration de l’outil.

– à dents ; Le tableau 1 présente les types d’outils proposés par les prin-
cipaux fabricants de tricônes, avec leurs références propres,
– à picots.
classés selon leurs codes IADC.
Tricônes à dents – Chez chaque fournisseur, les outils à La circulation du liquide d’injection est opérée de deux façons :
dents portent une dénomination qui permet à l’utilisateur de
faire son choix en fonction de la dureté des terrains qu’il aura – arrivée par le centre de l’outil ;
à forer. – répartie sur la périphérie et distribuée par des buses.

Tab. 1 – Tricônes proposés par les fabricants


Tricônes proposés par les fabricants

À dents d’acier À inserts de carbure de tungstène

IADC Varel Smith Hughes Reed Security IADC Varel Smith Hughes Reed Security IADC Varel Smith Hughes Reed Security

1.1.1 L111 DSJ R1 Y11 S3SJ 4.1.5 ETR04 02M MAXGT-00 EMS41HDH SS80 5.3.5 ETR34 3JS EMS53A SS86

1.1.4 ETR1 SDS GTX-1 MO2S MAXGT-03 EMS41HDH M3S

1.1.5 ETR1G MSDSH ATX-G1 EMS11G S33S MO2SOD MAX-05 M3SOD

MSDSSH MAX- EMS11DH SS33SG GTX-03 5.3.7 ETO34 F3 ATJ-33 HP53 S86F
GT1

MSDSSHOD 4.1.7 ETD04 02MF GT-00 EHP41 S80F ETO34D F3H ATJ-33A HP53A S86CF

1.1.6 L116 FDS GT-1 HP11 S33SF GT-03 ERA 03 ETD34DD MF3 ATJ-33S HP53A-M SS86F

FDS+ STR-1 EHT11 PSF 4.3.5 ETR14 10M MAX-GT09 EMS43A SS82 F3D ATJ-35 HP53ADG ERA 33

FDSS+ ATX11H 12M MAX-11H MS43ADH F3OD STR-30 EHP53 ERA 33C

FDS+2 M1S MAX-11HG F3HOD ATM-33 EHP53A

FDSS+2 M1SOD GTX-09 ATM-33G EHP53ADH

1.1.7 L117 MFDSH MHP11G ERAMPSF M10T ATX-11H 5.4.5 ETR38 GTX-30C SS88C

MFDSSH GT-G1 MHP11DH MPSF M12S 5.4.7 ETD35 F35 ATJ-33C HP54 S88F

MFDSHOD GT-G1H 4.3.7 ETD12 F1 ATJ-11H HP43 S82F ETD35A F37 ATM-33C S88CF

1.2.1 L121 DTJ Y12 ETD142 F10D ATM-11H HP43A SS82F ETD39 F37D ATM- S88CFH
35CG

1.2.4 L124 10MF ATM-11HG EHP43 S82CF MF37 GT-30C S88FA

1.2.5 ETR2G 12MF GT-09 EHP43A ERA13 ATJ-35C

L125 F10T 6.1.5 ETR44 4JS M84

1.2.6 L126 FTD HP12 S33F F12T 6.1.7 ETD43 F4 ATJ-44 HP61 M84F

EHP12 4.4.5 ETR18 15M MAXGT-18 EMS44A ERA ETD44 F4A ATJ-44A HP61A M84FD
17RD

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FORAGE ET CAROTTAGE DANS LES ROCHES

(Suite) Tricônes proposés par les fabricants

À dents d’acier À inserts de carbure de tungstène

1.2.7 L127 FDTH MPSF2 15MD EMA44AD ETD44D F4H STR-40 HP61DH MAF

1.3.1 L131 DGJ Y13 S4TJ 15JS ETD44DG F45H HP61ADH

1.3.4 L134 M15SD ETD44DD F47 EHP61

Q 1.3.5 ETR3G SDGH GTX-G3 EMS13G SS44G M15SOD ETD45A F47A

MSDGH EMS13DH 4.4.7 ETD15 F15 ATJ-11C HP-44M 283F F47OD

L135 MSDGHOD ETS13G ETD18 MF15 ATM-11CG ERA17 6.2.5 ETR48 5JS MAX-44C MS62 MM88

1.3.6 L136 FDG HP13 F14 ATMGT-18 ATX-44C MS62DH

1.3.7 L137 FDGH HP13G S44GF F14D GT-18F14 6.2.7 ETO45 F47H ATJ-44C HP62 M84CF

ETD3G MFDGH MHP13G S44G 5.1.5 ETR24 M2S MAX-22 MS51A-M SS84 ETO47 F5 ATJ-44G HP62A M85F

MFDGHOD MHP13DH 20M MAX-22G EMS51-A ETO48 F50D ATJ- HP62-JA M89TF
44CA

2.1.1 L211 V2J M4N 20MD GTX-20C EMS51ADH MF5D STR-44C

2.1.4 L214 M20T ATX-22 EMS51H 6.3.2 DW632 G-55

2.1.5 L215 SVH M44NG 5.1.7 ETD24 F15H ATJ-22 HP51 S84F 6.3.7 ETO55 F57 ATJ-55 HP63 M89F

MM44NG ETD25 F17 ATJ-22S HP51A SS84F F57D ATJ-55A EHP63 HZM89F

2.1.6 L216 FV ATJ-4 HP21 M44NF F2 ATM-18 HP51H ERA 22 F570D ATJ-GGR HZMD89F

2.1.7 L217 FVH ATJ-G4 HP21G M44NGF F2H ATM-22 HP51X HZS84F ATJ-
55RG

2.3.1 L231 DR5 F25 ATM-22G EHP51 ERA 22R 7.3.2 DWH 7GA

3.1.1 L311 MF2 GT-20 EPH51H ERA 18C V737 F7 ATJ-77 HP73 H87F

3.1.4 L314 F20D STR-20 F70D EHP73

3.1.5 L315 5.2.5 ETR28 M27S GTX-20C SS85F 8.3.7 ETO95 F9 ATJ-99 HP83 H100F

3.1.6 L316 M27SD F90D EHP83

3.1.7 L317 HP31G 5.2.7 ETO27 ATJ-22C HP52 S85F EHP83DH

3.2.1 L321 R7 H7 ETO28 ATM-22C HP52-A S85CF

ETO29 MF27 GT-20C HP52-M ERA 25

MF27D GT-28 HP52-X ERA 25C

F27D

Ces buses peuvent être de différentes tailles en fonction de ou picots, sont répartis sur la surface de chaque molette. Ici
l’action souhaitée : aussi, d’un fournisseur à l’autre, les dénominations sont diffé-
rentes. Mais on retrouve, grâce au code IADC, les
– nettoyage et participation à l’action des dents ; correspondances entre les différents fabricants.
– nettoyage plus efficace dans des horizons « collants ».
La forme, la hauteur et l’espacement des picots sont déter-
Pour permettre une longévité plus importante, les roulements minés par le type de formation à forer :
des molettes sont étanches sur certains modèles et, en parti-
culier, sur les modèles utilisant l’air comprimé pour l’injection. – longs et espacés pour les terrains relativement tendres ;
– de plus en plus courts et serrés pour les sols durs, à très
Tricônes à picots – Aussi nommés « à boutons », les tricônes durs, et abrasifs.
à picots sont utilisés à partir du moment où les performances
des outils à dents ne donnent plus satisfaction, c’est-à-dire Pour les formations très dures et abrasives, certains fabricants
dans les terrains durs, à très durs, et abrasifs. Des « billes », protègent plus efficacement la partie extérieure des molettes

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FORAGE ET CAROTTAGE DANS LES ROCHES

en insérant des diamants de protection. La protection des – « hors trou », avec une injection de fluide (roto-percussion)
« joues » des molettes est réalisée en plaçant des inserts de ou d’air comprimé.
carbure de tungstène.
En reconnaissance minière, les forages à percussion sont uti-
Dans la pratique, on ne trouve plus que des outils dits « à jets lisés pour l’analyse et l’estimation d’un gisement. L’autre
» dans les tricônes à picots, et, suivant leur utilisation, les rou- usage important de cette méthode est la recherche et l’exploi-
lements sont aussi étanches. tation des nappes phréatiques (forages d’eau).

Trépans ou tri-lames – Les trépans agissent aussi par décol- Nous décrirons succinctement deux autres applications du
lement du terrain en fragments. De bonnes performances sont forage à percussion :


obtenues avec ces outils dans les sols tendres et non
consolidés. – la méthode ODEX ;
– la reconnaissance minière en circulation inverse à l’air
Deux modèles principaux sont proposés sur le marché : (Reverse Circulation).

– les tri-lames escalier ; Le matériel étant différent, nous aborderons séparément les
– les tri-lames chevrons ou quatre-lames chevrons. équipements de ces deux techniques de forage à percussion.

Le profil « escalier » est bien adapté aux formations tendres 1. Marteau fond de trou
et collantes (sable argileux, argile compacte). Le profil « che-
vrons » est utilisé dans les terrains de dureté moyenne. La destruction du terrain est réalisée par les chocs répétés de
l’outil, en rotation lente, sur le fond du forage. L’ensemble
Le quatre-lames chevrons est employé dans des formations « marteau de frappe et outil de frappe » est descendu dans
où le profil chevrons trois lames avance avec difficulté. le forage. L’air comprimé parvient au marteau via l’intérieur
des tiges. Par l’intermédiaire de lumières, une partie de l’air
Remarque provoque la frappe, l’autre partie (échappement) va servir à
Ces outils nécessitent un couple important. l’évacuation des débris de forage.
Les diamètres possibles sont en liaison directe avec le ter- L’absence de distributeur permet d’injecter des liquides, ou
rain et le couple de la machine ; sachant que les plus cou- produits moussants, sans que le fonctionnement du marteau
ramment utilisés vont de 1 pouce 7/8 (47,6 mm) à 17 pouces en soit affecté. Ces additifs servent à améliorer l’évacuation
1/2 (444,5 mm). des déblais.
Le nettoyage du forage se fait par l’injection de liquide ou d’air Les diamètres proposés, pour les usages les plus courants,
(cf. Fig. 1). vont du 1 (25,4 mm) pouce au 12 pouces (304,5 mm). Pour
forer dans des horizons particulièrement abrasifs, il est pos-
sible de trouver des marteaux avec enveloppe extérieure
renforcée. Des adaptations intérieures sont possibles sur cer-
tains marteaux, afin de réguler le flux d’air. De même, certains
marteaux comportent un clapet antiretour pour améliorer les
performances en présence d’eau. Ce clapet peut être enlevé
afin d’obtenir une plus grande vitesse de pénétration en trou
sec.
Taillants – Les taillants pour marteau fond de trou sont majo-
ritairement de type à picots (aussi appelés « boutons »).
Ces picots sont de hauteur et de forme différentes pour mieux
s’adapter aux conditions de sols :
– rond ;
– semi-balistique ;
– balistique.
Ces outils sont recommandés pour forer dans les terrains tendres, là où Le même marteau peut supporter des taillants de tailles
les tricônes utilisés pour les formations plus tendres ne donnent plus différentes.
satisfaction.
Ils sont disponibles sous forme d'outils sapins de 47,6 mm à 660,4 mm Tiges – Ce sont des tiges à embouts filetés mâles/femelles,
de diamètre, ou sous forme d'outils à chevrons à 3 ou 4 ailes pour des rapportés par soudure et friction. Afin de faciliter le déblocage,
diamètres de 47,6 à 153 mm. les tiges sont dotées aux extrémités de pans de dévissage (2 ou
Ils existent aussi en lames interchangeables.
4 pans). Les diamètres proposés vont de 60,3 à 168,3 mm.
Fig. 1 : Exemples d’outils à lames (Crédit Leforestier).
2. Marteau hors trou

Dans cette méthode aussi, la destruction du sol s’opère par


B. Pour forage en roto-percussion chocs. L’ensemble de frappe est solidaire de la machine et
circule sur le mât. Il est activé hydrauliquement ou par air com-
Il s’agit, comme pour le forage au rotary, de réaliser un trou primé. L’évacuation des déblais se fait par injection de liquide
destructif : le terrain est entièrement broyé et remonté en sur- ou d’air.
face. La différence essentielle réside dans le mode de
perforation. À la rotation de l’outil vient se superposer une Il est évident qu’avec cette méthode les trous de forage seront
frappe produite au moyen d’un marteau dit : de tailles relativement petites. La méthode est principalement
utilisée dans l’exploitation en carrière et pour certains carot-
– « fond de trou », actionnant un outil de forage grâce à de tages géotechniques. Les systèmes les plus couramment
l’air comprimé ; utilisés sont R22-R25- R28-R32-R35-R38.

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TBA330 - 5

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SR
Techniques du bâtiment : Reconnaître le terrain
(Réf. Internet 43801)

1– Géotechnique R
2– Topographie Réf. Internet page

La terminologie usitée dans la topographie TBA400 35

Les mesures et les instruments en topographie TBA410 37

Levé de topographie TBA420 43

La représentation plane d'un levé TBA440 49

Calcul d'un réseau topométrique TBA450 53

La photogrammétrie architecturale TBA460 55

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La terminologie usitée
dans la topographie

I – Glossaire ................................................................................................. TBA400 - 2


II – Unités ..................................................................................................... — 6
III – Abréviations ......................................................................................... — 6


IV – Bibliographie ........................................................................................ — 6

tymologiquement, la topographie désigne l’art de la mesure puis de la


É représentation sur un support donné (plan ou carte) des formes, détails et
caractéristiques visibles sur un terrain, qu’ils soient naturels (relief, hydro-
graphie) ou artificiels (bâtiments, routes). La position et l’altitude de n’importe
quel point situé dans une zone donnée (pays, quartier, champ, rue…) peut être
ainsi déterminée avec précision.
Cet article présente un glossaire complet des termes et dénominations liés à
l’exercice de la topographie. Sont listées non seulement la terminologie spéci-
fique métier, mais certaines définitions mathématiques et géométriques
utilisées couramment en topographie. Unités et principales abréviations y sont
également introduites.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPU

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LA TERMINOLOGIE USITÉE DANS LA TOPOGRAPHIE

R I - GLOSSAIRE
Accélération de la pesanteur – Résultante des vecteurs G
(gravitation universelle) et F (force centrifuge) due à la rotation
de la Terre.
Alidade – Instrument de visée associé à un système de repé-
rage des directions.
Altération – Déformation affectant soit des angles, soit des
longueurs, soit les deux, dans un système de représentation
d’une surface sur une autre (en général d’un ellipsoïde sur un
plan).
Altération linéaire – Correction à apporter aux distances lors
du passage de l’ellipsoïde au plan. Elle dépend de la repré-
sentation choisie.
Altimétrie – Représentation sur un plan horizontal des diffé-
rentes altitudes. Autrement appelée « courbe de niveau ».
Fig. 1 : Angle vertical.
Altitude – Distance d’un point à une surface de référence. II
existe plusieurs systèmes d’altitude. En France, le système
actuel est l’IGN 69.
Angle à droite – Angle horizontal mesuré en tournant vers la
droite.
Angle à gauche – Angle horizontal mesuré en tournant vers
la gauche.
Angle azimutal ou angle horizontal – Angle dièdre mesuré
dans le sens des aiguilles d’une montre (sens des gisements).
II est préférable d’utiliser le terme « angle horizontal ».
Angle de déflexion – Angle horizontal dans une polygonale
ouverte ou fermée. II est mesuré à partir du prolongement d’un
de ses côtés vers le côté suivant, en tournant à droite ou à
gauche.
Angle extérieur – Angle horizontal situé à l’extérieur d’une Fig. 2 : Antenne.
polygonale fermée.
Azimut – Angle dièdre entre le plan méridien du lieu et la
Angle intérieur – Angle horizontal situé à l’intérieur d’une direction observée.
polygonale fermée.
Biais – Écart systématique entre le point réel et les points
Angle vertical – Angle d’une direction calculé dans le plan trouvés (cf. Fig. 3)
vertical à partir d’une direction d’origine (cf. Fig. 1) et passant
par l’axe optique de l’appareil. Bornage – Opération qui consiste à établir la délimitation de
parcelles cadastrées ainsi que la matérialisation des sommets
L’origine est l’horizontale pour l’angle de site et la verticale
par des bornes.
pour la distance zénithale.
Antenne – Polygonale auxiliaire partant d’un point connu mais Canevas – Ensemble de points bien répartis sur la surface à
ne fermant pas sur un point connu (cf. Fig. 2). lever et dont les coordonnées sont connues. Les positions
relatives sont déterminées avec une précision au moins égale
Apogée – Point d’une orbite le plus éloigné du centre de la à celle exigée du levé. Cet ensemble sert de point d’appui au
Terre. levé des détails.

Arpentage – Technique de la mesure des éléments géomé- Centrage – Mise en place d’un instrument à la verticale d’une
triques des parcelles de terrain, afin d’en déterminer les surfaces. station.

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Les mesures et les instruments


en topographie

1. Mesures ...................................................................................................... TBA410 - 2


I – Chiffres significatifs ............................................................................... — 2
II – Nature des mesures .............................................................................. — 2


III – Précision et exactitude......................................................................... — 2
IV – Inexactitudes ........................................................................................ — 2
2. Instruments de topographie................................................................. — 4
I – Tachéomètre........................................................................................... — 4
II – Stadia ..................................................................................................... — 5
III – Embase ................................................................................................. — 5
IV – Équerre optique ................................................................................... — 5
V – Chaîne .................................................................................................... — 5
VI – Niveau................................................................................................... — 6
VII – Mire ...................................................................................................... — 6
VIII – Trépied................................................................................................ — 7
IX – Nivelle................................................................................................... — 7
X – Boussole ................................................................................................ — 9
XI – Récepteurs GPS ................................................................................... — 10
3. Opérations élémentaires ....................................................................... — 13
I – Mise en station du tachéomètre ........................................................... — 13
II – Mesure des angles horizontaux ........................................................... — 13
III – Mesure des angles verticaux .............................................................. — 16
IV – Mesure des distances .......................................................................... — 18
V – Nivellement de précision ..................................................................... — 21

a topographie étant l’art de la mesure, elle nécessite en toute logique l’uti-


L lisation d’un grand nombre d’appareils de mesure et la connaissance des
techniques associées, mais également la bonne estimation de la grandeur phy-
sique qui s’y rapporte.
Cet article débute par des notions relatives à la mesure, ces notions sont
incontournables et la pratique de la topographie impose leur maîtrise. Une
définition claire et précise est apportée aux chiffres significatifs, à la précision,
à l’inexactitude, avec notamment l’introduction des différentes erreurs de
mesure pouvant être commises.
Depuis le goniographe du XVIIe siècle, constitué seulement d’une lunette et
d’une planche en bois, qui était alors l’unique instrument à la disponibilité de
l’arpenteur, les techniques ont évolué et avec eux les outils de mesure dédiés à
la topographie. L’objectif est d’en faire ici un tour d’horizon le plus complet pos-
sible, du tachéomètre à l’embase, en passant par le niveau, la boussole et même
le récepteur GPS. Pour chacun d’entre eux, sont rapportés leurs principes et
fonctionnements, sur la base de descriptions succinctes et d’illustrations.
S’ensuit la présentation des opérations élémentaires réalisées en topogra-
phie. Ces opérations sont divisées en trois types : la mesure des angles
horizontaux et verticaux, la mesure des distances et le nivellement de préci-
sion. Chaque technique est détaillée avec sa méthode, le type de mesure
utilisé, les indications terrain et la détermination arithmétique de la grandeur.
Les erreurs potentielles instrumentales ou opératoires en découlant y tiennent
une grande place avec les éventuelles corrections pouvant être mises en
œuvre.
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LES MESURES ET LES INSTRUMENTS EN TOPOGRAPHIE

1 Mesures

R I - CHIFFRES SIGNIFICATIFS IV - INEXACTITUDES


Tolérances – L’arrêté du 21 janvier 1980 fixe les tolérances En topométrie, les mesures sont susceptibles d’être entachées
applicables aux levés à grande échelle entrepris par les ser- d’inexactitudes que l’on classe en fautes ou erreurs.
vices publics.

Dénombrement et mesure – Il faut distinguer un dénombrement


d’une mesure. Si l’on dit : « dans la salle il y a quarante A. Faute
personnes », il n’y a pas d’équivoque. En revanche si l’on dit : « la
distance entre deux points est de 40 m », le renseignement est
incomplet ; il faut dans ce cas ajouter le degré de précision avec Contrôles inévitables – La faute est l’inexactitude souvent
lequel la distance a été mesurée. Les chiffres significatifs appor- grossière provenant d’une inattention ou d’un oubli de l’opé-
tent cette précision. rateur. La faute implique souvent l’incompétence. En
topométrie, les résultats doivent toujours être contrôlés par
Il ne faut pas confondre les chiffres significatifs et les des observations et des calculs provenant de parcours
décimales. Les chiffres significatifs sont le nombre de chiffres différents.
qui ont un sens, c’est-à-dire ceux dont on a la certitude de leur
exactitude.

B. Erreur
Exemple

Une distance de 1 250,37 m se situe entre 1 250,375 et L’erreur est l’inexactitude qui découle de l’imperfection des
1 250,365. Dans ce cas, il y a cinq chiffres significatifs, le instruments et de nos sens. Les erreurs sont généralement
sixième est une approximation à une demi-unité près. petites, mais leur accumulation peut devenir importante.

Erreur systématique – Elle provient de l’instrument et de la


Le nombre de chiffres significatifs ne doit pas être superflu. Il méthode utilisée. Elle peut devenir très importante mais peut
dépend de l’échelle du levé. être éliminée par une méthode appropriée.

Exemple
II - NATURE DES MESURES
L’erreur sur une distance mesurée par report d’une chaîne trop
Quatre critères – Les mesures peuvent être : courte peut être éliminée en appliquant la correction d’étalon-
nage appropriée.
– dépendantes, lorsque l’opérateur est influencé par une
valeur déjà connue ;
– conditionnées, lorsqu’il existe une relation théorique entre Erreur accidentelle ou fortuite – Elle découle uniquement du
elles (la somme des angles d’un polygone, par exemple) ; hasard ; elle est sujette aux lois des probabilités.
– indépendantes, lorsque les mesures ne sont ni dépendantes
ni conditionnées ;
– répétées, lorsque la mesure est effectuée dans des condi- Exemple
tions identiques.
Le tir à la carabine avec un grand nombre de coups : on cons-
tate que la quasi-totalité des coups ont percé hors de la cible
avec une concentration en A (cf. Fig. 1). Les trous B, C, D sont
III - PRÉCISION ET EXACTITUDE des fautes (inattention). La distance d est le biais ; il découle
d’erreurs systématiques (ligne de mire mal réglée).
Problématique – Une valeur peut être très précise tout en
étant inexacte : si lors d’une mesure de distance à la chaîne, En A, tous les coups n’ont pas percé dans le même trou ; ce
un chaîneur lit : 30,567 ; 30,566 ; 30,565…, la distance est sont les erreurs accidentelles ; elles se répartissent suivant les
précise, mais si l’autre chaîneur n’a pas placé l’origine de la lois de probabilité.
chaîne sur la marque, la distance est inexacte.

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LES MESURES ET LES INSTRUMENTS EN TOPOGRAPHIE

Exemple

Dix mesures directes d’une même distance donnent


A (cf. Tab. 1) :
l’écart type :
B
C 36
σ= = 2 cm
9

• La moyenne arithmétique « i » des observations est la valeur la


plus probable (en pratique, la valeur vraie n’est jamais connue).
• Les erreurs les plus petites sont les plus nombreuses.
• Le nombre d’erreurs positives est égal au nombre d’erreurs
négatives de même grandeur.
• La probabilité des grosses erreurs est très faible. R
d
• La somme algébrique de toutes les erreurs tend vers zéro.

Tab. 1 – Mesures successives d'une même distance

Écarts Carré
Mesures en m
en cm des écarts en cm

58,70 –1 1
0
58,71 0

58,74 +3 9

58,72 +1 1

58,67 –4 16
D 58,73 +2 4

58,71 0 0
Fig. 1 : Erreur accidentelle.
58,72 +1 1

58,71 0 0
58,69 –2 4

Moyenne arithmétique : 58,71 2


∑v = 0 ∑ v = 36

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LES MESURES ET LES INSTRUMENTS EN TOPOGRAPHIE

2 Instruments de topographie

I - TACHÉOMÈTRE

Le tachéomètre (cf. Fig. 1) est un instrument permettant de

R mesurer les angles horizontaux, verticaux et les distances ; il


est équipé d’un procédé de mesure par ondes lumineuses
modulées pour les appareils récents.

Fig. 2 : Axes du tachéomètre.

Mise en station – Le réglage de la verticalité est réalisé soit


par un jeu de nivelles (sphériques et toriques) et trois vis
calantes, soit par une nivelle sphérique et un système pendu-
laire qui assurent automatiquement la mise en station.

Fig. 1 : Tachéomètre (© Zeiss). Le centrage est assuré à l’aide d’un fil à plomb centré sous
l’instrument ou d’un plomb optique fixé à l’embase du
tachéomètre.
Principe – Le tachéomètre (cf. Fig. 2) comporte trois axes
perpendiculaires : Les lectures sont généralement affichées sur un écran à cris-
taux liquides alimenté par une pile. Un menu permet de
– l’axe principal ; sélectionner le type de lecture que l’on désire faire (distance
– l’axe optique ; suivant la pente ou horizontale, angle vertical ou pente en
pourcentage, etc.).
– l’axe des tourillons.
Lectures – Les lectures peuvent être enregistrées sur un
Tout défaut de perpendicularité de l’un de ses axes entraîne carnet électronique de terrain intégré ou non à l’appareil. Elles
une erreur dans la mesure des angles horizontaux. peuvent être codées suivant le type d’objet à relever ; ces

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LES MESURES ET LES INSTRUMENTS EN TOPOGRAPHIE

codes sont choisis pour que les objets soient reconnus par le
logiciel de calcul et reportés sur un plan par l’intermédiaire
d’une table traçante.

II - STADIA
Description – Le stadia (ou barre stadimétrique) est une
base, généralement étalonnée à 2 m, placée horizontalement
sur un trépied grâce à une nivelle ; elle est munie d’une lunette
afin de l’orienter vers le tachéomètre, perpendiculairement à
la ligne à mesurer.

Fonctionnement – Le stadia permet de mesurer une distance


horizontale par une méthode parallactique (différences angu-
laires mesurées entre les deux voyants extrêmes) (cf. Fig. 3).

L’angle est mesuré plusieurs fois ; à chaque réitération, l’ori-
gine du limbe horizontal est décalée afin d’éliminer les erreurs
dues à l’imperfection de la graduation.

Fig. 3 : Stadia.

Comme le tachéomètre mesure des angles dièdres, la dis-


tance mesurée est directement horizontale. La distance
Dh = cotg (α/2) (α étant l’angle horizontal). En différenciant la
formule ci-avant, on voit que l’erreur augmente rapidement
lorsque l’angle diminue, c’est-à-dire lorsque la distance aug-
mente. dDh = – Dh2 dα/2. Fig. 4 : Équerre optique.

Fonctionnalités – L’équerre optique est très utile dans les


relevés de corps de rue ; elle s’emploie pour :
III - EMBASE
– implanter un angle droit ;
Description – L’embase est une partie de l’instrument qui sert – tracer une perpendiculaire sur un point précis pris sur une
d’appui ou de support au tachéomètre, mirette, voyant ou droite jalonnée ;
prisme. – s’aligner entre deux points ;
– abaisser d’un point une perpendiculaire sur un alignement.

IV - ÉQUERRE OPTIQUE
V - CHAÎNE
Description – L’équerre optique (cf. Fig. 4) est un prisme pen-
tagonal (cf. Fig. 5) dont les deux faces réfléchissantes forment
entre elles un angle de 50 grades afin de renvoyer un rayon Chaîne (ou ruban) (cf. Fig. 6) – Elle autorise généralement
lumineux suivant une direction perpendiculaire. des mesures de distances de 30 à 50 m. Elle est graduée au
millimètre et permet de faire des mesures courtes, avec rapi-
L’équerre optique double a deux prismes pentagonaux super- dité et une précision centimétrique s’il n’y a pas trop de reports
posés et permet de placer un point dans un alignement donné. de longueur.

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Levé de topographie

1. Définitions................................................................................................. TBA420 - 2
2. Orientation ................................................................................................ — 3


3. Détermination d’un canevas ................................................................ — 7
4. Levé des détails ....................................................................................... — 10
5. Implantations ........................................................................................... — 13
6. Logiciels de topographie....................................................................... — 21

et article est consacré au levé topographique qui a pour objectif l’établis-


C sement de plan ou de carte sur la base d'informations recueillies sur le
terrain et portant sur tous les éléments naturels ou artificiels le constituant. Il
se fait essentiellement par la mesure d’angles topographiques, horizontaux et
verticaux, et de distances, permettant d’accéder aux éléments de planimétrie et
d’altimétrie, donc sur la base de l’utilisation d’un tachéomètre positionné en
station. Effectuer un levé topographique consiste donc au départ de ce point
de station en la réalisation d’une série de mesures.
Préalablement à ces relevés de mesure, il est fondamental de procéder à
l’orientation du levé. Cette opération s’effectue soit par la création d’un
système local de coordonnées en fixant une orientation de référence, soit par
intégration dans un système général existant, par exemple la représentation
conique de Lambert.
L’étape suivante est l’établissement du canevas. Les trois méthodes
employées sont passées en revue avec leurs principes et spécificités ; la trian-
gulation avec détermination des intersections et des relèvements, la
multilatération centrée sur les mesures de distance et la polygonation définie
par des angles aux sommets et par des distances entre sommets.
Le levé des détails peut alors être conduit, conformément à la précision
attendue. La méthode la plus courante est la détermination des points par
rayonnement à partir d’une ligne d’opération orientée, mais il est souvent
nécessaire de faire appel à d’autres méthodes, comme le levé à équerre
optique ou la méthode de la quasi-hauteur, du recoupement ou du rabatte-
ment. Les éléments à implanter sont généralement des points et des
directions. L’implantation des figures complexes se fait en décomposant celles-
ci en éléments géométriques simples : segments de droites, arcs de cercles,
courbes avec variation régulière du rayon de courbure. Des exemples précis
accompagnés de schémas explicatifs sont fournis dans le cas pour d’implanta-
tion d’un point connu par ses coordonnées, d’une parcelle existante, de
courbes, de canalisation…
Une fois le levé terminé, les données stockées dans l'appareil sont transfé-
rées dans un ordinateur. De nombreux logiciels de topographie sont
disponibles sur le marché. Sur la base d’un levé codé via un carnet électro-
nique, ils sont capables d’exécuter tous les calculs de polygonales, surfaces,
courbures, avec les compensations qui s’imposent, et au final de délivrer un
plan à l’échelle attendue.
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LEVÉ DE TOPOGRAPHIE

1 Définitions

Levé – Le levé consiste à exécuter les mesures nécessaires – l'occupation du sol : le bâti, les bois, les terrains de sport,

R afin de localiser (dans un système référentiel choisi) les élé-


ments significatifs du terrain, en totalité ou en partie suivant
les besoins ou la destination du levé. Ces éléments se clas-
les centres industriels, etc.

Altimétrie – L'altimétrie comprend les points cotés et les


sent en deux grandes familles : la planimétrie et l'altimétrie. courbes de niveau.

Planimétrie – La planimétrie regroupe : Toponymie – Enfin, la toponymie peut compléter le levé par
la saisie des noms (ville, rivière, lieu-dit...).
– les voies de communication (routes, chemins, croise-
ments...) ; Remarque
– le parcellaire physique, l'hydrographie (rivières, ruisseaux, Faire un levé consiste essentiellement à mesurer des angles
lacs, étangs...) ; et des distances.

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LEVÉ DE TOPOGRAPHIE

2 Orientation

Définition – L’orientation consiste à mesurer un angle.

I - DÉFINITION D’UN

ANGLE TOPOGRAPHIQUE

Un angle topographique est défini par une référence, un sens


de rotation et une valeur (cf. Fig. 1).

Fig. 2 : Polygonale fermée.

Fig. 1 : Angle topographique.

A. Angles horizontaux

Pour les angles horizontaux :

– la référence est obtenue en observant une direction connue ;


– le sens de rotation est celui des gisements (sens des
aiguilles d’une montre ou sens rétrograde). La valeur est
donnée en grades.

Dans une polygonale fermée (cf. Fig. 2)


Fig. 3 : Angles de déflexion.
L’angle A, situé à l’intérieur, est un « angle intérieur » ; l’angle
B est un « angle extérieur ».
Angle de site – Son origine est dans le plan horizontal, et son
Si le cheminement se fait dans le sens de A vers C, l’angle A sens de rotation est le sens inverse des aiguilles d’une montre.
est un angle « à droite » tandis que l’angle B est un « angle Sa valeur est exprimée en grades.
à gauche ».

Dans une polygonale ouverte ou fermée – L’angle formé


par le prolongement d’un côté et le côté suivant (B1 et C1) est
appelé « angle de déflexion » (cf. Fig. 3).
II - RECHERCHE D’UNE ORIENTATION

Orienter un levé est une opération fondamentale. Deux cas


B. Angles verticaux peuvent se présenter.

Les angles verticaux se mesurent en calculant la distance Créer un système local de coordonnées – Le premier,
zénithale ou l’angle de site (cf. Fig. 4). généralement employé pour des levés peu étendus, consiste
à créer un système local de coordonnées. Il suffit de donner
Distance zénithale – C’est un angle qui a pour origine la ver- des coordonnées arbitraires à un point du levé judicieusement
ticale du lieu et pour sens de rotation le sens des aiguilles choisi et de fixer une orientation de référence en orientant le
d’une montre. Sa valeur est exprimée en grades. limbe horizontal du tachéomètre (cf. Fig. 5).

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LEVÉ DE TOPOGRAPHIE

Exemple

Pour le point A, on fixe arbitrairement les coordonnées sui-


vantes :
– x = 500,00 m ;
– y = 300,00 m
(l’orientation AB = 0,000 grade).
Tous les points du levé sont positionnés par rapport à ces
données.

Intégrer le levé – Le second consiste à intégrer le levé, dès


les opérations de terrain, dans un système général (par


exemple, la représentation Lambert). On stationne un point
connu par ses coordonnées Lambert, et le limbe horizontal du
tachéomètre est orienté en observant un autre point connu en
coordonnées Lambert (cf. Fig. 6).

Fig. 4 : Angle vertical.

Fig. 6 : Recherche d’orientation en coordonnées Lambert.

Quand l’orientation d’un point à un autre se fait à partir des


coordonnées Lambert, le gisement est déterminé. En pratique,
le géomètre détermine des gisements, mais il peut être amené
à déterminer un azimut par observation du soleil dans les
zones où il n’y a pas d’intervisibilité entre des points connus
par leurs coordonnées (en forêt, par exemple).

A. Gisement

Détermination – Le gisement (V) de SM (cf. Fig. 6) est


exprimé par la formule :

XM − XS
VSM = arctg
YM − YS

Une seule orientation est théoriquement suffisante, mais, dans


ce cas, il n’y a pas de possibilité de contrôle. L’orientation est
vérifiée en observant un second point connu : la différence est
faite entre la valeur du gisement et la valeur lue pour chacun
Fig. 5 : Recherche d’une orientation en système local.
des points sur l’appareil. La constante trouvée est appelée V˚
(ou constante d’orientation).

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LEVÉ DE TOPOGRAPHIE

Sans constante à la précision demandée, il y a faute. Il faut B. Azimut


chercher un troisième point connu ou recommencer les obser-
vations. Quand les différentes valeurs de V° sont proches, la Trouver une orientation en observant un azimut est une opé-
moyenne arithmétique est calculée afin d’obtenir le V° moyen ration relativement exceptionnelle en topométrie (cf. Fig. 7).
(constante d’orientation pour tous les points nouveaux déter- Mais, si le géomètre se trouve en un point connu sans visibilité
minés à partir du point stationné). (borne au milieu d’une forêt), une observation astronomique
simple est réalisée avec une montre à l’heure, un filtre et une
lunette coudée (accessoires généralement fournis avec le
tachéomètre).

Fig. 7 : Recherche d’orientation par azimut.

Détermination d’un azimut par la mesure de la distance soleil quand il est bas sur l’horizon afin de minimiser les
zénithale du soleil – Un point connu par ses coordonnées erreurs dues à la réfraction. Le centre du soleil est pointé à
« Lambert x, y » est toujours connu par ses coordonnées l’aide d’un prisme solaire. Le chronomètre est bloqué au
géographiques λ et Φ (cf. Fig. 8). signal, et les lectures horizontales et verticales sont annon-
cées. L’opération est répétée plusieurs fois en prenant soin
Les formules de trigonométrie sphérique appliquées au d’opérer successivement en cercle à droite et en cercle à
triangle de position donnent : gauche.
sinδ − cos z ⋅ sinφ
cos A ' = L’azimut Az est égal au gisement V auquel s’ajoute la conver-
sinz ⋅ sinφ gence des méridiens y :
Avec :
Az = V + y
– A’ = azimut du soleil. II suffit d’observer un point fixe au sol
pour obtenir une orientation pérenne ; Orientation gyroscopique d’un tachéomètre – Certains
– AH = angle horaire du soleil ; tachéomètres sont équipés d’un gyroscope. Il est alors pos-
– Φ = latitude du point stationné ; sible de s’orienter sans avoir à observer le soleil. Ces
– δ = déclinaison du soleil (donnée par les tables) ; tachéomètres sont généralement utilisés pour les levés
– α = ascension droite du soleil (donnée par les tables) ; souterrains.
– λ = longitude du point stationné ;
– TU = heure en temps universel du lieu d’observation. Un gyroscope est un tore mobile autour d’un axe. Lorsque le
L’heure TU des pointés doit être notée à 10 secondes près, tore est doté d’un mouvement de rotation, celui-ci semble
afin d’interpoler convenablement la déclinaison du soleil pour décrire un cône de révolution autour d’une droite inclinée de
l’instant moyen. l’espace. Cette droite décrit un cône autour d’une direction fixe
(axe de rotation de la Terre). Quand le tore est assujetti et
Généralement, l’observation ne se fait pas à moins de tourne autour d’un axe horizontal, l’axe du tore oscille de part
3 heures du passage au méridien de manière à avoir une et d’autre du méridien du lieu. C’est la trace de l’axe des pôles
variation significative de z. Il faut aussi éviter d’observer le dans le plan horizontal du lieu.

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TBA420 - 5

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La représentation plane d’un levé

1. Modèles ...................................................................................................... TBA440 - 2


I – Le géoïde ................................................................................................ — 2
II – Les ellipsoïdes ....................................................................................... — 2


A. Définition de l’ellipsoïde ..................................................................... — 2
B. Les Datum ............................................................................................ — 2
2. Représentations ....................................................................................... — 3
I – Classements ........................................................................................... — 3
A. Surface développable et canevas ...................................................... — 3
B. Les altérations ..................................................................................... — 3
II – Représentation Lambert ....................................................................... — 3
3. Signes conventionnels........................................................................... — 10

n plan est une représentation plane du terrain. Les mesures d’angles ou


U de distances effectuées sur le terrain sont reportées par des angles et des
distances sur le plan. Cette opération nécessite de corriger les mesures rele-
vées, pour les transformer en valeurs sur le modèle, et de passer ensuite du
modèle au plan par l’intermédiaire de formules.
Référentiel des systèmes d’altitude, le modèle du géoïde est une représenta-
tion unique de la surface terrestre, son niveau zéro étant la surface moyenne
du niveau des mers, se prolongeant sous les continents. Les ellipsoïdes de
révolution représentent un nombre important d’autres modèles beaucoup plus
approximatifs.
Les représentations qui en découlent sont classées selon deux critères : la
surface développable (cône, cylindre, plan tangent) et les altérations. Parmi ces
dernières, les représentations conformes conservent les angles et déforment
les distances, alors que les représentations équivalentes conservent les sur-
faces mais altèrent les angles et les distances. L’article retient plus
spécifiquement le système de Lambert, celui utilisé en France, qui est une
représentation conique, directe, tangente et conforme à l’ellipsoïde.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。イウ@RPPU

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LA REPRÉSENTATION PLANE D'UN LEVÉ

1 Modèles

I - LE GÉOÏDE

Définition – Le géoïde, défini par l’équation W = 0 (W repré-

R sente le travail), est un modèle universel de la Terre. C’est


sensiblement le niveau moyen des mers poursuivi sous les
continents.

Le géoïde est le référentiel des systèmes d’altitudes. Celles-


ci sont déterminées en mesurant des dénivelées et l’accélé-
ration de la pesanteur. Pour le système français, l’origine des
altitudes est fixée au marégraphe de Marseille.

II - LES ELLIPSOÏDES

Ellipsoïde de Clarke 1880 – Le géoïde est unique, mais les


ellipsoïdes sont très nombreux. Seul l’ellipsoïde de Clarke
1880, qui est le modèle pour la topométrie sur le territoire fran-
çais, est ici analysé.

Ellipsoïde WGS 84 – Il est utilisé pour le positionnement


par satellites. Les logiciels intégrés dans les récepteurs ont
des modules de transformation de coordonnées qui permet-
tent d’obtenir une position par rapport à l’ellipsoïde de
Clarke 1880.

A. Définition de l’ellipsoïde
Fig. 1 : Ellipsoïde.
Un ellipsoïde (cf. Fig. 1) est défini par :

– le demi-grand axe : a ; B. Les Datum


– le demi-petit axe : b ;
Cartographie française – L’ellipsoïde de Clarke 1880 est
– la grande normale : N = a/(1 – e2 sin (φ)1/2, caractérisé par :
– le rayon de courbure de l’ellipse méridienne : – le point fondamental : le Panthéon ;
ρ = a/(1 – e2)/(1 – e2 sinφ)3/2 ; – le méridien origine : Paris ;
– les coordonnées géographiques : en grades ;
– l’excentricité : e2 = (a2 – b2)/a2 ; – la projection Lambert (x et y en mètres).
– la latitude isométrique : L. Cartographie européenne – L’ellipsoïde international 1924
est caractérisé par :
Latitude isométrique – Pour un point de l’ellipsoïde de la lati-
tude φ, la latitude isométrique se définit par : – le point fondamental : Potsdam ;
– le méridien origine : Greenwich ;
– les coordonnées géographiques en degrés, minutes,
Φ ρdφ
L = ∑0 secondes ;
N ⋅ cos φ – la projection UTM (N et E en mètres).

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LA REPRÉSENTATION PLANE D'UN LEVÉ

2 Représentations

II existe une infinité de représentations classées selon deux critères :


– la surface développable (cône, cylindre, plan tangent) ;
– les altérations.

I - CLASSEMENTS m=
aa ' aa "
=

AA ' AA "
Les classements sont effectués selon les deux critères qui Avec :
suivent.
– m = module linéaire ;
– e = m – 1 est l’altération linéaire.
A. Surface développable et canevas
Rdγ dR dRγ
=− =
Le classement suivant la surface développable et le canevas Rdλ ρdφ N ⋅ cos φ ⋅ dλ
(cf. Fig. 1) se définit par :
Comme L = ∑ φ ρdφ
– PP’ = axe de rotation du modèle ; 0
N cos φ
– DD’ = diamètre de la représentation. Il appartient aux plans
des méridiens et est perpendiculaire aux plans des parallèles.

B. Les altérations Comme la représentation est tangente :

Représentations conformes – Les représentations conformes  Rdγ 


 r dλ  = 1
conservent les angles mais altèrent les distances. Elles sont uti-  o 
lisées en topométrie ; en France, seule la représentation
Lambert est utilisée.  r 
donc dγ =  o  dλ
Représentations équivalentes – Les représentations équiva-  Ro 
lentes conservent les surfaces mais déforment les distances
et les angles. Elles sont généralement employées pour repré- dγ = sinφ0dλ
senter des données statistiques.
D’autre part, dR = nρdφ = − dL en intégrant R = C e–nL.
Représentations aphylctiques – Ces représentations ne R N.cos φ
conservent rien. Elles sont employées pour représenter des
thèmes particuliers. Si φ = 0, L = 0, R = C = RE, rayon du cercle image de l’équateur.
donc
− sinφ oL
II - REPRÉSENTATION LAMBERT R = RE ⋅ e−nL = RE ⋅ e

et
Définition – La représentation Lambert est une représentation
conique, directe, tangente, conforme à l’ellipsoïde.
Rφ = Ro ⋅ e
− sin φ o
(Lφ − Lo )
Les images des méridiens sont des droites concourantes en
un point p, image du pôle. LogR = sinφo ⋅ LogLφ + LogRo
Les images des parallèles sont des arcs de cercles concen-
triques de centre p et de rayon R.
Notons que ro =sinφ et Ro = No ⋅ cos φo
Un point « A » de coordonnées (I et F) de l’ellipsoïde se trans- Ro sinφo
forme en un point « a » de coordonnées polaires (g et R) du
plan puis en coordonnées x et y. Rappelons que :

Formules de correspondance – Une représentation dite  µ φ 1  1+ e ⋅ sinφ 


L = log⋅ tg  +  − e⋅ log 
« conforme » signifie qu’un cercle infiniment petit sur l’ellip-  4 2 2  1− e ⋅ sinφ 
soïde est représenté par un cercle dans le plan (cf. Fig. 2).
Avec :
Si AA’ est le rayon suivant le méridien et si AA est le rayon
suivant le parallèle, aa’et aa" leurs images respectives, on – e = excentricité de l’ellipsoïde ;
peut écrire : – φ, = latitude.

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LA REPRÉSENTATION PLANE D'UN LEVÉ

Fig. 1 : Surfaces développables et canevas.

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Calcul d’un réseau topométrique

1. Calcul des points approchés ................................................................ TBA450 - 3


I – Calcul par intersection ........................................................................... — 3
II – Calcul par rayonnement ....................................................................... — 3


III – Calcul par relèvement .......................................................................... — 4
2. Calcul des points définitifs .................................................................. — 5
I – Principe ................................................................................................... — 5
II – Résolution .............................................................................................. — 5
III – Relations d’observation ....................................................................... — 5
IV – Unités à adopter pour le calcul des relations d’observations
en topométrie .............................................................................................. — 6
V – Application ............................................................................................ — 7
VI – Résolution par substitution................................................................. — 7

our le calcul d’un réseau topométrique et la détermination de coordon-


P nées de points nouveaux (position des sommets, longueur et gisement
des côtés), sont effectuées des mesures d’angles et de distances en nombre
plus grand qu’il n’est nécessaire à la simple résolution géométrique.
La première partie de cet article traite du calcul des coordonnées de deux
points approchés, sur la base de points connus. Les trois méthodes classiques
existantes, qui sont en fait des méthodes semi-graphiques sont présentées :
l’intersection, le rayonnement, le relèvement. Le calcul par intersection est pos-
sible lorsque les directions de visée des points nouveaux se coupent d’un
angle proche de 100 grades. Le calcul par rayonnement impose la mesure de
deux distances permettant de lier deux points connus aux points nouveaux. Le
calcul par relèvement, basé sur la mesure d’angles à partir du point nouveau,
utilise une méthode barycentrique pour conduire au résultat.
Une fois cette détermination effectuée, la seconde partie aborde les
méthodes de compensation à appliquer pour aboutir aux coordonnées des
points définitifs des éléments du réseau, les inconnues étant les variations des
coordonnées approchées des points à déterminer. Une application de la
méthode de résolution des moindres carrés, méthode entièrement numérique
utilisant les relations d’observation, ainsi que la méthode par substitution est
proposée.
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CALCUL D'UN RÉSEAU TOPOMÉTRIQUE

Principe de calcul – Il s’agit de mener des calculs dans le


plan. Cela suppose que les corrections relatives au passage
de la surface topographique au plan ont été réalisées.

Les calculs de deux points nouveaux (1 et 2) s’appuient sur


sept points connus (A, B, C, D, E, F et G). Les points nou-
veaux seront calculés simultanément par application de la
théorie des moindres carrés (cf. Fig. 1).

R Les coordonnées des points connus sont indiquées au


tableau 1.

Tab. 1 – Coordonnées des points connus

Points connus X Y

A 902 505,93 144 244,55

B 900 097,22 155 178,86

C 911 374,68 160 288,86

D 918 796,01 146 009,67

E 922 202,58 132 610,67

F 908 674,28 124 951,28

G 896 187,92 125 353,87

Dans un premier temps, il faut calculer les coordonnées appro-


chées des points 1 et 2. Pour cela, il y a trois façons
possibles :

– l’intersection ;
– le rayonnement (si les distances sont mesurées) ;
Fig. 1 : Calcul de deux points nouveaux.
– le relèvement.

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La photogrammétrie architecturale

1. Données générales.................................................................................. TBA460 - 2


2. Notions de base ....................................................................................... — 5
I – La perspective ........................................................................................ — 5

3.
II – La stéréoscopie .....................................................................................
Opérations de terrain .............................................................................


5
8

I – La prise de vue ....................................................................................... — 8
II – Archives photogrammétriques ............................................................ — 10
4. Opérations d’atelier et de bureau....................................................... — 12
I – Le redressement photographique ........................................................ — 12
II – L’orthophotographie ............................................................................. — 12
III – La restitution photogrammétrique ..................................................... — 14
A. Reconstitution d’un faisceau perspectif ............................................ — 14
B. Reconstitution de l’orientation relative ............................................. — 14
C. Paramètres d’orientation .................................................................... — 15
5. Domaines d’application......................................................................... — 18

et article a pour objectif la présentation de la photogrammétrie,


C l’ensemble des techniques visant à rendre compte des formes, des
dimensions et de la position dans l’espace d’un objet, quelle que soit sa taille
ou sa complexité, et cela sur la base unique de photographies. Lorsque cette
technique s’applique au relevé des bâtiments et des monuments, elle est
appelée photogrammétrie architecturale.
Après un glossaire des définitions, termes et appareils de mesure spécifiques
à la pratique de la photogrammétrie, indispensable à toute première approche
de cette discipline, sont abordées les deux notions essentielles qui la gouver-
nent : la perspective et la stéréoscopie. Une première prise de vue est une
perspective constituée par la section plane d’une gerbe de rayons en prove-
nance de l’objet et dont le sommet est l’objectif de la chambre de prise de
vues. D’un autre point de vue, une seconde gerbe est enregistrée, la stéréos-
copie permet alors de produire une perception de relief sur la base de ces deux
images. Suivant les dimensions de l’ouvrage, son relief, l’environnement et la
précision attendue, les moyens à mettre en œuvre sur le terrain seront diffé-
rents, notamment en termes de chambres de prises de vue, qu’elles soient
individuelles ou couplées.
La suite de l’article déroule les opérations à conduire loin du terrain. Sont
présentés essentiellement les travaux de restitution, avec le redressement
photographique et l’utilisation de l’orthophotographie, qui permet la correction
des déformations par redressement différentiel. Pour conclure, un classement
des différents relevés de la photogrammétrie architecturale nous permet d’en
comprendre les applications.
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LA PHOTOGRAMMÉTRIE ARCHITECTURALE

1 Données générales

La photogrammétrie est un ensemble de techniques qui permet de connaître les formes, les dimensions et la position dans l’espace d’un

R objet à un instant donné, à l’aide de photographies de cet objet. La photogrammétrie architecturale est l’application de cette technique au
relevé des bâtiments.
Recommandations internationales – II n’y a pas de norme – la distorsion de son objectif doit être quasiment nulle ;
pour qualifier la photogrammétrie architecturale, mais une – le fond de chambre comporte des repères très précis.
série de recommandations émanant de divers organismes :
– le Centre international d’études pour la conservation et la
restauration des biens culturels (ICCROM) ;
– le Conseil international des monuments et des sites
(ICOMOS) ;
– le Comité international de photogrammétrie architecturale
(CIPA) faisant partie de l’ICOMOS.
Des recommandations ont été énoncées par le CIPA, en sep-
tembre 1980. Elles concernent essentiellement la précision
des relevés.
La précision dépend de l’échelle du relevé. Elle doit être de :
– 0,5 à 1 cm pour les échelles allant du 1/10 au 1/20 ;
– 1 à 2 cm pour l’échelle au 1/50 ;
– 3 à 5 cm pour l’échelle au 1/100.
Bibliographie
• « Conseils et suggestions en vue de l’optimisation des relevés
photogrammétriques d’architecture ». Document préparé par le
CIPA, avec l’aide de l’UNESCO et de la Direction du patrimoine
(France) UNESCO, 1981.
• « Photogrammétrie générale » (tome IV), H. Bonneval (ingé-
nieur général géographe), Eyrolles, 1972.
• « La photogrammétrie appliquée aux relevés des monuments
et centres historiques », M. Carbonnell (ingénieur général géo-
graphe), ICCROM (Rome), 1981.
• « Génération de monument par photogrammétrie aérienne de
petit format », J.-B. Henry, Grussenmeyer, J.-P. Malet,
O. Maquaire, 2001, Revue de l’Association française de topo-
graphie, 2000.
• « Revue de l’association française de topographie », n° 87,
2001, O. Al Khalil, P. Grussenmeyer, 2002, « Étude sur la re-
construction géométrique et topologique d’un bâtiment en pho-
togrammétrie mono-image ».
Fig. 1 : Corps de chambre métrique.
Glossaire
• Canevas • Cibles
Ensemble de points de l’ouvrage à relever, connus par leurs Pastilles en matière plastique d’environ 5 cm portant des cer-
coordonnées X, Y et Z dans un système de référence. Ces cles de couleur qui servent de points de repère.
points servent de repère général au relevé.
• Courbes de niveau
• Chambre métrique Lignes joignant les points qui se trouvent dans un même plan
Instrument photographique (cf. Fig. 1) dans lequel l’objectif est perpendiculaire à l’axe principal.
relié rigidement au fond de chambre sur lequel s’applique la
surface sensible. Ses caractéristiques sont les suivantes : • Échelle de prise de vue
L’échelle est le rapport entre la distance focale de la chambre
– l’axe optique doit être rigoureusement perpendiculaire au de prise de vue et la distance de l’objectif au plan perpendicu-
plan du fond de chambre ; laire à l’axe de prise de vue passant par l’objet à photographier.

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LA PHOTOGRAMMÉTRIE ARCHITECTURALE

• Éléments d’appui
Points précis répertoriés par coordonnées dans un système et
qui sont portés sur l’ouvrage et son environnement pour servir
de repère.
• Gerbe perspective
On appelle gerbe perspective (cf. Fig. 2), relative à S et à O, l’en-
semble des rayons perspectifs joignant S aux points A, B et C
de l’objet O et, d’une manière générale, à tous les points de O.

Fig. 3 : Principe d’un appareil de restitution.


Fig. 2 : Gerbe perspective.
• Redresseur photographique
Appareil avec lequel on peut donner une orientation au plan qui
• Optico-mécanique
supporte la photographie, de façon à restituer sa dimension
Qui matérialise les faisceaux optiques par des tiges métalliques métrique (cf. Fig. 5).
(cf. Fig. 3).
• Stéréographie
• Orthophotographie
Représentation de solides par projection sur un plan.
Photographie qui a la même valeur métrique qu’un plan.
L’échelle est conservée dans toutes les directions. • Stéréomodèle
• Orthoscopique Modèle en trois dimensions.
Qualité d’un objectif construit de manière à éviter toute défor-
• Stéréopréparation
mation de l’image.
Opération qui consiste à faire des mesures topométriques sur
• Polygonation le monument afin de connaître les coordonnées de points iden-
Détermination d’un canevas par la méthode faisant appel à la tifiables et judicieusement situés sur les clichés. Ces points per-
mesure des distances. mettent la mise à l’échelle, le redressement photographique et
la construction du modèle stéréographique.
• Rayon perspectif
Demi-droites (cf. Fig. 2) joignant un point S, extérieur à un objet • Stéréoscope
O, et un point de l’objet O. L’ensemble des rayons perspectifs Instrument d’optique binoculaire (cf. Fig. 6) permettant de créer
constitue une gerbe perspective. un modèle fictif en trois dimensions par l’examen de deux pho-
tographies d’un même objet, légèrement décalées.
• Redressement photographique
Technique permettant d’obtenir, à partir d’une seule photogra- • Stéréoscopie
phie, la représentation correcte d’un objet (cf. Fig. 4). Perception du relief à partir de deux images d’un même objet.

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LA PHOTOGRAMMÉTRIE ARCHITECTURALE

Fig. 4 : Redressement photographique.

La stéréoscopie naturelle se fait à partir des deux images re-


çues par les rétines sous deux angles différents. Le cerveau les
fusionne pour donner l’impression du relief.
La stéréographie artificielle consiste à fusionner deux photo-
graphies d’un même objet prises de deux points de vue diffé-
rents.
Fig. 5 : Redresseur Carl Zeiss (© IGN).
• Triangulation
Détermination d’un canevas par la méthode faisant appel à la
mesure des angles horizontaux et à la connaissance d’une base.

Fig. 6 : Stéréoscope (© IGN).

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