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L’AMPLIFICATEUR OPÉRATIONNEL

I. MONTAGES COMPORTANT DES AMPLIFICATEURS OPÉRATIONNELS


IDÉAUX EN RÉGIME NON LINÉAIRE

I.1 Comparateur
Il n’y a pas de rétroaction de la sortie sur l’entrée (–). L’amplificateur opérationnel est forcément en régime
de saturation.
• Supposons VS = Vsat , alors on doit avoir ε > 0 ⇒ Ve > Vref .
• Supposons VS = –Vsat , alors on doit avoir ε < 0 ⇒ Ve < Vref .
Le cas ε = 0 n’a pas de sens puisqu’on ne peut pas être en régime linéaire. Avec un modèle plus élaboré, on a
montré que l’amplificateur opérationnel va forcément saturer.
VS

Vsat

ε
Ve
VS
Vref Ve

−Vsat
L’intérêt de ce montage est de pouvoir comparer la tension d’entrée à une tension de référence. Même si
l’écart est très faible, la tension de sortie a une valeur significative et peut permettre d’allumer une diode
électroluminescente, de déclencher une alarme…
L’inconvénient est d’avoir des rebonds successifs si la tension d’entrée a des ondulations parasites autour du
seuil de basculement. Une fois le basculement effectué, il faudrait pouvoir changer la tension de
comparaison. Le montage suivant permet de résoudre ce problème.

I.2 Comparateur à hystérésis


Ce montage « ressemble » au montage non inverseur mais avec une inversion des bornes + et – de l’AO.
Il est important de remarquer qu’on a une rétroaction de la sortie sur l’entrée (+). L’amplificateur
opérationnel supposé idéal ne peut donc pas être en régime linéaire. Appliquons la méthode de raisonnement
générale vue précédemment. Il faut donc faire des hypothèses sur le fonctionnement de l’amplificateur
R1
opérationnel. On pose : β= . R2
R1 + R2
ε = VA − Ve
a) 1ère hypothèse R1 A
• Supposons que VS = +Vsat .
• Vérification des hypothèses : il faut
que ε > 0. Soit VA le potentiel de
VS
l’entrée non inverseuse. On reconnaît Ve
un diviseur de tension (puisque

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R1
qu’aucun courant ne rentre dans l’entrée non inverseuse) : VA = VS = β Vsat . Il faut donc que
R1 + R2
Ve < β Vsat .

b) 2ème hypothèse
• Supposons que VS = −Vsat .
R1
• Vérification des hypothèses : il faut que ε < 0. VA = VS = − β Vsat . Il faut donc que
R1 + R2
Ve > − β Vsat . VS
c) Conclusion
On a la caractéristique suivante : Vsat
Explication du sens de parcours du cycle :
• On augmente la tension Ve à partir d’une valeur
inférieure à − β Vsat . La tension de sortie vaut
Vsat . VS vaut Vsat tant que Ve est inférieur à
β Vsat . On a un basculement de la tension de − β Vsat β Vsat Ve
sortie de Vsat à −Vsat quand Ve vaut β Vsat . Au
delà, VS vaut −Vsat puisque Ve est comparée à
− β Vsat .
• On diminue la tension Ve à partir d’une valeur
supérieure à β Vsat . La tension de sortie vaut −Vsat
−Vsat . VS vaut − Vsat tant que Ve est supérieur à − β Vsat . On a un basculement de la tension de sortie
de −Vsat à Vsat quand Ve vaut − β Vsat . Au delà, VS vaut Vsat puisque Ve est comparée à β Vsat .

Une fois le basculement effectué, le seuil de comparaison change. Ce montage permet d’éviter des
rebonds successifs. Le cycle est appelé cycle à hystérésis.

I.3 Multivibrateur astable


On reconnaît le comparateur à hystérésis auquel on a rajouté la résistance R et la capacité C. On peut montrer
que l’amplificateur opérationnel ne peut pas fonctionner en régime linéaire. Appliquons la méthode de
raisonnement vue précédemment. Il faut donc faire des hypothèses sur le fonctionnement de l’amplificateur
R1
opérationnel. On pose : β = . i R
R1 + R2

uc
Vs

R1 R2

a) Analyse qualitative
La tension uc aux bornes d’un condensateur est continue. L’amplificateur opérationnel est parfait, aucun
courant ne rentre dans les entrées (+) et (–). On reconnaît un diviseur de tension pour la tension aux
R1
bornes de R1 : uR1 = VS = β VS
R1 + R2

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• Supposons qu’à t = 0, uc = 0 et VS = +Vsat, le condensateur est déchargé et se charge à travers la
résistance R jusqu’à la tension Vsat si la tension VS restait à Vsat. À chaque instant, la tension uc
est comparée à β Vsat . Cette charge a lieu tant que ε > 0, c’est à dire uc < β Vsat . Dès que uc atteint
β Vsat , ε devient négatif et on a un basculement de la tension de sortie qui passe à -Vsat.
• On a alors la décharge du condensateur à travers la résistance R jusqu’à –Vsat si VS restait à –Vsat. Le
seuil de comparaison a changé par rapport au cas précédent et uc est comparé à β VS = − β Vsat .
Cette décharge a lieu tant que ε < 0, c’est à dire uc > − β Vsat . Dès que uc atteint − β Vsat , ε devient
positif et on a un basculement de la tension de sortie qui passe à Vsat.

b) Calcul de la période des oscillations


• Équation différentielle de la tension aux bornes du condensateur.
L’amplificateur opérationnel est idéal, aucun courant ne rentre dans les entrées (+) et (–). On a
du du
donc : VS = R i + uc . Comme i = C c , on en déduit l’équation différentielle : RC c + uc = VS
dt dt
• 1ère phase : supposons VS = Vsat. À t = 0, uc = 0. L’équation différentielle s’écrit :
du
RC c + uc = Vsat .
dt
t

La résolution donne : uc = Vsat + Ae R0 C0
.
À t = 0, uc = 0 (tension continue aux bornes du condensateur), donc A = –Vsat.
 −
t

On en déduit que : uc = Vsat  1 − e RC  . On a la charge du condensateur à travers la résistance R. Le
 
seuil de comparaison est β Vsat.

Vérification des hypothèses : il faut que ε = β Vsat – uc > 0, c’est à dire uc < β Vsat . À t = t0, uc atteint
 −
t0
 t
− 0
β Vsat. β Vsat = Vsat 1 − e RC
 ⇒ 1 − β = e RC . On a donc :
 
 1 
t0 = RC ln  
1− β 

VS

Vsat

β Vsat
uc

− β Vsat
−Vsat
T

t0 t1 t2

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duc
• 2ème phase : VS = –Vsat. L’équation différentielle s’écrit : RC + uc = −Vsat .
dt
t

La résolution1 donne : uc = −Vsat + B e RC
.
A t = t0, uc = β Vsat (la tension est continue aux bornes du condensateur), donc
t0 t0
− +
β Vsat = −Vsat + Be RC
⇒ B = Vsat (1 + β ) e RC
.
( t − t0 )

On en déduit que : uc = −Vsat + Vsat (1 + β ) e RC
. On a la décharge du condensateur à travers la
résistance R. Le seuil de comparaison est –β Vsat.
Vérification des hypothèses : il faut que ε = –β, Vsat – uc < 0, c’est à dire uc > − β Vsat . À t = t1, uc
atteint –β Vsat.
( t1 − t0 ) ( t1 − t0 )
− 1− β −
− β Vsat = −Vsat + Vsat (1 + β ) e RC
⇒ =e RC
. On obtient :
1+ β
1+ β 
t1 − t0 = RC ln  
 1− β 
duc
• 3ème phase : VS = +Vsat. L’équation différentielle s’écrit : RC + uc = +Vsat .
dt
t

La résolution donne : uc = Vsat + C e RC
.
A t = t1, uc = − β Vsat (la tension est continue aux bornes du condensateur), donc
t t1
− 0 +
− β Vsat = Vsat + Ce RC
⇒ C = −Vsat (1 + β ) e RC
.
( t − t1 )

On en déduit que : uc = Vsat − Vsat (1 + β ) e RC
. On a la charge du condensateur à travers la
résistance R. Le seuil de comparaison est β Vsat.
Vérification des hypothèses : il faut que ε = β Vsat – uc > 0, c’est à dire uc < β Vsat . À t = t2, uc
atteint β Vsat.
( t2 − t1 ) ( t2 − t1 )
− 1− β −
β Vsat = Vsat − Vsat (1 + β ) e RC
⇒ =e RC
.
1+ β
On obtient :
 1+ β 
t2 − t1 = RC ln  
 1− β 
• Calcul de la période.
On a un phénomène périodique. La période T est donc égale à :
T = ( t2 − t1 ) + ( t1 − t0 ) . D’où
 1+ β 
T = 2 RC ln  
1− β 

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