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u bon usage de l’hypochlorite de sodium

L’eau de Javel – qui n’est autre qu’une solution d’hypochlorite de sodium – est un
produit chimique courant aux nombreux usages, tant en milieu domestique (hygiène
de la maison, de la cuisine, nettoyage du linge…) qu’en milieu professionnel
(hôpitaux, laboratoires, industries…).

Bien que très répandu, ce produit n’en nécessite pas moins quelques précautions d’emploi, d’autant que derrière
sa simplicité apparente se cachent des phénomènes chimiques complexes.

L’eau de Javel est en particulier responsable de nombreux accidents domestiques, chez les adultes lors des
transvasements ou chez les enfants par ingestion. Ces accidents étant souvent liés à une méconnaissance des
propriétés et des dangers de l’eau de Javel, ce document a pour but de mieux faire connaître ce produit très utile
mais loin d’être anodin.

Historique et définition

Après la découverte du dichlore Cl2 par le suédois Carl Wilhelm Scheele en 1774, le chimiste français Claude
Louis Berthollet étudie dans les années 1780 les propriétés blanchissantes des solutions chlorées.

En 1784 s’était créée une manufacture de produits chimiques dans l’ancien village de Javel (aujourd’hui quartier
du 15e arrondissement de Paris) ; c’est là qu’en 1787 fut réalisée la dissolution du chlore gazeux dans une
solution de potasse permettant d’obtenir une solution concentrée stable appelée « liqueur de Javel ».

En 1820, le pharmacien Antoine Germain Labarraque remplaça la potasse par de la soude pour obtenir des
solutions d’hypochlorite de sodium : l’eau de Javel actuelle était née.
Carl Wilhelm Scheele (à gauche) et Claude Louis Berthollet (images Wikimedia Commons).

Le terme « eau de Javel » désigne une solution aqueuse et alcaline d’hypochlorite de sodium (NaOCl) et de
chlorure de sodium (NaCl). Sa commercialisation en France est réglementée par le décret no 2001-881 du 25
septembre 2001 portant application de l’article L.214-1 du code de la consommation en ce qui concerne les
préparations, les concentrés et les eaux de Javel.

Il existe ainsi sur le marché des eaux de Javel à différentes concentrations mais aussi des substituts solides sous
formes de pastilles de dichloroisocyanurate de sodium (NaDCC) qui permettent de préparer des solutions de
Javel.

Les eaux et extraits de Javel : hypochlorite de sodium en solution (no CAS : 7681-52-9)

Production

Les extraits et eaux de Javel sont généralement obtenus en faisant réagir le dichlore Cl 2 avec une solution
aqueuse d’hydroxyde de sodium NaOH (soude caustique). L’équation de la réaction s’écrit :

Cl2 + 2(Na+ + OH–) (Na+ + ClO–) + (Na+ + Cl–) + H2O

L’eau de Javel contient donc, de par sa fabrication, de l’hypochlorite de sodium (NaOCl), qui donne le chlore actif
(en tant qu’oxydant, degré d’oxydation du chlore +1). Elle contient aussi du chlorure de sodium NaCl (sel de
cuisine, chlore inactif, degré d’oxydation –1). Un excès de soude (NaOH) est utilisé afin de maintenir un pH
basique dans les solutions d’hypochlorite de sodium et de limiter la vitesse de décomposition.

Usages

Les utilisations de l’eau de Javel sont nombreuses en raison de ses propriétés détachante, blanchissante,
désinfectante et désodorisante. Le grand public utilise ainsi l’eau de Javel pour détacher le linge, pour désinfecter
les sols, surfaces et équipements sanitaires ou encore les ustensiles de cuisine. Dans le milieu professionnel, ce
produit est utilisé entre autres dans le traitement des eaux (verdunisation), pour la désinfection de locaux,
d’instruments médicaux ou d’équipements de restauration collective et pour le blanchiment des textiles et de la
pâte à papier.

Mesure de la concentration : du degré chlorométrique au pourcentage massique


La concentration des eaux et extraits de Javel s’est longtemps exprimée, dans les pays francophones, par le
degré chlorométrique (°chl), qui correspond au volume de dichlore gazeux susceptible d’être dégagé par un litre
de solution sous l’action d’un acide à la température de 0 °C et à pression atmosphérique. Il est égal au nombre
de litres de Cl2 ayant servi à fabriquer un litre de solution. Cependant, depuis 2001, la concentration de l’eau de
Javel est également indiquée en France en pourcentage massique de « chlore actif » (unité anglo-saxonne
retenue au niveau européen).

Le tableau ci-dessous indique comment effectuer la conversion d’une unité à l’autre en fonction de la densité de
la solution considérée.

Quantité de chlore actif


Degré chlorométrique
Densité de la solution
(°chl)
g/L % massique

Z d 3,165 × Z 0,3165 × Z ÷ d

Un produit multiforme

Il existe des formes commerciales variées d’« eau de Javel » sous différentes dénominations, à différentes
concentrations et dans différents conditionnements.

Le tableau suivant présente les principaux produits rencontrés.

Concentration Degré
Dénomination Usage Conditionnement
en chlore actif chlorométrique

Flacons ou bouteilles
Hypochlorite de sodium Industriel 13 % 47-50 °chl
en plastique
Flacons ou bouteilles
Hypochlorite de sodium Industriel 24-25 % 100 °chl
en plastique
Concentrés, extraits
Grand Doses-recharges de
ou eaux de Javel 9,6 % 36 °chl
public 250 mL (berlingots)
concentrées
Grand Bouteilles prêtes à
Eaux de Javel 2,6 % 9 °chl
public l’emploi

Caractéristiques et propriétés chimiques

Les extraits et eaux de Javel sont des liquides ayant un léger reflet jaune-vert, une odeur dite « de chlore » et
sont parfaitement solubles dans l’eau. Ils constituent des solutions basiques à caractère oxydant.

Malgré la simplicité apparente de la formule chimique et du mode de fabrication de ces produits, leurs propriétés
résultent de leur instabilité, phénomène physico-chimique complexe. Tous les travaux effectués rapportent la
présence d’acide hypochloreux libre (HOCl) dans l’eau de Javel sous forme de gaz dissous peu ionisé.

Action désinfectante

L’action désinfectante de l’eau de Javel est principalement due à l’action de l’acide hypochloreux HOCl et, dans
certaines situations, à celle du dichlore Cl2. Ces formes non ionisées du chlore dans l’eau pénètrent facilement à
travers les parois des membranes cellulaires des entités microscopiques (virus, bactéries, spores…).

Le chlore actif libre présent dans la solution agit de deux façons : par un caractère oxydant général et par l’action
immédiate et spécifique de chloration des fonctions aminées des protéines.

Suivant la concentration en HOCl et le temps de contact avec les micro-organismes, l’action pourra être
majoritairement inhibitrice (action sur les fonctions aminées des micro-organismes) ou destructrice (lyse des
cellules par pénétration jusqu’au cytoplasme) ou une combinaison des deux. Selon les normes européennes
relatives aux désinfectants, l’eau de Javel a été reconnue comme bactéricide, fongicide, sporicide et virucide.
Stabilité

L’eau de Javel se décompose lentement à température ambiante. La chaleur, la lumière et la présence d’ions
métalliques accélèrent cette dégradation, qui peut se faire selon deux voies :

1. Par oxydation en chlorates : 3 (Na+ + ClO–) (Na+ + ClO3–) + 2 (Na+ + Cl–)

2. Par formation de dioxygène : 2 (Na+ + ClO–) O2 + 2 (Na+ + Cl–)

Plus les concentrations sont élevées, plus les vitesses de décomposition sont importantes : les concentrés d’eau
de Javel sont donc moins stables et se conservent moins longtemps que les solutions diluées. Par ailleurs, la
dissolution du dioxyde de carbone (CO2) de l’air acidifie le milieu et favorise la formation d’acide hypochloreux qui
lui-même se décompose en dichlore suivant la réaction :

HOCl + H+ + Cl– Cl2 + H2O

Le maintien d’un excès de soude (NaOH) permet donc de stabiliser les solutions de Javel en neutralisant
l’influence du CO2 atmosphérique.

Incompatibilités

NaOCl réagit avec l’ammoniac NH3 et avec d’autres composés azotés pour former des chloramines (NH 2Cl,
NHCl2, NCl3) : ces composés sont très irritants pour les yeux et les voies respiratoires. NaOCl forme du dichlore
Cl2 avec les acides (HCl, H2SO4…). Le dichlore est un gaz jaune verdâtre, toxique et irritant pour les yeux, la
peau et les voies respiratoires. En atmosphère confinée, l’inhalation d’une importante quantité de ce gaz peut être
fatale.

Étiquetage de l’eau de javel

Depuis le 1er décembre 2010, un nouvel étiquetage des produits chimiques est obligatoire pour les substances
selon le règlement (CE) no 1272/2008 relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances et
des mélanges, dit règlement CLP. Le tableau ci-dessous présente les classes de danger et l’étiquetage
correspondant pour l’eau de Javel selon ce nouveau système en fonction de la concentration de la préparation.

Étiquetage de l’eau de Javel selon le règlement CLP

Classe Mention
Concentration Catégorie Mention de danger Pictogramme
de danger d’avertissement

H314 Provoque des


c≥5% brûlures de la peau et
Corrosion cutanée 1B Danger
des lésions oculaires
graves.

1%≤c<5% H315 Provoque une


Irritation cutanée 2 Attention
irritation cutanée.

Danger
H400 Très toxique pour
c × M ≥ 25 %* pour le milieu
1 les organismes Attention
aquatique –
aquatiques.
toxicité aiguë
EUH031 Au contact
c≥5% Information Pas de
_ d’un acide, dégage un –
additionnelle pictogramme
gaz toxique.

Source : ECB-JRC (Ex-European Chemicals Bureau)

* D’après les informations disponibles, un facteur M de 10 semble approprié pour les solutions de NaOCl mais
l’établissement de ce facteur fait actuellement l’objet de discussions auprès des autorités et cette valeur est
susceptible d’être modifiée.

Comme une période transitoire a été instaurée pour la mise en place du règlement CLP, la classification et
l’étiquetage les plus fréquemment rencontrés encore aujourd’hui pour l’eau de Javel sont ceux de l’ancien
système dit DSD/DPD (directives 67/548/CEE et 1999/45/CE) présentés dans le tableau ci-dessous.

Étiquetage de l’eau de Javel selon le règlement DSD/DPD

Catégorie de danger Symbole


Concentration Phrases de risque
et classification et indication

c ≥ 10 % Corrosif
R34 Provoque des brûlures.
C ; R34

5 % ≤ c < 10 % Irritant R36/38 Irritant pour les yeux et


Xi ; R36/38 la peau.

c ≥ 25 % Dangers pour l’environnement R50 Très toxique pour les


N ; R50 organismes aquatiques.

c≥5% Autres propriétés R31 Au contact d’un acide,


Pas de symbole
R31 dégage un gaz toxique.

Les « pastilles de Javel » : dichloroisocyanurate de sodium (NaDCC ; no CAS : 2893-78-9)

Description

Les pastilles de Javel trouvées dans le commerce sont en général composées de dichloroisocyanurate de
sodium, noté NaDCC, sous forme de sel dihydraté et à une teneur d’environ 70 à 80 %. Le NaDCC constitue une
source stable de chlore libre. C’est un solide blanc à « odeur chlorée », très soluble dans l’eau, dont la formule
chimique développée est la suivante :
Les utilisations du NaDCC sont similaires à celles des solutions d’eau de Javel mais un de ses principaux usages
reste le traitement des eaux (désinfection des eaux de piscine par exemple).

Propriétés chimiques

En se dissolvant dans l’eau, le NaDCC s’hydrolyse en cyanurate de sodium et en acide hypochloreux (HOCl) :

Puis l’acide hypochloreux se dissocie lui-même en ion hypochlorite (ClO–) et en protons H+ :

HOCl ClO– + H+

On obtient donc ainsi une solution de Javel, le degré d’hydrolyse et la teneur en ions hypochlorites dépendant du
pH.

À l’état solide, le NaDCC pur est un comburant puissant, c’est-à-dire qu’il est susceptible de provoquer un
incendie en présence de matières combustibles. Cependant, les formulations commerciales sont constituées de
NaDCC dihydraté ainsi que de différents excipients.

En présence d’humidité ou d’une faible quantité d’eau, ce solide se décompose en formant du dichlore toxique et
du trichlorure d’azote NCl3 qui peut exploser spontanément. Le NaDCC forme également du NCl 3par réaction
avec l’ammoniaque et ses sels, les ammoniums quaternaires, les amines et l’urée.

Étiquetage des pastilles de NaDCC dihydraté

Comme pour l’eau de Javel en solution, le tableau ci-dessous présente la classification harmonisée et
l’étiquetage selon le nouveau système CLP pour des pastilles de Javel, c’est-à-dire un solide contenant environ
80 % de NaDCC dihydraté.

Étiquetage des pastilles de Javel selon le règlement CLP

Mention
Classe de danger Catégorie Mention de danger Pictogramme
d’avertissement

Toxicité aiguë
4 H302 Nocif en cas d’ingestion.
(voie orale)
H319 Provoque une sévère
Irritation oculaire 2
irritation des yeux.
Toxicité spécifique pour
H335 Peut irriter les voies
certains organes cibles 3
respiratoires.
– exposition unique
Attention
Danger pour le milieu
H400 Très toxique pour les
aquatique – toxicité 1
organismes aquatiques.
aiguë
H410 Très toxique pour
Danger pour le milieu
les organismes aquatiques,
aquatique – toxicité 1
entraîne des effets néfastes
chronique
à long terme.
EUH031 Au contact d’un acide, Pas de
Information additionnelle –
dégage un gaz toxique. pictogramme

Source : ECB-JRC (Ex-European Chemicals Bureau)

La classification et l’étiquetage selon l’ancien système DSD/DPD sont encore les plus couramment rencontrés sur
les emballages de pastilles de Javel. Ces données sont représentées dans le tableau ci-dessous.

Étiquetage des pastilles de Javel selon le règlement DSD/DPD

Catégorie de danger Symbole


Phrases de risque
et classification et indication

Nocif
R22 Nocif en cas d’ingestion.
Xn ; R22

Irritant
R36/37 Irritant pour les yeux et les voies respiratoires.
Xi ; R36/37

Dangers pour R50/53 Très toxique pour les organismes aquatiques, peut
l’environnement entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement
N ; R50-53 aquatique.

Autres propriétés
R31 Au contact d’un acide, dégage un gaz toxique. Pas de symbole
R31

À noter : le symbole Xi – Irritant n’apparaît pas sur les étiquetages en raison de la priorité du symbole Xn – Nocif.

Mesures de précaution

Les accidents domestiques les plus fréquents avec les solutions ou les pastilles de Javel concernent l’ingestion
involontaire ou le mélange avec d’autres produits. Les enfants notamment peuvent être victimes d’accidents par
ingestion, c’est pourquoi il faut d’être particulièrement vigilant pour qu’ils n’aient pas accès aux produits javelisés.
Quelques consignes générales de sécurité sont présentées ci-dessous.

Conservation et stockage des solutions ou des extraits d’eau de Javel

Les solutions et extraits d’eau de Javel doivent être conservés au frais, à l’abri de la lumière et de toute source de
chaleur et à l’écart des acides et de l’ammoniaque. Les concentrés d’eau de Javel se conservent 2 à 3 mois
contre 1 à 3 ans pour les solutions diluées.

Conservation et stockage des pastilles de Javel (NaDCC)

Les pastilles de NaDCC doivent être conservées dans des récipients hermétiques, à l’abri de l’humidité et de la
chaleur et à l’écart de matières combustibles. Compte tenu de leur apparence, ne laissez surtout pas les pastilles
de NaDCC à portée des enfants qui pourraient les confondre avec des friandises.

Manipulations, utilisations, quelques conseils…

Préparer une solution diluée à partir d’une dose-recharge (berlingot) d’eau de Javel concentrée :
n’achetez pas de berlingots en grande quantité ;
réalisez cette opération rapidement après l’achat, dans une pièce aérée et en faisant attention aux mains et aux
yeux (risque de douleurs et de rougeurs par projection cutanée, risque d’irritation de la gorge par inhalation) ;
transvasez le berlingot dans un flacon d’eau de Javel vide et convenablement étiqueté (pour éviter toute
confusion, ne transvasez jamais dans une bouteille à usage alimentaire) ;
effectuez la dilution avec de l’eau froide ;
après dilution, jetez immédiatement la dose-recharge vide à la poubelle ;
conservez toujours les berlingots et les flacons d’eau de Javel hors de portée des enfants (en hauteur ou dans
un placard fermé à clé).

Utiliser l’eau de javel à la maison :

pour un bon résultat, nettoyez au préalable la surface avec un détergent et rincez : l’eau de javel désinfecte
mais ne lave pas ;
ne mélangez jamais l’eau de Javel à un autre produit ménager : une réaction chimique peut diminuer son
efficacité ou être dangereuse ;
attention aux mélanges involontaires : le mélange eau de Javel-acide (produits détartrants, vinaigre…)
provoque un dégagement gazeux de dichlore (Cl 2) toxique. Ne versez donc pas de l’eau de javel dans les WC
alors que vous venez de mettre du détartrant ;
n’ajoutez jamais une pastille de Javel (NaDCC) à une solution de Javel (NaOCl) : une réaction exothermique
peut avoir lieu et vous n’obtiendrez pas une eau de Javel plus efficace ;
ne nettoyez pas une litière d’animal domestique avec l’eau de Javel : l’urée contenue dans l’urine est un produit
azoté qui peut réagir avec NaOCl pour former des chloramines (cf incompatibilités) ;
refermez bien le flacon et rangez-le en position verticale après usage.

Les manipulateurs professionnels (laboratoires, industries) :

n’utilisez pas l’eau de Javel pour effectuer une décontamination chimique après déversement ou dispersion
accidentels de produits chimiques sans avoir vérifié au préalable la pertinence de ce mode de décontamination.

Que faire en cas d’accident ?

Ingestion d’eau de javel :

appelez immédiatement le centre antipoison ;


ne donnez pas à boire et ne faites pas vomir.

Projection d’eau de javel :


sur la peau : rincez abondamment pendant 15 minutes ;
dans l’œil : rincez abondamment à l’eau courante pendant 15 minutes et appelez un ophtamologue.

Inhalation de chlore :

sortez immédiatement de la pièce ;


appelez le centre antipoison et restez au repos.

Références

Pour davantage d’informations et de détails pratiques concernant l’eau de Javel, le lecteur pourra consulter le
site de la Chambre Syndicale Nationale de l’Eau de Javel (CSNEJ) et notamment les fiches conseils qui y
sont présentées.

« Eaux et extraits de Javel – Hypochlorite de sodium en solution », fiche toxicologique INRS no 157, 2006.
« Dichloroisocyanurate de potassium – Dichloroisocyanurate de sodium », fiche toxicologique INRS no 220,
2011.

Voir aussi...

L’eau de javel : un nettoyant miracle ?

Lors de l’émission La Quotidienne sur France 5, l’ingénieur chimiste de l’unité de Prévention du risque chimique
est revenue sur les bonnes pratiques à observer lors de l’utilisation de l’eau de javel.

Le traitement des eaux de piscine

Les dangers des produits désinfectants

Propriétés chimiques des agents de chloration, précautions à prendre lors de leur manipulation et de leur
stockage. Dans la rubrique Documents

Produits désinfectants et risque chimique

Les produits chimiques désinfectants et assainissants à base de chlore, brome ou oxygène actif sont souvent
incompatibles entre eux... En pages Grand public
Publicité pour de l’eau de Javel, Québec,
Canada, 1980 (photo Dany Duchesne).

L’eau de Javel est un produit dangereux pour la santé


Publié le mai 15, 2018

Qu’est-ce que l’Eau de Javel?

L’eau de Javel est un produit chimique qui est dilué et vendu pour usage
domestique. C’est un mélange d’eau et d’hypochlorite de sodium. Pour
l’utilisation domestique et dans de nombreux milieux de travail, elle est
habituellement vendue avec des concentrations d’hypochlorite de sodium variant
de 3 % à 9 %.
L’eau de Javel est corrosive, ce qui veut dire qu’elle peut irriter ou brûler la
peau ou les yeux. Elle peut aussi corroder (détruire) les métaux. Mélangée à
d’autres produits chimiques ou nettoyants, elle peut produire des gaz toxiques
qui peuvent endommager les poumons ou être mortels. Il faut toujours faire
preuve de prudence lorsque l’on utilise ce produit.

Le composé chimique de l’eau de Javel, c’est de l’hypochlorite de sodium, du


chlore dissout dans une solution de potasse. C’est à l’hôpital, pour lutter contre
la tuberculose, que l’eau de Javel a acquis sa réputation au XIXe siècle.
Aujourd’hui, 7 ménages sur 10 y ont recours. L’eau de Javel tue les bactéries
(les mauvaises comme les bonnes !) et blanchit le linge. Mais si elle désinfecte
et décolore, elle ne nettoie pas, car elle ne contient aucun tensio-actif. Inutile
donc de la dégainer pour décrasser, elle ne servirait à rien. Et serait
même dangereuse dans la cuisine... Pour le grand ménage de printemps, on l’oublie
! Il suffit de lire l’étiquette pour se rappeler que l’eau de Javel est un produit
toxique et corrosif, qui provoque des brûlures au contact, et dont les émanations
peuvent causer maux de tête et nausées.

Quels sont les risques associés à l’utilisation de l’Eau


de Javel?
Associée à d’autres produits, l’eau de Javel est encore plus néfaste : veillez
à ne jamais mélanger l’eau de Javel avec du vinaigre blanc ni à en verser dans les
toilettes s’il reste de l’urine : associée à un acide, l’eau de Javel provoque
l’émanation de gaz très toxiques ! Le chloramine et le dichlore sont des gaz
irritants et toxiques pour les yeux et les voies respiratoires. C’est ce qu’a
expliqué à la télé Cécile Pebay, chimiste au CNRS : « L’acide et l’ammoniaque,
vous les retrouvez dans les produits ménagers, le vinaigre… Au contact avec le
chlore de l’eau de Javel, il y a dégagement de Chloramine ou de Dichlore, qui
sont des gaz irritants et toxiques pour les voies respiratoires et les yeux. Si
vous vous retrouvez dans ces situations, il faut évacuer immédiatement la pièce,
respirer de l’air frais et éventuellement, si vous vous sentez mal, appeler le
centre anti-poison.
Adeptes du ménage intensif, soyez prudents. Si l’eau de Javel s’avère très
efficace pour lutter contre les taches et les bactéries, ce détergent très apprécié
serait néfaste pour votre système respiratoire. L’usage fréquent d’eau de Javel
favoriserait en effet l’apparition de la bronchopneumopathie chronique
obstructive (BPCO), une pathologie qui touche les bronches et qui peut
engendrer des difficultés à respirer. C’est la conclusion d’une
récente étude présentée au congrès de la Société Européenne de Pneumologie et
basée sur des données sanitaires recueillies auprès de 55 000 infirmières, une
profession qui est souvent en contact avec des produits désinfectants.
Les chercheurs de l’Institut national français de la santé et de la recherche
médicale (Inserm) et de l’université de Harvard (États-Unis), à l’origine des
travaux, ont découvert que les infirmières qui utilisaient régulièrement l’eau de
Javel dans leur travail quotidien étaient plus exposées à la maladie.

Plus exactement, les infirmières qui manipulaient de l’eau de Javel au moins une
fois par semaine voyaient leur risque de souffrir de BPCO s’accroître de 22 %.
La fréquence de cette pathologie pulmonaire était également plus importante
chez les infirmières utilisant régulièrement d’autres produits de désinfection
comme l’alcool, le peroxyde d’hydrogène, les quats ou encore le glutaraldéhyde,
précise Top Santé : « Ils ont constaté que ces produits augmentaient de 24 à
32 % le risque de BPCO ».

Pour les chercheurs, ces résultats nécessitent bien évidemment une prise de
conscience, en particulier dans le milieu hospitalier qui ne peut pas se passer de
ces pratiques de désinfection. « Nos résultats fournissent des preuves
supplémentaires quant aux effets de l’exposition aux désinfectants sur les
problèmes respiratoires, alerte Orianne Dumas, l’une des responsables de
l’étude. Ils mettent en évidence l’urgence d’intégrer les risques de santé au travail
dans les recommandations liées au nettoyage et à la désinfection dans le milieu
hospitalier ».
N’oublions pas non plus que plus d’un quart des intoxications à domicile sont
dues à des produits d’entretien, l’eau de Javel représentant à elle seule 40 %
de ces accidents. Sans compter les pastilles de Javel, si tentantes pour les
enfants…
Une étude scientifique alerte sur ce problème de
santé publique
Une étude scientifique publiée dans la revue Occupationnal and Environmental
Medicine a prouvée que l’utilisation domestique de l’eau de Javel favorise le
développement d’infections respiratoires et ORL chez les enfants de 6 à 12 ans.
« La fréquence élevée d’utilisation de produits de nettoyage et de désinfection
causés par la croyance erronée – renforcée par la publicité – que nos maisons ne
devraient contenir aucun microbe, produit les effets rapportés dans notre étude.
C’est un problème de santé publique »,
Enfin, L’eau de Javel contient du chlore, qui, libéré tout au long de la
production, de l’utilisation puis de son rejet avec les eaux domestiques, peut
être très préjudiciable à l’environnement. Une fois dans l’air, le chlore peut
s’associer avec d’autres molécules organiques et se convertir par exemple en
organochlorés, particulièrement toxiques et persistants dans notre
environnement.

Enfin, astiquer et briquer sans cesse avec de l’eau de Javel, peut perturber
l’équilibre bactériendes habitations. En l’utilisant de manière excessive, le
développement et la résistance de certains germes pathogènes peut s’intensifier
dans nos environnements. En particulier, l’eau de Javel est à bannir lorsque l’on
possède une fosse septique.
En effet, cette dernière a besoin de recevoir régulièrement des bactéries pour
bien fonctionner. Au contraire, il est préconisé d’utiliser des activateurs de
bactéries, afin que la fosse ne se bouche pas et puisse perdurer, tout en assurant
la destruction des matières qu’elle reçoit. Alors, existe-t-il des alternatives
moins nocives pour l’environnement et la santé ?
Eau de Javel - Hypochlorite de sodium
dimanche 7 décembre 2008, par Isabelle Derambure
Les solutions d’hypochlorite de sodium, communément appelées « eau de Javel », sont
habituellement obtenues de la réaction du chlore gazeux et de l’hydroxyde de sodium.

Le pH du produit final est maintenu à plus de 11 par un excès d’hydroxyde de sodium non
réagi (entre 0,5 et 1,5 % en poids). La solution contient aussi entre 0,5 et 1,5 % de
chlorure de sodium comme sous-produit de réaction. Le maintien du pH alcalin est essentiel à
la stabilisation de la solution, car à pH acide le chlore retourne à son état gazeux et se
dégage de la solution.

Les solution aqueuses d’hypochlorite de sodium sont utilisées en particulier pour la désinfection
des eaux. C’est un oxydant puissant.

La concentration d’une eau de Javel s’exprime en degrés chlorométriques ou degrés Gay-


Lussac : un degré chlorométrique correspond à 3,17 grammes de chlore libre par litre. Les
concentrations les plus courantes sont 48° Cl (extrait de Javel) et 12° Cl.

Les solutions à 12 % sont habituellement réservées pour les applications industrielles alors que
les solutions à 4 et 6 % sont davantage utilisées en milieu domestique.

hypochlorite de sodium anhydre

corosif

dangereux pour l’environnement

Formule : NaClO

Masse molaire : 74,44 g.mol-1


N° CAS : 7681-52-9

Utile : Degré chlorométrique de Gay-Lussac : Convertisseur multidirectionnel


Claude Louis Berthollet : Quelques années après 1774, on lui doit la découverte des propriétés
décolorantes du chlore d’où il tire un procédé de blanchiment des toiles utilisant une solution
d’hypochlorite de sodium : il vient d’inventer la "lessive de BERTHOLLET", bientôt dénommée
eau de Javel suite à la localisation de son premier site de production : la manufacture de
produits chimiques construite en 1777 dans le village de Javel, à l’ouest de Paris, qui donnera
son nom au produit.

Eau de Javel
Introduction.
A la manufacture des produits chimiques qui était installée sur le site de l'actuel
quartier de Javel,
(faubourg puis quartier de Paris), Berthollet fabriqua en 1790, l' hydrochlorite de
potassium qui reçut dès sa naissance le nom d'eau de Javel.
C'est au début du 19ème siècle que le pharmacien Labarraque mit au point une «
liqueur » qui n'était en fait que de l'hypochlorite de sodium.

L'eau de Javel ou solution d'hypochlorite de sodium diluée, est un produit industriel


très important en raison notamment de son pouvoir chlorant et oxydant.
Appellation anglaise : Bleach, Chlorine bleach, Javelle Water, Sodium
hypochloride.

Fabrication.
Réaction du gaz chlore sur la soude caustique en solution :

Cl2 + 2 NaOH >>> NaClO + NaCl

(NaOH en léger excès, réaction fortement exothermique tH°298 = - 103 kJ/mole.


On obtient un mélange équimoléculaire d'hypochlorite et de chlorure de sodium.
Les concentrations obtenues sont de 12,5 à 25 % de chlore actif (dans ce dernier
cas, NaCl précipite en partie et doit être éliminé).

Nota.
Réaction parasite à ralentir le plus possible : 3 NaClO >>> NaClO3 + 2 NaCl,
c'est-à-dire la formation de chlorates NaClO3 et de chlorures, ceci est rendu
possible en maintenant la température du milieu aussi basse que possible (ne doit
pas dépasser 40°C).

Réaction du chlorure de chaux sur le carbonate de sodium :


(solution claire de chlorure de chaux : mélange CaOCl2 + CaCl2)

( CaOCl2 + CaCl2 ) + 2 Na2CO3 >>> 2 NaClO + 2 NaCl + 2 CaCO3

(le carbonate de calcium CaCO3 précipite)

Électrolyse d'une solution de sel : une solution de saumure concentrée est


fabriquée dans un bac de dissolution avec du sel NaCl purifié. Cette saumure passe
ensuite dans un bac de production, ou un courant électrique passant entre deux
électrodes, va permettre la production d’hypochlorite de sodium, selon les formules
chimiques :

(NaCl + H2O) >>> H2 + NaOH + Cl2


et
2 NaOH + Cl2 >>> NaClO + NaCl.......

L'eau de Javel produite est, en général, de faible concentration (< 1 % de chlore


actif).

Remarques :
L'hypochlorite de sodium pur, sous forme de cristaux solides (hydratés, en valeurs
variables) présente peu d'intérêt vu la faible stabilité de cette substance.

Production.
SITUATION FRANÇAISE : production, environ 245 millions de litres/an en grand
public (ce qui représente deux fois le volume des nettoyants ménagers).
Chaque jour ouvré, utilisation d'environ 1 million de berlingots d'eau de Javel
concentrée.
La France est au 2ème rang de la consommation européenne en volume, derrière
l'Espagne et juste devant l'Italie (environ 220 millions de litres/an).
Par ailleurs, la France est au 5ème rang de la consommation mondiale en volume
derrière :

 les USA : 700 millions de litres/an


 le Mexique : 600 millions de litres/an
 l’Espagne : 400 millions de litres/an
 le Brésil : 350 millions de litres/an.

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Titres en chlore de l'eau de Javel.


Le degré chlorométriques français °Cl (définition encore utilisée essentiellement dans les pays
francophones) :
C'est le pouvoir oxydant d'un litre d'eau de Javel à 20°C, exprimé en litres de
dichlore gazeux sec, sous 1 bar (1013 hPa) et à 0°C.
Il correspond au dichlore gazeux Cl2 utilisé pour fabriquer l'eau de Javel.
Or à T = 20°C, et P = 1 bar, 1 litre de Cl2 pèse 3,17 g (44,7 mmol) , donc

1°Cl = 3,17 g de chlore actif / litre

(Rappel : 1°Cl = 3,32 gNaClO/litre [3.32 g.dm-3 ]).

CETTE UNITÉ A ÉTÉ ABANDONNÉE EN 2001- LES EAUX DE JAVEL


FRANÇAISES DEVRAIENT MAINTENANT ÊTRE DONNÉES EN % DE
CHLORE ACTIF.

Attention : dans certains pays, le °Cl est défini comme le nombre de litres de
chlore actif gazeux Cl2 (à 0°C et 760 mm Hg), contenu dans 1 litre de solution; donc
dans ce cas le °Cl = 3,214 g Cl2 actif/l.

Le % de chlore actif :
Cette définition du titre d'une eau de Javel (d'origine anglo-saxonne) a été retenue au
niveau européen en 1994. Il rend compte de la quantité totale de dichlore Cl 2 utilisé
lors de la fabrication de l'eau de Javel.
Toutefois, le % de chlore actif, pour une même qualité d'eau de Javel, dépend de la
masse volumique de l'eau de Javel, qui elle même varie avec le mode de
préparation de l'eau de Javel.
En effet, l'eau de Javel préparée par dilution d'eau de Javel à 100°Cl est moins
dense (une partie des ions Na+ et Cl- a été retirée) qu'une eau de Javel préparée directement.
L'expression chlore actif est donc - malgré son utilisation généralisée en Europe
- impropre...
Les chimistes emploieraient plutôt l'expression "chlore disponible".

Notons par ailleurs, qu'un excès d'ions HO- (de 5 à 12 g/l exprimé en NaOH) est maintenu
dans la solution d'NaClO afin de neutraliser l’influence du CO2 de l'air. En
conséquence, le pH d'une Eau de Javel concentrée peut être fortement basique (pH
= 11,5).

Il est donc nécessaire de connaître la relation entre masse volumique et


concentration pour convertir °Cl en %, qui de plus peut varier selon les matières
premières utilisées car il existe deux matières premières différentes :

 la solution d'hypochlorite à 50°Cl (13 %) contenant l'hypochlorite de sodium


et le chlorure de sodium en quantités équimoléculaires.
 la solution d'hypochlorite à 100°Cl (24,02 %) contenant plus d'hypochlorite
de sodium que de chlorure de sodium du fait de l'élimination d'une partie du
chlorure de sodium. Sa masse volumique est donc plus faible à degré
chlorométrique égal.
(sources : chambre syndicale de l'eau de Javel)

Les tableaux ci-dessous rassemblent les données pour la conversion entre


unités et permettent d'effectuer des calculs nécessaires pour les solutions
diluées.

°Cl Cl2 actif (g/l) NaClO (g/l) NaClO (mmol/l) ClO-(g/l)


1° = 3,17 3,32 44,6 2,3

ClO-
NaClO (g/l) °Cl Cl2 actif (g/l) NaClO (mmol/l)
(g/l)
1= 0,301 0,955 13,43 0,692

Nota :
Table de correspondance (pdf, 53 ko) à télécharger (CSNEJ - 05/2010).
Tableau de correspondance (et de calcul) à télécharger (15 ko) > Javel-Tab.zip, tableurs Open
File Calc/Excel 97 (permet
d'obtenir le % Cl2 actif en fonction du °Cl, et inversement, et cela en fonction des
matières premières utilisées).

Produit commerciaux.
Jusqu'en 1976, l'Eau de Javel était stabilisée et colorée en orangé à l’aide de
bichromate de sodium (environ 20 g pour 100 litres). Actuellement, l’Eau de Javel
commerciale est un liquide limpide, de couleur jaune vert, ayant une odeur
caractéristique dite « chlorée » et une densité moyenne comprise entre 1,0 et 1,2.
Les solutions sont commercialisées sous deux formes principales :

 Solution en flacons de 1, 2 ou 5 litres en emballage plastique ± rigide (ou en


jerrikans de 5 L) dont la concentration est, depuis l'été 2001, de 2,6 % en chlore

actif (c.a), et de 9° chlorimétriques français environ (9°Cl).


 Extrait de Javel concentré en berlingots souples de 250 ml, dont la
concentration est de 9,6 % de chlore actif, soit 35° Cl français (35 °Cl).

L'extrait concentré à 35°Cl n'est jamais utilisé pur mais dilué au quart (250 ml de Javel
concentrée + 750 ml d'eau distilée). On obtient donc une eau de Javel titrant 8,75 °Cl
environ .

Cl2 actif (g/l


Produits °Cl (F) Cl2 actif (%) NaClO (g/L) Densité (*) pH
)
Flacons de Javel 9 2,6 28,5 29,88 ± 1040 ± 11
Extrait de Javel 35 9,6 111 116,2 ± 1157 ±12
Extrait de Javel 48 12,5 152,16 159,36 ± 1216 12,5

Extrait à 35°Cl diluée


8,75 2,4 27,7 29,05 ± 1040 ± 11
¼
Extrait à 48°Cl diluée
12 3,6 38 39,84 ± 1054 11,5
¼

(* g.dm-3 [g/L])
( Rappel : 1°Cl = 3,32 gNaClO.dm-3 [3.32 g/L] ).

Conservation : le concentré ne se conserve que trois mois après fabrication, la


solution à 9 °Cl se conserve beaucoup mieux (6-12 mois). Il est donc conseillé de
diluer un concentré en voie de péremption. L'un comme l'autre se conservent à
l'abri de la lumière et si possible à une température < à 25°C.
Nota : la dilution dans une bouteille de 1,5 litre, donne une solution à 6°Cl (19 g de
chlore actif par litre ou 1,85%).

A noter également :

 Eau de Javel à 100°Cl (à usage industriel uniquement) :


o g /litre de chlore actif = 317
o % de chlore actif = 24
o NaClO = 332 g/L
o Densité moyenne = 1,32.
 Comprimés de dichloroisocyanurate de sodium : réagissant avec l'eau pour
donner de l'hypochlorite et de l'acide cyanurique (ne présentant aucun
rapport avec les cyanures...),
utilisation facile mais d’activité désinfectante moindre car 1 g de
dichloroisocyanurate de sodium libérerait 0,3 g de chlore actif, donc il faut
95 comprimés dans un litre d’eau pour obtenir de l’eau de Javel à environ 9
degrés chlorométriques.

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Propriétés physiques.
(de la solution équimoléculaire de NaClO + NaCl, à 50°Cl)

 Aspect : liquide jaune verdâtre, clair


 Densité à 20°C : 1200 à 1220 kg/m3 [24 à 26 °Baumé (notes)]
 pH ( à 20°C) : 12,5
 Viscosité à 20°C : 2,6 mPa.s (ou centipoises)
 Congélation : début vers -17°C
 Point d'ébullition : non, se décompose
 Solubilité dans l'eau (douce) : sans limite

Qualités :
(de la solution équimoléculaire de NaClO + NaCl, à 50°Cl)

 Teneur en produit pur : au minimum 158g/l de chlore actif, ou 12,9% en


poids
 Impuretés principales :
o Chlorate : < à 0,7% (en poids) ou < à 8,54 g ClO3/ litre
o Chlorures : < à 10 g Cl / litre (autre que NaCl)
o Soude : < à 8 g NaOH / litre
o Carbonate de soude : < à 6 g Na2CO3 / litre

Propriétés oxydantes : elle se trouve d'autant plus oxydante que son pH est faible,
mais même à pH 14 son pouvoir oxydant reste élevé (E° = 0,88 V).
Elle peut oxyder de nombreux composés toxiques en composés "inoffensifs", tels
que par exemple :

 le gaz sulfureux SO2,


 l'hydrogène sulfureux H2S,
 le gaz ammoniac NH3,
 l'ion cyanure CN-.

Son action décolorante, en partie, due à sa capacité d'oxyder de nombreux


composés organiques.

Propriétés désinfectantes :
Elles sont dues au pouvoir bactéricide de l'acide hypochloreux qui diffuse à travers
la paroi des cellules des bactéries en détruisant des protéines membranaires.
Par ailleurs, HClO agit sur le métabolisme de synthèse des bactéries. HClO, non
chargé, est près de 100 fois plus bactéricide que l'ion hypochlorite.
Dans le cas des virus, HClO agirait par attaque des liaisons amidées des protéines.

A la demande de la Chambre Syndicale Nationale de l'Eau de Javel (CSNEJ), l'Institut


Pasteur de Lille a réalisé en 2008 un essai se basant sur la norme européenne EN
14476 afin de déterminer l'activité virucide de l'Eau de Javel à 2,6 % de chlore actif
sur le virus Influenza virus A/H5N1.
Les résultats montrent que l'Eau de Javel possède une activité virucide sur le virus
de la grippe aviaire A/H5N1.
Dans les conditions suivantes :

 Temps de contact : 15 minutes


 Température : 20°C
 Conditions de saleté : présence de protéines et de sang,

La concentration efficace est de 0,10 % de chlore actif.


Ce qui correspond à l'Eau de Javel du commerce en flacon diluée environ 25 fois.

Ces résultats ont été présentés dans un dossier de presse réalisé en juin 2009
> Dossier de Presse ( pdf, 980 Ko).

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Propriétés chimiques.
L'hypochlorite de sodium NaClO (ou Oxychlorure de sodium) de masse moléculaire :
74.44,
(sel de l'acide hypochloreux HClO), dissous dans l'eau donne l'eau de Javel.
Lorsque l'on injecte une solution d'hypochlorite de soude [Na+][ClO-] dans l'eau,
aux valeurs de pH des eaux habituellement rencontrées (5.5 à 9), tout ou partie de
l'ion [ClO-] se transforme en acide hypochloreux HClO :

NaClO + CO2 + H2O >>> Na+ + HCO3 + HClO


¯

Notons donc par que 1 millimole d'hypochlorite "consomme" 1 méq de CO2, et


génère 1 méq d'alcalinité (TAC), ce qui devrait élever légèrement le pH .

Formes chlorées en fonction du pH :

Cl2 + H2O <<< >>> HClO + HCl, et HClO <<< >>> ClO- + H+

donc l'hypochlorite de sodium a les mêmes pouvoirs que le chlore gazeux.

Stabilité :

 La dissolution du dioxyde de carbone CO2 de l'air (HClO a un pKa = 7.5,


celui du CO2 en solution aqueuse est de 6.4), ainsi donc en diminuant le pH
de l'eau de Javel il peut entraîner un déplacement des équilibres chimiques
dans le sens de la décomposition de l'eau de Javel.
Pour cette raison, un excès d'ions OH- (de 5 à 12 g/l exprimé en NaOH) est
laissé pour neutraliser le CO2 de l'air. En conséquence, le pH d'une eau de
Javel est basique (11,5 < pH < 12,5).
 A pH < 5 les équilibres sont déplacés avec libération de Cl2, d'où la nécessité
de ne pas employer l'eau de Javel en présence de produits acides et en
particulier en présence de détartrants. La réaction de l'eau de Javel avec un
acide (HCl par exemple) est d'ailleurs une méthode de préparation de Cl2 au
laboratoire.
 L'ion hypochlorite se dismute par une élévation de température en donnant
des ions chlorates selon la réaction : 3 ClO- >>> 2 Cl- + ClO3-

 L'ion hypochlorite, en solution dans l'eau, est fortement oxydant et il est, en


particulier, susceptible d'oxyder l'eau (voir plus haut).

Cette réaction est lente, c'est elle qui impose une limite de durée d'utilisation
à l'eau de Javel : un an pour l'eau de Javel diluée, trois mois pour les extraits.

Cette décomposition peut être accélérée par diverses substances


(catalyseurs), tels que :
o les ions métalliques,
o la lumière et en particulier les rayonnements U.V..

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Utilisations.
Usage domestique : (50 %), pour son action en désinfection (HClO est bactéricide,
fongicide, virucide et sporicide), et de son pouvoir blanchissant, et en particulier
des eaux de piscines :

Pharmacie : les liqueurs de Dakin et deLabarraque sont à base d'eau de Javel.


L'eau de Javel permet de désinfecter le matériel (seringues…) contaminé par le
virus du Sida.
Toxicité : la dose mortelle pour l'homme est estimée à 120 - 200 g d'eau de Javel
ingérée.

Traitement de potabilisation :
Selon le pH de l'eau, l'eau de Javel donnera un mélange de HClO et de ClO-.
Ce traitement, si présence de matières organiques, peut, par formation de composés
organochlorés tels que le chloroforme, donner à l'eau un goût désagréable.
Pour le limiter, en France, la chloration est de 0,2 à 0,3 mg/l.
La concentration maximale admissible fixée par l'O.M.S. est de 5 mg/l.
A New York par exemple, elle varie entre 0,7 et 2 mg/l, le goût d'eau de Javel y
étant considéré comme le gage d'une eau saine.

Le tableau comparatif suivant rassemble montre les caractéristiques de l'eau de


Javel (ou du chlore)
et de l'ozone :

Javel Ozone (O3)


bactéries : 20 bactéries : 500
virus : 1 virus : 5
Coefficient spécifique
amibes : 0,05 amibes : 0,5
de mortalité
---- ----
durée : 45 min durée : 4 min
Action sur NH3 très bonne nulle
2+ 3+
Élimination de Fe , Fe ,
faible très bonne
Mn2+
Réduction du goût peu efficace très efficace
Réduction de la couleur peu efficace efficace
Coût de revient relatif 1 20

A des concentrations inférieures aux doses létales, l'eau de Javel inhibe le


développement des bactéries ce qui permet la protection de l'eau potable lors de son
transport par canalisations.

Industriellement :
L'eau de Javel est utilisée, en particulier, pour éviter le développement des algues et
des mollusques, dans les canalisations des usines de dessalement de l'eau de mer et
dans les circuits de refroidissement des centrales thermiques classiques ou
nucléaires utilisant l'eau de mer.
Par exemple, la centrale de Graveline utilise, lorsque la température de l'eau de mer
dépasse 10°C,
utilise 0,8 mg de Javel par litre d'eau de mer.

Évidemment, en raison notamment de son action son antiseptique, elle est très
utilisée pour tous nettoyages à usage désinfectant.

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