You are on page 1of 120

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université Abou Bekr Belkaїd – Tlemcen


Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie et des Sciences de la Terre et de l’Univers

Département Des Ressources Forestières


Filière : Sciences Agronomiques

Mémoire
Présenté par

Mlle BENDJEBBAR Khedidja

En vue de l’obtention du

Diplôme de MASTER

En Foresterie - Ecologie, Gestion et Conservation de la Biodiversité

Thème

Contribution à l’étude de la dégradation de la


végétation dans la région Sud de la wilaya de Tlemcen

Soutenu le 06/06/2016 Devant la commission d’examen :

Président : Mr. HADDOUCHE D. Maître de Conférences ‘A’ Université de Tlemcen


Encadreur : Mme. BELLAHCENE N. Maître Assistant ‘A’ Université de Tlemcen
Examinateur : Mr. MEJAHDI B. Maître de Conférences ‘A’ Université de Tlemcen

Année universitaire : 2015/2016


Tout d’abord je remercie avant tout le bon dieu, le tout puissant, pour
m'avoir aidé et m’a donné assez de force pour achever ce travail et de venir
au bout de cette formation.

J’exprime ma profonde gratitude à mon promoteur Mme BELLAHCENE N.


pour l’encadrement qu’il m’a assuré, pour le soutien, les directives et les
conseils précieux et fructueux qu’il m’a prodigués.
Je remercie :
Monsieur HADDOUCHE I. pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant de
présider le jury.
Monsieur MEJAHDI B. pour l’honneur qu’il m’a fait en acceptant
d’examiner ce modeste travail.
Mes remerciements s’adressent aussi à l’ensemble du personnel de la
direction des services agricoles de la wilaya de Tlemcen pour l’aide qu’elle
m’a été offerte de leur part.
J’exprime mes profonds remerciements à tous les enseignants de notre
département sciences foresterie qui ont contribué à notre formation.

Melle BENDJEBBAR Khedidja


Mes grands remerciements sont pour notre Dieu qui m’a aidé et m’a donné le
pouvoir, la patience et la volonté d’avoir réalisé ce modeste travail.
Je dédie mon travail à mes parents et ma grand-mère. C’est difficile d’exprimer
mes sentiments envers eux par de simples mots ; merci pour votre amour, votre
affection, vos encouragements, vos sacrifices. Que Dieu vous garde.

Ces dédicaces vont également :


À mon frère Mohammed El Amine.
À mes deux sœurs : Imen et Ritadj Zoulikha.
À ma famille BENDJEBBAR, en particulier mes tantes.
À mes chers amis LAYATI S., BELAAYDOUNI Y.,
À tous mes enseignants.
À ma la promotion Master LMD Ecologie, Gestion et Conservation de la
Biodiversité (EGCB).
À la promotion 3 éme année licence en foresterie.
À toutes les personnes qui m’ont soutenue de prés ou de loin pour la
réalisation de ce travail.
Sommaire

RESUME
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………....1

Chapitre 01: Synthèses bibliographiques


1- Aperçu sur l’espace steppique…………………………...………………2
2- Les caractéristiques de la steppe algérienne…………………….....2
2.1. Aspects physiographiques ………………………………………………………….2
2.2 .Aspects Climatiques ……………………………………………………………....3
2.3. Aspects biogéographiques ……………………………………………………….…4
2.3.1) Nature des sols …………………………………………………………...4
2.3.2) Occupation du sol ………………………………………………………...4
2.3.3) Végétation steppique …………………………………………………….. 5
2.4. Aspects socio-économiques ………………………………………………………….8
2.4.1) La population humaine …………………………………………………....9
2.4.2) Le cheptel ………………………………………………………...………9
2.4.3) Occupation des terres et ressources fourragères ………………………....11
2.4.4) Les systèmes de production……………………………………………....13
a- L’élevage extensif ………………………………………………..13
b- L’agro-élevage…………………………………………………...14
c- L’élevage hors parcours ……………………………………….....14
3- Problématique de la steppe algérienne …………………….……15
4- Facteurs de dégradation ………………………………………………...15
4.1) Les facteurs abiotiques ………………………………………………….....15
4.1.1) La sécheresse………………………………………………...….16
4.1.2) L’érosion hydrique et éolienne…………………………………16
4.1.3) Phénomène de salinisation…………………………………......17

4.2) Les facteurs biotiques …………………………………………………….. 18


4.2.1) Croissance démographique ………………………………...…18
Sommaire

4.2.2) Déclin de l’Achaba-Azzaba …………………………………….19


4.2.3) Le surpâturage……………………………………………..…..19
4.2.4) Défrichement et extension de la céréaliculture………………...20
4.2.5) L’éradication des espèces ligneuses…………………………....21

5- Impact des facteurs de dégradation sur les ressources


naturelles………………………………………………………………………23
5.1) Crise du pastoralisme ………………………………………………...….23
5.2) Processus de désertification…………………………………………...…24
5.3) Influence de la désertification sur la biodiversité …………………..….....26

6- Principaux projets pastoraux réalisés en milieu steppique


……………………………………………………………………………………..27
6.1) Les étapes de mise en œuvre des programmes …………………………..30
6.2) Les résultats obtenus …………………………………………………....30

Chapitre 02: les composantes


Environnementales de la zone d’étude

1- Milieu bio-physique ……………………………………………….32


1-1) Localisation géographique………………………………….…32
1-2) Relief…………………………………………………………………....33
1-3) Géologie ………………………………………………………………34
1-4) Pédologie …………………………………………………………….35
1-5) Hydrologie………………………………………………………..….36
1-6) Flore…………………………………………………………………....38
1-7) Faune ……………………………………………………………...….39
2- Aspects socio-économiques……………………………………….39
2-1) Echéances Démographiques………………………………….39
2-1-1) Evolution De La Population ……………………………………...…....39
2-1-2) Densité De La Population …………………..........................................41

2-2) Echéances Economiques …………………………………...….41


2-2-1) Répartition générale des terres……………………………………....41
Sommaire

2-2-2) Répartition de la S.A.T……………………………………..…………42


2-2-3) Répartition de la S.A.U ……………………………………………….43
2-2-4) Production agricole ………………………………………………….44
2-2-5) Rapport potentiel productif - superficie …………………....…… 45
2-3) Systèmes d’élevages et répartition du cheptel……….45
2-3-1) Charge pastorale……………..……………………………………….48

3- Etude bioclimatique ……………………………………………..49


3-1) Facteurs climatique ……………………………………………..49
3-1-1) Précipitation…………………………………………………………….49
3-1-1-1) Régime pluviométrique mensuel et annuel ………...…49
3-1-1-2) Régime pluviométrique saisonnier ………………..50
3-1-2) Températures……………………………………………………..…..…51
3-2) Autres facteurs climatiques ………………………………....53
3-2-1) Vent………………………………………………………………..53
3-2-2) Gelée blanche ……………………………...……………………....53
3-3) Synthèse climatique ……………………………………………..54
3-3-1) Quotient pluviométrique d’EMBERGER …………………………...54
3-3-2) Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN ...…..57

Chapitre 03 : Etude de la dégradation de la


végétation
1- Analyse bibliographique ………………………………………………59
2- Estimation de la phytomasse aérienne totale………………….65
2-1) Méthodologie et Résultats……………………………………………….65
2-1-1) Approche méthodologique………………………………………….65
2-1-1-1) Protocole expérimental …………………………..…….....65
2-1-1-1-1) Caractéristiques de station………………………….....65
2-1-1-1-2) Matériels utilisés …………………………..………….67
Sommaire

a- Sur terrain …………………….……………....…67


b- Au laboratoire ……………………………....…...67
2-1-1-2) Principe de la méthode du transect ……………….…..…68
2-1-1-3) Méthode d’élaboration du transect …………….………..68
2-1-2) Résultats ………………………………………………...............70

2-1-3) La phytomasse aérienne totale…………………………………...71

2-2) Discussion …………………………………………….………….…….73


2-2-1) Les facteurs de dégradation……………………………………….73
2-3-1-1) Facteurs naturels ……………………………………………….73

2-3-1-2) Facteurs anthropiques………………………………….………73

2-2-2) Les procédés de lutte contre la dégradation des parcours..................78

CONCLUSION GENERALE.................................................................................80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………81
ANNEXES
Liste des tableaux

Liste des tableaux

N°Tableaux Titres Pages


01 Evolution de l'occupation du sol dans la steppe. 5
02 Evolution de la population steppique (milliers 9
d’habitants).

03 Les effectifs des animaux d’élevage national et 10


de la zone steppique en 2006.

04 Effectif du cheptel en régions steppiques 20


(milliers de têtes).

05 Evolution de la population pour les trois derniers 40


R.G.P.H.

06 Densité de la population en 2008. 41


07 La répartition des terres de la zone d’étude Ha. 42

08 44
Productions végétales (cultures herbacées)
2014/2015.

09 Productions végétales (cultures pérennes) 44


2014/2015.

10 Rapport productivité de la zone d’etude Qx/Ha. 45

11 Shepp-équivalent cheptel. 48

12 Principales caractéristiques des stations 49


météorologiques de référence.

13 Moyennes des précipitations saisonnières. 51

14
Moyennes mensuelles et annuelles des
températures (°C). 52

15 Quotient pluviothermique d’EMBERGER et 55


l’ambiance bioclimatique.
16 Superficies des differentes classes des cartes 63
d’occupation du sol.
17 Résultats obtenus après échantillonnage (station 01). 71

18 Les calculs de la biomasse. 72


Liste des figures

Liste des figures

N°Figures Titres Pages


01 Limite géographique de la steppe algérienne 3
02 Représentation de l’Alfa (Stipa tenacissima). 5
03 La steppe à chamaephytes (Artemisia herba alba). 6

04 Physionomie du sparte (Lygeum spartum). 6

05 Vue d’ensemble de l’Atriplex (Atriplex canescens). 7

06 Comparaison de la productivité des 4 grands types de steppe en 8


Algérie.

07 La répartition des effectifs des animaux d’élevage de la zone 10


steppique.

08 Evolution du cheptel ovin en zones steppiques. 11

09 Exploitation permanente des parcours naturels par une charge 14


animale croissante,Commune de Dar Chioukh, Djelfa.

10 Les indicateurs de dégradation des écosystèmes steppiques. 22

11 Schéma représente les processus de désertification. 25

12 Carte de situation de la zone d’étude. 32

13 Cartes des pentes de la zone steppique de Tlemcen. 34

14 Esquisse géologique de la zone d’étude. 35

15 Carte du réseau hydro climatologique de la zone d’étude. 37

16 Carte du réseau hydro climatologique de la zone d’étude. 38

17 Histogramme d’évolution de la population de la zone d’étude. 40


18
Cercle représente la densité de la population en 2008. 41

19 Répartition de la S.A.T de la zone d’étude. 42


20 Répartition de la S.A.U de chaque commune. 43

21 Effectif du cheptel de la zone d’étude en 2015. 45


Liste des figures

22 Répartition du cheptel de chaque commune en 2015. 46

23 Evolution de l’effectif du cheptel de la zone d’étude. 47

24 Précipitations moyennes mensuelles de deux stations (El-Aricha et 50


Sidi Djilali).

25 Variations saisonnières des précipitations de deux stations (El-Aricha 51


‘1984-2009’ et Sidi Djilali ‘1970-2008’).

26 Températures moyennes mensuelles. 52

27 Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN 56


pour les deux stations.

28 Climagramme pluviothermique d’EMBERGER. 57

29 Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour 63


l’année 1984.

30
Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour 64
l’année 2011.
31 Station de mesure de la phytomasse 66

32 Méthode de mesure de la biomasse. 69

33 72
La répartition de la biomasse dans la commune de Sidi Djilali.

34 Les principales menaces sur l’écosystème steppique. 77


Liste des photos

Liste des photos

N°Photos Titres Pages


01 et 02 Sols touchés par l’érosion éolienne. 17

03 La salinisation. 18

04 Vue générale de la station de mesure de la 65


phytomasse.
05 Matériels utilisés sur terrain. 67
06 Matériels utilisés au laboratoire. 67
07 Réalisation du transect. 70
08 et 09 74
Aire surpâturée.
10 74
Espèces indicatrices du surpâturage.

11 76
Problème de défrichement dans les parcours.
Liste des acronymes

Liste des acronymes


A.N.R.H Agence National des Ressources Hydrauliques.

C.P.C.S Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols.

C.T.S Centre des Techniques Spatiales.

D.G.F Direction Générale des Forets.

D.P.A.T Direction de Planification et Aménagement du Territoire.

D.S.A Direction des Services Agricoles.

E.A.G.R Enterprise Algérienne du Génie Rural.

Fig. Figure.

F.N.R.D.A Fond National de Régulation et Développement Agricole.

Ha hectare.

H.C.D.S Haut Commissariat pour le Développement de la Steppe.

Kg MS/ha Kilogramme Matière Sèche par Hectare.

M.A.D.R Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.

M.A.T.E Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.

MS Matière Sèche.

O.N.S Office National des Statistiques.

O.S.S Observation du Sahara et du Sahel.

P.A.N Programme d’Action National.

P.D.A.U Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme.

P.N.D.A Programme National de Développement Agricole.

P.N.R.D.A Programme National de Régulation et de Développement Agricole.


Liste des acronymes

P.P.D.R.I Projets de Proximité de Développement Rural Intégré.

P.P.L.C.D Projets de Proximité de Lutte Contre la Désertification.

P.R.C.H.A.T Programme de Renforcement des Capacités Humaines et d’Assistance


Techniques.

P.R.R Programme de Renouveau Rural.

Qx Quintaux.

R.G.P.H Recensement General de la Population et de l’Habitat.

R.O.S.E.L.T Réseau d’Observatoire pour la Surveillance Ecologique à Long Terme.

S.A.T Surface Agricole Totale.

S.A.U Surface Agricole Utilisé.

Tab. Tableau.
U.F Unité Fourragère.
Introduction générale
Introduction générale

L
a région steppique connue pour la richesse de la strate herbacée, ce qui en fait un
espace à vocation pastorale et un berceau de l’élevage ovin par excellence change
actuellement de visage. Cette mutation s’est traduite par l’apparition de nouveaux
systèmes de production tendant à la sédentarisation et par conséquence à une dégradation des
ressources naturelles. Cette situation suscite l’interrogation sur la compatibilité de cette
mutation avec le développement durable (GHOZLANE et al., 2009) et (BENIDIR et al.,
2008).

Les espaces pastoraux steppiques en Algérie se trouvent dans une dynamique de dégradation ;
cette situation est imputée à plusieurs facteurs, à savoir la fragilité du milieu physique et les
changements des traditions pastorales des populations nomades (AIDOUD, 1994).

Bien que les projets de développement menés dans ces zones à travers les programmes de
restructuration du foncier et d’orientation des activités d’élevage aient eu pour but de
rentabiliser ces espaces et de préserver les ressources pastorales, la conséquence a été la
mutation des systèmes de production et l’émergence de la sédentarisation (BENABDELLI,
2000).

La dégradation des parcours steppiques constitue, actuellement, une réalité préoccupante. Une
dynamique régressive nettement perceptible est confirmée par un diagnostic écologique qui a
mis en évidence la dégradation du couvert végétal. D’une steppe graminéenne a Sipa
tenacissima on a atteint le stade de la steppe à Noaea mucronata, qui est, malheureusement,
le stade ultime de dégradation avant que le sol soit totalement nu et improductif.

Les conditions climatiques constituent un facteur non négligeable de cette régression,


cependant, le facteur anthropique reste toujours déterminant à plusieurs niveaux (au niveau
des éleveurs, exploitants des parcours et au niveau des décideurs… etc) (BOUCHTATA T. et
BOUCHTATA A., 2005).

Partant de cette problématique le présent travail tente d’étudier la dégradation dans la région
steppique de la wilaya de Tlemcen. D’abord à travers une analyse bibliographique, permettant
une synthèse des résultats des différents travaux scientifiques menés dans la region qui ont
étudié la dégradation de la végétation. Puis à travers une petite expérimentation sur terrain,
enrichissant les résultats des travaux déjà réalisés depuis quelques années par les étudiants du
département. Ces travaux ont étudié essentiellement la production de la phytomassse
aériennes total des parcours steppiques à travers les cinq communes de la zone d’étude.

Pour atteindre ces objectifs, ce travail s’articulera autour des trois chapitres suivants :

 Le premier chapitre : Synthèse bibliographiques sur l’espace steppique ;


 Le deuxième chapitre : étude des composantes environnementales de la zone
d’étude ;
 Et le troisième chapitre : Etude de la dégradation de la végétation de la zone d’étude.

1
Chapitre 01
Synthèses Bibliographiques
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

1- Aperçue sur l’espace steppique

Le terme steppe selon LE HOUEROU (1995) designe essentiellement d’immenses etendues


plus ou moin arides, à relief peu accusé et une couverture vegetale basse et clairsemee,
depourvues d’arbres.

Dans le Nord-Africain, la situation des steppes entre les isohyétes moyennes annuelles 100 et
400 mmevoquent toujpurs des grandes étendues de plus de 60 millions d’hectares, couvertes
d’une végètation basse et clairesemée (LE HOUEROU, 1995). D’une couverture de cinq
(05) pays de l’Egypte au Maroc, selon AIDOUD et al (2006), la variation de ces situations est
possible de les resumer, elles sont comme suit :

 Les plus étendues ou autrement dite « hautes plaines », allant de la dépression du


Hodna en Algérie à l’Oriental marocain, ou Basses Plaines tunisiennes ;
 Les steppes de piémonts des montagnes des chaînes atlasiques du Maghreb ou des
collines au voisinage de ces montagnes ;
 Et celles, plus limitées, de la frange littorale de la Jeffara (Tunisie, Libye), de la
Marmarique (Égypte) et du Sud-ouest marocain.

2- Les caractéristiques de la steppe Algérienne


2.1. Aspects physiographiques

Elle se situe entre deux (02) chaines de montagne Atlas Tellien au Nord et Atlas Saharien au
Sud sur une superficie de 20 millions d’hectares formant deux (02) grands ensembles:

 Les steppes occidentales, constituées des hautes plaines Sud oranaises et Sud ;
 Algéroises, dont l’altitude décroît du Djebel Mzi à l’Ouest (1200 m) à la dépression du
Hodna au centre ;
 Les steppes orientales à l’Est du Hodna formées par les hautes plaines Sud
constantinoises bordées par les massifs des Aurés et des Nemenchas, ces limites
s’appuient sur 400 et 100 mm de pluviosité moyenne annuelle (NEDJRAOUI, 2002).

Selon KHALIL (1997) un ruban de 1000 Km de long sur une largeur de 300 Km à l’Ouest et
au centre réduit à moins de 150 Km à l’Est, et on les appellent « Bled El Ghnem » (pays des
moutons) (Fig.1).

2
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Figure n°1 : Limite géographique de la steppe algérienne (Source : TOUNKOUB, 2013).

2.2 .Aspects Climatiques

La steppe algérienne se caractérise par un climat de type méditerranéen avec une saison
estivale sèche et chaude alternant avec une saison hivernale pluvieuse, fraîche sinon froide.
Diminution et irrégularité accrue des pluviosités, augmentation des températures et de la
longueur des périodes de sècheresse estivale rendant encore plus difficiles les conditions de
développement des plantes avec un bilan hydrique déficitaire (LE HOUEROU, 1996).

En général, la pluviométrie moyenne annuelle est faible (entre100 et 400 mm/an) et sa


répartition est irrégulière dans le temps et dans l'espace. Les pluies se caractérisent par leur
brutalité (averses) et leurs aspects orageux. Ces deux phénomènes favorisent l'érosion
hydrique. Le régime thermique des steppes est du type continental. Selon la classification faite
par (LE HOUEROU, 2004) in (BOUCIF, 2014), l'Algérie steppique reste dans sa plus
grande partie comprise entre les isothermes +1°C et +3°C, l'amplitude thermique annuelle est
généralement supérieure à 20°C. Une autre caractéristique du climat steppique est le vent
violent. En effet, celui de l’hiver occasionne des dégâts; celui de l’été venant du Sahara
(sirocco), est le plus catastrophique; est un vent chaud qui souffle de 20 à 30 jours par an et a
des effets dégradants sur la végétation. (LE HOUEROU, 2004 in BOUCIF, 2014).

Ces variations de précipitations et de températures ont des conséquences sur l’état de la


végétation, et par conséquent sur la conduite du cheptel et la vie des éleveurs qui remédiaient
autrefois à ces contraintes par de longs déplacements (transhumance). Ces déplacements
épargnaient le surpâturage des parcours fragilisés et peu productifs. Mais cette pratique a

3
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

diminué considérablement ses dernières décennies et elle a été remplacée par la


sédentarisation des éleveurs.

2.3. Aspects biogéographiques

Selon une définition faite par MAIRE(1926), les steppes nord-africaines en général et celle
algérienne en particulier font partie du domaine floristique mauritano-steppique, ce domaine
appartient à la région floristique méditerranéenne, donc à l’empire holarctique.

2.3.1) Nature des sols

Les sols est un milieu cohérent dont les propriétés s’expliquent par son histoire, les conditions
de son environnement et souvent aussi par l’action humaine. Les sols steppiques sont pauvres
et fragiles à cause de la rareté de l’humus et de leur très faible profondeur. Adapté au régime
climatiques aride, ils sont généralement peu évolués, moins profonds et parfois inexistants.

Ils sont caractérisés par une évolution beaucoup plus régressive que l’inverse, c'est-à-dire la
morphogenèse qui l’emporte sur la pédogenèse (HADDOUCHE, 1998).

Les sols steppiques sont peu profonds et pauvres en matière organique, caractérisés par une
forte sensibilité à l’érosion et à la dégradation. Les bons sols sont destinés à une céréaliculture
aléatoire et se localisent dans les dépressions, les lits d’oued, les dayas et les piémonts de
montagne du fait que leur endroit permet une accumulation d’éléments fins et d’eau
(NEDJIMI et GUIT, 2012).

Selon HADDOUCHE (1998) et les travaux édités par la commission de pédologie et de


cartographie des sols (CPCS) de France en 1967, les principales classes des sols dans la
steppe sont les suivants :

- Les sols minéraux bruts d’érosion;


- Les sols peu évolués d’apport éolien et d’apport alluvial;
- Les sols calcimagnésiques;
- Les sols halomorphes;
- Les sols isohumiques.

2.3.2) Occupation du sol

Les 20 millions d’hectares que compte les steppes se répartissent en parcours, terres
improductives, forêts, maquis et cultures marginales (Tab.1). L’importance que représente la
part des parcours (soit plus de 80% de la superficie totale des steppes en 2000)
(BENSOUIAH, 2006) est liée à la vocation de cet espace pastoral. En termes d’évolution de
l’occupation du sol, on constate une augmentation de la superficie des parcours dégradés et
donc une régression de la superficie des parcours palatables. D’autre part, on constate une
augmentation de la superficie des cultures marginales au détriment des superficies des
parcours palatables.

4
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

1985 2000
Désignation Superficie (106 ha) Part (%) Superficie (106 ha) Part(%)

Parcours palatables 10 50 8,7 43,5

Parcours dégradés 5 25 7,5 37,5

Terres improductives 2,5 12,5 0,1 0,5

Forêts et maquis 1,4 7 2,1 10,5

Cultures marginales 1,1 5,5 1,6 8

Total 20 100 20 100

Tableau n°1 : Evolution de l'occupation du sol dans la steppe


(Source : DSA, 2003 et BENSOUIAH, 2006).

2.3.3) Végétation steppique

La végétation naturelle de la steppe est caractérisée par une couverture basse et clairsemée,
plus ou moins dégradée, bien que l’on rencontre sur les reliefs des formations forestières à
base de Pin d’Alep associé au Chêne-vert et au Genévrier (ENNEBATI, 2015).

Les steppes algériennes sont dominées par 4 grands types de formations végétales :

 Les steppes à graminées : Notamment l’alfa (4 millions d’ha en 1975) présentent une
forte amplitude écologique (KADI-HANIFI, 1998). La productivité pastorale
moyenne de ce type de steppe varie de 60 à 150 UF/ha selon le recouvrement et le
cortège floristique (NEDJRAOUI, 1981) ; (AIDOUD, 1983) et (NEDJRAOUI,
1990). La valeur pastorale peu importante (10 à 20/100 en moyenne) permet une
charge de 4 à 6 hectares par mouton.

Figure n° 2 : Représentation de l’Alfa (Stipa tenacissima) (Source : REGAGBA, 2012).

5
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

 Les steppes à chamaephytes: Principalement armoise blanche recouvrent 3 millions


d’hectares (en aire potentielle). L’armoise ayant une valeur fourragère importante de
0,45 à 0,70 UF/kg MS (NEDJRAOUI, 1981), les steppes à armoise blanche sont
souvent considérées comme les meilleurs parcours, 1à 3 ha/mouton.

Figure n°3: La steppe à chamaephytes (Artemisia herba alba)


(Source: Rapport final ROSELT/ OSS/ ALGERIE, 2005).

 Les steppes à psamophytes : Elles sont constituées d’espèces qui poussent sur les
sols sableux on peut citer sparte couvrent 2 millions d’hectares. Lygeum spartum ne
présente qu’un faible intérêt pastoral (0,3 à 0,4 UF/kg MS). La productivité,
relativement élevée (110 kg MS/ha/an), des espèces annuelles et petites vivaces,
confère à ces types de parcours une production pastorale importante de 100 à 190
UF/ha/an et une charge de 2 à 5 ha/mouton.

Touffe de Lygeum spartum Fruits de Lygeum spartum

Figure n°4: Physionomie du sparte (Lygeum spartum) (Source : REGAGBA, 2012).

6
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

 Les steppes à halophytes ou crassulescentes: Ce sont des formations particulières


des dépressions salées, parmi les espèces qu’on y rencontre remth (Arthrophytum
scoparium) forment des parcours qui présentent un intérêt assez faible sur le plan
pastoral. La valeur énergétique du remth est de 0,2 UF/kgMS. La production moyenne
annuelle varie de 40 et 80 kg MS/ha et la productivité pastorale est comprise entre 25
et 50 UF/ha/an avec une charge pastorale de 10 à 12 ha/mouton.

Figure n°5: Vue d’ensemble de l’Atriplex (Atriplex canescens) (Source : REGAGBA, 2012).

Selon DJEBAILI et al (1989), chacun des types de steppe a été caractérisé tant du point de
vue phyto-sociologique que climatique ou pastoral. Sur ce dernier point, une classification en
5 classes de productivité a été utilisée (on notera que, dans ces territoires arides, il s'agit
d'hectares par mouton, et non de moutons par hectare comme en Europe ou en Nouvelle-
Zélande, et que les caractérisations sont faites en mouton et non en "unité ovine" trop abstraite
pour l'éleveur de base) :

 Classe 1 : charge de 1,5 à 2,5 ha/mouton, soit une production de 160 à


270 UF/ha/an ;
 Classe Il: charge de 2 à 2,5 ha/mouton, soit une production de 110 à
200 UF/ha/an ;
 Classe Ill: charge de 3 à 5 ha/mouton, soit une production de 80 à
130 UF/ha/an ;
 Classe IV: charge de 4 à 7 ha/mouton, soit une production de 60 à
100 UF/ha/an ;
 Classe V: charge de 6 à 12 ha/mouton, soit une production de 30 à
70 UF/ha/an.

Pour établir des valeurs moyennes, il faudrait évaluer les superficies de chaque faciès sur des
cartes de 1'''occupation des terres" comme celles qui ont été publiées par DJEBAILI (1983),
mais elles n'existent que pour le Sud oranais. Cependant, une première approximation peut

7
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

être proposée sans pondération, par la moyenne des valeurs de chaque faciès; c'est ce qui a été
fait sur la (Fig.6) selon le principe des "box-plot" (READ et READ, 1988).

Figure n° 6: Comparaison de la productivité des 4 grands types de steppe en Algérie.

Les indicateurs de la dégradation des ressources végétales sont multiples. Ils se manifestent
surtout à travers la diminution du taux de recouvrement et le changement du cortège
floristique par la diminution des espèces pérennes productives au profit des espèces annuelles
à faible biomasse.

2.4. Aspect s socio-économiques

Le développement économique et social d’une région est subordonné à une gestion tant
raisonnée que rationnelle de son environnement physique, biologique et socio-économique.

D’énormes potentialités en termes de ressources naturelles risquent d’être irréversiblement


compromises par l’évolution du climat et les mutations socio-économique dans le milieu
steppique qui reste l’ultime barrière naturelle contre le désert.

Il est généralement admis que traditionnellement l’activité dominante dans la steppe était le
nomadisme. Ce mode de vie est basé sur la transhumance vers le Nord et vers le Sud. Cette
transhumance était dictée par un besoin en fourrage dans les zones favorables (zones
céréalières en été, parcours présahariens en hiver), réglementée par des ententes tacites être
tribus. Les revenus étaient tirés essentiellement de l’élevage.

Aujourd’hui la situation a évolué dans les sens d’une tendance à la sédentarisation et à la


disparition progressive du nomadisme.

8
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

2.4.1) La population humaine

Selon le Recensement de la Population et de l’Habitat (R.G.P.H) effectué en 1987, la


population steppique représente 11% de la population algérienne totale.

Selon les données HCDS en (2005), la population steppique qui était de 900 milles habitant
en 1954, est estimée à plus de sept (07) millions d’habitants en 1999.

Année 1954 1968 1978 1988


Population total 925 1255 1700 2500
Population nomade 595 545 500 625
Pourcentage (%) 52 34 29 25
de population
nomade

Tableau n°2 : Evolution de la population steppique (milliers d’habitants).


(Source : HADDOUCHE, 2009)
D’après le MADR, la population habitant la steppe comptait environ 7 143 861 d’individus en
2008. On estime à 2,5 millions le nombre d’éleveurs et d’agropasteurs, soit environ 35% de la
population totale.

Il faut cependant remarquer que le nomadisme ne subsiste plus que de façon épisodique. En
effet, les grandes transhumances qui permettaient par le passé une utilisation rationnelle des
ressources naturelles tendent à régresser et ne concerne que 5% de la population steppique le
reste étant devenu semi-sédentaire et ne se déplace plus que sur des rayons restreints (10 à 50
Km) (KHALDOUN, 1995) in (HADBAOUI, 2013).

Il est évident que de part son mode de vie, sa dispersion sur les vastes étendues de la steppe,
cette population est confrontée de manière accrue aux problèmes de santé, d’éducation,
d’accès aux divers services et vit d’une façon générale en marge des bienfaits du progrès
social.

2.4.2) Le cheptel

Selon MADR (2006), l’effectif du cheptel présentant dans la steppe s’élève à 10 804 261 de
têtes. En premier lieu les ovins avec 9 413 342 têtes, soit 87 % du cheptel, et en dernier lieu
les camelins avec 22 065 têtes, soit 0,2% la répartition des effectifs des principaux animaux
d’élevage national et de la zone steppique représentée dans le tableau n°3 suivant :

9
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Tableau n°3:Les effectifs des animaux d’élevage national et de la zone steppique en


2006.
Unité : têtes

Effectifs Effectif de la zone Effectif du cheptel


Cheptel Effectif national steppique dans la steppe (%)

Ovin 19 615 730 9 413 342 48%

Caprin 3 754 590 1 162 375 31%

Bovin 1 607 890 171 237 10,6%

Camelin 286 670 22 065 7,7%

Equin 238 870 35 242 14,8%

Total 25 503 750 10 804 261 42,4%

(Source : MADR, 2006)

La figure n°7 représente la répartition des effectifs des animaux d’élevage au sein de la zone
steppique. On remarque bien la dominance du cheptel ovin avec un taux de 87,13%.

Figure n°7: La répartition des effectifs des animaux d’élevage de la zone steppique.

10
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Les effectifs des ovins depuis 1968 ont pratiquement triplé et puisent l’essentiel de leur
nourriture dans les pâturages steppiques. L’élevage ovin constitue pour la majorité de la
population steppique la principale source de revenu.

La figure n°8 ci-dessous représente l’évolution de l’effectif du cheptel en zones steppiques


depuis 1965 jusqu’à 2010.

Figure n°8: Evolution du cheptel ovin en zones steppiques (Sources Statistiques agricoles,
HCDS).

D’après BEDRANI (1994) in (MEROUANE, 2014), Les causes de la forte croissance du


cheptel steppique sont liées :

 Au moins d’une forte croissance démographique dans les zones steppique


 A la faiblesse de création d’emplois dans les zones steppique ;
 A la demande soutenue et croissante de la viande ovine ;
 A la haute rentabilité de l’élevage en zones steppiques du fait de la gratuité des
fourrages et du fait de la disponibilité pendant une longue période d’aliment de bétail
importés vendus à bas prix ;
 Et à l’attrait des capitaux des zones steppiques pat l’élevage Ovin concomitant aux
facultés de ces capitaux à s’investir dans des activités non agricoles, particulièrement
industrielles.

2.4.3) Occupation des terres et ressources fourragères

Selon le HCDS en 2008, les 20 millions de parcours steppiques se répartissent ainsi :

11
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

15 millions d’hectares de parcours palatables

3 millions d’hectares 6,5 millions d’hectares

En bon état 5,5 millions d’hectares Dégradés


moyennement dégradés

5 millions d’hectares

1,1 millions d’hectares 1,4 millions d’hectares

De terres de cultures De forêts et maquis

2,5 millions d’hectares

De terres improductives (zones ensablées ou salines)

L’estimation du potentiel fourrager que recèle la steppe en l’absence d’études fiables et


globales reste problématique. Différentes approches ont été tentées et ont abouti aux
estimations suivantes :

1. L’approche bibliographique qui permet d’estimer la production fourragère annuelle à


l’hectare en fonction de l’état des parcours et des formations végétales dominantes
aboutit à une estimation de l’ordre de 3 milliards d’UF ;
2. Le H.C.D.S avance quant à lui une estimation de l’ordre de 1,5 milliard d’UF. C’est la
dernière approche qui apparait la plus juste car elle est fondée sur des bases
expérimentales et non pas sur des calcules par estimation. De plus, dans ce domaine il
devient impératif de se doter d’outils performants d’évaluation de la ressource
fourragère sachant qu’elle constitue la base de toute approche prospective qui
concerne l’élevage. En tout état de cause, en prenant en compte les charges
admissibles à l’hectare, on admet que les besoins de l’effectif actuel dépassent
largement l’offre fourragère disponible et le recours à la complémentation est
généralisé et ne se fait qu’en dernière extrémité avec toutes les conséquences en
matière de désertification.

12
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

2.4.4) Les systèmes de production

Les superficies sujettes aux pratiques agricoles ne sont pas encore convenablement maîtrisées
puisqu’on les situe entre 1 et 1,5 millions d’ha. Les cultures qui sont orientées vers la
satisfaction des besoins de l’élevage (orge, avoine, fourrages) couvrent 70% des surfaces
cultivées, le reste étant consacré à l’arboriculture et le maraîchage.

Selon le MADR (2008), trois (03) grands types de systèmes de production sont pratiqués :

 l’élevage extensif ;
 l’agro-élevage ;
 Et l’élevage hors-parcours.

a- L’élevage extensif

Ce type d’élevage fait appel quasi-exclusivement aux parcours naturels pour satisfaire les
besoins nutritifs du troupeau, ce qui suppose des déplacements dont l’amplitude est fonction
des moyens dont dispose l’éleveur (à pied ou à l’aide des camions). Ce système autrefois
généralisé ne concerne actuellement que 5% des éleveurs, suite à la paupérisation et à une
tendance accrue à la sédentarisation. Les grands déplacements des confins présahariens aux
zones céréalières du Tell restent le privilège des gros éleveurs auxquels ne font défaut ni les
moyens financiers ni les moyens matériels. En ce qui concerne la satisfaction des besoins
alimentaires du troupeau, certaines estimations avancent qu’ils sont couverts à (MADR,
2008):

4% par l’exploitation des chaumes et des parcours


sahariens

Estimations MADR 2008

25% par les parcours naturels 8% par les productions fourragères


locales
63% par des apports extérieurs à la steppe
(aliments concentrés et fourrages en sec)

On remarque que plus de la moitie des besoins alimentaires du cheptel sont assurés par des
aliments produits hors la zone steppique, par contre les parcours naturels ne couvrent que le
quart des besoins.

13
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Figure n°9 : Exploitation permanente des parcours naturels par une charge animale croissante,
Commune de Dar Chioukh, Djelfa (Photo NEDJIMI, 2010).

b- L’agro-élevage

En complément à l’élevage, une large proportion d’éleveurs pratique la céréaliculture,


principalement l’orge et accessoirement les blés dur et tendre. 1,5 millions d’ha sont
concernés par cette pratique qui en 1985 ne touchait que 540 000 ha. Cette dernière pratique a
été encouragée d’une part par l’utilisation de moyens mécaniques (tracteur, cover-crop) et par
les difficultés à faire respecter l’interdiction de pratiquer ces labours en dehors de certaines
zones favorables. Les conséquences sont évidentes :

 éradication des espèces ligneuses ;


 exposition des sols à l’érosion hydrique ;
 Et éolienne connaissant la fragilité des sols.

c- L’élevage hors parcours

Ce type d’élevage concerne les petits éleveurs sédentaires qui font pâturer leurs troupeaux
dans un rayon de 2 à 5 Km autour de leur résidence, dégradant inexorablement le couvert
végétal à force de pacage répété. Conséquence : les besoins du troupeau doivent être couverts
à environ 60% par des apports extérieurs étant coûteux, ce type d’élevage connaît une
tendance à la baisse.

Autre type d’élevage hors parcours, il s’agit de celui pratiqué par les maquignons pour les
animaux destinés à la vente et qui fait appel quasi exclusivement aux aliments concentrés.

14
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

3- Problématique de la steppe algérienne

Les Hautes Plaines steppiques algériennes sont des régions à vocation essentiellement
pastorale. Ces parcours naturels qui jouent un rôle fondamental dans ce système de production
essentiellement extensif. Elles connaissent aujourd'hui une forte tendance à la dégradation qui
se traduit par la réduction du potentiel biologique et la rupture d’équilibre écologiques et
socioéconomiques.

Les populations de la steppe ont comme activité principale l’élevage extensif d’ovins. Les
activités d’élevages sont marquées par la mobilité des troupeaux et des hommes au sein de
vastes parcours à usage collectif (BOURBOUZE, 2000).

Selon BENSOUIAH (2003), Plusieurs phénomènes sont en cours dans les territoires
steppiques, certains spécialistes parlent de dégradation réversible, d’autres de dégradation
irréversible et de désertification. Dans tous les cas, la désertification dans la steppe algérienne
avance à pas lents mais certains. Le rythme d’évolution de ce phénomène est d’autant plus
inquiétant lorsqu’on sait que l’évolution démographique dans ces zones est telle que les
ressources disponibles n’arrivent d’ores et déjà plus à satisfaire les besoins de la population et
des activités économiques développées par cette dernière, et aussi le majeur problème auquel
l’élevage fait face dans ces zones est la rareté et l’irrégularité des ressources alimentaires. La
production animale des ruminants dans les zones arides se caractérise par des crises
périodiques dues à des disettes résultant de la sécheresse (LE HOUEROU, 2006). Les faibles
rendements obtenus (2 à 5 qx/ha) sont loin de compenser la perte de sol qui en résulte et les
nuisances générées (LE HOUEROU, 2002).

Ces dégradations sont accentuées par le contexte d’affaiblissement de la gestion traditionnelle


des territoires provoquées par les changements socioéconomiques et politiques, et l’absence
de mesures appropriées de la part de l’Etat et ses services techniques pour substituer aux
anciennes règles de gestion du patrimoine pastoral et écologique, de nouvelles règles pour
assurer la sauvegarde et le développement durable des ressources naturelles.

4- Facteurs de dégradation
Depuis une trentaine d’années, l’écosystème steppique à été complètement bouleversé, tant
dans sa structure que dans son fonctionnement à travers sa productivité primaire. On assiste à
un ensablement progressif allant du voile éolien dans certaines zones à la formation de
véritables dunes dans d’autres. La réduction du couvert végétale et le changement de la
composition floristique sont les éléments qui caractérisent l’évolution régressive de la steppe.

4.1) Les facteurs abiotiques

Les facteurs naturels qui sont à l’origine de la dégradation des parcours steppiques sont
intimement liés à la fragilité de l’écosystème de ces zones. L’action combinée des facteurs
climatiques hostiles développement intensif qu’une végétation pérenne et les facteurs

15
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

édaphiques liés à la structure et à la texture des sols font que les parcours sont soumis à une
dégradation irréversible accentuée par le phénomène de l’érosion (LE HOUEROU, 1995).

4.1.1) La sécheresse
L’accentuation des phénomènes de sécheresse n’est pas à l’origine de la désertification, mais
elle constitue un facteur important d’aggravation de l’effet anthropique sur la dégradation des
terres en zones sèches (THOMAS, 1995).
En générale la pluviométrie moyenne annuelle est faible (100 à 400mm) et sa répartition est
irrégulière dans le temps et dans l’espace. Les pluies se caractérisent par leur brutalité (averse)
et leurs aspects orageux (LE HOUEROU, 1995).

Les dernières décennies ont connu une diminution notable de la pluviométrie annuelle, avec
parfois plusieurs années consécutives de sécheresse persistante.

De longues observations sur le terrain ont démontré qu’une aridité croissante provoque une
détérioration des caractéristiques du sol donnant lieu à un processus de désertification observé
notamment dans le sud oranais et le sud algérois.

4.1.2) L’érosion hydrique et éolienne


L’érosion hydrique est due en grande partie aux pluies torrentielles qui sous forme d’orages
violents désagrègent les sols peu épais, diminuent leur perméabilité et leur fertilité. Les
éléments fins, l’humus et les éléments minéraux sont emportés par le ruissellement qui
provoque la formation de rigoles et de ravines entaillant profondément la surface du sol. 50 à
250 t/ha/an de terre sont entraînés par le ruissellement sur les sols dénudés à forte pente (LE
HOUEROU, 1995).

L’action de l’érosion par le vent accentue le processus de désertification, elle varie en


fonction du couvert végétal. Ce type d’érosion provoque une perte de sol de 100 à 250
tonnes/ha/an dans les steppes défrichées (LE HOUEROU, 1995).

Selon GHAZI et LAHOUATI (1997), montrent que ces phénomènes ont provoqué
d'énormes pertes: près de 600.000 ha de terres en zone steppique sont totalement désertifiés
sans possibilité de remontée biologique et près de 6 millions d’hectares sont menacées par les
effets de l’érosion éolienne.

16
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Photo n°1 et n°2 : Sols touchés par l’érosion éolienne (Source : http://physio-geo.revues.org).

4.1.3) Phénomène de salinisation


Selon HALITIM (1988), Plus de 95% des sols des régions arides sont soit calcaires,
gypseux ou salsodiques Du fait des hautes températures qui sévissent pendant une longue
période de l’année, les précipitations subissent après leur infiltration, une forte évaporation
entraînant la remontée vers la surface du sol, des particules dissoutes qui se concentrent en
croûtes et stérilisent le sol. On trouve deux types de dépressions salées aux niveaux des
régions arides et semi-arides dont les termes vernaculaires sont Chott et Sebkha (POUGET,
1980); la différence entre ces deux noms réside dans le mode d’alimentation. Les sebkhas
sont sous la dépendance d’apport des eaux de crues et les Chotts sont alimentés
respectivement par les apports de ruissellement et aussi par les nappes artésiennes profondes
arrivant jusqu’en surface par des sources et/ou des suintements. Les Chotts seraient de
véritables «machines évaporatoires», en période pluvieuse normale (hiver, printemps) une
couche d’eau de quelques centimètres, saturée en sel (300-400g/l) recouvre la surface, laissant
après évaporation des dépôts surtout de chlorure de sodium, parfois exploitables. Après de
fortes pluies, les Chotts peuvent constituer de véritables lacs de plusieurs mètres de
profondeurs; quelques mois après, l’évaporation très forte assèche complètement la surface.
Le vent balayant cette surface desséchée et dénudée peut, dans certaines conditions, entraîner
des particules argileuses et des cristaux de sels (chlorure de sodium, gypse) qui s’accumulent
en bordure de la dépression (BOUMEZBEUR et BENHADJ, 2003) ; (NEDJIMI, 2012).

POUGET (1973) déclare que tout autour de ces systèmes, la présence d’une nappe phréatique
plus ou moins salée et inégalement profonde contribue à la formation de sols halomorphes.

On peut répartir en deux (02) grandes catégories les facteurs qui déterminent l’étendue et le
degré de salinisation des sols (MAMANE, 2006) :

1) Les facteurs à long terme, qui demeure plus ou moins inchangés comme les
matériels originels dans les couches géologiques :
 La topographie du paysage ;
 Le drainage du sol ;
 L’hydrologie des eaux souterraines ;

17
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

 Les conditions climatiques régionales à long terme.

2) Les facteurs à court terme, susceptibles de changer, notamment :


 Les précipitations ;
 L’évaporation ;
 L’utilisation des terres ;
 Les pratiques agricoles.

Photo n° 3 : La salinisation (Source : http://hmf.enseeiht.fr).

4.2) Les facteurs biotiques

La dégradation des parcours steppiques due aux phénomènes naturels est amplifiée par la
pression croissante que l’homme et ses troupeaux exercent sur ces écosystèmes.

L’accroissement démographique et le surpâturage auxquels sont liés l’extension des


superficies cultivées, l’éradication des espèces ligneuses et la multiplication des points d’eau,
sont autant d'indicateurs de dégradation qui ont contribué à briser l’équilibre relatif de
l’écosystème qui prévalait dans les régions steppiques durant la première moitié du 20ème
siècle.

4.2.1) Croissance démographique


La population steppique représentait 25% de la population algérienne totale. L’évolution de
cette population non contrôlée par l’état engendre une compétition autour de l’espace, il
résulte une régression de l’activité pastorale et l’amplification du phénomène de la
désertification (OUKAL ,2001) in (BOUCIF, 2014).
Selon H.C.D.S (2005), Une forte croissance démographique est enregistrée durant la dernière
moitié du siècle. La population de la steppe qui était de 900 milles habitants en 1954, est
estimée à plus de sept (07) millions d’habitants en 1999.

L’équilibre social et biologique se trouve fortement perturbé par l’intensification des besoins
engendrés par la croissance démographique et la mutation de la population steppique, dont
une grande partie a rejoint d’autres secteurs d’activités. La diminution de la population
vivante en zones éparses et la baisse de la population nomade traduisent l’importance de la
sédentarisation qu’ont vécue les steppes ces dernières années. Il ressort que, la croissance
démographique et la sédentarisation de plus en plus importante ont eu comme conséquences
l’augmentation de la pression sur les ressources et l’intervention anarchique de l’homme. La

18
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

pression humaine continue est à l’origine de l’important déséquilibre écologique des zones
steppiques.

4.2.2) Déclin de l’Achaba-Azzaba


Le nomadisme et notamment la transhumance (Achaba-Azzaba) constitue la principale
activité pastorale qui découle des facteurs historiques économiques et sociaux. C’est une
forme d’adaptation à un milieu contraignant où l’offre fourragère est marquée par une
discontinuité dans le temps et dans l’espace. Ces déplacements, s’effectuant en été vers les
zones telliennes (Achaba) et en hivers vers les parcours présahariens (Azzaba), allègent la
charge sur les parcours steppiques leur permettant ainsi de se régénérer (LE HOUEROU,
1995).

La transhumance ou déplacement de grande amplitude (Azaba; transhumance d’été vers les


chaumes des zones telliennes ou Achaba; transhumance d’hiver vers les piémonts Nord de
l’Atlas Saharien) qui permettait dans le passé une utilisation rationnelle des ressources
naturelles, ne concerne plus que cinq (5%) de la population steppique (NEDJIMI et al.,
2008) .Le reste de la population est devenu semi-sédentaire. Les pasteurs ont modifié leur
système de production en associant culture céréalière, élevage et sédentarisation
(KHALDOUN, 2000). La principale conséquence de cette transformation du mode de gestion
des parcours est la surexploitation des ressources biologiques et la dégradation des terres.

4.2.3) Le surpâturage
Le surpâturage est définit comme étant un prélèvement d’une quantité de végétal supérieur à
la production annuelle des parcours (LE HOUEROU, 1995). La majeur partie de la
population steppique tire ses revenus à travers la pratique de l’élevage d’un cheptel
principalement ovin (SOTO, 1997) .L’exploitation permanente des pâturages naturels,
utilisant une charge animale nettement supérieurs au potentiel de production des parcours, à
pour effet de réduire leur capacité de régénération naturelle.

Selon CHELLIG (1969), L’étude menée en 1996 qui visait à déterminer l’évolution du taux
de charge des parcours, fait apparaître qu’en 1968, les parcours steppiques avec leurs 1,6
milliards d’UF nourrissaient 7.890.103 équivalents-ovins, ce qui donnait une charge de 1,9
ha/équivalent ovin.

En 1996, le cheptel steppique équivaut à 19.170.103 équivalents ovins, et la charge réelle des
15 millions d’hectares, correspondrait à 0,78 hectares pour 1 équivalent ovin.

LE HOUEROU (1995), a montré que les parcours se sont fortement dégradés et que la
production fourragère est équivalente à environ 1/3 de ce qu’elle était en 1968, c’est à dire
533 millions d’UF. La charge pastorale potentielle serait d’environ 8 ha par un équivalent
ovin et donc 10 fois supérieure à la charge réelle des parcours ce qui donne lieu à un
surpâturage intense qui se manifeste par le maintien trop prolongé du troupeau sur les aires
pâturées prélevant une quantité de végétation largement supérieure à la production annuelle.

19
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

L’exploitation permanente des pâturages naturels, utilisant une charge animale nettement
supérieure au potentiel de production des parcours, a pour effet de réduire leur capacité de
régénération naturelle.

L’effectif du cheptel pâturant en zones steppiques et dont la composante prédominante est


l’espèce ovine (environ 83% du cheptel), n’a cessé d’augmenter depuis 1968. La croissance
accélérée de l’effectif a pratiquement triplé le troupeau ovin en l’espace de trente (30) ans. De
5.600.000 têtes en 1968, le cheptel ovin passe à 18.000.000 de têtes en 2003 (Tab.4). Il
ressort donc selon le tableau 4, que l’effectif du cheptel pâturant sur la steppe, a subi une
croissance vertigineuse depuis 1968. La superficie des parcours a en revanche subi une
régression considérable, en particulier sous l’effet du défrichement pour la céréaliculture. De
ce déséquilibre, résulte une augmentation de la charge pastorale, communément désignée par
surpâturage.

Années 1968 1978 1988 1998 2008 2010

Ovins 5600 8500 12000 16320 16800 20000


Caprins 300 560 1000 1400 1630 3800
Bovins 120 120 200 280 305 1650
Camelins 100 175 100 135 144 290
Equidés 250 450 530 750 650 -
Total 6370 9805 13830 18885 19520 25740

Tableau n°4 : Effectif du cheptel en régions steppiques (milliers de têtes).


(Sources : FAO statistiques Agricoles, (1974, 1990-1999 et 2000-2010-2012))

L’impact du surpâturage sur la végétation se traduit par (AIDOUD, 1989) :

 le développement dominant des espèces indésirables, refusées ou très peu


consommées par les ovins ;
 la régression du couvert végétal en général, et particulièrement les pérennes ;
 le développement d’une flore post-pastorale riche en thérophytes, favorisée par la
concentration des animaux (plantes nitrophiles).

Ainsi, en mauvaise année, l’animal manquant de fourrage est orienté vers les espèces
pérennes se trouvant alors au minimum de leurs réserves, ces espèces représentent en fait
l’essentiel du potentiel productif des parcours.

4.2.4) Défrichement et extension de la céréaliculture


Au cours des années 70, l’extension de la céréaliculture fut caractérisée par la généralisation
de l’utilisation du tracteur à disques pour le labour des sols à texture grossière fragile. Les
labours par ces dernières constituent en un simple grattage de la couche superficielle
accompagné de la destruction quasi-totale des espèces pérennes. Ces techniques de labour ont
aussi une action érosive, détruisant l’horizon superficiel et stérilisant le sol, le plus souvent de
manière irréversible (NADJIMI et HOMIDA, 2006).

20
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

D’après Le Ministère d’Agriculture (1998), La superficie labourée en milieu steppique est


estimée à plus de 02 millions d’hectares, la plus grande partie de ces terres se situe sur des
sols fragiles en dehors des terres favorables des fonds d’oueds ou de Dayates. La technique de
labour utilisée est une technique particulièrement érosive. L’utilisation de la charrue à disque
ou le cover-crop pour un labour superficiel des sols à texture grossière, se justifie par son coût
moins élevé pour des agro-pasteurs soumis à des aléas climatiques importants et donc obligés
de minimiser leurs coûts du fait de la faible probabilité qu’ils ont d’obtenir une récolte
correcte. En effet, cette culture épisodique détruit les plantes vivaces qui sont remplacées par
des espèces annuelles incapables de retenir le sol (ABDELGUERFI et LAOUAR, 1997).
Les faibles rendements obtenus (2 à 5 qx/ha) sont loin de compenser la perte de sol qui en
résulte et les nuisances générées (LE HOUEROU, 2002).

4.2.5) L’éradication des espèces ligneuses


BOUGHANI (1995), déclare que cette pratique demeure toujours en vigueur chez les
nomades, mais tend de plus en plus à diminuer.

L’état actuel de la dégradation des peuplements forestiers montre que la végétation ligneuse a
été surexploitée. Ceci s’explique par les besoins en combustible pour la cuisson et le
chauffage, amenant les populations à :

 Déraciner les espèces ligneuses (Armoise blanche, Noaea mucronata, Salsola


vermuculata et Tetrenda, Hammada scorpia, etc…) où
 Couper les arbres ou arbuste qui subsistent (Juniperus phoenica, Tamarix, Jujubier,
etc…).

L’éradication des ligneux tend à se stabiliser ces dernières années en raison de la régression
du nomadisme et de la généralisation de la bouteille de gaz. L’engouement actuel pour la
phytothérapie dans le Nord du pays, reste tout de même un danger de destruction des espèces
steppiques, si cette activité n’est pas contrôlée (NEDJRAOUI, 2002).

21
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Facteurs biotiques Facteurs abiotiques

Déséquilibre écologique
et biologique

Sécheresse Social

 Détérioration des caractères du  Modification du système de


sol production
 Diminution de la matière  Mutation des populations
organique  Concentration du nomadisme
 Diminution de l’activité du sol  Intensification des besoins
 Accroissement de la pellicule de  Surexploitation des parcours
glaçage
 Diminution du ruissellement
 Diminution de la regeneration
Erosion éolienne Surpâturage
et hydrique

 Départ des particules fines  Croissance continue du troupeau


 Désagrégation du sol  Augmentation de la charge animale
 Diminution de la fertilité  Piétinement, tassement du sol
 Augmentation de l’érosion du sol
 Diminution des réserves hydriques

Salinisation Extension de culture

 Evaporation de l’eau du sol  Diminution des terres de parcours


 Remontée de sel  Stérilisation et dégradation du sol
 Sterilisation du sol

Accélération des processus de désertisation

* Détérioration des terres de parcours ;


* Paysages pré désertiques ;
* Perte de la production pastorale ;
* Déficit fourragers.

Figure n°10: Les indicateurs de dégradation des écosystèmes steppiques (Source : SADKI, 1977).

22
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

5- Impact des facteurs de dégradation sur les ressources


naturelles

La diminution du couvert végétal et le changement de la composition floristique sont les


éléments qui caractérisent l’évolution régressive de la steppe.

L’impact du surpâturage sur la végétation est important aussi bien sur le plan qualitatif que
quantitatif.

 Sur le plan qualitatif, les bonnes espèces pastorales, celles dont l’indice
d’appétibilité est supérieur à 6 (NEDJRAOUI, 1981) sont consommées avant d’avoir
eu le temps de fructifier ou de former des repousses pour les saisons à venir. Leur
système racinaire dépérit et elles disparaissent totalement du faciès en laissant la place
à des espèces inapétées telles que Atractylis serratuloides et Peganum harmala. Le
résultat de cette transition régressive est la diminution de la richesse floristique donc
de la biodiversité (KADI - HANIFI, 1998).

 Sur le plan quantitatif, le surpâturage provoque une diminution du couvert végétal


pérenne et de la phytomasse. La phytomasse de l’alfa a diminué de 2100 Kg MS/ha en
1976 à 572 Kg MS/ha (AIDOUD et NEDJRAOUI, 1992) ; (SLIMANI, 1998)

5.1) Crise du pastoralisme

La surexploitation des milieux arides, et la désertification qui en découle, est un phénomène


propre au 20ème siècle. Pendant des siècles les sociétés agro-pastorales étaient un exemple
parfait d'équilibre entre l'homme et le milieu naturel.

Le principe de base de l’équilibre agro-pastoral est la mobilité. Les sociétés pastorales étaient
nomades ou semi-sédentaires, pratiquant la transhumance. La règle était de ne jamais rester
trop longtemps au même endroit. La pression sur le milieu était donc répartie dans le temps et
dans l'espace, au rythme des saisons.

En guise de rappel de l’équilibre agro-pastoral nord-africain, qui a survécu jusqu'à la veille de


la colonisation on peut retenir que :

 En hiver, les campements sont installés aux portes du désert. Il y fait plus chaud, et les
quelques pluies automnales et hivernales suffisent pour assurer une végétation
éphémère à poussée rapide;
 Au printemps, en remontant vers les hautes plaines steppiques, les pluies d'automne et
d'hiver favorisent une végétation abondante utiles pour les brebis en période
d'agnelage ;
 En été, en avançant vers le tell, c'est à dire vers les hautes plaines céréalières, il y avait
encore suffisamment de terres incultes pour les bêtes, qui profitent en plus des
chaumes. Par ailleurs, pendant que les nomades sont employés comme main d’œuvre

23
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

saisonnière sur les chantiers de moisson battage, ils font leur réserve de grain pour
l'année quand ils redescendent vers la steppe.
 En automne, sur la steppe de nouveau, la végétation pérenne est suffisante pour le
cheptel. Si l'année est mauvaise, la disette et les maladies se chargent de remettre les
effectifs à un niveau compatible avec les ressources fourragères. Quelques labours
sont effectués, mais uniquement sur des zones d'épandage de crues ou sur des bas
fonds ou des cuvettes à sols profonds. Ces champs seront récoltés, au retour, lors de la
migration de printemps. La descente vers le désert pour les quartiers d'hiver s'amorce
avant les grands froids.

Néanmoins, ces systèmes agro-pastoraux connaissent, depuis quelques décennies, des


mutations profondes avec comme causes principales :

1) Démographie: C'est l'une des principales causes. Elle a littéralement explosé depuis le
début du siècle. Pratiquement la population double tous les 20 à 30 ans, selon les pays,
soit 25 ans en moyenne, en particulier depuis les années 50. Il faut donc cultiver plus
de terre, élever plus d'animaux et couper plus de bois pour se chauffer. Par ailleurs la
plupart des pays concernés connaissent une nette amélioration du niveau de vie et une
certaine urbanisation. La demande en viande et produits céréaliers à donc augmenté
encore plus vite que la population ; ce qui aggrave davantage les pressions sur les
terres.

2) Désorganisation de la société pastorale : Plusieurs facteurs sont responsables de


cette désorganisation sociale:

 Etat ;
 Fixation volontaire ;
 Obstacles aux migrations ;
 Erreurs de politique économique ;
 Progrès technique et techniques agressives ;
 Statut foncier.

5.2) Processus de désertification

D’après DGF (2004), la désertification concerne donc un processus de dégradation des terres
lié à des facteurs naturels exacerbés par l’action de l’homme. La dégradation de ces dernières
en zones sèches s’exprime par une détérioration de la couverture végétale (Fig.11), des sols et
des ressources en eau.

Selon BENGUERAI (2011), elle est essentiellement liée à une surcharge animale et un
surpâturage de ces zones sans temps de repos suffisant pour leur permettre de se régénérer, et
aussi imputable à une absence de gestion raisonnée des pâturages, notamment des pâturages
collectifs, ainsi qu’à l’accroissement des effectifs pouvant être favorisé par certaines
politiques d’intervention (transport d’eau par camion ou subvention des aliments).

24
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

La détérioration des sols est l’étape qui prépare à l’érosion. D’une marinière générale, elle est
liée à :
 La dégradation de la végétation naturelle ;
 La disparition de la couverture végétale.

Et qui donne par résultat un appauvrissement en matière organique qui se traduit par une
désorganisation de la structure et les propriétés physiques du sol par un abaissement de la
fertilité (FLORET et PONTANIER, 1982).

La dégradation du couvert végétal, qui entraine une augmentation des maximums de


températures et la dégradation du sol ont pour effet de diminuer les capacités de stockage de
l’eau. Ces deux (02) types de dégradation conjuguant leurs effets pour renforcer l’aridité
l’origine climatique.

Figure n°11 : Schéma représente les processus de désertification (QUEZEL, 2000).

25
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

La traduction de la steppisation selon LE HOUEROU (1985), effectué par un changement de


la :

 Nature du couvert végétal ;


 Réduction du taux de la matière organique dans le sol ;
 Un changement de la composition floristique qui se varie dans le sens de l’aridité.

Cette dernière provoque un passage d’une végétation de type forestier à une végétation
steppique.

Selon QUEZEL (2000), les steppes sont soumises au phénomène de désertisation lie à leur
envahissement généralisé par des espèces annuelles souvent sub-nitrophile, disséminées
essentiellement par les troupeaux. Ces espèces à une forte production de graines sont
favorisées par un cycle biologique court (quelques semaines à quelques mois) qui leur permet
d’occuper le sol durant les brèves périodes favorables à leur développement.

5.3) Influence de la désertification sur la biodiversité

Rappelons que la désertification, conséquence de phénomènes tels que le défrichement ou le


surpâturage, englobe tous les processus de dégradation biologique quelque soit leurs causes
ou l’endroit où ils apparaissent.

Le lien entre désertification et occupation humaine apparaît donc comme un concept


généralisable et la FAO propose que ce lien soit clairement exprimé par une définition plus
précise: "la désertification est l'ensemble des facteurs géologiques, climatiques, biologiques et
humains qui conduisent à la dégradation des qualités physiques, chimiques et biologiques des
terres des zones arides et semi-arides et mettent en cause la biodiversité et la survie des
communautés humaines"(REGAGBA, 2012).

L’action de l’homme se traduit par un double effet défavorable sur la biodiversité végétale :

 La dominance, en raréfiant les populations de la plupart des espèces, et l'extension


d'un tout petit nombre d’espèces opportunistes;
 L’extinction de certaines espèces de la totalité de leur aire de répartition géographique
; selon certaines estimations, 25 à 75000 espèces végétales devaient disparaître avant
l’an 2000. Or, 60% de médicaments sont issus du règne végétal et on estime qu’une
espèce sur 1000 à 10000 présentes des propriétés pharmacologiques remarquables
(REGAGBA, 2012).

Par ailleurs, les causes du déclin des espèces animales de grande taille peuvent être multiples.
Elles sont directement liées la chasse à laquelle se livre l’Homme ou indirectement à des
pressions anthropozoogènes induisant la destruction des niches écologiques.

La réduction de la biodiversité est souvent présentée comme un problème environnementale,


mais ces causes fondamentales sont essentiellement sociales économiques et politiques. En
effet, la tendance à la monoculture (uniformité génétique) agricole et forestière sur de vastes

26
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

territoires entraîne la disparition de nombreuses espèces de flore et de faune sauvage qui


avaient besoin d’un milieu diversifié pour se nourrir tout l’année et survivre.

La diversité génétique disparaît des champs cultivés au fur et à mesure des succès mêmes de
l’alimentation des plantes et l’intensification de l’agriculture. Il s'agit de l’érosion génétique
qui se manifeste selon trois (03) niveaux :

 Diminution de la diversité interne aux variétés, par la généralisation de variétés


génétiquement homogènes ;
 Diminution du nombre des variétés cultivées au sein d’une espèce ;
 Diminution du nombre d’espèces cultivées.

Selon FAO (1995) in (REGAGBA, 2012), cette érosion génétique est reconnue comme étant
la principale cause d’extinction des espèces. Elle (l’érosion génétique) est, à ce titre, un index
révélateur du déséquilibre et de la dégradation des écosystèmes.

6- Principaux projets pastoraux réalisés en milieu steppique

Dans le cadre de la lutte contre la désertification, l’Algérie a été amenée à réaliser de


nombreux projets ont été lancés depuis l’indépendance, parmi ces derniers des programmes de
protection et de valorisation de son espace naturel, l’objectif étant d’instaurer un équilibre
écologique. C’est dans cette perspective que la reconstitution du patrimoine forestier à travers
le reboisement a été consacre comme tache d’intérêt national se traduisant par une
mobilisation des citoyens et la mise en œuvre d’un vaste programme d’investissement
consenti par l’état.

Par ailleurs, la lutte contre l’érosion et la restauration des sols ont été concrétisées à travers a
mise en place de projets d’aménagement intégrés dans les bassins versants ainsi que la
plantation des zones de montagnes. L’espace steppique bénéficie durant les premiers plans de
développement de programme portant sur l’aménagement et la reconstitution des parcours
ainsi que sur l’organisation de l’élevage. Malgré les efforts importants consentis durant la
première décennie qui a suivi l’indépendance, la dégradation des ressources naturelles n’a pu
être endiguée et a rendu nécessaire la décision d’entreprendre une opération organisée et
d’envergure.

Depuis 1968 et avec la participation du PNUD, des projets avaient pour but l’amélioration des
ressources pastorales (cultures fourragères et élevage ovin) dans un but d’aménagement
intégré des terrains de parcours à travers des études phytoécologiques et des expérimentations
agricoles.

Les applications de ces projets pratiquement inexistantes ne valaient pas les investissements
que l’on a concédés. Les documents de synthèse (rapports et cartes) élaborés par les experts
servent toujours de référence aux pastoralismes actuels.

27
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

En 1971 a été lance le projet du barrage vert destiné à enrayer le processus de désertification.
Ces efforts visant la création de structures spécialisées et la mise en œuvre d’un programme
d’action d’organisation et de développement de la steppe ont été parachèves par la mise en
place du haut commissariat au développement de la steppe en 1981 (DFVR, 2012).
Les principale études et réalisations lancées dans les années quatre-vingt, sont en général
prises en charge par le HCDS. La steppe a bénéficié pour l’ensemble de ses régions de 165
projets relatifs au programme pastoral pour la période 1985-1992. Ce programme concerne la
mise en valeur des parcours avec la réalisation de forages, puits pastoraux, séguias, ouvertures
de piste, l’amélioration foncière, la création d’unités pastorales et répartition des ressources
naturelles.

Depuis 1992, les programmes sur la steppe sont réalisés à travers une approche participative
qui donne lieu à une étroite collaboration entre les agropasteurs et les structures chargées de
réaliser ces programmes, en l’occurrence le HCDS.

La réalisation de ces Grands Travaux a trouvé l’adhésion des populations pastorales qui ont
été impliquées. La mise en défens sur les zones dégradées est souhaitée et approuvée par les
pasteurs. Il en est de même pour les plantations pastorales susceptibles de réhabiliter les
écosystèmes fortement dégradés.

Les bénéficiaires qui participent au projet sont conscients de l’intérêt de ces plantations et
sont prêt à les multiplier et à les préserver. Toutes ces actions ont été développées en
partenariat avec les communes steppiques ce qui a permis d’introduire un nouveau type
d’exploitation des parcours institutionnalisé en 1997 et qui concerne la location des
périmètres aménagés ou mis en défens par les communes.

Selon DFVR (2012), a partir de l’année 2000, le Plan National de Développement Agricole
(PNDA), a pour objectif « l’amélioration du niveau de la sécurité alimentaire » (puis PNDAR
en 2002) a donné une importance primordiale à la protection des ressources naturelles. Dans
ce cadre, le Plan National de Reboisement adopté par le conseil du gouvernement en 1999 et
mis en œuvre en 2000 prévoit le reboisement à long terme (20 ans) de 1.245.000 hectares de
plantations dont 333.000 ha visent la lutte contre la désertification. La politique du renouveau
agricole et rural, dans le cadre de ses programmes, prévoit par ailleurs d’intensifier les actions
de cette dernière.

En Décembre 2002, la validation du Programme d’Action National (PAN) sur la lutte de ce


phénomène, a pour but de d’identifier les facteurs qui contribuent à la désertification et les
mesures concrètes à prendre pour lutter contre celle-ci et atténuer les effets de la sécheresse
(en zones steppiques sont directement affectés et /ou menacés par la désertification en 4.1
millions d’hectares de forets soumis aux menaces des effets des changements climatiques).

Ces actions fondées sur les contraintes agro-climatiques convergent "vers des objectifs de
reconstruction du territoire agricole et de conservation des ressources naturelles (eau et sol)
aptes à favoriser le développement durable".

28
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

La mise en œuvre des programmes est soutenue par le Fonds National de Régulation et
Développement Agricole (FNRDA).

Dans le domaine des cultures fourragères, les actions soutenues concernent le développement
de la production et de la productivité par l’acquisition d’intrants agricoles (semences,
opérations culturales) et de matériel agricole spécialisé (faucheuse, ensileuse, silos…).

Dans le but d’instaurer une nouvelle dynamique, permettant de donner plus d’efficacités aux
actions de lutte contre la désertification par la concrétisation d’une nouvelle vision permettant
de rétablir à moyens termes les équilibres écologiques nécessaires un développement durable
et harmonieux des l’exécution du Programme de Renouveau Rural (PRR).

Cette stratégie qui vise l’amélioration de la sécurité alimentaire de notre pays, le


rétablissement des équilibres écologiques ainsi que l’amélioration des conditions de vie des
populations rurales, repose sur la mise en œuvre d’actions ciblées des Projets de Proximité de
Développement Rural Intégré (PPDRI) ou des Projets de Proximité de Lutte contre la
Désertification (PPLCD).

La mise en œuvre des PPDRI et des PPLCD, à travers le programme de traitement intégré des
bassins versants, par l’application de l’étude d’aménagement des bassins versants qui porte
sur 3.5 millions d’hectares sur les 07 millions d’hectares prévus, dans la zone steppique par
l’utilisation des résultats et des orientations de la carte nationale de sensibilité à la
désertification sur 27 millions d’hectares étudiés sur 32 millions d’hectares que forme cet
espace, au niveau des écosystèmes forestiers par l’exécution de l’étude portant inventaire
forestier national sur 4.1 millions d’hectares, le Ministère de l’Agriculture et du
Développement Rural, a amorcé depuis 2008 l’exécution d’un cadre d’action, intégré et
participatif pour les 05 années à venir (DFRV, 2012).

 Sur les 238 millions d’ha de l’Algérie, presque 200 millions d’ha sont occupés par la
zone saharienne où les infrastructures socio-économiques sont soumises à un
ensablement résultat d’une exploitation anarchique des ressources naturelles de ces
milieux sensibles ;
 40 millions d’ha forment la steppe et le présaharien, zones arides et semi-arides très
sensibles aux processus de désertification, et caractérisée par une forte dégradation du
couvert végétal ;
 13 millions d’ha en zones de montagne, soumis à l’érosion hydrique.

Pour à lutter durablement contre la désertification, les 05 programmes suivants, constituent les
axes d’intervention, dans la mise en œuvre de la Politique du Renouveau Rural.

 Le traitement des bassins versants des barrages (zone de montagne) : 13 millions


d’hectares ;
 La lutte contre la désertification (gestion durable des terres) : 30millions d’ha ;
 Réhabilitation et extension du patrimoine forestier sur 4.1 millions d’ha ;
 Conservation des écosystèmes naturels ;
 Mise en valeur des terres par la concession.

29
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

Le processus d’élaboration et mode d’intervention

Les principes directeurs


Le principe d’intégration Le principe de l’approche spatiale

Le principe de la décentralisation

6.1) Les étapes de mise en œuvre des programmes

1ere étape : Exploitation des données des études réalisées :

 Détermination sur la base des études, des espaces dégradés et /ou menaces par la
désertification et les impacts prioritaires nécessitant un traitement d’urgence ;
 Cadrage des actions du programme par périmètre d’intervention en fonction des
priorités identifiées par l’administration locale en associant les acteurs locaux
(associations, éleveurs ou agriculteurs, collectivités locales) et en prenant en
considération les préoccupations des populations rurales ;
 Elaboration et lancement d’un programme de renforcement des capacités humaines et
d’assistance technique (PRCHAT).

2eme étape : Déglobulisation du programme par périmètre d’intervention, par commune et


par wilaya, et sa mis en œuvre à travers les projets de proximité de développement rural
intégrés (PPDRI) et les projets de proximité de lutte contre la désertification (PPLCD).

3eme étape : Création en 2010 de l’entreprise algérienne du génie rural (EAGR), chargée de
l’exécution et de la mise en œuvre du programme.

6.2) Les résultats obtenus

Depuis 2008, date de la mise en œuvre des programmes de Renouveau rural, les principaux
résultats obtenus sont :

1. Remise en état des écosystèmes dégradés en milieu steppique : 300.000 hectares de


la zone classe très sensibles par la carte nationale de sensibilité à la désertification
(résultats de l’analyse ASAL- photos satellisables- carte de sensibilité à la
désertification de 2010) ;

30
Chapitre 01 Synthèses Bibliographiques

2. Travaux neufs de reboisement : 148.000 hectares ;


3. Brises vents : 4.000 hectares ;
4. Plantations fourragères et pastorales : 40.000 hectares ;
5. Fixations de dunes : 8.800 hectares ;
6. Mise en défens : 500.000 hectares.

31
Chapitre 02
Les Composantes
Environnementales
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

1- Milieu bio-physique

1-1) Localisation géographique


La zone steppique occupe toute la partie sud de la wilaya de Tlemcen. Selon MJAHDI(2011),
la steppe présente les coordonnées angulaires de longitude 1° 03’ 10’’ Est à 1° 52’ 16’’ Ouest
et de latitude 34° 41’ 12’’ Nord à 40° 12’ 24’’ Sud, d’une superficie de 3268,4 Km2 et d’un
périmètre de 606,76 Km. Elle est représentée par des grandes étendues arides et semi arides à
vocation agro-pastorale et qui appartiennent à l’ensemble des hautes plaines Sud oranaises.
Cette immense étendu regroupe cinq (05) communes : Sebdou, Sidi Djilali, El Gor, El
Bouihi et El Aricha (Fig.12).

Figure n° 12: Carte de situation de la zone d’étude (Source : TOUNKOB, 2016).

32
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

La zone d'étude est limitée géographiquement par :

 Au Nord, Les Monts de Tlemcen;


 Au Sud, Wilaya de Naâma;
 A l'Est, Wilaya de Sidi Bel-Abbes;
 A l'Ouest, Les frontières Algéro-Marocaines.

1-2) Relief

Les hautes plaines steppiques de la wilaya de Tlemcen forment une unité géomorphologique
caractéristique du domaine atlasique. Elles sont encadrées par deux (02) chaines
montagneuses : l’Atlas Tellien et l’Atlas Saharien

Les massifs montagneux ont des altitudes de 1500 m à 1800 m, le point culminant est sur le
mont du Tenouchfi (1843 m). Les monts s’allongent vers le Nord jusqu’à Terni par Djebel
Ouargla (1717 m), vers l’Ouest jusqu’à Bouihi avec Djebel El Abed (1600 m). Les hautes
plaines steppiques forment un ensemble élevé, avec une altitude de 1100 à 1200 m
(GHENNOU, 2014).

Cette zone tabulaire se termine au Nord par la cuvette de Dayet El Ferd dont les pentes
s’échelonnent entre 15 à 25%. Le terrain quaternaire qui constitue la vaste étendue tabulaire
est représenté par deux (02) formations distinctes : les alluvions quaternaires anciennes et le
quaternaire récent.

La carte des pentes réalisée à partir d’un MNT (Modèle Numérique de Terrain), a permis de
dégager cinq (05) classes de pentes renseignant sur la déclivité de la zone d’étude (Fig.13).
Ces classes sont les suivantes (TOUNKOB, 2016) :

 Classe 0-3% : représente les pentes nulles à faible (plaines et zones d’épandage);
 Classe 3-6% : pente faible à assez modérées;
 Classe 6-12% : les pentes des glacis, de petites collines et d’agglomération rocheuse;
 Classe 12-25% : pente assez forte, située sur les collines et piémonts des montagnes;
 Classe plus de 25% : représente les pentes très fortes des zones montagneuses où les
terrains sont accidentés.

33
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°13 : Cartes des pentes de la zone steppique de Tlemcen (Source : TOUNKOB,
2016).

1-3) Géologie

Elle est à l’origine de la nature lithologique qui contient l’un des facteurs de formation du sol
et des formes du relief, et aussi occupe une place privilégiée dans le cadre d’une étude du
milieu naturel puisque à elle seule revient à l’origine des roches mères et des formations
superficielles (BENEST, 1985).

Selon la carte géologique (extrait de la carte géologique de la wilaya de Tlemcen) (Fig.14),


les principales séries lithologiques reconnues sont :

 Les alluvions les plus récents ;


 L’ère tertiaire (Miocène inferieur……etc.) ;
 L’ère secondaire (Jurassique moyen et inferieur).

34
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°14 : Esquisse géologique de la zone d’étude (Source : ENNEBATI, 2015).

1-4) Pédologie

Selon HADDOUCHE (1998), le sol est un milieu cohérent dont les propriétés s’expliquent
par son histoire, les conditions de son environnement et souvent aussi par l’action humaine.

Les sols steppiques adaptés au régime climatique aride sont généralement peu évolués, moins
profonds et parfois inexistants. Leurs répartitions correspond à une mosaïque compliquée ou
se meulent sols anciens, sols récents, sols dégradés et sols évolués (HADDOUCHE, 2009).

35
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Selon GHENNOU (2014), la région de Tlemcen dont le paysage steppique est un ensemble
de plaines et dépressions, les sols reposent le plus souvent sur les formations marneuses et
gréseuses parfois associées à des écoulements calcaires et gypseux. Les sols sont peu
profonds, avec une assise de couches calcaires sensibles aux érosions hydriques et éoliennes
(encroûtement calcaire).

1-5) Hydrologie
Selon la structuration des unités hydrologiques de l’Algérie, notre zone d’étude est alimentée
par trois (03) grands bassins versants (Fig.15):

 Les bassins versants de la TAFNA ;


 Le bassin versant du CHOTT ECH CHERGUI ;
 Le bassin versant de la MACTA.

La situation des cinq (05) communes dans le bassin versant est comme suit :

 Sebdou appartient au bassin versant de la TAFNA du sous bassin N°4 (Oued


Sebdou) ;
 Sidi El Djilali, El Bouihi et El Aricha appartiennent au bassin versant du CHOTT
ECH CHERGUI du sous bassin versant N°1 et 2 ;
 El Gor appartient au deux (02) bassins versants : Bassin versant du CHOTT ECH
CHERGUI et le Bassin versant de RAS El MA (comprend 02 sous bassins : Oued
Berbor et Oued El Hammam).

36
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°15: Carte du réseau hydro climatologique de la zone d’étude (Source : ENNEBATI,
2015).

Le réseau hydrographique de la zone steppique de Tlemcen et les principaux bassins versants


sont représentés dans la figure 16 suivante :

37
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°16: Carte réseaux hydrographiques et bassins versants (Source : TOUNKOB, 2016).

1-6) Flore
Selon LE HOUEROU (1985), la végétation primitive des steppes aride n’a pas été partout
steppique. Ces zones ont connu une végétation forestière

Dans ces zones, la végétation a fait l’objet de nombreuses études phytosociologiques et


écologiques. La plupart ont abouti à la conclusion que la végétation steppique se trouve dans
un état alarmant due à l’action combinée des facteurs climatiques et anthropiques
(NEDJRAOUI, 1990) ; (BEDRANI et al, 1991) ; (BOUAZZA, 1995) ; (BENABADJI,
1995) ; (LE HOUEROU, 1995) ; (BENSAID, 2006) et (HADDOUCHE, 2009).

La végétation obéit fortement au substrat lithologique, à la géomorphologie du terrain et au


climat. De même façon la connaissance de la phytocénose d’une région donnée permet de
déduire une foule de renseignement sur les animaux, microorganisme, des conditions de
climat et de sol (OZENDA, 1986).

Les principales formations végétales présentent dans la zone d’étude sont :

 Groupements forestiers

 Forêts claires à Pinus halepansis sur les sommets des djebels;


 Steppe arborée à base de Juniperus oxycedrus et Stipa tenacissima et Stipa
parviflora.

38
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

 Groupements steppiques :

 Steppe à Stipa tenacissima ;


 Steppe à Artemisia herba alba ;
 Steppe à Lygeum spartum.

1-7) Faune
La région Sud de Tlemcen possède une richesse et une variation dans la faune domestique et
sauvage. La faune domestique est représentée surtout par les ovins, les bovins et les caprins.
Ces animaux constituent la principale source de vie pour la majorité des populations
riveraines des cinq (05) communes. La faune sauvage est assez variée ; ces derniers sont
adaptés à la sécheresse et aux variations de température.

2- Aspects socio-économiques
2-1) Echéances Démographiques

L’étude de la démographie d’une commune ou d’une zone est une étude clé et essentielle dans
la compréhension de la dynamique urbaine. Pour notre travail, l’analyse de la démographie
est basée sur des résultats des recensements R.G.P.H. (Recensement Général de la
Population et de l’Habitat) ainsi que l’enquête menée par le bureau d’étude au niveau du chef-
lieu. Pour cela, le P.D.A.U (le Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme) et le D.P.A.T
(la Direction de Planification et de l’Aménagement du Territoire) sont les sources
élémentaires pour donner toutes les données utiles du recensement et de l’activité de la
population de chaque commune.

2-1-1) Evolution De La Population :

L’évaluation de la population communale permet de connaitre ses caractéristiques, sa


répartition, son évolution et ses rapports avec le niveau de satisfaction des besoins en matière
d’activité agricole.

Selon les trois derniers recensements de la population fait en 1987, 1998 et 2008, le nombre
d’habitants de la zone d’étude a augmenté respectivement de 53242 à 61537 puis à 73041
habitants (Tab.5 et Fig.17).

39
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n°5 : Evolution de la population pour les trois derniers R.G.P.H.

Communes Sebdou El Aricha Sidi Djilali El Gor El Bouihi Total

RGPH 25203 5820 7118 7268 7833 53242


1987

RGPH 35836 5100 5229 7754 7618 61537


1998

RGPH 40932 7171 7155 8762 9021 73041


2008

Source : D.P.A.T (2014)

El Bouihi

El Gor
Communes

Sidi Djilali
RGPH 2008
El Aricha RGPH 1998
RGPH 1987
Sebdou

0
10000
20000
30000
40000
50000
Habitants

Figure n°17 : Histogramme d’évolution de la population de la zone d’étude.

Nous remarquons une régression de la démographie durant la décennie (1987-1998) dans les
communes El Aricha, Sid Djilali et El Bouihi (Fig.17). Ce départ massif de la population vers
les régions Nord de la wilaya est du principalement au problème du sous équipement
enregistré dans la partie Sud de la wilaya et aussi à la décennie noire. La deuxième décennie

40
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

est marquée par un taux d’accroissement positif pour toutes les communes vues le progrès du
niveau de vie et la présence des opportunités économiques.

2-1-2) Densité De La Population

La densité de la population désigne le nombre d’une population occupant une surface donnée. Le
tableau ci-dessous représente la densité de chaque commune.

Tableau n°6 : Densité de la population en 2008.

Communes El Aricha Sidi Djilali El Gor El Bouihi Sebdou Total

Superficie 747,3 733,4 803,9 734 249,8 3268,4


(km2)
Population 7171 7155 8762 9021 40932 73041
(RGPH, 2008)

Densité 10 10 11 12 164 206


hab/km2
Source : D.P.A.T (2014)

Les données énumérées dans le tableau ci-dessus sont représentées sous forme d’un cercle
dans la figure n°18.

10 10
11
12 El Aricha
Sidi Djilali
164 El Gor
El Bouihi
Sebdou

Figure n°18 : Cercle représente la densité de la population en 2008.

Nous remarquons que la commune la plus peuplée est Sebdou (164 habitants /km2) par
contre les autres communes ne dépassent pas les 12 habitants /km2.

2-2) Echéances Economiques

2-2-1) Répartition générale des terres

D’après les dernières statistiques du 31/12/2015, déclarées par la Direction des Services
Agricoles (D.S.A.) de la wilaya de Tlemcen, la distribution des terres par communes est
présentée dans le tableau suivant :

41
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n°7 : La répartition des terres de la zone d’étude (Ha).

Superficie Agricole Utile (S.A.U) Autres terres utilisées par


l’Agriculture
Communes Surface S.A.T Total D O N T
Irriguée Terres Cultures Cultures Parcours Terres
labour. perman. s/serres pacages improduct.
Bouihi 73400 44100 19500 278 19185 315 0 24400 200
El-Aricha 747300 25000 15700 51 15598 102 0 9000 300
El-Gor 80390 46000 17000 102 16856 144 0 28965 35
Sebdou 24980 17758 9406 442 8086 1320 0 8152 200

Sidi Djilali 73340 41300 10000 133 9746 254 0 31000 300

Total 326840 174168 71606 1006 69471 2135 0 101517 1035

Source : D.S.A (2016)

2-2-2) Répartition de la S.A.T

Chaque commune contient des parcours et pacages qui occupent une surface importante
comparativement à la S.A.U dont cette dernière ne dépasse pas les 20000 Ha. Par contre, les
terres improductives occupent une surface minime surtout pour la commune d’El-Gor
(Fig.19).

Répartition de la S.A.T de la zone d'étude(Ha)

40000

30000

20000 S.A.U
parcours pacages
10000
terres improductives
0
Bouihi
El-Aricha
El-Gor
Sebdou
Sidi Djilali

Figure n°19 : Répartition de la S.A.T de la zone d’étude.


Source : D.S.A (2016)

42
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

2-2-3) Répartition de la S.A.U

La S.A.U est répartit en 03 types de terres avec des surfaces variables :

 Terres labourées (69471 Ha) ;


 Terres irriguées (1006 Ha) ;
 Terres avec des cultures permanentes (2135 Ha).

Si on compare entre les terres irriguées et les terres des cultures permanentes de chaque
commune avec celle de terres labourées, on remarque que les premiers comportent des
surfaces très faibles inferieur à 1350 Ha et les seconds arrivent jusqu’à 19200 Ha (Fig.20).
Sans oublié de noter l’absence totale des cultures sous serres dans toute la zone d’étude.

EL-ARICHA SEBDOU
IRRIGUEE IRRIGUEE

1% 82% 13%
99% TERRES TERRES
1% 13%
0% LABOUR. LABOUR.
5%
CULTURES CULTURES
PERMAN. PERMAN.

El-GOR

1% IRRIGUEE
98% 1% TERRES LABOUR.
1%
CULTURES PERMAN.

BOUIHI SIDI DJILALI


IRRIGUEE IRRIGUEE

97% 2% 3%
TERRES 96% TERRES
2% 3%
LABOUR. LABOUR.
1% 1%
CULTURES CULTURES
PERMAN. PERMAN.

Figure n°20 : Répartition de la S.A.U de chaque commune.

43
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

2-2-4) Production agricole

Les tableaux n°8 et n°9 ci-dessous présentent les différentes productions végétales de chaque
commune (cultures herbacées et cultures pérennes).

Tableau n°8 : Productions végétales (cultures herbacées) 2014/2015.

Communes Céréales Légumes secs Fourrages artificiels Cultures


maraichères
Superficies Prod.(Qx) Sup. (Ha) Prod. (Qx) Sup. Prod. (Qx) Sup. (Ha) Prod.
ensemencées(Ha) (Ha) réelle (Qx)

El-Aricha 9650 110300 0 0 120 4320 0 0


El- GOR 10100 114350 0 0 100 3600 1 80
Bouihi 7250 85000 0 0 130 4680 6 600
Sidi Djilali 7415 86930 0 0 100 3600 0 0
Sebdou 4860 44620 10 130 250 9000 127 32440
Total 39275 441200 10 130 700 25200 134 33120

Source : D.S.A (2016)

Tableau n°9 : Productions végétales (cultures pérennes) 2014/2015.

Viticulture Agrumes Figuiers Arb. fruitières Oliviers


diverses
Communes
Sup. Prod. Sup.compl Prod. Sup. (Ha) Prod. Sup.compl Prod. Sup. Nbre Prod.
(Ha) (Qx) (Ha) (Qx) (Qx) (Ha) (Qx) (Ha) total (Qx)
oliviers
cultivés
El-Aricha 0 0 0 0 0 0 82 1860 20 1800 228
El- GOR 0 0 0 0 0 0 74 1140 70 3200 456
Bouihi 0 0 0 0 0 0 116 6280 199 53600 3410
Sidi Djilali 0 0 0 0 0 0 147 3930 107 12000 1025
Sebdou 0 0 0 0 0 30 616 18730 704 93030 11660
Total 0 0 0 0 0 30 1035 31940 1100 163630 16779

Source : D.S.A (2016)

44
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

A partir des données mentionnées dans les tableaux ci-dessus, nous constatons la dominance
de la céréaliculture dans les cultures herbacées et d’oléiculture dans les cultures permanentes.

2-2-5) Rapport potentiel productif - superficie

Suite aux données que nous contenons, le tableau ci-dessous représente la production agricole
en quintal par rapport à l’hectare (Tab.10).

Tableau n°10 : Rapport productivité de la zone d’etude Qx/Ha.

Communes Sidi Djilali Bouihi El-Aricha EL-Gor Sebdou Total


Céréales 11,723 11,724 11,430 11,321 9,181 55,379
Oliviers 9,579 17,135 11,4 6,514 16,562 61,19
Fourrages 36,00 36,00 36,00 36,00 36,00 180
artificiels
Cultures 0,00 100,00 0,00 80,00 255,43 435,43
maraichères
Arb. Fruitières 26,734 54,137 22,682 15,405 30,405 149,363
diverses

Sur tous les domaines (céréaliculture, oléiculture, culture maraichères et d’autres arbres
fruitiers), on distingue que la commune de Sebdou possède un bon potentiel productif.

2-3) Systèmes d’élevages et répartition du cheptel

Dans la zone d’étude l’activité pastorale est dominante, le cheptel ovin (4400610 têtes)
représente plus de 88% de l’effectif total du cheptel de la zone d’étude (Fig.21).

Effectif du cheptel de la zone d'etude en 2015


600000 400610
400000

200000 8538
8015
0

Ovins (tetes)
Bovins (tetes)
Caprins (tetes)

Série1

Figure n°21 : Effectif du cheptel de la zone d’étude en 2015, Source : D.S.A (2016).

45
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

La commune d’El -Aricha comporte un nombre élevé d’ovin (prés de 105430 têtes), vient en
deuxième place la commune d’El Bouihi (environ 99130 têtes), néanmoins cette dernière
occupe la deuxième place en caprins après la commune de Sidi Djilali, et la commune d’El
Gor occupe la première place en production bovine, laitière ou de viande dont l’effectif est de
2630 et 3343 têtes respectivement (Fig.22).

Ovins (Tetes) Bovins (Tetes)

El-GOR El-GOR
1290
99130 79910 El-ARICHA 750 3343 El-ARICHA
SEBDOU 1800 SEBDOU
86910 105430 1355
29230 S./ DJILLALI S./ DJILLALI
BOUIHI BOUIHI

Caprins (Tetes) Vaches laitiére

El-GOR El-GOR
1660 1480 900
El-ARICHA 427 El-ARICHA
2630
1480 SEBDOU 1110 SEBDOU
2415
980 1135
S./ DJILLALI S./ DJILLALI
BOUIHI BOUIHI

Figure n°22 : Répartition du cheptel de chaque commune en 2015.

L’évolution du cheptel (2010-2011-2012-2013-2014-2015) sur toute la zone d’étude est


représenté dans la Figure 23.

46
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Ovins (tetes)
120000
100000
S/Djilali
80000
Bouihi
60000
El-Aricha
40000
El-Gor
20000
Sebdou
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015

Bovins (tetes)
4000
3500
3000
S/Djilali
2500
Bouihi
2000
1500 El-Aricha
1000 El-Gor
500 Sebdou
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015

Caprins (tetes)
3000

2500

2000 S/Djilali
Bouihi
1500
El-Aricha
1000
El-Gor
500 Sebdou

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015

Figure n°23 : Evolution de l’effectif du cheptel de la zone d’étude.

47
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

En observant la figure ci-dessus, nous constatons une augmentation significative du cheptel


ovin en 2015 dans toutes les communes à l’exception de la commune de Sebdou. Cette
augmentation a touchée aussi le cheptel bovin en 2014 et 2015 notamment dans la commune
d’El Gor. Par contre l’effectif du cheptel caprin, a resté plus ou moins stable entre 2010 et
2015.

2-3-1) La charge pastorale

L’accentuation de la croissance du cheptel steppique (beaucoup plus ovin) a eu des


conséquences néfastes, qui ont induit à une forte dégradation du couvert végétal, où les
parcours ne peuvent plus supporter le nombre qui y vivent du cheptel, c’est ce qu’on appelle
surcharge pastorale. L’un des spécialistes qui a beaucoup travaillé sur ces territoires a affirmé
que « la capacité de charge de la steppe algérienne n’est plus que 1/4 » (LE HOUÉROU,
1985).

Pour pouvoir calculer l’indice de charge il faut d’abord calculer le Shepp-équivalent cheptel
par les deux (02) formules suivantes : (LABUSSIERE et al, 2007 in HADDOUCHE, 2009)

* Une vache = 3,63 moutons;


* Une chévre = 0,74 moutons.

Le calcul du « Shepp-équivalent cheptel » (Tab.11), a permis de d’estimer la charge


pastorale dans la region steppique de la wilaya de Tlemcen (partie intégrante des steppes sud
oranaise). Elle est de 3 moutons/ha. La même donnée par HADDOUCHE (2009) pour la
wilaya de Naâma.

Tableau n°11: Shepp-equivalent cheptel.

Moutons Vaches Chèvres Total

Nombre de cheptel 400610 8538 8015

Indice 1 3,63 0,74

Shepp-équivalent 400610 30992,94 5931,1 437534,04

48
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3- Etude bioclimatique
3-1) Facteurs climatiques
Le climat, en région méditerranéenne est un facteur déterminant en raison de son importance
dans l’établissement, l’organisation et le maintien des écosystèmes, et fait partie des facteurs
écologiques abiotique d’un premier ordre, comme il est composé de plusieurs facteurs
associés entre eux, tel que les précipitations, la température, l’humidité ….etc.

Pour l’étude bioclimatique, nous avons choisi les stations climatiques d’El Aricha et de Sidi
Djilali (Tab.12), ces dernières sont assez représentatives de la zone d’étude et dont les
caractéristiques sont reportées dans le tableau suivant :

Tableau n°12 : Principales caractéristiques des stations météorologiques de référence.

Stations El Aricha Sidi Djilali

34°12’00’’ Nord 34°27’56’’ Nord


Coordonnées 01°60’00’’ Ouest 1°34’17’’ Ouest

Altitudes (m) 1255 1275


Commune Aricha Sidi Djilali
Wilayas Tlemcen Tlemcen

3-1-1) Précipitations

3-1-1-1) Régime pluviométrique mensuel et annuel

Les données pluviométriques mensuelles des deux (02) stations d’El-Aricha (1984-2009) et
Sidi Djilali (1970-2008) sont représentées dans la figure suivante :

49
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sep Oct Nov Dec
El-Aricha 1984-2009 23,3 17,5 28,2 25,2 19,8 5,9 6,5 9,1 15,3 17,8 19,6 10,8
Sidi Djilali 1970-2008 33,2 37,8 45,1 35,6 26,7 6,7 4,2 11,4 18,3 28,3 34,8 31,5

Figure n°24 : Précipitations moyennes mensuelles de deux stations (El-Aricha et Sidi Djilali).

On constate un faible taux et une permanence dans l’irrégularité des précipitations. Les mois
les plus pluvieux pour les deux stations sont :

 Station d’El-Aricha : le mois de mars avec 28,2 mm de précipitations ;


 Station de Sidi Djilali : le mois de mars avec 45,1 mm de précipitations.

Par contre, le mois de juillet est le mois le moins pluvieux dans la station de Sidi Djilali et
la station d’El-Aricha, le mois de juin est le plus sec avec 5,9 mm.

Un maximum de 45,1 mm a été enregistré dans la station de Sidi Djilali dans le mois de mars
durant la période (1970-2008).

3-1-1-2) Régime pluviométrique saisonnier

Il est très important de connaitre les saisons les plus arrosées, les pluies d’hivers contribuent
dans le maintien de l’humidité du sol, les pluies du printemps, en phase de croissance et les
précipitations d’automne ont un rôle important dans le cycle biologique annuel (AIDOUD,
1989).

Dans le tableau et la figure ci-dessous sont représentées les précipitations moyennes


saisonnières des deux (02) stations de référence :

50
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n° 13 : Moyennes des précipitations saisonnières.

Répartition saisonnière des pluies


Total annuel
(mm)
Automne (A) Hiver (H) Printemps (P) Eté (E)

El-Aricha 1984-2009 48,2 69 50,89 30,89 198,9


Sidi Djilali 1970-2008 81,4 102,5 107,4 22,3 313,6
Source : ANRH (2011)

120
100
80
60 El-Aricha
40
20 Sidi Djilali
0 Sidi Djilali
El-Aricha

Figure n°25: Variations saisonnières des précipitations des deux stations (El-Aricha ‘1984-2009’
et Sidi Djilali ‘1970-2008’).

Nous constatons que les précipitations sont variables d’une saison à l’autre et le régime des
pluies est de type :

 HPAE pour la station d’El-Aricha et


 PHAE pour la station de Sidi Djilali.

3-1-2) Températures

D’après GRECO (1966), la température est le second facteur constitutif du climat, elle influe
sur le développement de la végétation. Ce sont les températures extrêmes plus que les
moyennes qui ont une influence sur la végétation sauf si elles sont exceptionnelles et de
courte durée.

51
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

« La température règle les modalités de la météorisation des roches, elle conditionne


l'évapotranspiration et intervient largement dans le régime des cours d'eau tout en fixant aux
êtres vivants des limites plus ou moins strictes de répartition (ESTINNE, 1970 in KORSO
,2003).

Le tableau n°14 et la figure n° 26 illustrent les moyennes mensuelles des températures des
deux stations d’El-Aricha (1984-2009) et Sidi Djilali (1970-2008).

Tableau n°14 : Moyennes mensuelles et annuelles des températures (°C).

Mois J F M A M J J A S O N D T- moy

El-Aricha T 4,8 6,2 9,4 10,9 17,6 21,9 27,7 27 20,7 14,6 8,65 5,5 14,57
moy
Sidi Djilali T 5,3 6,9 9,9 12,5 18,8 23,4 27,8 27,2 21 16,1 10,5 7 15,53
moy
Source : ANRH (2011) in BELHACINI (2011).

30

25

20

15 El-Aricha
Sidi Djilali
10

0
J F M A M J J A S O N D

Figure n° 26 : Températures moyennes mensuelles.

Nous constatons que le mois de juillet est le mois le plus chaud tandis que le mois de
janvier est le mois le plus froid de l’année pour les deux stations météorologiques.

52
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3-2) Autres facteurs climatiques


3-2-1) Vent

Selon GUYOT (1997), le vent est la conséquence de masse d'air, se déplaçant dans des zones
de fortes pressions vers les zones de basses pressions. Il peut être considérer comme un
déplacement d'aire pratiquement horizontal, à l'exception des régions montagneuses où la
topographie joue un rôle important.
Les vents qui soufflent sur la zone ont selon leur direction diverses origines :

 Vents du Nord

En hiver, ces vents secs et froids pénètrent la zone d’étude par les monts de Tlemcen ; ils
favorisent les chutes de neige à plus de 1 400 mètres d’altitude (Sidi-Djilali). De Mars-Avril à
Octobre, ces vents sont chauds et parfois humides par suite de leur passage sur la mer ; ce
phénomène réduit relativement la chaleur de l’été dans la zone de Sebdou.

 Vents d’Ouest

Ce sont les vents dominants. Ils soufflent du sud-ouest au nord-ouest. Une grande partie des
précipitations provient de l’ascendance forcée de ces masses d’air sur les monts de
Tlemcen, ce qui permet à la zone de Sidi Djilali d’être relativement arrosée. Ils sont fréquents
pendant les mois de novembre à février.

 Vents du Sud

Secs et chauds, les vents du Sud qui soufflent surtout au printemps et en automne, quelque
fois en été, ramènent avec eux une quantité appréciable de sable et de limon.

SELTZER précise effectivement que les vents forts augmentent l’évaporation toute éliminant
l’humidité. Ce fait majeur nous permet d’avancer que ce sont surtout ces vents du
Sud-ouest qui dominent dans la zone d’étude toute l’année (BOUAZZA, 1995).

3-2-2) Gelée blanche

Les gelées blanches sont plus fréquentes dans les hautes plaines (30 jours par an), et son
risque commence lorsque le minimum de la température tombe au dessous de 10°C et il dure
tant que ce minimum reste inferieur à cette valeur (SELTZER, 1946).

53
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3-3) Synthèse climatique


La synthèse climatique est basée sur plusieurs combinaisons de données climatiques. Les
études synthétiques numériques et graphiques ont été proposées par de nombreux auteurs pour
faire classer le climat, apprécier son importance et son effet sur la distribution des espèces
végétales. Tenant compte des variables tels que les précipitations et températures, afin de
construire une expression synthétique du climat régional.

3-3-1) Quotient pluviométrique d’EMBERGER (1955)

Cet indice sert à déterminer le degré d’humidité du climat, il permet aussi de localiser les
stations dans leur contexte bioclimatique. En 1955 d’EMBERGER, a proposé pour la région
méditerranéenne, d’utiliser le quotient pluviométrique définit par l’expression suivante :

Q2 = 2000.P/ (M2-m2)

En 1969 STEWART, a modifiée cette formule par:

Q3= (P/M-m). 3,43

P : Précipitation moyenne annuelle (mm) ;


M : Moyenne des maxima du mois le plus chaud (°K) ;
m : Moyenne des minima du mois le plus froid (°K) ;
M-m : amplitude thermique extrême moyenne.

T (°K) = T (°C) + 273,2

La valeur du quotient pluviothermique calculée pour les deux stations d’El-Aricha et de Sidi
Djilali est représentée dans le tableau suivant :

54
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Tableau n°15: Quotient pluviothermique d’EMBERGER et l’ambiance bioclimatique.

Stations El-Aricha Sidi Djilali

Période 1984-2009 1970-2008


P (mm) 198 313, 61
M (°K) 306,1 309
m (°K) 273,2 274,3
Q2 20,77 30,98

Ambiance bioclimatique Aride supérieur à hiver Aride supérieur à hiver


frais frais

La figure n°27 montre l’emplacement des deux stations climatiques sur le climagramme
pluviothermique d’EMBERGER.

55
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

Figure n°27 : Climagramme pluviothermique d’EMBERGER.

56
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

3-3-2) Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN

Pour l’indication de la période sèche, on doit se référer à ces diagrammes ombrothermiques,


on considérant le mois sec lorsque P ≤ 2T avec :

P : précipitation moyenne du mois en mm ;


T : Température moyenne du même mois en °C.

Pour visualiser ces diagrammes ; BAGNOULS et GAUSSEN (1953), proposent une


méthode qui consiste à porter sur un même graphe la température et la pluviométrie de sorte
que l'échelle des températures soit le double des précipitations (1°C= 2 mm). On considère la
période de sécheresse lorsque la courbe des précipitations passe en dessous de la courbe des
températures. Selon les mêmes auteurs, la durée de la saison sèche subit fortement
l'influence de l'altitude. En d'autres termes, en montagne s'élèvent plus tardivement et
diminuent plutôt qu'en bord de la mer.

La figure n°28 représente le diagramme ombrothermique de BANGNOULS et GAUSSEN


(1953) de deux stations d’El-Aricha (1984-2009) et Sidi Djilali (1970-2008).

Figure n°28: Diagrammes ombrothermiques de BANGNOULS et GAUSSEN pour les deux


stations.

57
Chapitre 02 Les Composantes Environnementales

A partir d’une analyse comparative des deux stations d’El-Aricha et Sidi Djilali, nous nous
soustrairons que la période sèche s’étale sur plusieurs mois. La période de sécheresse se
prolonge de 5 à 6 mois et se déroule de la mi-mai au début d’Octobre.

58
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Chapitre 03
Etude de la dégradation de
la végétation

58
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

1- Analyse bibliographique
Les régions steppiques au Maghreb sont marquées par une augmentation des effectif ovins
surtout et une diminution des superficies des parcoures qui se traduit en général par une
dégradation des ressources pastorales collectives (NASR et al., 2000). L’accroissement des
populations et du cheptel a crée des besoins qui ont pu durant un certain temps être couvert
par une augmentation des prélèvements de terres et des tentatives de culture.

L’action anthropique est principal facteur de dégradation et ses actions sont multiples et
connues (LE HOUEROU, 1981) et (BOUABDELLAH, 1992). L’homme façonne le
paysage naturel et continue d’exercer son action sur les piémonts de sebdou, EL-Ger. Sidi –
Djilali, et les hautes plaines steppiques d’EL-Aouedj, EL-Aricha, Naâma par l’intermédiaire
du pastoralisme et de l’agriculture. Cela se traduit partout par une évolution régressive
continue des écosystèmes steppiques, menant le plus souvent à la répartition d’une végétation
apparemment uniforme dans l’ensemble. Par ailleurs, la répartition des espèces, exprimée par
des stratégies adaptatives face à des contraintes environnementales, fait ressortir que les
chamaephytes et les thérophytes tendent à envahir le tapis végétal des steppes du Sud d’El-
Aricha.

En outre, un facteur important, c’est celui du poids de l’influence du troupeau qui ne fait que
grandir et qui exerce une action réductrice sur certaines espèces vivaces appétantes
(Helianthemum virgatum, Helianthemum hirtum, Thymus algeriensis, Thymus munbyanus,
subsp. Ciliatus, ……..etc.) et favoriser d’autres épineuses (Atractylis humilis, Atractylis
carduus, Astragalus armatus) ou toxique (Peganum harmala) (BOUAZZA et al., 1994).

Les travaux réalisés par nos soins en phyto-écologie dans la région montrent une diminution
des surfaces occupées par l’Armoise et l’Alfa entre 1973 et1990. Nous avons aussi remarqué
une nette progression des superficies en culture peu performantes de l’ordre de 1% par an. Sur
une superficie totale de terrain de parcoures autorisée pour le pâturage de 90.000 tête soit
9.000 béliers et 81.000 brebis, soit en moyen ovin pour 2 hectares.

Les bonnes nappes à Stipa tenacissima ont été les plus affectées par ces changements ; elles
occupaient 6,61% du territoire en 1973, mais seulement 2,24%en 1990, et elles ont totalement
disparu de la zone cartographiée. En 2003, les surfaces occupées par Artemisia herba-alba et
Stipa tenacissima diminuent considérablement le long de l’axe routier Sebdou, El-Aouedj, El-
Aricha. Les formations herbacées basses où dominent les nitratophytes et les thérophytes
remplacent les steppes à Artemisia herba-alba entre El-Aouedj et El-Aricha, sur le piémont
du Djebel Mékaidou. Le surpâturage et le piétinement intense favorisent dans certains
secteurs l’interprétation des peuplements à Stipa tenacissima et Artemisia herba-alba. De
plus, la sécheresse croissante depuis plus de dix années a contribué au délabrement des nappes

59
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

alfatières, lesquelles éprouvent d’énormes difficultés de régénération (BOUAZZA et al.,


2004).

Et aussi l’exploitation drastique et irrationnelle de l’alfa par les troupeaux a entrainé la


régression de cette dernière dans nombreuses régions du Maghreb (KADI-HANIFI et
LOISEL, 1997) et (KADI-HANIFI, 2003). De la « mer d’alfa » décrite par TRABUT en
1889 et dont la superficie avait été évaluée à 3976174 ha par le gouvernement général
d’Algérie en 1921, il ne reste que 2025864 ha (CNST, 1989 in BOUAZZA et al., 2004) ; en
70 ans, la nappe alfatière a donc régresse de moitie.

Entre 1973 et 2003, les surfaces occupées par Artemisia herba-alba diminuent et les nappes
en bon état disparaissent. En effet, les bonnes steppes à Armoise occupent 9,08 % de la
surface du territoire cartographié en 1973, puis seulement 3,33 % en 1990, et cette structure
de végétation ne figure plus en 2003. Les nappes moyennement dégradées occupaient 7,38 %
de la surface en 1973, mais passent à 5,39 % en 1990 et à seulement 2,27 % en 2003 ; ce type
de formation à Artemisia herba-alba régresse globalement entre 173 et 2003. La superficie
des nappes dégradées reste constante entre 1973 et 1990 (0,96 %) mais augmente
significativement en 2003, pour atteindre 14,8 %. A la limite méridionale de la zone d’étude,
les chénopodiaceae deviennent de plus en plus importantes et Artemisia herba-alba est
fréquemment associée à Noaea mucronata qui tend, dans nombreuses stations, à occuper
l’intégration de recouvrement de cette formation. Généralement, les zones de contact
présahariennes se distinguent, notamment par la présence de Noaea mucronata Certains
auteurs comme celles (1975), (LE HOUEROU et al., 1975), (DJEBAILI, 1978) et
(POUGET, 1980) s’accordent pour caractériser Noaea mucronata, Artemisia herba-alba dans
l’étage aride sur sol à texture fine à moyenne (limoneuse). Selon LE HOUEROU et al.
(1975), DJEBAILI (1978) et POUGET (1980), Noaea mucronata indique aussi la présence
de sols en croutes.

Les formations à alfa accusent une sensible diminution en surface, en particulier pour les
bonnes nappes alfatières qui occupaient 6,61 %de la zone en 1973, passent à 2,24 % en 1990,
et ont totalement disparu en 2003, remplacées successivement par la steppe à armoise puis par
les pelouses (BOUAZZA et al., 2004).

Par ailleurs, la forte présence d’Erucaria uncata dans la majorité des relevés effectuées sur les
zones planes (El-Aouedj) montre le lien etroit existant entre la steppe à armoise et les
défrichements réalisés pour les cultures (BENABADJI, 1995). Dans les secteurs tres
fortement perturbés par les animaux, en particulier entre agglomérations d’El-Aouedj et d’El-
Aricha, Artemisia herba-alba est progressivement remplacée par des espèces peu appelantes
comme Atractylis serratuloides et Peganum harmala qui peuvent, selon les stations dominer.

60
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Les nappes mixtes à Stipa tenacissima et Artemisia herba-alba occupant 1,28 % en 1973, ces
bonnes nappes régressent à une superficie de 0,38 % en 1990 ; ceci n’est pas le cas pour les
nappes dégradées qui gagnent en surface, passant de 0,57 % en 1973 à 2,11 % en 1990.

Les surfaces cultivées progressent nettement en trente ans (30) (17,77 % en 1973 ; 31,90 % en
1990 et 27 ù en 2003). Une agriculture traditionnelle et aléatoire est pratiquée dans des
régions où régent des conditions climatiques et édaphiques assez sévères. Il a été possible de
relever une extension importante de la céréaliculture (27 % de la surface totale, soit 14339
ha), y compris dans les plaines de texture sablo-limoneuses, lesquelles sont extrêmement
sensibles à l’érosion éolienne. L’extension des superficies cultivées est particulièrement
visible de part et d’autre de la RN 22. Ces terres de parcours à l’origine n’ont pas la faculté de
production durable, ce qui pousse les agropasteurs à les abandonner au fil des ans ; c’est ainsi
que celles –ci sont remplacées par l’armoise et les pelouses (formant 49 % de surface en
2003). Ces dernières sont constituées de graminées (Brachypodium distachyum, Hordeum
murinum), de crucifères (Muricaria prostrata, Matthiola longipetala) et de cistacées
(Helianthemum virgatum) (BOUAZZA et al., 2004).

Actuellement, si les touffes d’alfa arrivent à se maintenir sur les versants montagneux
matorralisés à l’Ouest de la zone, elles ne figurent dans notre territoire cartographié en 2003.
Par ailleurs, les peuplements à Artemisia herba-alba accusent une sensible augmentation en
surface au détriment des formations végétales de plus grande qualité pastorale. Les
modifications floristiques des écosystèmes pastoraux des régions arides et désertiques, sous
l’effet de la pression animale et du déficit hydrique, affectent en premier lieu les graminées
(stipa tenacissima) et les chamaephytes palatables (Artemisia herba-alba).

Dominés par le semi-nomadisme, les terrains de parcours sont dans une phase de déperdition
qui trouve son origine dans deux (02) pratiques humaines irrationnelles : le défrichement qui
affectait 17,77 % de la surface en 1973, puis 27 % en 2003 (soit 1 % de surface défrichée tous
les trois ans) et le surpâturage. De plus, la xericité croissante depuis une vingtaine d’années a
contribué au délablement des nappes alfatières. L’aridité du climat de la région est
essentiellement marquée par une pluviosité faible et des mois d’été tres chauds
(BENABADJI et BOUAZZA, 2000). Cette région du Sud-Ouest de l’Oranais a d’ailleurs,
par le passé, été victime d’une sécheresse spectaculairement longue qui aurait en lieu vers
1880 et qui aurait duré onze années.

La plupart des formations steppiques sont appauvries sur le plan floristique et actuellement
leurs richesses dépendent essentiellement du nombre d’espèces annuelles qui peuvent varier
très largement d’une station à l’autre et d’une année à l’autre en fonction du niveau des
précipitations hivernales et printanières (DJEBAILI, 1984).

61
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

La région Nord de la zone est riche sur le plan floristique et présente une diversité de
paysages contrairement à la partie Sud dans laquelle on note une monotonie de ces derniers et
une diversité floristique réduite (BOUAZZA et al., 2015).

L’état actuel de la zone steppique de Sebdou résulte principalement de l’action conjuguée de


l’homme et du climat. Pour évaluer l’importance isolée ou concomitante de ces facteurs sur
l’éco-complexe et mettre en place un mode de gestion raisonnée, il importe de retenir la
végétation comme indicateur le plus facilement interprétable et le plus sensible (BOUAZZA
et al., 2015).

Les espèces indicatrices de la dynamique de la végétation sont peu nombreuses mais


généralement très informatives ; c’est le cas de Noaea mucronata qui, selon les travaux de
BOUAZZA et al. (2004) occupe les zones de contact présahariennes. Ces mêmes auteurs
ajoutent que certaines espèces post-culturales telles que Hordeum murinum, Muricaria
prostata et Brachypodium distachyum révèlent la progression des défrichements dans les
espaces steppiques.

Parmi les facteurs écologiques qui influent le plus sur la végétation on trouve les conditions
climatiques associées aux conditions anthropiques et édaphiques. L’hétérogénéité structurale
et texturale du sol joue un rôle déterminant dans les variations du taux d’humidité, de
carbonates et de la matière organique ce qui exerce une action sur la répartition spatiale des
espèces (BOUAZZA et al., 2004) et (HASNAOUI et al., 2010 in BOUAZZA et al., 2015).

Pour cette typologie, les caractères lithologiques et la moyenne des pluies enregistrées ces
dernières décades (moins 33,5 %) ont exercé une influence prépondérante sur les conditions
de vie de la végétation steppique.

Il est indubitable que cette végétation steppique du Sud-Ouest de Tlemcen, dans sa très grande
majorité, est menacée si les conditions biotiques, et notamment la pression, qui s’exercent sur
elle ; ne seront pas modifiées.

Enfin, il ne semble pas que les conditions climatiques actuelles, franchement plus arides qe
celles qui régnaient sur la zone au début du siècle, soient favorables à la régénération de cette
végétation steppique et perturbe la typologie actuelle de la zone d’étude.

Selon ll’etude de ZENNOUCHE (2015), de l’occupation des sols de la zone d’etude entre
1984 et 2011 est representee dans le tableau n° 16 et les figures n° 29 et n°30 suivantes :

62
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Tableau n°16 : Superficies des differentes classes des cartes d’occupation du sol.

Classes Superficies des casses de la Superficies des casses de la


carte de 1984 en ha carte de 2011 en ha

Foret 2186,55 1487,16


Matorral 2241,18 1157,76
Matorral dégradé 14176,80 11016,09
Groupements à alfa et 3321,36 1005,57
armoise blanche
Cultures 65,43 117,45
Affleurements rocheux 24076,89 42920,82
Sol nu 92293,29 88274,34
Eau 1200 1500
Unités mixtes 187278,5 179360,81

(Source : ZENNOUCHE, 2014)

Superficie en ha des classes de la carte de 1984

Foret

Matorral

Matorral dégradé

Groupements à alfa et
armoise blanche
Cultures

Affleurements rocheux

Sol nu

Eau

Figure n°29 : Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour l’année
1984.

63
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Superficie en ha des classes de la carte de 2011


Foret

Matorral

Matorral dégradé

Groupements à alfa et
armoise blanche
Cultures

Affleurements rocheux

Sol nu

Eau

Unités mixtes

Figure n°30 : Superficies des différentes classes de la carte d’occupation du sol pour l’année
2011.

D’après les résultats obtenus, la majorité des superficies des classes représentent la végétation
ont fortement régresse : (699,39 ha pour la classe foret, de 1083,42 ha pour la classe matorral,
de 3160,71 ha pour la classe matorral dégradé et 2315,79 ha pour la classe groupement à alfa
et armoise blanche).

La végétation a donc subit une importante dégradation durant la période entre 1984-2011.
Celle-ci est due à plusieurs facteurs dont le déboisement et les feux de foret, le climat qui
devient de plus en plus rigoureux et l’action anthropique.

La crise pastorale trouve ses origines dans la dégradation des parcours qui constituent le
facteur principal de toute activité dans les zones steppiques. En effet, face à l’accroissement
de la population humaine et animale sur un espace vital de plus en plus réduit, on assiste à une
surexploitation de ce qui reste des parcours steppiques.

Cette situation n’est pas restée sans effets sur les pratiques des populations pastorales. On
assiste en effet à la disparition progressive des anciens systèmes de gestion des espaces
pastoraux fondés par exemple sur la « azzaba » et « achaba » qui permettaient la protection
des parcours en laissant aux espèces steppiques un temps pour se régénérer et se reconstituer.

64
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

On assiste à l’apparition de nouveaux modes tels que l’appropriation des terres de parcours
par une méthode ou une autre.

2- Estimation de la phytomasse aérienne totale

La phytomasse aérienne sur pied est la quantité de végétation sur pied présente, par unité de
surface, à un instant donné. Elle s’exprime très généralement en kilogrammes de matière
sèche par hectare (kg/MS/ha) (LE FLOC'H, 2008). Son évaluation est essentielle si l’on
désire la production primaire, cette dernière est indispensable pour évaluer la quantité de
ressource disponible.

2-1) Méthodologie et Résultats


2-1-1) Approche méthodologique

En parcourant le terrain de la zone d’étude, le défrichement au profit de la céréaliculture et le


surpâturage des parcours steppique sont nettement observé et prennent beaucoup d’ampleur
d’année en année ceci a rendu le choix de la station de mesure de la phytomasse difficile.
Finalement nous avons choisi une station dans la commune de Sidi Djilali, précisément dans
la région de Sidi El Mokhfi (Photo.4). Elle fait partie des hautes plaines steppiques de la
wilaya de Tlemcen et contient un parcours à base d’alfa.

L’estimation de la phytomasse a été basée sur la méthode de transect selon le protocole


expérimental suivant :

2-1-1-1) Protocole expérimental


2-1-1-1-1) Caractéristiques de station
La station se trouve dans un parcours steppique dégradé dont l’espèce principale est l’Alfa
avec un taux de recouvrement entre 10 % et 20 % (Photo. 5).

Photo n°4 : Vue générale de la station de mesure de la phytomasse (Cliché original, 12/04/2016).

65
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Figure n°31 : Station de mesure de la phytomasse (MESSAOUIDI, 2011).

66
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-1-1-1-2) Matériels utilisés

Le matériel que nous avons utilisé pour l’élaboration du transect est le suivant :
a- Sur terrain (photo.5)
 GPS (Geographic Position Systems) ;
 Appareil photo numérique ;
 Une corde de 100m;
 Un sécateur ;
 Un décamètre ;
 Des sachets + vignettes ;
 Des fiches de description.

Photo n°5: Matériels utilisés sur terrain (Cliché original, 12/04/2016).


b- Au laboratoire (photo.6)

Etuve pour séchage Une balance numérique


Photo n°6: Matériels utilisés au laboratoire (Cliché original, 12/04/2016).

67
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-1-1-2) Principe de la méthode du transect

Pour notre échantillonnage, nous avons retenu la technique du transect linéaire appelée : la
méthode des points quadrat (mode d’échantillonnage stratifié) sur des lignes permanente
décrite par DAGET et POISSONET (1964, 1969, 1971,1991).
Cette méthode d’évaluation permet de :

 Développer sur le terrain des techniques de mesures fiables, répétitives, rapides et peu
couteuses ;
 Créer une base de données sur plusieurs années qui permettra de suivre l’évolution du
couvert végétal des parcours steppiques (Monitoring) ;
 Méthode plus adéquate pour les relevés phyto-écologiques.

Ce dispositif tient compte des connaissances préalablement acquise sur la végétation, le


milieu, et les animaux utilisateurs. L’espace étudié est alors découpé en plusieurs strates (plus
ou moins) homogènes, à partir des variables considérés à priori, comme prépondérantes.
Selon le concept de GODRON (1984), c’est à l’intérieur de chaque strate qu’une ou plusieurs
lignes permanente (territoire considéré comme homogène quant au climat, au sol et à la
régénération) sont mises en place, en recherchant le maximum d’homogénéité sur l’ensemble
de chaque ligne, pour la durée de l’expérimentation.

2-1-1-3) Méthode d’élaboration du transect

Après avoir choisi les points d’échantillonnage considérés plus ou moins représentatifs de la
variabilité de la végétation dans la région d’étude, nous avons réalisé un transect.
Le transect se fait sur une longueur de 100 m, et chaque 10 m, une placette de 1 m2 répartie de
manière systématique et matérialisé tout au long du transect (Fig. 32).

68
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Echantillonnage (mesure de biomasse) Transect 1

100 m

Borne Chaque 10 m Borne

Ech 1 Ech 2 Ech 3 Ech 4 Jusqu’au Ech 10

Jusqu’au

Sac 1 Sac 2 Sac 3 Sac 4 Sac 10

Sécher à 60° C pendant 48 h

Etuve
Peser à l’état frais Peser à l’état sec

Balance Balance
(Sur terrain)

(HADDOUCHE I., 2008)

Figure n° 32 : Méthode de mesure de la biomasse.

Dans chaque placette, la végétation est coupée à ras du sol (Photo. 7), mise en sachet, pesée à
l’état frais puis séchée à l’étuve pendant 48h à une température de 60°C puis pesée à nouveau
à l’état sec.

69
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Sécateur
Corde de
100m

Carré de
1m2
Photo n°7: Réalisation du transect (Cliché original, 12/04/2016).

2-1-2) Résultats
Le travail sur terrain et au laboratoire nous a permis d’aboutir résultats représentés dans le
tableau n° 17 suivant :

70
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Tableau n°17 : Résultats obtenus après échantillonnage (station 01).

Sortie : Le 12/04/2016 (La commune de Sidi Djilali « Sidi Mokhfi »

Pente 0-3%

Transect 1
1°24’11’’W 34°29'25’’N Poids à l’état frais Poids à l’état sec Différence du poids
(g) (g) (g)
Altitude : 1200 m
P01
275 105,97 169,03

P02 175 69,41 105,59

P03 505 168,75 336,25

P04 255 95,06 159,94

P05 95 30,60 64,4

P06 595 308,83 286,17

P07 155 55,86 99,14

P08 125 49,24 75,76

P09 225 77,32 147,68


P10
175 61,30 113,7

2-1-3) La phytomasse aérienne totale


Les calculs de la phytomasse aérienne totale de la station sont représentés dans le tableau
n°18 suivant

71
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Tableau n° 18: Les calculs de la biomasse.


Sortie : Le 12/04/2016 (La commune de Sidi Djilali « Sidi Mokhfi »

Transect 1
1°24’11’’W 34°29'25’’N

Altitude : 1200 m
Transect1 Poids à l’état sec (g) Poids (Kg Ms/ha/an)

T1P1 105,97 1059,7


T1P2 69,41 694,1
T1P3 168,75 1687,5
T1P4 95,06 950,6
T1P5 30,60 306
T1P6 308,83 3088,3
T1P7 55,86 558,6
T1P8 49,24 492,4
T1P9 77,32 773,2
T1P10 61,30 613

Les résultats obtenus dans le tableau ci-dessus, sont représentés sous forme de diagramme
dans la figure N°33 suivante :

3500
3000
2500
Poids à l’état sec (g)
La biomsse

2000
Poids (Kg Ms/ha/an)
1500
1000 Linéaire (Poids à l’état
500 sec (g))
0 Linéaire (Poids (Kg
0 5 10 15 Ms/ha/an))

Les relevés

Figure n°33: La répartition de la biomasse dans la commune de Sidi Djilali.

72
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-2) Discussion
Les résultats de la phytomasse des dix relevés effectués dans la station montrent qu’elle varie
entre 306 et 3088 Kg Ms/ha/an. Selon TOUNKOB (2013), elle varie entre 0 à 12500 Kg
Ms/ha/an dans la commune d’El Gor. De 101 à 976 Kg Ms/ha/an dans la commune d’El-
Aricha selon FATHI (2013) et de 50 à 3050 Kg Ms/ha/an dans la commune d’El-Aricha,
selon BOUCIF (2014).
La production de la phytomasse des parcours steppiques de la wilaya de Tlemcen est très
hétérogène et inferieur aux besoins du cheptel qui y vive actuellement. Cela est dû à plusieurs
facteurs.
2-2-1) Les facteurs de dégradation
2-2-1-1) Facteurs naturels
Un climat aride et semi aride, avec des précipitations tres irrégulières d’une année à l’autre est
au cours de la même année, une saison sèche longue de 6 à 9 mois, une forte évaporation, des
sols peu évolués et fragiles et une vegetation clairsemées font que les parcours sont soumis à
une dégradation accentuée par les phénomène de l’érosion hydrique et éolienne (ZEKRI et
al., 2014)
2-2-1-2) Facteurs anthropiques
L’homme est intimement lié à l’écosystème dans lequel il vit. Il influe d’une façon directe ou
indirecte sur son équilibre naturel. Les différentes études portant sur l’environnement et la
dégradation des ressources naturelles ont négligé, jusqu’à une date récente, l’aspect socio-
économique de cette dégradation. Or les expériences accumulées à travers les différentes
études et projets de développement des zones marginales, nous ont monté l’importance d’un
tel aspect dans l’aboutissement des projets.
 Le surpâturage (Photo.8 et Photo.9)
Par suite de la pression pastorale intense et continue, les espèces délaissées par le bétail
(essentiellement des ovins et des caprins et quelques bovins) bénéficient d’un avantage
sélectif considérable et tendent à éliminer les espèces fourragères affaiblies par des
défoliations continuelles. Parmi les espèces dépourvues d’intérêt pastoral envahissantes des
steppes figure beaucoup d’espèces rudérales et nitratophiles induisant des intoxications des
ruminants affamés, des espèces armées d’épines, des espèces comportant des principes
toxiques et des plantes à stratégie « r » c’est-à-dire allouant une grande part de leur énergie
métabolique aux organes reproducteurs. Autour des forages et des points d’eau à grand débit,
l’agression pastorale est à son summum provoquant la formation d’auréoles désertifiées sur
des rayons de 5 à 15 km perceptibles sur les images satellitaires.

73
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Photo n°8 et n°9: Aire surpâturée (Cliché original, 12/04/2016).

Noaea mucronata Atractylis serratuloides


Photo n°10: Espèces indicatrices du surpâturage (Cliché original, 12/04/2016).
Il y a deux causes principales qui expliquent le surpâturage :
 Le manque de création d'emplois (agricoles et surtout non agricoles) pousse les
ménages pauvres à défricher des lopins de terre pour produire un minimum de
céréales et les pousse à posséder quelques têtes de caprins et d'ovins pour
subvenir à un minimum de leurs besoins ;
 La gratuité des unités fourragères enlevées sur les parcours pousse les gros
possédants à accroître la taille de leurs troupeaux et les conduits aussi à défricher
les parcours pour se les approprier.

74
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

 Déplacement du cheptel
Le pastoralisme est l’activité économique principale de la zone d’étude. Compte tenu à l’état
actuel de la steppe, la charge à l’hectare est actuellement trois à quatre fois trop élevée. Selon
COTE (1983), « Une steppe en bon état ne devrait pas, d’après les pratiques habituelles
porter plus d’une tête à l’hectare ». Les charges sont très variables, il a été retenu de 0,4 à 1,1
tête à l’hectare, équivalent à 4 à 6 ha/ovin (norme est de 2 têtes/ha).
Une rotation des parcours permet d’améliorer les productions animales et pastorales. Elle
permet aussi l’ajustement de la charge aux capacités du parcours. En ce qui concerne la nappe
alfatière, six coupants exploitables en lots de 02 coupant à exploiter pendant 04 ans, ainsi
chaque coupant subira deux rotation d’exploitation en 50 ans correspondant à la durée de vie
de la souche (BNEDER, 2008) in (BOUCIF, 2014).
Le développement du cheptel dans la région steppique de Tlemcen se fait entre Magoura,
Sidi Aissa, Mekiadou, El-Gor, Sidi Yahia Bel Hajd, Chebket Ben Dahman et Naouala. Ces
zones ont été toujours occupées par des campements de nomades et le déplacement ne se
limite qu’à ces zones.
 Les défrichements des parcours au profit de la céréaliculture (Photo.11)
Les défrichements au profit de la céréaliculture (constitue surtout d’orge et de blé dur ; est
l’activité la plus importante après l’élevage malgré le faible rendement à l’hectare (environ
4q/ha) sont effectués sur presque toutes les communes (El-Aricha, Sidi Djilali, El-Gor, et El
Bouihi). Cependant, l’administration des forêts pénalise les délinquants pour protéger au
maximum cette végétation.
Le défrichement des terres s’amplifie encore par l’introduction de la mécanisation des
labours (utilisation des tracteurs équipés de charrues à disques qui peuvent entrainer la
stérilisation du sol).
Le développement de l’agriculture (céréaliculture) en zone de glacis ou en zone déprimée
constitue une première perturbation causée par l’homme. L’extension de cette céréaliculture
mécanisée au profit de la végétation naturelle exerce une influence catastrophique sur
l’écosystème steppique déjà considérée comme milieu instable. «La destruction des
communautés végétales naturelles fut souvent un prélude à l’aridification ou la désertification
de bien des territoire livrés à la culture ou transformés en pâturage… .».

75
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Photo n°11 : Problème de défrichement dans les parcours (Cliché original, 12/04/2016).

 La sédentarisation massive des nomades


Le déclin de l’activité pastorale traditionnelle et l’émergence de nouveaux besoins (santé,
éducation, etc.) sont à l’origine d’une sédentarisation de la population nomade. Celle-ci se
dirige vers les principaux centres agglomérés de la région. Et parmi la conséquence de ce
dernier, nous citons quelque uns (QARRO, 1996) :
 La dégradation des ressources pastorales (surcharge sur les parcours par leurs
troupeaux) ;
 L’appropriation des terres collectives et la montée de l’individualisme ;
 La réduction des mouvements des troupeaux et l’abandon des traditions pastorales ;
 La réduction des superficies des parcours et l’expansion de l’agriculture dans les sites
pastoraux favorables ;
 La fixation de l’habitat ;
 L’intégration des systèmes d’élevage aux systèmes de cultures ainsi qu’aux marches
de l’aliment du bétail ;
 La transformation des systèmes de production et le passage du système pastoral
spécialisé à un système agropastoral diversifient les productions.

76
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

 Prolifération non contrôlée des constructions en dur en milieu steppique


L’apparition des constructions en dur en milieu steppique témoigne des mutations et de la
sédentarisation massive des nomades. On assiste dans certains centres (Belhadji Boucif, El
Aricha…) à une extension incontrôlée, induisant des surcoûts pour la collectivité en matière
de rejets d’eaux usées est compliquée davantage par l’immensité du territoire.
Et voila la figure n° 34 résume les principales menaces sur les écosystèmes steppiques d’une
manière générale :

Principales menaces sur les écosystèmes steppiques

Sécheresse Pression humaine

 Réduction de la matière  Croissance démographique et


organique ; croissance des besoins ;
 Diminution du ruissellement ;  Sédentarisation et concentration de
 Diminution de la couverture la population ;
végétale ;  Régression de la pratique du
 Erosion éolienne aggrave la nomadisme ;
désagrégation du sol  Augmentation des cheptels ;
 Surpâturage des zones favorables ;
 Extension des labours ;

 Dégradation des terres de parcours ;


 Appauvrissement de la diversité génétique
floristique mais aussi faunistique ;
 Diminution des réserves hydriques ;
 Remontée des sels et stérilisation des sols.

Figure n°34: Les principales menaces sur l’écosystème steppique.

77
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

2-2-2) Les procédés de lutte contre la dégradation des parcours


Devant le diagnostic alarmant de la situation des zones steppiques de la wilaya de Tlemcen,
l’intégration d’une politique de développement s’impose basée sur des programmes
d’intervention visant entre autre :
 Restauration des parcours steppiques par remontée biologique ;
 Réhabilitation par la plantation d’arbres et arbustes fourragers spécialisés et
tolérants l’aridité (Ceratonia, Prosopis, Cactus, Atriplex, etc.) ;
 La création des conditions socio-économiques de stabilisation des populations
pastorales (création de nouveaux périmètres irrigués, tourisme, secteur tertiaire,
etc.);
 Soutien et amélioration des conditions de l’élevage (recombiner le couple
production animale et production végétale fourragère);
 Diversification des revenus par l’intégration d’autres activités en parallèle à
l’élevage (Arboriculture, Fruits Rustiques tels que les pistaches, Petits élevages,
Apiculture,...) ;
 Intégration d’actions à fort potentiel de main d’œuvre (plantation pastorales ;
travaux de conservation de l’eau et du sol).
L’exécution de ces programmes repose sur deux points essentiels :
 L’implication des éleveurs et des autorités locales dans le développement des zones
steppiques (forme participative) ;
 L’organisation de l’intervention dans un cadre plus concerté entre les différents
services techniques (cohésion et complémentarité des actions).
Pour une stratégie de développement durable, il est indispensable de suivre une démarche
méthodologique, dont on a besoin de planifier et de mettre en œuvre des projets de
développement avec la population. Cette planification s’applique particulièrement, pour
l’écosystème steppique de la wilaya de Tlemcen où la prise de decision à l’echelle locale et
une grande flexibilité sont essentielles pour la survie des personnes qui utilisent de manière
productive des environnements marginaux sensibles et menaces.

Cette approche prend une importance vitale quand une gestion insuffisante des équilibres
fragiles entre les principaux éléments (sol, eau, plantes, animaux) risque de déboucher sur une
désertification touchant des espaces de plus en plus étendus.

Cette démarche méthodologique appliquée à la zone d’étude permet de mettre au point des
programmes de développement prenant en compte les problèmes, les attentes et besoins des
populations locales concernées respectueux de la protection de l’écosystème steppique
comprenant plusieurs projets ayant pour objectifs de :

78
Chapitre 03 Etude de la dégradation de la végétation

Lutter contre le surpâturage ;


Lutter contre l’extension des labours illicites ;
Assurer une gestion plus rationnelle des parcours.

Parallèlement, la planification par objectif le permet. Il s’agira d’analyser les problèmes


(image de la réalité actuelle) qui concernent l’écosystème steppique de la wilaya de Tlemcen,
d’analyser par la suite des objectifs (image de l’avenir et d’une situation améliorée) et de
dégager les stratégies à adopter.

79
Conclusion générale
Conclusion générale

A ctuellement, dans la région de Tlemcen les formations végétales steppiques sont


dégradées suite à des contraintes climato-anthropiques.

L’état actuel de la dégradation du tapis végétal a été établi grâce aux multiples
données bibliographiques et aux observations sur le terrain.

La multiplication de la population du cheptel et un changement dans les pratiques


traditionnelles ont induit à une dégradation significative du tapis végétal pérennes au profit
des espèces annuelles.

Pour subvenir aux besoins de la population actuelle et du cheptel en ressources fourragères, il


faut gérer ces espaces steppiques à travers de nouveaux concepts de réhabilitation (plantation
pastorales) bien étudier en conditions édaphologique et nature de l’espèce a implanté. Ceci
permettra une production raisonnable en ressource, c'est-à-dire en fonction des potentialités
du milieu (eau et sol).

La réussite de cette réhabilitation à travers ces nouveaux concepts doit associer les
communautés des éleveurs et les accompagnes par une sensibilisation permanente pour la
conservation potentielle en vue d’un développement durable.

Nous s’imposons donc comme préalable où il va falloir envisager une politique rationnelle
pour l’utilisation de l’espace steppique. Cela peut être effectué par les actions suivantes :

Recorriger les lacunes des anciennes stratégies de lutte ;


Mise en défens et plantation des espèces fourragères au niveau des parcours dégradés ;
La réglementation du pâturage, il faut fixer le nombre de bétails à introduire dans un
parcours ainsi que la rotation à suivre pour parcourir le terrain ;
Le scarifiage qui consiste à cassé les pellicules de battance dure qui couvrent certains
surfaces pour faciliter l’infiltration de l’eau de pluie et permettre le démarrage de la
remontée biologique ;
Eviter les activités agricoles non appropriées à la nature des sols steppiques ;
Extension et aménagement des points d’eau de type local.

80
Références Bibliographiques
Références bibliographiques

 ABDELGUERFI A., LAOUAR M., 1997. La privatisation du foncier : Impact sur


l’environnement et sur les ressources génétiques en Algérie. Options Médit, (32) :
203-207.
 AIDOUD A., 1983 Contribution à l’étude des écosystèmes steppiques du Sud
Oranais. Thèse 3 éme cycle, USTHB, Alger, 255 p.
 AIDOUD A., 1989. Les écosystèmes steppiques pâturés d’Algérie : fonctionnement,
évaluation et dynamique des ressources végétales. Thèse Doct, Univer. SCI. Technol.
H. Boumediene Alger, 250 p.
 AIDOUD A., 1994. Pâturage et désertification des steppes arides d’Algérie : cas des
steppes d’alfa (Stipa tenacissima L.). Paralelo, 16 (37) : 33-42.
 AIDOUD A., LE FLOC’H E., LE HOUEROU H.N., 2006. Les steppes arides du
nord de l’Afrique. revue sécheresse, 17 (1-2) : 19-30.
 AIDOUD A. et NEDJRAOUI D., 1992. The steppes of Alfa (stipa tenacissima L.) and
their utilization by sheeps: In plant animal interactions in mediterrean- type
ecosystems. MEDECOS VI, Gréce, 62-67.

 BAGNOULS F. et GAUSSEN H., 1953. Saison sèche et indice xérothermique. Bull.


Soc. Hist. Nat. Toulouse, (88) :3-4 et 193-239.
 BENABADJI N., 1995. Etude phyto-écologique de la steppe à Artemisia herba-alba
Asso. et Salsola vermiculata L. au Sud de Sebdou (Oranie-Algérie), Thèse Doct. Es-
Sci, Univer de Tlemcen, 296 p.
 BENABDELLI K., 2000. Evolution de l’impact des nouveaux modes d’élevage sur
l’espace et l’environnement steppique : cas de la commune de Ras El Ma (Sidi Bel
Abbes –Algérie). Options méditerranéennes, (39) : 129-141.
 BENEST M., 1985. Evolution de la plateforme de l’Ouest Algérien et du Nord-Est
Marocain au cours du jurassique supérieur et au début de crétacé : stratigraphie,
milieu de dépôt et dynamique sédimentaire. Thèse Doct ES-SC, Doc labo géol. 95,
Lyon, 585 p.
 BENIDIR M., GHOZLANE F., YAKHLEF H., 2008. La sédentarisation et le
développement durable de l’élevage ovin dans les zones steppiques algériennes.
Colloque international « Développement durable des productions animales : enjeux,
évaluation et perspectives » : 1-25.

81
Références bibliographiques

 BENGUERAI A., 2011. Evolution du phénomène de désertification dans le Sud


Oranais(Algérie). Thèse Doct, Univer Tlemcen, 138 p.
 BENSAID A., 2006. SIG et télédétection pour l’étude de l’ensablement dans une zone
aride : cas de la wilaya de Naâma (Algérie). Thèse Doct, Univer ES-Senia Oran, 299
p.
 BENSOUIAH R., 2003. La lutte contre la désertification dans la steppe algérienne :
les raisons de l’échec de la politique environnementale. In 15 éme Journées de la
société d’Ecologie Humaine, Marseille, 21 p.
 BENSOUIAH R., 2006. Vue d’ensemble de la steppe algérienne. [en ligne] :
(http://desertification. Voila. net/ steppe algérienne. Htm).
 BERDANI S., BENADJILA M., et BENDJILA S., 1991. Aperçu sur la législation et
les modes d’utilisation par les animaux des terres publiques en Algérie. Actes du
quatrième congré international des terres de parcours. Montpellier : S.N, 2: 895-899.
 BOUABDELLAH H., 1992. Dégradation du couvert végétal steppique de la zone du
Sud-Ouest Oranais, cas d’El-Aricha, Mémoire de Magistère en géographie, Inst Geog
Ameng Territ (IGAT), Univer d’Oran, 222 p.
 BOUAZZA M., 1995. Etude phyto-écologique des steppes à Stipa tenacissima L.et a
Lygeum spartum L.au Sud de Sebdou (Oranie-Algérie). Thèse Doct, Univer Tlemcen,
275 p.
 BOUAZZA M., BENABADJI N., 2000. Quelques modifications climatiques
intervenues dans le Sud-Ouest de l’Oranie (Algérie occidentale). Revue des énergies
renouvelables, 3 (2) : 117-125..
 BOUAZZA M., BENABADJI N. et HASNAOUI O., 2015. Note sur la typologie des
steppes de la région de Tlemcen. Biocénose bulletin d’écologie terrestre, (1) : 35-45.
 BOUAZZA M., BENABADJI N., LOISEL R. et METGE G., 1994. Contribution à la
recherche de groupements à Stipa tenacissima au Sud de Sebdou (Oranie-Algérie).
Revue des régions arides, 2/94 (7) : 3-25.
 BOUAZZA M., BENABADJI N., LOISEL R. et METGE G., 2004. Evolution de la
végétation steppique dans le Sud-Ouest de l’Oranais (Algérie). Ecologia mediterranea,
30 (2) : 219-231.
 BOUCHTATA T. et BOUCHTATA A., 2005. Dégradation des écosystèmes
steppiques et stratégie de développement durable : mise au point méthodologique
appliquée à la wilaya de Nâama (Algérie). Développement durable et territoires [En
ligne], Varia, mis en ligne le 02 Septembre 2005, consulte le 12 Février 2014. URL :
http:// developpementdurable.revues.org/1339 ; DOI:10.4000/ developpementdurable.
1339.
 BOUCIF H., 2014. Contribution à l’étude de la productivité des parcours steppiques
de la région Sud de la wilaya de Tlemcen (cas de la commune d’El Bouihi). Mémoire
du Master en Foresterie, Univer de Tlemcen, 68 p + Annexes.
 BOUGHANI A., 1995. Contribution à l’étude de la flore et des formations vegetales
au Sud des monts du Zab (Ouled Djellal, wilaya de Biskra) : phytomasse, application
cartographique et aménagement. Thèse Magister, USTHB, Alger, 226 p.

82
Références bibliographiques

 BOUMEZBEUR A. et BENHADJ M., 2003. Fiche descriptive sur les zones humides
RAMSAR, chott Zahrez Chergui(Algérie). Direction générale des forets, 10 p.
 BOURBOUZE A., 2000. Pastoralisme au Maghreb : la révolution silencieuse.
CIHEAM/IAM de Montpellier, 19 p.

 CHELLIG R., 1969. La steppe, le pays du mouton, Rapport du MARA : production


animale, 9p.
 Commission de Pédologie et de Cartographie des Sols (C.P.C.S), 1967. Classification
des sols. S.l. :C.P.C.S, 96 p.
 COTE M., 1983. L’espace Algérien, les prémices d’aménagement. OPU. Algérie, 278
p.

 DAGET PH. et POISSONET P., 1964.- Quelques remarques sur l’étude des
formations herbacées pastorales et sur l’expression des résultats. CNRS/CEPE : 50-
56.
 DAGET PH. et POISSONET P., 1969. Analyse phytoécologique des prairies,
applications agronomique. CNRS/CEPE, 120 p + Annexes.
 DAGET PH. et POISSONET P., 1971. Une méthode d’analyse phytoécologique des
prairies, critères d’applications. Ann. Agron, 22 (1) : 5-41.
 DAGET PH. et POISSONET P., 1991. Prairies permanentes et pâturages. Méthodes
d'étude. Institut de Botanique. Montpellier, 331 p.
 Direction de la Formation de la Recherche et de la Valorisation (D.F.R.V), 2012.
Rapport sur « prospectus lutte contre la désertification », Alger, 15 p.
 Direction Générale des Forets (D.G.F), 2004. Rapport national de l’Algérie sur « la
mise en œuvre de la convention de lutte contre la désertification », Alger, Septembre
2004.
 Direction des Statistiques Agricoles et des Systèmes d’Information (D.S.A/D.S.I),
2003. Recensement général de l’agriculture, Rapport général des résultats définitifs,
125 p.
 Direction des Statistiques Agricoles (D.S.A), 2016. Recensement général de
l’agriculture, Rapport général des résultats définitifs.
 DJEBAILI S., 1978. Recherche phytosociologique et phytoécologique sur la vegetation
des hautes plaines steppiques de l’Atlas algérien. Thèse doct, Univer Etat. Sci.
Languedoc, Montpellier, 229 p.

83
Références bibliographiques

 DJEBAILI S., 1983. Carte de l’occupation des terres de l’Algérie, carte pastorale de
l’Algérie, biocénose, 1-2 (2): 1-132+ Annexes.
 DJEBAILI S., 1984. Steppe algérienne, phytosociologie et écologie, O.P.U. Alger, 127
p.
 DJEBAILI S., DJELLOULI Y. et DAGET P., 1989. Les steppes pâturés des hautes
plateaux algérienne. Typologie des steppes pâturées algériennes, 120: 393-400.

 EMBERGER L., 1955. Une classification biogéographique des climats. Travx. Lab.
Bot. Géo. Fac. SCI. Montpellier, (7): 1-34.
 ENNEBATI M.A., 2015. Potentialités hydrologiques de l’écosystème steppique de
Tlemcen et intégration des données dans un système à référence spatiale. Mémoire du
Magister en gestion intégrée des écosystèmes, Univer Tlemcen, 116 p.

 FATHI M., 2013. Contribution à l’étude de la productivité des parcours steppiques :


cas de la région Sud de la wilaya de Tlemcen (commune d’El-Aricha). Mémoire du
Master en Foresterie, Univer de Tlemcen, 70 p + Annexes.
 FLORET C. et PONTANIER R., 1982. L’aridité en Tunisie présaharienne. Travaux et
Doc. ORSTOM. Paris, 544 p.

 HADBAOUI A., 2013. Les parcours steppiques dans la région de M’sila : quelle
gestion pour quel devenir ?. Mémoire de Magister en Agronomie, Univer Ouargla, 96
p+ Annexes.
 HADDOUCHE D., 1998. Cartographie pédopaysagique de synthèse par télédétection
« Images LANDSAT TM » : cas de la région de GHASSOUL (El-Bayadh). Thèse
Magister Alger, institut national d’agronomie, 143 p.
 HADDOUCHE D., 2009. La télédétection et la dynamique des paysages en milieu
aride et semi-aride en Algérie : cas de la région de naâma. Thèse doct, Univer
Tlemcen, 211 p +Annexes.

84
Références bibliographiques

 HALITIM A., 1988. Sols des régions d’Algérie. OPU. Alger, 384 p.
 Haut Commissariat au Développement de la Steppe (H.C.D.S), 2005. Problématique
des zones steppiques et perspectives de développement. Rap. Synth, 10 p.
 Haut Commissariat au Développement de la Steppe (H.C.D.S), 2010. Les potentialités
agropastorales de la steppe algérienne : requêtes cartographique, analyse et de
l’information géographique. H.C.D.S et B.N.E.D.E.R., Djelfa, 80 p.

 GHAZI Z. et LAHOUARI R., 1997. Algérie 2010, sols et ressources biologiques. Doc.
I.N.E.S.G. Alger, 38 p.
 GHENNOUS S., 2014. Contribution à une étude dynamique de Stipa tenacissima L.
dans le Sud –Ouest de la région de Tlemcen. Mémoire Magister, Univer Tlemcen, 158
p + Annexes.
 GHOZLANE F., BENIDIR M., YAKHLEF H. et MARIE M., 2009. La
sédentarisation et le développement durable de l’élevage ovin dans les zones
steppiques algériennes, cas de la wilaya de Djelfa. Renc. Rech. Ruminants, 16 : 120-
198.
 GODRON M., 1984. Abrégé d’écologie de la végétation terrestre. Paris : Masson, 196
p.
 GRECO J., 1966. L’érosion, la défense et la restauration des sols, et le reboisement en
Algérie. Alger. MARA, 1-393.
 GUYOT G., 1997. Climatologie de l’environnement (de la plante à l’écosystème).
Paris : Masson, 505 p.

 KADI-HANIFI A., 1998. L’alfa en Algérie : syntaxonomie, relations milieu-


végétation. Dynamique et perspectives d’avenir. Thèse doct, USTHB. Alger, 270 p.
 KADI-HANIFI A. et LOISEL R., 1997. Caractéristiques édaphiques des formations à
Stipa tenacissima L. de l’Algérie en relation avec la dynamique de la vegetation. Ecol.
Médit, 23 : 33-43.
 KHALDOUN A., 2000. Evolution technologique et pastoralisme dans la steppe
algérienne : cas du camion GAK en hautes-plaines occidentales. Options Médit, 39:
121-127.
 KHALIL A., 1997. L’écosystème steppique : quel avenir ?. Alger DAHLEB, 184 p.

85
Références bibliographiques

 KORSO L., 2003. Proposition d’aménagement de Dayet El Ferd par l’application de


la télédétection et des systèmes d’information géographique (SIG). Mémoire de
Magister, Univer Tlemcen, 134 p + Annexes.

 LE HOUEROU H.N., 1981. Impact of man and his animals on mediterranean


vegetation, Elsevier scientific publishing company, Amsterdam, Oxford, New-York,
497-521.
 LE HOUEROU H.N., 1985. La régénération des steppes algériennes. Rapport de
mission de consultation et d’évaluation. Ministère de l’agriculture. Alger. Ronéotypé,
11 p.
 LE HOUEROU H.N., 1995. Bioclimatologie et biogéographie des steppes arides du
Nord de l’Afrique : diversité biologique, développement durable et désertisation.
Options Médit. Série B-N°10. CIHEAM. France, 396p.
 LE HOUEROU H.N., 1995. Dégradation, régénération et mise en valeur des terres
sèches d’Afrique du Nord. Coll. « l’homme peut-il faire ce qu’il a défait ? ».
ORSTOM. Tunisie, 65-102.
 LE HOUEROU H.N., 1996. Climate change, drought and desertification. J. Arid
environmental, (34): 133-185.
 LE HOUEROU H.N., 2002. Man –made deserts: desertization processes and threats.
Arid land Res. Manag, 16: 1-36 p.
 LE HOUEROU H.N., 2006. Environmental constraints and limits to live stock
husbandry in arid lands. Sécheresse, 17 (1-2): 10-18.
 LE HOUEROU H.N., CLAUDIN J. et HAYWOOD M., 1975. Etude phytoécologie du
Hodna (Algérie), étude des ressources naturelles et expérimentation agricole dans la
région du Hodna, Algérie. AGS. 66/509, Rapport technique n°3. FAO, Rome, 154 p +
2 cartes.

86
Références bibliographiques

 MADR, 2006. Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural. Statistique


agricoles, 27 p.
 MAIRE R., 1926. Carte phytogéographique de l’Algérie et de la Tunisie. Alger.
Baconnier, 78 p.
 MAMANE R., 2006. La reconnaissance spatiale et le suivi du phénomène
d’ensablement et de salinité dans la lutte contre la désertification : cas de la région de
Méchria. Mémoire d’Ingéniorat, Univer de Tlemcen, 108 p.
 Ministère de l’Agriculture, 1998.- Plan national d’action pour l’environnement. Rapp.
Synth. Alger, 15 p.
 MJEHDI R., 2011. Etude du processus du rajeunissement des sols steppiques de
l’Ouest Algérien. Mémoire du Magister, Univer de Tlemcen. 90 p.

 NASR N., BEN BALEM M., RACHID LALAOUI Y., BENISSAD J., et MEDIONI
Y., 2000. Mutation des systèmes d’élevage et de gestion des parcoure colloque en
zones arides : El-Ouara de Tataouine (Tunisie). Rev. Sèche. Sei. et Chang. Planète,
Paris 11 (2) : 93-100.
 NEDJIMI B., 2012. Seasonal variation in productivity, water relations and ion
contents of Atriplex halimus spp. Schweinfurthii grown in chott Zehrez wetland.
Algeria. J. Saud: Soc. Agri. Sci, (11): 43-49.
 NEDJIMI B. et HOMIDA M., 2006. Problématique des zones steppiques algériennes
et perspectives d’avenir. Revue du chercheur, (4): 13-19.
 NEDJIMI B. et GUIT B., 2012. Les steppes algériennes, causes de déséquilibre.
Faculté SNV, Univer Djelfa, 54-55.
 NEDJIMI B., SEBTI M. et NAOUI T.H., 2008. Le problème du foncier agricole en
Algérie. Revue droit SCI. Hum, (1): 1-11.
 NEDJRAOUI D., 1981. Teneurs en éléments biogènes et valeurs énergétiques dans
trois principaux facies de végétation dans les hautes plaines steppique de la wilaya de
Saida. Thèse doct. 3 éme cycle, USTHB. Alger, 156 p.
 NEDJRAOUI D., 1990. Adaptation de l’alfa (Stipa tenacissima L.) aux conditions
stationnelles. Thèse doct, USTHB. Alger, 256 p.
 NEDJRAOUI D., 2002. Evaluation des ressources pastorales des régions steppiques
algériennes et définition des indicateurs de dégradation. Unité de recherche sur les
ressources biologiques terrestres U.R.B.T, 239-243.

O87
Références bibliographiques

 OZENDA P., 1986. La cartographie écologique et ses applications. Masson. Paris,


375 p.

 POUGET M., 1973. Une manifestation particulière et méconnue de la salure dans les
steppes du Sud-Algérois : les plages de salure sur les glacis quaternaires a croute
calcaire. Bull. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, (64): 15-24.
 POUGET M., 1980. Les relations sol-végétation dans les steppes Sud-algéroises.
Thèse doct, Travaux et documents de l’Orostom. Paris, 555 p.

 QARRO M., 1996. Evolution des systèmes d’élevage et leurs impacts sur la gestion
et la pérennité des ressources pastorales en zones arides (région du Tafilalt, Maroc).
Options méditerranéennes, (32) : 93-99.
 QUEZEL P., 2000. Réflexions sur l’évolution de la flore et de la végétation au
Maghreb méditerranéen. Ibis Press Paris, 117 p.

 READ S. et READ T., 1988. Statistical issues in setting specifications. H.P. journal,
39 (3): 6-11.

88
Références bibliographiques

 REGAGBA Z., 2012. Dynamique des populations végétales halophytes dans la


région Sud-est de Tlemcen. Aspects phytoécologiques et cartographiques. Thèse doct
en biologie, Univer Tlemcen, 163 p.
 ROSELT/OSS/Algerie, 2005. Rapport final: Observation des hautes plaines
steppiques du Sud Oranais, USTBH-CRSTRA, 115 P.

 SELTZER P., 1946. Le climat de l’Algérie. Institut de météorologie et physique du


globe, Univer Alger, 219 p.
 SLIMANI H., 1998. Effet du pâturage sur la végétation et le sol et désertification: cas
de la steppe à alfa de Rogassa des hautes plaines occidentales algériennes. Thèse
Magister, USTHB. Alger, 123 p.
 SOTO G., 1997. Atriplex nummularia, espèce pionnière contre la désertification.
FAO. congres forestier mondial XI. Antalya- Turquie, 2 (10): 2 p.
 STEWART P., 1969. Quotient pluviothermique et dégradation bios-ohérique. Bull.
soc. Hist. Nat. Afr. Nord. Alger, 59 (1-4): 23-36 p.

 THOMAS D.S.G., 1995. Desertification causes and processes, in encyclopedia


environmental biology. Ed. W.A. Nierenberg. San Diego. Academic press, 1: 463-473.
 TOUNKOB A., 2013. Contribution à l’étude de la productivité des parcours
steppiques (cas de la commune d’El Gor- wilaya de Tlemcen). Mémoire d’Ingéniorat
d’Etat en Foresterie, Univer Tlemcen, 65 p.

89
Références bibliographiques

 TOUNKOB A., 2016. Etude de la sensibilité de la dégradation du sol dans


l’écosystème steppique de la wilaya de Tlemcen et possibilité d’une gestion durable.
Mémoire de Magistère, Univer de Tlemcen, 110 p + Annexes.

 ZENNOUCHE S., 2015. Espace écologique et évolution diachroniques des


changements spatiaux dans l’écosystème steppique de Tlemcen. Mémoire de Magistère
en gestion intégrée des écosystèmes, Univer de Tlemcen, 113 p + Annexes.

Sites web

 http://hmf.enseeiht.fr.
 http://physio-geo.revues.org.

90
Annexes
Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source : (DSA, 2016)


Annexes

Source :

(DSA, 2016)
Résumé
Thème : Contribution à l’étude de la dégradation de la végétation dans la région Sud de la wilaya de Tlemcen.

En zone steppique l’élevage ovin reste la principale activité rémunératrice des populations. Cet élevage était caractérisé dans le passé
par la mobilité (nomadisme et transhumance), l’exploitation collective des ressources pastorales des parcours, l’abondance des
disponibilités fourragères sur les parcours et l’importance des relations sociales. Aujourd’hui, cet espace pastoral valorisé par
l’élevage ovin change complètement de visage où les systèmes de production ont tendance à la sédentarisation.

Cette dernière a induit à l’extension d’actions écologiquement néfastes : défrichement inconsidéré, surpâturage, céréaliculture
aléatoire, dont les effets négatifs ont été aggravés par de longues périodes de sécheresse.

La présente étude a montré l’état actuel de la végétation steppique au Sud de la wilaya de Tlemcen, le diagnostic présente une
situation qui reste préoccupante et en voie de dégradation alarmante.

A l’ombre de ce dilemme et en raison de l’importance de cet aspect, nous présentons quelques méthodes et techniques de protection
et de régénération des parcours qui peuvent être utilisées dans le cadre de programmes d’aménagement pertinents engageant
pleinement les populations locales directement concernées.

L’utilisation d’une méthodologie appropriée fondé sur l’approche participative et la planification par objectifs semble être un moyen
efficace afin d’atteindre un développement durable dans le territoire steppique.

Mots clés : végétation steppiques, phytomasse, dégradation, développement durable, région Sud de la wilaya de Tlemcen.

Abstract
Theme : Contribution to the study of vegetation degradation in the south region of Tlemcen province.

The ovin breeding in the steppic area still be the major priceful activity of populations. This kind of breeding has been caracterized
in the past by the mobility (nomadizm and tranhuzmance, the collective exploitation of fields pastorals ressources, the abundance of
the grren covers disponibilities in the areas and the importance of social relations. Nowadays this valorized pastoral space by
breeding change completly where the production systems have tendency to the sedentarization,

This last point has induced the overwhelmed ecological actions extension : inconsidered defrichment, over gazzing, aleatory
cerealculture, where the negatif effect have been badly increased by long drown periods.

This given study has shown the actual state of steppic vegetation in the south of Tlemcen, the diagnostic present a situation which
still be so alarming and in progressing degradation.

Behind the shodow of this delema and in the highlighting of this aspect we present some methods and protection technics moreover
the grounds regenerations which can be used in the pertinent and efficient amenagement programs or guided planification strategies
engaging appalingly the concerned locals populations.

The use of a an appropriate methodology depending on a participative approche and focusing on goals planifications seems to be an
efficient tool to reach a sustainable development in the steppic territory.

Keywords: steppic vegetations, phytomass, degradation, sustainable development, South region of Tlemcen province.

‫يهخص‬
.ٌ‫ يذخم إنٗ دساسخ نزذْٕس انغطبء انُجبري في انًُطمخ اندُٕثيخ نٕاليخ رهًسب‬: ٌ‫انعُٕا‬

‫ ٔاالسزغالل اندًبعي نمو ٔاسد‬،) ّ‫لت ةانحشكخ ( يٍ انجذٔ انشحم ٔيب شج‬‫ ٔلذ رًيزد ْزِ انزشثيخ في انًبضي يٍ ل‬.ٌ‫رعزجش انسٕٓة يُطمخ نذسثيخ األغُبو َٔشبط نهذخم انشئيسي نهسكب‬
.‫ رعيش ْزِ انًسبحخ انشعٕيخ رغيشا خزسيب يٍ خالل االَزمبل إنٗ أَظًخ اإلَزبج نهزسٕيخ‬.‫انشعٕيخ ٔثطجيعخ انحبل رٕفشانكثيشيٍ انعهف إضبفخ إنٗ أًْيخ انعاللبد االخزًبعيخ‬

.‫ انزي رفبلًذ ثسجت فزشاد طٕيهخ يٍ اندفبف‬، ‫ ٔانحجٕة انعشٕائيخ‬، ‫ انًمبصخ انعشٕائيخ ٔانشعي اندبئش‬:‫ٔلذ أدٖ ْزا األخيش إنٗ رًذيذ اآلثبس انسهجيخ انجيئيخ انضبسح‬

‫ٔلذ أدٖ ْذا انذشخيص إنٗ رسهيظ انضٕء عهٗ ٔضعيخ يزسيخ ٔ يثيشح نهمهك رُجأ ثبنزذْٕس‬، ٌ‫ٔأظٓشد ْزِ انذساسخ انٕضع انحبني لنغطبء انُجبري في انسٕٓة اندُٕةيخ نٕاليخ رهًسب‬
.‫انًسزًش‬

ٌ‫ فإَُب َمذو ثعض انطشق ٔاألسبنيت للحًبيخ ٔ ثهٕسح رخطيظ عمالَي يًكٍ اسزخذاوِ في إطبس ثشايح انزًُيخ راد انصهخ ثبنسكب‬،‫ َٔظشا ألًْيخ ْزِ انًسأنخ‬،‫في ظم ْزِ انًعضهخ‬
.‫انًحهييٍ ٔ رًكٍ يٍ إششان ربو ٔ يجبشش نألطشاف انًعُيخ‬

‫حميك انزًُيخ انًسزذايخ في إلهيى انسٕٓة أضحذ يطهجب ال يفش يُّ ٔ يٍ ْذا خبءد‬
‫يجذٔ أٌ اسزخذاو يُٓديخ يالئًخ رضًٍ اشزشاكب كبيال ٔ يطهمب ٔ رحًم في طيبرٓب ٔسيهخ فعبنخ نذ‬
.‫ْذِ انذساسخ‬

.ٌ‫ انًُطمخ اندُٕثيخ نٕاليخ رهًسا‬، ‫ انزًُيخ انًسزذايخ‬، ‫رذْٕس‬، ‫ انكزهخ انحيٕيخ انُجبريخ‬، ‫ انغطبء انُجبري نمسٕٓة‬:ّ‫كهًبد يفزبحي‬

You might also like