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En particulier, on a :
Z 2π
1
P (0) = P (eit )dt (= c0 )
2π 0
Cette relation exprime que la valeur d´un polynôme P (X) au centre d´un
disque est égale à la valeur moyenne de P (X) sur le cercle-frontière.
1
1
Quitte à remplacer P par |P (a)| P (a + rX),
on peut supposer : a = 0 ; r = 1 ; | P |6 1 =| P (0) | sur D̄ = D(0, 1).
Enfin, en multipliant au besoin P par un complexe de module 1, on se ra-
mène au cas où P (0) = 1
2
B ] formule de Parseval
P P
Pour θ dans R, on a : | P (eiθ ) |2 = P (eiθ )P (eiθ ) = nk=0 nj=0 ck cj ei(k−j)θ
R 2π P P P
donc : 0 | P (eiθ ) |2 dθ = 2π nk=0 nj=0 ck cj δk,j = 2π nk=0 | ck |2
Pn k
exercice Soit : P (X) = k=0 ck X un polynôme unitaire de C[X] tel
1 ) ⊂ S 1 . Montrer que : P (X) = X n
que : P (S
Retrouver le principe du maximum pour les polynômes unitaires.
1
R 2π iθ 2 iθ 2
On a : 2π 0 | P (e ) | dθ = 1 car ∀θ ∈ [0, 2π] | P (e ) | = 1
Pn−1 2
donc : k=0 | ck | + 1 = 1. Ceci impose : ck = 0 pour 0 6 k 6 n − 1
ie P (X) = X n
On a alors : Z 2π
[1− | P (eit ) |] dt = 0
0 | {z }
intégrande nulle car continue positive
1) S 1,
donc : P (X) = X n .
donc : P (S ⊂
Impossible car | P (0) |= 1
Pn k
exercice Soit : P (X) = k=0 ak X ∈q
C[X] tel que P (0) = 1 et P (1) = 0.
1
Alors il existe ξ ∈ S1 tel que : | P (ξ) |> 1+ n
On a : a0 = 1 et 1 + a1 + ... + an = 0
Par Cauchy-Scharwz, 1 =| a1 + ... + an |2 6 n [| aR1 |2 +...+ | an |2 ]
2π
d´où : 1 + n1 6| a0 |2 + | a1 |2 +...+ | an |2 = 2π 1 iθ 2
0 | P (e ) | dθ
Par la formule de la moyenne appliquée à la fonction réelle continue
θ 7→| P (eiθ ) |2 , on choisit θ0 ∈ [0, 2π] tel que :
Z 2π
1
| P (eiθ ) |2 dθ =| P (eiθ0 ) |2
2π 0
D´où le résultat.
3
remarque : cette formule de Parseval n´est pas équilibrée ; le membre
de droite est donné par les n + 1 coefficients c0 , ..., cn qui définissent P (X)
alors que le membre de gauche nécessite la connaissance ”continue” de P (X)
sur S 1 . On peut en fait discrétiser S 1 par les racines (n + 1)ème de 1 et
1
R 2π iθ 2 1 Pn l 2
2π
i n+1
remplacer 2π 0 | P (e ) | dθ par n+1 l=0 | P (ωn ) | où ωn = e .
Pn Pn Pn Pn (k−j)l Pn Pn
( l=0 | P (ωnl ) |2 = k=0 j=0 ck cj l=0 ωn = (n+1) k=0 j=0 ck cj δk,j )
1] Egalités de Cauchy
Pour p fixé dans N, pour n > 0 et θ ∈ [0, 2π], on a :
X
| an r n ei(n−p)θ | 6 | an | r n et | an | rn converge
P
donc an rn ei(n−p)θ converge normalement en θ sur [0, 2π].
c.a.d :
Z 2π
1
f (reiθ )e−ipθ dθ = ap rp (p > 0)
2π 0
Z 2π
1 1 k f k∞
∀n > 1 ∀r > 0 | an | 6 n k f k∞ dθ 6
r 2π 0 rn
4
exercice : contrôle polynômial de | f | On suppose : R = +∞
On suppose aussi :
Pour r > C et n ∈ N, on a :
Z 2π Z 2π
n iθ −inθ
2π | an | r =| f (re )e dθ |6 [M r k ]dθ = 2π M rk
0 0
(Autrement dit, sur chaque cercle C(0, rj ), la partie réelle de f est dominée
par le monôme Cz k )
Alors f est un polynôme de degré inférieur à k.
R 2π
Pour n dans N∗ et pour j dans N, an = πr1n 0 [P (rj eiθ) ) − Crjk ]e−inθ dθ
j
donc :
Z 2π
1 1
| an |6 n [Crjk − P (rj eiθ) )]dθ = n [2πCrjk − 2πRe(a0 )].
πrj 0 πrj
5
exercice On suppose : R > 1. Si P = Re(f ) est à valeurs positives,
alors : ∀n ∈ N∗ | an |6 2 Re(a0 ).
R 2π
Pour 0 < r < 1 et 1 6 n, on a : an = πr1n 0 P (reiθ ) e−inθ dθ
R 2π
donc πrn | an |6 0 P (reiθ )dθ = 2πRe(a0 ), d´où le résultat en faisant
tendre r vers 1.
exercice On suppose que R est supérieur ou égal à 1, que (an ) est une
suite de réels avec a0 = 0, a1 = 1. Si f est injective, alors ∀n ∈ N | an |6 n.
3] Noyer le Poisson ?
• En multipliant au besoin f par un complexe de module 1,
on peut supposer a0 ∈ R.
Pour | z |< r et t ∈ [0, 2π] , on a :
z n |z| n
| P (reit ) ( ) |6 ( ) k t 7→| P (reit ) | k∞
reit r
donc, par convergence normale en t, on a :
∞
X Z Z 2π ∞
X
1 2π P (reit ) n 1 it z
f (z) = a0 + [ dt]z = P (re )[1 + 2 ( it )n ]dt
π 0 (reit )n 2π 0 re
n=1 n=1
P∞ z n reit +z
Or : 1 + 2 n=1 ( reit ) = reit −z
6
d´où : Z 2π
1 reit + z
f (z) = P (reit )[ ]dt
2π 0 reit − z
En prenant la partie réelle des 2 membres, on obtient la formule de Poisson :
Z 2π
1 r 2 − | z |2
P (z) = P (reit ) dt (| z |< r < R)
2π 0 | reit − z |2
qui s´écrit aussi :
Z 2π
ix 1 r 2 − ρ2
∀x ∈ R ∀0 6 ρ < r P (ρe ) = P (rei(t−x) ) dt
2π 0 r 2 − 2rρ cos t + ρ2
| {z }
noyau de P oisson
On pose :
r2 − ρ2
Pρ (θ) = (θ ∈ R)
r 2 − 2rρ cos θ + ρ2
A ρ fixé dans [0, r[, Pρ (.) est une fonction 2π-périodique continue et à va-
leurs positives sur R.
1+ ρ e−iθ P∞ P∞
Pρ (θ) = Re[ 1− ρr e−iθ ] = Re[(1+ ρr e−iθ ) n=0 ( ρr )n e−inθ ] = Re[1+2 ρ n −inθ
n=1 ( r ) e ]
r
donc :
∞
X ρ
Pρ (θ) = 1 + 2 ( )n cos(nθ)
r
n=1
On a aussi :
∞
X ∞
X ∞
ρ n −inθ ρ n −inθ X ρ n inθ
Pρ (θ) = 1 + 2Re[ ( ) e ]=1+ ( ) e + ( ) e
r r r
n=1 n=1 n=1
donc :
∞
X ρ
Pρ (θ) = ( )|n| einθ
−∞
r
7
B ] formule de Parseval
P
Soit
P : 0n <−inθ
r < R. Pour θ dans R, les 2 séries numériques an r n einθ et
an r e sont absolument convergentes donc leur série produit converge
absolument et le théorème de Cauchy assure que :
∞ X
X X X
ap rp aq r q ei(p−q)θ = ap r p eipθ aq r q e−iqθ =| f (reiθ ) |2
n=0 p+q=n p>0 q>0
P p q i(p−q)θ
| p+q=n
P ap r aq r pe | est majoré P indépendemment de θ par
un = p+q=n | ap r || aq rq | et, puisque
P un converge (produit de Cauchy
de la sériePabsolument
P convergente | ap | r p par elle-même), la série de
p
fonctions n p+q=n ap r aq r e q i(p−q)θ converge normalement sur [0, 2π].
On écrit alors :
Z 2π X X ∞
X
iθ 2 n
| f (re ) | dθ = r ap aq 2π δp−q,0 = | an |2 r2n 2π
0 n>0 p+q=n n=0
ie :
Z 2π ∞
X
1 2
iθ
| f (re ) | dθ = | an |2 r2n (0 < r < R)
2π 0 n=0
On a : Z 2π
2 1 2 2
| f (0) | =| a0 | 6 | f (reiθ ) | dθ (0 < r < R)
2π 0
8
fermé D(0, 1) et possède donc des limites radiales en tout point de S 1 .
(cf annexe 1 p.67 et RMS-6 fevrier 1994). Et pourtant, a) assure que f n´est
pas bornée sur D(0, 1) ; Il en résulte que f n´est pas continue sur D(0, 1).
Pour a) et b)
Pour 0 < r < 1 et N > 1,
N
X Z 2π
1 2
| an |2 r 2n 6 | f (reiθ ) | dθ 6 M 2
2π 0
k=0
PN
On fait : r −→ 1− et on obtient P : 2
n=0 | an | 6 M
2
(pour tout N > 1)
2
donc la série à termes positifs | an | converge.
En particulier : | an |2 −→ 0. Si on suppose que (an ) est à valeurs dans Z,
nécessairement an est nul à partir d´un certain rang.
sin(pu)
Cp,q (u) = p + ... + sin(qu)
q
σp (u)−σp−1 (u) σp+1 (u)−σp (u) σ (u)−σ (u) σ (u)−σq−1 (u)
= p + p+1 + ... + q−1 q−1 q−2 + q q
= ( p1 − p+1
1 1
)σp (u) + ... + ( q−1 − 1q )σq−1 (u) + 1q σq (u) − 1p σp−1 (u)
1
Chaque σk (u) est borné par |sin( u )| , d´où :
2
1 1 1 1 1 1 1 2
| Cp,q (u) |6 u [( − )+...+( − )+ + ] 6 ♣
| sin( 2 ) | p p + 1 q−1 q q p p | sin( u2 ) |
9
Pour ε > 0 fixé, on choisit N dans N (qui dépend de u) tel que :
2
p|sin( u )| 6 ε dès que p > N . Pour p, q > N , on a : | Cp,q (u) |6 ε.
2
P sin(nu)
La série n vérifie donc le critère de Cauchy dans R complet
donc converge.
P∞ sin(nt)
2) expression de n=1 (0 < t < 2π)
n
P sin(nu) n
Pour u ∈ R, on considère la série entière réelle n x .
sin(nu) n |x|n
(∀ u ∈ R) (∀ − 1 < x < 1) | n x |6 n donc, par comparaison,
P sin(nu) n
n x converge absolument et on note S(x, u) sa somme.
Pour déterminer une expression simple de S(x, u), on f ixe x dans [0, 1[ et
on regarde la fonction S(x, .) définiePsur R.
La convergence normale en u de cos(nu) xn assure la dérivabilité de
S(x, .) sur R et pour u ∈ R, on a :
P∞ P∞ xeiu
(S(x, .))´ (u) = n iu n
n=1 cos(nu)x = Re( n=1 (xe ) ) = Re( 1−xeiu )
cos(u))−x2 sin2 (u)
= x cos(u)(1−x
(1−x cos(u))2 +(x sin(u))2
1 x cos u(1−x cos u)−x2 sin2 u
donc : (S(x, .))´ (u) = x sin(u) 2 (1−x cos u)2
1+( 1−x cos(u) )
x sin(u)
On reconnait la dérivée de f : u 7→ arctan( 1−x sin(u)
),
d´où, avec S(x, 0) = f (0) = 0,
x sin(u)
S(x, u) = arctan( ) (−1 < x < 1 ; u ∈ R)
1 − x cos(u)
x sin(t)
En particulier, on a, pour 0 < t < 2π, S(x, t) = arctan( 1−x cos(t) )
P sin(nt)
A t f ixé dans ]0, 2π[, puisque la série numérique n converge, par le
théorème d´Abel radial (cf annexe 1 page 67), on a :
∞
X sin(nt)
limx→1− S(x, t) =
n
n=1
∞
X sin(nt) π−t
= (0 < t < 2π)
n 2
n=1
10
remarque 1
On peut établir de même que pour 0 < t < 2π,
∞
X cos(nt) t
= − ln(2 sin )
n 2
n=1
remarque 2 P∞ sin(nt)
La méthode utilisée
R ∞ sin v pour calculer n=1 n rappelle le calcul de l´intégrale
oscillante 0 v dv par la transformée de Laplace ( cf page 34) et illustre
les analogies entre la dite tranformée et les séries entières.
k b k∞ − k b − Gn k∞ 6k Gn k∞ 6k Gn − b k∞ + k b k∞
11
Pn sin kx
5) Gn (x) = k=1 k bornée indépendemment de n et x
On veut majorer k Gn k∞ par une quantité indépendante de n. Gn étant 2π-
périodique, impaire, continue en 0 et en π, il suffit de trouver une constante
K telle que :
∀n ∈ N∗ ∀x ∈]0, π[ | Gn (x) |6 K
Soit n ∈ N∗ et x ∈]0, Pn π[.1 On découpe
PmGn (x) arbitrairement
Pn :
1 1
pour 1 6 m 6 n, k=1 k sin kx = k=1 k sin kx P+ k=m+1 k sin kx.
n 1
On gère ensuite la tranche de Cauchy Cm,n = k=m+1 k sin kx.
1 2
| Cm,n |6 m+1 |sin x2 | d´après ♣
P P
Par ailleurs, | m 1
k=1 k sin kxP |6 x m sin kx
k=1 | kx | 6 mx
n 1
Par inégalité triangulaire, | k=1 k sin kx |6 mx + (m+1)2 sin x
2
L´inégalité de Jordan sin u > π2 u (u ∈ [0, π2 ]) donne alors
n
X 1 2
| sin kx |6 mx +
k (m + 1) πx
k=1
bilan : k Gn k∞ 6 π + 2
P∞ cos nx
6) pour tester les techniques précédentes : n=2 n ln n ∼x→0 ln (− ln x)
Les vérifications sont laissées au lecteur.
PN 2 1
• Pour x ∈]0, 2π[ et N > 2, | n=2 cos nx |6 |1−eix | et ( ln n )n>2 decroit
P cos nx
vers 0, donc par transformation d’Abel, n ln n converge. On note f (x) sa
somme. P cos nx
• La série de fonctions n ln n converge uniformément sur tout segment du
type [α, 2π − α] (α arbitraire dans ]0, π[), ce qui assure la continuité de f
sur ]0, 2π[.
• Pour x ∈]0, 2π[ et N = E( x1 ), on écrit (selon une découpe variable) :
P PN 1−cos nx P∞
f (x) = N 1
n=2 n ln n − n=2 n ln n +
cos nx
n=N +1 n ln n .
Pp cos nx
Chaque tranche de Cauchy n=N +1 n ln n (p > N ) est majorée en
4 1 4 1 4 1
valeur absolue par |1−eix | (N +1) ln (N +1) où : |1−eix | (N +1) ln (N +1) ∼x→0 x 1 ln 1
−4 P ∞ cos nx
x x
∼ ln x donc le reste n=N +1 n ln n tend vers 0 quand x tend vers 0.
12
P PN sin2 nx PN ( nx )2 x 2 PN
On a : 0 6 N 1−cos nx
n=2 n ln n = 2 n=2 n ln n 6 2
2
n=2 n ln n = 2
2 n
n=2 ln n
2 P
6 x2 N lnNN . Comme 0 6 x2 N 2 6 1, la somme finie N 1−cos nx
n=2 n ln n tend vers
0 quand x tend vers 0.
PN 1
RN dt
Par comparaison ”série-intégrale”, n=2 n ln n ∼N →+∞ 2 t ln t ∼ ln (ln N )
∼ ln (− ln x).
En définitive, f (x) ∼0 ln (− ln x)
13
Deuxième partie
Le décor
On veut mettre des hypothèses de régularité sur f : R → C pour représenter
f comme somme de série trigonométrique.
P P
Si une série de fonction du type an cos(nx) + bn sin(nx) ou cn einx
converge simplement en x0 , elle converge aussi pour x0 + 2π et les sommes
sont égales. Il est donc nécessaire de choisir f 2π-périodique.
1 espace de Dirichlet
On appelle Espace de Dirichlet le C-espace vectoriel noté D des fonctions
de R dans C , 2π-périodiques, continues par morceaux et vérifiant pour tout
réel x , f (x) = 12 [f (x+) + f (x−)]
Pour f dans D, on pose :
Z 2π
1
k f k∞ = sup | f (x) | et k f k1 = | f (t) | dt
x∈R 2π 0
k k∞ et k k1 sont des normes sur D.
14
exercice : la boule unité fermée de (C2Π (R, C), k k2 ) n´est pas
compacte. On prouve le résultat sans évoquer la dimension de C2Π (R, C).
Pour p 6= q dans Z, pour x dans R, | ep (x) − eq (x) |2 = 2 − 2Re(ei(q−p)x ).
On a alors : k ep − eq k22 = 2. Si la boule unité fermée de (C2Π (R, C), k k2 )
est compacte, la suite (ek )k∈N admet une valeur d´adhérence donc une sous
suite de Cauchy. Ce qui n´est pas.
1. fn est 2π-périodique.
2. fn est paire.
3. fn (x) = n si 0 6 x 6 ( n1 )p+1 .
1
4. fn (x) = ( x1 ) p+1 si ( n1 )p+1 6 x 6 π
D´où le résultat.
15
Rπ
on a : ∀α > 0 α | fn (t) − f (t) |p dt → 0. (X)
Pour n tel que ( n1 )p+1 < α, fn (x) = 11 sur [α, π]
Rπ x p+1
donc, avec (X), α | 11 − f (t) |p dt = 0.
t p+1
Par continuité et positivité de l´intégrande,
on obtient : f ≡ 11 sur [α, π] et ce pour tout α > 0.
x p+1
1
f coincide donc−→
avec x 7 1 sur ]0, π].
x p+1
1
Impossible car x 7 1 n´est pas continue en 0.
x p+1
On a même vérifié que (fn ) ne converge pas dans (D, k kp ), ce qui assure
que (D, k kp ) n´est pas complet.
1. fn est 2π-périodique.
2. fn est paire.
• On a : k fn k∞ = 1
Rπ
• On a : k fn kpp 6 2π
1
−π | fn (t) | dt car fn est à valeurs dans [0, 1]
p 1 1
donc : k fn kp 6 2π 2 2n
1
1 p √1
donc : k fn kp 6 ( 2πn ) 6 2πn
16
T fermé dans (C2Π (R, C), k k∞ ) ?
on suppose que T est fermé dans le Banach C2Π (R, C). T est donc complet
et vérifie la propriété de Baire (cf annexe 2 page 71) ; chaque S.e.v Tp étant
fermé (S.e.v de dimension finie) et d’intérieur vide dans T (sinon Tp contient
une boule ouverte, et donc T par invariance par homothétie), la réunion
∪p∈N Tp est d’intérieur vide dans T . Absurde car ∪p∈N Tp = T
coefficients de Fourier
P
Dans le préhilbertien complexe T , tout élément x s´ecrit qk=p xk ek
Pq
(p, q ∈ Z) avec xk = (ek | x). Si y dans T s´ecrit k=p yk ek , on a :
Pq
(x | y) = k=p xk yk . Ces relations simples dans un préhilbertien muni
d´une base orthonormée justifient, pour une tentative de généralisation,
l´intérêt d´introduire les coefficients (ek | f ) lorsque f appartient à D.
déf inition : pour f dans D et n dans Z, on pose :
Z 2π
1
cn (f ) = (en | f ) = f (u)e−inu du
2π 0
P
cn (f ) est appelé coefficient exponentiel de f et la série de fonction cn (f )en
série de Fourier complexe de f .
P
remarque 1 : cn (f )en est dite convergente (enPun sens à préciser) quand
la suite des sommes partielles centrées Sp (f ) = pk=−p ck (f )ek converge en
ce sens.
remarque 2 : pour t dans R et pour n dans N∗ , on peut écrire :
cn (f )en (t) + c−n (f )e−n (t) = an (f ) cos(nt) + bn (f ) sin(nt)
où on a posé :
Z 2π Z 2π
1 1
an (f ) = f (u) cos(nu)du ; bn (f ) = f (u) sin(nu)du
π0 π 0
R 2π
On pose aussi : a0 (f ) = π1 0 f (u)du.
Lorsque f est à valeurs réelles, les an (f ) (n > 0) et bn (f ) (n > 1) sont
réels.P
On les appelle coefficients de Fourier réels de f et la série de fonctions
a0
2 + an (f ) cos(n.) + bn (f ) sin(n.) est appelée série de Fourier réelle de f .
Le terme a1 cos t + b1 sin t, de même période que le signal f , porte le nom de
terme fondamental. Le terme an cos nt + bn sin nt n ∈ N∗ , de période 2π n ,
est appelé harmonique de rang n.
premierPexemple :
si a20 + n∈N∗ an cos nx + bn sin nx est une série trigonométrique uniformé-
ment convergente, de somme f , alors nécessairement
P f est dans C2Π (R, C),
a0
et sa série de Fourier coincide avec 2 + n∈N∗ an cos nx + bn sin nx.
17
exercice a) Montrer que :
p
X
R 2π R 2π Pp
∀p ∈ N∗ 1
Sp (f ) = 2π 0 f (. − t) eikt dt = 1
2π 0 f (t) k=−p eik(.−t) dt
k=−p
| {z }
noyau de Dirichlet D p
b) Montrer que Dp est pair, 2π-périodique et continue sur R avec :
sin(p + 12 )t
∀t ∈]0, π] Dp (t) = et Dp (0) = 2p + 1
sin 2t
1
R 2π
c) Vérifier que : 2π 0 Dp (t)dt = 1
v est impaire, décroit sur [0, π], est bornée par 1 sur [h, π]
Rπ Rh
De là : −π f (x)Pn (x)dx > 2a 0 Pn (x)dx − 2π k f k∞
18
6 régularité des éléments de C2Π (R, C)
propriété : toute fonction f continue 2π-périodique de R dans C est unifor-
mément continue.
• Ψ est surjective.
Soit : f˜ = f (. + τ ) ∈ Kf . On pose : τ̃ = τ − 2πE( 2π
τ
). On a f˜ = Ψ(τ̃ )
avec τ̃ ∈ [0, 2π].
• A-t-on Ψ injective ?
NON ! Ψ(0) = Ψ(2π) ! Il ne faut pas rêver : si tel était le cas, Kf
serait homéomorphe à [0, 2π].
P
exercice : convergence simple et uniforme de ( n1 n−1 2kπ
k=0 f (. + n ))
pour f ∈ C2Π (R, C)
Pn−1
• Soit : x ∈ R. 2π n
2kπ
k=0 f (x + n ) est la somme de Riemann de f
2(n−1)π
associée à la subdivision (x, x+ 2πn , ..., x+ n , x+2π) et au pointage
2(n−1)π P
((x, x+ n , ..., x + n ). Comme f est continue, n1 n−1
2π 2kπ
k=0 f (x + n )
1
R x+2π
tend vers 2π x f (t)dt = c0 (f )e0 (x) quand n → +∞.
19
• Soit : ε > 0.
Pour x ∈ R, n ∈ N∗ , on pose :
n−1
1X 2kπ
∆n (x) =| f (x + ) − c0 (f )e0 (x) |
n n
k=0
1 Pn−1 2kπ 1
R x+2π
∆n (x) =| n k=0 f (x + n ) − 2π x f (t)dt |
1 Pn−1 R x+
2(k+1)π
2kπ
6 2π k=0 | x+ n2kπ
n
(f (x + n ) − f (t))dt |
1 Pn−1 R x+
2(k+1)π
2kπ
6 2π k=0 x+ 2kπ
n
| f (x + n ) − f (t) | dt
n
donc : Z π
1
Sn (f )(x) = [f (x + t) + f (x − t)]Dn (t)dt
2π 0
La seule difficulté dans le contrôle de cette intégrale se situe au voisinage
de 0. Y cohabitent en effet le noyau Dn proche de 2n + 1 et le crochet
uniformément (par rapport à t) proche de f (x) = 0.
20
Z
2ε
Rδ 2 k f k∞ π 1
| Sn (f )(x) |6 2π 0 | Dn (t) | dt + t dt
2π δ | sin 2 |
| {z }
constante K
ε
Rπ|sin (n+ 12 )t|
6 π 0 sin 2t
dt + K
R
ε π |sin (n+ 2 )t|
1
6 π 0 π t dt + K (∀x ∈ [0, π2 ] sin x > π2 x)
R (n+ 12 )π |sin u|
6 ε 0 u du + K
Pn Rπ |sin u|
d´où : | Sn (f )(x) |6 ε π2 1
k=1 k +ε 0 u du +K
D´où le résultat.
application : densité de C2Π 1 (R, C) dans C (R, C) Pour f dans C (R, C),
2Π 2Π
R x+ 1
considérer la suite de fonctions fn : x 7→ n x n f (t)dt et montrer grâce à
l´uniforme continuité de f que (fn ) converge uniformément vers f .
k (R, C) dans C (R, C)
Au passage, on obtient ”en cascade” la densité de C2π 2Π
pour 1 6 k < +∞.
21
1 (R, C) dans C (R, C) et sur les propriétés des G (noyau de Gibbs)
C2Π 2Π n
g 0 ∈ C2Π (R, C) étant bornée et (Gn ) convergeant uniformément sur [δ, 2π −δ]
R 2π−δ 0
vers b : t 7→ π−t2 , la suite de fonctions rn : x 7→ π1 δ g (x − t)Gn (t)dt
1
R 2π−δ 0
converge simplement vers r : x 7→ 2π δ g (x − t)(π − t)dt.
1
R 2π
| δn (x) |6| rn (x) − r(x) | + | r(x) − 2π 0 g 0 (x − t)(π − t)dt | +
22
1
R 2π 0
| 2π 0 g (x − t)(π − t)dt − g(x) |
1
R 2π 0 (x − t)] t dt − g(x) | car
Le dernier terme de la somme vaut : | 2π 0 [−g
R 2π
avec la 2π-périodicité et le caractère C 1 de g, 0 g 0 (x − t)π dt = 0. Par
R 2π
intégration par parties, 0 [−g 0 (x − t)] t dt = 2πg(x) donc ce dernier terme
est nul.
Le terme médian est borné par 2π δ
k g 0 k∞ π + [2π−(2π−δ)]
2π k g 0 k∞ π ie
k g 0 k∞ δ
∀x ∈ R ∀n > N0 | ∆n (x) |6 ε
exercice Unicité des développements en série de Fourier dans C2Π (R, C).
Si un élément h de C2Π (R, C) a tous ses coefficients de Fourier nuls, alors
h est l´application nulle. Ce résultat est le point de vue trigonométrique
de la version élémentaire (version ”continue”) du théorème des moments. Il
signifie que l´orthogonal de T dans C2Π (R, C) est trivial.
P
application : pour f ∈ C2Π (R, C), si | cn (f ) | converge, alors la série de
Fourier de f converge uniformément sur R vers f .
P
La convergence uniforme sur R de la série de fonctions continues cn en est
assurée par convergence normale. Soit g sa somme, élément
R Pde C2Π (R, C).
Dans le cn (g) (n ∈ Z), on peut intervertir les signes et et obtenir :
∀n ∈ Z cn (g) = cn (f ).
h = f − g appartient à C2Π (R, C) et a ses coefficients de Fourier nuls donc h
est l´application nulle. cqfd.
P
exercice Pour f ∈ C2Π (R, C) et n ∈ N∗ , on pose : un (f ) = n1 n−1
k=0 f (k).
1
R 2π
montrer (P (f )) : (un (f ))n∈N∗ converge vers I(f ) = 2π 0 f (t)dt.
Autrement dit, la suite (f (n))n∈N converge en moyenne de Césaro vers la
valeur moyenne de f .
1
R 2π
• ∀n ∈ N∗ un (e0 ) = 1 = 2π 0 e0
23
1 Pn−1 in
• ∀n ∈ N∗ un (e1 ) = n eik = n1 1−e
k=0 i1 donc : | un (e1 ) |6
2
n |1−ei1 |
1
R 2π 1−e
donc (un (e1 )) converge vers 0 = 2π 0 e1 .
N
X N
| sin k | 2X1 2
application : ∼ ∼ ln N (en + ∞)
k π k π
k=1 k=1
24
Pour N ∈ N∗ , on évalue
N
X N
| sin k | 2X1
∆N = −
k π k
k=1 k=1
Pk
Pour 1 6 k 6 N , on pose : uk =| sin k | − π2 et σk = p=1 up
σN σ1 PN −1 σk
• ∆N = N − 2 + k=2 k(k+1) par transformation d´Abel
P
• Pour 1 6 k 6 N , σk = k [ k1 kp=1 | sin p | − π2 ] donc, d´après l´exercice
(avec f : t 7→| sin t |), σk est négligeable devant k.
σN
1. N → 0 (N → +∞)
σk
2. k(k+1)
= ◦( k1 )
La série harmonique est une série à P
termes positifs divergente
donc par sommation de la relation ◦, N −1 σk
k=2 k(k+1) = ◦(ln N )
remarque : on a montré que la suite αn = n(2π), dense dans [0, 2π], vérifie :
n−1 Z
1X 1 2π
∀f ∈ C2Π (R, C) f (αk ) −→n→∞ f (t)dt.
n 2π 0
k=0
25
Or P :
−ip 2kπ
| n1 n−1
k=0 e
n f (x +
2kπ
n )e−p (x) − cp (f )e0 (x) |
1 P n−1 −ip 2kπ 2kπ
= | e−p (x) | | n k=0 e n f (x +
n ) − cp (f )ep (x) |
| {z }
=1
On a alors : cp (f )ep ∈ H¯f . Puisque cp (f ) 6= 0 et H¯f S.e.v de C2Π (R, C), on
a enfin : ep ∈ H¯f .
• 2• théorème de Fejer : Pn
1
pour f dans C2Π (R, C), la suite de fonctions σn (f ) = n+1 k=0 Sk (f ) converge
uniformément sur R vers f .
1 sin2 (n + 1) 2t
∀t ∈]0, π] Fn (t) = et Fn (0) = n + 1
n+1 sin2 2t
1
R 2π
c) Vérifier que : 2π 0 Fn (t)dt = 1
Pn |k| 1 Pn
d) Vérifier que : Fn = k=−n (1 − n+1 )ek = n+1 k=−n (n + 1− | k |)ek
1 2
puis que F2n+1 = 2n+1 Dn
e) Noyau de Fejer au service du noyau de Gibbs P
Pour x ∈ [0, 1[ et t ∈ R, on pose de façon licite : S(x, t) = ∞ sin nt n
n=1 n x
x sin t
et on rappelle que : S(x, t) = arctan( 1−x cos t )
P P
• Montrer : S(x, .) ∗ Fn (t) = nk=1 sinkkt xk − n1 nk=1 sin kt xk
P
• En déduire : | nk=1 sinkkt xk |6 π2 + 1
• conclure que (k Gn k∞ ) est bornée.
k f − g k∞ 6k f − σn (f ) k∞ + k σn (g) − g k∞ ,
on obtient k f − g k∞ 6 0 ie f = g.
26
application 2 Pour f ∈ C2Π (R, C) et x0 ∈ R, si (Sn (f )(x0 ))n∈N converge,
alors Sn (f )(x0 ) −→ f (x0 ).
Par l´absurde, soit (Pk )k∈N une suite de B qui converge uniformément sur
R vers e−1 . Puisque eR1 est borné sur R,R(e1 Pk ) converge uniformément vers
2π 2π
x 7→ 1. Il vient 2π = 0 1 = limk→+∞ 0 e1 Pk = 0. Contradiction.
• B est fermée dans C2Π (R, C).
Soit (fp )p∈N une suite de points de B qui converge uniformément sur R vers
un élément f ∈ C2Π (R, C). Pour n < 0 dans Z, e−n étant bornée, (fp e−n )
converge uniformément vers f e−n d´où :
Z 2π
1
0 = limp→+∞ cn (fp ) = f e−n = cn (f )
| {z } 2π 0
=0
cad : f ∈ B.
• B est l´adhérence des fonctions polynômes en e1 .
B, fermée dans C2Π (R, C), contient les polynômes en e1 , donc contient
l´adhérence des polynômes en e1 . Réciproquement, pour f ∈ B et n ∈ N,
chaque Sk (f ) (0 6 k 6 n) se décompose sur (e0 , ..., en ) donc σn (f ) égal à
1 Pn
n+1 k=0 Sk (f ) est un polynôme trigonométrique en e1 . Reste à conclure
avec Fejer.
k Sn (f ) − f k∞ 6k Sn (f ) − σn (f ) k∞ + k σn (f ) − f k∞
27
1
= n+1 [b1 sin x + 2b2 sin 2x + ... + nbn sin nx]
1 Pn
donc : ∀x ∈ R ∆n (x) 6 n+1 k=0 kbk (bk > 0)
1 Pn
• deuxième étape : (n+1)2 k=0 (n + 1 − k)kbk tend vers 0 en +∞.
π 1 Pn π
∀n > 0 σn (f )( 2(n+1) )= n+1 k=1 (n + 1 − k)bk sin k 2(n+1)
π 1 P n 2 π
donc σn (f )( 2(n+1) ) > n+1 k=1 (n + 1 − k)bk π k 2(n+1)
avec l´inégalité de convexité sin x > π2 x (x ∈ [0, π2 ])
π 1 Pn
d´où σn (f )( 2(n+1) ) > n+1 k=1 (n + 1 − k)kbk > 0
cqfd avec le théorème des gendarmes.
1 Pn
• troisième étape : n+1 k=0 kbk tend vers 0 en ∞.
1 P2n+1
(2n+2)2 k=1 (2n + 2 − k)kbk
1 Pn+1
> 4(n+1)2 k=1 (2n + 2 − k)kbk
1 Pn+1
> 4(n+1) 2 (n + 1) k=1 kbk
1 Pn
> 4(n+1) k=1 kbk
>0
et par le théorème des gendarmes on a le résultat voulu.
28
Troisième partie
coefficients de Fourier en modes
réel et complexe
L´écriture cn (f ) à 2 entrées n ∈ Z et f ∈ D suggère l´étude des 2 objets
cn (.) (n f ixé) et (cn (f ))n∈Z (f f ixée)
29
3- f fixée dans D, suite des coefficients de f dans l0∞ , l2 , l1
A] un lemme de Riemann-Lebesgue qu´on décline
Soit a < b dans R. Pour f continue par morceaux sur [a, b] et λ ∈ R, on
Rb
pose : Iλ = a f (t)eiλt dt.
limλ→+∞ Iλ = 0
Pour λ > 0, après une intégration par parties Rjustifiée par le caractère C 1
b
de f , on écrit : Iλ = λi [−f (b)eiλb + f (a)eiλa + a f´(t)eiλt dt]
donc : | Iλ |6 λ1 [2 k f k∞ +(b − a) k f´ k∞ ]. D´où le résultat.
Pn
Pour x dans [0, π] et n dans N∗ , on pose : Cn (x) = k=0 cos(kx).
Pour x 6= 0,
sin( x2P
)Cn (x)
1 n 1 1
=2 k=0 [sin((k + 2 )x) − sin((k − 2 )x)]
1 1 x
= 2 [sin((n + 2 )x) + sin( 2 )] par télescopage
donc :
sin((n + 12 )x) 1
∀x ∈]0, π] Cn (x) = x +
2 sin( 2 ) 2
(On remarque que Cn est continue en 0.)
Pour n ∈ N∗ ,
P n
R πak
k=1 P Rπ P
= π1 −π (cos(αx) − 1) nk=1 cos kx dx car −π nk=1 cos kxdx = 0
Rπ
= π2 0 (cos(αx) − 1)(Cn (x) − 1) dx par parité
R
2 π cos(αx)−1 1 12 π
R
= π →0 2 sin( x ) sin((n + 2 )x)dx − 2 π 0 (cos(αx) − 1)dx
Rπ 2
= π2 0 cos(αx)−1 1 1 2 sin πα
2 sin( ) sin((n + 2 )x)dx − 2 π [ α
x − π]
2
30
2
Rπ cos(αx)−1
= π 0 2 sin( x2 )
sin((n + 12 )x)dx + 1 − sin πα
πα
cos(αx)−1
On pose : Φ(x) = 2 sin( x2 ) pour x ∈]0, π]
Φ est C1 sur ]0, π] avec
Φ admet un (unique) prolongement continu sur [0, π] (Ecrire que Φ0 est bor-
née au voisinage de 0, puis avec l´inégalité des accroissements finis, établir
que Φ vérifie le critère de Cauchy en 0)
A présent, Φ est continue sur [0, π], dérivable sur ]0, π] donc pour x ∈]0, π],
Φ(x)−Φ(0)
x−0 = Φ0 (cx ) avec cx ∈]0, x[. Lorsque x → 0+ , cx → 0+ aussi et
2
Φ0 (cx ) → − α2 d´où la dérivabilité de Φ en 0 et la continuité de Φ0 en 0.
Rπ
D´après la proposition 1, π2 0 cos(αx)−1 1
2 sin( x2 ) sin((n + 2 )x)dx tend vers 0 quand
n tend vers +∞. D´où les résultats.
limλ→+∞ Iλ = 0
limλ→+∞ Iλ = 0
Soit g dans (C([a, b], R). On veut construire une suite de fonctions C 1 sur
[a, b] qui converge uniformément vers g. On commence par prolonger g en
une fonction continue sur [a, b + 1] en posant, pour x > b, g(x) = g(b).
Soit G une primitive de g sur [a, b + 1].
Soit pour n ∈ N∗ , Gn : x 7→ n[G(x + n1 ) − G(x)]. Gn est C 1 sur [a, b] et, par
le théorème des accroissements finis appliqué à G (G à valeurs réelles), pour
x ∈ [a, b], | Gn (x) − g(x) | s´écrit : | g(xn ) − g(x) | avec xn ∈]x, x + n1 [.
On conclut à présent grâce à l´uniforme continuité de g sur [a, b + 1]
31
preuve Soit ε > 0. On a :
Z b Z b Z b
iλt iλt
| Iλ |6| f (t)e dt − g(t)e dt | + | g(t)eiλt dt |
a a a
1 ([a, b], R)
où g a été choisie dans C telle que k f − g k∞ 6 ε.
Rb
On a alors : | Iλ |6 (b − a) k f − g k∞ + | a g(t)eiλt dt | . D´où le résultat
Rb
puisque, avec la proposition 1, limλ→+∞ a g(t)eiλt dt = 0.
32
proposition 5
énoncé R +∞ sin t
L´intégrale impropre 0 t dt converge et on a :
Z +∞
sin t π
dt = .
0 t 2
preuve R +∞ sin t
• L´intégrale oscillante 0 t dt est faussement impropre en 0
(borne 0 finie et prolongement
R u sin t par continuitéRde t 7→ sint t en 0) ;
u
• Pour u > 1, on a : 1 t dt = cos 1− cosu u − 1 cos t2
t
dt après une intégration
cos u 1 cos u
par parties ; On a : | u |6 u donc u tend vers R ∞ 0cosquand u → 0. Par
cos t 1 t
ailleurs, on a : | t2 |6 t2 donc, par comparaison, 1 t2 dt est absolument
Ru
convergente. 1 sint t dt possède donc une limite finie lorsque u tend vers +∞.
Pour n ∈ N∗ , on pose :
Z Z Z
π
π π sin((n + 12 )x) π
1 1 1
un = Cn (x)dx = + dx ; vn = [ − x ] sin((n + )x)dx
0 2 →0 2 sin( x2 ) →0 x 2 sin( 2 ) 2
| {z } | {z }
f aussement impropre en 0 f aussement impropre en 0
Rπ sin((n+ 12 )x) π
• un = π donc 0 2 sin( x2 ) dx = 2
2 sin( x2 )−x
Φ(0) = 0 et Φ(x) = 2x sin( x2 ) (x 6= 0)
33
R π sin((n+ 12 )x)
d´où : limn→+∞ 0 x dx = π2 .
R π sin((n+ 12 )x) R (n+ 12 )π sin t R∞ sin t π
Or : 0 x dx = 0 t dt d´où l´égalité : 0 t dt = 2
2
Voici une égalité amusante au passage ; t 7→ sint2 t est clairement intégrable
sur [0, +∞[ et, après intégration par parties sous forme propre et passage à
la limite, on obtient :
Z ∞ Z ∞ Z ∞
sin2 t sin 2t sin t
2
dt = dt = dt
0 t 0 t 0 t
R∞ sin t
Remarque 0 0 t dt et les transformées de Laplace (brève de preuve)
On appelle h l´application continue sur [0, +∞[ définie par :R h(t) = sint t si
∞
t > 0, h(0) = 1. Pour > 0, on pose à bon droit : F (λ) = 0 e−λt sint t dt.
R n λ−λt
En posant Fn (λ) = 0 e h(t) dt, on R n a une fonction continue en λ, dérivable
sur [0, +∞[, de dérivée Fn0 (λ) = − 0 e−λt sin t dt.
R +∞ R +∞
• Pour 0 < a 6 λ, | F (λ) − Fn (λ) |=| n e−λt h(t)dt |6k h k∞ n e−ta dt
donc (Fn ) converge uniformément vers F sur [a, +∞[, d´où la continuité de
F sur l´intervalle
R +∞]0, −λt
+∞[.
• Pour 0 < λ, 0 e sin t dt converge et pour 0 < a 6 λ, on peut écrire :
R +∞ R +∞
| − 0 e−λt sin t dt − Fn0 (λ) |6 n e−ta dt donc Fn0 converge uniformément
R +∞
sur tout [a, +∞[ vers λ 7→ − 0 e−λt sin t dt. De là, F est dérivable sur
R +∞
]0, +∞[ avec F 0 (λ) = − 0 e−λt sin t dt.
1
Par deux intégrations par parties, on a : F 0 (λ) = − 1+λ 2 et de ce fait :
R +∞ −λt
F (λ) = C − arctan λ. Or : | F (λ) |6 0 e k h k∞ dt = khkλ ∞ , λ > 0
π
donc limλ→∞ F (λ) = 0 d´où : C = 2 .
34
P
F , limite uniforme sur [0, +∞[ de la série de fonctions continues (−1)k uk ,
est elle-même continue sur [0, +∞[.
sin t
Remarque 1 t 7→ t n´est pas intégrable sur [1, +∞[.
R →∞ cos(2t) RX
1 t dt assurent que 1 |sint t| dt est ”en ln X” au voisinage de +∞.
R 2n |sin t|
Remarque 2 comportement de la tranche de Cauchy Cn = n t dt
lemme : Soit E un Revn, A une partie dense de E, (ln ) une suite bornée
(par M ) de (E 0 , |k k|) qui converge simplement sur A.
Alors (ln ) converge simplement sur E.
35
pn = E( na nb
π ) + 1 et qn = E( π ) R p π R nb
Les termes bordants sont nuls à l´infini car les nombres positifs nan et qn π
2
sont majorés par ”l´aire sous
R arche” 1π2.
1 qn π
Le terme médian vaut : n pn π = n π [qn − pn ] où qn − pn représente un
nombre entier d´arches. Puisque n b−a b−a
π − 2 6 qn − pn 6 n π , ce terme
médian tend vers 2(b−a)
π quand n tend vers +∞. cqfd
En vertu du lemme, (ln ) converge simplement sur E vers une forme linéaire
continue notée l. Avec (E, k k∞ ) complet, la continuité de l peut aussi
être justifiée Rpar le théorème de Banach-Steinhaus (cf annexe 2 p.71). Or l
et ˜l : f 7→ π2 1 f , toutes les deux continues, coincident sur la partie dense
2
36
Remarque 4 On retrouve le résultat classique relatif au noyau de
Gibbs : ∃M > 0 ∀n ∈ N∗ ∀t ∈ [0, π] | Gn (t) |6 M
37
donné par celui de sin(n + 12 )x ; Rn est positif sur ]0, x1,n ], du signe de (−1)k
sur [xk,n , xk+1,n ] (1 6 k 6 n − 1), et du signe de (−1)n sur [xn,n , π].
Rn oscille donc sur ]0, π] entre des extréma atteints en xk,n , maxima locaux
aux x2p+1,n (0 6 p 6 E( n2 )) et minima en x2p,n (1 6 p 6 E( n2 )).
Φ̃ et Φ̃0 , continues sur [0, π], sont bornées donc on peut choisir M > 0 tel que :
M ∗
∀x ∈]0, π] | Jn (x) |6 n+ 1 . Soit k fixé dans N . Avec la remarque ci-dessus,
2
R kπ
les suites (Rn (xk,n ))n>k et (Rn (xk+1,n ))n>k+1 convergent vers 0 sint t dt − π2
R (k+1)π sin t π
et 0 t dt− 2 , limites non nulles et de signes contraires. On peut donc
choisir un rang (”moralement grand”) au delà duquel les extréma consécutifs
Rn (xk,n ) et Rn (xk+1,n ) ont le même signe que leur limite respective.
R kπ sin t π
On appelle (Rn (xk,n ))n>k suite des kèmes bosses vraies et 0 t dt − 2
bosse idéale associée.
Soit ε > 0 et x0 ∈]0, π2 [. L´idée est de ne garder sur [x0 , π2 ] que les bosses
idéales d´amplitudes inférieures à 2ε et les bosses vraies d´amplitudes infé-
rieures à ε.ROn commence par choisir k0 ∈ N∗ tel que :
kπ 2k0 π
k > k0 ⇒| 0 sint t dt − π2 |6 2ε , puis n0 ∈ N∗ tel que : xk0 ,n0 = 2n 0 +1
< x0 .
Ces manipulations visent à faire glisser les bosses contre l´axe des abscisses.
On canalise ensuite les bosses vraies (Rn (xk,n ))n∈N∗ ,16k6n dans un tube
d´épaisseur 2ε autour des bosses idéales. Quitte à remplacer n0 par un en-
tier qui lui est supérieur, on suppose que : n M+ 1 6 2ε .
0 2
que se passe -t-il à droite de x0 ?
38
Soit x ∈ [x0 , π2 ]. Pour n > n0 , xk0 ,n < xk0 ,n0 < x0 6 x. On choisit
k > k0 tel que : xk,n 6 x 6 xk+1,n . Par monotonie de Rn sur [xk,n , xk+1,n ],
| Rn (x) |6 M ax {| Rn (xk,n ) |; | Rn (xk+1,n ) |}
R kπ
6 M ax {| Jn (xk,n ) | + | 0 sint t dt − π2 |;
R (k+1)π sin t π M ε
| Jn (xk+1,n ) | + | 0 t dt − 2 |} 6 n+ 1 + 2 6 ε.
2
Puisque le rang n0 ne dépend pas de x, on a prouvé que (Rn ) converge
uniformément vers 0 sur [x0 , π2 ].
39
remarque
P sin nx Série trigonométrique vs série de Fourier.
ln n est une série trigonométrique qui converge simplementP sur R par
sin nx
Abel. Existe-t-il un élément f de D dontP 1la série de Fourier est ln n ?
Si tel est le cas, la série de Bertrand ln2 n
converge. Faux !
1
Pour f dans Cpm , on choisit S = {x0 = 0, ..., xp = 2π} et (gk )06k6p−1 dans
1
C ([xk , xk+1 ], C) adaptées à f sur le segment [0, 2π].
40
preuve : par Chasles et fonctions intégrandes differant sur des finis, on a :
Z 2π p−1 Z
X xk+1 p−1
X Z xk+1
0 −int x
f (t)e dt = gk0 (t)e−int dt = [gk (t)e−int ]xk+1
k + in gk (t)e−int dt
0 k=0 xk k=0 xk
Or : gkP
(xk ) = f (xk ) et gk (xk+1 ) = f (xk+1 ) car f est continue
−int xk+1
donc : R p−1
k=0 [gk (t)e ]xk = fR(2π) − f (0) = 0.
x x
Chaque xkk+1 gk (t)e−int dt vaut xkk+1 f (t)e−int dt et la preuve est complète.
41
Quatrième partie
Un théorème de Riemann
1-énoncé
P
Si la série de fonctions a20 + an cos nx + bn sin nx converge simplement sur
R vers une fonction f continue, alors la série de Fourier de f coincide avec
la série trigonométrique qui la définit, ie les coefficients de Fourier de f sont
donnés par (an )n>0 et (bn )n>1 .
2-preuve
a) stratégie : on résume en partie l´idée par ”intégrer
R 2π P pour dériver” ;
on ne peut intervertir directement les signes 0 et ∞ n=1 dans le calcul des
coefficients an (f ) et bn (f ), faute de convergence uniforme. On transite par
une primitive seconde de f dont on détermine facilement les coefficients de
Fourier, et on revient ensuite à f .
Rx
f est un Rélément de C2Π (R, C), donc φ : x 7→ 0 f est C1 sur R. Maintenant
x
Φ : x 7→ 0 φ est de classe C2 sur R et Φ00 = f.
42
conséquence : (an ) et (bn ) sont bornées donc on peut choisir M > 0
tel que : ∀x ∈ R | n12 ρn (x) |6 nM2 . Ceci montre que la série de fonctions dé-
finissant F converge normalement sur R. De là, x 7→ F (x) − a40 x2 appartient
à C2Π (R, C) et ses coefficients de Fourier sont donnés par ( −a
n2
n
) et ( −b
n2
n
).
lemme
Soit g ∈ C(R, R). On suppose que :
• pour tout réel x le quotient ∆2 g(h, x) = g(x+h)+g(x−h)−2g(x)
h2
possède une
(00 ) (x)) quand h tend vers 0.
limite réelle (notée g
00
• g( ) ≡ 0
Alors g est une application affine.
00
remarques : g ( ) est appelée dérivée seconde au sens de Schwarz ou pseudo-
dérivée seconde de g. On voit facilement que les fonctions deux fois pseudo-
dérivables sur R forment un sous-espace vectoriel de C(R, R) sur lequel
00
l´opérateur ( ) est linéaire. On vérifie aussi avec la formule de Taylor-Young
00
que toute fonction g C 2 sur R est pseudo-dérivable deux fois avec g ( ) = g 00 .
lemme
00
F est deux fois pseudo-dérivable sur R avec : F ( ) = f.
nh
Zn,h,x = ein(x+h) + ein(x−h) − 2einx = einx [2 cos nh − 2] = −4 sin2 2 einx .
43
a0 P∞ sin2 nh
Il vient : ∆2 F (h, x) = 2 + 2
n=1 [ nh ]2 ρn (x)
2
On pose :
t
sin2
• u(t) = t2
2
pour t ∈ R∗ , u(0) = 1.
2
a0 Pn a0
• Sn (t) = 2 + k=1 ρk (t), S0 (t) = 2 , pour n ∈ N∗ , t ∈ R.
On vérifie que u est C 1 sur [0, +∞[ avec :
2t sin t − 4(1 − cos t)
u0 (t) = ; u0 (0) = 0.
t3
P
Pour p ∈ N∗ , par transformation d´Abel, on a : a20 + pn=1 u(nh)ρn (x)
P
= a20 − a20 u(h) + u(ph)Sp (x) + p−1
n=1 (u(nh) − u((n + 1)h)Sn (x)
Pp−1
= u(ph)Sp (x) + n=0 (u(nh) − u((n + 1)h)Sn (x)
Soit ε > 0.
44
d) conclusion On a montré que : F (,,) = f et : Φ(,,) = Φ00 = f donc :
(F − Φ)(,,) = 0 ce qui prouve que F − Φ est affine. Ceci permet de dire que
F est, comme Φ, de classe P C2 avec F 00 = f. A présent, la série de Fourier
a0 2 an
de x 7→ F (x) − 4 x est − n2
cos nx + nbn2 sin nx donc la série de Fourier
a0
de sa
Pdérivée seconde x 7→ f (x) − 2 , obtenue par dérivation terme à terme,
est an cos nx + bn sin nx. cqfd
45
Cinquième partie
Théorème de Poisson et
applications
Pour h ∈ C2π (R, C), ρ ∈ [0, 1[ et x ∈ R, on pose :
Z 2π Z 2π
1 1
h ∗ Pρ (x) = h(t)Pρ (x − t)dt = h(x − t)Pρ (t)dt
2π 0 2π 0
P
avec, pour t ∈ R, Pρ (t) = +∞ |n| int
−∞ ρ e
P
Puisque h est bornée sur R et n∈Z ρ|n| eint converge normalement en t sur
[0, 2π], on peut écrire après interversion des signes de sommation :
+∞
X
h ∗ Pρ (x) = ρ|n| cn (h)einx
−∞
1-théorème de Poisson
Enoncé : h ∗ Pρ (•) converge uniformément vers h quand ρ tend vers 1− .
Autrement dit : limρ→1− k h ∗ Pρ − h k∞ = 0
Démonstration : en annexe
2-approximation de Weierstrass
Le but est de construire un polynôme trigonométrique uniformément et ar-
bitrairement proche de h ∈ C2Π (R, C).
ρ étant
P fixé, ∀x ∈ R ∀n ∈ Z | ρ|n| cn (h)einx |6 ρ|n| kPh k∞
|n|
avec ρ convergente indépendemment de x, donc ρ|n| cn (h)einx converge
uniformément sur R et h ∗ Pρ est limite uniforme des sommes partielles cen-
trées. On choisit N ∈ N tel que
X X ε
∀x ∈ R | ρ|n| cn (h)einx − ρ|n| cn (h)einx |6
2
n∈Z |n|6N
P
Par inégalité triangulaire : ∀x ∈ R | h(x) − |n|6N ρ|n| cn (h)einx |6 ε
cqfd.
46
3-prolongement d´une fonction de C2π (R, R)
P roblème : on se donne une fonction réelle continue sur S 1 ou de façon équi-
valente une fonction h de C2π (R, R). Comment prolonger h en une fonction
continue sur D̄ ?
47
A x fixé, on a : ∀ρ ∈ P[0, 1] | an cos nx + bn sin nx | ρn 6| an | + | bn |
donc la série entière (an cos nx + bn sin nx)ρn converge
P∞ normalement, et
par suite uniformément en ρ sur [0, 1], donc ρ 7→ Sρ,x = n=0 (an cos nx + bn sin nx)ρn ,
limite uniforme de fonctions continues, l´est aussi sur [0, 1].
(cas particulier du théorème d´Abel radial)
P∞
Bilan : Sρ,x tend vers S1,x = n=0 an cos nx + bn sin nx quand ρ → 1.
48
Pour
P x ∈ R et n ∈ Z, P
| p+q=n ρ|p|+|q| cp (h)cq (h)ei(p−q)x |6k h k2∞ p+q=n ρ|p|+|q|
P P |n|
et p+q=n ρ|p|+|q| , terme général de la série-produit de ρ par elle-même,
est le terme général d´une série convergente indépendante de la variable x.
Ainsi, par convergence normale en x,
Z 2π X X Z 2π X
1 2 |p|+|q| 1
| h ∗ Pρ | = ρ cp (h)cq (h) ei(p−q)x dx = ρ|2n| | cn (h) |2
2π 0 p+q=n
2π 0
n∈Z n∈Z
1
R 2π PN
Pour N ∈ N∗ , 2π 2
0 | h ∗ Pρ | > n=−N ρ
|2n| | c (h) |2 . Les 2 membres
n
ont une limite en 1− et par passage à la limite, il vient :
Z 2π N
X
1
| h |2 > | cn (h) |2
2π 0 n=−N
Par unicité de la limite, on obtient l´egalité de Parseval pour h ∈ C2Π (R, C).
49
Sixième partie
convergence en moyenne
quadratique
théorème
Pour f ∈ D, (Sp (f ))p∈N converge dans (D, k k2 ) vers f
(en moyenne quadratique).
P
Soit ε > 0. T est dense dans (D, k k2 ) donc on choisit yε = N k=−N λk ek
tel que k f − yε k2 6 ε. La suite (Tp )p>1 est croissante pour l´inclusion donc
la suite (k f − Sp (f ) k2 ) des distances de f à Tp décroit.
Ainsi, ∀p > N k f − Sp (f ) k2 6 k f − SN (f ) k2 6 k f − yε k2 6 ε.
formule de Parseval
Avec la convergence de (Sp (f ))p∈N vers P f en moyenne quadratique et la
continuité de k k2 , k Sp (f ) k2 =| c0 | + pn=1 (| cn |2 + | c−n |2 ) tend vers
2 2 2
1
R 2π
k f k22 = 2π 2
0 | f (t) | dt quand p tend vers +∞.
D´où la formule de Parseval :
∞
X Z 2π
2 2 2 1
| c0 | + (| cn | + | c−n | )= | f (t) |2 dt
2π 0
n=1
ou :
∞ Z
| a 0 |2 1 X 1 2π
+ (| an |2 + | bn |2 ) = | f (t) |2 dt
4 2 2π 0
n=1
50
application : unicité pour les développements en série de Fourier
Φ : f 7→ (cn (f ))n∈Z est R linéaire de D dans l2 . Si f est dans ker(Φ), d´après
1 2π 2
Parseval, on a : 2π 0 | f (t) | dt = 0. Soit (ak )06k6N une subdivision
adaptée à f , et pour chaque k dans {0, ..., R aN − 1}, gk continue sur [ak , ak+1 ]
telle que g|]ak ,ak+1 [ = f|]ak ,ak+1 [ . Chaque akk+1 | gk |2 est nulle, et avec | gk |2
continue positive, gk est nulle sur [ak , ak+1 ]. f est donc nulle sur [a, b] sauf
éventuellement en les ak . Comme f prend en chaque ak la valeur ”demi-
somme des limites à droite et à gauche”, f est identiquement nulle sur [a, b].
D´où l´injectivité de Φ et le résultat.
P
remarque Soit (cn )n∈Z ∈ l2 . La suite (Sp = pk=−p ck ek )p∈N∗ est de Cau-
P
chy dans (D, k k2 ) (écrire pour m < q, k Sq − Sm k22 = m<k6q | ck |2 ,..),
mais le caractère non complet de (D, k k2 ) ne permet pas d´affirmer que
(Sp ) converge. Ce qui laisse penser que Φ n´est pas surjective.
∞
X 1 π2
exercice Une égalité ultra-classique : =
n2 6
n=1
On évalue les coefficients de Fourier de la fonction f : x 7→ x sur ] − π, π[, de
valeur 0 aux bornes et 2π-périodique. On remarque que c0 (f ) = 0 et pour
k
k 6= 0, ck (f ) = i (−1)
k (intégration par parties). L´égalité de Parseval donne
π2 P∞ 1
alors : 3 = 2 n=1 n2 d´où le résultat.
preuve : On 0
1
R 2π sait que cP
n (f ) = incn (f ) pour tout
1
R 2π n ∈ Z. Via
P l´égalité de Par-
seval, 2π 0 | f | = n∈Z∗ | cn (f ) |2 et 2π
2
0 | f 0 2
| = n∈Z∗ n 2
| cn (f ) |
2
d´où le résultat.
51
Septième partie
cn et la convolution dans C2Π(R, C)
1-définition
Pour f , g dans C2Π (R, C) et x ∈ R, on pose :
Z 2π
1
f ∗ g(x) = f (x − t)g(t)dt
2π 0
On définit ainsi correctement une application f ∗ g de R dans C
appelée ”convolée de f par g”.
2-premières propriétés
∗ est une loi de composition interne de C2Π (R, C), commutative par change-
ment de variable et intégrale de période, et bilinéaire continue pour la norme
k k∞ (On vérifie facilement que k f ∗ g k∞ 6k f k∞ k g k1 6k f k∞ k g k∞ )
On a aussi par changement de variables et intégrale de période,
k f ∗ g k1 6k f k1 k g k1 .
3-associativité de ∗
On peut démontrer l´associativité de ∗ avec Fubini puis, grâce au jeu d´écritures
cn (.) = . ∗ en (0) , en ∗ en = en , . ∗ en = cn (.)en et à la commutativité de ∗,
montrer que cn (f ∗ g) = cn (f )cn (g).
On procède ici différemment : on prouve par densité-fermeture que
cn (f ∗ g) = cn (f )cn (g) et on récupère en corollaire l´associativité de ∗.
52
4-unité et idempotent dans (C2Π (R, C), ∗)
•Si µ est une unité de C2Π (R, C) pour ∗, pour tout n ∈ N, on a : en ∗ µ = en
donc cn (en )cn (µ) = cn (en ) = 1, donc cn (µ) = 1. Impossible car d´après
Riemann-Lebesgue, cn (µ) → 0 en +∞
•Si β est un idempotent de C2Π (R, C), la suite (cn (β) est à valeurs dans
{0, 1} donc toujours par Riemann-Lebesgue, Sp (β)p>0 est stationnaire. Par
unicité de la limite dans (D, k k2 ), β apparait comme un polynome trigo-
nométrique à coefficients dans {0, 1}. Réciproquement, toute somme finie
de ek est un idempotent.
1
R 2π 1
R 2π k2 (t)
On a : K(fn )(0) = 2π 0 fn (−t)k(t)dt = 2π 0 |k(t)|+ n1 dt car k est paire
et K(fn )(0) 6 k K(fn ) k∞ 6 |k K k| k fn k∞ 6 |k K k|
a) l´opérateur σn
|k σn k|=k Fn k1 = 1
53
Fejer par densité-fermeture On pose :
• Pour p ∈ Z, n ∈ N
1 Pn
σn (ep ) = ep ∗ Fn = n+1 k=0 ep ∗ Dk
1 Pn Pk
= n+1 k=0 m=−k δp,m em
P
σn (ep ) = n+1 ep |p|6k6n 1 = n−|p|+1
1
n+1 ep
|p|
donc k σn (ep ) − ep k∞ 6 n+1 , donc ep ∈ W
donc W contient T , donc W est dense dans C2Π (R, C).
W est un sev de C2Π (R, C), dense et fermé dans C2Π (R, C)
donc W = C2Π (R, C).
remarque : un argument incontournable de cette preuve est le caractère
borné de (|k σn k|). On retrouve la même idée avec :
b) l´opérateur • ∗ Pρ
|k • ∗ Pρ k|=k Pρ k1 = 1
c) l´opérateur Sn
4
|k Sn k|=k Dn k1 ∼ ln n
π2
• transformation d´ecritures
R π sin(2n+1) 2t ) R π2 sin(2n+1)u
2π k Dn k1 = −π | t
sin( )
| dt = 4 0 | sin u | du
2
par parité et changement de variable.
54
Soit φ la fonction définie sur [0, π2 ] par φ(u) = sin1 u − u1 si u 6= 0 et φ(0) = 0.
φ est continue positive sur [0, π2 ].
Z π Z π
R π2 sin(2n+1)u 2 2 | sin(2n + 1)u |
0 | sin u | du = φ(u) | sin(2n + 1)u | du + du
u
|0 {z } |0 {z }
6 π2 kφk∞ =µn
R (n+ 12 )π |sin v|
• encadrer µn = 0 v dv pour en obtenir un équivalent.
R (n+1)π |sin v|
On écrit : µn 6 0 v dv
R nπ |sin v| R (n+1)π |sin v| R (n+1)π |sin v|
et : µn > 0 v dv = 0 v dv − nπ v dv
R (n+1)π
|sin v| Rπ Pn R (k+1)π |sin v|
On a : 0 v dv = 0 |sinv v| dv + k=1 kπ v dv
Rπ |sin v| Pn 1
R (k+1)π
6 v dv + k=1 kπ kπ | sin v | dv
Z0 π X n
| sin v | 2
6 dv +
0 v kπ
k=1
| {z }
∼ π2 ln n
R (n+1)π |sin v| Pn 1
R (k+1)π 2
et : 0 v dv > k=1 (k+1)π kπ | sin v | dv ∼ π ln n
R (n+1)π |sin v| 2
donc : 0 v dv ∼ π ln n
R (n+1)π |sin v| 2
R (n+1)π |sin v|
Avec 0 6 nπ v dv 6 nπ et donc avec nπ v dv = O( n1 ),
R nπ
on a aussi : 0 |sinv v| dv ∼ π2 ln n.
2 4
• bilan : µn ∼ π ln n (cf page 36) et k Dn k1 ∼ π2
ln n
55
Huitième partie
convergence simple
A - un résultat de convergence, une jolie preuve
enoncé Soit f ∈ D et a ∈ R. Si f est dérivable en a, alors la suite
(Sn (f )(a) converge vers f (a).
Pour
P∞ la gestion duP
”reste”, une transformation d´Abel donne Pn:
sin nx ∞ 1 1
n=N +1 n2 = n=N +1 σn (x)[ n2 − (n+1)2 ] où σn (x) = k=0 sin kx est
1−ei(n+1)x 1
majoré en valeur absolue par | 1−eix
|, par sin x2 , et donc avec Jordan,
56
P
par πx . En définitive : f (x)
x > π2 N 1 π
n=1 n − N 2 x2 .
PN 1
n=1 n tend vers +∞ quand x tend vers 0, et l´encadrement
π 2
N 6 2x 6 N + 1 donne : N 2 x2 →0+ π4 , ce qui termine la preuve de la
non-dérivabilité de f en 0.
C - théorème de Dirichlet
enoncé Soit f 2π-périodique et C 1 par morceaux de R dans C.
Alors, pour x ∈ R, (Sn (f )(x))n>1 converge vers 12 [f (x + 0) + f (x − 0)]
1
Rπ R
1 π sin(n+ 2 )u
1
preuve On rappelle que : 2π −π Dn (u)du = π 0 sin u du = 1
2
1
Rπ 1
sin(n+ 2 )u
et : Sn (f )(x) = 2π 0 [f (x + u) + f (x − u)] sin u du ( n ∈ N∗ , x ∈ R)
2
Soit x ∈ R. Pour n ∈ N∗ ,
X ∞
2 1 1
∀α ∈ R\Z cotan(πα) = α{ 2 + }
π 2α α − n2
2
n=1
57
puis que :
∞
X
∀x ∈] − 1, 1[\{0} (πx)cotan(πx) = 1 − 2 ζ(2p + 2)x2p+2
p=0
est aisée.
∞
X ∞
X
sin n sin2 n
=
n n2
n=1 n=1
Rπ R1 Rπ
Pour n ∈ N∗ , bn (g) = π2 0 g(t) sin nt dt = π1 0 (π − 1)t sin nt dt+ π1 1 (π − t) sin nt dt.
Par intégrations par parties, il vient :
bn (g) = π−1 cos n sin n 1 cos n
π {− n + n } + π {(π − 1) n + n2 } = n2P
sin n sin n
.
g étant C par morceaux, par Dirichlet : ∀x ∈ R g(x) = ∞
1 sin n
n=1 n2 sin nx.
P∞ sin n π−1
En particulier : g(1) = n=1 n2 = 2 cqfd.
58
P∞ sin nx
On sait que : n=1 n = 12 (π − x) si 0 < x < 2π avec convergence uni-
forme compacte de la série de sinus
P∞ surcos]0, 2π[. (cf page 11)
nx
Si C désigne l´application x 7→ n=1 n2 de R dans C, C est paire,
2π-périodique et continue par convergence uniformeP(normale) sur R ; Par
dérivation terme à terme licite, on a : C 0 (x) = − ∞ n=1
sin nx
n = 12 (x − π)
2
sur ]0, 2π[. D´où l´existence de K ∈ R telle que : C(x) = K + x4 − π2 x si
2
0 < x < 2π. On a : K = C(0 + 0) = C(0) = ζ(2) = π6
2 2
d´où pour 0 < x < 2π, C(x) = π6 + x4 − π2 x.
P P∞ 1−2 sin2 n 2
En particulier, C(2) = ∞ cos 2n
n=1 n2 = n=1 n 2 = π6 + 1 − π
P sin2 n P+∞ sin n
donc +∞ n=1 n2 = 2 =
π−1
n=1 n
59
R 2π 1 R 2π 1
On a : 2λ 6 ( 0 x2 + y 2 ) 2 ( 0 x0 2 + y 0 2 ) 2 avec Cauchy-Scharwz. Quitte à
1
R 2π
effectuer une translation, précisément remplacer x par x − 2π 0 x et y par
1
R 2π
y − 2π 0 y, on ramène le centre de gravité de la surface délimitée par γ en
R 2π R 2π
l´origine du repère, ie on suppose que : 0 x = 0 y = 0. Grâce à Wirtin-
R 2π 0 2 R 2π R 2π
ger, 2λ 6 0 (x + y 0 2 )(t)dt avec 0 (x0 2 + y 0 2 )(t)dt = 0 | γ 0 (t) |2 dt
R 2π R 2π l 2
= 0 | β 0 [h l (t)] (h l )0 (t) |2 dt = 0 | α0 [s−1 (h l (t))](s−1 )0 [h l (t)] 2π | dt
l2
R 2π 2π
l2
2π 2π 2π
= 4π 2 0 dt = 2π
60
Neuvième partie
convergence normale, uniforme
Quelles hypothèses de régularité raisonnables mettre sur f ∈ D pour que
(Sn (f ))n∈N converge uniformément versf sur R ?
• La convergence uniforme entrainant la convergence simple, on peut rai-
sonnablement imposer à f d´être C 1 par morceaux (cf Dirichlet)
• Les Sn (f ) étant continues, leur éventuelle limite uniforme l´est aussi, d´où
l´idée d´imposer à f d´être continue.
A]propriété
1-enoncé Si f : R → C est 2π-périodique, continue et de classe C 1 par
morceaux sur R, alors la série de Fourier de f converge normalement sur R
et a pour somme f .
preuve : on sait déjà que (cn (f )) est un élément de l1 , ce qui assure la conver-
gence normale de la série de Fourier de f sur R. Soit g la fonction somme.
g est 2π-périodique et continue sur R donc appartient à D. L´inégalité
k k2 6k k∞ montre que (Sp (f )) converge en moyenne quadratique vers g.
Par unicité de la limite dans (D, k k2 ), on a f = g.
2-condition
P∞ suffisante vs condition nécessaire
sin nx
f : x 7→ n=1 n2 (cf page 56) définit sur R une fonction 2π-périodique,
continue, mais non C 1 par morceaux et pour laquelle cependant la série de
Fourier de f converge normalement sur R vers f .
P cos nx
Justif ication rapide : la série de fonctions n converge uniformément
sur tout intervalle du type [δ, π] avec 0 < δ < π, donc P∞f est dérivable sur
0 (x) = cos nx
]0, π], sa Pdérivée en tout x de ]0, π] étant f n=1 n . Or pour
∞ cos nx x
x ∈]0, π], n=1 n = − ln(2 sin 2 ) (cf page 11). Il vient :
f 0 (x) ∼0+ − ln x. ce qui donne : limx→0+ f 0 (x) = +∞ et assure que f n´est
pas C 1 par morceaux sur R. On pourrait prouver l´équivalence
P ∞ cos nx
n=1 nP ∼0+ − ln x,Pcomme àP la page 12, en posant N = E( x1 ) et en
P
écrivant ∞ n=1
cos nx
n = N 1
n=1 n −
N
n=1
1−cos nx
n + ∞ n=N +1
cos nx
n .
61
vérifiée alors que l´homogénéité et l´inégalité triangulaire pour Nα reposent
sur la linéarité des cn .
•La formule de Parseval donne N2 =k k2
•Pour f ∈ C2π 1 (R, C) et n ∈ Z, on a : | c (f ) |6k f k donc : N
n P1 ∞ 6k k1
•Pour f ∈ C2π 1
(R, C) et n ∈ Z, on a k Sn (f ) k∞ 6 nk=−n | ck (f ) | 6 N1 (f ).
f étant continue et C 1 par morceaux, la série de Fourier de f converge
normalement, donc uniformément sur R et a pour somme f . On fait tendre
n vers +∞ et on obtient k k∞ 6 N1
1 (R, C), on pose : N (f ) =k f k + k f 0 k . N est clairement
Pour f ∈ C2Π 1 1
1 (R, C). On propose de montrer que k k 6 2(π + 2)N .
une norme sur C2Π ∞
62
P∞ sin k π2 P∞ cos[nx−(k+1) π2 ] P
Pour x ∈ [0, π], n=1 nk+1 + n=1 n k+1 = k+1
i=1 ai,k+1 π
k+1−i xi
P∞ sin k 2 P∞
π π
n cos(k+1) 2
donc en particulier pour x = π, n=1 nk+1 + n=1 (−1) nk+1
= π k+1 ς
P
avec : ς = k+1 i=1 ai,k+1 ∈ Q. En séparant dans la deuxième somme les indices
P∞ sin k π2 P∞ sin k π2 P∞ sin k π2 k+1
pairs et impairs : n=1 n k+1 − p=1 2 k+1 p k+1 + p=0 (2p+1)k+1 = π ς
P∞ sin k π2 P∞ π
sin k 2
donc : n=1 nk+1 − 2 p=1 2k+1 pk+1
P sin k π2 P∞ sin k π2
+ ∞ p=1 2k+1 pk+1 + p=0 (2p+1)k+1 = π
k+1 ς.
P sin k π2
De là : (2 − 2k+1 2
) ∞n=1 nk+1 = π
k+1
ς. Ainsi, a0,k+1 = 2−−ς2 ∈ Q.
2k+1
63
Dixième partie
A propos des fonctions
harmoniques (cf RMS5-1995)
U désigne un ouvert non vide de C, identifié à R2 , H est une fonction C 2
de U dans R. Pour (x, y) ∈ U , on pose :
∂2H ∂2H
∆H (x, y) = (x, y) + (x, y)
∂2x ∂2y
∆H est appelé laplacien de H sur U .
On dit que H est harmonique sur U lorsque ∆H est nul sur U .
A] deux lemmes.
Laplacien en coordonnées polaires Pour (r, θ) ∈]0, ρ[,
2 1 ∂2G
∆H (a + reiθ ) = ∂∂ 2Gr (r, θ) + 1r ∂G
∂r (r, θ) + r2 ∂ 2 θ
On vérifie :
∂G ∂H iθ ∂H iθ
∂r (r, θ) = ∂x (a + re ) cos θ + ∂y (a + re ) sin θ
∂G ∂H iθ ∂H iθ
∂θ (r, θ) = r[− ∂x (a + re ) sin θ + ∂y (a + re ) cos θ]
2
∂ G 2 2 2
∂2r
(r, θ) = ∂∂ 2Hx
∂ H
(a+reiθ ) cos2 θ+2 ∂x∂y (a+reiθ ) cos θ sin θ+ ∂∂ 2Hy (a+reiθ ) sin2 θ
∂2G 2 ∂2H
∂2θ
(r, θ) = r2 [ ∂∂ 2H
x
(a + reiθ ) sin2 θ − 2 ∂x∂y (a + reiθ ) cos θ sin θ
2
+ ∂∂ 2Hy (a + reiθ ) cos2 θ] − r[ ∂H iθ ∂H iθ
∂x (a + re ) cos θ + ∂y (a + re ) sin θ]
d´où le résultat.
B] propriété de la moyenne
enoncé Si H est harmonique sur U , alors H vérifie la propriété de la
moyenne :
Z 2π
1
∀a ∈ U ∀r > 0 , D(a, r) ⊂ U H(a) = H(a + reiθ )dθ
2π 0
64
preuve Soit a ∈ U et ρ > 0 tel queRD(0, ρ) ⊂ U .
1 2π iθ
Pour 0 6 r < ρ, on pose : u(r) = 2π 0 H(a + re )dθ
(r, θ) 7→ H(a + reiθ ) est globalement continue sur [0, ρ[×[0, 2π], admet des
dérivées partielles d´ordre 1 et 2 par rapport à r continues du couple (r, θ)
sur [0, ρ[×[0, 2π]. u est donc C 2 sur [0, ρ[. Par dérivation sous le signe
intégral sur ]0, ρ[ et en utilisant l´expression du Laplacien en polaires, on
voit que u vérifie (E0 ). u continue sur [0, ρ[ est bornée au voisinage de 0,
donc u est constante sur ]0, ρ[, sur [0, ρ[ par continuité en 0. u est bien
constante de valeur u(0) = H(a)
65
iθ ∈ S 1 , on pose :
Pour z ∈PD(0, 1) et w = eP
H(z) = n>0 cn (h)z + n>1 c−n (h)z̄ n et H(w) = h(θ).
n
• H est continue sur D(0, 1).(continuité des sommes de séries entières sur le
disque ouvert de convergence et continuité de z 7→ z̄)
• H est continue sur D(0, 1). (cf p.47)
• Soit (x0 , y0 ) ∈ D(0, 1)
66
Onzième partie
Annexes
1 Théorèmes d´Abel. Séries de Hardy
L´outil essentiel est la transformation d´Abel appelée aussi ”sommation par
parties”. On travaille par ailleurs dans K = R ou C complet, ce qui permet
d´évoquer constamment le critère de Cauchy.
n+p
X n+p−1
X
λk uk = −λn Un−1 + λn+p Un+p + (λk − λk+1 )Uk
k=n k=n
Pn+p Pn+p−1
et : | k=n λk uk |6 M [| λn | + | λn+p | + k=n | λk+1 − λk |].
∗ n0 ∀q ∈ N∗ | λn |6 ε et
Pn+qε > 0. On choisit n0 ∈ N tel que : ∀n >
Soit Pn+p
Pk=n | λk+1 − λk | 6 ε. Dans ces conditions, | k=n λk uk |6 3M ε ;
λn un vérifie le critère de Cauchy dans K donc converge.
b) Version usuelle
Si (λn ) est une suite réelle qui tend vers 0 en décroissant
P et si (un ) est une
suite dans K à sommes partielles bornées, alors λn un est convergente.
P P
(λn ) tend vers 0 et N = N
k=0 | λk+1 − λk |P k=0 λk − λk+1 = λ0 − λN +1
valable pour tout N ∈ N prouve que | λn+1 − λn | < +∞. On est ainsi
ramené au théorème d´Abel version ”variation bornée”.
67
• α = 0 : convergence ssi β > 1 (séries de Riemann)
• 0 < α < 1P α
ein
Si β > 1, nβ
converge absolument.
Si 0 < β 6 1, convergence ssi β > 1 − α.
lemme
Si (un ) et (vn ) sont deux suites dans K telles que :
c1 cr 1
vn = un [1 + α
+ ... + α
+ °( α
)]
n 1 n r n r+1
où : α1 , ..., αr > 0 et αP
r+1 > 1, P
un vn
alors pour tout δ > 0, nδ
et nδ
sont de même nature.
preuve du lemme
P un P un 1
Soit δ > 0. Si converge, nδ n α k
(1 6 k 6 r) converge par
P un
nδ
1 P vn
l´usuel Abel et nδ
° ( nαr+1 ) converge (absolument). De là : nδ
converge.
P vn
Réciproquement, on suppose que nδ
converge.
c1 cr
On écrit : un = vn [1 + nα1 + ... + nαr + °( nα1r+1 )]−1 donc
c2
un = vn [1 − ncα11 − ... − ncαrr + °( nα1r+1 ) + n2α1 1 + ...] où on ne garde que les
puissances de n d´exposant strictement inférieur à αr+1 . un s´écrit alors :
e1 es 1
un = vP n [1 + nγ1 + ... + nγs + °( nαr+1 )] où : γ1 , ..., γs > 0. Par symétrie des
un
rôles, nδ
converge.
68
• premier cas : β > 1 − α ; β = 1 − α + δ (δ > 0)
inα P
On a : dnnδ = iαenβ [1 + ncα22 + ... + ncαrr + °( n12 )] avec dn n1δ convergente
P einα
(Abel usuel) donc nβ
converge en vertu du lemme.
• deuxième cas : β = 1 − α
P P einα P
Comme dn diverge, n β diverge aussi. On peut préciser : dn a ses
α P e inα P ein α
sommes partielles (ein −1)n∈N∗ bornées, chaque n1−α+αk
et n1−α
° ( n12 )
convergent donc ont aussi leurs sommes partielles bornées, de là on conclut
P einα
que la série divergente nβ
a ses sommes partielles bornées.
69
α β
| Ψ0 (x) |6 k1−α+β
+ k1+β
donc par accroissements finis :
α α
ei(k+1) eik α β
| β
− β
|6 1−α+β + 1+β .
(k + 1) k k k
inα
Pour avoir ( enβ ) à variation bornée, il suffit d´imposer :
1 − α + β > 2(1 − α) > 1 ie : 0 < α < 12 .
preuve
C´est une application du critère de Cauchy qui repose de plus sur une trans-
formation d´Abel avec Preste. Soit ε > 0. On choisit n0 ∈ N∗ tel que :
∞
∀n > n0 | Rn |=| k=n+1 ak |6 ε. Pour ρ ∈ [0, 1], n > n0 , p ∈ N,
Pn+p P n+p Pn+p−1
ρ = k=n (Rk − Rk+1 )ρk = Rn−1 ρn −Rn+p ρn+p + k=n
k=n akP
k Rk (ρk+1 − ρk )
n+p
donc : | k=n ak ρk |6 2ερ n
P 6n2ε et le critère de Cauchy uniforme est vérifié.
La fonction somme de an x est continue sur [0, 1] et donc en 1.
P
cas particulier
P : an série alternée convergente
APx fixé, n
an x est une série alternée convergente et son reste d´ordre n−1
( ∞k=n a k x k ) est majoré en module par le premier terme négligé. Delà :
P
∀x ∈ [0, 1] P | ∞ k n
k=n ak x |6| an x |6| an |, ce qui assure la convergence
uniforme de an xn sur [0, 1].
70
2 Un peu de Baire
Cet appendice présente, sans démonstrations, la propriété de Baire et deux
résultats relatifs aux espaces de Banach (Théorème de l´application ouverte
et théorème de Banach-Steinhaus). Les preuves se trouvent par exemple
dans Analyse f onctionnelle de Brezis ou les maths en tête de Gourdon.
a-propriété de Baire
Dans un espace de Banach E, toute suite de fermés de E sans intérieur a une
réunion (en général non fermée) d´intérieur vide ; ou de façon équivalente :
toute suite d´ouverts denses dans E a une intersection encore dense dans E.
utilisation courante S
Si (Fn ) est une suite de fermés du Banach E telle que ∞ n=1 Fn = E, alors
∗
il existe n0 ∈ N tel que Fn0 soit d´intérieur non vide dans E.
Par exemple, en considérant dans R[X] les sous-espaces (de dimension finie)
Fn = V ect(1, X, .., X n ), on montre qu´aucune norme ne rend R[X] complet.
corollaire
Si E et F sont 2 espaces de Banach et si T est un opérateur linéaire continu
et bijectif de E sur F , alors T −1 est continu de F sur E.
c-théorème de Banach-steinhaus
Soit E un espace de Banach, F un espace vectoriel normé et (Ti )i∈I une
famille d´opérateurs linéaires continus de E dans F . Si, à chaque fois qu´on
fixe x dans E, la famille (Ti (x))i∈I est bornée dans F , alors (Ti (x))i∈I ) est
uniformément bornée sur B(0, 1)E .
Précisément avec E, F et (Ti ) comme ci dessus :
∀x ∈ E ∃Mx ∈ R ∀i ∈ I k Ti (x) kF 6 Mx
⇒ ∃M ∈ R ∀x ∈ B(0, 1)E ∀i ∈ I k Ti (x) kF 6 M.
Résultat
P faux si E n´est pas complet : envisager sur R[X] la norme
k ni=1 ai X i k= max16i6n | ai | et, pour n ∈ N∗ , Tn : P 7→ P (n) (0).
application
La limite simple d´une suite d´applications linéaires continues entre un es-
pace de Banach E et un espace vectoriel normé F est (linéaire) continue de
E dans F .
71
3 Trois en Un
objectif On peut obtenir le théorème de Bernstein sur I = [0, 1], le théo-
rème de Poisson et le théorème de Fejer à partir d´un même squelette de
démonstration. On étudie l´articulation commune de ces 3 preuves, puis on
démontre le théorème de Korovkin-Schaeffer qui unifie ces 3 résultats.
A) les 3 preuves
Il s´agit de majorer | f (x) − Bn (f )(x) | pour x ∈ [0, 1], | σn (g)(x) − g(x) |
pour x ∈ R et | h ∗ Pρ (x) − h(x) | pour x ∈ R par des quantités qui peuvent
être rendues arbitrairement petites indépendemment de x. On compare fa-
cilement des objets de même allure ; il est donc naturel de commencer les
preuves par :
Pn k
• pour x ∈ [0, 1], n ∈ N, | Bn (f )(x)−f (x) |=| k=0 [f ( n ) − f (x)]Cnk xk (1 − x)n−k |
Pn
6 k=0 | f ( nk ) − f (x) | Cnk xk (1 − x)n−k
1
Rπ
• pour x ∈ R, n ∈ N∗ , | σn (g)(x)−g(x) |=| [g(t) − g(x)]Fn (x − t)dt |
1
Rπ 2π −π
6 2π −π | g(t) − g(x) | Fn (x − t)dt
1
Rπ
• pour x ∈ R, ρ ∈ [0, 1[, | h∗Pρ (x)−h(x) |=| 2π −π [h(t) − h(x)]Pρ (x − t)dt |
1
Rπ
6 2π −π | h(t) − h(x) | Pρ (x − t)dt
Les membres de droite des inégalités ci-dessus vont être majorés en 2 temps.
On fait apparaitre un ”terme à distance finie” petit grâce à l´uniforme conti-
nuité de f, g, et h, puis un ”reste” sur lequel les fonctions n´ont pas de
72
contrôle. On utilise quand même le fait que f, g et h sont bornées pour
gérer ce reste.
De même :
| h ∗ Pρ (x) − h(x) |
2khk∞ 00
6 ε + 1−cos η {| 1 ∗ Pρ (x) − 1 | + | c ∗ Pρ (x) − cos x | + | s ∗ Pρ (x) − sin x |} ♠
2
73
B) théorème de Korovkin-Schaeffer
enoncé I désigne un intervalle compact de R. On note 1 l´application de
I dans R constante de valeur 1. Soit Q = {1, f1 , .., fk } une partie finie de
C(I, R) et p une application définie sur I × I,Pà valeurs positives, nulle sur
la diagonale de I × I et de la forme p(t, x) = kj=1 aj (t)fj (x) où chaque aj
est continue sur I. Le couple (Q, p) est appelé ensemble-test.
k df k∞
supt∈I | Ls (df (t, •))(t) |6 ε k Ls (1) k∞ + supt∈I Ls (p(t, •))(t).
µ
74
P
On peut écrire : ∀(t, x) ∈ I 2 p(t, x) = kj=1 aj (t)[fj (x) − fj (t)] donc :
P
∀t ∈ I Ls (p(t, •))(t) = kj=1 aj (t)[Ls (fj )(t) − fj (t) + fj (t) − fj (t)Ls (f1 )(t)]
Il vient pour s ∈ S :
k
X
0 6 supt∈I Ls (p(t, •))(t) 6 M {k Ls (fj ) − fj k∞ + k fj k∞ k Ls (1) − 1 k∞ }
j=1
75
Références
• Analyse réelle et complexe.
Rudin, Masson
• Cours d´analyse.
A. P ommelet, Ellipse
• Du fini à l´infini.
P. M eunier, IREM Montpellier
• Fonctions analytiques.
H. Cartan, Hermann
76