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EVOLUTION DU SYSTEME BANCAIRE MAROCAIN

SECTION 1 : EVOLUTION DU SYSTEME BANCAIRE

Paragraphe 1 : Les mutations du système bancaire

Il a fallu attendre 1943 pour qu’une première législation sur l’organisation


des professions qui régissaient les banques et les professions se
rattachant au métier de banquier apparaisse. Avant l’activité bancaire
n’était pas réglementée en tant que telle.

Les textes du 31 mars 1943 furent complétés par les arrêtés des 15
janvier 1954, 17 janvier 1955 et 16 avril 1955, qui instaurèrent
l’inscription obligatoire des banques sur une liste officielle et précisèrent le
domaine de leur activité.
Si elle eut pour mérite de réglementer pour la première fois la profession
bancaire au Maroc, cette législation omît d’inclure les établissements à
statut spécial, créés depuis 19191 pour financer les activités mal assurées
par les banques puisque ces établissements étaient déjà organisés et sous
tutelle de l’état.

Une situation disparate de cloisonnement se mis en place dans laquelle


étaient différenciés d’une part les banques directement contrôlées par la
banque centrale, et d’autre part les organismes financiers spécialisés
faisant l’objet d’une réglementation particulière échappant à la législation
bancaire.

Au lendemain de l’indépendance, l’Etat créa les principales institutions


financières marocaines ou les transforma en vue de promouvoir le
développement économique du pays. Il favorisa la concentration des
banques ramenées à 26 établissements en 1961 tout en encourageant
l’extension des réseaux et la bancarisation.

Le décret Royal portant loi bancaire du 21 avril de 1967 introduisit de


manière plus concrète la volonté de l’Etat d’assurer le contrôle de la
distribution du crédit et d’orienter l’économie conformément aux priorités
qu’il définissait.

Ce texte ne s’intéressa qu’aux banques de dépôts et à leurs activités et


oublia au même titre que le texte précédent les institutions et organismes
financiers spécialisés à statut particulier devenus plus nombreux entre
temps. Législation disparate et cloisonnement entre ces institutions et les
banques (15 en 1975 après des fusions et des absorptions).

1
Caisses de crédits agricoles dahir du 15 janvier 1919
Caisse des Prêts Immobiliers dahir du 23 décembre 1919, Banques populaires dahir du 25 mai 1926, Caisse
Centrale de Garantie, dahir du 4 juillet 1949, Caisse Marocaine des Marchés, arrêté du 29 août 1950.

1
Dès les années 70 un mouvement de décloisonnement s’amorça, on
assiste à l’extension des modalités de la loi bancaire 1967 au Crédit
Populaire le 10 juillet 1970.
Les autorités monétaires décident d’intéresser les banques au
financement de l’investissement, considéré comme secteur prioritaire pour
le développement économique. Ce domaine important qui appartenait
quasi exclusivement à 5 institutions financières spécialisées (la BNDE, le
CIH, la CNCA et le Crédit Populaire) fut ouvert aux banques en juin 1972
grâce à l’obligation qu’ils avaient de conserver un portefeuille minimum
d’effets représentatifs de crédits à moyen terme réescomptables et aux
encouragements qui accompagnèrent ces mesures : marge importante,
refinancement hors plafond en période d’encadrement du crédit des effets
représentatifs des crédits à moyen terme dépassant le portefeuille
minimum fixé, garantie de l’Etat sur les emprunts extérieurs procurant les
ressources nécessaires à ces financements et couverture du risque de
change y afférente.

Les banques s’organisèrent pour assurer correctement l’étude des projets


d’investissement industriels en créant des services spécialisés. Les
autorités monétaires leur confièrent alors une part non négligeable dans le
financement de l’investissement de la PME et de la PMI, de l’immobilier, du
secteur de l’exportation, du tourisme, des transports…

Les organismes financiers spécialisés dont la BNDE et le CIH devenus


concurrencés par les banques dans des domaines où ils avaient le
monopole furent autorisés à compter du 1 er janvier 1986 à recueillir les
dépôts, à ouvrir des agences et à consentir des financements à court
terme.

La CNCA a été habilitée en janvier 1987 à élargir son intervention au


financement de l’accession à la propriété, de la pêche, activité forestière,
artisanat, tourisme vert, activités de commerce et de service en milieu
rural. Enfin la BNDE et la CNCA ont été habilités à effectuer des opérations
avec l’étranger.

Parallèlement au décloisonnement des structures, l’activité des banques


fut touchée par une désintermédiation des financements dès les années
70 sous 2 formes :
 les banques et établissements financiers ont face à
l’encadrement du crédit et à la règle des emplois
obligatoires octroyer des crédits à travers des sociétés
filiales (stés de leasing, de crédit à la consommation,
sociétés qui échappaient à l’encadrement et même à la loi
bancaire de 1967.
 La seconde forme de désintermédiation fut représentée par
les billets de trésorerie2 mis en place en décembre 1986. ce

2
Les billets de trésorerie : marché inter-entreprise a été instauré par la décision réglementaire de Bank El
Maghrib n°47 du 22 décembre 1986. Ces billets sont émis par les entreprises qui ont des besoins temporaires de
fonds

2
nouveau mode de financement permettait d’atténuer la
pression de l’encadrement du crédit et aussi de mobiliser
l’épargne liquide, et de permettre de développer des
relations financières directes entre les divers agents
économiques non bancaires (appelées relation de face à
face entre entreprises).

Face au décloisonnement des structures, à l’universalisation de l’activité


bancaire et à sa banalisation, la législation de 1967 apparaissait vieillie et
dépassée. Elle était désormais aussi incomplète car ne prenait pas en
compte la désintermédiation des financements et ses conséquences
ainsi que l’apparition de nouveaux moyens de paiement et de
nouveaux services bancaires (cartes privatives, transferts
électroniques…)

En 1991 s’ajoute à cela la libéralisation du secteur bancaire et les


réformes du marché des capitaux.
 Changement de politique monétaire privilégiant les
mécanismes de marché,
 Transformation et modernisation de la bourse des valeurs
en 1993 avec la mise en place d’une société gestionnaire
privée, des sociétés de bourses et des organismes de
placement et de courtage en valeurs mobilières.
 Dynamisation du marché monétaire en 1995. BAM a
réformé les modalités de refinancement des banques
(suppression des possibilités de réescompte automatiques
et à taux privilégiés de certains crédits, car cette technique
gênait les interventions de BAM sur le marché monétaire et
limitait son influence sur la formation des taux et la
régulation des liquidités bancaires). Les nouveaux
mécanismes de refinancement repose sur : les pensions à 1
semaine sur appel d’offres 3, les prises de pension à 5 jours 4,
les opérations d’open-market sur le marché secondaire5.
 Introduction la même année des titres de créances
négociables6 sur le marché secondaire.
Les titres de créances négociables (TCN) recouvrent donc
actuellement :

3
les pensions à 1 semaine : procédure d’appel d’offre de BAM pour les avances à 1 semaine accordée par BAM
aux établissements bancaires sur le marché monétaire. Chaque mercredi les banques communiquent à BAM leurs
besoins en liquidités et le taux auquel elles souhaitent emprunter. Ces pensions sont garanties par des effets
représentatifs de crédits à l’export et 50% par des bons du trésor.
4
Pensions à 5 jours : ne sont pas à l’initiative de BAM, elles peuvent être demandées par les banques une fois
par semaine pour les besoins supplémentaires.
5
Open market : Banque centrale agit sur les taux sur le marchés de capitaux en achetant ou vendant des titres
publics.
6
Titres de créances négociables créés par la loi n°35-94 du 26 janvier 1995 : les certificats de dépôts, les bons
des sociétés de financement, les billets de trésorerie

3
-les certificats de dépôts négociables (CDN) qui sont émis
par les banques pour une durée pouvant aller de 10 jours à
7 ans,
-les bons des sociétés de financement émis par les sociétés
de financement (SF) pour des échéances comprises entre 2
et 7 ans,
-les billets de trésorerie qui sont émis par les personnes
morales autres que les banques et les SF pour des
maturités pouvant varier entre 10 jours et un an. Les TCN
ne peuvent être émises que par des personnes morales de
droit marocain. Ils doivent avoir un montant unitaire
minimum de 100 000 Dh (Le montant unitaire minimum a
été fixé par l'arrêté du Ministre des Finances du 09 octobre
1995 à 250 000 Dh, puis
ramené à 100 000 Dh depuis le 10 juillet 2001.
 Institution du marché des changes interbancaires en 1996
et établissement du marché hypothécaire.

Les législations bancaires et commerciales devaient suivre ces évolutions


en tenant compte des nouveaux besoins en financement de l’économie
nationale, de son ouverture sur l’extérieur et de la transformation des
techniques et des usages qui y sont liés.

Paragraphe 2 : La loi bancaire de 1993, Dahir portant loi n°1-93-


147

Le système bancaire avant la loi de 1993 était caractérisé par un


cloisonnement des établissements de crédits :
-des banques inscrites
-des organismes financiers spécialisés OFS
-autres organismes comme sociétés de crédit à la consommation, de
crédit-bail.

Les banques collectaient les dépôts et distribuaient les crédits et créaient


la monnaie.
Les OFS collectaient l’épargne pour le financement des investissements.
Jusqu’en 1986, les OFS se distinguaient des banques de par la nature de
leurs actifs qui ne pouvaient être constitués que de dotations et de
subventions étatiques ou d’émissions d’emprunts sur les marchés
financiers internationaux et nationaux, mais ces organismes ne pouvaient
pas recevoir de fonds du public. La levée de cette restriction leur a permis
de développer leurs activités et leurs réseaux d’agences. La loi bancaire
de 1993 a simplement entériné le rapprochement des rôles des banques
et des OFS

Avec le temps, les activités des uns et des autres ont évolué sans que les
règles du jeu ne changent si bien qu’à un moment tout le monde avait un
peu l’activité de banques sans être soumis à la loi bancaire.

4
La préparation d’une nouvelle loi bancaire intégrant les nouvelles donnes
du terrain devint indispensable.

Un des objectifs fondamentaux de cette loi était de libéraliser le système


et d’introduire une concurrence égale entre les différents établissements
de crédit.
3 orientations

 une uniformisation et une universalisation de la législation


bancaire : cette notion d’unification se retrouve dans la
définition de la banque universelle. La définition de banque
universelle repose sur la notion d’établissement de crédit,
plus large que celle de banque retenue dans la loi de 1967.
Cette notion englobe les sociétés de financement,
réglementée pour la première fois au Maroc. L’unification et
l’universalité ne signifient pas la suppression de
particularités. Certains établissements conservent des
statuts particuliers avec quelques aménagements
permettant la surveillance et le contrôle de BAM.
 Une plus grande participation des différents acteurs
économiques dans la prise de décisions des mesures
relatives à la monnaie et au financement (élargir la
concertation entre les autorités monétaires et la
profession), à travers la mise en place de 3 organes, le
CNME7 et CEC8, CDEC9
 Institution de nouvelles règles prudentielles pour protéger
les emprunteurs et les déposants. Les règles sont un garde
fou visant à atteindre un meilleur équilibre bilantiel pour les
banques et assurer une meilleure protection des épargnants
en augmentant la solvabilité des banques. Mise en place
d’un fonds de garantie10 des dépôts et d’un mécanisme de
soutien aux établissements de crédit en difficultés

En plus de cela les autorités monétaires prévoyaient un ensemble de


règles comptables et de nouvelles mesures de contrôle et d’information.
7
CNME : Comité National de la monnaie et de l’épargne, présidé par le Ministre des Finances, est consulté sur
toute question intéressant les orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en
œuvre. Il donne aussi son avis sur les conditions générales de fonctionnement des établissements de crédit.
8
CEC : Comité des Etablissements de crédits : Présidé par le gouverneur de Bank Al Maghrib, le CEC donne
son avis conforme au Ministre des Finances sur les questions relatives à l’activité des établissements de crédit. Il
peut également être consulté par le gouverneur sur les aspects techniques de la politique monétaire et des règles
prudentielles.
9
CDEC : Commission de discipline des établissements de crédit : Instruit les dossiers disciplinaires et propose
les sanctions
10
Fonds collectif de garantie des dépôts : article 56 de la loi 6 juillet 1993 l’objet de ce fonds est de : consentir
des concours remboursables aux établissements de crédit recevant des fonds du public et se trouvant en
difficulté, d’indemniser les déposants des établissements de crédit mis en liquidation, à concurrence d’un
montant maximum de 50 000 dhs par déposant et dans la limite des disponibilités du fonds. Le financement du
FCGD est assuré par les établissements de crédit,recevant des fonds du public, par le versement d’une cotisation
annuelle calculée sur la base des dépôts à vue et à terme libellés en dirhams, en dirhams convertibles et en
devises reçus des clients résidents et non résidents.

5
De plus en cas d’infraction à la législation des sanctions pénales et
pécuniaires étaient prévues par la loi, des sanctions disciplinaires
pouvaient aussi être prises sous forme de suspension d’administrateurs,
d’interdiction d’effectuer certaines opérations, de retrait d’agrément, de
mise en liquidation.

Les établissements de crédit :


Selon la loi bancaire de 1993 sont considérés comme établissement de
crédit toutes personnes morales qui effectuent à titre de profession
habituelle, l’une des opérations suivantes :
 Réception des fonds du public
 Distribution de crédits
 Mise à disposition à la clientèle de tous moyens de
paiement ou leur gestion.

Cette nouvelle définition des opérations que peut accomplir la banque


universelle apporte 3 nouveautés par rapport au texte précédent
- Il suffit d’effectuer une seule des 3 activités prévues par la loi
pour avoir le statut d’établissement de crédit.
- La 3ème catégorie d’opérations qui a été introduite tient compte du
développement des nouveaux moyens de paiement (monnaie
électronique, monétique)
- Classification nouvelle des établissements de crédit :

La loi bancaire fait la distinction entre 2 familles d’établissement de


crédit :
*les banques
*les sociétés de financement

a/ les banques : cette appellation regroupe aussi bien les banques


commerciales que les OFS. Cette catégorie d’établissement peut effectuer
toutes opérations de banque qu’il s’agisse :
 de recevoir des fonds du public quelque soit la durée du
dépôt
 d’effectuer des opérations de crédit en faveur des
entreprises ou des particuliers quelque soit la durée.
 de mettre à la disposition de la clientèle ou de gérer les
moyens de paiement.
 d’effectuer des opérations connexes comme les opérations
de change, les opérations sur or, métaux précieux,
placement achat gestion garde et vente de valeurs
mobilières et de tout produit financier, conseil et assistance
en matière de gestion de patrimoine, conseil et assistance
en matière de gestion financière des entreprises.

b/ les sociétés de financement :


Deuxième catégorie d’établissement de crédit les sociétés de financement
sont soumises pour la première fois à la loi bancaire. Elles ne peuvent

6
effectuer parmi les opérations liées à l’activité bancaire que celles
précisées dans les décisions d’agrément qui les concernent ou
éventuellement dans les dispositions législatives ou réglementaires qui
leurs sont propres. En outre ces sociétés ne peuvent en aucun cas recevoir
du public des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à 2 ans.

La loi de 1993 distinguait 2 catégories de sociétés de financement :


 les sociétés de financement dont les opérations sont
limitées par des dispositions législatives ou réglementaires
propres. Par exemple la CMM (Caisse marocaine des
marchés) qui assure le financement des entreprises
titulaires des marchés administratifs de travaux ou de
fournitures.
 Les sociétés de financement dont l’activité est précisée
dans leur agrément : les sociétés de crédit-bail mobilier ou
immobilier, les sociétés de crédit à la consommation, les
sociétés d’affacturage (Maroc Factoring), société de
cautionnement (CMM, Dar A Damane), société de gestion
de moyens de paiement (Wafa monétique, Interbank,
Diners Club).

Remarques :
Le Dahir portant loi du 6 juillet 1993 a expressément exclu de son champs
d’application, BAM, La trésorerie générale, le service de compte courants
et de chèques postaux, le service de mandat postaux, la CDG, la CCG
contrôlées par les pouvoirs publics, les banques offshore et les
compagnies d’assurances et de réassurances.
La caisse d’Epargne Nationale n’est pas régie par les dispositions du dit
Dahir en vertu es prescriptions de la loi n°24/96 relative à la poste et aux
télécommunications, promulguée par le Dahir n° 1-97-162 du 7 Août 1997.

21 établissements répondaient à cette définition d’établissement de


crédit :
15 banques privées : ABN AMRO Bank, Arab Bank Maroc, Argentaria, BCM,
BMCE privatisée en 1995, BMAO, BMCI, Citibank, CDM, Média-finance,
SGMB, SMDC sté marocaine de dépôt et de crédit, UNIBAN absorbé par
Wafabank, UMB Union marocaine de banque, Wafabank.

6 banques publiques ou semi publique dont certaines en cours de


privatisation : Bank Al Amal, BCP, BNDE, CNCA, CIH, FEC a eu statut de
banque en 1996 finance équipement des collectivités locales.

Paragraphe 3 : La loi bancaire février 2006, Dahir n°1-05-178


portant loi n°34-03

Le secteur bancaire marocain a connu un large mouvement de


restructuration, (mouvement de concentration, alliances, ouverture de

7
capital) dans les années 2000. De nombreuses banques étrangères ont
pris des participations dans le capital de banques marocaines.

Il est apparu nécessaire de réformer à nouveau la loi bancaire pour faire


face à l’ouverture au monde extérieur et se mettre à niveau des standards
internationaux. On assiste ainsi en 2006 à une refonte des textes de base :
 La loi bancaire
 Les statuts de Bank Al Maghrib

17 banques possédaient une licence d’exploitation en 2004.

- Les banques de dépôts classiques parmi lesquelles les 5 grandes


banques privées : Attijariwafa Bank11, BMCE12, Banque marocaine du
commerce extérieur et les 3 filiales françaises, la SGMB 13, la BMCI14 , et le
Crédit du Maroc15

- Le Crédit Populaire du Maroc, constitué de la BCP banque centrale


populaire et son réseau de banques populaires régionales (BRP).
Organisme public concerné par la collecte de la petite épargne et la
distribution de petits crédits aux PME. La BCP est devenue une SA en
février 2002. Elle s’est engagée depuis dans un processus de privatisation
20% introduit en bourse en juin 2004)

-Les anciens organismes financiers spécialisés dans le financement de


secteurs d’activités particuliers : il s’agit du Crédit Immobilier et Hôtelier
(CIH), du Crédit Agricole du Maroc (CAM) et de la Banque Nationale pour le
développement économique (BNDE) qui se sont engagés dans un
processus de restructuration et d’assainissement:16
la CAM, nouveaux statuts en 2003 prévoyant nouvelles conventions
avec l’état pour les activités nécessitant soutien particulier comme celles
pour les PME agricoles.
La BNDE reprise en 2003 par la CDG, établissement public.
Le CIH passé sous le contrôle de la CDG. Prise de participation par l e
groupe des Caisses d’Epargne Françaises.

-Diverses autres banques dont la création répond à des besoins


spécifiques : Bank Al Amal17 pour le financement de projets
d’investissement des marocains résidents à l’étranger, Média Finance et
Casablanca Finance Markets qui interviennent sur le marché des titres
négociables, le Fonds d’équipement communal (FEC 18) dédié au
financement des collectivités locales
11
La BCM a racheté en 2003 Wafa bank, la nouvelle entité s’appelle Attijariwafa bank
12
Le CIC crédit industriel et commercial prend 10% du capital de la BMCE en juin 2004 (filiale du groupe crédit
mutuel de France)
13
La Société Générale France contrôle 51% de la SGMB
14
BNP Paris bas contrôle 63% de la BMCI
15
Le crédit agricole contrôle 51% du Crédit du Maroc.
16
Le CIH, La CNCA, La BNDE ont été autorisés à ouvrir des guichets à collecter des dépôts et à consentir des
crédits au même titre que les banques ordinaires pour leur permettre d’augmenter et de diversifier leur ressources
17
Bank Al Amal : capital détenu à 75% par des RME
18
FEC : a le statut de banque depuis 1996

8
-6 banques installées dans la zone franche de Tanger
*Attijari International Bank, arrêté n°2028-94 du 28 juillet 1994
portant agrément
*Banque Internationale de Tanger arrêté n°1121-92 du 16 juillet
1992
* BMCI Banque offshore groupe BNP, arrêté n°230-93 du 31 janvier
1993
*Société Générale Tanger Offshore, arrêté n°495-01 du 12 Mars 2001
*Succursale offshore de la BMCE, arrêté n°853-01 du 25 avril 2001
* Succursale offshore de wafabank, arrêté n° 953-01 du 21 mai
2001.

A/ Raisons ayant motivé la réforme actuelle de la loi bancaire

* l’évolution significative du secteur financier national et de son


environnement :
- Diversification du paysage financier
- Evolution du cadre légal applicable aux sociétés

*Nécessité d’adapter la réglementation aux nouvelles normes bancaires


internationales notamment les 25 principes fondamentaux du comité de
Bâle pour un contrôle bancaire efficace particulièrement,
- Autonomie des organes de supervision et clarification de leur
responsabilité
- Pouvoir des autorités de supervision

*Nécessité de renforcer la supervision et le contrôle du secteur bancaire :


et ce face à une plus grande exposition au risque systémique induite par
la globalisation des économies.

B/ Les apports de la loi bancaire de 2006

a/ Renforcement de l’autonomie de Bank Al Maghrib et de ses pouvoirs en


matière de contrôle et de supervision :

Toutes les prérogatives relatives à l’exercice de l’activité des


Etablissements de crédit relèvent désormais du Gouverneur de Bank Al
Maghrib.
 Agrément des Etablissement de crédit en cas de : création,
changement de nationalité, changement de contrôle, fusions
absorptions entre Etablissement de crédit
 Approbation de : toute cession de participation dans le capital social
ou de droit de vote d’un Etablissement de crédit égal au moins à

9
10.20 ou 30%, nomination de personnes au sein des instances d’un
Etablissement de crédit.

Renforcement des pouvoirs de contrôle de Bank Al Maghrib en matière :


 de règles prudentielles et comptables des Etablissements de crédit
 dispositions comptables et prudentielles des compagnies financières
 interdire ou limiter la distribution des dividendes.

Une condition nécessaire pour renforcer cette autonomie est le retrait de


Bank Al Maghrib du capital et des instances des Etablissements de crédit.

b/ Refonte des attributions des différentes instances instituées par la loi


bancaire en vue d’améliorer le système de supervision du secteur.
 modification des attributions du Conseil national du Crédit et de
l’Epargne (CNCE) qui a remplacé le Conseil national de la Monnaie et
de l’épargne (CNME)
 élargissement des attributions du Comité des Etablissements de
crédit à toutes les questions intéressant l’activité des Etablissements
de crédit.

c/ Elargissement du champ de contrôle de BAM à d’autres organismes.


Un certain nombre d’établissement sont nouvellement soumis à la loi
bancaire :
 les banques off-shore
 les associations de microcrédit
 la caisse de dépôt et de gestion (gestion de patrimoine et ingénierie
financière)
 la caisse centrale de garantie (octroi de la garantie)
 services financiers de la poste Barid Al Maghrib (collecte de dépôts)

d/ Elargissement du rôle des commissaires aux comptes


 Contrôle des Etablissements de crédit
 S’assurer des mesures prises par les Etablissements de crédit en vue
de respecter les dispositions comptables, prudentielles et de
contrôle interne .
 Ils doivent rendre compte de leur mission à Bank Al Maghrib
 Rapporter à Bank Al Maghrib tout fait ou décision en violation aux
dispositions législatives, ou pouvant affecter la situation financière
de l’Etablissement de crédit ou porter atteinte à la profession.

e/ Renforcement de la protection des déposants.


 Droit d’information 2 mois avant la fermeture d’une agence par un
Etablissement de crédit
 Droit à clôturer leurs comptes ou transférer leurs fonds sans frais en
cas de fermeture d’agence
 Droit d’indemnisation en cas d’indisponibilité de leurs dépôts auprès
d’un Etablissement de crédit.

10
f/ Institution d’une collaboration entre les autorités de contrôle du secteur
financier.
Une commission de coordination des organes de supervision du secteur
financier a été mise en place composée de :
 Bank Al Maghrib
 Conseil déontologique des valeurs mobilières CDVM
 De l’administration chargée du contrôle des entreprises d’assurance
et de réassurance

g/ Transparence et obligation de rendre compte en matière de supervision


bancaire.
 Bank Al Maghrib publie un rapport annuel sur le contrôle des
Etablissements de crédit et sur l’activité et les résultats des
Etablissements de crédit.
 Le Gouverneur doit rendre compte aux commissions parlementaires
chargées des finances sur l’activité des Etablissements de crédit.

Le nouveau texte vise à valoriser le rôle de Bank Al Maghrib et consacrer


son autonomie pour ce qui est du contrôle du système bancaire et de
l’appui à la protection des clients des organismes de garantie.
Dans le détail, les principaux apports de la loi bancaire consistent, plus
que jamais, dans le renforcement du rôle de la Banque centrale en matière
de supervision et contrôle bancaire.
Elle stipule aussi une redéfinition du rôle des organes consultatifs,
notamment le Comité des établissements de crédit (CEC) et le Conseil
national de la monnaie et de l’épargne (CNME). Il est ainsi institué un
conseil de la politique monétaire qui s’occupe des grandes questions
relatives au fonctionnement et l’organisation du système bancaire et au
développement de l’épargne et du crédit.

La nouvelle réforme a abouti à une meilleure coordination des actions de


contrôle et de supervision entre les différents organes de supervision et de
contrôle du système financier : Bank Al Maghrib, le Conseil déontologique
des valeurs mobilières (CDVM) et la Direction des assurances.

Paragraphe 4 : Apports de la loi portant modification des statuts


de BAM
Dahir n°1-05-38 du 23 novembre 2005, portant promulgation de la loi
n°76-03

a/ Octroi de l’autonomie à Bank Al Maghrib en matière de politique


monétaire.
La politique monétaire est totalement assurée par BAM. Dans le but
d’assurer la stabilité des prix, la banque met en œuvre les instruments de
politique monétaire (art 25). Elle intervient sur le marché monétaire en
vue d’injecter ou de retirer des liquidités en :
- effectuant auprès des intervenants sur le marché monétaire,
toutes opérations d’achat et de ventes fermes, d’escompte et de

11
pensions de titres. Ces opérations ne peuvent porter que sur des
titres de créances négociables publics et privés libellés en
monnaie nationale.
- Consentir aux établissements de crédits agréés en qualité de
banques, des avances garanties par des sûretés appropriées.
- Proposer aux dits établissements de placer auprès d’elle des
liquidités sous forme de dépôts à terme
- Procéder à des opérations de change tant au comptant qu’à
terme
- Emettre et racheter ses propres titres d’emprunt auprès des
intervenants sur le marché monétaire.

Au cas ou la surliquidité revêt un caractère durable, la banque peut exiger


des établissements de crédit agréés en tant que banques, de constituer
auprès d’elle des réserves obligatoires sous forme de dépôts.

Cette indépendance implique un changement sur le plan organisationnel


et une révision de la composition du Conseil de Bank Al Maghrib.

b/ clarification des attributions de BAM en matière de politique de change


Les nouveaux statuts de Bank Al Maghrib visent à clarifier :
 l’attribution du Ministère des Finances : fixer le régime des changes
et les objectifs de la politique de change
 la Mission de Bank Al Maghrib : mettre en œuvre la politique de
change conformément aux orientations du Ministère des Finances.

c/ Suppression des concours financiers au Trésor en situation normale


Principe Général : Interdiction pour BAM d’accorder des concours
financiers sous quelque forme que ce soit, à l’Etat et aux entreprises
publiques. La soupape de sécurité est la possibilité d’accorder une facilité
de caisse limitée et sous certaines conditions. La facilité de caisse est
limitée à 5% des recettes fiscales réalisées au cours de l’année
budgétaire. La durée d’utilisation de cette facilité ne peut excéder 120
jours au cours d’une année budgétaire. Les montants utilisés sont
rémunérés au taux de base de refinancement des banques auprès de la
banque (art 27)

d/ Transparence et obligation du gouverneur de Bank Al Maghrib de rendre


compte en matière de politique monétaire.

Les innovations importantes apportées par les nouveaux statuts de BAM


sont :
 l’obligation du gouverneur de BAM de rendre compte aux
commissions parlementaires chargées des finances : soit à la
demande de ces commissions, ou à la demande du Gouverneur de
BAM, en matière de politique monétaire et d’activité des EC et
Organismes assimilés.
 L’Audit des comptes de BAM par des auditeurs externes.

12
Dans la loi bancaire de 1993, la banque centrale n’avait qu’un rôle
d’exécution de la politique monétaire, rôle exprimé donc par un manque
d’indépendance et d’autonomie.
Il ne lui appartenait pas de définir et d’élaborer, seule, la politique
monétaire du pays, laquelle se conceptualisait dans le cadre du Conseil
National de la Monnaie et de l’Epargne, CNME, conseil de surcroît présidé
par le Ministre des Finances.
C’est donc le gouvernement qui définissait la politique monétaire et qui
donnait à BAM la mission de l’exécuter. Et ce, même si dans les faits, il y
avait concertation et coordination entre les Finances et la Banque centrale
avant toute réunion du CNME pour déterminer l’ensemble des mesures qui
devaient être entérinées lors de chaque réunion de ce Conseil.
Par ailleurs, sur le plan du contrôle de l’activité bancaire également, toutes
les mesures étaient décidées par un arrêté du ministre des Finances,
même si le contenu des textes était rédigé par Bank Al Maghrib, qui
s’occupait également de la rédaction et de la publication des circulaires
d’application des arrêtés ministériels.

Désormais l’indépendance de la banque centrale répond au respect des


standards internationaux de crédibilité, avec comme principe
fondamental, le fait que Bank Al Maghrib soit séparée de l’Etat, considéré
comme un acteur économique parmi d’autres.
Cette autonomie quasi intégrale qui est donnée par la grande révolution
de ces nouveaux statuts à Bank Al Maghrib, lui permet dorénavant de
définir et de gérer de façon totalement indépendante la politique
monétaire.

Bank Al Maghrib doit faire en sorte que le système bancaire soit fiable,
solide, et réactif. Et doit renforcer son pouvoir au niveau du contrôle des
établissements de crédit. Pour cela, BAM s’est dotée des moyens humains
et techniques de pointe.

Avec ces nouveaux statuts, la Banque centrale devient également garante


de la transparence qui est le corollaire de l’indépendance.

SECTION 2 : LES STRUCTURES ET L’ORGANISATION DU SYSTÈME BANCAIRE


MAROCAIN

Paragraphe 1 : Les autorités de tutelle et de contrôle :


La réglementation de la profession bancaire et son contrôle sont du ressort
des autorités monétaires.
L’organe de décision suprême est le Ministre des finances, qui collabore
avec Bank Al Maghrib. Avec la loi 2006 BAM a vu ses prérogatives devenir
plus importantes.
D’autres organes ont aussi été créés pour être consultés et pour faciliter
les prises de décisions des autorités monétaires le CNCE, le CEC, CDEC.
D’autres encore pour servir d’intermédiaires entre les autorités de tutelle
et les établissements de crédit, rôle qui incombe aux 2 associations
professionnelles.

13
A/ le Ministre des finances :
Pour développer la concertation, la loi bancaire de 1993 a introduit 3
innovations :
- concernant le mesures de politique monétaire : épargne, taux
d’intérêt, crédit et taux appliqués. Le Ministre doit prendre l’avis
du Conseil National de la Monnaie et de l’Epargne.
- D’autre part, les mesures de réglementation et de contrôle des
établissements sont prises par le Ministre après avis du Comité
des Etablissements de Crédit. Dans certains domaines, il y a quasi
délégation des pouvoirs au comité.
- Concernant les sanctions graves à l’encontre es établissements
de crédit ou de leur administration comme le retrait de
l’agrément ou la nomination d’un administrateur provisoire, elles
ne sont prises qu’après avis de la Commission de Discipline des
Etablissements de crédit.

D’un autre côté le Ministre des Finances à une influence considérable sur
l’ensemble du dispositif mis en place par la loi bancaire de 1993 et ce du
fait qu’il soit président du CNME et aussi indirectement par ses
représentants présents dans toutes les instances créés par la loi.

B/ Bank Al Maghrib :
Créé en juin 1959 pour remplacer la banque d’Etat, la banque du Maroc
est appelée BAM en 1987.
BAM a le privilège de l’émission de la monnaie. Elle veille à l’application de
la politique monétaire conformément à des objectifs de politique
économique générale. Elle doit assurer la stabilité de la monnaie.
BAM a aussi un rôle en matière de surveillance du système bancaire et
financier. Elle doit faire appliquer la réglementation relative à l’exercice de
la profession bancaire et signaler au Ministre des Finances les
manquements qu’elle constate. Les banques doivent dresser des
situations périodiques de leurs actifs et de leur passif aux dates et dans
les délais fixés par la banque du Maroc et selon des formules types,
établies par elle.
La loi de 1993 conférait des pouvoirs plutôt limités à BAM elle n’avait pas
le pouvoir direct de fixer de nouvelles réglementations ni d’octroyer ou de
retirer les licences bancaires. Elle ne pouvait intervenir qu’au travers de
recommandations adressées au ministère des finances et au CEC.
Cette situation a été modifiée par la nouvelle loi bancaire 2006 qui a
étendu les pouvoirs de BAM. BAM reste dans les nouveaux textes comme
dans les anciens le conseiller financier du gouvernement. (Art 11)

Les nouveaux statuts de BAM constituent également une évolution


fondamentale dans la mise à niveau de BAM avec les normes
internationales les plus avancées.
Le texte portant statut de BAM lui confère l’indépendance quasi totale
pour mener ses missions fondamentales.
La banque centrale tire désormais sa légitimité de sa crédibilité c’est
pourquoi elle s’ouvre, s’explique, élargit le dialogue et la concertation.
14
La première mission de BAM est la stabilité des prix et donc la lutte
contre l’inflation.
La deuxième mission est la supervision bancaire
La troisième responsabilité est la supervision des systèmes de
paiement (responsabilité de réguler, de contrôler et de suivre les systèmes
de paiement).

Paragraphe 2 : Les organes de consultation et de coordination

A/ Le conseil national du crédit et de l’Epargne

La loi de 2006 a institué un conseil dénommé « Conseil national du crédit


et de l’épargne, composé de représentants de l’administration, de
représentants des organismes à caractère financier, de représentants de
l’administration, de représentants des organismes à caractère financier, de
représentants des chambres professionnelles, de représentants des
associations professionnelles et de personnes désignées par le Premier
Ministre.
Le CNCE débat de toute question intéressant le développement de
l’épargne ainsi que de l’évolution de l’activité des établissements de
crédit.
Le CNCE est présidé par le Ministre chargé des finances

B/ Le Comité des Etablissements de Crédit : CEC


Cet organe à un caractère plus technique que le CNCE.
Il donne son avis au gouverneur de BAM sur les questions intéressant
l’activité des établissements de crédit :
- octroi ou retrait d’agrément
- fusion de 2 ou plusieurs établissements,
- absorption d’un ou plusieurs établissements de crédit par un
autre établissement de crédit,
- montant du capital exigible des établissements de crédit,
- conditions de prises de participation des établissements de crédit
dans le capital d’entreprise,
- modalités d’intervention et de fonctionnement du fonds collectif
de garantie des dépôts.

Le CEC est présidé par le gouverneur de BAM, il comprend 2 représentants


du Ministre des finances, 1 représentant de BAM, 2 représentants du
groupement professionnel des banques du Maroc, 2 représentants de
l’association professionnelle des sociétés de financement.

C/ La Commission de Discipline des Etablissements de Crédit :


Sa mission se limite à instruire les dossiers disciplinaires et à proposer au
gouverneur de BAM, les sanctions susceptibles d’être prononcés, à
l’encontre des
établissements de crédit.

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La commission peut donner son avis sur l’interdiction ou la restriction
d’exercices relatives à certaines opérations se rapportant à l’activité de
l’établissement de crédit concerné, sur la nomination d’un administrateur
provisoire, sur le retrait d’agrément.
Elle est présidée par le vice gouverneur ou le directeur général ou un
représentant de BAM. Elle comprend :
- 1 représentant de BAM
- 2 représentants du ministère chargé des finances
- 2 magistrats nommés par le ministre chargé des finances.
Le secrétariat de la commission est assuré par BAM.

Le retrait d’agrément est prononcé par le gouverneur de BAM (avant par


arrêté du Ministre des finances soit à la demande de l’établissement de
crédit, soit sur proposition du gouverneur de BAM après avis consultatif du
CDEC :
- quand l’établissement ne remplit plus les conditions au vu
desquelles l’agrément lui a été octroyé
- lorsque l’établissement n’a pas fait usage de son agrément dans
un délai de 12 mois.
- lorsque l’établissement n’exerce plus depuis au moins 6 mois
- à titre de sanctions disciplinaires (non respect des règles).

Cette commission est présidée par le vice gouverneur ou le directeur


général. Il comprend : 1 représentant de BAM, 2 représentants du Ministre
des finances, 2 magistrat nommé par le Ministre des finances sur
proposition du Ministre de la justice.

D/ Commission de coordination des organes de supervision du secteur


financier :
Elle est composée de BAM, de l ‘administration chargée du contrôle des
entreprises d’assurances et de réassurance et du conseil déontologique
des valeurs mobilières. Cette commission est chargée de coordonner les
actions des instances en matière de supervision des établissements
soumis à leurs contrôles respectifs

E/ les associations professionnelles :


Tout établissement de crédit doit obligatoirement adhérer à une
association professionnelle GPBM pour les banques, APSF pour les sociétés
de financement. Ces associations servent d’intermédiaires entre les
autorités monétaires et les établissements de crédit et veillent à
l’application par leurs membres respectifs des arrêtés et décisions du
Ministre des finances ainsi que des instructions et des directives de BAM.
Elles doivent porter à la connaissance des autorités monétaires des
manquements relevés dans le respect des textes et des réglementations
qui régissent leurs activités et peuvent leur proposer des sanctions à
l’encontre de l’un de leurs membres.

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Pour les questions intéressant la profession, elles servent d’intermédiaire
entre leurs membres d’une part et les pouvoirs publics ou tout autre
organisme national ou étranger.

SECTION 3 : LA RÉGLEMENTATION DES ÉQUILIBRES FINANCIERS

Face au mouvement de libéralisation la nécessité de renforcer les règles


prudentielles s’est faite sentir. Ces règles ont pour but d’assurer la solidité
du système bancaire, d’assurer la sécurité des déposants et d’atténuer les
inégalités de concurrence entre les établissements de crédit des différents
pays.
Les autorités monétaires ont donc mis en place outre la règle du capital
minimum pour les établissements bancaires, des ratios prudentiels de
solvabilité, de liquidité et de division des risques que les établissements
de crédit se doivent de respecter.

A/ Le ratio de solvabilité, ancien ratio Cooke :


C’est un ratio mis en place par le comité de Bâle 19 en juillet 88.
L’introduction de ce ratio était dictée par l’accroissement des risques
bancaires à la suite de l’internationalisation des marchés de capitaux :
* Variation brutale des taux d’intérêt
* Concurrence acerbe entre les banques qui distribuent des crédits
de manière inégale par rapport à leurs fonds propres.
Le ratio visait donc à assurer la solidité et l’équilibre financier des
systèmes bancaires d’une part et à normaliser les conditions de
concurrence entre les banques au niveau international.
Le ratio Cooke est le rapport minimum de 8% que les banques sont tenus
de respecter en permanence à compter du 1 er janvier 1993 entre d’une
part leurs fonds propres nets et d’autre part les éléments de leur actif et
leurs engagements par signature (risques qui sont pondérés selon les
différentes catégories d’opérations.
La pondération des risques de crédit : risque de solvabilité et
d’immobilisation s’applique à tous les éléments de l’actif bilan et hors
bilan.

Pour le bilan : les éléments de l’actif du bilan sont pondérés selon 3


critères :
 la nature du débiteur : Etat, Banque, OFS et Entreprise
 localisation du risque suivant l’appartenance ou non du débiteur à
un pays de l’OCDE
 la durée du crédit selon que leur échéance résiduelle excède ou pas
12 mois

4 coefficients de pondérations sont retenus :

19
le comité de Bâle est composé de 13 pays : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Italie,
Luxembourg, Japon, Pays-Bas, GB, Suède, Suisse.

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0% : pour les montants garantis comme les créances garantis par l’état,
engagement garantis par la CCG, crédits garantis par des dépôts en
espèces.

20% : créances sur les autres établissements bancaires ou OFS


Créances garanties par un autre établissement bancaire ou par
nantissement de bons de caisse.
Crédits à la clientèle garantis par assurance à l’export

50% : Crédits hypothécaires couverts par un bien immobilier, crédit-bail


immobilier
100% : crédits distribués à clientèle, crédit-bail mobilier, titre de
placement et de participation.

Le hors-bilan :
Les risques figurant au hors bilan sont répartis en 2 catégories
 les engagements traditionnels comme les cautions, les crédits
confirmés font l’objet d’une pondération.
 Les engagements issus d’opérations à terme sur instruments
financiers et devises sont évalués selon le prix du marché ou le
risque initial.

0% pour montants garantis (comme plus haut)


4% crédit documentaire import en faveur des autres établissements
bancaires
20% crédit documentaire export, autres engagement par signature en
faveur des OFS et autres établissements bancaires
50% Caution de marchés publics
100% autres engagements par signature en faveur de la clientèle

Plus la pondération est élevée plus les banques seront réticentes à


octroyer des crédits.

Les fonds propres nets :


Il s’agit du capital social, réserves, report à nouveau créditeur, provision
ayant supporté l’impôt, provision pour risques généraux et provision pour
construction ou acquisition de logement destinés au personnel diminuée
de :
- la part non libéré du capital, des pertes de l’exercice, du report à
nouveau débiteur, des frais d’établissement nets
d’amortissement, des immobilisations incorporelles nettes des
amortissements et des provisions pour dépréciation des titres de
placement, de participation et de filiales détenus dans le capital
des autres établissements bancaires et des dotations aux filiales
et agences bancaires à l’étranger.

18
Au fil des années, la méthode retenue a laissé apparaître certaines
faiblesses :
- rigidité
- estimation incomplète des risques

Ce ratio est apparu imparfait face à la sophistication croissante de la


finance, d’où une refonte de la réglementation prudentielle connue sous
l’appellation d’accords de Bâle II afin de mettre en adéquation le niveau
des fonds propres avec l’environnement financier nouveau.

B/ Ratio Mc Donough, nouveau ratio de solvabilité des accords de


Bâle II
En 2007, les banques vont adopter au niveau mondial un nouveau ratio de
solvabilité, selon les recommandations du Comité de Bâle.
Le développement de certaines techniques financières, la sophistication
des pratiques développées par les banques pour mesurer les risques a
rendu nécessaire la mise en place d'un nouveau dispositif, plus adapté au
contexte des marchés internationaux.
La réforme vise :
- une mesure plus fine des risques, la prise en compte de l'ensemble des
risques auxquels les banques peuvent être exposées et l'incitation à
adopter des systèmes de gestion les plus sophistiqués ;
- le renforcement de la surveillance prudentielle ;
- une plus grande transparence financière.

3 piliers à Bâle II :
 Ratio de solvabilité qui prend en compte l’ensemble des risques
bancaires « Ratio Mc Donough »
 Un renforcement de la surveillance prudentielle par les superviseurs
nationaux.
 Utilisation de la communication d’information financière afin
d’améliorer la discipline de marché.

1/Le principe d’un taux de fonds propres supérieur ou égal à 8% des


risques pondérés demeure la clé de voûte du système. Le nouveau ratio
de solvabilité Mc Donough, à la forme suivante :
Fonds propres >8%
Risque de crédit+ risque de marché+risque opérationnel

Fonds propres= capitaux propres + réserves +Résultat +fonds pour


risques bancaires généraux.

La nouveauté est l’intégration du risque opérationnel Il s’agit de risque de


perte directe ou indirecte résultant d’une inadéquation ou d’une
défaillance attribuable aux procédures, au facteur humain, aux système,
aux causes externes.

Le risque opérationnel inclut :

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- le risque organisationnel
- le risque technologique
- le risque humain.

Autre innovation : mesure du risque de crédit, principale source de risque


pour une banque, une distinction est faite entre pertes attendues et pertes
inattendues. Seules les pertes inattendues doivent être couvertes par la
charge en fonds propre. Les pertes attendues étant couvertes par les
provisions

2/ Processus de surveillance individualisé : le but est de s’assurer que


les établissements de crédit appliquent des procédures internes efficaces
pour calculer l’adéquation de leurs fonds propres sur la base d’une
évaluation approfondie des risques réellement supportés.

3/ Discipline de marché : l’objectif du Comité de Bâle est d’inviter les


établissements de crédits à améliorer leur communication financière. Les
banques devront communiquer aussi bien les éléments qualitatifs que
quantitatifs : composition des fonds propres, évaluation et gestion du
risque, allocation fonds propres

La réglementation prudentielle Bâle II repose sur une définition plus


complexe et plus sensible des risques encourus. Elle incite les
établissements de crédit à améliorer leurs techniques et leur système de
gestion des risques.

C/ Le coefficient de division des risques :

Parmi les mesures qui ont été prises pour limiter les risques liés au crédit,
le coefficient de division des risques vise à éviter la concentration abusive
des engagements d’une banque sur un même client ou un même groupe
de sociétés.
Il était institué au Maroc depuis 1977 sous forme d’un coefficient de 10%
que les banques étaient tenues de respecter antre leurs fonds propres
dénominateur et les crédits à un même client (numérateur).
Les engagements comprennent en plus des crédits par décaissement, les
crédits par signature figurant au hors bilan.
On entend par risques encourus sur un même bénéficiaire :
- les crédits de toute nature et de toutes durées
- les opérations assimilées au crédit
- les titres de placement et de participation et emplois assimilés
émis par le bénéficiaire et souscrits par la banque.

Ce coefficient ne s’applique pas sur les risques encourus sur l’état et les
autres banques.

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Les fonds propres nets relatifs au coefficient de division des risques sont
formés par :
le capital social, les réserves, le report à nouveau créditeur diminué de :
- la part non libéré du capital social
- des pertes
- du report à nouveau débiteur
- des frais d’établissement
- des immobilisations incorporelles
- des titres de placement, de participation et de filiales détenues
dans les autres établissements bancaires marocains
- des mêmes titres et emplois assimilés détenus dans les sociétés
actionnaires
- des crédits par décaissement et/ou par signature convertis aux
personnes physiques ou morales apparentées ou actionnaires détenant
directement ou indirectement une participation égale à 5% du capital
ou détenant une participation inférieur et faisant partie du conseil
d’administration.

Comme pour le ratio cooke, les crédits au niveau du coefficient de division


des risques sont mesurés en risques pondérés (engagement bancaire x
quotité déterminée).

Les quotités retenues par BAM sont les suivantes :


20% sur les crédits documentaires import en faveur du bénéficiaire,
les crédits garantis par les établissements habilités à délivrer des
garantis par signature (Banque, CMM, Dar Adamane),
les crédits garantis par nantissement de bon de caisse ou de
certificats de dépôts émis par les autres établissements bancaires,
les crédits garantis par les organismes marocains d’assurance à
l’export,
les crédits garantis par les banques installées dans les pays de
l’OCDE.

50% sur les crédits à l’habitat consentis pour la construction, acquisition


ou aménagement de logement et garantis par une hypothèque de 1er rang
sur les biens ayant fait l’objet des dits crédits.
Crédit-bail immobilier et autres locations d’immeubles avec options
d’achat.
Caution de marchés publics nette de provisions versées par le
bénéficiaire.

100% :
sur les autres crédits par décaissement et par signature
sur les crédits bail mobilier
sur les titres émis par le bénéficiaire et souscrits par l’établissement
bancaire intéressé

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