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N° d’ordre 2008-ISAL-0007 Année 2008

Thèse

Performances de capteurs solaires PV/T


hybrides bi-fluides intégrables à l’enveloppe
des bâtiments. Etude expérimentale et
modélisation adaptée.

présentée devant
L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon

pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR

École doctorale: Mécanique, Énergétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA)


Spécialité: Génie Civil (Sols Matériaux, Structures, Physique du bâtiment)

Par
Ya Brigitte ASSOA

Soutenue le 30 janvier 2008, devant la Commission d’examen

Jury

ACHARD Gilbert Professeur (Université Polytech’Savoie) Président


BENNACER Rachid Maître de Conférences HDR
(Université de Cergy) Examinateur
BRAU Jean Professeur Emérite (INSA de Lyon) Directeur de thèse
GARDE François Professeur (Université de la Réunion) Rapporteur
MENEZO Christophe Maître de Conférences HDR
(Université Claude Bernard Lyon 1) Directeur de thèse
PEUPORTIER Bruno Chargé de Recherche (EMP de Paris) Rapporteur

MORLOT Rodolphe Docteur (CSTB - Sophia Antipolis) Invité

Cette thèse a été préparée au laboratoire Centre de Thermique de Lyon (CETHIL)


Liste des Ecoles Doctorales
SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE

CHIMIE DE LYON M. Jean Marc LANCELIN


CHIMIE http://sakura.cpe.fr/ED206 Université Claude Bernard Lyon 1
Bât CPE
M. Jean Marc LANCELIN 43 bd du 11 novembre 1918
69622 VILLEURBANNE Cedex
Insa: R. GOURDON Tél: 04.72.43 13 95 Fax:
lancelin@hikari.cpe.fr
ELECTRONIQUE, M. Alain NICOLAS
E.E.A. ELECTROTECHNIQUE, AUTOMATIQUE Ecole Centrale de Lyon
http://www.insa-lyon.fr/eea Bâtiment H9
M. Alain NICOLAS 36 avenue Guy de Collongue
Insa: D. BARBIER 69134 ECULLY
ede2a@insa-lyon.fr Tél: 04.72.18 60 97 Fax: 04 78 43 37 17
Secrétariat: M. LABOUNE eea@ec-lyon.fr
AM. 64.43 – Fax : 64.54 Secrétariat: M.C. HAVGOUDOUKIAN
EVOLUTION, ECOSYSTEME, M. Jean-Pierre FLANDROIS
E2M2 MICROBIOLOGIE, MODELISATION CNRS UMR 5558
http://biomserv.univ-lyon1.fr/E2M2 Université Claude Bernard Lyon 1
Bât G. Mendel
M. Jean-Pierre FLANDROIS 43 bd du 11 novembre 1918
Insa: S. GRENIER 69622 VILLEURBANNE Cédex
Tél: 04.26 23 59 50 Fax 04 26 23 59 49
06 07 53 89 13
e2m2@biomserv.univ-lyon1.fr
INFORMATIQUE ET INFORMATION M. Alain MILLE
EDIIS POUR LA SOCIETE Université Claude Bernard Lyon 1
http://ediis.univ-lyon1.fr LIRIS - EDIIS
Bâtiment Nautibus
M. Alain MILLE 43 bd du 11 novembre 1918
69622 VILLEURBANNE Cedex
Secrétariat: I. BUISSON Tél: 04.72. 44 82 94 Fax: 04 72 44 80 53
ediis@liris.cnrs.fr - alain.mille@liris.cnrs.fr
INTERDISCIPLINAIRE SCIENCES- M. Didier REVEL
EDISS SANTE Hôpital Cardiologique de Lyon
Bâtiment Central
28 Avenue Doyen Lépine
M. Didier REVEL 69500 BRON
Insa: M. LAGARDE Tél: 04.72.35 72 32 Fax:
Didier.revel@creatis.uni-lyon1.fr
MATERIAUX DE LYON M. Jean Marc PELLETIER
INSA de Lyon
MATEIS
M. Jean Marc PELLETIER Bâtiment Blaise Pascal
7 avenue Jean Capelle
Secrétariat: C. BERNAVON 69621 VILLEURBANNE Cédex
83.85 Tél: 04.72.43 83 18 Fax 04 72 43 85 28
Jean-marc.Pelletier@insa-lyon.fr
MATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE M.Pascal KOIRAN
Math IF FONDAMENTALE Ecole Normale Supérieure de Lyon
46 allée d’Italie
69364 LYON Cedex 07
M. Pascal KOIRAN Tél: 04.72.72 84 81 Fax: 04 72 72 89 69
Pascal.koiran@ens-lyon.fr
Insa: G. BAYADA Secrétariat: Fatine Latif - latif@math.univ-lyon1.fr
MECANIQUE, ENERGETIQUE, GENIE M. Jean Louis GUYADER
MEGA CIVIL, ACOUSTIQUE INSA de Lyon
Laboratoire de Vibrations et Acoustique
M. Jean Louis GUYADER Bâtiment Antoine de Saint Exupéry
25 bis avenue Jean Capelle
Secrétariat: Mme. LABOUNE 69621 VILLEURBANNE Cedex
PM: 71.70 – Fax: 87.12 Tél: 04.72.18.71.70 Fax: 04 72 18 87 12
mega@lva.insa-lyon.fr
SCIENCES DES SOCIETES, DE Mme Claude-Isabelle BRELOT
SSED L’ENVIRONNEMENT ET DU DROIT Université Lyon 2
86 rue Pasteur
Mme Claude-Isabelle BRELOT 69365 LYON Cedex 07
Tél: 04.78.69.72.76 Fax: 04.37.28.04.48
Claude-isabelle.brelot@univ-lyon2.fr
Insa: J.Y. TOUSSAINT

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« Il existe des idées qu’aucune catastrophe ne peut atteindre.
Il suffit d’ordinaire qu’une idée s’élève au-dessus de l’indifférence, de la vanité et de
l’égoïsme quotidiens pour que celui qui la nourrit ne soit plus vulnérable.
C’est pourquoi, qu’il y ait bonheur ou malheur, l’homme le plus heureux sera toujours celui
dans lequel la plus grande idée vit avec la plus grande ardeur. »

Maeterlinck

A Papa et Maman ASSOA,


A mes frères et sœurs,
A mes neveux et nièces,
Avec tendresse.

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AVANT-PROPOS

AVANT-PROPOS
Cette thèse a été réalisée au laboratoire Centre de Thermique de Lyon (CETHIL) dirigé par
Madame Dany Escudié. Je souhaiterais la remercier pour son accueil chaleureux et ses
encouragements sans cesse renouvelés.

Ce travail a été soutenu par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie


(ADEME) et par la société Sunland 21 à travers deux programmes de recherche: le projet
ADEME/PUCA intitulé Solar Steel visant au développement d’un capteur solaire à fonctions
évolutives, et le projet ANR-PREBAT nommé Toit PV-Th basé sur la conception et le
développement d’un capteur solaire hybride bi-fluide intégrable au bâti.

Mes remerciements vont en particulier, à Monsieur Jean Brau et à Monsieur Christophe


Ménézo, mes directeurs de thèse qui ont accepté de m’encadrer tout au long de mes travaux.
Je leur suis très reconnaissante pour leur soutien, leur grande disponibilité et leurs conseils
judicieux à tous les niveaux. Ils m’ont amenée à acquérir de la rigueur dans mon travail et ont
su me communiquer leur passion pour la recherche.

Je tiens à remercier Monsieur Thierry Lefebvre, directeur de la société Sunland 21 qui a


consenti à placer sa confiance en moi pour la réalisation de ses projets.

Je souhaite également exprimer ma reconnaissance à Monsieur Bruno Peuportier et à


Monsieur François Garde qui ont bien voulu assurer la fonction de rapporteurs de cette thèse.
Je remercie également les membres du jury, Monsieur Bennacer Rachid, Monsieur Rodolphe
Morlot et Monsieur Gilbert Achard qui ont pris le temps d’évaluer ce travail.

Une pensée particulière s’adresse à Monsieur René Yézou qui, par sa grande patience à
mon égard, a su m’enrichir de ses connaissances dans le domaine de la thermique et a
contribué à maintes reprises à la progression de mes recherches.

Ma reconnaissance va à Monsieur Jean-Jacques Roux et à Madame Christine Dirienzo


pour l’accueil chaleureux qu’ils m’ont réservé dès mon arrivée.

Je n’oublie pas de plus, les doctorants et plus particulièrement les anciens du bâtiment
Freyssinet avec qui j’ai passé ce temps d’étude.

Je ne peux terminer sans exprimer ma gratitude à mes parents, à ma famille et à mes amis
pour les encouragements qu’ils m’ont prodigués et leur appui inconditionnel à chaque étape
de ma vie.

Je souhaite enfin, remercier tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont contribué au
bon déroulement de ce travail de thèse.

4
RESUME

RESUME
Suite au constat des importants changements climatiques au niveau mondial, des actions
sont menées en vue du développement des énergies renouvelables et en particulier de
l’énergie solaire. Diverses solutions technologiques ont été par là, introduites telles que les
capteurs solaires PV/T hybrides dont le principe est de permettre l’amélioration du rendement
des panneaux PV par récupération de l’énergie thermique qu’ils dissipent à l’aide d’un fluide
caloporteur pouvant être de l’air ou de l’eau. Les recherches en vue de l’amélioration des
productivités thermique et électrique de ces composants hybrides et des systèmes
photovoltaïques ont conduit à leur intégration progressive à l’enveloppe des bâtis afin
d’accroître leur surface de captation d’énergie solaire.
C’est dans ce cadre que s’inscrit ce travail de thèse qui s’appuie sur deux programmes de
recherche, à savoir le projet Solar Steel et le projet ANR-PREBAT intitulé Toit PV-Th
coordonné par Sunland 21. Son objectif est de concevoir une configuration innovante de
composant hybride multi-fonctionnel, basée sur la juxtaposition des fonctions de production
thermique et électrique au lieu de leur superposition tel que réalisé jusque-là dans la plupart
des systèmes existants. Cette solution est proposée en vue d’éviter les incompatibilités entre
les diverses formes de production dans un système hybride. En effet, alors que la production
d’énergie thermique demande des températures de sortie de fluide très élevées, la production
d’énergie électrique nécessite des températures de fonctionnement des modules PV
relativement basses.
Ainsi, suite à une synthèse bibliographique des systèmes existants présentée au chapitre
introductif, ont été proposés deux prototypes de capteurs solaires PV-T hybrides bi-fluides (à
air et à eau) adaptés à des applications à moyennes températures et pouvant être intégrés en
toiture. Ces capteurs solaires sont constitués d’un absorbeur métallique nervuré et support des
panneaux PV. A l’intérieur des nervures confinées par des couvertures semi-transparentes, ont
été disposés des capteurs solaires à eau composés d’un tube isolé et soudé à une ailette. Ces
deux prototypes se différencient par la conception de la coque isolante du tube (épaisseur et
matériau d’isolation) et par la position et les dimensions de l’absorbeur dans la nervure.
L’analyse de ces capteurs solaires bi-fluides a consisté en régime permanent puis en
régime dynamique, en des études expérimentales en conditions contrôlées et in situ, et en une
modélisation thermique et électrique. Les deux études expérimentales effectuées et décrites au
second chapitre ont permis l’évaluation du comportement et des performances thermiques et
électriques de l’un des composants bi-fluides conçus, à travers le prélèvement de mesures
thermiques, aérauliques et électriques. Elles ont de même contribué à la modélisation en
régime permanent et en régime dynamique des deux prototypes bi-fluides. Ces
développements numériques définis dans le troisième chapitre ont été effectués par
découplage des phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-conversion interdépendants
existant au sein de ces systèmes. Le couplage de ces phénomènes est assuré à travers le bilan
thermique effectué pour chacun des capteurs solaires bi-fluides dont la résolution a fait appel
au Solver 0 du logiciel TRNSYS [TRN’96]. La validation des divers modèles réalisés est
présentée dans le quatrième chapitre à partir des données issues des études expérimentales.
Cette étape a conduit, dans le cinquième chapitre à évaluer les productivités thermiques en air
et en eau et électriques de ces composants bi-fluides en phase d’intégration à la toiture d’un
bâtiment, et à les comparer à ceux de quelques capteurs solaires standards. Les résultats
obtenus ont permis de faire ressortir les interactions entre les trois formes de production et
d’avoir une évaluation de la couverture solaire des besoins énergétiques.

Mots clés: Photovoltaïque, Thermique, Capteur solaire, Energie solaire, Modélisation,


TRNSYS, Confrontation expérimentale, Intégration au bâti, Productivité.

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ABSTRACT

ABSTRACT
In the context of climate change at the global level, various actions are taken for the
development of renewable energy and in particular solar energy. Many technological
solutions have then been proposed, such as solar hybrid PV/T collectors whose objective is to
permit to improve the PV panels performance by recovering heat loose with a heat removal
fluid (water or air).
The research for the improvement of the thermal and electrical productivities of these
hybrid components and of photovoltaic systems has led to the gradual integration of the solar
components into building in order to improve their absorbing area.
This work is based on the Solar Steel program and on the PV-Th roof ANR-PREBAT
program. The purpose of this work is to design a new configuration of multi-functional hybrid
solar collector based on the superposition of the thermal and electric functions instead of their
overlay as previously done in most existing systems.
This configuration is proposed in order to avoid the incompatibility between the various
forms of energy production in a hybrid system. Indeed, whereas the thermal energy
production requires high fluid operating temperatures, the PV electrical energy production
requires relatively low operating temperatures.
Thus, following a bibliographical research on existing hybrid systems presented in the
introduction chapter, we proposed two prototypes of solar PV-T hybrid bi-fluids collector (air
and water) which are adapted for medium temperatures applications and which can be
integrated into roof. These solar panels are composed of a ribbed metal absorber on which are
stuck some PV panels. Inside the rib confined by a glass layer, a water solar collector is
installed and is composed of an insulated tube on which a fin is welded.
These prototypes are differentiated by the design of the tube insulation hull (insulation
thickness and material) and by the absorber position and size in the rib.
Steady state and dynamic analysis of these solar bi-fluids components consists in
controlled radiation conditions and outdoor experimental studies, and in a thermal and
electrical modeling. Both experimental studies which are described in the second chapter have
enabled the evaluation of thermal and electrical behaviour and performance of one of the bi-
fluids components designed, through the measurement of temperature, ventilation and
electrical data. They have likewise contributed to the steady state and dynamic modeling of
the two bi-fluids prototypes. These numerical developments, presented in the third chapter,
were carried out by the decoupling of the interdependent thermal, ventilation and photo-
conversion phenomena which exist within these bi-fluids systems.
The coupling of these phenomena is provided through the heat balance made for each solar
bi-fluids components. The thermal, ventilation and electric models obtained are solved by the
meaning of TRNSYS [TRN'96] software.
The validation of the various models made is presented in the fourth chapter from
experimental studies data. This step led, in the fifth chapter to the evaluation of the air
thermal, water thermal and electrical productivities of these bi-fluids components which are
supposed integrated into a building roof, and to their comparison to the productivity of some
standard solar collectors. The results have permit to analyse the interactions between the three
kind of production and to have an assessment of the energy needs solar coverage.

Keywords: Photovoltaic, Thermal, Solar collector, Solar energy, Modelling, TRNSYS,


Experimental comparison, Building integration, Productivity.

6
NOMENCLATURE

NOMENCLATURE

A, B et C paramètres (-)
a azimut du soleil (°)
asurf azimut de la surface Si par rapport à la direction Sud (°)
b1 largeur d'ouverture de la nervure (m)
b2 largeur de la plage plane (m)
babs largeur de l'absorbeur (m)
bo largeur de la base de la nervure (m)
Cpi chaleur massique du matériau i (J/kg.K)
Cin (Cout) coefficient de pression du vent à l'entrée (à la sortie) du capteur à air (-)
Ce (Ci) actions extérieures (intérieures) du vent sur une paroi (-)
Dhla diamètre hydraulique de la lame d’air (m)
De, Di diamètre extérieur et intérieur du tube en cuivre (m)
dx pas d’espace (m)
Ebeau énergie nécessaire à la couverture des besoins en eau chaude sanitaire (kWh)
Eélectrique énergie électrique produite à la sortie de l'onduleur par les modules PV
(kWh)
Eg gap d'énergie du silicium (1.12 eV)
Ei,λ éclairement reçu par la surface Si à la longueur d’onde λ (W/m²)
epi épaisseur de la couche i (m)
Esolaire énergie solaire globale incidente mesurée (W/m²)
Etheau énergie thermique en eau produite par le capteur solaire à eau (kWh)
f coefficient de frottement dans une lame d'air (-)
Fij facteurs de forme ou facteurs d'angle d'une surface Si vers une surface Sj (-)
fo, f1 et f2, n paramètres du coefficient de frottement (-)
g constante de gravité (m²/s)
G flux solaire global (W/m²)
Gdirect flux solaire direct (W/m²)
Gdiffus flux solaire diffus (W/m²)
Gri nombre de Grashof relatif au fluide i (-)
h hauteur de la lame d’air (m)
hconv coefficient de transfert thermique par convection (W/m².K)
hcvent coefficient de transfert convectif entre une paroi et le vent (W/m².K)
hi,j coefficient de transfert thermique entre les nœuds Ti et Tj (W/m².K)
hnervure hauteur de nervure (m)
hs hauteur du soleil (°)
I intensité de courant (A)
Ji radiosité de la surface i (W/m²)
k constante de Boltzmann (1.381 10-23 J/K)
ki conductivité thermique du matériau ou du fluide i (W/m².K)
Kc conductance concernant les transferts par convection (W/K)
Kd conductance liée aux transferts par conduction (W/K)
Kdr conductance liée à la combinaison de transferts thermiques par conduction et
par radiation (W/K)
Kfin, Kfout somme des coefficients de pertes de charge à l'entrée et à la sortie du capteur
solaire à air (-)
Kfo, Kf23 et Kf67 coefficients de pertes de charge aux sections définies le long de la lame (-)
Ki,j conductance entre les nœuds de température Ti et Tj (W/K)

7
NOMENCLATURE

Kr conductance relative aux transferts radiatifs (W/K)


L longueur du capteur solaire (m)
La longueur de l'absorbeur (m)
Lcarac longueur caractéristique du canal (m)
m&eau débit massique d'eau (kg/s)
Moi émittance monochromatique du corps noir à la température Tsi (W/m²)
MPAR nombre de modules PV en parallèle (-)
Mser nombre de modules en série (-)
Mvi masse volumique du fluide i (kg/m3)
qvpuisage débit volumique journalier de puisage (l/j)
Ncell nombre de cellules PV en série dans le module PV (-)
Nciel degré de nébulosité (%)
Nu nombre de Nusselt (-)
Pmax puissance maximale produite (W)
Pmouillé périmètre mouillé du canal (m)
Pri nombre de Prandtl relatif au fluide i (-)
Ptc puissance nominale d'un module (W)
PTH puissance thermique produite (W)
q charge des électrons (C)
qm débit massique d'air (kg/s)
Rei nombre de Reynolds relatif au fluide i (-)
ri ratio de surface éclairée (-)
Rs résistance série (Ω)
Si surface i (m²)
Si,j surface d’échange de chaleur entre les nœuds Ti et Tj (m²)
Ti température au nœud i (°C)
Tsi température de la surface Si ou du matériau i (°C)
Te température d'air ambiant extérieur (°C)
TCi température au thermocouple en surface de la maquette (°C)
TCNOCT température NOCT de la voûte céleste (°C)
Tcs taux de couverture solaire (-)
V tension de la charge (V)
Voc tension en circuit ouvert (V)
Vvent vitesse du vent (m/s)
Vw vitesse d'eau dans le tube (m/s)
w largeur du canal du capteur solaire à air (m)
x distance parcourue par l'air à partir de l'entrée de la lame (m)
x, y, z coordonnées cartésiennes (m)
xo point d'entrée de la lame d'air (m)

Lettres grecques
αi coefficient d’absorption de la paroi i (-)
βo angle d’inclinaison de la paroi latérale oblique de la nervure par rapport à
la verticale (°)
βth coefficient de dilatation de l’air (K-1)
γ paramètre de stratification de l’air dans une lame (-)
γi facteur d’idéalité de la jonction (-)
δ coefficient d’effet cheminée (-)
εi coefficient d’émission de la paroi i (-)
θi angle d’incidence du rayonnement solaire sur la surface i (°)

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NOMENCLATURE

Φinet flux net relatif à la surface Si (W/m²)


λ longueur d’onde du rayonnement (m)
µIsc coefficient de température au point de court - circuit (mA/°C)
µi viscosité dynamique du fluide i (kg/m.s)
µPmax le coefficient de température au point de puissance maximale (%/°C)
µVoc le coefficient de température au point de circuit-ouvert (mV/°C)
ξin coefficient de pertes de charge au niveau de la section d’entrée (-)
ξout coefficient de pertes de charge au niveau de la section de sortie (-)
ξgrille coefficient de pertes de charge au niveau des grilles à 50 % (-)
ρi coefficient de réflexion de la paroi Si (-)
σo constante de Stefan Boltzmann (5.67 10-8 J/K4/m²/s)
τi coefficient de transmission de la surface Si (-)

Indices
a1 valeur expérimentale
abs absorbeur en cuivre
alu aluminium
c, ciel voûte céleste
CLO courtes longueurs d'onde
ecin eau à l'entrée
ecout eau en sortie
efb eau froide apportée au ballon
fin air à l'entrée
fout air en sortie
GLO grandes longueurs d'onde
h composante horizontale du flux solaire à la surface
iso3 caoutchouc cellulaire
isol isolant recouvrant la nervure
lam laminaire
m moyen
Mp point de puissance maximale
o valeur à incidence normale
p tôle métallique
PV, cell modules PV
réf référence
sin surface du bardage métallique intérieur du local
turb turbulent
v composante verticale du flux solaire

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TABLE DES ABBREVIATIONS

TABLE DES ABBREVIATIONS


ADEME Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
CEA Commissariat à l’Energie Atomique
CENERG Centre d’Energétique
CETHIL Centre de Thermique de Lyon
CNRS Centre National de la Recherche Scientifique
CSTB Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
IDHE Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie
INES Institut National de l’Energie Solaire
LEEE Laboratoire d’Energétique et d’Economie d’Energie
LEEVAM Laboratoire d’environnement, énergétique, valorisation, matériaux
LOCIE Laboratoire Optimisation de la Conception et Ingénierie de l'Environnement
PME Petite et Moyenne Entreprise
PUCA Plan Urbanisme Construction Architecture
PV Photovoltaïque
TRNSYS Transient System Simulations

10
TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT ........................ 13


I.1. CONTEXTE ENERGETIQUE ................................................................................................ 14
I.2. OBJECTIF DU TRAVAIL ..................................................................................................... 16
I.3. CONTEXTE SCIENTIFIQUE ................................................................................................ 18
I.4. PRESENTATION DU CONCEPT ETUDIE ............................................................................... 19
I.4.1. Description des capteurs solaires photovoltaïques ................................................ 19
I.4.2. Présentation des capteurs solaires thermiques....................................................... 22
I.5. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE DES CAPTEURS SOLAIRES PV/T HYBRIDES ........................ 24
I.5.1. Les capteurs solaires PV/T à air............................................................................. 25
I.5.2. Les capteurs solaires PV/T hybrides à eau............................................................. 32
I.6. PRESENTATION DU TRAVAIL DE THESE ............................................................................ 37
II. ETUDES EXPERIMENTALES ...................................................................................... 39
II.1. INTRODUCTION .............................................................................................................. 40
II.2. VALIDATION EN LABORATOIRE DU CONCEPT (PROJET ADEME/PUCA SOLAR STEEL) . 40
II.2.1. Description de la maquette de capteur solaire...................................................... 41
II.2.2. Description du dispositif expérimental.................................................................. 42
II.2.3. Campagne de mesures ........................................................................................... 45
II.2.4. Présentation et analyse des principaux résultats expérimentaux.......................... 45
II.2.5. Principaux constats sur le système bi-fluide et conclusion ................................... 48
II.3. PRESENTATION DES ESSAIS IN SITU (PROJET SOLAR STEEL)........................................... 49
II.3.1. Description de la maquette.................................................................................... 49
II.3.2. Présentation des panneaux PV .............................................................................. 51
II.3.3. Instrumentation de la toiture photovoltaïque ........................................................ 52
II.3.4. Description de la station météorologique et du système d’acquisition ................. 53
II.3.5. Analyse des mesures thermiques et électriques d’octobre 2005 à juin 2006 ........ 55
II.3.6. Etude des influences de l’ensoleillement global et du vent sur la vitesse moyenne
de l’air dans la lame......................................................................................................... 60
II.4. CONCLUSION ET PERSPECTIVES ...................................................................................... 62
III. MODELISATION SOUS TRNSYS ............................................................................... 63
III.1. INTRODUCTION ............................................................................................................. 64
III.1.1. Conception des prototypes de capteur solaire hybride bi-fluide ......................... 64
III.1.2. Description des prototypes de capteur solaire PV/T bi-fluide modélisés ............ 69
III.2. PRISE EN COMPTE DE LA LAME D’AIR ............................................................................ 72
III.2.1. Analyse de la ventilation forcée de la lame d’air................................................. 73
III.2.2. Convection naturelle ............................................................................................ 75
III.2.3. Détermination du débit massique d’air en ventilation naturelle ......................... 77
III.3. PRISE EN COMPTE DU RAYONNEMENT SOLAIRE............................................................. 84
III.3.1. Principe de modélisation des transferts radiatifs au niveau de la nervure ......... 85
III.3.2. Traitement des transferts radiatifs dans la nervure des prototypes bi-fluides..... 92
III.4. PRISE EN COMPTE DE LA PHOTO-CONVERSION .............................................................. 95
III.4.1. Etat de l’art des principaux modèles de capteurs solaires photovoltaïques........ 96
III.4.2. Choix et adaptation d’un module de TRNSYS de capteur solaire PV.................. 99
III.5. COUPLAGE DES PHENOMENES ..................................................................................... 101
III.5.1. Généralités sur les modèles thermiques............................................................. 102

11
TABLE DES MATIERES

III.5.2. Modélisation du prototype 1 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide ........... 104
III.5.3. Modélisation du second prototype de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide .. 109
III.6. CONCLUSION .............................................................................................................. 112
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET
ELECTRIQUE ..................................................................................................................... 113
IV.1. INTRODUCTION ........................................................................................................... 114
IV.2. COMPARAISON DU MODELE THERMIQUE DE CAPTEUR SOLAIRE PV/T HYBRIDE BI-FLUIDE
EN REGIME PERMANENT....................................................................................................... 114
IV.2.1. Confrontation expérimentale à partir de la campagne de mesures ................... 115
IV.2.2. Etude de sensibilité de paramètres..................................................................... 121
IV.3. VALIDATION EXPERIMENTALE DU MODELE THERMIQUE ET ELECTRIQUE DE CAPTEUR
SOLAIRE PV/T HYBRIDE A AIR ............................................................................................. 124
IV.3.1. Validation du modèle thermique de capteur solaire PV/T à air ........................ 124
IV.3.2. Validation expérimentale du modèle électrique ................................................. 129
IV.4. CONCLUSION .............................................................................................................. 133
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES................. 134
V.1. INTRODUCTION ............................................................................................................ 135
V.2. ETUDES COMPARATIVES DES PRODUCTIONS THERMIQUES ET ELECTRIQUE DES
COMPOSANTS ....................................................................................................................... 135
V.2.1. Description des systèmes et scénario de ventilation du local.............................. 136
V.2.2. Etude de la productivité des composants solaires ............................................... 139
V.2.3. Comparaison des performances des composants bi-fluides à des systèmes de
référence......................................................................................................................... 151
V.3. CONCLUSION ............................................................................................................... 153
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES........................................................ 155
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 159
ANNEXES…………………………………………………………………………………..172
ANNEXE A1. ETUDES EXPERIMENTALES 173
A1.1. Tableau récapitulatif de la campagne de mesures en laboratoire 173
A1.2. Description des caractéristiques et de l’étalonnage des instruments de mesure
utilisés (Campagne de mesures in situ) 174
ANNEXE A2. MODELISATION SOUS TRNSYS 179
A2.1. Calcul des coefficients de pression dus au vent 179
A2.2. Modélisation du débit massique pour un écoulement naturel et laminaire 182
A2.3. Modélisation du débit massique pour un écoulement naturel turbulent 185
A2.4. Bilan radiatif en GLO du prototype 1 186
A2.5. Calcul des facteurs de forme dans la lame d’air confinée du prototype 1 187
A2.6. Bilan radiatif en CLO de la lame d’air confinée du prototype 1 188
A2.7. Evaluation des ratios de rayonnement solaire direct reçu par une surface 189
A2.8. Bilan radiatif en CLO de la lame d’air confinée du prototype 2 192
A2.9. Bilan thermique des prototypes étudiés au nœud situé sur les modules PV 193
A2.10. Intégration du modèle de capteur solaire PV/T bi-fluide à TRNSYS 196

12
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

I. INTRODUCTION GENERALE ET
DESCRIPTION DU CONCEPT

13
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

I.1. Contexte énergétique


En raison d’une demande mondiale d’énergie croissante, notamment dans le domaine du
bâtiment, les ressources d’énergies fossiles voire fissiles se réduisent progressivement. Ainsi,
les gisements de pétrole brut et de gaz naturel seront pratiquement épuisés à plus ou moins
long terme. De plus, la forte utilisation de combustibles fossiles et de bois est la cause de
graves dommages environnementaux et d’un réchauffement climatique au niveau mondial.
Les conséquences économiques des chocs pétroliers des années 1970 ont attiré l’attention
sur ces problèmes et sur les solutions pouvant être apportées. De plus, elles ont lancé, bien
que faiblement le développement de la technologie solaire dans de nombreux pays, l’énergie
solaire étant une source inépuisable d’approvisionnement en énergie. Ces dernières années,
plusieurs pays européens ont intensifié leurs mesures en faveur de l’utilisation de l’énergie
solaire. Ces pays ont notamment institué des taxes environnementales, des programmes de
subventions et d’autres incitations en faveur des systèmes liées aux énergies renouvelables.
La plupart de ces actions s’inscrivent dans l’objectif général du Livre Blanc consacré à la
politique énergétique de la Commission Européenne de 1997 (basé sur le protocole de Kyoto
de 1990), et visant à porter à hauteur de 12 % la part des énergies renouvelables dans la
consommation d’énergie primaire de l’Union, avant fin 2010 [Peu’04].
Depuis 1995, les surfaces de capteurs solaires thermiques (vitrés, souples et sous-vide)
installés annuellement au sein des pays européens sont passées de 640000 m² à 3.08 millions
de m² en 2006, soit une surface totale cumulée de 20.4 millions de m². L’Allemagne, la Grèce
et l’Autriche représentaient environ 72 % de l’ensemble de ce parc solaire thermique
européen en fin 2006 [Eur’07]. Les estimations basées sur la dynamique actuelle du marché
des capteurs solaires thermiques prévoient que 41.1 % des objectifs du Livre blanc sur
l’énergie seront atteints en 2010.
En France, depuis 2000, la filière solaire thermique est en constante progression. Ainsi, les
chiffres du marché annuel sont passés de 20000 m² en 1999 à 301000 m² en 2006, soit une
surface cumulée de 1.16 millions de m² en fin 2006. Cela est dû aux diverses politiques de
soutien mises en place en faveur du développement de l’énergie solaire tel que le programme
d’incitation Plan Soleil de l’ADEME de 2000 à 2006. Cette action se traduit entre autres, par
l’attribution de primes et de financements en vue d’encourager l’acquisition d’équipements
solaires, par la sélection de matériels innovants et de qualité proposés par les industriels, et
par des opérations de sensibilisation au niveau régional. Ces décisions ont été renforcées par
le Plan Climat 2003 mis en place en 2004 par l’état français afin d’atteindre l’objectif d’une
réduction de 75 % des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de l’ensemble du parc
immobilier (neuf et existant, bureaux et logements) [RAC’03]. A cet effet, les principales
mesures prises sont la réduction des consommations en matière de chauffage, d’électricité et
de rafraîchissement, l’amélioration de l’efficacité énergétique des systèmes et des bâtiments à
travers le soutien aux projets de recherche, mais aussi l’intégration massive au bâti des
systèmes producteurs d’énergie à partir de sources renouvelables. Ces actions s’appliquent
plus particulièrement à l’électricité, à travers l’ajustement périodique des tarifs d’achat des
énergies renouvelables telles que le bio-gaz, la biomasse, la micro et la mini- cogénération, la
micro-hydraulique et le photovoltaïque (PV).
Dans ce sens, l’état français a récemment fortement augmenté le tarif de rachat de
l’électricité photovoltaïque en vue de faciliter le développement de composants standards de
la construction neuve intégrant la fonction de production d’électricité photovoltaïque
[SER’07] [DGE’07]. Le tarif d’achat de l’électricité est fixé à 55 cEuros / kWhe si le
composant est considéré comme intégré, c’est-à-dire répondant en plus de sa fonction
principale (production d’électricité) à une fonction d’enveloppe des bâtiments (étanchéité,
couverture, protection solaire…).

14
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Ces efforts sont d’autant plus nécessaires que la consommation d’électricité est en forte
croissance. Cependant, les moyens de production d’électricité sans source d’énergie fossile ou
fissile sont limités car peu développés ou maîtrisés. Ainsi, se distinguent la Pile à
Combustible dont la production propre d’hydrogène de base est obtenue pour l’instant à partir
de méthane et pose des problèmes de transport et de stockage, les éoliennes (aux échelles
micro et macro) nécessitant un gisement local de vent…
En ce qui concerne le photovoltaïque dont la durée de vie est de 30 ans, diverses études et
en particulier celle menée par l’Association Européenne pour l’Industrie Photovoltaïque
(EPIA) [EPI’06] en avril 2006 ont permis de mieux en appréhender les avantages et les
inconvénients. Ce programme de recherche a ainsi montré que le temps de retour énergétique1
des panneaux PV (et des connexions électroniques) dépendant de l’irradiation du site, varie
entre 19 mois et 40 mois pour un système installé en toiture et entre 32 mois et 56 mois pour
un système monté en façade. Le facteur de retour énergétique2 est compris entre 8 et 18 fois
pour les systèmes installés en toiture et entre 5.4 et 10 fois pour les systèmes montés en
façade. Cette étude a de même, permis de limiter les controverses récurrentes liées à un
impact néfaste pour l’environnement de la production des cellules PV à travers l’évaluation
de l’indicateur de CO2 de 26 pays. Elle montre pour cela, que 1 kWe de panneau PV
(représentant 10 m² de panneau PV) permet d’éviter la production de 40 tonnes en moyenne
de CO2 pour un système PV intégré en toiture et de 23.5 tonnes pour un système en façade
pendant son cycle de vie.

Cependant, le photovoltaïque (PV) a un faible rendement et requiert donc une intégration à


grande échelle (cf. Figure I.1). Cette intégration de composants solaires permet une
optimisation des surfaces de captation de l’énergie solaire. De ce fait, différents projets sont
lancés en vue du développement de composants d’enveloppe (façade ou toiture) multi-
fonctionnels à la fois performants et esthétiques.

Figure I.1: Exemple de panneaux PV intégrés en toiture en Malaisie [EPI’06]


L’intégration des systèmes PV aux bâtiments favorise leur autonomie énergétique
[Ham’01] [Pol’07] [Hea’97]. Toutefois, elle peut provoquer l’échauffement des modules PV
et par conséquent, la baisse de leur rendement électrique. Des études précises sont donc
menées sur cette phase d’intégration en vue de définir des solutions permettant de maintenir le

1
Cette période est le temps mis par les panneaux PV pour produire l’énergie qu’ils ont nécessitée pour leur
fabrication (soit environ 2525 kWhe / kWc). C’est uniquement lorsqu’ils ont produit cette énergie que
l’électricité produite sera considérée comme d’origine renouvelable.
2
C’est le nombre de fois que le panneau PV produira une énergie égale à celle ayant permis sa fabrication au
cours de son cycle de vie.

15
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

rendement de photo-conversion à un niveau équivalent à celui obtenu avec des composants


PV non intégrés.
Une des solutions proposées et en constante évolution est la conception de composants dits
hybrides permettant la production simultanée d’énergie thermique et d’énergie électrique.
L’avantage de ces capteurs solaires hybrides est de permettre la réduction de la température
de fonctionnement des panneaux photovoltaïques et par conséquent l’amélioration de leur
rendement électrique par la récupération de l’énergie thermique qu’ils dissipent à l’aide d’un
fluide caloporteur.
Ainsi, divers programmes de recherche tels que le projet de Recherche Intégré PRI6.2
inscrit dans le cadre du Programme Energie CNRS et intitulé Intégration de capteurs solaires
hybrides photovoltaïques-thermiques au bâti [PRI’04] ont été lancés.
Ce projet coordonné par le CETHIL et ayant pour partenaires les laboratoires CENERG,
CEA, IDHE, LEEVAM-LEEE et LOCIE a permis d’explorer deux voies d’intégration au bâti:
l’intégration en façade pour des configurations de type double-peau photovoltaïque
(composant PV/T à air assurant la production d’électricité et le préchauffage de l’air des
locaux) [Gui’03], et la mise au point d’un composant PV/T à eau permettant la production
d’électricité, de chauffage (par combinaison avec un plancher chauffant) et d’eau chaude
sanitaire [Fra’07]. Au cours de ce projet, un prototype de composant PV/T hybride à eau à
fonctions (thermique et électrique) superposées a été développé par le LOCIE, le CETHIL et
la Société CLIPSOL. En se basant sur une configuration de composant PV/T à fonctions
superposées, le CETHIL et le CSTB ont continué sur cette voie en travaillant sur un nouveau
composant plus compact et en mettant l’accent particulièrement sur l’optimisation des
échanges de chaleur entre le composant PV et le fluide caloporteur [Bod’06].

I.2. Objectif du travail


Parallèlement à ces études, de nouvelles voies ont été définies et ont fait l’objet de ce
travail de thèse, à travers notamment le projet Solar Steel (programme ADEME/PUCA)
consistant à poser les bases d’un composant PV intégré évolutif.
Ce projet coordonné de 2004 à 2006 par la P.M.E. Sunland 21 avait comme partenaires
Arcelor, Tenesol (Total Energie), le CSTB et le CETHIL. Il a été prolongé par la suite, dans
le cadre d’un projet ANR-PREBAT intitulé Toit PV-Th coordonné par Sunland 21 et ayant
pour partenaires le CSTB, le CEA-INES et le CETHIL. Cette seconde étape est revenue en
particulier, à analyser des solutions visant à produire de l’électricité et de la chaleur à partir
d’éléments d’enveloppe des bâtiments, rendant ainsi l’enveloppe multi-fonctionnelle. La
plupart des composants solaires hybrides rencontrés dans la littérature ont des configurations
géométriques basées sur la superposition des fonctions énergétiques [Zon’05b] [Heg’00a].
En ce qui concerne les systèmes utilisant un liquide caloporteur, notons tout comme Huang
et al [Hua’01] que bien que le concept de capteur solaire PV/T hybride semble efficace dans
son principe, l’association d’une production électrique et d’une production thermique à eau
n’est pas triviale et présente quelques faiblesses. En effet, pour des applications à moyennes
températures (correspondant au système à concevoir dans le cadre de cette thèse), la
production d’énergie thermique nécessite l’obtention d’une température d’eau chaude
sanitaire assez importante (soit, entre 60 °C et 70 °C). De même, en vue d’un couplage avec
des composants liés au froid solaire (par exemple, dessicant cooling), les températures d’eau
chaude à atteindre doivent être de l’ordre de 80 °C à 120 °C. Cependant, ces niveaux élevés
de températures favorables à une bonne production thermique dégradent la production
électrique qui nécessite des températures de fonctionnement des modules PV relativement
basses.
L’objectif du projet Toit PV-Th a donc été de concevoir un composant de configuration
géométrique simple tendant à concilier les productivités thermique en eau et électrique, en

16
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

supprimant le contact thermique entre le capteur solaire thermique à eau et les panneaux PV
(soit, une juxtaposition des fonctions thermique en eau et électrique), et en définissant une
configuration de lame d’air permettant un bon refroidissement des modules PV (fonctions
thermique à air et électrique superposées). C’est ainsi que le principe d’une juxtaposition des
fonctions PV et thermique à eau a été adopté, contrairement aux solutions rencontrées jusqu’à
présent. Ce travail concerne plus précisément, l’étude d’un nouveau concept de capteur
solaire PV/T hybride bi-fluide caloporteur (à air et à eau), véritable composant d’enveloppe
(élément de toiture). Il consiste en l’analyse de la faisabilité d’un tel composant et en
l’évaluation préalable de sa productivité.

Aussi, une recherche bibliographique sur les capteurs solaires photovoltaïques et


thermiques a tout d’abord, conduit à la conception d’un prototype initial de capteur solaire
satisfaisant à la condition de multi-fonctionnalité du système, et a permis un choix initial des
matériaux constituants et de sa forme géométrique. Ce composant comprend une tôle
métallique nervurée intégrable en toiture ou en façade de bâtiment, comportant une lame d’air
et une couche d’isolant en sous-face et sur laquelle sont collées des cellules photosensibles. A
l’intérieur des nervures inversées et confinées par une couverture de verre, sont intégrés des
tubes permettant la circulation du liquide caloporteur.
En vue d’optimiser les productivités thermiques et électriques obtenues, une évolution du
prototype décrit précédemment nous a amené à concevoir un second prototype bi-fluide basé
sur une augmentation de l’épaisseur de l’isolation du tube dans la nervure.
Puis, une étude expérimentale a été réalisée au Centre de Recherche de la société Arcelor
dans des conditions d’ensoleillement contrôlées. Les résultats expérimentaux ont permis
l’obtention des divers profils de températures au niveau du composant ainsi que la validation
du modèle thermique de capteur solaire bi-fluide réalisé en régime permanent.
Par la suite, une maquette de capteur solaire PV intégré et ventilé naturellement en face
arrière (sans fonction de production d’eau chaude sanitaire juxtaposée dans les rainures) a été
montée in situ et analysée expérimentalement sur la toiture d’un local en construction
métallique installé à la Tour de Salvagny (Rhône), sur le site de la société TENESOL. Cette
campagne de mesures a contribué à la mise au point de la dynamique du modèle confronté
jusqu’alors aux valeurs expérimentales en régime contrôlé et stabilisé obtenues au Centre de
Recherche d’Arcelor.
En perspective de ce travail, une étude expérimentale des productivités thermiques et
électriques du composant solaire PV/T bi-fluide sera envisagée en régime dynamique.
Enfin, ce projet devrait aboutir à court ou long terme à la production et à la
commercialisation d’un composant à fonctions évolutives, associé à un kit de production
d’eau chaude sanitaire. Plus précisément, suivant les besoins spécifiés, quatre configurations
de fonctionnement sont prévues pour ce concept et correspondent à des fonctionnalités
évolutives (cf. Figure I.2).

17
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Capteur solaire PV/T


hybride bi-fluide

Composant PV Composant PV/T à Composant Composant PV/T


intégré air (valorisation de PV/T à eau à bi-fluide à air et à
(production l’air préchauffé fonctions eau (productions
d’énergie produit dans la juxtaposées simultanées
électrique) lame d’air en sous- (productions d’électricité, d’eau
face des panneaux d’électricité chaude sanitaire et
PV) et d’eau d’air préchauffé)
chaude
sanitaire )

Figure I.2: Organigramme des fonctionnalités du capteur solaire bi-fluide étudié

I.3. Contexte scientifique


Ce travail de thèse met en présence divers phénomènes thermiques, aérauliques et de
conversion électrique inter-dépendants et intégrés au bâtiment (cf. Figure I.3). Il fait aussi
appel aux notions de thermique et d’électricité à différentes échelles. Ainsi, il englobe les trois
modes de transferts thermiques, à savoir, la conduction, la convection et le rayonnement. En
électricité, il concerne aussi bien les principes de base de l’électricité que les caractéristiques
plus particulières des semi-conducteurs, des diodes et des panneaux photovoltaïques.

Photo-conversion au Couverture semi-


niveau des modules PV transparente Tube + Modules PV
Ailette
Bardage
métallique
nervuré

Circulation
d’air

Isolants
Phénomènes thermiques
Intégration Phénomènes thermiques
(convection et radiation) et
au bâti (convection et radiation) au
aérauliques dans la lame d’air
niveau de la nervure

Figure I.3: Section du prototype bi-fluide initial et localisation des phénomènes interdépendants
Après une phase de validation du concept à étudier, le principal logiciel mis en œuvre est
TRNSYS (Transient System Simulations) [TRN’96]. C’est un outil de simulation flexible

18
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

adapté aux systèmes dépendant du temps et initialement développé pour l’étude des systèmes
solaires. L’aspect modulaire de cet outil de simulation est parfaitement adapté à l’étude
envisagée dans le cadre de ce projet nécessitant, le plus souvent la résolution d’équations
différentielles dépendant du temps. Il permet en effet, une sous-structuration d’un problème
complexe en sous-problèmes de degré de complexité moindre avant de permettre de nouveau
leur connexion.
Dans ce sens, le problème initial défini dans le cadre de cette thèse a pu être formulé tout
d’abord, comme un ensemble de problèmes élémentaires par découplage des phénomènes
cités précédemment. Pour finir, les interactions existant entre ces phénomènes ont été
décrites, modélisées et intégrées au sein de l’outil de simulation.

I.4. Présentation du concept étudié


La plus grande partie du rayonnement solaire absorbé par les cellules solaires n’est pas
convertie en électricité et accroît leur température, entraînant ainsi une baisse de leur
rendement électrique. Les capteurs solaires PV/T hybrides sont des systèmes utilisant des
panneaux PV comme absorbeur thermique. Par récupération d’une partie de la chaleur
dissipée par les panneaux PV à l’aide d’un fluide caloporteur, ces capteurs solaires hybrides
permettent la production simultanée d’énergies thermique et électrique. Ils associent ainsi un
capteur solaire photovoltaïque intégré (cf. Figure I.1 et Figure I.4) ou non au bâti (cf. Figure
I.6) et un capteur solaire thermique. Dans ce paragraphe, sont définis le concept de composant
hybride étudié ainsi que les principaux paramètres intervenant dans cette étude en vue d’en
faciliter la compréhension. Nous passons pour cela brièvement en revue les caractéristiques
des systèmes photovoltaïques et des capteurs solaires thermiques plans.

I.4.1. Description des capteurs solaires photovoltaïques

I.4.1.1. Le panneau photovoltaïque


Les panneaux solaires sont constitués de l’assemblage en série et en parallèle de plusieurs
modules photovoltaïques. Ces modules sont composés de la connexion en série d’un certain
nombre de cellules solaires.

Figure I.4: Panneaux PV intégrés en façade à la gare de Freiburg en Allemagne


La cellule photovoltaïque (ou cellule solaire) est l’élément de base de l'effet photovoltaïque
(ou conversion par photopiles) permettant de produire de l'électricité à partir de l'énergie

19
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

solaire. Ce phénomène implique la production et le transport de charges négatives et positives


sous l'effet de la lumière dans un matériau semi-conducteur (qui est la plupart du temps, le
silicium). En heurtant la surface de ce matériau, les photons transfèrent leur énergie aux
électrons contenus dans la matière dopée négativement et positivement (jonction p-n). Ceux-
ci se mettent alors en mouvement dans une direction particulière, créant ainsi un courant
électrique continu (CC) I qui est recueilli par des fils métalliques très fins micro-soudés en
surface [Lau’81].
Photon
Grille de contact I
+

Jonction p-n
Type-n

Base métallique (contact arrière) Type-p

-

Figure I.5: Principe de fonctionnement du générateur photovoltaïque [PRI’04]

Deux principaux types de cellules au silicium se distinguent : les cellules cristallines (c-Si)
et les cellules amorphes (a-Si). Les cellules en silicium cristallin sont les plus
commercialisées et comprennent les cellules mono-cristallines offrant un bon rendement
électrique situé entre 10 et 17 % et les cellules poly-cristallines ayant un rendement électrique
compris entre 11 et 15 %. Les cellules mono-cristallines offrent un meilleur rendement
électrique mais font appel à une méthode de production plus complexe et donc coûteuse. En
effet, l’obtention d’un cristal pur nécessite une grande quantité d’énergie. Les cellules poly-
cristallines nécessitent un procédé de fabrication consommant moins d’énergie. Elles ont ainsi
un coût de production plus faible malgré leur rendement légèrement inférieur à celui des
cellules mono-cristallines, d’où leur utilisation dans les composants solaires hybrides bi-
fluides étudiés dans le cadre de cette thèse.
Quant aux cellules PV en silicium amorphe, elles ont notamment été utilisées pour le
développement de capteurs solaires PV/T à eau (dont celui développé dans le cadre du PRI
6.2 [PRI’04]) en raison de la faible sensibilité de leur rendement électrique à leur température
de fonctionnement. Cependant, le rendement électrique de ces technologies amorphes reste
faible et est compris entre 4 et 7 %, bien qu’elles soient moins coûteuses que les précédentes.
Elles sont adaptées aux installations solaires PV/T hybrides à grande superficie car la
faiblesse du rendement électrique est compensée par un bon rendement thermique [Tse’02].
En dehors des cellules PV à base de silicium, il existe des cellules en Cadmium Telluride
(Cds-CdTe), en Disélénure Cuivre Indium (CIS) ou en matériaux organiques (cellules
amorphes à hydrogène) dont le rendement est faible, malgré leur coût plus bas par rapport aux
cellules en silicium cristallin. Des cellules solaires en Arséniure de Gallium (GaAS)
généralement adaptées à des applications spatiales, sont de même commercialisées. Mais,
elles peuvent être employées pour des applications terrestres à grande échelle. Malgré leur
coût très élevé, elles présentent un haut rendement électrique (supérieur à 30 %). Cependant,
elles contiennent un matériau potentiellement toxique, l’arséniure. Enfin, en 2001, environ 80
% des cellules solaires produites dans le monde sont en silicium cristallin. 13.23 % des
cellules sont en silicium amorphe, 0.39 % en Cadmium et 0.18 % en Disélénure [Rad’03].

20
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Figure I.6: Exemple de panneaux PV non intégrés au bâti


Les panneaux PV peuvent être de plus, inclus dans un système photovoltaïque permettant
la production et le stockage de l’énergie électrique si nécessaire [EPI’06].

I.4.1.2. Le système photovoltaïque


Ce type de système peut comprendre en dehors du panneau PV, une batterie
d'accumulateur permettant le stockage de l'énergie électrique produite, un système de
régulation de charge permettant la gestion de la batterie, et éventuellement un onduleur
permettant la conversion du courant continu en alternatif.
Le système PV peut être connecté directement au réseau électrique par l’intermédiaire d’un
onduleur (cf. Figure I.7) tel que dans le cas du capteur solaire PV/T à air monté in situ à la
société TENESOL et étudié au cours de ce travail de thèse (projet ADEME-PUCA).

Onduleur Compteur de
CC/CA production

Installation PV Réseau public

Figure I.7: Schéma de principe d’un panneau PV connecté au réseau

La Figure I.8 présente un exemple de panneaux PV connectés au réseau et montés en


toiture.

Figure I.8: Exemple de panneaux PV connectés au réseau et montés sur la toiture d'un bâtiment

21
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

De plus, la Figure I.9 présente un système PV composé de 12 branches de 5 modules PV


nommés Sarnasol, et intégré à la toiture de 900 m² d’une école professionnelle de Lugano, au
sud de la Suisse. Ces modules PV Sarnasol sont constitués de cellules PV amorphes UNI-
SOLAR recouvertes d’une membrane flexible en polyoléfine. Ce système PV fournit une
puissance électrique totale de 15.36 kWc, soit une production annuelle de 16423 kWh, soit
1069 kWh / kWc [Pol’07].

Figure I.9: Intégration de 900 m² de modules PV Sarnasol sur la toiture (inclinée à 20°) d’une école à
Lugano en Suisse (12 branches de 5 modules PV Sarnasol) [Pol’07]

Notons enfin qu’un système photovoltaïque indépendant du réseau électrique est dit
autonome. Il est dans ce cas connecté directement à des récepteurs fonctionnant en courant
continu ou alternatif.

Un grand nombre de prototypes de capteurs solaires hybrides est réalisé par combinaison
d’un champ PV à un capteur solaire thermique préexistant. Le paragraphe suivant donne une
synthèse des divers types de capteurs solaires ayant été dénombrés dans la littérature et sur le
marché.

I.4.2. Présentation des capteurs solaires thermiques


Les capteurs solaires thermiques permettent la production d’énergie thermique à partir du
rayonnement solaire. Ils sont composés d’un corps opaque qui absorbe le rayonnement solaire
en s'échauffant, d’un système de refroidissement à l’aide d'un fluide caloporteur (air ou
liquide), d’un isolant thermique latéralement et en sous-face, le plus souvent d’une couverture
transparente (en face avant et exposée au rayonnement) qui assure l'effet de serre, et
éventuellement d’un coffrage étanche à l'eau et d’un système de support mécanique de
l'ensemble [Kal’04]. L'énergie solaire récupérée par le capteur solaire et transformée en
énergie thermique est cédée au fluide caloporteur (air ou eau) (cf. Figure I.10).

22
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Ensoleillement global (W/m²)

Vitrage

Circulation du fluide
caloporteur

Absorbeur
Isolant
Coffrage étanche

Figure I.10: Schéma de principe d’un capteur solaire thermique plan


Cette énergie thermique peut être transférée vers un réservoir de stockage d'énergie ou
utilisée directement. Ce transfert se fait soit par circulation naturelle, soit par circulation
forcée du fluide. Les principaux types de capteurs solaires indépendamment du fluide
caloporteur, sont les capteurs solaires à concentration qui ne sont pas pris en compte dans le
cadre de ce travail, et les capteurs solaires thermiques plans. Ces capteurs solaires plans se
distinguent par leur fonction, leur forme géométrique ou leur température d’application (cf.
Figure I.11).

Figure I.11: Exemple de capteurs solaires plans vitrés [Bak’05], non vitrés [Med’03] et de capteurs
solaires à tube sous-vide
Il existe ainsi les capteurs solaires plans vitrés convenant mieux à des applications à
température modérée (comprises entre 30 et 70 °C) tels que le chauffage de l’eau sanitaire,
des piscines d’intérieur et le chauffage des bâtiments. De même, se distinguent les capteurs
solaires plans sans vitrage convenant à des applications à basse température (inférieure à 30
°C), telles que le chauffage des piscines d’extérieur et d’intérieur. De plus, se rencontrent les
capteurs solaires sous vide (ou caloducs) qui sont parmi les types de capteurs solaires les plus
efficaces mais aussi les plus coûteux. Ces capteurs solaires conviennent mieux à des
applications à hautes températures pour lesquelles la température demandée atteint 50 à 95 ºC
(couplage au froid solaire). Ils sont particulièrement employés pour le chauffage de l’eau des
résidences, des bâtiments commerciaux, ainsi que celui des piscines d’intérieur.
Pour finir, le paragraphe suivant montre un état de l’art sur les composants PV/T hybrides
issus d’un couplage plus ou moins évolué entre les filières solaires PV et thermiques décrites
précédemment.

23
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

I.5. Synthèse bibliographique des capteurs solaires PV/T hybrides


Afin de mener à bien la conception de notre capteur solaire bi-fluide, une synthèse
bibliographique des capteurs solaires PV/T hybrides a été réalisée. De ce fait, notons que la
recherche sur les capteurs solaires a débuté dans les années 70 et a été intensifiée dans les
années 80. En 2005, Zondag [Zon’05a] propose un état de l’art sur les capteurs solaires PV/T
hybrides en se basant sur le rapport du projet européen PV-Catapult [Zon’05b]. Parmi les
premières études recensées par Zondag [Zon’05a], certaines mettent l’accent sur l’évolution
de la configuration géométrique des composants et d’autres sur les méthodes de modélisation.
Ainsi, il cite le travail de Wolf [Wol’76] qui en 1976, effectue l’analyse d’un capteur solaire
thermique comportant des modules PV à base de silicium et couplé à un système de stockage
de chaleur.
Par la suite, l’étude réalisée par Kern et Russel en 1978 [Ker’78] donne les principes de
base des capteurs solaires employant de l’eau ou de l’air comme fluide caloporteur. Hendrie,
en 1982 [Hen’82] développe un modèle théorique de système PV/T hybride en se basant sur
des corrélations liées à des capteurs solaires standards. En 1981, Raghuraman [Rag’81]
présente des méthodes numériques permettant la prévision des performances des capteurs
solaires plans PV/T à eau ou à air. Plus tard, en 1985, Cox et Raghuraman [Cox’85]
développent des logiciels de simulation permettant l’étude des performances des systèmes
PV/T hybrides à air, et mettent l’accent sur l’influence des propriétés optiques du vitrage sur
les rendements thermique et électrique de ces composants solaires. En 1986, Lalovic et al
[Lal’86] proposent un nouveau type de cellules amorphes a-Si transparentes comme solution
économique pour la construction de modules PV.
Diverses études expérimentales et théoriques ont été réalisées ensuite, en vue du
développement des systèmes PV/T hybrides [Tri’01].

La plupart des recherches menées dans ce domaine ont pour objectif d’évaluer les
performances thermiques et électriques ou d’analyser l’aspect économique des systèmes
hybrides à travers l’estimation du taux de couverture solaire assuré. Pour cela, quelques
auteurs mettent l’accent sur le développement de modèles thermiques analytiques ou réalisés
suivant une analogie électrique, et plus rarement de modèles électriques de photo-conversion
en régime permanent ou dynamique. Certaines de ces analyses s’appuient en outre sur des
confrontations avec des études expérimentales en conditions contrôlées ou in situ sur divers
sites.
D’autres recherches ont pour but l’optimisation des performances des composants solaires
existants en améliorant les conditions de fonctionnement (inclinaison, orientation du
composant…) ou en proposant des configurations géométriques innovantes. Ainsi, elles se
basent sur la modification des dimensions ou des propriétés des matériaux de constitution
(isolant thermique, absorbeur, cellules PV…) ou des fluides caloporteurs (air, eau
glycolée…). Ces améliorations visent à accroître la quantité d’énergie solaire absorbée et les
transferts thermiques entre le fluide caloporteur et l’absorbeur ou à réduire voire éliminer les
pertes thermiques extérieures du capteur solaire hybride.

Dans cette synthèse bibliographique, nous présentons essentiellement l’évolution de la


recherche sur le concept de capteurs solaires hybrides intégrables au bâti suivant le fluide
caloporteur employé (air ou liquide), sur lequel est basé notre travail de thèse. Aussi, nous
présentons tout d’abord quelques exemples de capteurs solaires PV/T hybrides à air et de
capteurs solaires PV intégrés. Puis, nous décrivons brièvement quelques systèmes PV/T
hybrides à liquide caloporteur recensés dans la littérature. De plus, dans chaque cas, des
détails sur l’état du marché de ces composants solaires sont donnés.

24
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

I.5.1. Les capteurs solaires PV/T à air


Ici, sont pris en compte les capteurs solaires PV/T à air et les capteurs solaires PV intégrés
au bâti dans une configuration de type double- peau avec récupération de chaleur dans la lame
d’air en sous-face. Compte tenu de la faible demande en chauffage solaire sur le marché, peu
d’études ont été menées sur les capteurs solaires PV/T à air isolés ou intégrés au bâti en
comparaison avec les capteurs solaires PV intégrés. Ainsi, par exemple, en 1998, Sandberg et
Moshfegh [San’98] [Mos’98] proposent l’étude théorique et expérimentale des phénomènes
thermiques et aérauliques au sein d’une lame d’air (cf. Figure I.12) permettant la ventilation
naturelle en sous-face d’une façade photovoltaïque et d’une toiture comportant des panneaux
PV.

Extérieur
Paroi interne
du local Façade PV

Circulation d’air

Figure I.12 : Coupe de la lame d’air en sous-face des panneaux PV [San’98]

Les études paramétriques menées par ces auteurs [San’98] ont montré que les dimensions
et la position des modules PV le long de la lame, ont une forte influence sur le comportement
thermique et aéraulique du système.
En 1999, Garg et Adhikari [Gar’99] proposent un programme de modélisation d’un capteur
solaire PV/T hybride à air permettant d’en prédire les productivités thermique et électrique.
Le rendement des panneaux PV est calculé à partir d’une fonction linéaire décroissante.

Coffret
métallique

Couverture de verre

Absorbeur
Cellules PV

Isolant
Canaux d’air

Figure I.13: Schéma du capteur solaire PV/T hybride à air [Gar’99]

Ce capteur solaire est composé d’une couverture transparente, d’un absorbeur peint en noir
et d’un support arrière bien isolé (cf. Figure I.13). Les cellules PV sont collées sur l’absorbeur
par l’intermédiaire d’une couche adhésive choisie pour ses bonnes propriétés de conduction
thermique et d’isolation électrique.

25
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Hegazy [Heg’00a] compare en 2000, les performances thermiques et électriques de quatre


capteurs solaires PV/T hybrides à air qui sont différenciés par le mode de refroidissement
(mécanique) des panneaux PV, à savoir au-dessus (prototype I), en dessous (prototype II), de
part et d’autre (prototype III) de l’absorbeur, et par double circulation d’air (prototype IV) (cf.
Figure I.14).

I II
Couche
Air de verre
Circulation Couche de verre Circulation confiné
d’air d’air
L L

h
h

Isolation Cellules PV Cellules PV


Absorbeur Isolation
Absorbeur

III IV
Circulations Circulations Couche de verre
Couche de verre
d’air d’air
L L/2

h h

h h

Cellules PV L/2
Isolation
Absorbeur Isolation Cellules PV
Absorbeur

Figure I.14 : Les prototypes I, II, III et IV de capteur solaire PV/T à air [Heg’00]

Chacun de ces capteurs est vitré et a une longueur de 9 m et une largeur de 1 m.


L’épaisseur de la lame d’air a été choisie en fonction d’un critère d’optimisation proposé par
Hegazy [Heg’99] [Heg’00b] pour divers débits massiques, à savoir:

(h L)optimum =2.5⋅10−3 (I.1)

Avec ici, h la hauteur de la lame d’air et L la longueur du canal traversé par le flux
turbulent d’air. Le panneau PV est composé de 20 modules constitués chacun de 36 cellules
PV en silicium cristallin montées en série. Il couvre 62.8 % de la surface de l’absorbeur qui
est de 9 m². La tension nominale aux bornes d’un module PV est 16.5 V, soit une puissance
nominale de 50 Wc. Le modèle stationnaire réalisé pour chacun de ces composants est
unidirectionnel.

26
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Hegazy [Heg’00a] souligne que les performances d’un capteur solaire PV/T hybride à air
dépendent de la température maximale d’air en sortie, des rendements thermiques et
électriques, et de l’énergie électrique nette disponible après soustraction de l’énergie
nécessaire au fonctionnement du ventilateur et des autres appareils alimentés. La simulation
réalisée pour une journée ensoleillée a montré que l’accroissement du débit massique de
ventilation améliore comme attendu, le rendement thermique. Le prototype I (cf. Figure I.14)
a le plus faible rendement global alors que le prototype III semble donner les meilleures
performances pour un fort ensoleillement et peut être aisément assemblé en usine. Les
résultats obtenus ont montré de plus, que pour de faibles débits massiques de ventilation,
l’utilisation d’un absorbeur sélectif est inappropriée pour ce type de capteur solaire car elle
réduit la production d’énergie électrique.
Puis, en 2003, Mei et al [Mei’03] présentent le modèle dynamique d’un capteur solaire
PV/T à air intégré à la façade d’un bâtiment. Cette étude s’inscrit dans le prolongement d’un
projet européen précédent [Llo’97] visant l’intégration des systèmes photovoltaïques au bâti
(ventilation naturelle sur les deux faces de panneaux PV intégrés à la façade et à la toiture de
la bibliothèque publique Mataro (Espagne) en 1997 par la société Teulades Multi-Funcional
(TFM)). La façade sud du bâtiment considéré par Mei et al [Mei’03] comporte de haut en bas,
des capteurs solaires à air, des panneaux PV connectés en série et séparés d’un double vitrage
intérieur par une lame d’air de 14 cm, et une paroi en briques. Les modules PV sont composés
de cellules poly-cristallines encapsulées entre deux couches de verre. Les autres façades sont
composées de béton cellulaire et de bardages métalliques. L’air est aspiré à la base de la lame
d’air située à l’arrière des panneaux PV (cf. Figure I.15).

Sortie d’air
Capteur
Façade Air
solaire à air
Sud intérieur
Bâtiment
Panneau PV
Double
vitrage
Paroi en brique

Entrée d’air
Figure I.15: Schéma d'intégration de composants solaires à la façade Sud d’un bâtiment [Mei’03]

Le modèle unidirectionnel de la façade a été validé à partir de mesures expérimentales


réalisées in situ. Les besoins en chauffage et en rafraîchissement d’un bâtiment avec et sans
intégration de capteur solaire à air ont été comparés. De plus, l’influence des conditions
météorologiques sur les performances de ces bâtiments a été évaluée sur divers sites en
Europe. Les résultats présentés ont montré que le capteur solaire à air ventilé couvre 12 % des
charges de chauffage pour les sites ensoleillés (Barcelone) mais ne couvrent que 2 % des
charges de chauffage dans les sites localisés plus au nord (tel que Stuttgart). Il faut malgré
tout moduler ces résultats car les besoins de chauffage sont très différents suivant les sites.

Durant la même période, Cartmell et al [Car’03] réalisent une étude similaire sur le Centre
Environnemental Brockshill (BHEC) situé au sud de Leicester en Grande-Bretagne en vue de
le rendre autonome du point de vue énergétique. Pour cela, ce bâtiment a été équipé
d’installations utilisant des énergies renouvelables dont un capteur solaire PV ventilé, un
capteur solaire à air et un capteur solaire à eau. Le capteur solaire PV monté sur la toiture du
bâtiment inclinée à 35°, est combiné au capteur solaire à air (cf. Figure I.16). Le panneau PV

27
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

est composé de 20 modules d’une surface totale de 37 m². Le capteur solaire à air de 12.5 m²
de surface comporte une lame d’air isolée et un absorbeur noir muni d’ailettes afin d’accroître
les transferts thermiques par convection entre l’absorbeur et l’air. L’air circule
mécaniquement tout d’abord à l’intérieur du capteur solaire PV entre un isolant arrière et le
panneau PV, puis dans le capteur solaire à air avant d’être injecté dans le local.
Dans le cas où les besoins en chauffage du bâtiment sont nuls, cet air est dirigé vers un
échangeur de chaleur en vue d’une production d’eau chaude sanitaire. Ce système combiné a
été construit et installé par la société Grammer Solarluft-Technik GmbH. Les simulations ont
été effectuées à l’aide de quelques logiciels (dont TRNSYS) ayant permis la réalisation de
sous-programmes de calcul de la productivité (thermique et électrique) du système combiné.
Il est constaté que ce système couvre 64.4 % des besoins en eau chaude sanitaire du bâtiment
(contre 26.5 % avec le capteur solaire thermique à eau) et 35 % des besoins en chauffage
pendant la période froide.

Figure I.16: Capteurs solaires combinés intégrés à la toiture du Brockshill Environment Center
La différence entre cette analyse et celle effectuée par Mei et al [Mei’03] réside dans le fait
que dans l’étude de Cartmell et al [Car’03], les interactions entre les capteurs solaires et le
bâtiment sont négligeables compte tenu de l’épaisse couche d’isolant les séparant.

Plus tard, en 2005, Tiwari et al [Tiw’05] présentent l’étude théorique et expérimentale en


régime permanent d’un capteur solaire PV/T à air ventilé naturellement ou mécaniquement.
Ce capteur solaire est constitué de deux modules PV de 0.61 m² de surface chacun, connectés
en série et montés sur une couche isolante non-corrosive de Tedlar. Le module PV est
composé de cellules photovoltaïques collées entre elles par l’intermédiaire d’une couche
d’EVA et protégées par une couche de verre. Ce composant a été intégré à un banc d’essais en
acier inclinable et monté à New Delhi, en Inde (cf. Figure I.17). Des ventilateurs disposés à
l’entrée de la lame d’air située entre le Tedlar et une couche isolante en bois permettent la
ventilation forcée des modules PV en face arrière. L’énergie électrique produite est stockée
dans une batterie électrique. Cette analyse a montré que la récupération complémentaire de
l’énergie thermique produite permet une amélioration du rendement global du système PV/T à
air d’environ 18 %.

28
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Figure I.17: Banc d’essai du capteur solaire PV/T hybride à air [Tiw’05]

En 2007, Tiwari et Sodha [Tiw’07] proposent l’étude paramétrique comparative de quatre


types de capteurs solaires à air proches du système présenté précédemment. Ces systèmes se
différencient par la présence ou non d’un vitrage et d’un support en Tedlar. Les modèles
thermiques réalisés ont été validés expérimentalement sur le banc d’essais monté à New
Delhi. Les résultats obtenus ont montré que le composant à air vitré sans Tedlar est le plus
performant et présente l’accroissement de rendement global (thermique et électrique) le plus
élevé. Ce système vitré peut être utilisé pour diverses applications telles que le chauffage des
locaux et l’éclairage.
Les capteurs solaires à air non vitrés avec et sans Tedlar donnent des températures des
cellules PV équivalentes. Enfin, le constat est fait que pour une longueur de capteur solaire
donnée, la connexion en série de modules PV de plus petite surface permet une nette
amélioration du rendement global du capteur solaire.
Plus tard, en novembre 2007, Joshi et Tiwari [Jos’07] présentent l’étude des rendements
énergétique et exergétique [Hep’06] du capteur solaire hybride PV/T à air sans vitrage et
comportant une couche de Tedlar. Les résultats validés expérimentalement indiquent que le
rendement énergétique du capteur solaire varie de 55 à 65 %. Le rendement électrique de ce
capteur solaire est compris entre 14 % et 15 %. Le point de vue exergétique ne sera pas décrit
car il n’est pas pris en compte dans le cadre de notre travail de thèse.
En 2006, Vokas et al [Vok’06] ont mené l’étude théorique d’un capteur solaire PV/T
hybride à air en mettant l’accent sur ses performances thermiques. Le capteur solaire consiste
en un capteur solaire thermique sur lequel est collé un panneau PV. Le modèle réalisé est basé
sur celui d’un capteur solaire plan et sur les travaux de Duffie et Beckman [Duf’91]. Le
rendement thermique de ce capteur solaire PV/T hybride à air (de 1.32 m² de surface) a été
comparé à ceux d’un capteur solaire thermique à air standard (de 1.32 m² de surface) et à ceux
d’un capteur solaire thermique à air à absorbeur sélectif (de 2 m²). Dans le cas où la
température d’entrée d’air dans le capteur solaire est égale à la température de l’air ambiant,
les résultats obtenus montrent que le capteur solaire PV/T hybride à air a un rendement
thermique inférieur de 9 % à celui du capteur solaire thermique standard (dont le rendement
est de 70 %). Le capteur solaire à absorbeur sélectif a le rendement thermique le plus élevé
(75 % environ). Cependant, l’avantage du capteur solaire hybride est qu’il peut produire outre
une quantité importante d’énergie thermique, de l’énergie électrique sur une surface
équivalente à celle du capteur solaire standard (soit 1.32 m², ici) et sur une surface inférieure à
celle du capteur solaire à absorbeur sélectif (2 m²).
De même, Vokas et al montrent que la part des besoins en chauffage couverte par une
surface de 30 m² de ce système PV/T hybride à air est de 47.79 % en moyenne, à Athènes. Le
capteur solaire standard peut couvrir 54.26 % des besoins en chauffage dans la même ville.
Cependant, la différence entre ces valeurs n’étant que d’environ 6.65 %, les performances du
capteur solaire hybride peuvent être considérées satisfaisantes. Enfin, une autre étude

29
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

paramétrique montre que comme attendu, la localisation géographique ainsi que la surface de
captation ont une forte influence sur la productivité du composant hybride.

En 2007, Othman et al [Oth’07] mènent l’étude théorique et expérimentale des


productivités thermique et électrique d’un capteur solaire PV/T hybride à air à double
circulation d’air. Le composant est constitué de deux lames dans lesquelles l’air circule
successivement. La première lame d'une hauteur de 16.5 cm est comprise entre une couche de
verre en face avant et les modules PV. La seconde lame d’air dont l'épaisseur est comprise
entre 30 et 120 cm, se situe en sous-face des modules PV. La face arrière des modules est
munie d’ailettes verticales n’étant pas en contact avec la plaque arrière du capteur solaire. Ces
ailettes permettent d’accroître les transferts thermiques convectifs entre l’air et les modules
PV (cf. Figure I.18). La surface totale couverte par les cellules PV en silicium mono-cristallin
est de 0.38 m².

Couche de verre
Plaque absorbante
Circulation d’air
perpendiculaire
au plan
Ailettes

Isolant Plaque arrière

Figure I.18: Coupe du capteur solaire PV/T hybride à air à ailettes [Oth’2007]
Othman et al [Oth’07] développent un modèle thermique uni-directionnel en régime
permanent de ce composant hybride. La confrontation des données de la simulation réalisée
par la suite avec les résultats d’une étude expérimentale effectuée in situ a permis de noter que
l’emploi des ailettes permet d’améliorer à la fois le rendement thermique et les performances
électriques du composant hybride.
En 2007, Tripanagnostopoulos [Tri’07] réalise à l’Université de Patras, l’étude de capteurs
solaires PV/T hybrides dont le fluide caloporteur est soit de l’air soit de l’eau, et pouvant être
intégrés au bâti. L’objectif de ces travaux était de réduire la température de fonctionnement
des modules PV, d’accroître la production d’air préchauffé et de réduire les pertes thermiques
à travers l’isolant en sous-face du composant. Pour cela, la configuration d’un capteur solaire
PV/T à air a été modifiée à moindre coût. Des études paramétriques menées sur un système
PV/T à air ont montré qu’une faible épaisseur de lame d’air améliore les transferts thermiques
mais réduit le débit massique de ventilation de la lame, d’où une réduction du rendement
thermique du système. Pour pallier ce problème en optimisant les transferts de chaleur
convectifs et radiatifs, la solution proposée est d’accroître la surface d’échange entre l’air et
les modules PV. Pour cela, des configurations intégrant des plaques nervurées ou planes, des
tubes soudés à l’absorbeur ou des ailettes au sein de la lame d’air ont été envisagées (cf.
Figure I.19).

30
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Ajout d’ailettes sur Ajout d’une plaque Ajout de cylindres


l’absorbeur absorbante nervurée dans la lame

Figure I.19: Quelques exemples de modifications du capteur solaire PV/T hybride à air [Tri’07]

Ainsi, divers projets de recherche ont été menés sur l’intégration des capteurs solaires PV
au bâti et sur les capteurs solaires PV/T hybrides à air. Certains ont abouti à une mise sur le
marché du composant. Un recensement des dispositifs ayant été étudiés et commercialisés
[Zon’05b] est présenté en 2005. Parmi ces composants dont le mode de ventilation varie, ont
été recensés, par exemple, les systèmes PV intégrés à la façade du bâtiment Scheidegger
(ventilation naturelle en sous-face des modules PV) par la société Atlantis Energy, en 1993.
Nous pouvons de même citer les modules PV intégrés et à la façade du bâtiment Yellow
House à Alborg en 2000 par la société Esbensen consulting (ventilation naturelle des deux
faces des modules PV). Des capteurs solaires PV ont en outre été intégrés à la ferme Aerni en
2001 par la société Atlantis Energy (ventilation en sous-face des modules PV), au bâtiment
ECO-canteen du Centre de Recherche de la société Fiat en 2003 et au centre d’entraînement
professionnel de Casargo par la compagnie Secco Sistemi, en 2005.
En ce qui concerne les capteurs solaires PV/T hybrides à air recensés, le nombre de
dispositif est très réduit. Cependant, Zondag et al [Zon’05b] notent que le taux de
commercialisation de ces capteurs solaires est très élevé par rapport aux autres types de
systèmes plus complexes du point de vue technologique. Ainsi, citons le cas de l’entreprise
Grammer Solar ayant commercialisé un capteur solaire PV/T hybride à air suite à divers tests.
Cette société a réalisé, en outre un composant hybride à air pouvant être intégré à des
habitations isolées.
De même, la compagnie Conserval Engineering construit un capteur solaire PV/T à air
composé de panneaux PV collés à la surface de panneaux perforés nommés PV Solarwall
[Hol’98] dans le but d’accroître la production électrique des modules PV en les ventilant.
Diverses configurations de ce composant à absorbeur perforé ont été testées in situ [Hol’98].
La société Aidt Miljφ produit de plus, un capteur solaire PV/T à air devant contribuer à la
ventilation de villas autonomes. En outre, Cythelia développe trois prototypes de capteurs
solaires hybrides PV/T à air qui n’ont pas été commercialisés.
En 2003, l’OPAC (Office Public d’Aménagement et de Construction) de Paris est le
premier bailleur social ayant décidé de moderniser ses installations de chauffage, permettant
ainsi la réduction de 5 % de la consommation d’énergie de ses immeubles chauffés
collectivement. Dans ce sens, pour les 637 logements du groupe Plantes Jean Moulin dans le
14ème arrondissement de Paris, 1020 m² de panneaux solaires ont été mis en place et
permettent la couverture de 40 % des besoins en eau chaude sanitaire [Are’07].
Ce domaine étant vaste, la liste de composants que nous avons présentée est réduite mais,
elle permet de définir les principales caractéristiques des composants solaires PV/T à air et
PV intégrés rencontrés dans la littérature.
Dans le cas des capteurs solaires PV/T hybrides à eau, la même démarche a été appliquée.

31
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

I.5.2. Les capteurs solaires PV/T hybrides à eau


En 1997, Fujisawa et Tani [Fuj’97] ont conçu et construit un capteur solaire PV/T hybride
à eau sur une cité universitaire à Tokyo, au Japon.

Cellules PV Couches de verre

Isolant Absorbeur Canal d’eau

Figure I.20: Coupe transversale du composant hybride à eau [Fuj’97]


Ils étudient ainsi un composant solaire hybride composé d’un capteur solaire vitré à liquide
caloporteur et à absorbeur plan en aluminium non-sélectif, et de modules PV en silicium
mono-cristallin (rendement électrique de 13 %) (cf. Figure I.20). Ce capteur solaire a une
longueur de 1.3 m et une largeur de 0.5 m. Cette analyse a consisté en l’évaluation des
performances énergétiques du composant étudié. Ainsi, une étude expérimentale in situ a été
menée sur ce capteur solaire vitré et sur un capteur solaire similaire mais sans vitrage en vue
d’estimer et de comparer leurs performances énergétiques annuelles. Les résultats obtenus ont
été confrontés à ceux d’un capteur solaire PV et d’un capteur solaire thermique. Il est noté que
le capteur solaire hybride vitré produit autant d’énergie que le capteur solaire thermique. Le
capteur solaire hybride non vitré produit le moins d’énergie thermique mais offre la plus
grande quantité d’énergie électrique. Le capteur solaire PV a une surface de 0.48 m² et le
capteur solaire thermique plan a une surface de 0.61 m². Quant aux capteurs solaires hybrides,
ils ont une surface de panneaux PV de 0.48 m² et une surface d’absorbeur de 0.61 m². Il est
montré qu’en ce qui concerne le gain total d’énergie (thermique et électrique), le système le
plus performant est le capteur solaire hybride vitré qui a une production totale de 615 kWh/an,
suivi du capteur solaire thermique plan (575 kWh/an), du capteur solaire hybride non vitré
(480 kWh/an) et enfin du capteur solaire PV (72.6 kWh/an).
Cependant, la production d’énergie électrique du capteur solaire hybride non vitré est
supérieure de 8 % à celle du capteur solaire PV. En effet, l’absence de vitrage permet la
réduction des pertes thermiques par réflexion et une baisse du niveau de température de
fonctionnement des modules PV [Fra’07]. De plus, la ventilation des modules PV en face
arrière au niveau du composant PV/T hybride non vitré permet une réduction de la
température de fonctionnement des modules PV par rapport au capteur solaire PV isolé.
Quant au capteur solaire PV/T hybride vitré, il produit presque autant d’énergies thermique et
électrique que le capteur solaire PV et le capteur solaire thermique plan réunis.
En 2001, Tripanagnostopoulos [Tri’01] effectue l’étude d’un capteur solaire hybride
faisant appel à deux types de fluides caloporteurs disposés de manière superposée. Trois
configurations ont été conçues et analysées expérimentalement afin d’évaluer le
comportement de chacune des formes de production thermique (à air ou à eau). Le système le
plus performant schématisé sur la Figure I.21 comporte un absorbeur soudé à des tubes en
cuivre situé en face avant du composant, une plaque métallique plane et des ailettes disposées
sur la paroi inférieure de la lame d’air.

32
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Cellules PV
Tube d’eau
Plaque plane

Ailettes
Figure I.21: Capteur solaire PV/T hybride à deux fluides et à fonctions superposées [Tri’01]

Des cellules PV en silicium poly-cristallin ont été utilisées car assurant un bon rendement
et ayant un coût plus réduit que les cellules PV en silicium mono-cristallin. Cependant, des
cellules en silicium mono-cristallin et amorphe peuvent être employées.
En 2002, un capteur solaire PV/T hybride vitré est étudié par Sandnes et Rekstad [San’02].
Ce système est composé de cellules PV en silicium mono-cristallin collées sur un absorbeur
en plastique noir polyphénilenoxyde par l’intermédiaire de 0.5 mm d’adhésif à base de
silicium. Cet absorbeur est muni de canaux de circulation d’eau en sous-face (cf. Figure I.22).
L’eau circule par l’intermédiaire de la force de gravité. Le panneau PV est constitué de 6
rangées de 5 cellules PV en série de 1.5 Wc chacune et a une surface de 0.32 m². Précisons
que ce capteur solaire thermique a été construit par la société SolarNor AS, l’Université de
Oslo et la société General Electric Plastics. L’analyse de ce prototype a consisté en la
conception, en la modélisation du composant et en une étude expérimentale en vue d’évaluer
ses performances thermique et électrique, et les interactions entre la production thermique en
eau et la production électrique. Pour cela, des modèles analytiques existants ont été modifiés
en vue de les adapter à ce système hybride. La température de l’absorbeur croît dans la
direction d’écoulement du fluide caloporteur, soit du haut vers le bas du capteur solaire.

Couche de
verre

Canaux d’eau

Figure I.22: Schéma du capteur solaire PV/T hybride à eau SolarNor [San’02]

Les résultats de la simulation pour la journée du 3 novembre 2007 ont montré que ce
capteur solaire hybride vitré a une production électrique journalière de 339.3 Wh. De plus, en
ajoutant une couche de verre supplémentaire en face avant du composant afin de réduire les
pertes thermiques, la production électrique journalière se réduit à 296.2 Wh.
En 2003, un capteur solaire PV/T hybride à eau est étudié en régime dynamique par Chow
[Cho’03] qui en réalise un modèle adapté aux simulations thermiques en régime transitoire. Il
s’appuie pour cela, sur les travaux de Bergene et Lovvik [Ber’95] qui présentent en 1995, la
modélisation d’une configuration similaire de capteur solaire PV/T hybride à eau. Ce modèle
thermique se base sur la méthode des volumes finis et permet le calcul des performances
horaires, des gains thermiques et électriques, des rendements et du comportement thermique
des diverses couches de ce capteur solaire. Le composant est constitué d’une couche de verre

33
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

séparée d’un panneau PV par une lame d’air confinée (cf. Figure I.23). Le panneau PV est
fixé à un absorbeur par l’intermédiaire d’une couche adhésive composée d’EVA (éthylène
acétate de vinyl) et de Tedlar. Cet absorbeur se présente sous forme d’ailette soudée à des
tubes de circulation d’eau parallèles, régulièrement espacés et connectés aux deux extrémités
par des tubes de jonction. Cette disposition permet d’uniformiser le débit d’eau dans chacun
des tubes. Les côtés et le fond du capteur solaire sont isolés.

Couche de verre
Panneau PV
Lame d’air

Tube+ soudure Absorbeur


Isolant

Figure I.23: Coupe du capteur solaire PV/T hybride à eau [Cho'03]


Des études paramétriques sont réalisées en faisant varier les coefficients de transfert par
conduction entre l’absorbeur et le tube, et entre l’absorbeur et le panneau PV. Il montre ainsi
que le capteur solaire comportant un contact idéal entre l’absorbeur et le tube et entre
l’absorbeur et les panneaux PV donne le rendement global le plus élevé, soit 70 %. Dans le
cas où ces coefficients de transfert thermique sont faibles, le rendement descend à 60 %. Les
diverses simulations réalisées ont montré que le modèle basé sur la représentation de chaque
couche par un seul nœud de température est convenable pour l’étude des capteurs solaires de
configuration similaire.
En 2006, en vue d’améliorer les transferts de chaleur entre les panneaux PV et l’absorbeur
d’un capteur solaire hybride, Ji et al [Ji’06] proposent l’analyse d’une combinaison de six
prototypes de capteurs solaires PV/T à absorbeur en aluminium séparé d’un isolant en mousse
de polyuréthane par des canaux d’eau disposés en sous- face. Entre les panneaux PV et une
couverture de verre se trouve une lame d’air de 25 mm (cf. Figure I.24). Ces capteurs solaires
étaient disposés en trois rangées en parallèle de deux capteurs solaires en série. Ces
prototypes intégrés à un bâtiment ont chacun une surface de 1.173 m² et sont couplés à un
ballon de stockage de 420 litres de volume. Chaque panneau PV est composé de 72 cellules
PV en silicium poly-cristallin.

Couche de verre Lame d’air Cellules PV

Isolant Absorbeur + Canaux d’eau


Figure I.24: Coupe transversale du capteur solaire PV/T hybride à eau [Ji’06]
Des tests réalisés in situ ont permis de valider le modèle développé. Le modèle thermique
dynamique réalisé est basé sur une analogie électrique et tient compte des transferts
thermiques dans le ballon de stockage. Les pertes thermiques latérales du capteur solaire sont
prises en compte dans le bilan thermique. Les résultats obtenus ont indiqué qu’une conception
adaptée de la lame d’air permet de réduire la température de fonctionnement des panneaux PV
de 15 °C. De plus, ils ont montré que l’augmentation du débit de circulation de l’eau améliore

34
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

le refroidissement des modules PV. Cependant, Ji et al [Ji’06] constatent qu’il existe un débit
massique critique au-delà duquel le rendement thermique se dégrade.
En 2007, Fraisse et al [Fra’07] étudient un système combinant un capteur solaire hybride à
eau et un plancher solaire dans une phase d’intégration à un bâtiment situé à Macôn. Le
système est composé de cellules mono et poly-cristallines (cf. Figure I.25).

Figure I.25: Le capteur solaire PV/T hybride à eau [Fra’07]


Ils démontrent qu’en présence d’un vitrage le rendement électrique annuel du système
hybride combiné est de 6.8 %, ce qui est inférieur de 28 % au rendement d’un capteur solaire
PV non intégré (9.4 %). Ils expliquent cette baisse de rendement électrique par un
accroissement de la température de fonctionnement des panneaux PV (pouvant être supérieure
à 100 °C) dû à la couverture de verre. Par contre, en absence de vitrage le rendement
électrique est de 10 %, ce qui est supérieur de 6 % à celui du capteur solaire PV non intégré.
La forte augmentation de la température des modules PV en été, empêche l’utilisation de
l’EVA comme adhésif des panneaux PV dans un composant vitré. De plus, Fraisse et al
[Fra’07] notent que dans ce type de configuration, l’utilisation de cellules amorphes est la
plus adaptée car elles sont moins sensibles aux variations de température. Cependant, les
rendements électriques obtenus sont faibles étant donné le bas rendement électrique des
cellules PV amorphes (à savoir, 4 à 7 %) et les pertes thermiques liées au vitrage.
Récemment, en 2007, Chow et al [Cho’07a] présentent la modélisation et l’étude
comparative des performances d’un capteur solaire PV/T hybride à eau, d’un capteur solaire
PV et d’un capteur solaire à eau. Deux prototypes de capteurs solaires hybrides ont été
construits, le premier ayant été modélisé en 2006 [Cho’06].

Figure I.26: Premier et second prototypes construits [Cho’07a]

35
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Le second composant, plus performant a été modélisé plus finement [Cho’07a]. C’est un
capteur solaire vitré composé d’un panneau PV en silicium cristallin collé à un absorbeur
métallique (cf. Figure I.26). Des tubes de circulation d’eau sont soudés à l’arrière de cet
absorbeur. Le système est couplé à un ballon de stockage horizontal. Les résultats de la
simulation montrent que le rendement thermique annuel moyen en eau de ce capteur solaire
PV/T hybride à eau est de 38.1 % et celui du capteur solaire à eau, de 43.2 %. De plus, la
comparaison du capteur solaire hybride avec un capteur solaire PV montre que le
refroidissement avec de l’eau comme fluide caloporteur permet de réduire la température
fonctionnement des modules PV. Dans ce sens, la production d’énergie électrique annuelle du
capteur solaire hybride est supérieure de 2.2 % à celle du capteur solaire PV.
Chow et al [Cho’07b] ont poursuivi cette étude des capteurs solaires hybrides PV/T à eau à
travers l’intégration d’un système à la façade d’un bâtiment et l’étude expérimentale de ses
performances thermiques et électriques. Le rendement thermique a été estimé à 38.9 % à
basse température et le rendement électrique à 8.56 %.
En 2007, Kalogirou et Tripanagnostopoulos [Kal’07] poursuivent une étude précédente
menée sur les capteurs solaires PV/T hybrides à air [Tri’07] en analysant cette fois, le
comportement de capteurs solaires PV/T hybrides à eau comportant des panneaux PV à base
de cellules en silicium poly-cristallin ou de cellules amorphes, sur trois sites. Ces composants
ont été intégrés à des bâtiments industriels et ont chacun une surface totale de 300 m².

Couche de Cellules PV
verre
Absorbeur
Isolant + Tubes

Figure I.27: Section du capteur solaire hybride à eau étudié [Kal’07]

Le capteur solaire hybride a été isolé en face arrière par une couche de 5 cm de
polyuréthane (cf. Figure I.27). Les résultats des simulations réalisées à partir du logiciel
TRNSYS montrent que la production électrique d’un capteur solaire PV est supérieure de 25
% à celle du composant hybride. Mais, le système hybride permet de couvrir une grande
partie des besoins en énergie thermique des bâtiments considérés. L’évaluation de l’aspect
économique de ces systèmes a montré qu’ils sont avantageux en particulier pour les sites bien
ensoleillés. Le constat a été fait que les systèmes hybrides à eau constitués de modules PV
sans protection thermique en face avant, ont d’importantes pertes thermiques entraînant ainsi
une faible niveau de température de fonctionnement du système. Une couverture de verre peut
ainsi être ajoutée en face avant pour y remédier, bien que les absorptions et réflexions
supplémentaires inhérentes du rayonnement solaire entraînent une baisse du rendement
électrique.

La recherche sur les capteurs solaires hybrides à liquide caloporteur est en constante
évolution, ainsi la liste de systèmes proposée précédemment n’est pas exhaustive. Au niveau
du marché, la recherche bibliographique effectuée en particulier dans le rapport de synthèse
EU-Project PV - Catapult sur les composants hybrides [Zon’05b] nous a permis de constater
que peu de capteurs solaires à liquide caloporteurs ont été commercialisés, jusqu’à présent.
Nous pouvons citer le capteur solaire PV/T à eau non vitré commercialisé par la société
Millenium Electric. De plus, la société ECN propose le capteur solaire PV/T vitré PVTWINS.

36
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

C’est le produit d’une collaboration entre ECN, ZEN Solar et Shell Solar et Renewable
Energy Systems (RES), en Angleterre.
De 1996 à 1997, Solarwatt conduit un projet visant à produire un capteur solaire PV/T à
eau. Cependant, le système n’ayant pas passé le test de résistance aux conditions climatiques
faute d’une bonne isolation électrique des modules PV lors d’une démonstration en
Allemagne, le concept fut abandonné.
Plus tard, les entreprises SDA, Sunearth & Unisolar mènent de 1997 à 2003 un projet
intitulé PV BONUS consistant à combiner un capteur solaire PV laminé Unisolar à un capteur
solaire thermique Sunearth. Mais, les nombreuses difficultés techniques rencontrées dues
principalement à l’incompatibilité mécanique des matériaux de construction, ont empêché
l’aboutissement du projet. La compagnie Powerlight conduit de 1997 à 2003, le projet PV
BONUS dans lequel a été développé un système composé d’un capteur solaire PV laminé
flexible Unisolar collé sur un absorbeur flexible EPDM. Cependant, suite à des décollements
des modules PV, la commercialisation a été repoussée. En 1999, ICEC développe et teste un
composant PV/T à liquide caloporteur mais, la mise en vente du produit n’a pas été effectuée.
En juillet 2004, dans le cadre du projet de Recherche Intégré PRI6.2 [PRI’04] et d’un soutien
ADEME, un prototype de capteur solaire PV/T à eau a été développé en partenariat avec
Clipsol, le LOCIE et le CETHIL (cf. Figure I.25).

La synthèse bibliographique sur les capteurs solaires photovoltaïques et thermiques


hybrides présentée nous a permis de contribuer à imaginer des voies d’évolution en vue de la
conception d’un prototype initial de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide et à sa
modification en vue d’obtenir un second prototype. Ainsi, l’absorbeur métallique réalisé est
nervuré afin d’accroître la surface de captation et donc les transferts thermiques par
convection avec l’air circulant en sous-face. L’acier possédant un fort coefficient d’absorption
a été retenu, donnant ainsi un système proche du panneau Solarwall [Hol’98] mais sans
perforation. Concernant le capteur solaire PV, il est composé de cellules PV en silicium poly-
cristallin afin d’obtenir un bon rendement électrique à un coût relativement réduit. Enfin, la
configuration du capteur solaire à eau a été définie de manière à se rapprocher de celle d’un
four solaire muni de réflecteurs solaires de part et d’autre de l’absorbeur afin d’accroître
éventuellement l’efficacité thermique en eau chaude sanitaire du système.

I.6. Présentation du travail de thèse


Ce document est composé de quatre grands chapitres.
Suite au chapitre introductif, le second chapitre présente une description des diverses
campagnes de mesures expérimentales effectuées en conditions contrôlées (ensoleillement,
ambiance…) en régime permanent sur le prototype bi-fluide initial (nommé prototype 1, par
la suite), puis en régime dynamique in situ sur un capteur solaire hybride PV/T à air (cf.
Tableau I.1). L’analyse des mesures obtenues en régime stationnaire permet d’évaluer la
faisabilité du concept et d’estimer préalablement les performances et le comportement
thermiques du composant. Les mesures effectuées sur le capteur solaire PV/T à air Solar Steel
en régime dynamique ont pour objectifs majeurs l’analyse plus précise du comportement
thermique du système, et plus particulièrement l’évaluation de la production électrique du
composant PV/T à air sous des sollicitations réelles. Les deux campagnes de mesures qui se
sont étendues sur deux semaines en régime permanent et sur deux ans en régime transitoire
ont contribué à la réalisation de modèles adaptés aux systèmes étudiés.

37
I. INTRODUCTION GENERALE ET DESCRIPTION DU CONCEPT

Tableau I.1: Récapitulatif des composants étudiés numériquement et expérimentalement


Icône Nom du prototype Modèle Expérimentation
In situ
Solar Steel (capteur solaire
hybride PV/T à air)

En laboratoire

Toit PV-Th prototype 1

En cours, in situ

Toit PV-Th prototype 2

Dans le troisième chapitre, la démarche ayant conduit à la conception du prototype 1 de


composant bi-fluide et à celle du second prototype bi-fluide est explicitée à partir de la
recherche bibliographique effectuée et présentée au paragraphe I.5. Cette étape nous a permis
de mener à bien la modélisation thermique et électrique bi-dimensionnelle des deux
prototypes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide. L’accent est mis successivement et de
manière découplée sur chacun des phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-
conversion existant au sein de ces composants. Ainsi, sont pris en compte les transferts
convectifs aussi bien en ventilation forcée qu’en ventilation naturelle de la lame d’air en sous-
face des panneaux PV, les transferts radiatifs dépendant de l’angle d’inclinaison du capteur
solaire et la conversion électrique par l’adaptation d’un modèle électrique existant sous le
logiciel TRNSYS, à la technologie des modules PV étudiés. Puis, le principe de couplage de
ces phénomènes est présenté à travers le développement des bilans thermiques des deux
prototypes. Les systèmes d’équations des modèles réalisés et intégrés à des sous-programmes
sous le logiciel TRNSYS, sont résolus à l’aide du Solver 0 basé sur une méthode de résolution
par substitution successive.
Le quatrième chapitre propose ensuite, la validation des modèles thermique et électrique
développés à partir des données expérimentales obtenues en régime permanent et en régime
dynamique. Compte tenu des fortes incertitudes sur les conditions aux limites imposées en
régime permanent, des études de sensibilité de paramètres ont été effectuées et ont servi à
l’amélioration des résultats obtenus en régime dynamique.
Dans le chapitre cinq, la phase d’intégration de ces capteurs solaires bi-fluides à un
bâtiment est analysée à partir des modèles thermiques et électriques réalisés. Ce travail permet
d’une part l’évaluation des productivités thermiques et électriques de ces composants. D’autre
part, elle mène à une estimation de l’opportunité de la réalisation d’un capteur solaire hybride
bi-fluide à fonctions juxtaposées. De plus, sont évalués les rendements thermiques en eau
ainsi que les taux de couverture solaire de ces prototypes pour les besoins en eau chaude
sanitaire et en chauffage d’une famille classique. Les performances de ces composants sont en
finalité comparées à celles de capteurs solaires existants de surface équivalente, afin d’avoir
un aperçu de la compétitivité du concept au niveau du marché.
Enfin, la conclusion et les perspectives de ce travail de thèse sont présentées.

38
II. ETUDES EXPERIMENTALES

II. ETUDES EXPERIMENTALES

39
II. ETUDES EXPERIMENTALES

II.1. Introduction
Ce chapitre présente les diverses études expérimentales menées sur les composants solaires
analysés. Dans ce sens, une description détaillée de l’instrumentation et des diverses
campagnes de mesures effectuées est proposée. Les dispositifs expérimentaux mis en place
ont suivi le développement progressif du concept. Ils ont permis l’analyse expérimentale du
comportement thermique et aéraulique du composant mais ont aussi contribué à la validation
des modèles numériques développés étape par étape. Ainsi, dans la première partie, la
campagne de mesures effectuée par la société Sunland 21 en régime permanent sur une
maquette montée au Centre de Recherche de la société Arcelor est présentée succinctement.
Cette analyse a été menée en vue d’obtenir une première estimation des performances
thermiques des composants en conditions d’ensoleillement contrôlées. Dans la seconde partie,
les mesures que nous avons réalisées en régime dynamique in situ et à échelle un sur le
capteur solaire PV/T hybride à air Solar Steel intégré à une toiture montée sur le site de la
société TENESOL sont décrites. Cette campagne de mesures thermiques, aérauliques et
électriques permet l’évaluation des performances de ce système sous des sollicitations réelles.

II.2. Validation en laboratoire du concept (Projet ADEME/PUCA Solar


Steel)
La première étape de notre étude a été accompagnée par un projet ADEME lancé en 2004
en vue de la mise au point d’une toiture solaire hybride (Photovoltaïque et Thermique). Une
maquette représentant une trame de la couverture métallique PV/T (soit une nervure et deux
demi-plages planes) posée en appui sur nervures, a été réalisée et testée thermiquement par
Sunland 21 au Centre de Recherche de Liège de la société ARCELOR. L’objectif principal de
cette phase a été d’estimer les performances thermiques du concept de capteur solaire PV/T
bi-fluide proposé (cf. Tableau I.1) afin d’en évaluer la faisabilité, préalablement à toute
recherche d’optimisation. Ainsi, ces mesures ont abouti à la définition en régime établi, des
champs de température transversaux et longitudinaux présents dans ce capteur solaire pour
différentes configurations de fonctionnement. De même, ces tests ont permis de vérifier le
découplage thermique réalisé entre le capteur solaire à eau et le capteur solaire photovoltaïque
à air, juxtaposés sur le support nervuré en acier. La campagne de mesures a été menée de
manière à pouvoir évoluer d’une fonction à l’autre (production électrique, production d’air
préchauffé puis production d’eau chaude sanitaire dans les rainures) et à prendre en compte
chacune des configurations de fonctionnement souhaitées pour le concept, à savoir: un
composant PV intégré (cas d’une lame d’air ventilée naturellement), un composant PV/T à air
(cas d’une lame d’air ventilée mécaniquement (en Hiver) et naturellement (en Eté)), un
composant PV/T à eau à fonctions juxtaposées (PV intégré et production d’eau chaude) et un
composant PV/T bi-fluide à air et à eau (PV intégré, production d’eau chaude sanitaire et
production d’air préchauffé) (cf. Figure I.2).
Dans ce sens, des mesures ont été effectuées tout d’abord sur une maquette du composant
de base de capteur solaire PV/T à air isolé, puis sur le système PV/T bi-fluide entier après
isolation de la nervure, ajout d’un tube à ailette et confinement de la nervure.
Ainsi, une description du dispositif expérimental et de la campagne de mesures pour
diverses configurations de fonctionnement des composants est proposée. De plus, les
principaux résultats concernant la faisabilité du capteur solaire hybride bi-fluide sont
présentés.

40
II. ETUDES EXPERIMENTALES

II.2.1. Description de la maquette de capteur solaire


Une maquette évolutive de capteur solaire a été réalisée en vue de permettre l’étude du
prototype initial de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide et du capteur solaire PV/T à air
(sans tube d’eau dans les nervures) (cf. Tableau I.1). Plus précisément, elle est constituée
d’une tôle nervurée inversée en acier et revêtue d’une laque polyester de couleur claire (cf.
Figure II.1). La géométrie de la nervure est conforme à un profil type de bac acier. Le Tableau
II.1 et la Figure II.2 présentent les principales dimensions de la maquette. Les deux demi-
plages planes de la maquette de capteur solaire bi-fluide comportent chacune un module PV.
Tableau II.1: Dimensions de la maquette de capteur solaire PV/T hybride
Eléments et notations Dimensions
Ouverture maximale de nervure (b1) 72 mm
Fond de nervure (bo) 22 mm
Hauteur de nervure (hnervure) 40 mm
Largeurs des plages planes (b2) 260 mm
Epaisseur (epp) 0.75 mm
Diamètre intérieur du tube en cuivre (Di) 7 mm
Diamètre extérieur du tube en cuivre (De) 8 mm
Epaisseur de l’absorbeur (epabs) 0.2 mm
Largeur de l’absorbeur (babs) 55 mm
Epaisseur de l’isolant dans la nervure (episoo) 6 mm
Epaisseur de la couche d’aluminium (epalu) 60 µm
Epaisseur de la demi- coquille de caoutchouc 19 mm
cellulaire (episo3)
Epaisseur du verre blanc standard (epverre) 3 mm
Longueur du capteur solaire (L) 2.7 m
Hauteur de la lame d’air (h) 40 mm

b2 b1 epp

bo

Figure II.1: Banc d’essai du capteur solaire PV/T à air (au Centre de Recherche d’Arcelor)

Dans le cas de l’étude du composant bi-fluide, un tube en cuivre de diamètre intérieur Di


(et de diamètre extérieur De) soudé par Ultra Son (U.S.) à un absorbeur sélectif en forme

41
II. ETUDES EXPERIMENTALES

d’ailette est intégré à l’intérieur de la nervure. Cette nervure est recouverte de deux couches
d’isolant en polystyrène d’épaisseur totale episoo de 6 mm. Cet isolant, étant revêtu d’une fine
couche d’aluminium, a une surface réfléchissante. Une isolation supplémentaire de ce tube en
cuivre a été réalisée à l’aide d’une demi-coquille de caoutchouc cellulaire. La nervure est
confinée en surface par un verre blanc standard. Les deux maquettes ainsi montées ont une
longueur totale L de 2.7 m.

x y
Plage plane b1 z

epabs
epverre
babs
episoo
hnervure
ou h episo3 epp

bo
Figure II.2: Schéma simplifié d’une section de la maquette et dimensions des couches

II.2.2. Description du dispositif expérimental


Le dispositif mis en place concernait à la fois l’étude du capteur solaire PV/T à air (cf.
Figure II.1) et celle du capteur solaire PV/T bi-fluide (cf. Figure II.2). Bien que l’ensemble de
la campagne de mesures ait été effectué dans cette étape, par la société Sunland 21, la
définition des mesures nécessaires à la bonne progression de ce travail de recherche a été
réalisée en concertation avec le laboratoire CETHIL. Ainsi, la majeur partie des
thermocouples a été positionnée sur les maquettes dans le but de coïncider au maximum avec
les nœuds de température retenus pour la phase de modélisation des composants solaires en
régime permanent.
L’instrumentation des maquettes a été réalisée tout d’abord en vue d’obtenir le profil
transversal de températures du système étudié. Pour cela, des thermocouples de type T
(Cuivre-Constantan) préalablement calibrés, ont été disposés sur diverses sections
transversales de la maquette. Ainsi, 12 thermocouples ont été installés par section pour l’étude
du capteur solaire hybride PV à air et 15 thermocouples ont été placés en ce qui concerne le
capteur solaire hybride PV- T bi-fluide (cf. Figure II.3).
Pour chaque composant, des thermocouples ont été disposés en surface et en sous-face des
couches de matériaux. Mais, le profil transversal de température a été relevé sur une seule
section. Cette section était située à 0.6 m de l’entrée de la lame d’air, xo étant le point d’entrée
(cf. Figure II.4).

42
II. ETUDES EXPERIMENTALES

TC_3_SUP
TC_1_SUP TC_2_SUP TC_verre_SUP TC_5_SUP

TC_1_INF TC_2_INF TC_5_INF


TC_Air_confiné TC_verre_INF
TC_3_INF
TC_8_Tube
TC_6_ailette
TC_7_INF
TC_4_SUP

Figure II.3: Coupe transversale de la maquette du composant bi-fluide et position des thermocouples

Modules PV Tôle
xo + 2.7 m métallique

xo

h
β

Entrées d’air dans les lames Isolant en


polystyrène

Figure II.4: Schéma de la lame d'air en sous-face des modules PV du capteur solaire PV/T hybride à air

De plus, deux thermocouples ont été placés à l’entrée et à la sortie du canal d’air de 40 mm
d’épaisseur (h) afin d’estimer l’échauffement de l’air le long du capteur solaire. L’incertitude
sur ces thermocouples est inférieure ou égale à 2 % de la valeur mesurée.
De même, l’instrumentation de la maquette a été réalisée en vue de mesurer les vitesses
d’air dans la lame. Le profil longitudinal de vitesse d’air le long de la lame a donc été obtenu
à l’aide de deux sondes de vitesse à fil chaud, positionnées à l’entrée de la lame xo, en trois
points le long du canal et enfin à la sortie de la lame, soit à 2.7 m de xo. Il est à noter que
quelques difficultés d’orientation et de mise en place des sondes à mi-hauteur de la lame à
l’aide d’adhésifs, ont été rencontrées.
La maquette ainsi instrumentée a été disposée dans un caisson en bois. Ce banc récepteur
d’essais, isolé sur le fond et les faces latérales par 100 mm de polystyrène permet une
inclinaison de la maquette de 0° à 30° afin d’envisager les principales configurations de
toiture existantes. Des ventilateurs, couplés à un moteur électrique et à une conduite en bois,

43
II. ETUDES EXPERIMENTALES

sont utilisés pour réguler la vitesse de circulation d’air à l’entrée de la maquette et pour
imposer une vitesse de vent à la surface de la maquette (cf. Figure II.5). Dans le cas d’un vent
nul, la lame d’air au-dessous des modules PV est obstruée à l’aide d’une plaque cartonnée.
Quant au banc d’ensoleillement d’essais, il est réalisé à l’aide de trois lampes à décharge de
2500 W/m² composées d’halogénures métalliques qui délivrent une lumière blanche (de
domaine de longueur d’onde compris entre 0.31 µm et 0.79 µm) et situées à 1.5 m au-dessus
de la surface de la maquette.

Figure II.5: Dispositif expérimental monté en laboratoire (Arcelor)

Cependant, suite à des difficultés de fixation des lampes au banc récepteur d’essais
inclinable, un fort gradient d’irradiation en surface de la maquette a été constaté, malgré les
filtres disposés sous les faisceaux pour y remédier. Les valeurs de flux solaires ont été
mesurées à l’aide d’un pyranomètre utilisant un détecteur noir en Alumine et dont le domaine
de sensibilité spectrale est compris entre 300 et 2800 nm. Le temps de réponse de l’appareil
étant de 15 s minimum, la stabilité des mesures s’est avérée difficile à obtenir. La Figure II.6
présente la cartographie de l’éclairement reçu par la maquette de capteur solaire. De même,
un tableau de description des essais est proposé en annexe A1.1.

44
II. ETUDES EXPERIMENTALES

0-500 500-1000 1000-1500


-300
-225
-150

Largeur (mm)
-75
0
75
150
225
300
0

225

525

825

1125

1350

1575

1875

2175

2475

2625
Longueur (mm)

Figure II.6: Cartographie de l’éclairement à la surface de la maquette


De même, la température ambiante intérieure du laboratoire a été relevée de manière stable
à chaque étape de la campagne de mesures. En ce qui concerne l’étude du composant bi-
fluide, une boucle de circulation d’eau est montée afin d’alimenter le capteur solaire à eau et
est régulée en température par une cryopompe. Une vanne à boisseau sphérique placée à
l’entrée de la maquette permet la régulation du débit volumique. La mise en place du
dispositif expérimental a permis la réalisation de la campagne de mesures en régime
permanent.

II.2.3. Campagne de mesures


La campagne de mesures a duré deux semaines et a permis d’analyser 21 configurations en
vue d’observer l’influence des paramètres suivants: l’inclinaison du capteur solaire entre 0° et
15°, le tirage naturel et la convection forcée avec deux vitesses d’entrée d’air et le
confinement par une plaque de verre blanc de la nervure. Tous les essais ont été conduits sous
une irradiation moyenne de 900 W/m². La première étape a consisté en l’analyse du capteur
solaire PV/T à air dans neuf configurations différentes, en ne ventilant que la lame d’air en
sous-face des modules PV.
Puis, le composant bi-fluide a été étudié en imposant une température d’entrée d’eau
constante dans le capteur solaire à eau. Neuf configurations ont de même été testées. A partir
du quatrième essai, le débit volumique d’eau a été fortement réduit pour obtenir un écart de
température significatif entre l’entrée et la sortie du tube d’eau et par là, une meilleure
précision sur la valeur de rendement du capteur solaire à eau. Les deux derniers essais ont
permis d’aborder le régime de stagnation d’eau dans le capteur solaire thermique. Les
résultats présentés ci-après sont relatifs à trois des options envisagées pour le concept de
capteur solaire PV/T bi-fluide, à savoir, le cas d’un composant PV, le cas d’un composant
PV/T à air ventilé et enfin celui d’un capteur solaire bi-fluide.

II.2.4. Présentation et analyse des principaux résultats expérimentaux

II.2.4.1. Profils de température au niveau du capteur solaire PV


La Figure II.7 proposée montre l’établissement du régime permanent dans les conditions
aux limites imposées au cours d’un essai effectué à partir du capteur solaire PV (cf. annexe
A1.1), à savoir: une nervure non confinée, une inclinaison de capteur β de 15° et une
circulation naturelle d’air dans la lame en sous-face des modules PV. Les courbes

45
II. ETUDES EXPERIMENTALES

représentées ici correspondent à la température d’air ambiant (Te), à la température en sous-


face des modules PV (TC_1_INF) et à la température de la paroi oblique latérale de la nervure
(TC_3_INF).

Te TC_1_INF TC_3_INF
70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100
Temps (min)

Figure II.7: Profils de température au niveau du capteur solaire PV


L’analyse des courbes obtenues montre que le régime permanent s’établi au bout de vingt
minutes environ. La température des modules PV monte dans ces conditions aux limites à 70
°C.

II.2.4.2. Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T à air


La Figure II.8 montre l’établissement du régime permanent dans les conditions aux limites
imposées suivantes (cf. annexe A1.1): une nervure non confinée, une inclinaison de capteur β
de 15° et une vitesse d’entrée d’air de 3 m/s. Les courbes présentées correspondent à la
température d’air ambiant (Te), à la température en sous-face des modules PV (TC_1_INF) et
à la température de l’air en sortie de lame (Tfout).

46
II. ETUDES EXPERIMENTALES

Te TC_1_INF Tfout
80
70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Temps (min)

Figure II.8: Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T hybride à air

L'analyse des courbes de température obtenues montre que la durée d’établissement du


régime stationnaire est de l’ordre de 1 h. La température de l’air augmente d’environ 10 °C en
sortie de capteur solaire.

II.2.4.3. Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T bi-fluide


La Figure II.9 est relative à un essai (cf. annexe A1.1) basé sur le composant bi-fluide
incliné à 15° avec les conditions aux limites suivantes: une vitesse d’entrée d’air de 2 m/s et
un débit volumique d’eau de 2.16 l/h. la température d’entrée de l’eau est de 25 °C. Les
courbes présentées correspondent à la température d’air ambiant (Te), à la température en
sous-face des modules PV (TC_1_INF), à la température de l’air de sortie de la lame (Tfout) et
à la température de l’eau en sortie de tube (Tecout).

47
II. ETUDES EXPERIMENTALES

Tecout Te TC_1_INF Tfout


80

70

60
Température (°C)

50

40
30
20

10
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Temps (min)

Figure II.9: Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T hybride bi-fluide

Dans ce cas, le débit de circulation de l’eau étant très faible, l’élévation de température de
l’eau en sortie du tube est d’environ 35 °C. L’accroissement de la température d’air en sortie
de capteur solaire est de 15 °C environ.

II.2.5. Principaux constats sur le système bi-fluide et conclusion


Divers constats ont pu être faits suite à ce travail en vue de la conception d’un prototype
aux performances optimales. Ainsi, tout d’abord, les champs de températures transversaux
montrent que le découplage thermique du capteur solaire PV/T à air et du capteur solaire à
eau est aisément réalisable à partir d’une épaisseur réduite d’isolant à l’intérieur de la nervure.
Aussi, la température de l’air en sortie de la lame est peu affectée par la production d’eau
chaude juxtaposée. Puis, le constat a été fait que pour une augmentation de température de
l’eau de 49 °C, le rendement mesuré est de 55 % lorsque la nervure est confinée. Malgré un
rapport surface / volume très faible, le composant semble pouvoir être employé pour des
applications à moyennes températures qui sont les plus simples à valoriser dans un bâtiment.
Ensuite, le système bi-fluide conçu semble équivalent à un capteur solaire vitré à eau
standard. En effet, en régime de stagnation, des températures d’eau supérieures à 115 °C dans
le capteur solaire à eau sont atteintes avant l’établissement du régime permanent. Enfin,
compte tenu du niveau de température pouvant être atteint dans l’hypothèse de stagnation, des
études complémentaires doivent être menées en vue de déterminer les isolants et autres
matériaux adaptés à ces conditions de fonctionnement tel que préconisé par Fraisse et al en
2007 [Fra’07]. L’analyse des résultats expérimentaux obtenus dans cette étape a montré que la
conception d’un composant bi-fluide en vue d’applications à moyennes températures est
parfaitement réalisable. La configuration juxtaposée du prototype de capteur solaire bi-fluide
étudié ici semble permettre d’obtenir de bons rendements thermiques en eau.
Mais, bien que l’étude du régime stationnaire ait permis de réaliser une prévision globale
du comportement thermique du prototype bi-fluide initial conçu, l’analyse du régime
dynamique est essentielle pour l’observation de ses performances dans des conditions réelles
et souvent défavorables de fonctionnement.

48
II. ETUDES EXPERIMENTALES

II.3. Présentation des essais in situ (Projet Solar Steel)

Figure II.10: Toiture Solar Steel montée sur le site de TENESOL à la Tour de Salvagny

Dans le cadre du projet Solar Steel, l’étude expérimentale d’une cellule test représentant le
capteur solaire PV/T à air (correspondant ici au capteur solaire PV/T à air à nervure non
inversée Solar Steel) a été menée (cf. Figure II.10). Ce composant a été intégré à un local
métallique habitable situé sur le site de la société TENESOL (Total Energie) comme
couverture double-peau en profilés nervurés en acier à fonction électrique et éventuellement
thermique (par exploitation de l’air préchauffé produit en sous-face). La cellule test est
conçue pour fonctionner en ventilation naturelle, qui est la configuration la plus délicate à
définir car la plus complexe à appréhender par les chercheurs en général, d’où l’intérêt de la
base de données réalisée. Des mesures ont été effectuées afin d’évaluer les performances
électriques et le comportement thermique du composant photovoltaïque à air en conditions
réelles. Pour cela, nous avons réalisé l’instrumentation de la cellule, principalement dans le
but d’obtenir des mesures des températures de surface et d’interface des panneaux PV, de la
tôle métallique, du bardage d’étanchéité intérieur en acier et de la température de l’air dans la
lame. De même, nous avons pris des mesures aérauliques de vitesse d’écoulement d’air dans
la lame. Une station météorologique, disposée sur la toiture par le CETHIL permet d’obtenir
la température ambiante extérieure, la direction et la vitesse du vent ainsi que des valeurs de
flux solaires diffus et global. De plus, des valeurs de tension électrique maximale avant
onduleur sont prélevées.
Enfin, des données électriques ainsi que la production électrique cumulée de l’ensemble de
la couverture métallique sont obtenues avant onduleur et en sortie d’onduleur après
conversion du courant continu en courant alternatif à partir d’un dispositif de mesures
électriques monté par TENESOL. Nous avons assuré le monitoring de l’installation à distance
pour les mesures thermiques et pour les données électriques. La campagne de mesures a été
lancée en septembre 2005 et s’est étendue sur environ deux ans.

II.3.1. Description de la maquette


Les parois du bâtiment monté à la Tour de Salvagny et comportant une toiture à un versant
(cf. Figure II.10) sont composées de deux bardages métalliques séparés par une couche
isolante en laine de verre. La toiture inclinée à 15° et orientée au Sud (azimut nul) est
constituée d’éléments de type Solar Steel et comporte entre des bacs en acier pré-laqué et un

49
II. ETUDES EXPERIMENTALES

support d’étanchéité intérieure, 80 mm de lame d’air situés au-dessus de 139 mm de laine de


verre. Des panneaux photovoltaïques sont collés sur les tôles métalliques par l’intermédiaire
de 0.8 mm de Tedlar. Le système de panneaux PV Solar Steel a pour support une couverture
métallique comportant des cavaliers fixés au droit de lisses portantes, des bardages
métalliques d’étanchéité perforés (cf. Figure II.11), des cavaliers de rehausse fixés à entraves
régulières le long des pannes porteuses, et à cheval sur les nervures des bacs perforés (cf.
Figure II.12), deux couches de laine minérale (d’une épaisseur totale de 140 mm), ainsi que
des lisses perforées nécessaires à la ventilation de la lame d’air entre les panneaux PV et
l’isolant. Ces lisses avaient un taux de perforation de 50 % et une hauteur de profilé de 80 mm
(cf. Figure II.12). Une faîtière ajourée ou non en fonction de la gestion souhaitée de l’air de
ventilation des panneaux PV est montée en partie supérieure du toit.

Figure II.11: Bardage métallique perforé à l’intérieur du local monté sur le site de TENESOL

Figure II.12: Pose des cavaliers en toiture (à gauche) et pose des lisses sur l’isolant en laine de verre (à
droite)

50
II. ETUDES EXPERIMENTALES

II.3.2. Présentation des panneaux PV

Figure II.13: Panneau photovoltaïque Solar Steel de 2 kWc


Les panneaux Solar Steel (cf. Figure II.13) utilisés pour le chantier pilote sont composés de
modules de 50 Wc constitués chacun de deux rangées de 18 cellules PV de 4’’ (soit 101 cm²)
connectées en série (cf. Figure II.14). Les modules PV à base de silicium poly-cristallin sont
assemblés en panneaux de puissance 150 à 300 W. Le pré-câblage est effectué en usine et la
connectique est accessible à l’extérieur de la toiture. Les cellules PV de surface sont munies
de diodes de protection anti-retour à raison d’une diode pour dix-huit cellules. Ces diodes sont
déportées dans des boîtiers de jonction étanches situés au sommet des nervures sur le toit.
La sortie des polarités est effectuée latéralement, en tête de module, à l’aide d’un
conducteur souple et plat qui remonte sur les flancs de nervures et rejoint les boîtiers sur les
côtés. La mise en série des modules PV collés est réalisée latéralement, en franchissant
successivement les nervures du toit.

Figure II.14: Les cellules PV et la sortie des polarités


La toiture du chantier pilote est constituée de trois « branches photovoltaïques »
composées de 13 modules chacune (cf. Figure II.15). Ainsi, une branche photovoltaïque est
montée à la base de la couverture parallèlement à la gouttière, une branche au milieu et une en
haut du toit parallèlement à la faîtière. Cette répartition des modules permet de fournir à
l’onduleur (onduleur de connexion réseau Gridfit 2200) une tension d’entrée adaptée à cet
appareil, c’est-à-dire, ici, 13 x 17 V nominal, soit 221 V environ. En général, la tension de

51
II. ETUDES EXPERIMENTALES

circuit ouvert du module, (à savoir 20 à 21 V) est prise en compte pour le raccordement des
branches à l’onduleur. La puissance nominale totale du système de conversion photovoltaïque
est de 1950 Wc. Cette disposition a pour avantage de permettre une observation aisée de
l’influence du gradient de température sur le rendement des cellules PV le long du versant du
toit.

Figure II.15: Disposition des panneaux PV en trois branches en parallèle de 13 modules PV en série, (2
rangées de 18 modules PV en série de 4’’, Pnominal=1950Wc)
Le collage des panneaux PV sur la tôle métallique est réalisé à 100 % par l’intermédiaire
d’une couche de colle en Tedlar d’épaisseur 0.8 mm. La Figure II.16 présente les diverses
couches constituant une cellule PV.

1: 3.2 mm de verre trempé


1 3 2: 400 µm d’EVA
2 3: 250 µm de silicium p-Si
4: 400 µm d’EVA
5 4 5: 150 µm de pare - vapeur en
Tedlar

Figure II.16: Composition d’une cellule photovoltaïque

II.3.3. Instrumentation de la toiture photovoltaïque


L’instrumentation de la toiture étudiée dans ce travail de thèse est constituée des capteurs
de température et des sondes de vitesse. L’étalonnage de ces instruments dont une description
est donnée en annexe A1.2, a été effectué au laboratoire CETHIL. Plus précisément, 30
Thermocouples de types K (Nickel-Chrome (Chromel)/ Nickel-Aluminium (Alumel)), et 3
Transducteurs de vitesse aérodynamiques 8455 ont été mis en place. La Figure II.17 indique

52
II. ETUDES EXPERIMENTALES

de manière simplifiée la position des sondes de vitesse montées à travers l’isolant intérieur du
bâtiment, à mi-hauteur de la lame. De même, elle présente le positionnement des
thermocouples collés en surface des panneaux PV, à l’interface entre le bardage métallique et
les modules PV (soit dans la couche de Tedlar), à la surface des nervures et sur le bardage
d’étanchéité intérieur. Ces instruments de mesure ont été installés sur trois sections (dont
l’une est représentée sur la Figure II.17) situées en haut, en milieu et en partie basse de la
couverture métallique. De plus, des câbles de connexion nous ont permis de mesurer
directement la tension à circuit ouvert aux bornes des modules PV.
Thermocouples
Sondes de vitesse
Panneaux PV collés
Nervure sur la tôle métallique
Lisse perforée
Lame d’air

Circulation d’air Bardage d’étanchéité Isolant

Figure II.17: Coupe transversale de la toiture Solar Steel et position des instruments de mesures

II.3.4. Description de la station météorologique et du système d’acquisition


En plus de l’instrumentation de la couverture métallique, nous avons monté sur la toiture
étudiée une station météorologique constituée des instruments suivants: un capteur d’humidité
relative et de température d’air ambiant, une girouette potentiométrique W200P (pour la
mesure de la direction du vent), un anémomètre A100R (pour la mesure de la vitesse du vent)
et 2 pyranomètres AHLBORN (pour la mesure des flux solaires diffus (placé en faîtière de la
toiture sur une surface horizontale) et global (fixé sur le versant de la toiture)) (cf. Figure
II.10). Les caractéristiques de ces instruments sont décrites en annexe A1.2 à travers leurs
fiches techniques.
L’ensemble des mesures obtenues a été prélevé à partir d’une centrale d’acquisition
Agilent HP 34970A. C’est un multimètre numérique de grande précision muni de trois
modules d’acquisition à 20 voies. Elle permet la mesure directe de températures à partir des
thermocouples et de signaux électriques (résistance, tension, fréquence…). Les instruments de
mesure ont été commandés chez différents fournisseurs sans logiciel d’acquisition adapté.
Ainsi, nous avons développé sous le logiciel LabView National Instrument une interface
d’acquisition (cf. Figure II.18), permettant de convertir les signaux électriques envoyés par
chaque instrument par l’intermédiaire de la centrale d’acquisition en grandeurs physiques (par
exemple, vitesse et direction du vent, flux solaires diffus et direct…) à intervalles de temps
réguliers. Cette centrale d’acquisition est disposée dans le local d’expérimentation à
TENESOL et permet à partir d’un modem de piloter et de saisir à distance les données
thermiques et électriques (cf. Figure II.19). Par ailleurs, les données électriques de l’onduleur
ont pu être prélevées par l’intermédiaire du logiciel GRIDSOFT développé par TENESOL.

53
II. ETUDES EXPERIMENTALES

FEN ET R E D ES D O N N EES T H ER M O -A ER A U LIQ U ES

Figure II.18: Aperçu de l’application Labview NI sur l’écran d’ordinateur

modem C E T H IL
LL

134.214.149.194
T E N E S O L (T O T A L -E N E R G IE )

Centrale d’acquisition
192.168.20.11

192.168.20.26

IN T E R N E T

192.168.20.27

Figure II.19: Principe de la liaison à distance entre la société TENESOL et le CETHIL


Suite à l’instrumentation, quelques tests ont été lancés en vue de vérifier le bon
fonctionnement en continu du dispositif expérimental. Puis, la campagne de mesures a été
réalisée d’octobre 2005 à juin 2006 par la prise de mesures thermiques et électriques à
intervalles réguliers de 5 min, afin d’évaluer avec une grande précision l’évolution des
diverses données. Quant aux mesures électriques prélevées par la société TENESOL, elles ont
été effectuées toutes les 10 min. Soulignons, de plus, que des mesures d’ensoleillement global
ont été prélevées par TENESOL à partir de cellules photovoltaïques. Les mesures obtenues au
cours de cette période constituent une importante base de données. En effet, tout d’abord,
elles ont permis l’élaboration sur une année de fichiers météorologiques mensuels détaillés et
source des conditions aux limites indispensables au développement et à la validation de notre

54
II. ETUDES EXPERIMENTALES

modèle dynamique thermique et électrique de capteur solaire PV/T à air (cf. Tableau I.1),
malgré les incertitudes liées aux défauts d’étalonnage des pyranomètres. Puis, au niveau
thermique, ces mesures ont permis de définir les champs de température dans le composant en
régime transitoire en supplément à la campagne de mesures effectuée en régime permanent. A
titre d’exemple, nous proposons par la suite, quelques données ayant orienté la réalisation de
notre modèle dynamique (en particulier, celui de la lame d’air en configuration de ventilation
naturelle).

II.3.5. Analyse des mesures thermiques et électriques d’octobre 2005 à juin 2006
Les rendements et les productions électriques globaux mensuels sont présentés, ici. Puis,
les résultats thermiques de quelques journées particulières sont décrits. Enfin, l’influence du
rayonnement solaire incident et du vent sur la vitesse moyenne d’écoulement d’air dans la
lame est analysée à partir des données expérimentales obtenues.

II.3.5.1. Exploitation des résultats globaux mensuels de production électrique


Afin d’identifier les périodes demeurant les plus favorables en terme de production
électrique, les données cumulées mensuelles ont été calculées. Le tableau suivant indique sur
les neuf mois d’octobre 2005 à juin 2006 le bilan mensuel de l’énergie solaire globale
incidente Esolaire mesurée dans le plan des capteurs solaires PV et de l’énergie photovoltaïque
Eélectrique produite à la sortie de l’onduleur sur une surface utile de 14.12 m2 (surface totale des
panneaux PV sur la toiture) de modules photovoltaïques.

Tableau II.2: Bilan mensuel de l’énergie solaire reçue, de l’énergie et du rendement électrique
Mois Esolaire Eélectrique Rendement =
(kWh) (kWh) Eélectrique / Esolaire
Octobre 2005 1277.4 138.4 0.108
Novembre 2005 781.16 79.34 0.101
Décembre 2005 399 33.6 0.084
Janvier 2006 582 60.6 0.104
Février 2006 632 71.9 0.113
Mars 2006 (du 10 au 31) 920.4 121.7 0.132
Avril 2006 1758 217 0.123
Mai 2006 1918 239.6 0.125
Juin 2006 (27 jours) 2090 276 0.132

Sur la période froide (décembre, janvier et février), l’ensoleillement est faible, d’où une
production électrique très limitée. La dernière colonne représentant le rendement, c’est-à-dire,
le rapport entre l’énergie électrique produite et l’énergie solaire incidente, est une valeur
mensuelle. Ces rendements se situent dans une fourchette entre 8.4 % et 13.2 %. Il est à noter
que le rendement électrique semble d’autant plus important que l’énergie solaire incidente est
élevée sur les quatre mois les plus ensoleillés (mars, avril, mai et juin), principalement.
De même, notons que le rendement électrique des modules PV est plus faible en hiver (valeur
minimale en décembre), alors qu’il devrait augmenter à basse température. En effet, en
période froide, la hauteur du soleil étant moins élevée et l’angle d’incidence du rayonnement
solaire sur le capteur solaire étant donc plus important, la quantité de rayonnement solaire
réfléchi à la surface des modules PV augmente. De plus, les ombres portées dues à la
projection des nervures du bardage métallique à la surface des modules PV ont une surface
plus importante. Les modules PV recevant par là peu d’ensoleillement direct, leur rendement
électrique est dégradé.

55
II. ETUDES EXPERIMENTALES

II.3.5.2. Exemple de données d’une journée en période froide (17 février 2006)
Cet exemple de journée retenue pour sa très faible couverture nuageuse, présente un
ensoleillement important Esolaire de 46 kWh, avec une valeur maximale de flux solaire global
de 681 W/m2 (cf. Figure II.20). La température moyenne des cellules PV est de 9.5 °C.

Flux solaire global


800

700

600

500
Flux (W/m²)

400

300

200

100

0
0 50 100 150 200 250 300
Temps (min)

Figure II.20: Flux solaire global mesuré le 17 février 2006

Tair(bas) Tair(milieu) Tair(haut)

35

30

25
Température (°C)

20

15

10

0
1 51 101 151 201 251
Temps (min)

Figure II.21: Gradient de température de l’air dans la lame

Pour cette journée, un faible gradient de température entre l’entrée et la sortie du canal
d’air, et une homogénéité de la température des cellules PV sur l’ensemble de la couverture
sont notés (cf. Figure II.21). En ce qui concerne le rendement de conversion électrique de ce
jour, il atteint 14 % avec une énergie électrique produite de 6.5 kWh. En outre, l’analyse des
résultats obtenus montre que pour des journées types bénéficiant de conditions

56
II. ETUDES EXPERIMENTALES

météorologiques comparables, l’effet de la température d’air dans le canal semble avoir une
influence peu significative sur le rendement électrique de l’installation.

II.3.5.3. Exemple de données d’une journée en période chaude (2 juillet 2006)


Cette journée est particulièrement intéressante dans la mesure où elle reflète des conditions
climatiques extrêmes d’été. La température d’air extérieur maximale sous abri est de 35 °C
(cf. Figure II.22).

Température d'air extérieur


40
35
30
Température (°C)

25
20
15
10
5
0
0:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 0:00
Temps (heure)

Figure II.22: Evolution horaire de la température d’air extérieur Te du 2 juillet 2006

flux solaire global


800

700

600

500
Flux (W/m²)

400

300

200

100

0
0:00 6:00 12:00 18:00 0:00
Temps (heure)

Figure II.23: Flux solaire global du 2 juillet 2006

L’ensoleillement global maximal enregistré atteint 800 W/m2, à 14 h (cf. Figure II.23).
La température moyenne des cellules PV (Tpvm) atteint 56 °C à 15 h, tandis que la température
moyenne d’air (Tairm) entre l’entrée et la sortie du canal s’élève à 50 °C (cf. Figure II.24).

57
II. ETUDES EXPERIMENTALES

Te Tairm Tpvm
60

50
Température (°C)

40

30

20

10

0
0:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 0:00
Temps (heure)

Figure II.24: Evolution des températures d’air extérieur (Te), moyenne de la lame d’air (Tairm) et moyenne
des cellules PV (Tpvm)

Les valeurs de vitesse données par les trois sondes de vitesse implantées dans le canal d’air
entre le bas et le haut de la toiture montrent que les vitesses d’écoulement sont quasiment
nulles en période nocturne. Dans ce cas, le gradient thermique entre le bas et le haut de la
lame d’air est très faible. A l’inverse, pendant la journée et à l’apparition d’un flux solaire sur
la toiture, un gradient thermique entrée-sortie dans la lame d’air apparaît, et par conséquent
une circulation d’air de type ventilation naturelle dans la lame avec des vitesses d’air de
l’ordre de 0.15 m/s (cf. Figure II.25).

0,45
0,40
0,35
0,30
Vitesse (m/s)

0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
5 210 415 620 825 1030 1235 1440
Temps (min)

Figure II.25: Vitesse moyenne d’air dans la lame le 2 juillet 2006

58
II. ETUDES EXPERIMENTALES

La Figure II.26 fait apparaître une vitesse de vent quasiment nulle (inférieure à 1 m/s) dans
la lame et indique que cette journée est quasiment sans vent dominant, avec une évolution des
vitesses de vent très impulsive.

4,5
4
3,5
Vitesse du vent (m/s)

3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Temps (min)

Figure II.26: Vitesse du vent mesurée le 2 juillet 2006

La Figure II.27 fait apparaître un gradient thermique de l’ordre de 15 °C entre l’entrée et la


sortie de la lame aux instants les plus chauds de cette journée.

Tair (bas) Tair (milieu) Tair (haut)


70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
5 210 415 620 825 1030 1235 1440
Temps (min)

Figure II.27: Gradient de température d’air dans la lame (2 juillet 2006)

Le rendement électrique est calculé en mesurant les énergies électrique (Eélectrique) et solaire
(Esolaire) suivant un pas de temps d’une heure, entre 7 h à 19 h (cf. Figure II.27). Au cours de
cette journée, l’énergie électrique produite par les panneaux PV est de 12.41 kWh pour une
énergie solaire globale reçue de 81.73 kWh. Le rendement électrique atteint 15 % malgré des
températures de surface de cellules comprises entre 50 et 56 °C. Cette valeur est comparable

59
II. ETUDES EXPERIMENTALES

au rendement théorique obtenu sous des conditions normalisées (Température d’air ambiant
Te de 20 °C et éclairement global G de 1000 W/m2).
Au cours de cette journée, la circulation de l’air sous les panneaux PV semble due
essentiellement au gradient thermique entre l’entrée et la sortie de la lame d’air. Afin de
définir plus précisément l’influence de l’ensoleillement et du vent sur la convection naturelle
dans la lame, une analyse détaillée des données expérimentales a été réalisée.

II.3.6. Etude des influences de l’ensoleillement global et du vent sur la vitesse


moyenne de l’air dans la lame
La modélisation du débit massique d’air dans la lame en sous-face de la tôle nécessite la
définition des influences du vent et de l’ensoleillement sur les ouvertures de celle-ci. En effet,
les effets du tirage thermique dus au rayonnement et l’effet dynamique dû à la pression du
vent sur les ouvertures de la lame agissent de manière combinée sur le site où est localisé le
capteur solaire étudié. Ainsi, il est nécessaire d’analyser l’impact de chacun de ces paramètres
non seulement séparément mais aussi simultanément. Pour cela, des courbes donnant la
vitesse du vent et la vitesse moyenne de l’air dans la lame en fonction du rayonnement ont été
tracées. Ces graphes tiennent compte des divers cas de figure pouvant survenir, à savoir: dans
le cas d’un fort ensoleillement, une importante vitesse de vent ou une vitesse réduite de vent,
et dans le cas d’un faible ensoleillement, une importante vitesse de vent ou une vitesse réduite
de vent.
Pour la vitesse du vent, les valeurs prises en compte sont celles pour lesquelles la toiture
étudiée est au vent. Aussi, la toiture faisant pleinement face au sud, les vents retenus ici, sont
ceux dont la direction est comprise entre 90° et 270°, le Nord correspondant à la direction 0°.
En tenant compte de l’incertitude de la girouette, ces valeurs sont ramenées à 88.5° et 268.5°.
La période du mois de mars allant du 13 au 18 mars 2006 a été retenue et a servi de base pour
la validation du modèle de capteur solaire PV/T hybride à air.

II.3.6.1. Cas d’un fort ensoleillement

vitairmexp Vvent/5 Vventmod/5


0,8
Vitesse d'air (m/s)- Vitesseduvent (*5 m/s)

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0
436

550

469

495

563

609

605

579

691

721

676

655

613

554

577

543

Rayonnement (W/m²)

Figure II.28: Vitesse moyenne d’air dans la lame et vitesse de vent en fonction de l’ensoleillement reçu

60
II. ETUDES EXPERIMENTALES

L’évolution de la vitesse moyenne d’air dans la lame (vitairmexp) et de la vitesse du vent


en fonction du rayonnement le 17 mars 2006 est présenté dans la Figure II.28. L’intervalle
choisi présente un fort ensoleillement en présence ou en absence de vent. La vitesse du vent
indépendamment de la direction est représentée (Vvent) ainsi que la vitesse du vent dont la
direction est telle que la toiture soit au vent (Vventmod). Par souci de clarté du schéma, les
valeurs de vitesse de vent ont été multipliées par 1/5.
Lors d’un fort ensoleillement et d’une importante vitesse de vent, l’observation du graphe
montre dans ce cas, que l’apparition d’un vent très fort semble entraîner une augmentation de
la vitesse d’air plus ou moins importante. Cette vitesse d’air semble donc évoluer dans le
même sens que la vitesse du vent. Cependant, même en présence de vent, la vitesse d’air
décroît progressivement avec le rayonnement. L’action combinée de ces deux paramètres fait
apparaître des pics de vitesse d’air dans la lame.
Pour un fort ensoleillement et une faible vitesse de vent, l’analyse des courbes indique
qu’en présence de rayonnement et en absence de vent, la vitesse d’air dans la lame diminue
légèrement mais reste supérieure à 0.09 m/s. Toutefois, la valeur de la vitesse d’écoulement
d’air varie très peu.

II.3.6.2. Cas d’un faible ensoleillement


Ce graphe montre le cas d’un faible ensoleillement en présence ou en absence de vent, le
13 mars 2007. Les vitesses de vent représentées sont multipliées par 1/10.

vitairmexp Vvent/10 Vventmod/10


0,3
Vitesse (m/s) - Vitesseduvent (*10 m/s)

0,25

0,2

0,15

0,1

0,05

0
151 181 232 291 323 356 370 392 422 457 442 526
Rayonnement (W/m²)

Figure II.29: Vitesse moyenne d’air dans la lame et vitesse du vent en fonction de l’ensoleillement reçu
Dans le cas d’un faible ensoleillement et d’un vent fort, la vitesse d’air dans la lame semble
varier dans le même sens que le vent (Vventmod), bien que les valeurs mesurées soient
inférieures à 0.1 m/s environ. Cependant, la vitesse d’air atteint des valeurs supérieures à 0.11
m/s lorsque le rayonnement reçu croît (cf. Figure II.29). Pour un faible ensoleillement et une
faible vitesse de vent, la vitesse d’air dans la lame est peu variable et reste inférieure à 0.1
m/s.
L’analyse de ces courbes a montré que le vent a une plus faible influence sur la vitesse
d’écoulement d’air dans la lame que le rayonnement solaire. En effet, en absence
d’ensoleillement, l’effet du vent ne permet pas d’atteindre des vitesses d’air supérieures à 0.1

61
II. ETUDES EXPERIMENTALES

m/s dans les intervalles étudiés. Ainsi, le tirage thermique a un effet dominant par rapport à
l’effet dynamique dû au vent. Cependant, la combinaison de ces deux pressions donne
quelques pics de vitesse d’air dans la lame. En ce qui concerne la modélisation, il est possible
d’en déduire que les coefficients de pression dynamique dus au vent ont une faible valeur.

II.4. Conclusion et perspectives


La campagne de mesures en régime permanent dans le cadre du projet Solar Steel a permis
de réaliser une estimation de la faisabilité et de l’opportunité du concept de capteur solaire
PV/T hybride bi-fluide. En effet, ces essais ont donné un aperçu encourageant de la
production thermique du composant. De même, l’étude des profils de température du système
a permis de constater qu’un découplage thermique du capteur solaire à eau et du capteur
solaire PV/T à air est aisément réalisable avec une bonne isolation intérieure de la nervure. La
campagne de mesures en régime dynamique réalisée dans le cadre de ce projet PREBAT a
permis de suivre in situ et dans des conditions réelles, une mini-centrale de production
d’énergie photovoltaïque. La capacité de production bien que modeste montre que les
performances électriques du composant dépendent fortement du rayonnement solaire direct
incident. Ainsi, l’analyse des données obtenues d’octobre 2005 à juin 2006 montre que la
production électrique la plus importante est atteinte au mois de juin qui a bénéficié d’un
ensoleillement exceptionnel.
Les rendements électriques mensuels les plus élevés avoisinent 14 % et sont donc assez
proches des rendements donnés sous des conditions normalisées.
L’influence de la température des modules PV et de la lame d’air sur les performances
électriques semble peu significative.
Cependant, les conditions de ventilation dans le canal ne sont pas optimales pour assurer le
meilleur refroidissement des cellules PV. En effet, l’étude particulière du 2 juillet (journée de
canicule sans vent) montre que la circulation d’air due principalement au tirage thermique
entraîne des vitesses moyennes d’air très faibles (de l’ordre de 0.15 m/s) dans la lame et des
températures de cellules PV proches de 56 °C.
Les résultats expérimentaux obtenus constituent une grande base de données. Cependant, il
est important de noter le problème dû à la mise en place défectueuse de l’isolant en laine de
verre dont la surface n’est pas plane, et à la conception particulière des sections d’entrée et de
sortie de la lame d’air comprenant des grilles et des singularités. Ainsi, les pertes de charge
existant le long de ce canal d’air sont sans doute plus élevées que les valeurs déterminées lors
de la modélisation.
Les divers constats effectués au cours de ces études expérimentales ont permis d’orienter
certaines directions pour les configurations d’intégration les plus délicates telles que la
convection naturelle. Par la suite, les fonctions de production thermique en air et en eau que
nous avons implémentées dans nos modèles, font l’objet du développement d’un prototype
PV/T hybride bi-fluide dont la ventilation est contrôlée (ventilation naturelle ou forcée) dans
le cadre du projet ANR-PREBAT Toit PV-Th. Ce composant sera instrumenté et analysé
expérimentalement in situ à court ou long terme.
Les études expérimentales décrites précédemment ont de même permis de valider les
modèles en régime permanent et en régime dynamique présentés dans le chapitre suivant.

62
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

III. MODELISATION SOUS TRNSYS

63
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

III.1. Introduction
Un modèle a pour rôle de décrire une réalité complexe de manière simple et
compréhensible avec un certain degré de précision.
Cette partie présente l’analyse et les modélisations thermique et électrique des deux
prototypes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide étudiés dans le cadre de ce travail. La
démarche adoptée ici, consiste à découpler les phénomènes thermiques et électrique
complexes interdépendants existant au niveau de ces composants, afin de simplifier leur
analyse. Ce sont la conduction, la convection et le rayonnement, du point de vue thermique et
la photo-conversion, au niveau électrique. Les dispositifs expérimentaux mis en place en
laboratoire en conditions d’ensoleillement contrôlées et in situ en régime dynamique, nous ont
permis d’augmenter graduellement le degré de complexité et d’effectuer une validation
progressive des développements numériques réalisés.
Dans cette étape, le logiciel de simulation choisi est TRNSYS [TRN’96]. En effet, ses
propriétés modulaires permettent l’application d’une méthode zonale et la réalisation de
simulations dynamiques, aussi il est parfaitement adapté au travail à effectuer dans le cadre de
cette thèse.
Dans un premier temps, une synthèse de la démarche ayant abouti à la conception de
chacun de ces deux composants ainsi que la description de leurs particularités physiques et
optiques sont effectuées.
Puis, une analyse détaillée de chacun des phénomènes thermiques et électriques cités
précédemment est réalisée pour les deux prototypes étudiés. Dans ce sens, l’accent est mis,
tout d’abord sur les phénomènes thermiques survenant dans la lame d’air assurant la fonction
de production d’air préchauffé. A ce niveau, sont pris en considération deux régimes
d’écoulement d’air, à savoir, la convection forcée et la convection naturelle plus complexe car
possédant des caractéristiques moins bien appréhendées dans la littérature.
Par la suite, une analyse des transferts radiatifs au niveau des deux composants bi-fluides
est effectuée en courtes et en grandes longueurs d’onde. Compte tenu de la forme géométrique
particulière de l’absorbeur métallique liée à des raisons de tenue mécanique du composant,
une description plus détaillée des transferts radiatifs en courtes longueurs d’onde au sein de la
nervure est effectuée. En effet, la formation d’ombres portées constatée en surface des
capteurs solaires modifie, en fonction de plusieurs paramètres tels que l’inclinaison des
composants, la proportion de rayonnement solaire absorbée.
Ensuite, la fonction de production d’énergie électrique des composants est prise en compte
à travers la présentation du bilan électrique du capteur solaire PV développé à partir des
modèles existants. Enfin, le principe de couplage des modèles des capteurs solaires
thermiques à air et à eau à ce modèle électrique est décrit. Pour cela, pour chaque composant,
les hypothèses de travail et les équations du bilan thermique sont explicitées en régime
dynamique et suivant une approche zonale.

III.1.1. Conception des prototypes de capteur solaire hybride bi-fluide


Cette partie présente une synthèse de la démarche menée en vue de la conception des
capteurs solaires hybrides bi-fluides analysés dans le cadre de ce travail, ainsi qu’une
description de leurs caractéristiques géométriques. De plus, les portions modélisées de chaque
prototype sont présentées.

III.1.1.1. Conception des prototypes de capteur solaire hybride bi-fluide


La conception des deux prototypes de capteur solaire bi-fluide a été effectuée à partir de la
synthèse bibliographique réalisée sur les capteurs solaires photovoltaïques et thermiques

64
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

hybrides à air ou à eau (cf. paragraphe I.5). Puis, les configurations définies ont été améliorées
à partir de développements numériques permettant de confirmer ou d’infirmer les choix
progressivement.
Dans ce sens, des remarques générales ont pu être retenues relativement au principe de
fonctionnement des capteurs solaires et plus précisément concernant les solutions pratiques
pour en accroître les productivités thermique et électrique. Cette amélioration passe ainsi par
la réduction des pertes thermiques et par l’augmentation de la quantité d’énergie absorbée
comme précisé par des auteurs tels que Tripanagnostopoulos [Tri’07].
De manière générale, un capteur solaire plan est essentiellement constitué d’une plaque
absorbante pourvue d’un réseau de tubes dans lesquels circule un fluide caloporteur drainant
les calories absorbées vers leur lieu d’emploi ou de stockage (cf. Figure III.1) [Kal’04]. Cet
absorbeur émet en s’échauffant un rayonnement thermique de grande longueur d’onde, par ses
deux faces.
Une couverture semi-transparente (par exemple du verre) simple ou double est disposée en
face avant afin de réduire les pertes vers l’avant de l’absorbeur par rayonnement (c’est l’effet
de serre) et par convection (c’est l’effet de lame d’air immobile).
L’absorbeur et la couverture sont disposés dans un boîtier dont les parois sont recouvertes
d’un isolant permettant de limiter les pertes de l’absorbeur vers l’arrière ou les côtés du
capteur solaire [Sac’93].

Couverture Ailette
de verre et tube

Isolant

Figure III.1: Coupe transversale d’un capteur solaire plan

Une autre méthode employée pour réduire les pertes au niveau des capteurs solaires tout en
augmentant la quantité d’énergie absorbée est la pose à la surface de l’absorbeur d’un
revêtement sélectif, présentant un coefficient d’absorption en courtes longueurs d’ondes
(inférieures à 2.5 µm) très élevé, tout en ayant une émissivité très faible dans le domaine de
l’infrarouge. De tels revêtements sélectifs sont réalisés par dépôt chimique ou par traitement
électrochimique de la surface absorbante [Peu’04]. Ces diverses solutions sont de même
préconisées par des auteurs tels que Huang et al en 2001 [Hua’01]. Le choix des matériaux et
de la configuration géométrique des prototypes étudiés a été effectué en se conformant à
toutes ces conditions.

III.1.1.2. Détermination de la configuration du capteur solaire à eau


Divers types de matériaux ont été employés pour la construction des absorbeurs et des
tubes constituant les capteurs solaires à eau dès les années 1980. Mais, de nos jours, le
matériau le plus employé pour la réalisation des tubes ou des canaux de circulation de fluides
caloporteurs dans les capteurs solaires, est le cuivre. De plus, les absorbeurs sont souvent en
cuivre, en aluminium ou plus rarement en acier. L’acier inoxydable et le plastique sont utilisés
dans le cas où un fluide caloporteur aux propriétés chimiques agressives circulerait dans les
tubes.
Dans le cadre de notre étude, le matériau choisi pour l’absorbeur et le tube du capteur
solaire à eau est le cuivre afin d’éviter les phénomènes de corrosion notés sur les absorbeurs
en acier ou en aluminium en présence des liquides caloporteurs.

65
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

En ce qui concerne la forme géométrique de l’absorbeur du capteur solaire à eau, trois


principaux types ont été dénombrés par Peuser et al [Peu’04].
Ainsi, il existe des absorbeurs à serpentin dans lesquels un tube ondoyant est collé ou
soudé sur la plaque absorbante (cf. Figure III.3). De même, se rencontrent des absorbeurs de
type échelle (et de type Tickelman) (cf. Figure III.3) dans lesquels divers tubes en parallèle
sont connectés à un tube de jonction d’aller et à un tube de retour, et sont disposés de manière
à former une échelle. Il est à noter de plus que ces absorbeurs peuvent être composés d’une
association de plusieurs ailettes séparées et ont ainsi, pour avantage de pouvoir être adaptés à
des capteurs solaires à l’architecture particulière. Enfin, se distinguent des absorbeurs dits à
pleine surface (cf. Figure III.4), dans lesquels les tubes dont l’espacement est plus ou moins
important recouvrent une grande partie de l’absorbeur.

Tubes de Ballon
jonction

Tube
d’eau
Tube d’eau

Support
isolé Circulation d’eau

Figure III.3: Absorbeur à serpentin (à gauche) et absorbeur de type échelle (à droite)

Canaux d’eau

Figure III.4: Absorbeur à pleine surface

Afin de limiter les pertes de charge ayant lieu au niveau des absorbeurs à serpentin et
d’éviter la complexité de fabrication et d’entretien des absorbeurs à pleine surface, un
absorbeur de type échelle à absorbeur à ailettes séparées a été retenu pour la conception des
prototypes bi-fluides. Afin d’accroître l’absorption du rayonnement solaire tout en réduisant
les déperditions du rayonnement thermique, cet absorbeur est recouvert d’un revêtement
sélectif.

III.1.1.3. Détermination de la configuration du capteur solaire PV/T à air


D’après une étude expérimentale de Metwally [Met’96] réalisée en 1996 et visant à
développer un capteur solaire à haute performance adapté aux bâtiments commerciaux, le
paramètre le plus crucial dans la conception des capteurs solaires à air est le coefficient de
transfert thermique par convection forcée entre l’absorbeur et l’air en mouvement, variant
suivant le type de capteur solaire et les conditions de fonctionnement. En effet, ce coefficient
influence fortement le rendement thermique du capteur solaire.

66
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

En vue d’améliorer ce coefficient de transfert convectif, différentes solutions sont


proposées dans la littérature, faisant intervenir des absorbeurs poreux [Ban’85] à travers
lesquels l’air circule, et des absorbeurs non-poreux [Ong’95] [Ver’92] [Bha’82] [Par’93]
[Hol’89] [Fat’95] pour lesquels l’air circule au-dessus et/ou en dessous. Six principales
configurations de capteur solaire à air sont recensées dans cette étude [Met’96]. Par là, ont été
dénombrés les capteurs solaires à absorbeurs plans ventilés par un flux d’air en surface, en
sous-face ou sur les deux faces [Ong’95] [Ver’92] [Bha’82]. De plus, sont cités les capteurs
solaires à absorbeur en forme de V à flux d’air parallèle au canal en V [Dia’82] et les capteurs
solaires à absorbeur muni d’ailettes ou à absorbeur nervuré ou ondulé (cf. Figure III.5)
[Amm’03] [Bel’03].
De même, sont recensés les systèmes combinés associant un capteur solaire et un système
de stockage dans lequel l’air circule le long des tubes de stockage disposés à l’intérieur du
capteur solaire [Fat’95], les capteurs solaires vitrés à absorbeur poreux en polyester de
construction dont la couverture est en plastique [Ban’85] [Ban’82] et un capteur solaire plan
nommé Jet dans lequel de nombreux jets d’air circulant en dessous de l’absorbeur sont
mélangés à des jets d’air circulant au-dessus de l’absorbeur [Cho’91].

Couverture semi-
transparente
Absorbeur
ondulé
Flux d’air

Figure III.5: Coupe longitudinale d'un capteur solaire à air et à absorbeur ondulé [Met’96].

Couverture semi-
Sens de transparente
circulation
de l’air
Absorbeur en V

Isolant

Figure III.6: Section transversale du capteur solaire à absorbeur en forme de V [Met’96].

Les dimensions les plus courantes des capteurs solaires dans la littérature sont comprises
entre 5 m et 10 m pour la longueur, entre 0.6 m et 1.3 m pour la largeur et entre 3 cm et 13 cm
pour la hauteur.
Une analyse comparative des performances des six différents types de capteurs solaires à
air décrits précédemment, a été réalisée par Metwally [Met’96]. Ces capteurs solaires étaient
inclinés à 30° et avaient 5 m de longueur, 1 m de largeur et 12 cm d’épaisseur. Ils étaient
isolés en sous-face par 3 cm de polyuréthane et comportaient une couverture de verre de 3
mm et un absorbeur en acier peint en noir. La Figure III.5 et la Figure III.6 schématisent deux
de ces capteurs solaires. Les résultats de ces travaux ont permis de constater que le capteur
solaire à absorbeur nervuré semble le plus performant. Ainsi, il permet la multiplication des
échanges convectifs en ventilation forcée par un facteur compris entre 4 et 5. En effet, l’air
circulant dans ce composant entre en contact avec les nombreuses faces des ondulations et

67
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

atteint des niveaux de température plus élevés que dans les autres types de capteurs solaires.
De plus, le gradient de température le long de l’absorbeur est négligeable.
Dans le cas d’un capteur solaire à absorbeur poreux, la différence de température observée
entre l’air et l’absorbeur est de l’ordre de 1 à 4 °C. Mais, bien que la température de
l’absorbeur soit la plus basse, ce capteur solaire produit de l’air à des températures beaucoup
plus élevées que la plupart des cinq autres capteurs solaires pris en compte. Les rendements
les plus bas sont obtenus avec le capteur solaire plan standard.
De même, une étude menée en 2005 par Khouya et al [Kho’05] a permis de comparer un
capteur solaire à air à lame d’air unique, un capteur solaire à double circulation d’air, et un
capteur solaire à air dont l’absorbeur en aluminium est muni d’ailettes.
Couche de verre

Absorbeur
Circulation d’air
Isolant en
polyuréthane
Figure III.7: Coupe transversale du capteur solaire à double circulation d’air [Kho’05]

Les résultats ont montré que le capteur solaire thermique à air à absorbeur comportant des
ailettes est logiquement le plus performant.
En 2001, puis en 2002, Huang et al [Hua’01] [Hua’02], dans leur étude d’un capteur
solaire PV/T hybride non vitré (à liquide caloporteur, dans ce cas), démontrent que les
performances d’un capteur solaire hybride sont plus importantes lorsque la plaque absorbante
est en contact thermique direct avec les panneaux PV, c’est-à-dire lorsque l’absorbeur sert de
support aux panneaux PV. Ce constat est confirmé par Zondag en 2005 [Zon’05a], dans son
état de l’art des capteurs solaires hybrides.
A partir de ces études et des résultats obtenus par d’autres auteurs tels que Ammari en
2003 [Amm’03], notre choix s’est porté sur un absorbeur nervuré en acier laqué pour le
capteur solaire à air. Deux épaisseurs de lame d’air seront de plus, testées dans le cadre de ce
travail, à savoir 3.6 cm dans le cas du prototype 1, et 8 cm pour le prototype 2, en maintenant
une hauteur de nervure fixe à 3.6 cm. Ces dimensions ont été retenues suite à des études
paramétriques préalables. Parmi celles-ci, le travail réalisé par Hoarau [Hoa’07] au cours de
son projet de fin d’études, sur un canal ventilé naturellement incliné ou vertical et isolé en
sous-face, a montré que l’épaisseur de la lame d’air (ou du rapport de forme z/h, avec z la
direction verticale et h la hauteur de la lame) a une importante influence sur la température de
sortie de l’air.
En ce qui concerne la configuration géométrique du capteur solaire PV, elle répond à la
nécessité de pouvoir l’intégrer aux bâtiments existants et neufs et la monter sur un support
métallique. La configuration de base retenue se rapproche ainsi du panneau PV Solarwall
[Hol’98] composé de modules PV en silicium poly-cristallin collés sur les plages planes d’un
bardage métallique en acier galvanisé ou en aluminium, nervuré et perforé. D’après les études
expérimentales menées par Hollick [Hol’98], l’intégration des modules PV à ce panneau
métallique (au préalable testé en tant que composant d’enveloppe de bâti) améliore leur
rendement électrique en permettant la baisse de leur température de fonctionnement.
Ainsi, les systèmes bi-fluides conçus dans le cadre de cette thèse ont été réalisés suivant
des configurations similaires à celle du panneau PV Solarwall mais sans perforation de
l’absorbeur.

68
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Les modules PV intégrés aux composants bi-fluides à concevoir sont de plus constitués de
cellules PV en silicium poly-cristallin qui offrent un bon rendement électrique.
Enfin, pour chacun des prototypes conçus, des dispositions spécifiques ont été prises afin
de maximiser leur performance avant la modélisation numérique de tout ou d’une partie du
composant.

III.1.2. Description des prototypes de capteur solaire PV/T bi-fluide modélisés

III.1.2.1.1. Modélisation du prototype 1


Ce capteur solaire PV/T hybride bi-fluide est nommé ici, prototype 1. Il correspond au
composant décrit dans le sous-chapitre II.2 et testé expérimentalement lors des campagnes de
mesures en régime permanent réalisées au Centre de Recherche de la société Arcelor.
Soulignons que l’objectif de cette étape était d’évaluer la validité du concept de composant
hybride bi-fluide ainsi que sa faisabilité.
L’homogénéité des propriétés des matériaux constituant ce composant (isotropes) et la
configuration géométrique de l’ensemble du capteur solaire hybride (dimensions des nervures
et des plages planes constantes) permet de supposer que les transferts de chaleur (non compris
le rayonnement solaire reçu) sont identiques dans chaque plage plane et dans chaque nervure.
Nous limitons ainsi la modélisation de ce prototype à la moitié d’une nervure et d’une
plage plane. Cependant, compte tenu de la répartition non uniforme du rayonnement à la
surface du capteur solaire (présence d’ombres portées sur les faces supérieures de la nervure),
un élément de capteur solaire comprenant une nervure centrale et deux demi-plages planes de
part et d’autre est étudié (cf. Figure III.8).
Dans ce prototype, la nervure est en contact avec l’isolant en polystyrène monté en sous-
face de la lame d’air et séparant le capteur solaire de l’intérieur du local (l’épaisseur de la
lame d’air étant supposée identique à celle de la nervure).
Pour réduire les pertes thermiques du tube d’eau à l’intérieur de la nervure, le demi-
cylindre d’isolant présent sur la maquette étudiée en laboratoire est remplacé par une couche
d’isolant en caoutchouc cellulaire remplissant complètement le fond de la nervure sous
l’absorbeur en ailette et le tube en cuivre.
De plus, les deux parois latérales obliques de la nervure recouvertes de deux couches de
polystyrène et d’aluminium permettent de réfléchir le rayonnement solaire, dont une partie est
captée par l’absorbeur. L’énergie emmagasinée par l’absorbeur est ensuite transmise au fluide
par l’intermédiaire du tube soudé en sous-face. Il est à noter que cet absorbeur en forme
d’ailette ayant une largeur inférieure à celle de la couverture de verre sur la nervure, le capteur
solaire à eau se présente sous la configuration géométrique à échelle réduite d’un four solaire
tel que décrit par Binark et Turkmen [Bin’96] et par Jaramillo [Jar’07].

69
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Tube et ailette Nervure

Entrée d’eau Entrée d’air Modules PV Isolant

x Tube et Tedlar
y Couche de verre Modules PV
z ailette

Tôle nervurée
Entrée
d’air
Entrée d’eau
Lame d’air
Isolants

Figure III.8: Schémas simplifiés d’une coupe et d’une section du prototype 1 de capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide

III.1.2.1.2. Modélisation du prototype 2


La conception de ce composant nommé prototype 2, a été effectuée à partir de la
configuration géométrique du capteur solaire PV/T hybride à air montée et étudiée
expérimentalement sur le site de la société TENESOL. En effet, l’évolution du prototype 1
ayant abouti au prototype 2 a consisté en particulier à faire varier l’épaisseur et le matériau de
l’isolant (polystyrène, ici) autour du tube d’eau ainsi que la position et les dimensions de
l’absorbeur (en forme d’ailette) dans la nervure. De plus, afin d’évaluer l’influence de
l’épaisseur de la lame d’air en sous-face des modules PV sur les températures d’air en sortie
de lame, une hauteur de lame d’air plus importante est prise en compte dans cette seconde
configuration. D’où, la nervure et la couche d’isolant située sous la lame d’air ne sont pas en
contact. L’ailette soudée au tube d’eau est séparée d’une couche de verre confinant la nervure
par une fine lame d’air (cf. Figure III.9). Par là, les ombres portées dues à la projection de la
plage plane sur les faces supérieures de la nervure et sur l’ailette sont négligées, ici. Dans ce
cas, nous avons donc pu limiter la modélisation du composant à une moitié de plage plane et
de nervure.

70
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Tube et ailette Nervure

Entrée d’eau Entrée d’air Modules PV Isolant

x
Lame d’air Couche
y confinée Tube de verre Modules PV
Absorbeur
z

Tôle
Circulation métallique
d’eau
Isolants

Circulation
d’air

Figure III.9: Schéma simplifié d’une coupe et d’une section du prototype 2 de capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide
Suite à la définition de leurs caractéristiques géométriques, un modèle thermique et
électrique des deux prototypes de capteur solaire bi-fluide a été développé. Cependant, cette
modélisation s’est révélée d’autant plus complexe qu’elle consistait à représenter le couplage
de nombreux phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-conversion existant au niveau
des composants étudiés qui sont, en outre intégrés au bâtiment. C’est ainsi qu’il a été
nécessaire de réaliser une modélisation adaptée à travers le découpage et l’analyse détaillée de
chacun des phénomènes ayant lieu au niveau des zones thermiques et électrique des
composants solaires. Une étude des phénomènes thermiques et aérauliques régissant le
comportement de la lame d’air est tout d’abord proposée. Puis, les transferts radiatifs en
surface des capteurs solaires et à l’intérieur de la nervure sont définis en courtes et grandes
longueurs d’onde. Ensuite, le modèle de photo-conversion est présenté. Enfin, le mode de
couplage de ces divers phénomènes est détaillé à travers la description des bilans thermiques
relatifs à chacun des deux prototypes.

71
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

III.2. Prise en compte de la lame d’air


En vue de définir la configuration favorisant la production électrique des cellules PV, deux
types de circulation d’air ont été envisagés lors de la modélisation de la lame d’air située en
sous-face des modules PV (cf. Figure III.10), à savoir : la ventilation forcée et la ventilation
naturelle. Ces deux cas ont été étudiés afin de prendre en compte, suivant les saisons les
diverses stratégies de ventilation et les utilisations correspondantes de l’air préchauffé
récupéré en sortie de lame. Dans ce sens, tel qu’indiqué dans la Figure III.11, en Hiver une
VMC (ventilation mécanique contrôlée) est employée dans la lame d’air en vue de valoriser
l’air préchauffé produit pour le chauffage des locaux ou pour un couplage avec une pompe à
chaleur. En été, une ventilation naturelle de cette lame d’air peut être appliquée afin d’obtenir
une configuration de cheminée solaire. Cependant, il est possible pendant cette période
chaude, d’imposer une ventilation mécanique en aspirant l’air des zones froides (située au
Nord) vers l’intérieur de la lame d’air en vue de rafraîchir les locaux. Dans ces deux derniers
cas, l’air est rejeté directement à l’extérieur du local. De même, dans les périodes chaudes ou
dans l’hypothèse où le chauffage des locaux ne serait pas nécessaire, l’air préchauffé produit
peut être dirigé vers des échangeurs de chaleur air/eau en vue de contribuer à la production
d’eau chaude sanitaire [Car’03].

Bardage Vitrage Tube + Modules PV


métallique Ailette

Circulation
d’air

Phénomènes thermiques Isolants


(convection) et aérauliques
dans la lame d’air
Figure III.10: Etude des phénomènes thermiques convectifs et aérauliques au niveau de la lame d'air

Hiver Eté Nord


VMC Cheminée solaire
VMC

Entrée Entrée
d’air d’air
Entrée
d’air

Ventilation mécanique Ventilation mécanique Ventilation naturelle

Figure III.11: Gestion de l’énergie thermique produite par un capteur solaire à air intégré en toiture

72
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Notons que l’étude des transferts thermiques par convection dans la lame d’air nécessite la
détermination du coefficient de transfert thermique par convection hconv (en W/m².K). Ce
coefficient d’échange est fonction de corrélations empiriques donnant le nombre de Nusselt
moyen Nuair, de la conductivité thermique de l’air kair et d’une longueur caractéristique Lcarac
du canal qui est ici, le diamètre hydraulique de la lame d’air Dhla (tel que Dhla =4⋅ Slame avec
Pmouillé
Slame la section de la lame (en m²) et Pmouillé le périmètre mouillé de la lame (en m)). Ainsi:

hconv = Nuair ⋅kair (III.1)


Dhla

Divers nombres de Nusselt moyens sont proposés dans la littérature suivant, entre autres, la
géométrie de la conduite et la nature de l’écoulement d’air. Dans le cadre de ce travail, les
corrélations concernant les écoulements mixtes bien que brièvement présentées, ne sont pas
incluses dans les calculs. Afin de mener à bien l’analyse des lames d’air intégrées aux
prototypes bi-fluides étudiés, nous avons effectué une recherche bibliographique des
corrélations caractérisant les échanges convectifs (convections naturelle, mixte et forcée) dans
des configurations d’écoulement d’air en canal ouvert incliné et composé de deux parois dont
l’une est chauffée (c’est-à-dire recevant une densité de flux imposée) et l’autre est
adiabatique.
Les équations relatives à la convection forcée dans l’air sont tout d’abord brièvement
présentées. Puis, la prise en compte de la convection naturelle est proposée à travers le choix
des corrélations de Nusselt moyen adaptées et la détermination du débit massique de
circulation de l’air dans la lame.

III.2.1. Analyse de la ventilation forcée de la lame d’air

III.2.1.1. Synthèse bibliographique des corrélations existantes


En convection forcée, le nombre de Nusselt moyen dépend principalement de la valeur du
nombre de Reynolds dans l’air donnée par:

Reair = Mvair ⋅Vair ⋅Dhla (III.2)


µair

Avec µair et Mvair respectivement la viscosité dynamique (en kg/m.s) et la masse volumique
de l’air (en kg/m3) à la température ambiante.
Le nombre de corrélations de Nusselt moyen rencontrées dans la littérature adaptées à des
configurations de lame d’air inclinées à densité de flux constante sur une paroi et adiabatique
sur l’autre, est relativement faible.
Ainsi, par exemple, Zhai et al [Zha’05] présentent l’étude de deux capteurs solaires à lame
d’air unique ou à double passage d’air intégrés à la toiture inclinée d’un bâtiment et ventilé
mécaniquement. Les transferts convectifs en régime turbulent au sein de cette lame d’air sont
calculés à partir de la corrélation définie par Kays et Crawford en 1993 [Kay’93], soit:

Nuair =0.019⋅Re0air.8⋅Prair
1.3 (III.3)

Il est à noter que cette corrélation est de même adaptée aux canaux d’air confinés.
De plus, Guiavarch [Gui’03] pour la modélisation de la convection forcée dans une lame
d’air correspondant à la configuration étudiée ici, distingue les deux types d’écoulements.
Dans ce sens, pour un écoulement laminaire, il emploie le nombre de Nusselt suivant donné

73
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

par Kakac et al [Kak’87] et adapté à un canal composé de deux plaques parallèles verticales
dont l’une reçoit un flux surfacique constant et l’autre est adiabatique.

Reair⋅Dhla
Nuair =5.39+0.07⋅ (III.4)
L

Avec L la longueur du capteur solaire à air.


Dans le cas d’un écoulement turbulent, Guiavarch [Gui’03] utilise la corrélation proposée
par Kays et Leung en 1963, à savoir:

Nuair =0.0189⋅Re0air.787 (III.5).

III.2.1.2. Choix des corrélations de Nusselt adaptées


Bien que ces diverses corrélations de Nusselt puissent être employées, pour les lames d’air
étudiées dans le cadre de ce travail, nous avons adopté les nombres de Nusselt appliqués par
Ammari [Amm’03] en 2003 dans son analyse d’un capteur solaire PV/T à air et à ailettes. En
effet, la lame d’air qu’il étudie, comprise entre une plaque métallique à ailettes verticales et
support des panneaux PV, et une couche d’isolant, est l’une des plus proches de celle des
prototypes bi-fluides analysés. De plus, les intervalles du nombre de Reynolds couverts par
ces corrélations comprennent les valeurs du nombre de Reynolds obtenues avec les
configurations de lame d’air traitées. Dans ce sens, pour un écoulement forcé turbulent dans
un canal incliné ( Re>2300 ), Ammari [Amm’03] emploie l’expression donnée par Petukhov
[Pet’70], à savoir:

 
  f ⋅Reair⋅Prair 
8
⋅ µair 
0.11

Nuair =   
  (III.6)
   2 / 3    µw 
 1.07+12.7⋅ f ⋅(Prair −1)
 
   8
   

Le coefficient de frottement f est donné par:

f =(0.79⋅ln(Re air )−1.64)


−2
(III.7)

µw est la viscosité dynamique de l’eau (en kg/m.s).


Pour un écoulement laminaire dans un canal d’air incliné Ammari [Amm’03] utilise ce
nombre de Nusselt proposé par Incropera et De Witt [Inc’90]:

Nuair =4.36 (III.8)

Notons que l’équation (III.8) peut être employée pour la modélisation des lames d’air
confinées.
De même que pour la ventilation forcée, de nombreuses corrélations de Nusselt moyen
relatives à la ventilation naturelle d’un canal ont été recensées dans la littérature.

74
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

III.2.2. Convection naturelle

III.2.2.1. Calcul du coefficient de transfert convectif dans l’air de la lame


En convection naturelle, le nombre de Nusselt dépend du nombre de Rayleigh Raair qui est
fonction des nombres de Grashof Grair et de Prandtl Prair. Soit:

Ra air =Grair ⋅Prair (III.9)

Avec

2 ⋅(Tpm −Tairm )⋅L3


g ⋅βth ⋅Mvair Cpair ⋅µair
Grair = et Pr air =
carac
(III.10)
µ 2
air kair

Où, Tpm est la température moyenne des parois de la lame d’air et Tairm la température
moyenne d’air dans la lame que nous définirons plus précisément par la suite. βth est le
coefficient de dilatation de l’air (K-1) et g la constante de gravité (m²/s).
La recherche bibliographique effectuée a montré que le nombre de corrélations de Nusselt
moyen caractérisant les échanges convectifs en ventilation naturelle pour des configurations
d’écoulement dans un canal ouvert incliné ayant une paroi à densité de flux imposée et une
autre paroi adiabatique, est très limité. En effet, la plupart des corrélations rencontrées dans la
littérature sont relatives à des lames d’air verticales ou horizontales et à une configuration de
convection forcée. Cependant, quelques corrélations générales peuvent être appliquées à la
fois à un canal vertical et à un canal incliné. Ainsi, par exemple, Ong et Chow [Ong’03]
présentent en 2003, la modélisation de l’écoulement d’air dans une cheminée solaire à partir
des corrélations (III.11) et (III.12) de Nusselt moyen données par Incropera et De Witt
[Inc’96]. Aussi, pour un régime d’écoulement laminaire (tel que RaLcarac <109 ), Ong et Chow
utilisent l’expression qui suit:

 1

 0.67⋅RaLcarac
4

Nuair =0.68+   (III.11)
( )
4
 0.492 16  9 9
1+ 
 Pr 
 air

Où RaLcarac est le nombre de Rayleigh dépendant de la longueur caractéristique Lcarac. Cette


corrélation a de même été employée par Bazilian [Baz’02] dans la modélisation d’une lame
d’air inclinée dont une des parois est uniformément chauffée et l’autre est adiabatique. Notons
de plus, que la plupart des valeurs de nombre de Rayleigh obtenues dans le cas des
configurations de lame d’air traitées, appartiennent à cet intervalle et donc sont inférieures à
109 (soit de l’ordre de 107 ou 108). Le nombre de Prandtl Prair est ici, 0.69.
Pour un régime d’écoulement turbulent, Ong et Chow [Ong’03] emploient l’équation
(III.12):

75
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

2
 
  1

  0.387⋅RaLcarac
6

Nuair = 0.825+  
8  (III.12)

 1+
 ( )
 0.492 169  27 

Prair  
  

Différentes corrélations de Nusselt moyen ont de même été recensées, notamment dans
l’ouvrage de Giblin [Gib’74] qui prend en compte divers types de canaux et de plaques. Dans
le cadre de ce travail de thèse, quelques corrélations ont été retenues suivant la valeur du
nombre de Rayleigh. Certains de ces nombres de Nusselt moyen sont adaptés aux surfaces
planes verticales et aux cylindres à génératrices verticales telles que celles données par
MacAdams [Mac’54] mais peuvent être adaptées à des configurations inclinées. Plus
précisément, les corrélations de Nusselt moyen relatives à des parois inclinées peuvent être
obtenues à partir des corrélations adaptées à des parois verticales en remplaçant la constante
de gravité g intervenant dans l’expression du nombre de Grashof de l’air Grair par g⋅cos π − β ,
2
( )
β étant l’angle d’inclinaison du canal par rapport à l’horizontale (cf. Figure III.12) [Sac’93].

Paroi inclinée π −β
2

Figure III.12: Prise en compte de l’inclinaison β d’une paroi en convection naturelle


La longueur caractéristique correspondant à ces corrélations de MacAdams [Mac’54] est la
longueur du cylindre ou de la plaque.

III.2.2.2. Choix des corrélations de Nusselt adaptées


Le choix des nombres de Nusselt moyen adaptés aux configurations de lame d’air étudiées
a été effectué en fonction des valeurs du nombre de Rayleigh Raair.
Dans ce sens, tout d’abord, pour un écoulement naturel laminaire tel que 0 < Raair <105 ,
[Amm’03] [Zha’05] [Lin’85], la corrélation de Nusselt moyen (III.13) donnée par Hollands
[Hol’76] a été retenue car étant adaptée à deux plaques parallèles inclinées d’un angle β
compris entre 0° et 60°.

  (sin(1.8⋅β ))1.6     Raair ⋅cos(β ) 1/ 3 


Nuair =1+1.44⋅1−1708⋅ ⋅ − 1708 + −1
Raair ⋅cos(β )   (Raair ⋅cos(β ))  5830 
1 (III.13)
   

Dans cette corrélation, la longueur caractéristique à prendre en compte est la distance


séparant les deux plaques. Notons que, dans sa modélisation d’un capteur solaire thermique à
air et à absorbeur ondulé en acier intégré en toiture à partir de l’équation (III.13), Belusko

76
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

[Bel’04] constate que la valeur du nombre de Nusselt moyen a une faible influence sur les
simulations effectuées en écoulement naturel laminaire. En effet, il montre qu’une variation à
100 % de la valeur du nombre de Nusselt moyen dans son modèle n’entraîne qu’une variation
maximale de 6 % de la température d’air (en °C) calculée en sortie de lame.
De plus, pour 104 < Raair <109 (soit, toujours en régime laminaire), la corrélation de Nusselt
moyen choisie est donnée par MacAdams [Mac’54]. Soit:

Nuair =0.59⋅(Grair ⋅Prair )


1/ 4
(III.14)

Enfin, pour 109 < Raair <1012 , l’écoulement d’air est considéré turbulent dans la lame et la
corrélation de Nusselt moyen choisie est:

Nuair =0.13⋅(Grair ⋅Prair )


1/ 3
(III.15)

Notons que pour la convection mixte, bien qu’elle ne soit pas prise en compte dans notre
étude, les transferts thermiques par convection résultent de la combinaison du régime
turbulent et du régime laminaire tel que constaté par Mei et al [Mei’03] et Guiavarch
[Gui’03]. Le calcul d’un nombre de Nusselt moyen Num relatif à la convection mixte se fait
donc en fonction des nombres de Nusselt moyen liés à un régime laminaire (Nulam) et à un
régime turbulent (Nuturb), et adaptés au canal étudié. Soit:

Num = Nulam
2 + Nu 2
turb (III.16)

III.2.3. Détermination du débit massique d’air en ventilation naturelle


Ce paragraphe présente l’analyse nous permettant d’obtenir une évaluation du débit
massique en ventilation naturelle dans la lame d’air du capteur solaire PV/T à air monté et
étudié expérimentalement sur la toiture du local situé à TENESOL (cf. sous-chapitre II.3).
Afin de s’inscrire dans la logique du logiciel TRNSYS visant au découpage des systèmes
complexes en fonctionnalités élémentaires simples et correspondant à la méthodologie
adoptée dans le cadre de notre travail de thèse, un sous-programme de calcul aéraulique a été
réalisé afin de permettre la résolution des équations du débit massique en ventilation naturelle
(cf. annexe A2.10). Le modèle développé intègre la possibilité de prendre en compte les
pertes de charge le long du canal. En effet, suite à une mise en place imparfaite de la couche
d’isolant, la surface interne de la lame d’air étudiée n’est pas entièrement lisse et plane et
présente des aspérités. Cette lame d’air comporte de même des obstacles tels que des coudes
et des lisses perforées. De plus, l’analyse des valeurs expérimentales de vitesse et de direction
de vent en trois points de la lame (bas, milieu et haut) a montré que le sens et la vitesse de
circulation de l’air dans la lame sont influencés par les effets combinés ou opposés du vent et
du tirage thermique (principalement) (cf. Figure III.13). Ainsi, le modèle de calcul aéraulique
réalisé prend de même en compte l’évaluation des coefficients de pression dus à l’effet
dynamique du vent sur les ouvertures de la lame.

77
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Coudes
Sortie d’air
en
faîtière
Rayonnement
vent solaire

Intérieur du
bâtiment
Entrée d’air

Figure III.13: Schéma simplifié d’une coupe longitudinale de la lame d’air sur la toiture

Suite à une synthèse bibliographique des principaux modèles permettant le calcul du débit
massique d’air en ventilation naturelle dans une lame, nous décrivons le choix et l’adaptation
du modèle retenu à la configuration de lame d’air étudiée.

III.2.3.1. Synthèse bibliographique sur les modèles prédictifs de débit


massique rencontrés dans la littérature
La recherche bibliographique a indiqué que la plupart des équations de débit massique
existantes fait intervenir des modèles en pression. Certains de ces modèles comprennent des
coefficients de décharge à l’intérieur de la lame d’air [Li’01a] [And’03] [Ban’05] [Mat’06]
[Abo’98] [Das’95] [Ong’03a] [Ong’03b] [Li’01b]. D’autres modèles font intervenir les pertes
de charge à l’entrée, à la sortie ou le long de la lame, dans l’équation du débit massique
[Zha’05] [Bri’00] [San’98] [San’02].
Certains auteurs tels que Aynsley [Ayn’97] et Hartman [Har’82] utilisent une approche par
les résistances ou méthode de Hardy Cross [Cro’36] faisant appel à une analogie entre les
grandeurs électriques et les grandeurs thermiques le long de l’écoulement d’air dans un canal.
Cette méthode est basée sur le principe que le débit volumique d’air entrant dans un canal ou
dans un bâtiment est équivalent au débit volumique d’air en sortant. Les différences de
pression ou les pertes thermiques en face avant sont donc considérées analogues à une
différence de potentiel entre deux points considérés du système. Le débit volumique d’air est
supposé analogue au courant électrique, la résistance thermique de l’air est supposée
équivalente aux résistances électriques. La résistance de l’air est exprimée en fonction de
coefficients de décharge adimensionnels. Cependant, cette méthode est principalement utilisée
pour l’étude des systèmes comportant un grand nombre d’entrées d’air (fenêtres, portes…) et
donc de flux d’air tels que dans le bâtiment.
Cette recherche bibliographique présentée succinctement nous a permis de retenir deux
modèles permettant de déterminer le débit massique d’air en convection naturelle. Ils sont
valables pour un capteur solaire à air vitré et peuvent s’adapter à un capteur solaire PV/T
hybride comprenant une lame d’air isolée en sous-face et dont le panneau PV joue le rôle
d’absorbeur. Ce sont les modèles de Brinkworth [Bri’00] et de Hypri [San’98] [Mos’98] ayant
chacun un domaine de validité bien précis et dépendant du type d’écoulement du fluide
(laminaire, turbulent ou mixte) en convection naturelle.

78
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

III.2.3.2. Les modèles de débit massique retenus


Le premier modèle retenu est celui de Brinkworth [Bri’00] donné par l’équation (III.18) de
débit massique qm dans laquelle la puissance thermique produite (en W) est:

PTH =qm ⋅C pair ⋅(T fout −T fin ) (III.17)

Où, Cpair est la chaleur massique de l’air (en J/kg.K), et Tfin et Tfout respectivement les
températures d’air à l’entrée et à la sortie de la lame.
Avec ici, w la largeur (en m) et h la hauteur de la section de la lame (en m), γ un paramètre
de stratification caractérisant l’évolution des températures d’air dans le canal (-), f le
coefficient de frottement de l’air dans la lame (-), et Kf1 et Kf2 les coefficients de pertes de
charge dans la lame (-):

[2⋅γ ⋅PTH ⋅g⋅βth ⋅sin(β )]


qm3 =(w⋅h⋅Mvair ) ⋅
[( )( )]
3 Mvair (III.18)
w⋅h ⋅ f ⋅ L + K f1 + K f2
L Dhla

Ce modèle s’applique en régime de convection naturelle, aux écoulements laminaires et


par extension, aux écoulements mixtes (entre laminaire et turbulent). Sa limite supérieure de
validité est donnée par l’expression suivante du nombre de Grashof dépendant ici du diamètre
hydraulique: GrDhla ⋅ Dhla <104 à 105 . Cependant, ce modèle peut également être employé pour
L
les calculs en écoulement turbulent [Bri’00] [Gui’03].

Le second modèle retenu est celui de Hypri [San’98] [Mos’98] (III.19) dans lequel la
puissance thermique produite QTH est égale à PTH. Le domaine de validité de ce modèle
concerne en convection naturelle, les écoulements turbulents et par extension, les écoulements
transitoires (mixtes) [Gui’03]. Ainsi, le domaine correspondant du nombre de Rayleigh
dépendant du diamètre hydraulique Dhla est RaDhla ≥109 .

δ ⋅QTH ⋅g⋅β th ⋅sin(β )


qm3 =(w⋅h⋅Mvair ) ⋅
 (Mvair ⋅C p ) 
[( )( ( ) ( ) ( )]
3
(III.19)
w⋅h ⋅ f ⋅ L + 1 ⋅(1+ K f1 )⋅ w⋅h + w⋅h
L h 2 L A2

Les divers paramètres intervenant dans ces modèles sont définis plus précisément par la
suite. L’intérêt du choix de ces deux modèles issus d’un modèle en pression réside dans le fait
que leurs domaines de validité sont différents mais complémentaires. Par là, tous les types
d’écoulement (laminaire, transitoire et turbulent) pouvant apparaître au sein de la lame d’air
ont pu être pris en compte dans le modèle aéraulique développé. Ces modèles de débit
massique ont donc été intégrés au sous-programme de résolution réalisé dans l’environnement
TRNSYS.
De plus, l’effet dynamique du vent sur la lame d’air étant pris en considération dans ce
travail, le terme (III.20) a été ajouté au bilan de conservation de la quantité de mouvement:

79
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

(w⋅d ⋅Mvair )2 ⋅ qm ⋅(Cin ⋅Vvent in2 − Cout ⋅Vvent out


2 ) (III.20)

Avec Cin et Cout, et Vventin et Vventout respectivement les coefficients de pressions et les
vitesses de vent sur les sections d’entrée et de sortie de la lame d’air.
Afin de tenir compte des effets combinés du vent et du tirage thermique, le terme (III.20) a
de même été intégré aux modèles de débit massique réalisés par divers auteurs tels que
Aboulnaga [Abo’98] et Li et Delsante [Li’01] dans l’étude d’un bâtiment monozone à deux
ouvertures (fenêtres), et par Dascalaki et al [Das’95], Li et al [Li’01] et Brinkworth [Bri’00]
pour un canal d’air incliné ou vertical.
Les coefficients de pression sont déterminés en fonction de la direction du vent et de son
angle d’attaque sur les sections d’ouverture de la lame d’air étudiée (cf. annexe A2.1).

III.2.3.3. Etude des paramètres des modèles de débit massique retenus


Afin de mener à bien ce travail, les divers paramètres intervenant dans ces équations de
débit massique ont été déterminés. En effet, les modèles de Brinkworth et de Hypri [San’98]
[Mos’98] dépendent de coefficients liés à la géométrie du canal (le coefficient d’effet
cheminée et le paramètre de stratification), des propriétés du fluide (dilatation et
compressibilité de l’air), de coefficients de pertes de charge, et de l’action du vent sur les
sections d’ouverture du canal.
Plus précisément, le coefficient d’effet cheminée δ (-) défini par Sandberg et Moshfegh
[San’02] en 2002, intervient dans la détermination du profil de la température moyenne d’air
à l’intérieur de la lame du capteur solaire, et prend en compte le cas où l’absorbeur de
longueur La ne couvre pas toute la surface du composant [Gui’03] (cf. Figure III.14). γ étant le
paramètre de stratification de la lame d’air, ce coefficient s’exprime comme suit:

(L ) (
δ =1−γ ⋅ La − L− La
L
) (III.21)

Dans le cas des capteurs solaires à l’étude, l’absorbeur couvre toute la longueur L de la
lame d’air. D’où, le coefficient d’effet cheminée devient:

δ =1−γ (III.22)

Absorbeur

Lame La
d’air du
capteur
solaire
L
Isolant

Figure III.14: Coupe longitudinale d'une lame d'air de capteur solaire

Ce paramètre γ permet de définir la stratification en température dans le canal d’air et est


donné par l’expression:

80
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

γ=
(Tairm −Tfin )
(Tfout −Tfin ) (III.23)

Avec Tairm la température moyenne de l’air dans le canal. Tfin et Tfout sont respectivement les
températures d’air à l’entrée et la sortie de la lame.
Dans un capteur solaire à air, la température de l’air ne variant pas linéairement le long du
canal, le paramètre γ est supérieur à 0.5. Il est dans notre étude supposé égal à 0.75
conformément à Hirunlabh [Hir’99] et Zhai et al [Zha’05] dans l’étude de lames d’air
inclinées. Mais, il peut prendre la valeur 0.74 tel que dans les travaux de Ong et al [Ong’03],
de Bansal et al [Ban’05] et de Mathur et al [Mat’06] dans la modélisation de l’écoulement
d’air en ventilation naturelle dans une cheminée solaire.

Dans cette étape, l’hypothèse de Boussinesq décrite par des auteurs tels que Sacadura
[Sac’93] a été appliquée. Aussi, l’air est supposé incompressible mais dilatable, d’où les
différences de masse volumique sont exprimées en fonction de différences de températures.
La densité du fluide dépendant du coefficient de dilatation de l’air βth (K-1), est donc obtenue
comme suit:

Mvair = Mvext ⋅(1− βth ⋅(Tairm −Te )) avec βth = 1 (III.24)


Tairm

Avec Mvext la densité de l’air ambiant extérieur (en kg/m3).

Quant aux pertes de charge considérées le long de la lame d’air, elles se composent de
pertes de charge régulières et de pertes de charge singulières.
Les pertes de charge régulières sont composées essentiellement ici des frottements de l’air
dans la lame. Ainsi, pour un écoulement turbulent, Guiavarch [Gui’03] dans l’étude d’une
lame d’air similaire à celle qui est analysée ici, utilise une équation adaptée à un canal non
lisse et donnant le coefficient de frottement f au niveau de la zone de régime établi dans la
lame. Soit:

f =0.316⋅Re−air1/ 4 (III.25)

En supposant que la zone de régime établi débute à une distance x donnée par x =10
Dhla
environ de l’entrée xo du canal et que la longueur L de la lame est très importante par rapport à
cette distance x, cette expression du coefficient de frottement peut être appliquée à toute la
longueur du capteur solaire.

Dans le modèle de Hypri (correspondant à un écoulement naturel turbulent), le coefficient


de frottement peut être arbitrairement pris constant et égal à 0.028. Cette valeur,
correspondant à une lame de longueur L de 6.5 m, de largeur l de 1 m et de hauteur h
appartenant à l’intervalle [6;23] (en cm) a été adoptée pour la configuration de lame d’air
étudiée dans le cadre de cette thèse.
Dans le modèle de Brinkworth, c’est-à-dire pour un écoulement de type laminaire, le
coefficient de frottement utilisé par Brinkworth et retenu dans nos calculs, dépend du nombre
de Reynolds, donc du débit massique, et de paramètres fo, f1 et f2 déterminés
expérimentalement [Bri’00]. Soit:

81
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

( )
f = fo + f1⋅ L + n
f2
Dhla Reair
(III.26)

Ainsi, pour un canal d’air formé de deux plaques planes parallèles, f1 ≈1 , f 2 ≈ 80 , et pour un
écoulement laminaire d’air, fo ≈ 0 et n=1 . En exprimant le nombre de Reynolds en fonction
du débit massique d’air qm et de Slame, l’aire de la section principale de la lame d’air dans
l’équation (III.26), il vient:

( )
f = f1⋅ Dhla + f 2 ⋅
L
µair ⋅Slame 
 Dhla ⋅qm 
 (III.27).

Les pertes de charges singulières sont dues dans le cas de la lame d’air étudiée, au
changement de section de passage (élargissement ou rétrécissement de la section) au niveau
des ouvertures de la lame et des lisses métalliques perforées (cf. Figure III.15) disposées à
l’entrée de la lame et tous les 2.5 m le long du canal. Ces lisses réduisant la section de passage
de l’air dans la lame sont assimilées dans nos calculs, à des grilles à 50 %.

Coupe
Lisses perforées longitudinale de
à 50 % la lame d’air

Circulation naturelle d’air

Figure III.15: Lisse perforée montée à l’intérieur de la lame d’air

Dans le cas du modèle de Brinkworth, les coefficients pertes de charge singulières


intervenant dans les équations sont celles existant aux sections d’entrée, de sortie et au niveau
des lisses perforées. Les valeurs de ces coefficients sont donnés dans le Tableau III.1.

Tableau III.1: Coefficients de pertes de charge singulières existant dans la lame d’air étudiée
Coefficients de pertes de charge (ξ) Valeur (-)
Section d’entrée (ξin) 1
Section de sortie (ξout) 0.5
Grilles à 50 % (ξgrille) 4

Pour le modèle de Hypri en écoulement turbulent, les coefficients de pertes de charge


singulières sont prises en compte dans les équations uniquement au niveau de la section
d’entrée et de la lisse perforée montée à l’entrée de la lame. Soit Kfin la somme des
coefficients de pertes de charge à l’entrée du canal d’air, il vient:

K fin =ξin +ξ grille (III.28)

Evaluation des équations de débit massique d’air à partir des modèles retenus
Suite au choix des modèles de débit massique correspondant à un canal composé de deux
parois dont l’une reçoit une densité de flux constante et l’autre est isolée, et à la définition des

82
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

paramètres intervenant dans les calculs, nous avons procédé à leur adaptation (passant par
l’application d’un modèle en pression) au cas des lames d’air étudiées et aux divers types
d’écoulement d’air considérés (laminaire et turbulent, ici). Notons que le débit massique d’air
se conservant tout au long du canal, la partie supérieure de la lame d’air située au niveau de la
faîtière du bâtiment (et comportant deux coudes à 90°) (cf. Figure III.13) a pu être négligée
dans les calculs.
Ainsi, pour un écoulement naturel laminaire, l’application du modèle de Brinkworth
aboutit à une équation du troisième degré de la forme (cf. annexe A2.2):

A⋅qm3 + B⋅qm2 +C⋅qm =0 (III.29)

Avec les paramètres A, B et C définis comme suit:

 
A=  K fo + 2⋅ K f23 ⋅ 12 +( f1 + K f67 )⋅ 1

 Mvext Mv c S
 in (Mvc ⋅S 2 )
out 
(III.30)

B =  f 2⋅µair ⋅ L  (III.31)
 Mvc ⋅Sout ⋅D122 

C =−[2⋅Mvext ⋅β th ⋅(Tairout −T fin )⋅γ ⋅g⋅L⋅sin(β )+ ρext ⋅(Co ⋅Vvent o2+C7 ⋅Vvent 72 )] (III.32)

Avec, Kfo, Kf23 et Kf67 les coefficients de pertes de charge aux sections définies le long de la
lame, Vvento et Vvent7 les vitesses de vent sur les sections d’entrée et de sortie de la lame et
Ck le coefficient de pression dû au vent sur la section notée k de la lame (cf. annexe A2.2).
La résolution de l’équation (III.29) permet d’obtenir trois solutions possibles pour le débit
massique d’air qm en fonction du discriminant ∆, à savoir :

∆ = B 2 − 4 ⋅ A⋅C (III.33)

qm1 =0 ou qm2 =
(−B+ ∆ ) ou q = (−B− ∆ )
m3 (III.34)
2⋅ A 2⋅ A

Le débit massique d’air étant toujours positif, la solution retenue sera celle donnant une
valeur supérieure ou égale à 0. Le débit massique est supposé nul si cette condition n’est pas
respectée par l’une des trois solutions obtenues.

Pour un écoulement naturel turbulent, le modèle de Hypri [San’98] est appliqué et aboutit
au système d’équations présenté en annexe A2.3. L’équation générale à résoudre est cette
fois, de la forme:

A⋅qm3 + B⋅qm =0 (III.35)

83
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Les coefficients A et B sont tels que:

[ (
h
( ))]
A= f ⋅ L + (1+ K fin )⋅ Sout +1 ⋅ 1
Sin 2
(III.36)

B =−[(Sout ⋅Mvc ) ⋅(δ ⋅(Tairout −T fin )⋅g ⋅L⋅βth ⋅sin(β )+ (C1⋅Vvent 12−C2 ⋅Vvent 22 ))]
2
(III.37)

La résolution de l’équation (III.35) aboutit à deux solutions:

qm1 = B ou qm2 =0 (III.38)


A

Suite à l’observation des transferts thermiques par convection naturelle et forcée et des
phénomènes aérauliques dans le canal d’air en sous-face des modules PV, les transferts
radiatifs au niveau de la lame d’air confinée dans la nervure ont été analysés.

III.3. Prise en compte du rayonnement solaire


Cette partie présente l’étude des transferts radiatifs au sein des deux composants bi-fluides
étudiés en différenciant classiquement les domaines de grandes longueurs d’onde (GLO) et de
courtes longueurs d’onde (CLO) de rayonnement [Duf’91]. Pour ces deux prototypes de
capteurs solaires, des échanges radiatifs ont lieu principalement au niveau des nervures
comportant le capteur solaire à eau et à l’intérieur de la lame d’air en sous-face des modules
PV. Les transferts radiatifs en grande longueur d’onde en sous-face des modules PV, sont
déterminés en fonction d’une température radiante moyenne des parois. Par là, l’analyse
présentée ici concerne uniquement les transferts radiatifs au niveau des nervures confinées des
deux composants (cf. Figure III.16) dans lesquelles ont lieu de multiples réflexions et
absorptions successives de rayonnement en courtes et en grandes longueurs d’onde, par effet
de serre.

Couche de verre Tube + Modules PV


Ailette
Bardage
métallique
nervuré

Circulation
d’air

Isolants
Phénomènes thermiques (radiation)
au niveau de la nervure

Figure III.16: Etude des transferts radiatifs au niveau de la nervure confinée

84
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Dans ce sens, pour chaque prototype, les bilans radiatifs ainsi que les paramètres
intervenant dans les équations obtenues sont explicités en distinguant les deux domaines de
longueur d’onde.
Les divers bilans radiatifs effectués à la suite de cette étape ont été intégrés à un sous-
programme de calcul de transferts radiatifs sous le logiciel TRNSYS (cf. annexe A2.10).

III.3.1. Principe de modélisation des transferts radiatifs au niveau de la nervure


Afin de mener à bien la modélisation des transferts radiatifs au niveau des nervures
confinées des prototypes bi-fluides étudiés, une recherche bibliographique sur les méthodes
d’évaluation des bilans radiatifs en courtes et en grandes longueurs d’onde adaptées au niveau
de modélisation appliqué dans ce travail de thèse, a été réalisée. Ainsi, deux principales
méthodes sont en général employées en vue de la détermination des flux nets échangés entre
plusieurs surfaces [Jan’97] [Sac’93] [Ozi’73] [Sie’92].
La première, appelée méthode de l’analogie électrique revenant à linéariser les échanges
radiatifs d’une surface et à les considérer à travers un coefficient d’échange radiatif constant
par analogie électrique avec la loi d’Ohm, n’a pas été retenue car trop simplifiée.
La seconde est la méthode du système linéaire ou méthode des radiosités. Elle consiste à
déterminer les radiosités des diverses surfaces, connaissant les facteurs de forme entre celles-
ci ainsi que leurs propriétés radiatives, et à en déduire les densités de flux nets qu’elles
échangent.
Les systèmes étudiés dans le cadre de cette thèse impliquant des transferts radiatifs
complexes (en particulier des multiples réflexions et absorptions entre quatre parois non
convexes dues au confinement de la nervure par un vitrage), la méthode des radiosités a été
retenue ici. Par la suite, la méthode retenue est détaillée, de même que les diverses étapes du
calcul des bilans radiatifs en courtes et en grandes longueurs d’onde dans le cas des deux
prototypes bi-fluides.

III.3.1.1. Présentation de la méthode retenue pour le calcul du bilan radiatif


L’application de la méthode des radiosités passe tout d’abord, par la définition de la
radiosité Ji de chacune des surfaces en présence par l’expression:

J i =ε i ⋅M io + ρi ⋅Ei (III.39)

Cette radiosité Ji est la somme du flux émis et du flux réfléchi par unité de surface.
Avec Ei, l’éclairement de la surface Si, ρi la réflectivité de la surface Si, εi l’émissivité de la
surface Si et Moi l’émittance totale du corps noir de température Tsi, donnée par:

M io =σ ⋅TSi4 (III.40)

Puis, les flux nets en courtes (CLO) et en grandes (GLO) longueurs d’onde sont
déterminés. Le flux net Φinet échangé par une surface Si à la température Tsi est la différence
entre le flux émis par celle-ci et le flux en provenance de l’environnement absorbé par cette
surface, pour un domaine de longueur d’onde donné (cf. Figure III.17). Soit:

Φ inet =ε i ⋅M io −α i ⋅Ei (III.41)

Où, αi l’absorptivité et εi l’émissivité de la surface Si.

85
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Flux émis ( ε i ⋅M io )

Surface Si
Eclairement absorbé provenant
de l’environnement ( α i ⋅ Ei )

Figure III.17: Transferts radiatifs au niveau d’une surface Si

La détermination de l’éclairement reçu par les diverses parois de la lame d’air confinée
dans la nervure nécessite la prise en compte des réflexions et absorptions successives du
rayonnement en CLO et en GLO par celles-ci (cf. Figure III.18). Cet éclairement représente
ainsi, la somme des éclairements reçus directement ou suite à des multiples réflexions par une
surface. Par là, en courtes longueurs d’onde (soit, pour 0 <λ ≤2.5µm ), l’éclairement reçu par
une surface Si entourée de surfaces Sj est obtenue par l’équation:

Si ⋅Ei,CLO = Si ⋅Eio,CLO +∑ j =1S j ⋅Fji ⋅ρ j ⋅E j,CLO


n
(III.42)

Où, Fij (et Fji) est le facteur de forme entre les surfaces Si et Sj et Eoi,CLO l’éclairement
primaire reçu par Si correspondant au rayonnement solaire ou à un flux externe reçu par les
parois en présence, par unité de surface. Notons que la démarche employée pour la
détermination des propriétés optiques des surfaces vitrées, des facteurs de forme entre celles-
ci et des éclairements primaires est explicitée aux paragraphes III.3.1.2 et III.3.1.3. D’après la
relation de réciprocité des facteurs de forme ( Si ⋅Fij = S j ⋅Fji ), l’équation (III.43) devient:

Ei,CLO = Eio,CLO +∑ j =1Fij ⋅ρ j ⋅E j,CLO


n
(III.43)

Rayonnement collimaté
CLO (Eoi,CLO)
Surface Si Flux émis (GLO)
Surface Sj
Rayonnement
diffus GLO

ρi ⋅Ei,CLO

Figure III.18: Rayonnements CLO et GLO reçus par deux surfaces Si et Sj

De même, pour les grandes longueurs d’onde ( λ >2.5µm ), les éclairements reçus par
chacune des surfaces sont obtenus comme suit:

Ei,GLO −∑ j =1Fij ⋅ρ j ⋅E j,GLO = Fij ⋅ε j ⋅M oj


n
(III.44)

86
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Enfin, le bilan radiatif global, somme des flux nets en courtes (CLO) et en grandes (GLO)
longueurs d’onde est obtenu à partir de l’équation (III.45), avec αi,CLO,λ (αi,GLO,λ) et εi,CLO,λ
(εi,GLO,λ) les coefficients d’absorption et d’émission de la surface Si en courtes (grandes)
longueurs d’onde.

2.5 +∞ 2.5 +∞
ϕinet = ∫ ε i,CLO,λ ⋅M io ⋅dλ + ∫ ε i,GLO,λ ⋅M io ⋅dλ − ∫ α i,CLO,λ ⋅Eiλ ⋅dλ −∫ αi,GLO,λ ⋅Eiλ ⋅dλ (III.45)
0 2.5 0 2.5

En posant que l’émittance Moi de la surface Si est nulle en CLO, le bilan radiatif global
donné par l’équation (III.45) devient après simplification:

ϕinet =εi,GLO ⋅σ o ⋅TSi4 −αi,GLO ⋅Ei,GLO −αi,CLO ⋅Ei,CLO (III.46)

Le calcul du bilan radiatif global d’une surface Si nécessite la connaissance de divers


paramètres définis par la suite. Ce sont les propriétés optiques des surfaces vitrées de la lame
d’air, les facteurs de forme ainsi que les éclairements primaires Eoi,CLO reçus par les parois du
canal.

III.3.1.2. Calcul des paramètres relatifs au bilan radiatif


Dans ce paragraphe, nous présentons le principe de calcul des éclairements primaires
atteignant les parois de la lame d’air confinée puis nous en déduisons les propriétés optiques
des surfaces vitrées de la lame d’air. Enfin, les facteurs de forme entre les diverses surfaces
sont déterminés.
Les éclairements primaires incidents sur les diverses parois de la lame d’air confinée
correspondent dans cette étude, au rayonnement solaire reçu dépendant de l’inclinaison de
chacune des surfaces et de la présence d’ombres portées sur celles-ci.
Le rayonnement solaire global reçu par une surface Si s’exprime en fonction du flux solaire
diffus (noté Gdiffus) et du flux solaire direct (Gdirect) (cf. Figure III.19).

Gdirect
Surface Si (rayonnement
collimaté)

Gdiffus
(rayonnement
diffus)

Figure III.19: Composantes du rayonnement solaire global

Le rayonnement solaire diffus est supposé isotrope dans la journée, dans l’ensemble de ce
travail de thèse. Ainsi, ses composantes verticales (Gdiffusv) et horizontales (Gdiffush) sont
supposées identiques, soit:

Gdiffush = Gdiffusv (III.47)

87
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Pour une surface Si définie par sa normale, le rayonnement solaire collimaté (ou direct) est
évalué à partir du rayonnement solaire direct horizontal (Gdirecth) et de l’angle d’incidence θ
du rayonnement solaire direct sur la paroi. Il est donné par l’équation (III.48). Cet angle
d’incidence est fonction de la hauteur (hs) et de l’azimut (a) du soleil, de l’inclinaison (β) et
de l’azimut (asurf) de la surface Si, et est déterminé à partir de l’équation (III.49). Soient:

Gdirect =Gdirecth ⋅cos(θ ) (III.48)

cos(θ ) = cos(hs )⋅ sin(β )⋅cos (a−asurf ) + sin (hs )⋅ cos(β ) (III.49)

Normale à la surface Plan des orientations


horizontal
Projection de
la normale
β
θ

hs

asurf
a
+
Sud Projection du
- rayon sur le plan
des orientations

Figure III.20: Position du soleil et d’une surface en fonction de la direction Sud

Dans certains cas, en dehors de la période nocturne, la proximité de bâtiments ou


d’obstacles peut entraîner la formation d’ombres portées sur la paroi considérée, réduisant
ainsi la surface recevant du rayonnement solaire direct. Dans ce sens, la configuration
géométrique particulière de l’absorbeur (c’est-à-dire ici, du bardage métallique) des
composants bi-fluides étudiés entraîne la formation d’ombres portées sur les faces supérieures
des nervures. Ces ombres sont dues à la projection des arêtes des plages planes du bardage
métallique sur les faces supérieures des nervures (cf. Figure III.21). Cette hypothèse est prise
en compte dans ce travail de thèse par l’estimation d’un ratio noté ri (relativement à une
surface Si à la température Tsi) représentant la proportion de surface Si recevant à la fois un
rayonnement solaire direct et un rayonnement solaire diffus (les zones à l’ombre sur la paroi
ne recevant qu’un rayonnement solaire diffus). Il est obtenu à partir de l’expression:

ri = Séclairée (III.50)
Si

Séclairée est l’aire de la surface Si recevant un rayonnement solaire global. Aussi, l’équation du
rayonnement solaire global est de la forme:

G =Gdiffus ⋅ Si +Gdirect ⋅Si ⋅ri (III.51)

88
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Le calcul de ce ratio ri est détaillé en annexe A2.7 en fonction de l’angle d’incidence du


rayonnement solaire direct et de l’azimut du soleil. Il est à noter que lorsque cos(θ) est
inférieur ou égal à 0, le soleil est rasant ou situé derrière le plan récepteur, et donc la surface
ne reçoit pas de rayonnement solaire direct. Notons que cos(θ) est négatif pour tout angle θ
appartenant à l’intervalle [π 2; 3⋅π 2] .

Normale à la + -
plage plane Arêtes à l’ombre

Rayonnement Arêtes éclairées


Plage
solaire θ
plane

Circulation
d’air

Figure III.21: Exemples de zones éclairées et à l'ombre sur une coupe de la nervure (sans tube d'eau)

Dans le cas des deux prototypes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide étudiés, la
nervure étant recouverte d’une couche de verre, la transmittivité du verre a été prise en
compte dans le calcul des composantes diffuses et directes du rayonnement solaire global
(éclairement primaire) reçu par les surfaces de la nervure considérées opaques, à savoir
l’absorbeur et les deux parois latérales réfléchissantes (cf. annexe A2.7).
Ces ratios ont été intégrés au sous-programme de calcul du bilan radiatif au niveau des
nervures des deux prototypes bi-fluides. Les critères suivants ont été pour cela, vérifiés:
l’heure (jour ou nuit) de la simulation, la position du soleil par rapport à la surface (soit
l’azimut relatif donné par la différence a-asurf) et l’angle d’incidence du rayonnement solaire
direct sur le capteur solaire.
Cette différenciation des composantes diffuses et directes du rayonnement solaire global a
un impact important sur la modélisation des transferts radiatifs. En effet, en ce qui concerne la
paroi semi-transparente de la lame d’air confinée, elle nous a amené à définir des coefficients
optiques (absorptivité, transmittivité et réflectivité) différents en ce qui concerne le flux
solaire direct et le flux solaire diffus, tel que supposé dans la plupart des travaux recensés
dans la littérature. Ces coefficients peuvent être calculés à partir des lois de Fresnel tel que
Tsilingiris [Tsi’98] en 1998 ou Zondag [Zon’03] en 2003, des équations plus ou moins
complexes données par des auteurs tels que Duffie et Beckman [Duf’91] en 1991 ou des
données du fabricant.
Choix et hypothèses faites sur les propriétés optiques du vitrage
Bien que diverses équations permettant l’estimation des paramètres optiques soient
adaptées au vitrage étudié dans le cadre de ce travail, les équations présentées par Roux en
1984 [Rou’84] ont été retenues, car elles permettent d’allier la précision et la rapidité de
calcul, compte tenu du nombre important de phénomènes (thermiques, aérauliques et relatifs à
la conversion électrique) à prendre en compte en finalité lors de la résolution numérique du
modèle. Les coefficients optiques (absorptivité, réflectivité et transmittivité) correspondant au
flux solaire direct dépendent de l’angle d’incidence θ du rayonnement et de leurs valeurs à

89
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

incidence normale (c’est-à-dire αo pour l’absorptivité et τo pour la transmittivité) sur la


surface.
Les coefficients relatifs au flux solaire diffus sont fonction de leur valeur à incidence
normale. L’ensemble des valeurs de ces coefficients est présenté dans le Tableau III.2.

Tableau III.2: Propriétés optiques du vitrage selon le type de rayonnement solaire (direct ou diffus)
Coefficient optique du Flux solaire collimaté Flux solaire diffus
vitrage
Absorptivité (α) α direct =α o , pour tout θ α diffus =1.12⋅α o −0.175⋅α o2

Transmittivité (τ) Si θ <0.8 alors τ direct =τ o


Sinon, τ diffus =0.983⋅τ o −0.068
τ direct =τ o ⋅cos(θ )⋅(2.5−1.56⋅cos(θ ))

Réflectivité (ρ) ρdirect =1−α direct −τ direct ρdiffus =1−α diffus −τ diffus

Où, αo est le coefficient d’absorption CLO du flux solaire direct à incidence normale sur le
vitrage. αdirect et αdiffus sont les coefficients d’absorption du flux direct et du flux diffus.
τo est le coefficient de transmission CLO du flux solaire direct à incidence normale sur le
vitrage. τdirect et τdiffus sont les coefficients de transmission CLO du flux direct et du flux diffus.

La détermination des bilans radiatifs fait intervenir, en plus des coefficients optiques des
parois du canal, les facteurs de forme entre celles-ci dont le calcul est présenté dans le
paragraphe suivant.

III.3.1.3. Détermination des facteurs de forme en GLO


La méthode de calcul de ces facteurs de forme est détaillée en annexe A2.5. Les facteurs de
forme ou facteurs d’angle notés Fij d’une surface Si vers une surface Sj sont des nombres sans
dimension représentant la fraction de flux total hémisphérique émis par la surface Si et
atteignant Sj. Ces facteurs peuvent être évalués à l’aide de diverses méthodes [Sie’92]
[Sac’93]. Parmi celles-ci, la méthode d’intégration directe permet de déterminer les facteurs
de forme à partir d’intégrales dépendant des données cartésiennes des surfaces en présence,
des normales à ces surfaces et de la distance les séparant. Mais, la résolution numérique des
systèmes d’intégrales obtenus ainsi est souvent longue et fastidieuse. C’est ainsi que les
valeurs de facteurs de forme pour diverses configurations courantes sont mises sous forme
d’abaques et de tables.
Une seconde méthode consiste à utiliser les propriétés des facteurs de forme telles que la
réciprocité (III.52) et la complémentarité (III.53).

Si ⋅Fij = S j ⋅Fji (III.52)

∑F =1
j =1
ij (III.53)

De plus, une méthode géométrique appelée méthode de la sphère de rayon unitaire permet
le calcul des facteurs de forme (cf. Figure III.22). Elle consiste à définir des relations entre les

90
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

parois à étudier en réalisant des projections successives de ces surfaces (par exemple la
surface dS2 sur la Figure III.22) sur une demi-sphère de rayon unité centrée sur l’une des
surfaces (dS1 sur la Figure III.22) et sur la base de cette demi-sphère. Les facteurs de forme
sont déduits de l’intégration parfois peu aisée des équations déterminées.

Figure III.22: Projection de dS2 sur la demi-sphère de rayon unité centré sur dS1 et sur sa base

De même, se dénombre la méthode statique ou méthode de Monte-Carlo employée


notamment par Muresan en 2005 [Mur’05] et la plus utilisée. C’est une méthode numérique
adaptée aux configurations complexes pour lesquelles les autres méthodes ne sont pas
applicables. Le principe de cette méthode dans le cas de deux surfaces Si et Sj est de choisir de
manière aléatoire une série de rayons issus de la surface Si et de déterminer la quantité de
rayons de cette série arrivant sur la surface Sj. Le facteur de forme est ensuite défini à partir de
la quantité de rayons atteignant la surface par rapport au nombre total de rayons lancés. C’est
ainsi que ce procédé est aussi dénommé la méthode du lancé de rayons. Le calcul est d'autant
plus précis que le nombre de rayons lancés est important. Aussi, afin de se rapprocher de la
valeur exacte du facteur de forme, il peut être nécessaire de lancer un très grand nombre de
rayons. Par là, cette méthode peut nécessiter un temps de calcul très important.
Enfin, la méthode des cordes croisées, proposée par Hottel et décrite par Siegel et Howell
[Sie’92] ou Ozisik [Ozi’73] est applicable dans le cas d'un problème à deux dimensions. Par
cette méthode, les phénomènes étant considérés indépendants de la hauteur z (des parois), les
facteurs de forme sont obtenus par unité de longueur. Il est à noter que toute surface
présentant des concavités peut être remplacée par une surface isotherme non concave. Soit
l’exemple simple de deux surfaces S1 et S2 appartenant à une lame allongée (cf. Figure III.23).
Il est possible d'imaginer des cordes tendues (points discontinus sur la Figure III.23) entre les
extrémités P, Q, R et S des directrices des surfaces S1 et S2, obtenant ainsi deux canaux à trois
parois dont deux sont fictives. Dans la lame formée par les surfaces S1, SPR, S2 et SQS, la
relation de complémentarité des facteurs de forme s'écrit:

F12 + F1PR + F1QS =1 (III.54)

Avec:

F1PR =
(S1+ SPR −SRQ )
2⋅S1
et F1QS =
(S1+ SQS −SPS ) , d’où,
2⋅S1
( )
F12 = 1 ⋅ S RQ + S PS − S PR + SQS  (III.55).
S1  2   2 

91
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

S
S2
R
Surfaces
fictives SQS
SPR
Surfaces
réelles
P
S1 Q

Figure III.23: Exemple d’application de la méthode de Hottel

Choix de la méthode de calcul des facteurs de forme


Suite à une comparaison des méthodes présentées précédemment, le choix s’est porté sur la
méthode des cordes croisées qui est la plus adaptée au niveau de modélisation adopté dans ce
travail et qui implique un temps de calcul relativement réduit.

III.3.2. Traitement des transferts radiatifs dans la nervure des prototypes bi-
fluides
Cette synthèse des méthodes de modélisation des transferts radiatifs nous a permis
d’effectuer les bilans radiatifs au niveau de la lame d’air confinée dans la nervure des deux
prototypes de capteur solaire PV/T bi-fluide. Ainsi, pour chacun de ces composants, les
hypothèses faites sur les parois de la lame d’air sont explicitées. Puis, pour chaque surface i
de la lame d’air, les bilans radiatifs sont déterminés en distinguant les deux domaines de
longueurs d’onde.

III.3.2.1. Analyse des transferts radiatifs dans la nervure du prototype 1


Hypothèses sur les parois de la lame d’air confinée
La lame d’air confinée au niveau des nervures de ce prototype a une section trapézoïdale
dont les parois sont: l’absorbeur métallique soudé au tube, la couche de verre et les deux
parois latérales obliques (cf. Figure III.24). Ces deux parois en polystyrène recouvertes d’une
fine couche d’aluminium sont assimilables à deux réflecteurs disposés de part et d’autre de
l’absorbeur. La modélisation du flux radiatif net échangé par ces parois fait appel à des suites
numériques et à des systèmes d’équations complexes. Par conséquent, quelques hypothèses de
simplification ont été posées sur les surfaces de la lame d’air.

92
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Rayonnement
solaire diffus Rayonnement
(GLO) solaire direct
(CLO)
z
1
x
y

βo
1 : Verre blanc sélectif
4
2 2 et 4 : Couches d’aluminium
3 : Absorbeur en cuivre

3
Figure III.24: Section transversale simplifiée de la lame d’air confinée dans la nervure

Les propriétés optiques de ces matériaux varient en fonction de la longueur d’onde du


rayonnement solaire incident. De plus, l’état des surfaces n’étant pas connu précisément (lisse
ou rugueux), elles sont supposées diffusantes en émission et en réflexion. Leurs émissions en
courtes longueurs d’onde (CLO) sont négligées.
Toutefois, les propriétés optiques sont différentes suivant les parois. Dans ce sens, les
surfaces 2 à 4 (les couches d’aluminium et l’absorbeur en cuivre) sont supposées grises à
températures uniformes. Elles sont considérées totalement opaques dans tous les domaines de
longueur d’onde, d’où leurs coefficients de transmission sont supposés nuls. Ainsi, pour tout
indice i allant de 2 à 4:

αi =1− ρi (III.56)

Cependant, l’absorbeur en cuivre (surface 3) est supposé avoir un coefficient d’absorption


proche de 1 et une émissivité très faible.
Les surfaces 3 et 4 sont supposées avoir un coefficient de réflexion proche de 1 et une
faible absorptivité.
Le vitrage (surface 1) est supposé transparent et sélectif. Il est considéré opaque au
rayonnement grandes longueurs d’onde (GLO). Ainsi, pour λ > 2.5 µm, τ GLO =0 .
Suite, à la définition des hypothèses de travail imposées, les éclairements primaires reçus
par les parois de la lame d’air confinée ont été déterminés.
Calcul des éclairements primaires reçus par les parois de la lame d’air (prototype 1)
Notons que le bilan radiatif effectué en CLO concerne uniquement les transferts radiatifs
entre les surfaces intérieures de la lame d’air. Ainsi, conformément à la plupart des auteurs
dont Jannot et Coulibaly [Jan’97] en 1997, Mezrhab et Bouzidi [Mez’06] et Safer [Saf’06] en
2006, le rayonnement solaire Eext absorbé par la face extérieure du vitrage (surface 1) est pris
en compte séparément, en distinguant le flux solaire diffus absorbé et le flux solaire direct
absorbé. Il est rajouté au bilan thermique effectué sur le vitrage sous la forme:

Eext = α diffus, S1 ⋅ Gdiffus + α direct, S1 ⋅ Gdirect ⋅ (III.57)

93
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Les éclairements primaires reçus par les parois de la lame d’air confinée sont définis dans le
Tableau III.3.

Tableau III.3: Eclairements primaires reçus par chacune des surfaces de la lame d’air confinée
Surfaces de la lame d’air Eclairements primaires reçus (W/m²)
confinée
Surface 1 E1o,CLO = 0

Surface 2
E2o,CLO =
(τ direct ⋅Gdirect ⋅r21⋅S2⋅sin(βo )+τ diffus ⋅Gdiffus ⋅F12⋅S1 )
S2

Surface 3
E3o,CLO =
(τ direct ⋅Gdirect ⋅r15⋅S3 +τ diffus ⋅Gdiffus ⋅F13⋅S1 )
S3

Surface 4
E4o,CLO =
(τ direct ⋅Gdirect ⋅r22⋅S4⋅sin(βo )+τ diffus ⋅Gdiffus ⋅F14⋅S1 )
S4

βo est l’angle d’inclinaison de la paroi latérale oblique de la nervure par rapport à la verticale
(cf. Figure III.24). Le bilan radiatif effectué en courtes et en grandes longueurs d’onde
concernant ce composant bi-fluide initial est détaillé dans les annexes A2.4 et A2.6.

III.3.2.2. Analyse des transferts radiatifs dans la nervure du prototype 2


Dans ce paragraphe, les transferts radiatifs au niveau de la nervure du second prototype de
capteur solaire bi-fluide sont présentés en courtes longueurs d’onde. La méthode utilisée est la
même que dans le cas du prototype 1. La lame d’air confinée est cette fois composée de deux
parois horizontales parallèles (la couche de verre de confinement de la nervure et l’absorbeur
en cuivre) et de deux parois latérales verticales en polystyrène (cf. Figure III.25). Les
hypothèses suivantes ont été appliquées à ces quatre surfaces.

Rayonnement Rayonnement
solaire diffus solaire direct
(GLO) (CLO)
z

x 1
y 1 : Verre blanc sélectif
3 et 4 : Isolants en polystyrène
3 4 2: Absorbeur en cuivre

Figure III.25: Section transversale simplifiée de la lame d’air confinée dans le prototype 2

Les surfaces 1 et 2 sont supposées infinies dans le sens de largeur (direction y) afin
d’éviter les effets de bord [Jan’97]. Les surfaces 3 et 4 ne sont donc pas prises en compte dans
le bilan radiatif du composant. Elles sont diffusantes en émission et en réflexion.

94
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Les deux parois ne sont pas convexes et ne peuvent donc pas rayonner vers elles-mêmes.
D’où, les facteurs de forme F11 de la surface S1 vers elle-même et F22 de S2 vers elle-même,
sont nuls. Nous avons alors:

F12 = F21=1 (III.58)

Le vitrage (surface 1) est supposé opaque au rayonnement grande longueur d’onde (GLO).
L’absorbeur (surface 2) est considéré opaque à toutes les longueurs d’onde de rayonnement.
Ainsi, la transmittivité de la surface 2 est prise nulle. De même que dans le cas du prototype
1, le coefficient d’absorption de l’absorbeur est supposée proche de 1 alors que son émissivité
est très faible. Le flux solaire absorbé par la face extérieure du vitrage est également pris en
compte séparément dans le bilan thermique du composant.
Les éclairements primaires reçus par les surfaces 1 et 2 sont donnés dans le Tableau III.4.

Tableau III.4: Eclairements primaires reçus par les deux surfaces de la lame d’air confinée
Surfaces de la lame d’air confinée Eclairements primaires reçus (W/m²)
Surface 1 Eo =0
1,CLO

Surface 2
E2o,CLO =
(τ direct ⋅Gdirect ⋅S1+τ diffus ⋅Gdiffus ⋅F12⋅S1 )
S2

Le bilan radiatif en CLO de cette lame d’air est développé en annexe A2.8, de même que
les équations donnant les éclairements primaires. De plus, soulignons que l’épaisseur de la
lame d’air étant très faible, l’influence des ombres portées sur le rayonnement reçu par les
parois est négligée. Les transferts radiatifs en GLO sont représentés dans le cas du prototype
2, par la température radiante moyenne des parois car l’écart de température entre les parois
de cette lame confinée est supposé plus ou moins faible.

Dans cette partie, les transferts radiatifs au niveau des deux prototypes de capteur solaire
hybride bi-fluide ont été analysés et évalués. Les bilans radiatifs effectués prennent en compte
les multiples réflexions et absorptions du rayonnement courtes et grandes longueurs d’onde
dans la lame d’air confinée du prototype 1 et du prototype 2. En ce qui concerne le prototype
2, le bilan radiatif est défini uniquement en courtes longueurs d’onde au niveau de la nervure.
Les transferts radiatifs en GLO dans la lame d’air confinée et dans le canal d’air situé en sous-
face des modules PV du second prototype sont représentés en fonction de la température
radiante moyenne de leurs parois.

III.4. Prise en compte de la photo-conversion


L’objectif de cette étape est la réalisation d’un modèle électrique adapté à une technologie
poly-cristalline et pouvant être appliqué aux panneaux PV inclus dans les capteurs solaires
PV/T hybrides étudiés, et être couplé aux modèles thermiques développés. Pour cela, une
analyse des bibliothèques de TRNSYS et de TESS (Thermal Energy Systems Specialists)
[TES’04] a conduit au choix et à la modification d’un module de capteur solaire PV existant
sous TRNSYS. De plus, une recherche bibliographique sur les méthodes de couplage de
modèles électrique et thermique de capteurs solaires PV/T hybrides appliquées sous ce
logiciel, a été effectuée.
Ainsi, suite à une présentation du fonctionnement des modules PV, une synthèse
bibliographique des principaux modèles électriques de capteurs solaires PV rencontrés dans la
littérature et des modules de capteurs solaires PV de TRNSYS est présentée. Puis, le choix et

95
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

l’adaptation du module retenu aux caractéristiques du capteur solaire PV étudié dans le cadre
de cette thèse sont explicités. Enfin, le principe de couplage adopté pour les modèles
thermique et électrique des capteurs solaires hybrides étudiés est défini.

III.4.1. Etat de l’art des principaux modèles de capteurs solaires photovoltaïques


La modélisation des panneaux PV consiste en la détermination de leurs caractéristiques
électriques sous diverses conditions de rayonnement et de température des cellules PV Tcell.
Nous citerons entre autres ici, les travaux réalisés par Muresan [Mur’05] dont les modèles
physiques et numériques ont visé par une approche fine de la photo-conversion, à accéder aux
champs de températures et de puissances radiatives incidentes au sein de la cellule PV en
silicium polycristallin et à la définition de la courbe caractéristique courant - tension. Ces
études ont de même, permis une analyse détaillée des mécanismes couplés de transfert de
chaleur et de transport de charges électriques en fonction de divers paramètres tels que les
caractéristiques radiatives spectrales du rayonnement solaire reçu [Vai’06].
Cependant, vu le niveau de modélisation adopté et les objectifs majeurs de notre thèse,
nous limitons notre travail à l’analyse détaillée certes, mais au niveau macroscopique, du
comportement électrique des modules PV et de leur productivité électrique sous diverses
sollicitations.
Afin de mener à bien cette étape, en amont de la présentation de l’état de l’art sur les
modèles électriques existants, ce paragraphe décrit succinctement le mode de fonctionnement
et les caractéristiques électriques d’un module PV. Ainsi, un module photovoltaïque peut
fonctionner selon toute combinaison de courant et de tension présente sur sa courbe
caractéristique courant - tension (cf. Figure III.26) [Res’02] [Lau’81]. Cependant, à un instant
donné, il fonctionne selon une seule combinaison de courant et de tension qui est définie par
les caractéristiques électriques du circuit auxquels il est raccordé.

Figure III.26: Courbe caractéristique d’une cellule photovoltaïque [Res’02]

La tension présente dans le cas où aucun courant ne circule dans le module PV est appelée
tension en circuit ouvert notée Voc. Par contre, le courant mesuré lorsque la tension est nulle
aux bornes du module est appelé courant de court-circuit Isc. La tension atteint son point
maximal en circuit ouvert, alors que le courant est à son point le plus élevé dans des
conditions de court-circuit.
Plus précisément, une combinaison de courant et de tension permet la production d'une
puissance électrique variant en fonction de paramètres tels que les caractéristiques du
rayonnement incident, le traitement de la surface des panneaux PV, le type, les dimensions
géométriques et la forme des cellules PV, et la température de fonctionnement des panneaux
PV tel que précisé par Muresan [Mur’05].

96
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Cette puissance électrique produite est, comme attendu nulle au point de tension maximale
(c’est-à-dire, en circuit ouvert Voc) et au point d’intensité de courant maximal (soit dans des
conditions de court-circuit Isc).
La meilleure combinaison correspond au point de puissance maximale Pmax. La tension et
le courant correspondant à ce point sont appelés tension nominale Vmp et courant nominal Imp.
Le point de puissance maximale permet de déterminer la puissance et le rendement nominaux
d'un module PV. Ces caractéristiques électriques des modules PV sont fournies par le
fabricant dans des conditions de référence.
La recherche bibliographique menée dans la littérature a montré que la plupart des modèles
électriques actuels sont basés sur des circuits équivalents à une diode, à deux diodes ou plus
simplement sur l’équation de la diode idéale. De plus, les modèles électriques recensés sont
adaptés à une forme spécifique de cellules PV.

III.4.1.1. Les modèles basés sur un circuit à une diode


Le modèle idéal à une diode a été développé par Rauschenbach en 1980 [Rau’80] et
amélioré par Roger et Maguin [Rog’82] et Green [Gre’82] en 1982. Ce modèle à une diode
est caractérisé par des circuits à une diode basés sur quatre ou cinq paramètres suivant le type
de cellules PV auquel il s’applique. Ainsi, le circuit à quatre paramètres est adapté aux
cellules en silicium mono-cristallin ou poly-cristallin, ce qui correspond aux panneaux PV
étudiés. Le circuit à cinq paramètres, particulièrement utilisé pour la modélisation des cellules
amorphes ou à film fin et ne convient pas au cas étudié ici.
Plus précisément, le modèle à une diode caractérisé par un circuit à quatre paramètres est
basé sur le schéma électrique équivalent d’une cellule photovoltaïque comportant un
générateur de courant, une diode et une résistance en série (cf. Figure III.27). Les quatre
paramètres intervenant dans ce circuit sont dans les conditions de référence: IL,ref le courant
photo-généré des modules PV (A), Io,ref le courant de saturation inverse (A), γi le facteur
d’idéalité de la jonction et Rs la résistance série (Ω).
Dans le cas de cellules PV en silicium mono-cristallin ou poly-cristallin, la pente de la
courbe caractéristique courant - tension (I-U) des cellules en court-circuit (cf. Figure III.26)
est supérieure ou égale à 0. Soit:

(dI / dVV =0 )≥0 (III.59)

De plus, le modèle à une diode fournit le courant délivré par les modules PV pour une tension
donnée, en fonction de l’éclairement et de la température de la cellule PV. La puissance
électrique délivrée par les modules PV dépend du rayonnement solaire reçu et la courbe
caractéristique I-U du module PV varie suivant la température des cellules PV.

Figure III.27: Schéma analogique à une diode du modèle de cellule PV

97
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

L’équation de l’intensité I (A) produite aux bornes d’une cellule PV en fonction de la


tension de la charge V (V), est donnée par l’équation (III.60).

I = I L − I o ⋅[exp((q (γ i ⋅k ⋅Tcell ))(


⋅ V + RS ⋅I ))−1] (III.60)

Où, IL est le courant photo-généré des modules PV (A), q la charge des électrons (1.602 10-
19
C) et k la constante de Boltzmann (égale à 1.381 10-23 J/K).
Dans les conditions de référence, Io le courant de saturation inverse, Isc le courant de court-
circuit et γi le facteur d’idéalité de la jonction s’obtiennent en fonction de Voc la tension en
circuit ouvert et de Vmp et Imp la tension et l’intensité au point de puissance maximale.
Les principaux modèles électriques à une diode
Une analyse présentée dans le cadre du projet PRI6.2 en juillet 2004 [PRI’04] fait ressortir
sept principaux modèles électriques distincts basés sur un circuit équivalent à une diode. Ce
sont le modèle de Ulleberg [Ull’98], le modèle de Ulleberg avec ajout de la résistance shunt
[Ull’98], le modèle de Guérin de Montgareuil (AGM) [Mon’03], le modèle de Wichert
[Wic’00], le modèle de Ahmad et al [Ahm’03], le modèle de Walker [Wal’01] et le modèle de
Risø [Han’00].
Ces modèles se différencient par le type de cellules PV auquel ils sont adaptés ou par le
système d’équations développé. C’est ainsi que par exemple, les modèles de Walker et de
Risø sont relatifs particulièrement aux cellules en silicium cristallin. Ces modèles proposent
de calculer la température des cellules PV soit à partir des données standards NOCT, soit en
fonction de la température ambiante ou en fonction de la vitesse du vent [Ahm’92]. Cette
température NOCT est la température de fonctionnement du module PV non couplé à une
charge électrique, pour une vitesse de vent de 1 m/s, un ensoleillement de 800 W/m² et une
température ambiante de 20 °C.
Dans le cadre du programme de recherche intégré du CNRS PRI6.2, une comparaison des
sept modèles cités précédemment a été réalisée en les appliquant à différents types de
panneaux PV. Les simulations ont été effectuées sous les logiciels MATLAB et SIMULINK.
Les résultats obtenus ont été validés à partir d’une étude expérimentale menée de 1998 à
2001, par le CEA / GENEC (Cadarache) au cours d’un projet nommé PLISE (Photovoltaic
LIghting Systems Evaluation and ratings methods). Ce travail a montré que les modèles de
Wichert et de Risø sont les plus adaptés pour décrire les performances des cellules PV en
silicium poly-cristallin. En effet, ces deux modèles présentent les écarts les plus faibles par
rapport aux valeurs expérimentales d’intensité de courant. Par là, l’objectif de cette étape étant
de choisir et d’adapter un sous-programme de capteur solaire PV existant dans la
modélothèque de TRNSYS, nous avons basé notre travail sur le modèle de Wichert. En effet,
les caractéristiques de ce modèle correspondent le mieux au type de capteur solaire PV étudié
et aux conditions aux limites imposées dans le cadre de cette thèse, comme présenté plus loin,
au paragraphe III.4.2.
Ces divers modèles à une diode ont tous le même niveau de modélisation. Ils se
distinguent, cependant par l’ajout de quelques paramètres liés aux modules PV et bien
souvent d’origine empirique.
Cependant, divers autres modèles électriques ont été rencontrés dans la littérature et sont
en partie présentés par la suite.
Les autres modèles électriques
Un modèle dit simplifié est proposé par G. Bläesser [Bla’91]. Il présente la cellule PV
comme une simple source de courant proportionnelle à l’éclairement reçu et à la température

98
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

de cellules PV. De plus, un modèle permettant de déterminer le rendement électrique d’un


panneau PV a été développé par les laboratoires nationaux de Sandia [Dav’02]. L’accent est
mis à ce niveau sur la simplification des méthodes de résolution itératives du système
d’équations composant le bilan électrique. En outre, dans le cadre du projet JOULE PV-
HYBRID-PAS, Chow et al [Cho’03] proposent en 2003, un modèle électrique de capteur
solaire PV composé de cellules PV en silicium mono-cristallin intégré au bâti. Le système
d’équations défini est résolu à l’aide d’un logiciel de simulation numérique dans les
bâtiments. Plus tard, en 2004, un capteur solaire PV a été modélisé à partir de l’équation de la
diode idéale par Stamenic et al [Sta’04].
En 1999, un circuit équivalent à deux diodes a été utilisé par Rockendorf [Roc’99] en vue
de la réalisation d’un modèle de capteur solaire PV/T hybride couplant un modèle électrique à
un modèle thermique. Le lien entre les deux systèmes d’équations se fait par l’intermédiaire
de la température des cellules PV qui influence d’une part le rendement électrique et d’autre
part les pertes thermiques du système (cf. Figure III.28).

Figure III.28: Schéma analogique d’une cellule PV à deux diodes [Roc’99]

Cette synthèse des modèles électriques existants n’est pas exhaustive mais, elle a permis de
choisir et de modifier un modèle électrique adapté au type de panneau PV inclus dans les
composants PV/T hybrides bi-fluides étudiés dans le cadre de cette thèse.

III.4.2. Choix et adaptation d’un module de TRNSYS de capteur solaire PV

III.4.2.1. Choix d’un module de TRNSYS de capteur solaire PV


La recherche effectuée dans la bibliothèque de TRNSYS sur les modules représentant des
panneaux PV proches du système étudié nous a amené à retenir le module 94 représentant des
panneaux solaires à cellules en silicium (mono et poly) cristallin ou à film fin. En effet, les
autres sous-programmes recensés sont soit adaptés à des technologies amorphes, soit basés
sur un système d’équations de bilan électrique trop simplifié.
Le module 94 a été développé par Townsend [Tow’89] en 1989 et modifié par Duffie and
Beckman en 1991 [Duf’91]. Il modélise les performances électriques d’un panneau
photovoltaïque et peut être employé dans les simulations impliquant soit une batterie de
stockage électrique, soit un couplage direct à des charges, soit des raccordements au réseau. Il
met en oeuvre des modèles déduits des deux circuits équivalents à une diode (à quatre ou cinq
paramètres) (cf. III.4.1.1) suivant le type de module PV utilisé afin d’en prédire la courbe
caractéristique courant tension (I-U). Pour cela, le programme met en route un de ces circuits
en fonction de la valeur de la pente de la courbe I-U caractéristique des cellules PV mise en
paramètre. Les paramètres électriques du circuit employé alors, ne sont pas fournis

99
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

directement par le fabricant mais sont calculés dans le programme. Puis, les résultats obtenus
pour un module PV isolé sont extrapolés pour prédire ceux d’un panneau PV entier.
La température des modules PV est calculée à partir des données standards NOCT à
chaque pas de temps. Le système d’équations intervenant dans le modèle lié au circuit à
quatre paramètres intégré au module 94 est proche de celui de Wichert [Wic’00]. La
résolution de ce système d’équations se fait par une méthode itérative. Notons que le modèle
de Wichert représente des modules PV non couplés à un capteur solaire thermique.

III.4.2.2. Modélisation du capteur solaire PV


Suite à l’état de l’art effectué, le module 94 de TRNSYS a été modifié afin de l’adapter au
capteur solaire PV à étudier en se basant sur les équations du modèle de Wichert. Pour cela, le
sous-programme a été limité au modèle électrique relatif au circuit à une diode et à quatre
paramètres correspondant aux cellules PV en silicium poly-cristallin.
Le bilan électrique des panneaux PV obtenu est présenté ci- après.

I L,ref = I sc − ref (III.61)

γ iref =q⋅
(Vmp −ref −Voc−ref + Rs⋅I mp−ref ) (III.62)
 k ⋅Tcell −ref ⋅ln1− I mp −ref  
  I sc −ref  
  

 (q⋅Voc − ref ) 
I o −ref = I sc −ref ⋅e − (γ i ⋅k ⋅Tcell − ref )  (III.63)

Les valeurs dans les conditions réelles sont déterminées à partir des valeurs de référence:

I L = I L −ref ⋅ G (III.64)
Gref

 q⋅Eg  1 
⋅ − 1 
Io =Io−ref ⋅ Tcell  3 ⋅ e γ i  Tcell−ref Tcell 

(III.65)
 Tcell−ref 

I L = I L − ref ⋅ G + µ Isc ⋅(Tcell − ref −Tcell ) (III.66)


Gref

Avec Eg, le gap d’énergie du silicium ( Eg =1.12 eV ) et µIsc, le coefficient de température au


point de court-circuit (A/°C).
Cette partie nous a permis de recenser les principaux modèles électriques de modules PV
existant dans la littérature et de sélectionner un modèle adapté au type de panneau PV étudié
dans le cadre de cette thèse. Puis, un modèle électrique a été obtenu en modifiant le module
94 issu de la bibliothèque du logiciel TRNSYS et représentant des panneaux PV en silicium
mono-cristallin et poly-cristallin.

100
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

De plus, cette synthèse bibliographique nous a montré que la plupart des modèles recensés
utilisent les conditions standards NOCT pour déterminer la température des cellules PV Tcell
intervenant dans le bilan électrique. Cependant, une des étapes de ce travail de thèse étant la
réalisation du couplage entre les modèles thermiques et électriques des capteurs solaires bi-
fluides étudiés, nous constatons de même que Fraisse et al [Fra’07], que ce mode de calcul de
Tcell n’est pas applicable dans notre étude. Nous avons donc apporté par rapport au modèle de
Wichert une meilleure prise en compte de la température des cellules nécessaire pour notre
configuration.
Pour cela, une recherche des diverses méthodes de couplage des modèles de capteurs
solaires thermiques et de capteurs solaires électriques a été effectuée dans les bibliothèques de
TRNSYS et de TESS. Ainsi, la plupart des modules recensés correspondant à un capteur
solaire PV combiné à un capteur solaire thermique représente la jonction des deux modèles à
partir du rendement de photo-conversion présent dans le bilan thermique ou en déduisant par
une méthode itérative la température des cellules PV du bilan thermique. Cette seconde
méthode a été appliquée dans notre travail de thèse. Dans ce sens, la température des cellules
PV Tcell est tirée de la résolution à l’aide du Solver 0 de TRNSYS, des bilans thermiques des
prototypes bi-fluides étudiés.

Enfin, tout au long de ce chapitre, les phénomènes thermiques, aérauliques et électriques


ont été décrits et modélisés séparément. Toutefois, afin de mener à bien ce travail de
modélisation, il est indispensable de prendre en compte et de représenter les interactions
existant entre eux. Cela est possible à travers la réalisation du bilan thermique de chacun des
prototypes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide permettant de modéliser le couplage des
divers phénomènes en présence.

III.5. Couplage des phénomènes


Ce chapitre présente la modélisation détaillée en régime dynamique des deux prototypes de
capteur solaire hybride bi-fluide à l’étude. Dans un premier temps, une synthèse des
principales méthodes de modélisation thermique recensées dans la littérature est présentée.
Puis, le bilan thermique de chacun des deux composants est proposé. Ces bilans permettent de
réaliser le couplage des phénomènes présentés précédemment. En effet, l’équation de bilan
thermique définie en chaque nœud de température fait intervenir les trois modes de transferts
thermiques, à savoir, la conduction, la convection et la radiation. Enfin, la méthode de
résolution des systèmes d’équations obtenus à l’aide du Solver 0 du logiciel TRNSYS est
décrite.
Divers types de modèles thermiques ont été rencontrés dont des modèles basés sur une
analogie électrique et des modèles analytiques. Dans ce sens, certains auteurs tels que Othman
et al en 2005 [Oth’05] puis en 2007 [Oth’07] développent un modèle thermique uni-
directionnel en régime permanent d’un capteur solaire PV/T hybride à air à double passage
d’air munis ou non de réflecteurs paraboliques. Ils expriment la température de l’air en
fonction d’équations différentielles du premier ordre dont la résolution aboutit à des équations
dépendant de la distance parcourue par le fluide dans les deux lames d’air. La méthode la plus
employée est l’analogie électrique que nous mettons en œuvre dans le cas des composants bi-
fluides étudiés car elle correspond le plus au niveau de modélisation que nous avons adopté.
Les modèles rencontrés dans la littérature se différencient entre autres, par la précision du
modèle (nombre de dimensions prises en compte dans le bilan thermique) [Zon’02], par le
choix des corrélations de Nusselt moyen pour la description des transferts thermiques
convectifs dans l’air et dans l’eau, par le choix des relations caractérisant les transferts
convectifs entre la surface et l’air ambiant extérieur et par le choix de l’équation donnant la
température du ciel, paramètre primordiale dans la détermination des pertes thermiques

101
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

nocturnes des composants solaires. Ces critères sont présentés brièvement dans le paragraphe
suivant.

III.5.1. Généralités sur les modèles thermiques

III.5.1.1. Détermination de la température de la voûte céleste


En ce qui concerne la température de la voûte céleste, elle diffère d’un site à l’autre
[Tan’04]. En effet, Tang et al [Tan’04] modélisent la température de la voûte céleste en
fonction de l’émissivité du ciel, de la température de rosée de l’air Trosée, de la température
d’air ambiant extérieur Te (°C) et de la pression atmosphérique par l’équation (III.67).

Tciel =(Te +273.15)⋅ ε ciel


0.25 (III.67)

De même, en 2000, Hegazy [Heg’00] propose le modèle stationnaire unidirectionnel de


quatre types de capteurs solaires PV/T hybrides à air en calculant la température du ciel à
partir de l’équation de Swinbank [Swi’63] donnée par l’équation (III.68).

Tciel =0.0552⋅ (Te + 273.15)


1.5
(III.68)

Chow [Cho’03] présente en 2003, le modèle dynamique d’un capteur solaire PV/T hybride
à eau en supposant que la température ambiante extérieure et la température de la voûte
céleste sont identiques afin de négliger les pertes thermiques nocturnes.
Kim et al [Kim’07] proposent en 2007, le modèle d’un concentrateur solaire en définissant
la température de la voûte céleste Tciel (°C, ici) à partir de l’équation de Sartori [Sar’96]
[Duf’80] (III.69).

[
Tciel = (Te + 273.15)⋅ Trosée + 200
250
]
0.25
− 273.15 (III.69)

Avec Trosée la température de rosée de l’air (°C).


De plus, en 2007, Aste et al [Ast’07] modélisent un capteur solaire PV/T hybride à air en
appliquant l’équation (III.70) pour le calcul de la température du ciel, Nciel étant le degré de
nébulosité du ciel (%).

Tciel = 0.0552⋅(Te + 273.15) + 2.625 ⋅ N ciel


1.5
(III.70)

Choix du modèle de température de la voûte céleste


La liste proposée n’est pas exhaustive, mais elle présente les principales corrélations
utilisées dans la littérature pour le calcul de la température de la voûte céleste. Notre choix
s’est porté, dans le cadre de ce travail sur la relation de Swinbank [Swi’63] (III.68) qui ne
nécessite pas la connaissance des conditions climatiques du site (pression atmosphérique,
température de rosée de l’air ambiant…) en dehors de la température d’air ambiant extérieur
T e.

102
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

III.5.1.2. Détermination du coefficient de transfert convectif entre la surface


du capteur solaire et l’air ambiant extérieur
Les corrélations empiriques donnant les transferts convectifs entre une surface et l’air
ambiant extérieur dépendent le pus souvent de la vitesse du vent. Dans ce sens, Sartori
[Sar’06] présente en 2006, une synthèse des principales équations permettant de déterminer ce
coefficient de transfert convectif.
La plupart de ces coefficients sont de la forme:

hcvent =a+b⋅Vvent
n (III.71)

Ils différent suivant les valeurs des paramètres a, b et n. Ainsi, MacAdams [Mac’54] propose
la relation (III.72), qui est la plus couramment utilisée pour l’étude des capteurs solaires
plans.

hcvent =5.7+3.8⋅Vvent (III.72)

Cependant, en supposant que dans l’équation (III.72) les effets du rayonnement sont pris
en compte, Watmuff et al [Wat’77] présentent en 1977, la corrélation (III.73).

hcvent =2.8+3⋅Vvent . (III.73)

Plus tard, en 1980, Lunde [Lun’80] donne l’équation:

hcvent =4.5+2.9⋅Vvent (III.74).

D’autres corrélations dépendent d’un nombre de Nusselt [Spa’79] ou d’une longueur


caractéristique de la surface mais nécessitent la connaissance du régime d’écoulement du vent
(laminaire, mixte ou turbulent).

Choix du coefficient de transfert convectif en surface des capteurs solaires étudiés


Bien que Duffie et Beckman en 1980 [Duf’80] ne recommandent pas l’utilisation de cette
corrélation pour des plaques de longueurs supérieures à 0.5 m et que les études de Sartori
[Sar’06] aient montré que les coefficients de transfert convectif dépendant des valeurs de
Nusselt sont les plus précis, notre choix s’est porté sur l’équation de MacAdams [Mac’54]
(III.72). En effet, les bilans thermiques développés pour les composants bi-fluides sont basés
sur une discrétisation (notamment longitudinale) de la lame d’air, comme nous le décrivons
au paragraphe III.5.2.1.

III.5.1.3. Prise en compte des transferts thermiques par convection dans l’eau
La détermination du coefficient de transfert thermique en convection forcée entre l’eau et
les parois des tubes se fait en fonction de corrélations empiriques donnant le nombre de
Nusselt Nuw. Ce coefficient est de la forme:

Nuw⋅kw
hconvw = (III.75)
Dhw

103
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Avec kw la conductivité de l’eau (en W/m.K) et Dhw le diamètre hydraulique du tube de


circulation d’eau (en m). De même que dans le cas des transferts convectifs dans la lame
d’air, diverses corrélations de Nusselt moyen existent. Cependant, notre choix s’est porté sur
les nombres de Nusselt qui ont été employés par Chow [Cho’03] pour la modélisation d’un
capteur solaire à eau de configuration similaire à celle des capteurs solaires à eau intégrés aux
composants bi-fluides étudiés.
Par là, en convection forcée, pour un écoulement turbulent dans un tube (soit pour un
nombre de Reynolds de l’eau tel que Re w > 2300 ) le nombre de Nusselt moyen est obtenu à
partir de l’équation:

Nuw =0.023⋅(Re w ) ⋅ (Prw )


0.8 0.4
(III.76)

Pour un écoulement laminaire dans le tube de circulation d’eau (tel que Rew < 2300 ), le
nombre de Nusselt moyen est donné par l’équation:

Nuw =4.36 (III.77)

III.5.2. Modélisation du prototype 1 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide

III.5.2.1. Hypothèses d’étude faites


La modélisation du prototype 1 est réalisée par analogie électrique [Fra’02] [Dav’85]
[Sau’85] en régime dynamique. Cette méthode non numérique réalise un parallèle entre les
transferts thermiques et les grandeurs électriques.
Quelques hypothèses ont été prises en compte afin de mener à bien cette modélisation.
Ainsi, la température de surface du bardage métallique intérieur du local Tsin est supposée
connue. La paroi latérale oblique de la nervure baigne sur une face dans un fluide à
température constante et est isolée sur l’autre face. Un bilan thermique est donc déterminé en
un seul nœud représentatif car le gradient thermique le long de cette paroi métallique est
supposé négligeable dans la direction (o, z).
Le bilan thermique du système est subdivisé en deux parties: une au niveau de la lame d’air
et l’autre au niveau du capteur solaire à eau dans la nervure. Ces deux bilans thermiques sont
reliés entre eux par les nœuds de températures représentant les parois latérales obliques et la
base de la nervure, soient les nœuds T4, T7 et T8 (cf. Figure III.30).
Un élément de capteur solaire composé d’une nervure centrale et de deux demi-plages
planes de part et d’autre est modélisé (cf. paragraphe III.1.2.1.1). L’angle d’inclinaison du
capteur solaire est pris en compte dans le calcul du rayonnement solaire.
Le modèle réalisé est bi-dimensionnel dans le plan (o, y, z). Dans la direction (o, y), le
gradient de température est supposé négligeable. Aussi, les températures obtenues aux divers
nœuds sont des valeurs moyennes.
Le tube d’eau et l’ailette en cuivre sont représentés par un nœud commun. Le capteur
solaire est discrétisé suivant la direction d’écoulement des fluides selon un pas d’espace dx en
divers volumes finis tel que dans les travaux de Chow et al [Cho’07a] (cf. Figure III.29), avec
Tfin, la température d’entrée de l’air dans la lame et Tf(x), la température de l’air à la distance x
de l’entrée du canal.

104
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Nœud de
température Tfin Tf (dx) Tf (2.dx)
dx dx
Section de la
lame d’air

Entrée d’air
dans la lame Volume fini

Figure III.29: Schéma simplifié de discrétisation de la lame d’air

III.5.2.2. Bilan thermique du prototype 1 de capteur PV/T bi-fluide


Le bilan thermique du capteur solaire PV/T bi-fluide est réalisé à partir de deux schémas
électriques: le premier représentant les transferts thermiques au niveau de la lame d’air en
sous-face des modules PV (c’est-à-dire au niveau du capteur solaire PV/T à air) (cf. Figure
III.31) et le second les transferts de chaleur au niveau du capteur solaire à eau dans la nervure
(cf. Figure III.32). La démarche ayant mené au choix des nœuds de température disposés sur
le composant est explicitée en partie en annexe A2.9, et est passée par la réalisation d’une
discrétisation plus fine du prototype 1 [Ass’07]. Le Tableau III.5 et la Figure III.30 présentent
les nœuds de température disposés sur le prototype 1 ainsi que leur localisation. Chaque nœud
porte un indice précis noté i (tel que 1 < i < 22 ).

Tableau III.5: Localisation des nœuds de température choisis pour la discrétisation du prototype 1
Nœuds de température Localisation
T1 Les modules PV et l’absorbeur en acier
T3 et T12 La surface de l’isolant sous la lame d’air
T4 et T7 Les parois latérales obliques de la nervure
T5 L’air en sortie de la lame
T6 et T11 La température radiante moyenne de la lame
T8 La base de la nervure
T13 La couche d’aluminium à la base de la nervure
T14 L’isolant entourant le tube
T15 Le tube d’évacuation et l’absorbeur en cuivre
T17 La température radiante moyenne de la lame d’air confinée
T18 L’air de la lame confinée dans la nervure
T19 La couverture de verre confinant la nervure
T20 L’eau en sortie de tube
T21 et T22 Les parois latérales en aluminium de la lame d’air confinée

105
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Te Tc
x y
Lame d’air
Couche de verre Tedlar Modules
z confinée PV
T1 T19
T22 T9
T21 Tube
bisoo T17 T18 + Tôle
z T15 ailette métallique
T5 T6 T4
T7 T10 T11
T14 T20
Bardage
T3 T13 Isolants T12 intérieur
T8
Tsin Lame d’air

Figure III.30: Coupe du prototype 1 de capteur PV/T bi-fluide et position des nœuds de température

Les équations relatives à ces nœuds de température sont explicitées pour un volume fini de
longueur dx. Soient hi,j, le coefficient de transfert thermique et Si,j la surface de transfert
thermique entre les nœuds Ti et Tj. La conductance existant entre les nœuds i et j a pour
expression:

Ki, j =hi, j ⋅Si, j (III.78)

Les conductances liées aux transferts thermiques par conduction sont notées Kd, celles
concernant les transferts par convection Kc et celles relatives aux transferts radiatifs Kr.

106
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Température
d’air ambiant Température
extérieur du ciel
Conversion Te
électrique Ensoleillement
Kc1,e global G
Energie
transportée T1 Tc Kc9,e
par l’air Kr1,6 Kr1,c Kr9,c T9
qf Kd1,7 Kr11,9
Kc1,5
Kc9,10
T6 Kr6,7 T5 Kd4,9 T10 Kr
Kc5,7 Kc4,10 4,11 T11

Kr6,3 T7 T4
Kr11,12
Nœuds de Kc5,3 Kc10,12
température T3 T13
Kd8,4 T12
capacitifs Kd7,8
Kd8,13
Nœuds non
capacitifs
Kd3,sin
T8 Kd12,sin
Capteur solaire Kd8,sin
à eau Température de surface
intérieure du local
Tsin

Figure III.31: Schéma analogique des transferts thermiques au niveau du capteur solaire PV à air du
prototype 1

107
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

Ensoleillement
Température global G Température
d’air ambiant Te du ciel
extérieur Tc

Kce,19
T19 Krc-19

Kc18,19
Kr17,19 T22
Energie Kc18,21
transportée par T21 Kr17,22
l’eau dans le
tube Kd7,21 Kr17,21 Kc18,22
T17 Kc15,18 Kd4,22
T18
qw Kr15,17
T15 T4
T20 Kc15,20
T7 Kd14,15
Kd7-14 Kd14,22 Température de
T14 la paroi oblique
Température de
latérale de la
la paroi oblique Kd13,14
nervure
latérale de la
T13 T8
nervure Kd8,13 Température de la
base de la nervure

Figure III.32: Schéma analogique des transferts thermiques au niveau du capteur solaire à eau dans la
nervure du prototype 1

Soit a le fluide considéré. qa représente la chaleur emmagasinée par le fluide a (l’indice (w)
étant mis pour l’eau et (f) pour l’air) telle que:

qa = Mva ⋅Va ⋅Sca ⋅Cpa ⋅(Tain −Ta ) (III.79)

Avec Sca la section du canal ou du tube (en m²), et Va la vitesse d’entrée du fluide (en m/s),
Mva la masse volumique moyenne du fluide a dans le canal (en kg/m3) et Tain la température
d’entrée du fluide. Les équations du bilan thermique en régime dynamique explicitées
partiellement en annexe A2.9 peuvent être de deux formes. Ainsi, pour les nœuds capacitifs
de température (centraux) Tj, le bilan thermique est donné par l’équation (III.80).

∑ K ⋅(T −T )=M ⋅Cp ⋅(dT dt )


i
i, j i j j j j (III.80)

Où Cpj est la chaleur massique du matériau (en J/kg.K). Pour les nœuds de température non
capacitifs (de surface ou d’interface) Tj, le bilan thermique s’écrit:

108
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

∑ K ⋅(T −T )=0
i
i, j i j (III.81)

Par exemple, le bilan thermique en régime dynamique au nœud T1 représentant


l’ensemble (tôle et cellules photovoltaïques) est donné par l’équation (III.82):

M1⋅Cp1⋅dT1 dt = K1,e⋅(Te −T1 )+ K1,c ⋅(Tc −T1 )+ K1,5⋅(T5 −T1 )+ K1,6⋅(T6 −T1 )+ K1,7 ⋅(T7 −T1 )+QG1 (III.82)

Avec QG1, l’énergie solaire absorbée par les cellules PV. Elle est fonction de QGPV,
l’énergie solaire absorbée par unité de surface par les cellules PV définie par Chow [Cho’03]
à partir de l’équation (III.83):

QGPV =G⋅τ verre ⋅α cell −G⋅rc ⋅ηPV (III.83)

Avec αcell, τverre et ηPV respectivement l’absorptivité et la transmittivité du verre et le


rendement électrique des modules PV. rc est la fraction de la surface des cellules PV sur l’aire
totale de la plaque. G est le rayonnement solaire global défini au paragraphe III.3.1.2 en
tenant compte de ses composantes diffuse et directe.

Notons que l’évaluation des éclairements reçus (noté Ei, i étant ici, le numéro du nœud de
température correspondant) par chacune des surfaces de la lame d’air confinée est détaillée
dans le sous-chapitre III.3. Les éclairements reçus par le vitrage (surface 1 dans le paragraphe
III.3.2.1) confinant la nervure (noté ici E19), par les parois latérales obliques de la nervure
(surfaces 2 et 4) (E21 et E22) et par l’absorbeur en cuivre soudé au tube (surface 3) (E15) sont
respectivement:

E19 =(Eext + E1,CLO )⋅bg ⋅dx et E21 =(E2,CLO )⋅bisoo ⋅dx (III.84)

E15 =(E3,CLO )⋅babs ⋅dx et E22 =(E4,CLO )⋅bisoo ⋅dx (III.85)

Avec bg (ou b1), babs et bisoo les largeurs respectivement du vitrage, de l’absorbeur soudé au
tube et de la paroi latérale oblique en aluminium de la lame d’air confinée dans la nervure.
Suite à cette étude, le second prototype de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide a été
analysé et modélisé en régime dynamique selon le même principe.

III.5.3. Modélisation du second prototype de capteur solaire PV/T hybride bi-


fluide

III.5.3.1. Hypothèses générales d’étude faites


La modélisation est de même dans ce cas, réalisée par analogie électrique en régime
dynamique suivant un certain nombre d’hypothèses. La lame d’air étant de très faible
épaisseur, les ombres portées dues à la projection de la plage plane sur l’absorbeur de cuivre
dans la nervure sont négligées. Le bilan thermique est donc limité à une moitié de plage plane
et de nervure.
L’angle d’inclinaison du capteur solaire est pris en compte dans le calcul du rayonnement
direct. La partie latérale oblique de la nervure baigne sur une face dans un fluide à
température constante et est isolée sur l’autre face. Dans ce sens, un bilan thermique est
calculé en un seul nœud représentatif de cette paroi et de la moitié de la base de la nervure car

109
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

le gradient de température le long de cette paroi métallique peut être supposée négligeable
dans la direction (o, z). Le maillage de l’ailette soudé au tube est affiné afin d’identifier plus
précisément le gradient thermique au niveau de l’absorbeur dans la direction (o, y).
Dans la lame d’air très mince (2 mm d’épaisseur environ), les transferts par conduction et
rayonnement sont prédominants par rapport à la convection. D’où, les transferts thermiques
par convection sont négligés. Enfin, les nœuds de température du tube et de l’absorbeur en
ailette sont cette fois, dissociés.

x y Lame d’air confinée Couche


z Tube de verre Modules PV
Absorbeur
T9

T1 T12 T11 T10


T7 T8

Tôle
T5 T6
métallique
T2 T4
Isolants

Bardage
intérieur
T3

Tsin
Figure III.33: Schéma simplifié d’une section du prototype 2 et position des nœuds de température

III.5.3.2. Bilan thermique


La même démarche que celle employée pour le premier prototype est appliquée, ici. Le
système d’équations du bilan thermique est obtenu suivant une démarche similaire à celle
adoptée dans le cas du prototype 1 (cf. annexe A2.9). Le Tableau III.6 et la Figure III.33
présentent les différents nœuds de température disposés et leur positionnement sur le
prototype 2.
Tableau III.6: Localisation des nœuds de température choisis pour la discrétisation du prototype 2
Nœuds de température Localisation
T5 La paroi latérale et la moitié de la base de la nervure
T2 L’air en sortie de lame
T4 La température radiante moyenne de la lame d’air
T7 La paroi intérieure du tube
T9 Le vitrage
T6 L’isolant dans la nervure
T8 L’eau en sortie du tube
T11, T10 et T12 L’absorbeur soudé au tube
T3 La surface de l’isolant sous la lame d’air

110
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

La Figure III.34 propose le schéma analogique du bilan thermique du second composant


bi-fluide. Les conductances notées Kdr sont liées à la combinaison des transferts thermiques
par conduction et par radiation. Par exemple, dans la lame d’air confinée à l’intérieur de la
nervure, les échanges thermiques entre les nœuds T9 (vitrage) et T10 (portion de l’absorbeur en
cuivre) consistent en un transfert par conduction dans l’air confiné (la lame d’air ayant une
très faible épaisseur), et en un transfert radiatif entre ces deux parois.

Température
Température
d’air ambiant
du ciel
extérieur Te Ensoleillement
Conversion global G
Kc1,e Kc9,e
électrique
Kr1,c Tc Kc9,c
T1
T9 Kdr9,10
Kdr9,12
Kc1,2 Kdr9,11
Kr1,4 T12 T10
T2 Kd11,12
Kd10,11
Kd1,5
T4 T11 Kc8,10
Kd6,11
Kr4,5 T8
qf Kd6,12 Kd6,10
Kr4,3
Kc2,5 Kc7,8 qw
Energie Kc2,3
Kd6,7
transportée par Kd6,5 T6
l’air T5 K

Tsin
T3 Kd3,sin T7
Température de surface Energie
intérieure du local transportée par
l’eau
Figure III.34: Schéma analogique des transferts thermiques au niveau du prototype 2 de capteur solaire

De plus, l’évaluation de l’éclairement reçu (Ei) par chacune des surfaces de la lame d’air
est détaillée de même que pour le prototype 1, dans la partie III.3. Ainsi, les éclairements
reçus par unité de surface par le vitrage (surface 1) confinant la nervure (E9) et une partie de
l’absorbeur (surface 2) soudé au tube (E10) sont donnés par l’équation (III.86)

E9 =(Eext + E1,CLO ) et E10 =(E2,CLO ) (III.86)

Les éclairements reçus E1,CLO et E2,CLO ont été définis au III.3.2.2 et en annexe A2. 8.

Notons que l’évaluation des températures des cellules PV (aux nœuds T1 ou T9) à partir des
bilans thermiques des deux prototypes bi-fluides nous a permis de déduire les grandeurs
électriques du capteur solaire PV (courant, tension…) à partir du modèle électrique couplé à
notre modèle thermique. La résolution des bilans thermiques obtenus lors de la modélisation
des deux composants étudiés en régime dynamique a été effectuée à l’aide de la méthode

111
III. MODELISATION SOUS TRNSYS

itérative de substitution successive proposée par le Solver 0 du logiciel TRNSYS. Pour cela,
une discrétisation temporelle de l’ensemble des systèmes d’équations a été nécessaire, suivant
un pas de temps ∆t. Un schéma implicite est utilisé car il n’impose pas de conditions limitant
la valeur supérieure du pas de temps.

III.6. Conclusion
Dans ce chapitre, la modélisation adaptée et modulaire en régime dynamique des capteurs
solaires hybrides bi-fluides étudiés a été présentée. Ce travail a nécessité une analyse des
divers phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-conversion de manière distincte. Puis,
le couplage de ces divers éléments à partir des bilans thermiques effectués pour les deux
composants a été explicité. Les divers modèles réalisés relativement à ces phénomènes ont été
intégrés au logiciel TRNSYS à travers le développement de sous-programmes adaptés (cf.
annexe A2.10). De même, les systèmes d’équations du bilan thermique correspondant à
chaque prototype ont été intégrés au logiciel TRNSYS suivant une méthode zonale. Plus
précisément, pour chaque composant, un sous-programme représentant le bilan thermique
d’un volume élémentaire de longueur dx de capteur solaire hybride bi-fluide a été développé.
Afin de reconstituer la totalité du capteur solaire initial, un nombre déterminé d’éléments
de ce module de TRNSYS a été connecté en série, suivant un principe appliqué notamment
par Chow [Cho’07a] lors de la modélisation d’un capteur solaire hybride à eau. Ce chapitre a
servi de base à l’évaluation des performances thermiques et électriques des deux composants
bi-fluides dans une phase d’intégration au bâti, suite à la validation expérimentale des
modèles obtenus.
Cet aspect est développé au chapitre suivant.

112
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES


MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

113
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

IV.1. Introduction
D’après Brau [Bra’74], toute approche théorique d’un système thermique nécessite une
vérification expérimentale afin de valider les résultats obtenus.
Dans ce sens, suite à l’analyse des phénomènes physiques au sein des composants solaires
étudiés ayant abouti au développement de leurs modèles thermiques et électrique, une
validation des profils de température obtenus par simulation à l’aide des résultats des diverses
campagnes de mesures réalisées a été menée. Il est à noter que cette phase a été très délicate
vu le nombre limité et le manque de précision des informations et des données expérimentales
fournies par la société Sunland 21. Ainsi, ce chapitre consiste tout d’abord en la confrontation
expérimentale en régime permanent du modèle thermique du prototype 1 de capteur solaire
PV/T hybride bi-fluide avec les températures mesurées au laboratoire d’Arcelor par la société
Sunland 21. Etant donné le caractère imprécis et incomplet des valeurs expérimentales ayant
servi de base à cette comparaison, une étude de sensibilité de quelques paramètres tels que les
propriétés physiques et optiques des matériaux et des fluides caloporteurs a été effectuée en
vue de déterminer leur influence sur les températures obtenues par simulation.
Puis, la comparaison en régime dynamique, des résultats donnés par le modèle thermique
de capteur solaire PV/T à air avec les données expérimentales obtenues in situ sur le site de
TENESOL a été menée. De plus, dans cette étape, une validation des valeurs électriques
calculées a pu être effectuée à partir des données électriques prélevées in situ par la société
TENESOL à l’aide du logiciel Gridsoft et par le CETHIL.

IV.2. Comparaison du modèle thermique de capteur solaire PV/T


hybride bi-fluide en régime permanent
Une comparaison expérimentale en régime permanent des profils de température obtenus à
partir du modèle thermique du prototype 1 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide est
présentée sur la base des mesures prélevées au cours de la campagne de mesures réalisée en
laboratoire en conditions contrôlées. Notre travail s’appuie ici sur cinq essais de la campagne
de mesures (sur les 21 essais réalisés au cours de la campagne de mesures en laboratoire
présentée au sous- chapitre II.2) concernant le prototype 1 de capteur solaire bi-fluide, afin de
prendre en compte l’ensemble des phénomènes thermiques et aérauliques couplés. Nous
précisons que ces mesures consistaient en la réalisation d’études paramétriques visant à
définir l’influence du débit de ventilation de la lame d’air en sous-face des modules PV et du
débit volumique d’eau dans le tube placé dans la nervure, ainsi que l’impact de la variation de
certaines conditions aux limites telles que la vitesse du vent ou la température d’air ambiant
(cf. annexe A1.1) sur le comportement thermique du composant bi-fluide.
Pour chacun des essais, les conditions aux limites imposées lors des simulations sous le
logiciel TRNSYS sont explicitées. Le tableau récapitulatif des mesures (présenté en annexe
A1.1) donne les vitesses moyennes d’air à l’entrée de la lame située en sous-face des modules
PV. La vitesse d’air imposée lors des simulations est une valeur intermédiaire comprise entre
les données de vitesses d’air mesurées à l’entrée et à la sortie de la lame d’air, pour chaque
essai. En effet, n’ayant pas d’informations sur les incertitudes des mesures aérauliques
effectuées, et le débit massique d’air étant imposé à l’entrée de la maquette lors de la
campagne de mesures, choisir une vitesse moyenne d’air pour les calculs n’aboutit pas
toujours aux plus faibles écarts absolus entre les mesures et la simulation.
Pour ces simulations, le liquide caloporteur utilisé est de l’eau glycolée à 40 % environ
(dont la chaleur spécifique est égale à 3815 J/kg.K). Les diverses figures suivantes présentent
une synthèse de ces confrontations expérimentales. Nous rappelons que l’incertitude sur les
températures expérimentales est inférieure ou égale à 2 % de la valeur mesurée.

114
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

IV.2.1. Confrontation expérimentale à partir de la campagne de mesures


Pour l’ensemble de ces essais, l’ensoleillement est fixé à l’aide de lampes à décharge, à
878 W/m² et la vitesse de vent imposée est de 0.4 m/s.

Te Tc
x y
Lame d’air
Couche de verre Tedlar Modules
z confinée 72 mm PV
T1 T19
T22 T9
T21 Tube
T17 T18 + Tôle
z T15 ailette métallique
T5 T6 T4
T7 T10 T11
36 mm T20
T14
Bardage
T3 T13 Isolants T12 intérieur
T8
Tsin Lame d’air 22 mm

Figure IV.1: Section du prototype 1 et position des nœuds


Au cours du premier essai pris en compte (cf. essai 12 dans le tableau en annexe A1.1), la
température expérimentale du vitrage (nœud T19) ainsi que la température radiante moyenne
de la lame d’air confinée (nœud T17) n’ont pas été prélevées. La maquette du capteur solaire
bi-fluide est disposée horizontalement (cf. Figure IV.2).
La température d’air ambiant (supposé extérieur) Te est fixée à 34 °C. La température
d’entrée d’air Tfin dans la lame est de 27.4 °C. L’eau entre dans le tube à une température Tecin
de 20.3 °C. Dans ce cas, la vitesse d’entrée d’air Vair dans la lame est 2 m/s. La vitesse d’eau
dans le tube Vw est 1.92 m/s, soit un débit massique m&eau de 0.076 kg/s.
La Figure IV.3 présente pour chaque nœud de température (cf. Figure IV.1), une
comparaison entre les valeurs expérimentales (Temp exp) et les valeurs calculées (Temp calc)
relatives à cet essai.

Vair = 2 m/ s Te =34 °C
T fin = 27.4 °C

Vw =1.92 m/ s
Tecin = 20.3 °C

Figure IV.2: Conditions aux limites de l’essai 12

115
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Temp calc Temp exp


70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
T1 T5 T7 T13 T15 T20 T21
Noeud de température

Figure IV.3: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures issues de la
simulation

L’analyse de ces résultats montre que suivant le nœud de température, l’écart absolu entre
mesures et prédiction est plus ou moins important. La valeur minimale de 0.02 °C est obtenue
au niveau de la température de sortie de l’eau (nœud T20) tandis que l’écart maximal se situe
au niveau du nœud T13 (cf. Figure IV.1), soit 12.2 °C. L’important écart noté pour quelques
températures telles que la température d’air dans la lame peut s’expliquer par le manque de
précision sur la valeur de vitesse d’entrée d’air imposée et par la non uniformité de l’éclairage
de la surface du capteur solaire lors de la campagne de mesures (cf. paragraphe II.2.2). De
même, quelques différences d’évolution entre les données expérimentales et celles issues de la
simulation sont constatées principalement au niveau des températures T7 (paroi latérale de la
nervure) et T13 (isolant dans la nervure). Elles peuvent s’expliquer par un éventuel
décollement des thermocouples au cours de la campagne de mesures. En outre, la vitesse
d’écoulement de l’eau dans le tube étant très importante, l’accroissement de la température
d’eau entre l’entrée et la sortie du tube est très réduite, à savoir 0.3 °C.

La seconde étape de ce travail s’est appuyée sur un essai (cf. essai 13 en annexe A1.1) qui
revenait par rapport au précédent essai (essai 12) à incliner la maquette du capteur solaire bi-
fluide de 14.7° et à prendre en compte une température d’air ambiant extérieur Te égale à 47.9
°C. Les autres conditions aux limites ont pu être maintenues plus ou moins constantes. Ainsi,
la température d’entrée d’air Tfin dans la lame est de 27.5 °C. La température d’entrée de l’eau
Tecin dans le tube est de 20.5 °C. De plus, la vitesse de l’air Vair dans la lame est 1.9 m/s et la
vitesse d’entrée d’eau Vw dans le tube est 1.91 m/s, soit un débit massique m&eau de 0.073 kg/s.
Nous soulignons, une fois encore que les incertitudes (la précision) sur l’ensemble des valeurs
de conditions aux limites indiquées ne sont pas connues.

116
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Vair =1.9 m/ s Te = 47.9 °C


T fin = 27.5 °C
14.7°

Vw =1.91 m/ s
Tecin = 20.5 °C
Figure IV.4: Conditions aux limites de l’essai 13

Temp calc Temp exp


80
70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
T1 T5 T7 T13 T15 T17 T19 T20 T21
Noeud de température

Figure IV.5: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures issues de la
simulation
L’analyse de la Figure IV.5 présentant une synthèse de la comparaison des températures
expérimentales et calculées dans ces conditions, montre que les écarts absolus sont cette fois
compris en valeur absolue entre 0.23 °C obtenu au nœud de température T20, et 7.63 °C
correspondant au nœud de température T7 (cf. Figure IV.1). De même dans ce cas, quelques
différences d’évolution entre les données expérimentales et celles issues de la simulation sont
constatées au niveau des températures T7 (paroi latérale de la nervure) et T13 (isolant dans la
nervure). Elles peuvent aussi s’expliquer par un éventuel décollement des thermocouples au
cours de la campagne de mesures. De plus, ici, comme dans l’essai décrit précédemment, la
vitesse de l’eau étant importante, l’accroissement de la température du fluide dans le tube se
réduit à 0.3 °C environ.

Le troisième essai retenu (cf. essai 13 bis en annexe A1.1) a consisté, en maintenant dans
la mesure du possible les autres paramètres constants par rapport aux deux précédents essais,
à réduire fortement le débit massique d’eau à l’entrée du tube et à élever la température
d’entrée Tecin de l’eau dans le tube à 25.3 °C (cf. Figure IV.6). Le capteur solaire étant incliné
à 15°, la vitesse d’entrée d’eau Vw dans le tube est ici, de 0.016 m/s, soit un débit massique
d’eau de 0.00059 kg/s. La vitesse d’entrée de l’air Vair dans la lame est maintenue à 2 m/s. La
température d’air ambiant extérieur Te est égale à 35.1 °C. La température d’entrée d’air Tfin
dans la lame est de 25.8 °C.

117
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Vair = 2 m/ s Te = 35.1°C
T fin = 25.8 °C
15°

Vw = 0.016 m/ s
Tecin = 25.3 °C
Figure IV.6: Conditions aux limites de l’essai 13 bis

Temp calc Temp exp


80
70
Température (°C)

60
50
40
30
20
10
0
T1 T5 T7 T13 T15 T17 T19 T20 T21
Noeud de température

Figure IV.7: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures issues de la
simulation

L’observation de la Figure IV.7 montre que l’écart absolu maximal de 9.3 °C est obtenu
pour la température d’air (nœud T5) en sortie de la lame. L’écart absolu minimal de 0.1 °C en
valeur absolue concerne la température des parois en aluminium de la nervure (nœud T21).
Notons qu’une différence d’évolution entre les données expérimentales et celles issues de
la simulation est constatée au niveau des températures T17 (température de la lame d’air
confinée dans la nervure) et T19 (température du vitrage). Elles peuvent s’expliquer de même,
par un éventuel décollement des thermocouples au cours de la campagne de mesures. Dans ce
cas, l’analyse des résultats montre, comme attendu, que la forte réduction de la vitesse de
circulation de l’eau permet un important accroissement de la température du fluide dans le
tube. Cette température s’élève ainsi d’environ 33 °C à la sortie du tube de 2.7 m de longueur.

L’essai suivant (cf. essai 14 en annexe A1.1) est basé sur des conditions aux limites très
proches de celles de l’essai précédent. La Figure IV.8 présente les valeurs de températures
obtenues par simulation et à partir de la campagne de mesures.

118
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Temp calc Temp exp


80
Température (°C) 70
60
50
40
30
20
10
0
T1 T5 T7 T13 T15 T17 T19 T20 T21
Noeud de température

Figure IV.8: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures issues de la
simulation

Dans ce cas, un écart absolu nul est obtenu au niveau de la température des modules PV
(nœud T1 (cf. Figure IV.1)). La température de l’air en sortie de lame (nœud T5) donne l’écart
absolu le plus important, soit 10.3 °C. Ces valeurs sont dans l’ordre de grandeur de celles
obtenues avec les conditions aux limites de l’essai précédent, comme attendu.

Le dernier cas présenté (cf. essai 15 en annexe A1.1) nous a permis d’envisager
l’hypothèse par rapport au précédent essai, d’une augmentation de la vitesse d’entrée d’air Vair
dans la lame, tout en fixant les autres paramètres. La vitesse de l’air Vair dans la lame est cette
fois de 3.6 m/s. L'inclinaison du capteur solaire est maintenue à 15°. La température d’air
ambiant extérieur a subi une légère augmentation et est de 40.5 °C. La température d’entrée
d’air Tfin dans la lame est 24.7 °C et la température d’entrée de l’eau Tecin dans le tube est de
24.8 °C. La vitesse d’entrée d’eau dans le tube Vw est maintenue à 0.016 m/s.

Vair = 3.6 m/ s Te = 40.5 °C


T fin = 24.7 °C
15°

Vw =0.016 m/ s
Tecin = 24.8 °C

Figure IV.9: Conditions aux limites de l’essai 15

119
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Temp calc Temp exp


70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
T1 T5 T7 T13 T15 T17 T19 T20 T21
Noeud de température

Figure IV.10: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures issues de la
simulation

L’écart absolu minimal entre les températures expérimentales et calculées observé sur la
Figure IV.10 est 0.2 °C et est relatif à une des deux parois en aluminium (nœud T21 (cf. Figure
IV.1)), tandis que la valeur maximale d’écart absolu de 9.6 °C en valeur absolue est liée à la
température moyenne du tube et de l’ailette (nœud T15). Notons qu’une différence d’évolution
entre les données expérimentales et celles issues de la simulation est constatée au niveau des
températures T17 (température de la lame d’air confinée dans la nervure) et T19 (température
du vitrage). Elles peuvent s’expliquer de même, par un décollement des thermocouples au
cours de la campagne de mesures. De plus, la vitesse d’écoulement du fluide étant très faible,
nous constatons comme attendu, une importante élévation de la température de l’eau en sortie
du tube (de 2.7 m de longueur), soit de 33 °C environ.

Les écarts absolus observés entre les températures expérimentales et celles issues de la
simulation sont plus ou moins importantes et dépendent fortement des conditions aux limites
imposées lors des mesures. Ainsi, ils sont compris entre 0 °C et 12.2 °C environ. Ces grandes
disparités sont dues entre autres à la répartition non uniforme de l’éclairement reçu par le
capteur solaire au cours de la campagne de mesures en laboratoire, ce qui n’a pas été respecté
lors des simulations. De plus, ces importants écarts notés et plus particulièrement relatifs aux
températures de l’air et de l’eau en sortie de ce capteur s’expliquent notamment par le fait que
les propriétés des matériaux et des fluides caloporteurs (propriétés physiques ou optiques) ne
sont pas connues avec précision. Des études de sensibilité ont donc été réalisées en vue de
définir l’influence de quelques paramètres sur le champ de températures au niveau du capteur
solaire bi-fluide. Ces études paramétriques ont été effectuées à partir des conditions aux
limites du dernier essai présenté mais avec une vitesse d’entrée d’air dans la lame de 2.5 m/s.

120
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

IV.2.2. Etude de sensibilité de paramètres


L’objectif de cette étude de sensibilité est d’analyser l’évolution des écarts absolus entre
les températures expérimentales et les températures calculées aux divers nœuds de
température en fonction d’un certain nombre de paramètres relatifs aux propriétés des
matériaux constituant le prototype et des fluides caloporteurs. Ce sont les chaleurs spécifiques
et les masses volumiques du liquide circulant dans le tube et de l’air dans la lame ainsi que les
propriétés optiques de la couverture de verre confinant la nervure, et celles des parois de la
lame d’air confinée.
Dans un premier temps, l’influence de la chaleur massique du liquide caloporteur circulant
dans le tube sur les températures calculées a été évaluée. L’analyse des résultats obtenus
montre qu’en chaque nœud, la température diminue lorsque la chaleur spécifique du liquide
augmente. Cependant, la variation de température est d’environ 1 °C aux nœuds situés au
niveau de la lame d’air et des modules PV. Lorsque la chaleur spécifique du liquide
caloporteur baisse de 2000 J/kg.K environ, la température du liquide en sortie du tube
diminue d’environ 15 °C. Un écart absolu minimum pour la température de l’eau est noté
pour une chaleur spécifique du liquide caloporteur comprise entre 3000 J/kg.K et 3500 J/kg.K
(cf. Figure IV.21).

Modules PV (T1) Air (T5)


Vitrage (T19) Eau (T20)
10

5
Ecart absolu (-)

-5

-10
2000 2500 3000 3500 4000 4500
-15
Chaleur massique du liquide caloporteur (J/kg.K)

Figure IV.11: Ecart absolu entre les températures mesurées et calculées en fonction de la chaleur
massique du liquide caloporteur
Ensuite, l’impact de la chaleur massique de l’air sur le champ de températures a été
estimé. Les résultats obtenus dans ce cas, indiquent que lorsque la chaleur massique de l’air
augmente de 1010 J/kg.K à 1045 J/kg.K, toutes les températures calculées diminuent. La
variation de l’écart absolu montre que l’écart minimum au niveau de la température d’air en
sortie de lame est de 0.039 °C pour une chaleur spécifique de 1025 J/kg.K. L’écart maximal
de 8 °C environ est calculé au nœud de température représentant le tube et l’ailette en cuivre
(nœud T15).
Puis, le constat est fait que la variation de la masse volumique du liquide caloporteur a une
très faible influence sur les températures calculées, dans le cadre de notre étude. Cela est dû
au fait que la valeur du débit massique de l’eau dans le tube est imposée tout au long de la
simulation.

121
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

De même, l’influence de la masse volumique de l’air sur les diverses températures


calculées a été étudiée. Les valeurs de masse volumique de l’air prises en compte sont
comprises entre 0.999 kg/m3 et 1.292 kg/m3. L’analyse de l’évolution des températures aux
divers nœuds indique que la masse volumique de l’air a une influence relativement importante
sur le champ de températures. Dans ce sens, sur cet intervalle de masse volumique d’air, les
écarts absolus au niveau de la température de l’air dans la lame sont compris entre 0.17 °C et
1.5 °C. L’ensemble des températures décroît lorsque la masse volumique de l’air augmente.
Cette variation est importante en particulier aux nœuds de température de l’air (nœud T5), des
modules PV (nœud T1) et de la paroi oblique latérale de la nervure (nœud T7).

Suite à l’étude de sensibilité des propriétés physiques des deux fluides caloporteurs utilisés
(air et liquide), les propriétés optiques des matériaux constituants le capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide ont été analysées. Ce sont les émissivités des parois de la lame d’air
confinée dans la nervure (c’est-à-dire l’absorbeur en cuivre, les parois obliques latérales en
aluminium et la couche de verre) et l’absorptivité de l’absorbeur en cuivre.
L’émissivité de l’absorbeur en cuivre est un des paramètres intervenant dans la
détermination des transferts thermiques par radiation en grande longueur d’onde (Infrarouge)
entre les parois de la lame d’air confinée. Comme prévu, l’influence de ce paramètre est
négligeable sur les températures relatives au capteur solaire PV/T à air. Mais, l’augmentation
de l’émissivité de l’absorbeur en cuivre de 0.04 à 0.8 entraîne une légère baisse de
température aux nœuds situés au niveau du capteur solaire à eau (soient T15, T17, T19…).
Puis, une analyse de l’impact du coefficient d’émission des surfaces en aluminium sur le
comportement thermique du capteur solaire à eau a été réalisée. La totalité des températures
au niveau du capteur solaire à eau diminue faiblement avec l’accroissement de l’émissivité
des couches en aluminium. D’où, ce paramètre semble avoir une influence négligeable sur le
champ de températures.
De plus, les émissivités de la couverture de verre confinant la nervure et celle de la couche
de verre constituant les modules PV (cf. Figure IV.1) ont été prises en compte.

Modules PV (T1) Air (T5) Vitrage (T19) Eau (T20)


5

0
Ecart absolu (%)

-5

-10

-15
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
-20
Emissivité du verre (-)

Figure IV.12: Ecart absolu entre les températures mesurées et calculées en fonction de l’émissivité du
verre

122
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Les températures observées (cf. Figure IV.12) aux différents nœuds décroissent lorsque
l’émissivité du verre augmente. Cela peut s’expliquer par le fait que dans ce cas, les transferts
thermiques par rayonnement entre les couches de verre et la voûte céleste, et par là les pertes
thermiques du composant augmentent. Le coefficient d’émission des couches de verre semble
donc être un facteur très influant sur le comportement thermique du composant. De plus, la
diminution des écarts absolus montre que l’accroissement de l’émissivité du verre permet
d’avoir des températures se rapprochant au mieux des valeurs expérimentales. Ainsi, le
coefficient d’émission a un fort impact sur les valeurs issues de la simulation.
Enfin, une étude de l’influence du coefficient d’absorption de l’absorbeur en cuivre soudé
au tube a été effectuée.

Modules PV (T1) Air (T5) Vitrage (T19) Eau (T20)


30

25

20
Ecart absolu (%)

15

10

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
-5

-10
Absorptivité du cuivre (-)

Figure IV.13: Ecart absolu entre les températures mesurées et calculées en fonction de l’absorptivité du
cuivre

Les résultats de la simulation (cf. Figure IV.13) montrent que la variation de l’absorptivité
de l’ailette en cuivre a une forte influence sur les températures aux nœuds situés au niveau du
capteur solaire à eau, mais a un impact très faible sur les nœuds localisés sur le capteur solaire
à air. Ainsi, l’augmentation du coefficient d’absorption de l’absorbeur permet d’augmenter le
niveau de température du capteur solaire à eau, comme prévu. Elle permet, de même de
réduire les écarts absolus entre les valeurs mesurées et calculées de température d’eau.

Ces diverses études de sensibilité nous ont permis de déterminer certains paramètres
influençant plus ou moins les valeurs de températures obtenues par simulation. De ce fait, les
paramètres les plus influents sur les champs de températures sont les chaleurs massiques des
deux fluides (air et liquide caloporteur), la masse volumique de l’air, le coefficient d’émission
de la couverture de verre de la nervure, le coefficient d’absorption de l’absorbeur en cuivre.
D’autres paramètres sont moins influents, à savoir les coefficients d’émission des parois en
aluminium et de l’absorbeur en cuivre. La masse volumique de l’eau dans le cadre de ce
travail a peu d’influence car les valeurs de débit volumique sont imposées.
De plus, cette étude a permis de définir en chaque nœud des valeurs limites d’écart absolu
en fonction des divers paramètres considérés. Elle a de même, contribué à la réalisation et à la
validation des modèles thermiques en régime dynamique qui est présentée par la suite.

123
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

IV.3. Validation expérimentale du modèle thermique et électrique de


capteur solaire PV/T hybride à air
Une fois le comportement thermique du prototype 1 bi-fluide évalué en régime
stationnaire, une confrontation expérimentale a été effectuée en vue de valider les profils de
température et les valeurs électriques obtenus par simulation en régime dynamique à partir
des données expérimentales obtenues in situ sur le site de TENESOL.

IV.3.1. Validation du modèle thermique de capteur solaire PV/T à air


La validation expérimentale du modèle thermique et aéraulique dynamique de capteur
solaire PV/T à air (sans tube d’eau dans les nervures) développé sous TRNSYS est présentée,
ici. Le travail a consisté en particulier en la comparaison des valeurs de températures obtenues
au niveau de l’air en sortie de lame, de la tôle métallique et des modules PV ainsi qu’en la
validation du modèle aéraulique permettant le calcul du débit massique d’air en configuration
de ventilation naturelle de la lame.
Cette validation a été réalisée suivant un pas de temps de 5 min à l’aide des fichiers
météorologiques mensuels réalisés à partir de la station météorologique montée lors de la
campagne de mesures in situ (cf. partie II.3). L’exemple présenté concerne la période allant
du 13 au 18 mars 2006 dont les courbes expérimentales d’ensoleillement global et diffus sont
présentées sur la Figure IV.14.

Flux diffus Flux direct


900
13/03 14/03 15/03 16/03 17/03 18/03
800
700
Ensoleillemnt (W/m²)

600
500
400
300
200
100
Nuit
0
Jour
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
Temps (heure)

Figure IV.14: Flux solaires diffus et global reçus par le capteur solaire PV/T à air du 13 au 18 mars 2006

Ainsi, une comparaison des valeurs théoriques et expérimentales de la température d’air en


sortie de la lame en sous-face des modules PV a été réalisée. Il est à noter que la température
mesurée par le thermocouple collé à la sonde de vitesse introduite dans la lame à travers la
couche d’isolant située en face arrière (cf. Figure II.17) est la température d’équilibre de la
soudure des deux métaux le constituant. Dans ce sens, la valeur expérimentale présentée est la
température résultante de l’air qui est proche de la température radiante moyenne de la lame.
Nous comparons donc la valeur de la température radiante moyenne d’air de la lame
(Taircalculée) à la température d’air expérimentale (Tairexp).

124
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Tair ext Tair exp Tair calculée


40
13/03 14/03 15/03 16/03 17/03 18/03
35

30 Tair exp
25
Température (°C)

20

15
Tair calculée
10

5
Tair ext
0
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
-5

-10
Temps (heure)

Ecart absolu
6
5
Ecart absolu (°C)

4
3
2
1
0
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
-1
Temps (heure)

Figure IV.15: Comparaison des températures d’air en sortie de lame calculées et mesurées et température
d’air ambiant extérieur du 13 au 18 mars 2006

Les différences constatées entre les données expérimentales et les données de la simulation
(cf. Figure IV.15) sont dues à la complexité des échanges convectifs à l’intérieur de la lame.
En effet, la configuration de la lame d’air en sous-face des modules PV met en présence les
effets combinés du vent et du tirage thermique. De même, la prise en compte des pertes de
charges dues à l’aspect irrégulier des parois internes du canal s’est révélée une tâche délicate à
réaliser de la manière la plus rigoureuse possible. Les écarts absolus entre les températures
calculées et issues de la simulation sont inférieurs à 5.7 °C. Cependant il est à noter que les
diverses valeurs maximales d’écarts absolus présentées dans ce paragraphe sont ponctuelles
en ce qui concerne la température d’air, la température des modules PV et la température de la
tôle métallique (définies par la suite). En effet, les calculs se faisant par impulsion toutes les 5
min, un décalage du pas de temps de simulation par rapport au pas de temps relatif aux
valeurs expérimentales peut entraîner d’importants écarts. Mais, dans l’ensemble, les écarts

125
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

absolus sont réduits et les courbes obtenues par simulation suivent bien l’évolution des
courbes issues de l’expérimentation.

Une confrontation expérimentale a de même été réalisée en ce qui concerne la température


des modules PV. La Figure IV.16 présente les résultats obtenus.

Tair ext Tpvexp Tpvcalculée


50
13/03 14/03 15/03 16/03 17/03 18/03

40
Tpvcalculée

Tpvexp
30
Température (°C)

20
Tair ext
10

0
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
-10
Temps (heure)

Ecart absolu
12
10
Ecart absolu (°C)

8
6
4
2
0
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
-2
Temps (heure)

Figure IV.16: Comparaison des températures des modules PV calculées et mesurées et température d’air
ambiant extérieur du 13 au 18 mars 2006

Les différences observées entre la simulation et l’expérimentation sont dues au fait que les
positions des nœuds et des thermocouples au niveau des modules PV sont différentes. En
effet, comme schématisé dans la Figure IV.17, tandis que les thermocouples étaient situés
dans la couche de Tedlar et en surface de la couche de verre, le nœud théorique représentant
les modules PV a été placé à l’interface verre/silicium. Aussi, les données de la simulation

126
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

(Tpvcalculée) sont comparées à une moyenne des deux températures expérimentales mesurées au
niveau des modules PV (Tpvexp).

1
3 1: 3.2 mm de verre trempé
2 2: 400 µm d’EVA
3: 250 µm de silicium p-Si
5 4 4: 400 µm d’EVA
Nœud de température 5: 150 µm de Tedlar
Thermocouples

Figure IV.17: Coupe d’un panneau photovoltaïque et position des thermocouples et du nœud de
température

Les courbes montrent qu’en période nocturne, les pertes thermiques dues au transfert par
rayonnement avec la température de la voûte céleste sont importantes à la surface du capteur
PV. En effet, la température des modules PV devient alors inférieure à la température
ambiante extérieure. Les écarts absolus entre les valeurs de températures expérimentales et
issues de la simulation sont inférieurs à 10 °C. Nous rappelons que cette valeur maximale est
ponctuelle, la plupart des écarts absolus calculés sur la période de simulation étant réduits.

Puis, une comparaison des valeurs calculées et expérimentales de la tôle métallique au


niveau de la nervure a été effectuée.

127
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Tair ext Tnerv exp Tnerv calculée


50
13/03 14/03 15/03 16/03 17/03 18/03

40
Tnerv
Tnerv exp calculée
Température (°C)

30

20
Tair ext
10

0
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
-10
Temps (heure)

Ecart absolu
14
12
10
Ecart absolu (°C)

8
6
4
2
0
0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00
-2
Temps (heure)

Figure IV.18: Comparaison des températures de la nervure métallique calculées et mesurées et


température d’air ambiant extérieur du 13 au 18 mars 2006

Le prototype de capteur solaire modélisé présente une nervure inversée, ce qui n’est pas le
cas sur la maquette étudiée expérimentalement. Comme attendu, les différences absolues
notées entre les données expérimentales et les données calculées relatives à la tôle métallique
sont plus importantes que dans les cas présentés précédemment. Les écarts absolus entre les
valeurs de températures expérimentales et issues de la simulation ont une valeur maximale
ponctuelle de 12 °C.

Enfin, une confrontation expérimentale des vitesses d’air mesurées et calculées dans la
lame d’air en ventilation naturelle est effectuée et présentée dans la Figure IV.19.

128
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Vitesse moyenne d'air expérimentale Vitesse moyenne d'air calculée

13/03 14/03 15/03 16/03 17/03 18/03


0,45

0,35
Vitesse d'air (m/s)

0,25

0,15

0,05

-0,050:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00 0:00

Temps (heure)

Figure IV.19: Comparaison des valeurs calculées et mesurées de vitesse moyenne d’air dans la lame d’air
du 13 au 18 mars 2006
La courbe obtenue par mesure et celle issue de la simulation évoluent de manière analogue
dans l’ensemble, mais n’ont pas la même amplitude pendant la journée. Ces différences sont
dues à la complexité du calcul des pertes de charge et des coefficients de pression due au vent
intervenant dans le modèle aéraulique de calcul du débit massique de l’air circulant
naturellement dans la lame, mais aussi aux incertitudes inhérentes au support expérimental.
Les écarts absolus entre les vitesses d’air expérimentales et issues de la simulation ont une
valeur maximale de 0.37 m/s.

Suite à la phase de validation des parties thermiques et aérauliques du modèle dynamique


développé, la confrontation des valeurs électriques obtenues par simulation avec les données
électriques mesurées in situ sur le site de TENESOL a été effectuée.

IV.3.2. Validation expérimentale du modèle électrique


La validation expérimentale du modèle électrique dynamique couplé au modèle thermique
de capteur solaire PV/T à air et intégré au logiciel TRNSYS est détaillée. Cette étape
concerne en particulier les données de tension, d’intensité de courant et de puissance
électrique des panneaux PV. Dans un premier temps, les valeurs des grandeurs électriques de
référence des modules PV sont définies. Puis, la comparaison des valeurs obtenues par
simulation avec les résultats expérimentaux est présentée pour la période du 13 au 18 mars
2006. Enfin, une analyse des résultats est proposée.

129
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

IV.3.2.1. Données électriques de référence d’un module PV


L’installation électrique montée sur la toiture du local expérimental in situ et composée de
3 branches de 13 modules PV en série a été connectée à un onduleur EI 1900 (cf. II.3.3). Le
Tableau IV.1 indique les données électriques de référence de ces modules PV fournies par la
société TENESOL, le fabricant. Ces données sont proches de celles des modules
PHOTOWATT en silicium poly-cristallin.
Tableau IV.1: Valeurs des paramètres électriques du capteur solaire photovoltaïque
Dénomination Symbôle Valeurs
Puissance nominale d’un module Ptc 50 Wc
Tension au point de puissance maximale VMPréf 17.53 V
Courant au point de puissance maximale IMPréf 3.11 A
Tension en circuit ouvert Vocréf 21.86 V
Courant de court-circuit Iscréf 3.41 A
Coefficient de température de tension à µVoc -77.4 mV/°C
circuit ouvert
Coefficient de température du courant de µIsc +4.4 mA/°C
court-circuit
Coefficient de température de puissance µPmax -0.46 %/°C
maximale
Température NOCT des modules PV TCNOCT 45 °C
Nombre de modules PV en parallèle MPAR 3
Nombre de modules PV en série Mser 13
Nombre de cellules PV en série dans le Ncell 36
module

IV.3.2.2. Confrontation expérimentale des résultats de la simulation


Nous avons basé cette confrontation expérimentale sur les grandeurs électriques mesurées,
à savoir: la tension au point de puissance maximale Va1 (correspondant à VMP dans les
calculs), l’intensité du courant DC (courant continu) au point de puissance maximale Ia1 (IMP
pour l’intensité calculée) et la puissance maximale produite par l’ensemble des panneaux PV
en courant continu avant onduleur Pa1 (analogue à Pmax dans la simulation). Les autres
grandeurs électriques fournies par le modèle électrique développé telles que le courant de
court-circuit ISC et la tension en circuit ouvert Voc, n’ont pu être validées car n’ayant pas été
mesurées.
Nous soulignons cependant, qu’outre les grandeurs électriques retenues pour la
confrontation, l’étude expérimentale a permis d’obtenir la tension électrique du réseau,
l’intensité de courant en sortie d’onduleur en courant alternatif (AC) et la puissance en sortie
d’onduleur en courant alternatif.
La confrontation a été réalisée en ramenant les données mesurées par le CETHIL dont le
pas de temps choisi est de 5 min, à une base de données ayant un pas de temps de 10 min tel
que dans le cas des mesures prélevées par TENESOL.

130
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

VMP Va1

250

200
Tension (V)

150

100

50

0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Temps (pas de 10 min)

Figure IV.20: Confrontation des valeurs de tension électrique aux bornes du panneau PV mesurée (Va1) et
calculée (VMP) du 13 au 18 mars 2006

IMP Ia1
9
8
7
6
Courant (A)

5
4
3
2
1
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
Temps (pas de 10 min)

Figure IV.21: Confrontation des valeurs d’intensité de courant électrique délivrée par le panneau PV
mesurée (Ia1) et calculée (IMP) du 13 au 18 mars 2006

131
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

Pmax Pa1calc
2000
1800
1600
1400
Puissance (W)

1200
1000
800
600
400
200
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
Temps (pas de 10 min)

Figure IV.22: Confrontation des valeurs de puissance électrique maximale produite par le panneau PV
mesurée (Pa1) et calculée (Pmax) du 13 au 18 mars 2006

La Figure IV.20, la Figure IV.21 et la Figure IV.22 présentent la comparaison des valeurs
expérimentales et calculées de tension, d’intensité de courant et de puissance au point de
puissance maximale avant onduleur (soit en courant continu). La courbe de grandeur
électrique issue de la simulation et la courbe obtenue à partir des mesures sont voisines dans
chaque cas. Cependant, afin de mener à bien cette confrontation, compte tenu des différences
d’évolution dans le temps des grandeurs électriques expérimentales et des grandeurs
électriques calculées, les énergies horaires et les valeurs horaires cumulées d’intensité de
courant électrique (charges électriques en Coulombs ou en Ampère.heure) ont été
déterminées. Un calcul similaire a été appliqué aux valeurs d’intensité de courant électrique
obtenues par le CEA [PRI’04] dans l’étude comparative de modèles électriques (basés sur des
circuits à une diode) dans le cadre du projet intitulé PLISE (Photovoltaic LIghting Systems
Evaluation and ratings methods).
En ce qui concerne la puissance électrique dans notre étude, les valeurs expérimentales du
13 au 18 mars 2006 indiquent une énergie électrique horaire produite de 5.56 104 Wh tandis
que la simulation donne une énergie produite de 5 104 Wh. De plus, les valeurs cumulées de
charge électrique sont égales au niveau expérimental à 2.45 102 Ah et au niveau de la
simulation à 2.29 102 Ah.
La comparaison des écarts relatifs entre les mesures et la simulation pour chacune de ces
grandeurs cumulées montre que les valeurs sont faibles. De plus, l’écart relatif de 6.63 %
environ lié aux valeurs d’intensité de courant obtenues suite à nos calculs est dans l’ordre de
grandeur des résultats obtenus par le CEA. En effet, le but de ce projet [PRI’04] était de
mettre en place une procédure standardisée permettant d’évaluer les performances des
systèmes photovoltaïques pour l’éclairage des locaux sous diverses conditions
météorologiques, expérimentalement et par simulation à partir des principaux types de
modèles électriques existant. Les écarts relatifs obtenus pour l’intensité de courant cumulée

132
IV. COMPARAISON EXPERIMENTALE DES MODELES THERMIQUES ET ELECTRIQUE

en appliquant à des panneaux PHOTOWATT PWX500 en silicium poly-cristallin le modèle


de Wichert (sur lequel est basé notre modèle électrique), étaient compris entre 4 et 5 %.
Cependant, l’écart relatif de 10 % obtenu pour la puissance électrique dans notre étude, est
supérieur à la valeur de référence déterminée à partir du modèle de Wichert [PRI’04]. Cette
valeur d’écart relatif de référence qui s’élève à 6.1 % a été déterminée suite à trois mois de
mesures de puissance électrique sur des modules BP 280 PV en vue de la validation de ce
modèle électrique [PRI’04].

IV.4. Conclusion
Cette partie a abouti à la mise au point et à la validation en régime permanent et en régime
dynamique des modèles thermiques et électriques développés. En régime permanent, tout
d’abord, des confrontations expérimentales ont été effectuées à partir de divers essais de la
campagne de mesures basés sur une configuration de capteur solaire bi-fluide similaire à celle
qui a été modélisée.
De plus, afin de pallier le manque d’informations sur les incertitudes des appareils de
mesures et sur les caractéristiques du prototype, une étude de sensibilité de paramètres a été
réalisée. Pour cela, des simulations ont été faites en faisant varier certaines propriétés
physiques ou optiques (supposées au préalable influentes) des matériaux constituant le
composant solaire hybride et des deux fluides caloporteurs (air et liquide). Ce travail a permis
d’avoir un aperçu des écarts absolus minimum et maximum pouvant être obtenus en chacun
des nœuds de températures à partir du modèle thermique de capteur solaire bi-fluide
développé.
Cette étape a permis par la suite d’améliorer le modèle thermique dynamique réalisé. De
plus, des confrontations expérimentales ont été effectuées en régime dynamique à partir des
données expérimentales thermiques, aérauliques et électriques mesurées in situ. Malgré
d’éventuels défauts d’étalonnage des pyranomètres employés, ayant abouti à des écarts plus
ou moins significatifs entre les mesures de flux solaire global effectuées par la société
TENESOL et celles prélevées par le CETHIL, les résultats de la simulation sont cohérents
avec les données expérimentales et les écarts sont relativement acceptables à tous les niveaux,
à savoir, thermique, aéraulique et électrique.
En perspective, le modèle thermique et électrique du prototype 1 de capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide sera validé en régime dynamique à partir d’une campagne de mesures in situ
prévue sur les bancs d’essais expérimentaux du CSTB.
Dans l’attente de cette étape et en se basant sur les résultats obtenus ici, les modèles
dynamiques du capteur solaire PV/T à air (sans tube d’eau dans les nervures), du prototype 1
et du prototype 2 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide ont pu être utilisés afin d’estimer
les performances thermiques et électriques des systèmes multi - fonctionnels étudiés.

133
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

V. ETUDE DES PERFORMANCES


THERMIQUES ET ELECTRIQUES

134
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

V.1. Introduction
Suite à l’étude de faisabilité du concept de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide, aux
développements numériques en régime stationnaire puis en régime dynamique et à la
validation des modèles réalisés, cette partie concerne l’analyse des performances thermiques
et électriques des prototypes bi-fluides étudiés.
Plus précisément, l’objectif de ce travail est d’évaluer la production énergétique obtenue à
partir de chacune des fonctions offertes par ces capteurs solaires bi-fluides en vue entre autres
de la couverture partielle ou éventuellement totale des besoins en eau chaude sanitaire des
occupants d’un bâtiment. Cette étape est pour cela menée dans une phase d’intégration de ces
composants solaires à une unité d’habitation.
Des études sont tout d’abord, effectuées en vue d’évaluer l’impact de quelques paramètres
tels que le débit de circulation des fluides caloporteurs (air ou eau) sur les performances du
composant solaire et de définir les interactions entre les divers types de production
énergétique. Dans ce sens, la productivité de chacun des capteurs solaires PV/T bi-fluides est
analysée fonction énergétique par fonction énergétique. De plus, le taux de couverture solaire
des besoins en eau chaude des occupants assuré par ces dispositifs a été estimé. Enfin, les
performances de ces composants sont comparées à celles de divers capteurs solaires
standards.
La ventilation naturelle puis la ventilation forcée, configuration dans laquelle les
composants seront utilisés dans les périodes froides, sont prises en compte ici.

V.2. Etudes comparatives des productions thermiques et électrique des


composants
Diverses études paramétriques sur les productivités thermiques et électriques des capteurs
solaires étudiés ont été effectuées. L’objectif majeur ici, a été d’estimer les interactions entre
la production d’eau chaude sanitaire dans la nervure, la production thermique en air
préchauffé et la production électrique.
Pour cela, les deux variantes de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide et le capteur solaire
PV/T à air (sans production d’eau chaude dans la nervure) ont été intégrés tour à tour de
manière fictive à la toiture du local construit sur le site de TENESOL et présenté au chapitre
II.3 de ce document. En prenant en compte successivement les diverses fonctions
énergétiques assurées par les capteurs solaires PV/T hybrides bi-fluides étudiés (productions
d’énergie électrique, d’air préchauffé et d’eau chaude sanitaire), les productions énergétiques
ont été déterminées dans chaque cas et ont été comparées.
Diverses configurations ont donc été analysées en tenant compte de la multi- fonctionnalité
du concept étudié.
Dans le cas de l’intégration du capteur solaire PV/T à air (toit PV/T à air Solar Steel),
l’hypothèse d’une simple production électrique par le système a été envisagée à travers
l’étude du cas d’une ventilation naturelle de la lame d’air en sous-face des modules PV
(configuration d’été). Puis l’hypothèse d’une double production électrique et thermique à air a
été considérée en supposant une ventilation forcée de cette lame. De plus, afin d’évaluer
l’importance d’une ventilation de la lame, deux configurations extrêmes de circulation d’air
dans la lame ont été analysées, à savoir, une vitesse d’air Vair nulle et une vitesse d’air très
importante.
Puis, dans les cas d’une intégration des deux prototypes de capteur solaire bi-fluide (toit
PV-Th), l’hypothèse d’une double production énergétique électrique et thermique à eau
(production d’eau chaude sanitaire) a été prise en compte par l’étude du cas d’une ventilation
naturelle de la lame d’air. Enfin, l’hypothèse d’une triple production d’énergie (électrique,

135
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

thermique à air et thermique à eau) a été considérée en imposant une ventilation mécanique de
cette lame d’air. Le débit volumique de circulation d’eau est pris égal à 56 l/h (soit un débit
massique m&eau de 0.015 kg/s) afin de se rapprocher des conditions d’étude normalisées.

V.2.1. Description des systèmes et scénario de ventilation du local


Le bardage métallique de la toiture du local situé sur le site de TENESOL est constitué de
14 nervures et de 13 plages planes. La température intérieure de consigne du local est fixée à
19 °C. La longueur de rampant de la toiture est de 6.5 m. Le
Tableau V.1 indique les principales dimensions des composants imposées lors de ces
simulations.

x y
Couche semi- Tôle
z Tube + métallique
Plage plane transparente
Ailette Modules
b2/2 b1 PV

Tedlar
hnervure
ou h De Circulation d’air
dans la lame

episol biso3

bo Isolants

Figure V.1: Schéma simplifié du capteur solaire PV/T hybride bi-fluide (prototype 1)

Tableau V.1: Principales dimensions des capteurs solaires prises en compte pour les simulations
Définition Variables Dimensions
Largeur de la plage plane b2 0.26 m
Largeur d’ouverture de la nervure b1 0.072 m
Base de la nervure bo 0.022 m
Profondeur de la nervure hnervure 0.036 m
Epaisseur de la lame d’air h 0.08 m
Diamètre intérieur du tube Di 0.007 m
Diamètre extérieur du tube De 0.008 m
Epaisseur de l’isolant sous la lame d’air episol 0.14 m
Longueur de la lame d’air et des tubes L 6.5 m
Surface totale de capteur solaire disposé en toiture Scapteur 28.52 m²
Surface totale du champ PV Spv 14.12 m²
Inclinaison du capteur solaire β 15°

136
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

V.2.1.1. Présentation du capteur solaire PV/T à air


La température d’entrée de l’air dans la lame d’air est supposée égale à la température
ambiante extérieure. En ventilation forcée, le scénario de ventilation du local adopté est d’un
volume horaire (1 vol/h) de la zone du local à chauffer. Ainsi, le débit volumique d’air à
l’entrée de la lame d’air en sous face des panneaux PV est 120.5 m3/h, soit 3.9 m/s, si l’on
considère une masse volumique moyenne de l’air Mvair de 1.204 kg/m3.
Le champ photovoltaïque est constitué de 3 rangées en parallèle de 13 modules PV en
silicium poly-cristallin en série et correspond à celui qui a été décrit au chapitre II.3.1.

V.2.1.2. Présentation du dispositif de production d’eau chaude sanitaire


Le dispositif simplifié de production d’eau chaude considéré est composé d’un capteur
solaire à eau et d’un ballon de stockage combiné à un échangeur solaire séparé (cf. Figure
V.2).

Apport en eau
froide à Tefb

Kit de Puisage
production d’eau
d’eau chaude

Ballon de
stockage

Canalisations

Figure V.2: Synoptique de la boucle de production d’eau chaude sanitaire étudié

L’exemple des besoins en eau chaude sanitaire d’une famille classique de quatre personnes
est retenu. Le puisage d’eau chaude par les occupants est pris en compte et par conséquent, un
apport régulier d’eau froide à la température Tefb au ballon est supposé.
Cette eau apportée dans le ballon de stockage est à la température du réseau d’eau froide et
varie donc en fonction des mois tout au long de l’année.
Le capteur solaire à eau est composé dans sa globalité de 14 kits de production d’eau
chaude en parallèle disposés chacun dans une des nervures du bardage métallique sur la
toiture. Ces tubes sont reliés en entrée et en sortie à une canalisation permettant la connexion
avec le ballon de stockage (cf. Figure V.3).

137
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

Vers le ballon
Modules
de stockage PV sur la
plage plane
Tube placé
dans une Circulation
nervure de l’eau

Tube de
Du ballon
connexion de stockage

Figure V.3: Circulation d’eau du ballon de stockage au réseau de tubes du capteur solaire à eau

Un dimensionnement du ballon de stockage adapté aux besoins de cette famille de quatre


personnes a été réalisé. Pour cela, des ratios ont été utilisés. Notons que divers ratios
permettent de modéliser les installations de production d’eau chaude sanitaire en fonction du
nombre de personnes et du type de logement. Dans le cadre de ce travail, le volume du ballon
Vballon à installer pour desservir l’habitat de quatre personnes pris en compte est de 200 litres.
Le débit volumique de puisage noté qvpuisage se détermine de même en fonction du nombre
d’occupants du bâtiment. Le débit volumique de puisage relatif à une personne est de 50 litres
d’eau chaude par jour à 60 °C environ. Ainsi, dans cette étude, qvpuisage est égal à 200 l/j, soit
un débit massique de puisage m&puisage de 0.0023 kg/s.

La gestion du débit massique d’eau m&eau dans le capteur solaire à eau est réalisée suivant
deux paramètres de contrôle. La température du ballon est limitée à 70 °C. Par là, si la
température d’eau à l’entrée du capteur Tecin est supérieure à 70 °C alors la pompe de
distribution d’eau du ballon vers le capteur solaire à eau est arrêtée, d’où m&eau =0 . De plus, si
le gradient de température entre l’entrée et la sortie du capteur solaire à eau (à la température
Tecout) est très faible, la circulation d’eau est alors arrêtée dans la boucle ( m&eau =0 ).

L’établissement d’un bilan simplifié en régime dynamique de l’eau à l’intérieur du ballon


permet d’obtenir la température d’eau à l’entrée du capteur solaire à eau Tecin.
Cette température provient du mélange à l’intérieur du ballon, de la température de l’eau
chaude à la sortie du ballon Tecout et de la température Tefb de l’eau froide ajoutée
régulièrement au ballon. Elle est issue de l’expression (V.1):

Vballon ⋅Mvw⋅Cpw ⋅ dTecin = m&eau ⋅Cpw ⋅(Tecout −Tecin )+ m&puisage ⋅Cpw⋅(Tefb −Tecin ) (V.1)
dt

Après discrétisation de l’équation (V.1) à l’aide d’un schéma implicite, la température


d’eau à l’entrée du capteur solaire avec un pas de temps ∆t est donnée par l’équation (V.2),
l’indice i représentant ici, l’instant présent.

138
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

m&eau ⋅T i +m&puisage ⋅T i + (Vballon ⋅Mvw ) ⋅T i −1 


 ecout efb
∆t ecin

Tecin =
i (V.2)
m&eau + m&puisage + (Vballon ⋅Mvw )
 ∆t 

Cette température Tecin est aussi celle de l’eau chaude sanitaire puisée par les occupants.
Notons que la gestion du débit massique d’eau ainsi que la résolution du bilan simplifié défini
à l’intérieur du ballon de stockage sont effectuées à partir d’un sous-programme de ballon de
stockage réalisé sous TRNSYS dans le cadre de ce travail de thèse (cf. annexe A2.10).
Après la définition des diverses configurations à considérer et la présentation du dispositif
de production d’eau chaude sanitaire envisagé, l’étude des performances thermiques et
électriques des deux composants bi-fluides a été menée.

V.2.2. Etude de la productivité des composants solaires


L’étude des productivités thermiques et électriques mensuelles des deux composants bi-
fluides a été effectuée sur une année à partir d’un fichier météorologique horaire de Bron (une
ville périphérique de Lyon) issu de la bibliothèque METEONORM [Met’03] du logiciel
TRNSYS. Ce fichier a été retenu afin de pallier le manque de données en direction de vent
constaté sur un des fichiers météorologiques mensuels réalisés au cours de nos études
expérimentales (cf. paragraphe II.3.4). L’énergie solaire globale reçue par mois par les
composants solaires est présentée par la Figure V.4. Cette énergie globale annuelle s’élève à
1210 kWh/m².

Energie solaire globale reçue


Energie solaire globale (kWh/m²)

200
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
Mois

Figure V.4: Energie solaire globale mensuelle fournie par le fichier météorologique de Bron [Met’03]

Le pas de temps adopté au cours des simulations réalisées ici est de 5 min. Les valeurs du
fichier météorologique horaire sont ainsi interpolées sur chaque intervalle d’une heure par un
module de lecture de données de TRNSYS.
Les énergies thermiques présentées correspondent au cumul temporel des valeurs de
puissance utile calculées au cours de la simulation. Cette puissance utile représente la
puissance enthalpique récupérée sur la lame d’air en prenant en compte une masse volumique
d’air moyenne dans le canal (cf. équation III.79). C’est donc le produit du débit massique du

139
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

fluide, de la chaleur spécifique du fluide et de la différence de température entre l’entrée et la


sortie du capteur solaire.
Les énergies électriques présentées correspondent au cumul temporel des valeurs de
puissance maximale délivrée à chaque instant par les modules PV.
De plus, la production d’énergie thermique ou électrique est proposée par unité de surface
de capteur solaire.
Nous soulignons que la principale différence entre les deux prototypes de capteur solaire
bi-fluide consiste en l’épaisseur d’isolation du tube d’eau dans la nervure. Les variations de
productions thermiques en air de ces composants peuvent donc s’expliquer principalement par
leur différence d’épaisseur de lame d’air en sous-face des modules PV. Cette production
thermique en air est la puissance thermique évacuée de ces prototypes en sortie de lame.

V.2.2.1. Etude des productivités thermique et électrique de la toiture PV/T à


air
Le capteur solaire PV/T à air (sans capteur solaire à eau dans les nervures) est supposé
intégré à la toiture du local et étudié en ventilation naturelle, configuration dans laquelle seule
la production électrique est considérée. Puis, la ventilation forcée est analysée afin de prendre
en compte le cas d’une valorisation supplémentaire de l’air préchauffé produit dans la lame en
sous-face des modules PV. De plus, des configurations extrêmes de circulation d’air dans la
lame sont envisagées afin d’évaluer l’influence du type et de la vitesse de ventilation de la
lame d’air sur les niveaux de températures pouvant être atteints par les modules PV. La Figure
V.5 et la Figure V.6 font apparaître les productions électriques et thermiques mensuelles
obtenues respectivement pour une ventilation naturelle et pour une ventilation mécanique de
la lame d’air en sous-face des modules PV.

Production électrique Production thermique en air


18
Energie produite (kWh/m²)

16
14
12
10
8
6
4
2
0
Janvier Avril Juillet Octobre
Mois

Figure V.5: Energies thermiques en air et électriques mensuelles produites par le capteur solaire PV/T à
air en ventilation naturelle

140
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

Production électrique Production thermique en air


35

Energie produite (kWh/m²)


30
25
20
15
10
5
0
Janvier Avril Juillet Octobre
Mois

Figure V.6: Energies thermiques en air et électriques mensuelles produites par le capteur solaire PV/T à
air en ventilation forcée

Dans une configuration de ventilation naturelle de la lame (cf. Figure V.5), la production
thermique annuelle en air obtenue est de 13.7 kWh/m² et ne représente que 1 % de l’énergie
solaire reçue (avec des vitesses d’air d’environ 0.1 m/s). Quant à la production électrique, elle
correspond à 6.9 % environ de l’ensoleillement reçu, soit un rendement électrique de 14.02 %
par rapport à la surface du champ PV SPV. Ce rendement théorique est proche des valeurs
expérimentales obtenues lors des essais in situ (cf. paragraphe II.3.5).
La détermination des valeurs mensuelles de débit massique d’air en ventilation naturelle
montre, comme attendu que le débit massique d’air (de l’ordre de 10-3 kg/s) augmente en
période chaude car l’ensoleillement reçu est plus important, provoquant un tirage thermique
plus important entre l’entrée et la sortie de la lame.

Dans une configuration de circulation forcée de l’air dans la lame en sous-face des
modules PV (avec une vitesse d’air Vair de 3.9 m/s, ici), la production d’air préchauffé est
cette fois valorisée à travers la récupération de l’énergie thermique en air en sortie de canal.
Cet air préchauffé peut être utilisé pour contribuer à la couverture des besoins en chauffage du
bâtiment considéré. La production d’énergie thermique annuelle en air de 88.1 kWh/m² ici,
représente 7.3 % de l’énergie solaire globale reçue par le capteur solaire PV/T hybride à air.
La valeur d’énergie électrique produite sur l’année par le capteur solaire PV étudié dans le
cadre de cette thèse (soit 84.3 kWh/m²) est dans l’ordre de grandeur de celle obtenue par
Natural Resources Canada et Conserval Engineering lors des tests réalisés sur le panneau PV
Solarwall [Hol’98]. En effet, ce composant fournissait une énergie électrique située entre 50
et 100 kWh/m².an.
Bien que l’énergie thermique en air produite par le capteur solaire PV/T à air soit
relativement faible en période froide (à savoir, 17.2 kWh/m²), la production d’énergie
thermique en air entre mai et septembre est de 71 kWh/m². Cette valeur est proche de la
production par unité de surface d’un capteur solaire PV/T à air étudié par Guiavarch en 2003
[Gui’03]. En effet, ce composant à air intégré à la façade d’un bâtiment situé à Trappes
permettait de produire environ 93.6 kWh/m² en période chaude (de mai à septembre).
Ces résultats sont en outre, dans l’ordre de grandeur des valeurs d’énergies thermiques et
électriques obtenues par Guiavarch [Gui’03] à partir d’une seconde configuration de capteur

141
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

solaire PV/T à air de 17 m² environ et intégrée à une toiture inclinée à 60°. Le capteur solaire
PV étant situé en couverture de ce composant et ventilé en sous-face avec un débit d’air de
140 m3/h, la production thermique en air est de 1269 kWh et la production électrique de 1826
kWh à Nice [Gui’03]. En comparaison, avec un débit de ventilation de 120.5 m3/h, le capteur
solaire PV/T à air de 28.52 m² étudié dans le cadre de cette thèse, permet une production
thermique en air de 2513.3 kWh et une production électrique de 2403.6 kWh.

Afin d’estimer l’influence du type et de la vitesse de circulation de l’air dans la lame en


sous-face des modules PV sur les performances électriques du système, des simulations ont
été effectuées en ventilation naturelle et dans deux configurations extrêmes de circulation
d’air dans la lame d’air en sous-face des modules PV. Pour cela, en imposant une vitesse de
vent de 0.4 m/s et une température d’air ambiant Te de 25 °C, la différence de température
entre l’air ambiant et les modules PV a été déterminée en fonction de l’ensoleillement reçu
(cf. Figure V.7). Notons que la température du ciel est supposée égale à la température d’air
ambiant afin d’obtenir les valeurs maximales de température pouvant être atteintes dans les
diverses configurations envisagées.

dT (nat) dT (Vair=0) dT (Vair=50 m/s)


70
60
Température (°C)

50
40
30
20
10
0
0 200 400 600 800 1000 1200
Rayonnement (W/m²)

Figure V.7: Différence de température entre les modules PV et l’air ambiant en fonction de
l’ensoleillement reçu pour divers types de ventilation (Te = 25 °C, Vvent = 0.4 m/s)

L’analyse de la Figure V.7 permet de mettre en évidence l’importance d’une ventilation


adaptée de la lame d’air en sous-face des modules PV. En effet, comme attendu, la
configuration la plus défavorable (ventilation nulle de la lame) aboutit aux plus importantes
différences de température entre les modules PV et l’air ambiant (supérieure à 60 °C à 1000
W/m²), dans les conditions aux limites imposées. Cela peut s’expliquer par le fait que cette
configuration est assimilable à celle d’un panneau PV monté sur une couche d’isolation.
La ventilation naturelle des modules PV permet de réduire cette différence de température
d’environ 30 °C. Le cas d’une importante vitesse de ventilation de la lame d’air entraîne une
différence de température relativement réduite entre les modules PV et l’air ambiant.
Notons que les résultats présentés sont cohérents avec ceux obtenus in situ pendant une
journée à Ispra en Italie par Bloem [Blo’05] à partir d’un panneau PV composé de quatre
modules et incliné à 45 °C. En effet, pour une vitesse de vent moyenne de 1.2 m/s, et une
température ambiante moyenne de 30 °C (la température de la voûte céleste étant différente

142
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

de la température d’air ambiant), la différence de température entre les modules PV et l’air


ambiant dans le cas d’un panneau PV monté sur un isolant est d’environ 50 °C à 1000 W/m².
Ces divers résultats indiquent que la ventilation forcée permet, comme attendu de réduire
de manière plus ou moins sensible la température de fonctionnement des modules PV, et donc
d’améliorer les performances électriques du composant.

Dans le paragraphe suivant, une analyse en ventilation naturelle puis forcée est réalisée
dans une phase d’intégration du premier prototype de capteur solaire bi-fluide à la toiture du
bâtiment considéré.

V.2.2.2. Productivité de la toiture PV/T hybride bi-fluide (prototype 1)


Le cas d’une ventilation naturelle de la lame d’air a été analysé dans un premier temps.
Soulignons ici que seules les productions thermiques en eau chaude sanitaire et électrique
sont valorisées, l’air préchauffé n’étant pas récupéré à la sortie de la lame.

Production thermique en eau


Production thermique en air
Production électrique
30
Energie produite (kWh/m²)

25

20

15

10

0
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
Mois

Figure V.8: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du prototype 1 en
ventilation naturelle

L’analyse des résultats de la Figure V.8 montre que le rendement électrique du capteur
solaire PV est de 14.2 % en tenant compte uniquement de la surface du champ PV SPV. Cette
valeur est légèrement supérieure au rendement électrique du capteur solaire PV/T à air. Cette
production électrique annuelle de 84.7 kWh/m² représente 7 % de l’énergie solaire globale
reçue par la totalité de la surface captatrice Scapteur.
Ce léger accroissement de production électrique peut s’expliquer par une baisse de la
température maximale annuelle des modules PV qui varie de 44.7 °C (pour le capteur solaire
PV/T air présenté au paragraphe précédent) à 41.1 °C bien que la production thermique
annuelle en air soit très faible (soit 2.2 kWh/m²). Une partie de la chaleur dissipée par les
modules PV semble donc être transférée au capteur solaire à eau par effet d’ailette dans la
paroi latérale oblique de la nervure.

143
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

La valeur de production électrique annuelle obtenue, soit 84.7 kWh/m² est dans l’ordre de
grandeur de celle du capteur solaire PV/T hybride à eau étudié par Fujisawa et Tani [Fuj’97],
en 1997, qui fournit environ 137 kWh/m² (pour une surface de capteur solaire PV de 0.48 m²).

La production thermique annuelle en eau chaude sanitaire de 78.1 kWh/m² représente 6.5
% de l’énergie solaire globale reçue par la totalité de la surface captatrice du prototype 1.

La ventilation forcée est ensuite analysée afin d’en estimer l’influence sur les productions
thermiques en eau chaude sanitaire et électriques.

Production thermique en eau


Production thermique en air
Production électrique
40
35
Energie produite (kWh/m²)

30
25
20
15
10
5
0
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
Mois

Figure V.9: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du prototype 1 en
ventilation forcée

L’analyse de la Figure V.9 montre que la ventilation forcée améliore la production


d’énergie électrique qui croît ainsi de 84.3 kWh/m² dans le capteur solaire PV/T à air (cf.
V.2.2.1) à 84.9 kWh/m².
La production d’énergie thermique annuelle en eau chaude sanitaire de 2357.8 kWh (soit
82.7 kWh/m²) est proche des valeurs d’énergies thermiques produites par un chauffe-eau
solaire dimensionné par Guiavarch en 2003 [Gui’03] pour desservir un bâtiment résidentiel
individuel occupé par 4 personnes. Le capteur solaire à eau de 5.74 m², incliné à 45° et inclus
dans ce dispositif permettait la production d’une énergie thermique annuelle en eau chaude
sanitaire de 2144 kWh.
La production d’énergie thermique en air s’élève en ventilation forcée à 45.7 kWh/m².

Suite à cette étape, le prototype 2 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide a de même été
analysé en ventilation naturelle et en ventilation forcée de la lame d’air en sous-face des
modules PV. Il est supposé intégré à la toiture du bâtiment considéré à travers l’ajout de tubes
de circulation d’eau dans les 14 nervures du capteur solaire PV/T à air étudié au paragraphe
V.2.2.1.

144
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

V.2.2.3. Productivité de la toiture PV/T hybride bi-fluide (prototype 2)


Pour les deux types de ventilation, les performances thermiques et électriques sont
comparées à celles du capteur solaire PV/T à air et à celles du prototype 1 de capteur solaire
PV/T bi-fluide.

Production thermique en eau


Production thermique en air
Production électrique
35
Energie produite (kWh/m²)

30
25
20
15
10
5
0
Janvier Avril Juillet Octobre
Mois

Figure V.10: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du prototype 2 en
ventilation naturelle

La comparaison des valeurs de production obtenues en ventilation naturelle à partir du


prototype 2, (cf. Figure V.10) avec celles du capteur solaire PV/T à air (cf. paragraphe
V.2.2.1) montre que la production thermique d’eau chaude sanitaire supplémentaire au niveau
des nervures du bardage métallique, entraîne une importante dégradation de la production
d’air préchauffé.
Cela peut s’expliquer par la présence de l’isolant et du tube à ailette dans la nervure
supprimant la surface de captation que constituent les parois latérales obliques de la nervure
pour le capteur solaire à air.

Quant à la production d’énergie électrique du prototype 2, elle est inférieure à celle du


prototype 1 (cf. Figure V.10). En effet, tandis que la production électrique annuelle du
prototype 1 est de 84.7 kWh/m², celle du second prototype est de 84.3 kWh/m² par an. Et de
manière cohérente, la comparaison des températures de fonctionnement des modules PV au
niveau de ces deux composants montre que les valeurs sont la plupart du temps plus élevées
dans le cas du prototype 2. Ce résultat est dû à la meilleure isolation des nervures du
prototype 2 par rapport à celles du prototype 1, ce qui permet un meilleur découplage
thermique des panneaux PV et du capteur solaire à eau. Dans ce sens, le transfert thermique
par conduction entre ces deux éléments, par effet d’ailette dans les parois latérales obliques
des nervures, est réduit dans la configuration du prototype 2.

La comparaison des productions thermiques en eau chaude sanitaire obtenues ici en


convection naturelle avec celles du prototype 1 (cf. Figure V.8) montre que les valeurs sont
nettement accrues avec la configuration géométrique du prototype 2. Dans ce sens, le

145
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

prototype 1 offre une production thermique en eau chaude de 78 kWh/m² alors que la
production thermique en eau du prototype 2 est de 107.7 kWh/m².
L’énergie thermique en air extrait par ventilation naturelle du prototype 2 s’élève à 9.3
kWh/m².

Puis, la ventilation mécanique de la lame d’air du prototype 2 a permis d’évaluer plus


précisément l’impact de l’ajout du capteur solaire à eau dans la nervure sur les productions
thermiques d’air préchauffé et électriques. Les valeurs obtenues ont de même été comparées à
celles du capteur solaire PV/T à air et à celles du prototype 1.

Production thermique en eau


Production thermique en air
Production électrique
45
Energie produite (kWh/m²)

40
35
30
25
20
15
10
5
0
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
Mois

Figure V.11: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du prototype 2 en
ventilation forcée

Le changement de type de ventilation dans la lame améliore la production électrique des


panneaux PV qui croît de 84.3 kWh/m² en ventilation naturelle à 84.6 kWh/m².
La comparaison des productions électriques des deux prototypes en période chaude (du
mois d’avril au mois d’août) montre que la production d’énergie électrique du prototype 2 est
inférieure à celle du prototype 1 aussi bien en ventilation forcée qu’en ventilation naturelle
(cf. Figure V.11) de la lame. Elle est, en effet de 84.9 kWh/m² pour le prototype 1 et de 84.6
kWh/m² pour le prototype 2.

Les productions thermiques annuelles en eau chaude sanitaire du prototype 2 croissent


avec la ventilation mécanique de la lame d’air et sont supérieures à celles du prototype 1,
comme dans la configuration de ventilation naturelle.
Dans ce sens, en ventilation forcée, la production thermique en eau chaude du prototype 1
est de 82.7 kWh/m² alors que la production thermique du second prototype s’élève à 112.5
kWh/m².

L’énergie extraite par ventilation mécanique de la lame d’air en sous-face des modules PV
au niveau du second prototype est de 52.3 kWh/m².

146
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

Enfin, la Figure V.12 propose un récapitulatif des productions annuelles d’énergie


obtenues dans les divers cas de figure envisagés. n et f sont les notations adoptées ici
respectivement pour la ventilation naturelle et la ventilation forcée.

Production thermique en eau


Production thermique en air
Production électrique
250
Production d'énergie (kWh/m²)

200

150

100

50

0
PVTair (n) PVTair (f) Proto1(n) Proto1(f) Proto2(n) Proto2(f)

Figure V.12: Productivités thermiques (en air et en eau chaude sanitaire) et électriques annuelles pour les
diverses configurations étudiées

La Figure V.12 montre qu’en ventilation naturelle (n) comme en ventilation forcée (f), le
second prototype de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide (proto2) offre la production
d’énergie totale (thermiques et électrique) la plus importante par rapport au prototype 1 (proto
1) et au capteur solaire PV/T à air (PVTair).

Cette étude nous a permis de constater que dans toutes les configurations considérées, les
performances thermiques et électriques sont maximales entre juin et juillet. En période froide
(de septembre à mars), la production d’air préchauffé des deux composants est faible en
ventilation forcée. Par là, entre septembre et mars, la production thermique en air du
prototype 1 est de 7.9 kWh/m² et celle du prototype 2 est de 8 kWh/m². De même, la
production thermique en air du capteur solaire PV/T à air est de 14.9 kWh/m² en période
froide. Les besoins en chauffage actuels d’un bâtiment s’élevant à 103 kWh/m² d’après la
réglementation thermique française (RT2000) [RT2’00], les deux prototypes offrent un taux
de couverture solaire moyen des besoins en chauffage de 7.7 % environ. Le taux de
couverture solaire du capteur solaire PV/T à air de 14.4 % est légèrement supérieur comme
attendu. Un système d’appoint s’avère, ainsi nécessaire pour le chauffage des locaux.
Nous soulignons toutefois, que dans les trois configurations envisagées (capteur solaire
PV/T à air, prototype 1 et prototype 2 bi-fluides), les ordres de grandeurs des taux de
couverture solaire des besoins en chauffage obtenus sont cohérents avec les valeurs proposées
par Mei [Mei’03] en 2003, dans son étude d’une façade PV et d’un capteur solaire à air
ventilés (lame d’air verticale dans ce cas). En effet, cet auteur estime que le rapport entre la
production d’air préchauffé produite et les besoins en chauffage d’un bâtiment varie de 2 %

147
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

pour les régions situées au nord (Stuttgart) à 12 % dans les zones plus ensoleillées
(Barcelone).

De plus, notons qu’en considérant à la fois le chauffage et la production d’eau chaude


sanitaire, les besoins en chaleur d’un bâtiment s’élèvent à 150 kWh/m². Ainsi, en tenant
compte de la production d’air préchauffé sur la période froide (octobre à mars) et de la
production annuelle d’eau chaude sanitaire, les taux de couverture solaire des deux
composants analysés ont été déterminés. Par là, le prototype 1 produisant 90.6 kWh/m²
d’énergie thermique (air préchauffé en période froide et eau chaude sanitaire), permet la
couverture solaire de 60 % de ces besoins en chaleur. Le prototype 2, avec une production
thermique de 120.4 kWh/m² (air préchauffé en période froide et eau chaude sanitaire), a un
taux de couverture solaire de 80 % environ des besoins en chaleur d’un bâtiment actuel.
Cependant, d’après une étude prospective du CSTB [CCB’06] sur l’évolution des besoins
en chauffage, la réduction progressive des pertes thermiques des bâtiments (notamment par
l’amélioration des techniques d’isolation) devrait permettre à court ou long terme, une
réduction des besoins en chaleur (incluant le chauffage et l’eau chaude sanitaire) à 50 kWh/m²
dans une première étape puis à 35 kWh/m² dans une seconde étape.
Dans ce sens, le taux de couverture solaire des composants étudiés devrait augmenter
considérablement (supérieurs à 100 %), dans ces deux étapes.

Les taux de couverture solaire obtenus pour les besoins en chauffage à partir des
composants bi-fluides analysés sont très faibles en ce qui concerne les bâtiments actuels.
Toutefois, nous estimons qu’à long terme, avec la réduction générale de la consommation
thermique du bâtiment, la contribution de ces composants bi-fluides devrait être plus
significative. Les prototypes étudiés dans le cadre de cette thèse devraient donc assurer une
couverture totale des besoins en chaleur du bâtiment.
Cependant, une prévision plus détaillée des besoins en chauffage serait nécessaire afin
d’évaluer les taux de couverture solaire des prototypes étudiés relatifs à ces besoins dans le
bâtiment.

Nous analysons plus précisément par la suite, la production thermique mensuelle en eau
chaude sanitaire à travers la comparaison du rendement thermique en eau des deux prototypes
étudiés à un rendement de capteur standard et à travers le calcul du taux de couverture solaire.

V.2.2.4. Calcul du rendement thermique en eau


Le rendement thermique en eau a de même été déterminé en fonction de la température
relative T* donnée par:

T*=
(Tmeau −Te ) avec Tmeau =
(Tecout −Tecin ) (V.3)
G 2

L’ensoleillement global G est fixé à 950 W/m², la vitesse du vent Vvent est de 1 m/s. La
température d’air ambiant extérieur est 10 °C. La température d’entrée d’air dans la lame est
de 10 °C. Le débit massique d’eau est 9.3 10-3 kg/s. La simulation est réalisée en régime
permanent en imposant les valeurs suivantes de température d’entrée d’eau dans les tubes: 5
°C, 35 °C, 65 °C et 90 °C. Les rendements thermiques en eau des composants étudiés ainsi
que le rendement d’un capteur solaire standard analysé par la société CLIPSOL sont
représentés sur la Figure V.13.

148
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

Rendement (Proto 1) Rendement (Proto 2) Rendement (CLIPSOL)


1
Basse Moyenne température Haute
0,9
Rendement thermique (-)

0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09
(Tmeau-Te)/G

Figure V.13: Rendements thermiques en eau des prototypes bi-fluides et d’un capteur solaire standard

L’analyse de cette figure indique que les rendements thermiques à eau des deux prototypes
bi-fluides (principalement, celui du second prototype pour
(Tmeau −Te )≤0.03 ) sont supérieurs à
G
celui du capteur solaire standard, à basse température. Notons ainsi que les performances
thermiques du prototype 1 sont supérieures à celles du capteur solaire standard pour les
applications à basse température dont la température est inférieure à 22 °C (cf. Figure V.13).
De même, les performances thermiques du prototype 2 sont supérieures à celles du capteur
solaire standard pour les applications à basse température et pour les applications à moyenne
température dont le niveau de température est inférieur à 43 °C.
De plus, le rendement thermique en eau du prototype 1 s’élève alors à 77 % et celui du
prototype 2 monte à 89 % tandis que le rendement thermique en eau du capteur solaire
standard atteint 74 %. Dans ce sens, à basse température, le fonctionnement des deux
composants se rapproche de celui d’un capteur solaire plan non vitré.
Les capteurs solaires à eau étudiés peuvent intervenir dans divers types d’applications
(basse, moyenne et haute températures) mais avec des rendements thermiques différents (tels
qu’indiqué sur la Figure V.13) dépendant de la température d’entrée de l’eau dans le capteur
solaire. Par exemple, pour des applications à basse température dont le niveau de température
est inférieur à 30 °C, le rendement du prototype 1 est compris entre 63.7 % et 77 % et le
rendement du prototype 2 est situé entre 75.5 % et 89 %.

Les composants solaires bi-fluides étudiés peuvent en outre, être utilisés pour des
applications à température modérée dont le niveau de température est compris entre 30 °C et
70 °C. Pour ces applications à moyenne température qui constituent le domaine d’utilisation
visé lors de la conception des deux prototypes bi-fluides étudiés dans le cadre de cette thèse,
le rendement thermique en eau du prototype 1 est compris entre 63.7 % et 27.8 % et le
rendement thermique du second prototype varie de 75.5 % à 34.6 % en fonction du niveau de
température moyenne d’eau atteint dans ces capteurs solaires à eau.
Ces applications, pour lesquelles des capteurs solaires plans vitrés sont principalement
utilisés, concernent la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage des bâtiments et des
piscines d’intérieur.

149
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

Enfin, pour les applications à haute température, les deux prototypes étudiés peuvent être
employés mais avec une efficacité plus réduite, à savoir inférieure à 27.8 % pour le prototype
1 et à 34.6 % pour le prototype 2. Les températures d’eau demandées dans ce cas, sont
supérieures à 70 °C et permettent la production d’eau chaude sanitaire dans les résidences et
les bâtiments commerciaux, le chauffage des piscines intérieures et le chauffage des locaux
par combinaison par exemple, avec des planchers chauffants.
Ces diverses observations nous mènent à constater à ce niveau que les performances
thermiques en eau du second prototype sont supérieures à celles du prototype 1 pour tous les
domaines d’application.
Suite à l’évaluation des rendements thermiques des composants solaires étudiés, le taux de
couverture solaire des besoins en eau chaude sanitaire du bâtiment considéré a été déterminé.

V.2.2.5. Calcul du taux de couverture solaire des besoins en eau chaude


sanitaire
Le taux de couverture solaire Tcs est le pourcentage des besoins en eau chaude sanitaire
d’un bâtiment couvert par une installation solaire. Dans le cadre de ce travail, nous avons
employé l’équation (V.4).

Tcs = Ethueau (V.4)


Ebeau

Où Ethueau est l’énergie thermique réellement utile produite par le capteur solaire à eau et
Ebeau, l’énergie nécessaire à la couverture des besoins en eau chaude sanitaire.
Pour le choix d’une installation solaire standard, les besoins en eau chaude sanitaire des
occupants d’un bâtiment doivent être déterminés. Pour cela, différents ratios sont
généralement employés. Afin de couvrir les besoins en eau chaude sanitaire d’une personne,
sachant qu’elle consomme en moyenne 18250 litres d’eau chaude par an, il est nécessaire de
produire 800 kWh/an environ d’énergie thermique.
D’où, les besoins en eau chaude sanitaire pour la famille classique de 4 personnes s’élèvent
à 3200 kWh/an.
Les taux de couverture solaire des deux prototypes étudiés sont déterminés dans le cas où
la lame d’air en sous-face des modules PV n’est pas valorisée, soit en ventilation naturelle et
pour un débit massique d’eau m&eau de 0.015 kg/s.
Ainsi, pour la toiture PV/T hybride bi-fluide (prototype 1) fournissant une production
thermique annuelle en eau chaude de 2226.7 kWh, le taux de couverture solaire annuel des
besoins en eau chaude sanitaire est 70 % environ.
Cette valeur est proche du taux de couverture solaire assuré par un capteur solaire à eau
standard étudié par Fraisse et al [Fra’07] en 2007, soit 60 %.
Concernant le prototype 2 fournissant 3071 kWh d’énergie thermique en eau chaude par
an, le taux de couverture solaire annuel des besoins en eau chaude sanitaire est d’environ 96
%. D’où, le prototype 2 propose le plus important taux de couverture solaire annuel et semble
pouvoir couvrir la majeur partie des besoins du local étudié.
Afin de mener à bien ce travail, les valeurs mensuelles de taux de couverture solaire ont été
calculées et sont présentées dans le Tableau V.2. De même, sont présentées les valeurs
mensuelles d’énergie thermique réellement utile et d’énergie thermique en eau chaude
sanitaire produite par chacun des composants bi-fluides étudiés.

150
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

Tableau V.2: Calcul des taux de couverture solaire assurés par les deux prototypes de capteur solaire
PV/T hybride bi-fluide

Jan Fev Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov Dec An

Besoins (kWh) 296 261 286 271 268 249 246 247 244 269 270 292 3200
Energie fournie
Proto 1 (kWh) 48 103 189 243 302 322 348 277 185 93 60 55 2225
Energie utile
Proto 1 (kWh) 48 103 189 243 268 249 246 247 244 93 60 55 2045
Couverture solaire
Proto 1 (%) 16 40 66 90 100 100 100 100 76 35 22 19 64
Energie fournie
Proto 2 (kWh) 72 148 269 340 415 430 468 375 256 131 85 80 3069
Energie utile
Proto 2 (kWh) 72 148 269 271 268 249 246 247 244 131 85 80 2310
Couverture solaire
Proto 2 (%) 24 57 94 100 100 100 100 100 100 49 32 28 72

D’après ce tableau, dans les périodes froides, les deux prototypes ne couvrent qu’une partie
des besoins mensuels en eau chaude sanitaire. Un système d’appoint serait alors nécessaire
afin de couvrir les besoins en eau chaude sanitaire. Mais, en période chaude, la demande est
largement satisfaite. De Mai à Août, les installations disposées sur la toiture du bâtiment
semblent donc surdimensionnées par rapport aux besoins en eau chaude sanitaire de cette
famille de 4 personnes. Notons que le prototype 2 permet une couverture totale des besoins en
eau chaude sanitaire sur une période plus importante (six mois) que le prototype 1 (quatre
mois).
Le prototype 1 permet la couverture de 64 % des besoins en eau chaude sanitaire du
bâtiment en ne prenant en compte que l’énergie produite par le composant et réellement utile
à la couverture des besoins mensuels de la famille. Le prototype 2 offre un taux de couverture
solaire des besoins en eau chaude sanitaire de 72 %, dans les mêmes conditions.

Bien que les performances des composants bi-fluides étudiés semblent très satisfaisantes, il
est nécessaire de les comparer à des systèmes existants afin d’avoir une estimation de leur
compétitivité.

V.2.3. Comparaison des performances des composants bi-fluides à des systèmes


de référence
Dans ce paragraphe, les composants solaires étudiés sont comparés à deux capteurs
solaires PV/T thermiques à eau, à un capteur solaire PV et à un capteur solaire thermique à
eau. Les capteurs solaires standards considérés ici et décrits brièvement ont été étudiés par
Fraisse et al [Fra’07], dans le cadre du PRI6.2 en collaboration avec le CETHIL, CLIPSOL et
avec l’aide de l’ADEME. Les simulations ont été effectuées à partir du fichier météo de
Macôn qui reçoit un ensoleillement de 1206 kWh/m² par an.

151
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

V.2.3.1. Présentation des systèmes


Trois configurations de capteur solaire standard de référence ont été prises en compte, dans
cette étape (cf. Figure V.14). Le premier composant pris comme référence et noté (PV+T) est
composé de deux capteurs solaires séparés (un capteur solaire PV et un capteur solaire
thermique) de 16 m² chacun. Le capteur solaire thermique classique est vitré. Le panneau PV
est refroidi par ventilation naturelle sur ses deux faces. Ces systèmes n’ont pas été intégrés au
bâti. Le second composant noté PV/T n° 1 est un capteur solaire PV/T hybride de 16 m² sans
couverture de verre. Le troisième composant noté PV/T n° 2 est un capteur solaire hybride
PV/T de 16 m² avec couverture de verre.

T
+
PV PV / T
PV / T
n°1 n°2

Figure V.14: Les capteurs solaires standards pris en compte [Fra’07]

Les modules PV en silicium poly-cristallin BP MSX 80 sont constitués de couches de


verre, de silicium et de verre superposées. Le panneau PV est composé de 42 modules PV,
soient 2 en série et 21 en parallèle. Le capteur solaire thermique à eau comporte 16 tubes de 8
m de longueur chacun.
Le refroidissement du panneau photovoltaïque est assuré par la circulation d’un fluide
caloporteur (composé de propylène glycol à 30 % qui est proche du fluide caloporteur
employé dans les prototypes bi-fluides étudiés) dans des tubes en cuivre de diamètre intérieur
7 mm situés en sous-face de l’absorbeur. Les capteurs solaires à eau inclus dans ces systèmes
sont couplés chacun à un ballon de stockage. Le volume du ballon utilisé est 250 litres avec
un débit de puisage de 200 l/j.
Afin de permettre la comparaison avec ces divers systèmes, les caractéristiques des
composants solaires hybrides bi-fluides analysés au cours de cette thèse ont été définies sur
une surface équivalente. Pour une surface équivalente de capteur solaire de 16 m², le capteur
solaire à étudier se compose ainsi de 7 trames (composée d’une nervure et d’une plage plane)
de capteur solaire de 6.5 m de long. Le panneau solaire correspondant est donc constitué de 7
rangées en parallèle de 3 modules en série, soit 21 modules PV.
Les diverses simulations ont été réalisées à partir des conditions suivantes. Le ballon de
stockage couplé à chacun de ces systèmes bi-fluides a un volume de 250 litres. Le débit de
puisage de l’eau chaude est de 200 l/j. Le débit volumique d’eau circulant dans ces tubes vers
le ballon de stockage est de 44 l/h.m² [Fra’07]. Le débit massique d’eau m&eau imposé dans les
tubes est donc de 0.012 kg/s.

152
V. ETUDE DES PERFORMANCES THERMIQUES ET ELECTRIQUES

V.2.3.2. Comparaison des systèmes


Tableau V.3: Comparaison des productivités des prototypes bi-fluides et de capteurs solaires standards
Production Production Production Production
électrique électrique thermique thermique
(kWh) (kWh/m²) en eau en eau
(kWh) (kWh/m²)
Prototype 1 1306 82 1156 72
Prototype 2 1301 81 1454 91
Capteurs solaires PV+T 1873 117 5863 366
Capteur solaire PV/T n°1 1906 119 1631 102
Capteur solaire PV/T n°2
ε = 0.4 1360 85 4204 263

L’analyse des résultats obtenus montre qu’avec 21 modules PV, les productions électriques
des composants étudiés sont proches de celles des capteurs solaires de référence fonctionnant
avec 42 modules PV.
Les productions thermiques en eau chaude sanitaire des deux prototypes bi-fluides sont
faibles par rapport à celles de la plupart des capteurs solaires standards considérés. Cependant,
les deux prototypes étudiés produisent une énergie thermique voisine de celle du capteur
solaire PV/T n° 1, soit du capteur solaire PV/T à eau non vitré. En effet, en prenant en compte
une surface de capteur solaire PV/T hybride de 16 m² (au lieu de 4 m² de surface standard de
capteur solaire à eau), le prototype 2 fournit par exemple, une énergie thermique de 1454 kWh
tandis que le capteur solaire PV/T n° 1 produit 1631 kWh d’énergie thermique. Ces résultats
peuvent s’expliquer par le nombre plus réduit de tubes compris sur les surfaces équivalentes
(de 16 m²) des prototypes bi-fluides.

V.3. Conclusion
Cette étape a permis l’évaluation de la productivité des deux prototypes de capteur solaire
bi-fluide en fonction des diverses options qu’elles offrent dans une phase d’intégration au
bâti. Ainsi, les hypothèses d’une toiture permettant la production d’énergie électrique et
d’énergie thermique en air préchauffé ou en eau chaude sanitaire ont été envisagées
progressivement. La comparaison des performances des deux composants a permis d’aboutir
aux constats suivants. En période chaude (du mois d’avril au mois d’août), la géométrie du
prototype 2 améliore la production du champ PV en ventilation forcée bien que sa production
annuelle soit légèrement inférieure à celle du prototype 1. De même, le prototype 2 semble
améliorer nettement la production d’eau chaude sanitaire mais moins sensiblement la
production d’air préchauffé par rapport au prototype 1. Le second prototype de capteur solaire
bi-fluide, évolution du prototype 1 semble donc, d’après les résultats obtenus tout au long de
notre travail de thèse le plus performant du point de vue de la production énergétique totale
(thermique et électrique).
De plus, la comparaison de ces composants avec des surfaces équivalentes de capteurs
solaires de référence montre que la production thermique en eau chaude sanitaire demeure
inférieure aux valeurs de référence, mais est proche de la production thermique en eau du
capteur solaire PV/T n° 1, c’est-à-dire le capteur solaire sans vitrage. Cependant, les
productions électriques par unité de surface respectives sont plus ou moins du même ordre de
grandeur. Nous soulignons ici que les composants bi-fluides analysés produisent une quantité
d’énergie électrique proche de celle des systèmes standards à partir d’un nombre de modules
PV égal à la moitié du nombre de modules PV inclus dans les composants solaires standards.

153
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

154
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

Conclusion générale
Ce travail de thèse nous a permis de réaliser la conception, l’étude expérimentale et la
modélisation en régime permanent puis en régime dynamique d’un prototype de capteur
solaire hybride bi-fluide caloporteur et d’un second prototype dont la configuration est issue
d’une évolution du premier prototype, en vue de l’évaluation et de la comparaison de leurs
performances thermiques et électriques.
Le chapitre I constituant l’introduction de ce document situe le contexte ayant conduit au
lancement du projet Solar Steel puis du projet PREBAT intitulé Toit PV/Th dans lesquels
s’inscrivent nos recherches, c’est-à-dire l’intégration à l’enveloppe des bâtis de composants
hybrides et photovoltaïques en vue de l’amélioration de leurs performances par
l’accroissement de leur surface de captation d’énergie solaire.
La synthèse bibliographique réalisée sur les capteurs solaires thermiques (à air et à eau) et
sur les capteurs solaires photovoltaïques existants, a mené à la conception des prototypes 1 et
2 de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide (à air et à eau) adaptés à des applications à
moyennes températures. Leur configuration à absorbeur nervuré et support des modules PV
est proche de celle des panneaux PV Solarwall [Hol’98]. A l’intérieur de chaque nervure
confinée par une couverture semi-transparente, a été monté un capteur solaire à eau
comprenant un tube isolé et soudé à une ailette. Le second composant comporte une épaisseur
d’isolation plus importante du tube à l’intérieur de la nervure ainsi qu’une plus grande
épaisseur de lame d’air en sous-face des modules PV.
Les études expérimentales décrites au chapitre II ont conduit à travers une première
campagne de mesures menée en conditions contrôlées en laboratoire par la société Sunland 21
à partir d’une maquette du prototype bi-fluide initial, à l’évaluation de la faisabilité et de
l’opportunité du concept de composant bi-fluide, ainsi qu’à une première estimation des
performances du système. Le constat a été fait, à ce niveau que le découplage du capteur
solaire à eau et du capteur solaire PV/T à air est aisément réalisable à partir d’une bonne
isolation de la nervure.
Les résultats obtenus ont été complétés à travers la campagne de mesures réalisée in situ
par le CETHIL sur une cellule test de capteur solaire PV/T à air intégrée à un local construit
sur le site de la société TENESOL. Le comportement et les performances thermiques et
électriques du composant PV/T à air sous des sollicitations réelles ont été analysés. Les
rendements électriques mensuels les plus élevés avoisinent 14 % et sont donc assez proches
des rendements donnés sous des conditions normalisées. L’influence de la température des
modules PV et de la lame d’air sur les performances électriques a résulté être peu
significative.
Les diverses mesures thermiques, aérauliques et électriques prélevées sur deux ans environ
constituent une importante et riche base de données sur laquelle s’est appuyée la modélisation
en régime permanent et en régime dynamique des deux prototypes de capteur solaire PV/T
hybride bi-fluide présentée au chapitre III. Ces développements numériques menés sur un
volume fini de capteur solaire de longueur dx ont été effectués suivant un principe de
découplage des divers phénomènes thermiques, aérauliques et de photo-conversion
interdépendants existant au sein de ces systèmes. Le couplage de ces phénomènes a été assuré
à travers le bilan thermique réalisé pour chacun des capteurs solaires étudiés. Ce travail a
abouti à l’intégration des modèles développés à des sous-programmes réalisés à l’aide du
logiciel TRNSYS [TRN’96] dont la résolution a fait appel au Solver 0.
La validation des modèles ainsi obtenus est présentée au chapitre IV à partir des études
expérimentales effectuées en laboratoire et in situ. Les résultats obtenus ont montré que les

155
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

écarts absolus et relatifs entre les valeurs mesurées et celles issues de la simulation sont
satisfaisants et acceptables aux niveaux thermique et électrique.
Ces diverses étapes ont permis d’évaluer et de comparer la productivité de ces deux
composants au niveau thermique en air, thermique en eau et électrique dans une phase
d’intégration à la toiture d’un local. Les diverses configurations de fonctionnement des
prototypes ont été envisagées, à savoir: le cas d’une simple production d’énergie électrique,
d’une double production d’énergie électrique et d’énergie thermique en air et d’une
production supplémentaire d’eau chaude sanitaire dans les nervures.
Les résultats obtenus et présentés au chapitre V mènent à la conclusion que du point de vue
électrique, les productivités de ces deux prototypes bi-fluides sont similaires.
De plus, le constat est fait que l’ajout d’une production thermique en eau dans les nervures
dégrade la production en air préchauffé par réduction de la surface de captation par rapport à
la configuration de capteur solaire PV/T à air (sans tube d’eau dans les nervures).
Du point de vue thermique, le second prototype de capteur solaire bi-fluide paraît le plus
performant. L’analyse du rendement thermique montre que les composants étudiés ont une
production thermique en eau supérieure à celle d’un capteur solaire standard à basse
température. Plus précisément, le prototype 1 a un rendement thermique en eau atteignant
dans ce cas 77 %, et le prototype 2 un rendement thermique en eau de 89 %. Ces deux
composants bi-fluides sont adaptés à des applications à basse et moyenne températures avec
un rendement thermique en eau supérieur à 30 % pour le prototype 1 et 43 % pour le second
prototype.
En outre, le second prototype améliore, mais cependant moins sensiblement, la production
thermique en air préchauffé.
Le second prototype de capteur solaire bi-fluide semble de même, d’après les résultats
obtenus tout au long de notre travail de thèse, le plus performant du point de vue de la
production énergétique totale (thermique et électrique).
Enfin, la comparaison de ces composants avec des surfaces équivalentes de capteurs
solaires de référence montre que la production thermique sur l’eau chaude sanitaire est proche
de celle d’un capteur solaire à eau sans vitrage. Les productions électriques par unité de
surface des prototypes étudiés et des capteurs solaires de référence sont plus ou moins du
même ordre de grandeur. Les composants bi-fluides étudiés produisent une quantité d’énergie
électrique proche de celle des systèmes standards à partir d’un nombre de modules PV égal à
la moitié du nombre de modules inclus dans les composants solaires standards.

Perspectives
Suite aux travaux effectués au cours de cette thèse, diverses perspectives peuvent être
envisagées à chaque étape. Ainsi, au niveau expérimental, bien que les études réalisées aient
permis le développement des modèles thermiques et électriques en régime permanent et en
régime dynamique entraînant des écarts absolus ou relatifs avec les valeurs expérimentales
satisfaisantes, des études supplémentaires devraient être envisagées (et sont prévues à court
ou long terme) en vue d’améliorer ces modèles et de permettre un approfondissement des
divers constats effectués (lame d’air ventilée, étude du capteur solaire à eau en régime
dynamique, …). Dans ce sens, un prototype de capteur solaire PV-Thermique à air
(ventilation contrôlée de la lame d’air) et à eau (débit de circulation d’eau contrôlé dans le
tube) (cf. Toit PV-Th prototype 2 dans le Tableau I.1) est actuellement mis au point.
L’instrumentation devra être réalisée par le CSTB en vue d’une confrontation des résultats de
nos modèles de capteur solaire PV/T hybride bi-fluide en régime dynamique.
Du point de vue de la modélisation, le niveau de discrétisation adopté a permis d’avoir des
résultats répondant aux objectifs recherchés. Cependant, une approche plus fine pourrait être
envisagée en particulier au niveau des modules PV afin d’obtenir les températures au sein des

156
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

couches de matériaux et aux interfaces telle que réalisée par Muresan [Mur’05], et ainsi
d’avoir une meilleure précision sur les valeurs électriques données par le modèle de photo-
conversion réalisé.
De plus, au niveau de la conception des deux prototypes étudiés, de nouvelles évolutions
du prototype 1 peuvent être envisagées. Par exemple, un capteur solaire concentrateur à eau
muni de réflecteurs de Fresnel pourrait être disposé dans la nervure isolée au lieu du simple
tube à ailette isolé considéré dans notre travail, afin d’accroître la productivité thermique en
eau du composant (cf. Figure C.1). En outre, des études paramétriques supplémentaires
pourraient être réalisées en vue d’améliorer le choix des isolants et des couches adhésives.
Enfin, du point du vue de leur emploi sur le marché, des études peuvent être menées en vue
du couplage de ces composants à des planchers solaires ou à des échangeurs air/eau. De
même, l’hypothèse d’une intégration en façade des deux prototypes étudiés dans une
configuration de cheminée solaire pourrait être envisagée.

Tôle x y Couche semi-


métallique Absorbeurs transparente Modules PV
z

Tedlar

Circulation d’air
dans la lame
Lame d’air

Isolants
Tube + ailette

Couche semi-
Tôle Tube + transparente Modules PV
métallique ailette

Tedlar

Circulation d’air
dans la lame
Lame d’air

Isolants

Figure C.1: Schémas simplifiés de deux évolutions du prototype 1 avec intégration d’un concentrateur à
eau dans la nervure

157
BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

158
BIBLIOGRAPHIE

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166
TABLES DES FIGURES

TABLE DES FIGURES


Figure I.1: Exemple de panneaux PV intégrés en toiture en Malaisie [EPI’06] ...................... 15
Figure I.2: Organigramme des fonctionnalités du capteur solaire bi-fluide étudié.................. 18
Figure I.3: Section du prototype bi-fluide initial et localisation des phénomènes
interdépendants................................................................................................................. 18
Figure I.4: Panneaux PV intégrés en façade à la gare de Freiburg en Allemagne ................... 19
Figure I.5: Principe de fonctionnement du générateur photovoltaïque [PRI’04]..................... 20
Figure I.6: Exemple de panneaux PV non intégrés au bâti ...................................................... 21
Figure I.7: Schéma de principe d’un panneau PV connecté au réseau .................................... 21
Figure I.8: Exemple de panneaux PV connectés au réseau et montés sur la toiture d'un
bâtiment............................................................................................................................ 21
Figure I.9: Intégration de 900 m² de modules PV Sarnasol sur la toiture (inclinée à 20°) d’une
école à Lugano en Suisse (12 branches de 5 modules PV Sarnasol) [Pol’07] ................. 22
Figure I.10: Schéma de principe d’un capteur solaire thermique plan..................................... 23
Figure I.11: Exemple de capteurs solaires plans vitrés [Bak’05], non vitrés [Med’03] et de
capteurs solaires à tube sous-vide .................................................................................... 23
Figure I.12 : Coupe de la lame d’air en sous-face des panneaux PV [San’98]........................ 25
Figure I.13: Schéma du capteur solaire PV/T hybride à air [Gar’99] ...................................... 25
Figure I.14 : Les prototypes I, II, III et IV de capteur solaire PV/T à air [Heg’00]................. 26
Figure I.15: Schéma d'intégration de composants solaires à la façade Sud d’un bâtiment
[Mei’03] ........................................................................................................................... 27
Figure I.16: Capteurs solaires combinés intégrés à la toiture du Brockshill Environment
Center ............................................................................................................................... 28
Figure I.17: Banc d’essai du capteur solaire PV/T hybride à air [Tiw’05] .............................. 29
Figure I.18: Coupe du capteur solaire PV/T hybride à air à ailettes [Oth’2007] ..................... 30
Figure I.19: Quelques exemples de modifications du capteur solaire PV/T hybride à air
[Tri’07] ............................................................................................................................. 31
Figure I.20: Coupe transversale du composant hybride à eau [Fuj’97] ................................... 32
Figure I.21: Capteur solaire PV/T hybride à deux fluides et à fonctions superposées [Tri’01]
.......................................................................................................................................... 33
Figure I.22: Schéma du capteur solaire PV/T hybride à eau SolarNor [San’02] ..................... 33
Figure I.23: Coupe du capteur solaire PV/T hybride à eau [Cho'03]....................................... 34
Figure I.24: Coupe transversale du capteur solaire PV/T hybride à eau [Ji’06] ...................... 34
Figure I.25: Le capteur solaire PV/T hybride à eau [Fra’07]................................................... 35
Figure I.26: Premier et second prototypes construits [Cho’07a] ............................................. 35
Figure I.27: Section du capteur solaire hybride à eau étudié [Kal’07] .................................... 36
Figure II.1: Banc d’essai du capteur solaire PV/T à air (au Centre de Recherche d’Arcelor) . 41
Figure II.2: Schéma simplifié d’une section de la maquette et dimensions des couches......... 42
Figure II.3: Coupe transversale de la maquette du composant bi-fluide et position des
thermocouples .................................................................................................................. 43
Figure II.4: Schéma de la lame d'air en sous-face des modules PV du capteur solaire PV/T
hybride à air...................................................................................................................... 43
Figure II.5: Dispositif expérimental monté en laboratoire (Arcelor) ....................................... 44
Figure II.6: Cartographie de l’éclairement à la surface de la maquette ................................... 45
Figure II.7: Profils de température au niveau du capteur solaire PV ....................................... 46
Figure II.8: Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T hybride à air .............. 47
Figure II.9: Profils de température au niveau du capteur solaire PV/T hybride bi-fluide........ 48
Figure II.10: Toiture Solar Steel montée sur le site de TENESOL à la Tour de Salvagny...... 49

167
TABLES DES FIGURES

Figure II.11: Bardage métallique perforé à l’intérieur du local monté sur le site de TENESOL
.......................................................................................................................................... 50
Figure II.12: Pose des cavaliers en toiture (à gauche) et pose des lisses sur l’isolant en laine de
verre (à droite).................................................................................................................. 50
Figure II.13: Panneau photovoltaïque Solar Steel de 2 kWc ................................................... 51
Figure II.14: Les cellules PV et la sortie des polarités............................................................. 51
Figure II.15: Disposition des panneaux PV en trois branches en parallèle de 13 modules PV
en série, (2 rangées de 18 modules PV en série de 4’’, Pnominal=1950Wc)....................... 52
Figure II.16: Composition d’une cellule photovoltaïque ......................................................... 52
Figure II.17: Coupe transversale de la toiture Solar Steel et position des instruments de
mesures............................................................................................................................. 53
Figure II.18: Aperçu de l’application Labview NI sur l’écran d’ordinateur ............................ 54
Figure II.19: Principe de la liaison à distance entre la société TENESOL et le CETHIL ....... 54
Figure II.20: Flux solaire global mesuré le 17 février 2006..................................................... 56
Figure II.21: Gradient de température de l’air dans la lame .................................................... 56
Figure II.22: Evolution horaire de la température d’air extérieur Te du 2 juillet 2006 ............ 57
Figure II.23: Flux solaire global du 2 juillet 2006 ................................................................... 57
Figure II.24: Evolution des températures d’air extérieur (Te), moyenne de la lame d’air (Tairm)
et moyenne des cellules PV (Tpvm)................................................................................... 58
Figure II.25: Vitesse moyenne d’air dans la lame le 2 juillet 2006 ......................................... 58
Figure II.26: Vitesse du vent mesurée le 2 juillet 2006 ........................................................... 59
Figure II.27: Gradient de température d’air dans la lame (2 juillet 2006) ............................... 59
Figure II.28: Vitesse moyenne d’air dans la lame et vitesse de vent en fonction de
l’ensoleillement reçu ........................................................................................................ 60
Figure II.29: Vitesse moyenne d’air dans la lame et vitesse du vent en fonction de
l’ensoleillement reçu ........................................................................................................ 61
Figure III.1: Coupe transversale d’un capteur solaire plan ...................................................... 65
Figure III.2: Absorbeur à serpentin (à gauche) et absorbeur de type échelle (à droite)........... 66
Figure III.3: Absorbeur à pleine surface .................................................................................. 66
Figure III.4: Coupe longitudinale d'un capteur solaire à air et à absorbeur ondulé [Met’96].. 67
Figure III.5: Section transversale du capteur solaire à absorbeur en forme de V [Met’96]..... 67
Figure III.6: Coupe transversale du capteur solaire à double circulation d’air [Kho’05] ........ 68
Figure III.7: Schémas simplifiés d’une coupe et d’une section du prototype 1 de capteur
solaire PV/T hybride bi-fluide.......................................................................................... 70
Figure III.8: Schéma simplifié d’une coupe et d’une section du prototype 2 de capteur solaire
PV/T hybride bi-fluide ..................................................................................................... 71
Figure III.9: Etude des phénomènes thermiques convectifs et aérauliques au niveau de la lame
d'air ................................................................................................................................... 72
Figure III.10: Gestion de l’énergie thermique produite par un capteur solaire à air intégré en
toiture ............................................................................................................................... 72
Figure III.11: Prise en compte de l’inclinaison β d’une paroi en convection naturelle ........... 76
Figure III.12: Schéma simplifié d’une coupe longitudinale de la lame d’air sur la toiture ..... 78
Figure III.13: Coupe longitudinale d'une lame d'air de capteur solaire ................................... 80
Figure III.14: Lisse perforée montée à l’intérieur de la lame d’air .......................................... 82
Figure III.15: Etude des transferts radiatifs au niveau de la nervure confinée......................... 84
Figure III.16: Transferts radiatifs au niveau d’une surface Si .................................................. 86
Figure III.17: Rayonnements CLO et GLO reçus par deux surfaces Si et Sj ............................ 86
Figure III.18: Composantes du rayonnement solaire global .................................................... 87
Figure III.19: Position du soleil et d’une surface en fonction de la direction Sud................... 88

168
TABLES DES FIGURES

Figure III.20: Exemples de zones éclairées et à l'ombre sur une coupe de la nervure (sans tube
d'eau) ................................................................................................................................ 89
Figure III.21: Projection de dS2 sur la demi-sphère de rayon unité centré sur dS1 et sur sa base
.......................................................................................................................................... 91
Figure III.22: Exemple d’application de la méthode de Hottel................................................ 92
Figure III.23: Section transversale simplifiée de la lame d’air confinée dans la nervure ........ 93
Figure III.24: Section transversale simplifiée de la lame d’air confinée dans le prototype 2 .. 94
Figure III.25: Courbe caractéristique d’une cellule photovoltaïque [Res’02] ......................... 96
Figure III.26: Schéma analogique à une diode du modèle de cellule PV ................................ 97
Figure III.27: Schéma analogique d’une cellule PV à deux diodes [Roc’99].......................... 99
Figure III.28: Schéma simplifié de discrétisation de la lame d’air ........................................ 105
Figure III.29: Coupe du prototype 1 de capteur PV/T bi-fluide et position des nœuds de
température..................................................................................................................... 106
Figure III.30: Schéma analogique des transferts thermiques au niveau du capteur solaire PV à
air du prototype 1 ........................................................................................................... 107
Figure III.31: Schéma analogique des transferts thermiques au niveau du capteur solaire à eau
dans la nervure du prototype 1 ....................................................................................... 108
Figure III.32: Schéma simplifié d’une section du prototype 2 et position des nœuds de
température..................................................................................................................... 110
Figure III.33: Schéma analogique des transferts thermiques au niveau du prototype 2 de
capteur solaire ................................................................................................................ 111
Figure IV.1: Section du prototype 1 et position des nœuds ................................................... 115
Figure IV.2: Conditions aux limites de l’essai 12 .................................................................. 115
Figure IV.3: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures
issues de la simulation.................................................................................................... 116
Figure IV.4: Conditions aux limites de l’essai 13 .................................................................. 117
Figure IV.5: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures
issues de la simulation.................................................................................................... 117
Figure IV.6: Conditions aux limites de l’essai 13 bis ............................................................ 118
Figure IV.7: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures
issues de la simulation.................................................................................................... 118
Figure IV.8: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures
issues de la simulation.................................................................................................... 119
Figure IV.9: Conditions aux limites de l’essai 15 .................................................................. 119
Figure IV.10: Confrontation expérimentale des températures mesurées et des températures
issues de la simulation.................................................................................................... 120
Figure IV.11: Ecart absolu entre les températures mesurées et calculées en fonction de la
chaleur massique du liquide caloporteur........................................................................ 121
Figure IV.12: Ecart absolu entre les températures mesurées et calculées en fonction de
l’émissivité du verre ....................................................................................................... 122
Figure IV.13: Ecart absolu entre les températures mesurées et calculées en fonction de
l’absorptivité du cuivre................................................................................................... 123
Figure IV.14: Flux solaires diffus et global reçus par le capteur solaire PV/T à air du 13 au 18
mars 2006 ....................................................................................................................... 124
Figure IV.15: Comparaison des températures d’air en sortie de lame calculées et mesurées et
température d’air ambiant extérieur du 13 au 18 mars 2006.......................................... 125
Figure IV.16: Comparaison des températures des modules PV calculées et mesurées et
température d’air ambiant extérieur du 13 au 18 mars 2006.......................................... 126
Figure IV.17: Coupe d’un panneau photovoltaïque et position des thermocouples et du nœud
de température ................................................................................................................ 127

169
TABLES DES FIGURES

Figure IV.18: Comparaison des températures de la nervure métallique calculées et mesurées et


température d’air ambiant extérieur du 13 au 18 mars 2006.......................................... 128
Figure IV.19: Comparaison des valeurs calculées et mesurées de vitesse moyenne d’air dans
la lame d’air du 13 au 18 mars 2006 ............................................................................. 129
Figure IV.20: Confrontation des valeurs de tension électrique aux bornes du panneau PV
mesurée (Va1) et calculée (VMP) du 13 au 18 mars 2006.............................................. 131
Figure IV.21: Confrontation des valeurs d’intensité de courant électrique délivrée par le
panneau PV mesurée (Ia1) et calculée (IMP) du 13 au 18 mars 2006 ............................ 131
Figure IV.22: Confrontation des valeurs de puissance électrique maximale produite par le
panneau PV mesurée (Pa1) et calculée (Pmax) du 13 au 18 mars 2006............................ 132
Figure V.1: Schéma simplifié du capteur solaire PV/T hybride bi-fluide (prototype 1) ....... 136
Figure V.2: Synoptique de la boucle de production d’eau chaude sanitaire étudié ............... 137
Figure V.3: Circulation d’eau du ballon de stockage au réseau de tubes du capteur solaire à
eau .................................................................................................................................. 138
Figure V.4: Energie solaire globale mensuelle fournie par le fichier météorologique de Bron
[Met’03] ......................................................................................................................... 139
Figure V.5: Energies thermiques en air et électriques mensuelles produites par le capteur
solaire PV/T à air en ventilation naturelle...................................................................... 140
Figure V.6: Energies thermiques en air et électriques mensuelles produites par le capteur
solaire PV/T à air en ventilation forcée.......................................................................... 141
Figure V.7: Différence de température entre les modules PV et l’air ambiant en fonction de
l’ensoleillement reçu pour divers types de ventilation (Te = 25 °C, Vvent = 0.4 m/s) .. 142
Figure V.8: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du
prototype 1 en ventilation naturelle................................................................................ 143
Figure V.9: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du
prototype 1 en ventilation forcée.................................................................................... 144
Figure V.10: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du
prototype 2 en ventilation naturelle................................................................................ 145
Figure V.11: Productions et énergies mensuelles thermiques en air, en eau et électrique du
prototype 2 en ventilation forcée.................................................................................... 146
Figure V.12: Productivités thermiques (en air et en eau chaude sanitaire) et électriques
annuelles pour les diverses configurations étudiées....................................................... 147
Figure V.13: Rendements thermiques en eau des prototypes bi-fluides et d’un capteur solaire
standard .......................................................................................................................... 149
Figure V.14: Les capteurs solaires standards pris en compte [Fra’07] .................................. 152
Figure C.1: Schémas simplifiés de deux évolutions du prototype 1 avec intégration d’un
concentrateur à eau dans la nervure 158

170
LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES TABLEAUX


Tableau I.1: Récapitulatif des composants étudiés numériquement et expérimentalement..... 38
Tableau II.1: Dimensions de la maquette de capteur solaire PV/T hybride............................. 41
Tableau II.2: Bilan mensuel de l’énergie solaire reçue, de l’énergie et du rendement électrique
.......................................................................................................................................... 55
Tableau III.1: Coefficients de pertes de charge singulières existant dans la lame d’air étudiée
.......................................................................................................................................... 82
Tableau III.2: Propriétés optiques du vitrage selon le type de rayonnement solaire (direct ou
diffus) ............................................................................................................................... 90
Tableau III.3: Eclairements primaires reçus par chacune des surfaces de la lame d’air confinée
.......................................................................................................................................... 94
Tableau III.4: Eclairements primaires reçus par les deux surfaces de la lame d’air confinée . 95
Tableau III.5: Localisation des nœuds de température choisis pour la discrétisation du
prototype 1...................................................................................................................... 105
Tableau III.6: Localisation des nœuds de température choisis pour la discrétisation du
prototype 2...................................................................................................................... 110
Tableau IV.1: Valeurs des paramètres électriques du capteur solaire photovoltaïque........... 130
Tableau V.1: Principales dimensions des capteurs solaires prises en compte pour les
simulations ..................................................................................................................... 136
Tableau V.2: Calcul des taux de couverture solaire assurés par les deux prototypes de capteur
solaire PV/T hybride bi-fluide........................................................................................ 151
Tableau V.3: Comparaison des productivités des prototypes bi-fluides et de capteurs solaires
standards......................................................................................................................... 153

171
ANNEXES

ANNEXES

172
ANNEXES

ANNEXE A1. Etudes expérimentales

A1.1. Tableau récapitulatif de la campagne de mesures en laboratoire


Tableau A1.1: Description des essais en conditions contrôlées

Vitesse d’air Nervure Obturation Capteur


Essai n° Inclinaison Remarques
Entrée confinée Nervure solaire à eau

1 0° Tirage Naturel Oui


2 0° 2 m/s Oui Oui
3 0° 3 m/s Oui Oui
4 15° 3 m/s Oui Oui
Ecartement des
4 Bis 15° 3 m/s Oui Oui sondes de vitesse
d’air de 430 mm
5 15° Tirage Naturel Oui Oui
Entrée
6 15° 3 m/s Non
uniquement
Entrée
7 15° Tirage Naturel Non
uniquement
Entrée
8 0° 3 m/s Non
uniquement
Entrée
9 0° Tirage Naturel Non
uniquement
Entrée
10 0° 4 m/s Non Oui
uniquement
Entrée Voir données sur
11 0° 2 m/s Non Oui
uniquement essai 10
Sans instrumentation
Entrée
12 0° 2 m/s Oui Oui de la vitre de
uniquement
confinement
Entrée Variation de
13 Variable 2 m/s Oui Oui
uniquement l'inclinaison
Entrée
13 Bis 15° 2 m/s Oui Oui Régulation du débit
uniquement
14 15° Tirage Naturel Oui Oui Oui
15 15° 4 m/s Oui Oui Oui
16 15° 4 m/s Non Non Oui
17 15° Tirage Naturel Non Non Oui
18 15° 4 m/s Non Non Oui
Pas de circulation
19 15° 4 m/s Non Non Oui
d'eau
Pas de circulation
20 15° 4 m/s Oui Oui Oui
d'eau
21 15° 5 m/s Oui Oui Oui

173
ANNEXES

A1.2. Description des caractéristiques et de l’étalonnage des instruments de


mesure utilisés (Campagne de mesures in situ)
Capteur d’Humidité Relative et de Température HMP45C
Cet instrument est composé de deux capteurs associés à un abri (cf. Figure A1.2) et permet
la mesure de la température et de l’humidité relative de l’air.
Les deux capteurs intégrés dans une sonde (cf. Figure A1.1) offrent une correspondance
entre l’humidité relative (HR) ou la température et une tension (0 - 1 V DC (courant
continu)). Un mince film de polymère absorbe ou libère la vapeur d'eau en suspension dans
l'air alors que l'humidité relative varie. Les propriétés diélectriques du film de polymère
évoluent en fonction de la quantité d'eau absorbée, entraînant une variation de la capacité de
la sonde. Cette capacité est alors mesurée et convertie en taux d'humidité.

Figure A1.1: Capteur d’Humidité Relative et de Température


Le capteur d’humidité (Vaisala HUMICAP 180) possède une gamme de sortie de 0 à 100
% de HR correspondant à l’intervalle [0;1] Vcc (plage de mesure réelle de 0.8 à 100 % de
HR). Le capteur de température (Pt 1000) possède une gamme de sortie de –40 °C à +60 °C
correspondant à l’intervalle [0 ;1] V DC (plage de mesures réelle de –39.2 °C à +60 °C). Les
capteurs sont alimentés par un générateur de tension de 12 Vcc nominal et offrent une sortie
en tension. Le schéma de connexion des capteurs sur la centrale de mesure est indiqué sur la
Figure A1.2).

Figure A1.2: Schéma de connexion du capteur à la centrale d’acquisition (à gauche) et abri de protection
(à droite)
Les capteurs d’humidité relative et de température ont été placés dans un abri fixé sur une
barre verticale montée sur le toit du local expérimental. La mise en place des capteurs dans
l’abri nécessite quelques précautions pour ne pas abîmer leur partie sensible et pour permettre

174
ANNEXES

la bonne mise en place de la membrane de jointure capteur/abri vers le haut afin de repousser
l’eau.

Girouette Potentiométrique W200P


La girouette potentiométrique est un appareil de mesure permettant de déterminer la
direction du vent par rapport au nord.
Elle est constituée d’un potentiomètre à 357° de type micro-torsion (type fil bobiné) et
possède un angle de conductivité de 3°. La tête de l’appareil pivote sur un axe vertical,
entraînant un contact rotatif qui se déplace sur le bobinage circulaire. La circulation du
courant se fait entre l’une des extrémités du bobinage et le contact rotatif. La résistance varie
avec l’angle α de rotation du contact selon l’équation:

R(α )= Rn ⋅ α (1)
αM

Où, αM est l’angle de rotation maximal et Rn la résistance correspondante.

Figure A1.3: Principe de rotation de la tête de la girouette (à gauche) et schéma de connexion de la


girouette à la centrale d’acquisition (à droite)

Pour éviter les erreurs dues à la bande morte de 3° (le circuit étant ouvert entre 357° et
360°) (cf. Figure A1.3), une résistance de 100 kΩ a été ajoutée au circuit électrique (cf.
Figure A1.3). Cette résistance a cependant un effet sur la mesure: elle introduit une erreur de
0.7° maximum dans la bande de conductivité.
La centrale de mesure permet une mesure directe en ohms de la résistance en sortie de
l’instrument. La résistance varie linéairement de 0 kΩ ( correspondant à un angle de 0°) à
environ 1 kΩ (357°). Elle est constante et égale à 100 kΩ, de 357° à 0°.
La girouette est placée en vis-à-vis de l’anémomètre sur une tige horizontale reliée à la
barre supportant l’ensemble des éléments de la station météo. La station météo est fixée sur le
toit du bâtiment expérimental.
Le soin a été pris de faire correspondre le centre de la bande morte du potentiomètre avec
la direction Nord à l’aide d’un compas lors du montage sur la toiture. L’alignement vertical
de la girouette a de même été vérifié à l’aide d’un petit niveau à bulles placé contre l’axe.

175
ANNEXES

Anémomètre à contacts A100R


L’anémomètre à contact est un appareil destiné à la mesure de la vitesse du vent.

Figure A1.4: Coupe transversale de l’anémomètre à contacts (à gauche) et schéma de connexion de


l'anémomètre à la centrale d'acquisition (à droite)

La tête de l’appareil comprend trois coupelles normalisées sur lesquelles le vent exerce
une force (cf. Figure A1.4). La tête est solidaire d’un aimant dont la rotation engendre un
champ électrique variable et produit un contact à chaque révolution. La fréquence des
contacts donne alors la vitesse du vent, sachant que 0.8 impulsion/seconde correspond à 1
m/s.
L’anémomètre est placé dans un circuit comprenant un générateur de tension 12 V et une
résistance de 100 kΩ (cf. Figure A1.4). A l’aide de la centrale de mesure, une sortie en
fréquence est obtenue.

Thermocouples
Les thermocouples sont destinés à la mesure de température. Ils sont utilisés ici pour
déterminer les températures en surface et sous-face des capteurs photovoltaïques, ainsi que
les températures dans la lame d’air. Les thermocouples utilisés sont de type K c'est-à-dire des
couples Nickel-Chrome (Chromel) / Nickel-Aluminium (Alumel). Les thermocouples sont
reliés à la centrale d’acquisition qui délivre directement la température mesurée. Ils ont été
installés à l’aide d’un ruban adhésif réfléchissant.

176
ANNEXES

Pyranomètre Ahlborn
La station météorologique est équipée de deux pyranomètres Ahlborn. Le premier est
utilisé pour mesurer l’éclairement solaire global (en W/m²). Cet éclairement correspond à
celui reçu sur une surface horizontale depuis l’espace semi-infini supérieur dans la plage de
longueur d’onde du spectre solaire de 0.3 à 3 µm. Il représente la somme de l’éclairement
solaire direct et diffus du ciel.
Le second est employé pour mesurer l’éclairement solaire diffus (en W/m²). Il a été pour
cela muni d’une bague d’ombre positionnée au-dessus de l’appareil de manière à couper le
rayonnement solaire direct arrivant sur l’appareil (cf. Figure A1.5). Celle-ci masque la course
apparente du soleil et doit être disposée de manière à tenir compte de la variation saisonnière
de la hauteur du soleil.

Figure A1.5: Schéma de la bague d’ombre placée au-dessus d’un pyranomètre et plaquettes blanches et
noires sur le pyranomètre

Par différence entre les valeurs obtenues à l’aide des deux pyranomètres, l’éclairement
solaire direct peut être déduit.
Pour mesurer l’intensité de l’éclairement, le pyranomètre possède 12 plaquettes en cuivre
disposées en cercle et peintes alternativement en noir et blanc (cf. Figure A1.5). Celles-ci
servent de surfaces sensibles. Soumises à l’éclairement, les surfaces noires se réchauffent
plus fortement que les blanches. La différence de température entre ces diverses plaquettes
est mesurée au moyen d’une thermopile fixée en sous-face de la surface.
Cette mesure effectuée indirectement par différence de température, permet d’éviter une
incidence de la température ambiante.
Le pyranomètre permet une sortie en tension telle que 15 µV correspondent à 1 W/m2
environ. La plage de mesure varie de 0 à 1500 W/m², soit de 0 à 22.5 mV. Il est connecté
directement sur une voie de la centrale d’acquisition.
L’étalonnage de l’appareil a été fait au laboratoire à l’aide d’un autre pyranomètre et
devait être vérifier tous les trimestres environ.
Le pyranomètre (n° 8409 Geräte Nr) servant à la mesure du flux diffus délivre 1 mV pour
76.5 W/m², soit 13.07 µV pour 1 W/m², et le pyranomètre mesurant le flux global (n° 8410
Geräte Nr) délivre 1 mV pour 76.8 W/m², soit 13.02 µV pour 1 W/m².

177
ANNEXES

Transducteur de Vitesse Aérodynamique 8455


Le transducteur de vitesse aérodynamique est utilisé ici pour mesurer la vitesse du vent en
sous-face de la toiture métallique à fonction photovoltaïque intégrée. Il est constitué de deux
fils soudés en platine ou en tungstène.
Ces deux fils placés dans la lame d’air sont portés par effet Joule à une température
supérieure à celle de l’air circulant. La soudure est ainsi soumise à un échange de chaleur par
convection qui est fonction des propriétés physiques du fluide, de sa vitesse et de l’écart de
température entre le fluide et le fil chauffé. La température d’équilibre du fil est déterminée
grâce à la mesure de la différence de potentiel entre les deux bornes de la soudure. La vitesse
de l’écoulement du fluide est déduite de cette température.
La sonde est reliée à un boîtier électronique qui permet de configurer sur le site, les unités
de vitesse, la déviation totale de la vitesse, le signal de sortie et la constante de temps. Ce
boîtier est relié d’une part à un générateur de tension (11 - 30 V DC, 350 mA) et d’autre part
à la centrale de mesure qui délivre des sorties en tension (cf. Figure A1.6).

G
12Vcc

Figure A1.6: Schéma de connexion de la sonde de vitesse à la centrale d’acquisition

La conversion du signal de sortie du transducteur en une vitesse se fait selon la loi suivante:

E out − E o
V= × VFS (2)
E FS − E o

Avec, V la vitesse mesurée (m/s), VFS le paramètre de déviation totale de vitesse (m/s), Eout
le signal de tension de sortie mesuré (V), Eo la tension de sortie de débit nul (V) et EFS la
déviation totale de tension (V).
Les transducteurs de vitesse aérodynamique sont implantés dans la lame d’air en sous-face
de la toiture, pour mesurer la vitesse du vent dans l’espace compris entre la toiture et
l’isolation (laine de verre). La sonde doit être orientée de manière à recevoir le flux d’air
orthogonalement, et doit être éloignée de tout élément susceptible de causer des turbulences
de la circulation d’air.

178
ANNEXES

ANNEXE A2. Modélisation sous TRNSYS


A2.1. Calcul des coefficients de pression dus au vent
Cette étude est réalisée à partir des règles Neige et Vent 65 de 1990 modifiées en 2000
puis en 2005 et proposées par le Groupe de coordination des textes techniques [NV6’00].
Dans le cadre de ce travail de thèse, le vent est supposé de direction moyenne d’ensemble
horizontale, quelle que soit sa direction réelle. Les capteurs solaires hybrides à étudier sont
intégrés à la toiture d’une construction prismatique à base quadrangulaire. La détermination
des coefficients de pression dus au vent sur les ouvertures de la lame d’air des composants
étudiés dépend de l’action résultante C du vent sur celles-ci. Cette action résultante est
obtenue à partir des actions intérieures et extérieures sur les sections d’ouverture du canal qui
sont fonction d’un coefficient γo prenant en compte les rapports des dimensions du bâtiment.
Ces actions varient selon que la section est au vent ou sous le vent. De plus, dans le cas du
bâtiment considéré, les deux sections d’entrée et de sortie de la lame d’air étant situées sur la
même face, le sens de circulation de l’air dans le canal est défini en fonction de l’effet
dynamique du vent par rapport à l’effet du tirage thermique (cf. Figure A2.1).
Ainsi, suite à la présentation de la détermination du coefficient γo, nous explicitons la
méthode de calcul de l’action résultante du vent sur la section d’ouverture de la lame d’air.
Détermination de l’action résultante du vent sur les ouvertures de la lame d’air
Soient f la flèche de la toiture à un versant, Lr la longueur de rampant de 6.8 m, β
l’inclinaison de la toiture de 15° et hf la hauteur de la faîtière au sol de 4.1 m (cf. Figure
A2.1).

Vent Vent Vent Vent


Lame d’air Lame d’air
fl fl
Vent β Vent β
hf hf

Ventilation naturelle
Figure A2.1: Action résultante du vent sur les ouvertures de la lame d’air

La détermination de l’action résultante passe par le calcul du coefficient γo qui est déduit
d’un diagramme fonction des rapports de dimensions de la base et de la hauteur hf du
bâtiment, et qui est proposé dans les règles Neige et Vent [NV6’00].
Dans le cas du local considéré dans notre étude, la flèche fl de la toiture de 1.76 m est
inférieure à hf/2. Dans ce sens, lorsque le capteur solaire est au vent, (c’est-à-dire, lorsque le
vent arrive en face de la section du canal), γo est égal à 1. Pour un capteur solaire sous le
vent, γo est pris égal à 0.85.
La connaissance du coefficient γo permet de définir les actions intérieures (notées Ci) du
vent sur les ouvertures de la lame d’air qui sont supposées ouvertes (leur perméabilité, c’est-
à-dire le coefficient donnant le taux d’ouverture, est supposée supérieure à 35).

179
ANNEXES

L’organigramme de la Figure A2. 3 présente le calcul des actions intérieures en fonction de


γo.
En ce qui concerne les actions extérieures du vent (Ce) sur les ouvertures de la lame d’air,
les sections d’entrée et de sortie de la lame étant supposées verticales et comportant des
grilles, deux hypothèses de calcul peuvent être faites, à savoir: une prise en compte d’un vent
normal aux ouvertures ou une prise en compte de la direction variable du vent (notée dirvent
en degré).
La seconde hypothèse étant plus précise a été prise en compte dans le cadre de ce travail.
Par conséquent, les actions extérieures (Ce) sont déduites d’un diagramme dépendant de
l’angle d’attaque αvent du vent (compris dans l’intervalle [0°;90°] ) sur la paroi prise en
compte. αvent est l’angle d’inclinaison de la direction du vent sur la face considérée (cf. Figure
A2.2) [NV6’00].
Sachant que dans cette étude, le capteur solaire est orienté au Sud, ce qui correspond à une
direction de vent de 180°, (le Nord correspondant à 0°), nous avons défini à partir de ce
diagramme des corrélations liant l’angle αvent et les actions extérieures. L’organigramme
présenté sur la Figure A2. 4 donne cet angle αvent en fonction de la direction du vent ainsi que
les actions extérieures déduites.

αvent α vent

N
S 0°
α vent
α vent

Figure A2.2: Angle d’attaque αvent du vent sur une paroi verticale

L’action résultante du vent sur chacune des ouvertures de la lame d’air est donnée par:

C =Ce −Ci (3)

Description de l’algorithme de calcul du coefficient de pression résultant


Les organigrammes suivants (cf. Figure A2. 3 et Figure A2. 4) décrivent le principe du
calcul des coefficients de pression et de l’angle d’attaque du vent sur une paroi. Ils ont été
intégrés au module de TRNSYS développé en vue du calcul du débit massique d’air dans la
lame en ventilation naturelle.

180
ANNEXES

Direction du vent

Appartient à [90°; 270°]


(Section de lame au vent)

γo=1 Oui Non γo=0.85


Ci =−0.6⋅(1.3⋅γo−0.8) Ci =0.6⋅(1.8−1.3⋅γo)

Figure A2. 3: Détermination des actions intérieures Ci en fonction du coefficient γo

Direction du vent

Appartient à Appartient à Appartient à Appartient à


[0°;90°] [90°;180°] [180°;270°] [270°;360°]

α vent =90°−dirvent α vent =dirvent −90° α vent =270°−dirvent α vent =dirvent −270°
Ce =−0.3 Ce =−0.3

α vent

Appartient Appartient Appartient


à [0°;30°] à [30°;80°] à [80°;90°]

Ce =(1/50)⋅α vent −0.5 Ce =(1/ 75)⋅α vent −0.3 Ce =0.8

Figure A2. 4: Organigramme de calcul de l’angle d’attaque αvent et des actions extérieures Ce.

181
ANNEXES

A2.2. Modélisation du débit massique pour un écoulement naturel et


laminaire
Le débit massique d’air qm étant conservatif tout au long du canal, la faîtière du bâtiment
peut être négligée dans les équations.

Application du modèle en pression à la lame

grille

Sortie d’air
l1

L
7 l Vent
6
5
4 S2
l
h
3
2
h12 S1

1 0
β Entrée d’air

Figure A2. 5: Schéma simplifié de la lame d’air et sections prises en compte dans le modèle en pression
Sept sections localisées par les nombres indiqués sur la Figure A2. 5 ont été prises en compte
en vue de l’application du modèle en pression. Cette localisation a permis de définir les
différences de pression sur chaque section du canal ((4) à (13)).

(P0 − P7 )+(P7 − P0 )=0 (4)

(P0 − P1 )+(P1− P2 )+(P2 − P3 )+(P3 − P4 )+(P4 − P5 )+(P5 − P6 )+(P6 − P7 )=−(P7 − P0 ) (5)

2
() 2
()
Avec (P0 − P1 )= 1 ⋅K fo ⋅Mvext ⋅Vo2 + 1 ⋅Mvext ⋅Co ⋅Vvent 02 (6)

( )
(P1− P2 )=Mvc ⋅g⋅h12 +(12 )⋅ f ⋅ Dl12 ⋅Mvc ⋅V122 (7)

(P2 − P3 )=(12 )⋅K f23⋅Mvc ⋅V232 (8)

182
ANNEXES

( )
(P3 − P4 )=Mvc ⋅g⋅h12 +(12 )⋅ f ⋅ Dl12 ⋅Mvc ⋅V342 =(P1− P2 ) (9)

(P4 − P5 )=(12 )⋅K f23⋅Mvc ⋅V232 =(P 2− P 3 ) (10)

( )
(P5 − P6 )=Mvc ⋅g⋅h56 +(12 )⋅ f ⋅ Dl112 ⋅Mvc ⋅V562 (11)

(P6 − P7 )=(12 )⋅K f67 ⋅Mvc ⋅V672 +(12 )⋅Mvext ⋅C7⋅Vvent 72 (12)

(P7 − P0 )=−Mvext ⋅g⋅h =−Mvext ⋅g⋅L⋅sin(β ) (13)

Avec Pi la pression au point i, Sij la section de passage entre les sections i et j de la lame d’air
(m²), Vij la vitesse d’air entre les sections i et j (m/s), Vventi la vitesse du vent sur la section i
(m/s), Ck le coefficient de pression dû au vent s’appliquant sur la section k (-) et Kfij le
coefficient de pertes de charge entre les sections i et j (-). g est la constante de gravité
( g = 9.81 m²/s), Mvc la masse volumique moyenne dans la lame d’air du capteur solaire,
Mvext la masse volumique de l’air ambiant extérieur, h est la hauteur de la lame d’air inclinée
et L la longueur de la lame d’air. Dij est le diamètre hydraulique moyen de la lame entre les
sections i et j et Dhla le diamètre hydraulique de la section principale de la lame d’air. Slame est
l’aire de la section principale de la lame et Sout l’aire de la section de sortie du canal. Avec:

So =S23 =S45 =0.5⋅S67 =Sin , S67 =S12 = S34 = S56 =Sout , D12 = Dhla et Sout = Slame (14)

Le débit massique étant conservatif, les vitesses d’air dans la lame Vij ont été exprimées de la
manière suivante:

qm
Vij =
(Sij ⋅Mvij ) (15)

La somme des différences de pression est donnée par l’équation:

[(12 )⋅ MvK +(12 )⋅ KMv +(12 )⋅ KMv ⋅ S1 +[f ⋅(Dl )⋅(2⋅Mv
fo
ext
f23
c
f23
c 2
in
1 + f ⋅( l )⋅ 1
) D (2⋅Mv )
12 c 12 c

+ f ⋅( l )⋅ 1 + K ⋅ 1 ⋅ 1 ⋅q
1 
D (2⋅Mv ) (2⋅Mv ) S 
f67 2
2 m
12 c c out

=(Mv −Mv )⋅g⋅L⋅sin(β )−(1 )⋅Mv ⋅(C ⋅Vvent +C ⋅Vvent )


ext c ext o 2
o 7 2
7 (16)
2

La température d’entrée de l’air dans la lame Tfin est supposée, dans un premier temps,
égale à la température ambiante extérieure Te. Soit D le second terme de cette équation.

183
ANNEXES

Le fluide étant supposé incompressible et en faisant intervenir le paramètre de stratification γ


de l’air dans la lame, D devient:

()
D= Mvext ⋅β th ⋅(Tairout −T fin )⋅γ ⋅g⋅L⋅sin(β )− 1 ⋅Mvext ⋅(Co ⋅Vvent o2+C7 ⋅Vvent 72 )
2
(17)

Soit µair la viscosité dynamique de l’air, en remplaçant le coefficient de frottement f par


son expression (proposée au chapitre III), l’équation globale du débit massique donne après
simplification:

 K fo + 2⋅ K f23 ⋅ 1 +( f1 + K f67 )⋅  3
(Mvc ⋅Sout )⋅qm +[ f2⋅µair ⋅ Mvc ⋅Sout ⋅D122 ⋅qm
1 L  2
 Mvext 
ρc  Sin 2 2

−[2⋅Mvext ⋅β th ⋅(Tairout −T fin )⋅γ ⋅g ⋅L⋅sin(β )+ Mvext ⋅(Co ⋅Vvent o2+C7 ⋅Vvent 72 )]⋅qm ]=0 (18)

L’expression (18) fait apparaître une équation du troisième degré de la forme:


A⋅ X 3 + B⋅ X 2 +C⋅ X =0 (19)

Soit X ⋅(A⋅ X 2 + B⋅ X +C )=0 (20)

Avec les paramètres A, B et C définis comme suit:


 
A=  K fo + 2⋅ K f23 ⋅ 12 +( f1 + K f67 )⋅ 1

 Mvext Mv c S
 in (Mvc ⋅S 2 )
out 
(21)

B =  f 2⋅µair ⋅ L  (22)
 Mvc ⋅Sout ⋅D122 

C =−[2⋅Mvext ⋅β th ⋅(Tairout −T fin )⋅γ ⋅g⋅L⋅sin(β )+ Mvext ⋅(Co ⋅Vvent o2+C7 ⋅Vvent 72 )] (23)

La résolution de l’équation (19) permet d’obtenir trois solutions possibles pour le débit
massique d’air qm, à savoir :

qm1 =0 (24)

ou qm2 =
(−B+ ∆ ) (25)
2⋅ A
ou qm3 =
(−B− ∆ ) (26)
2⋅ A

Avec ∆, le discriminant de l’équation du second degré est tel que :

∆= B 2 −4⋅ A⋅C (27)

184
ANNEXES

Le débit massique d’air étant toujours positif, la solution retenue sera celle donnant une
valeur supérieure ou égale à 0. Le débit massique sera supposé nul si le discriminant est
négatif (dans ce cas, il n’existe pas de solutions réelles à l’équation du second degré) ou si
toutes les solutions sont inférieurs ou égales à 0.

A2.3. Modélisation du débit massique pour un écoulement naturel


turbulent
Le débit massique d’air en régime turbulent est calculé à partir du modèle de Hypri
[San’02]. Il est donné par l’équation:


 (Sout ⋅Mvc )2⋅(δ ⋅(Tairout −Tfin )⋅qm⋅g ⋅L⋅βth ⋅sin(β )+(C1⋅Vvent 12 −C2⋅Vvent 22 )⋅qm )
q =
( ( )) (28)
3

f ⋅ L + (1+ K fin )⋅ Sout +1 ⋅ 1


m
 
 h Sin 2 

D’où, l’équation (28) devient:

[f ⋅ Lh +((1+K )⋅(SS )+1)⋅12 ]⋅q =[(S


fin
out
in
3
m out ⋅ρc ) ⋅((δ ⋅(Tairout −T fin )⋅g⋅L⋅β th ⋅sin(β ))
2

+(C1⋅Vvent 12 − C2 ⋅Vvent 22 ))]⋅qm (29)

Avec, Sin et Sout les sections d’entrée et de sortie de la lame d’air. Dans ce modèle, le
coefficient de frottement f est pris constant et égal à 0.028. Cette équation de débit massique
est de la forme:

A⋅ X 3 + B⋅ X =0 (30)

Soit X (A⋅ X 2 + B⋅)=0 (31)

Avec A, B et C les termes de l’équation tels que:

[ ( ( ) )]
A= f ⋅ L + 1 ⋅ (1+ K fin )⋅ Sout +1
h 2 Sin
(32)

B=−[(Sout ⋅ρc ) ⋅(δ ⋅(Tairout −T fin )⋅g ⋅L⋅β th ⋅sin(β )+(Cw1⋅Vvent 12−Cw2 ⋅Vvent 22 ))]
2
(33)

La résolution de l’équation (29) donne deux solutions pour le débit massique:

qm1 = B (34)
A

et qm2 =0 (35)

Notons que le débit massique qm est supposé nul si B est négatif.


A

185
ANNEXES

A2.4. Bilan radiatif en GLO du prototype 1


L’application du bilan radiatif en grandes longueurs d’onde à chacune des quatre parois de
la lame d’air confinée dans la nervure aboutit à un système de quatre équations non linéaires
à quatre inconnues (Ei,GLO ). Ainsi, par exemple, le bilan de la surface 1 (le vitrage) s’écrit:

E1,GLO −(F12⋅ρ2 ⋅E2,GLO + F13⋅ρ3⋅E3,GLO + F14 ⋅ρ4⋅E4,GLO )= F12⋅ε 2 ⋅M 2o + F13⋅ε 3⋅M 3o + F14⋅ε 4 ⋅M 4o (36)

L’écriture matricielle du système d’équations obtenu en CLO est de la forme:

A⋅ X = B⋅Y (37)

1 −F12 ⋅ρ2 −F13⋅ρ3 −F14 ⋅ρ4 E1,CLO 0 −F12 ⋅ε 1 −F13⋅ε 3 −F14 ⋅ε 4 M1o

−F21⋅ρ1 1 −F23⋅ρ3 −F24 ⋅ρ4 E2,CLO −F21⋅ε 1 0 −F23⋅ε 3 −F24 ⋅ε 4 M 2o


. = .
−F31⋅ρ1 −F32 ⋅ρ2 1 −F34 ⋅ρ4 E3,CLO −F31⋅ε 1 −F32 ⋅ε 2 0 −F34 ⋅ε 4 M 3o

−F41⋅ρ1 −F42 ⋅ρ2 −F43⋅ρ3 1 E4,CLO −F41⋅ε 1 −F42 ⋅ε 2 −F43⋅ε 3 0 M 4o

La résolution de ce système permet de déduire l’éclairement reçu puis le flux net échangé
par chacune des quatre surfaces en GLO. Après résolution du système matriciel, le flux net
obtenu est de la forme

ϕinet =ki ⋅σ o ⋅TSi4 (38).

Où le paramètre ki dépend de la réflectivité et des facteurs de forme des parois, et Tsi la


température de la surface Si.

186
ANNEXES

A2.5. Calcul des facteurs de forme dans la lame d’air confinée du prototype
1
L’évaluation des transferts radiatifs dans la lame d’air confinée dans la nervure nécessite
la détermination des facteurs de forme entre les surfaces. Le calcul a été effectué en
appliquant la méthode des cordes croisées explicitée par Siegel et Howell [Sie’92].

A B
βo
π/2 + βo
L1 L2

D C
bo

Figure A2. 6: Section simplifiée de la nervure du bardage métallique

L’application de cette méthode au canal fermé ABCD (cf. Figure A2. 7) aboutit à la
détermination des facteurs de forme entre les diverses surfaces.

A SAB B
βo
Sa
Sc

D Sb C

Figure A2. 7: Section du canal fermé formé par les parois de la nervure

La relation de complémentarité des facteurs de forme donne:

Fba + Fbc + FbAB =1 (39)

Avec Fij le facteur de forme entre les surfaces Si et Sj. Les facteurs de forme entre Sb et les
autres surfaces du canal sont déterminées ainsi: .

Fba =
(Sb + Sa −S AC ) (40)
2⋅Sb

187
ANNEXES

Soit

(2⋅bo ) (
Fba = 1 ⋅[bo + L1 − L12 +bo2 −2⋅L1⋅bo ⋅cos π + βo 
2 
) (41)

(2⋅bo ) (
Fbc = 1 ⋅[bo + L2 − L22 +bo2 −2⋅L2 ⋅bo ⋅cos π + βo 
2 
) (42)

Et,

FbAB =1−(Fba + Fbc ) (43)

De même, les facteurs de forme entre Sa et les autres surfaces sont déterminés suivant le
même principe. Les facteurs de forme réciproques sont définis à partir de la relation de
réciprocité des facteurs de forme, c’est-à-dire:

Si ⋅Fij = S j ⋅Fji (44)

Enfin, notons que les facteurs de forme entre les diverses surfaces et la voûte céleste
correspondent aux facteurs de forme obtenus entre ces surfaces et la surface SAB.

A2.6. Bilan radiatif en CLO de la lame d’air confinée du prototype 1


L’application de l’équation du bilan radiatif en CLO aux surfaces internes des quatre
parois de la lame aboutit à un système de quatre équations linéaires à quatre inconnues
(Ei,GLO). L’écriture matricielle de ce système d’équations est de la forme A⋅ X = B , avec X et B
respectivement la matrice des éclairements reçus par les surfaces Ei,CLO et la matrice des
éclairements primaires Eoi,CLO.

1 −F12 ⋅ρ2 −F13⋅ρ3 −F14 ⋅ρ4 E1,CLO E1o,CLO


−F21⋅ρ1 1 −F23⋅ρ3 −F24 ⋅ρ4 E2,CLO
=
E2o,CLO
−F31⋅ρ1 −F32 ⋅ρ2 1 −F34 ⋅ρ4 E3,CLO E3o,CLO
−F41⋅ρ1 −F42 ⋅ρ2 −F43⋅ρ3 1 E4,CLO E4o,CLO

La résolution de ce système permet d’obtenir l’éclairement reçu par chacune des quatre
surfaces en CLO.

188
ANNEXES

A2.7. Evaluation des ratios de rayonnement solaire direct reçu par une
surface
Présentation des configurations possibles
Le calcul de ces ratios d’ensoleillement se base sur l’hypothèse que les valeurs concernant
la position du soleil (hauteur et azimut) et la surface (azimut et inclinaison) sont des données
du problème et sont donc connues.
Cependant, dans le cas où les données relatives à la position du soleil ne seraient pas
fournies par le fichier météorologique utilisé, la hauteur et l’azimut du soleil peuvent être
calculées à l’aide des équations définies au chapitre III de ce document.
La formation d’ombres portées sur la nervure du capteur solaire est due à la projection
parallèle de la plage plane (par les rayons solaires incidents sur les modules PV) sur une ou
plusieurs des faces supérieures de la rainure (cf. Figure A2. 8). La projection parallèle
conservant le parallélisme, l’image de l’arête (OO1) de la plage plane sera parallèle à (OO1).
Divers paramètres doivent être ainsi pris en compte, dont l’angle d’incidence θ de ces
rayons et la valeur de l’azimut relatif.

b1
Normale à la
plage plane Rayon
O1 K1
réfléchi
Rayon Normale à la base
incident Plage
θ de la nervure plane
θo K
z
O
P1 Q1
R
H

θo
S P O’ Q
bo
Figure A2. 8: Coupe de la nervure du bardage métallique et rayon incident à la surface de la plage plane

Soit asurf l’azimut de la surface et β son inclinaison, l’azimut relatif est la différence entre
l’azimut du soleil et l’azimut de la surface. Si l’azimut relatif γ est égal à 90° ou -90°, le
rayon incident appartient à un plan parallèle au plan de coupe (ORP) du capteur (cf. zone
ombrée de la Figure A2. 8). Dans le cas contraire, le rayon incident appartient à un plan
sécant au plan de coupe (ORP).
Afin de limiter le nombre de cas de figures à prendre en compte, seule la première
hypothèse sur l’azimut relatif est analysée et présentée dans le cadre de cette étude. La
position des ombres portées varie de manière symétrique suivant que le soleil est situé à l’est
(azimut relatif négatif) ou à l’ouest (azimut relatif positif), car les faces supérieures de la
nervure reçoivent l’ombre portée d’une des deux plages planes.
La Figure A2. 9 propose une synthèse des principaux intervalles d’angle d’incidence θ
possibles selon les faces de la nervure.

189
ANNEXES

+ -
O1
Rayons K1
R1
solaires θ

O
Sa K
R P1 Q1
βo
H hlame Sb Sc

S P Q

Figure A2. 9: Coupe de la nervure et configurations particulières d’ensoleillement

Le plan (PRR1) est nommé (Sa), le plan (PQQ1) par (Sb) et le plan (Q1QK) (Sc). Soit θI
l’angle d’incidence du rayon passant par O et atteignant un point I à la surface de la nervure.
L’intervalle principal d’étude de l’angle d’incidence est ]0;π 2[ . Sur l’intervalle [π 2;π ] ,
le rayon est rasant ou situé derrière le plan récepteur, donc toutes les surfaces sont à l’ombre.
Les bornes des intervalles secondaires d’angle d’incidence ont été définies à partir des arêtes
de la nervure, à savoir (RR1), (PP1), (QQ1) et (KK1). Les intervalles pris en compte sont donc:

]θ R;θ P ]=0; arctan 2⋅(hgabs


bg −babs 
+epverre ) 
(45)
  

]θ P;θQ [= arctan 2⋅(hgabs


bg −babs
+epverre )
; arctan
 
bg +babs 
2⋅(hgabs +epverre )  
(46)
    

[θQ;θ K ]=arctan 2⋅(hgabs


bg +babs  ;π 2−arctan epverre 
+epverre )   bg  (47)
    

]θ K ;π 2[=π 2−arctan
epverre 
 (48)
  bg 

Détermination des ratios par intervalles d’angle d’incidence sur la plage plane (cas du
prototype 1)
Pour chaque intervalle d’angle d’incidence, chacune des parois Si de la nervure est
totalement éclairée, partiellement éclairée ou à l’ombre. Dans chaque cas, les ratios
d’ensoleillement correspondant sont déterminés. Dans le cas où ces ratios sont nuls, les
surfaces sont totalement à l’ombre. Lorsque le ratio est égal à 1, la paroi est totalement
éclairée, c’est-à-dire qu’elle reçoit du rayonnement solaire direct sur toute sa surface.

190
ANNEXES

Tableau A2. 1: Ratio d’ensoleillement d’une surface i en fonction de l’angle d’incidence θ


Intervalles Surfaces Ratios d’ensoleillement (ri)
Sa

]θ R;θ P ]
 (bg −babs )2 4+ h2 −epverre ⋅sin(θ ) sin(β o −θ ) 
 gabs
 
((b −b
g abs )2 4+hgabs
2 )

Sb 1

Sc 1

Sa 0

]θ P;θQ [ Sb [babs −((hgabs +epverre )⋅tan(θ )−(bg −babs ) 2)] babs

Sc 1

Sa 0

[θQ;θ K ] Sb 0

Sc


gabs
 
( )
  (bg −babs )2 4+ h2 − (hgabs +epverre )2 +(bg +babs )2 4 ⋅(sin(θ )

−arctan((bg −babs ) (2⋅(hgabs +epverre )))) sin(π −θ − β o )))
 (bg −babs )2 4+h2 
 gabs

Sa 0

]θ K ;π 2[ Sb 0

Sc 0

191
ANNEXES

A2.8. Bilan radiatif en CLO de la lame d’air confinée du prototype 2


La lame d’air confinée dans la nervure du prototype 2 a pour parois une couche de verre
(surface S1), un absorbeur en cuivre (surface S2) et deux faces latérales en polystyrène
(surfaces S3 et S4). En distinguant les propriétés optiques du vitrage vis-à-vis du rayonnement
solaire diffus et du rayonnement solaire direct, le bilan radiatif en CLO s’écrit:

E1,CLO − F12 ⋅ρ2 ⋅E2,CLO = E1o,CLO (49)

E2,CLO − F21⋅ρ1⋅E1,CLO = E2o,CLO (50)

La forme matricielle de ce système d’équations s’écrit comme suit:

1 −F12 ⋅ρ2 E1,CLO


=
E1o,CLO
−F21⋅ρ1 1 E2,CLO E2o,CLO

En supposant que le flux solaire reçu sur la face extérieure du vitrage est pris en compte
dans le bilan thermique du système et que les surfaces S1 et S2 ont les mêmes dimensions, les
éclairements primaires Eo1,CLO et Eo2,CLO peuvent être obtenus ainsi:

E1o,CLO = 0 (51)

E2o,CLO =τ direct ⋅Gdirect +τ diffus ⋅Gdiffus (52)

En supposant que la surface S2 est opaque: α 2 + ρ2 =1 , la résolution du système matriciel


donne les éclairements reçus par l'absorbeur en cuivre (Eo2,CLO) et le vitrage (Eo1,CLO), à
savoir:

E1,CLO = E2o,CLO ⋅(1−α 2 ) (1− ρ1⋅(1−α 2 )) (53)

E2,CLO = E2o,CLO (1− ρ1⋅(1−α 2 )) (54)

192
ANNEXES

A2.9. Bilan thermique des prototypes étudiés au nœud situé sur les modules
PV
Ensoleillement reçu

Transfert thermique par conduction

Transfert thermique par convection

Transfert thermique par rayonnement

Capacité thermique

Figure A2. 10: Légende des résistances thermiques

Bilan au nœud T1 (Bilan au niveau de la tôle de métal et des cellules photovoltaïques)


Le choix de la position du nœud de température T1 a été basé sur l’hypothèse que la
conduction au sein des matériaux superposés (Modules PV, Tedlar et tôle métallique) est
négligeable (cf. Figure A2. 11). En effet, à l’échelle du composant, l’épaisseur du verre est
quatre fois supérieure à la somme des épaisseurs des modules PV, du Tedlar et de la tôle
métallique. Pour vérifier cette hypothèse, les valeurs des résistances thermiques au niveau de
cet ensemble de couches ont été calculées en supposant que T1 est le nœud d’interface entre
le verre et le silicium (les couches de silicium et de Tedlar étant très fines). Les transferts
radiatifs ne sont pas pris en compte, ici.

Analogie électrique de la paroi


Air ambiant Te
extérieur Te

1
Verre Kc i

1
T1 Kd j
Tôle +
modules
PV Lame d’air T1

Figure A2. 11: Transferts thermiques entre les nœuds de température T1 des modules PV et Te

Soit Kci, la conductance thermique liée aux transferts thermiques par convection entre le
verre et l’air ambiant à la température Te et Kdj, la conductance thermique liée à la
conduction dans la couche de verre.

193
ANNEXES

1
On a: =0.138 °C /W et 1 =0.00278 °C /W (55)
Kci Kd j
1
Le rapport de ces deux résistances (soit, ≈49⋅ 1 ) montre que le transfert par
Kci Kd j
conduction est négligeable par rapport au transfert thermique par convection, dans cet
ensemble de couches (verre+silicium+Tedlar+tôle). En appliquant le même raisonnement
dans le cas des échanges thermiques entre la tôle métallique et l’air de la lame, il peut être
supposé que le bilan thermique de ces couches peut se limiter aux transferts thermiques par
convection et par radiation. Ainsi, le nœud T1 représentant l’ensemble des couches
(verre+silicium+Tedlar+tôle), a été placé à l’interface entre les couches de verre et de
silicium.

Rayonnement G absorbé -
puissance électrique générée
(conversion électrique)

Te Tc
K1,c
K1,e K1,7
T1
T7
K1,6
K1,5
T6
T5

Figure A2. 12: Schéma électrique au nœud de température représentant les modules PV

Ainsi, le bilan thermique en régime dynamique au nœud T1 est :

M1⋅Cp1⋅dT1 dt = K1,e ⋅(Te −T1 )+ K1,c ⋅(Tc −T1 )+ K1,5⋅(T5 −T1 )+ K1,6 ⋅(T6 −T1 )+ K1,7 ⋅(T7 −T1 )+QG1 (56)

Où, M1 et Cp1 sont respectivement la masse (kg) et la chaleur spécifique (J/kg.K) des
modules PV. QG1 l’énergie solaire absorbée par les cellules PV au nœud T1 (W).

L’énergie solaire absorbée par unité de surface par les cellules PV telle que définie par Chow
[Cho’03] est égale à:

QGPV =G⋅τ verre ⋅α cell −G⋅rc ⋅ηPV (57)

Avec G le rayonnement solaire global incident (W/m²) (défini au chapitre III en tenant
compte de ses composantes diffuse et directe).
αcell, τverre et ηPV sont respectivement l’absorptivité du verre (-), la transmittivité du verre (-) et
le rendement électrique des modules PV (-). rc est la fraction de la surface des cellules PV sur
l’aire totale de la plaque (-).

194
ANNEXES

Détermination de la valeur d’un coefficient d’absorption global α1 de l’ensemble des


couches au nœud T1
Le silicium est supposé opaque. De plus, le rayonnement émis par les diverses couches
n’est pas représenté sur la Figure A2. 13.

Rayonnement ρverre⋅G
incident G
(W/m²)
Verre

α verre ⋅ G
τ verre⋅G ρPV ⋅τ verre ⋅G
Couche
τ verre ⋅α PV ⋅G de Tedlar

Silicium
Tôle métallique
Rayonnement solaire incident ou réfléchi
Rayonnement solaire transmis

Figure A2. 13: Absorption, réflexion et transmission du rayonnement solaire incident G au nœud T1

Le rayonnement solaire incident G à la surface du verre est en partie réfléchi ( ρverre⋅G ), en


partie absorbé par le verre ( α verre ⋅ G ) et partiellement transmis ( τ verre ⋅G ).
Le rayonnement transmis par la couche de verre est partiellement absorbé ( τ verre ⋅α PV ⋅G ) et en
partie réfléchi ( ρ PV ⋅τ verre ⋅G ) et transmis aux couches inférieures ( τ verre ⋅τ PV ⋅G ).

Soit α1 l’absorptivité de l’ensemble des couches, la proportion de rayonnement absorbé


par l’ensemble des couches au nœud T1 s’exprime comme suit:

(τ verre⋅α PV +αverre )⋅G =α1⋅G (58)

En supposant que la transmittivité τverre du verre est de 0.9, l’absorptivité αPV du silicium
est de 0.9 et l’absorptivité αverre du verre de 0.1, alors l’absorptivité α1 au nœud T1 est de 0.91.
Ainsi, SPV étant la surface de captation des cellules PV, l’énergie solaire absorbée au nœud T1
est donnée par:

QG1 = G ⋅ α 1 ⋅ S PV − G ⋅ rc ⋅ η PV ⋅ S PV (59)

L’application du même raisonnement au nœud T9 donne le bilan thermique suivant:

M 9⋅Cp9 ⋅dT9 dt = K9,e ⋅(Te −T9 )+ K9,c ⋅(Tc −T9 )+ K9,10⋅(T10 −T9 )+ K9,11⋅(T11 −T9 )+ K9,4 ⋅(T9 −T4 )+QG9 (60)

Avec QG9 l’énergie absorbée par les cellules PV au nœud T9 (W).

195
ANNEXES

A2.10. Intégration du modèle de capteur solaire PV/T bi-fluide à TRNSYS

La Figure A2. 14 et la Figure A2. 15 présentent des exemples de diagrammes des flux
d’une simulation sous TRNSYS en régime dynamique.

Fichier Type de calcul


météorologique de bilan radiatif

Te, Tc, G, Gdiffus, Gdirect, Vvent, Ei Eoi,CLO


heure, jour, a, hs

Tfout, Tefb, Tballon


Type de ballon
de stockage Type de capteur solaire
Tecin, Qw PV/T hybride bi-fluide

Type de capteur solaire


PV/T hybride bi-fluide

Qair Tfout, Raair, Dhla

Te, Vvent, Type de calcul aéraulique


direction du vent Imprimante
(ventilation naturelle)

Figure A2. 14: Exemple de diagramme des flux d’une simulation sous TRNSYS en régime dynamique

ENTREES

Type du capteur solaire Toit


PV-Th prototype 2 PARAMETRES

SORTIES

Figure A2. 15: Diagramme des flux du capteur solaire PV-T hybride bi-fluide Toit PV-Th prototype 2

Le Tableau A2. 2, le Tableau A2. 3 et le Tableau A2. 4 détaillent respectivement les


paramètres, les entrées et les sorties du module de capteur solaire Toit PV-Th prototype 2 (cf.
Tableau I.1) réalisé dans l’environnement TRNSYS dans le cadre de ce travail de thèse.

196
ANNEXES

PARAMETRES

Tableau A2. 2: Paramètres du module sous TRNSYS du composant Toit PV-Th prototype 2
N° Symbôle Dimension Définition
1 bo m Largeur de la base de la nervure
2 b1 m Largeur d'ouverture de la nervure
3 b2 m Largeur de la plage plane
4 epp m Epaisseur de la tôle
5 episol m Epaisseur de l'isolant sous la nervure
6 epad m Epaisseur du Tedlar
7 epcell m Epaisseur des cellules PV
8 h m Hauteur de la lame d’air
9 L m Longueur du capteur solaire
10 αp - Absorptivité de l'acier
11 αcell - Absorptivité du silicium
12 εp - Emissivité de l'acier
13 εcell - Emissivité des cellules PV
14 epair m Épaisseur de la lame d’air
15 εisol - Emissivité de l’isolant
16 rcell - Rendement électrique de référence
17 τverre - Transmittivité du verre
18 kap W/m.K Conductivité de l’acier
19 kaisol W/m.K Conductivité de l’isolant
20 kcell W/m.K Conductivité du silicium
21 kad W/m.K Conductivité du Tedlar
22 kair W/m.K Conductivité de l’air
23 µair kg/m.s Viscosité dynamique de l’air
24 µw kg/m.s Viscosité dynamique de l’eau
25 Mvair kg/m3 Masse volumique de l’air
26 Cpair J/kg.K Chaleur massique de l’air
27 βo rad Angle d’inclinaison du capteur solaire
28 rc - aire du panneau PV/ aire du support en acier
29 εad - Émissivité du Tedlar
30 εverre - Émissivité du verre
31 αverre - Absorptivité du verre
32 Cpverre J/kg.K Chaleur massique du verre
33 Mvverre kg/m3 Masse volumique du verre
34 Cpp J/kg.K Chaleur massique de l’acier
35 Mvp kg/m3 Masse volumique de l’acier
36 Cppv J/kg.K Chaleur massique du silicium
37 Mvpv kg/m3 Masse volumique du silicium
38 Cpisol J/kg.K Chaleur massique de l’isolant
39 Mvisol kg/m3 Masse volumique de l’isolant
40 epverre m Épaisseur du verre
41 Mvad kg/m3 Masse volumique du Tedlar
42 Cpad J/kg.K Chaleur massique du Tedlar
43 Mveva kg/m3 Masse volumique de l’EVA
44 Cpeva J/kg.K Chaleur massique de l’EVA

197
ANNEXES

45 epeva m Epaisseur de l’EVA


46 αcuivre - Absorptivité du cuivre
47 Mvw kg/m3 Masse volumique de l’eau
48 kw W/m.K Conductivité de l’eau
49 De m Diamètre extérieur du tube
50 Di m Diamètre intérieur du tube
51 Nula - Nombre de Nusselt relatif à une lame d’air confinée
52 αisol - Absorptivité de l’isolant
53 εcuivre - Emissivité du cuivre
54 kla W/m.K Conductivité de l’air confiné
55 dbond m Largeur de la soudure entre le tube et l’ailette
56 epabs m Epaisseur de l’absorbeur
57 epbond m Epaisseur de la soudure entre le tube et l’ailette
58 kcuivre W/m.K Conductivité du cuivre
59 babs m Largeur de l’absorbeur
60 epig m Largeur du verre de confinement
61 kiso3 W/m.K Conductivité de la coquille d’isolant entourant le tube
62 episo3 m Epaisseur de la coquille d’isolant entourant le tube
63 episoo m Epaisseur de l’isolant recouvrant la nervure
64 Cpcuivre J/kg.K Chaleur massique du cuivre
65 Cpiso3 J/kg.K Chaleur massique de la coquille d’isolant entourant le tube
66 Mviso3 kg/m3 Masse volumique de la coquille d’isolant entourant le tube
67 Mvcuivre kg/m3 Masse volumique du cuivre
68 Cpw J/kg.K Chaleur massique de l’eau
69 kbond W/m.K Conductivité de la soudure
70 Mvla kg/m3 Masse volumique de l’air confiné
71 hnervure m Hauteur de la nervure
72 bcell m Largeur des modules PV
73 kverre W/m.K Conductivité du verre
74 βth 1/K coefficient de dilatation de l’air
75 βthw 1/K Coefficient de dilatation de l’eau
76 Mvairo kg/m3 Masse volumique de l’air à 20 °C de température ambiante
77 Iscréf A Intensité de court-circuit de référence
78 Vocréf V Tension en circuit ouvert de référence
79 Tcellréf °C Température de référence des cellules
80 SUNréf W/m2 Flux solaire global dans les conditions de référence
81 VMréf V Tension au point de puissance maximale dans les conditions
de référence
82 IMréf A Intensité au point de puissance maximale dans les conditions
de référence
83 µIsc mA/°C Coefficient de température au point de court-circuit
84 µVoc mV/°C coefficient de température au point de circuit-ouvert
85 SERCELL - nombre de cellules PV en série dans le module PV
86 NSER - nombre de modules PV en série
87 NPRL - nombre de modules PV en parallèle
88 TCNOCT °C Température des cellules en conditions NOCT
89 TANOCT °C Température ambiante en conditions NOCT
90 SUNNOCT W/m2 Flux solaire global en conditions NOCT

198
ANNEXES

91 AREA m2 Surface totale du panneau solaire


92 TAMAX - Coefficient de transmittivité-absorptivité
93 Eg eV gap d'énergie du silicium (1.12 eV)
94 SCSLOPE - pente de la courbe caractéristique courant-tension (I-U)
95 RS Ω Résistance série

ENTREES

Tableau A2. 3: Entrées du module sous TRNSYS du composant Toit PVTh prototype 2
N° Symbôle Dimension Définition
1 Te °C Température ambiante extérieure
2 Tc °C Température de la voûte céleste
3 Ticonv °C Température convective intérieure
4 Tirad °C Température radiante intérieure
5 SUN W/m² Flux solaire global
6 Vvent m/s Vitesse du vent
7 Vair m/s Vitesse d’air dans la lame
8 Tfin °C Température d’entrée de l’air dans la lame
9 dx m Pas de discrétisation spatiale
10 dt min Pas de discrétisation temporelle
11 Twin °C Température de l’eau en sortie de tube
12 Vw m/s Vitesse de circulation de l’eau dans le tube
13 azisol rad azimut du soleil
14 azisurf rad azimut de la surface
15 Gdiffus W/m² Flux solaire diffus
16 Gdirecth W/m² Flux solaire direct
17 hs rad hauteur du soleil
18 RDP - kronecker (0: régime permanent; 1: régime dynamique)
19 EFN - kronecker (0: ventilation naturelle; 1: ventilation forcée)
20 Cray - kronecker (0: Gglobal = f(SUN); 1: Gglobal = g(Gdiffus; Gdirect))
21 V V Tension imposée aux bornes des modules PV
22 FLAG - kronecker (0: couplage à une batterie; 1: couplage direct)
23 βo ° Inclinaison du capteur solaire PV
24 AINC - kronecker (0: calcul de hs et azisol; 1: hs et azisol en entrée)
25 Tcellin °C Température des modules PV sur une section de la lame
26 Tcellin2 °C Température des modules PV sur une section de la lame
27 jouran - numéro du jour de l’année
28 Latit ° latitude
29 Longit ° longitude
30 Heurejour hr Heure

199
ANNEXES

SORTIES

Tableau A2. 4: Sorties du module sous TRNSYS du composant Toit PVTh prototype 2
N° Symbôle Dimension Définition
1 Ti (1≤i≤12) °C Températures au nœud (cf. Figure III.32)
2 Rendeau - Rendement thermique en eau
3 Rendair - Rendement thermique en air
4 V V Tension aux bornes des modules PV
5 I A Intensité de courant circulant dans le circuit
6 P W Puissance délivrée par les modules PV
7 UTIL - Fraction de puissance maximale utilisée par le circuit
( UTIL= P
(VMP. IMP) )
8 VMP V Tension au point de puissance maximale
9 IMP A Intensité au point de puissance maximale
10 Voc V Tension en circuit ouvert
11 Isc A Intensité de court-circuit
12 FF -
Facteur de forme de la cellule ( FF =
(VMP. IMP) )
VOC.ISC
13 RendPV - Rendement électrique des modules PV

200

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