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Chapitre 4

INTERFÉRENCES À DEUX ONDES

Les systèmes interférentiels se groupent généralement en systèmes par division de front


d’onde et systèmes par division d’amplitude. On parle d’interférences par division de front
d’onde lorsque les ondes qui interfèrnt entre elles proviennent de différents points d’un front
d’onde incident. Les interférences par division d’amplitude, quant à elles, sont obtenues avec
des ondes provenant de la division en plusieurs faisceaux de l’amplitude de l’onde incidente
sur toute la surface d’un front d’onde.
I – SYSTÈMES INTERFÉRENTIELS PAR DIVISION DU FRONT D’ONDE
1 – Trous de Young
a – Dispositif interférentiel
Le dispositif interférentiel des trous de Young est montré sur la figure 1. Une source
ponctuelle S, équipé d’un filtre monochromatique adéquat, éclaire deux petits trous de
mêmes dimensions, pratiqués dans une
plaque opaque plane (D) placée à la dis- x X
tance d de la source. Les trous, séparés
d’une distance 2a de quelques dixièmes M
de millimètres, se comportent comme S 2

deux sources ponctuelles secondaires S1 S


et S2 envoyant deux faisceaux lumineux O O0 z
sur un écran d’observation (E) disposé S1
parallèlement à la plaque opaque, à une
distance D de celle-ci. Le système est (D)
placé dans l’air d’indice n ' 1. (E)
Sur la zone de l’écran (E) intercep-
FIGURE 1
tant simultanément les deux faisceaux
issus de S1 et S2 , on observe des franges d’interférence rectilignes, équidistantes et perpendi-
culaires à la droite (S2 S2 ). Nous supposons, dans un premier temps, que la source S se trouve
sur l’axe de symétrie des deux trous, à égale distance de ceux-ci. La différence de marche en
un point M de l’écran, entre deux radiations issues de S et passant respectivement par S1 et
S2 , est donc :
δ = (SS1 + S1 M) − (SS2 + S2 M) = (SS1 − SS2) + (S1 M − S2 M) = S1 M − S2 M (1)
puisque SS1 = SS2. En se plaçant dans les conditions de faisceaux lumineux faiblement
ouverts et d’un écran d’observation très éloigné des sources, on a (cf. chapitre 3) :
2aX
δ= , (2)
D
X étant l’abscisse du point M sur l’écran, parallèlement à la droite (S1 S2 ). Comme les trains
d’ondes interférant en M proviennent d’un même train émis par la source primaire, les phases
ϕ1 et ϕ2 dans l’expression des champs électriques associés sont identiques ; de plus, avec
D  2a, les vecteurs polarisation e1 et e2 , au niveau de l’écran (E), sont pratiquement
parallèles et de même sens. Il s’en suit que ∆ϕ = 0. Par ailleures, les deux trous étant de

1
2 Chapitre 4

mêmes dimensions, les intensités I1 et I2 sont sensiblement égales. L’intensité résultante en


M s’écrit donc :  
2aX
I = 2I1 (1 + cos k0 δ) = 2I1 1 + cos 2π
λ0 D
où λ0 est la longueur d’onde dans le vide de la radiation utilisée et k0 = 2π/λ0 . On en déduit
l’interfrange :
λ0 D
i= .
2a
L’ordre d’interférence est :
k0 δ δ 2aX
p= = = .
2π λ0 λ0 D
La frange centrale, correspondant à X = 0, admet un ordre nul ; c’est donc une frange
brillante. Pour le reste des franges, l’ordre p possède pour signe celui de l’abscisse X : il est
positif si X > 0 et négatif dans le cas contraire. Les premières franges sombres de part et
d’autre de la frange centrale correspondent à l’ordre p = ± 12 et sont situées aux abscisses :
1 λ0 D
X± 1 = ± . (3)
2 2 2a
b – Déplacement de la source primaire
i – Déplacement perpendiculaire à la droite joignant les deux trous
Donnons à la source S un déplacement y perpendiculaire à la droite (S1 S2 ) et parallèle
à l’écran (E) (figure 2). Comme elle se trouve toujours sur un axe de symétrie des deux
trous, les distances SS1 et SS2 dans l’expression (1) sont égales et la différence de marche
δ est encore donnée par (2). En conséquence, le système de franges demeure inchangé. Ceci
suggère de remplacer la source primaire ainsi que les deux trous par de fines fentes disposées
normalement à la droite (S1 S2 ) ce qui permettra d’améliorer considérablement le contraste
des franges puisque l’écran reçoit plus de lumière avec une fente qu’avec un trou.
x
X
z S2
y
O
S M
FIGURE 2 O0
y S1 z
(D) Y

(E)

Si maintenant on déplace la source S d’une quantité z perpendiculairement à la droite


(S1 S2 ) et à l’écran (E) (figure 2), les distances SS1 et SS2 sont toujours égales et la différence
de marche δ est donnée, là aussi, par (2). Le système de franges reste donc inchangé.
ii – Déplacement parallèle à la droite joignant les deux trous
Donnons maintenant à la source S un déplacement x parallèlement à la droite (S1 S2 )
(figure 3). Notons H le pied de la normale au segment SS1 et passant par S2 . La différence
SS1 − SS2 dans l’équation (1) s’exprime :
x
SS1 − SS2 ' S1 H ' 2a sin α ' 2a tg α = 2a
d
INTERFÉRENCES À DEUX ONDES 3

où α = (S1dSS2) est l’angle sous lequel x X


on voit le segment [S1 S2] à partir de S.
L’équation (1) devient : M
  S
x X S2
δ = 2a + = δx . x
d D
La frange centrale, correspondant à O O0 z
P
p = 0, c’est-à-dire à δx = 0, se trouve S1
maintenant à l’abscisse :
(D)
xD
X0 = − . (E)
d
Le déplacement x = x0 de la source S FIGURE 3
qui permet d’amener cette frange à la
place de l’une des deux premières franges sombres situées aux abscisses données par (3),
s’obtient en égalant X0 à X± 12 :
1 λ0 d
x0 = ∓ . (4)
2 2a
iii – Utilisation d’une source étendue
À la place des sources ponctuelles S, S1 et S2 , utilisons à présent trois fentes F, F1 et F2
disposées parallèlement à l’axe Oy. Supposons en outre que la fente F possède une largeur
∆x. Elle peut être alors subdivisée en de fines fentes de largeur dx, produisant chacune son
propre système de franges. En une abscisse X sur l’écran (E), l’intensité lumineuse est alors
la résultante des intensités produites par l’ensemble de ces fentes élémentaires :
Z ∆x/2
1
I = 2I1 (1 + cos k0 δx ) dx
∆x −∆x/2
Z ∆x/2   
1 x X
= 2I1 1 + cos 2ak0 + dx
∆x −∆x/2 d D
 Z ∆x/2   
1 x X
= 2I1 1 + cos 2ak0 + dx .
∆x −∆x/2 d D
Désignons par J l’intégrale dans le dernier membre de cette équation ; on a :
Z ∆x/2  
x X
J= cos 2ak0 + dx
−∆x/2 d D
    
1 ∆x X ∆x X
= sin 2ak0 + − sin 2ak0 − + ,
2ak0 2d D 2d D
d
soit, en utilisant le fait que sin p − sin q = 2 cos p+q p−q
2 sin 2 :
1 2ak0 X ak0 ∆x
J= cos sin
ak0 D d
d
ak0 ∆x 2ak0 X
= ∆x sinc cos .
d D
Ainsi :  
ak0 ∆x 2ak0 X
I = 2I1 1 + sinc cos
d D
 
2ak0 X
= 2I1 1 + V (∆x) cos ,
D
4 Chapitre 4

avec :
ak0 ∆x
V (∆x) = sinc .
d
Quand X varie, l’intensité I oscille entre deux valeurs extrémales :
Imin = 2I1 [1 − |V (∆x)|]
Imax = 2I1 [1 + |V (∆x)|] .
D’où l’on déduit le contraste des franges :
Imax − Imin
κ= = |V (∆x)| .
Imax + Imin
Ce contraste est gouverné par la fonction V (∆x) dite pour cela visibilité des franges. Il est
maximal si V (∆x) = 1, c’est-à-dire pour ∆x → 0 ce qui correspond à une fente source F très
fine. Il est nul lorsque V (∆x) = 0 ; dans ce cas, le système de franges devient complètement
brouillé. Le premier zéro de la visibilité a lieu pour :
ak0 ∆x
=π , (5)
d
soit pour une largeur :
λ0 d
∆x =
2a
Eu égard à (4), on constate que ∆x = 2|x0 | : les deux valeurs de x0 correspondent ainsi aux
abscisses des deux bords de la fente primaire F.
Le brouillage des franges est négligeable si :
λ0 d
∆x  .
2a
En posant :
2a
β=
d
représentant l’angle sous lequel on voit la fente source F en sa largeur à partir de l’origine O,
cette condition peut encore s’exprimer :
λ0
2a  .
β
La quantité :
λ0
ls =
β
est appelé largeur de cohérence spatiale pour la radiation utilisée. Pour avoir un ordre de
grandeur, considérons par exemple une longueur d’onde λ0 ∼ 0.66 µm. Dans le cas du Soleil
pour lequel β ' 320 , on a ls ' 60 µm. Pour une planète telle que Vénus, β ' 10 et ls ' 2 mm.
Si maintenant, au lieu de faire croı̂tre la largeur ∆x de la source dans l’expression de
V (∆x), on augmente 2a, on obtient un brouillage des franges pour la première fois quand la
condition (5) est réalisée, c’est-à-dire pour :
λ0
2a = = ls .
β
On peut utiliser cette situation pour déterminer le diamètre apparent β d’objets très éloignés
tels que les étoiles ou les étoiles doubles. En effet, Michelson fut le premier, en 1918, à mesurer
le diamètre apparent d’une étoile en l’occurrence l’étoile α Orion. Il a utilisé le télescope de
2.4 m du Mont Wilson en Californie, muni d’un écran percé de deux ouvertures (figure 4).
À l’aide d’un système de quatre miroirs, il a pu mettre artificiellement la distance entre
INTERFÉRENCES À DEUX ONDES 5

les deux sources secondaires à la quantité (M4 ) (D)


b = 7 m, au lieu de 2a, pour trouver un
(M3 )
diamètre apparent de 0.0500 . Pour mesurer des S2 Plan focal
diamètres apparents plus petits (∼ 0.00100 ), b 2a
Labeyrie, en 1970, a couplé deux télescopes
séparés de plusieurs dizaines de mètres. S1
(M2 )
Lentille équivalente
2 – Miroirs de Fresnel (M1 )
du télescope
Une source ponctuelle S éclaire deux
FIGURE 3
miroirs plans qui font entre eux un angle A
de quelques minutes (figure 5). Les rayons réfléchis semblent provenir des deux images S1 et
S2 de la source S par les deux miroirs. Du point de vue interférence, tout se passe comme si
l’on disposait de deux sources ponctuelles cohérentes S1 et S2 . Sur un écran (E) interceptant
le champ d’interférence, défini par l’intersection des faisceaux issus de ces deux sources, on
observe des franges rectilignes parallèles à l’arête communes des deux miroirs.

Champ d’interférence
(E)

FIGURE 5 α
1
A I 2
α

S1 α+A

S2

Exprimons la distance 2a entre les deux sources virtuelles S1 et S2 . Désignons par d = SI


la distance de la source S à l’arête I du bimiroir et par α l’angle que fait, avec le miroir 1, un
rayon tombant sur l’arête. D’après la figure, l’angle (Sd1 IS2 ) vaut 2A ; d’où :

2a = S1 S2 = 2d tg 12 (Sd
1 IS2) = 2d tg A ,

soit dans l’approximation des petits angles :


2a = 2dA .

3 – Miroir de Lloyd
On éclaire un miroir unique (E)
Champ d’interférence
en incidence quasi-rasante (figure 6).
Une partie du faisceau issu de la
source S située à la distance a du plan S
du miroir, se réfléchit sur ce dernier a
et semble provenir de l’image S0 de
S, avec SS 0 = 2a. L’intersection de S0
la partie ainsi réfléchie avec la par-
tie non réfléchie constitue le champ
FIGURE 6
6 Chapitre 4

d’interférence. Dans l’expression de la


différence de marche δ, on doit ajou-
ter un terme complémentaire ±λ0 /2 dû à la différence de phase de ±π introduite par la
réflexion rasante de l’onde incidente sur un dioptre séparant le milieu de propagation moins
réfringent (air) d’un un milieu plus réfringent (argenture ou premier dioptre du miroir).
Remarque
Dans le cas du bimiroir de Fresnel, les deux miroirs introduisent en fait chacun un
déphasage de ±π d’où l’on a un déphasage supplémentaire de ±2π (ou 0) que l’on peut
omettre dans l’expression de la différence de phase entre les vibrations issues de S1 et S2 .
4 – Biprisme de Fresnel
Le biprisme de Fresnel est constitué par deux prismes à faible angle au sommet A et
d’indice n, accolés l’un à l’autre par leur base et possédant une face commune (figure 7).
Dans la pratique, il est taillé dans une seule lame en verre de faible épaisseur. Éclairé
convenablement par une source lumineuse ponctuelle S, il engendre deux faisceaux qui
semblent provenir de deux sources ponctuelles S1 et S2 disposées symétriquement par rapport
à S.
(E)
Champ d’interférence
A
S1
FIGURE 7
2a S
S2
d

Avant d’aborder la détermination de la position de ces deux sources, rappelons les


formules du prisme (figure 8) :
sin i = n sin r
sin i0 = n sin r0
r + r0 = A
α = i + i0 − A
où i et i0 sont respectivement les angles d’incidence et d’émergence du prisme, r et r0 les
angles de réfraction correspondants, et α l’angle de déviation. Dans le cas de faibles angles
d’incidence i, ces formules deviennent :
i ' nr
i0 ' nr0
r + r0 = A
α = i + i0 − A ' (n − 1)A .
La dernière formule est valable même pour des incidences assez grandes.
Considérons maintenant une source ponctuelle S envoyant des rayons paraxiaux (ap-
proximation de Gauss) sur un prisme de petit angle A (figure 9). On suppose en outre que
la distance SI = d séparant la source du prisme est très supérieure à l’épaisseur de celui-ci.
INTERFÉRENCES À DEUX ONDES 7

d
A
0
A S S1 I1
a
i i0 α A S I
r 0 A
r I0

FIGURE 8 FIGURE 9

L’image S0 de la source S par la face d’entrée du prisme est située sur la normale (SI0 ), à la
distance(∗) :
d1 = S 0 I 0 = nSI 0 ' S 0 I = nd (I0 ∼ I)
du prisme, soit à la distance :
S 0 S = (n − 1) d
de S. L’image S1 de S0 par la face de sortie est située sur la normale (S1 I1 ) à cette dernière,
à la distance :
d1
S1 I1 = =d,
n
c’est-à-dire à la même distance du prisme que la source S. La distance SS1 vaut :
SS1 = a = SS 0 sin A ' (n − 1) dA = αd .
Lorsque la source S éclaire les deux parties du biprisme, celles-ci engendrent respective-
ment deux images S1 et S2 situées de part et d’autre de S se comportant comme des sources
ponctuelles cohérentes séparées de la distance :
S1 S2 = 2a = 2dA(n − 1) .
Sur un écran (E) placé parallèlement à la face de sortie du biprisme de manière à intercepter les
faisceaux transmis, on observe dans le champ d’interférence un système de franges rectilignes
disposées parallèlement aux arêtes du biprisme [c’est-à-dire, perpendiculairement à la droite
(S1 S2 )].
5 – Bilentilles de Billet
On coupe une lentille mince convergente, de distance focale f 0 , suivant un de ses diamètres
et on écarte perpendiculairement à l’axe optique les deux moitiés d’une distance e petite
(figure 10). Une source ponctuelle S située sur l’axe de symétrie, à la distance p (< −f 0 )
des deux moitiés, donne deux images réelles S1 et S2 situées à la distance p0 qui, d’après la
relation de conjugaison des lentilles, est telle que :
1 1 1
0
− = 0 ,
p p f
soit :
pf 0
p0 = .
p + f0
(∗)
Pour un dioptre plan séparant deux milieux d’indices n1 et n2 , la formule de conjugaison s’écrit dans
l’approximation de Gauss :
n2 SI = n1 S 0 I
l’objet (S) se trouvant dans le milieu d’indice n1 , I étant le pied de la normale au dioptre passant par S.
8 Chapitre 4

Ces deux images se comportent comme deux sources ponctuelles cohérentes séparées de la
distance
e
S1S2 = 2a = (|p| + p0 ) .
|p|
Sur un écran (E) placé normalement à l’axe optique de sorte à intercepter les faisceaux
(E)
Champ d’interférence

e S1
FIGURE 10
S F F0
S2

transmis, on observe dans le champ d’interférence un système de franges rectilignes disposées


parallèlement à la séparation des deux moitiés de la lentille [c’est-à-dire, perpendiculairement
à la droite (S1 S2 )].
Pour éviter une interférence avec les rayons provenant directement de la source mère S,
on rend opaque l’espace entre les deux demi-lentilles. En outre, on fait pencher légèrement
les deux moitiés vers la source S de façon à élargir le champ d’interférence.
II – INTERFERENCES PAR DIVISION D’AMPLITUDE
1 – Interféromètre de Michelson
L’interféromètre de Michelson se compose de deux miroirs M1 et M2 disposés perpendi-
culairement l’un par rapport à l’autre et d’une lame semi-réfléchissante Σ disposée à 45◦ par
rapport à chacun d’eux (figure 11). L’un des miroirs est mobile en translation, l’autre est fixe
mais orientable. La lame semi-réfléchissante, traitée du côté du faisceau incident, permet de
réfléchir la moitié de ce dernier et de transmettre l’autre moitié.
Supposons que le système soit éclairé par une source ponctuelle S émettant un rayon-
nement monochromatique. La source est placée sur la normale au miroir M2 passant par le
milieu I de la séparatrice Σ. Un rayon quelconque émis sous un angle θ par rapport à cette
normale et tombant sur la séparatrice donne naissance à deux rayons : un rayon réfléchi et un
rayon transmis. Le rayon réfléchi tombe sur le miroir M1 sous une incidence θ, se réfléchit et
tombe sur Σ pour se scinder en un rayon transmis (R1 ) et un rayon réfléchi (R01 ) ; à la sortie
de l’interféromètre, le rayon (R1 ) semble provenir de l’image S1 de la source S par l’ensemble
{Σ, M1 } et le rayon (R01 ) de l’image S01 de S par l’ensemble {Σ, M1 , Σ}. Le rayon transmis,
quant à lui, se réfléchit d’abord sur M2 puis tombe sur Σ et se scinde en un rayon réfléchi
(R2 ) et un rayon transmis (R02 ) qui émergent, respectivement, parallèlement à (R1 ) et (R01 ) ;
le rayon (R2 ) semble provenir de l’image S2 de S par l’ensemble {M2 , Σ} et le rayon (R02 )
de l’image S02 de S par le miroir M2 . On dispose ainsi de deux paires de sources ponctuelles
cohérentes séparées d’une distance 2a. Aux réfractions dans l’épaisseur de la séparatrice près,
la distance a est égale à la distance qui sépare le miroir M1 (resp. M2 ) de l’image M02 de M2
(resp. M01 de (M1 ) par la séparatrice. C’est aussi la différence des distances IM1 et IM2 des
deux miroirs au milieu I. Sur un écran disposé perpendiculairement à l’axe des deux sources
virtuelles S1 et S2 , ou S01 et S02 , on observe un ensemble d’anneaux concentriques alternative-
ment sombres et brillants. La figure d’interférence due à la première paire de sources est dite
par transmission et celle due à la seconde paire par réflexion.
Le rayon émergent (R1 ) a subi dans l’interfèromètre deux réflexions du type “milieu
moins réfringent sur milieu plus réfringent” introduisant chacune une quantité égale à π dans
INTERFÉRENCES À DEUX ONDES 9

la phase de l’onde correspondante. Le rayon (R2 ) en a subi une seule de ce type de réflexion.
Il s’ensuit que la différence de phase entre les deux ondes transmises est, au modulo 2π près :
∆φ = k0 δ + π
où δ = 2a cos θ est la différence de marche géométrique entre (R1 ) et (R2 ). De même, les
rayons (R01 ) et (R02 ) ont subi respectivement trois et une réflexion ce qui permet d’écrire la
différence de phase associée, au modulo 2π près :
∆φ0 = k0 δ .
Les ordres d’interférence correspondant à ces deux différences de phase s’écrivent :
∆φ 2πδ 1
p= = +
2π λ0 2
0
∆φ 2πδ
p0 = =
2π λ0
Ces deux ordres sont décalés l’un par à l’autre de 12 . Il en découle que les deux figures
d’interférence par transmission et par réflexion sont complémentaires : si, selon une direction
θ donnée, on observe une frange brillante pour l’une des figures, on observerait une frange
sombre pour l’autre figure.

(E0 )

0 (E)
(R02 ) (R1 )
S
(M1 ) (Σ)
a
θ
S2 S1 θ
O I
FIGURE 11 2a
(R1 )
(M02 ) a
(M01 ) (R2 )
(M2 )

S01
2a O
S02

2 – Utilisation d’une source étendue


Considérons deux sources cohérentes S1 et S2 baignant dans un milieu d’indice n et
émettant en un point M de l’espace deux ondes monochromatiques. En notant L1 = (S1 M)
et L2 = (S2 M) les chemins optiques correspondants, la différence de marche en M est :
δ = L1 − L2 = (S1 M) − (S2 M) .
10 Chapitre 4

Donnons aux sources S1 et S2 des déplacements s1 et s2 les amenant respectivement aux


positions S01 et S02 (figure 12). La différence de marche en M devient :
δ 0 = (S10 M) − (S20 M) ,
d’où une variation :
∆δ = δ 0 − δ
M
= [(S10 M) − (S20 M)] − [(S1 M) − (S2 M)] S02
= [(S10 M) − (S1 M)] + [(S20 M) − (S2 M)] . s2
u2
En supposant que les déplacements s1 et s2 sont, S2
S01
en module, très petits devant les distances S1 M et
s1 u1
S2 M, les deux derniers crochets s’écrivent :
S1
(S10 M) − (S1 M) ' ns1 · u1
(S20 M) − (S2 M) ' ns2 · u2
FIGURE 12
où u1 et u2 sont les vecteurs directeurs des droites
(S1 M) et (S2 M). Si, en outre, on admet que :
s1 = s2 = s ,
la variation de la différence de marche s’écrit :
∆δ ' ns · (u1 − u2 ) .
Imaginons maintenant que S et S0 sont en fait deux sources ponctuelles indépendantes ;
chacune d’elles crée sont propre système de franges. Si ∆δ est quelconque, le système de
franges résultant en M est brouillé. On n’a pas de brouillage si :
∆δ = 0 , (6) S0
S
c’est-à-dire si u1 = u2 . Cette condition n’est assurée que si le point M
est situé à une distance infiniment grande du système interférentiel ; on
dit que l’on a des franges localisées à l’infini. L’observation de telles
franges peut se faire alors dans le plan focal d’une lentille convergente.
Interféromètre
Dans le cas de systèmes interférentiels tels que l’interféromètre de
Michelson étudié ci-dessus, quand on donne à la source S un déplacement
s0 l’amenant à la position S0 , les deux images S1 et S2 se déplacent
d’un même vecteur s égal en module à s0 (figure 13). La condition (6) S1
S01
suggère de replacer la source ponctuelle S par une multitude de sources
(i)
ponctuelles Si déduites de S par des déplacements s0 , ou bien, à la S2
limite, par une source continue large comportant une “infinité” de telles S02
sources ponctuelles. Le système de franges est plus lumineux et devient FIGURE 13
plus aisé à observer.

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