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2e CYCLE
Hydrogéologie
. Principes
et méthodes
DUNOD
- - - -- - - _. )
SOMMAIRE
pages
CYCLES DE L'EAU 2
Cycle global de l'eau à la surface de la Terre 2
- Les cinq grands réservoirs et leur rôle régulateur 4
- Cycle global de l'eau et quantités d 'eau en mouvement 4
- Eaux juvéniles, apports d'eau profonde 5
Cycle océanique et cycle continental de l'eau 6
Cycle global de l'énergie , moteur du cycle de l'eau 6
· Energiesolaire, moteur de l'ascension de la vapeur d'eau 7
· Energiede gravité, moteur des précipitations et de l'écoulement
~l~u 7
SYST~MES HYDROLOGIQUES 7
Identification des systèmes hydrologiques 7
· Identification spatiale d'un système hydrologique 7
· Identification temporelle d'un système hydrologique 8
- Modèle conceptuel du système hydrologique 8
Identification spatiale des systèmes hydrologiques 8
Identification temporelle. Période et fréquence des données ID
- Durées moyennes II
· Année hydrologique et année hydrologique moyenne II
Alimentation du bassin hydrogéologique - Infiltration 14 Extension géographique des aquifères. Zones et provinces hydro-
- Partition des précipitations efficaces à la surface du sol 14 géologiques 32
- Index hydrogéologique 15 - Détermination du volume utile du réservoir 33
Alimentation de l'aquifère - Infiltration efficace 16
CAS CONCRETS D'IDENTIFICATION GEOLOGIQUE DE L'AQUIFERE 33
DEBITS DES ECOULEMENTS DES SYSTÈMES HYDROLOGIQUES 16
Structure hydrogéologique du bassin sédimentaire du Sahara septentrional
Débit de l'écoulement total du bassin hydrologique 16 (Algérie-Tunisie) 33
Débit de l'écoulement souterrain du bassin hydrogéologique et - Limites du bassin hydrogéologique 33
de l'aquifère 17 - Sous-bassins hydrogéologiques 34
- Types d'écoulement 17 - Grandes formations hydrogéologiques et aquifères '35
Structure hydrogéologique du bassin sédimentaire de Paris 36
BILANS D'EAU 17 - Limites du bassin hydrogéologique 36
- Structures et formations hydrogéologiques et aquifères 36
Concepts du bilan d'eau d'un système hydrologique 17 - Grands aquifères multicouches et zones hydrogéologiques 40
- Domaines d'espace et types de bilans. Données moyennes 18 Aquifère bicouche du calcaire de Champigny, en Brie 41
- Présentations du bilan 18 - Configuration de l'aquifère bicouche 41
- Utilité du bilan 19 - Structure du réservoir 43
- Dénomination du bilan 19
Etablissement du bilan 19 CONCLUSIONS 44
- Bilan moyen annuel du bassin hydrologique 19
- Bilan moyen annuel du bassin hydrogéologique 19 EAU SOUTERRAINE DES MASSIFS ANCIENS 44
- Bilan moyen annuel de l'aquifère 20
- Bilan global moyen annuel d'une grande région 22 CONCLUSIONS 45
- Bilan global moyen annuel des grands domaines 22
CONCLUSIONS - INTERDEpENDANCE DES SYSTÈMES CHAPITRE 3 - IDENTIFICATION HYDRODYNAMIQUE
HYDROLOGIQUES 23 DE L'AQUIFf:RE 46
CONCEPT D'AQUIFÈRE 46
CHAPITRE 2 -IDENTIFICATION GÉOLOGIQUE DE L'AQUIFÈRE 25
CONFIGURATION DE L'AQUIFÈRE - TYPES HYDRODYNAMIQUES 48
FORMATIONS LITHOSTRATIGRAPHIQUES ET
HYDROGEOLOGIQUES 26 Aquifère à nappe libre. Surface piézométrique 48
Aquifère à nappe captive 49
Identification des formations lithostratigraphiques 26 Aquifère à nappe semi-captive ou à drainance 51
- Surfaces limites du réservoir 26 Nature du substratum de l'aquifère 51
- Localisation dans le sous-sol 27
Identification des formations hydrogéologiques et des aquifères 27 STRUCTURE DE L'AQUIFÈRE - AQUIFÈRE MULTICOUCHE 52
- Formations hydrogéologiques perméables, gisements d'eau
souterraine, origines des aquifères 28 Aquifère complexe unique réservoir/eau souterraine 52
- Formations hydrogéologiques imperméables imposant les Aquifère multicouche 53
limites géologiques des aquifères 29
- Formations hydrogéologiques semi-perméables à l'origine de FONCTIONS DU RESERVOIR 53
l'aquifère multicouche 29
- Conclusions. Bassin hydrogéologique 29 COMPORTEMENTS DE L'AQUIFÈRE 54
EAUX SOUTERRAINES DES BASSINS SEDIMENTAIRES 29 Comportement hydrodynamique de l'aquifère 55
Comportement hydrochimique de l'aquifère 56
Localisation en profondeur des aquifères 30 Comportement hydrobiologique de l'aquifère 57
- Colonne hydrogéologique 30
- Limitation en profondeur des aquifères 30 GRANDES STRUCTURES HYDROGÉOLOGIQUES ET TYPES
- Intérêt des aquifères profonds pour la géothermie, basse énergie 32 D'AQUIFÈRES 57
VI Principes et méthodes de l'hydrogéologie
Sommaire VII
Aquifère continu à nappe libre étendue 57
- Aquifère à nappe libre des alluvions de la Crau 57 - Interprétation globale de la courbe granulométrique 76
- Configuration de l'aquifère 58 - Calcul des paramètres granulométriques 77
- Structure de l'aquifère 59 - Emploi et signification des paramètres granulométriques 77
Aquifère discontinu à nappe libre étendue 59 Paramètres des vides. Porosité et surface spécifique 78
Aquifère multicouche à nappe supérieure libre 59 - Porosité totale 78
Système global aquifère/rivière 59 - Surface spécifique des grains ou des fissures 78
- Système global aquifère/rivière du Val de Seine 61 Réservoirs favorables à la formation d'aquifères 79
- Configuration de l'aquifère 61 Conclusions 79
- Structure de l'aquifère 61 Milieu poreux et milieu fissuré. Volume représentatif élémentaire 79
- Comportement hydrodynamique du système 61 - Caractéristiques physiques du milieu perméable 79
Aquifère côtier affluant à la mer 61 - Continuité et discontinuité 79
Aquifère profond à nappe captive ou semi-captive 62 - Isotropie et anisotropie 79
- Aquifère à nappe captive du Continental intercalaire du . - Homogénéité et hétérogénéité 80
Sahara septentrional 62 - Echelles de grandeur du milieu. Volume représentatif élémentaire 80
- Configuration de l'aquifère 63
- Structure de l'aquifère 63 CARACTÉRISTIQUES ET TYPES D'EAU SOUTERRAINE 81
- Comportement hydrodynamique 63 Étude de l'eau du réservoir. Grandeurs du réservoir affectés par les
- Aquifère multicouche des sables albiens du bassin de Paris 64 mesures 82
- Configuration de l'aquifère 64 - Etude de l'eau d 'un échantillon au laboratoire 82
- Structure de l'aquifère 65 - Extraction de l'eau par égouttage. Action de la force de gravité.
Aquifères localisés 65 Type d'eau gravitaire 82
- Aquifère compartimenté 65 - Extraction de l'eau par centrifugation. Action de la force centri-
- Aquifère stratifié à strate conductrice 65 fuge. Deux types d'eau de rétention: pelliculaire et adsorbée 83
- Aquifères locaux des massifs anciens 65 - Extraction de l'eau par évaporation sous l'action de la chaleur 83
- Types d'eau souterraine: eau gravitaire et eau de rétention 83
IDENTIFICATION DES AQUIFERES ET MODÉLISATION 67 - Eau gravitaire ou eau mobilisable 83
- Eau de rétention ou eau non mobilisable. Structure moléculaire
CHAPITRE 4 - AQUIFÈRE RÉSERVOIR D'EAU SOUTERRAINE 67 de l'eau 84
Conclusions 86
CARACTERES PHYSICO-CHIMIQUES DU RÉSERVOIR 68
CARACTÉRISTIQUES HYDROGÉOLOGIQUES DU COMPLEXE
Morphologie et intercommunications des vides 68 EAU/RÉSERVOIR. POROSITÉ EFFICACE ET COEFFICIENT
- Morphologie des pores et milieu poreux 68 D'EMMAGASINEMENT 87
- Intercommunications des pores et milieu continu 68
- Morphologie des fissures et milieu fissuré 69 DéfiI}ition. d~s paramètres hydrodynamiques du complexe eau/réservoir,
- Microfissures 70 déterminés en laboratoire 87
- Macrofissures 70 - Porosité efficace 87
- Identification des fissures: gëométrie et genèse 71 - Teneur en eau volumique 88
Classification hydrologique des réservoirs 71 Valeurs et facteurs de la porosité efficace 89
- Roches meubles ou non consolidées 71 - Facteurs de la porosité efficace 89
- Roches compactes fissurées ou non consolidées et roches mixtes 72 - Diamètre efficace des grains 90
Méthodes d'étude des vides 73 - Arrangement des grains 91
- Méthodes d'étude des vides en laboratoire 73 - Surface spécifique des grains 91
- Méthode d'étude des vides sur le terrain 73 Définition. d~s paramètre~ hydrodynamiques du complexe eau/réservoir,
Étude granulométrique et caractéristique du milieu poreux 73 déterminés sur le terrain. Emmagasinement souterrain 91
Analyse granulométrique et paramètres granulométriques 73 CONCLUSIONS
- Intérêt et but de l'analyse granulométriques 74 92
- Phases et classification granulométrique 74
ZONALITÉ SOL-EAU SOUTERRAINE 92
- Courbe granulométrique cumulative 75
- Caractéristique de la courbe granulométrique cumulative 75
VIII Principes et méthodes de l'hydrogéologie Sommaire IX
CHAPITRE 5 - AQUIFERE CONDUITE D'EAU SOUTERRAINE 94 Types de conditions aux limites géologiques et hydrodynami9ues 115
Variations naturelles des conditions aux limites hydrodynamiques 118
LOI DE DARCY 95
CONCEPTION DE L'ÉCOULEMENT DE L'EAU SOUTERRAINE.
Dispositif expérimental de Darcy 95 MODBLESCONCEPTUELS 119
Énoncé de la loi de Darcy 95
97 Lignes de courants et lignes équipotentielles. Rés~aux d'écoulem~~t 119
Dispositif de laboratoire avec écoulement latéral Schématisation de l'écoulement de l'eau souterraine dans un aquifère
Généralisation de la loi de Darcy en laboratoire 97
de subsurface. Systèmes de flux 120
APPLICATIONS DE LA LOI DE DARCY SUR LE TERRAIN 98 Zonalité verticale des aquifères dans un bassin hydrogéologique 122
Zones hydrogéologiques des aquifères dans un bassin hydrogéologique 123
Niveau piézométrique, charge et potentiel hydrauliques 98 - Aquifère multicouche des sables albiens du bassin de Paris 123
- Mesure du niveau piézométrique 99 - Aquifère du continental intercalaire du Sahara septentrional 124
- Calcul du gradient hydraulique 100
- Pressionsde l'eau à l'intérieur de l'aquifère 100 CONCLUSIONS 126
Conditions de validité de la loi de Darcy 101
Paramètres hydrodynamiques 101
CHAPITRE 6 - ESSAIS DE PUITS ET POMPAGES D'ESSAI 128
PERMEABILITÉ - TRANSMISSIVITÉ - DIFFUSIVITÉ 101
ÉQUIPEMENT TECHNIQUE DES PUITS ET SONDAGES 128
Définition de la perméabilité. Coefficient de perméabilité et perméabilité
intrinsèque 101 DÉFINITIONS ET CONCEPTS DE BASE 130
Facteurs du coefficient de perméabilité 102
- Facteurs du coefficient de perméabilité propres au réservoir.
Effets du pompage sur l'aquifère. Cône de dépression 130
102 - Géométrie du cône de dépression. Rabattement et rayon
Perméabilité intrinsèque d'influence 131
- Facteurs du coefficient de perméabilité propres au liquide. 133
103 - Facteurs de la géométrie du cône de dépression
Coefficient du fluide - Rôle de la transmissivité et du coefficient d'emmagasinernent 133
- Conclusions 104
104 - Rôle du temps de pompage 133
Valeurs du coefficient de perméabilité - Régimes d'écoulement 133
Transmissivité 104
105 - Géométrie du cône de dépression avec surface piézométrique
Diffusivité inclinée 133
DÉBIT D'UNE NAPPE ET VITESSES D'ÉCOULEMENT 105 Méthodes d'expérimentation par pompage 134
Débit d'une nappe 105 ESSAI DE PUITS PAR PALIERS DE DÉBIT DE COURTE DURÉE 135
- Calcul du débit d'une nappe 106 Conditions de base
- Méthode de la carte piézométrique 106 135
106 Exécution de l'essai de puits. Paliers de débit 135
- Méthode de la section totale Signification du rabattement dans les ouvrages. Pertes de charge 137
- Méthode des sections élémentaires 107 - Perte de chargelinéaire
109 137
Vitesses d'écoulement - Perte de charge quadratique 138
- Hydrodynamique et hydrocinématique souterraines . 109 Vitesse critique et débit critique dans l'aquifère à nappe libre 138
- Vitesse de filtration et vitesse effective. Hydrodynamique Interprétation graphique des données de l'essai de puits 139
souterraine 109 - Relations debits/temps et rabattements/temps 139
- Vitesse de déplacement. Hydrocinématique souterraine. - Courbe débits/rabattements. Débit critique 139
Dispersion 110
110 - Droite debits spécifiques/rabattements. Débit spécifique relatif 140
- Mise en évidence de la dispersion. Traçages - Droite débits/rabattements spécifiques 142
- Explication du phénomène de dispersion . 112 Calcul des pertes de charge
- Détermination de la vitesse de déplacement sur le terrain 113 143
114 - Expression expérimentale de M. Gasselin 144
- Porosité cinématique Détermination de la productivité d'un puits. Débit d'exploitation
- Conclusions. Physique des écoulements 114 maximum 145
CONDITIONS AUX LIMITES 115 PoMPAGES D'ESSAI DE LONGUE DURÉE 145
x Principes et méthodes de l'hydrogéologie Sommaire XI
Buts du pompage d'essai 146 Interprétation des cartes piézométriques 177
Expressions d'hydrodynamique souterraine du régime transitoire 146 - Analyse morphologique de la surface piézomëtrique 177
Interprétation graphique des pompages d'essai 148 - Habillage de la carte piézométrique 177
- Relations entre les rabattements et les temps. Droite représentative 148 - Orientation et espacement des courbes hydroisohypses 177
- Calcul des paramètres hydrodynamiques 150 - Écoulements uniforme et non uniforme 179
- Relations entre les rabattements résiduels et temps de remontée - Grands types d'aquifères élémentaires 180
de niveaux 150 - Étude de la structure de l'aquifère 182
-Types hydrodynamiques d'aquifère et application de l'expression 182
- Module d'espacement et paramètres hydrodynamiques
d'approximation logarithmique 150 - Identification des anomalies structurales du réservoir 183
- Aquifère à nappe captive illimité. Pompage d'essai à Ivry-sur-Seine 151 - Étude de la distribution spatiale des paramètres hydrodynamiques 184
- Extension à l'aquifère à nappe libre illimité. Pompage d'essai à
153 - Étude du comportement hydrodynamique de l'aquifère 187
Istres 187
- Aquifère limité latéralement. Étude des conditions aux limites 156 . Étude de l'alimentation et des écoulements de l'aquifère
- Aquifère à nappe captive limité latéralement par une limite étanche
stratigraphique. Pompage d'essai au Niger 156 INTERPRÉTATION GLOBALE DE LA CARTOGRAPHIE DES
- Aquifère à nappe captive limité latéralement par une faille. Pompage AQUIFÈRES 187
d'essai de Manga à Madagascar 158 Principes généraux 187
- Aquifère à nappe libre limité latéralement par une limite à potentiel Analyse globale des cartes piézométriques 187
imposé. Pompage d'essai du Val de Seine 160 - Étude des variations de la transmissivitë 187
Conclusions - Interprétation des pompages d'essai 163 - Étude des variations du débit de la nappe 191
Programmation du pompage d'essai. Station de pompage d'essai 164
- Choix du site de station d'essai 164 ANALYSE DES FLUCTUATIONS DE LA SURFACE PIÉZOMÉTRIQUE 191
- Caractéristiques techniques de l'ouvrage de pompage 165
- Dispositif des piézomètres 165 Analyse des limnigrammes piézométriques 191
- Débit constant et durée du pompage 166 Établissement des cartes de fluctuations de la surface piézométrique
- Intervalles des mesures de rabattements 166 des aquifères à nappe libre 193
- Choix de l 'ëpoq ue de l'essai 167
CONCLUSIONS
CHAPITRE 7 - CARTOGRAPHIE DE L'AQUIF~RE
CARTES PIÉZOMÉTRIQUES 168 CHAPITRE 8 - RÉSERVES ET RESSOURCES 195
CARTES STRUCTURALES DE L'AQUIFÈRE 169 CONCEPTS DE BASE
196
Cartes de la configuration de l'aquifère. Dimensions de l'aquifère 169 Concepts de réserve et de ressource 196
- Cartes de la surface du substratum 169 Concept de confrontation offre et demande. Recherche d'un compromis 196
- Cartes de la limite supérieure de l'aquifère 169 Concept de contraintes de la planification 197
- Cartes de l'épaisseur de l'aquifère 169 Concept d'unicité d'espace et de temps 199
- Cartes des conditions aux limites latérales géologiques et - Domaine d'espace ou système de ressource en eau 199
hydrodynamiques 170 - Unité de temps Données moyennes et historiques 199
Cartes de la structure du réservoir. Caractéristiques physiques et - Adéquation des grandeurs des systèmes de ressource à celle des
paramètres hydrodynamiques 170 demandes 199
- Cartes des données sur les caractéristiques physiques du réservoir 172 Concept de variabilité dans l'espace et dans le temps 200
- Cartes des données sur les paramètres hydrodynamiques 173 Contraintes principales de 1" offre présentée par l'hydrogéologue 200
CARTES PIÉZOMÉTRIQUES 173 EVALUATION DE LA RÉSERVE EN EAU SOUTERRAINE 200
Établissement des cartes piézométriques 173 Catégories de réserves en eau souterraine 200
- Mesure des niveaux piézomëtriques 174 - Réserve totale de l aquifere 202
- Report des niveaux piëzométriques. Échelle de la carte 174 - Réserve régulatrice des aquifères à nappe libre 202
- Tracé des courbes hydroisohypses 175 - Réserve permanente des aqtdféres 202
- Choix de l'équidistance des courbes hydroisohypses 175 - Réserve en eau souterraine exploitable 202
- Tracé des courbes hydroisohypses 175
XII Principes et méthodes de l'hydrogéologie Sommaire XIII
Méthodes d'évaluation de la réserve en eau souterraine 202 PRINCIPALES SOURCES DE POLLUTION. FOYERS DE POLLUTION 226
- Principes d'évaluation 202
- Exemples d'évaluation de la réserve des aquifères à nappe libre 203 Pollutions d'origine domestique et urbaine 226
- Aquifère à nappe libre des alluvions de la Moselle 203 Pollutions d'origine agricole 227
- Aquifère à nappe libre de Ber Rechid 203 Pollutions d'origine industrielle 227
- Aquifère à nappe libre des alluvions de la Crau 204
- Aquifère à nappe libre de la Mamora 204 MÉCANISMES ET FACTEURS DE LA POLLUTION DE L'EAU
- Aquifère à nappe libre des alluvions de la plaine du Tafilalt 205 SOUTERRAINE 227
Renouvellement de la réserve en eau souterraine 205
Introduction du polluant dans le sol. Impacts et foyers de pollution 227
ÉVALUATION DE LA RESSOURCE EN EAU 209 Migration et évolution du polluant en zone non saturée. Mécanismes
de l'autoépuration naturelle 228
Systèmes hydrologiques et catégories de ressources 209 - Mécanismes de l'autoépuration naturelle du sol 229
Méthodes d'évaluation quantitative de la ressource 209 - Mécanismes physiques de l'autoépuration 229
- Bassin hydrologique et ressource en eau totale renouvelable - Mécanismes hydrodynamiques et hydrocinématique de
naturelle 210 l'autoépuration 229
- Bassin hydrogéologique et ressource en eau souterraine naturelle 211 - Mécanismes hydrochimiques de l'autoépuration 230
- Ressource en eau souterraine renouvelable naturelle 211 - Mécanismes hydrobiologiques de l'autoépuration 230
- Ressource en eau souterraine non renouvelable naturelle 212 - Mécanismes de l'adsorption et de la désorption 231
- Aquifère et ressource en eau souterraine exploitable. Offre - Conclusions 231
de l'hydrogéologue face à une demande d'utilisation 213 Propagation et évolution du polluant dans l'aquifère. Mécanismes
- Stratégie de l'exploitation 213 de la dilution 231
- Ressource d'exploitation de la réserve 214 Persistance de la pollution. Rémanence et techniques de décontami-
- Évaluation de la ressource en eau souterraine exploitable 214 nation 231
- Conclusions 214
- Application au bassin hydrogéologique du Sahara septentrional 215 VULNÉRABILITÉ DES NAPPES A LA POLLUTION. CARTOGRAPHIE 231
- Définition de l'objectif. Structure de la demande d'utilisation 215 Facteurs de la vulnérabilité 232
- Identification des aquifères. Modèles mathématiques 215 Cartes de la vulnérabilité 232
. Définition des contraintes 216
- Élaboration de programmes d'exploitation. Dispositifs des LUTTE CONTRE LA POLLUTION DE L'EAU SOUTERRAINE 232
sondages et rythme de pompage 217
- Prévisions et évaluations des effets des programmes d'exploitation 217 BIBLIOGRAPHIE 234
- Choix de deux hypothèses de planification et présentation de
deux scénarios 217 INDEX 237
CONCLUSIONS 221
CONCEPTION DE L'HYDROGEOLOGIE
pection géophysique, des techniques de forage et de captage, de la L'emploi, sans cesse croissant, des ordinateurs pour le traitement des
géochimie des roches et des eaux, de l'hydrodynamique souterraine, informations et la réalisation de modèles mathématiques, nécessite
de la statistique et de l'emploi des ordinateurs au traitement des don- l'acquisition de données numériques nombreuses et précises. La modéli-
nées et aux modèles mathématiques. sation . repose sur la présentation par l'hydrogéologue de modèles
L'hydrogéologie contribue à la gestion de l'espace souterrain : conceptuels d'identification des systèmes hydrologiques et plus particu-
planification de l'exploitation et protection des ressources en eau, lièrement du système aquifère. C'est pourquoi une attention particulière
exploitation des aquifères profonds pour la géothermie basse énergie, sera portée aux données et concepts de base de leur établissement.
stockages souterrains et rejets dans le sous-sol. Le développement de
ces techniques récentes lui donne une dimension nouvelle en élargissant
son domaine d'investigation.
L'hydrodynamique souterraine est l'ensemble des aspects quantitatifs
de l'hydrogéologie. C'est la partie de l'hydrodynamique (ou de l'hy-
draulique) relative à l'écoulement de l'eau souterraine, aux lois qui le
régissent et à leurs applications.
L'hydrochimie est la connaissance des caractéristiques physiques
et chimiques ou physico-chimiques, des processus de leur acquisition
et de leur évolution, ainsi que des lois qui régissent les échanges entre
l'eau, le sol et le sous-sol, ou interactions eau/roche. Elle inclut la
géochimie des isotopes.
L'hydrobiologie est l'étude de l'action des mécanismes biologiques
sur la qualité de l'eau souterraine.
Buts de l'ouvrage
Cet ouvrage poursuit trois buts essentiels:
- exposé de concepts de base de l'hydrogéologie, en priorité. Un
concept est «une idée générale et abstraite construite par l'esprit,
soit à partir de l'expérience, soit à partir d'un contenu mental inné»
(dictionnaire P. Robert, 1953). Tout le texte est conçu pour guider
le lecteur dans l'acquisition d'une discipline de pensée et de travail
aboutissant à une conception dynamique des aquifères. Elle sera
concrétisée par des modèles conceptuels;
- acquisition de connaissances scientifiques et techniques de base,
indispensables à la pratique de l'hydrogéologie sur le terrain. Sont
donc exclus, délibérément, les développements théoriques qui n'abou-
tissent pas à des applications pratiques. Des références bibliographiques
permettront des compléments;
- acquisition d'un langage scientifique et technique rigoureux néces-
saire au dialogue entre les nombreux spécialistes de la Science de l'eau
et base de leur collaboration. Le lecteur pourra se reporter au Diction-
naire français d'hydrogéologie (G. Castany et J. Margat, 1977).
Chapitre 1
EAUX SOUTERRAINES
Aquifères:
tranche 0-200 m 10000000
tranche 0-2000 m 24000000 1,72 16000000 40
tranche 0-5 000 m 60000000
Humidité du sol 16500 0,001 16500 0,04
EAUX DE SURFACE
DES CONTINENTS
Lacs, grands réservoirs 176400 0,013 90000 0,22
Lits des cours d'eau 2120 0,00015 2120 0,005
ATMOSPHÈRE 13000 0,001 13000 0,03
BILAN GLOBAL, p: E EAU BIOLOGIQUE 1 120 a ,0001 1120 0,003
GLOBE
1390000000 40000000*
Figure 1 - Cycle de. l'eau et quantités d '~~u en mouve~en.t en krn ' fan. L~ cycle Hydrosphère
global (1) se subdivise en cycles de deuxième ordre, oceanique (2) et continental
(3). Des échanges de 47 000 km 3 fan équilibrent le bilan de ces deux cycles secon-
daires.
'" soit 2,9 pour cent de l'eau du globe.
4 Principes et méthodes de l'hydrogéologie (Chap. 1 J Cycles et bilans de l'eau. Systèmes hydrologiques 5
Les évaluations précises de la capacité des grands réservoirs et des l'évaporation, E. La vapeur d'eau s'élève dans l'atmosphère où elle se
principales composantes du cycle de l'eau, sont difficiles. C'est pour-- co~dense_ en nuages, lesquels engendrent les précipitations, P (pluie,
quoi les données varient avec les auteurs (tableau 9, p. 23). Les im- neise, grele). Leur volume, de 577 000 km 3/an, égal à celui de l'éva-
précisions les plus grandes concernent les eaux souterraines. Mais ce poration, équilibre le cycle global de l'eau.
sont surtout les ordres de grandeur des évaluations et leurs rapports
qui doivent être considérés. Les chiffres retenus sont ceux des travaux Tableau 2 - Volumes d'eau stockés dans le réservoir
récents des hydrologues soviétiques (UNESCO, 1978). souterrain des grands continents.
L'unité de volume utilisée, étant donné les quantités considérables D'après les travaux soviétiques (UNESCO, 1978).
en présence, est le kilomètre cube (km ' ) ou milliard de mètres cubes.
Un kilomètre cube équivaut à un débit régulier de 2,6 millions de
m 3/jour ou de 30 m 3/s, soit environ le dizième du débit moyen annuel Stocks d'eau
de la Seine à Paris. C'est la consommation annuelle en eau de l'agglomé- Surfaces 106 km '
ration parisienne (Ile de France). La retenue du barrage de Serre- Grands millions
Ponçon, sur la Durance, accumule 1,2 km". La capacité totale des continents de km? Oà 100 à 200 à
stockages d'eau de surface, en France, est de 8 km ' environ. Un sous- 100 m 200 2 000 Totaux
multiple réservé aux volumes plus petits est l'hectomètre cube, hm '
Europe 10,5 0,2 0,3 1,1 1,6
ou million de mètres cubes.
Asie 43,5 1,3 2,1 4,4 7,8
Les cinq grands réservoirs et leur rôle régulateur Afrique 30,1 1 1,5 3 5,5
Le stock d'eau de l'hydrosphère est de 1 390 000 000 km ". Il est Amérique du Nord 24,2 0,7 1,2 2,4 4,3
réparti inégalement en cinq grands réservoirs de grandeurs décrois- Amérique du Sud 17,8 0,3 0,9 1,8 3
santes. Leurs caractéristiques sont données dans le tableau 1. Australie 8,9 0,1 0,2 0,9 1,2
Les grands réservoirs, par leur quantité d'eau, jouent quatre rôles Totaux 135 3,6 6,2 13,6 23,4
régulateurs : physique (thermique en particulier) , hydrodynamique,
chimique et biologique. Le rôle principal revient au réservoir océan
de 1 340 000 000 krn ' réparti sur 361 000 000 km 2 de superficie : La définition des zones est donnée page 122.
circulation de l'eau, homogénisation de la température du globe et
puissance de l'évaporation, moteur du cycle de l'eau. Le réservoir Eaux juvéniles, apports d'eau profonde
des glaces des calottes glaciaires, glaciers et neiges éternelles, repré-
sente 60 % des eaux douces terrestres. La pré.senee d'eau souterraine jusqu'aux plus grandes profondeurs
Le réservoir souterrain, sur les continents, constitué des aquifères, est un fait reconnu. L'alimentation du cycle global par des eaux nais-
représenterait 40 % du volume des eaux douces. Dans l'état actuel des sant dans les c,ouches profondes du manteau, dites juvéniles, est admise
connaissances sa contenance en eau de qualité est difficile à évaluer. par les hydrogëologues. Toutefois leur faible apport à l'échelle humaine
de quel~ues km
3/an,
Les hydrologues soviétiques proposent 23 400 000 km ' avec les îles, est négligeable comparé aux quantités d'eau
dans une tranche de a à 2 000 m. Les estimations ont été ramenées à accu;mulees dans les grands réservoirs. Cependant il présente un intérêt
16 000 000 krn ' afin de tenir compte des structures hydrogéologiques. à .tr~s long terme. En effet, ce processus se poursuivant depuis quelques
Quelles que soient les évaluations le réservoir souterrain constitue une m~lh~rds d'années, le calcul aboutit au volume d'eau actuel. Deux
importante quantité d'eau douce bien distribuée géographiquement. pnnclpales sources d'eaux juvéniles sont généralement reconnues
(G. Castany, 1980).
Cycle global de l'eau et quantités d'eau en mouvement La production d'eau juvénile est importante pour les sources thermo-
Le déplacement des particules d'eau sous deux états principaux, minérales dont elle peut constituer une part importante de leur débit
vapeur et liquide, à la surface de la Terre, constitue le cycle global de (80 à 90 %). Citons par exemple le cas des aires thermominérales de
l'eau (fig. 1). Il débute par la transformation, chaque année hydro- La Bourboule et du Mont d'Or, dans le massif central français (J.C.
logique moyenne, de 577 000 km ' d'eau en vapeur sous l'action de Fontes et al., 1963).
6 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 1] Cycles et bilans de l'eau. Systèmes hydrologiques 7
Cycle océanique et cycle continental de l'eau Energie solaire, moteur de l'ascension de la vapeur d'eau
Le cycle global de l'eau se subdivise en deux grands cycles de deuxiè-
L'énergie solaire, distribuée sous forme de calories, transforme l'eau
me ordre, océanique et continental. Ils sont en déséquilibre, compensé
en vapeur et provoque l'ascension des particules dans les couches supé-
par des interconnections complexes (fig. 1).
rieures de l'atmosphère. La dépense d'énergie est d'environ 400 000 TW
Le cycle océanique a pour origine l'évaporation, E, de 505 000
(1 TW = 1 terawatt = 1 milliard de kWH). Elle représente le cinquième
km 3 jan. Le retour par les précipitations, P, de 458 000 km ' jan, accuse de l'énergie solaire qui irradie la haute atmosphère.
un excès de vapeur d'eau de 47 000 krn ' jan. Ce dernier, par transfert
Pour élever les particules d'eau à haute altitude il faut vaincre la
dans la haute atmosphère, gagne les continents (fig. 1).
force de la gravité. Ces particules accumulent ainsi de l'énergie dite
Le cycle continental est alimenté par Yévapotranspiration, ET (page énergie potentielle.
12), soit 72 000 km 3 jan et par l'apport des 47 000 krn' jan. Il engendre
une quantité équivalente de précipitations. L'équilibre, entre les deux Energie de la gravité, moteur des précipitations et de l'écoulement
grands domaines, est établi par l'écoulement total naturel moyen, QT, de l'eau
des cours d'eau de 43 800 km ' jan (tableau 3) et le déversement occulte Sous l'action de la force de la gravité les particules d'eau tombent
de 2 000 km 3 jan des eaux souterraines le long des rivages. A ce total en pluie ou en neige, à la surface du sol. Une fraction alimente les cours
de 45 8000 krn' jan il convient d'ajouter l'écoulement dans les îles. d'eau, l'autre pénètre dans le sous-sol et s'écoule dans les aquifères.
Quoiqu'il en soit, le volume de 47 000 krn ' jan, nécessaire à l'équilibre, L'écoulement total dépense une énergie, mesurée dans les cours d'eau,
est satisfait compte-tenu de la précision des mesures et de la complexité de 80 TW. Les usines hydroélectriques en récupèrent seulement 0,3 %.
des échanges.
SYSTÈMES HYDROLOGIQUES
Tableau 3 - Ecoulement total naturel moyen et écoulement
souterrain dans les grands continents. Le cycle de l'eau est planétaire et perpétuel. Pour l'exécution des
D'après les travaux soviétiques (UNESCO, 1978). études hydrogéologiques il est nécessaire de le fractionner, convention-
nellement, en domaines d'espace et en durées accessibles aux observa-
Ecoulement tions, expérimentations et mesures, donc en systèmes hydrologiques.
total naturel Ecoulement souterrain L'étude du cycle de l'eau situe les systèmes hydrologiques dans leur
Grands continents mOlen environnement et permet d'analyser leur comportement hydrodyna-
km jan % km' jan mique.
Europe 3210 35 1 120 Identification des systèmes hydrologiques
Asie 14410 26 3750 Les évaluations et les prévisions en hydrogéologie, se rapportent
Afrique 4570 35 1 600 obligatoirement à un système hydrologique. Un système hydrologique
Amérique du Nord 7450 29 2 160 est un système dynamique, séquence d'espace et de temps, fraction du
Amérique du Sud Il 760 35 4 120 cycle de l'eau. Il est donc identifié par des caractéristiques spatiales
Australie 2390 24 575 et temporelles.
Total 43790 13320 Identification spatiale d'un système hydrologique
Moyenne 30 L'identification spatiale d'un système repose sur quatre concepts
(voir figure 19 du système aquifère, p. 47).
Cycle global de l'énergie, moteur du cycle de l'eau - domaine d'espace physique, fini à trois dimensions, dont toutes
les parties sont en liaison hydrodynamique continue (milieu continu).
Le travail exigé par la mise en mouvement des particules d'eau A l'intérieur, les influences provoquées par des actions extérieures se
dans le cycle est fourni par deux sources d'énergie, la chaleur solaire propagent librement. Elles sont de deux types : transport de quantités
et la force de la gravité. Toutes deux assurent, par leur conservation, d'eau ou transmission (transfert) de différences de charges. Ce domaine
la régularité et l'équilibre du cycle global. est circonscrit par des limites nettement définies, soit faisant obstacle
8 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 1] Cycles et bilans de l'eau. Systèmes hydrologiques
9
à toutes propagations appréciables vers l'extérieur, soit permettant de.s A chaque système hydrologique correspond une fraction du cycle
échanges quantifiés. Ce sont les conditions aux limites (p. lIS},. expn- global de l'eau, un type de bilan et une catégorie de ressource (tableau
32, p. 208).
mées en termes de débits imposés, entrant ou sortant (conditions de
flux) ou de potentiels imposés (conditions de potentiel). Le bassin hydrologique est circonscrit par les lignes de crêtes topo-
-- siège de processus ou mécanismes internes, hydrodynamiques, graphiques, délimitant le bassin versant d'un cours d'eau et de ses
hydrochimiques ou hydrobiologiques. affluents (fig. 2 et 3). Il correspond donc, en surface, au bassin hydro-
graphique (fig. 2). Il est admis que ses limites se superposent, au mieux,
- séquence du cycle de l'eau, c'est-à-dire compo~tant, une entrée à celles du bassin hydrogéologique. Ces conditions sont en général
(impulsion), un circuit interne (transfert) et une sortie (reponse). Les réalisées pour les grandes unités, de l'ordre de quelques centaines au
limites recevant ou pouvant recevoir, des impulsions et émettant des millier de km 2 .
réponses.
- variabilité des données dans l'espace selon des lois de distributions
statistiques. OJ
»
Identification temporelle d'un système hydrologique CIl
CIl
Toutes identifications des caractéristiques d'espace se réfèrent à
une date donnée ou à une durée moyenne déterminée. Z
Alt~Î 1 -'\'<.
Durées moyennes
~~t~JrfÎtl't,
~ ,-t.. . . Q l ""-... Les mesures varient dans le temps, au cours d'une année (variation
D
1
1.-/ "
~
~
~
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\
l
l'
i \, -,
-~--
-c.,
\ ........
---------
---_
s tat ion annuelle) et d'une année à l'autre (variation pluriannuelle). D'où
la.néce~s!té de disp?s~r de vale,urs moye~nes. Par exemple la moyenne
arithmétique des débits mesures chaque Jour du mois de janvier à une
L ~ é;;;û fem-~--- station de jaugeage sur un cours d'eau, ou débit journalier donne le
~errai~nt .
débit mensuel de janvier de l'année considérée. La moyenn~ arithmé-
,'"'~
•• o 1 - -==2-~ tique des débits mensuels des douze mois de l'année, représente le débit
Figure 3 - Le domaine du bassin hydrologique, délimité, par le, bassin ve~~an! d'un annuel. La moyenne arithmétique des débits mensuels de janvier des
cours d'eau est l'unité de référence pour toutes les évaluations. Il coïncide au dix années consécutives (année hydrologique moyenne) est le débit
mieux avec' le bassin hydrogéologique, limité par les ligne~ ~e partage de~ eaux
souterraines (l). Le contact eau douce/eau salee (3) est decnt en détail, fig. 30. moyen mensuel de ce mois. Celle des débits annuels est le débit moyen
(2), surface piézométrique.
annuel.
de 52 hm 3 fan.
cr
tS _.
INDEX HYDROGEOLOGIQUE
rivière
précipitations efficaces précipitations -- évapotranspiration réelle . ŒiIiiÇU?, 1lI~'a.. î'!
PE = P ETR (1) 3/
o
•
z
ur
o
162 112 0:: >
50 hm ' fan C w
rr
Les précipitations efficaces peuvent être calculées directement à > lE surface piezométriqUe ~
c
-c
J: w z
%
partir des paramètres climatiques et de la RFU, par des programmes
~.
~
QWI//
....... ....... .......
-c
20:: o
de calcul automatique. Le calcul automatique des précipitations effi- _W
//
(J)u-
caces, par maille, permet une distribution géographique ayant valeur (J)-
~:///////ij;4~7~
de potentiel d'alimentation. Elle est alors évaluée en débit de surface,
m ' fan.km 2 , par exemple.
<tg.
m<t w;;»;ï~e~~~/t;;~~,~~
Alimentation du bassin hydrogéologique - Infiltration
Partition des précipitations efficaces à la surface du sol
BI LAN
! PE = P-ETR
50 = 162-112 hmïan
or,
52 =
QS+QW
4 + 48
L'eau des précipitations efficaces est répartie, à la surface du sol, :~rel 6. - Composantes du bi~an, exprimées en termes de débits dans le bassin
.~ ra ogique de l'Hallue en hm fan (millions de m 3/an). '
en deux fractions fixes, conventionnelles, inégales (fig. 6) :
!!tdex hydrogéologique
- Le ruissellement, R, qui alimente l'écoulement de surface, QS,
direct, rapide (quelques heures à quelques jours), à la surface du sol. La partition conventionnelle, en ruissellement et en infiltration
Il est collecté par le réseau hydrographique. Dans le bassin hydrolo- est Commode pour l'évaluation de la ressource en eau souterraine renou-
gique de l'Hallue, QS = 4 hm ' fan. velable naturelle (p. 211). Elle est réglée par le pouvoir répartiteur du
- L'infiltration, J, quantité d'eau franchissant la surface du sol. sol, nurnérisë par l'index hydrogéologique (fig. 6). Cet index est régi
par CInq groupes de facteurs:
Elle renouvelle les stocks d'eau souterraine et entretient le débit de
l'écoulement souterrain des sorties après circulation dans les forma- hYd géomo~phologie : pente topographique et morphologie du réseau
tions hydrogéologiques perméables du sous-sol. Soit pour le bassin ro~raphique (hydrogéomorphologie) ;
de l'Hallue, J = 48 hm ' fan. L'écoulement souterrain est lent, différé - ~eologie de subsurface exprimée par la lithologie ;
et de longue durée (quelques années à des centaines de millénaires). - etat de la surface du sol: pédologie, couverture végétale, humidité'
L'infiltration est évaluée en terme de débit. - pro(ondeur de la surface piézométrique ; ,
La hauteur d'infiltration est la quantité d'eau infiltrée à travers la d'e- amena~eme~ts des eaux et des sols : barrages, dérivation de cours
praatiques
~ ' rectI~catIon de lit, drainage des zones inondées urbanisation
surface du sol pendant une durée déterminée. Elle est exprimée en
mm/an. C'est aussi la lame d'eau infiltrée. agncoles, etc. "
16 Principes et méthodes de l'hydrogéologie Chap. 1] Cycles et bilans de l'eau. Systèmes hydrologiques 17
<:es actions interfèrent de telle sorte qu'à l'échelle du bassin hydro- s débits d'étiage sont égaux au débit de l'écoulement souterrain des
logique, les deux facteurs déterminants sont la géomorphologie et la uifères. C'est donc le débit total des eaux souterraines dans les
lithostratigraphie. utoires compris dans le bassin hydrologique: sources, surfaces d'eau
La détermination de l'index hydrogéologique est basée sur une re, dépressions fermées et mer.
classification hydrogéologique des formations géologiques. Elle utilise En' équilibre naturel, sur une longue période, il est égal à l'infil-
~es d~nnées recuei.l1ies sur ,des sta.tions d 'essai, des bassins hydrologiques ation pour le bassin hydrogéologique et à l'infiltration efficace pour
Jauges et des baSSInS représentatifs, Cet Index est exprimé en pourcen- aquifère. En terme de système c'est donc le débit des apports, frac-
tage, par le rapport des précipitations efficaces à l'infiltration ou à 'on de l'écoulement total ou des précipitations efficaces qui, après
l'écoulement souterrain. Pour l'Hallue il est de 92 %. oir transité avec modulation dans l'espace considéré, alimente le
L'utilisation de cet index, rapporté à l'année moyenne et à des ébit des écoulements. Il ne doit pas être confondu avec le mouvement
échelles spatiales relativement grandes (millier de krn "), est acceptable e quantités d'eau dans les aquifères ou écoulement de l'eau souter-
pour la .cartographie des débits d'apports, donc de la ressource en eau ine ou flux souterrain qui est étudié par l'hydrodynamique souter-
souterraine renouvelable naturelle. 'ne (p. 95).
L'écoulement total est la somme de l'écoulement souterrain et de
Alimentation de l'aquifère - Infiltration efficace 'écoulement de surface (fig. 6).
L'aquifère est alimenté par l'infiltration efficace, lE (fig. 6). C'est Dans les évaluations de l'alimentation (infiltration et infiltration
la quantité d'eau qui parvient à la surface de la nappe. En effet, au fficace) la priorité doit être donnée à la mesure des écoulements,
c,ours ~.e ~on trajet ,e~tre la surface du sol et la surface de la nappe, quelle apporte la plus grande précision.
1 eau d infiltration SUbIt des pertes par évapotranspiration. ypes d'écoulement
Les types d'écoulement à la sortie des aquifères sont : les sources,
DEBITS DES ECOULEMENTS DES SYSTÈMES HYDROLOGIQUES
es surfaces d'eau libre, les dépressions fermées et la mer.
Il est possible de distinguer, selon leur origine, quatre types de
Débit de l'écoulement total du bassin hydrologique
Sources: émergence, déversement, débordement et artésienne (fig. 7).
La sortie du bassin hydrologique est mesurée, à son exutoire princi- Les aquifères, dans les vallées, sont en relations étroites avec les
pal, par. le débit de l'écoulement total naturel moyen, QT Le terme rivières ou les lacs, lesquels les drainent ou les alimentent.
natu~~l, Implique le fait que le débit des cours d'eau du bassin n'est pas Les exutoires peuvent être des dépressions fermées occupées par
modifié par des interventions humaines. Par simplification il sera des lacs ou sèches dans les zones arides (dépressions endoréïques).
nommé écoulement total. Les débits de l'Hallue mesurés à la station ,Le long du littoral les aquifères affluent vers la mer avec contact eau
~e jaugeage située à l'exutoire à Daours, permettent de calculer un douce / eau salée (p. 61).
_b- .
ecoulement total de 1,66 m ' fs ou de 52 hm 3/an.
En équilibre naturel, sur une longue période, l'écoulement total
est ég~l aux pré~ipitations effi~aces. L'évaluation de celles-ci permet ,'-ç~ "~~~"~b ,rt!J. bV',
donc 1extrapolation des donnees obtenues aux bassins non pourvus "/Y//'Ç~ ~
de station de Jaugeage, caractérisés par des dimensions analogues et
d~s fa~teurs conditionnels de l'écoulement comparables (index hydro- émergence déversement débordement artésienne
géologique). Figure 7 - Principaux types de sources. D'après J. Bodelle et J. Margat (1980).
a, aquifère; b, formation hydrogéologique imperméable.
Débit de l'écoulement souterrain du bassin hydrogéologique et de
l'aquifère
Le débit de l'écoulement souterrain naturel moyen représente les
sorties du bassin hydrogéologique ou de l'aquifère. C'est-à-dire son Concept de bilan d'eau d'un système hydrologique
drainage par les cours d'eau et l'alimentation des sources du bassin Le bilan d'eau d'un système hydrologique est la balance comptable
hydrologique. Il assure le débit des rivières en absence de précipitations. des entrées (recettes) égales au débit moyen des apports et des sorties
18 Principes et méthodes de l'hydrogéologie ):Y\(Chap. 1] Cycles et bilans de l'eau. Systèmes hydrologiques
~alPOUrles
° - -
Débits des apports Débits des écoulements ntinents III 71 40 119 72 47 113 72 41
année année année année ;cf)CEANS
Composantes Composantes ' ' >'.,'' .':~ 385 425 -40 458 505 -47 :H2 453 -41
moy. sèche moy. sèche
,~itONDE 496 496
Précipitations
efficaces 170 110
Ecoulement total 180 120 ° 577 577
° ~25 525
°
Ecoulement importé ~.B. - P, précipitations; ET, évaporation ou évapotranspiration poten-
(Rhône) 10 10 Ille; QT, écoulement total naturel moyen.
----
Totaux 180 120 •~ ~hiffres de Lvovich ont été surestimés afin d'inclure l'Antarctique.
.~ SIgne - apparaît dans le QT des océans car c'est un apport extérieur
.!1 domaine de référence de l'établissement du bilan dont l'équation
,téquilibre s'écrit: P =E - QT.
Année moyenne: PE =P - ETR = 440 - 270 = 170 km 3/an
Année sèche: PE =P - ETR = 330 - 220 = 110 km ' lan
tification géologique des aquifères. chimiques. Exemples : cartes des zones de granulométrie du réservoir
.d'alluvions de l'aquifère à nappe libre du Val de Seine (Cl. Mégnien,
1979) et carte des faciès du réservoir du calcaire de Champigny (fig. 16).
Identification des formations lithostratigraphiques
Une formation lithostratigraphique est constituée par un corps de
terrain de nature pétrographique homogène : sable, calcaire, grès, Identification des formations hydrogéologiques et des aquifères
granit, argile, gypse, etc. Elle est désignée par le nom de la région (ou Dans le but de progresser dans l'identification des aquifères, le
de la localité) où elle a été observée et décrite ou par un terme d'étage.
Exemples: calcaire de Champigny, alluvions de la Crau, sables albiens ~J: :~;~~é g:~;oJ~~u~on~eée:~:al~~~~s s~~~~~~~~~r~~h~i~e~~ c~~~t_ciê~:~
du bassin de Paris, etc. ':~,. toujours présente quelles que soient la nature des matériaux et la
Elle est identifiée par trois ensembles de données fixes : surfaces ~jt;;p:ofon.deur de gisement. L'ensemble des données géologiques, hydro-
limites, localisation dans le sous-sol et structure. ~l;g~ologIqueset hydrochimiques identifie une formation hydrogéolo-
Surfaces limites du réservoir
" gtque (hydrogeologie unit des auteurs anglo-saxons).
Les surfaces limites du réservoir, inférieure ou substratum, supérieure
ou toit et latérales (affleurements, passage latéral de faciès, failles)
;1~,: Phi~~~ ~~7e~:o~~~:~~~~~o~~~~~ ~~~ ~~:tf~::~~~~l~;t~?s~~~~;g~~
/f stockage et de l'écoulement de l'eau souterraine. Trois ordres de gran-
identifient les conditions aux limites géologiques. Ces limites fixes ne deurs sont à considérer:
correspondent pas nécessairement avec celles des subdivisions chrono-
- une formation hydrogéologique identifiant un aquifère, un toit
logiques basées sur la datation géologique ou unités chronostratigra-
o~ un. substratum ou un semi-perméable. Exemples: formation hydro-
phiques (étages, sous-étages, zones, etc.). La formation lithostrati-
. . A!~e,ologIq~e perméable des alluvions de la Crau (fig. 28), du continental
graphique est attribuée en totalité ou en partie, à cette unité, voire à
!"l~terca~aIre du, Sahara septentrional (fig. 12), formation hydrogéolo-
plusieurs d'entre elles. Exemples : le calcaire de Champigny (fig. 17)
8l~ue Impermeable des argiles du Gault et des marnes de Brienne
et la craie supérieure englobant les étages du Turonien moyen et supé-
.tOIt de l'aquifère multicouche des sables albiens du bassin de Paris
rieur et du Sénonien(Crétacé supérieur). Les données numériques sont . fig. 15).
la superficie et l'épaisseur permettant le calcul du volume du réservoir.
28 Principes et méthodes de l'hydrogéologie (Chap. 2] Identification géologique de l'aquifère 29
Formations hydrogéologiques imperméables imposant les limites
_ la combinaison de formations hY,drogéolo~iques perméables e~
~ologiques des aquifères
semi-perméables, identifiant un aquifère multl~ouche. ~xempl~s, .
aquifère multicouche des sables ~lbien~ du bassin de Pans, aquifère Les vitesses d'écoulement de l'eau souterraine, dans certains maté-
multicouche du calcaire de ChampIgny (fIg. 17). " .riaux, sont très faibles, pratiquement non mesurables (quelques mil-
_ la combinaison de nombreuses formations hydroge?logiques, .limètres par an). Qualifiés d'imperméables ils constituent les formations
constituant une structure hydrogéologique. Exemples : bassins h;dr?- hydrogéologiques imperméables imposant les limites géologiques des
géologiques du Sahara septentrional et de Paris, Tertaire du assm }lquifères. Les grandes quantités d'eau qu'elles renferment ne peuvent
être exploitées. Ce sont les silts, les argiles, les marnes, les schistes,
de P a r i s . . . h d 'logique te.
La caractéristique essentielle d'une ïormanon Y rogeo, .
est son degré de perméabilité. La perméabilité, aptitude d'un rese.rvolf ormations hydrogéologiques semi-perméables à l'origine de l'aquifère
à conduire l'écoulement de l'eau, dans des conditions h~drodynar~uques ulticouche
imposées, permet un classement en trois grandes catégones: permeables, Certains matériaux, comme les sables très fins, les sables argileux, de
imperméables et semi-perméables (fig. 8). . ès faible perméabilité permettent, dans des conditions hydrodyna-
Formations hYdr6g~ues perméables, gisements d'eau souterrame, iques favorables, les échanges verticaux ascendants ou descendants
origines des aquifères. , . tre aquifères superposés, par un phénomène naturel appelé la drai-
Les matériaux ayant la propriété de se laisser t.ra.verser Pa: 1 eau a ce (anglais: leakage). Ils constituent les formations hydrogéologiques
des vitesses appréciables (quelques mètres à des milliers de metres par mi-perméables (fig. 8). Les échanges d'eau peuvent atteindre des
an), sous l'impulsion de différences d'alti~udes o~ pente de la ~appe antités importantes à l'échelle d'un bassin hydrogéologique compte-
appelés gradients (p. 96), sont dits permeables (fig ..8). Ils con~tItu~n~ nu des surfaces (milliers de km 2 ) et des durées (siècles, millénaires)
les formations hydrogéologiques perméables, ongme exclus.Ive le ableau 6, p. 21). Une structure hydrogéologique, constituée d'une
gisements d'eau souterraine ou aquifères. Ce .sont .' les, graviers, es ternance de formations hydrogéologiques perméables et semi-permé-
alluvions, les sables gros et moyens, les calcaires fissurés, les roches les identifie un aquifère multicouche (Ex. : aquifère multicouche
calcaire de Champigny, tableau Il et figure 17).
volcaniques fissurées, etc.
nclusions. Bassin hydrogéologique
Contrairement à l'opinion courante les formations hydrogéologiques,
® tes imperméables, ne sont pas étanches. Elles constituent rarement des
CD ® rans isolant les aquifères. La frontière entre la perméabilité et l'im-
eau eau erméabilité est imprécise, le passage d'une propriété à l'autre étant
eau
ntinu avec des matériaux intermédiaires dits semi-perméables (tableau
-'=
Ul
7, p. 105). Des études récentes ont montré que les formations hydro-
.:"
œ ~ ologiques imperméables sont rares. Il en résulte que les aquifères
i \il \il \1
~
'lillli
-
D
D
al
Dl
L
'un bassin sédimentaire constituent un complexe unique, le bassin
rn rn
en Ul
rn
drogéologique où les circulations verticales sont importantes et
uvent prédominantes sur les écoulements latéraux (fig. 66, p. 124).
fi exemple sera décrit avec le bassin de Paris (p. 123).
IE C O U L E M E N T
conditIons
.Ir
protlquement
mesurable hydrodynamiques nul
\
~RMATION HYDROGEOL01GIQUE
perméab le 1 semi perm. Imperm.
UX SOUTERRAINES DES BASSINS SEDIMENTAIRES
Les formations hydrogéologiques perméables ou les structures
drogéologiques, dans les bassins sédimentaires déterminent la loca-
. . . h d géologiques peuvent être
Figure 8 - Trois grandes categ(;mes de .for~~tlOnls Y {Ode l'eau ou perméabilité. tion en profondeur et l'extension géographique des aquifères.
distinguées par leur aptitude a conduire 1 ecou ernen
30 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 2] Identification géologique de l'aquifère 31
Localisation en profondeur des aquifères limitée en profondeur par des contraintes économiques et de qualité
Colonne hydrogéologique de l'eau.
La localisation en profondeur des aquifères est déterminée par la Les, co.ntraintes économiques portent sur le coût des sondages et de
succession verticale en alternance des formations hydrogéologiques le~r .equipement, .lequel croît rapidement avec la profondeur. Les
perméables, imperméables et semi-perméables (fig. 9). La représentation depenses .de fonctI~nneJ?ent, ~rovenant essentiellement du pompage,
graphique des formations, recoupées successivement par un sondage s~nt sensIb,lement identiques a celles des aquifères peu profonds, le
ou reconstituée par les études géologiques, accompagnée d'informations niveau de.l eau dans le captage se stabilisant au voisinage de la surface
sur l'eau souterraine, est la colonne hvdrogéologique (fig. la). Ce docu- du sol, voire au-dessus (p. 50).
ment doit obligatoirement accompagner toute étude hydrogéologique
régionale. Il figure essentiellement : la lithologie des formations (faciès,
granulométrie, fissuration), leur localisation en profondeur, les niveaux .n
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Pormaticns 1 itho_ F"lgures Formations
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Z Z
,re !6 - Zones hydrog~ologiques de la région parisienne et faciès de la formation
1
1
Z
= Z
rogeologlque du calcaire de Champigny. D'après Cl. Mégnien (1970).
aut.: la lithologie de la formation lithostratigraphique impose la qualité de l'eau
rraine. Les eaux carbonatées sont localisées dans le faciès calcaire en Brie les
1'7~léniteuses dans le faciès gypseux au nord de la Marne. A-B, trace de la co~pe
bas. : bloc diagramme schématique représentant, sous la Brie, la succession des
Figure 14 - Coupe géologique schématiqu~ d~ ?assin sédiment.aire de Pari~. Fo~ma at:ons hydrogéologiques, identifiant l'aquifère multicouche du calcaire de
tions lithostratigraphiques. Noter la contu."lUlte de l~ forma!l<:m hydr?geolopqu~ PIgny . Noter l'apparition des gypses, à gauche. Les numéros correspondent à
imperméable du Gault et des marnes de Bnenne (Albien supeneur), toit de 1aqui- d u tableau Il.
fère multicouche des sables albiens (voir fig. 10).
uction de l'ouverture des fissures de certains réservoirs carbonatés:
Figure 15 - Coupe hydrogéologique schématique du ~assin ~ydrogéolo.giquede Paris. le supérieure. Augmentation de la minéralisation : grès du Trias et
La présence de formations hydrogéologiques ~eml-1?ermeabl~s lUlI;lte le nombre aires du Jurassique moyen et supérieur. L'exploitation des eaux
d'aquifères par comparaison a celui des formations lithostrat1g!aphlque~.. Noter la terraines, pour l'approvisionnement, est ainsi limité à une faible
limitation des aquifères carbonatés du Jurassique et de la craie au voisinage des
affleurements. ance des affleurements pour les réservoirs carbonatés et à une
hap. 2] Identification géologique de l'aquifère 41
40 Principes et méthodes de l'hydrogéologie
surface qu'ils alimentent en général, ils constituent des systèmes
profondeur maximum d'un millier de mètres pour les sables dans la obaux aquifère / rivière. Leur structure est souvent compartimentée
région parisienne. L'aquifère multicouche des sables néocom~en tg. 29, p. 60).
barrémiens est le plus profond atteint par les captages. Toutefois le
développement récent de la géothermie basse énergie (60-S00C) donne Les trois aquifères multicouches des formations du Tertiaire, loca-
un nouvel intérêt aux aquifères plus profonds. es dans le centre du bassin, en Ile de France, constituent un ensemble
drogéologique cohérent sur 21 500 km": Il a fait l'objet d'une
Grands aquifères multicouches et zones hydrogéologiques nthèse par Cl. Mégnien (1979).
Les formations et les structures hydrogéologiques identifient respec-
tivement, quatre aquifères monocouches et six aquifères multicouches. uifère multicouche du calcaire de Champigny, en Brie
Les aquifères en réservoir de roches compactes ne sont exploitables Un cas concret de combinaison de formations hydrogéologiques
qu'en zone d'affleurement et à quelques kilomètres. C'est également ur constituer un aquifère est présenté par l'aquifère multicouche
le cas de la craie supérieure dont les fissures sont obstruées sous cou- icouche) du calcaire de Champigny, de i'Eocène supérieur, de la zone
verture. Il en résulte que l'exploitation de chacun des dix aquifères .drogéologique de la Brie (Cl. Mégnien, 1979). C'est la principale
n'est possible que dans une zone hydrogéologique déterminée (fig. 13). source en eau souterraine de cette riche région agricole, vaste plateau
- Aquifère du Trias. Zone hydrogéologique de Lorrain~. Grès d~ 4000 km 2 de superficie, entre les vallées de la Marne au Nord et à
Trias inférieur du N.-E. de la Lorraine à nappe libre ou captIve. Calcai- st et de la Seine au Sud (fig. 16).
res du Muschelkalk supérieur avec les eaux minérales du bassin de nfiguration de l'aquifère bicouche
Contrexéville. La limite supérieure, toit de l'aquifère bicouche, est constituée par
- Aquifères du Lias. Zones hydrogéologiques de Basse-Bourgogne- formation hydrogéologique imperméable continue des marnes vertes
Barrois, de Lorraine et de Basse-Normandie. pra-gypseuses, épaisses d'une dizaine de mètres avec un maximum
- Aquifère multicouche, calcaire fissuré karstique à nappe supérieure . 23 m au N.-W. (tableau Il et fig. 17).
libre du Jurassique moyen et supérieur. Zones hydrogéologiques du
Berry, de Basse-Bourgogne, de Lorraine et de Basse-Normandie. C
couvrant 90 000 km 2 .
- Aquifère à nappe libre de la craie supérieure (Turonien et Sé-
nonien). Zones hydrogéologiques du Sénonais, de Champagne, de
Picardie-Normandie, du Nord de la France. La superficie totale est
de SO 000 km 2 .
- Aquifère multicouche des sables de Bracheux, des sables du Sois-
sonnais et du Calcaire grossier (Eocène inférieur et moyen). Zone
laure 17 - Coupe hydrogéologique schématique de la Brie montrant la structure
hydrogéologique du Vexin-Parisis-Soissonnais. drogéologique complexe de l'aquifère multicouche du calcaire de Champigny (en
- Aquifère multicouche du calcaire de Champigny. Zone hydrogéo- chures). D'après Cl. Mégnien (1979). Le réservoir est constitué de plusieurs
rmations lithostratigraphiques incluant en totalité ou partiellement : 8a, calcaire
logique de la Brie. Champigny et 8b, calcaire de Saint-Ouen. La structure hydrogéologique est
- Aquifère multicouche du calcaire de Beauce. Zone hydrogéologique posée par les variations latérales de faciès : marnes gypseuses (M) et gypses (g)
de la Beauce. nord ; Lutétien marneux indifférencié au sud (CL). Le substratum de l'aquifère
constitué par des formations hydrogéologiques imperméables du Tertiaire de
- Aquifères à nappe libre des alluvions, développées. dans les vallées, us en plus anciennes vers le sud.
surtout celles des grands cours d'eau. En relation étrOIte avec les eaux
42 Principes et méthodes de l'hydrogéologie 2] Identification géologique de l'aquifère 43
Tableau Il - Formations lithostratigraphiques et hydrogéologiques puis disparaît par lacune stratigraphique, pour être relayée successive-
de l'aquifère multicouche du calcaire de Champigny (Brie). ment par les caillasses et marnes du Lutétien, les argiles sableuses et
D'après Cl. Mégnien, 1979. ma.rm~sdel'Yprésien(fig. 17).
CD ® ®
Cf)
su:rface piézornétrlque .....
Chapitre 3 z
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1
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Identification hydrodynamique ...,
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de l'aquifère ...,
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Cl.
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surface piezométrique
- géologique imperméable: aquifère à nappe captive;
- géologique semi-perméable: aquifère à nappe semi-captive. <Il
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J
z H~
l
Aquifère à nappe libre. Surface piézométrique .Qj u
aq u i f êr e H E
Les puits et sondages du premier aquifère, rencontré sous la surface o
N
'<Il
du sol, présentent un niveau d'eau dont l'altitude (élévation au-dessus Cl.
H (fig. 20). Souvent ce niveau est mesuré dans des ouvrages de petit
'"
<Il
substratum "C
diamètre, appelés piézomètres. L'ensemble des niveaux piézométriques, o i '_' bel"''''' 'JL'Oê,raphique
'C"l.
atique, est équilibrée par la pression de couche ou de pore qui règne
'<Il l'intérieur de l'aquifère. Par exemple dans l'aquifère multicouche
es sables a1biens du bassin de Paris, dont la base du toit est à 600 m
o e profondeur sous la capitale, la pression de couche est de 150 bar.
rsqu'un sondage perce le toit de l'aquifère la substitution au poids
la colonne de terrain de celui d'une colonne d'eau (densité 1),
traîne une chute de pression dans l'aquifère. D'où décompression
Figure 20 - Schéma de l'aquifère à nappe libre. Mesure du niveau piézométrique. réservoir et de l'eau qui est expulsée. Son niveau se stabilise à une
50 Principes et méthodes de l'hydrogéologie . (Chap. 3] Identification hydrodynamique de l'aquifère 51
altitude qui représente le niveau piézométrique, H, déterminée par la Aquifère à nappe semi-eaptive ou à drainance
différence de charge entre la zone d'alimentation et l'ouvrage considéré Le toit ou le substratum (ou les deux) de l'aquifère sont souvent
(fig. 22). Ce type est l'aquifère à nappe captive. constitués par une formation hydrogéologique semi-perméable. Celle-
ci permet, dans certaines conditions hydrodynamiques favorables
(différences de charge )des échanges d'eau (ou de pression) avec l'aqui-
fère superposé ou sous-jacent, appelé drainance (fig. 24). Ce phénomène
AQLJIFEAE
implique un aquifère à nappe semi-captive.
~"l.,;;.f!t BICUUCHE
b'=
Les eaux souterraines sont dites ascendantes. Si le niveau piézomé-
'DRAIN
trique se situe au-dessus de la surface du sol, l'eau jaillit naturellement.
C'est Yartësianisme (fig. 21). Donc, si le captage des aquifères profonds
exige des sondages coûteux, leur exploitation s'effectue souvent à
faible profondeur et parfois même sans pompage, l'artésianisme pro-
b~
duisant un débit naturel en surface. o substratum
o
Comme pour les aquifères à nappe libre, l'ensemble des niveaux niveau de base géographiquB
=~-Jl
ture du substratum de l'aquifère
rJ)
La nature des formations hydrogéologiques, constituant la base de
:::J
~ co quifère, permet de distinguer plusieurs types de substratums:
~
0 œ
0- ~
"'Ol
il
N' - formation hydrogéologique imperméable correspondant au schéma
ssique (fig. 20);
c 1
- formation hydrogéologique semi-perméable constituant un aqui-
o 1 à nappe serni-captive. La formation est alors incorporée à un
rJ)
rJ)
1 uifère multicouche (fig. 24) ;
~ 1 1
0-
formation hydrogéologique perméable constituant un aquifère
~
substratum
mpartimenté. Ce type est représenté par des alluvions reposant sur
réservoir calcaire (fig. 29) ;
de couche, 1'9 x 0,25 P
- changement des caractéristiques de la fissuration en profondeur
Figure 23 - Pressions dans l'aquifère à nappe captive. traînant une diminution importante de la perméabilité. C'est le cas
p masse volumique; g, accélération de la pesanteur; fih, baisse de charge provo-
q~ant l'expulsion de l'eau de l'aquifère Pa, pression atmosphérique. la craie supérieure (fig. 15) ;
52 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 3] Identification hydrodynamique de l'aquifère 53
- détérioration de la qualité de l'eau en profondeur. Contact eau multicouche (fig. 24). C'est un système hydrologique car chaque
douce / eau salée de l'aquifère côtier affluant à la mer (fig. 30). aquifère à nappe semi-captive ne peut être considéré de manière indé-
pendante. Il présente un comportement hydrodynamique propre,
lequel peut être simulé par un modèle mathématique. Il existe des
STRUCTURE DE L'AQUIFÈRE. AQUIFÈRE MULTICOUCHE aquifères bicouches comme celui du calcaire de Champigny (fig. 17) ou
tricouches avec les sables albiens du bassin de Paris (fig. 10).
Aquifère, complexe unique réservoir / eau souterraine Un aquifère multicouche de structure simple et de grand volume
est parfois assimilé à un monocouche équivalent. Il est identifié par
L'aquifère est un complexe physico-chimique unique de deux cons- l'épaisseur et le volume utile de son réservoir. Par exemple l'aquifère
tituants essentiels, ou phases, étroitement liés et en interactions (fig. ~u continental intercalaire du Sahara septentrional (p. 62).
25). A signaler parfois la présence d'une troisième phase avec les gaz,
air en particulier:
- le réservoir, phase solide, milieu poreux ou fissuré, constitue la ONCTIONS DU RESERVOIR
trame de la structure, squelette solide ou matrice. Exemples : grains
de sable d'une formation sableuse, roche fissurée de la craie, etc. ; Le réservoir de l'aquifère, alimenté par l'infiltration efficace ou par
- l'eau souterraine, phase liquide, dont la fraction mobilisable es nappes voisines affluentes, remplit trois fonctions vis-à-vis de l'eau
(eau gravitaire) constitue la nappe d'eau souterraine alimentant les uterraine qui le traverse. Elles sont la conséquence de mécanismes
sources, rivières et captages. posés par sa structure (fig. 26):
- fonction réservoir ou capacitive. Emmagasinement de l'eau (sto-
age ou libération). Variations de stock. Cette fonction est associée
concept de réserve;
w
- fonction conduite, conductrice ou de propagation d'influences.
}l 0
:::;
0
1Il
bnduite libre dans les aquifères à nappe libre et forcée dans ceux à
ppe captive. Cette fonction assure deux types de propagation d'in-
ences:
) ~~
<!JO
1Il
0..
Cl:
E 0
E o
. le transport de quantités d'eau, de substances minérales ou orga- - hydrodynamiques affectant le stock et le flux. Apports de quanti-
niques en solution ou en suspension et de microorganismes, par l'écou- tés d'eau ou variations de pression ou de charge;
lement de l'eau souterraine des limites d'apports (alimentation) vers - hydrochimiques avec apports de chaleur, de substances minérales
celles de sorties (exutoires naturels ou artificiels), ou organiques;
.la transmission de différence de pression ou de charge (transfert - hydrobiologiques par les microorganismes.
, d'énergie). L'aquifère par sa configuration, exprimée par les conditions aux
Ainsi une fluctuation du niveau piézométrique ne correspond pas limites et par ses mécanismes internes dus à sa structure, présente une
nécessairement à un transport de quantité d'eau. Elle peut être provo- sensibilité aux impacts de son environnement. Celle-ci se traduit par
quée également par la transmission d'une onde de pression (ou de s trois comportements hydrodynamique, hydrochimique et hydro-
dépression). Par exemple les effets des séismes et les relations aqui- iologique.
fère 1 rivière (p. 106).
La fonction conductrice est associée au concept d'écoulement de omportement hydrodynamique de l'aquifère
l'eau souterraine (flux de l'eau souterraine). L'aquifère subit sur ses limites des impulsions hydrodynamiques
- fonction d'échanges ou d'interactions physico-chimiques perma- des apports de quantités d'eau (transfert de masse) ou de variations
nentes entre le réservoir et l'eau souterraine (interactions roche 1eau) :
chaleur, dissolution ou précipitation de sels, échanges d'ions, etc.
Dans certaines conditions, zone non saturée en particulier, le réservoir cornpott81 i MII1ts
du syslème
remplit également un rôle hydrobiologique par le pouvoir autoépura- mpuIsion (signal) de ressourœs
teur des sols. Cette fonction d'échanges est associée au concept de
qualité de l'eau souterraine.
Les réservoirs, suivant leur configuration et leur structure, peuvent
remplir l'une ou plusieurs de ces fonctions. Dans un aquifère d'allu-
vions, en relation avec une rivière, la fonction conductrice est prédo-
minante. Par contre, un grand aquifère à nappe captive remplit surtout
une fonction capacitive. Les grands aquifères à nappe libre, comme
PEl
~I
m -
fonction de
globale
ou
discrétisée
COMPORTEMENTS DE L'AQUIFÈRE
eau infiltration 1 intéractions
géochimiques
eau/milieu
quifères localisés
Des types d'aquifères, de volumes plus limités, peuvent être définis.
L'aquifère compartimenté constitué par une structure hydrogéologi-
ue à plusieurs réservoirs de nature lithologique différente, juxtaposés,
nfermant une nappe unique d'eau souterraine. Celle-ci est caractérisée
ar sa surface piézométrique. Exemple: aquifère formé par un réservoir
d'alluvions superposé, en communications libres, à un réservoir calcaire
fissuré (fig. 29). Ce type d'aquifère est fréquent dans les vallées des
cours d'eau avec le système global aquifère / rivière (fig. 29). Les aqui-
fères karstiques sont également souvent compartimentés.
L'aquifère stratifié à strate conductrice, dont l'exemple est l'aquifère
nappe libre d'alluvions, est constitué par une alternance de strates
e perméabilités différentes. Les niveaux de graviers, à fort coefficient
Figure 31 - Structure du. réservoir et carte piézométrique de l'aquifère multicouche e perméabilité, sont le siège d'un écoulement de l'eau souterraine
des sables albiens du bassin hydrogéologique de Paris. rivilëgië.
Les aquifères locaux des régions montagneuses. Dans ces zones les
fOrmations hydrogéologiques sont très morcelées par les déformations
Configuration de l'aquifère t accidents tectoniques. Celles-ci ne constituent, en général que des
La limite supérieure ou toit, est bien individualisée par la formation uifères locaux de petites dimensions. Toutefois elles sont à l'origine
hydrogéologique imperméable continue des argiles du Gault et des. e ressources appréciables.
marnes de Brienne, épaisses d'une quarantaine de mètres. Son altitude Les aquifères locaux des massifs anciens, localisés dans des structures
est de - 600 à - 400 au centre (fig. 92, p. 171). Ydrogéologiques particulières (p. 44).
66 Principes et méthodes de l'hydrogéologie
IDENTIFICATION DES AQUIFÈRES ET MODELISATION
._.='~._, i
cartes, trame de la distribution spatiale des paramètres hydrodyna-
miques;
- de calculer les paramètres granulométriques ; >-,;è";;i[J;"~;ë,,;,.;~~. ~ ~'., :" =
--~~;..~ ~6
o.as . .•.' ." •'.•;.•'..'.'•.• . '.:.;_:. . .• .• .•. . •. . .•. . '. :.:.-_.. :._•. • .•
_ .
-- de procéder à l'équipement technique des puits et sondages :
sable arg i leux
calcul de l'ouverture des parties captantes (crépines), calibrage du
gravier des massifs filtrants (p. 129). Figure 34 - Classification granulométrique.
Phases et classification granulométriques
urbe granulométrique cumulative
Les dimensions des grains des roches meubles s'étalent dans une
gamme, en général continue. L'analyse granulométrique a pour but Le traitement statistique des données de l'analyse granulométrique,
le tri, par des tamis standards, des grains en fourchettes de diamètres ilisé en hydrogéologie, est la courbe granulométrique cumulative
conventionnels (fig. 34). Ce sont les phases granulométriques. Une .35).
première opération est donc le classement des grains en gammes de
'l{,
diamètres déterminés. C'est-à-dire l'établissement d'une classification gravier
-
<Il
100
granulométrique. La plus couramment utilisée est donnée dans le
90
tableau 13 et la figure 34.
o~ 80
c 70
QJ
mm <Il
TI
20
;; 10
Q.
Caillou, pierre, bloc supérieur à 16
° 5 2 0,1 0,05
Gravier, gravillon 16 à 2 " des grains en mm
1d 6 0 = 0 ,5 5 1 d 10 ::.0.
14 8
.~
gros 2 à 0,5
E .laure 3S - Diagramme et courbe granulométrique cumulative. Gravier sableux à
«:l Sable moyen 0,5 à 0,25 anulométrie variée. Calcul du diamètre efficace, dl 0 et du diamètre d60·
t-
fin 0,25 à 0,06 tactërtstiques de la courbe granulométrique cumutative
Silt 0,06 à 0,002 Le couple de données granulométriques, concernant une phase
nulométrique, diamètre et poids, obtenu par tamisage, est porté
Argile plus petit que 0,02 r Un papier graphique serni-logarithmique (fig. 35) :
76 Principes et méthodes de l'hydrogéologie (Chap. 4] Aquifère, réservoir d'eau souterraine 77
_ en abscisses logarithmiques les diamètres des grains, en mm, en La position de la courbe dans le diagramme permet, par référence
valeurs décroissantes (ou croissantes), déterminés par les dimensions à la classification granulométrique portée en haut, de classer l'échantil-
des mailles des tamis ; lon et de le désigner par un terme lithologique précis (fig. 36). Les
- en ordonnées linéaires les poids cumulés, en grammes, exprimés résultats sont utilisés pour identifier les familles granulométriques,
en pourcentage du poids de l'échantillon étudié. bases de l'établissement de coupes et de cartes de la distribution spatiale
Le graphique obtenu, en joignant les points, est la courbe granulo- des caractéristiques de la structure du réservoir.
métrique cumulative. Le sédiment est représenté par le secteur du La pente de la courbe donne une indication sur le type de granulo-
diagramme à gauche de la courbe. métrie :
Cette représentation graphique peut être établie sur sortie d'ordi- - Uniforme, ou homogène, si la pente est voisine de la verticale.
nateur (traceur de courbes) par un programme de calcul automatique. vLa gamme des diamètres est étroite. A l'extrème, avec une droite verti-
cale, tous les grains ont le même diamètre. Une formation de sables
Interprétation globale de la courbe granulométrique dunaires se rapproche de ce type.
Deux caractéristiques de la courbe sont considérées: sa position dans - Variée ou hétérogène, si la courbe s'étale dans le diagramme avec
le diagramme et sa pente (fig. 36). ne large gamme de diamètres.
a b 1 e 5
q r u vre r
5
-w lcul des paramètres granulométriques
% 9 ras ~oyen fin
100
-'\
'" La courbe granulométrique permet de calculer deux paramètres
90
\~ anulométriques principaux : le diamètre caractéristique, d x et le
~
c
Q)
.~
80
70
60
1'\ \
1
oefficient d'uniformité, U (fig. 36).
Le diamètre caractéristique, dx' en mm, est mesuré 'par la valeur
3\
:0
E
50
40
1 12\ 1
ue en abscisses, correspondant à un pourcentage en poids cumulés,
hoisi arbitrairement en ordonnées. Le plus utilisé est le diamètre
Paramètres des vides. Porosité et surface spécifique Les principaux réservoirs constituant des aquifères sont, dans l'ordre
décroissant: les sables et graviers (alluvions), les roches compactes car-
Les deux paramètres principaux des vides sont la porosité, n, et la bonatées fissurées karstiques, les basaltes fissurés, les grès peu cimentés
surface spécifique, M. Tous sont exprimés en référence au volume .ou fissurés et les granites fissurés.
total de l'échantillon car la géologie évalue les volumes des formations
hydrogéologiques.
Porosité totale Les propriétés aquifères des réservoirs sont liées étroitement à la
ithologie, à la structure et à la genèse des formations hydrogéolo-
La porosité totale ou porosité, n, est la propriété d'un milieu poreux
iques perméables. C'est pourquoi les études géologiques sont la base
ou fissuré, de comporter des vides interconnectés ou non. Elle est
ondamentale des prospections hydrogéologiques.
exprimée, en pourcentage, par le rapport du volume des vides, V v ,
d'un milieu, au volume total, Vt , de l'échantillon. Son inverse est la ilieu poreux et milieu fissuré. Volume représentatif élémentaire
compacité.
Les études précédentes identifient, par des paramètres, deux types
e réservoirs : le milieu poreux et le milieu fissuré. Le milieu poreux
't'
porOSl e n = volume des vides =-V v en Of
/0 (9)
u matrice poreuse, est un milieu perméable comportant des pores
, volume total Vt '
interconnectés, Le milieu fissuré est un milieu perméable dans lequel
Exemple : un échantillon de sable albien du bassin de Paris (cube de
'eau s'écoule à travers un réseau de fissures ouvertes diversement
la cm d'arête), de volume total de 1 000 cm 3 renferme 280 cm 3 de
terconnectées.
vides, mesurés par un porosimètre.
Sa porosité est de 280 cm ' Il 000 cm ' = 28 %. aractéristiques physiques du milieu perméable
Ce paramètre, un réservoir n'étant jamais complètement dépourvu Le milieu perméable présente trois couples de caractéristiques
de son eau, est d'une utilisation pratique très limitée en hydrogéologie. hysiques :
C'est pourquoi les facteurs de la porosité seront étudiés avec la porosité - continuité ou discontinuité;
efficace.
- isotropie ou anisotropie ;
Surface spécifique des grains ou des fissures - homogénéité ou hétérogénéité.
La surface spécifique d'un milieu poreux ou fissuré notée M, est ~e
rapport de la surface totale des grains ou des parois des fissures, SOIt Ontinuité ou discontinuité
à l'unité de volume d'échantillon (surface volumique), soit à l'unité de Le milieu perméable, comportant des vides interconnectés dans le
masse (surface massi~ue) du solide (M. Alonso, 1965). Elle s'exprime ns de l'écoulement, est dit continu. Les roches meubles, pourvues
respectivement en cm /cm 3 ou en cm 2/g. e pores et les roches compactes, découpées par un réseau de micro-
C'est le facteur principal des actions physico-chimiques d'interface ssures, constituent des milieux continus. Par contre les roches com-
eau/roche, donc des phénomènes d'adsorption (p. 113). La surf~c~ actes à macrofissures et karstiques sont des milieux discontinus
spécifique croît fortement lorsque le diamètre des grains ou la densité tableau 12, p. 72).
des fissures, diminuent. De l'ordre de la cm? / cm-' pour les sables
moyens, de 50 cm? / cm ' pour les sables très fins, elle atteint son otropie ou anisotropie
2 3
maximum pour les argiles avec 500 à 800 cm /cm . Par exemple
surface spécifique des grains de dlO = 0,147 mm, contenue dans 1 m
1: Un milieu est dit isotrope lorsque ses caractéristiques physiques
anulométrie en particulier) sont constantes dans les trois directions
80 Principes et méthodes de l'hydrogéologie (Chap. 4] Aquifère, réservoir d'eau souterraine 81
de l'espace (l, fig. 37). Dans le cas contraire, il est anisotrope (2, 3,4, avec !::De l'arête du cube et d 10 le diamètre efficace.
fig. 37). Les dimensions du VRE peuvent varier de l'échelle centimétrique
pour les limons à l'échelle kilométrique pour les roches compactes
Homogénéité ou hétérogénéité
fissurées.
Un milieu est homogène lorsqu'il présente, en tous points dans le Ainsi un aquifère d'alluvions peut être considéré comme homogène
sens de l'écoulement, des caractéristiques physiques constantes (2 et à l'échelle régionale. Découpé en volumes plus petits, de l'ordre de
3, fig. 37). Dans le cas contraire, le milieu est hétérogène (4, fig. 37). grandeur du VRE, il devient hétérogène car deux échantillons préle-
Un milieu homogène peut être isotrope ou anisotrope. Un milieu hété- Vés au hasard présentent des granulométries différentes. Par contre
rogène est toujours anisotrope. chaque VRE est homogène. Un volume d'étude plus petit, de l'ordre de
grandeur des pores ou des grains, est hétérogène car il peut intéresser
l'une ou l'autre de ces phases (fig. 38).
. En outre le VRE doit être observé pendant des intervalles de temps
ssez longs pour lisser les fluctuations dans le temps des vitesses de
'eau en écoulement.
~I
m
()
J:
m
r-
r-
m
hétérogène homogène
o
m
Figure 37 - Isotropie (1) et anisotropie (2, 3,4). Homogénéité (2 et 3) et hétéro- ()
::0
généité (4). o
Echelles de grandeur du milieu. Volume représentatif élémentaire (Il
(Il
volume
/d'eau EGOUTTAGE
gravI t a i re
Figure 39 - Un échantillon d'aquifère, saturé en eau, de volume total Vt, libère par
égouttage sous l'action de la force de la gravité, un volume d'eau, V e , dit eau
gravitaire.
t:, (j 6 6 Q)
1 2 3
Cl
~
cu
s:
o
gravité
@-,
0 ------
-- - - - - - - -0-
4 5 6 DRAINAGE
-
quantrt
1ibérée
ve = ne
d eau
S
cW
~---=--~-
EXPULSION
Z~
œ
piézomét r ique
wW
1
AQUI FERE
A
-- la porosité efficace rapport du volume d'eau gravitaire libéré, par ~4 (1)
NAPPE LIBRE
égouttage d'un échantillon en laboratoire, au volume total; H =
q=_K.hl~h2
se Cl) se 0
o
u u .w
:J
U 0-
(18)
œ
se
o - h 2/1 est le gradient hydraulique, i.
pla n
- h 2 est la différence de charge, M.
~ 6.h .
q=-K.-=-K.z (19)
1
Le signe négatif est introduit devant le membre de droite de l'équa-
ion car la charge décroît dans le sens de l'écoulement et q ou V, ne
Figure 47· Expérience de Darcy. Schéma du dispositif expérimental. La vitesse de euvent être négatifs.
filtration est calculée avec la section totale intérieure du tube. manomètres
1/ ~
\2 piè z ome t rique
Le quotient de la charge, h, par la longueur de la colonne de sable, l,
ou perte de charge par unité de longueur, h/I, est défini comme le --
.
(l)--
- -
gradient hydraulique, noté i, sans dimension. D'où avec hll = i, l'expres-
sion ( 13) devient :
u
œ
I~
-
==='" ~
~ ----
CT
Q
Q=K.A.i (14)
Le débit unitaire, q, est le débit en m' /s traversant l'unité de section,
perpendiculaire à la direction d'écoulement en milieu saturé, dans
l'unité de temps en secondes. C'est aussi la quantité d'eau traversant le
milieu saturé par unité de surface. Etant le quotient d'un débit par une
surface, il a la dimension d'une vitesse et s'exprime en rn/s. pla n f 1 X e de reference
Q = KA h1-h2 = KA~
_ débit _Q (15) l l
q(m/s) - section totale - A
Figure 48 - Dispositif de laboratoire avec écoulement latéral représentatif de l'écou-
D'où en combinant les expressions (14) et (15) lement de l'eau souterraine dans l'aquifère.
20' L=
N d 1 caractérise la granulométrie, avec N facteur de forme sans 1200 m
i est le gradient hydraulique. Il est assimilé au gradient de charge et o -'=~~ base ge.:='graPhlq~e_ _ • o
au gradient de potentiel.
Dans l'expression (21), K représente le coefficient de perméabilité
au sens large, tenant compte de toutes les caractéristiques du milieu
poreux (structure du réservoir) et de l'eau qui le traverse (viscosité
:i,Figure 49 - Application de la loi de Darcy sur le terrain. Calcul du gradient hydrau-
dynamique et poids volumique). Le coefficient de perméabilité, ainsi ;'lique, i, avec deux puits d'observation, l et 2.
défini, ne répond plus à la conception de H. Darcy. En effet il n'est
pas une constante physique du milieu poreux, car il varie avec les carac-
téristiques de l'eau en mouvement. Toutefois il reste valable pour les
JMesure du niveau piézométrique
eaux souterraines normales.
La mesure du niveau piézométrique est l'opération principale de
l'inventaire de la ressource en eau souterraine. Etant l'altitude du niveau
APPLICATIONS DE LA LOI DE DARCY SUR LE TERRAIN '"d'eau, en équilibre naturel, dans l'ouvrage, il est calculé par différence
Niveau piézométrique, charge et potentiel hydrauliques 'entre la cote du sol (repère sur l'ouvrage), z et la profondeur de l'eau,
JHp (H = z - Hp). Pour une source c'est l'altitude de l'émergence natu-
Les trois paramètres, niveau piézométrique, charge et pot~ntiel relle H = z. Dans le cas de sondages artésiens, H = z + élévation du
hydrauliques, n'ont pas la même signification physique. Le niveau ,c niveau d'eau au-dessus du sol (fig. 20 et 21, p. 48 et 49).
piézométrique est mesuré par une altitude de plan d'ea~. La cha,rg,e t La profondeur de l'eau, dans l'ouvrage, est mesurée par les sondes:
hydraulique est le poids de la colonne d'eau au-dessus du nIveau. de refe- ~•: ficelle ou ruban avec flotteur, sondes électriques. Leur précision est
rence, ou énergie par unité de poids. Le potentiel hydraul~que est {de l'ordre de plus ou moins 5 mm. Donc celle de H dépend surtout
l'énergie exigée pour porter l'unité de masse au-dessus du nIveau. de ;du nivellement. Souvent les niveaux sont enregistrés automatiquement,
référence. Mais seule la mesure du niveau piézométrique est accessible ~:en continu, par des limnigraphes qui donnent des limnigrammes piézo-
sur le terrain. Par convention, étant donné la précision des mesures, :Jmétriques.
ces trois paramètres sont identifiés à un seul, le niveau pi~zométrique. ," L'altitude du sol (repère sur l'ouvrage) est obtenue, soit par lecture
Les niveaux piézométriques permettent de calculer le gradient hydrau- 14e la carte topographique, soit lorsqu'une plus grande précision est
lique. (recherchée, par des opérations de nivellement.
Principes et méthodes de l'hydrogéologie Chap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine 101
100
nditions de validité de la loi de Darcy
Calcul du gradient hydraulique
Par comparaison entre le dispositif de laboratoire et le terrain, le La loi de Darcy est établie par des expériences de laboratoire répon-
gradient hydraulique est la différence de niveau piézométrique entre ant à des conditions très strictes. Quatre conditions doivent être
deux points de la surface piézométrique , par unité de longueur, mesurée spectées : continuité, isotropie et homogénéité du réservoir et écou-
le long d'une ligne de courant. Il est assimilable à la pente de la surface ment laminaire.
L'écoulement laminaire est caractérisé par des lignes de flux conti-
piézométrique.
Dans la pratique, le gradient hydraulique est calculé sur le terrain, à es, rectilignes, individualisées et occupant entre elles la même position
l'aide des niveaux piézométriques mesurés dans deux ouvrages d'obser- lative. Les vitesses, constantes et parallèles, sont inférieures à la
vation, alignés sur une ligne de courant. L'un amont, Hl' l'autre aval esse critique, au-delà de laquelle l'écoulement devient turbulent.
H 2 , séparés d'une distance L (fig. 49) :
Ces conditions de validité peuvent paraître très restrictives si l'on
nsidère les nombreuses variations lithologiques des formations
H I-H2 = 112,90-111,10=00015 (22) ydrogéologiques (stratification, passage latéral de faciès, schistosité,
L 1200 ' .c.), Mais en réalité les cas où la loi de Darcy n'est pas applicable sont
ités aux formations très hétérogènes, aux réseaux karstiques et lors-
Mais la méthode recommandée est celle de l'utilisation des cartes e la vitesse d'écoulement est très élevée, comme au voisinage des
piézométriques (fig. 50, i = 0,0012). vrages de captages (p. 138).
Les valeurs des gradients hydrauliques, mesurées dans les conditions
naturelles, sont faibles, 0,001 à 0,00001. amètres hydrodynamiques
Pressions de l'eau à l'intérieur de l'aquifère L'expression généralisée de la loi de Darcy, dégage trois grands
Au point P, dans l'aquifère à la base d'un tube piézométrique, la oupes de paramètres de l'écoulement de l'eau souterraine dans les
pression totale, p, exercée par l'eau sur les parois des pores du réser- uifères (tableau 19) :
voir, est équilibrée par le poids de la colonne d'eau de hauteur hp et - coefficient de perméabilité, transmissivité et diffusivité ;
de la pression atmosphérique Pa' La pression totale augmente avec le - charge et gradient hydrauliques ;
profondeur. Par contre la charge, h, est constante. Il faut donc distin- - débit d'une nappe et vitesses d'écoulement.
guer nettement charge et pression à l'intérieur de l'aquifère. La charge et le gradient hydrauliques viennent d'être étudiés.
La perméabilité intrinsèque, notée k, est le volume de liquide en m ' degré d'interconnection ou continuité. Cette résistance est exprimée
d'unité de viscosité cinématique (une centipoise) traversant en une par N dla, avec:
unité de temps (en s), sous l'effet d'une unité de gradient hydraulique, - cru. le diamètre efficace des grains, en cm
une unité de section (un m 2 ) orthogonale à la direction d'écoulement. - N, un facteur de forme, sans dimension, groupant les autres carac-
Elle s'exprime en m 2 ou en darcy. Elle est parfois appelée perméabilité téristiques granulométriques : forme et arrangement des grains.
géométrique. Le darcy est la perméabilité d'un milieu débitant 1 cm 3/s D'où trois facteurs principaux de la perméabilité intrinsèque:
à travers une surface de 1 cm 2 sous un gradient hydraulique, normal - en priorité la granulométrie avec le diamètre efficace, d 10' Le
à cette surface, de 1 atmosphère par centimètre. degré d'interconnection des vides et l'arrangement des grains, également
Facteurs du coefficient de perméabilité importants mais difficilement mesurables, sont estimés par le facteur N.
D'après les deux expressions généralisées de la loi de Darcy (20) et - la surface spécifique ;
(21) ,établies par expérimentations en laboratoire : - la porosité efficace.
Le diamètre efficace des grains est le facteur principal de la perméabi-
2 'Y lité intrinsèque qui décroît comme son carré k = N d 10' Avec des
K=N dIa. - (23)
Ji, aleurs de dIa inférieures à 0,00 1 mm, le réservoir devient imperméable.
Ce terme englobe les caractéristiques du réservoir et du liquide. ertains auteurs, par des expériences en laboratoire, ont proposé une
C'est l'expression du coefficient de perméabilité, K. Il est évident valeur moyenne de 100 pour N. D'où:
qu'il ne répond pas à la conception de Darcy (constante physique du
2
réservoir). En effet il comporte deux couples de résistance à l'écoule- K(cm 2 ) = 100 d lO (cm) (24)
ment, correspondant à deux groupes de facteurs: les caractéristiques
du réservoir, avec N dl
a et les caractéristiques du fluide en mouvement L'expression (24), même appliquée dans certaines limites U < 5 et
ou coefficient du fluide (fig. 51). Il est donc nécessaire de rechercher ,01 <vro < 0,3 mm, donne des résultats peu précis et dispersés. Elle
un paramètre sp~cifique du réservoir, appelé perméabilité intrinsèque, e peut être utilisée qu'à titre indicatif.
exprimé par N dIa. La perméabilité intrinsèque varie comme l'inverse de la surface
pécifique, M.
L'écoulement de l'eau souterraine s'effectuant dans les vides occupés
l'eau gravitaire et n'affectant que ce type d'eau, la porosité efficace
t aussi à considérer.
acteurs du coefficient de perméabilité, propres au liquide en mouve-
ent. Coefficient du fluide
Les deux facteurs principaux du coefficient du fluide qui incluent
température et la concentration sont :
-la viscosité dynamique, Ji" qui exprime la résistance du liquide à
écoulement ;
- le poids volumique, "1 = pg, exprimant la force motrice (action de
Figure SI - Signification du coefficient de perméabilité, K et de la perméabilité force de la gravité, g).
intrinsèque, k, dans un volume représentatif élémentaire (VRE).
Le facteur principal est la viscosité dynamique. Elle décroît rapide-
ent avec l'augmentation de la température. Le coefficient de perméa-
Facteurs du coefficient de perméabilité ,propres au réservoir. lité, fonction inverse (expression 24) croît avec la température
Perméabilité intrinsèque fig. 52). Une conséquence est l'accroissement de K avec la profondeur,
L'eau circulant dans les vides du réservoir rencontre une résistance, nséquence de l'effet du gradient géothermique (K est multiplié par
fonction de leurs dimensions, exprimée par la granulométrie et leur à 1 000 m et par 3 à 3000 m de profondeur).
hap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine 105
104 Principes et méthodes de l'hydrogéologie
n paramètre récent, la transmissivité, notée T, a été cree. Il régit le
'bit d'eau qui s'écoule, par unité de largeur, L, d'un aquifère, sous
Il effet d'une unité de gradient hydraulique, i. Il évalue la fonction
K
\ nduite de l'aquifère.
La transmissivité est égale au produit du coefficient de perméabilité,
\~ ,par l'épaisseur de l'aquifère, b. Elle s'exprime en m 2 /s.
\ Transmissivité, T(m 2/s) = K(m/s) . b(m) (25)
~
L'expression de la loi de Darcy, Q = K.A. i, devient avec A = b. L :
CD
~----~l
~
K
o
b,
~.
------- --~-.
bi Hj
o!
Q _K~.L.LiH
(m"jS)- 2 Li x
®
Calcul du débit d'une nappe
L'étude de cas concrets, de complexités croissantes, permet d'exposer igure S4 - Calcul du débit d'une nappe par la méthode de la carte piézométrique.
les méthodes de calcul du débit d'une nappe. l , carte piézométrique ; 2, coupe verticale passant par une ligne de courant.
Méthode de la carte piézométrique
Le débit d'une nappe peut être calculé par interprétation de la carte éthode des sections élémentaires
piézométrique. L'exemple choisi est l'aquifère de Bou Hafna, en Tunisie
centrale, d'après M. Besbes, exposé figure 54. La méthode précédente est peu précise. C'est pourquoi il est préfé-
ble, lorsque les données sont suffisantes, de procéder au calcul des
Méthode de la section totale ections élémentaires (fig. 55). La section générale est subdivisée en
Le débit de la nappe d'alluvions de la Moselle, en aval de Metz, a été ction,de nombre égal à celui des sondages d'essai. L'exemple choisi
calculé par la section générale. ra la nappe alluviale de la Crau (sud de la France) (B. Dellery et al,
108 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine 109
1965). L'expression de Darcy.appliquée par exemple à la section 9, est: Vitesses d'écoulement
sondages et essa is vitesse de filtration =SL= 1 = 5.10- 6 mis = 150 mlan (31)
1 2 '3'4 5 6 7 8 9
A
A
200000
2 3 4 5 6 7
._...,..~
v
section section
ta tale e t t ica c e
v-KL
e- ne
.
Figure SS - Calcul du débit d'u!1e nappe par la méthode des sections eTerne ntaires . Figure S6 - Section totale et vitesse de filtration, V. Section efficace et vitesse
Aquifère à nappe libre des alluvions de la Crau. effective, V e . Expression de Darcy modifiée: ne, porosité efficace.
110 Principes et méthodes de l'hydrogéologie {Chap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine III
Mais seule l'eau gravitaire se déplace. La surface efficace d'écoule- Tableau 18 - Quelques valeurs de la vitesse
ment, ainsi réduite aux vides ménagés par le corps solide (grains + eau d'écoulement dans les aquifères
de rétention), dépend de la porosité efficace, ne. Elle est égale à A.n e
(fig. 56). L'expression de la loi de Darcy, corrigée, rapportée à la sec- Vitesses Vitesses de
tion efficace, pour le calcul de la vitesse effective, Ve, est donc: Types d'aquifères effectives déplacement Temps de
calculées (traceurs) séjour*
.
vitesse e fflec tiIve, Tf V.-i
ye = -V= - (32) m/an rn/an an/km
ne ne
Dans l'exemple précédent, avec ne =10% : Aquifères profonds
Sables paléocènes du bassin
vitesse effective, Ve = 1 = 5.10- 5 mis = 1 500 m/an (33) d'Aquitaine 2à3 300 à 500
20 000 Sables albiens du bassin de Paris 3 4 250 à 300
La vitesse effective est reliée à la vitesse de filtration par l'expres- Sables du continental intercalaire
sion: du Sahara septentrional 2à3 300 à 500
Grès de Nubie (Égypte) 15 66
Ve=ï (34) Bassin du Nord de l'Ukraine 33 à 55 30 à 300
ne Sables du littoral des Pays-Bas 5 250
La section efficace est plus petite que la section totale. Donc, à Aquifères à nappe libre
débit d'une nappe constant, la vitesse effective est plus grande (de Alluvions de la vallée du Rhin
l'ordre de dix fois) que la vitesse de filtration. Elle se rapproche de la à Kiel 1700 0,6
vitesse de déplacement, mesurée sur le terrain. Alluvions de la vallée du Rhin
à Bâle 100-2000 0,5 à 1
Alluvions de la vallée du Rhône 1800 0,5
Vitesse de déplacement. Hydrocinématique souterraine. Dispersion
L'hydrocinématique, branche de la cinématique, considère les dépla- * Temps écoulé pour parcourir un kilomètre, évalué en année. Un
cements réels des particules d'eau dans les vides continus. Elle étudie exemple, choisi dans l'aquifère multicouche des sables albiens du bassin
les trajectoires réelles dans les vides du milieu à l'échelle microscopique. de Paris, illustre ces faits. La distance séparant les affleurements de l'Est
Elle introduit le concept de dispersion 1 (fig. 57). du bassin (Argonne, Puisaye), des zones d'exploitation dans la région
parisienne est en moyenne de 140 000 m. Si l'aquifère n'était alimenté
que par les affleurements, avec une vitesse de déplacement de 4 m/an,
Mise en évidence de la dispersion. Traçages il faudrait, en régime permanent, environ 35 000 ans pour que l'eau des
L'expérience de Darcy est effectuée sur une colonne de sable, verti- bordures renouvelle celle extraite du sous-sol de la capitale. D'autres
cale, en introduisant au sommet de l'appareil, un traceur à une concen- méthodes, plus précises, comme la mesure du carbone 14, ont confirmé
tration Co (poids de traceur par unité de volume de solution). ces calculs.
Un traceur est une substance solidaire de la molécule d'eau permet-
tant de l'identifier (de la marquer) et de la suivre dans son déplacement. La concentration, C, est mesurée en bas de la colonne, à des in-
Le traceur peut être présent naturellement ou ajouté. D'où deux types tervalles de temps échelonnés ou en continu, par des enregistreurs
de traceurs, naturels et artificiels. L'opération, appelée traçage, permet automatiques. Le temps écoulé entre l'introduction du traceur et sa
de mesurer, sur le terrain, la vitesse de déplacement, la direction réelle détection à la sortie, est appelé temps de séjour.
de l'écoulement et les paramètres de la dispersion. Les données obtenues sont portées sur un graphique (3 et 4, fig. 57).
Deux méthodes d'introduction du traceur sont utilisées: injection En ordonnées les rapports des concentrations C/Co. En abscisses les
massive, ou bouffée, de courte durée ou continue à concentration temps de séjour. La courbe obtenue est la courbe de restitution du
constante de longue durée(3 et 4, fig. 57). traceur. Elle détermine les temps de séjour et la vitesse de déplacement.
112 Principes et méthodes de l'hydrogéologie
{Chap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine 113
point d' inj"ction P mécanique n'est pas la seule qui intervient. La dispersion est due à
trois groupes de facteurs:
- la structure physique du réservoir, cause de la dispersion méca-
nique étudiée précédemment, laquelle est prépondérante;
- la structure du fluide dont l'agitation thermique des molécules
provoque la diffusion moléculaire;
- les interactions eau/roche à l'origine de l'adsorption et de la
désorption (fig. 58).
50-t--"+---i
.Figure 58 - Adsorption et désorption. L'eau gravitaire en écoulement subit des
échanges avec l'eau de rétention, elle-même en interactions avec la surface des
grains.
de séjour
53);
. limites à potentiel imposé ou à conditions de potentiel (fig. 61).
Elles sont identifiées par une courbe équipotentielle ou hydroisohypse
de la surface piézométrique. Ce sont les lignes de sources (fig. 62), les
plans d'eau de surface (rives des lacs et des rivières), les lignes de rivage
(fig. 30) ;
coupe AB
700 SE NW
coupe AB
1
2 limite à flux imposé entrant = limite d'affluence
~3
Figure 60 _ Conditions aux limites: débits imposés nuls (limite étanche), entrants
- q 4
ou sortants.
conditions de débit nul.èt ancho
sortant
ent rant Les conditions aux limites sont identifiées, sur le terrain, par les
condi t ions de otentiel . d' i ( 156) les mesures
structures hydrogéolog1ques, les pompages essa p. , d '1
de niveau piézométrique et de leurs fluctuations. Bas~s du mo, e ~
surface piézornétrique 50
1Igne de 1Igne de
Lignes de courant et lignes équipotentielles. Réseau d'écoulement
sources sources
La schématisation de l'écoulement de l'eau dans un aquifère est
nécessaire pour dresser des coupes et des cartes hydrogéologiques
(représentations bidimensionnelles). En hydrodynamique souterraine
l'écoulement est considéré comme le déplacement de particules le long
de trajectoires théoriques. Ces trajectoires sont matérialisées par les
o lignes de courant (fig. 62). Elles sont synonymes de lignes de flux et
de filets liquides. Une ligne de courant est donc une ligne idéale qui
SOURCE DE DEVERSEMENT DEBORDEMENT
représente la trajectoire d'une particule d'eau en mouvement dans
un aquifère.
1 ignes
Variations naturelles des conditions aux limites hydrodynamiques
_..- • ~I---I-----"--+---+--I-----'~
En général les conditions aux limites hydrodynamiques, flux ou c
potentiel, subissent des variations dans l'espace et dans le temps. ~-----+--~
::J
.. :: 1
o A
Exemples : fluctuations de la surface piézométrique et du niveau des U
Il>
'tl
surfaces d'eau libre ; déplacement des lignes de partage des eaux souter- <ll
"0 _----II--+----"-1f-__ -+--+---'---+--..~( Il>
raines; variations des débits entrant et sortant. <Il
œ
c
Cl
d'eau libre (lacs, mers, océans) et les dépressions endoréïques des zones g des eaux suut e r r-ainas
o § o
arides. La faible profondeur de la surface piézométrique et la présence
d'eau de surface ou de marécages, favorisent l'évapotranspiration
réelle, ETR, dont l'effet accentue la décharge. Le moteur de l'écoule-
ment est la différence d'altitude, 6.H (différence de charge) engendrant
p1 ~NU_d~~.--,,--=--=--==-=.-,---=-==--=-
- - - - ---- - - - - - ---- - -
s
E R E
R D L D G 1 QUE
-+"'---4~
Zonalité verticale des aquifères dans un bassin hydrogéologique hydrographiques, les grands lacs, les océans et mers intérieures et les
dépressions endoréïques des zones arides. Le rôle de la géologie structu-
Les hydrogéologues ont mis au point le schéma général de l'écoule-
rale est prépondérant. Les vitesses effectives sont de l'ordre de la rn/an.
ment de l'eau souterraine dans un bassin hydrogéologique (A. Chiarelli,
Sa profondeur atteint 200 à 300 m en fonction des structures hydro-
1973 ; R.A. Freeze, 1971 ; L. Kiraly, 1978 et J. Tàth, 1962, 1963 géologiques et des échanges avec les aquifères de la zone précédente.
1978). C'est le modèle conceptuel de bassin (fig. 65). '
Il est possible de distinguer, sur une coupe verticale transversale, - Zone des aquifères profonds à systèmes de flux globaux très longs.
passant par un grand axe d'écoulement, trois grandes zones de systèmes Les échanges verticaux dominent sur les flux latéraux. Le rôle de la
de flux. Soit de haut et bas (fig. 65) : géologie est prépondérant. Les zones climatiques, de faible influence,
cèdent la priorité aux paléoclimats. La profondeur d'exploitation des
aquifères, pour les usages humains est limitée par la minéralisation
croissante de l'eau souterraine (l 000 m dans le bassin de Paris, 2 000
dans celui du Sahara septentrional). Les vitesses effectives sont de l'or-
dre du mètre par an.
Les modèles conceptuels ne s'appliquent qu'à ces trois zones car
a
elles sont seules le siège de flux appréciables.
1500 Au-dessous, dans la zone des aquifères très profonds, les systèmes
de flux sont peu développés, voir nuls. Ils renferment des eaux fossiles.
3 3 Ce sont des eaux piégées dans les vides du réservoir lors de la sédimen-
tation. Elles ne doivent pas être confondues avec celles de la ressource
1
1
1 3 1
3 en eau non renouvelable naturelle.
1 1
1 1 1
1
JO 0
Zones hydrogéologiques des aquifères dans un bassin hydrogéologique
- a
4 - 1
4 -
d
4
----
5 Trois zones hydrogéologiques peuvent être reconnues en fonction
de la distance aux affleurements. Elles sont identifiées par les caracté-
Figure 65 - Schéma théorique de la zonalité verticale des aquifères dans un grand ristiques géologiques, hydrodynamiques et hydrochimiques avec apport
bassin sédimentaire. D'après J. Tèth (1963).
l, zone. d,es aquifères de subsu~face ; 2, zone des aquifères intermédiaires; 3, zone des isotopes du milieu (A. Melloul, 1979). Elles seront décrites sur deux
des aquifères profonds; 4, systemes de flux: a, branche ascendante, l, branche laté- cas concrets choisis, l'un en zone humide, l'autre en zone aride.
rale, d, branche descendante; 5, lignes équipotentielles.
Aquifère multicouche des sables albiens du bassin de Paris
- Zone des aquifères de subsurface à systèmes de flux locaux courts. Toutes les données, complétées par des modèles mathématiques, ont
C'est le domaine des aquifères à nappe libre et des premiers aquifères identifié les trois zones hydrogéologiques (fig. 66 et 67) :
multicouches qui y sont étroitement liés. Ils sont imposés par la topo- - Zones d'alimentation ou de recharge correspondant aux limites
graphie locale, le réseau hydrographique et les surfaces d'eau libre. Le géologiques que constituent les affleurements de l'aquifère et aux aires
rôle de la géologie structurale est faible. L'influence des zones clima- de drainance descendante qui les prolongent de quelques dizaines de
tiques actuelles est importante. Les vitesses effectives sont de l'ordre kilomètres vers le centre du bassin. Affleurements de la bordure est
du kilomètre par an pour les nappes libres et de 100 mètres pour les (ZR A et ZR B , fig. 67) et de la périphérie de l'anticlinal jurassique du
nappes captives. Cette zone atteint la profondeur de 50 à 100 m en pays de Bray (ZR c)' Dans le secteur ouest apparaît une importante zone
fonction des structures hydrogéologiques et de l'alimentation par la d'alimentation (ZR n) par drainance descendante sous une couverture
surface. crétacée. Les flux latéraux sont prédominants. Ils convergent, de la
- Zone des aquifères intermédiaires à systèmes de flux régionaux, périphérie vers le centre de la région parisienne. A noter des flux
longs. Les aquifères sont du type à nappe captive. Ils sont imposés locaux en bordure S.-E. Ces zones de recharges s'identifient à la zone
par la topographie régionale (grands axes de reliefs), les grands axes verticale des aquifères de subsurface. La teneur des eaux en carbone 14
124 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine 125
est élevée et le tritium est souvent présent. Celles en oxygène 18 sont et sortant aux limites de l'aquifère (tableau 7, p. 21 et fig. Il).
voisines des eaux de surface qui les alimentent.
RECHARGE
DECHARGE
intensive par sondages (fig. 101, page 180). Au cours des dernières
décennies une vaste dépression piézométrique de 50 kilomètres de
diamètre et de 80 mètres de rabattement dans l'axe, est apparue dans ce (Figure 67 - Zones hydrogéologiques de l'aquifère multicouche des sables albiens du
secteur. Une zone d'exutoires naturels, à basse altitude à la verticale 'bassin de Paris. D'après A. Melloul (1979).
de la basse vallée de la Seine, marquée par une gouttière piézornétrique ,p, zone d'alimentation ou de recharge: ZRA etZRB, zone d'alimentation par les
('affleurements de la bordure orientale; ZRC, zone d'alimentation par les affleure-
à l'emplacement du lit du fleuve (fig. 31). Elle est le «reflet», en ',ments de l'anticlinal du Pays de Bray ; ZRD, zone d'alimentation par drainance
profondeur, du grand axe de drainage imposé par le cours d'eau sur la descendante sous recouvrement crétacé.
surface piézométrique des aquifères de subsurface. Les différences de p, zone de transition ou de mélange: ZTA, ZTB et ZTC.
'3, zone d'exutoire ou de décharge: ZE de la région parisienne, sondages d'exploi-
potentiels, ainsi créées, provoquent une drainance ascendante active. r tation et drainance ascendante.
Les teneurs en carbone 14 sont faibles, voire nulles. 4, limites de zones; 5, faille de la basse Seine; 6, axes principaux d'écoulement.
- Zones de transition ou de mélange (Zn, marquant le passage
progressif des zones d'alimentation à celles d'exutoires. Le flux latéral
diminue progressivement pour devenir très faible dans les zones d'exu- - Zone hydrogéologique du Grand Erg occidental-Tademaït, à
toires. Le flux de drainance augmente, imposant des échanges verticaux :l'Ouest, avec deux zones d'alimentation. L'une au N.-W. (ZR A ) , aire
ascendants, rarement descendants. .,d'infiltration des eaux de ruissellement des piémonts de l'Atlas saharien
(2 m 3/s). L'autre, au centre (ZR D ) par drainance descendante de
Aquifère du continental intercalaire du Sahara septentrional ~l'aquifère à nappe libre des sables du Grand Erg occidental (3,55
Deux grands systèmes de flux identifient deux grandes zones hydro- {m 3/s). Les axes de flux, de direction N .-S. et NNN-SSW dans la zone
géologiques, imposées par les zones d'alimentation et d'exutoires i de transition centrale, traduisent un drainage vers les exutoires des
(fig. 68). le calage des modèles mathématiques en régime permanent . •. foggaras des bordures ouest (ZE A , 1,8 m 3/s) et sud (ZE B , 1,94 m 3/s)
vérifie la cohérence des données et précise ou calcule les débits entrant ; des affleurements de l'aquifère du plateau du Tademaït.
126 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 5] Aquifère, conduite d'eau souterraine 127
- Zone hydrogéologique du Grand Erg occidental-Tinrhert-chotts, flux de drainance, principale origine des écoulements de l'eau souter-
à l'Est, avec la grande zone d'exutoires de la dépression fermée, vaste raine. Les recherches géologiques, hydrodynamiques et hydrochimiques,
cuvette d'évaporation des grands chotts du Sud algérien et tunisien étroitement coordonnées, aboutissent à un modèle conceptuel de
(drainance et sources, ZEe' 0,3 m 3/s). Mais l'exutoire principal de bassin. Une contribution efficace est apportée par la géochimie des
l'ensemble de l'aquifère est l'écoulement de l'eau souterraine vers le isotopes du milieu.
golfe de Gabès (ZEn, 3,58 m 3/s). Les zones d'alimentation sont: au Le modèle conceptuel établi est à la base de la réalisation de mo-
Sud, les affleurements du Tinrhert (ZR E , 0,43 m 3/s), à l'Est, l'apport dèles mathématiques de simulation hydrodynamique, indispensables
latéral de l'aquifère de Lybie (ZR F , 0,49 m 3/s) et, au N.-E., l'alimen- à la planification de l'exploitation des ressources en eau.
tation par le Dahar (ZR G , 1,99 m j /s). Les grands axes de flux, dans
la zone de transition, sont orientés W.-E. dans la dépression des chotts,
au Nord et subméridiens, au Sud. Les failles subméridiennes d'El Abiod,
au centre, provoquent des fuites au toit de la formation (ZR H) évaluées
à 0,55 m 3/s.
100km
f----1
f
/1
0-
f 1 lJIIliI/1llIfli 4
2 000000 5
3 ~6
CONCLUSIONS
Les études hydrogéologiques entreprises au cours des dernières
années, sur les grands bassins sédimentaires, montrent l'importance du
[Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 129
dans le toit de l'aquifère à nappe captive ou dans le substratum de la
nappe libre. Son diamètre est calculé pour le logement de la pompe et
en vue de limiter la perte de charge quadratique (p. 137).
Chapitre 6 -Q
Essais de puits
et pompages d'essai
~
f------
1
- - -- ---
1".
indirecte du coefficient d 'emmagasinement. Le rabattement est fonc-
=t-+-:'~"."I==
~~ aquifère
. tion de la transmissivité et inverse du coefficient d'emmagasinement.
Ainsi dans deux stations de pompage d'essai, après le même temps de
A 8
pompage, R = 5 000 m et s = 6,70 m pour une transmissivité T =
1,5 . 10- 3 m 2/s et R = 12200 m avecs=0,76 m pour T= 1,5.10- 2
COUPEI A 8
m 2/s, soit dix fois plus grande. Il en résulte que ces deux paramètres
peuvent être mesurés par des expérimentations sur le terrain.
Rôle du temps de pompage
Les deux dimensions du cône. de dépression croissent avec le temps
de pompage. Toutefois, après une longue durée, une stabilisation peut
apparaître, l'aquifère rééquilibrant son bilan (régime quasi-permanent).
A
Régimes d'écoulement
A débit constant, deux concepts du régime d'écoulement de l'eau
souterraine vers un ouvrage de captage sont considérés par référence
à l'influence du temps de pompage.
- le régime permanent ou d'équilibre pour lequel, après un temps
PL AN de pompage court (ordre d'une heure), la géométrie du cône de dépres-
sion reste constante. C'est l'hypothèse de H. Dupuit (1863). C'est en
Figure 71 - Effets du pompage dans un aquifère à nappe captive,
quelque sorte un instantané, un flash, du comportement hydrodyna-
mique de l'aquifère;
rabattement, s . Le rabattement, mesuré au cours de la remontée est - le régime transitoire ou de non équilibre, tenant compte du fait
appelé rabattement résiduel, sr' ' observé que les dimensions du cône de dépression croissent en fonction
- le rayon d'influence, noté R, est la distance de l'axe du puits à du temps de pompage. C'est la base des expressions de C.V. Theis
l~quelle le rabattement est nul ou négligeable, Dans la pratique où il (1936) et de C.E. Jacob (1950). Par comparaison avec le régime penna-
n est plus mesurable. nent il s'agit d'un dessin animé de l'évolution du comportement hydro-
dynamique de l'aquifère.
La donnée mesurée, à un instant donné, sur le terrain, est donc le
rabattement ou la profondeur du niveau d'eau soit dans le puits soit Le régime permanent rigoureux n'existe pas, sauf dans des conditions
dans un piézomètre. " exceptionnelles. Dans la réalité il est possible d'admettre l'apparition
,Le c?ne de dépression est représenté en coupe par une courbe de d'un régime quasi-permanent.
d~pressl~n., En plan p~r de~ courbes d'égal rabattement, cercles concen- Géométrie du cône de dépression avec surface piézométrique initiale
triques a 1axe du PUIts (fig. 70 et 71). Ces courbes sont assimilables inclinée
~ des lignes. équipotentielles. Les lignes de courant convergent vers Les schémas figures 70 et 71 supposent que la surface piézométrique
1axe du .pUItS. Le réseau d'écoulement, ainsi tracé, caractérise une initiale est horizontale. Or en réalité, du fait de l'écoulement, elle est
nappe radiale convergente (p. 181). inclinée avec une très faible pente. Il en résulte que le cône de dépres-
134 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 135
sion est déformé et dissymétrique (fig. 72). La zone d'appel, c'est-à-dire n'est pas conseillée. La réalisation de paliers de débit, à débit et niveau
la partie de l'aire d'influence où l'eau aboutit au puits, est très étalée constants, de longues durées, expérimentalement délicate, demande
vers l'amont. Tout se passe comme si l'eau alimentant l'ouvrage prove- une attention soutenue. En outre le coût élevé de l'opération (fonc-
nait d'un front amont ou front d'appel, distant parfois de plusieurs tionnement et immobilisation du chantier) n'est pas justifié par les
kilomètres. résultats limités obtenus.
Pour l'acquisition de données quantitatives, destinées au calcul de Dans tous les cas les pompages seront exécutés à débit constant
transports de quantités d'eau, comme le débit d'une nappe, l'hypothèse avec mesure des rabattements croissants, ou palier de débit. Seuls le
simplificatrice d'une surface piézométrique horizontale est valable. dispositif d'essai et la durée diffèrent. Deux méthodes d'expérime~t~
Elle est justifiée par le degré de précision des mesures et les faibles tion et d'interprétation sont préconisées en relation avec le but pOUrSUlVI.
gradients hydrauliques. Par contre pour le transport de substances,
- essai de puits par paliers de débit de courtes durées avec mesure du
donc la propagation de la pollùtion, une telle simplification n'est pas
niveau d'eau dans le puits (niveau dynamique). Détermination des
admissible. En particulier pour l'établissement des périmètres de pro-
caractéristiques du complexe aquifère/ouvrage de captage dans le but
tection des eaux souterraines captées pour l'alimentation humaine.
de l'équipement technique ou complétion, du sondage ou du puits.
front d'appel
- pompage d'essai à un seul palier de débit de longue durée avec
mesure des niveaux d'eau dans le puits et dans un (ou plusieurs) piézo-
I~ .,Iigne de
partage mètre. Détermination des caractéristiques de l'aquifère : paramètres
hydrodynamiques, test des conditions aux limites, drainance.
Dans tous les cas l'identification du type hydrodynamique d'aquifère
est nécessaire aux interprétations.
L'essai de puits par paliers de débit de courtes durées évalue les carac-
téristiques du complexe aquifère/ouvrage de captage. Ce sont : le
débit critique, le débit spécifique, le débit spécifique relatif, les pertes
de charge dans l'ouvrage et son environnement immédiat et le débit
maximum d'exploitation ou productivité (E. Berkaloff, 1969 et J.
Forkasiewicz, 1978). Il permet d'établir le programme d'équipement
technique de l'ouvrage: tubage, crépine et massif filtrant, puissance de
la pompe, etc.
Conditions de base
Les conditions de base d'application des expressions d 'hydrodyna-
mique souterraine en régime transitoire, auxquelles doit satisfaire le
Figure 72 - Géométrie du cône de dépression avec surface piézométrique inclinée. complexe aquifère/ouvrage de captage sont:
- validité de la loi de Darcy : écoulement laminaire et milieu isotrope
ou homogène (p. 101) ;
Méthodes d'expérimentation par pompage - puits complet, c'est-à-dire captant toute l'épaisseur de l'aquifère,
Le régime permanent n'existe pas dans les conditions naturelles atteignant le substratum et crépiné sur toute sa hauteur (fig. 70) ;
d'écoulement. C'est pourquoi les expérimentations sont actuellement - puits correctement développé et équipé;
effectuées en régime transitoire. L'ancienne méthode du régime perm.a- - surface piézométrique subhorizontale ;
nent, basée sur l'interprétation des expressions d'équilibre de H. Dupuit , - débit de pompage constant ;
136 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 137
- rayon du puits le plus petit possible. Tableau 20 - Essai de puits par paliers de débit de courtes durées
dans un sondage captant l'aquifère à nappe libre de la craie.
Exécution de l'essai de puits. Paliers de débit D'après J. Forkasiewicz (1978).
L'essai de puits est effectué en réalisant des paliers de débit, à débit
constant pendant une courte durée déterminée, 1 à 3 heures (tableau Paliers Débits Rabattements Débits Rabattements
20 et fig. 73). Il mesure deux données : le rabattèment, en mètres, de débit pompés résiduels spécifiques spécifiques
mesuré en fin de palier et le débit constant, en m 3/h. Chaque palier m 3/h m m 3/h.m s/Q m/m th
de débit est suivi d'un arrêt de pompage d'une durée égale, permettant
la remontée du niveau d'eau et la mesure du rabattement résiduel 1 42 0,81 51,85 0,0156
(fig. 73). La première remontée doit être poursuivie jusqu'à atteindre 2 87 2,01 45 0,0231
approximativement le niveau piézométrique initial. En général le temps 3 132 3,53 37,4 0,0268
de pompage du premier palier est suffisant. Les durées égales de pom- 4 178 6,47 27,5 0,0364
pages et d'arrêts sont courtes, une à trois heures au maximum. Le
débit initial est égal à celui de la puissance minimum de la pompe. ;è L'exécution du premier palier de débit doit être précédée d'une durée
Ensuite les débits. croissent selon une progression de 2,3,4. Le nombre ~de pompage, te, suffisante pour l'effacer. Elle est fonction de la trans-
de paliers de débit est au minimum de quatre, le dernier étant à débit èrtlissivité, T, de l'aquifère et du volume d'eau contenue dans l'ouvrage,
élevé supérieur au débit critique (niveau dynamique < 0,75 b). Il est èdonc de son rayon, r (te = 25 r 2 /T). Lorsque la transmissivité n'est pas
préférable de choisir des durées courtes et d'en augmenter le nombre
jusqu'à un optimum de six. Pour les aquifères à nappe captive, trois 1968).
°
'connue, le volume d'eau minimum extrait sera de 1 r 2 . s (E. Berkaloff,
paliers de débit peuvent être suffisants. Il doit être supérieur pour les
aquifères à nappe libre. :Signification du rabattement dans les ouvrages. Pertes de charge
débits pompés
Le rabattement, mesuré dans l'ouvrage à un instant, t, est la somme
~2Q. 3 0 . 4 Q
constants en m~h 'Jde deux composantes, nommées pertes de charge, exprimées en mètres
~Q .de hauteur d'eau, caractérisant le complexe aquifère/ouvrage de cap-
-. ~
42 87 132 178 ;tage (fig. 69) :
<.:1---
~ 0,81
,;, ... -- /"
1
E / 52 / l - une perte de charge linéaire provoquée par l'écoulement laminaire
2 CIl 2,01 1 S3 1 ;idans l'aquifère au voisinage du puits (loi de Darcy), notée BQ.
~ 1 1
3 C 353 1
QJ 1
'-- 1 - une perte de charge quadratique, non linéaire, provoquée par
4 E s.
5
QJ
::;
(
1
~l'écoulement turbulent dans l'ouvrage, crépine et tubage, notée CQ2.
(
(
Le rabattement total, s, à l'instant t, est ainsi donné par l'expression
~~ 1 2 (
3
7
L-'
de C.E. Jacob (1946) :
'0 l,3D 3 4,30 6 7,30 9 10,30
mise en condition du puits temps en heures s =BQ + CQ2 (35)
Figure 73 - Essai de puits par pompage à paliers de débit de courtes durées dans un . Cette expression, la plus utilisée, établie pour l'aquifère à nappe
sondage captant l'aquifère à nappe libre de la craie. D'après J. Forkasiewicz (l978~. (captive, est étendue à l'aquifère à nappe libre sous condition que le
Graphiques débits/temps (en haut) et débits/rabattements résiduels (en bas). VoIr ; rabattement mesuré soit inférieur à 0,1 b.
tableau 20.
Perte de charge linéaire
Lors de la mise en route du pompage les premiers volumes d'eau La perte de charge linéaire, BQ, résulte de deux effets:
exhaurés correspondent à la vidange de l'ouvrage, donc à un écoule- - influence de l'aquifère où l'écoulement laminaire est de regime
ment quadratique non linéairé. L'aquifère n'est sollicité qu'après un transitoire. La perte de charge linéaire, imposée par les paramètres
certain délai. C'est l'effet de capacité du puits (M. Bonnet et al., 1967). hydrodynamiques de l'aquifère, au voisinage du puits, croît avec le
138 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 139
temps de pompage. Elle est caractéristique de l'aquifère. doit être inférieur au débit critique. Le débit critique est évalué par
- influence de la partie captante du puits: remaniement du réservoir, interprétation de la courbe débits/rabattements.
crépine et éventuellement massif filtrant. L'effet est positif si ce dispo-
sitif apporte une amélioration de l'écoulement, but recherché. Il est
négatif en présence de colmatage. Cette perte de charge est une cons-
tante, dépendant uniquement de la technique d'équipement de l'ouvrage.
Perte de charge quadratique
La perte de charge quadratique, CQ2, fonction uniquement du débit
pompé, est constante à débit constant. Elle est caractéristique de l'équi-
pement technique de l'ouvrage, diamètre du tubage et de la crépine.
Pour de faibles débits, impliquant une faible vitesse, les pertes de
charge dans le tubage et dans la crépine sont linéaires ou négligeables.
L'équation (35) se simplifie:
s=BQ (36)
Figure 74 - Schéma de l'évolution du cône de dépression en fonction du rabatte-
ment dans le puits au cours de l'essai de puits, fig. 73 et tableau 20. Vitesse critique
Lorsque la vitesse effective dans l'aquifère est supérieure à la vitesse et débit critique, rabattement maximum dans l'aquifère. Dénoyage du puits.
critique, l'équation (35) devient:
Interprétation graphique des données de l'essai de puits
(37)
Relations débits/temps et rabattements/temps
Le terme, CQ2 , inclut alors toutes les pertes de charge dans l'aquifère Sur un papier graphique à coordonnées linéaires sont portés, en
et dans l'ouvrage. ordonnées les débits ou les rabattements et les temps en abscisses.
Deux graphiques sont obtenus (fig. 73) :
Vitesse critique et débit critique dans l'aquifère à nappe libre - graphique débits/temps de pompage, figurant les durées et les
Au cours du pompage le niveau dynamique dans le puits est inférieur débits des paliers de débit, les durées et les arrêts de remontées (en
au niveau piézométrique dans l'aquifère au voisinage de l'ouvrage. haut de la fig. 73).
Cette différence est la hauteur de la surface de suintement, notée h' - courbe rabattements/temps de pompage et rabattements résiduels/
(fig. 74). Elle croît avec le rabattement pour atteindre une valeur temps de remontée.
maximale lorsque le rabattement dans l'aquifère est voisin de b/2. Ces graphiques permettent de contrôler le bon déroulement de l'ex-
Au-delà les rabattements, croissants dans le puits, n'entraînent plus périmentation d'essais de puits.
ceux dans l'aquifère au voisinage de l'ouvrage. Ils se stabilisent et le
débit ne croît plus en fonction du rabattement, seul le rayon d'influ- !;ourbe débits/rabattements. Débit critique
ence augmente. Le puits est dénoyé. Jusqu'à cette limite la courbe de Le couple de données de chaque palier de débit, débit constant,
dépression se creuse et le gradient hydraulique, au voisinage de l'oU- en m 3/h et rabattement résiduel en m, est porté sur un papier gra-
vrage augmente pour atteindre un maximum (fig. 74). D'après la loi phique linéaire. Les points obtenus tracent la courbe débits/rabatte-
de Darcy la vitesse effective croît. Au-delà d'une certaine limite, l'é- ments ou courbe caractéristique, représentant la fonction s = f(Q),
coulement laminaire fait place à un écoulement turbulent. La vitesse fig. 75. Sa forme apporte des informations sur le comportement hydro-
critique est atteinte (p. 101). Elle correspond à un débit critique, dynamique du complexe aquifère/ouvrage de captage à l'origine de la
Qc. Le régime turbulent augmente la perte de charge quadratique, perte de charge quadratique (fig. 76) : nulle ou négligeable avec une
donc diminue le rendement de l'ouvrage. En outre il provoque l'entraî- droite, importante avec une courbe convexe. Une courbe concave
nement des particules fines du terrain, d'où colmatage de la partie traduit un essai de puits non valable : mesure incorrecte ou apparition
captante et ensablement du puits. Dans la pratique le débit de pompage d'un développement au cours du pompage.
Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 141
140
débits maximums admissibles
La courbe débits/rabattements présente deux parties distinguées
débits ........... Q. Q;-""Q, mfh Q,
par le point critique, A, correspondant en abscisse au débit critique
Qc (140 m 3/h, fig. 75). Sa valeur, significative à la date de l'essai,
correspond à un état instantané de l'aquifère, position de la surface
piézométrique en particulier. Il ne peut donc être utilisé pour des 5 S ma X_._ _ ~t:--'"i<;-- -"'1::.-----_ ::::_
prévisions d'exploitation valables. admissible
- T' --~Q-'Q' E
2 co' .$'';:'OQ lî---- Q;
~
~
CIl
s=
- - - - 2 /".~ \ i
.0 f(Q)
_ CIl
~
ax.--------- -v,debit
!Jl.....- ....3..:~rltlque
o,
~ rabattement max. A • Figure 76 - La courbe caractéristique du puits est la fiche d'identité de l'ouvrage.
5 E admissible, 5 m
D'après J. Forkasiewicz (1978).
Q)
l, puits idéal; 2, puits réel après acidification ayant amélioré sa caractéristique'
3, puits réel à l'état initial; 4, puits réel après vieillissement (colmatage). '
7L-_ _--+ -+-
4•
+--_....L------J
La relation débits spécifiques/rabattements est représentée par une
12J palier de pompage. point calculé
droite inclinée, représentative de la fonction, s = f(qs)' Cette droite
permet de calculer le débit spécifique relatif, ou débit constant pompé
Figure 75 - Courbe débits/rabattements ou courbe caractéristique du puits. Le déterminant un rabattement unitaire (l mètre) à la fin d'un palier de
débit critique, Qc :::0 140 m 3/h, est calculé par l'abscisse du point A déterminé par
l'augmentation de la pente de la courbe. Essai de puits, fig. 73 et tableau 20. Calcul débit ~E. Berkaloff, 1962). Sur la droite débits spécifiques/rabattements,
du débit maximum d'exploitation, Q max. = 130 m 3/h, correspondant à un rabat- l'abscisse correspondant à l'ordonnée 1 mètre, donne la valeur du débit
tement maximum, S max., en fonction du débit critique et du rabattement maxi- spécifique relatif. Par exemple 50 m 3 /h.m sur la figure 77.
mum admissible, 5 m.
débits spécifiques m 3fh.m
10 20 30 40 50
spécifique relatif
Le débit spécifique d'un puits, noté qs' est le débit pompé, q,
rapporté au rabattement, s, dans le puits, dans des conditions d'essais
de puits définies (tableau 20).
q = Q = ~ = 51 85 m 3/h.m (38)
Figure 77 - Droite débits spécifiques/rabattements. Calcul du débit spécifique relatif.
s s 0,81 '
142 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 143
- droite à pente nulle, verticale parallèle à l'axe des ordonnées,
Les débits spécifiques relatifs, mesurés avec des paliers de débit
traduisant un écoulement laminaire, avec pertes de charge dans la
identiques (débits et durées) dans les ouvrages d'un aquifère, permet- crépine et le tubage nulles ou négligeables (s = BQ) ;
tent de dresser une carte de leur distribution spatiale (courbes d'égale
valeur). Ce document constitue la trame d'une interpolation spatiale - courbe concave vers le haut (s = BQ + CQn avec n = 3, 4, etc.).
des mesures ponctuelles de transmissivités.
Droite débits/rabattements spécifiques Calcul des pertes de charge
Le rabattement spécifique, s/Q, est la hauteur de rabattement mesu- La droite débits/rabattements spécifiques, permet de déterminer les
rée dans le puits rapportée au débit pompé dans des conditions d'essais coefficients B et C de l'équation (40), s/ Q = B + CQ (fig. 79).
de puits définies (paliers de débit). Il est exprimé en m/rn ' .h (tableau - le coefficient B est obtenu par l'intersection de la droite représen-
20). tative avec l'axe des rabattements spécifiques. Dans l'exemple retenu,
B=O,OI = 1.10- 2 .
~= 0,81 =0015 m/m 3.h (39) - le coefficient C est égal à la pente de la droite représentative.
Q 42 '
L'équation de C.E. Jacob (35) peut s'écrire: C=tgŒ=~=0,014= 14.10-4 (41 )
b 100 '
s/Q =B + CQ (40)
L'équation de la droite représentative est:
C'est l'équation d'une droite, sous réserve que les mesures de chacun
des débits soient effectuées au même instant (fig. 77). Cette droite met s = 1 . 10- 2 Q + 1,4 . 10- 4 Q2 (42)
en évidence certaines formulations simples de la relation débits/rabat-
tements. Quatre cas peuvent se présenter (fig. 78) : Le rabattement correspondant à chaque palier de débit est calculé
- droite passant par l'origine indiquant que le régime turbulent est par cette expression. Les valeurs obtenues, portées sur le graphique
fortement prédominant dans l'aquifère et dans le puits (s = CQ2) ; débits/rabattements, se superposent parfaitement à la courbe observée
- droite ne passant pas par l'origine (cas décrit fig. 79) s = BQ + CQ2 ; (fig. 75). L'essai de puits est correct.
0,04
C =tg (1~2..=0.014 = 1,4.10'
S;Q b 100
.J::
0,03
ME 3
---
E 2 1
•
0,02 0 • 1
1
~ la
• 1
1
1°
i
____________ 1
0,01
b
B= 0,01
Q
O+----;----+------t-----l~
Figure 78 -Droites débits/rabattements spécifiques. D'après J. Forkasiewicz (1978). 50 100 150 Q m,/h
1, régime turbulent prédominant dans l'aquifère et dans le puits; 2, régimes turbu-
lent et laminaire ; 3, régime laminaire avec pertes de charge dans la crépine et le
tubage, nulles ou négligeables ; 4, perte de charge quadratique avec exposant, Figure 79 - Droite débits/rabattements spécifiques. Calcul des pertes de charge.
n = 3, 4, etc. D'après J. Forkasiewicz (1978).
144 Principes et méthodes de l'hydrogéologie
[Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 145
Le rabattement, déterminé à l'instant t, imputable à la perte de
charge linéaire, conséquence de l'écoulement laminaire de l'aquifère, Le coefficient angulaire donne la valeur de a. Celle de Q, correspon-
BQ, imposée par ses paramètres hydrodynamiques, est donnée par dant au rabattement, s = 1, donne la valeur de la constante C. Si seules
l'expression: les pertes de charge linéaire interviennent (loi de Darcy respectée) la
pente. de la droite représentative est égale à tg 45° = 1. L'équation (44)
s = BQ = 1 . 10- 2 Q se réduit à Q = Cs.
(43)
Les débits sont proportionnels aux rabattements. Cette relation est
Les valeurs calculées donnent la droite représentative figure 75. vérifiée lorsque les rabattements sont faibles, comparés à la hauteur
Pour chaque débit, la différence entre le point de cette droite et celui d'eau, h, dans le sondage avant pompage, s ,;;;; 0,75 h).
de la courbe débits/rabattements, situé au-dessus, donne la valeur de
Détermination de la productivité d'un puits. Débit d'exploitation
la perte de charge quadratique, CQ2. Par exemple pour un débit de
maximum
100 m 3 /h la perte de charge linéaire est de 1 m de hauteur d'eau et la
perte de charge quadratique de 1,50 m. La productivité d'un puits, Pr, est le débit maximum qui peut être
Expression expérimentale de M. Gosselin pompé dans l'ouvrage, pendant une durée définie, sans q~e le rabat~e
ment induit par le pompage ne dépasse le rabattement rnaximum admis-
L'expression expérimentale de M. Gosselin (1939), appliquée aux sible (J.F. Forkasiewicz, 1978).
sondages profonds en aquifères à nappe captive, s'écrit: Le rabattement maximum admissible est imposé par :
- des contraintes physiques et techniques du complexe aquifère/
(44) ouvrage de captage, exprimées par le débit critique, Qc et le rabatte-
ment critique, sc' correspondant, mes~rés par les essais de ?~its (fig.
a est un coefficient compris entre 0,5 et 1. 75). Par exemple fig. 75, Qc= 140 m /h et Sc = 4 m. Le débit max.l-
Elle est résolue graphiquement en portant les valeurs du débit, Q, mum Q max et le rabattement maximum, doivent être inférieurs, SOIt
et des rabattements correspondants, s, sur un papier graphique biloga- , 3 -
Q max = 130 m /h et smax - 3,50 m.
rithmique, à modules égaux (fig. 80). La droite représentative obtenue
a pour équation: - des contraintes socio-économiques, dont la principale est le coût
de production de l'eau, imposant la profondeur du niveau dynamique.
Par exemple 5 mètres, fig. 75.
Log Q = cx Log s + Log C (45)
Le rabattement maximum retenu doit donc être égal au rabattement
maximum mesuré sans dépasser le rabattement maximum admissible.
Dans l'exemple cité, il sera de 4 mètres.
4
10
Pr =qs x smax = Q max (46)
Q
Figure 80 - Calcul des pertes de charge par la méthode de M. Gosselin (1939). Les pompages d'essai de longue durée sont exécutés par un seul palier
de débit, à débit constant, prolongé durant au moins 42 heures, avec un
146 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 147
optimum de 72 heures. La remontée des niveaux doit être observée de l'écoulement de l'eau souterraine vers les ouvrages de captage, dites
pendant une durée égale (fig. 81). L'exécution et l'interprétation des en régime transitoire.
données mesurées, rabattements et temps, reposent sur l'emploi des Les conditions générales de base d'application de ces expressions sont
expressions d'hydrodynamique en régime transitoire, établies par celles de l'essai de puits (page 135). En outre le type hydrodynamique
C.V. Theis (1935) et ses successeurs (L.K. Wenzel, 1942 et C.E. Jacob d'aquifère, base des calculs, doit répondre aux trois caractéristiques
1950). ' suivantes : aquifère à nappe captive, illimité, à substratum et toit
imperméables.
72 temps heures 72
L'expression générale de C.V. Theis, applicable à tous les dispositifs
m de station d'essai, est:
E 00
-ud Q x 2S
~
Cl>
Ql
~
~
<n
ëQl
s
Q
s=--.
4 «r f u
e
u
u,où -
47TT
W(u),avecu=--
4Tt
(47)
Ql E
""0
C ~
Ql Le terme W(u) est une fonction exponentielle intégrale décroissante,
os ~
de type - Ei (-u). C'est la fonction du puits (Well function) donnée
'êa. .D
~ par des tables.
r=------:=-------)l~----_=_____1
POMPAGE Q=Cte u2 u3 u4
DESCENTE REMONTÉE W(u)=-05772l6 -Logu +u -- - + - - - + ... (48)
, 2.2! 3.3! 4.4!
temps de descente t 1 temps de remontée t'
S O,18 3 Q Lo 2,25Tt O,183Q t+t'
La signification des symboles est la suivante :
g 2 5 s Log - s, rabattement mesuré dans un piézomètre, en m.
T X T t'
Q, débit de pompage constant, en m ' /s.
T, transmissivité en m 2 /s.
Fi~~;e d 81d: EXéc~tion. du pompage d'essai et interprétation des données par la S, coefficient d'emmagasinement, sans dimension.
~e'd 0 e approximation logarithmique de C.E. Jacob (1950) S rabattement
reSI uel. . r- t, temps écoulé, à un instant donné, depuis le début du pompage, en
secondes.
Buts du pompage d'essai x, distance du piézomètre à l'axe du puits, en m.
Le pompage d'essai poursuit trois buts principaux:
. :- ,mesure s.ur le terrain des paramètres hydrodynamiques: transmis- Les termes du développement en série de la fonction exponentielle
sivité et coefftcient d'emmagasinement ; intégrale (47), deviennent négligeables comparés au premier terme
constant, lorsque le temps de pompage croît et que la valeur de x
- étude quantitative des caractéristiques particulières de l'aquifère :
décroît. D'où l'expression d'approximation logarithmique donnée par
conditions aux limites (confirmation de la distance du puits à la limite, C.E. Jacob (1950).
colmatage des berges d'une rivière), structure (hétérogénéité, drainance);
- observation directe, en «vraie grandeur» de l'effet de l'exploita-
tion sur l'aquifère. Prévision de l'évolution du' rabattement en fonction
s = /;T' (Log :;~ - 0,577216) (49)
des débits pompés. Evaluation de la ressource en eau souterraine exploi-
table.
Le pompage d'essai, intéressant un volume d'aquifère important, est s = JI.- . Log 2,25
2
Tt (50)
un test valable de son comportement hydrodynamique. 47TT x S
soit, après solution numérique et logarithmes décimaux:
Expressions d'hydrodynamique souterraine du régime transitoire
.Partant d'Une conception nouvelle du comportement hydrodyna- s = 0,183 Q 1 2,25 Tt (51 )
T . og x 2 S
rmque de l'aquifère, C.V. Theis (1935) établit le premier les expressions
148 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 149
Les rabattements sont obtenus, à 5 %, pour en fonction du logarithme du temps de pompage. Cette condition est
t> 10x
2S conforme au concept de régime transitoire.
(52) Les données du pompage sont reportées sur un papier graphique
4T
semi-logarithmique (fig. 82). Les rabattements ou les profondeurs du
En pratique le temps de pompage doit être d'au moins 42 heures et la niveau d'eau, exprimés en m, de haut en bas, en ordonnées linéaires
distance du puits au piézomètre inférieure à 150 mètres. Etant donné et les temps de pompage en abscisses logarithmiques. Le niveau piézo-
que le pompage d'essai est effectué sur des stations d'essai, comprenant métrique initial est indiqué en haut du graphique. Les échelles sont
le puits pompé et au moins un piézomètre,spécialement aménagé, cette choisies, dans chaque cas, en particulier celles des temps (secondes,
seconde condition n'est pas contraignante. minutes, heures) afin d'utiliser tout l'espace du graphique. Les points
L'équation de la remontée, après arrêt du pompage, est: obtenus tracent la droite moyenne représentative de l'expression de
_0,183Q 1 t+t' C.E. Jacob (51). La courbe observée, au début du pompage, traduit
sr - T . og t' (53) l'effet de capacité de l'ouvrage, provoquant un écoulement turbulent
non linéaire (p. 136). Le point d'intersection de la droite représentative
sr' est le rabattement résiduel mesuré à un instant donné pendant la avec le niveau piézométrique initial, mesure le temps fictif à l'origine,
remontée, en m. noté t o '
t, le temps écoulé depuis le début du pompage, en secondes.
t', le temps écoulé depuis l'arrêt du pompage (temps de remontée).
Le rayon fictif, Rf, est la distance à laquelle le rabattement, calculé
par l'expression de C.E. Jacob (51) est nul. Il est fonction de la trans-
missivité et du coefficient d'emmagasinement. Fait qui confirme
l'étude sur les facteurs des dimensions du cône de dépression (p. 133).
Il répond donc à ;
s = 0,183 Q . log 2,25 Tt
T x2S
° (54)
d'où,
Tableau 21 - Pompage d'essai à Ivry-sur-Seine (région parisienne). Tableau 22 - Pompage d'essai à Ivry-sur-Seine (région parisienne).
Données obtenues par l'expérimentation de pompage. Données obtenues par l'expérimentation de pompage.
Remontée après arrêt du pompage. 28 au 31.10.65 Descente. Débit constant: 200 m ' Ih. 25 18 28.10.66
15
E
~
f'\.,
C=5, m .~
~.
8
10
12
aqu ifère
20 "
~ ~~~
'ê "~'o . . 16m
25 Co "' ... ~....
3
1 10' 10' 10 G:.1' 10'
t'
Figure 84 - Pompage d'essai dans l'aquifère à nappe libre illimité des alluvions de la
Figure 83 - Pompage d'essai d'Ivry-sur-Seine. Droite représentative de la remontée. Crau à Istres. D'après J. Forkasiewicz (1972).
Cadre hydrogéologique et données du pompage d'essai Interprétation des données du pompage d'essai
L'aquifère, d'une épaisseur de 4 m, est constitué d'alluvions quater- Les données du pompage d'essai, rabattements en m et temps de
naires, reposant sur un substratum imperméable de formations miocè- pompage en minutes, reportées sur un papier graphique semi-logarith-
nes. Le puits d'essai, d'un diamètre de 400 mm, crépiné avec massif mique, donnent les droites représentatives figure 84. L'effet de capacité
filtrant, de 7,50 à 16 m de profondeur est parfait (fig. 84). La limite du puits, marqué en début d'essai par un alignement non-linéaire des
la plus proche est située à environ 3 km. L'aquifère peut être considéré points, s'atténue rapidement après 50 minutes pour Pl et 120 minutes
comme illimité latéralement, dans les conditions de durée de l'essai. pour P2 et P3. C'est dû au fait que le diamètre du puits d'essai est
La station de pompage comporte le puits d'essai et 3 piézomètres, relativement petit et que la transmissivité est élevée (8 . 10- 2 m 2/s).
disposés sur un rayon à des distances respectives de l'axe du puits de Les deux droites représentatives obtenues sont parallèles pour Pl
Pl = 20 m, P2 = 50 met P3 = 100 m (fig. 84). et P3 avec une pente de 0,22 m. Pour le P2 la pente est légèrement
La durée de pompage a été de 48 heures, à débit constant, Q = plus faible avec c = 0,20 m. Les temps à l'origine, t o ' sont: Pl = 138 se-
328 m 3/h = 0,09 m 3/s. Le rabattement total a été de 3,54 m dans le condes, P2 = 120 secondes et P3 = 390 secondes. Les valeurs de la
156 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai 157
transmissivité, T et du coefficient d'emmagasinement, S, sont: Cette limite se situe à une distance de l'ordre de 100 à 200 m.
La durée du pompage a été de 18 jours (432 heures) à débit cons-
piézomètre Pl, T = 0,183 x 0,09 = 7 5 10- 2 m 2/s (61 ) tant, Q = 47,5 m 3/h = 0,013 m 3/s. La station de pompage d'essai
0,22 ,.
comporte 7 piézomètres. Seules les données du piézomètre P2, distant
" ètre P 2, T
piezorne = 0,183xO,09 8,3.l0- 2m 2/s (62) de 20 in de l'axe du puits d'essai, ont été retenues.
0,20
piézomètre P3, T = 0,183 x 0,09 = 7,5 . 10- 2 m 2/s (63) niveau pl Z mè tr ique
0,22
La concordance des résultats obtenus est bonne. La transmissivité 25
moyenne de l'aquifère est de 8 . 10- 2 m 2/s. Cette valeur sera retenue
pour le calcul du coefficient d'emmagasinement, S.
NE
Pl à 20 m, S = 2,25 x 8 . 10- 2 x 138 = 6 . 10- 2 (64) Q=O,013 m7s
(20)2 30 p 1 P(X=20m)
2,10
Le coefficient d'emmagasinement, avec t o = 0,1 heure ou 360 se-
condes et x = 20 rn.est : E
0;2
.
c
..
S = 2,25 xl. 10- 3 x 360 = 2 . 10- 3
(20)2
(66) L--+---k----=t==t:-==.:l
10' 10 3 t en 5 10'
t; = 2,5.10'5
Calcul de la distance théorique à la limite
p .
Q = 0005 m Ys
2V ~
fail le Il)
360
x, est la distance du piézomètre à l'axe du puits, 10 m. ..
t i , est le temps d'intersection, 129600 secondes. r~~~:~~t~~: ", ..
E
i
1
---
~
~ ---}c=o 044m
(fig. 88).
+:----:---;-;---1
'
On L\(Bau 'Lézométrl ue
1 10' 10
3
J...:t..!:.
t'
o
Figure 87 - Pompage d'essai à Manga. Droite représentative de la remontée. Noter
le doublement de la pente de la droite. paliers 1\,_ _
d =~ J~~ + ~ (72)
La durée de pompage a été de 48 heures avec deux régimes ~e dé?i~s: Le coefficient d'emmagasinement moyen de l'aquifère est 2 . 10- 2.
27 h à 295 m j /h (0,08 m 3/s) et 21 h à 400 m 3/h. Ce derme~ débit, La porosité efficace est égale au coefficient d'emmagasinement.
motivé par l'apparition rapide d'un palier de stabilisation, avaIt. ~our Calcul de la distance théorique à la limite
but d'obtenir un second palier permettant de confirmer les conditions
aux limites. La remontée, observée pendant 22 heures, n'a pas été La stabilisation confirme l'hypothèse de départ admettant que la
Seine constitue une limite à potentiel imposé par le niveau d'eau cons-
interprétée. tant de la rivière. La distance théorique, d, du puits de pompage à la
Interprétation des données du pompage limite d'alimentation est calculée par l'expression (72).
Les données du pompage, rabattements en mètres et temps de pom-
x fti x
page en secondes, ont permis d'établir le graphique fig. 88: Les r~?at d=2V~+2 (72)
tements montrent un accroissement normal au cours des trois premieres
heures de pompage. Ensuite ils marquent une stabilisation, avec palier x étant la distance du piézomètre à l'axe du puits et t i le temps d'inter-
de stabilisation après 12 heures qui persiste pendant 26 heures. Ce section (fig. 88).
phénomène peut être expliqué par l'étude de l'évolution du cône de
dépression. Avant pompage, les eaux souterraines s'écoulent ~ers la pour Pl, d = 2,50 /2500 + 2,5 = 82 m (77)
Seine laquelle joue le rôle de drain. Lors du pompage, le cone de 2,5
dépression se développe dans l'aquifère, en régime transitoire, jusqu'à pour P2 , d = 72 m et pour P3 , d = 60 m
la limite à niveau constant (potentiel imposé) que constitue le niveau
La distance 'théorique, comprise entre 60 et 82 m, est très supérieure
d'eau de la Seine le long de la berge. Ainsi limité il se stabilise. L'écou-
à la distance réelle, d = 13 m. Il existe donc une perte de charge au
lement dans ce secteur est alors inversé. Le puits est alimenté, en
niveau de la berge. Elle est due principalement à une baisse de la trans-
partie, par les eaux dérivées de la rivière, à travers l'aqu~f~re .(p. ,59). missivité provoquée par le colmatage des berges.
La structure hydrogéologique responsable de la stabilisation etant
identifiée l'expression d'approximation logarithmique peut être ap-
pliquée à' la droite représentative à pente constante. Les droites repré- Conclusions. Interprétation des pompages d'essai
sentatives des trois piézomètres sont sensiblement parallèles. Les pentes Pour interpréter un pompage d'essai, le couple de données recueilli
sont, pour Pl (5 m) c = 0,24 ru, pour P2 (Ll m) c = 0,22 m et pour est porté sur un papier graphique serni-logarithmique :
P3 (l3 m) c = 0,20 m. - les rabattements ou les profondeurs de l'eau, en m, en ordonnées
Les valeurs de la transmissivité sont: linéaires;
., , P l, T_ 0,183XO,08 6,3.1O- 2 m2 /s (73) - les temps de pompage ou ~' pour la remontée, en abscisses
piézomètre - 0 24 .h .
, 1ogant nuques.
t'
piézomètre P2, avec c = 0,22 m, T = 6,8 . 10- 2 m 2/s (74) L'essai est valable s'il est possible de tracer une droite moyenne
piézomètre P3, avec c = 0,20 m, T = 7,5 . 10- 2 m 2/s (75) représentative. Trois cas types peuvent être obtenus (fig. 89). Ils sont
interprétables si le type hydrodynamique d'aquifère est identifié par
Les valeurs obtenues sont cohérentes et la transmissivité moyenne de l'étude hydrogéologique.
l'aquifère est de 7 . 10- 2 m 2/s. - droite représentative à pente constante (1, fig. 89) : aquifère à
Les coefficients d'emmagasinement sont calculés: nappe captive ou libre (s inférieur à 0,1 b), illimité à épontes imper-
piézomètre Pl à 5 m, "t o = 2,5 secondes méables ;
2 - droite représentative brisée avec une pente doublée (2, fig. 89) :
S= 2,25 x 7 . 10- x 2,5 = 14.10- (76)
2 aquifère à nappe captive ou libre, limité latéralement par une limite
25 ' étanche: passage latéral de faciès ou faille;
piézomètre P2 à Il m, t o = 17 secondes, S = 2,2 . 10- 2 - droite représentative brisée avec palier de stabilisation (3, fig. 89),
piézomètre P3 à 13 m, t o = 30 secondes, S = 3 . 10- 2 indice de débit entrant aux limites. Deux cas :
164 Principes et méthodes de l'hydrogéologie
0 ...
to
[Chap. 6] Essais de puits et pompages d'essai
en exploitation à proximité, possibilités d'évacuation des eaux de
165
n~~~==-j
~~ zone d'implantation
au cours du pompage d'essai
<lllllI\\1Illli 1
----
~ 2
_ 200
3
50km
~
1
laPUM1ID" " !1!QIIII!IIl1 2
Figure 91 - Carte en courbes isohypses et de la structure géologique de la surface
du substratum de l'aquifère multicouche des sables du Crétacé inférieur du bassin
de Paris.
------ 100
3
II DOUAI
5
~lIllillJlllmriJl Il A
~."
.,. Ille'
CARTES pIEZOMETRIQUES
;
N
avec des ajustements trop nombreux ne peut être utilisée pour des
études sérieuses car les conclusions découlent des hypothèses de travail.
L'interpolation approximative des niveaux piézométriques est
effectuée par une méthode visuelle. Les courbes sont tracées en tenant
compte, implicitement, des lois générales de la morphologie de la
o 50 km
surface piézométrique. Dans la plupart des cas cette méthode donne
des résultats satisfaisants. Mais elle doit être utilisée avec prudence
car il faut éviter, lors de l'analyse ultérieure, de confondre les hypo-
Figure 96 - Carte des transmissivités de l'aquifère multicouche des sables albiens du
bassin de Paris. D'après Cl. Sarocchi (1967).. , . . ... thèses de travail avec les faits observés.
1 affleurements· 2 limite d'extension du réservoir ; 3, courbe d isotransmissivitè Pour le tracé par la méthode d'interpolation du triangle, les données
et sa valeur en lO~5'm2/s .. sont groupées par trois aux sommets de triangles (fig. 97). Les côtés
du triangle sont tracés et divisés en segments proportionnels. L'équi-
Report des niveaux piézométriques. Echelle de la carte
distance retenue dans cet exemple est de 0,5 m. Les courbes hydroiso-
Les points d'eau, affectés de leur code de référence et de leur niveau hypses sont obtenues en joignant, par des segments de droite,les points
piézométrique, sont reportés sur une carte topographique en courbes d'égal niveau. Les tracés sont lissés pour obtenir des courbes régulières
de niveau à grande échelle, en général à 1/50 000. L'échelle de la carte (fig. 98). Dans les secteurs dépourvus de points de mesure, les courbes
est choisie en tenant compte de la densité des points de mesure et des en tiretés sont ajustées sur celles qui les encadrent en amont et en
fonds topographiques existants. La priorité est donnée à la précision du aval. Les courbes maîtresses, multiples de 5, la, 50 ou 100 ,sont souli-
nivellement. La date, à laquelle ont été effectuées les mesures, est gnées en traits forts. Cette méthode donne d'excellents résultats lors-
portée sur la carte. que les points de mesures sont suffisants.
176
Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 7] Cartographie de l'aquifère 177
~es programmes de fraite"!ent des ~onnées piézométriques par
ordinateur permettent d obtenir une meilleure interpolation et av Interprétation des cartes piézométriques
table traçante, des cartes plus précises. ' ec L'interprétation des cartes piézométriques, appuyée sur les cartes
structurales du réservoir, aboutit à cinq opérations:
- analyse morphologique de la surface piézométrique ;
- étude de la structure de l'aquifère. Anomalies structurales du
réservoir. Distribution spatiale des paramètres hydrodynamiques ;
- étude des fonctions du réservoir : distribution spatiale des stocks
d'eau et régime de l'écoulement de l'eau souterraine;
- étude du comportement hydrodynamique de l'aquifère : débits
imposés entrant et sortant, potentiels imposés;
- analyse des fluctuations de la surface piézomëtrique des aquifères
à nappe libre. Prévision de l'évolution des niveaux piézométriques.
Les données obtenues sont valables à une date déterminée, celle du
recueil des informations portées sur la carte. Des cartes de données
F~gure 97,: T~a?é des courbes hydroisohypses par la méthode d'interpolation du moyennes sont également établies : étiage moyen annuel, surface
tnangle. L équidistance est de 0,50 m.
piézométrique moyenne annuelle, etc.
Analyse morphologique de la surface piézométrique
Habillage de la carte piézométrique
rivière drainante Pour faciliter l'interprétation d'une carte piézométrique il est utile,
en premier lieu, de procéder à deux opérations d'habillage (fig. 100) :
- tracé des lignes de courant de la surface piézométrique, donc
superficielles. Elles matérialisent la direction moyenne de l'écoulement.
Ce sont les droites de plus grande pente, donc la perpendiculaire élevée
sur chaque courbe hydroisohypse ;
- fléchage des lignes de courant indiquant le sens de l'écoulement
déduit des niveaux piézométriques.
Les axes principaux du flux, correspondant aux trajets les plus courts
et les plus simples, sont soulignés. Ce sont également les rayons de
1\-9 N
courbure des arcs élémentaires successifs. Les droites brisées, ainsi
3~0 m ~
tracées, perpendiculairement à chaque courbe successive qu'elles
juillet 1963 o
1
100 200
1 1
484
1
~~
1
recoupent, sont lissées. Il est alors possible de schématiser les caracté-
ristiques principales de l'écoulement, donc de la fonction conduite du
.51 51 50
2 réservoir. Les types d'aquifères sont identifiés. Les lignes de partage
des eaux souterraines délimitent les bassins hydrogéologiques (fig. 99).
Orientation et espacement des courbes hydroisohypses
F~gure 98 - Tracé des courbes hydroisohypses par la méthode d'interpolation du
En général la surface piézométrique est représentée par des courbes
tnangle. hydroisohypses de tracé plus ou moins sinueux, succession d'arcs de
1, ouvrage d'observation; 2, courbe hydroisohypse et niveau piézométrique ·3 cercle de module d'espacement très variable (fig. 99). L'étude des
~ourbe maîtresse, équidistance de 10 m ; 4, courbe intermédiaire. Noter à
1 axe de drainage par la rivière.
hv courbes porte sur la courbure des arcs de cercle et le module d'espace-
ment (fig. 100).
178
Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 7] Cartographie de l'aquifère 179
- la courbure d'un arc de cercle est identifiée par son orientation et
son rayon. L'orientation de la concavité, par rapport au sens de l'écou-
lement, distingue deux types d'arcs de cercle (fig. 100). L'orientation
aval avec concavité ouverte vers l'aval. Les lignes de courant conver-
gentes identifient un aquifère à nappe convergente. L'orientation
amont avec concavité ouverte vers l'amont. Les lignes de courant
divergentes identifient un aquifère à nappe divergente. Le rayon de
courbure est plus ou moins accentué, allant du tracé rectiligne, rare,
à des courbes fermées, cercles ou ellipses (fig. 99).
- le module d'espacement des courbes, dans le sens de l'écoulement
est constant, décroissant ou croissant. II caractérise, sur une coupe
o 5 km 5"'"
verticale passant par une ligne de courant, le profil piézométrique
'----
(fig. 62 et 105). II est numérisé par le gradient hydraulique (fig. 105).
110
1 OOClOClOO 2 Le module d'espacement identifie deux types d'écoulement, uniforme
et non uniforme, répartis en trois grands types d'aquifères élémen-
Figure 99 - Carte . , '. taires.
du bassi plezC?metnque de l'aquifère à na pe .
(I96J)sSIn hydrogeologIque de l'Ancre (Nord d 1'
de la, cra~e supérieure Ecoulements uniforme et non uniforme
1 . e a plibre
rance). D apres CI Roux
, courbe hYdroisophy t . . L'écoulement uniforme est caractérisé par des débits unitaires et
souterr ' . s~ e son lllveau piézométri .2 .
de drai~l~es 'N3, axe~ p,nncipaux d'écoulement de f~e, , ligne ~e partage des eaux une direction constante en tous points du domaine aquifère. II se
ge. oter a 1 W l'important axe d . eau souterraIne; 4 grands axes traduit, en coupe, par un profil piézométrique linéaire et, en plan, par
afuf·centre, le dôme piézométrique aire d' li~ draIna.ge de l'aquifère pa~ l'Ancre et
e lcaces. ' a mentatlOn par l'eau des p , ' . . '
reClpItatlOns un module d'espacement constant. Ce régime exige un aquifère homo-
gène à épaisseur constante (fig. 105).
L'écoulement non uniforme présente des débits unitaires et une
AVAL direction variable selon les points du domaine aquifère. Il se traduit
par deux types de profils piézométriques paraboliques avec module
d'espacement décroissant (fig. 62) et hyperbolique avec module d'espa-
1 cement croissant (fig. 107). Dans le premier type, les autres paramètres
étant constants, le débit de la nappe décroît dans le sens de l'écoule-
ment. Dans le second il croît (tableaux 24 et 26).
1
!
<Jl
al 1 Tableau 24 - Espacement des courbes hydroisohypses
-e
::J
1 et types de profils piézométriques. Types d'écoulement
o
Ü de l'eau souterraine.
ORIENTATION AVAL
aquifère à nappe ORIENTATION AMONT
aquifère à nappe
convergente divergente Modules Profils Types Débits Figures
d'espacement piézométriques d'écoulement unitaires
constant linéaire uniforme constants 105
~igure 100 - Tracé des axes . . décroissant parabolique non 62
tion de la concavité des courtfe~~cldPau.x d'écoulement de l'eau Souterraine 0 . variables
y rOlsohypses. . nenta- croissant hyperbolique uniforme 106
180
Principes et méthodes de l'hYdrogéologie
(Chap. 7] Cartographie de l'aquifère 181
Grands types d'aquifère élémentaires
La courbure et le module d'es uniforme. Il apparaît, en plan, par des droites parallèles à module
identifient trois grands types d ?ac~~ent ~f~ cour~es hydroisohypses d'espacement variable. Deux modules d'espacement caractérisent
à nappe plate, les aquifères à na a~Ul ~res .e ementalres :. l,es aquifères deux profils piézométriques : décroissant pour le profil parabolique
radiale (fig. 101) Cha ue t pp cYhn~r~q~e et les aquifères à nappe (fig. 62) et croissant pour le profil hyperbolique (fig. 107). L'aquifère
courbes hYdrois;hYPs~s et ype est caractense, en plan, par le tracé des à nappe cylindrique est rare.
, en Coupe par son p of'l . , ,. Les aquifères à nappe radiale sont les plus fréquents. En général la
Les aquifères à na e " r 1 plezometnque.
plane, ,inclinée dans l/~n:~a:~'%:~~~~~:~t~~.e S~~?ce piézométrique surface piézométrique a une forme conique bombée (surface convexe)
apparan donc, Sur la carte iézomëtrt tg. et ~OS). Ce type ou déprimée (surface concave). Il en résulte que les lignes de courant
hypses parallèles et à mod f
d' ique, par des droites hydroiso-
courant sont rectili nes eue ,espacement. cO~,stant. Les lignes de
sont des rayons divergents ou convergents. D'où deux types:
- aquifère à nappe radiale divergente avec arcs de cercle à orienta-
aire (tableau 24 et gfig 16s)ar~lle~es. Le profil piezométrjqu- est Iiné- tion amont et lignes de courant divergentes (fig. 99 et 100). C'est le
un écoulement unifor~e e~t e iP~ de nappe, ~e, seul à caractériser type de nappe convexe. Il caractérise souvent les aires d'alimentation
épaisseur constante donc' prat" res reint aux aquifères homogènes à par infiltration des précipitations efficaces;
(fig. 105). ' iquernent aux aquifères à nappe captive
- aquifère à nappe radiale convergente avec arcs de cercle à orien-
tation aval et lignes de courant convergentes (fig. 100). Habituellement
il caractérise les zones de drainage général par les cours d'eau (fig. 98,
9get 108).
Fréquemment des courbes fermées, circulaires ou elliptiques, plus
ou moins régulières apparaissent. Elles traduisent des protubérances
ou des dépressions de la surface piézométrique. Les protubérances ou
dômes piézométriques, sont caractérisées par des courbes fermées et
des lignes de courant divergentes. Ce sont, en général, les aires d'ali-
mentation importante (fig. 99 et 106). Les dépressions, avec lignes de
courant convergentes, sont localisées principalement dans les zones de
captage (fig. 102).
CD
~igur.e. 101 - La courbure et le module d'
Identifient trois grands types d'aqu'f' Tespace!fient des courbes hydroisohypses
a, aquifère à nappe plate . b a I.~!es e.ementaues: .
radiale divergente à profil' p{éz qUI.~r.e a n~ppe cylindrique ; c, aquifère à nappe
e, aquifère à nappe radiale conve~g~~t~l~ue f~p~rbohqu~ ; d, profil.parabolique ;
pro 1 yperbohque; f, profil parabolique.
.,
Les aquifères
,.
à napp l' d .
' . e cy ln rtqu e sont caractérisés par une surface
rezom~tnque cylmdn~ue. C'est-à-dire dont les génératrices horizonta-
hvd o~t ogonales aux lignes de courant, se confondent avec les droites
y rolsohypses (fig. 62 et 101, b). Le régime d'écoulement est non Figure 102 - Dépression piézométrique dans l'aquifère multicouche des sables
albiens du bassin de Paris, en région parisienne. Courbes d'égal rabattement de
1935 à 1965. Effet de l'accroissement des sondages. D'après J. Lauverjat (966).
182
Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 7] Cartographie de l'aquifère 183
L'aquifère à nappe elliptique est constitué de deux aquifères à
nappe cylindrique ou radiale. Il caractérise les aires d'alimentation par QI =Q2=A. KI . il =A. K 2 .i2 (79)
les précipitations efficaces et permet d'identifier les lignes de partage
des eaux souterraines, donc les limites des bassins hydrogéo!ogiques d'où,
(fig. 3 et 64).
KI _ i: (80)
Etude de la structure de l'aquifère
K2 il
L'analyse morphologique de la surface piézométrique, confrontée et, avec T, L étant la largeur constante de la section:
avec les caractéristiques géologiques du réservoir, permet à l'échelle
régionale:
(81 )
- d'identifier les hétérogénéités et les anomalies structurales du
réservoir;
d'où,
- d'évaluer la distribution spatiale des paramètres hydrodynami-
ques : coefficient de perméabilité ou transmissivité et débit de la Tl =i2 (82)
nappe.
T2 il
Le but poursuivi est l'établissement de cartes de transmissivités par
combinaison de l'étude de la structure du réservoir, de la surface piézo- Le module d'espacement E, à section constante, est fonction inverse
métrique et des données numériques ponctuelles obtenues par les essais du gradient hydraulique. D'où:
de puits (débit spécifique relatif) et les pompages d'essai (transmissi-
vité et coefficient d 'emmagasinement). El =.~ = Tl = .!.l.. (83)
E2 K2 T2 il
Module d'espacement et paramètres hydrodynamiques
Etant donné les faibles valeurs du gradient hydraulique mesurées, D'après l'expression (78) la pente du profil piézométrique, mesurée
il est possible d'identifier les lignes de courant et les lignes équipoten- par le gradient hydraulique, i, est:
tielles de la surface piézométrique à toutes celles d'une section verti- - à section constante fonction directe du débit de la nappe et fonc-
cale plane de l'aquifère, passant par une courbe hydroisohypse. Dans tion inverse du coefficient de perméabilité;
ces conditions la loi de Darcy est appliquée avec une approximation - à largeur constante fonction directe du débit de la nappe et fonc-
satisfaisante au calcul du débit de la nappe (p. 96). tion inverse de la transmissivité. , .
L'expression (83) montre que le module d'espaceme~t est, a section
Q = A.K.i (14) constante, fonction directe des paramètres hydrodynamiques (tab!eaux
avec K.b = T, la transmissivité 25 et 26 et fig. 105). L'utilisation de la transmissivité affranchit des
variations d'épaisseur de l'aquifère qu'elle inc1u~. A larg~u: constante ou
Q = TL.i (26) ses variations étant identifiées, l'interprétation ~hOlS1! entre deux
d'où, possibilités : variation de débit de la nappe. e~ relation d~recte ou de l~
transmissivité en fonction inverse. Les variations de section ou de .lar
i=JL=JL geur sont détectées par les études hydrogéologiques. Il est donc ~osslble
A.K TL
(78) d'accéder aux variations latérales de transmissivit~ et de débit de la
nappe, dans le sens de l'écoulement de l'eau souterraine.
La section sera considérée comme une constante, ses variations
pouvant être identifiées par l'étude hydrogéologique. Identification des anomalies structurales du réservoir
Les débits, QI et Q2, traversant deux sections constantes, ~ l et L'effet des variations latérales de faciès étant ide~tifiées pa~ la géolo-
A2, successives de l'aquifère dans le sens de l'écoulement, mais de gie les principales anomalies structurales du réservoir se tradu.ls~nt dans
coefficients de perméabilité, KI et K 2 ou de transmissivités, Tl et T2 la 'morphologie de la surface piézométrique, sont les variations de
différents, sont égaux. section, la surface du substratum et les accidents tectoniques.
184 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 7] Cartographie de l'aquifère 185
-
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12/3/60 @~4 .....
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'"
ë3
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Figure 106 - Protubérance de la surface piézométrique due à l'alimentation de o
l'aquifère à nappe libre du lac d'Aleg (Mauritanie) par l'Oued temporaire Ketchi.
D'après H. Paloc.
l, courbe de niveau de la surface du sol ; 2, courbe hydroisohypse au 1. 7.19 60 ; .....t::: .....
3, courbe hydroisohypse au 12.3.1960 après recharge par les eaux du lac; 4, t:::
niveau du lac au 2.12.1958. o o
E E
o::l
o::l
études statistiques, il est donc nécessaire de définir une année hydro- Les résultats sont portés sur des histogrammes piézométriques, avec
logique moyenne, assortie à une hauteur de fluctuation moyenne la hauteur de précipitation efficace (fig. 109) et sur des cartes piézo-
annuelle. Ces données sont calculées par une moyenne arithmétique métriques (fig. 110).
sur une série d'au moins dix années (p. Il) .
.
'Ë 3f.-----~.rl---+----jfc+-+_~1f_"''----__.Ar._--_l
--t-------
200
2m
année 1962
1501-----
1
Figure 110 - Carte en courbes d'égale hauteur de fluctuation annuelle de la surface
piézométrique de l'aquifère à nappe libre des alluvions de la Crau (mars et septem-
bre 1962). En cartouche, tranches d'égale épaisseur de la zone de fluctuation. Noter
au NE le maximum soulignant l'importance de l'alimentation par l'irrigation et les
massifs calcaires de bordure.
CONCLUSIONS
'"
ç:: '(1)
ressource en eau renouvelable naturelle.
.9 - le bassin hydrogéologique est celle de l'évaluation de la ressource
...... ~--+---+---------il---+----I '"
(1)
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'"
cr
...... en eau souterraine naturelle renouvelable ou non.
0 ç:: 00
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> 0. 0 o - l'aquifère est celle de l'évaluation de la ressource en eau souter-
u.l O" .....
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raine exploitable.
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> confrontation offre/demande
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...... ......
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...... Figure 114 - Les trois domaines de systèmes hydrologiques déterminent trois
o
CI) catégories de ressources. Alimentation et écoulements.
(1)
::s Méthodes d'évaluation quantitative de la ressource
cr
'o5D Le domaine de référence étant bien circonscrit par les conditions
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"'0
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aux limites, l'évaluation quantitative de sa ressource repose sur l'acqui-
00
<':1
ÇQ 8
(1)
...... sition et le traitement de données sur les fonctions capacitive et conduc-
::s
"0 o trice du réservoir et sur le comportement hydrodynamique du système
È < considéré (p. 55). Ce dernier est schématisé par le bilan dont les compo-
santes sont celles de la ressource. D'où quatre ensembles de données:
*
210 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 8] Réserves et ressources 211
~ conditions aux limites : débits des apports ou alimentation et Exemple de la France: La ressource en eau totale renouvelable natu-
débits des écoulements naturels et provoqués. La priorité est donnée relle d'un pays, comme la France, est égale à la sommation de celle
aux mesures ou évaluations des débits des écoulements. Elle est plus des bassins hydrologiques découpés dans son territoire (p. 22). La
conforme aux concepts de la ressource et plus précise. Toutefois, précision est satisfaisante (15 à 20 %). Il faut tenir compte du débit des
celles des débits des apports, basée sur les précipitations efficaces et importations d'eau, Qim (tableau 8).
leur partition par l'index hydrogéologique (p. 15), présente l'avantage
d'être d'emploi plus général. Elle aboutit, en outre, par le calcul auto- PE + Qim =QT (95)
matique par mailles, à une distribution géographique de la ressource
(p. 14).
170 km ' fan + 10 = 180 km ' jan
- paramètres hydrodynamiques : transmissivité et coefficient d'em- Cette ressource est donc estimée à 175-180 km 3/an, soit environ
magasinernent, bases de l'établissement des modèles mathématiques
5 700 m 3/s. Pour la gestion de l'eau, il faut insister sur sa variabilité
discrétisés de simulation hydrodynamique indispensables à la planifi-
dans l'espace (150000 à 1 500000 m 3/an . km 2 ) et dans le temps
cation de l'exploitation de la ressource. (120 à 180 krn ' jan), (G. Castany, 1980).
- caractéristiques du complexe aquifère/ouvrage de captage : fonc-
tion débits/rabattements, débit d'exploitation maximum et producti- PE
vité. 1 RESS OURCE EN EAU SOUTERRAINE EXPLOITABLE
- réserves en eau souterraine et plus particulièrement réserve régula- AQUI FERE
trice. w
:::l w
SURFACE CD ®
L'évaluation de la ressource repose sur les cinq concepts de base Cl -'
-'
énumérés en début de chapitre. Cl
0
-'
0
w
a:
:::l
....
-t l El w
w
:::l
Q
-
QW
du flux de l'écoulement total, a une signification physique de pote~ QT
tiel. C'est pourquoi elle est parfois appelée potentielle. Elle est prati-
quement stable. Figure 115 - L'exploitation de la ressource en eau souterraine peut être effectuée
par captage dans l'aquifère selon trois stratégies. Le captage excédentaire porte sur
Comme les débits de l'écoulement total. en alimentation et en la consommation de la totalité de la ressource en eau souterraine renouvelable
régime naturels, sont sur une longue période en équilibre av~c les naturelle, la ressource d'exploitation de la réserve (fraction de la ressource non
renouvelable naturelle) et des eaux de surface.
débits des apports, cette ressource est égale aux précipitations efficaces
qui assurent leur renouvellement (FE = QT), (fig. 115).
Elle est donc évaluée, soit par mesure du débit de l'écoulement Bassin hydrogéologique et ressource en eau souterraine naturelle
total, méthode la plus précise, soit par estimation des précipitations Il est nécessaire de distinguer, en rapport avec leur alimentation,
efficaces. En zone aride elle est évaluée par sommation de bassins de la ressource en eau souterraine naturelle renouvelable et celle non
petites dimensions. renouvelable (fig. 115). Toutes deux sont étroitement liées (unicité
Exemple du bassin hydrologique de l'Hallue (p. 19) : de la ressource).
(4) Ressource en eau souterraine renouvelable naturelle
PE = QT
Elle est théoriquement obtenue par le captage intégral du débit de
50 hm 3f an ~ 52 hm ' fan l'écoulement souterrain, QW, sortant du bassin hydrogéologique ou de
212 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 8] Réserves et ressources 213
l'aquifère. C'est-à-dire sans diminution notable à long terme de la durée définie à fixer. Elle correspond à une exploitation définïe par le
r;,serve totale moyen~e. En régime d'équilibre moyen elle est égale à taux d'épuisement admis et la durée fixée conventionnellement. Son
1 ecoule,men~ souterram. C'est le débit moyen des aquifères du bassin exploitation est comparable à celle d'un gisement minier (exploitation
hydrogéologique vers les eaux de surface (sources, réseau hydrogra- minière de l'eau souterraine). Dans son évaluation il faut tenir compte
phique, lacs, mers, etc.). Elle représente la quantité d'eau souterraine de la drainance, laquelle apporte de l'eau extérieure au système (exern-
maximal~ disp~nible dans le bassin hydrogéologique ou dans l'aquifère. pie: tableau 6, p. 21). Elle est exprimée en termes de volume par unité
Ell~ est égale, a long .terme, à l'infiltration, fraction des précipitations de surface: m 3 /km L , l/s . km 2 .
:ffI~aces q~i a fra~chi la surface du sol, pour le bassin hydrologique et Aquifère et ressource en eau souterraine exploitable. Offre de l'hydro-
a 1infiltration efficace, pour l'aquifère. Elle est pratiquement stable. géologue face à une demande d'utilisation
Cette ressource est donc évaluée, soit par mesure de l'écoulement
souterrain, méthode la plus précise, soit par estimation plus difficile La ressource en eau souterraine naturelle, renouvelable ou non,
de l'infiltration ou de l'infiltration efficace. Dans ce c~s la méthod~ représente un avoir potentiel, ou quantité d'eau maximale dispo-
nible dans l'aquifère. La gestion de l'eau, basée sur une planification de
utilisée est la partition des précipitations efficaces ou de l'écoulement
total, par l'index hydrogéologique (p. 13). l'exploitation de la ressource, fait intervenir des contraintes multiples
Exemple du bassin de l'Hallue (p. 20) : (p. 113). Contrairement aux ressources naturelles stables, l'évolution
de ces contraintes dans le temps, entraîne leur variation, donc une réé-
valuation périodique.
1 = QW (6)
La ressource en eau souterraine exploitable représente le volume
3
48 hm /an = 48 hm 3/an d'eau, exprimé en quantité et en qualité, pouvant être effectivement
mobilisé dans l'aquifère en respectant les contraintes énumérées page
Exemple de la France (J. Bodelle et J. Margat, 1980 ; G. Castany,
1979). La ressource en eau souterraine renouvelable naturelle est de 113. Elle est égale à la fraction de la ressource en eau totale naturelle
100 km
3/an,
soit environ 3 400 m 3/s. Comme la ressource en eau renouvelable ou non qu'il est techniquement possible et économique-
totale renouvelable naturelle, dont elle découle, elle est variable dans ment avantageux de prélever par captage dans un aquifère, pendant une
l'espace et dans le temps (G. Castany, 1980). Une carte de la zonalité durée définie sans porter de préjudices inacceptables sur l'environ-
de cette ressource, exprimée par le module du débit moyen des nappes nement. Le volume d'eau exploité peut être inférieur, égal, voir supé-
d'eau souterraine, à l'échelle de 1/1 000 000 a été éditée (B.R.G.M .. rieur à la ressource en eau souterraine renouvelable naturelle (fig. 115).
1970). Elle a été obtenue par confrontation de la carte de classification
Stratégies de l'exploitation
hydrogéologique (six index hydrogéologiques) et de la carte de l'écou-
lement t.o~al. Ce document permet d'estimer, par bassin, par région ou Le volume d'eau mobilisable, à moyen et long termes, par captage
par aquifère, la valeur moyenne de l'alimentation naturelle moyenne dans l'aquifère, rapporté à la ressource en eau souterraine renouve-
des aquifères, assimilée à la ressource en eau souterraine renouvelable lable naturelle, est déterminé selon trois stratégies de l'exploitation
naturelle. Cette répartition est fonction des précipitations efficaces (fig. 115) :
et de la lihologie. L'alimentation spécifique, d'une moyenne nationale de En aquifère à nappe libre:
2 - captage plus ou moins continu d'une fraction de cette ressource
5 l/s . km dans les bassins sédimentaires, atteint 30 à 40 l/s . km 2 dans
les régions montagneuses de calcaires karstiques (Haut-Jura par exem- (l, fig. 115). Cette conception trop conservatrice ne correspond pas à
ple). Cette ressource subit des variations en cours d'année et sur une une utilisation rationnelle des aquifères. En effet elle n'utilise pas
série d'a'nnées, reliées, avec modulation due au comportement hydro- leur capacité de production maximale;
dynamique des aquifères, à celles des précipitations efficaces. Cette - captage intégral, à un débit moyen égal à cette ressource, utilisant
relation permet d'effectuer des prévisions sur leur évolution future le comportement hydrodynamique de l'aquifère, lequel assure une
à court terme. modulation interannuelle des débits d'écoulements (2, fig. 115).
Ressource en eau souterraine non renouvelable naturelle En aquifère à nappe libre ou captive:
Elle provient de la consommation de la réserve permanente de - captage excédentaire entraînant l'épuisement progressif de la res-
l'aquifère, principalement de l'aquifère à nappe captive, pendant une source en eau souterraine non renouvelable (réserve permanente),
214 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Cha p. 8] Réserves et ressources 215
(3, fig. 115). Il est, pour les aquifères profonds, la seule stratégie pos- tation entre l'offre présentée par l'hydrogéologue et la demande d'utili-
sible. Il en est de même en zone aride pour tous les aquifères. Les sation, compte tenu de contraintes physiques ou techniques et socio-
aquifères à nappe libre ou de subsurface, ont la possibilité de rééquili- économiques. L'hydrogéologue présente deux ou trois scénarios parmi
brer leur bilan, par paliers, à un niveau piézométrique abaissé ou par lesquels l'utilisateur décide en fonction de contraintes politiques.
augmentation de leur alimentation aux limites. C'est le cas du sys- La ressource en eau souterraine exploitable, dans une utilisation
tème global aquifère/rivière où l'exploitation provoque une réalimenta- rationnelle des aquifères, comporte trois origines :
tion induite (p. 60). - totalité de la ressource en eau souterraine renouvelable naturelle;
Ressources d'exploitation de la réserve - fraction de la ressource en eau souterraine non renouvelable
Le captage excédentaire utilise la ressource d'exploitation de la naturelle (fraction de la réserve permanente) ou ressource d'exploita-
réserve. C'est la ressource en eau souterraine non renouvelable procurée, tion de la réserve ;
pendant une durée interannuelle nécessairement limitée, par ponction - fraction de la ressource en eau de surface. Cette dernière peut être
sur la réserve permanente des aquifères. Au-delà des normes fixées il renforcée par la pratique de l'alimentation artificielle des nappes.
y a surexploitation de l'eau souterraine. Ce terme ne doit pas être Le domaine de prélèvement de la ressource en eau totale naturelle
confondu avec le captage excédentaire. est choisi en fonction des contraintes fixées. Soit directement dans les
Evaluation de la ressource en eau souterraine exploitable eaux de surface. Soit dans l'aquifère. Quelle que soit l'option retenue,
Cette évaluation comporte les phases suivantes : le prélèvement est toujours obtenu aux dépens de la ressource en eau
totale naturelle.
- définition d'un objectif : étude de la structure de la demande
d'utilisation à satisfaire, exprimée en quantité et en qualité; Application au bassin hydrogéologique du Sahara septentrional
- identification du système aquifère : fonctions du réservoir et L'évaluation de la ressource en eau souterraine exploitable du bassin
comportements hydrodynamique et hydrochimique. Elaboration d'un hydrogéologique du Sahara septentrional, par l'UNESCO (1972)
modèle conceptuel du comportement hydrodynamique de l'aquifère. présente un cas concret d'application.
Etablissement d'un modèle mathématique de simulation hydrodyna-
mique en régime permanent (modèle discrétisé) ;
Définition de l'objectif Structure de la demande d'utilisation
- définition des contraintes : physiques et techniques (évolution L'objectif était le développement agricole par extension ou création
de la fonction débits/rabattements), de la qualité de l'eau et socio- d'oasis par étapes de planification aux horizons 1975, 1980, 1985,
économiques (coût de production de l'eau) ; 1990, 1995, 2000. Le taux de croissance a été fixé à 2,8 % par an en
Algérie et à 2,58 % par an en Tunisie. La quantité d'eau doit satisfaire
- élaboration de programmes d'exploitation: dispositifs des captages
la mise en valeur moyenne de 1 800 ha/an en Algérie et de 740 ha/an
et rythmes de pompages ;
en Tunisie. Elle doit répondre en première urgence aux priorités régio-
< -prévision et évaluation des effets des programmes d'exploitation nales, y compris la résorption des déficits de 1970 (tableau 33). La
sur le système aquifère. Confrontation de ces effets avec les contraintes qualité de l'eau doit être conforme aux normes requises pour l'irri-
sur l'environnement. Elimination des programmes irréalisables. Toutes gation.
ces opérations sont effectuées sur modèle mathématique de simulation
hydrodynamique en régime transitoire; Identification des aquifères. Modèles mathématiques
- élaboration d'hypothèses de planification (2 ou 3) réalisables La seule ressource en eau est obtenue par les deux grands aquifères
techniquement et économiquement. Présentation par l'hydrogéologue du bassin hydrogéologique, dont le principal est celui du continental
des scénarios correspondants (fig. Ill). Ces opérations sont également intercalaire (p. 35 et 62). L'étude hydrogéologique détaillée aboutit
effectuées sur modèles de simulation hydrodynamique et technico- à l'établissement de cartes structurales et piézométriques (1956 et
économiques. Le décideur opte pour le scénario qui répond à sa politi- 1970) à 1/2 000 000 et à un modèle conceptuel du fonctionnement
que de l'eau. . hydrodynamique de l'aquifère (fig. 68). Les historiques des niveaux
piézométriques et des débits ont été reconstitués (fig. 116).
Conclusions Ces données sont la base d'un modèle mathématique discrétisé, de
La ressource en eau souterraine exploitable est obtenue par confron- simulation hydrodynamique en régime permanent, pour chacun des
216 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 8] Réserves et ressources 217
deux aquifères. Par exemple celui de l'aquifère du continental interca- Les contraintes socio-économiques sont fixées par la structure de la
laire comporte 1 379 mailles de 25 x 25 km. Son calage sur la carte demande et le comportement hydrodynamique de l'aquifère. Ce sont:
piézométrique de 1956, par une vingtaine d'itérations, a précisé les - la localisation des zones potentielles de développement, fixées en
conditions aux limites, débits entrant et sortant (tableau 7 et fig. 68) Tunisie, où les études pédologiques sont terminées, en accord avec le
et la distribution spatiale des transmissivités et des coefficients d'em- plan de développement. En Algérie, en priorité à proximité des pal-
magasinement. Dans les zones sensibles des études et des modèles à meraies actuelles et des grands axes de communication afin d'éviter
plus grandes échelles ont été réalisés. de lourdes charges d'infrastructure routière et dans les zones à condi-
Etant donné les conditions de zone aride, la ressource en eau souter- tions géomorphologiques favorables;
raine naturelle est essentiellement non renouvelable. Celle renouve- ~ le rabattement maximum admissible fixé â une profondeur de
lable naturelle, calculée par les débits des écoulements, est de 8,5 m 3/s, 60 m sous la surface du sol, à l'exception de la zone de Ghardaia où
soit 227. 10 6 m 3/an (tableau 7). Il s'agit donc d'une exploitation cette limite est déjà dépassée en 1970 ;
minière de l'eau souterraine
- coût de production de l'eau incluant l'ammortissement des équi-
8 pements et les dépenses de fonctionnement. Celles-ci croissent avec
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1 la profondeur des sondages.
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E Les contraintes d'environnement sont d'éviter de mettre en cause
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i---/ / l'artésianisme dans les zones sensibles: In Salah, Gourara, Ouargla, etc.
6 --.-../ Les contraintes politiques sont essentiellement les efforts financiers
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1'--. ~.- v/ à consentir par les gouvernements.
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rythmes de pompage
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L'accroissement des débits exploités et la baisse du débit des sources
artésiennes, entraînent l'exécution de nombreux sondages (tableau 33) .
Les rythmes de pompage sont également programmés. Ces données sont
établies par les modèles mathématiques.
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Prévisions et évaluations des effets des programmes d'exploitation
F-" !"'=-" sou rces ~~.?-'-P01'f\page Le modèle mathématique de simulation hydrodynamique en régime
o 1900 1925 transitoire, calé sur l'historique de l'évolution des niveaux piézométri-
1950 1925
ques de 1956 à 1970 et des débits (fig. 116), permet la prévision de la
fonction débits/rabattements. Des modèles technico-économiques,
Figure 116 . Historique des débits prélevés dans l'aquifère du continental interca-
laire, CI, en Algérie et en Tunisie et dans l'aquifère du complexe terminal, CT, en utilisés en association, calculent les dispositifs d'implantation des son-
Tunisie. Noter la décroissance des débits des sources artésiennes du Sud Tunisien. dages, les rythmes de pompages et le coût de production de l'eau. Ces
D'après UNESCO (1972). simulations exploratoires, éliminent les programmes physiques non
Définition des contraintes réalisables.
Les contraintes physiques et techniques sont essentiellement : Choix de deux hypothèses de planification et présentation de deux scé-
- la prévision de l'accroissement des rabattements en fonction des narios
débits exploités. Cette fonction a été établie par des essais de puits, A la suite des simulations exploratoires, deux hypothèses de planifi-
des pompages d'essai et des calculs numériques par ordinateur; cation réalisables techniquement, haute et basse, sont retenues (ta-
- les dispositifs d'implantation des sondages (nombre et distance) bleaux 34 et 35). Elles permettent à I'hydrogéologue de présenter une
et l'établissement du rythme des pompages. Ils sont imposés par la offre de deux scénarios. Le décideur optera ensuite pour celui qui
productivité des puits, leur nombre et leur profondeur. convient à sa politique de développement.
IV
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8 - --- -- ~ toire, est indispensable. C'est pourquoi, ainsi qu'il a été énoncé dans
l'introduction de cet ouvrage, l'hydrogéologie moderne doit être
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Une eau est polluée lorsque, sous l'effet de l'activité humaine, elle
devient impropre à satisfaire la demande d'utilisation ou qu'elle présen-
Chapitre 9 te un danger pour l'environnement. Les causes naturelles de la dégrada-
tion de la qualité de l'eau souterraine sont donc exclues de ce concept.
Pollution Exemples : dissolution de sels minéraux du réservoir comme les eaux
de l'eau souterraine sulfatées de l'aquifère du calcaire de Champigny (fig. 16), l'invasion des
eaux salées marines dans les aquifères côtiers affluant à la mer (fig. 30),
etc. En effet si cette définition était généralisée, la plupart des eaux
minérales et thermales mériteraient le qualificatif de polluées.
Une eau souterraine renferme une teneur en substances minérales
La pollution de l'eau souterraine est le risque perma- dissoutes d'origine naturelle, géologique. C'est le bruit de fond des
nent de limitation de la ressource en eau dans un proche géochimistes. Le degré de pollution est apprécié par la mesure de
avenir. l'écart entre les caractéristiques physiques et chimiques de l'eau consi-
La pollution de l'eau résulte de l'activité humaine. Il dérée, par référence au bruit de fond, local ou régional. Celui-ci est
faut donc exclure la détérioration naturelle sous l'action difficile à apprécier dans les régions, objet de siècles d'activités agri-
des agents géologiques. coles ou de décennies de développement industriel.
Les normes de qualité de l'eau sont fixées en référence
avec les exigences d'une demande d'utilisation.
Le degré de pollution de l'eau est apprécié par l'écart Tableau 35 - Normes françaises de l'eau potable
avec un bruit de fond géochimique.
Teneurs limites
L'action polluante d'une substance est déterminée Substances maximums
par sa dose et le volume d'eau, véhicule de transport. mg/l
Le polluant, transporté et propagé par l'eau souterrai- Minéralisation totale 1 000
ne, subit une migration et une évolution dans l'espace Chlorures en Cl 250
souterrain. Les deux principales actions sont l'autoépu- Sulfates en S04 350
ration naturelle et la dilution. Nitrates en N 10
La vulnérabilité de l'eau souterraine à la pollution Nitrates en N0 3 44
s'exprime par des cartes de vulnérabilité dont l'échelle Magnésium 125
est adaptée aux problèmes à résoudre. Dureté : 30 degrés français
Micropolluants traces
La prévention est le seul moyen de lutte efficace Sélénium 0,05
contre la pollution de l'eau souterraine. Plomb 0,1
Fluorures en F 1
L'eau souterraine est le véhicule de transport des substances miné- Arsenic 0,5
rales ou organiques ou des bactéries pathogènes. Par son mouvement, Cuivre 1
dans toutes les zones du sol et du sous-sol, elle provoque la propagation Fer en Fe 0,2
des polluants, leur persistance ainsi que la pollution générale de l'espace Manganèse 5
Microorganismes pathogènes 0
souterrain.
224 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 9] Pollution de l'eau souterraine 225
La qualification de la qualité de l'eau est spécifiée par référence à surface, provoque des effets écologiques sur la vie aquatique (dévelop-
des normes de qualité, fixées par les exigences de la demande. Elle pement des microorganismes comme les algues). Elle diminue la solubi-
tient compte des caractéristiques spécifiques de l'utilisation, de critères lité de l'oxygène, déficit renforcé par l'accroissement de l'activité
économiques régionaux, etc. Par exemple une eau impropre à la boisson biologique qui en consomme.
peut convenir à l'industrie ou à l'agriculture; les exigences sur la teneur ~es matières solides en suspension sont introduites par les précipi-
en chlorures sont moins sévères en zone aride qu'en zone humide. Le tations et les eaux de surface. Certaines particules, très petites de
concept de qualité doit être pris en considération par l'offre de l'hydro- l'ordre du micron, peuvent ainsi transiter (particules d'albeste par
géologue pour l'évaluation de la ressource en eau souterraine exploita- exemple).
ble (p. 215). La radioactivité est potentiellement le plus dangereux des polluants
physiques. C'est pourquoi tous les rejets sont sévèrement réglementés
Dose de polluant et fréquence des apports et contrôlés.
Un polluant est un agent physique, une substance minérale ou biolo- Polluants chimiques
gique, issus de l'activité humaine provoquant, sous une intensité ou une
concentration anormales, une dégradation de la qualité de l'eau natu- L'eau, par son pouvoir dissolvant élevé, dissout les substances rejetées
relle. Exemples : accroissement de la température par des rejets, forte par l'activité humaine. Les polluants chimiques sont nombreux et
d'origines diverses : sels minéraux dissous, métaux lourds, pesticides,
teneur en nitrates dans les régions agricoles, métaux lourds dans les
eaux des cours d'eau. détergents et hydrocarbures. Métaux lourds, pesticides et détergents
constituent les micropolluants.
Le pouvoir polluant d'une substance est déterminé par deux facteurs
principaux : Sels minéraux dissous
- la dose d'introduction dans le milieu récepteur, déterminée par la Les plus nocifs sont les composés de l'azote: nitrates (N0 3 ) et nitri-
concentration dans l'eau et le volume d'eau en mouvement, véhicule tes (N0 2 ) · Iles provoquent des troubles graves chez les jeunes vertébrés
de transport ; par dégradation de l'hémoglobine du sang et production de méthaerno-
- la fréquence des apports, dont la répétition accroît les risques car globine toxique (méthaémoglobinaemie des nourrissons). Ils peuvent
les sédiments et les êtres vivants ont un effet cumulatif. provoquer l'hypertension et sont les précurseurs de nitrosamines
cancérigènes. Non présents dans les formations géologiques ou très
rares, les nitrates sont essentiellement d'origine agricole. Toutefois
PRINCIPAUX TYPES DE POLLUANTS. TOXICITE leur présence dans l'eau souterraine ancienne montre que cette pollu-
tion n'est pas toujours liée à des causes récentes. Leur accroissement
Le nombre des polluants est considérable. La Société américaine dans les eaux souterraines, au cours de la dernière décennie est préoc-
de chimie en dénombre 4 millions, dont 70000 suspects d'action cupante. Leur teneur maximum dans l'eau potable est fixée à 44 mg.l.
cancérigène, en 1977. Il est donc impossible de les énumérer tous, Les sulfates et les chlorures sont naturellement présents dans l'eau
d'autant plus que leur nombre croît sans cesse. souterraine (dissolution des sels minéraux des réservoirs). Les chlorures,
Les polluants peuvent être classés, selon leur nature, en quatre par leur persistance dans tous les milieux, constituent d'excellents
grandes catégories : physiques, chimiques, organiques et bactériolo- traceurs naturels. Mais la montée significative de leurs teneurs est
giques (G. Castany, 1978 et 1980). Il est nécessaire, en premier lieu, inquiétante. Ils sont introduits par l'eau des précipitations, les engrais
d'en dresser un catalogue fixant leur nature, leur dose néfaste et leur chimiques et les rejets industriels. Leur teneur maximum dans l'eau
toxicité. potable est fixée à 250 rng/l.
Polluants physiques Micropolluants : métaux lourds, pesticides et détergents
Les trois principaux agents physiques de la pollution sont : la Les micropolluants groupent des substances toxiques à très faible
chaleur, le transport de matières solides en suspension et la radioacti- te~eur dans l'eau, de l'ordre du millionième de gramme (microgramme),
vité. VOIre du ?ano~ra~me (milliardième de-gramme) par litre. Ils sont dange-
La chaleur, par élévation de la température de l'eau, surtout de reux, meme a 1etat de traces, car la chaîne alimentaire a un effet
226 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 9] Pollution de l'eau souterraine 227
cumulatif. L'ingestion répétée des métaux lourds par l'homme provo- des rues, arrosages). Les eaux pluviales et les eaux utilisées pour la
que des stockages nocifs dans le squelette (plomb), les reins et le foie climatisation des immeubles. Les dépôts d'ordures ménagères apportent
(cadmium) ou les cellules nerveuses (mercure). Les plus dangereux leur lot de charge polluante.
sont : les cyanures très toxiques (rejets interdits), le mercure sous sa
forme de composés solubles (dose mortelle: 1 à 2 g), le chrome cancé- Pollutions d'origine agricole
rigène sous sa forme polyvalente (chromates et bichromates), le plomb Les pollutions agricoles sont causées principalement par l'utilisation
(saturnisme), le sélénium, l'arsenic et le cadmium (2 g tuent un homme). irrationnelle des engrais chimiques et des pesticides. Mais ce sont sur-
Leur teneur, à l'état de traces, est sévèrement réglementée, même dans tout les pratiques de cultures modernes qui en sont la cause: labourages
les eaux brutes de rivière utilisées par les stations de traitement. profonds et violents favorisant l'infiltration directe dans le sous-sol sans
Le terme de pesticides groupe tous les produits de lutte contre les autoépuration, alternance des cultures sur une même parcelle dénudant
parasites des cultures et des animaux. Leur évolution dans le sol, abou- le sol ; excès des fertilisants à des périodes mal choisies, déficit en
tissant à des dérivés toxiques, est encore mal connue. Par suite du humus résultant d'un abus des engrais chimiques (R. Letolle, 1978).
pouvoir autoépurateur du sol, la plupart d'entre eux sont rapidement
éliminés, et les eaux souterraines en sont pratiquement dépourvues. Pollutions d'origine industrielle
L'usage des détergents, d'apparition récente, est en accroissement Elles sont provoquées par les rejets industriels, thermiques et chimi-
considérable. Ils inhibent les processus d'autoépuration, limitent le ques.
développement des microorganismes du sol, bloquent la réoxygénation. Il faut ajouter les effets des grands aménagements urbains, le dévelop-
La fabrication de détergents biodégradables devrait supprimer cette pement des autoroutes (S. Ramon et al., 1978).
source de pollution.
Hydrocarbures MECANISMES ET FACTEURS DE LA POLLUTION DE L'EAU
Les hydrocarbures, par suite de leur pouvoir de dilution, sont perni- SOUTERRAINE
cieux à des doses très faibles. Une teneur de 1/10 000 à 1/100 000 en
volume donne un goût désagréable à l'eau. Url litre d'essence suffit Le transport des polluants et leur évolution dans le sol et le sous-sol,
pour dégrader entre 1 000 et 5000 m ' d'eau. Une nourrice de 20 sont déterminés par les trois comportements de l'aquifère: hydrodyna-
litres pollue la consommation quotidienne d'une ville de 200 000 habi- mique, hydrochimique et hydrobiologique. Leur connaissance est
tants. essentielle. La protection de l'eau souterraine contre la pollution repose
sur des études et essais, en laboratoire et sur le terrain, des mécanismes
Polluants organiques. Microorganismes et des facteurs de contamination. La propagation et l'évolution des
L'eau souterraine est le vecteur des microorganismes, pathogènes ou polluants, de la surface du sol aux lieux d'utilisation, s'effectue en
non. Le pouvoir autoépurateur du sol est très efficace. Pratiquement quatre étapes (fig. 118) :
l'eau souterraine en est dépourvue dans les conditions naturelles. Un - introduction du polluant dans le sol: impacts et création de foyers
problème particulier est posé par les aquifères karstiques au sein des- de pollution (1, fig. 118) ;
quels l'autoépuration naturelle est faible, voire nulle. - migration et évolution du polluant en zone non saturée. Mécanis-
mes de l'autoépuration (2, fig. 118) ;
PRINCIPALES SOURCES DE POLLUTION. FOYERS DE POLLUTION - propagation et évolution du polluant dans l'aquifère. Mécanismes
de la dilution (3, fig. 118) ;
La pollution de l'eau souterraine est provoquée par les rejets des - persistance de la pollution. Rémanence et techniques de déconta-
activités domestiques et urbaines, agricoles ou industrielles, dont l'eau mination.
est le véhicule de transport et de dissémination idéal. D'où trois grandes
sources pollutions : domestique et urbaine, agricole et industrielle. Introduction du polluant dans le sol. Impacts et foyers de pollution
Pollutions d'origine domestique et urbaine La surface du sol est une zone d'échanges atmosphère/sol. L'intro-
Ce sont les rejets d'eaux usées domestiques et municipales (lavage duction de polluants crée des foyers de pollution par épandages à la
surface du sol ou enfouissement à des profondeurs plus ou moins
228 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 9] Pollution de l'eau souterraine 229
grandes dans le sous-sol (fosses, puisards et rejets en nappes profondes). Mécanismes de l'autoépuration naturelle du sol
Un cas particulièrement grave est celui des rejets sur ou dans, le karst. L'autoépuration naturelle est provoquée par cinq ensembles de
Les polluants sont mis en solution et constituent un soluté, fluide mécanismes principaux:
d'échanges et de transport, dont la vitesse de déplacement est souvent - physiques : miscibilité avec l'eau, densité, dilution et thennody-
différente de celle des particules d'eau souterraine. L'intensité de la namique;
pollution dépend du type de sol, de la dose de polluant et des condi- - hydrodynamiques et hydrocinématiques : vitesse effective, vitesse
tions climatiques (précipitations en particulier) qui apportent un de déplacement, temps de séjour et dispersion mécanique;
volume d'eau variable.
- hydrochimiques : stabilité chimique, dissolutions et précipitations
INTRODUCTION
AGGLOMERATIONS
de sels, échanges d'ions, interactions polaires, complexion;
FOYER POLLUTION
• catégorie
- hydrobiologiques : biodégradation;
. JINDUSTRIE 1 AGRICULTURE
• dose Impact ---- , - adsorption et désorption. Phénomènes physico-chimiques.
.volume d'eau Ce pouvoir autoépurateur de la zone non saturée doit être favorisé
au maximum. D'où:
MIGRATION
2 - pratiques culturales adaptées pour lutter contre la pollution par
ET les fertilisants et les pesticides ;
EVOLUTION - rejets, après épuration, par épandages à la surface du sol. Pratique
ur face piézométrique de l'épandage-irrigation;
PROPAGATION - utilisation de fossés et de bassins d'infiltration, peu profonds,
AQUIFERE
3 ET de préférence aux injections par sondages, Il se produit ainsi une
A NAPPE LIBRE double épuration par lagunage (storage) et par le sol.
EVOLUT ION
Mécanismes physiques de l'autoépuration
La miscibilité avec l'eau et la densité sont importantes. Une subs-
tance miscible devra vaincre les forces de la capillarité du sol. Par contre
elle s'intégrera facilement au soluté. Les différences de densité accé-
Figure 118 - Origine, transport et évolution des polluants, de la surface du sol aux lèrent le phénomène naturel de stratification de l'eau souterraine.
écoulements. La migration et l'évolution de la pollution s'effectuent en trois étapes: Les mélanges entre soluté et eau souterraine deviennent plus difficiles.
1, introduction et foyers de pollution ; 2, migration et évolution en zone non satu-
rée; 3, propagation et évolution dans l'aquifère. Les chlorures et les hydrocarbures sont très miscibles à l'eau.
La dilution du soluté avec l'eau souterraine diminue la concentration
Migration et évolution du polluant en zone non saturée. Mécanismes du polluant, donc sa nocivité. L'importance de ce phénomène est
de l'autoépuration naturelle prédominante dans l'aquifère. La dilution est fonction des apports
Le soluté, ayant franchi la surface du sol, se déplace selon une d'eau ou renouvellement, donc des infiltrations d'eau de surface :
direction subverticale jusqu'à la surface piézométrique (fig. 118 ~t précipitations efficaces, rivières, etc.
119). Il traverse la zone non saturée, caractérisée par la présence d'au L'apport d'eau à température plus élevée ou plus basse que celle de
(donc d'oxygène), de minéraux argileux, de matières organiques. (hu- la zone non saturée, entrave les mélanges et modifie le régime de l'eau
mus), d'acides humiques, etc. La zone non saturée joue un rôle pn~or souterraine.
dial par son pouvoir d'autoépuration naturel (analogue à celui du Mécanismes hydrodynamiques et hydrocinématiques de l'auto épuration
filtre lent des usines de traitement). Cette barrière franchie, la propa- L'entraînement par l'eau en écoulement, vecteur de la migration des
gation du polluant ne rencontre pratiquement plus d'obstac~e~. ~'est substances, est le mécanisme fondamental de la propagation de la pol-
dans cette zone que l'eau souterraine acquiert ses caractenstlques lution dans le milieu souterrain. Il faut tenir compte de la vitesse de
physico-chimiques et biologiques. La prévision repose sur l'étude de déplacement ou, à défaut, de la vitesse effective. Il existe une interdé-
l'autoépuration naturelle du sol. pendance entre les substances entraînées et les molécules d'eau, plus
230 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap. 9] Pollution de l'eau souterraine 231
ou moins grande. Souvent la vitesse de déplacement du soluté est Mécanismes de l'adsorption et de la désorption
différente de celle de l'écoulement de l'ea~ ~outerrallle, le polluant Echanges d'ions et interactions polaires, phénomènes d'attraction
ayant une vitesse spécifique (exemple des pesticides). moléculaire et diélectriques, sont caractérisés par l'adsorption prédomi-
m ICro or qarusrnes
nante sur la désorption (p. 113). Ces deux phénomènes sont favorisés
anions
calions par la présence d'argiles, d'oxydes ou d'hydroxydes, et par les consti-
C L+ NO++SO++
3 3
pest ICides impact tuants organiques.
Conclusions
z
o
ZLU
W
CI
",001
biodégrad.
complexion
Le transport dans la zone non saturée d'une substance dépend de
la concentration du soluté, d'où nécessité d'une évaluation précise de
LUo échanges
Z r-
o<!
d'Ions tous les facteurs de mise en solution et d'immobilisation. Le régime
absorption
N(J) de l'eau souterraine doit être également pris en considération, en parti-
culier le débit de la nappe et les fluctuations de la surface piézométri-
lJ.J
que. Enfin la structure du sol intervient, car si les actions d'autoépura-
CI
lJ.J
~ Q ~ tion sont importantes en milieu poreux et liées à la granulométrie,
LL
-------~ elles deviennent très faibles, voire nulles en milieu fissuré karstique.
o
cr DILUTION
<!
Propagation et évolution du polluant dans l'aquifère. Mécanisme de
la dilution
Fi ure 119 _ Mécanismes et facteurs de la pollution de l'ea~ souterraine; L'auto- Les mécanismes de transport du soluté dans l'aquifère sont com-
, ~ration naturelle agit essentiellement en zone non saturee sur les mlcroor.ga- plexes, conséquence de l'hétérogénéité du réservoir. La direction a
~1smes, les cations et les pesticides. Dans l'aquifère, pratiquement seule la dilution une composante latérale prédominante (fig. 118 et 119). Des études
a un effet d'épuration. sur modèles physiques et sur le terrain, ont mis en évidence une disper-
Mécanismes hydrochimiques de i'autoépuration sion à la verticale du foyer de contamination, puis un étalement latéral
dans le sens de l'écoulement de l'eau souterraine. Dans l'aquifère,
La stabilité chimique, liée à la vitesse de dégradation est peu connue.
en raison de l'absence d'oxygène, de matières organiques et de micro-
Les échanges d'ions ou échanges de base, essentIellement avec le.s
organismes, le rôle épurateur est très réduit. Pratiquement seule la dilu-
argiles jouent sur les cations. Les anions, comme le chlore, s~nt rapt-
tion agit (fig. 118 et 119). Celle-ci est d'autant plus importante que le
deme~t et totalement transférés par l'eau souterra.ine. En ce qUI co~cer~
débit de la nappe (ou la vitesse ou la transmissivité) est élevé. D'où
ne les pesticides la fréquence de c~tions orgamques ou susceptible
l'importance du renouvellement. Un fort renouvellement est favorable
d'être ionisés favorise les échanges (fig. 119). 1 . à l'élimination de la pollution.
Les intera~tions polaires, apparaissent surtout avec la cornp ex~~n
des substances métaux lourds en particulier, par les con:p!exes ar~ 0- Persistance de la pollution. Rémanence et techniques de décontami-
humiques. Pou'r les pesticides, avec ou sans apparition de liaisons h~d~~ nation
gène, ces phénomènes sont importants (R. Calvet et J. ChausSI ,
Par suite du phénomène de désorption, les cations sont libérés pro-
1978). gressivement et la pollution persiste dans l'eau souterraine, après inter-
Mécanismes hydrobiologiques de l'autoépuration ruption de son introduction. Cette rémanence peut se manifester
Les mécanismes hydrobiologiques de l'autoépuration .résident s~~~out pendant des mois, voire des années. Ces faits expliquent les difficultés
en biodégradations. Le milieu, riche en matières organ;ques nutnl~v~:~ des opérations de décontamination.
favorise le développement des micr?~rganis~es: UneC~l~~~_~io~:ant les
s'engage dont sont victimes les bactenes pat ogenes: . 've- VULNERABILITE DES NAPPES A LA POLLUTION. CARTOGRA-
plus fragiles sont éliminées. Er: particulier les bactenopha?es se ~':ne PHIE
loppent. C'est le «filtre biologique». Apres un temps de seJou~.
trentaine de jours, les bactéries pathogènes ont totalement isparu La vulnérabilité des nappes à la pollution est leur sensibilité aux
232 Principes et méthodes de l'hydrogéologie [Chap, 9] Pollution de l'eau souterraine
233
différents facteurs physiques stables déterminant la mesure où elles
sont, dans les conditions naturelles, plus ou moins exposées à la pol- -.l~ déte,ction ou le contrôle par des réseaux de surveillance de la
quahte de 1eau souterraine',
lution à partir de la surface du sol. Elle étudie les possibilités de propa-
gation dans l'espace souterrain. Celle-ci est, en premier lieu, liée à . - la,pa~a~e 'par des moyens techniques appropriés et la décont. m' _
tion tres difficile dans l'état des techniques actuelles. a ma
l'autoépuration naturelle du sol, donc à la présence de conditions
indispensables à son action. En second lieu, elle est favorisée par la Ce~ trois actions nécessitent la prévision de la migration et de l'é-
circulation de l'eau. volution des polluants dans le sol et dans le sous-sol L'ét d d
porteme~t des pol~u~nts, au Cours de leur migrati~n da~s ele uci~~~;
Facteurs de la vulnérabilité atmosp?ere!sol/aqUlfere/ecoulement, permet de déceler l'ori ine des
Les facteurs de la vulnérabilité sont imposés par les recherches expo- contaminations et de prévoir leur évolution donc de mettre en ce
une pré ti L' '1 ~ . ' uvre
sées précédemment. Ce sont donc : t' ve~ IOn. outi de mieux adapté à la prévision, techniquement
- état et caractéristiques physiques et chimiques du sol et du sous- e eco~omIquement, e~t le modèle mathématique de simulation hydro-
d ynarmque et hydrochimique,
sol. Le facteur principal est la lithologie;
- profondeur de la surface piézométrique, laquelle impose le temps En. co.n~lusion, la, décontamination étant très difficile il faut a ir
de séjour en zone non saturée; en pnorité sur la prevention contre la pollution de l'eau souterraine.
- paramètres de l'écoulement de l'eau souterraine : coefficient de
perméabilité ou transmissivité, direction et vitesse de déplacement (à
défaut vitesse effective) ;
- conditions d'alimentation et d'écoulement, facteurs du renouvel-
lement de la réserve totale moyenne.
Cartes de la vulnérabilité
La vulnérabilité s'exprime par des cartes. Elles sont dressées, en
France, à différentes échelles, adaptées aux utilisations: 1Il 000 000,
1/250 000, 1/50 000, parfois plus grandes pour des problèmes spéci-
fiques (M. Albinet et J. Margat, 1970).
Ces cartes doivent répondre à deux préoccupations principales :
- la prévention par la localisation des zones sensibles dans lesquelles
une pollution peut affecter gravement l'eau souterraine, la définition
de la propagation des polluants et la situation des foyers de contamina-
tion actifs ou potentiels ;
- la protection par mise en place d'aménagements spéciaux (étan-
chéité des stockages et des canalisations de surface et souterrains,
collecte des effluents, etc.), de périmètres de protection des eaux
souterraines captées et des réseaux de qualité.
Achevé d'imprimer sur les presses de la SNELS.A.- RueSaint-Vincent 12- B-4020 Liège- tél.32(0)43446S60 17041
044171 - (II)- (0,8)- OSB80' - RET- Dépôtlégal: juin 2000
SCIENCES SUP
Gilbert Castany
HYDROGÉOLOGIE
Principes et méthodes
L'hydrogéol ogie, science de l' eau souterraine, a pour fina lité la GILBERT CASTANY
planification de l'expl oit ation de la ressource en eau. Sa base est professeur
d' hyd rogéol ogie
essentielle est l'i dentificatio n des aquifères ou nappes d'eau
à l'un iversité
souterraine. Celle-ci exige l'acq uisition, au meill eur coût, de Pierre et Mari e Curie
données numériques précises et nombr euses sur les carac- (Paris V I).
téristiques des aquifères. L'emp loi des ordi nateurs pour le
traitement des info rmations et la réalisation de modèles
mathémat ique s amènent l'h ydrogéologue à présenter des
modèles conceptuels d'i dentifica tio n des aquifères.
Cet ouvrage conduit le lecteur à une connaissance et à une
conception de l'h ydrogéol ogie adaptée aux techniqu es mo-
dernes. Il poursuit trois buts essentiels : l'exposé des méthodes de
base de l'id entifi cation géologique et hydrodyn amiqu e des
aquifères ; l' acqui sition de connaissances scientifiques et techni-
ques indispensables à la pratique de l'h ydrogéologie sur le
terrain ; l'usage d' un langage rigoureux nécessaire au dialogue
entre les nombreux spécialistes qui collaborent aux sciences de
l'eau.
Cette initiation à l' hydrogéologie, dont la lecture ne requiert pas PHYSIQ UE
de connaissances approfondies en géologie, s'adresse aussi bien
aux étudiants qu' aux techni ciens, ingénieurs et chercheurs
CHIM IE
confrontés aux probl èmes l'eau.
PHYSIQUE APPlIQUtE
INFORMATIQ UE
SCIENCESDE LANATURE
ET D~LA VIE
1 III
9 782100 041718
ISBN 2 10 00 4 17 1 1
Code 044 17 1 http://www.dunod.com