Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Leçon 2 :

Les Indices bioclimatiques :

I
IR
AZ
application aux milieux méditerranéens

.J
.B
ie 94
og
ol
at
lim
oc

Introduction
Bi
de

 Les indices bioclimatiques permettent de caractériser le plus simplement

possible le climat.
rs
ou

 Le niveau de sécheresse ou d’aridité d’un lieu ou d’un climat a été une

préoccupation de la communauté scientifique depuis le début du 20ème

C

siècle.

 Plusieurs indices ont été élaborés en combinant généralement des

données de précipitations (P) et la Température (T°).

95

1
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

 Dans tous les pays de la rive sud de la Méditerranée, la pluviométrie est le

paramètre climatique dominant.

 Ceci s’explique par son insuffisance d’une part, et sa grande variabilité, tant à
l’échelle spatiale que temporelle (répartition mensuelle et saisonnière,

I
IR
irrégularité interannuelle) d’autre part.

AZ
 Il existe des centaines d’indices bioclimatiques. Dans les paragraphes suivants, on
va exposer les plus adaptés aux bioclimats méditerranéens à savoir:

.J
.B
 L’Indice xérothermique de Bagnouls & Gaussen 1957 ,

 Quotient ombro-thermique (ou pluvio-thermique) d’Emberger

ie 96
og
ol
at
lim
oc

I- L’Indice xérothermique de Bagnouls

et Gaussen (x)
Bi
de

 Cet indice tient compte des moyennes mensuelles des précipitations (P en

mm) et de la température (T en °C) et donne une expression relative de la

rs

sécheresse estivale en durée et en intensité.

ou

 Un mois est considéré comme sec quand P < 2T, c’est-à-dire quand les
C

pertes en eau sont supérieures aux apports

 Inversement, quand P > 2T, le mois est considéré comme humide.

97

2
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

I
IR
AZ
.J
.B
ie 98
og
ol
at
lim
oc

 Pour repérer les mois “secs” et

“humides” et mettre en évidence
Bi

les périodes de sécheresse d’une

Précipitation
localité, on trace un diagramme
de

ombro-thermique.

 Ce diagramme superpose les deux

rs

courbes de températures et de
ou

précipitations pour les 12 mois de Température

l’année,
C

aire ombro-
 ce qui permet de définir une aire thermique.

ombro-thermique.

 Plus l’aire est importante et plus la

saison est sèche 99

3
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

 On définit alors les climats sur la base de l’indice Xérothermique X

 X > 300 : climat désertique

200 < X < 300 : climat subdésertique

I


IR
 150 < X < 200 : climat Xéro-thermo-méditerranéen

AZ
 100 < X < 150 : climat thermo-méditerranéen

.J
 40 < X < 100 : climat méso-méditerranéen

.B
 0 < X < 40 : climat subméditerranéen

ie 100
og
ol
at
lim
oc
Bi
de
rs
ou
C

Climat thermo-méditerranéen

101

4
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

T°C Pmm T°C Pmm

240 40 JENDOUBA 80

220 30 60

200 20 40

10
151 jours 20
180
AÏN DRAHAM
160 0 0
J F M Av M Jn J At S O N D
140
Climat xérothermoméditerranéen
120

100

80

I
T°C KAIROUAN Pmm

IR
30 60
30 60
20 40
89 jours 20 40
10 20
230 jours

AZ
10 20
0 0
J F M Av M Jn J At S O N D 0 0
J F M Av M Jn J At S O N D
Climat mésoméditerranéen
Climat subdésertique

.J
T°C Pmm
60 120

50 100
T°C Pmm
Bizerte

.B
40 80 40 TOZEUR 80

30 60 30 60

20 40 20 40

10 147 jours 20
365 jours

ie
10 20

0 0 0 0
102
J F M Av M Jn J At S O N D J F M Av M Jn J At S O N D
og
Climat thermoméditerranéen Climat désertique
ol
at
lim
oc

II- Quotient ombro-thermique

d’Emberger
Bi
de

L’indice d’Emberger prend en compte les précipitations annuelles P, la

rs
ou

moyenne des maxima de température du mois le plus chaud (M en °C) et la

C

moyenne des minima de température du mois le plus froid (m en °C).

103

5
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

 Ce quotient est défini par la formule :

I
IR
AZ
 Avec,
 Q quotient pluviométrique d'Emberger

.J
 M la moyenne des températures du mois le plus chaud en kelvin
 m la moyenne des températures du mois le plus frais en kelvin

.B
 P pluviométrie annuelle en mm
 Important : K = °C+273,15

ie 104
og
ol
at
lim
oc

N L’indice d’Emberger
Bi

est particulièrement

adapté aux régions

de

méditerranéennes
rs

dans lesquelles il
ou

permet de

distinguer différents
C

étages climatiques.

105

6
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Carte de la végétation primitive en Tunisie

Bizerte

Mateur Golfe El Haouaria

de Tunis
Tabarka Nefza

El Kala Tunis Kelibia

A.Draham Béja

Mejez el Bab

Jendouba

I
Nabeul

IR
Zaghouan

Golfe
de Hammamet

AZ
El Kef

Siliana Enfida
100 kms
Dahmani
Algérie

Makthar Extrait de la carte phyto-écologique de la Tunisie Septentrionale

1/200 000-- 1966-1967

.J
Quercus faginea Quercus ilex
Pinus halepensis
Quercus suber Pinus halepensis
Thala Juniperus phoenicea
Quercus coccifera Pinus halepensis
Anabasis aphylla

.B
Olea europea
Pistacia lentiscus Juniperus phoenicea
Olea europea
Ceratonia siliqua Cupresus sempervirens
Pistacia lentiscus
Teraclinis articulata Tetraclinis articulata
Quercus ilex végétation halophile
Kasserine

Pinus halepensis
Pinus pinaster
ie 106
og
ol
at
lim
oc

Chêne zen
N
Bi
de
rs
ou
C

107

7
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Chêne liège
N

I
IR
AZ
.J
.B
ie 108
og
ol
at
lim
oc

Chêne kermès
N
Bi
de
rs
ou
C

109

8
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Oléo-lentisque
N

Olivier + caroubier

I
IR
AZ
.J
.B
ie 110
og
ol
at
lim
oc

Pin d’alep
N
Bi
de
rs
ou
C

111

9
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Pin d’alep et
N
Chêne vert

I
IR
AZ
.J
.B
ie 112
og
ol
at
lim
oc
Bi
de

Leçon 3 : Bioclimat et Topoclimat

rs
ou
C

113

10
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Le relief joue un rôle essentiel dans la

I
IR
perturbation de la zonalité bioclimatique et en

AZ
conséquent la zonalité de la végétation.

.J
.B
ie 114
og
ol
at
lim
oc

I- Le gradient altitudinal
Bi

 L’influence du relief et de la distance par rapport à la

de

mer est remarquable sur la pluviosité d’une station.

rs

 Le relief agit principalement par l’altitude, l’exposition

ou

et la situation par rapport au vent porteur de pluie

C

(vent de Nord-Ouest et de Nord-Est pour la Tunisie).

115

11
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

L’altitude détermine des gradients de paramètres climatiques (pression, rayonne-

ment, température, précipitations, nébulosité…) :

* La lumière : l’air étant raréfié, la lumière est plus intense, plus riche en rayon

ultra violets

I
IR
* Température : la température diminue en moyenne de 5°C tous les 1000m

AZ
* Vent : le vent est très fort en altitude et cette vitesse est d’autant plus que la

montagne est haute et isolée

.J
* L’humidité : l’air est plus sec en altitude et l’évaporation est intense par temps

.B
découvert. Par contre, la nébulosité, la pluviométrie et l’enneigement sont plus

importants que dans les plaines.

ie 116
og
ol
at
lim

L’abaissement des températures et l’enneigement ont pour

oc

conséquence la réduction de la période de végétation.

Bi
de

Par conséquent la forêt disparaît progressivement avec l’altitude.

On passe de la forêt à une végétation buissonnante, puis à la lande

rs

et enfin aux pâturages. Ces derniers disparaissent à leur tour à la

ou

limite altitudinale de la végétation.

C

117

12
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

4000m La limite altitudinale

de la végétation dans
les Aples

I
IR
AZ
.J
.B
ie 118
og
ol
at
lim
oc
Bi

La limite de la végétation forestière est due au

de

raccourcissement de la période la végétation et surtout

rs

au vent. L’action humaine (pâturage, extension des

ou

cultures…) peut abaisser artificiellement cette limite.

C

119

13
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Étagement altitudinal
La végétation de montagne est

caractérisée essentiellement

I
par une répartition alti-

IR
tudinale des espèces et des

AZ
écosystèmes

.J
.B
ie 120
og
ol
at
lim
oc

 Le terme d'étage de végétation se limite à des unités se succédant verticalement

Bi

 Pour OZENDA (1975), l'étage est défini comme "un ensemble de groupements
de

végétaux réunis par une affinité écologique dans une même tranche d'altitude"

La température reste le facteur climatique prépondérant dans la zonalité de la

rs


ou

végétation, même en climat méditerranéen, les paramètres du régime hydrique

sont très importants.

C

 La zonalité de la végétation subit des décalages altitudinaux des étages de

végétation en relation avec la latitude des massifs montagneux considérés

121

14
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limite thermique supérieure des Acacias

limite altitudinale inférieure des xérophtes en coussinets
Limite altitudinale des arbres en montagne
Q2
2000P 3.43P

limite thermique de la culture de l’olivier

210
M²-m² M-m 205

Q2 Q 3 200
195
Ain Draham
190
185 Étage

Une correspondance entre les étages 180

175
Tanger méditerranéen
perhumide
170
165
160
ure du blé
et les variantes thermiques (m) du ure de la cult
155

Limi te supérie
150 Monaco
San Fransisco ( U SA)

145
Étage
Tabarka
140 méditerranéen

I
135 humide
Skikda

IR
130

système d'EMBERGER est admise par 125 Napoli

Perth (Aus tralie) Beyrouth

s irégatio n
du mais san
120
de la culture
Annaba
115 re
110 Istambul Limite inférieu Cape Town (Afrique du Sud) Étage
Roma
105 Alger méditerranéen

AZ
de nombreux auteurs
Nice
100 Bizerte
sub-humide
95 Barcelone
Perpignon
90
chiche...)
Montpellier Izmir Rabat
, melon, po is
sèches (sorgho
Bologna 85
Marseille Bizerte
des cultures
e de la culture
Aquila (Italie)
80
Nimes
75 Limite inférieur Oran
Étage
Casablanca

.J
70
65 Los Angelos (U SA) méditerranéen
Fez Zaghouan
60
Constantine Tunis semi-aride
Setif 55
Thala Safi

des cultures fourragères en sec

Madrid 50 Sousse
céréalicul ture en dry farming et
45
Limite inférieure de la

.B
Tripoli Benghazi
Van (Turquie) 40
Ankara Agadir
35
Imilchil (Maroc) Kairouan
El Jem Alexandrie
Étage
30 Sfax
Djelfa Sidi Bouzid Matmata
méditerranéen
(Algérie) 25 Feriana
20
Ben Guerdane Gabès
Mednine
aride
Gafsa Jericho

Classification de l’aire isoclimatique méditerranéenne

15
Limite absolue des cultures non irriguées (céréales, olivier)

ie
10
Tozeur Étage méditerranéen
selon la méthode d’Emberger modifiée (Le Houérou,
Ouarzazate 5 Kébili
(Maroc) Wadi Araba (Pales tine)
Reggane(Algérie) saharien ou désertique
1227
1973) -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 8 9 10
Climats
og
Hivers Hivers Hivers Hivers Hivers Hivers Hivers
de hautes
très froids froids frais tempérés doux chauds très chauds
montagnes
ol
at
lim

Selon Rivaz Martinez (1980) et à partir de

oc

la T° annuelle moyenne et la moyennes des

minima du mois le plus frais, on distingue
Bi

les étages suivants: PELOUSE

Cr
yo
ro
de

GÉNÉVRIER NAIN
-m
éd
Or

ite
o-

rra
m

CHÊNE ZEN
éd

né
rs

ite
Su

en
r
pr

r an
a-

CHÊNE VERT
ée
ou

m
é

n
M

di

OLIVIER
és

te

LENTISQUE
o-

rra

ET CAROUBIER
m

né
Th édi
C

édi

en
er ter
m

te
m ra

rr a
o- né

DÉSERT
In édi

né
fra te
m

en
- r

en
.

16 12 8 4 0 T°C
3 10 0 -3 123
-6 m°C

15
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Aire de répartition de quelques essences de la forêt

sclérophylle selon le coefficient pluviothermique
d'Emberger

I
IR
AZ
.J
.B
ie 124
og
ol
at
lim
oc

Les forêts sclérophylles de chênes à feuilles

persistantes: chêne vert, chêne liège, chêne kermès
Bi
de
rs
ou
C

CHÊNE VERT
125

16
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

I
IR
AZ
.J
.B
CHÊNE LIÈGE
ie 126
og
ol
at
lim

Les forêts caducifoliées de

oc

chêne zen, chêne afarès

Bi
de
rs
ou
C

CHÊNE ZEN 127

17
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Lentisque

Les formations
thermophiles à olivier
sauvage et lentisque

I
IR
AZ
.J
.B
ie
olivier sauvage
128
og
ol
at
lim

Aire de répartition de quelques conifères

oc

méditerranéens en fonction du coefficient

pluviothermique d'Emberger
Bi
de
rs
ou
C

129

18
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Les forêts de conifères: pin d'Alep, pin

maritime, genévrier, thuya de barbérie

I
IR
AZ
.J
.B
PIN D'ALEP

ie 130
og
ol
at
lim
oc
Bi
de
rs
ou
C

THUYA DE BERBÉRIE
131

19
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

II- L’opposition
A l’échelle locale, l’exposition (ou l’orientation) du relief joue un rôle
important dans la distribution du couvert végétal.

I
La configuration Nord/Sud du relief est plus sensible dans les régions

IR
méditerranéennes. En effet, sur les reliefs exposés au Sud, l’insolation est

AZ
plus intense (+30%), donc la température plus élevée et la sècheresse est plus

.J
accentuée.

.B
ie 132
og
ol
at
lim
oc

De façon générale, la forêt

Bi

se maintient difficilement
de

sur les versants Sud. Les

versants exposés au Nord

rs

sont plus humides et plus

ou

arrosés. Par conséquent la

végétation y est plus

C

développée et les forêts

sont plus étendues.

133

20
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

Les piedmonts des jbels des Hautes steppes

tunisiennes constituent des zones de transition
entre les milieux forestiers méditerranéens et
steppiques

Jbel
Pin d’alep

I
Piedmont

IR
Steppe

AZ
Alfa

.J
Armoise champêtre

.B
ie 134
Cliché: Khaled ABAZA
og
ol
at
lim

Étude de cas: le Jbel Ichkeul

oc
Bi
de
rs
ou
C

135

21
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

I
IR
AZ
.J
.B
ie
Coupe biogéographique NE-SW de jbel Ichkeul 136
og
ol
at
lim
oc

 La couverture végétale de jbel Ichkeul

reflète bien le contraste entre le

Bi

versant nord et le versant sud.

de

 Le versant nord de l’Ichkeul est plus

humide, plus ombragé et loin de toute

rs

activité humaine destructive. Il abrite

ou

les formations les plus luxuriantes et

les plus évoluées d’olivier sauvage

C

(Olea europaea) et d’oléo-lentisque.

Par conséquent, la végétation est très

dense surtout dans les vallées

137
encaissées.

22
Cours Brahim Jaziri-FSHST 10/04/2017

 Sur le versant sud, la végétation est

claire. Ceci s’explique par l’importance

des affleurements rocheux, la diminution

des précipitations (450mm sur le versant

I
IR
sud), l’ensoleillement intense et surtout

AZ
l’action humaine.

.J
.B
ie 138
og
ol
at
lim
oc
Bi
de
rs
ou
C

23