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Le guide de la

récupération
d’eau de pluie
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Auteurs : M. Eckert
© Fine Media, 2012
ISBN : 978-2-36212-058-9
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Table des matières

La récupération d’eau de pluie en un coup d’œil 7


Les objectifs 8
La qualité de l’eau de pluie 9
L’installation 9
L’achat 10

I. Le fonctionnement et les usages 11


Le système de récupération 11
Le récupérateur d’eau de pluie pour le jardin 13
La récupération d’eau de pluie pour la maison 15
AA Pour aller plus loin 18
Astuces 18
Questions / réponses de pro 19

II. La cuve, un élément essentiel 24


Le volume 25
Les matériaux 27
L’installation 30
AA Pour aller plus loin 36
Astuces 36
Questions / réponses de pro 37

III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration 41


Le toit 42
Les gouttières 43
La pompe de récupération d’eau 44
La filtration 45
AA Pour aller plus loin 51
Astuces 51
Questions / réponses de pro 52

IV. L’achat 55
La réglementation 55
Où acheter ? 58
Les coûts 58
AA Pour aller plus loin 61
Astuces 61
Questions / réponses de pro 63

Lexique 66

Index des questions et des astuces 68

Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage 69

Trouver un pro près de chez vous 73


La récupération d’eau de
pluie en un coup d’œil

Quelle qu’en soit votre utilisation, la


récupération d’eau de pluie n’est pas
uniquement un geste citoyen pour
l’environnement.

Elle vous permet de faire des écono-


mies substantielles au niveau de :

ππ votre consommation d’eau ;

ππ votre consommation d’énergie ;

ππ votre utilisation de produits


détergents.

En outre, le prix de l’eau augmente, puisque l’on compte environ une hausse
de 10 % chaque année.

Mais avec un toit de 100 m², vous pouvez récupérer entre 3 000 L et


60 000 L d’eau de pluie par an, selon le taux de pluviométrie de votre région.

7
La récupération d’eau de pluie en un coup d’œil

Consommation en eau

Les objectifs
Que ce soit à l’intérieur ou à l’exté-
rieur de votre habitation, l’eau de
pluie ainsi récupérée peut avoir bien
des utilités.

Le plus souvent employée pour arro-


ser un jardin, laver une terrasse ou
une voiture, l’eau de pluie peut éga-
lement servir à remplir votre piscine.
Cependant, cela ne convient que sur
une piscine équipée d’un système de
filtration et pour un appoint, pas un
remplissage complet.

À l’intérieur d’une maison, elle peut


être utilisée pour les chasses d’eau
et le lavage des sols. En principe, elle
convient aussi pour un lave-linge,
mais dans ce cas, l’eau doit être
traitée.

En revanche, en France, l’eau de pluie ne doit pas servir pour la douche ni le


lave-vaisselle, et encore moins d’eau potable.

8
La récupération d’eau de pluie en un coup d’œil

La qualité de l’eau de pluie


L’eau de pluie est par nature beaucoup
plus douce que l’eau de source.

Cela préserve vos équipements ména-


gers du tartre et favorise les économies
d’énergie : canalisations, toilettes et
lave-linge.

Vous évitez ainsi l’achat et l’installation


d’un adoucisseur d’eau ou bien d’un
appareil anti-tartre.

De plus, vous économisez sur votre


consommation de produits détergents et
de savons : l’eau douce favorise leur efficacité, contrairement à l’eau calcaire.

Cela représente un gain d’environ 250 € par an pour une famille de


quatre personnes.

L’installation
Le dimensionnement de la cuve du récupérateur d’eau est essentiel. Il doit
correspondre à vos objectifs et votre situation géographique. Les prix vont
d’un à dix selon les systèmes, alors ne vous trompez pas !
La cuve, le système de filtration, le toit et les gouttières sont aussi des élé-
ments importants de l’installation d’un système de récupération d’eau.
La cuve, en béton ou en plastique polyéthylène, peut être enterrée, ce qui
est la solution idéale, mais aussi l’option la plus coûteuse, ou hors-sol (en
surface). Quant à son volume, toutes les possibilités sont envisageables : de
500 L, pour un arrosage d’appoint, à 15 000 L, pour une véritable utilisation
de l’eau de pluie.
Enfin, le système de filtration doit lui aussi être adapté à votre usage (arro-
sage, eau sanitaire, etc.).

9
La récupération d’eau de pluie en un coup d’œil

L’achat
Si vous souhaitez instal-
ler un système léger et
simple de récupération
d’eau de pluie (moins
de 2 000 L), et si vous
êtes bon bricoleur, vous
pourrez sans doute
vous débrouiller seul.

Mais au-delà de ce
volume, il est préférable
de faire appel à un pro-
fessionnel, car l’utilisation de l’eau sera conséquente : le système doit donc
être installé parfaitement.

Cela ne coûte d’ailleurs pas nécessairement plus cher, car un spécialiste peut
vous faire bénéficier du crédit d’impôt de 15 %.

Par ailleurs, selon le type de système de récupération d’eau de pluie et la


complexité de l’installation, les prix varient énormément : de quelques cen-
taines d’euros à plusieurs milliers.

10
I.
Le fonctionnement et les usages

Le Code civil indique que « tout propriétaire a le droit d’user et de disposer


des eaux pluviales qui tombent sur son fonds » (art. 641). Néanmoins, leur
utilisation doit être exclusivement prévue pour un usage non alimentaire.

Le système de récupération
Un récupérateur d’eau de pluie utilise les gouttières pour détourner l’eau
de pluie de la toiture et la stocker dans une cuve, elle est ensuite réutilisée
soit dans le jardin soit à l’intérieur de l’habitation. Au-delà de vous garantir
d’importantes économies d’eau et d’énergie, mettre en place un système de
récupération des eaux pluviales est avant tout un geste pour votre planète et
vos concitoyens.

En réemployant l’eau de pluie, non seulement vous évitez de gaspiller l’eau


potable, mais en plus, vous ne participez plus à la saturation du réseau de
la ville et ne contaminez plus cette eau avec vos produits détergents. Vous
êtes alors gagnant à tous les niveaux. Cependant il ne faut pas oublier que
ce système coûteux ne sera rentable qu’à long terme. Il faut donc savoir être
patient.

11
I. Le fonctionnement et les usages

Stockage
Le schéma ci-dessous permet de visualiser la manière dont l’eau de pluie est
récupérée, stockée, puis réemployée pour un usage domestique.

Trop
plein
5

Evacuation
7

Ainsi, l’eau de pluie tombe sur le toit (étape 1), puis elle glisse vers les gout-
tières (étape 2) et tombe dans les descentes de gouttières le long du mur de
la maison, avec une première possibilité de filtration anti-feuilles appelée cra-
paudine (étape 3).

Ensuite, l’eau est acheminée vers la cuve d’eau de pluie via un tuyau qui relie
les gouttières à la cuve (étape 4). Avant de tomber dans la cuve, l’eau de
pluie est filtrée afin d’évacuer les impuretés (étape 5).

Pour finir, l’eau est stockée dans la cuve (étape 6) en attendant d’être redistri-
buée (étape 7).

12
I. Le fonctionnement et les usages

Distribution
Une fois stockée, la distribution de l’eau de pluie peut s’effectuer soit par des
robinets dans le cas d’une cuve hors-sol, soit par un système de pompage
dans le cas d’une cuve enterrée. L’eau est alors distribuée dans la maison
grâce à un réseau indépendant de celui de la ville.

Installation
Au niveau de l’installation, quelques précautions sont
tout de même à prendre. Par exemple, il est obligatoire
d’installer un clapet anti-retour au niveau du trop-plein.

De plus, en cas de sécheresse, l’apport additionnel


d’eau doit se faire par un système de disconnexion par
surverse totale. Cela signifie que la cuve est alors ali-
mentée avec le réseau d’eau de ville par le dessus, et
une électrovanne (détecteur de niveau situé dans la
citerne) s’occupe du reste.

En outre, le bypass (système de détournement partiel ou total de l’eau) est


interdit.

Le récupérateur d’eau de pluie pour le jardin


Économique et écologique, l’utilisation de l’eau de
pluie pour le jardin est une solution que les Français
choisissent de plus en plus, car elle présente de nom-
breux avantages.

Un investissement raisonnable
Un usage uniquement extérieur est plus simple à
mettre en œuvre, puisqu’il demande un investisse-
ment plus faible qu’un système de récupération pour
la maison.

13
I. Le fonctionnement et les usages

La récupération de l’eau de pluie s’effectue grâce au


raccordement des gouttières à la cuve. L’eau est
ensuite stockée dans un récupérateur ou une cuve
hors-sol. Néanmoins, un système enterré est égale-
ment possible, et il offre une plus grande contenance
ainsi que davantage de discrétion. En outre, la taille
du récupérateur d’eau dépend de la surface de votre
jardin.

Bien sûr, un système de filtration est indispensable pour se débarrasser des


impuretés, mais ce dernier est simple d’utilisation et de fonctionnement. En
revanche, il permet surtout de filtrer les impuretés les plus grosses.

Enfin, la distribution se fait grâce à des robinets ou une pompe.

Parcours eau de pluie


Eau de récupération
filtrée dans la cuve

Pompe pour
tuyau d’arrosage

Trop
plein

Cuve
enterrée

14
I. Le fonctionnement et les usages

Économies
L’eau utilisée en extérieur représente une grosse
partie de la facture d’eau potable des foyers.
L’arrosage du jardin demande, par exemple,
17 L d’eau au mètre carré, et le lavage de la
voiture, 190 L pour un seul passage.

Quant à l’usage intérieur, une chasse d’eau


utilise 10 L d’eau, ce qui représente 20 % à
30 % de la consommation annuelle d’eau potable.

Coût
Selon l’utilisation et le système de récupération d’eau de pluie, les prix varient
énormément. Mais à titre indicatif, une cuve en plastique, d’un volume infé-
rieur à 1 000 L, coûte environ 300 €.

Par contre, pour une cuve en plastique enterrée de 2 m3 à 3 m3, pose com-
prise, il faut prévoir entre 3 000 € et 8 000 €.

Enfin, une cuve en béton enterrée coûte entre 2 000 € et 5 000 € pour 5 m3 à
10 m3 (selon la difficulté de l’installation).

La récupération d’eau de pluie pour la maison


La récupération d’eau de pluie pour la maison est
autorisée pour certains usages sanitaires, mais inter-
dite pour la consommation.

Ainsi, à l’intérieur de votre habitation, vous pouvez


utiliser les eaux pluviales pour :

ππ les chasses d’eau et le lavage des sols ;


ππ le lave-linge, à condition que l’eau soit traitée.
Par contre, la douche et le lave-vaisselle en sont
exclus en France. Et bien sûr, l’eau de pluie ne doit pas être consommée.

15
I. Le fonctionnement et les usages

Un équipement performant
L’utilisation de l’eau de pluie pour l’in-
térieur de votre maison nécessite un
équipement plus important que pour une
simple utilisation pour le jardin, notamment
du fait du système de filtration.

En effet, le système demande un raccor-


dement des gouttières à la cuve. Cette
dernière, le plus souvent enterrée, doit
être de grande contenance : 6 000 L à
10 000 L. De plus, le système de filtration
doit être complet : anti-particules, anti-bac-
téries, anti-odeurs…

En outre, le système nécessite une pompe,


et la distribution doit être indépendante du
réseau d’eau de la ville.

Système de récupération des eaux pluviales

Parcours eau de pluie


Eau de récupération
filtrée dans la cuve

Trop
plein

Pompe
Cuve
enterrée

16
I. Le fonctionnement et les usages

Utilisation
Avec un tel système, vous pouvez utiliser l’eau de pluie
à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, ou simplement à
l’intérieur.

Il s’adapte à vos besoins.

Les robinets de distribution d’eau de pluie doivent


néanmoins être munis d’une plaque de signalisation
avec la mention « Eau non potable » ainsi que d’un
pictogramme.

Coût
Selon l’utilisation et le type de système de récupération d’eau de pluie, les
prix varient énormément.

Si vous souhaitez utiliser l’eau de pluie pour votre maison, la cuve doit être
conséquente, de 8 m3 à 10 m3 au minimum, ce qui nécessite une cuve enter-
rée (béton ou polyéthylène).

À titre indicatif, il faut compter entre 5 000 € et 10 000 € selon le volume et


la complexité de l’installation.

17
I. Le fonctionnement et les usages

AA Pour aller plus loin


Astuces

Récupérer les eaux pluviales : un principe fondamental


par Général de récupération des eaux pluviales

La récupération des eaux pluviales était une pratique ancestrale pour laquelle
nos aïeux ont rivalisé d’ingéniosité quant à sa mise en place, afin d’éviter la cor-
vée d’aller au puits pour les besoins en eau quotidiens.
Cette pratique est tombée en désuétude au nom du confort et de la facilité
qu’apporte le réseau d’eau urbain au service de notre quotidien. Il n’y a guère
plus que les jardiniers qui ont conservé cette utilisation de l’eau de pluie pour
l’arrosage et le bien-être de leurs plantations.
Mais la prise de conscience générale sur l’état de notre planète et les États géné-
raux du Grenelle de l’Environnement ont mis en avant les risques de pénurie
d’eau douce et l’obligation de préserver notre ressource d’eau potable.
En effet, est-il encore acceptable, aujourd’hui, d’utiliser de l’eau potable pour
nos besoins domestiques ?
Actuellement, dans certaines parties du monde, des êtres humains meurent par
manque d’eau. C’est chez nous que cette eau si gaspillée aujourd’hui viendra à
manquer demain.
Des mesures s’imposent, il est temps d’agir. C’est pourquoi le système de récu-
pération des eaux pluviales doit reposer à la fois sur une approche économique,
mais aussi philosophique.
En effet, durant les dix dernières années, le prix de l’eau a augmenté d’environ
93 %, et il continue d’augmenter chaque année de 10 %.
Avec une installation bien adaptée à vos besoins, vous êtes en droit d’espérer
une réduction de votre consommation d’eau de l’ordre de 60 % dans le respect
de la réglementation. C’est donc une solution écologique pour vos économies.
Mais au-delà de faire des économies, il est essentiel que les populations prennent
conscience qu’il est temps de préserver cette ressource qui ne tardera pas à man-
quer : sans eau, pas de vie…

18
I. Le fonctionnement et les usages

Rétention ou récupération des eaux de pluie ? Et pourquoi pas les deux !


par Agoa Environnement

Il est devenu très fréquent d’imposer aux personnes souhaitant faire construire
une maison une cuve de rétention d’eau de pluie. Cela est très louable et permet
de désengorger le réseau pluvial.
Néanmoins, il est quand même dommage de ne faire que retenir cette eau…
sans l’utiliser !
Heureusement, des solutions existent et permettent de faire les deux : conserver
un volume donné pour la rétention et utiliser le reste de l’eau pour un usage
externe ou interne.

Questions / réponses de pro

Assainissement et traitement des eaux pluviales


L’assainissement recouvre-t-il le traitement des eaux pluviales ?
Question de Henri126

ΔΔ Réponse de Lrk
Les eaux de pluie ne sont pas prises en charge par le système d’assainisse-
ment des eaux usées.
Leur volume apporterait en effet une surcharge excessive, elles doivent donc
être traitées à part.
ΔΔ Réponse d’Agoa Environnement
Les réseaux doivent effectivement être séparés, que ce soit pour de l’assai-
nissement collectif ou autonome.
ΔΔ Réponse de Beiser
L’utilisation des eaux de pluie entraîne un déversement d’eau dans le réseau
d’assainissement, la mairie doit donc être prévenue.
Le Code général des Collectivités territoriales prévoit que toute personne
tenue de se raccorder au réseau d’assainissement et qui s’alimente en eau,
totalement ou partiellement, via une source qui ne relève pas d’un service
public, doit en faire la déclaration à la mairie.

19
I. Le fonctionnement et les usages

En effet, le rejet de ces eaux entraîne le paiement de la redevance d’assainis-


sement. Actuellement, pour chaque mètre cube d’eau consommé et rejeté
dans le réseau d’assainissement, le consommateur paie ce service dans sa
facture d’eau.
Pour l’eau de pluie, qui par définition n’est pas consommée au robinet, mais
est rejetée dans le réseau, le propriétaire doit également s’acquitter de cette
taxe.
Cette redevance est calculée soit par mesure directe au moyen de dispositifs
de comptage posés et entretenus aux frais de l’usager, soit sur la base de
critères permettant d’évaluer le volume d’eau rejeté : surface de l’habitation
et du terrain, le nombre d’habitants, la durée du séjour.

Récupération de l’eau de pluie sur un balcon


Je cherche un système de récupération d’eau de pluie à coupler à un goutte à
goutte pour arroser les plantes de mon balcon.
Est-ce qu’un tel système existe ?
Question de Sandrine69

ΔΔ Réponse de Lrk
Il existe des récupérateurs en zinc, spécialement conçus pour les balcons.
Ce sont de mini-réservoirs de stockage, qui peuvent contenir jusqu’à 40 L.
De plus, ils sont munis d’un arrosoir accroché à la cuve.
C’est un moyen simple et efficace.
ΔΔ Réponse d’Ozelo
Effectivement, ce type de systèmes existe, mais je vous conseille tout de
même de faire très attention au trop-plein, car les cuves sont très petites.
Si les averses dans votre région sont fréquentes, la cuve risque vite d’être
saturée.

Filtrer l’eau de pluie


Je voudrais savoir s’il est possible de récupérer et de filtrer l’eau de pluie pour
l’utiliser ensuite pour la douche.
Question d’Amaury2

20
I. Le fonctionnement et les usages

ΔΔ Réponse de Jeremygoldyn
Tout dépend des filtres dont vous disposez.
En théorie, les filtres retiennent les impuretés majeures comme les débris,
etc., mais régulent également les charges ioniques avec des résines.
Ce sont des systèmes qui permettent de retenir, par exemple, le calcium
(pour éviter une eau trop dure), mais cela a aussi pour effet de rendre l’eau
plus salée.
En résumé, il faut bien se renseigner sur la technologie du filtre que vous
utilisez.
Néanmoins, votre question est délicate, car on peut autant y répondre par
l’affirmative que par la négative.
En effet, si les NOX participent à l’augmentation de l’acidité de l’eau sur
laquelle les filtres n’ont souvent pas de pouvoir, sauf s’ils permettent de
régler le pH, alors vous ne pouvez pas utiliser cette eau pour la douche.
Par contre, si les COX sont insolubles dans l’eau, il n’y aura aucune réac-
tion, et donc aucun danger à utiliser cette eau pour la douche.
Rappelons que les pics de pollutions signifient des concentrations en NOX
et COX importantes dans l’air.
ΔΔ Réponse d’Invité
Pour information, il est aujourd’hui interdit d’utiliser l’eau de pluie pour se
laver ou laver la vaisselle.
Les seuls usages autorisés sont définis dans l’arrêté du 21 août 2008 : lavage
des sols, jardinage, lavage de la voiture, WC et lave-linge.
Ceux qui proposent plus sont loin d’être des professionnels !
ΔΔ Réponse de Dsebastien
Attention, si la filtration est appropriée, vous n’avez pas besoin de prendre
en considération les pics de pollution (filtration 5 microns).
ΔΔ Réponse d’Agoa Environnement
Le meilleur moyen pour utiliser les eaux pluviales pour votre douche est de
rajouter un filtre UV-C.

21
I. Le fonctionnement et les usages

Récupérer l’eau de pluie pour la maison


Nous avons un projet d’autonomie totale en énergie : éolien, solaire, phytoépu-
ration pour les eaux grises, toilettes sèches et récupération d’eau de pluie après
traitement, en usage domestique courant.
On nous a récemment dit que ce n’était pas légal, même si par la suite, on ne
rejetait pas cette eau dans le circuit des égouts. Qu’en est-il ?
Question de Lilichoune

ΔΔ Réponse d’Agoa Environnement


La récupération d’eau de pluie est tout à fait légale, elle fait même l’objet
d’un crédit d’impôt sur le matériel (hors pompe).
Cependant, elle est très encadrée, et l’installation doit être complète et réa-
lisée par un professionnel pour pouvoir bénéficier de ces avantages fiscaux.
Au niveau des usages possibles, sachez que vous pouvez l’utiliser en exté-
rieur, quel qu’en soit le besoin, et à l’intérieur de la maison pour les WC, le
lave-linge et le lavage des sols.
La réglementation française ne permet pas, pour l’instant, un usage corporel
ou alimentaire.
ΔΔ Réponse d’Ozelo
Il faut être patient, car, en effet, l’usage domestique de l’eau de pluie est
limité pour le moment en France, mais un travail juridico-technique lourd
est en place.
Vous pouvez vous tenir informé sur le site du Syndicat National des Acteurs
de la Récupération d’eau de pluie.
ΔΔ Réponse de Beiser
Attention, il existe une différence entre récupérer l’eau de pluie et utiliser
cette eau dans un but alimentaire.
En effet, il est tout à fait légal de récupérer l’eau de pluie, nous sommes
d’ailleurs encouragés à le faire, la preuve en est le crédit d’impôt de 15 %
sur le matériel.
Cependant, contrairement à la Belgique, il est interdit de récupérer l’eau de
pluie pour une consommation alimentaire en France. Vous pouvez arroser
le jardin, nettoyer la voiture, l’utiliser pour les toilettes, etc.

22
I. Le fonctionnement et les usages

ΔΔ Réponse de Pbjardin
Pour information, 60 millions de consommateurs, dans son numéro de juil-
let 2011, teste des douchettes à économie d’eau et préconise la pose d’un
matériel d’économie d’eau sur les robinets et les WC.
L’étude montre qu’une famille de quatre personnes peut réduire de 30 % sa
facture d’eau, soit 50 m3/an, tout en gardant le même confort.
Il est indiqué que ces matériels d’économie d’eau permettent au final une
économie comprise entre 217 € et 267 €/an, ce qui représente 45 % de la
facture d’eau (30 % d’économie pour l’eau et 15 % sur l’énergie).


23
II.
La cuve, un élément essentiel

Avec le toit et les gouttières, la cuve


est l’un des éléments principaux de la
récupération d’eau de pluie. En effet,
c’est elle qui permet de stocker l’eau
tout au long de l’année.

Le choix de la cuve est donc essentiel :


volume, matériau, type d’installation
(hors-sol ou enterrée ? Intérieure ou
extérieure ?), tout doit être passé en
revue pour optimiser votre système
de récupération et faire de véritables
économies.

En ce qui concerne les matériaux, vous


avez le choix entre une cuve en béton
ou en polyéthylène. Quoi qu’il en soit,
la paroi intérieure de la cuve doit être
inerte vis-à-vis de l’eau de pluie.

24
II. La cuve, un élément essentiel

Trois questions vous aideront alors à choisir le modèle le plus adapté à vos


besoins :

ππ Pour quel(s) usage(s) : jardin et piscine ou jardin et maison ?


ππ Pour quelle fréquence d’utilisation : à l’année ou ponctuellement ?
ππ Quel budget ?

Le volume
Le choix du volume de la cuve
est toujours complexe, car il
dépend de nombreux critères liés,
notamment :

ππ à votre utilisation ;
ππ à votre situation géographique.
Néanmoins, il existe quelques
méthodes simples pour estimer le
volume nécessaire.

Mais le plus sage est probablement


de demander l’avis d’un profession-
nel, qui, non seulement, connaît les
particularités climatiques de votre
région, mais qui, en plus, effectuera
la pose du système.

Critères
L’estimation du volume d’une cuve est avant tout logique. Il faut prendre en
compte :

ππ la pluviométrie moyenne annuelle de votre région (en mm/m²) ;


ππ la surface de votre toit (en m²),
ππ vos besoins.

25
II. La cuve, un élément essentiel

Ainsi, plus les précipitations


sont rares, plus la taille de la
cuve doit être importante. En
effet, dans les régions sèches,
la cuve doit comporter une
réserve d’eau de pluie de
grande capacité, cela afin de
vous alimenter en eau de pluie
les jours où il ne pleut pas.

Inversement, dans les


régions humides, la cuve peut être plus petite, puisqu’elle est remplie plus
fréquemment.

Estimations
Le tableau qui suit présente le volume d’eau nécessaire en fonction de l’usage
souhaité.

Usage Besoins annuels


Arrosage peu important : moins de 50 m² 150 L à 500 L
Arrosage important : plus de 50 m² 500 L à 1 500 L
Arrosage important + lavage d’une voiture 1 500 L à 3 000 L
Arrosage important + lavage d’une voiture
3 000 L à 6 000 L
+ utilisation pour la maison
Arrosage important + lavage d’une voiture
+ utilisation pour la maison + appoint d’eau 6 000 L à 9 000 L
pour la piscine

Spécialistes
Comme il est parfois difficile de viser juste, l’idéal est probablement de
demander à un spécialiste de votre région qui vous orientera vers les solutions
les plus adaptées.

Dans tous les cas, mieux vaut choisir une cuve un peu trop grande plutôt que
l’inverse !

26
II. La cuve, un élément essentiel

Les matériaux
Le béton/pierre calcaire et le polyéthylène sont les deux principaux matériaux
utilisés dans la construction des cuves de récupérateurs d’eau de pluie.

En béton
Contrairement au polyéthy-
lène, le béton est composé
de ciment alcalin qui adou-
cit l’eau de pluie en
neutralisant son acidité
naturelle.

Pour cela, l’eau doit


cependant stagner dans
la cuve pendant environ
quinze jours.

L’eau de pluie est alors moins corrosive pour la cuve et les canalisations. Elle
subit une déminéralisation, qui permet de diminuer les problèmes de tartre.

Enterrée ou hors-sol, la cuve en béton peut être soit livrée complète, soit
moulée sur place. La seconde option est surtout utilisée pour les grands
volumes.

En revanche, l’installation d’une cuve en béton nécessite l’intervention d’un


professionnel, le matériau étant très lourd.

C’est donc aussi le système le plus coûteux à mettre en place.

Par ailleurs, la cuve en béton présente l’avantage d’être très résistante dans le
temps, sa durée de vie étant de plusieurs dizaines d’années.

En outre, un enduit imperméabilisant doit être appliqué à l’intérieur de la cuve


de manière à éviter les fuites. Il doit être refait tous les cinq ans.

27
II. La cuve, un élément essentiel

Cependant, de micro-fissures peuvent apparaître


avec les années et causer des problèmes d’étan-
chéité. C’est pourquoi un entretien régulier et soigné
est nécessaire. De plus, le béton est un matériau
rugueux qui retient les saletés.

En revanche, contrairement au polyéthylène, la cuve


en béton n’a pas besoin d’être vidée en hiver. Si elle
est enterrée, elle présente peu de risques de gel.

Selon l’utilisation et le type de système de récupé-


ration d’eau de pluie, les prix varient énormément.
Pour un usage uniquement dans le jardin, comptez
entre 2 000 € et 4 000 € pour une cuve enterrée de 5 000 L.

Mais pour le jardin et la maison, mieux vaut prévoir une cuve de 8 m3 à 10 m3
minimum, ce qui vous coûtera entre 5 000 € et 10 000 € selon le volume et la
complexité de l’installation.

En outre, les fosses septiques en béton peuvent fonctionner en cuve de


récupération d’eau et sont souvent moins chères. Cependant, elles sont
déconseillées par la législation et peuvent vous empêcher de bénéficier du
crédit d’impôt de 15 %.

En polyéthylène
La cuve d’eau de pluie en polyéthylène haute den-
sité (PEHD) séduit davantage par son faible coût
et sa facilité d’installation. C’est de plus une bonne
solution pour la récupération d’eau de pluie à des-
tination de votre jardin comme de votre maison.

En hors-sol, la cuve en polyéthylène est très simple


à mettre en place. Légère, facile à manipuler et
d’un transport commode, elle est de plus renfor-
cée et peut donc être enterrée : comptez alors une
journée de pose par un spécialiste.

28
II. La cuve, un élément essentiel

Toutefois, contrairement au béton, le polyéthylène ne neutralise pas l’acidité


naturelle de l’eau de pluie, ce qui peut causer des problèmes de corrosion des
canalisations. Mais pour neutraliser l’eau de pluie, on peut en revanche placer
dans la cuve en plastique des pierres calcaires ou encore des parpaings.

Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, le polyéthylène est un matériau


qui ne se désagrège pas, et le filtre protège de toutes les impuretés que peut
contenir l’eau (bactéries, impuretés, etc.).

En outre, la cuve en polyéthylène a une bonne longévité. En effet, le polyé-


thylène haute densité est un plastique résistant aux rayons solaires. On parle
d’une durée de vie de 25 ans minimum, mais dans les faits, les fournisseurs
proposent généralement des garanties de 10 ans.

En pose enterrée, le polyéthylène


ne craint pas la pression du sol et
ne se fissure pas contrairement au
béton. Cependant, cette pose
enterrée est à privilégier dans des
zones sans passage de véhicules.

Enfin, le PEHD présente aussi


l’avantage d’être facilement
recyclable.

Néanmoins, ce type de cuves doit être vidé durant l’hiver pour éviter le gel,
dans le cas d’une pose hors-sol. Il est aussi strictement interdit d’utiliser un
produit anti-gel.

Beaucoup moins coûteuse qu’une cuve en béton, la cuve en PEHD présente


des prix variés en fonction du volume de la cuve : environ 300 € pour une
cuve de 1 000 L hors-sol. Comptez entre 3 000 € et 8 000 € pour une cuve
enterrée de 2 000 L et 10 000 L, pose comprise.

Le prix de la pose est généralement bien moins cher que celui d’une cuve en
béton. Le matériau est plus facile à transporter et à installer, et vous n’avez
pas besoin de machine pour la soulever.

29
II. La cuve, un élément essentiel

Comparatif
Béton Polyéthylène (PEHD)
Utilisation Tous Tous
La meilleure (moins calcaire
Qualité de l’eau Un peu moins bonne
et moins acide)
• Très simple, car légère
• Par un professionnel
• Convient aussi bien pour
Installation • Convient surtout pour les
les cuves enterrées que
cuves enterrées
hors-sol
Doit être vidée en hiver si
Entretien Assez simple
elle est hors-sol
• Très bonne
• Très bonne
Résistance • Quelques risques de
• Pas de dégradations
fissures
Coût Onéreux Plus économique

L’installation
Une cuve peut être soit enter-
rée, soit en surface, on dit
alors qu’elle est hors-sol. Le
choix dépend de votre usage,
du type de cuve souhaité et
de la configuration de votre
maison et de votre terrain.

En ce qui concerne son empla-


cement, le plus important
est de l’installer à proximité
immédiate de votre maison
pour permettre le raccor-
dement aux gouttières. Il est alors possible de la placer à l’intérieur ou à
l’extérieur de votre maison, même si la seconde option est la plus répandue.

Dans tous les cas, votre cuve doit rester facilement accessible pour un entre-
tien régulier.

30
II. La cuve, un élément essentiel

Cuve hors-sol
Les systèmes hors-sol présentent l’avantage
d’être simples à installer et économiques si vos
besoins en eau de pluie sont limités. C’est le
système de récupération d’eau de pluie le plus
simple à mettre en place.

Légère, la cuve hors-sol s’installe très facilement


dans votre jardin, contre un mur de la maison.
Le raccordement aux gouttières est également
très simple grâce aux kits proposés par les four-
nisseurs : lorsque la cuve est pleine, on enlève
le raccordement pour éviter le débordement.
Enfin, la distribution de l’eau se fait via des
robinets intégrés à la cuve.

Deux grands modèles se partagent ainsi le marché : le récupérateur d’eau,


système basique avec de faibles volumes d’eau, et la cuve pour les grands
volumes.

En outre, devant l’enthousiasme des Français pour les systèmes de récupéra-


tion d’eau, les constructeurs ont fait de gros efforts esthétiques. On trouve
désormais des récupérateurs d’eau de toute taille, couleur, matière et forme.

Néanmoins, la cuve hors-sol


en polyéthylène (PEHD) est
surtout utilisée dans le cas de
surfaces restreintes et pour
de faibles volumes d’eau. En
effet, elle est moins protégée
des rayons du soleil, ce qui
accroît le développement
d’algues et de bactéries. Par
ailleurs, elle doit être vidée
l’hiver, car elle n’est pas pro-
tégée contre le gel.

31
II. La cuve, un élément essentiel

Contrairement à la cuve enterrée, la cuve hors-sol présente aussi l’incon-


vénient d’être visible et peut parfois dénaturer l’harmonie de votre jardin.
Elle peut cependant être camouflée par une haie, un buisson ou d’autres
plantations.

La cuve hors-sol est principalement choisie pour son faible coût, comptez
environ :

ππ 40 € pour une cuve de 200 L ;


ππ 300 € environ pour une cuve de 1 000 L :
ππ 20 € à 30 € pour un kit de raccordement aux gouttières.

Cuve enterrée
La cuve enterrée, contrairement aux systèmes hors-sol, vous permet une
utilisation élargie de l’eau de pluie pour toute votre maison et durant toute
l’année. En revanche, son coût est plus important, car elle nécessite des tra-
vaux d’aménagement.

Filtre Réseau ou
épandage

Régulateur de
débit avec flotteur

Volume de
Tuyau amenant l’eau rétention
de pluie filtrée
dans la maison Volume
d’utilisation

Siphon de
trop plein

Eau de pluie
Tuyau
anti-remous Eau filtrée

32
II. La cuve, un élément essentiel

Le choix d’une cuve enterrée pour récupérer l’eau de pluie convient pour tous
les usages : jardin et maison. De plus, elle peut être installée à l’extérieur ou à
l’intérieur de votre maison.

En revanche, son
installation néces-
site l’intervention
d’un spécialiste qui
se chargera des dif-
férentes étapes :
creuser le trou de
l’emplacement,
mettre la cuve en
terre, faire les rac-
cordements du
système au réseau
de votre maison
pour une utilisation en intérieur (WC, machine à laver…) et s’assurer que le
réseau d’eau de pluie et le réseau d’eau potable de la ville ne communiquent
pas.

Par ailleurs, pour son bon fonctionnement, la cuve enterrée doit être
équipée :

ππ d’une pompe, afin d’envoyer l’eau dans les canalisations de la maison ;


ππ d’un système de filtration, notamment si vous souhaitez consommer l’eau
de pluie ;
ππ d’un système d’aération ;
ππ d’un système anti-retour, qui permet au réseau traditionnel d’eau potable
de prendre le relais du réseau d’eau de pluie lorsque la cuve est vide et
empêche toute communication entre ces deux réseaux ;
ππ d’un indicateur de niveau, pour savoir quand la cuve est vide ou pleine ;
ππ d’un système de trop-plein, qui évacue l’eau de pluie vers le réseau des
eaux pluviales lorsque la cuve est pleine.

33
II. La cuve, un élément essentiel

Par contre, l’installation


d’une cuve enterrée en
polyéthylène en zone
inondable, ou sur un
terrain instable, requiert
une assise en béton
appelée « radier
béton ».

Cette dalle assure la


stabilité de la cuve. Des
sangles sont également
nécessaires pour main-
tenir la cuve sur sa dalle.
Le béton, parce qu’il est
plus lourd, est plus stable et ne nécessite pas cette précaution.

En outre, une cuve enterrée en béton de 5 000 L (raccordement au réseau


d’eau compris) coûte environ 2 000 € ; mais il faut compter au moins 5 000 €
pour un volume de 8 000 L.

Les cuves en polyéthylène (PEHD) sont moins chères :

ππ 3 000 € pour une cuve de 2 000 L, pose comprise.


ππ 8 000 € pour une cuve de 10 000 L, pose comprise.
Pour une filtration optimale, il est préférable d’acheter un matériel de qualité,
même s’il est plus coûteux : environ 200 € (à changer une à deux fois par an).

Votre retour sur investissement dépendra de vos besoins et de votre capacité


à récupérer l’eau de pluie.

Cuve intérieure
Si vous décidez d’enterrer votre cuve, deux possibilités s’offrent alors à vous.
Vous pouvez soit la placer dans le sous-sol ou le vide sanitaire de votre mai-
son, à l’intérieur, soit dans votre jardin, à l’extérieur.

34
II. La cuve, un élément essentiel

Fonctionnement d’une cuve intérieure

Gouttière

Filtration
Pompe

Tuyau
Régulateur Filtration Trop plein d’évacuation

eau de pluie traitée eau de pluie


eau du réseau de la ville

Si vous optez pour une installation intérieure, quelques règles sont néanmoins
à respecter.

Tout d’abord, la cuve doit être placée


dans un lieu situé sous une pièce non
habitée : garage, annexes ou dépen-
dances. De plus, cette pièce doit être
totalement étanche, puisqu’elle fait
office de citerne. Même si ce type de
cuves peut être utilisé tout au long de
l’année, ce n’est pas recommandé, car
cela présente des risques importants en
raison de la pression de l’eau sur les
murs de la maison. Il existe aussi une forte probabilité de fuite ou d’humidité
par remontée capillaire.

En outre, cette installation ne bénéficie pas du crédit d’impôt, car elle n’est
pas conforme aux normes en vigueur.

35
II. La cuve, un élément essentiel

AA Pour aller plus loin


Astuces

Cuvelage et étanchéité des citernes


par Gauthier Distribution

Certains supports de citernes, ou espaces étanches de stockage d’eau, sont l’ob-


jet de désordres divers (fissurations, faïençage, porosité…).
Cependant, des solutions existent pour remédier à ce type de problèmes !
En effet, les fissures, joints défectueux et garnissages se traitent à l’aide d’un
mortier élastique à base de ciment et de résines en émulsion.
D’autre part, un enduit/mortier souple convient parfaitement pour corriger
l’étanchéité du support.
Avant d’appliquer ce type d’enduits, il est néanmoins nécessaire de préparer le
ou les supports. Ces derniers doivent être sains, cohésifs, sans traces d’huile ou
autres salissures.
Il est impératif également d’éliminer toute laitance et de réparer les fissures
importantes éventuelles. Puis, il faut traiter les points singuliers conformément
au cahier des charges.
En outre, le traitement s’effectue toujours en deux couches, à raison de 2 kg à
2,5 kg par m².
Pour cela, il suffit de préparer le produit en mélangeant les deux composants
(mettre toujours la poudre dans la résine) à l’aide d’un brasseur électrique à
vitesse lente.
Par ailleurs, il est possible d’incorporer des fibres de polypropylène dans la pre-
mière couche selon l’état de fissuration des supports (traiter au cas par cas).
Il est ensuite préférable de mouiller les supports poreux avant l’application, qui
se fait à la brosse. Ne travaillez pas sur un support gelé ou si le gel est à craindre
dans les 24 h : ne jamais travailler en dessous de 8 °C et au-dessus de 35 °C.
Même si l’enduit peut être recouvert au bout de deux jours, il est préconisé
d’attendre huit jours avant la remise en eau ou le remplissage total.

36
II. La cuve, un élément essentiel

La part d’eau de pluie récupérée en France


L’utilisation des eaux de pluie en France semble très limitée, puisqu’elle atteint
tout juste 3 % de la quantité de pluie tombée sur le territoire.
Pour être précis, la consommation nette d’eau de pluie récupérée (hors produc-
tion d’énergie) représente 3 % du volume total des écoulements et infiltrations
issus des précipitations.
Ce pourcentage doit être repris en tenant compte du cycle de l’eau, de la réparti-
tion des précipitations selon les régions et les saisons, et surtout de la végétation
qui en bénéficie !
Chaque année, sur 500 milliards de m³ de précipitations pluviales, 312 milliards
de m³ sont consommés par l’évapotranspiration des plantes.
Une large part des eaux pluviales sert ainsi directement à l’agriculture et aux
forêts, sans avoir été récupérée.
Par rapport aux volumes restants, la consommation brute (avant restitution au
milieu) de l’ensemble des usages représente un pourcentage de 19 % des eaux
de pluie tombées sur la France.
À noter que 50 % de la consommation nette (après restitution partielle au milieu)
de l’eau récupérée sert à l’agriculture.
Source : JO 23/11/2010.

Questions / réponses de pro

Mise en place d’une chape


Je suis en train d’installer un récupérateur d’eau de pluie dans mon jardin. Je
voudrais savoir quand une chape est nécessaire sous la cuve.
Question de Dom

ΔΔ Réponse de Reserveo
En ce qui concerne la chape, cela dépend bien sûr de la nature de votre sol.
Mais en principe, vous devriez pouvoir installer votre cuve sur un sol en
extérieur sans avoir recours à la pose d’une chape.

37
II. La cuve, un élément essentiel

Cuve de récupération d’eau de pluie pleine


Lorsque ma cuve est pleine, le trop-plein coule dans mon jardin.
On m’a conseillé d’installer une pompe pour déverser cette eau vers le réseau
des eaux pluviales.
Comment dois-je procéder ?
Question de Moi

ΔΔ Réponse d’Environnement-bio
Pourquoi ne pas laisser l’eau sortir du trop-plein dans votre terrain ?
Je ne vois pas l’intérêt de remettre une pompe, sauf si votre terrain est gorgé
d’eau et que des infiltrations apparaissent chez vous.
Dans ce cas, je ne vois qu’une autre option : acheter une deuxième cuve
plus grosse.
ΔΔ Réponse d’Assaini-somme Conseil
Pour la question du trop-plein, plusieurs solutions existent.
Vous pouvez rediriger les eaux vers le réseau d’eau pluviale ou effectuer un
réseau qui part de votre cuve et va disperser le surplus dans votre jardin par
un épandage aérien (surtout si vous avez des parterres de plantes).
Sinon, il est aussi possible de réaliser un épandage souterrain, mais cette
option est à éviter dans vos parterres, car les racines risquent de boucher les
pores de votre épandage.
Mais il est vrai que la meilleure option reste de vous équiper d’une
seconde cuve, vous pourrez ainsi utiliser plus d’eau.

Algues dans une cuve en plastique


Comment éviter la formation d’algues dans une cuve en plastique ?
Question de Jacques49

ΔΔ Réponse d’Ozelo
Le meilleur moyen pour éviter toute formation d’algues dans une cuve est
de la rendre opaque aux rayons UV créés par le soleil.
Pour cela, vous pouvez par exemple la peindre en noir.

38
II. La cuve, un élément essentiel

ΔΔ Réponse de Beiser
En laissant entrer la lumière du jour dans une telle citerne, à cause de la
présence de sels minéraux et aussi de la matière organique (venant du toit
de captage), des algues s’y développent sur les parois, mais aussi dans l’eau.
En l’absence d’aération forcée de l’eau, ces algues finissent par fermenter en
anaérobiose (en l’absence d’air) conférant à l’eau une odeur de pourriture.
Dans des citernes fortement éclairées, les algues finissent par rendre l’eau
verdâtre ou jaunâtre et colmatent rapidement les filtres.
Il vaut donc mieux ne pas laisser entrer la lumière du jour. La solution pour
résoudre ce problème : la cuve enterrée qui ne souffre pas des rayons du
soleil.

Traitement de l’eau corrosive


L’eau corrosive prend un goût de cuivre en passant dans le réseau de la maison
et elle donne rapidement une mauvaise odeur au linge sortant de la machine.
Existe-t-il un système permettant de traiter l’eau ?
Question de Christophe19
ΔΔ Réponse de Lrk
Il faut utiliser un inhibiteur de corrosion, pour ralentir la corrosion du cuivre :
c’est un composant chimique.
Ou alors, vous pouvez adoucir l’eau, puis injecter du polyphosphate de zinc :
cela permet de mettre un film protecteur sur les canalisations et d’améliorer
la solubilité des minéraux.
ΔΔ Réponse de Jnjan
Essayez un filtre à charbon pour commencer.

Diamètre du raccordement
Quel est le diamètre du raccordement des eaux pluviales dans un filtre, sachant
que ma toiture fait 220 m² ?
Mon tuyau d’aspiration qui va de la cuve à la pompe est un PE de 25. Dois-je
absolument le changer pour un PE de 35 ?
Question de Fredo

39
II. La cuve, un élément essentiel

ΔΔ Réponse de Symbiose
Pour raccorder 220 m² de toiture, il faut un diamètre minimum de 80 mm,
au risque de ne récupérer que peu d’eau.
Par rapport au tuyau d’aspiration, si votre pompe est située à moins de
10 m et à faible profondeur, je laisserais le tuyau de 25.
Attention, le choix de la pompe est important, il vaut toujours mieux y
mettre le prix, vous y gagnerez en fiabilité et facilité de maintenance.

40
III.
Les autres éléments : toit,
gouttières, pompe et filtration

Avec la cuve, le toit et les gouttières sont les


éléments les plus importants pour une bonne
efficacité de votre système de récupération
d’eau de pluie.

Sachez également que dans certains cas, votre


cuve de récupération doit être équipée d’une
pompe et qu’avant d’être utilisée en eau sani-
taire, l’eau de pluie doit subir une filtration.
Le matériau de la gouttière est important,
car il vous permettra ou non de récupérer
l’eau pour un usage en intérieur. Attention
cependant, l’amiante-ciment et le plomb sont
interdits.

En outre, la pompe et la filtration devront être adaptées à vos usages (arro-


sage, eau sanitaire, etc.).

41
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Le toit
Pour optimiser votre système de récupération d’eau de pluie, il est essentiel
que votre toit soit adapté.

Pour le savoir, il faut se pencher sur deux points clefs : la surface et le


matériau.

Surface
Votre capacité de récupération d’eau de pluie dépend
de la surface de votre toit, plus elle est importante,
plus vous pouvez collecter d’eau, et de son inclinaison,
le toit plat est ainsi peu efficace.

Par exemple, avec une toiture de 100 m², vous pouvez


collecter jusqu’à 60 000 L d’eau dans l’année.

Néanmoins, le climat de votre région est aussi un cri-


tère essentiel : selon votre situation géographique, la
pluviométrie peut varier du simple au triple !

À vous d’estimer si l’installation d’une cuve est


rentable…

Ainsi, pour un toit de même superficie que l’exemple précédent, mais dans
une région sèche, vous ne pourrez collecter que 3 000 L d’eau par an.

Attention : il est interdit de récupérer l’eau de pluie sur un toit-terrasse accessible.

Matériaux
Pour une récupération d’eau de pluie de qualité et opti-
male, il est préférable d’utiliser des tuiles, de l’ardoise
naturelle, du zinc et du verre.

Mais, le béton, la tôle ondulée en fer galvanisé et le plas-


tique sont aussi envisageables.

42
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Par contre, il ne faut jamais se servir :


ππ du cuivre (toxique, car soluble au contact de l’acidité de l’eau) ;
ππ de l’aluminium ;
ππ des matériaux synthétiques ;
ππ du goudron ;
ππ du bois (perte de 5 % de l’eau de pluie, forte coloration de l’eau, bactéries).
ππ d’un toit végétal, qui offre peu de récupération d’eau, beaucoup d’impu-
retés et une couleur brunâtre.
En outre, l’amiante et le plomb sont strictement interdits.
Le tableau suivant indique la capacité de récupération d’eau de pluie selon les
matériaux du toit.

Matériau Efficacité
Tuiles üüü
Graviers üü
Toit végétal ü
Tôle ondulée üüü
Toit plat ü

Les gouttières
Les gouttières sont aussi importantes, puisqu’elles véhiculent l’eau de la toi-
ture jusqu’à la cuve. Elles peuvent alors être en zinc, faïence ou PVC.

43
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Matériaux
Pour les gouttières et les conduits de descente, tous
les matériaux corrodables sont strictement interdits.

C’est pourquoi les matériaux les plus utilisés sont le


cuivre, le zinc, l’acier inoxydable, la fonte et le PVC.

En outre, les conduits et leurs robinets de distribu-


tion doivent portés une mention claire : « Eau non
potable ».

Entretien
Pour éviter la stagnation de grosses impuretés dans
votre cuve (feuilles, oiseaux morts…), il est conseillé
de placer des grilles de protection au-dessus de la descente des gouttières
(crapaudine).

Ces dernières sont alors à nettoyer tous les deux mois.

D’autre part, les gouttières en elles-mêmes doivent subir un entretien au


moins deux fois dans l’année (début et fin de l’hiver) pour éviter qu’elles ne
s’obstruent et débordent.

La pompe de récupération d’eau


Parfois, votre cuve de récupération d’eau de
pluie doit être équipée d’une pompe afin d’en-
voyer l’eau dans les tuyaux ou dans les
canalisations de votre maison.

C’est le cas des habitations équipées d’une cuve


enterrée ou d’une cuve hors-sol sans robinet.

Deux modèles sont ainsi présents sur le marché :


la pompe de surpression et la pompe immergée.

44
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

La pompe de surpression, également appelée surpresseur ou groupe hydro-


phore, permet d’injecter l’eau de la citerne sous pression dans les canalisations
de votre maison.

La pompe immergée, nécessaire pour les cuves enterrées, envoie, elle, l’eau
dans les canalisations de la maison.

La filtration
Car elle peut s’être chargée de grosses impu-
retés, de microbes, de bactéries ou de produits
toxiques durant son voyage jusqu’à la cuve…,
l’eau de pluie doit nécessairement subir une fil-
tration afin d’être nettoyée et/ou purifiée, puis
utilisée en eau sanitaire.

Même si votre eau de pluie est transparente et


a une bonne odeur, ne vous y fiez pas, elle peut
être polluée !

Le type de filtration dépend alors de l’utilisation que vous souhaitez faire de


l’eau de pluie : arrosage uniquement ? WC ? machines à laver ? Selon son
usage, vous devrez installer une filtration.

Pour cela, il existe quatre principaux systèmes : l’osmoseur, le filtre céramique,


le filtre à sable ou le stérilisateur UV.

Filtration sur membrane : l’osmoseur


L’osmoseur fonctionne par osmose inverse,
c’est-à-dire que l’eau subit une pression très
forte, puis passe à travers une membrane
poreuse qui retient toutes les particules en
suspension et ne laisse passer que les molé-
cules d’eau.

45
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Ceci permet de séparer les particules gênantes de l’eau que l’on veut consom-
mer, elles sont évacuées en permanence. L’eau purifiée est alors appelée eau
osmosée. L’osmoseur est l’un des systèmes de filtration les plus recommandés
pour traiter l’eau de pluie, car il la purifie (mais élimine tous ses sels minéraux).

En effet, 99 % des bactéries, virus et éléments nocifs sont éliminés, contraire-
ment aux autres techniques de filtration, comme le sable ou le charbon actif,
qui ne parviennent pas à débarrasser l’eau des polluants inorganiques, de
l’amiante, du chrome, du cuivre, des nitrates, des sels… Cependant, l’osmo-
seur ne change pas la teneur de l’eau en calcaire.

En outre, un osmoseur se compose, en amont, d’un pré-filtre à sédiments, d’un


pré-filtre à charbon actif et d’une membrane très fine. En aval, une cartouche
de post-filtration au charbon actif traite les bactéries, améliore l’odeur…

Fonctionnement d’un osmoseur

Le montage s’effectue sous l’évier grâce à un kit. Il nécessite un raccordement


au réseau d’eau froide par un robinet auto-perceur (la membrane craint la
chaleur), un deuxième raccordement à l’évacuation pour l’eau rejetée, puis un
raccordement à une prise électrique reliée à la terre.

46
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Enfin, un robinet spécifique pour l’osmoseur doit être installé sur l’évier. Mais
il est possible d’ajouter un réservoir de stockage d’eau purifiée.

Ainsi, l’osmoseur est un


système qui traite effica-
cement les problèmes
de pureté de l’eau, mais
il est peu économique,
et son débit d’eau au
robinet d’eau froide
reste faible : jusqu’à 4 L
d’eau rejetés pour 1 L
d’eau filtrée.

Son prix élevé s’explique


surtout par le coût de la membrane, assez chère à l’achat, mais qui ne se
change que tous les deux à trois ans.

Par ailleurs, pour augmenter l’efficacité de l’osmoseur, des filtrations supplé-


mentaires peuvent être installées : filtre anti-sédiments, filtre à charbon actif,
cartouche reminéralisante, option anti-tartre.

En revanche, son entretien doit être hebdomadaire. Le taux de minéralité de


l’eau doit être contrôlé régulièrement grâce un testeur de conductivité.

Néanmoins, son coût de maintenance reste assez faible et comparable à celui


des autres systèmes de filtration. En effet, la membrane doit seulement être
changée tous les deux ans, et les filtres doivent être remplacés une fois par
an.

Un contrôle annuel est également obligatoire. Il doit toutefois être effectué


par un professionnel, seul à même d’analyser l’eau, son débit, sa pression,
de détecter les potentielles micro-fissures et de nettoyer en profondeur
l’osmoseur.

En outre, un compteur automatique, optionnel, permet de couper le tirage


d’eau lorsque le seuil de saturation est atteint.

47
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Stérilisateur UV
Le stérilisateur UV est un système de
filtration qui permet de traiter l’eau
de pluie contre les microbes, virus et
bactéries potentiellement présents
dans l’eau. Il élimine 99 % des bac-
téries contenues dans l’eau :
microbes, virus, algues, moisissures.

Il désinfecte ainsi l’eau de pluie pour


une utilisation sanitaire à l’intérieur
de la maison ou pour la piscine.

L’installation d’un tel système est simple : la rampe à UV se fixe sur une cana-
lisation. Quant à la maintenance, les lampes sont à changer à peu près tous
les ans.

Plus économique que l’osmoseur, environ 150 € pour un prix d’entrée de


gamme, il offre néanmoins une eau beaucoup moins pure.

Filtre céramique ou micro-filtration


Le système de filtre céramique, ou
micro-filtration, s’installe très facile-
ment sur l’arrivée d’eau du robinet
que vous souhaitez traiter. Il se
compose :

ππ d’un pré-filtre de cinq microns ;


ππ d’un filtre céramique d’une
porosité inférieure à un micron ;
ππ d’un filtre à charbon actif ;
ππ d’un compteur d’eau, en
amont, qui permet de connaître
votre consommation et de savoir quand le filtre doit être remplacé.

48
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

En outre, les différents filtres peuvent être regroupés dans une seule et même
cartouche.

D’une durée de vie allant de quatre à cinq ans, la capacité du filtre céramique


s’élève de 20 000 L à 25 000 L.

Par contre, il doit être nettoyé lorsque vous remarquez que le débit d’eau
ralentit. Pour cela, il suffit de passer l’élément filtrant de la cartouche sous
l’eau froide et de frotter délicatement avec une petite brosse.

Il est aussi nécessaire de changer le pré-filtre tous les ans.

Filtre à charbon actif


Le filtre à charbon actif est principalement uti-
lisé pour traiter les mauvaises odeurs issues de
l’eau de pluie, mais il peut également éliminer
de petits polluants comme les pesticides ou les
hydrocarbures.

Constitué de charbon de bois, de houille de


bois ou de coques de noix de coco, le charbon
est dit « actif », car il subit des traitements qui
le rendent plus poreux.

Sous forme de cartouche, il s’installe sous


l’évier, sur un porte-filtre fixé au tuyau du
point d’eau que l’on veut traiter.

Cependant, lors de la filtration, les particules


ne sont pas éliminées, ce qui nécessite un changement régulier de la car-
touche lorsque celle-ci est saturée.

Le type de cartouche doit être évalué en fonction de la nature de l’eau à trai-


ter et de la taille de ses particules.

Il faut compter entre 20 € et 110 € pour une cartouche, selon le type de filtre.

49
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Comparatif
Le tableau suivant présente les différents systèmes de filtration présents sur le
marché, en fonction de leur usage, leur installation et de la qualité de l’eau de
pluie qu’ils offrent.

Filtre à
Osmoseur Stérilisateur UV Filtre céramique
charbon actif
• Désinfection de Pour une eau
l’eau de pluie et de pluie pol-
Purification de Purification de
Usage de puits luée, colorée,
l’eau de pluie l’eau
• Élimine les avec une mau-
bactéries vaise odeur
Composition Améliore
Qualité de Élimine jusqu’à Élimine les
minérale de l’eau l’odeur de
l’eau 99 % des bactéries impuretés
parfaite l’eau
Système d’osmose
Rampe à UV qui Cartouche à
inverse et de filtres Installation simple
Installation se fixe sur une fixer sur un
à installer sous sous l’évier
canalisation pré-filtre
l’évier
• Rinçage du
• Entretien une à
filtre céramique
deux fois par
tous les sept à
an par un
30 jours suivant
professionnel
la qualité de
• Remplacement
l’eau contenue Changement
du pré-filtre et Simple change-
Entretien/ dans la cuve de la car-
du charbon actif ment des lampes
Maintenance • Changement du touche à
tous les ans annuellement
pré-filtre tous les saturation
• Remplacement
ans
de la membrane
• Changement du
de l’osmoseur
filtre céramique
tous les trois à
tous les quatre à
six ans
cinq ans
2 L à 10 L d’eau Toute l’eau est
Consommation Toute l’eau est fil- Toute l’eau est fil-
rejetée pour 1 L filtrée : pas de
d’eau trée : pas de perte trée : pas de perte
d’eau filtrée perte
Autour de 100 €
500 € à 1 300 €
150 € pour une par an sans comp-
Coût pour l’ensemble de 20 € à 110 €
rampe à UV ter la rampe à UV
l’installation
à acheter au départ

50
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

AA Pour aller plus loin


Astuces

Quel cache-récupérateur d’eau pour votre terrasse ?


Les récupérateurs d’eau sont de plus en plus présents sous nos gouttières. Ils
permettent de puiser de l’eau de pluie pour arroser les plantes. Cela dit, un récu-
pérateur d’eau n’est pas très esthétique, surtout sur une terrasse, il vaut donc
mieux le cacher. Pour cela, il existe des systèmes adaptés et esthétiques, pour
une décoration personnalisée.
Bien que nouveau sur le marché, le cache-récupérateur d’eau en bois est présent
dans un certain nombre de grandes enseignes de bricolage. Composé de lames
de bois imputrescibles, il permet de fondre votre système de récupération d’eau
de pluie dans votre jardin ou votre terrasse.
Ses possibilités de décoration sont multiples. De la peinture en passant par la
pose de stickers, vous aurez l’embarras du choix. Cela dit, quelle que soit la
décoration choisie, il est essentiel de protéger le cache-récupérateur d’eau des
intempéries avec un vernis ou une peinture pour l’extérieur.
Il peut également être décoré, à condition d’adapter le revêtement au matériau
de ce dernier.
En outre, certaines enseignes proposent aussi des récupérateurs d’eau décoratifs.
En polyéthylène, ils possèdent une finition qui imite le bois et intègrent, le plus
souvent, un bac à fleurs.

Récupération d’eau de pluie pour les ERP


L’article 164 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 a ouvert la possibilité d’uti-
liser de l’eau de pluie pour l’alimentation des toilettes, le lavage des sols et le
lavage du linge dans les établissements recevant du public (ERP).
Sont donc concernés les structures d’accueil pour personnes âgées ou handica-
pées, les commerces, les écoles, les hôtels et restaurants, les hôpitaux, etc.
L’utilisation d’eau de pluie récupérée dans les ERP doit cependant faire l’objet
d’une déclaration préalable au maire de la commune concernée.

51
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Les exigences sanitaires des établissements recevant du public restent évi-


demment les mêmes. La récupération d’eau de pluie dans les ERP doit donc
s’accompagner d’un système de filtration et de stérilisation adapté.

Questions / réponses de pro

Pompe immergée ou pompe hors-sol ?


Dans le cas d’une cuve en béton enterrée, est-il préférable d’acheter une pompe
immergée ou une pompe hors-sol (durée de vie, maintenance…) ?
Question de Boki

ΔΔ Réponse d’Ozelo
Les systèmes de pompage immergé sont moins contraignants, car ils suppri-
ment les contraintes dues à l’aspiration.
La durée de vie est donc prolongée, surtout si votre cuve est éloignée de
votre local technique.
Si l’utilisation de votre eau de pluie est domestique, vous devez cependant
mettre en place une disconnexion par surverse totale à l’intérieur de la mai-
son, pour les cas de manque d’eau dans la cuve.
La disconnexion totale est possible à l’intérieur de la maison avec une élec-
trovanne reliée à un niveau à flotteur.
Une fois arrivée au niveau bas de la citerne, l’électrovanne s’ouvre et per-
met à l’eau de couler jusqu’à la cuve (effet de gravité).

Quelle pompe choisir ?


Quelle sorte de pompe puis-je utiliser pour pouvoir brancher un tuyau d’arro-
sage à ma cuve de 1 000 L ?
Question de Fradin

ΔΔ Réponse de Symbiose
Il existe pour votre application deux types de pompe : marche/arrêt (le
plus économique) ou avec l’automatisation du démarrage (se déclenche à
l’ouverture du robinet).

52
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Dans tous les cas, la moindre pompe fournit 2 000 l/h à 3 000 l/h, la plus
économique convient donc parfaitement, mais faites attention aux premiers
prix. Enfin, les pompes les plus fiables sont celles en inox.

Choix du filtre
Je possède une cuve enterrée pour la récupération d’eau de pluie qui me sert
déjà pour les WC.
Quel filtre ajouter pour me servir de l’eau de pluie dans le lave-linge, la douche,
voire le lave-vaisselle ?
Question de Fbenoit
ΔΔ Réponse d’Elchic
L’idéal pour avoir une eau de pluie propre serait d’utiliser un filtre à sable.
ΔΔ Réponse d’Atr51
Pour une machine à laver, vous pouvez ajouter un filtre à charbon actif.
Par contre, si vous voulez vous en servir pour la douche, il faut installer un
filtre UV pour avoir une eau saine sans bactéries.

Récupération d’eau sur un abri de jardin


J’ai un abri de jardin en métal et je voudrais monter une gouttière dessus pour la
raccorder à un récupérateur d’eau.
Pouvez-vous me dire ce qui est le mieux au niveau du matériel et de l’installation ?
Question de Davidl9709
ΔΔ Réponse de La Citerne Verte
Nous vous conseillons une citerne verte, facile à installer et pas chère.
ΔΔ Réponse de Banzaï
J’ai une expérience personnelle de 32 ans de récupération, stockage et dis-
tribution d’eau de pluie chez moi. Je vous donnerai donc quelques conseils
utiles, qui m’ont été d’une grande aide.
Tout d’abord, avant le stockage, n’oubliez surtout pas la filtration, sinon
votre réservoir va très vite être rempli de boue, feuilles, etc. Il est aussi
préférable de poser un couvercle si votre région est infestée de moustiques,
ainsi qu’une trappe de nettoyage.

53
III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration

Ensuite, il faut être vigilant quant à la qualité de la sortie d’eau. N’optez pas
pour des raccords standard aux tuyaux (type 20/27 en laiton), et n’oubliez
pas non plus que le plastique est fragile.
Pour l’installation de la filtration, je vous conseille de commencer par poser
un filet en plastique, ce dernier se fixe directement à la gouttière et enlève
déjà pas mal de feuilles ou de branchettes. Son entretien est relativement
facile, le vent se chargeant bien souvent de faire partir tous ces résidus.
Ensuite, il faut mettre en place le système de filtration/séparation dans la
descente de gouttière avant de rejoindre le réservoir. Pour cela, il existe dif-
férentes techniques, qui ont toutes leurs défauts et leurs avantages.
Le système de filtration par séparation se positionne « en série » dans une
descente de gouttière. Il sépare les particules solides de l’eau par la simple
action de la gravité.
Un cône filtrant, situé pointe en haut au milieu, laisse passer l’eau (qui sera
ensuite évacuée vers le réservoir par un petit tuyau latéral), alors que les
corps solides glissent sur le cône et reviennent dans la descente de gouttière
en le contournant.
Cette technique a l’avantage d’intégrer un système by-pass qui permet de
la neutraliser. C’est aussi un système simple à installer, et son hivernage est
facile. Cependant, une grosse perte d’eau est à prévoir.
Sinon, vous pouvez choisir une filtration en série. Le filtre est alors en série
directe sur la descente de gouttière. Vous récupérez ainsi toute l’eau de
pluie si votre système est propre.
Par contre, il faut impérativement prévoir un trop-plein, afin que l’eau puisse
s’évacuer en cas de colmatage ou d’excès d’eau. Cette filtration demande
aussi un entretien fréquent, surtout si vous n’avez pas de pré-filtre sur votre
gouttière.
ΔΔ Réponse de La Citerne Verte
Effectivement, il est important de prendre un collecteur de gouttière avec
un système de filtration efficace.
Une petite crapaudine à la descente de
votre gouttière fera déjà une grosse partie du travail.
Pour la gestion du trop-plein, il suffit de positionner le collecteur de gout-
tière à la hauteur maximum de votre système de stockage d’eau. Ainsi, une
fois votre citerne remplie, le collecteur fait office de trop-plein.

54
IV.
L’achat

Selon l’utilisation et le système de récupération d’eau de pluie, les prix varient


énormément : de quelques centaines d’euros à plusieurs milliers.

Mais dans une visée écologique, un crédit d’impôt de 15 % a été mis en
place afin d’encourager les habitudes éco-responsables.

En outre, il est préférable de faire appel à un professionnel pour l’installation


d’une cuve, surtout si elle est enterrée. Il sera le plus à même d’effectuer cor-
rectement l’installation et les raccordements nécessaires.

La réglementation
Le Code civil indique que « tout proprié-
taire a le droit d’user et de disposer des
eaux pluviales qui tombent sur son fonds »
(art. 641).

Néanmoins, leur utilisation est exclusive-


ment prévue pour un usage non alimentaire.

55
IV. L’achat

L’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur


usage souligne qu’« une eau de pluie est une eau de pluie non, ou partiellement,
traitée ; est exclue de cette définition toute eau destinée à la consommation
humaine produite en utilisant comme ressource de l’eau de pluie… »

Utilisations prévues

Ce même arrêté prévoit donc les usages possibles de l’eau de pluie. Il autorise
l’« utilisation d’eau de pluie collectée à l’aval de toitures inaccessibles […] à
titre expérimental, pour le lavage du linge, sous réserve de mise en œuvre de
dispositifs de traitement de l’eau adaptés ».
L’alimentation en eau des toilettes, le lavage des sols, l’entretien du jardin ou
le nettoyage d’une voiture sont aussi des usages possibles.
Par contre, si l’eau de pluie est employée pour l’alimentation des machines à
laver le linge, elle doit subir au préalable un traitement adapté.
Toutefois, ces dispositifs de traitement ne sont pas clairement explicités. En
tout état de cause, la filtration s’impose pour tous ces usages. Vous pouvez
alors vous adresser à la DDASS pour faire analyser votre eau de pluie par un
laboratoire agréé.

Obligations
L’installation d’un système de récupération d’eau de pluie induit aussi cer-
taines obligations.

Ainsi, si vous rejetez une partie de l’eau de pluie récupérée dans le réseau
d’assainissement de la collectivité, vous devez non seulement faire une décla-
ration en mairie, mais aussi installer un compteur pour estimer le volume
d’eau rejeté.

56
IV. L’achat

Il est aussi de votre responsabilité de


maintenir en bon état la cuve et la filtra-
tion, ce qui impose un entretien annuel
de votre installation.

En outre, les canalisations destinées à


l’eau non potable doivent être mar-
quées de manière à les rendre facilement
reconnaissables.

Enfin, vous êtes également tenu de lais-


ser libre l’accès à votre récupérateur aux
agents du service public qui viendraient
effectuer un contrôle de votre installation.

Récupérer l’eau de pluie pour la boire ?


Il est strictement interdit de se servir de
l’eau de pluie dans le but de la consommer.

Il est également interdit de l’utiliser pour la


préparation des aliments (lavage, cuisson,
etc.), le lavage de la vaisselle et pour l’hy-
giène (douche, bain, etc.).

Les niveaux de qualité légaux pour les eaux


destinées à la consommation humaine sont définis par l’arrêté du 11 jan-
vier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des
eaux destinées à la consommation humaine, publié au JO du 6 février 2007.

Ces seuils sont néanmoins totalement inatteignables par des particuliers.

Où acheter ?
Si vous souhaitez mettre en place un système de récupération d’eau de pluie,
vous pouvez décider de vous occuper vous-même de l’installation ou de faire
appel à un professionnel.

57
IV. L’achat

Installer votre cuve vous-même


Vous trouverez tous les
éléments nécessaires à l’ins-
tallation d’un système de
récupération d’eau de pluie
dans toutes les grandes sur-
faces de bricolage ou auprès
d’une enseigne spécialisée.

Il vous sera alors aussi pos-


sible de souscrire une option
« assistance » afin d’être
conseillé et aidé au moment
de l’installation de la cuve.

Faire appel à un
professionnel
Se tourner vers un profes-
sionnel est bien sûr la solution
optimale, c’est d’ailleurs la
condition essentielle pour
pouvoir bénéficier du crédit d’impôt de 15 %.

L’idéal est de faire appel à un spécialiste de la récupération d’eau de pluie ou


alternativement, à un plombier ayant de l’expérience dans ce domaine.

Les coûts
L’installation d’un système de récupération d’eau de pluie
représente une dépense non négligeable.

Mais cette dernière sera amortie sur le long terme,


puisque votre consommation personnelle en eau sera
fortement réduite.

58
IV. L’achat

Estimations
Les tarifs indiqués dans le tableau ci-dessous sont indicatifs et estimés avant
tout crédit d’impôt.

Équipement Coût
• À partir de 40 € pour 200 L
Hors-sol/Polyéthylène
• Environ 300 € pour 1 000 L
• 5 000 € pour 4 000 L à
Cuve Enterré/Béton 5 000 L
• 8 000 € pour 10 000 L
• 3 000 € pour 2 000 L
Enterrée/Polyéthylène
• 8 000 € pour 10 000 L
Kit de raccordement aux gouttières 20 € à 30 € le kit
Osmoseur 500 € à 1 300 €
Stérilisateur UV 150 € en entrée de gamme
Filtration  Filtre céramique/
100 € par an au maximum
Microfiltration
Filtre à charbon actif 20 € à 110 € la cartouche
Entre 300 € et 400 € pour une
Pompe
cuve de grande envergure

* La pose d’une cuve enterrée en béton dépend fortement de la facilité d’accès au terrain
ainsi que du type de sol. Les prix peuvent donc varier énormément.

Crédit d’impôt
Le crédit d’impôt s’élève à 15 % du montant des
équipements de récupération des eaux de pluie.

Il s’applique sur l’achat et l’installation du maté-


riel, hors main-d’œuvre.

Pour en bénéficier, vous devez cependant être


propriétaire de votre logement, et le matériel doit être fourni et posé par un
seul et même professionnel. De plus, les travaux doivent être payés et réalisés
entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2015.

59
IV. L’achat

Vous devez aussi disposer d’une facture détaillée de votre installation qui
atteste de sa conformité. Votre installation ne doit pas comporter de risques
de contamination entre le circuit d’eau potable et le circuit d’eau de pluie.

Le crédit d’impôt est néanmoins plafonné à 8 000 € pour une personne seule
et à 16 000 € pour un couple marié ou pacsé soumis à une imposition com-
mune, avec une majoration de 400 € par personne à charge.

La somme concernée est alors déduite de votre imposition. Si le crédit d’im-


pôt dépasse le montant de vos impôts, l’excédent vous sera remboursé. Si
vous ne payez pas d’impôt, l’État vous rembourse la totalité du montant.

60
IV. L’achat

AA Pour aller plus loin


Astuces

Réglementation et récupération de l’eau de pluie


par Aqualogic

Actuellement en France, le texte de référence en matière de récupération des


eaux pluviales est l’arrêté du 21 août 2008 relatif à la récupération des eaux de
pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments.
Ce texte précise deux points importants à propos des matériaux employés et de
l’accessibilité de la cuve (art. 3.II.1) : « Les parois intérieures du réservoir sont
constituées de matériaux inertes vis-à-vis de l’eau de pluie. » Le PPH et le PEHD
répondent à cette exigence. Cette disposition exclut en revanche l’utilisation
de matériaux tels que le béton, pourtant répandu, qui, en agissant sur le pH de
l’eau, modifie ses propriétés.
« Les réservoirs de stockage […] doivent être faciles d’accès et leur installation
doit permettre de vérifier en tout temps leur étanchéité. […] Tout point intérieur
du réservoir doit pouvoir être atteint de façon à ce qu’il soit nettoyable. » Ainsi,
votre citerne de récupération d’eau de pluie doit se conformer à ces dispositions :
l’intérieur du réservoir doit être parfaitement accessible, et il doit être facile de
vérifier l’étanchéité de la cuve.
Mais dans le cas des cuves enterrées et des réservoirs souples, ces opérations
peuvent s’avérer délicates, voire impossibles.
En faisant le choix de vous équiper d’un récupérateur conforme à la législation,
vous éviterez les mauvaises surprises : en cas de contrôle, vous ne serez pas
contraint de remettre en conformité votre installation.

Récupération d’eau de pluie : témoignage


par Satand

En 2004, obsédé par le coût de l’eau et ses diverses taxes, j’ai installé un système de
récupération d’eau de pluie pour une utilisation en intérieur (lave-linge, lave-vais-
selle, évier et WC) et extérieur (arrosage, lavage voiture, nettoyeur pression et autres).

61
IV. L’achat

Je possède une réserve de 8 m3 avec une pompe immergée sur une des cuves
(la toiture est à deux pans et je n’ai pas la possibilité de récupérer simultané-
ment les eaux de ces deux pans dans les mêmes cuves) et deux surpresseurs
de 60 litres/1 000 W : l’un en service et l’autre en réserve pour les révisions/
vidanges ou en cas de panne.
Aujourd’hui, je peux vous dire que je suis satisfait de mon installation, car la
facture d’eau a diminué de 60 % depuis 2006. Cependant, quelques petits
inconvénients techniques résiduels sont apparus :
ππ Le moteur de mon surpresseur est en fonte et la cuve en fer,
deux matériaux sujets à la corrosion et la rouille, ce qui entraîne une
multiplication des filtres à chaque dérivation.
ππ L’entretien est assez contraignant, car les filtres doivent être changés tous
les trois mois, et les cuves doivent être nettoyées tous les six mois.
Par ailleurs, vivant dans une zone tropicale marine, je n’ai aucun problème de
gel ni de tartre, mais beaucoup de soucis avec les nuisibles (grenouilles, mous-
tiques et prolifération rapide d’algues et de limon).
Voici donc quelques conseils utiles, qui vous éviteront de commettre les mêmes
erreurs que moi.
Tout d’abord, optez pour un moteur et une cuve en inox (ou en plastiques durs,
cela existe pour les parties hydrauliques du moteur). Cela vous évitera tout pro-
blème de rouille.
Ensuite, choisissez bien la puissance du moteur. Cette dernière dépend de la
pression de sortie voulue pour les utilisations immédiates (et futures certaine-
ment) et de la hauteur/distance d’aspiration et de refoulement.
En outre, utilisez des filtres très fins pour les gouttières et toutes les canalisations
d’entrée et sortie des cuves. Munissez-vous ensuite :
ππ de filtres pour la sortie et l’entrée du surpresseur ;
ππ d’une valve anti-retour et d’une vanne d’arrêt à l’entrée du surpresseur ;
ππ d’une valve anti-retour aux arrivées du lave-linge et du lave-vaisselle pour
une utilisation mixte (eaux du réseau public ou eaux de pluie).
Utilisez également des produits antiseptiques (javel, chlore et autres) à verser
régulièrement dans les cuves comme pour les piscines (faire attention au dosage).
Enfin, pour l’évier, il est préférable d’utiliser deux mitigeurs distincts. Là aussi,
l’eau chaude finira de désinfecter l’eau à l’utilisation.

62
IV. L’achat

Questions / réponses de pro

Cuve de récupérateur d’eau de pluie


Nous vivons dans une zone non inondable avec peu de nappes phréatiques.
Nous avons pour projet d’installer un système de récupération des eaux de pluie.
Notre maître d’œuvre nous conseille d’installer notre cuve de 5 000 L sur une
dalle en béton, dans la fosse, avec des crochets d’amarrage et des sangles.
En lisant la notice d’installation de la cuve, un lit de matériaux compactés semble
suffire.
Qu’en pensez-vous ?
Question de Mb

ΔΔ Réponse d’Aquavalor Distribution


La dalle n’est pas une obligation, sauf si le terrain est inondable, qu’une
nappe phréatique est proche de la surface, voire artésienne, ou que le sol
est argileux sans possibilité de drainage.
Cependant, je vous conseille de faire confiance à votre maître d’œuvre. Lui
seul a pu effectuer une expertise du terrain.
S’il souhaite placer une dalle en béton et ancrer la cuve, c’est qu’il a ses
raisons.

ΔΔ Réponse d’Atr51
Si votre terrain est constitué de glaise ou qu’une nappe phréatique est pré-
sente, il faut effectivement une dalle en béton.
Mais si votre sol est dur, un lit de sable suffit.
Il existe même des cuves qui peuvent être installées dans des nappes phréa-
tiques, sans dalle.
On appelle cela des cuves platines.
ΔΔ Réponse de La Citerne Verte
Nous vous invitons à repenser votre projet afin de faire d’énormes économies
en installant une citerne souple hors-sol d’autant plus facile à positionner
sur une construction neuve.

63
IV. L’achat

Coût d’une cuve en béton enterrée


Je souhaite m’équiper d’un système de récupération des eaux pluviales, mais
j’avoue être un peu freiné par le coût de l’installation.
Je voudrais connaître le prix pour l’achat et l’installation d’une cuve enterrée en
béton de 3 000 L.
Question de Nanah

ΔΔ Réponse d’Aquavalor Distribution


Pour ce qui est de la cuve, il existe de très nombreux modèles.
Préférez cependant les cuves constituées d’une seule coque, et non en
deux coques comme la plupart des fosses septiques.
Comptez environ 600 € TTC pour la cuve seule et 800 € avec une filtration
et un siphon de trop-plein intégrés.
À cela s’ajoute la livraison qui dépendra de votre localisation (environ 100 €
à 150 € TTC).
Pour la pose, si tout le terrassement doit être réalisé, les prix peuvent varier
de 1 300 € à 1 800 € TTC selon les entreprises (type de machines employées,
nombre de personnes sur place).
Les principaux points pris en considération pour évaluer le coût sont le
transport, la nature du sol (temps pour le décaissement), l’accessibilité du
terrain, la longueur des tranchées, les mises en dépôt des terres, etc.
Une visite de l’installateur sera indispensable pour évaluer le coût.
Attention cependant, l’expérience, les qualifications et les références ont
leur importance.

Rentabilité d’un récupérateur d’eau de pluie


Une cuve de 5 000 L permet d’économiser, pour quatre personnes, 90 000 L
d’eau par an, c’est-à-dire environ 200 €/an.
Seulement, si on retranche à cette économie le coût des filtres à changer plus la
consommation électrique de la pompe, le coût de l’installation est-il vraiment
amortissable en 10 ans ?
Question de Tresillard

64
IV. L’achat

ΔΔ Réponse d’Elyotherm
Pour seulement quatre personnes, un système de récupération d’eau de
pluie n’est clairement pas amortissable en 10 ans. Mais c’est un petit geste
pour la planète.
ΔΔ Réponse d’Agoa Environnement
Le retour sur investissement est en effet plus long, mais vous bénéficiez
d’une certaine autonomie, et vous faites un geste pour la planète en n’utili-
sant pas d’eau potable pour des usages qui ne le nécessitent pas.
De plus, les contraintes et les prix sur l’eau ne cessent d’augmenter, ce qui
est vrai aujourd’hui le sera peut-être moins demain.
Il existe aussi des solutions avec des cuves garanties 25 ans, l’amortissement
peut donc se faire sur ces bases.
ΔΔ Réponse de Beiser
Il est en effet difficile de rentabiliser une cuve de récupération d’eau de pluie
sur quelques années seulement, il faut voir un peu plus loin. En revanche,
c’est un très beau geste pour la planète.
Néanmoins, un système de récupération d’eau de pluie vous permet de
faire des économies à plusieurs niveaux. Tout d’abord, vous diminuez les
prélèvements des eaux souterraines et de surface, et vous allégez ainsi le
réseau de distribution (théoriquement 40 % à 50 % des besoins en eau des
ménages pourraient être couverts par l’eau de pluie).
En outre, un tel système réduit les rejets d’eau pluviale dans le réseau urbain,
ce qui contribue à limiter les risques d’inondation lors de fortes précipita-
tions, ainsi que l’usage de savon et de produits d’entretien pour le lavage
des sols ou des véhicules. Il en est de même pour l’anti-tartre utilisé pour
les WC.

65
Lexique

Assainissement
Ensemble des procédés et techniques de traitement des eaux usées permet-
tant de les purifier.

Bactéries
Micro-organismes qui se développent dans tous les milieux.

Calcaire
Roche sédimentaire qui contient du carbonate de calcium.

Chlore
Gaz toxique employé comme désinfectant et décolorant.

Filtration
Procédé faisant passer l’eau à travers un filtre pour en retenir les particules.
Pour l’eau de pluie, il existe différentes techniques de filtration.

Pollution
Dégradation de la qualité de l’eau à cause de substances chimiques, déchets
industriels.

Polyéthylène
Matière plastique.

66
Lexique

Récupérateur d’eau de pluie


Bidon ou petite cuve permettant de collecter l’eau de pluie via les gouttières.
Pour les récupérateurs d’eau de pluie de grande taille, on parle de cuves ou
de citernes.

Sédiment
Dépôt formé dans l’eau où certaines substances ou particules sont en
suspension.

Tartre
Dépôt calcaire, favorisé par l’eau chaude, qui se forme dans les canalisations.

67
Index des questions
et des astuces

I. Le fonctionnement et les usages 11


Récupérer les eaux pluviales : un principe fondamental 18
Rétention ou récupération des eaux de pluie ? Et pourquoi pas les deux ! 19
Assainissement et traitement des eaux pluviales 19
Récupération de l’eau de pluie sur un balcon 20
Filtrer l’eau de pluie 20
Récupérer l’eau de pluie pour la maison 22

II. La cuve, un élément essentiel 24


Cuvelage et étanchéité des citernes 36
La part d’eau de pluie récupérée en France 37
Mise en place d’une chape 37
Cuve de récupération d’eau de pluie pleine 38
Algues dans une cuve en plastique 38
Traitement de l’eau corrosive 39
Diamètre du raccordement 39

III. Les autres éléments : toit, gouttières, pompe et filtration 41


Quel cache-récupérateur d’eau pour votre terrasse ? 51
Récupération d’eau de pluie pour les ERP 51
Pompe immergée ou pompe hors-sol ? 52
Quelle pompe choisir ? 52
Choix du filtre 53
Récupération d’eau sur un abri de jardin 53

IV. L’achat 55
Réglementation et récupération de l’eau de pluie 61
Récupération d’eau de pluie : témoignage 61
Cuve de récupérateur d’eau de pluie 63
Coût d’une cuve en béton enterrée 64
Rentabilité d’un récupérateur d’eau de pluie 64

68
Les professionnels et experts
cités dans cet ouvrage
Nos sites permettent aux professionnels et spécialistes de publier et partager
leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles…).
Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.

Tous les jours, de nouveaux professionnels s’inscrivent et publient sur nos


sites. Faites appel à eux : ces pros savent de quoi ils parlent !

Agoa Environnement – Membre pro, expert


Société spécialisée dans la gestion des eaux, que ce soit pour récupérer l’eau
de pluie ou traiter les eaux usées (micro-station d’épuration).
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 1 chemin Saint-Martin, 31620 Castelnau-d’Estrétefonds
Téléphone fixe : 05 61 11 95 25
Téléphone mobile : 06 08 96 09 39

Aqualogic – Membre pro


Société de fourniture et d’installation de récupérateurs d’eau de pluie : solu-
tions innovantes de récupération d’eau de pluie pour l’extérieur et l’intérieur
de l’habitat.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : La Bouvière, 73160 Saint-Sulpice
Téléphone mobile : 07 60 88 73 73

Aquavalor Distribution – Membre pro, expert


Société de distribution d’équipements pour la récupération d’eau de pluie :
collecte, filtration, stockage, pompage, puits et forages, arrosage, etc.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 397 route de Seysses, 31100 Toulouse
Téléphone fixe : 05 61 40 94 46

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Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Assaini-somme Conseil – Membre pro


Bureau d’étude en assainissement non collectif et récupération d’eau de pluie,
conseils et formations.

Départements d’intervention : 02 | 60 | 62 | 76 | 80
Adresse : 38 rue de Cerisy, 80340 Morcourt
Téléphone mobile : 06 21 82 93 14

Beiser – Membre pro, expert


Entreprise spécialisée dans la vente de matériel agricole : citernes, outillage,
protections, etc.

Départements d’intervention : France + Export


Adresse : BP1, Domaine de la Reidt, 67330 Bouxwiller
Téléphone fixe : 0 825 825 488

Du Ciel Ô Puits – Membre pro


Entreprise de conception et fabrication de réservoirs d’eau de pluie souples
sur-mesure.

Départements d’intervention : France


Adresse : 3 rue du Champ Truchot, 17620 Echillais
Téléphone fixe : 05 46 84 61 67
Téléphone mobile : 06 63 75 05 54

Eau’pti-pluie – Membre pro


Société de vente, d’installation et d’entretien de systèmes de récupération
d’eau de pluie pour l’habitat, les collectivités et l’industrie : traitement de
l’eau, osmoseur, ioniseur, adoucisseur, etc.

Départements d’intervention : 18 | 36 | 37 | 41 | 45
Adresse : 27 rue des Étangs, 41250 Mont-Près-Chambord
Téléphone fixe : 02 54 70 82 63
Téléphone mobile : 06 69 96 08 86

70
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Élyotherm, Énergies Lyon Thermique – Membre pro, expert


Entreprise d’installation et de rénovation : chauffage, plomberie sanitaire,
énergies renouvelables.
Départements d’intervention : 01 | 38 | 42 | 69
Adresse : 10 chemin de Crépieux, 69300 Caluire-et-Cuire
Téléphone fixe : 04 82 53 12 47

Environnement-bio – Membre pro


Société spécialisée dans les systèmes de récupération d’eau de pluie : offre
complète pour les professionnels et particuliers voulant investir dans un sys-
tème de récupération d’eau de pluie.
Départements d’intervention : France
Téléphone mobile : 06 61 12 40 23

Gauthier Distribution – Membre pro, expert


Entreprise de distribution de sols coulés colorés, d’enduits spéciaux d’étan-
chéité, de cuvelages, de protections de surface, etc.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 6 chemin du Belvédère-Lazuel, 07200 Aubenas
Téléphone fixe : 04 75 35 31 87

Général de récupération des eaux pluviales – Membre pro


Entreprise spécialisée dans la récupération d’eau de pluie pour les particuliers,
les industriels et les collectivités, ainsi que dans l’assainissement.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 106 bis rue de Picardie, 60190 Arsy
Téléphone fixe : 03 44 41 41 46
Téléphone mobile : 06 07 99 10 10

La Citerne Verte – Membre pro


Entreprise française de fabrication de citernes souples de récupération d’eau de pluie.
Départements d’intervention : France
Adresse : 19 rue de Saignes, ZA des Grillonières, 37270 Saint-Martin-le-Beau
Téléphone fixe : 02 47 50 15 34

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Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage

Ozelo – Membre pro, expert


Entreprise d’installation de systèmes de récupération d’eau de pluie et d’assai-
nissement non collectif, pour les particuliers et les professionnels.
Départements d’intervention : France
Adresse : 27 rue Stalingrad, 76200 Dieppe

Reserveo – Membre pro


Société de vente en ligne de cuves souples et de stérilisateurs UV, cartouches
filtrantes, etc.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : Rives de Mazerac, 81310 Lisle-sur-Tarn
Téléphone fixe : 05 63 57 69 81

Symbiose – Membre pro


Entreprise tournée vers le développement de solutions innovantes de récu-
pération d’eau de pluie sur des bâtiments industriels ou commerciaux
périurbains, collectifs urbains, agricoles, habitats.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : ZA Sainte-Élisabeth, 71300 Montceau
Téléphone fixe : 09 51 03 35 57

UV-Ozone – Membre pro


Distributeur exclusif pour l’Europe de générateurs d’ozone et de stérilisateurs
d’eau UV-C.
Départements d’intervention : Export
Adresse : 36 rue de la Gare, 2012 Auvernier
Téléphone fixe : +41 (0) 32 756 88 62

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Trouver des professionnels
près de chez vous

Si vous le souhaitez,
nous pouvons vous mettre en relation
avec un ou plusieurs professionnels près de chez vous.
Ils vous établiront gratuitement un devis :

http://recuperation-eau-pluie.ooreka.fr/devis/devis-recuperation-eau-pluie
FIN

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