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du signe qui lui permet d’entrer dans le discours et de se combiner avec d’autres signes.
C’est ce qu’E. Benveniste appelle la signifiance (la possibilité de choix dans la formation
du discours).
« Entité à deux faces », d’après Saussure, le signe linguistique unit un concept et
une image acoustique. On appelle le concept « signifié », l’idée que nous nous faisons
d’un objet de la réalité, sa représentation mentale, conceptuelle, et l’image acoustique
« signifiant » c’est-à-dire la représentation phonétique du signe. Les deux notions sont
interdépendantes car l’une ne peut exister sans l’autre.
Par exemple le signe linguistique chat est formé du concept (ou signifié) « petit
mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongues et brillants, aux oreilles
triangulaires et aux griffes rétractiles, qui est un animal de compagnie » et de l’image
acoustique (ou signifiant) (le mot comment on l’entend) rendue par l’enchaînement /ƒa/.
OR, On voit donc avec Saussure que le signe linguistique ne représente pas
une correspondance directe entre les choses de la réalité et leur représentation
mentale, mais une relation entre le concept ou la représentation conceptuelle de
l’objet, et son image acoustique ou sa représentation phonétique.
L'aspect "matériel" du signe, le signifiant, est en fait une réalité psychique : il ne s'agit
pas du son comme tel, mais du son perçu. C'est pourquoi Saussure parle d' "image
acoustique".
L'aspect "conceptuel" du signe, le signifié, est également une réalité psychique : il ne
faut pas confondre le signifié avec le référent (ce à quoi renvoie le signe dans la réalité
extérieure). Un signe a un sens (son signifié) que l'objet auquel il fait référence par ce
sens existe ou non dans la réalité. Ex. : une licorne.
Le signifié d'un signe est déterminé non pas isolément, mais en fonction de
l'ensemble des autres signifiés de la langue, par opposition à eux. C'est pour cela que
Saussure dit que "Dans la langue, il n'y a que des différences".
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La linguistique structurale type Saussure a été le point de départ pour une suite
de théories linguistiques et sémantiques. En général, la sémantique structurale s’éloigne
de la théorie linguistique de Saussure ne retenant que certaines notions.
Le fondateur de la glossématique et de la sémantique structurale, le linguiste
danois Louis HJELMSLEV retient de la théorie de Saussure le concept de valeur en
l’appliquant au domaine de la sémantique. Il remarque la manière dans laquelle les
systèmes lexicaux des différentes langues sont organisés entre eux pour produire une
signification, définie différentiellement et négativement. Ainsi il constate que d’une
langue à l’autre il n’y a pas de correspondance terme à terme pour exprimer les mêmes
concepts : le concept de bois est actualisé en français par trois termes arbre, bois forêt, en
allemand par Baum, Holz, Wald, tandis que le danois possède seulement deux mots træ
pour désigner à la fois l’arbre et le bois - matériau et skov pour la forêt et le bois- lieu.
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Par conséquent il développe la conception sur le signe linguistique en la nuançant par
l’ajout d’autres éléments significatifs.
Pour Hjelmslev le signe se définit comme une unité formée d’un contenu (le
signifié) et une expression (le signifiant). Chaque aspect est à son tour constitué d’une
forme et d’une substance :
Substance
Contenu
Forme
Signe SIGNE (selon L.H)
Forme
Expression
Substance
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un mot, un groupe de mots, un syntagme, une phrase, un discours. Il est formé d’une
partie sensible – le signifiant – et une partie absente – le signifié. Il est imperceptible
matériellement (les mots existent sans être perçus) et institutionnalisé car inexistant en
dehors de l’existence du sujet parlant qui l’actualise. Il a donc un caractère social.
Défini différentiellement, le signe est le signifiant présent dans un certain concept
et absent dans un certain autre. Par exemple le signe chatte représente l’unité entre la
réalisation acoustique formée par l’enchaînement de phonèmes /ƒat/ et du concept ou
représentation mentale, conceptuelle « chatte » défini par ce qu’il n’est pas, c’est-à-
dire par l’absence de chaton, matou, etc. et la présence du sème /femelle/.
REFERENCE
Concept signifié
Symbolise (relation causale) se réfère à (autre rel. causale)
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SYMBOLE REFERENT
(signe) représente (chose nommée)
(relation imputée)
Le signe sera lié indirectement à l’objet par l’intermédiaire de la référence. Par exemple
le signe linguistique maison se rapportera à l’objet de la réalité ( ) par
l’intermédiaire du concept ou de la représentation conceptuelle « bâtiment
d"habitation. »
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Pour ST. Ullmann la relation entre signifiant et signifié est transposée par un
triangle où la liaison entre le signe linguistique (le nom) et la chose de la réalité se fait
par l’intermédiaire du sens :
SENS
Symbolise
se rapporte à
NOM CHOSE
Représente
(rapport fictif)
Le rapport entre le nom et le sens est fondamental pour toute sémantique vu qu’il
rappelle la signification.
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laquelle les signes linguistiques se combinent pour engendrer des unités douées de sens.
Saussure envisage cette composante comme un comportement linguistique, en la
nommant la partie individuelle du langage.
2. Une autre dichotomie saussurienne est celle entre substance et forme ou
structure. Pour Saussure la substance acquiert un sens très proche du concept
aristotélicien de matière. La matière dénote qqch. qui a une extension spatio-temporelle.
Pour faire la différence entre substance et structure on peut choisir l’exemple d’un
sculpteur. Lorsque celui-ci sculpte une statue dans un bloc de marbre, il a en mains une
chose qui n’a pas de structure, elle est indifférenciée. En la sculptant, il lui donne une
structure distincte, bien définie, en la transformant dans une sculpture bien précise : un
Apollon, un Pégase, etc. Le marbre dans lequel il a sculpté est la matière, la substance.
Au début, cette substance est susceptible de prendre une multitude de formes et se
transformer dans une multitude d’objets, mais en réalité n’en est aucune car non
travaillée. Pour Saussure la langue est pareille au marbre. Mais les langues résultent de
l’application de deux sortes de substances : le son et la pensée. Le sens d’un lexème
provient de l’application d’une structure au continuum nébuleux et informe de la pensée.
3. La troisième dichotomie a trait à la nature des rapports qui unissent les unités
dans le système linguistique. Ces relations sont de deux types : paradigmatiques et
syntagmatiques. Dans la conception des structuralistes le vocabulaire s’organise selon
deux axes : l’un vertical des combinaisons paradigmatiques et l’autre horizontal des
structures syntagmatiques.
L’axe paradigmatique est destiné aux associations des lexèmes, se composant
des invariants capables de se substituer réciproquement.
L’axe syntagmatique est conçu comme l’axe des enchaînements, des rapports
qu’entretient une unité avec les autres unités du même niveau. Ces unités se combinent
entre elles pour former une construction ou un syntagme.
Par exemple le lexème étudiant est en relation syntagmatique avec le verbe être
et avec la préposition en suivie par un substantif dans une phrase du type Il est étudiant
en théologie. De même, la voyelle a est en relation syntagmatique avec p et r dans
l’enchaînement de phonèmes par. Un mot comme attendrir est une combinaison
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syntagmatique étant donné que le mot est le résultat d’une composition entre une base
lexicale tendre, un préfixe at- et un suffixe infinitival –ir. Cette description du lexème
n’est possible, selon Saussure, qu’en vertu de l’existence en français d’un type
syntagmatique virtuel manifesté par la même structure morpho-syntaxique : pfx.+ base+
sffx. Les rapports syntagmatiques ne se réduisent à leur utilisation au niveau des lexèmes
et des syntagmes, mais ils sont aussi pertinents au niveau discursif. Ils concernent par
exemple la place qu’une unité morpho-syntaxique occupe dans l’enchaînement linéaire
du discours. Un syntagme tel que jeune homme qui peut être décrit comme syntagme
nominal du type Art.+ Adj.+ Nom fait partie de l’ensemble des formes le jeune homme,
le grand homme, le vieil homme, etc. Ce syntagme est accepté à l’intérieur du discours
comme grammaticalement correct et sémantiquement acceptable en vertu du choix opéré
dans le vocabulaire par chaque lexème. Un adjectif tel que jeune ne pourra se combiner
syntagmatiquement qu’avec des noms compatibles sémantiquement. On ne pourrait
jamais avoir une construction du type *un jeune cahier ou un *jeune chapitre. Les
relations syntagmatiques sont actualisées dans la parole, elles font aussi partie du
système linguistique compris comme ensemble d’unités et de combinaisons d’unités.
Le paradigme est pour Saussure un groupe associatif constitué par toute la classe
lexématique dont les unités constitutives sont capables de commuter entre elles. Elles
peuvent apparaître à la même place d’un environnement syntagmatique. Par exemple le
lexème jeune est en relation paradigmatique avec des lexèmes comme grand, vieil, bel,
etc. dans l’environnement du substantif homme ; en revanche homme va sélectionner une
classe (paradigme) de lexèmes capables de se retrouver dans l’environnement du lexème
jeune : capitaine, retraité, chien, etc. Le paradigme sera par conséquent la classe qui
renferme tous les éléments de la langue capables d’apparaître dans le même
environnement.
Le choix d’un lexème plutôt que d’un autre dépend de la notion d’information
sémantique (les traits spécifiques d’une unité ou d’une autre). Les termes choisis en vu
de constituer un certain paradigme peuvent avoir des sens différents (ex. jeune et grand –
aucune relation sémantique entre eux, mais seulement structurale : ils peuvent
fonctionner dans le même environnement – homme) ou peuvent entraîner certains
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rapports sémantiques. Ils peuvent être synonymes et en ce cas le choix d’un lexème
plutôt que d’un autre n’a aucun effet sur le sens transmis : ex. attitude puérile et attitude
enfantine – parfaitement synonymes. Ils peuvent sélectionner des unités de sens
opposées, incompatibles, résultant ainsi une relation d’antonymie : ex. vieux peut
commuter avec jeune dans l’environnement syntagmatique homme, mais il s’opposera à
neuf dans le contexte chaussures.
On voit bien que les deux axes se déterminent réciproquement pour constituer un
système dynamique qui est la langue.
Décrire une langue revient à spécifier à la fois les éléments les unités à même
d’appartenir aux ensembles paradigmatiques et des possibilités combinatoires des unités
avec d’autres unités pour se constituer en syntagmes correctement formés. La structure
de la langue, le sens est bi-dimensionnelle : elle dépend, à chaque niveau, des principes
de sélection et de combinaison. Même si on suppose l’existence de certains invariants
sémantiques (les unités de sens), pourtant le sens d’un lexème ne peut être défini,
découvert que syntagmatiquement. Soit le lexème chat, chatte introduit dans les phrases
suivantes :
J’ai une chatte persane
Elle est assez chatte, cette fille (câline =dragastoasa)
Elle écrit comme un chat (d’une manière illisible)
On nous a servi des langues de chat (biscuit en forme de langue de chat)
Mon mari m’a acheté un œil de chat (une agate)
Il devait subir la preuve du chat à neuf queues (fouet à neuf languiers)
Chaque phrase renferme autant de sens différents du lexème chat. C’est n’est que
l’axe syntagmatique qui lèvera l’ambiguïté de significations, en nous précisant le sens de
chaque occurrence du mot chat : animal mammifère, caractérisation affective d’une
personne, qualité de l’écriture, aliment doux, pierre précieuse, objet de torture.
Nous sommes d’accord avec Roman Jakobson qui affirmait que le sens d’un mot
est à la fois influencé par les autres mots qui l’entourent dans le discours (le mécanisme
syntagmatique) ainsi que par le souvenir de ceux qui auraient pu prétendre à sa place (le
mécanisme paradigmatique).
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Définition et synonyme de : SYNTAGME /PARADIGME, linguistique
De catherine fuchs (auteur)
Publié par
Encyclopaedia-Universalis
Depuis Ferdinand de Saussure (et son Cours de linguistique générale, 1916, rééd. 1995),
on distingue en linguistique deux types de rapports possibles entre les unités de la
langue : d'une part les rapports (dits in praesentia) entre les différentes unités qui se
succèdent sur la chaîne parlée, et d'autre part les rapports virtuels (dits in absentia) entre
les unités de la langue appartenant à une même classe morphosyntaxique ou sémantique.
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Les rapports in praesentia sont également appelés par Saussure « rapports
syntagmatiques ». Dans le discours, des relations unissent les unités successives, qui se
combinent entre elles pour former des syntagmes. La taille d'un syntagme est variable :
selon Saussure, elle peut aller du mot constitué de deux unités (exemple « re-lire »)
jusqu'à la phrase entière (« S'il fait beau, nous sortirons »), en passant par tous les stades
intermédiaires (comme « Contre tous » ou « La vie humaine »).
Les rapports in absentia, appelés « rapports associatifs » par Saussure, ont par la suite
reçu le nom de rapports paradigmatiques. L'idée de départ, empruntée à la psychologie
associationniste de l'époque, est que, en dehors du discours, des relations d'association se
constituent dans la mémoire des locuteurs, entre des unités ayant quelque chose en
commun. Un mot comme « enseignement » évoquera des séries du type « enseigner,
renseigner... » ou « armement, changement... » (par analogie de forme du radical ou de la
terminaison) ou bien du type « éducation, apprentissage... » (par analogie de signifié). À
cet égard, « un terme donné est comme le centre d'une constellation, le point d'où
convergent d'autres termes coordonnés, dont la somme est indéfinie ». Les groupes
d'unités ainsi constitués seront, après Saussure, dénommés paradigmes.
Pour Saussure, les deux types de rapports ne sont pas indépendants l'un de l'autre. Dans
un syntagme, « le rapport syntagmatique de la partie au tout est aussi important que celui
des parties entre elles [...] il s'agit toujours d'unités plus vastes, composées elles-mêmes
d'unités plus restreintes, les unes et les autres étant dans un rapport de solidarité
réciproque ». Or, pour poser l'existence d'un syntagme décomposable en sous-unités, il
faut pouvoir s'appuyer sur l'existence de séries associatives. Ainsi, « défaire » ne peut
s'analyser en « dé-faire » que parce qu'il existe des séries comme « décoller, déplacer,
découdre... » d'un côté, et « faire, refaire, contrefaire... » de l'autre : « défaire serait
inanalysable si les autres formes contenant dé- ou faire disparaissaient de la langue ».
La mise au jour par Saussure de ce double système de rapports entre les unités de la
langue, donnant lieu à des relations plus tard dénommées respectivement de « contraste »
et d'« opposition », a constitué pour la linguistique un acquis d'une importance
considérable. C'est en effet en prenant appui sur les deux dimensions syntagmatique et
paradigmatique (popularisées par la représentation de deux axes sécants horizontal et
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vertical) que les linguistes ont pu fonder les procédures de délimitation des unités
élémentaires (phonèmes et morphèmes) et d'appréhension de leur combinatoire sur la
chaîne parlée. Selon les courants, l'insistance portera plutôt sur la dimension
syntagmatique ou au contraire davantage sur la dimension paradigmatique – nonobstant
la solidarité, reconnue par la plupart des auteurs, entre les deux.
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d'un choix spécifique entre un certain nombre d'épithètes possibles (« excellente,
mauvaise... »). « Dire de l'auditeur qu'il comprend le français implique qu'il identifie par
expérience les choix successifs qu'a dû faire le locuteur ».
Roman Jakobson, quant à lui, a soutenu la nécessité de distinguer radicalement les deux
dimensions syntagmatique et paradigmatique, dans un article de 1956 intitulé « Deux
Aspects du langage et deux types d'aphasies » (Essais de linguistique générale, 1963).
Ayant rappelé que « parler implique la sélection de certaines entités linguistiques et leur
combinaison en unités linguistiques d'un plus haut degré de complexité », Jakobson
présente la sélection et la combinaison comme indépendantes l'une de l'autre : la première
opérant par rapport au code, la seconde par rapport au message. D'après son analyse (par
la suite largement discutée et contestée), cette distinction permettrait de rendre compte de
deux types d'aphasies polairement opposés : d'un côté un trouble de la similarité, qui
correspondrait à une déficience de la sélection et de la substitution, et de l'autre un trouble
de la contiguïté (ou « agrammatisme »), qui correspondrait à une déficience de la
combinaison et de la contexture. De plus, Jakobson relie ces deux troubles à la disparition
(partielle ou totale) respectivement de l'usage de la métaphore et de l'usage de la
métonymie.
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