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La

Comptabilité
générale
Cours et Cas Pratiques
États Parties au Traité de
l’Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires (O.H.A.D.A) :

• Bénin
• Burkina-Faso
• Cameroun
• Centrafrique
• Comores
• Congo
• Côte d’Ivoire
• Gabon
• Guinée Bissau
• Guinée Conakry
• Guinée Équatoriale
• Mali
• Niger
• RD Congo

Volume 1 •


Sénégal
Tchad
Togo

Conçu et réalisé par :


Mouhamadou DIENE

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2 2
ATTENTION
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2
SOMMAIRE
Page
4
AVANT PROPOS
7
Généralités
1ère partie : les éléments 17
fondamentaux de la comptabilité

CHAPITRE 1 : LE BILAN 18

CHAPITRE 2 : LES FLUX ÉCONOMIQUES 27

CHAPITRE 3 : LE PLAN DE COMPTES 33

CHAPITRE 4 : L’ORGANISATION COMPTABLE 86

CHAPITRE 5 : LA DÉTERMINATION DU RÉSULTAT 99

2ème partie : l’enregistrement


109
des opérations courantes

CHAPITRE 6 : LES OPÉRATIONS SUR LES STOCKS 110


CHAPITRE 7 : LES OPÉRATIONS D’EMBALLAGES 149
CHAPITRE 8 : L’ENTRÉE DES IMMOBILISATIONS 165
DANS LE PATRIMOINE
CHAPITRE 9 : LES ACQUISITIONS DE TITRES 177
CHAPITRE 10 : LES OPÉRATIONS DE RÈGLEMENT 184
CHAPITRE 11 : L’ÉTAT DE RAPPROCHEMENT
212
BANCAIRE
CHAPITRE 12 : LES EMPRUNTS ET LES PRÊTS
225
CHAPITRE 13 : LES CHARGES DE PERSONNEL
245
sigles utilisés 270
Bibliographie et webographie 273

conseils pour l’examen ou test


275
professionnel
TABLE DES MATIERES
278

2
Avant propos

V
u l’importance de la comptabilité dans le développement économique et social
d’une nation et le niveau d’intégration des dix-sept (17) pays de l’Organisation
pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) que sont :
Bénin, Burkina-Faso, Centrafrique, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire,
Gabon, Guinée-Bissau, Guinée Conakry, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, RD Congo,
Sénégal, Tchad et Togo ; ce présent ouvrage est réalisé en conformité avec le nouveau
référentiel comptable commun, dénommé Système Comptable O.H.A.D.A. Il est
réalisé conformément à l’Acte Uniforme portant Organisation et Harmonisation des
Comptabilités des Entreprises sises dans les Etats-parties au Traité relatif à
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (O.H.A.D.A). Cet Acte Uniforme
auquel est annexé le Système Comptable O.H.A.D.A est entré en vigueur depuis le :

i 01 janvier 2001 pour les « Comptes Personnels des Entreprises (Personnes


Physiques et Personnes Morales) » ;
i 01 janvier 2002 pour les « Comptes Consolidés » et les « Comptes
Combinés ».

Toutefois, il faut noter que les réaménagements opérés par les Etats membres de
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (U.E.M.O.A) ne remettent pas en
cause les avancées conceptuelles et techniques du Référentiel Comptable commun en
usage dans l’Union dénommé Système Comptable Ouest-Africain (S.Y.S.C.O.A). Ces
réaménagements visent surtout à assurer une parfaite compatibilité du Règlement
régissant le « S.Y.S.C.O.A » avec l’Acte Uniforme portant Organisation et
Harmonisation des Comptabilités des Entreprises sises dans les Etats-parties au
Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique.

Cet ouvrage, le premier volume, se veut être une contribution personnelle à une
meilleure gestion des entreprises africaines face à une concurrence locale et étrangère
de plus en plus rude. Pour cela, mes connaisssances dans le domaine de la
comptabilité et des Finances ainsi que mes diverses expériences professionnelles
(entreprises, cabinet d’expertise comptable et projets financés par la Banque
Mondiale, organismes internationaux : la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (B.C.E.A.O) et le Programme Alimentaire Mondial (P.A.M ou W.F.P) du
Système des Nations Unies) sont exploitées pour faire bénéficier aux élèves,
étudiants, professeurs, consultants, praticiens… : un outil de gestion efficace,
moderne et adapté au Système Comptable O.H.A.D.A.

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Les objectifs visés peuvent être résumés comme suit :

ª Mettre à la disposition du marché en général et de l’espace


O.H.A.D.A en particulier, un ouvrage de gestion à la fois théorique et
pratique, adapté à son contexte ;
ª Apporter une plus value à la documentation existante en la matière
qui est largement insuffisante face aux besoins croissants et non
satisfaits ;
ª Encourager les gestionnaires (étudiants, professeurs, chercheurs,
experts…) et au-delà les intellectuels africains à ne pas seulement se
contenter de toujours recevoir des autres ou de l’extérieur mais à
œuvrer dans le sens de contribuer, chacun dans son domaine, à un
cadre adéquat afin d’apporter des solutions pour un meilleur devenir
de notre société et de la communauté ;
ª Mettre en relief pour chaque partie de l’ouvrage :
les informations détaillées, claires et précises susceptibles de
donner une image fidèle du patrimoine et de la situation
financière des entreprises ;
les points importants à retenir etc.

Ainsi, il est mis à la disposition des élèves, étudiants, consultants, chercheurs et


professionnels de la gestion un ouvrage de référence, à la pointe de l’actualité et
ayant une valeur internationale.

C’est un ouvrage de consultation facile. Il constitue un moyen privilégié d’acquisition


des connaissances de base de la comptabilité et offre une formation adaptée aux
opérations que l’entreprise réalise de façon permanente.

Pour chaque chapitre du livre, une progression en trois (3) étapes peut être
généralement distinguée :

ª le principe qui explique le chapitre, donne les informations de cours


nécessaires et illustrées par des exemples. Les points importants y
sont bien dégagés, ce qui facilite la compréhension ;
ª la comptabilisation qui permet de traiter et d’enregistrer les
informations indiquées dans le principe ;
ª les cas pratiques qui ont un degré de progression élevé constituent
des tests. Ces cas pratiques sont intégralement corrigés et annexés au
Volume 1 pour permettre au lecteur de faire une auto-évaluation des
connaissances acquises dans les différents chapitres.

A toutes fins utiles, des conseils pour bien préparer un examen ou test professionnel
sont proposés à la fin de cet ouvrage après la bibliographie et la webographie.

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L’ouvrage, conçu principalement pour les pays membres de l’espace O.H.A.D.A
(Plan de Compte Général intégré), est destiné :

ª aux élèves, étudiants et professeurs en gestion (niveau CAP, BEP,


BAC G, DUT, BTS, LICENCE, IUT, Universités de gestion, de droit,
d’économie, Ecoles Supérieures de Commerce…) qui veulent
disposer d’un ouvrage de qualité et adapté à leur environnement ;
ª aux professionnels, consultants, décideurs et praticiens désireux
d’acquérir, d’actualiser ou d’approfondir leurs connaissances en
comptabilité tout en trouvant des réponses précises et des repères
pratiques.

Vivement que ce présent ouvrage vous apporte satisfaction. N’hésitez pas à apporter
vos remarques ou suggestions dans la mesure où il serait possible d’en tenir compte
à l’avenir (e-mail : mdieneafrica@yahoo.fr).

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Généralités
A) L’Entreprise

L’entreprise et l’entrepreneur constituent certainement deux (2) figures centrales


dans le processus de gestion.

On peut définir l’entrepreneur comme étant celui qui accepte de risquer un capital
pour l’obtention d’un gain monétaire (appelé profit) ou non monétaire. Alors que la
création d’une entreprise peut être définie comme une action d’entreprendre, c’est-à-
dire comme une initiative, une action conduite de façon volontaire et organisée en
vue d’atteindre un objectif économique ou social.

Mais dans l’usage qui prévaut aujourd’hui, l’entreprise est surtout considérée comme
une organisation relativement autonome, dotée de ressources humaines, matérielles
et financières en vue d’exercer une activité économique de façon stable et structurée.

En outre, l’entreprise est soumise à des obligations légales, qui imposent la


publication de documents comptables de synthèse faisant état :

i du patrimoine ;
i du résultat de l’exploitation (l’entreprise gagne-t-elle de l’argent ?).

Ces informations sont destinées principalement à l’Administration fiscale (qui, au vu


du bénéfice réalisé détermine l’impôt dû par l’entreprise) et aux apporteurs de
capitaux (associés et établissements financiers qui consentent des prêts).

C’est pourquoi l’entreprise doit être régie par des règles et procédures qui
garantissent la véracité des informations fournies. Ces règles et procédures sont
suivies au niveau de la comptabilité.

B) La Comptabilité

Toute entreprise au sens de l’article 2 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Comptable


dans les États de l’espace O.H.A.D.A doit mettre en place une comptabilité destinée à
l’information externe et à son propre usage. A cet effet, l’entreprise :

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- Classe, saisit, enregistre dans sa comptabilité toutes opérations entraînant des
mouvements de valeurs qui sont traitées avec des tiers ou qui sont contractées ou
effectuées dans le cadre de sa gestion interne.

- Fournit, après traitement approprié de ces opérations, les redditions de comptes


auxquelles elle est assujettie légalement ou de par ses statuts, ainsi que les
informations nécessaires aux besoins des divers utilisateurs.

Pour garantir la fiabilité, la compréhension et la comparabilité des informations, la


comptabilité de chaque entreprise implique :

i le respect d’une terminologie et de principes directeurs communs à


l’ensemble des entreprises concernées des Etats-parties au Traité relatif à
l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique ;
i la mise en œuvre de conventions, de méthodes et de procédures
normalisées éventuellement par secteurs professionnels ;
i une organisation répondant à tout moment à des exigences de collecte, de
tenue, de contrôle, de présentation et de communication des informations
comptables se rapportant aux opérations de l’entreprise.

B.1) Son rôle

La comptabilité a plusieurs rôles parmi lesquels on peut citer :

- Un rôle fiscal : La comptabilité permet de calculer l’impôt dû à l’État sur le


résultat réalisé par les entreprises.

- Un rôle juridique : la comptabilité est un moyen légal de preuve basé sur la


tenue correcte de livres, de journaux et autres documents comptables.

- Un rôle d’instrument de gestion : la comptabilité doit fournir aux responsables


de l’entreprise de nombreux renseignements à caractère commerciaux ou
financiers leur permettant de prendre des décisions relatives à une meilleure
gestion de celle-ci.

B.2) Les différentes branches de la comptabilité

La comptabilité comprend différentes branches que sont :

i la Comptabilité Analytique de Gestion ;


i la Comptabilité Nationale ;
i la Comptabilité Publique ;
i la Comptabilité Générale.

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B.2.1) La Comptabilité Analytique de Gestion

La Comptabilité Analytique de Gestion peut être définie comme un mode de


traitement des données dont les objectifs essentiels peuvent être classés en deux (2)
principales catégories :
x la recherche de coûts ;
x l’approche prévisionnelle de l’exploitation et la mesure de performances de
l’entreprise.

B.2.1.1) La recherche de coûts

Il s’agit de :
i Connaître les coûts des différentes fonctions ou activités exercées par
l’entreprise ;
i Déterminer les bases d’évaluation de certains éléments du bilan de
l’entreprise : stocks, immobilisations, travaux en cours etc. ;
i Expliquer les résultats en calculant les coûts des produits résultant de
l’activité de l’entreprise (biens ou services) et en comparant ces coûts au
prix de vente correspondant.

B.2.1.2) L’approche prévisionnelle de l’exploitation et la mesure de performances de


l’entreprise

Ainsi, de manière générale, le rôle de la Comptabilité Analytique de Gestion est de


fournir à l’entreprise des éléments de nature à éclairer ses prises de décision et à
orienter son action sur le marché.

Il doit donc y avoir une parfaite cohérence entre le système de Comptabilité


Analytique de Gestion d’une entreprise et sa structure organique, sa politique, sa
stratégie, ses activités et son environnement pour atteindre des performances.

B.2.2) La Comptabilité Nationale

La Comptabilité Nationale s’intéresse à l’économie. Elle s’attache à la construction


d’une représentation du circuit économique global en s’appuyant sur une typologie
des opérations fondamentales (opérations de biens et services, opérations de
répartition, opérations financières) et sur une typologie des actions économiques (ou
secteurs institutionnels). Elle établit un Tableau Economique d’Ensemble (T.E.E) qui
met en lumière l’ajustement des différentes opérations effectuées par les secteurs
institutionnels.

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B.2.3) La Comptabilité Publique

La Comptabilité Publique est l’ensemble des règles qui s’appliquent à la gestion des
finances publiques.
Le domaine de la Comptabilité Publique s’applique aux administrations et autres
entités de droit public telles que les collectivités territoriales, les établissements
hospitaliers, les établissements publics à caractère industriel et commercial, les
établissements publics à caractère scientifique, culturel, professionnel…

B.2.4) La Comptabilité Générale

B.2.4.1) Définition

La Comptabilité Générale dégage une représentation synthétique de l’activité d’une


entité économique et de sa situation vis-à-vis des tiers. Elle appréhende donc
l’entreprise comme une entité globale, en relation avec l’extérieur. Mais elle ne se
préoccupe pas de son fonctionnement interne.

A ce niveau il faut noter que la Comptabilité des Sociétés qui est constituée par la
tenue des comptes découlant des règles juridiques de création, de développement, de
scission, de dissolution et d’affectation des résultats de l’entreprise est incluse dans la
Comptabilité Générale.

B.2.4.2) La Comptabilité Générale et le Système Comptable O.H.A.D.A

La finalité de la comptabilité générale est avant tout « EXTERNE », dans le cadre


d’une « pertinence partagée » au service des différents partenaires économiques de
l’entreprise (actionnaires, prêteurs, fournisseurs, clients, Etat, salariés…).

Cependant, il va de soi que cette information doit également répondre à des besoins
d’information des dirigeants et des gestionnaires de l’entreprise elle-même. Ceux-ci
attendent de la comptabilité générale non seulement des données détaillées et
précises (exemple : la position des comptes clients), mais aussi des vues globales
indispensables à leurs prises de décision. La finalité de l’information comptable est
donc également « INTERNE ».

Le support, « vecteur » de l’information comptable externe, est constitué par les


ETATS FINANCIERS ANNUELS longtemps limités à deux (Bilan et Compte de
Résultat), comme dans le Plan de 1957, puis à trois (Bilan, Compte de Résultat et
Annexe), comme dans le Plan Français de 1982 ou (Bilan, Compte de Résultat et
Tableau de Passage aux soldes des Comptes Patrimoniaux), comme dans le Plan
OCAM de 1970.
Ces états sont désormais au nombre de quatre (4) dans la pratique comptable la plus
actuelle (Système Comptable O.H.A.D.A), comme également dans la norme I.A.S.C
(Bilan, Compte de Résultat, Tableau des Flux de Trésorerie, Notes ou Annexes).

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Le Système Comptable O.H.A.D.A propose effectivement les états obligatoires ci-
après :
x le Bilan ;
x le Compte de Résultat ;
x le Tableau Financier des Ressources et des Emplois (T.A.F.I.R.E) ;
x l’Etat Annexé.

Pour bien comprendre cette exigence croissante d’information que requiert la


pratique comptable en son état actuel dans une économie de marché ouverte sur le
monde entier, il faut situer les innovations retenues dans le Système Comptable
OHADA par rapport aux normes comptables prévalant dans le monde : normes
nationales des pays industrialisés (exemple : les Etats-Unis) et les normes
internationales (I.A.S.C par exemple). De ce fait, le Système Comptable O.H.A.D.A
est expliqué ici de façon succinte en trois points :
x qu’est-ce que le Système Comptable O.H.A.D.A ?
x pourquoi le Système Comptable O.H.A.D.A ?
x les Principes Comptables Retenus.

B.2.4.2.1) Qu’est-ce que le Système Comptable O.H.A.D.A ?

Le Système Comptable O.H.A.D.A est un plan comptable général commun à tous les
Etats de l’espace O.H.A.D.A.

Entré en vigueur depuis le 1er janvier 2001 pour les Comptes Personnels des
Entreprises (Personnes Physiques et Personnes Morales) et le 1er janvier 2002 pour les
Comptes Consolidés et les Comptes Combinés, le Système Comptable O.H.A.D.A est
basé sur l’Acte Uniforme portant Organisation et Harmonisation des Comptabilités
des Entreprises sises dans les Etats-parties prévu par le Traité de l’Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (O.H.A.D.A). L’Acte Uniforme
relatif au Droit Comptable fait obligation de tenir une comptabilité aux entreprises
soumises aux dispositions du Droit Commercial, aux entreprises publiques et
parapubliques, d’économie mixte, aux coopératives et plus généralement, aux entités
produisant des biens et services marchands ou non marchands dans la mesure où
elles exercent dans un but lucratif ou non, des activités économiques à titre principal
ou accessoire qui se fondent sur des actes répétitifs.

Sont exclus de son champ d’application les banques, les établissements financiers, les
compagnies d’assurance ainsi que les entreprises soumises aux règles de la
comptabilité publique.

Des états financiers de synthèse regroupent les informations comptables au moins


une fois par an sur une période de douze mois, appelée exercice. Ils sont dénommés
états financiers annuels.

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Il faut noter que l’article 23 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Comptable dans les
Etats de l’espace O.H.A.D.A stipule : « les états financiers annuels sont arrêtés au
plus tard dans les quatre mois qui suivent la date de clôture de l’exercice. La date
d’arrêté doit être mentionnée dans toute transmission des états financiers».

La période comptable ou exercice coïncide normalement avec l’année civile (du 1er
Janvier au 31 Décembre). Les états financiers annuels forment un tout indissociable et
décrivent de façon régulière et sincère les évènements, opérations et situations de
l’exercice pour donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et
du résultat de l’entreprise (article 8 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Comptable
dans les Etats de l’espace O.H.A.D.A).

Les états financiers annuels sont établis et présentés conformément aux dispositions
des articles 25 à 34 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Comptable dans les Etats de
l’espace O.H.A.D.A, de façon à permettre leur comparaison dans le temps, exercice
par exercice, et leur comparaison avec les états financiers annuels des autres
entreprises dressés dans les mêmes conditions de régularité, de fidélité et de
comparabilité.

Ils sont rendus obligatoires, tout ou partie, en fonction de la taille des entreprises
appréciée selon des critères relatifs au chiffre d’affaires de l’exercice. Toute entreprise
est, sauf exception liée à sa taille, soumise au « Système Normal (S.N) » de
présentation des états financiers et de tenue des comptes. Toutefois, si le chiffre
d’affaires ne dépasse pas 100 000 000 (cent millions) de francs CFA, l’entreprise peut
utiliser le « Système Allégé (S.A) » (article 11).

Dans le Système Normal, l’établissement d’un état fournissant les informations


additionnelles, dénommé « Etat supplémentaire statistique » est obligatoire
(article 12).

Les très petites entreprises dont les recettes annuelles ne sont pas supérieures au
seuil fixé à l’alinéa 2 du présent article 13, sont assujetties, sauf utilisation de l’un des
deux systèmes prévus à l’article 11 ci-dessus, à un « Système Minimal de Trésorerie
(S.M.T) », de caractère dérogatoire aux dispositions générales du présent Acte
Uniforme relatif au Droit Comptable. Ces seuils sont :
i trente (30) millions de F CFA pour les entreprises de négoce ;
i vingt (20) millions de F CFA pour les entreprises artisanales et assimilées ;
i dix (10) millions de F CFA pour les entreprises de service.

B.2.4.2.2) Pourquoi le Système Comptable OHADA ?

Pour comprendre le Système Comptable O.H.A.D.A, il faut tenir compte des options
fondamentales retenues, qui traduisent TXDWUH LQIOXHQFHV GpWHUPLQDQWHV sur OH IRQG
même du modèle et une cinquième sur la forme. Il s’agit de :

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a) l’appartenance à l’Ecole Continentale, en continuité avec les Plans 1957 et
OCAM ;
b) l’introduction d’une nouvelle analyse économique qui passe,
essentiellement, par la Valeur Ajoutée de gestion et par l’Excédent Brut
d’Exploitation, mais aussi par l’élargissement du « périmètre » du bilan ;
c) l’introduction d’une nouvelle analyse financière, à travers les nouveaux
concepts (capacité d’autofinancement…) et de nouveaux outils (tableau de
financement) ;
d) l’influence anglo-saxonne intégrée par le biais des normes internationales
(I.A.S.C par exemple) ;
e) la forme retenue dans le Système Comptable O.H.A.D.A est elle-même en
continuité avec les plans 1957 et OCAM, mais enrichie par l’existence de
trois « Systèmes » (Système Normal, Système Allégé, Système Minimal de
Trésorerie).

Ainsi, le Système Comptable O.H.A.D.A permet de :

x faire de la comptabilité un outil moderne de développement économique ;


x favoriser l’intégration entre entreprises de même secteur au sein de l’espace
O.H.A.D.A afin d’éclairer la gestion du chef d’entreprise ;
x faciliter l’intégration économique des Etats-parties au Traité de l’O.H.A.D.A et
le bon fonctionnement du Marché Financier Régional.

B.2.4.2.3) Les Principes Comptables Retenus

Le Système Comptable O.H.A.D.A se distingue des plans 1957 et OCAM notamment


par l’affirmation explicite de principes comptables fondamentaux qui faisaient
gravement défaut dans ces plans. Certes, plusieurs de ces principes étaient depuis
assez longtemps appliqués dans la pratique professionnelle, mais leur énonciation
précise, sous l’influence de l’I.A.S.C, en affirme plus nettement la nature et la portée.
Il s’agit donc là d’un point très novateur.

C’est ainsi que le Système Comptable O.H.A.D.A énonce de façon nette un certain
nombre de principes généraux de base, internationalement reconnus et consacrés
notamment par l’I.A.S.C. Parmi les « principes généralement admis » [au nombre de
neuf (9) dont un (1) seul est encore qualifié d’obédience anglo-saxonne : la
prééminence de la réalité sur l’apparence], le Système Comptable a retenu tous ceux
qui le sont unanimement.

Ces principes sont énoncés dans le cadre d’une finalité explicite : celle de l’obtention
d’une image fidèle de la situation et des opérations de l’entreprise. L’image fidèle
n’est donc pas un principe supplémentaire, elle est la convergence de ces principes.

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Ces principes sont énoncés dans le cadre d’une finalité explicite : celle de l’obtention
d’une image fidèle de la situation et des opérations de l’entreprise. L’image fidèle
n’est donc pas un principe supplémentaire, elle est la convergence de ces principes.

A ce titre, l’Acte Uniforme relatif au Droit Comptable dans les Etats de l’espace
O.H.A.D.A énonce les huit (8) principes, généralement reconnus par les normes
internationales, que sont :
x la Prudence ;
x la Permanence des Méthodes ;
x l’Intangibilité du Bilan ;
x la Spécialisation des Exercices ;
x le Coût Historique ;
x la Continuité de l’Exploitation ;
x la Transparence ;
x l’Importance Significative.

B.2.4.2.3.1) La Prudence (articles 3 et 6)

La « règle de prudence » doit être observée, selon l’article 6 de l’Acte Uniforme relatif
au Droit Comptable, « à partir d’une appréciation raisonnable des évènements et des
opérations à enregistrer au titre de l’exercice ». Il s’agit d’éviter de transférer sur
l’avenir, donc sur les exercices futurs, des risques mesurables nés de l’activité ou des
évènements de l’exercice.

B.2.4.2.3.2) La Permanence des Méthodes (article 40)

La finalité d’information interne et externe de la comptabilité suppose la


comparabilité des états financiers annuels, donc une stabilité, une permanence des
règles et procédures de présentation et d’évaluation.

B.2.4.2.3.3) L’Intangibilité du Bilan (article 34)

Ce principe, énoncé à l’article 34 de l’Acte Uniforme, est suffisamment connu pour


que son application, dans le Système Comptable O.H.A.D.A, se fasse sans difficulté :
« le bilan d’ouverture d’un exercice (N) doit correspondre au bilan de clôture de
l’exercice précédent (N-1)».

B.2.4.2.3.4) La Spécialisation des Exercices (article 59 à 61)

Ce principe (appelé aussi « Indépendance » des exercices) est également bien connu
car lié au concept même d’exercice comptable. Doivent être rattachés à chaque
exercice tous les évènements et toutes les opérations qui lui sont propres et ceux-là
seulement. La spécialisation des exercices est assurée, dans le Système Comptable
O.H.A.D.A, de façon plus rigoureuse que dans les plans précédents par l’utilisation
de procédures et de mécanismes comptables classiques. Par exemple les produits et

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les charges concernant des exercices antérieurs sont enregistrés comme des produits
et des charges de l’exercice en cours et participent à la formation du résultat
d’exploitation, financier ou Hors Activités Ordinaires (H.A.O) de cet exercice. Dans
ce cas, une mention spécifique doit être faite dans l’Etat annexé pour les charges et
les produits des exercices antérieurs.

B.2.4.2.3.5) Le Coût Historique (articles 35 à 38)

Ce principe permet d’enregistrer les biens à leur date d’entrée dans le patrimoine et à
leur coût réel d’acquisition ou de production exprimé en unités monétaires
courantes.

Par dérogation à cette convention et en vertu du concept de maintien du capital


financier de l’entreprise, les conditions de réévaluation légale ou libre sont précisées
(articles 62 à 65).

B.2.4.2.3.6) La Continuité de l’Exploitation (article 39)

En application de ce principe, l’entreprise est normalement considérée comme étant


en activité, c’est-à-dire comme devant continuer à fonctionner dans un avenir
raisonnablement prévisible.

Lorsque l’entreprise a manifesté l’intention ou quand elle se trouve dans l’obligation


de se mettre en liquidation ou de réduire sensiblement l’étendue de ses activités, sa
continuation n’est plus assurée et l’évaluation de ses biens doit être reconsidérée.

B.2.4.2.3.7) La Transparence (articles 6, 8 à 11)

L’entreprise doit « se conformer aux règles et procédures en vigueur en les


appliquant de bonne foi » sans tenter de dissimuler la vérité. Les informations
doivent être présentées et communiquées clairement sans intention de dissimuler la
réalité derrière l’apparence. Le principe de transparence a donc un impact direct sur
les états financiers :
x dans leurs montants, aux différents postes prévus ;
x dans les explications et commentaires de l’état annexé.

B.2.4.2.3.8) L’Importance Significative (article 33)

La notion, tout à fait nouvelle par rapport aux plans 1957 et O.C.A.M, est assez
difficile à cerner, car, relative et liée au cas particulier de l’entreprise à laquelle elle
s’applique. En effet, selon l’article 33, sont significatifs » tous les éléments qui ne sont
pas mis en évidence dans les états financiers et susceptibles d’influencer le jugement
que les destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation
financière, et le résultat de l’entreprise ». En définitive, la notion d’importance
relative ou significative :

2
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x semble accroître le champ de responsabilité des dirigeants et des réviseurs, en
faisant appel à leur jugement ;
x limite, d’un autre point de vue, cette responsabilité des dirigeants et des
professionnels pouvant, le cas échéant, se retrancher derrière ce principe pour
justifier l’absence de mention ou de prise en considération d’un événement ou
d’une situation.

À RETENIR : Le Principe de la Prééminence de la Réalité sur l’Apparence

Ce principe de la Prééminence de la Réalité Economique sur l’Apparence Juridique


très anglo-saxon, et non retenu par nombre de pays adeptes de l’« Ecole
Continentale », n’a pas été retenu dans le Système Comptable O.H.A.D.A en tant que
tel. Ceci permet d’éviter aux praticiens et aux entreprises les difficultés liées à sa mise
en œuvre (interprétation des contrats par exemple). Toutefois cinq (5) applications
ont été retenues par le Système Comptable O.H.A.D.A. Il s’agit de :

x l’inscription à l’actif du bilan (comme si l’entreprise en était propriétaire) des


biens détenus avec « réserve de propriété » ;
x l’inscription des biens mis à la disposition du concessionnaire par le concédant
dans le bilan du concessionnaire ;
x l’inscription à l’actif du bilan de l’utilisateur (ou preneur) des biens utilisés
dans le cadre d'un contrat de crédit-bail ;
x l’inscription à l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non encore échus
ou honorés ;
x l’inscription « dans les charges de personnel » du personnel facturé par
d’autres entreprises (ou personnel extérieur).

LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX DE LA COMPTABILITÉ seront traités


avant L’ENREGISTREMENT DES OPÉRATIONS COURANTES.

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16
SYSTEME
COMPTABLE
O.H.A.D.A

La Comptabilité
Générale

1ère partie : LES ÉLÉMENTS


FONDAMENTAUX DE
LA COMPTABILITÉ
Chapitre 1
Le Bilan

Chapitre 2
Les Flux Économiques

Chapitre 3
Le Plan de Comptes

Chapitre 4
L’Organisation Comptable

Chapitre 5
La Détermination
du Résultat

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1ère partie :
LES ÉLÉMENTS

FONDAMENTAUX

DE LA COMPTABILITÉ

Chapitre 1
LE BILAN
1.1 Définition

Le bilan est la photographie de la situation patrimoniale de l’entreprise à un moment


donné, c’est un document statique. Il récapitule, à un instant donné, l’ensemble des
droits et des engagements qui caractérisent à la fois la situation juridique et la
situation financière de la personne considérée.

Alors le bilan est, à une date déterminée, la situation économique et financière d’une
entreprise dont il présente la liste des éléments actifs et passifs.

1.2 Le Bilan, une représentation du patrimoine

Pour une entreprise comme pour toute autre entité économique dotée d’autonomie
financière ou de gestion, le bilan est un document comptable qui fournit une
représentation du patrimoine. Ainsi, le bilan reflète le patrimoine de l’entreprise tout
en s’analysant comme la description des ressources investies et l’emploi qui en a été
fait.

L’aspect « positif » du patrimoine consiste en un ensemble de droits. Ces droits


peuvent porter sur des objets réels (des immeubles, des terrains, des
marchandises…) et constituent ainsi des droits de propriété. Mais ils peuvent
également constituer des droits sur d’autres personnes (clients auxquels un délai de
paiement a été consenti, banque auprès de laquelle un dépôt a été effectué…). Ils
forment alors des droits de créance. L’ensemble des droits de propriété et de créance
compose l’« ACTIF ».

Quant aux engagements auxquels une personne doit se reconnaître, ils traduisent un
ensemble d’obligations contractées à l’égard des tiers qui, pour la plupart, lui ont
consenti des apports de richesse. L’ensemble de ces engagements constitue le
« PASSIF ».

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1ère partie CHAPITRE 1 – LE BILAN

Ainsi, on a :

PATRIMOINE

Ensemble des Ensemble des


droits engagements

Engagements Engagements
Droits de Droits de
à l’égard des à l’égard des
propriété créances
associés tiers créances

Cette représentation du bilan se fait sous la forme d’une égalité qui traduit l’équilibre
des emplois et des ressources. Ce qui conduit au schéma suivant représentatif du
patrimoine de l’entreprise avec ses éléments d’actif et de passif.

TOTAL ACTIF = TOTAL PASSIF

® TOTAL DES EMPLOIS = TOTAL DES RESSOURCES


® BIENS + CRÉANCES = CAPITAUX PROPRES + DETTES
® CAPITAUX PROPRES = BIENS + CRÉANCES – DETTES

D’où calculer le Patrimoine revient à calculer les capitaux propres qui est égal à :

Capitaux propres (ou Patrimoine) = Biens + Créances - Dettes

Ou

Capitaux propres (ou Patrimoine) = Capital + Réserves + reports à


nouveau +Résultat avec [+ en cas de bénéfice et – en cas de perte]

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