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TROISIEME COLLOQUE INTERNATIONAL DE L’ÉCOLE
DES SCIENCES DE LA SANTÉ
DU 25 AU 26 MARS 2015
Argumentaire
Les maladies chroniques sont des affections de longue durée qui en règle générale, évoluent
lentement. Elles sont responsables de 63% des décès dans le monde, constituant ainsi la toute
première cause de mortalité dans le monde (OMS, 2008). Alors qu’elles étaient autrefois
considérées comme spécifiques aux pays développés, les maladies chroniques telles que le
diabète, les maladies cardiovasculaires, les cardiopathies, le cancer sont de plus en plus
courantes dans les pays en développement. En Afrique, l’augmentation du nombre de
fumeurs, le changement vers un régime alimentaire riche en sucre et en matières grasses et la
diminution du temps consacré à l’exercice physique font augmenter rapidement les maladies
chroniques et ces dernières devraient bientôt devenir les principaux facteurs de décès sur le
continent, d’ici 2020. La transition nutritionnelle accélérée que vivent plusieurs pays
africains, en plus de creuser les inégalités sociales, contribue à alimenter l’épidémie de
maladies chroniques.
Ainsi, le présent colloque international envisage des axes pluriels dont les principaux sont les
suivants :
En tant qu’un problème majeur de santé publique dans le monde et en Afrique aussi, ces
affections entraînent souvent une détérioration de la qualité de vie et sont parfois associées à
une invalidité ou des complications graves de santé. Leur point commun est qu’elles
retentissent sur les dimensions sociale, psychologique et économique de la vie du malade.
C’est pourquoi l'OMS fait de l'amélioration de la qualité de vie liée à la santé des personnes
atteintes de maladies chroniques, une priorité.
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En raison de la menace que les maladies chroniques font peser sur le développement des
individus, des familles et des communautés, il y a un énorme travail de recherche pour
comprendre le pourquoi de ces disparités et des facteurs de risque.
Le rôle des représentations, sociales et individuelles, dans l’accès aux soins est une question
neuve fondamentale dans la gestion des maladies chroniques. Les réussites scientifiques des
19ème et 20ème siècles ont permis à l’humanité de passer des fléaux d’antan (rage, peste,
variole, etc.) aux maladies du « Vivre avec » que sont les pathologies chroniques (cancer,
diabète, épilepsie, drépanocytose, glaucome, …). Vivant donc avec elles, les communautés se
construisent des représentations diverses des maladies qui organisent leurs mécanismes de
résilience. En face des malades, se trouvent des soignants à la compétence biomédicale,
souvent teintée de perception ethnomédicale, et donc mal outillés pour une relation d’aide qui
construit un soin efficace à l’aune des représentations des maladies chroniques.
Les conflits de représentations entre soignants et soignés sont le plus souvent évoqués sous
l’angle du «choc culturel» : une incompréhension mutuelle qui serait liée aux origines
ethniques ou religieuses des uns et des autres. Pourtant les conceptions de la santé et de la
maladie et les comportements liés à celles-ci varieraient, au point de mener à une
incompatible relation thérapeutique. Ce «culturalisme» permet également d’oublier que la
première opposition culturelle se situe moins dans les valeurs, croyances et coutumes qui y
sont liées, que dans les positions respectives des soignants et des soignés.
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• Perception et sens pluriel de la maladie ;
• Représentation de soi et relation soignants-soignés ;
• Technique biomédicale et approche ethnomédicale de la maladie ;
• Savoirs profanes et savoirs professionnels : quelle interaction ?
• Analyse critique des représentations de la maladie chronique.
Ce troisième axe de réflexion va donc privilégier les travaux qui donneront la parole aux
malades, à leurs familles et aux divers réseaux qui conditionnent leurs préférences
thérapeutiques, les choix de leurs itinéraires et recours thérapeutiques.
Il pourra s’agir ici de convoquer un débat sur les logiques, et voire, les motivations qui
alimentent le choix de ces trajectoires thérapeutiques plurielles.
Le vécu d’une maladie chronique est marqué par divers déterminants psychosocioculturels.
L’identité individuelle et l’idée qu’on a de soi, la personnalité, les stratégies individuelles de
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gestion, ainsi que l’entourage social, y jouent un rôle très important. Prendre cet aspect en
compte permet de mettre un place un réel projet thérapeutique, où le soignant et le soigné (y
compris son entourage) forment une équipe. La communication, dans la dimension
interpersonnelle, au sein de cette équipe doit être aussi transparente que possible, car elle
permet de prendre un sens. Pour établir la relation d’aide, le soignant doit en avoir reçu
demande au sens du soigné. De même, pour prendre part au projet, le soigné doit avoir
compris toutes les décisions thérapeutiques hautement spécialisées.
Les malades chroniques dépendent largement des institutions hospitalières. Aussi, la relation
avec le soignant part-elle d’une affection somatique pour se décliner très souvent en une prise
en charge globale, quittant la survie pour rechercher l’accomplissement de soi, malgré la
maladie. Cette nouvelle demande thérapeutique est intimement liée aux déterminants
psychosociaux du vécu, et conditionne la compliance.
La maladie chronique n’est pas forcément visible, mais toujours de "Vivre avec". La douleur,
la limitation fonctionnelle, la fatigue, voire le régime alimentaire et le traitement quotidien,
sont autant de contraintes qui réorganisent la vie du soigné et de l’entourage. Ainsi, l’inégale
capacité de résilience des humains s’observe dans la triade adhérence-observance-compliance
des soins.
Les maladies non transmissibles (MNT) constituent l’un des principaux défis pour le
développement au 21è siècle, selon l’OMS (2010). La fragilité des systèmes de santé face à la
charge croissante des maladies chroniques, interpelle les communautés internationales et
nationales.
La médecine conventionnelle et paternaliste orientée vers le savoir, la décision et la toute-
puissance des soignants, pratiquée jusqu’alors pour les maladies aigues, semble laisser
désormais place à la médecine humaniste centrée sur la personne malade, actrice principale de
la gestion de sa maladie. L’éducation Thérapeutique (ETP) s’inscrit dans cette approche.
L’éducation thérapeutique (ETP) a pour objectif de former le malade, pour qu’il puisse
acquérir un savoir faire adéquat, afin d’arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle optimal
de sa maladie. C’est un processus continu, intégré dans les soins, et centré sur le patient.
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Vivre avec une maladie chronique nécessite de la part de la personne malade un ensemble
d’aménagements qui vont de la connaissance de la maladie et de son traitement, à des
compétences d’auto observation, d’auto-surveillance et d’auto-adaptation du traitement en
fonction des circonstances mêmes de sa vie. Pour comprendre le défi que cela représente, il
faut réaliser que l’on demande à la personne vivant avec une maladie chronique un
apprentissage à la suppléance permanente, et pratiquement définitive du corps physiologique.
Il doit substituer par ses fonctions cognitives conscientes, des processus biologiques
automatisés et inconscientes.
Les contributions peuvent être rédigées en français ou en anglais. Elles seront accompagnées
d’un résumé (français) et d’un abstract (anglais) de 250 mots (maximum). Les textes ne
doivent pas excéder 15 pages (30 000 à 40 000 signes au maximum, espaces compris) y
compris la bibliographie et les annexes/tableaux. Le corps du texte (style normal) doit être
présenté sous version Word, sous format Word doc, police Times New Roman, corps 12,
interligne 1,5, marge 2,5. De manière générale, les normes de rédaction sont inspirées de
celles de l’APA.
Lieu et date
Le colloque se tiendra dans l’enceinte de l’Ecole des Sciences de la Santé de l’Université
Catholique d’Afrique Centrale du 25 au 26 mars 2015.
Adresse
BP 1110 Yaoundé, Cameroun
Téléphones: (237) 677.404.868 / 699.008.709
(237) 699.108.122 / 691.962.504
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• Dr Benjmin Alexandre Nkoum, École des Sciences de la Santé de l’
Université Catholique d’Afrique Centrale, (Cameroun)
• Pr Chantal Eymard, Université d’Aix-en-Provence, (France)
• Pr Marie Thérèse Mengue, Université Catholique d’Afrique Centrale,
(Cameroun)
• Pr Claude Abe, Université Catholique d’Afrique Centrale, (Cameroun)
• Pr Antoine Socpa, Université de Yaoundé 1, (Cameroun)
• Pr Honoré Mimché, IFORD, Université de Yaoundé 2, (Cameroun)
• Pr Ibrahima Cheikh Niang, Université Cheikh Anta Diop, (Sénégal)
• Pr Marie Hatem, Université de Montréal, (Canada)
• Pr Chantal Cara, Université de Montréal (Canada)
• Pr Hélène Lefèbre, Université de Montréal (Canada)
• Dr Pierre Oum Ndigi, Université de Yaoundé 1, (Cameroun)
• Pr Nicolas Vornax, Université de Québec, Laval (Canada)
Secrétariat du colloque
• Mme Julienne Louise Ngo Likeng
• Mlle Stéphanie Mounda