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Original illisible
NPZ 43-120-10
1 1 1
'n.r.a~'
~5 7sF
CRATÈS
ET
HIPPARQUÏR
t
CE t/tMMtME&M B~ C'ttABTB!.
BOB M t.A BARfE, N". 80.
CRATÈS
ET
HÏPPARQUÏE,
Roman de WIELAND.
SOtVt
DES PYTHAGOmCÏENNES,
Par le m~me.
T
`,, TOME
OME
x.
~.(r~x~`
~<.< a
PARIS,
A ta ttBBAtMB eMC~Ot-t.MtNt-jm.BtttNBB,
rue des FoM~s-Montmartre~n". ~4. t
M~M~~t
ï8!$.
AVËRTiSSEMËNT\
LETTRE t.
jCcMMMOC ~~P~~MM.
".Õ;.
'LecMtÏephNtoc&fme &r~mo!ag!e
Mrûtt eMM~tmr (~M~~M) <? ~Mt à <?
tttre qae DétB~ÎM Ph~r~, ~o~ il est
!d question, gonvefM Athènes, sous Cassan-
der, t fils fAo6pater ) quatre ans ap~ la mort
~Atemndre-Mtand. (!~M~)
ncHement son père de la fen~
voyer, du moment où il pourroit
~p~f~btenw ta main, et son
père s'est rendu caution de sa pM.-
messe.
Il est pMsqu*mum@ d'a~ûtep
que ce martage est approuvé des
deux familles et que ton ~rère, &
son prochain retour de S!c!!e, sera
enchanté d'une alliance qui &d~
litera son avancement
Maintenant, ma chère Hippar,-
quïe. re~ëchïs bien mûrement
tout €t;!a, et ne tarde pas à me
faire une feponse ftvorabïe. Par
là tu me mettras à même de prou-
ver ton père que tu ne ressem-
Mes pas seulement à ta digne mère
par !es avantages extérieurs, mats
qu'elle t'a transmis pareillement
cette excellence de caractère qui
lui faisoit trouver son bonheur a
se sacr.ner ponr ses devoirs.
Ta~ponsp me trouvera a ma
maison de campagne près de
~uny( b!e où des affaires do-
mpst!ques me retiendront encore
pendant quelques dizaines de
jours. Adieu.
Le7deTbargé!ton(Mat).
Le t& T!MK;<ït<M.
LETTRE !V.
~Zsa~~ ~f~<~MM.
JB m'empresse de te communi-
quer le contenu d'un billet que j'ai
reçu caché dans un gros bouquet,
de notre honnête bouquetière
Myrto. Elle ne peut plus nous
prêter sa maisonnettepour Fusage
que tu sais; elle est sûre qu'on
nous observe. Une esclave de ton
père, qu'elle connott bien, a passé
toute ia matinée d'hier à rôder au-
tour de son jardin en jetant par-
tout des regards inquiets, comme
pour espionner ceux qui pou<
voient entrer chez elle. A midi une
autre esclave !*a remplacée, et une
troisième est venue !e soir. Ce ma-
tin~ de bonne heure, !e poste a été
repris par une de celles que Myrtô
avoit vues la veille. Il est clair que
tout ceta se fait par ordre, et
qu'ainsi nous ne pouvons plus
continuer nos rendez-vous chez
eMe, sans danger pour elle et pour
nous. Tu vois, ma chère, combien
il est heureux que d*autres circons-
tances m'aient empêchée hier de
te donner le signât accoutumé. Le
plus sûr est de commencer par
prendre patience quelques jours,
jusque ce que nous ayons trouvét
quelque autre asyle propre a notre
mc'Mnorpho~e. II est inutile d~
}outer qu'en attendant tu ne dois
laisser paroitre aucun signe d~in-
quiétude, que tu dois aller et ve-
mr comme à ~ordinaire, et ne
point donner lieu à aucun soup~
çon qu'il nous soit arrivé quelque
chose de chagrinant. Repose-toi
d'ailleurs sur mon ze!e te rendre
service tu peux y compter dou-
tant plus sûrement, ma chère amie,
qu'il n'est point assez désintéressé
pour être très-m~ntotre.
~e Ttarg~ea.
LETTRE V.
jRf~~M<*<~ jM~AM~p~.
~'eux
étincelants
b~npïusencorea~-memequa
hien plus encore
moi, qu'il n~to~pomt
î\
semb~ïent ~rc
1. qu"à
de fille
dont le pauvre coeur pût tenir con-
ngurc comme la sienne. Je
tre une
suis b!en ~re que mes yeux n ex<
confir-
primoient rien qui pût te
dans cette douce n!usmn.
mer
Franchement ils ne lui d:s~nt
absolument rien mais avoir
1 a~r
JS~~P~M~ 0 ~<~M~V~.
7'
nature humarne dans toute
&anchtse or:gme!!e, maïs dans sa
toute sa perfect!oQ.
Insen~iement respectabÏe
Cratès t! s'ë:eva
en mot un dpsîp
de te voir et de t'entendre dcs~
que FtmposMbtMte apparente de ie
satisfaire enOammoit
encore cha.
Il
que }our. Je ne pouvois guères me
flatter d'y parvemr dans la maison
de mon père, quand même il au-
roit eu l'idée de faire connoissance
avec toi et cela même ~etoït pas
vraisemblable attendu que depuis
bien des otympiades, il ne passe
en ville qu'une petite partie de
Fannéo et ne s'occupe que de l'ad-
ministration de ses biens. Enfin
la meilleure de mes amies, fille
pleine d espMt et de vivacité, sut
me tirer d'embarras. Pourquoi, me
dit elle n'aurions-nous pas le
courage de faire ce que fit Amothec
de PhMonte, pour se gu$ser, sans
être connue, parmi les disciples
du divin P!aton ? M ne s'agît que
d~avoïr deux manteaux grossiers et
d'apprendre a rouler nos cheveux
de manière qu'ils ressemblent à ~a
<
theve!ure courte et frisée d'un
jeune garçon. On nous prendra
pour des jeunes gens de seize
dix-sept ans et nous ne serons
pas remarques dans la foute qui
se rassemble tous les jours au Cy
nosarges, ou sous le portique du
temple d'Hercule, pour entendre
les leçons de Cratès en tous cas,
nous nous appelons Hipparquide
et Meiampus nous sommes deux
frères natifs de Sunium fils du
négociant Ctésiphon ou de tout
autre personne ne s'en infor-
mera. Tu le vois, Cratès, Hippar-
quïe a plus de hardiesse que tu n'en
aurois soupçonné à ce pauvre Hïp-
parquide sous un déguisement qui
ne pouvoit le tromper tui-meme.
Je saisis cette idée aTec la p!us
vive impatience de rexecuter. Mon
amie gagna une bouquetière qui
lui est toute dévouée, et qui ,pos-
sède une cabane avec un petit
}ard!n sur Ïe chemin du Cyno-
sarges c'est là que nous quittions
nos habits de femmes pour te
costume socratique et !a aussi
nous les reprentons pour re-
venir à la maison bien v oilées
portant chacune au bras un pan!er
de fleurs. Voltà comment depuis
les dernières Anthestenes', j'a!
eu
îe bonheur de te voir, tous les deux
ou trois jours, et de m'affermir
par là dans une façon de penser
pour laquelle sans doute j'avois
en naîssant des dispositions bten
décidées putsqu'e!!e s'est emparée
de moi en si peu de temps.
Ant!Ms~nes,St<!SconMCfëesABacchttSt
qu! <!nNHo:entleur
nom au mois d'Anthe$tër!on
( Fcvrier).
ï! éloit neccssatre, mon cher
Cratès, de te raconter tout cela
avant d'en venir à l'affaire princi-
païe qui m*a jforcee à la démarche
hardie que je fais en t'écrivant. Je
me trouve dans un embarras, dont
toi seul je crois pourrois me
tirer.
Depuis quelque temps, ma main
est demandée par un jeune homme
cotmu de tout Athènes sous !e
nom de Leotychus. Il est riche et
de noble famitte beau comme
Adonis, amoureux de lui même
comme Narcisse, aussi ambitieux
et non moins voluptueux. Il jouit
d'une certaine faveur du peuple.
Les deux familles, et sur-tout sa
mère et ma tante, ont projeté entre
nous une alliance, dont il paroit
ne pas se soucier beaucoup et
petit à petit elles ont amendé mon
père à la désirer aussi plus ardem-
ment qu'il ne convient à mon
MpOS.
Dis-moi, sage philosophe, je
t'en conjure au nom des Grâces,
suM-}e ob!ïgée par amour pour
mon père de renoncer au droit
qu'il m'a accordé lui-même, et de
sacrifier le bonheur de ma vie a ses
désirs? N~je donc pas aussi des
devoirs envers moi même ? Mon
propre cœur, ma conviction in-
urne ne doivent-elles compter pour
rien, dans une affaire qui me
touche de si près ? Rien ne res-
semble moins à l'homme que je
voudrois avoir pour eponx, que
celui qu'on veut me ibreer de
prendre. Mon cœur me dit et ma
raison me confirme que je ne sau-
~o!s <~ heureuse avec Leotychus.
Est- juste que je me rende mal-
heureuse par comp!a!sance
pour
un père trompe, qui certainement,
lorsqu'il sera temom de mon ma!
heurirreparaMe, n'aura plus lui-
même un moment de bonheur?
Conseille moi, bon
et sage
Cratès sois mon géme, mon ora-
c!e Que suis-je obligée,
et qué
m'est-il permis de <atre? Conduis»
moi dans une affaire d*on dépend
le bonheur ou !e matheur de
ma
vie et st, par
une innocente trom.
perîe, la pauvre Hipparquie n'a
pas perdu la bienveillance qu~Htp-
parquide avoit eu le bonheur de
t'inspirer ne lui refuse pas la pitié
qu'elle mérite.
ILe <t Stdfûphonco.
LETTRE XÏV.
Craiés
C~O~M DA~
â hlio~éne h
Corinthe..
Co~M~.
t< t@ SHFophenoat
LETTRE XV!
~D~~tMC Z~FH~C~y.
~W~
~/M~ ~t(W <&MM
o~ro
dan$ H~e de mes défères tettres
<
~~MF <~ /'&0?MM~ C qui WMM~tW~
Mon pressentimentn'étoit
qu~ trop juste Queï!e réponse
quelle séventë quelle froideur 1.
Si du moins il lui ëtott échappe
un mot, un seul petit mot q<M
laissât soupçonner qu'il s'est fait
violence pour me parler si dure-
ment Quelle peine il se donne
pour me jeter dans les bras <~un
aitre Dis-mot, une pareïMe ré-
ponse n'auro!t-eï!e pas du tn~r-
rher? Et, matgrr cela, être encore
~!C~e' dt~ me dire ït a raison
il ne pouvott me donner un autre
conseil! Folle que je su!s pour-
quoi lui ptesentois-je la question
de cette marn~re ? C'est ma faute~t
Ne pouvo! je pas m'y prendre
m!eux pour arriver a son cœur ?
3mbecue je me {eHCttots de la
tournure que j*avo!s donnée a !af
chose, et }e voîscïatfemen!. que
}e l'ai mis dans la nécessité de ré-
potid~e comme H Fa fait quand
même il ne Fauf~tt pas voulu Ne
penses-tu pas comme moi, Me-
tamppe ?
Je me suis m~sc sur le champ
a lui ecr!~ ce que m'a înspï~
mon mécontentement de tut eE
de moi. Je ~en~nïc copie de ces
deux lettres. Je garde la sienne
pour la re~re jusque ce qu'elle
me raccommode avec lui, ou
qu'eHe me donne la force de
~sanïe son conse! Il recevra la
nnenne demaïn, ausstt6t apre~
mon départ.
J~a! eu beaucoup de peine à ob-
tenir que LesMe tn'accempagne.
En tranche, on me donne pour.
surveillante une vieille esclave de
ma tante, qui je croîs, fut ea
nourrice il y a cinquante ans,
et dont toute la maison vante la
vigilance. Par surcroît de pré-
caution, un grand maraudde Cap-
padoeien fort comme un Her-
cule nous suivra pour nous es-
corter. QueMe pMté s'imaginent-
ils donc que j'aie envM de leur
échapper f
Ecns-mot a Marathon le pla-
tot que tu pourras, et dis-moi ce
que tu penses de ma correspon-
dance avec mon sage et froid B~o-~
tien. ït me semble que je suis
beaucoup p! us tranquille. Je me
fais une !dee fort agréable de res-
ter fille comme notre Mmerve.
Si Ctatea ne veut pas de moî,
9
Ï~eotycÏMM et ma tante n'y cou-
veront du m<MM nen ~ner.
Ï< t~SMMj~anM
LETTRE XVÏIÏ.
C~M~ <àt JEf~paF~MP.
!0
LETTRE XïX
~~< 6*
je ne
NON, respectable Craies
marnera: pomtdesophïsmes con~
!a ~esse qM
tre toi, ou bouche.
contre
Ye ne Beman-
de~P~ ~~se~
parte par
Ten-
contre aussi sévère avec un
taMe Hïpp~qmde,
trouvé dans un cas pare< que M
pourïapauvreHtpparqute,
Fas été naiureL
forcée de rentrer dans son
remercie contraire de
Je te au
sévénté; eMeestsa!uta.re.
cette devoM.
e!!e me ramène a mon
Je veux!a combattre, et }e la
vaincrai, cette passion intéressée
qui me faisoit croire que pavots
des devoirs envers moi et m'em-
pechoitdesacftner, sansïneptain-
dre, aux désirs d~un p~re chéri
e~
ce que }e re~ardots (p~ttt-étre
Jtement à tort) comme le bonheur
de ma vie. Tu m'as fait sentir avec
humiKation combien j'ai de pro-
grès a faire avant de pouvoir te
nommer mon maître, sans nuire
ta gloire. Mais je ne me décou-
ragerai point. Après avoir réveillé
en moi le sentiment du devoir,
continue maître respectable
continue sans ménagement à m y
fortifier Tu n~auras pas travaillé
en vain. P!dt au ciel qn~une déesse
amie vouTût renouveler en moi le
miracle qu~ïsis opéra sur la c!!e
de Lïgdus~; et que, pour me
permettre de }<tu~ ce te$ eotre-
tiens et de tes Ïe~o~s, dontun
p!~)u@ë tyrannique me pnve, eMe
me changeât dès ce moment
et
en un ventaMe
pour toujours
Htpparquidet
Le zo SHrop~o"ea.
LETTRES i
DU TOMJE PREMÏËR.