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principes et constitution
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 3 411 − 1
MACHINES TOURNANTES : PRINCIPES ET CONSTITUTION ____________________________________________________________________________________
Considérons la structure magnétique schématisée sur la figure 1, Figure 1 – Structure aimantée bipolaire
constituée d’un aimant de polarisation magnétique J uniforme, à noyau uniformément polarisé
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_____________________________________________________________________________________ MACHINES TOURNANTES : PRINCIPES ET CONSTITUTION
En introduisant, en outre, la loi constitutive du milieu aimanté, sur H θ s’écrit (en remarquant que la constante ν 2 est nécessaire-
donnée de manière générale par : ment nulle pour assurer le caractère fini de A lorsque r tend vers 0) :
B = µ0H + J (1) Bθ – Jθ
( H θ ) r = a = ------------------ = –k = 0 (3)
et en remarquant, d’autre part, que le rotationnel de J, supposé uni- µ0 r = a
forme, est nul dans tout le volume de l’aimant, l’équation générale
gouvernant la répartition du champ magnétique dans l’ensemble du (en l’absence de courant superficiel de densité k = ku z , u z dési-
domaine considéré (aimant et entrefer compris), s’écrit finalement : gnant le vecteur unitaire orientant l’axe Oz). Soit :
∆A = 0 (2) ∂A
( B θ ) r = a = – ------- = ( Jθ ) = – J sin ( θ – α ) (4)
où ∆ désigne l’opérateur laplacien. ∂r r = a r=a
En vertu des hypothèses formulées au début de ce paragraphe, le ■ Dans le cas où l’on tient compte de l’entrefer mécanique séparant
système peut être considéré comme « invariant par translation » la surface de l’aimant de la culasse de perméabilité infinie, les deux
selon l’axe Oz, si bien que seule la composante selon Oz de A est jeux de constantes associées aux expressions du potentiel vecteur
non nulle (le problème se ramène alors à un calcul du champ B en dans les deux zones formant le domaine d’étude (l’aimant et l’entre-
deux dimensions dans un plan perpendiculaire à l’axe Oz). L’équa- fer) sont identifiés distinctement, grâce aux conditions de passage
tion vectorielle (2) se réduit dans ce cas à une équation scalaire qui relatives aux deux interfaces correspondantes. Il vient dans ce cas :
s’écrit, en coordonnées cylindriques (cf. figure 1) : — dans l’aimant ( 0 < r < a – e ) :
2 2 x
∂ A 1 ∂A 1 ∂ A
---------2- + --- ------- + ----2- ---------2- = 0 A ( r, θ ) = 1 – x e 1 – -----e- rJ sin ( θ – α )
∂r r ∂r r ∂θ 2
d’où :
où A désigne la composante du potentiel vecteur selon l’axe Oz.
Le rayon d’alésage définissant la cavité étant constant (alésage x
sans éléments saillants ou encoches), une solution de cette équa- B r = 1 – x e 1 – -----e- J cos ( θ – α )
2
tion est donnée par :
x
∞
B θ = 1 – x e 1 – -----e- J sin ( θ – α )
2
∑
q –q
A ( r, θ ) = ( ν 1 q r + ν 2 q r ) ( ν 3 q cos qθ + ν 4 q sin qθ ) pour 0< r < a
q=1 — dans l’entrefer ( a – e < r < a )
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■ Dès lors, lorsque l’aimant subit une rotation autour de son axe de
révolution à vitesse constante [ α = Ωt + β 0 ] , le champ tournant qui
Nappe de conducteurs
en résulte se manifeste, dans le cas de la géométrie considérée, par superficiels équivalents
une évolution sinusoïdale, en quadrature de phase, des composantes
radiales et tangentielles de B (ou de H ) en un point d’observation
Têtes de bobine
donné de la cavité. Il sera par conséquent souvent judicieux d’adop-
(représentation partielle) Noyau magnétique intérieur
ter une représentation de ce champ sous forme complexe en posant :
B = ( B r + j B θ ) exp ( jθ ) (5)
a structure classique b structure idéalisée
a à bobinages logés b à bobinages superficiels
Exemple : B = J exp [ j ( Ωt + β 0 ) ] dans le cas où e est négligeable a dans des encoches b (distribution sinusoïdale
devant a. a des conducteurs)
Dans le calcul du champ développé au paragraphe 1.1.1, il est Figure 2 – Structure schématique d’une armature bobinée bipolaire
intéressant de noter que la source magnétique constituée par
l’aimant à polarisation uniforme intervient simplement par le biais avec i ( A ) : courant instantané parcourant le bobinage,
de la condition de passage que satisfait le champ d’excitation au
niveau de l’interface aimant-entrefer. Cette condition traduit ainsi le c (conducteurs.m –1) : fonction de répartition angulaire des
fait que l’aimant considéré est formellement équivalent à une den- conducteurs,
sité de courants superficiels distribués à la surface du cylindre de C (conducteurs.m –1) : valeur maximale de la densité linéique
rayon a – e (l’aimant ayant été remplacé par un milieu de perméa- des conducteurs.
bilité µ 0 ), selon une loi définie par :
Le signe de c rend compte de l’orientation « aller », c > 0, ou
« retour », c < 0, des conducteurs selon Oz.
J
k ( θ, α ) = – -----θ- = K sin ( θ – α ) ● Dans le cas particulier où l’enroulement à distribution sinusoï-
µ0 dale est accolé à l’alésage, le volume de la cavité, de perméabilité
(6)
J µ0, sera donc le siège d’un champ uniforme dont l’intensité a pour
où : K = ------
µ0 valeur instantanée µ 0 Ci ( t ) .
Notons que, α étant constant, la circulation d’un courant alternatif
–1
avec k ( A.m ) : densité linéique de courants superficiels équivalente, dans le bobinage conduit à la production d’un champ de direction
–1
K ( A.m ) : amplitude de la densité linéique de courants fixe dont la polarité s’inverse périodiquement. Ce type de champ est
(charge linéique). ainsi qualifié de champ pulsant. Il est intéressant de constater qu’un
tel champ peut se décomposer en deux champs tournants de même
■ Par conséquent, comme l’illustre la figure 2b, si l’on considère intensité et animés de vitesse de rotation opposées (§ 1.2).
inversement le champ produit par une distribution sinusoïdale de Le courant étant défini par :
conducteurs (répartis au niveau du rayon a – e ), constituant une
bobine d’axe Oy parcourus par un courant donné, le champ magné- i ( t ) = I cos ( ωt + β )
tique produit sera identique, en tout point de la cavité, à celui avec I ( A ) : amplitude du courant,
qu’engendrerait, conformément aux expressions précédemment
établies (§ 1.1), un milieu aimanté de polarisation équivalente J eq ω (rad.s –1) : pulsation,
donnée par : β (rad) : phase à l’origine,
J eq = µ 0 K = µ 0 C i (7) l’expression du champ sous forme complexe se décompose en effet
selon :
le bobinage étant défini par la fonction de répartition des conduc- B = µ 0 Ci exp ( j α )
teurs :
µ0 C I µ0 C I (8)
= ------------- exp [ j ( ωt + α + β ) ] + ------------- exp [ – j ( ωt – α + β ) ]
c ( θ ) = C sin ( θ – α ) 2 2
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D’un point de vue énergétique, convenant de privilégier une que, les gains obtenus demeureront limités par la saturation
expression fonction du courant i (ou, à l’échelle locale, du champ magnétique du noyau ou des éléments ferromagnétiques consti-
d’excitation H), l’équilibre (isotherme) du système est caractérisé tuant la structure (pour les alliages ferreux classiquement utilisés,
par une enthalpie libre généralisée ([D 3 410], § 1.3.2) dont la partie cette limite se situe aux alentours de 1,5 T).
magnétique, étendue au domaine ( 9 c ) de la cavité, s’écrit :
■ Remarquons enfin que, dans la plupart des structures de machi-
H 2
µ0 H
∫∫B ∫ ∫
2 nes électriques, l’entrefer est encore réduit grâce à l’implantation
B
G mag = – ⋅ dH d 9 = – ------------- d9 = – --------- d9 d’encoches au sein desquelles les conducteurs constituant le bobi-
2 2 µ0
9c 0 ( 9c ) ( 9c )
(9) nage sont partiellement noyés, comme l’illustre la figure 2a. Ainsi
découplé de l’épaisseur effective du bobinage, l’entrefer mis en jeu
1 2 2 2
= – --- π a hµ 0 C i se voit alors le plus souvent limité par des considérations d’ordre
2 technologique (tolérances mécaniques).
avec h(m) : longueur de la cavité selon l’axe Oz. Comparée à la situation idéale considérée dans la théorie déve-
L’expression des grandeurs globales caractéristiques de la struc- loppée, cette configuration introduit de sérieuses différences quant
ture, exprimées en fonction des données géométriques du pro- à l’essence même des phénomènes physiques effectivement mis en
blème, s’obtiennent par dérivation du potentiel par rapport à la jeu : les courants logés dans les encoches ne baignent pas directe-
coordonnée généralisée correspondante. Dès lors, le flux magnéti- ment dans le champ magnétique d’entrefer, de sorte que les forces
que est donné par : engendrées s’exercent non pas directement sur les conducteurs
∂ G mag mais sur les dents du circuit ferromagnétique.
ϕ = – ------------------ = , p i (10) Cependant, du point de vue des grandeurs caractéristiques globa-
∂i
les (énergie, couple …), les raisonnements relatifs à la structure de
2 2
où : , p = π a hµ 0 C bobinage idéalisée permettent d’appréhender avec une bonne
approximation les principaux effets exploités dans les machines
avec ϕ ( Wb ) : flux magnétique embrassé par la bobine, électriques. En outre, la possibilité d’une détermination analytique
, p ( H ) : inductance propre de la bobine. du champ dans la structure offre l’avantage d’aboutir à une modéli-
D’un point de vue quantitatif, avec l’équivalence « aimantation- sation directement paramétrée en fonction des dimensions et carac-
courant » précédemment introduite (en [D 3 410], § 2.2), soulignons téristiques physiques des dispositifs étudiés.
que, si des intensités de champ de l’ordre de 1T sont aujourd’hui
couramment obtenues à l’aide d’aimants permanents (§ 2), l’accès à 1.1.3 Champ produit par un système de bobines
de tels niveaux de champ par le biais de bobines « à air » reste alimentées par des courants polyphasés
inconcevable dans le contexte de dispositifs non supraconducteurs.
Les densités de courant admissibles dans les dispositifs bobinés En vertu de la linéarité des équations du champ résolues au
sont en effet nécessairement limités par les échauffements internes paragraphe 1.1.2, l’action combinée de deux enroulements à distri-
dus notamment à la dissipation thermique par effet Joule. bution sinusoïdale (E1) et (E2) accolés à la paroi d’une cavité cylindri-
Exemple : dans le cas du bobinage considéré (bien que bénéficiant que remplie d’un milieu homogène et isotrope conduit à un champ
d’une culasse extérieure ferromagnétique), l’obtention d’un champ de résultant uniforme, défini dans le plan complexe par :
1 T dans le volume de la cavité nécessiterait une densité linéique de B = B 1 + B 2 = µC 1 i 1 exp ( j α 1 ) + µC 2 i 2 exp ( j α 2 ) (11)
courant d’amplitude
–1 avec µ(H.m –1) : perméabilité magnétique absolue du
K = Ci = 1 × µ 0 = 796.103 A.m –1, milieu remplissant la cavité,
soit 10 à 20 fois plus que les valeurs de charges linéiques maximales Ck(conducteurs.m –1) : densités linéiques maximales associées
classiquement adoptées dans les machines électriques tournantes. à l’enroulement k ( k ∈ { 1, 2 } ) ,
● Considérant plus précisément le cas de l’alésage cylindrique,
αk(rad) : angle entre l’axe Oxk de la bobine k et
des niveaux de champs significatifs peuvent néanmoins être obte- l’axe de référence Ox,
nus grâce à l’augmentation de la perméabilité magnétique globale ik(A) : courant instantané parcourant la bo-
de la cavité. Pour ce faire, la solution généralement adoptée dans les bine k .
machines électriques tournantes consiste à implanter à l’intérieur Si les axes Ox1 et Ox2 des deux enroulements sont distincts
de l’alésage un noyau cylindrique concentrique de forte perméabi- (exp(jα1) et exp(jα2) jouent alors le rôle d’une « base » dans le plan
lité (culasse intérieure), laissant apparaître un « entrefer » de faible complexe), il apparaît ainsi que le champ résultant peut être
épaisseur au sein duquel le champ est sensiblement augmenté contrôlé, tant en intensité qu’en direction, en jouant sur les courants
(figure 2b). On montre alors, dans le cas d’un noyau central de per- d’alimentation i1 et i2.
méabilité quasi infinie (imposant une condition du type Hθ = 0 pour
r = a – e dans les calculs de champ précédents), que l’enthalpie libre Considérant, en particulier, le cas où les deux enroulements sont
magnétique caractérisant le dispositif est augmentée dans un rap- bobinés de manière identique (C1 = C2 = C) suivant des axes ortho-
π
port d’autant plus grand que l’entrefer relatif xe est petit. Lorsque xe gonaux α 2 = α 1 + --- , et supposant en outre une alimentation par
tend vers 0, ce rapport admet une limite remarquable égale à 1/xe. 2
L’introduction du noyau revient ainsi formellement à multiplier la des courants alternatifs sinusoïdaux équilibrés en quadrature de
perméabilité initiale de la cavité (µ0) par le facteur 1/xe. phase définis par :
Nota : soulignons ici que, au-delà du coefficient remarquable qui affecte les grandeurs
i 1 = I cos ωt
globales, la présence du noyau déforme fortement le champ magnétique dans la cavité, de
sorte que, si la répartition uniforme est conservée à l’intérieur du noyau, le champ dans i 2 = I sin ωt
l’entrefer est réparti de manière essentiellement radiale (les lignes de champ s’échappent
du noyau selon des directions perpendiculaires à sa surface). le champ résultant s’exprime alors par :
Par conséquent, comparés aux grandeurs obtenues sans noyau, B = µC ( i 1 + j i 2 ) exp j α 1 = µC I exp j ( ωt + α 1 ) (12)
les flux et inductances relatifs aux bobinages implantés dans l’entre-
fer seront augmentés dans ce même rapport, de même que l’inten- Par conséquent, la combinaison de deux champs uniformes de
sité maximale du champ magnétique dans l’entrefer. Notons même intensité, pulsants dans des directions perpendiculaires, en
cependant que cette augmentation reste tributaire d’un comporte- quadrature de phase, revient à produire dans la cavité un champ
ment linéaire des matériaux magnétiques utilisés. Ainsi, en prati- tournant uniforme d’amplitude µCI constante. Si l’armature dipha-
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sée ainsi constituée est fixe par rapport à l’axe de référence (α1 est
constant), la vitesse de rotation du champ s’identifie à la pulsation xm Culasse magnétique
des courants d’alimentation.
■ Cette situation se généralise aisément au cas d’une armature
symétrique constituée de m enroulements décalés d’un angle égal à (Em ) xk
(Ek )
2π/m et alimentés par un système m-phasé de courants sinusoïdaux
équilibrés (figure 3). Dans le cas où l’armature bobinée est fixe (on (Eeq)
conviendra alors de confondre l’axe Ox1 de la phase 1 avec l’axe (E1) y z'
polaire de référence Ox), le champ tournant engendré dans la cavité 2π
(k –1) mp
s’exprime de manière générale par : B (ωt + β)/p
x1' x1 x
m
B = ----- µC I exp j ( ωt + β ) (13) x' O
2 z
la répartition des conducteurs formant chacune des phases et les
y'
courants associés étant définis par :
c ( θ ) = C sin θ – ( k – 1 ) 2π
-------
k m xk'
k ∈ { 1, … m }
- + β
2π
ik ( t ) = I cos ωt – ( k – 1 ) ------
m xm
' Milieu homogène et isotrope
avec m : nombre de phases.
Notons que la combinaison spatio-temporelle des densités de B champ magnétique résultant dans l'alésage ( )
courants associées aux différentes phases du bobinage se ramène à E1,..., Ek ,..., Em système de m bobines symétriques d'axes décalés
une distribution de courants superficiels résultante définie par : d'un angle égal à 2π/mp (modulo 2π/p), et alimentées
par un système polyphasé équilibré de courants
k eq ( θ, t ) = c k ( θ ) i k ( t ) = K eq sin ( θ – ωt – β ) ( k = 1, … m ) sinusoïdaux de pulsation ω
m (14) Oxk axes de symétrie de la bobine d'indice k (k ∈ {1,...,m })
où : K eq = ----- I C
2
Oy axes de symétrie du champ magnétique résultant
(Oxk , Oy : axes de symétrie d'ordre p )
avec keq (A.m –1) : fonction de répartition de la densité linéique de
courant résultante, p nombre de paires de pôles
Keq (A.m –1) : amplitude de la densité linéique de courant Eeq bobine « fictive » tournante, d'axe (Oy), magnétiquement
résultante. équivalente au système de bobines fixes (l'axe de la
bobine n° 1 est confondu avec l'axe de référence Ox )
Ainsi, le système de bobines fixes parcourues par les courants
alternatifs polyphasés de pulsation ω est magnétiquement équiva-
Figure 3 – Production d’un champ tournant au moyen
lent à une bobine fictive (Eeq), de même densité de conducteurs C
d’une armature polyphasée multipolaire symétrique
que les bobines réelles, tournant à la vitesse angulaire ω et parcou-
m
rue par un courant continu d’intensité -----I . Le sens de rotation du
2 1.2 Conversion d’énergie par interaction
champ est directement lié à l’ordre de succession des phases. Par
conséquent, sa définition résultera « structurellement » du sens de de champs et de moments
la séquence des bobines formant l’armature et « électriquement » magnétiques tournants
de celle des courants d’alimentation. En particulier, dans le cas des
systèmes diphasés ou triphasés, une inversion de sens s’obtiendra
par simple permutation de deux phases quelconques du bobinage. La production d’un champ magnétique tournant au sein d’un alé-
sage cylindrique résulte, d’après les considérations du paragraphe
■ Comme l’illustre la figure 3, l’ensemble de ces considérations peut 1.1, soit de la rotation d’un milieu aimanté, soit de la rotation d’une
être globalement étendu au cas de structures comportant p paires de bobine parcourue par un courant continu, soit enfin de l’alimenta-
pôles magnétiques régulièrement répartis. Le champ multipolaire tion par des courants alternatifs polyphasés d’un système de bobi-
résultant (champ possédant un axe de symétrie d’ordre p) dérive nes symétrique (fixe ou mobile). Dès lors, cherchant à assurer un
dans ce cas d’un potentiel vecteur conforme à la solution générale transfert énergétique entre des circuits électriques fixes et des par-
précédemment obtenue (§ 1.1.1). Si les sources sont à distribution ties mécaniques en rotation, l’analyse des effets d’interaction sus-
sinusoïdale, l’expression se limite à un seul terme dont le rang q ceptibles de s’exercer entre ces différents types de sources permet
s’identifie au nombre de paires de pôles p. En vertu de la périodicité de déduire logiquement les différents concepts de convertisseurs
2π électromécaniques exploitables.
angulaire en ------- caractérisant le problème magnétique, la vitesse de
p Privilégiant le cas où au moins un des bobinages que comporte
rotation du champ tournant engendré est p fois plus faible que la pul- nécessairement la structure est solidaire de sa partie fixe (stator),
sation ω des courants qui lui donnent naissance. En conséquence, il afin de faciliter l’interconnexion de ces bobinages avec les circuits
conviendra dans le cas général de distinguer les angles d’alimentation externes, les concepts envisageables seront ici décli-
« mécaniques » θ des angles « électriques » pθ correspondants. nés sur la base d’une configuration prévoyant une armature bobi-
Notons enfin que, lorsque le système d’enroulements polyphasés née polyphasée au stator. Le champ tournant ainsi produit est alors
est lui-même animé d’un mouvement de rotation, sa vitesse à même d’interagir avec différents types de moments magnétiques
d’entraînement s’ajoute algébriquement à la vitesse relative du solidaires de la partie tournante (rotor). Sans restreindre la généra-
champ par rapport à l’armature qui lui donne naissance. Il est ainsi lité de l’analyse proposée, soulignons que les rôles du stator et du
possible, par exemple, de produire un champ de direction fixe à rotor peuvent être éventuellement interchangés. L’alimentation
l’aide d’une armature polyphasée tournante alimentée par des cou- électrique de la partie mobile suppose alors l’implantation d’un jeu
rants de séquence « inversée » synchronisés sur la fréquence de de contacts glissants assurant, le cas échéant, les fonctions de com-
rotation de l’armature (cas des machines « à courant continu »). mutation requises (§ 1.5). (0)
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Reprenant la classification des effets d’interaction élémentaires œuvre, le plus souvent de manière combinée, permet de déduire
proposée dans le fascicule ([D 3 410], § 2.2), deux grandes familles d’une théorie à caractère générique les propriétés fonctionnelles et
de structures peuvent être a priori identifiées, selon que le moment structurelles caractérisant les principales structures de convertis-
magnétique rotorique est directement imposé (machines à moment seurs électromécaniques tournants.
magnétique produit) ou qu’il résulte d’un phénomène dont la cause Nota : dans les formules des paragraphes 1.3 et 1.4 et pour les figures 4 à 8, on rappelle
tient au champ statorique lui-même (machines à moment magnéti- que a est le rayon d’alésage du rotor, xe le coefficient d’entrefer relatif et h la longueur de fer.
que induit). Sachant que ce moment magnétique peut indifférem-
ment résulter de l’action exclusive de corps aimantés ou de la
circulation de courants au sein de milieux conducteurs, quatre types 1.3 Structures à moments magnétiques
d’effets élémentaires seront finalement isolés (tableau 1). produits
Nota : la notion de source magnétique de type « courant » est ici considérée au sens
large, si bien que sont englobés dans cette catégorie les moments magnétiques résultant La première classe (tableau 1) d’effets exploités dans les machi-
de la polarisation par un système de courants d’un milieu ferromagnétique « passif » (cas
d’armatures bobinées « à pôles lisses » équipées de culasses éventuellement pourvues
nes tournantes correspond aux structures au sein desquelles le
d’encoches, etc.). moment magnétique interagissant avec le champ tournant est
directement produit, soit au moyen d’une source magnétique
Les structures de base qui en découlent sont présentées de
interne liée à la présence d’une aimantation permanente, soit par le
manière schématique sur les figures 4 à 8 et on trouvera, dans les
biais de circuits bobinés connectés à des sources externes assurant
paragraphes 1.3 et 1.4, une étude simplifiée de leur fonctionnement
la double alimentation électrique des armatures statorique et rotori-
à partir de la modélisation par calcul analytique du champ introduite
que.
au paragraphe 1.1.
Afin de limiter les développements théoriques, les différents prin-
cipes seront analysés en considérant une configuration magnétique
1.3.1 Machines à aimantation permanente
bipolaire à distribution sinusoïdale, configuration qui offre l’avan- La machine tournante à aimantation permanente exploite de
tage de mettre en jeu des champs à répartition essentiellement toute évidence le principe de conversion le plus « intuitif » en ce
uniforme (§ 1.1). En outre, les fonctionnements de base considérés sens qu’il repose directement sur l’exploitation des actions élémen-
dans l’étude résulteront d’une alimentation à courants statoriques taires subies par un aimant permanent plongé dans un champ
donnés. magnétique extérieur tournant ([D 3 410], § 2.2). Considérant la
Notons par ailleurs que, en vertu de la décomposition possible configuration de référence schématisée sur la figure 4, la conver-
d’un champ pulsant en deux composantes tournant en sens inver- sion d’énergie résulte ici concrètement des effets réciproques subis
ses (§ 1.1.2), le remplacement de l’armature polyphasée statorique par un bobinage statorique et un aimant rotorique en mouvement
par un enroulement monophasé conduit à une simplification large- relatif : les variations de flux entraînées par le déplacement de
ment exploitée dans le domaine des machines de petites puissances l’aimant engendrent, au sein des circuits électriques fixes, des for-
(de quelques fractions de watt à quelques kilowatts). Ainsi, moyen- ces électromotrices « de rotation », tandis que, de manière corol-
nant des dispositions particulières permettant de privilégier une des laire, le rotor aimanté est soumis à un couple dynamique visant à
composantes tournantes du champ (bobines auxiliaires de démar- aligner son moment magnétique dans l’axe du champ statorique.
rage, etc.), les principes présentés ci-après seront globalement
■ Dans le cas d’un stator idéalisé formé d’une armature bobinée
transposables au cas de structures à alimentation monophasée.
polyphasée symétrique à distribution sinusoïdale alimentée par un
Soulignons, enfin, que les dénominations classiquement adop- système de courants sinusoïdaux équilibrés, la source du champ
tées en électromécanique mélangent des critères de classification statorique se ramène à une densité de courant superficiel tour-
de natures souvent très diverses, critères liés tour à tour aux fonc- nante dont la distribution spatio-temporelle est donnée, conformé-
tionnalités obtenues (machines synchrones, etc.), aux matériaux uti- ment aux définitions adoptées au paragraphe 1.1.3 [cf. relation (14)]
lisés (machines à aimants permanents, etc.), ou encore à la façon par :
dont on conçoit leur fonctionnement (machines à réluctance varia-
ble, etc.). k S ( θ, t ) = K S sin ( θ – α S )
À la différence de ces approches, la présentation adoptée ici où : αS = ωS t + βS
s’appuie sur une classification résolument centrée sur la nature des avec kS (A.m–1) : fonction de répartition de la densité linéique de
effets physiques exploités. Ce choix tient essentiellement au fait que courant statorique,
la variété et la diversité croissantes des structures de machines et
d’actionneurs magnétiques modernes rend délicate l’élaboration KS (A.m–1) : charge linéique statorique,
d’un catalogue exhaustif des architectures utilisables. En revanche, αS (rad) : angle entre l’axe (OyS) de la bobine équivalente
l’analyse des effets élémentaires susceptibles d’y être mis en et l’axe statorique de référence (OxS),
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G : jeu de contacts glissants avec ω R (rad.s –1): pulsation des courants d’alimentation rotoriques,
αRS = Ω t βR (rad) : phase à l’origine des courants rotoriques (confor-
αS = ωSt + βS mément aux définitions adoptées au § 1.1.3).
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1.4.1 Machines à aimantation induite Figure 6 – Machine tournante à aimantation induite : machine
à réluctance variable. Cas d’une armature statorique polyphasée
Considérant la configuration de base dans laquelle l’armature symétrique à pôles lisses
bobinée qui engendre le champ tournant est placée au stator, la pro-
duction d’un couple électromécanique utile à partir d’un rotor
aimanté suppose, de manière générale, que l’axe du moment Remarquons, par ailleurs, que l’anisotropie requise peut égale-
magnétique résultant soit décalé par rapport à l’axe de symétrie du ment s’exercer à l’échelle des propriétés magnétiques locales du
champ tournant (§ 1.3.1). Dans le cas où l’aimantation rotorique est milieu constituant le rotor, ce qui suppose physiquement que les
induite, l’obtention du décalage recherché peut résulter, comme susceptibilités magnétiques dans l’axe direct et dans l’axe en qua-
l’illustre la figure 6, d’une anisotropie du corps magnétique consti- drature soient distinctes. Dans ces conditions (le rayon délimitant le
tuant l’élément mobile. Ainsi, la polarisation de l’élément s’effec- rotor aimanté demeurant constant), la modélisation par calcul ana-
tuant préférentiellement selon un axe « direct » de facile lytique du champ précédemment exploitée reste utilisable, en
aimantation (OxRd), l’axe (OyR) du moment magnétique induit au notant cependant que le terme de polarisation magnétique rotori-
rotor sous l’effet du champ d’excitation statorique (à condition que que constitue dans le cas présent une inconnue du problème.
ce dernier possède une composante « directe » non nulle) est L’équation constitutive du milieu polarisable anisotrope supposé
orienté selon un axe magnétique très voisin de l’axe direct solidaire linéaire s’écrit :
du rotor. Par conséquent, le corps mobile est à même de subir les
effets « dynamiques » de la composante du champ « en quadra- B = µ 0 H + Ji (22)
ture », d’axe (OxRq), effets qui tendent à ramener le moment magné-
tique induit dans l’axe du champ tournant (OyS). Ji d = µ0 χd Hd
où : ( pour J i < J sat )
■ L’axe d’aimantation privilégié résulte généralement d’une aniso- Ji q = µ0 χq Hq
tropie « géométrique » du corps polarisable, ce qui revient en prati-
que à adopter une architecture magnétique dite « à pôles saillants » avec H (A.m –1) : excitation magnétique,
(figure 6). L’exploitation directe des effets correspondants donne Ji (T) : polarisation magnétique induite
lieu ainsi à la famille des structures classiquement regroupées sous respectivement de composantes (Hd, Hq) et (Jid, Jiq) dans le référen-
le vocable de machines « à réluctance variable », eu égard aux tiel (OxRd, OxRq) lié au rotor,
fluctuations caractéristiques de la réactance de l’armature bobinée
lors du déplacement du rotor. Notons en outre que, combinés aux χd ou χq : susceptibilité magnétique du milieu polarisable
principes de conversion décrits par ailleurs (§ 1.3), ces effets seront dans l’axe Oxd ou Oxq,
très fréquemment mis en jeu au sein de structures à caractère Jsat (T) : polarisation à la limite de saturation (de l’ordre de
hybride (machines « synchrones à pôles saillants », etc.). 1 T pour les composés ferreux).
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O
(23)
x e
χ q 1 + χ d x e 1 – ----- 2
- Ji
tan ( α R – α RS ) = ------ -------------------------------------------- tan ( α S – α RS )
χd x
1 + χ q x e 1 – -----e-
t
2
On notera que le champ d’excitation associé aux courants statori- Figure 7 – Machine tournante à aimantation induite :
ques étant uniforme et le milieu rotorique homogène, la polarisa- machine à hystérésis
tion induite au rotor est également à répartition uniforme (dans le
cas de la configuration bipolaire de référence).
Par conséquent, reprenant l’expression du couple [relation (16)] d’accélérer le cylindre formant rotor jusqu’à son « accrochage »
subi par un corps cylindrique aimanté plongé dans un champ éventuel avec le champ tournant (fonctionnement limite de type
magnétique tournant (§ 1.3.1), le moment des efforts développé « synchrone à aimants permanents »). Rappelons ici simplement
s’exprime finalement, en supposant que la condition de synchro- que le concept de machines « à hystérésis » a été largement uti-
nisme associée est satisfaite, par : lisé dans le domaine de petits moteurs électriques alimentés le plus
souvent à partir du réseau monophasé.
1 2 2 µ0 ( χd – χq ) 2
γ = --- π a ( 1 – x e ) h --------------------------------------------------------------------------------------------------- K S sin 2 β (24)
2 x e x e
1 + χ d x e 1 – ------ 1 + χ q x e 1 – ------ 1.4.2 Machines à courants induits
2 2
où l’angle de calage β s’identifie ici à la phase à l’origine βS des cou- En vertu des lois de l’induction électromagnétique, un corps
rants statoriques, conformément aux définitions adoptées conducteur soumis à une source magnétique variable est le siège de
précédemment (§ 1.1.3). courants induits dont l’effet tend à compenser les variations subies
Il apparaît ainsi que le couple développé est d’autant plus élevé par le champ magnétique extérieur (notons que cette compensation
que le « contraste » de susceptibilité magnétique entre l’axe direct est totale dans le cas de milieux supraconducteurs idéaux au sein
et l’axe en quadrature est grand. Notons que ce contraste pourra desquels le champ magnétique B est nécessairement nul, cf.
être encore amplifié en adoptant une structure « à double [D 3 410], § 2.2). Par conséquent, comme l’illustre la figure 8, un
saillance » rotorique et statorique (cas des machines dites « à réluc- corps cylindrique conducteur, soumis au champ tournant produit
tance commutée » ou « switched reluctance machines »). En outre, par une armature polyphasée, est susceptible de « réagir » en déve-
la position du rotor étant indifférente à un pas polaire près (un demi- loppant à son tour un moment magnétique « induit » tournant à la
tour dans le cas de la machine bipolaire), le contrôle du fonctionne- même vitesse que le champ produit et à même d’interagir avec ce
ment de la machine en régimes « moteur » ou « générateur » dernier.
s’effectue sur une plage de réglage de l’angle de calage dont la lar- Considérant plus particulièrement le cas d’un stator polyphasé à
geur est égale à π (angle « électrique »). Le fonctionnement à couple distribution sinusoïdale à l’intérieur duquel est placée une nappe
maximal pour une amplitude de courant fixée est quant à lui obtenu cylindrique conductrice homogène éventuellement accolée à un
pour : noyau magnétique de grande perméabilité (culasse intérieure), le
π π champ engendré dans la cavité (dans le cadre de l’approximation
β = --- modulo ---
4 2 des états quasi stationnaires) est régi par les équations locales pré-
(ce qui correspond à un compromis en termes d’intensité d’aiman- cédemment exploitées (§ 1.1) auxquelles il faut adjoindre l’équation
tation induite et de décalage des axes des champs statorique et de Maxwell-Faraday formulée par :
rotorique). Soulignons d’autre part que la validité de l’expression ∂B
obtenue demeure conditionnée par le fait que le milieu aimanté se rot E = – ------- (25)
∂t
comporte de manière linéaire. Dès lors que la machine est exploitée
en régime saturé (ce qui sera fréquemment le cas en pratique), la avec E (V.m –1) : champ « électromoteur ».
dépendance d’ordre quadratique du couple vis-à-vis de l’amplitude Compte tenu des hypothèses d’invariance par translation précé-
des courants statoriques s’efface progressivement, pour conduire demment admises, le champ électromoteur est, dans le cas présent,
finalement à un couple limite indépendant du courant lorsque les porté par l’axe de révolution (Oz). Rappelons, en outre, que
milieux aimantés constituant le circuit magnétique de la machine l’équation (25) est valable dans n’importe quel repère (à condition
sont polarisés « à saturation ». de définir les grandeurs impliquées et d’effectuer les dérivations
dans un même référentiel). Privilégiant ainsi le système de réfé-
■ Notons enfin que, en marge des solutions reposant sur une ani-
rence rotorique (d’axe polaire OxR), et supposant, de plus, des
sotropie du corps polarisable, un deuxième type d’effet visant à
conditions de « court-circuit » idéales aux extrémités du cylindre
décaler l’axe de l’aimantation induite par rapport à l’axe du champ
conducteur, le champ électromoteur s’exprime finalement en fonc-
magnétique produit consiste à tirer profit de l’effet « déphaseur »
tion du potentiel vecteur A par :
naturel que procure l’hystérésis magnétique (figure 7). Placé dans
un champ d’excitation tournant HS d’intensité suffisamment ∂A
E ( R ) = – -------
grande, un cylindre ferromagnétique homogène et isotrope initiale- ∂t (R)
ment au repos est ainsi susceptible de développer une polarisation
J i accompagnant la rotation du champ suivant un déphasage avec E(R) (V.m –1) : composante selon l’axe (Oz) du champ électro-
« arrière ». Il en résulte alors un couple d’entraînement capable moteur observé dans le référentiel rotorique.
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où :
Rotor bobiné yR
court-circuité α R = ( ω R + Ω ) t + βR = ωS t + βR
xR
(ωR)
µ -----0- ξa ω R
x e
yS' KR = ------------------------------------------------- K S
z' µ0 2
1 + ------ ξaω R
x e
β αS
αR 1
xS tan β = – ---------------------------
xS' O αRS µ 0
------ ξaω R
x e
z
sachant que :
yS β = βS – βR ;
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ficulté d’obtenir une circulation « profonde » des courants induits. Dans le cas des structures « à formes d’ondes sinusoïdales » qui
Citons parmi les solutions classiquement adoptées les architectures dérivent directement des procédés de conversion décrits auparavant,
à barres court-circuitées (rotors « à cage »), dont la constitution sim- la fonction capteur requiert par principe une résolution relativement
ple et économique est très attractive dans le domaine des entraîne- élevée (on utilisera le plus souvent des capteurs de type
ments de petites et moyennes puissances. Par ailleurs, dérivant « synchrorésolveurs » ou « codeurs optiques »). Cette résolution peut
directement de l’architecture « à double alimentation » précédem- néanmoins être sensiblement réduite dès lors que l’on adopte une ali-
ment analysée (§ 1.3.2), la solution retenue lorsque l’on souhaite mentation séquentielle « en tout ou rien » des enroulements de la
bénéficier d’une plus grande souplesse de commande consiste à machine. En effet, la mise en rotation du champ tournant est produite
adopter une armature polyphasée rotorique (machines « à rotor dans ce cas « en mode pas à pas » selon des axes magnétiques pré-
bobiné »). La mise en court-circuit du bobinage tournant peut être déterminés dont le nombre est limité (6 positions élémentaires par
réalisée depuis les parties fixes de la machine (via le jeu de contacts paires de pôles sont à distinguer dans le cas d’une alimentation par
glissants). Cette configuration offre alors la possibilité d’adapter la des courants alternatifs triphasés « en créneaux » de largeur angu-
conductivité apparente du rotor vis-à-vis des conditions de fonction- laire égale à 2π /3). On montre, dans ces conditions, que la production
nement de la machine (optimisation du couple de démarrage (ω R d’un couple de moment quasi constant repose alors sur la mise en jeu
voisin de ω S) par association de résistances extérieures variables en d’une architecture électromagnétique appropriée au sein de laquelle
série avec les circuits rotoriques, …). le champ n’est plus distribué de façon sinusoïdale. Cette configura-
Signalons enfin que, si le fonctionnement synchrone (ω R = 0) de tion aboutit ainsi aux variantes de machines dites « à forme d’onde
la machine à induction correspond dans le cas général à un couple rectangulaire » (ou « à forme d’onde trapézoïdale » du point de vue
nul, ce mode d’exploitation pourra néanmoins trouver un intérêt de la force électromotrice), structures qui se caractérisent globale-
dans le cas limite où la conductivité du rotor tend vers l’infini (cas de ment par une simplicité accrue à l’échelle de l’ensemble machine et
la machine à rotor supraconducteur au sein de laquelle les courants alimentation électronique.
induits rotoriques sont « piégés » dans le champ statorique). ■ Selon un principe fonctionnel similaire, un moyen exploité de lon-
gue date en électromécanique pour assurer l’autopilotage repose
enfin sur la « commutation électromécanique » mise en jeu dans les
machines « à collecteur ». L’aiguillage du courant d’alimentation dans
1.5 Notion de commutation les différentes sections du bobinage est ici assuré par un ensemble de
balais fixes et d’un collecteur à lames tournant. Ce procédé est à l’ori-
gine d’un grand nombre de structures de convertisseurs tournants
Le contrôle de la conversion d’énergie réalisée au moyen des qua- (machines « à courant continu », moteur « universel » …) exploitées
tre principes élémentaires décrits dans les paragraphes 1.3 et 1.4 dans une large gamme de puissance (de quelques fractions de watt à
repose de manière générale sur la maîtrise des conditions plusieurs mégawatts).
« d’accrochage » des moments et des champs magnétiques intera-
gissant au sein de la structure. Dans le cas d’un fonctionnement à
Si ces architectures se caractérisent par une intégration fonc-
fréquence imposée, la condition de synchronisme traduisant cet
tionnelle et structurelle poussée souvent difficile à égaler avec
accrochage peut être assurée de manière intrinsèque (alternateur
les solutions à commutation électronique, soulignons ici que les
autonome débitant sur une charge passive), ou, plus généralement,
avantages dont bénéficient ces dernières en terme de souplesse
résulter de la stabilité de l’équilibre relatif à l’interaction des sources
de commande ou de maintenance se révèlent logiquement
magnétiques rotorique et statorique (machines « synchrones » ou
aujourd’hui de plus en plus attractives pour le concepteur.
« asynchrones » accrochées sur le réseau à fréquence fixe). Si
l’exploitation de telles solutions de conversion s’avère relativement
directe (l’infrastructure associée doit néanmoins prévoir des orga-
nes classiques de protection et de coupure, voire, le cas échéant,
des moyens de régulation des courants inducteurs), les fonctionna-
lités de la machine s’avèrent cependant tributaires des risques de 2. Éléments constitutifs
« décrochage » occasionnés par un dépassement du couple utile
vis-à-vis du couple maximal développé par la machine électrique. des parties actives
Si l’on souhaite s’affranchir de ces difficultés, pour disposer en et matériaux utilisés
particulier de convertisseurs tournants aptes au service à vitesse
variable, les différents procédés de conversion utilisables doivent
être associés à une stratégie « d’autopilotage » visant à garantir
l’interaction synchrone des champs au sein de la machine quelles Sans chercher à établir un catalogue exhaustif de toutes les
que soient ses conditions de fonctionnement. À cette fin, les enrou- familles de matériaux exploités dans les machines électriques
lements sont alors alimentés au moyen d’un organe de commuta- modernes, le présent paragraphe fournit quelques données et ten-
tion réalisant un verrouillage de phase entre les grandeurs dances relatives aux technologies disponibles vis-à-vis des fonc-
d’alimentation (courants ou tensions) et la position de la partie tions de base à assurer. Si ces fonctions concernent essentiellement
mobile. Cet organe pourra assurer le cas échéant un contrôle en ici le cas des structures à effet magnétique, les matériaux électro-
amplitude de ces grandeurs. actifs font toutefois l’objet d’une brève présentation en vue d’intro-
duire les nouveaux concepts de conversion qui en découlent.
■ Pour réaliser ces fonctions, l’architecture généralement mise en
œuvre dans les machines modernes « à commutation électronique »
utilise classiquement un convertisseur statique (de type onduleur de
courant ou onduleur de tension éventuellement régulé en courant) 2.1 Circuits magnétiques et sources
dont les ordres de commande sont élaborés à partir de l’information
de position fournie par un capteur de position solidaire de l’arbre de de champ
la machine. Notons que l’accès à cette information, de même que la
connaissance de certaines grandeurs nécessaires au contrôle de la
machine (flux, couples…), pourront, dans certains cas, bénéficier 2.1.1 Matériaux laminés
d’un procédé d’estimation numérique visant à simplifier l’architec-
ture matérielle de l’entraînement (techniques de pilotage « sans Pour assurer la canalisation du flux magnétique dans les machi-
capteurs »). nes à effet magnétique, les composants laminés à base de fer
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constituent de toute évidence la solution la plus utilisée. En effet, Ces avantages se révèlent ainsi très attractifs dans le domaine de
par opposition aux matériaux « durs » dont l’aimantation et la désai- machines à haute performance pour l’aéronautique. Par ailleurs,
mantation s’effectuent avec difficulté, le fer « doux » bénéficie d’une certains composés dits « semi-rémanents » trouvent un débouché
polarisation magnétique à saturation relativement élevée (près de particulier dans la réalisation des rotors des machines « à
2,2 T à 25 °C) sous un champ d’excitation relativement faible. De hystérésis » (§ 1.4.1) dont le fonctionnement repose sur un compor-
plus, facilement disponibles sous forme de tôles laminées, les com- tement intermédiaire entre les composés de type « doux » (à cycles
posés qui en découlent se prêtent au feuilletage du circuit magnéti- d’hystérésis étroits) et « durs » (à cycles larges).
que (dans un plan contenant la direction principale du champ), afin
de limiter les pertes par courants de Foucault engendrées sous
champ variable. Mentionnons l’intérêt que présentent néanmoins
les pièces ferromagnétiques massives dès lors que le matériau est
utilisé en régime statique ou quasi statique (cas des noyaux rotori- 2.1.2 Matériaux frittés
ques de turboalternateurs synchrones dont la réalisation en acier
forgé permet en outre d’atteindre la résistance mécanique requise).
Parmi les différents composés utilisés, on distinguera, par ordre
chronologique d’apparition, les alliages fer-silicium des alliages fer-
nickel et fer-cobalt. La métallurgie des poudres, qui repose notamment sur le procédé
de « frittage », donne lieu à une deuxième famille de matériaux très
■ La constante évolution dans la maîtrise des processus de fabri- utilisés en électrotechnique. Les avantages de cette filière tiennent
cation et de traitement des alliages ferreux a permis de développer notamment à la possibilité de produire en grand volume des pièces
des tôles alliées de type fer-silicium de plus en plus performantes industrielles de dimensions centimétriques ou millimétriques. Les
que l’on peut classer en deux groupes : les tôles à grains non orien- éléments constitutifs du matériau étant initialement exploités sous
tés et les tôles à grains orientés [D 2 110]. Les tôles à grains non forme de poudre dont les grains sont soudés à haute température
orientés prédominent sur le marché avec une production trois fois (de l’ordre de 1 200 °C) après broyage et pressage, cette technique
supérieure à celle des tôles à grains orientés. se révèle particulièrement adaptée à la fabrication de pièces mou-
lées homogènes de formes diverses. On notera cependant que, face
Leur utilisation s’est longtemps opérée de façon complémentaire aux exigences d’ordre dimensionnel dont sont généralement tribu-
avec un domaine d’application ciblant historiquement les machines taires les éléments constitutifs des convertisseurs électromécani-
tournantes, pour les tôles à grains non orientés, et les machines sta- ques, les « céramiques » obtenues à l’issue de ce procédé devront
tiques (transformateurs, etc.) pour les tôles à grains orientés. Plus être le plus souvent soumises à un usinage final relativement coû-
récemment, ces dernières ont néanmoins été utilisées dans le cas teux (rectification).
de machines de grande puissance (stators de certains turboalterna-
teurs de 1 500 MW). Si les composés frittés trouvent un large débouché dans le
domaine des composants magnétiques statiques à base de ferrite
● Les propriétés principales des tôles à grains non orientés se
« doux » (noyaux d’inductances ou de transformateurs, …), c’est au
résument classiquement par un niveau de champ d’induction
travers de leurs caractéristiques ferromagnétiques « dures » qu’ils
magnétique de 1,49 T sous une excitation de 5 000 A.m –1, tandis que
s’expriment majoritairement dans le domaine des convertisseurs
les pertes massiques engendrées sous un champ variable d’ampli-
électromécaniques. Ces caractéristiques sont ainsi directement
tude 1,5 T et de fréquence 50 Hz sont de l’ordre de 2,5 W.kg –1 pour
exploitées dans le domaine des machines à aimants permanents
des tôles de 0,35 mm d’épaisseur (ces pertes sont quasiment dou-
(§ 1.3.1). Mentionnons en outre, parallèlement, le cas des cérami-
blées pour une épaisseur de 0,65 mm).
ques ferroélectriques (dures ou douces) dont le développement
● Les tôles à grains orientés apparaissent peu après la révolution récent conduit à la famille des actionneurs et moteurs à effet piézoé-
technologique de la coulée continue et du laminage à froid. Subdi- lectrique (§ 2.3.1).
visée en deux classes principales, la famille des tôles « à haute
perméabilité » se révèle particulièrement prometteuse quant aux Sans entrer ici dans une analyse détaillée des aimants perma-
possibilités de réalisation de structures comportant une anisotropie nents frittés modernes [D 2 100], on peut néanmoins souligner
magnétique marquée avec des niveaux élevés du champ d’induc- l’évolution remarquable qu’a subi ce domaine au cours du XXe
tion (intensité maximale de l’ordre de 1,85 T à 50 Hz sous une exci- siècle [2]. Considérant en particulier les performances atteintes en
tation de 800 A.m –1, contre 1,75 T pour des tôles à grains orientés terme d’énergie spécifique maximale (BHmax), il apparaît que les
classiques). progrès sont constants jusqu’en 1970, depuis les aciers aimantés du
début du siècle (2 kJ.m –3) jusqu’aux aimants de type « Fe-Co-Al-
■ Quant aux alliages de type fer-nickel [D 2 130] (dont certains Ni » dénommés « alnico » (80 kJ.m –3), en passant par les aimants
composés sont plus connus sous le nom de « Permalloys » ou « ferrite » (40 kJ.m –3) mis au point dans les années 1950. Deux rup-
« Mumétal »), leur intérêt tient essentiellement aux performances tures technologiques majeures interviennent ensuite avec l’avène-
dont ils bénéficient en terme de perméabilité magnétique relative ment des aimants à base de « terres rares », en 1970 tout d’abord à
(de l’ordre de 105 dans les alliages formés à 80 % de nickel). l’occasion de la découverte des propriétés remarquables des com-
posés au « samarium-cobalt » (200 kJ.m –3), puis en 1980 avec les
Peu stratégiques dans le domaine des machines classiques en rai- aimants de type « néodyme-Fer-Bore » (400 kJ.m –3).
son d’une polarisation à saturation relativement faible (de l’ordre de
0,8 T), certains composés à teneur réduite en cobalt offrent néan- Le tableau 2 résume les caractéristiques principales de quelques
moins l’avantage de pertes réduites à haute fréquence (de l’ordre de matériaux industriels. Les niveaux de polarisation rémanente
15 W.kg –1 à 1 000 Hz sous un champ magnétique de 1,2 T d’ampli- atteints avec les aimants à base de terres rares (plus de 1,3 T pour
tude dans le cas de rubans de 50 µm d’épaisseur alliés à 50 %). Ces les aimants « néodyme » les plus performants), de même que les
matériaux permettent ainsi de répondre efficacement à des cahiers champs coercitifs élevés qui limitent les risques de démagnétisation
des charges relatifs à des actionneurs spéciaux (minimachines à (celle-ci intervient après inversion du sens du champ magnétique B
haute vitesse, etc.). pour les composés les plus rigides !) trouvent logiquement des
applications de plus en plus significatives dans le domaine des
■ Enfin, les alliages à base de fer et de cobalt [D 2 130] autorisent machines « à commutation électronique ». Soulignons néanmoins
des niveaux de champ d’induction parmi les plus élevés (amplitude que, en dépit de performances aujourd’hui moins attractives, les
du champ d’utilisation avoisinant couramment 2,2 T). Disponibles aimants « alnico » demeurent utilisables lorsqu’une grande stabilité
en tôles de 100 µm d’épaisseur, ces matériaux bénéficient en outre thermique est requise, tandis que les aimants « ferrite » continuent
de hautes perméabilités relatives (de l’ordre de 104), et conduisent à de trouver des débouchés importants en raison de leur faible coût
des pertes massiques réduites (45 W.kg –1 à 400 Hz sous 2 T). de fabrication (actionneurs pour l’automobile, etc.). (0)
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Tableau 2 – Caractéristiques magnétiques usuelles des principaux types d’aimants permanents frittés (d’après [2])
Type de Dénomination Polarisation Champ Énergie Température Sensibilité thermique relative
matériau usuelle rémanente coercitif spécifique de Curie
polarisation champ
coercitif
(1) (1 : 5) proportion entre les atomes de samarium et de cobalt, telle qu’indiquée dans les catalogues des constructeurs.
(2) HCJ champ coercitif intrinsèque
2.1.3 Matériaux composites mais d’ores et déjà exploitables face à certains types de cahiers des
charges.
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ment marqués pour être exploités en conversion électromécanique ■ Développées plus récemment, les céramiques électrostricti-
de l’énergie. Les déplacements mécaniques susceptibles d’être ves de type PMN-PT sont le siège d’un phénomène de couplage
exploités étant d’amplitude micrométrique, l’obtention de mouve- du second ordre ([D 3 410], § 2.4) qui se révèle relativement perfor-
ments de corps solides exploitables repose alors sur un cumul des mant comparé aux céramiques PZT (déformations en régime quasi
déplacements élémentaires, cumul d’ordre temporel (entraînement statique de l’ordre de 1000 p.p.m sous un champ de 1 MV.m –1).
par friction au moyen d’un mouvement vibratoire approprié) ou de Associés à la technologie des éléments multicouches, ces matériaux
nature spatiale (utilisation d’architectures à déplacement amplifié). semblent en particulier prometteurs dans le domaine du microposi-
Exploitant principalement les propriétés des céramiques piézoélec- tionnement. En effet, outre les performances annoncées en terme
triques d’une part et des alliages magnétostrictifs d’autre part, ces de constante électroélastique, ils présentent peu d’hystérésis dans
concepts donnent lieu aujourd’hui à une nouvelle génération de le plan contrainte-déformation. De plus, ne nécessitant pas de pola-
convertisseurs électromécaniques rotatifs, linéaires ou à plusieurs risation initiale, la dérive de leurs caractéristiques associée aux
degrés de liberté. effets du vieillissement s’en trouve sensiblement réduite.
Principalement destinées à des fonctions d’actionneurs dans le
domaine des mécanismes de dimensions centimétrique ou millimé-
trique, les moteurs piézoélectriques [D 3 765] constituent dans cette 2.3.3 Composés magnétostrictifs
gamme une alternative particulièrement compétitive vis-à-vis des
solutions classiques à effets magnétiques, notamment en terme Initialement tributaire des propriétés ferromagnétiques des
d’efforts massiques (le couple massique peut être multiplié par 10), métaux (fer, cobalt, nickel) et de leurs alliages, le développement
de discrétion de fonctionnement (alimentation à des fréquences des matériaux magnétostrictifs bénéficie de la mise au point, au
ultrasonores), ou, encore, d’intégration fonctionnelle et de miniatu- cours des années 1980, d’alliages de fer et de terres rares dotés de
risation (possibilité d’un entraînement « direct », sans réducteur propriétés remarquables (déformations relatives de 10 à 50 fois
mécanique, associé à un frein d’immobilisation naturel lorsque le supérieures à celles des métaux précédemment cités). Tel est le cas
moteur n’est pas alimenté). du composé connu sous le nom de Terfenol-D (Tb1–xDyxFey avec x
voisin de 0,7 et y voisin de 2) qui permet d’exploiter des déforma-
tions relatives en régime quasi statique de l’ordre de 1000 à
2000 p.p.m. (en régime résonnant, ces déformations peuvent être
2.3.2 Céramiques piézoélectriques doublées).
et électrostrictives
Si les performances intrinsèques de ces alliages, souvent quali-
fiés de matériaux « à déformation géante », sont globalement com-
■ Les applications de la piézoélectricité dans le domaine des action- parables, voire légèrement supérieures, à celles de leurs
neurs électromécaniques découlent du développement des maté- homologues piézoélectriques ([D 3 410], § 2.7), leur mise en œuvre
riaux synthétiques que constituent les céramiques polycristallines est généralement plus délicate. En effet, alors que l’excitation des
ferroélectriques de type PZT. Ces composés sont obtenus par frit- actionneurs piézoélectriques s’effectue par le biais de simples élec-
tage d’un oxyde de plomb, zirconium et titane (formule générale Pb- trodes accolées à un milieu de grande permittivité (de l’ordre de
Zr1–xTix – O3 avec x voisin de 0,5). Les polarisations spontanées des 1 000 pour les céramiques PZT), la commande des actionneurs
magnétostrictifs repose souvent sur une architecture complexe
différents domaines étant initialement orientées de manière quel-
combinant bobinage de commande, aimant de polarisation, et sys-
conque, l’anisotropie nécessaire à l’existence de la piézoélectricité
tème de précontrainte mécanique ([D 3 410], § 2.5). En outre, le
est obtenue après une phase de polarisation sous champ électrique
champ magnétique requis (de l’ordre de 1 T) est d’autant plus diffi-
intense. On notera que, à l’instar des matériaux ferromagnétiques,
cile à produire que la perméabilité du matériau est généralement
les propriétés piézoélectriques des céramiques PZT disparais-
faible (perméabilité relative inférieure à 4, sous un champ d’excita-
sent au-delà de la température de Curie associée à l’existence de
tion de 300 kA.m –1, dans le cas du Terfenol-D).
l’état ferroélectrique (de 150 °C à 400 °C pour les céramiques PZT).
Ainsi, outre certaines applications de pointe (hydrophones, trans-
Sur le plan quantitatif, en dépit d'une limite en champ électrique
ducteur sonar, sondage pétrolier …), le développement des trans-
relativement élevée (limite de dépolarisation de l’ordre de 2 MV.m –1),
ducteurs à base de matériaux magnétostrictifs demeure
les déformations engendrées par les céramiques PZT en régime
relativement limité comparé à celui des solutions piézoélectriques,
quasi statique sont relativement faibles ([D 3410], § 2.4). Afin d’accé-
en dépit de quelques expérimentations prometteuses dans le
der à des déplacements élémentaires plus importants, plusieurs
domaine de moteurs rotatifs ou linéaires à efforts élevés et basses
solutions existent qui peuvent être éventuellement combinées :
vitesses [3].
— une première approche repose sur l’amplification des déplace-
ments générés, grâce à une cinématique appropriée (effets de type Mentionnons, enfin, le potentiel que représente cette filière face à
« bilame », etc.) ; des applications émergentes dans le domaine des microsystèmes,
si l’on considère en particulier la possibilité d’utiliser à l’échelle
— une deuxième solution consiste à tirer profit d’effets de réso-
micrométrique des alliages magnétostrictifs amorphes en couches
nance mécanique (résonateur de Langevin, etc.) ;
minces (de type TbFeCo par exemple).
— enfin, une troisième voie s’appuie sur les progrès technologi-
ques réalisés en matière de céramiques PZT « multicouches » :
grâce à une implantation micrométrique des électrodes le long d’un
barreau travaillant en mode longitudinal, ces éléments permettent
de tirer pleinement parti des déformations maximales obtenues
sous champ intense, tout en mettant en jeu des niveaux de tension
3. Conception
d’alimentation acceptables (comparativement aux tensions à appli- des convertisseurs
quer, à champ électrique équivalent, entre les électrodes d’un élé-
ment « massif » de même longueur). électromécaniques
Exemple : un barreau de céramique PZT « multicouche » de
80 mm de long et de 25 mm2 de section, alimenté sous une tension de Le concepteur en électromécanique dispose aujourd’hui d’un
150 V, est capable de générer des déplacements à vide de l’ordre de grand nombre de méthodes et d’outils susceptibles de l’assister
70 µm, tout en développant des forces maximales de plus de 800 N en dans sa démarche. Les progrès réalisés en matière de codes de
régime d’encastrement (actionneurs commercialisés par la société calcul numérique des champs permettent ainsi de simuler de
Morgan Electroceramics). manière fiable les comportements électromagnétique, mécanique
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ou thermique de structures à deux ou trois dimensions. Ces codes sionnement de la structure retenue, que pour ce qui est même de la
offrent même pour certains la possibilité de tenir compte des phé- formulation du cahier des charges considéré.
nomènes de couplage locaux mis en jeu, ainsi que des interactions Ainsi, soulignons de manière générale qu’une des difficultés
entre le convertisseur électromécanique et ses étages d’alimenta- majeures du problème méthodologique associé à la conception
tion et de commande. Cependant, en grande partie tournés vers d’un convertisseur électromécanique repose sur la mise en jeu de
« l’analyse » du fonctionnement de structures données, ils ne per- compétences pluridisciplinaires étroitement couplées au sein d’une
mettent pas, à eux seuls, de résoudre le problème de « synthèse » démarche impliquant, par principe, de nombreuses itérations.
que constitue l’opération de conception (problème qui consiste pré-
cisément à déterminer les données structurelles et matérielles ini-
tiant le processus d’analyse). Si l’intérêt de l’intervention de ces 3.2 Différents niveaux méthodologiques
outils d’analyse dans un schéma de conception est évident (au
niveau en particulier des étapes de validation et d'affinage de la en présence
solution), il n’en reste pas moins que la complexité et la diversité
des problèmes à résoudre doivent nécessairement s’appuyer sur la En matière d’approches résolument tournées vers la conception
mise en œuvre de méthodologies adaptées. des actionneurs électromécaniques, on peut distinguer dans la
bibliographie plusieurs niveaux méthodologiques, en fonction du
degré de généralité de ces approches vis-à-vis des structures et des
3.1 Principales étapes du processus cahiers des charges susceptibles d’être considérés.
de conception ■ Un premier niveau consiste à mettre en place et à exploiter
des procédures spécialisées répondant spécifiquement aux pro-
Sans restreindre la liberté de pensée et d’action dont doit pouvoir blèmes posés par la conception d’une famille d’actionneurs donnés.
bénéficier le concepteur dans sa progression vers la solution, le Ces procédures s’appuient généralement sur des algorithmes de
déroulement du processus de conception s’articule logiquement conception à caractère pragmatique, déduits d’une expertise du
autour des trois préoccupations incontournables que constituent, problème considéré [4]. Si ces algorithmes « dédiés » s’avèrent
tour à tour, la formulation du cahier des charges traduisant le besoin généralement très fiables, en vertu de l’expertise souvent très poin-
sur le plan électromécanique, la définition d’un concept répondant à tue dont ils sont issus, leur haut niveau de spécialisation constitue
ce besoin et, enfin, la détermination des éléments quantitatifs carac- une limitation relativement insurmontable quant à leur utilisation
téristiques de l’objet recherché. éventuelle en tant qu’ébauche de procédures de dimensionnement
■ La première opération consiste ainsi à exprimer le besoin fonc- à vocation plus générale.
tionnel initial en termes clairs vis-à-vis des performances de ■ Dès lors, cherchant à mettre en place un cadre de conception
l’actionneur à définir. Quoique bien souvent négligée, cette étape radicalement ouvert, tant du point de vue des problèmes à résoudre
décisive, quant à la pertinence de la solution finalement obtenue (la que des solutions à considérer, une deuxième approche consiste à
meilleure solution, certes, mais pour le « bon » problème), est loin rassembler, au sein d’un même environnement informatique, un
d’être triviale de par le degré de complexité croissant des conditions ensemble d’outils complémentaires à même d’intervenir au
de service des dispositifs considérés (fonctionnement en régime niveau des différentes étapes du processus de synthèse. Ces outils
fortement variable, etc.). Cette complexité entraîne ainsi de sérieu- se situent nécessairement sur des plans relativement hétérogènes,
ses difficultés quant à la détermination objective des éléments depuis la simulation fonctionnelle de l’actionneur dans son environ-
dimensionnants de la structure (caractéristique effort-vitesse de nement, jusqu’à l’optimisation fine de son comportement électro-
référence, conditions de fonctionnement thermiques …). Cette magnétique ou thermique, en passant par les étapes de dimen-
étape reposera ainsi très largement sur l’analyse fonctionnelle du sionnement [5]. La difficulté d’une telle approche réside souvent
convertisseur sous les contraintes propres au système considéré et dans le manque d’adéquation des différents modules utilisés, en
à son environnement. vue de leur enchaînement efficace et souple, eu égard en particulier
■ Une fois le besoin formulé, il s’agit de définir le concept aux nombreuses itérations à prévoir.
d’actionneur servant de base à la synthèse de la solution. Cette ■ Aboutissement naturel d’une démarche visant à tirer le parti le
définition peut s’opérer soit par sélection d’une solution classique plus complet possible de l’outil informatique, l’ultime niveau métho-
au sein d’un portefeuille de concepts traditionnels, soit à partir de la dologique consiste à faire appel aux techniques de l’intelligence
création de concepts innovants. Il est clair que le caractère innovant artificielle pour élaborer des procédures de « conception
de ces solutions résidera essentiellement dans le mode de mise en automatisée », grâce notamment aux systèmes experts [6]. Ainsi,
œuvre d’effets électromécaniques connus par ailleurs. Soulignons réfutant l’imbrication, souvent très étroite au sein des procédures
qu’une des difficultés du problème peut résulter ici de la diversité dédiées, de la nature de l’objet considéré et du savoir-faire attaché à
croissante des solutions potentielles en présence ([D 3 410], § 2). sa conception, le point fort de ce type d’approche repose sur la struc-
Une phase comparative, fondée sur un « prédimensionnement » turation de la connaissance mise en jeu, selon qu’elle a trait à la
des structures mises en compétition face au cahier des charges caractérisation de l’objet (données), aux lois auxquelles sa
considéré, doit alors permettre de dégager le concept finalement conception est assujettie (règles) ou aux raisonnements qui président
privilégié. à sa définition (stratégie). Soulignons toutefois que ces techniques
■ Sur la base des modèles disponibles quant à la structure retenue, semblent pour l’instant d’autant plus recommandées que le champ
il s’agit enfin de procéder à la détermination précise des dimen- des solutions admissibles correspond à un domaine fortement dis-
sions et des matériaux à adopter pour atteindre quantitativement crétisé (synthèse de structures de convertisseurs statiques, etc.).
les spécifications visées (efforts nominaux, contraintes géométri-
ques …), tout en satisfaisant aux objectifs de conception mis en
avant (critères technico-économiques, etc.). 3.3 Du concept à la structure
dimensionnée :
■ À l’issue de l’étape de dimensionnement, la « solution poten-
tielle » obtenue doit enfin être validée et affinée, en considérant « conception par optimisation »
éventuellement des aspects avancés négligés jusqu'alors (phéno-
mènes vibratoires, etc.), avant que ne puisse être raisonnablement Dans le schéma de conception décrit au paragraphe 3.1, les pha-
lancée la phase de prototypage. À ce stade, il peut s’avérer néces- ses de dimensionnement préliminaires constituent des étapes clés
saire de remettre en cause les résultats acquis au cours des précé- qui doivent pouvoir répondre aux exigences de rapidité et de sou-
dentes étapes, tant en ce qui concerne le choix et le dimen- plesse imposées par le caractère itératif de la démarche (prédimen-
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sionnements comparatifs, etc.). Par conséquent, plutôt que de tes de type « butées » délimitant le domaine à l'intérieur duquel la
s’appuyer sur une représentation fine des phénomènes agissants, il solution est recherchée (domaine correspondant à l'intersection du
convient à ce stade de privilégier davantage le caractère global et domaine admissible et du domaine d'intérêt).
complet de la représentation vis-à-vis des divers phénomènes Notons que la conception par optimisation des actionneurs élec-
« dimensionnants » à prendre en compte. Toutefois, même si les lois tromécaniques engendre de manière générale des problèmes non
considérées sont relativement grossières, le nombre de variables linéaires et, qui plus est, non convexes. En effet, la non-linéarité des
nécessairement mis en jeu pour définir la structure d'un convertis- fonctions critères (f) et contraintes (hj, gk) est telle que, même dans
seur électromécanique est tel qu'une exploration « manuelle » de le cas du problème simple traité dans l’exemple ci-après (§ 3.3.2),
l'espace des solutions reste généralement très incertaine. L'obten- les fonctions en question n'ont aucune raison de jouir de propriétés
tion systématique et fiable des dimensions et caractéristiques défi- de convexité particulières. Ainsi, en d'autres termes, le problème est
nissant la solution doit donc reposer sur l'exploitation d'un outil susceptible de générer plusieurs optimums locaux, parmi lesquels
mathématique adapté : les théories de l'optimisation offrent un se trouve l'optimum absolu, ou global, recherché.
cadre tout naturellement indiqué pour traiter le problème.
■ La mise au point de méthodes numériques susceptibles de
3.3.1 Formalisation et résolution du problème déterminer la solution d’un problème d'optimisation non linéaire et
en termes d’optimisation non convexe constitue en soi un problème mathématique délicat.
De nombreux algorithmes de programmation non linéaire ont
■ Le principe de la démarche consiste à ramener dès le départ le néanmoins été élaborés. Citons, parmi les plus connus, les métho-
processus de conception à un problème d'optimisation formulé des du « lagrangien augmenté », les méthodes à « fonction de
analytiquement : les critères considérés découlent directement des pénalité » ou à « fonction de barrière », la méthode du « gradient
objectifs de conception privilégiés par le cahier des charges, tandis réduit » ou du « gradient projeté de Rosen »... Si le caractère opéra-
que les contraintes auxquelles la solution est assujettie correspon- tionnel de ces méthodes pour obtenir « une » solution est incontes-
dent, d’une part, aux spécifications de ce même cahier des charges, table, à condition toutefois que le point de départ de la recherche
et, d’autre part, aux relations constitutives du modèle analytique soit bien choisi, un inconvénient majeur réside dans leur incapacité
caractérisant la structure (modèle structural). à garantir, d'une part, le caractère absolu de la solution obtenue, et,
● Le modèle structural exprime ainsi les lois physiques régissant d'autre part, l'obtention de tous les optimiseurs lorsque cette solu-
le fonctionnement de la structure en fonction de ses dimensions et tion globale n'est pas unique [7].
caractéristiques, considérées comme les variables du problème. De
■ Dès lors, si le caractère systématique de la méthodologie doit
manière générale, les contraintes qui en résultent peuvent être :
être pleinement exploité, le problème de la conception par optimisa-
— du type « égalité » (par exemple, l’expression du moment du tion des actionneurs électromécaniques se pose initialement en ter-
couple électromagnétique) ; mes « d'optimisation globale ». Dans ce contexte, les techniques
— du type « inégalité » (les conditions relatives à la démagnétisa- d’optimisation avec satisfaction de contraintes susceptibles d'être
tion des aimants). À ces relations s'associent des contraintes de utilisées se subdivisent classiquement en deux types d'approches
type butées qui définissent le domaine des valeurs physiquement donnant lieu à des méthodes de nature soit « déterministe », soit
« admissibles » pour les variables (l’arc polaire, mesuré en angle « non déterministe » ou « stochastique ».
électrique, compris entre 0 et π).
● Les méthodes stochastiques, les plus couramment utilisées,
● Le cahier des charges précise quant à lui le besoin auquel doit correspondent essentiellement aux méthodes de « Branch &
répondre la structure. Ce besoin est formulé, d'une part, à l'aide de Bound » stochastiques, aux méthodes de « recuit simulé » et aux
contraintes : méthodes à base d'« algorithmes génétiques ». Si de telles techni-
— de type égalité (rapport du diamètre d'alésage à la longueur de ques ont pu être confrontées avec succès à des problèmes d’électro-
fer fixé) ; technique, on notera cependant que la définition des paramètres qui
— de type inégalité (diamètre extérieur limité) ; conditionnent leur convergence est souvent relativement critique.
— de type butées, ces dernières définissant le domaine La solution globale peut ainsi être plusieurs fois « frôlée » sans pour
« d'intérêt » à l'intérieur duquel la solution est recherchée a priori. autant être détectée.
D'autre part, les objectifs de conception définissent un ou plu- ● L'approche déterministe offre, par principe, la certitude d'obte-
sieurs « critères » d'optimisation (recherche du volume d'aimant nir l'optimum global recherché (s’il existe) ainsi que tous ses optimi-
minimal) qui permettront d'orienter la recherche de solutions. seurs. Le prix de cette certitude réside en théorie dans le coût du
● Dès lors, ramené à une formulation scalaire, le problème calcul à mettre en œuvre (temps de calcul, capacité « mémoire »…).
d'optimisation à variables mixtes (entières et réelles) qu'il s'agit Dans le cadre d’une procédure de dimensionnement optimal, la
de résoudre s'écrit de manière générale : taille du problème est néanmoins susceptible d’être efficacement
réduite grâce à la définition du domaine d'intérêt découlant du
Minimiser f ( x, y ) cahier des charges considéré. L'algorithme de « Branch & Bound
par intervalle » utilisé ci-après appartient ainsi à cette seconde
assujettie à : classe de méthodes [8].
h j ( x, y ) = 0 ( j = 1, … , p )
3.3.2 Exemple d’application : dimensionnement
g k ( x, y ) < 0 ( k = 1, … , q )
optimal d’une structure de machine
avec : x = ( x 1, …, x n ) T et y = ( y 1, …, y m ) T à aimants permanents
L U
xi ∈ [ xi , xi ] ⊂ R ( i = 1, … , n ) Le problème traité concerne le cas d’une machine à aimants per-
manents sans encoches, à forme d’onde rectangulaire, dont la struc-
yj ∈ [ yj , yj ] ⊂ N
L U
( j = 1, … , m ) ture électromécanique simplifiée est schématisée sur la figure 9.
n m
■ La formulation du problème qui en découle conformément à
où x et y sont respectivement des vecteurs de R et N relatifs aux la méthode préconisée au paragraphe 3.3.1 est ainsi présentée dans
variables réelles et entières définissant la structure, f désigne le cri- le tableau 4. Si l'exploitation de ce modèle relativement simple peut
tère, p et q correspondent respectivement au nombre de contraintes certes être envisagée, non sans difficultés, par le biais de techniques
de type égalité (hj) et inégalité (gk) constituant le modèle dimension- traditionnelles à base de variations paramétriques successives, les
L U L U multiples « a priori » nécessairement introduits mettent clairement
nant. Les valeurs x i , x i , y j , y j définissent en outre n + m contrain- en évidence les limites d'une telle approche. (0)
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πa a
p = ------- PJ = 2πρcu --- (2a + b)Ech
∆p
(6) λ (11)
ρcu = 0,018.10 –6 Ω.m (résistivité du cuivre)
(0)
Nomenclature des variables Butées
a (m) Rayon d’alésage [0,005 ; 0,25]
b (m) Épaisseur de bobinage [0,001 ; 0,05]
Be (T) Amplitude du champ magnétique à vide [0,1 ; 1,0]
Bfer (T) Champ maximal admissible dans le fer [0,5 ; 2,0]
c (m) Épaisseur de culasse [0,001 ; 0,05]
e (m) Entrefer mécanique [0,1 ; 5] 10 –4
Ech (A2.m –3) Coefficient d’échauffement [1,100] 1010
jcu (A.m –2) Densité de courant dans le bobinage [1,100] 105
Jr (T) Polarisation rémanente des aimants [0,05 ; 1,5]
, a (m) Épaisseur d’aimant [0,003 ; 0,05]
p Nombre de paires de pôles [1 ; 10]
∆p (m) Pas polaire [0,0005 ; 0,25]
γ0 (N.m) Moment maximal du couple électromagnétique [0,1 ; 100]
λ Coefficient de forme [1,0 ; 2,5]
νf Coefficient de fuites interpolaires [0,01 ; 0,5]
νp Coefficient d’arc polaire [0,8 ; 1]
νr Coefficient de remplissage de la zone de bobinage [0,1 ; 1,0]
Les équations constitutives du modèle structural correspondent teur est purement radial dans la zone occupée par les courants. Un
aux relations traduisant : coefficient de fuites magnétiques (νf) permet, en outre, de tenir
— la conversion électromécanique de l’énergie (1) ; compte du flux de court-circuit interpolaire, flux non négligeable
— la production et la conservation du flux dans le circuit compte tenu de l’importance relative de l’entrefer magnétique dans
magnétique (3), (4), (5) ; la structure sans encoches. Une relation empirique, établie par cal-
— la détermination de l’échauffement global dû aux pertes par cul numérique du champ, exprime ce coefficient de fuites en fonc-
effet Joule dans le stator (2) ; tion des dimensions géométriques de la structure (3). Quant à
— la dépendance du nombre de pôles vis-à-vis du diamètre l’échauffement global du bobinage, il est représenté d'une manière
d'alésage (6). certes relativement grossière, mais tout à fait légitime au stade du
Les hypothèses qui sous-tendent la modélisation magnétique de prédimensionnement, par le coefficient Ech, produit de la charge
la structure supposent notamment que le champ produit par l'induc- linéique K et de la densité de courant jcu dans le bobinage (2).
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Variable Critère
9u 9a PJ 9 u, 9 a , PJ
p 5 5 4 4
Critère optimal
9 u (10 – 4m3) [5,511 ; 5,512] [5,527 ; 5,528] [7,565 ; 7,796] [6,121 ; 6,122]
9 a (10 – 4m3) [0,742 ; 0,743] [0,7404 ; 0,7405] [2,933 ; 3,234] [1,352 ; 1,353]
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