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1Î99
u Ottawa
AU LECTEUR
institutions.
f
Messeigneurs, Messieurs,
sanglants.
Instruits par nos malheurs, nous sentons que
l'heure de notre renouvellement est arrivée;
mais aucun renouvellement ne peut se faire,
Je crois !
À cette question •
— Quels sont rapports de les
homme.
Quarante siècles de préparations précèdent sa
naissance. Les traditions, les oracles, les mer-
veilles, les désirs, les vertus, les crimes, les ré-
signes divins.
Ainsi nous sommes conduits au terme de
notre pèlerinage terrestre, et là l'Homme-Dieu,
Jésus-Christ, nous apparaît encore. C'est lui,
astre souverain *. »
sence divine *.
du surnaturel.
J'ai souvent comparé, Messieurs, les pro-
ductions de la raison humaine à l'ensemble des
vérités que l'Église propose à notre foi. Je n(
CONNAISSANTE OE DIEU
DEUXIÈME CONFÉRENCE
CONNAISSANCE DE DIEU.
Credo in Deum
corporel ,
que, par conséquent, il nous soit
II. g 5.)
CONNAISSANCE DE DIEU. 47
un vague souvenir.
Il y aurait peut-être moyen, Messieurs, d'in-
•
d'infini est une idée abstraite et non une idée
intuitive. En la décomposant nous y trouvons
l'idée générale d'être à laquelle nous unissons
la négation absolue de toutes limites, éléments
qu'il est facile de rencontrer autour de nous ;
De cap. IV).
2. Prferipuum et principale spéculum, ad vivendum Deum,
est animus ralionalis invenien9 se ipsum. Si enim invisibilia
Dci per ea quae fada sunl, inlellecla conspic untur, ubï, quaeso
:
avec la foi.
II
servation '. 9
i. Pensées. Ch. I.
fini mm.
CONNAISSANCE DE DIEU. 71
un être premier.
Observez bien, Messieurs, que je ne fais
i
CONNAISSANCE bB DIKU. 73
|uod Deus est actus purus, haec non est definitio ejus. (Qqr,
iisp. de pot. q, 7, a. 3, ad. 5 um .)
« Ad I3 um dicilur quod Deus subterfugit formam intellectus
nostri quasi ornnem intellectus vim nostri excedens. » (Q. q.
disp, dépôt., q, 7, a. 6 ad. 13.)
« Ad 14
um dicitur quod ex quo intellectus noster divinam
substantiam non adaequat, hocipsum quod est Dei substantia
remanet nostrum intellectum excedens, et ila a nobis igno-
ratur et propier hoc illud est ultimum cognitionis humanae
:
buts divins ?
Quoi d'étonnant à cela?— Les <r êtres créés par
foi.
1. Saint Hilaire.
2. Voyez le texte de saint Thomas cité plus haut.
8.
82 CONNAISSANCE DE DIEU.
Monseigneur, Messieurs,
,
« son action. Si Dieu n'avait pas agi sur la
orateur r '»
{lustre mémoire en traitant dans ce t '
j
avant toute science une connaissance anticipée
1
î de la divinité ?»
Les avantages de la civilisation peuvent man-
quer quelque part ;
— « vous pourrez trouver
des cités privées de murailles, de maisons, de
gymnases, de lois, de l'usage de la monnaie, de
la connaissance des lettres; mais un peuple sans
Dieu, sans prières, sans serments, sans rites
religieux,, sans sacrifice, nul n'en vit jamais 2
. »
1. Quai est enim gen», sut quod genus hominuiu, quod non
-
tites *. »
pas a
. » Aristote, l'homme des démonstrations,
fait appel à l'histoire générale du monde. —
« Une antique tradition, dit-il, répandue par nos
pères dans toute l'humanité, nous apprend que
toute chose vient de Dieu et par Dieu, qu'au-
cune nature ne se suffît et ne subsiste que par
son secours.... Dieu est en effet conservateur
et père de tout ce qui est dans le monde, et il
idiome déformé?
Et quand même il serait vrai qu'il y a dans
un coin de l'univers quelques misérables avoi-
sinant la bête par la profondeur de leur igno-
1. Jean-Jacques Rousseau
AFFIRMATION DE L'EXISTENCE DE DIEU. 100
sante*
quod est in sua nalura, sicut jam dicitur quod omnia appetunt
Deum, non quidem ipsum prout consideratur in sua natura sed
irt sui similimdinc, quia nihil desîderaluf, nisi in quantum
iialiet simililudinem ipsius, et eliam nihil cognoscitur. (In I
sent. Disi. iil, q. 1, art. 2, ad. 10
116 AFFIRMATION DE L'EXISTENCE DE DIEU.
verselle et perpétuelle.
pas Dieu.
lnvoquerez-vous la superstition ? — Mais la
Nicias, Eyw/e
Dùmostliêncs, ttoiu %pô>uvjo; rexpinplxi ;
[Aristophan, Equités.]
0. M. I.
.<?'
awiF
QUATRIÈME CONFÉRENCE
L
QUATRIÈME CONFÉRENCE
Messieurs,
wIm darelur (juod sit in ro aliquid., quo majus cogitari non po-
lesl quod non
-
esl datutu ;i poneniihus Deum non esse.
t£ui'i . Lhcol. I, p.. (j il, a. l.j
DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU. 131
8
134 DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU.
|
au simple énoncé de cette question, qu'elle est
grosse des plus grosses absurdités ? Tant de
premiers moteurs ne sont-ils pas condamnés
fatalement à l'immobilité générale et perpé-
tuelle ? Car, s'il s'agit de mouvoir le monde, il
il
DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU. 135
I
ar une force indépendante qui, si elle triom-
phait, emporterait parla tangente de son orbite
1. Nihil enirn taro novit mons quam id quod sibi praesto est;
neo memi mapis quidqùà» praesto eat, quam ins» sibi. |§,
Au*.. & Irin. Ufj
142 DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU.
-
uvait pas dans toute erreur quelque rayon égar
de vérité ce serait le néant, et le néant ne peut
prit.
efïieiens sui ipius. quia sic esset prius seipso, quod esl impos-
sible. Non aulem est possibile quod in causis elficienlibus
procédait! in 1
infini tum : qua in omnibus causis eflicienlibus
ordinalis primum est causa medii, et médium est causa ulnmi,
sive média s nt
p
dias, quod palet esse l'alsum. Ergo est necesse ponere aliquara
causa m efBcientem primam quam oranes Deum nominant.
(bumm. tlieol. I, p. q., II, a. 3 c).
148 DÉMONSTRATION Dîî L'EXISTENCE DE DIEU.
1
Principia philosophiœ, § 57.
K
i
150 DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU,
j
on ne peut rien ajouter à la matière, ni en rien
retrancher, elle est le nécessaire môme. Alors,
Messieurs, ouvrez les yeux pour contempler
cinq monstruosités qui ne s'enchaînent que
pour s'aggraver.
Première monstruosité : — Puisque la matière
Troisième monstruosité :
— Un être nécessaire
1 iie est aulem omnia quae sunt lalia, semper esse quia quod :
possibile est non esse, quando que non est. Si igitur omnia sunt
possibilia non esse, aliquando nihil fuit in rébus. Sed si hoc
est verum, etiam nunc niliil esset quia quod non est, non in- :
cipir, esse nisi per aliquid quod est Si igitur nihil fuit ens,
impossibile quod aliquid inciperest esse, et sic modo nihil
fuit
etset ; quod patet esse falsutn. Non ergo omnia notia aunt
154 DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU.
II
r
1. Pensées l* part art IV, 6.
156 DÉMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU.
néreuse.
vie, que de mystères incompréhensibles
dans tes manifestations, si je ne te vois sou-
lence 4
. Je me replie sur moi-même, et, dès que
je me contemple j'oublie le monde entier*.
10*
174 DÉMONSTRATION DE INEXISTENCE DE DIEtf.
1. Orat. 2. Theol.
QINCUIEaIE CONFÉRENCE
LA PERSONNALITÉ DE DIEU
CINQUIÈME CONFÉRENCE
LA PERSONNALITÉ DE DIEU.
sy^
'4\&>
Messieurs,
« mos 2
. * — Toute personnalité attribuée à Dieu
est une idole de l'imagination, une entité inin-
telligible de la scolastiquc.
Messieurs, les preuves que j'ai données de
l'existence de Dieu vont si droit à un être réel
1. Ernest Renan.
%. Vaclierot : la métaphysique et la science. Tome IIJ.
LA PERSONNALITÉ DE DIEU. 179
\
« rum, les actes proviennent d'êtres subsis-
:
une nécessité instinctive nous pousse a attri-
i
LÀ PERSONNALITÉ DE DIEU. 185
v;m(,et,moichrétien,je croisd'autantplusqu'elle
a eu raison de vous appeler ainsi que vous avez
daigné lui répondre: — «Eh oui ! jevis et je fais
vivre. Ego vivo et vivere facio. Je suis celui
qui suis. Ego sum qui sum.
Messieurs, quand bien même il nous serait
impossible d'aller plus loin dans la connais-
sance de la personnalité divine, nous devrions y
croire comme h une nécessité logique des actes
qui la révèlent, et ne pas tenir compte des
188 LÀ PERSONNALITÉ DE DIEU.
,
IA PERSONNALITÉ DE DIEU. 191
parfait même ;
parce qu'il est fatalement con-
LA PERSONNALITE DE DIEU. 199
II
I
tion que par une incompréhensible fatalité qui
'
a'est plus un mystère, mais une absurdité ; que
LA PERSONNALITÉ DE DIEU. 203
du cosmos.
On aura beau dire pour relever l'idéal qu'il
5 Vaclieroi. Ihui,
' ;
1,'IDOLE CONTEMPORAINE
SIXIÈME CONFÉRENCE
L'IDOLE CONTEMPORAINE
Messieurs,
13.
226 L'IDOLE CONTEMPORAINE.
li Limé
t. £ft<M4*4t]M
L'IDOLE CONTEMPORAINE. 227
cède du vivant 2
. Tantôt la matière est incons-
ciente et 3
aveugle , tantôt c'est un artiste
1
créateur . Tantôt il n'y a aucune intention, au-
cun plan dans son organisation, tantôt on y
découvre des traces évidentes d'appropriation
2
à certaines fins . Toutes ces contradictions se
côtoient, se croisent, se mêlent, se confondent;
1. Taine.
2. « Ne croyez pas que je sois assez téméraire pour dénier
« ù la nature un dessein et un but. Ceux dont je partage
« les idées ne repoussent nullement le T«).oç qu'ils devinent;
u qu'ils voient partout avec Arislote dans la nature. >» (Moles-
cliot. Discours d'uuverlure à Turin. Revue des cours scienti-
fiques. Janvier 1864.)
234 L'IDOLE CONTEMPORAINE.
ti.
14
242 L'IDOLE CONTEMPORAIN i:i.
1. Taine,
244 L'IDOLE CONTEMPORAINE.
1. Léon Foucault.
246 l'idole contemporaine.
grand *.
.
'
«
d'ammoniaque
'
2. Expériences de M. Pasteur.
250 L'IDOLE CONTEMPORAINE.
y a plus, Messieurs
Il non-seulement tout ;
. Flourens.
4 « La vie c'est la création. Dans tout germe vivant, il y a
1. Voyez Darwin.
2.Virchow. AtotM et Individu. « Au germe il faut néeessai-
u rement une influence héréditaire, une idée créatrice qui se
« transmet par hérédité. » (Claude Bernard).
252 l'idole contemporaine.
4
ger les choses .» Il est facile de répondre à
ces affirmations plus que hardies. S'il y a des
exceptions et des monstruosités dans la nature
elles sont évidemment de nulle valeur en com-
paraison des faits précis dans lesquels se dénote
un dessein arrêté, tout au plus, prouvent-elles
les limites de notre esprit qui n'en peut pas
toujours donner l'explication. Aux yeux du vrai
:
manifestes, et ne pas comprendre que, si nous
nous efforçons nous-mêmes de mettre dans nos
œuvres le nombre, le poids et la mesure, ce
n'est que par une imitation de l'œuvre admi-
rable en présence de laquelle tout homme droit
1. Camille Flammarion.
2. Nous le demandons; la faculté mathématique peut-elle
appartenir à la matière ? (Mammariouj,
3. Muller.
L'IDOLE CONTEMPORAINE. 255
inflexibles ; —
-
soit. Mais cependant je me sens
libre. Si je veux aller à droite plutôt qu'à
berté.
ter que dans l'esprit. Si donc l'être tel qu'on n'en peut
concevoir de plus grand n'existe que dans l'esprit, on
arrive à cette conséquence, que l'être tel qu'on n'en peut
concevoir de plus grand est aussi l'être tel qu'on peut
concevoir un être plus grand, ce qui est certainement
impossible. Concluons donc, sans aucun doute, que
l'être tel qu'on ne peut rien concevoir de plus grand
existe tout ensemble dans l'esprit et dans la réalité » *.
I. Médit. 5.
mation *. •
NOTE II
• rimenlalc, etc..
la contredit. »
mouvement.
— assemblage de tout ce qui
« L'univers, c# vaste
existe, ne nous offre partout que de la matière et du
mouvement. Il n'existe rien au delà. Les différentes es-
pèces de matière, leurs propriétés, leurs combinaisons
constituent les essences des êtres » ..
4° Même
divinisation de la nature.
— Faute de connaître la nature, l'homme se forma
«
des dieux qui sont devenus les seuls objets de ses espé-
rances et de ses craintes ».
commune que nous voyons dans tous les êtres? Quel est
- »-_•»- —^ 16
273 notes;
pBsnm
o. *• V
4
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES.
4U LECTEUR 1
PREMIERE CONFERENCE.
DEUXIEME CONFÉRENCE.
CONNAISSANCE DE DIEU.
Concours de l'enseignement. —
Trois connaissances de
Dieu selon saint Thomas 1° Connaissance commune.
:
TROISIEME CONFÉRENCE,
QUATRIÈME CONFÉRENCE.
DÉMONSTRATION rJË L'EXISTENCE DE DIEU •
suprême. —
Conclusion générale Le premier moteur :
CINQUIÈME CONFERENCE
(
l'unité d'un être, que plus un être est un, indépendant,
j
parfait, plus il une personne.
faut l'appeler Incohé- —
rence de ceux qui prétendent supprimer la personnalité
divine au profit d'un pur idéal. Réponses aux objec- —
tions tirées des noms divins. — IL Le système des anti-
TABLE DES MATIÈRES. 2S9
vrai sens des mots. 3° Que l'idéal, tel qu'il est entendu
par les anti personnalistes, ne peut pas être le but souve-
ïrain de la nature. 4° Que sans un être supérieur, préexis-
iant à tout, et disposant tout sur un vaste plan dont il
SIXIÈME CONFÉRENCE.
l'idole contemporaine.
NOTES.
Note I. —
Fausses preuves de l'existence de dieu :
1° Argument, a priori, de saint Anselme. 2° Argument du
cartésianisme tiré de l'idée d'infini 269
Note II. — Affirmations comparées du matéria-
lisme AU DIX-xNEUVIEME et au dix-huitième siècle.. 275
.•3 0*80 ^^