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Il est parfois dit de la pulvérisation, qu’il s’agit juste “de balancer de la flotte”. Quoique qu’il ait une part
de vérité, c’est beaucoup plus compliqué qu’il en parait au prime abord. En fait, il existe plein de façon
de pulvériser de l’eau. La façon de pulvériser influera directement sur les propriétés sur l’efficacité du
jet produit.
Dans ce guide nous passons en revue les caractéristiques essentielles de la pulvérisation, et comment
le choix des buses peut les affecter. Bien qu’il pourrait contenir plusieurs volumes, ce guide se veut
succinct et a pour vocation de permettre à un novice d’acquérir les bases lui permettant d’échanger
avec un expert de la buse de pulvérisation.
Chapitre 1: Introduction
Chapitre 2: Principales formes de jet.
Les plus importantes caractéristiques de la pulvérisation sont traitées dans les cinq chapitres
suivants:
Chapitre 3: Débit. Cette partie traite des paramètres affectant le débit d’une buse.
Chapitre 4: Taille des gouttelettes. Il s’agit du premier des 4 paramètres critiques traités, il y est
expliqué quels facteurs influent sur la taille des gouttelettes et pourquoi la taille des gouttelettes est
si importante.
Chapitre 5: Portée et impact. Pourquoi c’est si important et quels paramètres les conditionnent.
Chapitre 6: Couverture théorique et pratique. Comment la forme géométrique théorique d’un jet peut
varier dans la pratique et quels facteurs peuvent provoquer ces variations.
Chapitre 7: Répartition du liquide. Comment le fluide est réparti au sein du jet pulvérisé et le rôle des
différents types de buses.
Les chapitres précédents ne traitaient que des buses hydrauliques, et les deux suivantes traitent
elles, des atomiseurs d’air et de leurs performances.
Il y a 4 principales formes de jets pouvant être pulvérisés. Chapitre 2 : Principales formes de jet.
Jet plat
Le flux de liquide est transformé en un jet plat. La qualité du
jet peut aller jusqu’à la chute d’eau. Les jets plats peuvent
avoir un angle compris entre 15° et 145° selon le type de
buse. Les jets plats peuvent être formés par un simple orifice
en forme ou par une déviation du flux sur une surface de
déflection.
Cône creux
Le liquide est brisé en gouttelettes concentrées sur la
périphérie du jet formé. L’angle du cône produit peut varier
de 30° à 170° selon la buse utilisée.
Les jets à cône creux peuvent être formés par trois types de
buses.
- Les buses à turbulence tangentielle dans lesquelles un mouvement de tourbillon est donné au
liquide par une rotation perpendiculairement à son origine.
Les jets coniques pleins peuvent être formés par des buses
à turbulence axiale ou tangentielle ou par des buses spirales.
Jet plein
Un simple jet focalisé qui ne contient pas vraiment de gouttelettes. Le jet plein est formé en forçant le
liquide à travers un orifice en forme.
Une autre forme de pulvérisation qui n’en est pas vraiment un doit quand même être évoquée.
Brume / Brouillard
C’est une brume ou un brouillard avec peu ou pas d’impact.
La forme de la pulvérisation commence par un cône et perd
rapidement sa cohérence pour former une brume ou
brouillard.
Beaucoup de buses à cône creux ou plein peuvent
éventuellement former un brouillard à une pression
suffisante. Mais deux types de buses sont destinés à produire ce type de pulvérisation.
- Les buses à petit orifice qui fonctionnent à haute pression en forçant le liquide à travers un petit
orifice pour le briser en très fines gouttelettes.
- Les brumisateurs à impact font impacter le flux de liquide sur une aiguille à la sortie de l’orifice, ce
qui créé une fine brume.
Toute buse de pulvérisation produit un certain débit à une pression différentielle donnée. La pression
différentielle est la différence entre la pression du liquide dans le tuyau juste avant sa sortie et la
pression du réservoir à pulvériser. Il est donc important de compenser s’il y a des pertes de charge,
et si le réservoir est pressurisé.
Le débit produit par une buse peut être calculé avec la formule suivante :
Q= Débit
K = Coefficient de la buse
P = Pression différentielle de la buse
n = Valeur constante dépendant de la forme du jet.
Le coefficient K est propre à chaque buse et apparait dans les tableaux de données des buses.
Pour beaucoup de buses n = 0,5 ce qui rend le calcul plus simple.
Cette formule est utilisée pour toutes les buses, ce qui en fait, est une erreur pour certaines buses.
En particulier pour les buses non spirales produisant un jet de forme cône plein et pour les buses à
cône plein et angle large qui ont un exposant n de 0,46 ou 0,44.
Attention de s’assurer que le coefficient K est exprimé pour la bonne unité. En effet, il ne sera pas le
même si P et Q sont en système métrique que s’ils sont en mesures Anglo-Saxonnes. Il y a un K
différent pour chacun de ces systèmes de mesure. Il doit donc faire l’objet d’une attention particulière.
densité
Si le fluide pulvérisé est plus lourd ou plus léger que l’eau, il faut pondérer le calcul du débit en
fonction. Les liquides plus lourds auront un débit plus faible que l’eau, et vis versa.
Type de jet:
C’est évident que les jets pleins n’ont pas du tout de gouttelettes. Les jets plats peuvent former des
feuilles de liquide sans trop d’atomisation ou peuvent produire des atomisations grossières. Les buses
à jet coniques pleins produiront un niveau d’atomisation un peu supérieur, et les cônes creux les plus
petites gouttelettes.
Angle de jet:
Pour simplifier, plus l’angle du jet est large, plus la taille des gouttelettes est petite. C’est facile de
comprendre pourquoi – Plus l’angle est large, plus il y a de place pour les gouttelettes.
Type de buses :
Le type de la buse de pulvérisation influe directement sur la forme du jet (plat, conique, plein, creux…)
et sur la taille des gouttelettes, mais il peut y avoir des variations sur le niveau d’atomisation. Par
exemple, une buse spirale va produire un jet conique plein, avec un angle donné pour une pression
et un débit donnés avec des gouttelettes plus fines qu’une buse à turbulence axiale. Nous ne pouvons
pas expliquer ici comment la conception d’une buse affecte la taille des gouttelettes produites, mais
vous devez avoir à l’esprit que chaque type de buse peut avoir des gouttelettes différentes.
Où
Df = Taille modifiée des gouttelettes du liquide concerné
Dw = Taille calculée des gouttelettes d’eau
Vf = Viscosité du liquide en centipoise (eau= 1 cP)
Vue la valeur de l’exposant (0,2) il semblerait que la viscosité aie moins d’influence que la gravité
sur la taille des gouttelettes, mais il faut se rappeler que certains liquides ont une viscosité 1000 fois
plus élevée que celle de l’eau et rester fluide, comme le mercure qui a une densité de 13.
Où St est la tension superficielle du fluide en Dyne/cm (pour l’eau elle est de 73 dyne/cm à 20°c.
Veuillez remarquer que certains ouvrages ne voient pas l’intérêt d’utiliser les exposants dans les
formules de la viscosité et de la tension superficielle.
Chapitre 5 : Impact et portée
N’importe quel jet se dégrade au fur et à mesure que la distance D augmente. La vitesse de ce
phénomène dépend principalement de la pression et du débit du liquide. Les grandes buses
fonctionnant avec des débits importants, arrivent à conserver la forme théorique du jet sur plus d’un
mètre. Inversement, celles fonctionnant à faible débit n’y arrivent que sur quelques centimètres.
Viscosité :
La viscosité du liquide a une incidence sur l’angle du jet produit. Les liquides moins visqueux que l’eau
auront tendance à produire des angles plus importants, et vis versa. L’effet n’est en général pas très
important, mais il faut en tenir compte dans le cas d’une pulvérisation précise. Nous avons un logiciel
qui permet de calculer cet effet si nécessaire.
Densité :
Comme indiqué plus haut dans la partie traitant du débit, la densité du liquide affecte directement la
valeur du débit. Les liquides plus lourds connaitront une diminution de leur débit, mais le poids de la
pulvérisation sera en proportion. Cela veut dire que la forme théorique tiendra mieux avec une
pulvérisation ayant plus de vélocité. On peut aussi en déduire que comme les gouttes sont plus
grosses, la pulvérisation utilise moins d’énergie pour créer l’atomisation.
Pression:
Certaines buses maintiennent un angle de jet constant indépendamment de la pression. D’autres
auront des formes qui évolueront avec la pression. Les buses à turbulence tangentielle en particulier,
ont un angle de jet qui augmente en même temps que la pression. Ceci car le liquide mis en
mouvement à l’intérieur de la buse, est éjecté par la force centrifuge en un jet conique creux. Plus la
pression augmente, plus la force centrifuge augmente, la taille des gouttelettes diminue, et l’angle du
jet s’élargie. A l’inverse, une buse spirale à cône creux produira sensiblement le même angle de
pulvérisation quelle que soit la pression, car l’angle est donné par l’angle de la surface d’impact de
l’hélice.
Chapitre 7 : Répartition du liquide
La pulvérisation produite n’est généralement pas complètement uniforme. Certaines buses produisent
des pulvérisations plus homogènes que d’autres, par exemple plusieurs types de buses différents à
cône plein d’un mètre de diamètre n’auront pas la même répartition de distribution du liquide à débit
identique.
Pourquoi est-ce important ?
Pour des applications comme le revêtement ou l’humidification, où les pulvérisations concernent
parfois de petites zones et de petits volumes de produit, la répartition du produit peut être très
importante. Ces applications exigent une pulvérisation uniforme. A l’inverse, certaines applications
nécessitent une pulvérisation grossière. Par exemple, pour la lutte anti-incendie, la présence de
grosses gouttes réparties dans le jet aide à obtenir la vélocité nécessaire pour vaincre les courants
thermiques.
Quels paramètres influent sur la répartition ?
Cela tient essentiellement du type de buse utilisé. Comme indiqué plus haut, aucune buse ne produira
la même répartition de produit que son équivalent d’un autre type. Les règles générales sont:
- Les buses spirales produisent des anneaux concentriques formant un cône plein avec plus de
concentration dans les anneaux.
- Les buses à turbulence tangentielle peuvent être configurées pour produire un cône creux plus ou
moins large selon la conception.
- Les buses à jet plat produisent une bande de produit qui est moins dense aux extrémités.
- Plus l’angle du jet est étroit, plus il sera uniforme car il y a moins d’espace pour que le liquide
fluctue.
Répartition du liquide selon la forme du jet :
Chapitre 8: Remarques sur les atomiseurs d’air
Jusqu’à présent nous n’avons traité que les buses hydrauliques. Les buses hydrauliques dépendent
entièrement de l’énergie initiale du liquide à pulvériser pour créer l’atomisation et former le jet. Pour
réaliser la même chose, les atomiseurs d’air, utilisent de l’air comprimé.
(Pour plus de détails sur le principe de fonctionnement des atomiseurs d’air, veuillez visiter la partie
de ce site les concernant ici)
L’introduction d’une seconde source d’énergie dans le système de pulvérisation change toutes les
règles évoquées ci-dessus.
Taille des gouttelettes:
Le niveau d’atomisation n’est plus lié à la pression du liquide ou à la forme du jet même s’ils influent
quand même. Cela dépend ici du volume d’air injecté. Plus la pression est élevée, plus les gouttelettes
seront fines. Ce qui signifie qu’on peut produire une atomisation très fine malgré une pression ou un
débit faible.
Impact et portée:
Les atomiseurs produisent toujours une fine pulvérisation, avec un impact assez, mais une portée
améliorée par l’action de l’air comprimé. Les brumisateurs hydrauliques utilisent la quasi totalité de
l’énergie du fluide pour briser le fluide et créer une atomisation, et il ne reste plus beaucoup de cette
énergie pour la projection. Ce qui veut dire qu’une fine pulvérisation produite par une buse
hydraulique, n’aura pas beaucoup de vélocité, et sera à la merci du moindre courant d’air. Ce n’est
pas le cas avec les atomiseurs d’air.
Répartition du liquide:
Comme les atomiseurs d’air produisent de très fines gouttelettes, leur répartition est généralement
très uniforme. De plus, l’air est également utilisé pour former le jet.
Chapitre 9 : Conclusions
L’eau peut être pulvérisée de toutes sortes de manières. Beaucoup de fabricants de buses se glorifie
d’avoir des dizaines de milliers de buses différentes dans leurs catalogues. La plupart d’entre elles ne
sont que des variantes des modèles de base décris précédemment mais peuvent permettre d’obtenir
la pulvérisation ayant toutes les caractéristiques espérées pour un processus. Ceci n’est pas toujours
une simple affaire.
Ce bref article ne permettra malheureusement pas au lecteur de définir avec exactitude quelle buse
produira quel jet précis. Il devrait malgré tout permettre de commencer une réflexion et d’en discuter
avec spécialiste. Les professionnels de la pulvérisation possèdent des logiciels capables de définir
rapidement la taille des gouttelettes, l’impact, la portée de leurs gammes de produits. Donc au moins
cet article doit permettre au lecteur de savoir à l’avance les informations dont a besoin un vendeur de
buses pour définir le produit.