ISTINA Byzance, un héritage disputé La Constantinople chrétienne, de Voltaire 4 Chateaubriand Denys l’Aréopagite lu en Russie et en Ruthénie aux XV°-XVII° siécles Penser Byzance a l'aube de la Russie impériale Giotto et la question de !’estrangement entre Orient et Occident Le cas du De Icona de Nicolas de Cues Revue publiée avec le concours du Centre National du Livre REVUE TRIMESTRIELLE * LIl + 2007 * N°4 * OCTOBRE-DECEMBRE ISTINA * 45, RUE DE LA GLACIERE + PARIS XIII¢SOMMAIRE IsTiNA : Byzance, un héritage disputé. ARTICLES : Guy BEDOUELLE ; La Constantinople chrétienne, de Voltaire 4 Chateaubriand. Mémoire d'un silence. Mikhail V. Dowrrriev : Denys I’ Aréopagite lu en Russie et en Ruthénie aux XV°XVII sidcles. Joseph de Volokolamsk, le starets Artemij, le proto- pope Avvakum. Dan loan MURESAN: enser Byzance a I'aube de la Russie impériale. ‘Divan Peresvetov a Ivan IV Vasil’evit.. ‘Antoine Levy : Traditore o traduttore ? La peinture de Giotto et lnqusion de estrangement entre Orient byzantin et Occident latin. Pascal MUELLER-JOURDAN : Les lingaments d’une métaphysique de 1a commu- nion. Notes sur I’acclimatation d’un topique néoplatonicien en Bavire et sur ses conséquences possibles. Le cas du De Icona (1453) de Nicolas de Cues. vy CHRONIQUE (ECUMENIQUE DES PERIODIQUES = L Recherches théologiques. IL, Eglises orientales... II. Anglicanisme et protestantisme. IV. Ecuménisme... RECENSIONS... LIVRES RECUS EN 2007... ‘TABLE DES MATIERES ANNUELLE. .. 433 435 449 479 503 51S SIs 516 519 525 536 S41ISTINA Lil (2007), pp. 433-434 Byzance, un héritage disputé Un des défis actuels du dialogue entre catholiques et orthodoxes est de mieux comprendre ce qui est en jeu dans ce que le cardinal Congar appelait estrangement entre Occident et Orient, Il s‘agit de ressaisir la maniére dont le christianisme a donner, ici et 1d, naissance a des traits de culture dont lhétérogénéité est telle quils ne sauraient coex ter sans induire une tension continuelle, yenant a se manifester sous les formes les plus diverses au cours de deux mille ans d'histoire. Lorsque Von considére les raisons des rapports difficiles entre la Russie et «VOccident » — depuis qu'une Russie existe jusqu’a nos jours — c'est toujours a un tei estrangement que Ion est contraint de se référer comme au déterminant le plus profond, mais aussi le plus mystérieux, de pareille tension. Cependant, que veut-on dire exactement lorsque t’on parle du réle de la tradition byzantine dans la formation de UVidentité russe ? Dans quelle mesure « i’Occident » n’est-il pas un prétendant aussi légi- time que la Russie a Uhéritage culturel byzantin ? Quelle est la mesure exacte de ce décalage entre les deux iypes de civilisations chrétiennes qui ont survécu a la chute de Byzance ? Et finalement, l’estrangement ne S‘appliquerait-il pas aussi aux relations entre Byzance et la Russie ? Cest Uimpact de Uhéritage byzantin qui a été retenu & titre de ter- tium comparationis entre Orient dit « byzantin » et Occident dit « latin » dans la présente livraison de la revue Istina, qui explore des aspects souvent peu connus touchant la maniére dont cet héritage a été recu en Russie et en Europe!. Il s‘agit en premier licu d’une « conscience de Byzance », du type de place que Byzance a été invitée & occuper dans la mémoire des nations. Dan Muresan évoque la figure d’Tvan Peresvetov, conune de lun des principaus urtisuns de cette « conscience Byzantine » en Russie, Guy Bedouelle fait apparaitre, au dela des jugemenis de va- leur, Vidée méme de Byzance qui sous-tend les récits de sa chute par les historiens occidentaux, Mais it sagit également de la maniére silen- cieuse dont la culture regue de Byzance a fécondé la pensée et Lart de deux civilisations rivales. Pascal Méller-Jourdan analyse les yoies que prennent les intuitions d'un Nicolas de Cues au contact des schemes néoplatoniciens transmis par Byzance, Mikhail Dmitriev décrit les types 1. Ce numero déstine reprend certaines contributions du second colloque du « Centre Congar», tenu a Helsinki en mai 2006. Le premier collogue s’éiait tenu & Fribourg les 6-8 mai 2004, cf. Istina L (2005), nn® | et 2.