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Sur la longueur de flambement

d’un élément de structure

Rached El Fatmi

Laboratoire de Génie Civil


Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis
BP37 Le Belvédère, 1002 Tunis, Tunisie
rached.elfatmi@enit.rnu.tn

RÉSUMÉ. Pour déterminer la longueur de flambement d’un élément de structure, les métho-
dologies proposées à l’ingénieur relèvent de deux approches. La première passe par l’isolement

de l’élément de la structure et la seconde déduit à partir du flambement global de la structure.

Ces deux approches conduisent à des évaluations de quelquefois très éloignées. Cette diver-

gence a même conduit à un paradoxe. Nous proposons de fixer pour définition de celle qui se
réfère au cas idéal de la poutre isolée sous compression simple et d’arrêter son évaluation au
second ordre. La formulation que nous en donnons conduit à une méthode destinée aux logiciels

de calculs de structures pour un calcul systématique de . Nous proposons aussi une méthode

simplifiée qui évite l’isolement de l’élément et conduit à une approximation de . Pour un
chargement donné, cette méthode simplifiée utilise le flambement global de la structure dans la
direction d’une compression localisée sur l’élément. Les deux méthodes sont comparées à tra-
vers l’analyse d’un poteau appartenant à différentes configurations (liaisons et chargements)
d’un même portique.

ABSTRACT. For the determination of the effective length of a structure element, the methodolo-
gies proposed to engineers derive from two approaches. The first one uses the insulation of the
element and the second uses the global buckling of the structure. These approaches may lead to

very distant values. This divergence has even led to a paradox. As a definition of , we propose
to fix the one that refers to the ideal case of the isolated beam under a compressive axial force
and to handle its computation to the second order. Our formulation leads to a method devoted

to structural analysis softs for a systematical computation of . Furthermore, we propose a
simplified method, which avoids the insulation of the element and leads to an approximation of

. For a given structure loading, this simplified method uses the global buckling of the structure
in a direction of a compressive axial force localized on the element. The two methods are com-
pared through the analysis of a culumn of a portal under various configurations (connections
and loadings).
MOTS-CLÉS : stabilité, longueur de flambement, flambement global, opérateur de liaison, méthode
des éléments finis.
KEYWORDS: stability, effective length, global buckling, connection operator, finite element method.

Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004, pages 1009 à 1031


1010 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

Notations

 ........... structure plane ou spatiale


 . . . . . . . . . . . chargement quelconque de la structure
 . . . . . . . . . paramètres d’amplification de chargement

.......... position d’équilibre de sous le chargement
P . . . . .
. . . . .
.
  poutre ou élément de la structure
    matrices de rigidité totale, élastique et géométrique
 .  
opérateurs de liaison de la poutre P au reste de la structure
  . . . . . . . . .
. . . . . . . . . transposée de
 
axe de la poutre et abscisse
! #" . . . . . . . . .
........ dérivée par rapport à
$ %&' . . . . . .
axes d’inertie
déplacements de flexion et rotation/ 
(
) ............ longueur de poutre
*  *,. + .  . *.. - . .. /. . . . . aire de la section d’une poutre
... modules d’inertie et module de torsion de la section
0214365 798.:;= 7< rayon de giration
>
@ et3 ? B.CE.D A . . . . . . module de Young et coefficient de Poisson
I J + J :G- F,H . module de cisaillement
K   K +  K . .- . . effort normal et efforts tranchants
(ML . moment de torsion et moments de flexion
N ........... longueur de flambement
O D  O B .......
.......... coefficient effectif
facteurs de distribution de rigidité

1. Introduction

(ML (PL
La longueur de flambement d’un élément de structure, qu’il est d’usage de noter
, se détermine en référence au cas idéal de l’élement isolé. Pour évaluer qui dé-
pend de la liaison de l’élément au reste de la structure, les méthodologies proposées
à l’ingénieur sont nombreuses, diffèrent selon le type de structure [DJA 76, RUB 80,
BRA 92, EUR 96, HEL 96, KIS(1) 97, CHE(3) 97, KIS(2) 98], mais relèvent de deux
approches.
(L
La première approche isole l’élément de la structure puis calcule par le flambe-
ment sous compression simple de l’élément isolé. La difficulté réside dans l’évaluation
du comportement de la liaison de l’élément au reste de la structure.
La deuxième approche consiste à déduire la longueur de flambement d’un élément
à partir du flambement global de la structure. Elle est en particulier d’actualité depuis
que les logiciels de calculs de structures proposés aux bureaux d’études offrent un
module de calcul de stabilité, voire une estimation automatique de la longueur de
flambement.
Sur la longueur de flambement 1011

Relativement à ces deux approches, on peut qualifier la méthode de l’Annexe-


E de l’Eurocode-3 [EUR 96] d’approche-hybride, puisqu’elle isole une sous-struture
comprenant l’élément traité, et qu’elle utilise le flambement de la sous-structure.

( Ces
L différentes approches conduisent, pour un même élément, à des évaluations
de quelques fois très éloignées. Cette multiplicité d’évaluations a conduit à une cer-
taine polémique sur la longueur de flambement et même à un paradoxe [CHE(1) 86,
PIC 92]. Nous assistons, par ailleurs, à une certaine remise en cause de ce paramètre
[BAP 99, WHI 97]. Pour l’heure ce paramètre continue de sévir (pour encore un cer-
tain temps) et notre objectif se restreint à la clarification de sa définition et de son
calcul numérique.
Le calcul de la longueur de flambement est un passage obligatoire et il est mani-
feste qu’évaluer correctement la longueur de flambement d’un élément de structure
est pour l’ingénieur une entreprise délicate, du fait de l’appartenance de l’élément à
la structure. C’est pourquoi il est nécessaire d’analyser cette question et de fixer une
définition claire conduisant à un calcul systématique et permettant à terme une exploi-
tation simplifiée. C’est l’objectif de notre contribution.
Pour des raisons pratiques, les problèmes sont supposés plans (les structures sont
à plan moyen, chargées dans leur plan, et astreintes à y rester), mais l’exposé peut être
étendu au cas des structures spatiales ; pour cela, des précisions sont données.
En préliminaire, nous rappellons le flambement en compression simple d’un élé-
ment isolé, qui est à l’origine du concept de la longueur de flambement, et le cadre du
flambage d’une structure élastique [VAL 77, NGU 94] auquel nous nous restreignons.
On entend par flambement le cas critique correspondant à la première bifurcation.

2. Préliminaires

2.1. La référence : flambement sous compression simple d’une poutre


(
On considère une poutre P de longueur , d’axe  , de section constante et constitué
>
d’un matériau élastique homogène et isotrope. Cette poutre est reliée, à ses extrémités
1
et , au monde extérieur par des liaisons linéaires élastiques dont le comportement
est donné par un opérateur noté . Le flambement de P , sous compression simple  ,
a lieu pour la charge critique  dont l’expression est [TIM 74] :

B >&*
  3  N 
( B (1)

. les liaisons peuvent être parfaites ; le travail des actions de liaison est alors nul, et peut être
omis. Cependant, pour commodité, nous gardons la notation pour nous référer à la nature de
la liaison
1012 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

N 
où le scalaire , qui dépend de , rend compte des conditions de liaison ou
d’appui. Ce scalaire, appellé coefficient de longueur effective ou coefficient effectif,
s’exprime en fonction de   par :

 >&*
N  3  (
(2)
 
(L
On appelle longueur de flambement de P la quantité :

(ML 3 N 
(
(3)

La longueur de flambement apparaît comme une caractéristique de P munie de


ses liaisons, quant à son comportement potentiel au flambement sous compression
simple.

Pour donné, le calcul de la charge critique peut se faire numériquement par
éléments finis de poutre. Ces calculs relèvent du flambement d’une structure élastique
que nous rappelons ci-dessous.

2.2. Flambement d’une structure élastique

Nous nous plaçons dans le cadre du flambage d’une structure élastique. Celui-
ci repose sur le critère de l’énergie qui stipule : la position d’équilibre est stable si
l’énergie potentielle totale ne peut qu’augmenter, ou encore, que sa variation seconde
autour de la position d’équilibre est positive ; la position d’équilibre étant l’unique
solution du problème de l’équilibre linéarisé.

Soit

la configuration d’équilibre d’une structure soumise à un chargement

des

 
quelconque . Pour un problème plan, et si on néglige les déformations axiales
 
poutres, la variation seconde de l’énergie potentielle totale, pour un chargement ,
de direction et paramétré par le scalaire positif, s’écrit :

  $  3  > * $ B


  
3   $ 

/  $  
    $  
avec
  $    3     I  $ B  (4)

I 
où est le champ d’effort normal, positif en compression2, correspondant à l’état
d’équilibre et $ un champ de déplacement cinématiquement admissible pour la
structure. Localement, $ est un déplacement de flexion de poutre vérifiant l’hypothèse
 . ce qui explique le signe (-)
Sur la longueur de flambement 1013

de Navier-Bernoulli. On entend par flambement le cas critique correspondant à la


première bifurcation. Celle-ci correspond, pour croissant, à la première valeur 
pour laquelle il existe un champ $  non nul tel que :

/ $ 
  3
  (5)

La mise en œuvre numérique de [5] par éléments finis en déplacement revient à la


détermination de la première solution du problème aux valeurs propres suivant :

  
  
  3 (6)




 
est la matrice de rigidité élastique associée
à l’énergie de déformation élastique
$  
 $    associée 
 
est la matrice de rigidité géométrique
à l’énergie du second ordre
est le vecteur des déplacements nodaux de la structure.

   . Cette analyse du
3
Par cette démarche, la charge critique est obtenue par excès
second ordre permet de  dégager, pour la matrice de rigidité de la structure
soumise au chargement , deux expressions :

D 3 
au 1er ordre (ou indépendamment du chargement) (7)
B   3 
 
au 2nd ordre (8)

Application au cas de l’élément isolé. La structure se réduit dans ce cas à un seul


élément et l’expression de la variation seconde de l’énergie potentielle est ici :

/ $   3
    >&* $
B  
   A      A      $ B   (9)


de $  
/ où  A 3 est le vecteur des déplacements des extrémités de la poutre. La résolution
en utilisant une discrétisation de la poutre en 4 éléments finis, donne

sultats numériques
N   Dans le tableau-14 nous donnons, à titre d’exemple, lesN ré-
une précision suffisante.
du coefficient effectif comparés aux valeurs classiques de ,
pour quelques cas de liaisons parfaites.

 .. cePourquilesestcassécuritaire
du Tableau-1, les liaisons étant parfaites. Il peut ici être omis de faire appel à
l’opérateur si les conditions d’extrémités sont exactement prises en compte dans le caractère
cinématiquement admissible des déplacements.
1014 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

N 
N 
2 1 0.7 1 0.5
1.9999 0.9997 0.6984 0.9997 0.4981

Tableau 1. Résultats pour quelques cas classiques à liaisons parfaites

3. Longueurs de flambement d’un élément de structure



Considérons une structure quelconque occupant la position d’équilibre sous
(L
le chargement (figure-1-a). On souhaite définir et déterminer la longueur de flam-
bement d’un élément (quelconque) P de .



(ML
P ?
P
 
(ML (ML
? ?

(a) (b)
Figure 1. Structure et isolement d’un élément

3.1. Méthode avec isolement de l’élément

La définition de la longueur de flambement d’un élément de structure que nous


donnons ici se réfère complétement au cas idéal d’un élément isolé. Il est donc néces-
saire d’identifier et d’évaluer la connexion de l’élément P au reste de la structure
(figure-1-b).
Sur la longueur de flambement 1015


 dans l’état chargé et
3.1.1. Isolement de l’élément
 
Soient la matrice de rigidité de la structure
vecteur de déplacements nodaux. La décomposition de
en :
son

  3  
 


correspond aux déplacements associés à l’élément P, et
de la structure notée , conduit à la décomposition suivante de de
  à ceux
:
 du reste

  3  

  
Si on note 
   
la matrice de rigidité élémentaire de l’élément P, il est facile

4  de P au reste de la structure s’exprime par l’opérateur de
d’établir que la liaison
connexion noté donné par la matrice suivante :

4  3       
 
(10)

où est la matrice dite du complément de Schur [LUQ 96] donnée par :

  3 
     D  
3.1.2. Définition
Soit C

N  
H le coefficient effectif associé au flambement
 sous compression simple
de l’élément( P
L isolé et relié au monde extérieur par (figure-1-b).

La longueur de
flambement de l’elément P appartenant à la structure soumise au chargement ,
est définie par :

(ML 3 N C  
(
H
 (11)
(
où est la longueur de l’élément P.

3.1.3. Approximations
 
Selon que la matrice de rigidité   donnée par la relation [7] ou celle
est celle
de la relation [8], nous dirons que l’opérateur est calculé au premier ordre ou au
second ordre. Il s’ensuit deux évaluations de la longueur de flambement :
– au premier ordre
(L  N C   H
( (12)

ce qui revient à occulter le chargement .
1016 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

– au second ordre :

(L  N C   H
(

(13)

3.2. Méthodes globales

On entend par méthode globale une méthode permettant de déduire la longueur


de flambement d’un élément de structure à partir du cas critique correspondant au
flambement de la structure.

3.2.1. Méthode-1
Cette méthode-1 [FLA 89, ROB 93] consiste, pour un chargement dans la direc-

tion de , à déduire de la valeur  du paramètre d’amplification du chargement,
correspondant au flambement global de la structure , un effort dit critique, pour tout
élément P en compression, défini par :


2I 
  3  (14)

I   

N

est l’effort normal dans P correspondant à la position d’équilibre . Par
analogie au coefficient effectif de la poutre isolée [2], un coefficient 

est alors
déduit de l’expression :


N 
 

 3 

>&*
( 
2I
 
(15)


N 
 

(
Selon cette méthode, la longueur de flambement de P est évaluée par  .

N

Commentaires. Méthode avec isolement et méthode globale
N  
correspondent à des
situations mécaniques différentes, et le seul lien entre 

et C
 
H est la rela- N
 
tion [2] qui a permis, par analogie au cas isolé, d’introduire 

. Par comparaison
à la méthode avec isolement, il est important de noter les points suivants :
1- le flambement correspond ici à un mode global de structure,

2- le chargement étant a priori quelconque, l’état de P n’est pas nécessairement

de compression simple,
N 
 

 
3- dépend de la direction du chargement , mais pas de son intensité.
(
4 - Par ailleurs, considérons le portique (figure-2) dont la traverse de longueur  est
(
soumise au chargement transversal  dont la position est donnée par  avec  .
 
Sur la longueur de flambement 1017

(
 


Figure 2. Elément de portique
N C 
Pour le poteau gauche, il est facile de remarquer que
3
 est au plus
N 
 

 H  égal à 2


 
(cas encastré-libre). La méthode-1 conduit, pour  ,à qui est une
N


tend vers l’infini quand  tend vers


I 
valeur plausible. Mais ce coefficient 
parce que l’effort normal dans ce poteau tend alors vers zéro. Cette dérive apparaît
comme une aberration qui est à l’origine du paradoxe de la longueur de flambement.
R EMARQUE.
N  
Il n’y a pas d’aberration si on évite de confondre C H
 et

N 
 


dont les définitions sont clairement différentes.
(PL
Cependant, si l’on retient pour unique définition de celle qui se réfère à l’iso-
lement, la méthode globale, parce qu’elle évite l’isolement, peut constituer une tech-
N   
nique relativement facile à mettre en oeuvre, permettant d’approcher la longueur de
flambement définie par C H . Nous proposons, dans ce sens, une alternative à la
méthode-1, qui tout en continuant à utiliser le flambement global de la structure, évite
en particulier les inconvénients indiqués dans les points 3 et 4 ci-dessus.

3.2.2. Méthode-2    
Soit P un élément quelconque de . Nous notons la force unité de compression


localisée sur l’élément P (figure-3). La méthode-2 consiste
 
à traiter la stabilité globale,



non pas dans la direction , mais dans la direction (paramétré par ), à partir
de l’état préchargé par (figure-3). Cette méthode suppose que sous le chargement
 
/  $   
   
la structure est stable dans la position . Dans ce cas préchargé, l’expression de la
variation seconde de l’énergie potentielle notée est :
    
/  $   
    3  $  $    $  
(16)

avec

 $  3    >&* $ B  énergie élastique

 $   3    I  $ B  énergie du second ordre associée à




  $       3    I
$ B     
énergie du second ordre associée à
1018 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

I    I
où correspond au champ d’effort normal à l’état préchargé ou encore à ,
 
au champ d’effort normal correspondant à la charge unitaire .

 
 


P ?

 
 


      
Figure 3. Compression localisée à fixé
5 $ 
Nous ne gardons dans l’énergie du second ordre


I
que la participa-

/  $   #
   
tion de l’élément P. Il s’ensuit que l’effort normal
/  $   
    de
dans l’expression corrigée
pe ut être éliminé. La nouvelle expression notée  se
réduit ainsi à :

/  $   #
     3   $   $      $ B 
 (17)

P
/  $    
    3
Le cas critique correspondant à      , est calculé numérique-
ment par la résolution du problème aux valeurs propres :

 
  
     3 (18)


 
est associé à ( B
D
 $ B 
où ). De manière similaire à la méthode-1, il est
déduit du cas critique un effort dit critique
  3
 I  

P
N 
 qui permet, par analogie
au cas isolé [2], de définir le coefficient par l’expression :

 

N 



3 ( 
>&*
I  (19)

 N 
  

(
et une longueur de flambement, pour P, évaluée par .

. L’idée est de forcer le flambement à se localiser sur P et ainsi placer l’élément dans des
conditions mécaniquement proches du cas isolé
Sur la longueur de flambement 1019



R EMARQUES.
  I 
– L’état
I  stable, il est facile de montrer que la quantité 
étant supposé
est positive quelque soit .
– Selon cette méthode-2, deux évaluations de la longueur de flambement peuvent
 N


( 
 

  
être envisagées selon que le chargement est pris en compte ou pas :  
N  

(
 
 
et  .
N 
 N 

 



Nous considérons que et sont, respectivement, les homo-
N   N  
logues de C H et C H .

3.3. Méthode de l’Annexe-E de l’Eurocode-3

Il s’agit d’une méthode (Informative) qui permet dans certains cas de structure (as-
semblage par liaisons rigides de poutres et poteaux) de déterminer une approximation
de la longueur de flambement d’un poteau.
La méthode consiste principalement [EUR 96] à calculer les facteurs de distribu-
tion de rigidité O D et O B respectivement en tête et en pied du poteau P (figure-4) :

N N D N N B
OD 3 N

N D N #D D
 N DB OB 3 N

N B N B D
 N B#B

N 3 * ( D B les rigidités des poteaux adjacents, N N 


Navec

 la rigidité du poteau,
et celles des poutres en tête ou en pied du poteau. Ces facteurs sont ensuite utilisés
pour déduire la longueur de flambement par l’une des deux formules :

(ML  O D O B    O D O B 1 
( 3
N depl 3   O D 
O B  
O D O B structure à nœuds déplaçables
   O D
AE3

(ML O B  
O D O B
( 3
N fixe
AE3
3   
  O D O B    O D O B structure à nœuds fixes

 

selon que la structure est à noeuds déplaçables ou pas6 .


. voir les sections 5.2.5.2 et 5.2.5.3 de l’Eurocode-3
1020 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

 


   


P
   

 

Figure 4. Longueur de flambement d’un élément d’ossature

Dans cette méthode :


1 - C’est uniquement la sous-structure comprenant l’élément qui est considérée.
2 - Le chargement réel de la structure n’entre pas en ligne de compte. Les formules
ci-dessus sont relatives à un chargement de compression dans l’axe du poteau.
3 - Enfin, c’est un mode de flambement pour la sous-structure qui est considéré.
Comparativement à la méthode avec (le strict) isolement de l’élément et celles
globales (ou toute la structure est considérée), cette méthode peut-être qualifiée de
méthode-hybride.

3.4. Une définition de la longueur de flambement d’un élément de structure

En définitive, nous avons fait apparaître plusieurs évaluations de la longueur de


flambement d’un élément de la structure à travers les coefficients :

 
N C 
H

N C  
H

N 
 



 
N 


Il est facile de vérifier que ces différents coefficients coïncident quand la structure
se réduit à un seul élément en compression simple.


(L N C 
(
Nous considérons que la définition de la longueur de flambement d’un élément de
structure est celle 3 H qui se détermine complètement en référence au cas
de la poutre isolée qui est à l’origine du concept de la longueur de flambement. Et,
nous proposons, dans le cadre de la construction courante, d’arrêter son évaluation au
second ordre donnée par :
Sur la longueur de flambement 1021

(ML  N C   H
(

(20)

Cette évaluation permet, dans une certaine mesure, de rendre compte du charge-
ment de la structure . La formulation que nous avons donnée de [20] est précise et
se prête au calcul systématique sur ordinateur.

   
Ce choix fixé, les différentes autres évaluations de longueur de flambement as-
N   N 
 
 N 

N 


 
sociées aux coefficients  C H ou encore à celles
N depl N fixe
AE3 et AE3 de l’Annexe-E de l’Eurocode-3, sont alors qualifiées comme autant d’ap-
proximations de la longueur de flambement dont il faut situer les écarts par rapport à
[20].
Pour cela, nous présentons dans la section suivante, une première analyse com-
parative effectuée pour un poteau appartenant à plusieurs configurations (liaisons et
chargement) d’un même portique.

(L
R EMARQUE. Il est important de souligner que tant la méthode avec isolement,
associée à la définition de , que les méthodes globales que nous qualifions de tech-
niques d’évaluation et dont nous ne retiendrons que la méthode-2, s’adressent à une
structure quelconque et s’affranchissent, a priori, complètement des caractérisations
N   
déplaçable ou pas de la structure. En effet, pour la méthode avec isolement l’opérateur
de connexion C H se rapporte au reste de toute la structure, et pour la méthode-2,
la structure est traitée dans son ensemble.

3.5. Techniques de calcul


3.5.1. Calcul direct
(L N  
(
Le tableau-2 ci-dessous résume les étapes de calcul de par ( C  H ). Pour
un élément 4
N  D de l’opérateur de
de  la structure, la troisième étape nécessite le calcul  

connexion dont l’expression [10] contient le terme . Ce dernier peut
poser des difficultés techniques du fait de la taille du reste de la structure et en
particulier à cause de l’inversion7.

N   
Nous proposerons bientôt un schéma numérique économique adaptée au calcul di-
rect de C  H pour des structures de grandes tailles. Pour les applications présentées
dans la section suivante, qui se restreignent à des portiques simples, les calculs sont
menés explicitement à l’aide du logiciel de calcul formel Maple.

. L’inversion peut être évitée. La technique est classique, elle revient, pour l’essentiel, lors de
la procédure de calcul, et à chaque fois qu’il est nécessaire de calculer un terme de la forme  
 
  
où  
est connu, à résoudre le système .    
1022 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004


1 - Calcul de la solution linéarisée de l’équilibre de sous le chargement

2 - Calcul de
   
 

  3           
  
D  de P au reste de la structure
3 - Calcul de l’opérateur de connexion
  :

N  
4 - Calcul de C  H par flambement sous compression de l’élément P

isolé et relié au monde extétrieur par .

Tableau 2. Méthode avec isolement : étapes de calcul

(L

3.5.2. Approximation de
N  
A défaut d’un calcul direct de C  H , la méthode-2, dont les étapes sont résumées
N 

d’obtenir
dans le tableau-3 ci-dessous, offre une technique simplifiée permettant une  
approximation de la longueur de flambement par le calcul de . Cette mé-

thode évite l’isolement de l’élément et le calcul de . Sa mise en oeuvre peut être
immédiate dans les logiciels de calculs de structures qui offrent un module de stabilité
globale.


1 - Calcul de la solution linéarisée de l’équilibre de sous le chargement

2 - Calcul du cas critique  pour une direction de compression localisée sur P

 
 >&*
à partir de l’état préchargé par .
N 
 
3 - Calcul du coefficient
3 ( 

I 

Tableau 3. Méthode globale proposée (Méthode-2) : étapes de calcul

4. Applications

 (9L
 N 
 
 comparative
Dans l’analyse 

( , parce qu’elle peut éventuellement conduire, lors d’un calcul
que nous faisons, nous écartons la méthode-1 où est
évaluée par
N  
( 
systématique, à un résultat trop éloigné de ( C  H ), et parce qu’elle ne dépend que
de la direction du chargement et non de son intensité.
Sur la longueur de flambement 1023

4.1. Configurations de portique

 >&*  (  (figure-5) un portique


plan formé de poutres identiques de ca-
Nous considérons
ractéristiques . Nous désignons par P le poteau gauche, P le poteau droit et
T  la traverse.

P P q
P

(1) (2) (3) (4)

(e) (a) (e) (a) (e) (a) (e) (a)

Figure 5. Configurations de portique

(9L
Nous nous intéressons au calcul de la longueur de flambement de P
que nous
déterminons pour les différentes configurations indiquées figure-5, où trois cas de
chargement sont considérés :
– une force axiale  3 
1 sur le poteau droit P figure-5-(1) et figure-5-(2),
 

– une densité linéique et uniforme de force 3 
1  ( sur la traverse T , figure-
5-(3),
– une force latérale  3 

1 en tête de P (ou P
, puisque la déformation axiale
de T  est négligée) figure-5-(4).
B >&* 
avec  1 3  ( B et un scalaire sans dimension. Sur la figure-5, les liaisons en
pied de poteau sont notées (e) pour un encastrement et (a) pour une articulation. Les
calculs sont effectués tant pour positif que négatif. 

4.2. Précisions sur la conduite des calculs

 
L’opérateur de connexion
N   N C  
coefficients C 
    ,  calculé au second
 

N 

N 


ordre, sera noté ici et les

 ,N
H , H , et seront notés respectivement
N 

 N 



 N 

, et .

4 
Pour tous les cas de la figure-5 :
– les calculs de sont menés par la méthode des déplacements, analytiquement

d’exemple, pour le cas de la figure-5-(1), la matrice



(à l’aide du logiciel de calcul formel Maple), et sans discrétisation des poutres. A titre
a pour expression :

1024 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004



 >&*
(

   B  > ( B *

4  3 ( (



3
(  ( 
 > *
 >&* B (21)
  B

 
(B ( 

4
où les indices  et  sont relatifs au déplacement de translation horizontale et à la 
rotation en tête du poteau P
. L’expression de & soit articulé
est la même que le pied 
(
ou encastré. Quand une articulation est présente en tête du poteau, se réduit au
seul terme qui exprime la rigidité élastique associée au mouvement latéral en tête
du poteau ; par exemple, pour le cas de la figure-5-(2) :

( 3    B 
 > *   B 

 B (
(22) 

4  N 
déterminé, 




– une fois est calculé en 4 traitant le flambement sous com-
pression simple de P
isolé et munie de la liaison . Les calculs numériques uti-
lisent une discrétisation de P
isolé en 4 éléments finis.
 (
s’annule pour 
  
– pour le cas de la  figure-5-(2),
 
se réduit au seul terme donné par [22] qui
 correspond à larigidité


(

; une
 valeur



supérieure
 conduirait à une élastique

de  qui annule le déterminant de


négative. Pour le cas où est une matrice, première valeur

limiter la variation du chargement par   .


. Pour tous les cas traités, nous avons choisi de
 
 

– l’étude du flambement global nécessaire au calcul de 


N
N
 
(ou 1 ) est effec-
tuée en discrétisant chaque élément du portique en 2 éléments (soit 7 noeuds pour le
portique).

4.3. Résultats et commentaires



Les diagrammes de la figure-6 montrent les variations obtenues pour en
N  


fonction du chargement pour tous les cas de la figure-5. Les courbes (e) sont relatives
 N  est
aux cas où le pied du poteau


encastré et les courbes (a) à ceux où il est articulé.
Pour nul, les valeurs de 1 sont indiquées sur les diagrammes.
Les figures 6-I et 6-II montrent que la longueur de flambement de P
augmente
quand P est comprimé et diminue quant P est tendu8 . Et, de manière générale, la

. Une explication rapide : examinons l’évolution de l’énergie associée au poteau droit :


!#"$% &'&)(#*,+.- 
/0!12"%$ &!(#*3

Celle-ci, initialement positive quand P4 n’est pas chargé ( - 65 ), diminue quand celui-ci est 
comprimé ( -87 5 ), ce qui se traduit par un affaiblissement de la rigidité associée à l’opérateur
Sur la longueur de flambement 1025

figure-6 indique que l’influence du chargement sur la longueur de flambement d’un


élément de structure est en particulier importante quand les éléments du reste de la
structure sont en état de compression.

Figure 6. Variations de
N   en fonction de différents chargements



Portique de la figure-5-(2)-(a). Ce portique à trois articulations a fait l’objet de


l’article de Cheong-Siat-Moy [CHE(2) 97] sur la multiplicité de valeurs associée à la
(
longueur de flambement d’un poteau biarticulé (P
). Dans [CHE(2) 97], l’expression
proposée pour est :  >&*
( 3


(

L
>&*
L 3  B B (ML
avec (L où est la longueur de flambement du poteau P considéré
>&* 
 (    .

(L
( ( 3 
comme une poutre encastrée-libre ; soit 3 et :

L’expression [22] que nous obtenons conduit à :


(
   > *    
(  
 .



. Le flambement de P  isolé a alors lieu pour une charge critique plus faible et conduit
donc à une longueur de flambement plus grande. L’inverse se produit quand le poteau droit est
tendu.
1026 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004


Figure 7. Comparaison des coefficients
N   et N 


 
Sur la longueur de flambement 1027

Les résultats apparaissent, pour ce cas de figure, similaires. L’approche de Cheong-


Siat-Moy qui a nécessité l’introduction d’une nouvelle définition9 de la longueur de
flambement, est présentée dans un cas très particulier et sans réelle généralisation.
 

 
sente une comparaison entre
N 

Comparaison : méthodeN avec

et 
isolement

N  


N
 et méthode globale. La figure-7 pré-
pour tous les cas de la figure-5. Les éva-


dont l’amplitude atteind environ 20% pour  B .


luations par se situent autour de
D
, par défaut ou par excès, avec une erreur
 

Comparaison à chargement nul. Pour effectuer cette


> *  ( comparaison, nous
consi-
dérons un portique dont les caractéristiques

>&*
(   sont ( ) pour les poteaux P et P
et (0  ) pour la traverse T  et où   0 ) sont des scalaires. La figure-8 pré-  
N  N

  
sente une
(0 
 
comparaison des coefficients
) ou de portée (  
  
1 et 1 pour des variations de rigidité
) de la traverse. A titre indicatif, les évaluations
par les formules (des cas déplaçable et fixe) de l’Annexe-E de l’Eurocode-3 y ont été
de même tracées.
N   
N

N deplLes diagrammes
N fixe

de la figure-8 montrent que 1
N
 et 1 sont bien encadrés par
N 


AE3 et AE3 et que 1 donne une estimation par défaut de 1 , avec un écart
inférieur à 20% environ.

N 

 N 
 
Figure 8. Comparaison de  et

Commentaires. Les quelques exemples qui ont été présentés, et pour lesquels les
calculs numériques ont été menés avec une discrétisation minimale, avaient essentiel-
lement pour but d’illustrer et de situer qualitativement les différentes estimations de
longueur de flambement. Une étude complémentaire sur de nombreux exemples tant
de types de structures que de chargements différents est nécessaire pour apprécier,

. La définition telle que proposée dans [CHE(2) 97] : “ -factor is a measure of the lateral 

stiffness available to a column to resist its P- and P- effects at the instant of buckling”. (sic)
 
1028 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004
 
N 
 
N C   


en particulier, les écarts entre et le coefficient effectif H que nous
retenons comme référence.

5. Extension à une structure spatiale et recommandations

5.1. Extension au cas d’une structure spatiale

 !   #"
Deux longueurs de flambement relatives aux deux plans
  d’inertie ( ) et ( )
doivent être déterminées. L’opérateur de connexion garde la même expression
donnée par [10] et la longueur de flambement définie par [20] s’étend naturellement
au cas spatial. Mais, après isolement, deux calculs de flambement sous compression
simple de l’élément doivent être effectués :

( ) pour la détermination de 3 H

L- N C-  
de( , la poutre à rester dans le plan d’inertie
 –! un calcul en restreignant le( mouvement

( ) pour la détermination de 3
+
–" un calcul en restreignant le( mouvement +

L N C  
de( . la poutre à rester dans le plan d’inertie
H
 
  Pour cela, le calcul de au second ordre [8], nécessaire à l’évaluation de
, nécessite d’être précisé. Si on se restreint aux hypothèses suivantes :
– déformations axiales négligées,
– poutre de Navier Bernoulli,
– et sections symétriques par rapport aux deux axes d’inertie10 ,

l’énergie élastique de la structure, nécessaire au calcul de , est donnée par :

  $ % '  3     >&* + % B > * - $ B @ / ' B   


(23)


 
Quant à l’énergie du second ordre, nécessaire au calcul de , si seule la
contribution de l’effort normal est prise en compte, son expression est donnée par :

  $ %&'   3    I   $ B % B 0 1 B ' B *.- B


) $
*.+ % B  
)   (24)

 expression devrait contenir la contribution de tous les efforts inté-


En fait la bonne
rieurs à l’état . Une expression de ce type est proposée dans [ELF(1) 95, ELF(2) 96] :

5 . Le centre de cisaillement est alors confondu avec le centre d’inertie de la section


Sur la longueur de flambement 1029

  $ % '    3   I    $ B
 % B 0 1B ' B *- B
) $
*+ % B 
)  (25)

J +  %  '  J -  $  '  K    $  % 
 $ %  

K +  $  '   K -  %  '   

Il est probable que la contribution de l’effort normal soit prépondérante, mais il est
important de le vérifier.

5.2. Recommandations

D’un point de vue pratique, deux démarches peuvent être retenues selon que le
logiciel offre ou non une analyse du second ordre :




si une analyse du second ordre est possible :


(L N C  
- le calcul de
N C   H
s’effectue par
- à défaut du calcul direct de
.

H , la méthode-2 offre une méthode simplifiée


 
N 

d’obtenir une approximation
permettant 
N
 de 


(
la longueur de flambement par le calcul de
. Mais le résultat obtenu ( 
de rattraper l’écart par rapport à (

N C  
(
H ).
) devra être, a postériori, corrigé11 afin

(9L

N siC  seule

une analyse du premier ordre est possible, l’évaluation de est effectuée



par H . Dans ce cas, il devient nécessaire de corriger a posteriori N   la valeur obtenue
pour tenir compte du chargement afin de rattraper l’écart à C  H .

6. Conclusion

Nous proposons de fixer pour définition de la longueur de flambement d’un élé-


ment de structure celle qui se réfère au cas idéal de la poutre isolée sous compression
simple et d’arrêter son évaluation au second ordre :

(L 3 N C 
(
H
  
N C  
(
H
Cette évaluation qui peut être suffisante pour la construction courante utilise le
cadre du flambement des structures élastiques et de la solution linérarisée de l’équi-
libre. La formulation que nous en donnons (précisée dans le tableau-2), qui s’étend
. De manière forfaitaire ou selon une méthodologie à spécifier
1030 Revue française de génie civil. Volume 8 - n  9-10/2004

( L est destinée aux logiciels de calculs de struc-


naturellement aux structures spatiales,
tures pour un calcul systématique de .
Cette formulation, qui passe par l’isolement de l’élément traité, peut poser quelques
difficultés techniques associées au calcul de l’opérateur de connexion de l’élément au
reste de la structure, quand celle-ci est de taille importante. En attendant qu’un schéma
numérique (économique), adapté aux structures de tailles importantes, soit mis au
(L  
N

alternative

( ).
point, nous proposons une technique (la méthode-2) qui permet d’obtenir
une approximation de par ( 

Cette technique, dont l’implémentation est immédiate dans un logiciel offrant un


module de calcul de stabilité, évite l’isolement de l’élément. Elle utilise le flambement
global de la structure dans la direction d’une compression localisée sur l’élément à par-
 

N  
tir de l’état préchargé de la structure. L’idée de cette situation
est confortée par le résultat des comparaisons entre C  H et
N 

particulière
mécanique
effectuées
pour un élément appartenant à plusieurs configurations de portique.
Enfin, parce que les méthodes proposées, tant celle qui passe par l’isolement de
l’élément que celle globale (la méthode-2), traitent la structure dans sa globalité, elles
s’affranchissent a priori des caractérisations déplaçable ou pas de la structure.

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