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Mécanique de fluides

TP3: Forces exercées par un jet d’eau

1. Objectif de la manipulation :

L’un des procédés de transformation de l´énergie hydraulique en énergie mécanique consiste à


utiliser la pression pour amener le fluide à prendre des vitesses d’écoulement très importantes. Le jet
ainsi produit est dirigé sur les pales d’une turbine qui sera mise en rotation. L’expérience décrite ci-
dessous permet grâce à la mesure directe d’étudier la force appliquée sur un auget (un disque ou un
hémisphère), en fonction du débit de quantité de mouvement de l´écoulement.
La manipulation permettra également de comparer l’incidence de la forme de l’obstacle sur
l’intensité de la force du jet.

2. Description du dispositif expérimental :


La figure ci-dessus donne le schéma de l’appareil relie au banc hydraulique par un tuyau vertical
équipé à une de ses extrémités d’un gicleur produisant le jet. Ce jet est envoyé sur un auget en forme
de disque ou d’hémisphère. Le gicleur et l’auget sont dans un cylindre transparent. La base de ce
cylindre est équipée d’une conduite de retour débitant dans le réservoir de mesure de débit du banc
hydraulique. L’auget est monté sur un levier articulé sur lequel peut se déplacer une masse mobile. Ce
levier est maintenu en position par un ressort. La force d’impact d’un jet se mesure en déplaçant la
masse mobile sur le levier jusqu’à ce que le levier revienne à sa position horizontale indiquée par le
repérage. Cette dernière est composée de :


Une buse verticale formant le point de sortie du jet. Son diamètre = 10 mm. Le réglage
du débit se fait au niveau du robinet du banc hydraulique d’alimentation.

Une balance constituée d’un fléau articulé en un point O supportant en position fixe
(OD = 0,15 m) l’obstacle et en position variable (x) un contrepoint (M = 600 g).

Le banc hydraulique d’alimentation est muni d’un dispositif de mesure du débit.

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Un jet à grande vitesse est produit par une buse conique verticale. Il exerce une force sur un obstacle
vissé sous le bras de levier d’une balance à contrepoids. La valeur de la force est directement déduite
de la position du contrepoids sur le bras de levier. Un ressort de réglage permet de positionner
horizontalement ce bras en début d’expérience. La tuyère et les obstacles sont montés à l’intérieur
d’un en verre facilitant l’observation. Un tube d’évacuation, sous le plateau inférieur du cylindre,
dirige l’eau directement vers le réservoir d’un banc hydraulique.

3. Déroulement de l’expérience :
Procéder comme suit :

a) Placer l’obstacle à étudier à l’endroit approprié. Rétablir ensuite l’équilibre en réglant


le ressort et en utilisant le repère d’équilibre. Noter la position x0 de la masse (position
zéro).
b) Ouvrir le robinet du banc d’alimentation, ouverture correspond à un débit Q maximum.
Lire le débit en utilisant le dispositif du banc hydraulique.
c) Déplacer la masse M sur le bras de levier jusqu’à ce qu’il y ait équilibre (vérifier le
repère d’équilibre). Noter la valeur de x.

d) Répéter les opérations b) et c) 8 fois en réduisant le débit (de manière à déplacer M


d’une distance presque la même à chaque fois).
e) Répéter l’expérience en utilisant un autre obstacle.

4. Aspects théoriques :
En régime permanent, le théorème de la quantité de mouvement le long d’un tube de courant
s’écrit :
⃗⃗⃗⃗ − 𝑣1
𝜌𝑄(𝑣2 ⃗⃗⃗⃗ ) = 𝑅⃗ + 𝑃⃗

Avec :

𝜌: Masse volumique du fluide. Q


: débit de l’écoulement.
R : résultante des forces de surface.
P : résultante des forces de volume.

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- Cas 1 : impact sur un obstacle plan :

La projection de l’équation d’Euler sur l’axe z donne :  pQV 1   Fz  P


P étant le poids du liquide supposé négligeable si l’on se place juste à l’amont du changement
de direction, et la composante sur z de la force extérieure appliquée au liquide (action de la
plaque sur le jet). Ainsi, l’équation précédente devient : Fz  QV 1

- Cas 2 : impact sur un obstacle hémisphérique :

En projection sur l’axe z, l’équation d’Euler devient : P  Fz  2 QV 1


Et en négligeant P, on obtient : Fz  2 QV 1
- Application au dispositif expérimental :

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A l’équilibre, il y a égalité des moments par rapport à O : P.l  PC.( x  1)  Fz.l  R.d

Avec :

P : poids de l’obstacle

PC : Poids de la masse M

R : réaction du ressort

Fz : Force exercée par le jet

Il est noté que sans jet, l’équation précédente s’écrit : P.l  PC.( x 0  1)  R.d

PC ( x  x 0)
D’où FZ.l  PC ( x  x 0) et FZ   4 g ( x  x 0)
l

D’autres part, à la sortie de la buse, le débit V 0 est tel que : Q  A0V 0


Avec A0 = 78.5 mm2 et  = 1000 kg/ m3
D’où : V 0 = 12.75 Q en m/s
Et si l’on se place à une section A1 située juste à l’amont du changement de direction,
la vitesse V 1 est liée à la vitesse V 0 du jet à la sortie de la buse par la relation :
V 1²  V 0²  2 gh Avec h = 35 mm (distance buse/plaque) d’où : V 1² V 0²  0.687
5. Résultats & interprétations :
On fait varier à chaque fois le débit à travers ouverture/fermeture du robinet d’alimentation et
on mesure à l’aide d’un chronomètre le temps t nécessaire pour aller de 0 à 10 L (volume fixé
dès le début de l’expérience : c’est le volume de référence). Dans chaque cas, on calcule la
valeur du débit Qv à l’aide de l’expression :

Qv = (10 * 10-3) / t

Pour chaque valeur de Qv, on aura une valeur bien déterminée de x aboutissant à l’équilibre
de l’obstacle face à la force d’écoulement du jet d’eau.

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Ce qui nous ramène à avoir les résultats ci-dessous tout en distinguant le cas de l’obstacle plan
et celui hémisphérique :

- Cas 1 : obstacle plan :


x(m) Qv(m³/s)

0,02 0

0,025 0,00019543

0,033 0,00022331

0,043 0,0002942

0,08 0,00041254

0,105 0,00052083

0,13 0,00057143

0,16 0,00065833

0,183 0,0007326

0,195 0,00073855

Maintenant, on détermine le débit massique Qm, la vitesse de l’écoulement V, la force théorique


Fth et la force expérimentale Fexp.

Qm(kg/s) V(m/s) Fth(N) Fexp(N)

0 0 0 0

0,19542701 2,48825395 0,48627202 0,1962

0,22331398 2,8433219 0,63495353 0,51012

0,29420418 3,74592393 1,10206647 0,90252

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0,41254125 5,25263839 2,16693003 2,3544

0,52083333 6,63145596 3,45388331 3,3354

0,57142857 7,27565454 4,15751688 4,3164

0,65832785 8,38209049 5,51816358 5,4936

0,73260073 9,32776223 6,83352545 6,39612

0,73855244 9,40354169 6,94500863 6,867

Les résultats obtenus précédemment nous conduisent à construire les courbes Fexp = f (Qm) et
Fexp = f (Fth) :

COURBE (1) : FEXP=F (QM)


8
7
6,39612 6,867
6
5,4936
5
4,3164
4
3,3354
3
2,3544
2
1
0,51012 0,90252
0 0 0,1962

COURBE (2) : FEXP=F(FTH)


8
7
6,39612 6,867
6
5,4936
5
4,3164
4
3,3354
3
2,3544
2
1
0,51012 0,90252
0 0 0,1962

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Pour la première courbe (Fexp = f (Qm)), une élévation du débit massique est suivie d’une
augmentation de la force expérimentale. En premier lieu, cette dernière subit une légère
variation (de 0 à 0,90252). Par contre, pour le reste de la courbe, la force expérimentale
évolue d’une manière importante en fonction du débit massique (de 0,90252 à 6,867). Donc il
y a un changement de pente de 7,15 à 13,42 au point de coordonnées (0,29420418 ; 0,90252).

Pour la deuxième courbe (Fexp = f (Fth)), on remarque qu’il n’y a pas un grand écart entre la
valeur de la force expérimentale et celle théorique. Ce qui est remarquable, comme dans la
première courbe, il y a un changement de pente au point de coordonnées (1,10206647 ;
0,90252).

Le point commun tiré des deux courbes tracées est le passage par l’origine. En effet, pour un
débit massique nul on aura une force expérimentale et une force théorique nulles.

- Cas 2 : obstacle hémisphérique :


x(m) Qv(m³/s)

0,02 0

0,0535 0,00024272

0,078 0,00031447

0,143 0,00046425

0,17 0,00055402

0,19 0,00056689

0,21 0,00057537

De même, on aura le tableau des valeurs du débit massique, la vitesse, la force théorique et la
force expérimentale :

Qm(kg/s) V(m/s) Fth(N) Fexp(N)

0 0 0 0

0,24271845 3,09038724 0,75009399 1,31454

0,31446541 4,00389794 1,2590874 2,27592

0,46425255 5,9110471 2,74421871 4,82652

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0,55401662 7,0539587 3,90801036 5,886

0,56689342 7,21791125 4,09178642 6,6708

0,57537399 7,32588921 4,21512613 7,4556

Les résultats obtenus précédemment nous conduisent à construire les courbes Fexp = f (Qm) et
Fexp = f (Fth) :

8
7,4556
7
6,6708
6
5,886
5
4,82652
4

3
2,27592
2
1,31454
1

0 0
0 0,242718447 0,314465409 0,464252553 0,55401662 0,566893424 0,575373993

FEXP=F(FTH)
8
7,4556
7
6,6708
6 5,886
5 4,82652
4
3
2 2,27592

1 1,31454

0 0

Pour la première courbe (Fexp = f (Qm)), une légère élévation du débit massique est suivie
d’une augmentation importante de la force expérimentale. On remarque que cette courbe se
subdivise sur trois paliers de pentes 13,4 / 17,03 /23,7. Donc il y aura deux changement de
pente aux points de coordonnées (0.314465409 ; 2,27592) et (0.464252553 ; 4,82652).

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Mécanique de fluides

Pour la deuxième courbe (Fexp = f (Fth)), on remarque que la valeur de la force expérimentale
est presque égale au double de celle de la force théorique. Le point commun tiré des deux
courbes tracées est le passage par l’origine. En effet, pour un débit massique nul on aura une
force expérimentale et une force théorique nulles.

Effet sur F d’une erreur de 1 mm sur la valeur mesurée de x :

On fait varier à chaque fois la valeur de x mesurée précédemment (± 1 mm), et on évalue la


valeur de la force expérimentale. On obtient les tableaux ci-dessous :

Obstacle plan :
X (x+1mm) Fexp
(+1mm) X (x-1mm) Fexp (-
0 1mm)
0,021
0,019 0
0,026 0.1962
0,024 0.1962
0,034 0,51012
0,032 0,51012
0,044 0,90252
0,042 0,90252
0,081 2,3544
0,079 2,3544
0,106 3,3354
0,104 3,3354
0,131 4,3164
0,129 4,3164
0,161 5,4963
0,159 5,4963
0,184 6,39612
0,196 6,867 0,182 6,39612
0,194 6,867

On remarque que Fexp reste invariante même s’il y a un millimètre de plus ou de moins par
rapport à la valeur initiale de x qu’on l’a mesuré.

Obstacle hémisphérique :
X (x+1mm) Fexp (+1mm) X (x-1mm) Fexp (-1mm)
0 0,019 0
0,021
0,0545 1,31454 0,0525 1,31454
0,079 2,27592 0,077 2,27592
0,144 4,82652 0,142 4,82652
0,171 5,886 0,169 5,886
0,191 6,6708 0,189 6,6708
0,211 7,4556 0,209 7,4556

On remarque que Fexp reste invariante même s’il y a un millimètre de plus ou de moins par
rapport à la valeur initiale de x qu’on l’a mesuré.

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Mécanique de fluides

D’où, on peut dire que l’erreur de 1 mm sur la valeur mesurée de x n’influe pas sur la valeur de
Fexp.
Effet sur F d’une variation de vitesse V de 10% :

On fait varier à chaque fois la valeur de la vitesse V de 10%, et on évalue la valeur de la force
théorique. On obtient les tableaux ci-dessous :

Obstacle plan :
V (V+10%) Fth
0 0 V (V-10%) Fth
2,73707934 0,53489923 0 0
3,12765408 0,69844888 2,23942855 0,43764482
1,21227312 2,55898971 0,57145817
4,12051633
5,77790222 2,38362303 3,37133154 0,99185982
4,72737455 1,95023702
7,29460156 3,79927164
8,00322 4,57326857 5,96831037 3,10849498
6,54808909 3,74176519
9,22029953 6,06997994
7,54388144 4,96634723
10,2605385 7,51687799
8,39498601 6,1501729
10,3438959 7,6395095
8,46318752 6,25050777

On remarque que Fth augmente avec l’augmentation de la vitesse de 10% et diminue si cette
dernière se réduit de 10%. Les valeurs obtenues de Fth, suite à une élévation ou une
diminution de la vitesse de l’ordre de 10%, sont aussi élevées ou diminuées de 10% par
rapport aux valeurs calculées au début.

Obstacle hémisphérique :
V (V+10%) Fth V (V-10%) Fth
0 0 0 0
3,39942597 0,82510339 2,78134852 0,67508459
4,40428773 1,38499614 3,60350815 1,13317866
6,50215181 3,01864058 5,31994239 2,46979684
7,75935457 4,29881139 6,34856283 3,51720932
7,93970238 4,50096507 6,49612013 3,68260778
8,05847813 4,63663874 6,59330029 3,79361352

On remarque que Fth augmente avec l’augmentation de la vitesse de 10% et diminue si cette dernière
se réduit de 10%. Les valeurs obtenues de Fth, suite à une élévation ou une diminution

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de la vitesse de l’ordre de 10%, sont aussi élevées ou diminuées de 10% par rapport aux
valeurs calculées au début.

D’où, on peut dire que Fth augmente ou diminue de la même manière que la vitesse V. Ceci
justifie la proportionnalité de Fth et V.
Effet sur F d’une variation de section de 10% :
On fait varier la valeur de la section S de 10%, et on évalue la valeur de la nouvelle vitesse
ainsi la valeur de la force théorique. On obtient les tableaux ci-dessous :

Obstacle plan :
(S+10%) = 8,63938E-05

V 0 2,262049 2,584838 3,405385 4,77512 6,02859 6,61423 7,620082


5 6 1
04 09 39 81 33 4 26

Fth 0 0,442065 0,577230 1,001878 1,96993 3,13989 3,77956 5,016512


6 3 0
48 48 61 39 92 8 35

En comparant Fth trouvées dans le tableau précédent par rapport à celles trouvées au début ,on
remarque que la force Fth diminue avec l’augmentation de la section.

(S-10%) = 7,06858E-05

V 0 2,764726 3,159246 4,162137 5,836264 6,028596 8,08406 9,313433


0
61 55 7 87 33 6 87

Fth 0 0,540302 0,705503 1,224518 2,407700 3,837648 4,61946 6,131292


3
25 92 3 03 13 2 87

En comparant Fth trouvées dans le tableau précédent par rapport à celles trouvées au début on
remarque que la force Fth augmente avec la diminution de la section.

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Obstacle hémisphérique :
De même, pour le cas d’un obstacle hémisphérique, après avoir varié la section de 10%, en
comparant Fth trouvées par rapport à celles trouvées au début on remarque que la force Fth
augmente avec la diminution de la section et inversement.

6. Conclusion :
La force exercée par un jet d’eau sur un obstacle (plan et sphérique) ne subit pas une variation
lors d’une erreur (de 1 mm) de mesure de la valeur de x. Elle reste la même pour les deux
types d’obstacle. Par contre, elle augmente avec l’augmentation de la vitesse d’écoulement
Indépendamment du type d’obstacle.Cette force est inversement proportionnelle à la section.

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