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CPGE Lissane Eddine - Laayoune Essaidi Ali mathlaayoune@gmail.

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Exponentiel d’une matrice


Définitions et notations
Dans tout le problème :
— K=Ñ R ou C, n ∈ N∗éet kk une ésur Mn (K).
Ñnorme d’algèbre Ñ é
0 −2 −2 2 −1 2 3 −1 −1
— A= 1 3 2 , B = −1 2 −2 et C = 1 1 −1 .
0 0 1 −1 1 −1 −2 0
3 Ñ é
Å ã Å ã Å ã 1 0 0
1 1 0 −2π −1 1
— T = ,U = ,V = et W = 0 0 −2π .
0 −1 2π 0 0 −1
0 2π 0

Première partie
Exponentiel et réduction
1: Montrer que ∀M ∈ Mn (K), {eλ /λ ∈ Sp(M )} ⊂ Sp(eM ).
2: Vérifier, en considérant la matrice U , que l’inclusion précédente peut être stricte.
3: Application : Existe-t-il une matrice M ∈ M3 (R) telle que eM = −I3 ?
4: Soit M ∈ Mn (K). Montrer que si M est trigonalisable alors Sp(eM ) = {eλ /λ ∈ Sp(M )}.
5: Montrer que ∀M ∈ Mn (K), ∀λ ∈ Sp(M ), Eλ (M ) ⊂ Eeλ (eM ).
6: Vérifier, en considérant la matrice W , que l’inclusion précédente peut être stricte pour au moins une valeur propre.
7: Application : On considère, dans M2 (C), l’équation E : eX = V d’inconnue X.
7 - 1: Montrer que toute solution X de E est triangulaire supérieure.
7 - 2: En déduire les solutions de E .
7 - 3: Que dire lorsqu’on remplace C par R ?
8: Soient M, N ∈ Mn (R) diagonalisables telles que eM = eN .
8 - 1: Montrer que Sp(M ) = Sp(N ).
8 - 2: Montrer que ∀λ ∈ Sp(M ), Eλ (M ) = Eλ (N )
8 - 3: En déduire que M = N (autrement dit, l’exponentielle est injective sur l’ensemble des matrices réelles diagonalisables).
8 - 4: Montrer que ce résultat est faux dans le cas des matrices complexes.
8 - 5: Application : Soit M ∈ Mn (R) diagonalisable. Montrer que si eM est diagonale alors M est diagonale.
9: Soit M ∈ Mn (K). Montrer que si M est diagonalisable alors eM est diagonalisable.
10: En déduire que si M ∈ Mn (K) est diagonalisable alors ∀λ ∈ Sp(M ), Eλ (M ) = Eeλ (eM ).
11: Soit N ∈ Mn (K) nilpotente. Montrer que eN est diagonalisable si, et seulement si, N = 0.
12: Soit M ∈ Mn (K) trigonalisable.
12 - 1: Montrer qu ∃∆, N ∈ Mn (K) telles que M = ∆ + N , ∆N = N ∆, ∆ diagonalisable et N nilpotente (Décomposition
de Dunford).
12 - 2: Montrer que si eM est diagonalisable alors ∃P ∈ GLn (K) tel que P −1 eM P et P −1 e∆ P soient diagonales.
12 - 3: En déduire que si eM est diagonalisable alors M est diagonalisable.
13: Montrer que le résultat de la question précédente est faux si la matrice n’est pas supposée trigonalisable.
14: Application : Soit M ∈ Mn (C). Montrer que eM = In si, et seulement si, M est diagonalisable et Sp(M ) ⊂ 2iπZ.

Deuxième partie
Techniques de calcul de l’exponentiel d’une matrice
1: Soit N ∈ Mn (K) telle que ∀i, j ∈ {1, . . . , n}, nij = 1. Calculer eN .
2: Réduire la matrice A et déduire eA .
3: Soit M ∈ Mn (K). Montrer que K[M ] est fermé.
4: Soit M ∈ Mn (K) diagonalisable et d = deg πM .
4 - 1: Montrer que ∃P ∈ Kd−1 [X] tel que eM = P (M ). On pose P = ad−1 X d−1 + · · · + a1 X + a0 .
4 - 2: Montrer que ∀λ ∈ Sp(M ), eλ = a0 + a1 λ + · · · + ad−1 λd−1 .
4 - 3: Application : Utiliser la question précédente pour calculer eA .
5: Existe-t-il un polynôme P ∈ K[X] tel que ∀M ∈ Mn (K), eM = P (M ) ?

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6: Soit M ∈ Mn (K) diagonalisable et λ1 , . . . , λd les valeurs propres deux à deux distinctes de M . Montrer que si P est le
polynôme d’interpolation de Lagrange associé aux points (λ1 , eλ1 ), . . . , (λd , eλd ) alors eM = P (M ).
7: Application : Utiliser la question précédente pour calculer eA .
λ µ µ λ
−µe
−e
8: Application : Soit M ∈ M2 (K) de valeurs propres distinctes λ et µ. Montrer que eM = eλ−µ M + λeλ−µ I2 .
9: Application : Soit M ∈ Mn (K) telle que M − M − 6M = 0. Déterminer un polynôme P ∈ K[X] tel que eM = P (M ).
3 2

10: Réduire la matrice B et déduire eB .


 ∈ Mn (K) trigonalisable. Montrer que si M admet
11: Soit M  une seule valeur propre λ alors M − λIn est nilpotente et
(M −λIn )2 (M −λIn )p−1
eM = eλ In + (M − λIn ) + 2! + ··· + (p−1)! avec p l’indice de nilpotence de M − λIn .
12: Application : Utiliser la question précédente pour calculer eB .
13: Réduire la matrice C et déduire eC .
14: On va proposer une autre méthode pour calculer eC .
14 - 1: Montrer que πC = (X − 1)2 (X − 2).
14 - 2: Vérifier que (X − 1)2 + X(2 − X) = 1. Posons alors M = (C − I3 )2 et N = C(2I3 − C).
14 - 3: Montrer que eC M = e2 M et eC N = eCN .
14 - 4: En déduire que eC = e2 M + eCN .
14 - 5: Calculer eC .

Troisième partie
Exponentiel et analyse
Ckp 1
1: Montrer que ∀k ∈ N∗ , ∀p ∈ {1, . . . , k}, p
≤ .
k p!
ãk ãk
kM k
Å Å


M 1
kM k
2: En déduire que ∀M ∈ Mn (K), ∀k ∈ N , e − In + M ≤ e − 1+ .

k k
ãk
x k
Å
1 
3: Conclure que ∀M ∈ Mn (K), lim In + M = eM (On rappelle que ∀x ∈ R, lim 1 + = ex ).
k→+∞ k k→+∞ k
4: Montrer l’application déterminant est continue sur Mn (K).
5: En déduire que ∀M ∈ Mn (K), det eM = etr(M ) .
6: Existe-t-elle une matrice M ∈ M2 (R) telle que eM = T .
1 tM
7: Montrer que ∀M ∈ Mn (K), ∀t ∈ R, ketM − In − tM k ≤ e|t|kM k − 1 − |t|kM k. En déduire lim

e − In .
t→0 t
8: Conclure que ∀M ∈ Mn (K), la fonction f (t) = etM est dérivable sur R et calculer f 0 .
9: Application : Soient M, N ∈ Mn (K). Montrer que si ∀t ∈ R, etM = etN alors M = N .
10: Application : Soient M, N ∈ Mn (K). Montrer que si ∀t ∈ R, et(M +N ) = etM etN alors M N = N M .

Troisième partie
Surjectivité de l’application exp : Mn (C) → GLn (C)
1: Soit M ∈ Mn (C) inversible et diagonalisable. On pose λ1 , . . . , λd les valeurs propres de M deux à deux distinctes.
1 - 1: Montrer que ∀k ∈ {1, . . . , d}, ∃µk ∈ C tel que eµk = λk .
1 - 2: Soit P est le polynôme d’interpolation de Lagrange associé aux points (λ1 , µ1 ), . . . , (λd , µd ). Montrer que eP (M ) = M .
2: En déduire que si M ∈ Mn (C) est Å inversible
ã et diagonalisable alors ∃N ∈ C[M ] telle que eN = M .
1 t 0
3: Soit l’application X : t ∈ R 7→ . Calculer eX(t) pour tout t ∈ R et en déduire que ∀t ∈ R, eX(t) 6= X 0 (t)eX(t) .
0 0
0
On admet, dans la suite, que si une application dérivable X : R → Mn (K) vérifie X 0 X = XX 0 alors eX = X 0 eX .
p−1
X (−1)k−1 k k
4: Soit N ∈ Mn (C) nilpotente d’indice de nilpotence p et on considère les fonctions f (t) = t N et g(t) = ef (t) .
k
k=1
4 - 1: Montrer que ∀t ∈ R, (In + tN )f 0 (t) = N .
4 - 2: Déduire que ∀t ∈ R, (In + tN )g 0 (t) = N g(t).
4 - 3: Déduire que g 00 = 0.
4 - 4: Déduire que ∀t ∈ R, g(t) = In + tN .
5: Conclure que si N ∈ Mn (C) est nilpotente alors ∃M ∈ C[N ] telle que eM = In + N .
6: Soit M ∈ GLn (C).
6 - 1: Justifier que ∃∆, N ∈ Mn (C) telles que M = ∆ + N , ∆N = N ∆, ∆ diagonalisable et N nilpotente.
6 - 2: Montrer que ∆ est inversible et déduire que ∃P ∈ Mn (C), eP = M .
7: Déduire que l’application exp : Mn (C) → GLn (C) est surjective.
8: Application : Montrer que GLn (C) est connexe par arcs.

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