Professional Documents
Culture Documents
Esta es una copia digital de un libro que, durante generaciones, se ha conservado en las estanterías de una biblioteca, hasta que Google ha decidido
escanearlo como parte de un proyecto que pretende que sea posible descubrir en línea libros de todo el mundo.
Ha sobrevivido tantos años como para que los derechos de autor hayan expirado y el libro pase a ser de dominio público. El que un libro sea de
dominio público significa que nunca ha estado protegido por derechos de autor, o bien que el período legal de estos derechos ya ha expirado. Es
posible que una misma obra sea de dominio público en unos países y, sin embargo, no lo sea en otros. Los libros de dominio público son nuestras
puertas hacia el pasado, suponen un patrimonio histórico, cultural y de conocimientos que, a menudo, resulta difícil de descubrir.
Todas las anotaciones, marcas y otras señales en los márgenes que estén presentes en el volumen original aparecerán también en este archivo como
testimonio del largo viaje que el libro ha recorrido desde el editor hasta la biblioteca y, finalmente, hasta usted.
Normas de uso
Google se enorgullece de poder colaborar con distintas bibliotecas para digitalizar los materiales de dominio público a fin de hacerlos accesibles
a todo el mundo. Los libros de dominio público son patrimonio de todos, nosotros somos sus humildes guardianes. No obstante, se trata de un
trabajo caro. Por este motivo, y para poder ofrecer este recurso, hemos tomado medidas para evitar que se produzca un abuso por parte de terceros
con fines comerciales, y hemos incluido restricciones técnicas sobre las solicitudes automatizadas.
Asimismo, le pedimos que:
+ Haga un uso exclusivamente no comercial de estos archivos Hemos diseñado la Búsqueda de libros de Google para el uso de particulares;
como tal, le pedimos que utilice estos archivos con fines personales, y no comerciales.
+ No envíe solicitudes automatizadas Por favor, no envíe solicitudes automatizadas de ningún tipo al sistema de Google. Si está llevando a
cabo una investigación sobre traducción automática, reconocimiento óptico de caracteres u otros campos para los que resulte útil disfrutar
de acceso a una gran cantidad de texto, por favor, envíenos un mensaje. Fomentamos el uso de materiales de dominio público con estos
propósitos y seguro que podremos ayudarle.
+ Conserve la atribución La filigrana de Google que verá en todos los archivos es fundamental para informar a los usuarios sobre este proyecto
y ayudarles a encontrar materiales adicionales en la Búsqueda de libros de Google. Por favor, no la elimine.
+ Manténgase siempre dentro de la legalidad Sea cual sea el uso que haga de estos materiales, recuerde que es responsable de asegurarse de
que todo lo que hace es legal. No dé por sentado que, por el hecho de que una obra se considere de dominio público para los usuarios de
los Estados Unidos, lo será también para los usuarios de otros países. La legislación sobre derechos de autor varía de un país a otro, y no
podemos facilitar información sobre si está permitido un uso específico de algún libro. Por favor, no suponga que la aparición de un libro en
nuestro programa significa que se puede utilizar de igual manera en todo el mundo. La responsabilidad ante la infracción de los derechos de
autor puede ser muy grave.
El objetivo de Google consiste en organizar información procedente de todo el mundo y hacerla accesible y útil de forma universal. El programa de
Búsqueda de libros de Google ayuda a los lectores a descubrir los libros de todo el mundo a la vez que ayuda a autores y editores a llegar a nuevas
audiencias. Podrá realizar búsquedas en el texto completo de este libro en la web, en la página http://books.google.com
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d’utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.
En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
CHOIX DE PIÈCES NOUVELLES,
JOUÉES SUR TOUS LES THÉATRES DE PARIS.
LE LAIM) DE DUMBICKY,
Drame en cinq actes.
PARIS.
MARGIIANT, ÉDITEUB
Boule‘vuIt Saint-Martin, m.
BRUXELLES.
Vendr0nt séparément. ‘ ’
o!
l.
uavuA
‘llW‘
Hmll'l I“
i -—_=m
LE LAIRD DE DUMBIK‘Y,
COMÉDIE EN ClNQ ACTES. EN PROSE.
ACTE PREMIER.
Un._salon de l’hôtel Buckingham.
40 MAGASIN THEATRAL.
NELLY, a Mac Allan, a rai-voix. ou de MAC ALLAN , a part. Que diable ont—ils à
meurez-vous ? chuchotter ensemble? ‘
MAC ALLAN. A l’auberge du Chardon d’E LE DUC. Maintenant, mon cher. me voilà
cosse. tout à vous.
NELLY. J’irai vous y voir. MAC ALLAN. Que de bonté! Ainsi vous
'MAC ALLAN. Bien. consentez, monseigneur, à remettre cette
NELLY. Mylord... suppüque à sa majesté?
LE DUC, faisant le geste de conduire Nelly LE DUC. Je ferai mieux que cela, je vous
à la porte secrète. Madame, si vous voulez présenterai vous-même.
accepter mon bras. .. MAC ALLAN. Au roi?
NELLY. Oh! non... par la porte de tout LE DUC. Oui; mais vous comprenez, vous
le monde, mylord. Réservez celle-ci pour les ne pouvez pas venir comme cela a la cour.
grandes datnes qui viennent vous rendre MAC ALLAN. Pourquoi cela?
Visite incognito. La pauvre Nelly, comédienne LE DUC. il vous faut des chevaux, des ha
au théâtre de Drury—Lane, n’est point digne bits, des laquais, des voitures, un train
de tant d’honneur. enfin.
LE DUC, a part. Ah ! démon, tu m'as MAC ALLAN. A moi?
joué... mais je prendrai ma revanche. il: DUC. Sans doute. Si vous aviez l’air
Il conduit Nelly jusqu’au fond, la salue, et Nelly disparaît. d’avoir besoin de quelque chose, on ne vous
donnerait rien, mon cher ami.
MAC ALLAN. En vérité?
LE DUC. Oh! c’est ainsi!
SCÈNE X. MAC ALLAN. Mais moi, je n’ai pu d’ar
LE DUC, MAC ALLAN, puis JERNING gent pour acheter tout cela.
HAM. LE DUC. Le beau mérite d’acheter avec de
l'argent! qui donc a de l’argent? en a du
MAC ALLAN , a part. Si je comprends
crédit, voilà tout.
quelque chose à tout ce qui m’arrive aujour—
d’hui, je veux que... MAC ALLAN. Mais je n’ai pas de crédit, moi!
LE DUC , redescendant la scène. Eh bien! LE DUC. Pas de crédit! Allons donc !...
voyons, mon jeune ami, de quoi s’agit-il? Quand on est neveu de David 'Mac Mahon
MAC ALLAN , à part. Le duc m’appelle son de Susquebaugh, on peut acheter pour dix
ami! mille livres sterlingsans tirer un penny de
LE DUC. ,Vous dites donc que cette re sa poche.
quête... MAC ALLAN. Vraiment?
MAC ALLAN. A besoin d’être appuyée par LE DUC. Vous allez voir... je vais vous
Votre grâce. présenter à mes fournisseurs... les coquins
JEBNINGHAM, entrant, bas, au Duc. My les plus habiles, les plus chers et les plus
lord... commodes du monde.
LE DUC, à l’Ecossais. Vous permettez?
MAC ALLAN. Comment donc!
LE DUC, bas, a Jerningham, Qu’y a;t-il? SCÈNE XI.
JERNlNGHAM, bas. Ce sont vos fournis
seurs qui reviennent avec leurs placets. LES MÊMES, JERNINGHAM, JOHN BRED,
LE DUC. Et ils veulent ?... RUSSEL, DIKINS, CRÉANCIERS.
JERNINGHAM. Etre brevetés de la cour. LE DUC. Bonjour, messieurs, bonjour. Je
LE DUC. Rien que cela? sais de quoi il est question... remettez-moi
JEBNINGHAM. Pardon, votre seigneurie...
vos demandes.
ils exigent aussi que vous leur donniez un
J. BKED. Comment, monseigneur, vous
à-compte sur leurs mémoires.
daigneriez. ..
LE DUC. Un a—compte... rien n’est plus LE DUC. Avec le plus grand plaisir, mes—
facile. sieurs... enchanté de faire quelque chose qui
JERNINGHAM, étonné. Notre caisse est vide. puisse être agréable a de si honnêtes gens.
LE DUC. Ecoute!
Il lui parle bas à l'oreille. J. BRED. Eh bien, puisque nous trouvons
JEBNINGHAM, montrant l'Ecossaz‘s, bas. sa grâce dans de si bienveillantes dispositions,
Ce jeune homme !... quoi! vous voulez... nous en profiterons pour lui demander un
LE DUC. De cette façon, j'aurai l’air de léger à-compte.
m’occuper du protégé de Nelly, et je ferai LE DUC. C’est trop juste... écoutez... (Bas,
patienter mes vampires... Allons, va... à John Bred.) Si je vous fais monter la
Jerningham sort. maison d’un de mes amis, riche à millions,
LE LAIRD DE DUMBIKY. ' ‘11
les bénéfices que vous allez faire ne vous les trousses bleues, le pourpoint gris et argent
feront—ils pas prendre patience ?... et le manteau grenat sont très-bien portés.
J. BBED. Certainement, votre seigneurie... DIKINS. A la place de monseigneur, je
LE DUC, bas lui montrant Mac Allan. Eh préférerais les tentures de velours... c’est un
bien , voilà le laird de Dumbiky... Je veux peu plus cher , mais c’est véritablement
que le diable m’emporte s’il ne possède pas royal.
la moitié de l’Ecosse..... mais fantasque, MAC ALLAN. Ah ça, messieurs, êtes—vous
bizarre... il a une, manie... il dit toujours fous?
qu’il ne poSsède rien... Ne vous inquiétez J. BRED. Pas le moins du monde, mylor I;
pas de ses paroles, mes maîtres, et taillez en au contraire, nous savons parfaitement ce que
plein drap... Les guinées sont au bout de nous faisons.
l’aune. MAC ALLAN. Mais qui payera tout cela?
John Bred va parler aux autres créanciers.
RUSSEL. Que votre grâce se rassure, nous
ne sommes point inquiets.
JERNINGHAM, a qui un laquais est venu MAC ALLAN. Ce c’est pas moi, dans tous
parler bas. Monseigneur. les cas, attendu que je suis pauvre comme
LE DUC. Eh bien? Job, je vous en préviens.
JEBNINGHAM. Chifiinch . le valet de chambre DICKINS. Oui, nous savons que c’est la
de sa majesté demande a parler à votre grâce. manie de monseigneur de ne pas avouer
LE DUC. Faites—le entrer dans mon cabi— qu’il est riche.
net... j’y vais. ’Messieurs, cela tombe à MAC ALLAN. De ne pas avouer que je suis
merveille, justement le roi me fait demander. riche 7... répétez un peu, s’il vous plaît, que '
On voit Chiffinch qui passe au fond. c’est ma manie. ..
J. BRED. Oh! monseigneur... mcxms. Pardon si j’ai offensé monsei
LE DUC. Adieu, messieurs; je Vous recom gneur.
mande mon jeune ami, le laird de Dumbiky. MAC ALLAN. Monseigneur, sa grâce, mylord,
Traitez-le comme moi—même. (A part.) Le ma manie! ah ça , messieurs, pas de préci—
malheureux! ils vont l’écorcher vif. pitation... un peu de calme. Entendons-nous
Il sort. bien ayant de faire les choses... ou bien,
nous en serons fâchés après , vous verrez...
et vous encore plus que moi.
J. BBED. Ainsi, des chevaux bais bruns et
- SCÈNE XII. les carrosses vert bouteille.
MAC ALLAN. Vous y tenez?
LES MÊMES, moins LE DUC. RUSSEL. Six habits assortis dans les couleurs
J. BBED, s’inclinant. Mylord, nous sommes les plus a la mode.
vos très-humbles serviteurs. MAC ALLAN. Vous ne voulez pas en dé—
mordre ?
John Bred, Russel, et Dickins entourent Mac Allan, qui
les regarde avec une certaine inquiétude.
DICKINS. Des tentures de velours.
MAC ALLAN. C’est votre opinion?
MAC ALLAN. Mylord! JOHN BEED. Parfaitement.
RUSSEL. Sa grâce monte sa maison, à ce MAC ALLAN. Messieurs, je vous dis et je
qu’on nous assure? vous répète...
MAC ALLAN. Moi! je ne monte rien du JERNINGHAM, bas. Laissez-vous faire.
tout. Si l’on vousadit cela, on vous a trompés. MAC ALLAN, bas. Que je me laisse faire?
DICKINS. Soyez tranquille , monseigneur, JEBNINGHAM, bas. C’est pour votre bien.
Vous ne trouverez nulle part meilleurs four MAC ALLAN. Vous le voulez absolument?
nisseurs que nous. TOUS. Eh! oui. sans doute.
J. BBED. De quel poil mylord désire—H! MAC ALLAN. Eh bien, alors, c’est dit, c’est
son attelage ? convenu... Dix laquais en livrée dans mes
MAC ALLAN. Mon attelage? antichambres; de l’argenterie à foison; des
BUSSEL. Quelles sont les couleurs que armoiries partout. des tableaux, des bronzes,
mylord préfère pour ses habits? un appartement meublé dans le dernier goût;
MAC ALLAN. Mes habits? six habits assortis; des carrosses bais bruns
DICKINS. Monseigneur veut-il ses tentures et des chevaux vert bouteille; non, je veux
en velours ou en soie? dire des carrosses... Allons, c'est convenu...
MAC ALLAN. Mes tentures? rien ne sera trop rare, rien ne sera trop
JOHN BRED. Je conseillerais à mylord de brillant, rien ne sera trop beau, rien ne sera
prendre ses chevaux bais bruns, et ses car trop a la mode, rien ne sera trop cher (à part) ’
rosses vert bouteille. et payera... ma foi, qui pourra !...
RUSSEL. Si sa grâce veut être a la mode, Il sort suivi des fournisseurs,
l2 MAGASIN THÉATRAL.
v.‘ v
ACTE DEUXIÈME.
L’auberge du Chardon d’Écosse. Porte au fond, portes latérales.
LE LAIRD DE DUMBIKY.‘ 17
ment pour un homme comme moi que c'est CHIFFINCH. Et si la chose au contraire ne
beaucoup. peut s'arranger qu'à la condition que vous
CHlFFlNCl-I. Cela vous tourmente! n'en ferez pas...
MAC ALLAN. Je vous avoue qu'il y a des V MAC ALLAN, se levant. Alors , vous com
momen [Su . prenez, mon cher ami...
CHlFFINCH. Bah! un beau mariage paiera CHIFFINCH. se levant aussi. Ne précipitons
tout cela. rien, mon gentilhomme! D'ailleurs je ne veux
MAC ALLAN. Un beau mariage! pas surprendre votre bonne loi. Ecoutez : une
CHIFFINCH. Oui. certaine visite à faire m'oblige à vous quitter
MAC ALLAN. Sans doute, un beau mariage pour une demi-heure; vous, pendantce temps,
paierait tout cela, je le sais bien; mais il faut réfléchissez... la splendeur ou la misère..."
le faire ce beau mariage. Eh ceci vaut la peine d'y songer... Dans une
CIIIFFINCH. Avec votre nom. demi-heure je serai de retour, et quelque
MAC ALLAN. Le fait est qu'il en vaut bien chose me dit... oui, oh! j'en suis convaincu,
un autre. Vous savez ou vous ne savez pas quelque chose me dit que je vous trouverai
qu'il y a une tradition écossaise qui dit que plus raisonnable. A bientôt, et rappelez-vous
les Dumbiky sont parents an cinquante qu'un bonheur pareil à celui queje vous pro
cinquième degré du roi Robert Bruce. pose ne se représente jamais deux fois... pe
CHlFFlNCH. Avec votre figure... sez bien ces paroles, et attendez-moi"... A
MAC ALLAN. Vous trouvez qu'avec ma fi bientôt.
gure... c'est drôle, je n'avais jamais compté MAC ALLAN. Permettez...
dessus. CHIFFINCH. Dans une heure je reviens.
Cl-IIFFINCH. Vous êtes trop modeste... Età Il sort.
tout cela joignez la protection qui vous est
Nv' V“WvMAAWIU\MAAMMAM“Œ“\MWv\“A\vV\WMvWvvM\
due à cause des services de votre oncle.
MAC ALLAN. Je vous dirai que jusqu'à pré
sent ces services n'ont pas été très-bien ap SCENE IX.
préciés.
CHIFFINCH. Parce que vous ne vous êtes MAC ALLAN, LE DUC.
point adressé à ceux qui pouvaient les faire Tous deux regardent (lhiffinch qui s'éloigne; puis le Duc
valoir... mais moi je vous réponds, si toute se retourne sur sa chaise et interpelle Mac Allan , qui
s'est assis sur le tabouret de Chillluch.
fois vous n'avez pas de répugnance pour le
mariage... LE DUC. Eh bien! que dites-vous de la
MAC ALLAN. De la répugnance pour le ma chose?
riage, moi! je n'en ai aucune, et pourvu que MAC ALLAN. Et vous?
ma femme soit jeune, sage, jolie, noble et LE DUC. Je dis que je n'ai jamais entendu
riche, je me deciderai facilement. - faire pareille proposition à un gentilhomme.
CBIFFINCH. Si vous n'exigerez que cela , MAC ALLAN. Atnsi, à ma place, vous re
jeune homme, j'ai votre affaire sous la main. fuseriez?
LE DUC, qui n'a pascesse de prêter l'oreille, LE DUC. Comment, si je refuserais! c'est
a part. C'est cela même. Buckngham, mon à-dire que si, à moi, simple matelot, on ve
ami, vous avez tout deviné tdécidément vous nait me faire une proposition pareille... je
êtes un homme de génie. jetterais l'homme qui me la ferait par la fe
MAC ALLAN. Voyons, voyons un peu..... nêtre.
comment dites-vous cela? . MAC ALLAN. Cependant l'intention peut
CHIFFINCH. Vingt-cinq mille livres ster être bonne.
ling de dot et une placeà la cour. La fortune LE DUC. Bah! quelque intrigant qui cher
et le pouvoir en même temps. Cela vous vat-il? che une dupe.
MAC ALLAN. Certainement; mais il faudrait MAC ALLAN. Quel intérêt aurait-il?
au moins que je connusse la personne... LE DUC. Dam! on a quelquefois des rai
CHIFFINCH. Inutile. sons urgentes de se défaire promptement
MAC ALLAN. Vous pouvez au moins me dire d'une fille, d'une sœur, ou d'une nièce.
son nom? MAC ALLAN.Au fait...
CHIEFINCE. Que vous importe? LE DUC. Ah ça! avez-vous cru, franchement,
MAC ALLAN. Où demeure-t-elle seulement? que c'était pour vos beaux yeux seulement
(ZHIFFINCH. Qu'avez-vous besoin de savoir qu'on venait vous ollrir une dot de vingt-cinq
cela? mille livres sterling et une charge à la cour?
MAC ALLAN. Comment! qu'ai-je besoin de MAC ALLAN. Le fait est que c'est fort lou
savoir cela! il me semble que je suis assez che.
intéressé à tous ces détails pour que je me LE DUC. Sans vouloir vous dire le nom, la
permette de faire quelques queStions. demeure, la famille de votre future?
‘l8 ‘ MAGASIN THEATEAL.
MAC ALLAN. C'est vrai, il a refusé de me MAC ALLAN. Vous, Nelly! Ah! c'est le ciel
dire tout cela. qui vous envoie à mon secours.
LE DUC. Que diable! on ne se marie pas NELLY. Ce n'est pas ma faute si je ne vous
ainsi la tête dans un sac. ai pas retrouvé plus tôt. Vous m'aviez donné
MAC ALLAN. Aussi vous avez entendu, j'ai cette adresse, et je suis venue pour vous y
I refusé. . chercher.
LE DUC. Et vous avez bien fait, morbleu! MAC ALLAN. Hélas! il m'est arrivé tant de
Mais il va revenir. choses depuis que je ne vous ai vue... ima
MAC ALLAN. Je refuserai encore. ginez-vous. . .
LE DUC. Vous le dites. NELLY. Je sais tout.
MAC ALLAN. Je le ferai. MAC ALLAN. Ah! vous savez que votre mi
LE DUC. En vérité, si je n'étais‘pas forcé de sérable Buckingham...
m'en aller, je resterais pour vous prêter main NELLY. Vous a livré à ses créanciers pour
' forte. se débarrasser d'eux. .
MAC ALLAN. Restez. MAC ALLAN. Aussi, si je le rattrape jamais,
LE DUC. Impossible... j'ai donné rendez ainsi qu'un certain railleur qui vient de me
vous... mais quand il reviendra... faire la proposition la plus étrange...
MAC ALLAN. Soyez tranquille. NELLY. Laquelle?
LE DUC. Traitez-le comme il le mérite. MAC ALLAN. Celle de me marier.
MAC ALLAN. l! aura Ce qui lui revient. NELLY. Avec qui?
LE DUC. A votre place, et si j'avais comme MAC ALLAN. Avec une femme dont on ne
vous une épée au côté, je lui en donnerais veut pas me dire le nom.
du plat sur les épaules, jusqu'à ce qu'il me NELLY. Jeune?
demaudât pardon à genoux. MAC ALLAN. Je n'en sais rien.
TOM GIN, entrant, et bas au duc. Votre NELLY. Belle?
valet de chambre est en bas, il vous attend. MAC ALLAN. Je n'en sais rien.
LE DUC. Bien. NELLY. Noble?
TOM GIN, allant à. Mac Allan. Une femme MAC ALLAN. Je n'en sais rien.
dont le visage est couvert d'un loup est là... NELLY. Riche?
elle vous demande. MAC ALLAN. Vingt-cinq mille livres sterling
MAC ALLAN. Faites entrer. de dot. .
Tom Gin sort, NELLY. Qu'avez-vous répondu?
LE DUC. Ainsi je vous laisse bien décidé, MAC ALLAN. J'ai refusé.
n'est-ce pas? NELLY. Vous avez bien fait.
MAC ALLAN. Résolution inébranlable. MAC ALLAN. N'est-ce pas?
LE DUC. Au revoir, mon gentilhomme, et NELLY. C'est quelque piège.
tâchez de vous maintenir dans ces bonnes MAC ALLAN. lllais, comment faire, ma chère
dispositions. Nelly? comprenez-vous? cinq mille livres
Il sort. sterling de dettes!
WWWW\\W \ “m/v v\w \W\“A vww nxvwwrvwi MAN/w“ An,“
NELLY. Ohl ceci n'est rien.
MAC ALLAN. Comment, ce n'est rien!
SCÈNE X. NELLY. Oui, on les payera.
MAC ALLAN. Qui?
MAC ALLAN , puis N ELLY. NELLY. Le roi.
MAC ALLAN. Le roi payera mes dettes '!
MAC ALLAN. Une femme dont le visage est
NELLY. Sans doute; il vous doit bien cela.
caché sous un masque me demande. Ah ça,
mais est-ce que ce serait déjà ma future? MAC ALLAN. Mais qui lui parlera?
NELLY. Moi.
Elle n'aurait pas perdu de temps.
MAC ALLAN. Vous connaissez le roi?
TOM GIN, de la'porte. Voici le gentil NELLY. Beaucoup. Seulement une chose
homme que vous demandez, madame.
m'inquiète.
NELLY. a Tom Gin. C'est bien, laissez MAC ALLAN. Laquelle?
nous _ NELLY. Depuis deux ou trois jours sa ma
MÀW MWNWW “n. jesté...
MAC ALLAN. Est malade, peut-être '.7
SCÈNE XI. NELLY. Non, ce n'est pas cela.
MAC ALLAN, NELLY. MAC ALLAN. Tant mieux. Dieu conserve
la santéde sa majesté jusqu'à ce quelle ait
MAC ALLAN. Madame, puis-je savoir ?... payé mes dettes. -
NELLY , ôtant son masque. Enfin je NELLY. Il faut qu'il se brasse quelque in
vous retrouve! trigue que j'ignore.
LE LAIRD DE DUMBIKY. '19
MAC ALLAN. Vous croyez? mais, pour qui uÿavezyvous pris? Voyons un
NELLY. Mais cela ne vous regarde pas. peu...
Soyez tranquille. CHIFFINCH. Mais pour un‘ pauvre gentil
MAC ALLAN. Ah! dans ce cas... homme qui ne serait pas fâché de faire sa
NELLY. Cependant, cela peut influer sur t fortune. .
vous. ‘ MAC ALLAN. Oui, monsieur, mais par d'au
MAC ALLAN. Diable! 7 tres moyens que ceux que vous me proposez,
NELLY. Tout mon crédit dépend d'un ca entendez-vous ? .
price. Econtez. CHIFFINCH. Les moyens de faire fortune
MAC ALLAN. Pardieu! j'écoute. . sont rares, mon maître, et lorsqu'on en ren
NELLY. Avez-vous confiance en moi? contre un par hasard, il ne faut point le dé
MAC ALLAN. si j'ai confiance en vous'! daigner, de peur qu'il ne s'en présente pas
NELLY. Oui. un second.
MAC ALLAN. Confiance entière. ' MAC ALLAN. N'importe, je refuse.
NELLY. Êtes-vous disposé à vous laisser CHIFFINCH. Songez-y; vous êtes à Lon
conduire par mes avis .9 dres, sans connaissances, sans appui, sans
MAC ALLAN. Avenglément. secours. Votre refus, c'est la misère, la faim,
NELLY. Vous engagez-vous d'avance à faire sans compter que vous devez cinq mille livres
tout ce que je vous dirai? sterling qu'il faudra bien payer; ou Newgate
MAC ALLAN. Tout. est là... Les lois anglaises ne plaisantent pas
NELLY. Sans hésitation? à l'endroit des débiteurs.
MAC ALLAN. A l'instant même. N'êtes-vons MAC ALLAN. Je refuse... je vous dis que
pas ma seule amie dans cette Babylone où je je refuse.
suis perdu? CHIFFINCI1. Tandis qu'au contraire si vous
NELLY. D'abord, pas de mariage. acceptez, vingt-cinq mille livres sterling,
MAC ALLAN. Je crois bien. une place à la cour, (les laquais, des che
NELLY. Quand cet homme reviendra... vaux, des carrosses, un hôtel! Vous avez
MAC ALLAN. Je Yenverrai... très-loin. goûté de tout cela pendant huit jours...
NELLY. Vous, restez ici. Voyons, dites, est-ce que ce n'était pas fort
MAC ALLAN. Je n'en bouge pas. agréable? .
NELLY. Vous m'attendrez? MAC ALLAN. Retire-toi, tentateur.
MAC ALLAN. De pied ferme. CHIFFINCH. Mais...
NELLY. Le temps d'aller à White-hall et MAC ALLAN. Retire-toi , te dis-je , ou
bien...
de revenir.
MAC ALLAN. Si je vous accompagnais ? CHIFFINCH, épouvante et se sauvant au
NELLY. Non, il faut que j'y aille seule. fond du théâtre. Un instant! un instant!
(Bemettant son masque.) Surtout, pas de MAC ALLAN, eæaspéré et menaçant Chif
mariage. finch d'un tabouret qu'il tient à la main.
MAC ALLAN. J'aimerais mieux me jeter Je refuse l je refuse! je refuse l
dans la Tamise. . NELLY, ouvrant à moitie' la porte du ca
NELLY. C'est bien... Adieu. binet de droite. Acceptez.
MAC ALLAN. Gest-à-dire, au revoir! MAC ALLAN. Hein?
NELLY. Oui. (Elle fait quelques pas vers NELLY. Acceptez.
la porte, et rencontre (‘kif/inch. A part.) MAC ALLAN. Quoi?
Chiflinch! Chiflînch icil... Oh! ce n'est NELLY. Le mariage qu'on vous propose.
plus le montent de m'éloigner. MAC ALLAN. Mais tout à l'heure...
Elle se jette vivement dans un cabinet à droite. NELLY. J'avais tort.
MAC ALLAN. Vous m'assuriez que c'était
wnMNtwwvWMAM/Il
un piège.
NELLY. Je me trompais.
SCÈNE XII. MAC ALLAN. Mais je ne connais pas celle
CHIFFINCH , MAC ALLAN. qu'on me propose.
NELLY. Prenez de confiance.
CHIFFINCH. Eh bien, mon gentilhomme, MAC ALLAN. Mais si elle est vieille ?
avez-vous réfléchi? NELLY. Elle doit être jeune.
MAC ALLAN. Oui. MAC ALLAN. Mais si elle est laide?
CHIFFINCH. Et vous êtes déeidé P NELLY. Elle doit être jolie.
MAC ALLAN. Parfaitement. MAC ALLAN. Mais si sa vertu est douteuse?
CHIFFINCH. A vous marier? NELLY. Ce doit être une Lucrèce.
MAC ALLAN. A rester garçon... Ah ça, MAC ALLAN. Mais enfin...
h
20 MAGASIN THEATRAL.
NELLY. Acceptez, vous dis—je, acceptez,
ou vous êtes perdu.
Elle referme la porte. Ce eu de scène est exécuté très— SCÈNE XIV.
rapidement et sans que Nelly ait été aperçue de Chif
fineh. Mac AHau, pendant ce temps, a tenu machina
lement son tabouret en l'air. MAC ALLAN, SARAH.
MAC ALLAN, tombant sur son escabeau. SARAH, entrant par la porte latérale à
J’en deviendrai fou, ma parole d’honneur! gauche du spectateur et dans le plus grand
Moment de silence. désordre. Au secours! au secours ! Oh ! si
CHIFFINCH. de la porte. Eh bien, jeune vous êtes gentilhomme, monsieur, défendez
homme, notre accès est-il passé? mor, sauvez-mer.
MAC ALLAN. Oui. _MAC ALLAN. Cet accent l... une compa
CHIFFINCH. Nous ne sommes plus enragé? triote... Vous êtes Ecossaise?
MAC ALLAN. Non. SARAH. Oui.
CHIFFINCH. Et l’on peut se rapprocher de MAC ALLAN. Que vous arrive-t-il? parlez.
vous? . SARAH. Je n’en sais rien moi-même. Deux
MAC ALLAN. Oui. hommes ont profité de l’absence de ma tante,
CHIFFINCH. Vous ne me prenez plus pour ils sont entrés dans le pavillon, ils ont voulu
Satan? m’enlever. J’ai fui par un escalier dérobé,
MAC ALLAN. Non. mais ils m’ont poursuivie... et tenez, les
CHIFFINCH. Et vous ne voulez plus me voilà... les voilà... Où me cacher?
fendre le crâne? MAC ALLAN. Entrez dans cette chambre, et
MAC ALLAN. Soyez tranquille. avantqu’ils n’arriventjusqn’à vous, je vous le
CHIFFINCH, revenant en scène. C’est bien jure, il faudra qu’ils me passent sur le corps.
heureux. , SARAH. Oh! monsieur, que de reconnais—
MAC ALLAN. A votre tour, m’en voulez-vous? sance! Votre nom?qu je le garde dans mon
CHIFFINCH. Je n’ai pas de rancune. cœur.
MAC ALLAN. Est-il encore temps de dire oui? MAC ALLAN. Mac Allan, laird de Dumbiky. .
CHIFFINCH. Toujours. Et vous ?
MAC ALLAN. Eh bien, j’accepte. SAnAH. Sarah Dunkan.
CHIFFINCH. Pour tout de bon? MAC ALLAN. Maintenant, ne craignez rien.
MAC ALLAN. Pour tout de bon. Il referme la porte sur Sarah.
CHIFFINCH. Vous engagez votre parole?
MAC ALLAN. Foi de gentilhomme.
CHIFFINCH , s'éloignant. Cela suffit.
MAC ALLAN. ou allez-vous? SCÈNE XV.
CHIFFINCH. Chercher un carrosse. Les MÊMES , JERNINGHAM , DEUX HOMMES
MAC ALLAN. Pour qui?
CHIFFINCH. Pour votre seigneurie. armés.
MAC ALLAN. Nous quittons donc cette ta JERNINGHAM , entrant le premier. Par
verne? ici... par ici... Elle ne peut nous échapper...
CHIFFINCH. Dans dix minutes je vous em Elle doit être la... Arrière, mon gentil
mène. homme...
MAC ALLAN. ou cela ? MAC ALLAN. Halte—là, mes maîtres, en ne
CHIFFINCH. Vous le verrez. passe pas.
Il sort. JERNINCHAM. Insolent! savez—vous à qui
Ivvu ‘ vous avez affaire?
MAC ALLAN. Oh ! oui, car je vous recom—
SCÈNE X]II. nais... Nous avons même un vieux compte a
MAC ALLAN , seul. régler ensemble. Ah! tenez-vous bien, mon
Ah! je ne suis pas fâché qu’il me laisse un sieur Jerningham.
instant... Au moins Nelly m’expliquera les JERNINGHAM, ana: hommes qui l’accom
pagnent Flamberge au vent, messieurs, et
causes de son changement. ( Ouvrant la
porte.) Eh bien! Nelly. êtes—vous contente? débarrassez-moi de ce drôle.
Vous ai-je obéi aveuglément? Mais où est— MAC ALLAN, tirant son épée. Le premier
elle donc? personne... disparue... Tom Gin! qui fait un pas est mort.
Tom Gin! N\N\MVVu
SARAH , dans la coulisse. A l’aide ! au ses
cours! au secours! SCÈNE XVI.
MAC ALLAN, s’arrêtant. Qui appelle?
SARAH , plus proche. Au secours! LES MÊMES , CHIFFINCH.
MAC ALLAN. C’est la voix_d’une femme. CHIFFINCH, au fond. Holà, messieurs!
LE LAIRD DE DUMBIKY. 24
que veut dire cette violence? trois contre CHtFF1NCH. C'est bien, sortez. (Ils sortent
un! ceci ressemble fort à un guet-apens, par la porte de côté par laquelle ils sont
savez-vous bien ? entrés. ) Maintenant, monseigneur, le car
JERNINGHAM, à part. Chiflinch! rosse est en bas, et si vous voulez venir...
MAC ALLAN , a part. Mon inconnu! MAC ALLAN. Un mot... rien qu'un mot à
cHtFFINCH. Allons, les épées au fourreau. une personne qui est là dans cette chambre.
(On obéit.) C'est bien... ce gentilhomme ( Il fait quelquespas, puis s'arrête. A part.)
appartient à la maison de notre gracieux sou Oh! non... si je la revoyais, je n'aurais peut
verain Charles II. Apprenez cela, et ne l'ou être plus le courage de tenir ma promesse.
bliez point, je vous prie. (A Chiffinch.) Me voilà, monsieur; condui
MAC ALLAN, stupéfait. J'appartiens à la sez-moi bien vite... mariez-moi bien vite...
maison du roi l Me voilà! je vous suis.
JERNINGHAM , à Mac A llan. Mille pardons. Ils sortent tous deux par le fond.
b
WWMMWWWWvVVVWvvWW WWWWMNWWIHMWWvWWvWMNvWWNWWW WVXWÏVWU
ACTE TROISIEME.
Un pavillon à Windsor. au fond du parc et entièrement séparé du château.
ACTE QU ATRIEME.
Même décoration.
WWWvINWvWvvvWVM
ACTE CINQUIÈME.
Même décor qu'au premier acte.
9€
40 MAGASIN THEATRAL.
“.mstvww“ \ v v . . SABAH. Oui, elle qui m’a donné cette
écharpe fatale.
SCÈNE IX. DUMBIKY. Vous, Nelly! vous. .
I NELLY. Il est vrai , c’est moi qui ai donné
SARAH, MAC ALLAN. cette échape à milady, et je vois avec regret
MAC ALLAN. d mi—voiæ. Chut! c’est moi, qu’elle tient en bien médiocre estime le pré
Sarah, pas un mot. Ma foi, l’Irlande attendra sent que je lui fais.
une heure; la première fois que je la verrai, DUMBIKY. Vous osez l’avouer! mais cette
je lui ferai bien mes excuses. écharpe...
SARAH. Vous! vous. NELLY. Est celle avec laquelle je joue
MAC ALLAN. Oui, moi; j’ai fait faire le tour Desdemona; je vous l’avais offerte, vous n’en
du parc a la voiture, j’ai sauté par-dessus le avez pas voulu, je la reprends.
mur, et me voilà! tu n’as donc pas vu tous Elle noue l’écharpe autour de son cou.
les signes que je t’ai faits en te quittant? cela SARAH. Mais ce tissu, il n’est donc point...
voulait dire, ma petite Sarah, renvoie-moi NELLY. Je vous avais dit que c’était un
tous ces gens-là, et dans un quart d’heure... talisman infaillible. Vous a—t-il trahie dans
SARAH. Eloignez-vous, Dumbiky. ne m’ap— l’occasion ?
prochez pas, au nom du ciel! SARAH. Oh ! je comprends, madame;
MAC ALLAN. Que je ne vous approche pas? pardon, pardon...
je suis revenu, au contraire... MAC ALLAN. C’est drôle, moi je ne com
SABAH. Oh ! c’est que vous ne savez pas. prends plus.
(Lui montrant l'écharpe.) Cette écharpe, NELLY. On vient.
voyez cette écharpe. . . MAC ALLAN, effrayé. Oh! si c’était le roi.
MAC ALLAN. Eh bien? NELLY, froidement. C’est lui certaine
SABAH. Elle vient du vaisseau le Plymouth; ment.
cette écharpe m’a touchée, je l’ai mise sur MAC ALLAN. Dans ce cas, je me sauve, je
mes épaules, je suis perdue. Fuyez! fuyez! me cache. ' ‘
MAC ALLAN. Moi, fuir! que dis-tu donc la? NELLY. Au contraire, restez.
SARAH. Oui , faites comme les autres. MAC ALLAN. Mais il me croit parti.
Voyez, ils ont fui tous, ils m’ont abandonnée, NELLY, Il sait que vous êtes revenu.
ils m'ont laissée seule; et, lorsque j’ai voulu
appeler du secours , toutes les portes se sont MAC ALLAN. Alors, il va être furieux!
NELLY. Non, si vous faites ce que je vous
fermées sur moi.
MAC ALLAN. C’est cela , et voilà l’idée que dirai de faire.
Sarah Duncan a de son mari? Parce que ces MAC ALLAN. Je ferai tout ce que vous
courtisans sont des lâches et des misérables... voudrez.
Dumbiky sera un lâche et un misérable comme NELLY. Silence! le voilà.
eux! Viens, ma petite Sarah,viens. (Il l'en— UN HUISSIEB, ouvrant. Le roi!
traîne de force et la presse contre son cœur.)
V W
Il fallait une circonstance comme celle—là pour
que je te trouvasse seule. Ah ! ils ont peur de
la peste! Eh bien! je bénis la peste, moi; SCÈNE XI.
grâce à elle, je puis enfin m’approcher de
toi, t’embrasser tout à mon aise. (Il l’em— LES MÊMES, LE R01, CHIFFINCH.
brasse.) Ah! ma foi, ça n’est pas sans peine!
LE ROI, à Sarah. Pardon, milady, si je
vous dérange encore, mais c’est pour la der—
nière fois. D’ailleurs , j’ai pensé que votre
SCÈNE X. mari serait inquiet si je ne répondais pas à
sa lettre, et que cette inquiétude trouble
Les MÊMES, NELLY, qui a paru pendant rait votre bonheur.
les dernières paroles de Dumbiky. MAC ALLAN, intrigué. A ma lettre, sire?
NELLY. Très-bien, Dumbiky, et voilà ce LE ROI. Sans doute; n’est-ce pas vous qui
que je voulais. venez de m’envoyer cette lettre?
DUMBIKY. Nelly! MAC ALLAN. Y aurait-il de l’indiscrétion,
SABAH, e/frayée. Nelly; mais savez-vous sire, a vous demander ?.
LE ROI, lui donnant la lettre. Voyez!
que c’est elle?. ..
MAC ALLAN, lisant avec un étonnement
DUMBIKY. Elle!
LE LAIRD DE DUMBIKY. M
croissant. « Je viens supplier votre majesté MAC ALLAN , bas, a Nelly. Ils se consul—
de me pardonner si je ne suis pas reparti tent, Nelly, je suis un homme perdu.
à l’instant même pour l’Irlande. mais le dé—' LE ROI, bas a Chiffinch. Il n'a pas craint
sir de revoir Sarah m’a ramené à Windsor, d’arracher sa femme aux mains de Buckin
où , grâce au faux bruit qui s’est répandu, gham; mais, redoutant le pouvoir du duc, il
j’ai enfin eu le bonheur de rester une demi— l’a remise en notre pouvoir; puis, soupçon
heure en tête-à-tête avec ma femme. » nant que Sarah courait ici un danger plus
LE ROI, souriant. Ma femme souligné. grand encore, il a imaginé la ruse la plus
MAC ALLAN. Oui, sire ; c’est, ma foi, vrai, infernale.
ma femme est souligné. (Il continue.) «J’at— CHIFFINCH. Je reste confondu, sire! j’ai
tends près d’elle, sire, le pardon ou le châ vu peu de diplomates de sa force.
timent de ma désobéissance. LE ROI. Il est d’autant plus dangereux
« Je suis avec respect, etc. » qu’il cache une merveilleuse finesse sous
LE ROI. Eh bien, reconnaissez-vous cette la plus grande simplicité.
lettre? CH!FFINCH. Si l’Angeterre avait à l’étran—
MAC ALLAN. Sire... ger des ambassadeurs comme celui—là! Quel
_NELLY, bas. Dites que vous la recon homme !
naissez. LE ROI. Pardieu !... Eh! mais, tu m’y
MAC ALLAN. Sire, je suis forcé d’avouer fais penser! nous cherchions un envoyé
que je la reconnais. . habile à diriger vers la cour de France,
LE ROI. Votre franchise est rare, Dumbiky; Voilà notre homme tout trouvé. (Haut)
vous pouviez me laisser ignorer que vous Laird de Dumbiky, vous vous rendrez de
étiez revenu, et vous me l’avez écrit, c’est main dans mon cabinet pour y recevoir mes
bien; mais quant à celui qui a envoyé la instructions.
lettre anonyme que Chiflinch a reçue, quant MAC ALLAN. Je ne pars donc plus pour
à celui—là, si jamais je puis le découvrir, il l’Irlande, sire ‘1’
payera cher , je vous en réponds, l’audace LE ROI. Non, vous allez en France.
qu’il a eue de plaisanter avec son roi.
NELLY, bas. Remerciez le roi.
NELLY, bas. Dites que c’est vous.
MAC ALLAN. Croyez, sire, qu’une pareille
MAC ALLAN, bas à Nelly. Comment, que faveur...
je dise que c’est moi! est-ce que vous n’en L’HUISSIEE , annonçant. Sa grâce, mylord
tendez pas?
duc de Buckingham.
LE ROI. Nous lui apprendrons, s’il l’ignore,
dans quel but a été bâtie la Tour de Lou svww ‘ * V\W \.M
dres?
NELLY, bas. Dites que c’est vous. SCÈNE XII.
MAC ALLAN. Sire, je ne sais comment
avouer à votre majesté. . ' LES MÈMES, LE DUC.
LE ROI. Comment! ce serait vous en
core? LE DUC, le bras droit en écharpe. Votre
MAC ALLAN. Eh bien, oui, sire, c’est moi. majesté m’a fait dire de la venir joindre ce
LE ROI. Mais, au moins, lorsque vous avez soir partout où elle serait, et je m’empresse
écrit cette lettre anonyme, vous étiez dans de me rendre à ses ordres.
la conkuon que l’écharpe était empoison LE ROI. Venez, mylord; ce n’est ici ni
née? l’heure ni le moment de vous faire des re
NELLY, bas. Dites que vous saviez qu’elle proches, aussi je vous les épargne.
ne l’était pas. LE DUC. Je comprends; votre majesté ne
MAC ALLAN, avec son sourire le plus fin. veut pas abuser de sa position de protecteur
Pardon, sue, _mais je savais parfaitement de l’innocence; c’est très—modeste de sa part,
qu’elle ne l’était pas. et le lieu même où je la trouve...
LE ROI. Alors c’était tout simplement LE ROI. Silence, mylord, je vous l'or
pour... donne.
NELLY , bas. Dites que oui. LE DUC. Je me tais, sire.
MAC ALLAN. Oui, sire, c’était tout sim LE 1101. Ce n’est pas tout; vos terres sont
plement pour. . . mal administrées, duc, et elles réclament votre
LE cm, a Chiffinch. Chiflinch, ce gar présence. Demain vous partirez.
çon-là, avec son air naïf, nous a joués tous, LE DUC. Pour laquelle sire?
toi, Buckmgham, et moi. LE ROI. Pour la plus éloignée de Londres,
42 MAGASIN THÈATRAL.
et vous y resterez jusqu'à ce que vous rece LE n01. Est-ce qu'il connaissait le contenu
viez un aviS qui vous rappelle à la cou r. de ces dépêches?
LE DUC. Sire, malgré la sévérité de cet CHIFFINCH. Le démon l'aura deviné.
ordre, je m'y conformerai. LE R01 , haut. Mylord, à la prière du laird
de Dumbiky, votre exil se change en une
MAC ALLAN , a Buckingham. Écoutez , mission. Demain vous partirez pour l'Ir
mylord : je vous ai donné un coup d'épée, je
trouve donc que nous sommes quittes. Lais lande.
MAC ALLAN. Voici la dépêche, mylord?
sez-moi arranger votre aflaire. (Il prend la Il remet les dépêches au due.
place du Duc. ) Sire, il me semble que la dé -
LE R01, s'approchant de Nelly. Vous le
cision de votre majesté... voyez, Nelly, le roi a pardonné à tout le
LE 11O1. Estjuste, monsieur, vous le savez monde.
mieux que personne. NELLY. La clémence est vertu royale.
MAC ALLAN. Oui, mais aux yeux de la LE R01. N'êtes-vous pas à moitié reine?
cour... on pourrait colorer cet exil, adoucir NELLY. Ainsi, prenez garde, sire ; je n'ac
cette disgrâce... Par exemple, sire, puisque corde qu'un demi-pardon.
vous n'avez pas besoin de moi à Dublin. .
LE RO1. En tout cas, à vous cette clef que
LE nO1. Eh bien? Chiflinch vous avait redemandée par erreur.
MAC ALLAN. On pourrait envoyer mylord NELLY fait un mouvement pour snontrer
sauver l'Irlande à ma place. au roi laseconde clef,puis se ravisant a part.
LE R01 , bas, a Chiffinch. Chiflinch l Prenons-la toujours; on ne sait pas ce qui
Cn1FF1NCH , de même. Sire! peut arriver. ‘
FIN.
ÿ-ÿ.—-- _- -
-—
..
6
.9
‘g '
n v"aI*_.>1— ?_ ‘_-\- '.v' '
A" _
. :* '