You are on page 1of 10

MESURES ET CAPTEURS

GENERALITES
Les mesures environnementales habituellement effectuées aux cheminées des fours à ciment sont listées
ci-après :

- mesures des effluents gazeux


• O2
• CO2
• CO
• SO2
• NOx
• Halogènes (HCl, HF ...)
• Ammoniac
• Métaux (phase gazeuse - Cd, Tl, Hg)
• Hydrocarbures (HC)

- mesures des concentrations de poussières, avec dosage des métaux lourds.

Cette liste n'est bien entendu pas exhaustive, d'autres polluants pouvant faire ponctuellement l'objet
de mesures plus spécifiques. Citons par exemple le cas des dioxines et furanes.

L'objectif est de recenser les diverses méthodes de mesures Environnement, avec une attention toute
particulière portée aux systèmes de contrôle en continu des émissions.

1 - EFFLUENTS GAZEUX

1.1. DONNEES GENERALES


Hormis certains cas, où la phase d'extraction n'est pas nécessaire (l'analyse est alors faite in situ,
directement au niveau du conduit d'évacuation des gaz), le principe général des mesures (dites alors
extractives) sur les effluents gazeux est le suivant :
- phase de prélèvement / prétraitement des gaz
- phase d'analyse , avec 2 voies possibles :
• mesure en continu
• mesure en discontinu
- piégeage
- barbotage
- adsorption
- analyse ultérieure.

Ainsi sont traités ci-après les points suivants :


- mesures in situ
- mesures extractives
- analyses en continu
- analyses en discontinu.

1.2. MESURES IN SITU

Deux cas peuvent se présenter dans le cadre d'une analyse dite "in situ" :
- le capteur est placé directement dans le conduit de sortie des gaz (cheminée)
- exemple : mesure de l'O 2 par sonde zircone (très courant pour les mesures d'excès d'air dans les
chaudières)
- la mesure est faite à l'intérieur du conduit, avec un émetteur et un récepteur (par exemple infrarouge)
situés de part et d'autre de ce conduit (autrement dit, le carneau de passage des gaz constitue la cuve de
mesure)

1
- capteurs IR ou UV.

Une telle méthode a pour avantage de supprimer le prétraitement des gaz (voir ci-après). D'autre part, elle se
caractérise par un temps de réponse faible.

Par contre, il y a des limitations de température (en pratique autour de 700 °C pour les sondes zircone et
en deçà de 400 °C pour les analyses IR et UV) et il convient de s'affranchir de l'influence de
l'empoussièrement et de la vapeur d'eau. De plus, le calibrage par gaz étalon n'est pas possible
dans ce cas là.

Au final, le recours à ce type de mesures in situ est variable d'un pays à l'autre.

On note quelques applications, et parmi elles :

- la mesure de l'O2 par sonde zircone à La Malle (recyclage) et au Havre (chambre de turbulence),
- une mesure IR de SO2 et NO à l'émission à Cormeilles (système CODEL) et à la Malle (SICK).

1.3. MESURES EXTRACTIVES

Dans cette configuration, l'échantillon gazeux est aspiré dans lE conduit de gaz résiduaire. Il subit ensuite un
traitement avant analyse, suivant 2 phases :

- dépoussiérage
- élimination des risques de condensation.

Concernant tout d'abord le choix du lieu de prélèvement, hormis certains cas particuliers où ce
dernier doit être fait - selon les normes - à l'isocinétisme (cas notamment des polluants partiellement
sous forme gazeuse et partiellement à l'état solide), il n'y a pas d'exigence particulière (voir
l'homogénéité de la phase gazeuse), si ce n'est d'éviter de prélever en périphérie du conduit
(cheminée ou gaine de sortie), afin de s'affranchir des effets de bord et d'éviter les entrées d'air au niveau
de l'orifice de prélèvement.

Les caractéristiques des effluents gazeux - chauds, poussiéreux et humides - sont peu compatibles
avec le transport de l'échantillon gazeux dans les lignes de prélèvement et, dans le cas d'une mesure en
continu, avec le bon fonctionnement des analyseurs. Il convient donc d'opérer un prétraitement des gaz,
dont dépend d'une part la validité des analyses et d'autre part la durée de vie des appareillages.

Les deux phases de prétraitement (dépoussiérage - élimination des risques de condensation) sont détaillées ci-
après.
Dépoussiérage

Cette opération est réalisée classiquement par filtration, le porte-filtre étant placé soit à l'intérieur du
conduit (au bout de la canne de prélèvement) soit à l'extérieur de celui-ci, afin de faciliter la
maintenance.

Dans le cas d'une installation en poste fixe (mesure en continu), il convient d'éviter le colmatage progressif
de l'élément filtrant (cartouche, membrane...). Un dispositif de décolmatage automatique par injection
périodique d'air comprimé à contre-courant peut ainsi être intégré. En outre, un changement des
éléments filtrants à intervalles réguliers est à prévoir.

Il convient à ce niveau de préciser que les filtres équipant les analyseurs sont à considérer
uniquement comme des protections ultimes, ne permettant en aucun cas de se dispenser du
dépoussiérage en tête de ligne d'échantillonnage.

Enfin, pour éviter les risques de condensation, le dispositif de filtration doit être chauffé (attention particulière
à apporter aux connexions).

2
Elimination des risques de condensation

Il s'agit d'éliminer la formation de condensats dans les lignes, principalement pour éviter les pertes de polluants
à doser (mais également pour limiter les risques de corrosion - en particulier lorsque les gaz sont riches
en SO2 - et de détérioration des matériels, ou encore pour s'affranchir des interférences au niveau
des analyses).

Plusieurs possibilités sont envisageables :

- le maintien des gaz, en tout point du circuit d'échantillonnage et d'analyse, à une température
supérieure au point de rosée
• technique utilisée pour les dosages ponctuels par barbotage (ligne chauffée)
• technique également utilisée (seule méthode normalisée) pour la mesure en continu des hydrocarbures
totaux (analyseurs par ionisation de flamme)
• technique assez peu répandue, sinon (lourde de mise en oeuvre et onéreuse - lignes et pompes
chauffées)
- la condensation volontaire vers 4 °C, en tête de ligne après filtration, par l'intermédiaire d'un groupe
frigorifique
• technique très largement répandue pour l'analyse en continu
• risque pour les gaz solubles (ex : SO2) de piégeage dans les condensats
- la dilution, consistant à aspirer les gaz avec un facteur de dilution de 10 à 100, suffisant pour
que le point de rosée du mélange gazeux soit inférieur à la température ambiante
• ceci suppose un certain nombre de précautions, notamment que le rapport de dilution reste stable dans le
temps et que l'air de dilution soit lui-même non pollué
• une telle technique est proposée pour des polluants pour lesquels on dispose de systèmes
d'analyse très sensibles, notamment SO 2 et NOx (fluorescence UV et chimiluminescence)
- séchage par perméation
• le gaz à analyser lèche une membrane perméable à la vapeur d'eau et imperméable aux polluants à doser, la
vapeur d'eau ayant traversé la membrane étant éliminée par un courant auxiliaire (gaz sec)
• technique développée notamment en France par la société Emission SA (sonde SEC).

1.4. ANALYSES EN CONTINU

Principes

Les méthodes d'analyse continue, basées sur des phénomènes physiques liés à certaines propriétés des
molécules de polluants à mesurer, reposent sur les principes suivants :

Absorption infrarouge
- propriété des molécules hétéroatomiques d'absorber le rayonnement infrarouge à des longueurs d'ondes bien
précises
- utilisation pour dosage CO, CO2, SO2, NO et HCl

Absorption ultraviolet
- idem absorption IR dans le domaine de l'ultraviolet
- d'une manière générale, moins utilisée que l'absorption IR
- à noter toutefois une meilleure spécificité pour la mesure de SO2 et NO (pas d'interférence de la vapeur
d'eau)
- permet en outre la mesure directe de NO2

Fluorescence
- propriété qu'ont un certain nombre de composés, soumis à l'action d'un rayonnement UV intense, de
se désactiver en émettant un rayonnement UV de longueur d'onde supérieure
- méthode surtout utilisée pour la mesure du SO2

3
Chimiluminescence
- émission d'énergie lumineuse résultant d'une réaction chimique
- application : dosage du NO (réaction avec l'ozone)
- problème des poussières / capillaires (-> technique déconseillée pour nos applications)

Ionisation de flamme
- propriété des composés organiques, brûlant dans une flamme d'hydrogène, d'émettre des ions
en nombre proportionnel au nombre d'atomes de carbone organique
- application : analyse des hydrocarbures totaux

Méthodes électrochimiques
- grande diversité de méthodes, reposant sur une ionisation - plus ou moins complète - du
polluant ou d'un de ses produits d'oxydo-réduction
- applications :
- O2 / électrolyte solide à haute température / sonde zircone
- grand développement ces dernières années
- possibilité de mesures in situ (voir § 2-2)
- SO2, NO, CO... / solubilisation électrolyte / oxydoréduction
- plutôt pour des contrôles ponctuels (dérives, vieillissement des cellules...)

Paramagnétisme
- dosage de l'oxygène
- susceptibilité magnétique importante de l'oxygène --> dissymétrie (détectée de différentes
façons suivant les matériels) au passage du gaz dans un champ magnétique.

Les principales méthodes ont été listées ci-avant, et on peut résumer ainsi les diverses
combinaisons possibles :

O2 CO CO2 SO2 NO Hydrocarbures

Absorption IR oui oui oui oui

Absorption UV oui oui

Fluorescence oui

Chimiluminescence oui

Ionisation de flamme oui

Méthodes électrochimiques oui oui oui oui

Paramagnétisme oui

Remarque
D'autres technologies existent, parmi elles des variantes de celles décrites ci-avant. Citons ainsi les
analyseurs à corrélation par filtre gazeux (IR ou UV), se distinguant des méthodes classiques
d'absorption IR ou UV par l'utilisation d'une seule chambre de mesure au lieu de 2 (référence et
échantillon).

- Principaux fournisseurs
Une grande diversité de matériels est disponible sur le marché. On peut ainsi lister les fournisseurs
suivants :

4
Hartmann et Braun
- analyseurs IR :
- Uras 4 / 2 gaz possibles
- Uras 10 / jusqu'à 4 composés
- possibilités : NO, SO2, CO, CO2 ...
- analyseurs UV :
- Radas 2 / jusqu'à 3 composés (dont NO et SO2)
- analyseurs paramagnétiques O2 - Magnos 6 G et 7 G
- analyseurs hydrocarbures par FID (Compur, FID 100)

Emission SA
- analyseur multigaz (SO2, NO, HCl, CO, CO2, HC, CH4) par corrélation IR (adjonction possible d'une sonde
zircone pour O2) - MIR 9000
- analyseur SO2 par fluorescence UV - AF 21 M
- analyseur NOx par chimiluminescence - AC 31 M
- analyseur CO par corrélation IR - CO 11 M
- analyseur d'hydrocarbures par ionisation de flamme - HC 51 M

SIEMENS
- analyseurs IR :
- Ultramat 5
- Ultramat 21 (1 gaz) et 22 (2 gaz)
- possibilités : NO, SO2, CO, CO2 ...
- analyseur paramagnétique O2 - Oxymat 5

OPSIS
- système optique, pouvant suivre plusieurs composés, dont :
- NO
- SO2
- NH3 (utilisé à l'usine Dyckerhof de Geseke - procédé SNCR)

COSMA
- nombreux systèmes, notamment :
- analyseur paramagnétique O2 - Beryl 102
- analyseur IR Beryl 100 (--> CO, CO2, CH4, NO, SO2 ...)
- analyseur IR Cristal 300 / jusquà 3 gaz (parmi CO, CO2, SO2, NO...)
- analyseur NO/NOx par chimiluminescence (Topaze)
- analyseur d'hydrocarbures Graphite 55 et Graphite 355 (séparation méthaniques - non méthaniques)

SICK
- systèmes optoélectroniques
- notamment un appareil combiné de mesure du SO2, du NO et des poussières (GM 30)

BRUEL ET KJAER :
- analyseur NO/NOx par chimiluminescence (CLD 700 EL)
- analyseur 1301 /7 composés possibles (association spectroscopie IR par transformée de
Fourier et spectroscopie photoacoustique)
- moniteur multigaz IR 1302 (5 composés possibles).

5
Analyses en continu à l'émission

Il a été décidé en 1994 par Lafarge Ciments d'équiper l'ensemble de ses usines de systèmes
d'analyse de gaz à l'émission, s'agissant principalement des polluants SO 2 et NO (et cela sans
qu'il n'y ait d'obligation administrative).

Une étude a alors été entreprise afin d'évaluer les différents appareillages sur le marché, avec en fin de
compte un choix entre Emission SA et Hartmann et Braun (cette dernière firme étant bien connue des
usines - mesures à la sortie four).

L'usine de Contes a été la première à recevoir son analyseur (janvier 1995). Depuis, d'autres usines ont
été équipées, notamment Le Havre et Martres. Les installations se poursuivent encore (ex : Val
d'Azergues, à l'automne 1995).

Les premières tendances sur le choix opéré sont très favorables. Signalons qu'il est prévu
d'effectuer un audit des appareillages installés en 1996, selon des modalités à définir. Divers
points pourront être abordés : fiabilité, service après-vente, éventuelles dérives dans le temps... Les
conclusions de cette étude devraient pouvoir être disponibles en 1996.

D'autre part, quelques interrogations sont à l'ordre du jour, portant plus sur des points de
développement.

Citons plus particulièrement la pertinence des mesures de CH4 et d'HC (indice), ces canaux ayant déjà
été retenus par certaines usines (celles traitant des déchets).

Une campagne comparative (analyseur FID en parallèle) a été menée en ce sens au Havre sur les mois
de mai et juin 1995, sans résultat probant (beaucoup de défaillances techniques, notamment du côté
de la sonde à dilution retenue pour véhiculer les gaz à l'armoire prêtée pour les essais, portant les
canaux CH4 et HC).

Une deuxième série d'essais vient de se dérouler à La Malle en janvier 1996, avec des résultats
encourageants (signaux IR et FID en phase). Le compte rendu repris en Annexe (réunion Lafarge
Ciments / Emission SA - 9/2/1996) en atteste.

Le sujet reste toutefois à l'étude; précisons que le fournisseur est particulièrement intéressé (et
coopératif), et que de nouveaux essais sont prévus, à Frangey, Val d'Azergues et à nouveau à l'usine
du Havre.

On peut également évoquer le cas du chlore, pour lequel existent 2 types d'interrogations :
- pertinence d'une mesure IR vis à vis de la norme
- comparaison à la méthode de dosage manuel.

Les observations faites à La Malle en ce début d'année 1996 sont là aussi plutôt encourageantes.

En conclusion, un travail important (audit complet, développements) reste à mener autour de


ces systèmes Emission SA à Lafarge Ciments.

Mesure des hydrocarbures

Enfin, un autre point particulier est à l'étude à Lafarge Ciments, concernant la mesure des
hydrocarbures.

S'il n'est pour l'instant pas envisagé d'équiper les usines de Lafarge Ciments d'appareillages de
mesure des hydrocarbures par méthode FID, selon la norme française X 43-301 (l'idée pourrait plutôt
être de valider les signaux CH4 et HC du MIR 9000, pour des questions de facilité de maintenance), le
sujet a été étudié au niveau central, à Viviers (remplacement de l'appareil COSMA, datant de
1987).

Un test comparatif a ainsi été effectué au Havre en juillet dernier, avec 2 fournisseurs présents,
Emission SA et Cosma.

6
S'agissant d'Emission SA, il s'agissait pour eux d'un développement, leur analyseur étant dédié aux
mesures d'ambiance. Ceci explique les "tâtonnements" et autres petits problèmes rencontrés lors des
essais.

Pour ce qui est de Cosma, l'appareil audité a été le Graphite 355, assurant la séparation
méthaniques-non méthaniques (idem pour Emission SA). Là aussi, nous avons eu droit à des pannes
(d'électronique), mais, d'une manière générale, ce matériel s'est globalement mieux comporté.
D'autre part, leur liste de références est fournie (organismes officiels, entre autres), à l'inverse
d'Emission SA. Il a en fin de compte été décidé d'acheter ce matériel, livré à Viviers en novembre 1995
(coût : autour de 140 000 F).

Les premiers essais effectués à la fin 1995 - début 1996 (Frangey, La Malle) ont été très
satisfaisants.

• Lafarge Corporation

Suite à une étude effectuée en 1991, Lafarge Corporation recommande et essaie de standardiser un
certain nombre de matériels, et parmi eux les analyseurs Hartmann et Braun (avantage
concurrentiel, de par la diversité des appareillages / sondes et analyseurs - O2, CO, SO2, NO) ou encore
Jum pour la mesure des des hydrocarbures (HC).

S'agissant de ce dernier point, signalons que des essais comparatifs de longue durée ont été réalisés à
Fredonia en 1993, réunissant différents fournisseurs d'appareils de mesure des HC par ionisation de
flamme - FID.

Les meilleurs résultats ont été obtenus avec les matériels Jum et Compur, avec un avantage
concurrentiel au niveau du prix pour Jum, d'où en fin de compte la préconisation pour cette société.

Pour certaines autres applications moins sévères, d'autres recommandations existent,


essentiellement des firmes largement implantées en Amérique du Nord, déjà connues et aux services
après-vente éprouvés.

En Annexe est proposé un panel des équipements en service à l'heure actuelle chez Lafarge
Corporation, ainsi que des éléments d'appréciation sur ces divers matériels.

On relève effectivement la présence de nombreux fournisseurs, avec une forte implantation de


Hartmann et Braun et, sur les usines BIF (Fredonia, Paulding, Alpena), de Jum (à noter également
la présence d'un analyseur Compur à l'usine de Fredonia, en sus de 2 systèmes Jum - extractif et in
situ).

Une enquête a en outre été réalisée auprès des usines afin d'apprécier les matériels en place. Elle
est reprise en Annexe, les conclusions principales étant d'une part une bonne note apportée à la
qualité des appareillages et d'autre part une mauvaise appréciation du service associé.

Remarque :

Une telle démarche apparaît comme très intéressante, pouvant inspirer les autres groupes
opérationnels, et notamment Lafarge Ciments.
Enfin, la question de la mesure en continu d'HCl est en cours d'examen, avec un certain nombre de
réserves au niveau de la fiabilité et de la sensitivité de ce type de mesure en cimenterie. On précisera en
outre que la pression baisse pour ce qui est de la nécessité de suivre ce polluant en continu.
• Perlmooser

A côté de systèmes extractifs (principe : dilution) de mesure en continu de SO 2 et NOx (Monitor


Labs - MLU LM8840), l'usine de Mannersdorf teste actuellement un système in-situ SIC, de type GM 30.

Si les appareils par extraction fonctionnent correctement, notamment s'agissant de la préparation des
gaz, les coûts de maintenance sont jugés comme étant élevés, si bien que l'expérience de
Mannersdorf est regardée avec attention.

7
Il convient toutefois de préciser que, compte tenu de l'interférence possible sur le NOx dans le cas de
fortes concentrations en SO2, l'utilisation d'un tel système à Retznei n'est à ce jour pas envisagée.

1.5. ANALYSES EN DISCONTINU

Principe

Par opposition aux mesures en continu, la détermination de la teneur en polluants gazeux à


l'émission peut, dans certains cas, être effectuée suivant des méthodes discontinues, selon le
schéma suivant :
- prélèvement d'une quantité connue de gaz
- piégeage dans un milieu adéquat (à adapter suivant le polluant concerné)
- analyse ultérieure en laboratoire.

Ce faisant, le recours à de telles méthodes ne permet d'accéder qu'aux concentrations moyennes sur la
durée du prélèvement (quantité d'information moindre qu'avec les mesures en continu).

Deux types de techniques sont usuellement pratiquées, différant par le mode de piégeage utilisé :
- piégeage par barbotage
- piégeage par adsorption

On signalera l'existence d'autres méthodes, par exemple la condensation à basse température


(dosage des polluants organiques), mais leur utilisation est beaucoup plus restreinte que les
techniques par barbotage ou adsorption.

Barbotage

Le piégeage par barbotage consiste en une rétention des polluants par simple solubilisation et/ou
réaction chimique avec une phase liquide.

Le montage type d'un prélèvement par barbotage est le suivant :


- sonde
- filtre
- barboteurs (2 à 4 en série, pour assurer un piégeage complet) placés dans de la glace en Amérique du Nord
(norme - 0 °C)
- pompe (débit de l'ordre de 200 à 400 l/h)
- compteur à gaz.

S'agissant du liquide de barbotage , il est à adapter en fonction du corps à doser. On peut ainsi donner les

exemples suivants :

- SO2 —> eau oxygénée


- HCl, HF —> solution basique
- Ammoniac —> solution acide
- Hydrocarbures —> solvants organiques
- Métaux lourds en phase gazeuse —> solution KMnO4 - H2SO4.

Au travers de ces quelques exemples, on note que si pour certains polluants sont possibles à la fois
des analyses en continu et par barbotage, pour d'autres composés, la voie de piégeage par
barbotage est la seule disponible. D'autre part, ces méthodes ont souvent l'avantage d'être
normalisées, d'où leur utilisation fréquente par les organismes agrées lors des contrôles périodiques
réalisés dans nos usines (par exemple, pour le dosage de HCl, la norme française ne fait référence
qu'à la technique de dosage par barbotage, les mesures par analyseur IR n'étant pas mentionnées).

8
Adsorption

Le principe de base est l'utilisation des propriétés adsorbantes de certains corps vis-à-vis de
polluants organiques. Il convient de préciser qu'outre une bonne capacité de rétention pour le
prélèvement, ces corps doivent pouvoir libérer, au niveau de l'analyse, les polluants piégés (ex :
action d'un balayage de gaz inertes et chauds).

Un exemple de ce type de méthode est le piégeage des organiques (moyens) sur des cartouches
garnies de résines (type Tenax, Carbotrap), le montage à mettre en oeuvre étant le suivant :

- canne avec filtre


- ligne chauffée
- cartouche de résine
- pompe
- compteur de gaz.

Les conditions opératoires (débit et temps de pompage, notamment) n'étant pas normalisées, ce
sujet est encore à ce jour l'objet d'études et de développements, notamment à Lafarge Ciments
Viviers.

Analyse

Concernant la phase d'analyse en laboratoire (postérieure au piégeage, soit par barbotage, soit par
adsorption), on fait généralement appel à des méthodes chimiques classiques (ex : dosage des
sulfates et des chlorures), mais on peut être amené à utiliser des techniques plus élaborées,
s'agissant des organiques notamment :

- thermodésorption des supports (type Tenax)


- couplage avec un spectromètre de masse (identification des composés) /
chromatographie en phase gazeuse (quantification).

2 - POUSSIERES

2.1. DONNEES GENERALES

La détermination de la concentration de poussières à la cheminée peut être faite selon 2 voies :


- mesure en continu.
- mesure "manuelle".
Les usines sont quasi-systématiquement équipées d'appareils de contrôle en continu (opacimètres), la
mesure manuelle, pratiquée par les organismes agrées, permettant de calibrer les signaux de ces
matériels. Chacune de ces 2 voies est examinée plus en détail ci-après.

2.2. MESURES EN CONTINU

Les appareils utilisés en cimenterie sont - généralement - des opacimètres, basés sur des principes
optiques.

Considérant une source lumineuse, on mesure suivant les cas soit le flux lumineux réfléchi sur les
poussières (opacimètre par réflexion), soit le flux lumineux transmis (opacimètre par transmission).
Dans ce dernier cas, l'émetteur et le récepteur peuvent être situés soit de part et d'autre de la
cheminée, soit au sein d'un même boîtier avec présence d'un réflecteur à l'opposé, auquel cas la
lumière effectue un double trajet, ceci augmentant la sensibilité de l'appareil.

Signalons également que les méthodes par transmission ont pour avantage d'intégrer le diamètre
complet de la cheminée, et pas seulement une zone limitée comme c'est le cas des déterminations
par réflexion.

9
Ces appareillages mesurant l'opacité des fumées et non pas directement la concentration en
poussières, il convient de les étalonner par une méthode manuelle (voir ci-après), et ce de façon
périodique.

Enfin, des systèmes de soufflage automatique des optiques sont prévus afin de garantir la qualité de la mesure
dans le temps et également de réduire les opérations d'entretien.

Les opacimètres implantés dans les usines sont : matériels SICK et PILLARD, LEAR SIEGLER, USI,
DYNATRON et ROSEMOUNT.

Enfin, on peut citer d'autres procédés, comme des pulvérimètres à laser ou encore des mesures
triboélectriques.

2.3. METHODE MANUELLE

La détermination manuelle de la concentration en poussières se fait par prélèvement à


l'isocinétisme (aspiration des gaz au niveau de la buse à la même vitesse que celles qu'ils
possèdent dans le carneau), avec pesée des poussières prélevées.

Un certain nombre de points sont à respecter pour ce type de mesures, repris dans les normes. On
peut citer l'emplacement du point de prélèvement (assurer un certain nombre de diamètres
équivalents après un coude et avant la sortie de la cheminée) ou encore le respect d'un nombre suffisant
de points de prélèvement, généralement sur 2 diamètres perpendiculaires (ce nombre étant fonction des
conditions aérauliques de l'écoulement).

Comme dit ci-avant, de telles mesures, nécessaires d'un point de vue réglementaire (arrêtés de
marche des usines), permettent également d'étalonner les signaux des appareillages en continu.

Un certain nombre de matériels sont agrées par pays, par exemple pour la France la sonde MPM 80
vendue par Emission SA.

Enfin, un autre intérêt de ce type de prélèvement manuel est de permettre d'accéder à la


détermination des émissions de métaux lourds. En effet, le respect de l'isocinétisme permet d'éviter
d'aspirer des poussières de granulométrie et donc de composition (en particulier en métaux) non
représentatives. Le dosage des concentrations en métaux lourds se fait ainsi sur ces poussières prélevées à
l'isocinétisme.

10

You might also like