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Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Conservatoire National des Arts et Métiers


Ecole Supérieure des Géomètres et Topographes
1 Boulevard Pythagore - 72000 LE MANS

Mémoire de travail de fin d’études


en vue de l’obtention du
Diplôme d’Ingénieur de l’ESGT

Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations


d'aménagement

Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Mémoire soutenu par : Membres du jury

CORNIER Nicolas Président : M. SEITE Jean-Marie

le 25 Septembre 2007 Maître de stage : M. CARRIER Philippe

Professeur référent : M. MAILLARD Philippe


Contrat de non-plagiat

plagiat : action de plagier

plagier : emprunter à un ouvrage et à son auteur, des éléments, des fragments dont
on s’attribue abusivement la paternité en les reproduisant, avec plus ou moins de
fidélité, dans une œuvre que l’on présente comme personnelle.

----------------------------------------------------------------------

Je soussigné(e), Nicolas CORNIER

déclare sur l’honneur connaître la définition du plagiat et ne pas m’y adonner. Je


m’engage à ne pas copier, contrefaire ou falsifier mon mémoire de TFE, et à ne pas
y utiliser, en tout ou en partie, l’œuvre d’autrui ou des passages appréciables tirés de
celle-ci, sans les identifier expressément comme citations, et dans l’intention de les
faire passer pour miens.

Fait à : BELLEVAUX le : 28/05/07

Signature de l’étudiant :
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier M. CARRIER pour m’avoir permis de réaliser mon TFE dans
son cabinet.

Je remercie aussi l’ensemble des employés du cabinet

Enfin, je voudrais aussi remercier toutes les personnes qui ont bien voulu me recevoir et
m’aider dans mes recherches.

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Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Table des matières

Remerciements 3
Table des matières 4
Introduction 6
I - Partie règlementaire 8
- Généralités / Introduction 8
- Textes européens 8
- Textes français 8
o Code civil 10
 Art 640 10
 Art 641 10
 Art 681 10
o Code de l'environnement 10
 Art L-210-1 11
 Art L-211-1 11
 Art L-211-7 11
o Code de l'urbanisme 11
 Art L-123-1 12
 Art L-332-11-1 12
 Art R-111-12 12
o Code général des collectivités territoriales 12
 Art L-2224-10 12
 Art L-2333-97 12
 Art L-2333-98 12
o Décrets 13
o Autres sources 13
- Bilan 14
II - Hydrologie 15
- Etude du climat 15
- La mesure des précipitations 18
- Collecte et traitement des données 20
- Modélisation des phénomènes pluviométriques 23
III - Calculs 24
- Données nécessaires 24
o Surface du bassin versant 24
o Temps de retour 24
o Coefficient de ruissellement / Coefficient d'apport 25
o Débit de fuite 27
- Choix de la méthode de calcul 29
o Méthode des volumes 29
o Méthode des pluies 29
- Choix du dispositif de régulation 31
o Principe 31
o Exemples 34

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IV - Types de rétention 36
- Bassins à ciel ouvert 36
o A sec 36
o En eau 37
- Bassins enterrés 38
o Constitués de matériaux poreux 38
 Pierres 38
 Pneumatiques 38
• Entiers 39
• Déchiquetés 39
 Structures alvéolaires 40
o Rétentions creuses 40
 Canalisations surdimensionnées 40
 Ouvrages maçonnés 41
 Citernes 41
o Autre types de rétention 41
 Fossés / Noues 41
 Chaussée à structure réservoir 42
 Tranchée drainante 43
 Puits d'infiltration 44
 Digue 44
 Zone inondable 45
- Installations complémentaires 46
o Dégrillage 46
o Surverse de sécurité 46
o Décanteur / Déssableur 46
o Séparateur d'hydrocarbures 46
o Refoulement 46
- Réutilisation de l'eau 48
o Domestique 48
o Sécurité incendie 48
V - Coûts 49
- Coût de mise en place 49
- Coût d'entretien 53
Conclusion 54
Abréviations 55
Résumé 56
Glossaire 57
Bibliographie 59
Table des annexes 60
Résumé français/anglais 61

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Introduction

La Terre se réchauffe, la sécheresse s'installe. Et pourtant, à chaque épisode pluvieux un peu


plus intense que les autres, des inondations se produisent ici ou là. Comment expliquer ces effets de
plus en plus dévastateurs? Pleut-il de plus en plus, les orages sont-ils plus violents, les infrastructures
plus fragiles? Personne ne connaît réellement les causes de ces phénomènes météorologiques.

Les inondations catastrophiques ne datent pourtant pas d'aujourd'hui, déjà en 1861,


l'inondation d'une mine dans le Gard a fait 140 morts, la ville de Paris a été inondée en 1910, 1939,
1945, 1954 et 1970. Plus près de nous, 23 morts et 8 disparus au Grand Bornand en 1987, 32 morts et
4 disparus à Vaison la Romaine en 1992. Depuis, presque chaque année des rivières ou des fleuves
débordent en France comme ailleurs. En plus des pertes humaines que cela engendre, les pertes
financières sont de plus en plus importantes, puisque les équipements sont de plus en plus nombreux et
coûteux.
Plus que la météo en elle même, c'est le plus souvent l'utilisation du sol qui est responsable de
ces catastrophes. La pression immobilière est telle que les constructions se sont implantées dans des
zones inondables, ainsi en France 10% de la population réside à des endroits où le risque d'inondation
existe. Pour permettre cette urbanisation massive, les cours d'eau ont été déviés ou canalisés, leur lit a
été réduit pour laisser la place aux activités humaines et la plupart des lits majeurs sont occupés. En
plus de cela, l'urbanisation quasi systématique du moindre terrain situé dans les villes ou à proximité
augmente dans de grandes proportions l'imperméabilisation du sol. Ainsi, au lieu de s'infiltrer et de
continuer son cycle naturel, l'eau de pluie ruisselle immédiatement sur les toits, les voies de circulation
ou les parkings. Elle se retrouve alors dans les cours d'eau en quantité énorme et en un temps
beaucoup plus court. Ceci se traduit donc inévitablement par des inondations.

Pour limiter les impacts de ces événements, il a fallu trouver des moyens pour gérer au mieux
les eaux pluviales ; comme d'une part on ne peut pas empêcher la pluie de tomber et que d'autre part, il
est difficile de faire revenir l'urbanisation en arrière ou de la stopper, on s'est reposé sur des ouvrages
qui permettraient de retenir une partie des eaux.

C'est donc la raison pour laquelle se sont développés tous les types de bassins de rétention
d'eau pluviale. Leur but est de ne laisser passer qu'un faible débit sur une durée plus importante. Pour
cela, il est nécessaire de stocker l'excédent d'eau qui ruisselle sur le terrain en question.

Pour permettre à ces ouvrages de se développer plus facilement, des lois ont été mises en
place. Elles règlementent, avec d'autres textes existants, le traitement des eaux pluviales et imposent la
mise en place de dispositifs permettant de limiter l'impact des aménagements sur le milieu naturel.

Comme assez souvent, la France peut être qualifiée de "mauvais élève" dans la communauté
européenne. Il a fallu attendre des directives communautaires pour que de nouvelles lois apparaissent.
C'est ainsi que la loi sur l'eau de 1992 a fait suite à la directive de 1991. Puis, la nouvelle loi sur l'eau
de 2006 a retranscrit dans le droit français la directive européenne de 2000.

Depuis, un ouvrage de traitement des eaux pluviales doit être prévu dans la plupart des
aménagements. Il faut entendre ici aménagement comme l'ensemble des opérations qui conduisent à la
réalisation de bâtiments, d'installations publiques ou privées dans un but industriel ou non. Ces
opérations d'aménagement peuvent être réalisées à travers des lotissements, des zones d'aménagement
concertées ou de manière individuelles. Ces ouvrages sont règlementés et soumis au contrôle de la
police des eaux à qui il faut demander si besoin une autorisation ou simplement faire une déclaration
en fonction de l'importance des travaux.

Les bassins de rétention d'eau pluviale sont des ouvrages techniques que l'on doit
dimensionner correctement afin qu'ils puissent remplir leur rôle. Le climat n'est pas uniforme sur
l'ensemble du territoire, il peut même être très différent sans que l'on se déplace beaucoup. Pour cette

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raison, il est souvent utile d'utiliser des données météorologiques locales qui sont les plus
représentatives de la région, surtout en ce qui concerne les précipitations. La première chose à faire
est de se les procurer auprès de Météo-France ou ailleurs.

Il ne faut pas confondre les bassins de rétention d'eau pluviale et les bassins d'orages. Ces
derniers se trouvent sur les réseaux d'assainissement unitaires (c'est à dire dans lesquels les eaux usées
et les eaux pluviales sont mélangées, et qui sont destinées à être traitées) à proximité des stations
d'épuration. Leur rôle est de stocker temporairement les rejets qui arrivent en grande quantité pendant
les épisodes pluvieux en attendant que la station puisse les traiter convenablement au lieu de les
déverser sans traitement dans le milieu naturel. Les bassins de retenue d'eau pluviale au contraire se
trouvent sur les réseaux séparatifs, leur but est de limiter le débit de rejet dans le milieu naturel ou de
permettre l'infiltration des eaux recueillies. Ce stockage lui aussi temporaire peut être associé à divers
traitements dont le but est d'éliminer les éventuelles pollutions.

Ces ouvrages pourtant nécessaires sont la plupart du temps assez mal perçus par les
aménageurs. Pour eux, ce sont des installations coûteuses à la fois lors de la mise en œuvre, mais aussi
pour leur entretien, qui en plus ont souvent une assez grande emprise au sol, et enfin qui sont difficiles
à intégrer dans leur environnement. Il existe pourtant des techniques qui permettent soit de supprimer
un des aspects négatifs de ces rétentions, soit tout au moins de les limiter et de les rendre acceptables.

Afin de traiter ce sujet des rétentions d'eau pluviale dans les opérations d'aménagement, ce
rapport est divisé en plusieurs parties. La première partie s'intéressera au cadre règlementaire auquel
sont soumises ces installations à travers l'étude des différentes sources du droit en France. Ensuite, il
sera question de la recherche et de l'exploitation de données météorologiques dans le but d'adapter au
mieux le dimensionnement des bassins au climat que l'on trouve plus particulièrement dans le nord de
la Haute-Savoie. La troisième partie traitera du dimensionnement des ouvrages à travers la
comparaison de différentes méthodes de calcul. Dans une quatrième partie, il sera question du choix
du type de rétention à mettre en place ainsi que de sa mise en œuvre. Enfin, nous verrons quels sont les
coûts de mise en œuvre et d'entretien des différents moyens de rétention existants.

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I - Partie règlementaire

- Généralités / introduction

Face à la consommation d'eau grandissante, il apparaît aujourd'hui impératif de gérer


convenablement cette ressource afin que ses usages puissent être répartis entre tous, en protégeant
l'environnement des effets de la pollution et de la modification du cycle naturel de l'eau. La
règlementation de l'eau en France n'est pas une chose nouvelle. Les premiers textes régissant son
utilisation datent de la révolution française de 1789. Ils apparaissent alors dans les codes napoléoniens.
Cependant, l'objectif de ces codes lorsqu'ils ont été mis en place n'était pas la préservation de
l'environnement mais la détermination de la propriété des eaux ainsi que l'utilisation qui pouvait en
être faite. La prise en compte de l'aspect environnemental n'apparaîtra que plus tard mais certains de
ces textes sont encore applicables aujourd'hui.
Depuis cette époque jusqu'à nos jours, quelques grandes lois sur l'eau ont permis de préciser
son statut.
Depuis la deuxième moitié du XXème siècle et la mise en place de la communauté européenne,
l'origine des textes français apparaît de plus en plus dans les directives européennes. Celles-ci obligent
les états membres à prendre en compte la protection de l'environnement dans leur législation sur l'eau.
La réglementation particulière relative aux eaux pluviales est, pour sa part assez peu
abondante et modifiée régulièrement. La législation s'appuie alors le plus souvent sur des articles
anciens qui sont interprétés pour savoir ce qui doit être appliqué.
Cette partie va permettre de voir l'évolution de la règlementation sur l'eau et ainsi déterminer
les règles que l'on doit suivre en matière d'eau pluviales.

- Textes européens

La directive 91/271/CEE (Annexe I) a été adoptée le 21 mai 1991, elle concerne le traitement
des eaux urbaines résiduaires dans lesquelles peuvent se trouver des eaux de ruissellement. Elle définit
des zones sensibles et impose un calendrier pour que les états membres mettent en place des systèmes
de traitement en fonction de la taille des pôles urbains concernés. Le but de cette directive est de
limiter l'eutrophisation (c'est à dire l'apport d'éléments nutritifs en trop grande quantité) des eaux.
Par la suite, une gestion globale de l'eau est devenue nécessaire. Ce besoin s'est traduit en
1997 par une proposition de directive cadre qui permettrait de répondre aux problèmes rencontrés dans
la gestion des eaux. La protection de l'environnement et la gestion des inondations apparaissent
comme des problèmes qui peuvent être liés aux eaux pluviales. Cette directive cadre a été adoptée le
23 octobre 2000 (2000/60/CE, Annexe II). Elle préconise, dans le but d'obtenir un bon état des eaux en
2015, de mettre en place quelques principes. Parmi ceux-ci, on peut trouver la gestion de l'eau par
bassins hydrographiques ou la mise en place de valeurs limites d'émission de polluants pour diminuer
l'impact de ceux-ci à leur source. Un calendrier a alors été mis en place et imposé aux cosignataires.

- Textes français

La réglementation de l'eau en France a commencé à être mise en place à la fin du XVIIIème


siècle et elle continue d'évoluer et de se compléter encore aujourd'hui. Cette réglementation s'inspire
du droit romain et les lois s'inscrivent dans les différents codes (code civil, code de l'environnement,
code de l'urbanisme, code général des collectivités territoriales, ...)
La première loi sur l'eau date du 8 avril 1898 ; elle régit principalement les usages et la
propriété des eaux. Est ensuite venue la loi sur l'eau du 16 décembre 1964 qui pose les principes de la
gestion décentralisée des eaux, la limitation des pollutions, l'identification des auteurs et les sanctions
qui leur sont appliquées. Ces derniers ont incités à maîtriser leurs rejets polluants en améliorant la
dépollution préalable.
A partir de ce moment, la communauté européenne devient plus présente et, c'est elle dans la
plupart des cas, qui est à l'origine des lois qui apparaissent dans chacun des états membres. Ceux-ci

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s'exposent en effet à des sanctions si les objectifs donnés par les directives européennes ne sont pas
atteints.
La loi 92/3 du 3 janvier 1992 (Annexe III) apparaît donc à la suite de la directive européenne
de 1991. L'eau devient un patrimoine collectif qu'il faut protéger, notamment à travers la
généralisation de l'assainissement. Les travaux, ouvrages et installations sont désormais soumis à
déclaration, autorisation ou aucune formalité en fonction de leur importance et de leurs répercussions
sur l'eau et l'environnement aquatique.
Les SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) et les SAGE (schéma
d'aménagement et de gestion des eaux) sont mis en place, ainsi qu'un pouvoir règlementaire de police
dans le domaine de l'eau. Le département de la Haute-Savoie se trouve dans le périmètre du SDAGE
Rhône Méditerranée Corse qui a été adopté en 1996. Il est actuellement en cours de modification et va
être mis en place en 2009. Dans celui-ci, on ne retrouvera plus la Corse qui deviendra un bassin à elle
seule. Au 4 juin 2007, on peut voir sur la carte ci-dessous qu'aucun SAGE n'est prévu ou mis en place
dans le département de la Haute-Savoie. Cela ne signifie pas pourtant que tout va bien au niveau de la
qualité des eaux. On peut ainsi voir sur différentes cartes (Annexes) que l'Arve et le lac Léman sont
des secteurs vulnérables et parfois atteints par des pollutions, le plus souvent dues à la grande
concentration d'industries.

http://www.gesteau.eaufrance.fr

Enfin, le pouvoir des collectivités territoriales est renforcé pour leur permettre d'agir dans le
sens de la protection de l'environnement et des ressources en eau.
La loi 2004-338 du 21 avril 2004 est la transposition en droit français de la directive
européenne 2000/60/CE. Elle définit des objectifs de qualité des eaux pour 2015 ainsi que la
diminution des rejets polluants.
La dernière loi sur l'eau mise en place en France est la loi 2006-1772 du 30 décembre 2006
(Annexe IV). Cette dernière fixe deux objectifs fondamentaux. D'une part elle donne aux acteurs de
l'eau des moyens pour parvenir à la qualité de l'eau prévue pour 2015. D'autre part elle donne aux
collectivités territoriales des moyens pour développer les services publics d'assainissement.
Comme il a été précisé ci-dessus, toutes ces lois apparaissent à travers les différents codes en
vigueur. Les différents articles concernés vont donc être précisés dans la partie qui suit en fonction de
l'ouvrage dans lequel ils se trouvent.

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o Code civil

Le code civil a été mis en place par Napoléon Bonaparte en 1804. Il a été modifié à de
nombreuses reprises mais certains articles ont toujours la même forme qu'à leur création et sont encore
applicables aujourd'hui.
Les articles qui concernent les eaux pluviales sont les articles 640, 641 et 681. Ces trois
articles constituent des servitudes ; c'est à dire des charges grevant une propriété au profit d'une autre.
Les articles 640 et 641 sont des servitudes qui dérivent de la situation des lieux alors que l'article 681
est une servitude établie par la loi.
Ces articles bien que très anciens, posent nous allons le voir certaines bases de
l'assainissement pluvial.
Le texte de ces articles se trouve en annexe V.

 Art 640

Cet article créé une servitude d'écoulement des eaux pluviales. Celle-ci impose à tous les
propriétaires de supporter l'écoulement naturel de l'eau de pluie provenant des terrains situés en amont.
En s'y appuyant, on peut voir que certaines contraintes apparaissent déjà lors de la réalisation
d'opérations d'aménagements. En effet, celles-ci créent en général des surfaces imperméabilisées qui
augmentent le ruissellement par temps de pluie, et donc la quantité d'eau reçue par le fond inférieur.
Ceci est donc contraire au dernier alinéa de l'article 640. De ceci découle la nécessité de mettre en
place des dispositifs qui permettent de ne laisser passer que la quantité d'eau qui se serait écoulée
avant les travaux. De même, et nous le reverrons plus tard, cet article nous oriente sur la méthode à
utiliser pour calculer le débit de fuite de l'ouvrage de rétention afin, de toujours respecter la quantité
d'eau qu'il y aurait eu à l'état naturel.

 Art 641

L'article 641 a été modifié par la loi sur l'eau du 8 avril 1898. Le premier alinéa est le plus
important pour nous puisqu'il permet non seulement de retenir l'eau de pluie, mais aussi de l'utiliser à
des fins domestiques. L'eau est alors gratuite et elle peut être employée par le propriétaire en
respectant l'article 640.

 Art 681

Ce dernier article précise, comme le 640, que chaque propriétaire doit subir lui-même les
effets de ses constructions vis à vis des eaux pluviales. On peut aussi voir que d'après cet article, il
paraît possible de faire s'écouler les eaux de pluie recueillies par les toits directement sur la voie
publique. Ceci ferait alors passer la charge du traitement des eaux pluviales issues de l'aménagement
directement à la collectivité sans que le propriétaire n'ait à s'en soucier. Bien qu'acceptable d'après le
code civil, cette pratique peut être punie par le code de la voirie routière (art R116-2 4°). Elle est aussi
interdite s'il existe un réseau séparatif à cet endroit ou si le règlement d'urbanisme impose un
traitement particulier. Agir de cette façon obligerait les collectivités à réaliser des réseaux
gigantesques qui seraient très cher à réaliser.

o Code de l'environnement

Le code de l'environnement regroupe les textes relatifs au droit de l'environnement. C'est un


code très récent puisqu'il a été mis en place par l'ordonnance 2000-914 du 18 septembre 2000 et par
les décrets 2005-935 du 2 août 2005 et 2007-397 du 22 mars 2007.
Les articles concernant la gestion des eaux pluviales se trouvent dans le livre II : "Milieux
physiques", dans le titre Ier : "Eau et milieux aquatiques".

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Le premier texte que l'on rencontre est l'article L-210-1, mis en place par la loi 2004-338 du
21 avril 2004 et modifié par la loi su l'eau du 30 décembre 2006. Il reprend l'article 1 de cette dernière
loi.
Le texte de ces articles se trouve en annexe VI.

 Art L-210-1

Cet article renforce la nécessité de protéger l'eau et essaie d'y impliquer le plus grand nombre
en précisant qu'elle appartient à tous. Il est aussi précisé que les coûts liés à l'utilisation de l'eau sont à
la charge de l'utilisateur. La collectivité peut donc, à travers cet article, reporter les frais de
fonctionnement de l'adduction d'eau et de traitement des eaux usées et pluviales sur les utilisateurs via
des taxes. De plus en plus, avec le développement des systèmes de récupération de l'eau de pluie, les
collectivités se trouvent face à des problèmes dans l'équilibre de leurs budgets. Elles distribuent moins
d'eau donc gagne moins d'argent et doivent en traiter plus donc dépensent plus. Pour cela elles
souhaitent calculer les taxes sur les volumes d'eau évacués et non sur les volumes fournis par le réseau
d'eau potable.

 Art L-211-1

Ce texte lui aussi modifié par la loi sur l'eau du 30 décembre 2006 nous concerne puisque le
fait de réaliser une opération d'aménagement, donc d'imperméabiliser les terrains peut conduire à une
augmentation des débits des cours d'eau et donc à des inondations si rien n'est prévu pour limiter les
impacts. En ce qui concerne les pollutions, elles sont, dans notre cas, le plus souvent dues à la
circulation des véhicules dans les zones aménagées. On y rencontre des pollutions provenant des
éventuelles fuites d'huiles ou d'hydrocarbures, des gaz d'échappement ou encore de l'usure des
pneumatiques sur la chaussée. Ces éléments doivent être traités avant leur rejet dans le milieu naturel.

 Art L-211-7

Egalement modifié par la loi sur l'eau du 30 décembre 2006, cet article permet aux
collectivités territoriales, à leurs regroupements ou aux syndicats mixtes de réaliser des travaux dont le
but est de se protéger des inondations ou de protéger l'environnement contre les pollutions. Ces
travaux peuvent être mis en place à travers de opérations d'aménagement comme des lotissements ou
des zones d'aménagement concertées (ZAC). Nous verrons par la suite que différentes techniques
pourront être utilisées ; elles auront toutes pour objet de limiter les débits rejetés dans le milieu naturel
afin de ne pas aggraver le risque d'inondations en aval des aménagements.

On peut enfin citer l'article L-214-14 qui concerne la distribution et l'usage de l'eau qui renvoie
au code général des collectivités territoriales.

o Code de l'urbanisme

Le code de l'urbanisme rassemble les règles qui permettent d'aménager l'espace conformément
aux objectifs des collectivités territoriales. Il encadre la mise en place des différents documents qui
permettent une bonne gestion de l'espace comme le SCOT (schéma de cohérence territoriale), le PLU
(plan local d'urbanisme) ou la carte communale. A ce titre, certaines dispositions en rapport avec la
collecte et le traitement des eaux pluviales apparaissent.
Le texte de ces articles se trouve en annexe VII.

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 Art L-123-1

Le 11° de cet article renvoie au code général des collectivités territoriales. Nous verrons plus
tard qu'il permet de délimiter des zones où la collecte et le traitement des eaux pluviales doit être mis
en place.

 Art L-332-11-1

Cet article permet aux communes de financer, entre autres, les travaux nécessaires à la collecte
des eaux de pluie. Une participation financière est demandée aux propriétaires des terrains qui
bénéficieront de la desserte des nouveaux réseaux, et sur lesquels sont ou seront construits des
bâtiments.

 Art R-111-12

Le fait d'interdire le mélange des eaux résiduaires industrielles avec les eaux pluviales permet
un meilleur traitement. D'une part cela limite le volume collecté par le réseau d'eau usée et d'autre part
il devient plus facile de les dépolluer. En effet on se trouve alors confronté à une pollution "classique"
des eaux de ruissellement et non à la présence de substances particulières en provenance des industries
qui ne peuvent pas être traitées par un réseau classique de collecte des eaux pluviales.

o Code général des collectivités territoriales

Le code général des collectivités territoriales est un code récent : sa partie législative a été
promulguée en 1996 par la loi 96-142 du 21 février 1996, sa partie règlementaire en 2000 suite au
décret 2000-318 du 7 avril 2000. Il précise les compétences des collectivités dans différents domaines
et notamment en ce qui concerne le traitement des eaux pluviales.
Le texte de ces articles se trouve en annexe VIII.

 Art L-2224-10

L'article L-2224-10 modifié par la loi sur l'eau 2006-1772 du 30 décembre 2006 permet aux
communes ou aux établissements public de coopération de mettre en place des zones où la gestion des
eaux pluviales doit être particulièrement soignée afin de limiter les rejets des eaux collectées par les
différents aménagements. Il délimite aussi les zones où doivent être collectées les eaux pluviales et de
ruissellement avant leur rejet dans le milieu naturel.

 Art L-2333-97

Cet article précise que ce sont les communes qui sont compétentes en matière d'eau pluviale.
Elles peuvent créer une taxe pour financer leur transport, stockage et traitement. La collecte de la taxe
est transférée s'il y a lieu en même temps que le transfert de la mission de gestion du réseau.

 Art L-2333-98

En plus de préciser à qui il revient de payer la taxe dans le cas de multipropriété ou de


démembrement du droit de propriété, cet article permet sous certaines conditions une exonération du
paiement de la taxe plus ou moins importante. En effet, si le propriétaire du terrain à effectué des
travaux qui permettent de limiter ses rejets (rétentions), il est moins taxé puisqu'il utilise moins le
réseau public. Il peut même être totalement dispensé de cette taxe si ses rejets dans le réseau sont
inexistants (infiltration).

ESGT 12
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o Décrets

Pour utiliser les lois, il faut parfois se référer à des décrets d'application. Les décrets 93-792 et
93-793 du 29 mars 1993 (Annexe IX) précisent quels sont les ouvrages, travaux et aménagements qui
ont besoin d'une déclaration ou d'une autorisation. Ces deux décrets faisaient référence à la loi sur l'eau
de 1992. Ils ne sont plus en vigueur aujourd'hui puisque que la loi sur l'eau de 2006 est venue
remplacer celle de 1992. Après cette nouvelle loi, les décrets d'application ont eux aussi été modifiés.
Ils le sont par les décrets 2006-880 et 2006-881 du 17 juillet 2006 (Annexe X). Pour chaque type de
construction ou d'aménagement, il existe des seuils qui permettent de savoir si le projet va être soumis
ou non à une autorisation au titre de la loi sur l'eau (pour les plus importants), à aucune formalité
particulière (pour les plus petits) ou à une déclaration pour les autres (intermédiaires).
Dans ces décrets, seules quelques parties sont susceptibles de nous concerner dans le cadre
d'aménagements comme des ZAC ou des lotissements. On retrouve ces catégories dans les imprimés à
remplir lorsque l'on fait une demande d'autorisation ou de déclaration à la MISE au titre de la loi sur
l'eau (Annexe XI).
Le décret 2006-881 modifie la nomenclature des installations, travaux, ouvrages et activité en
rapport avec l'eau. Parmi ceux-ci, seuls quelques-uns nous concernent :

Principalement les points suivants :

- 2.1.5.0. : (Ancien 5.3.0.) Il règle les rejets d'eaux pluviales dans les eaux superficielles, dans
le sol ou le sous sol. La principale modification qui apparaît dans ce nouveau décret est que désormais,
il faut prendre en compte non seulement la surface de l'aménagement en lui même, mais aussi la
surface du bassin versant naturel dont les écoulements sont interceptés. Si la surface totale est
supérieure à 20 ha, une autorisation est nécessaire, si elle est comprise entre 1 et 20 ha, une déclaration
suffit. Enfin, pour une surface inférieure à 1 ha, aucune formalité n'est demandée.

- 3.1.5.0. : Il concerne les installations, ouvrages, travaux ou activités dans le lit mineur des
rivières. On peut rencontrer ce cas lorsqu'il est nécessaire d'aménager les sorties des réseaux ou
lorsqu'il peut être nécessaire de traverser un ruisseau avec un réseau pour atteindre le collecteur
principal.

o Autres sources

Il est possible d'associer un système de rétention des eaux pluviales avec une réserve pour un
usage domestique de l'eau. En fonction du traitement qu'on lui fait subir, elle peut alors servir à
l'arrosage des espaces verts, au lavage des voitures ou de la voirie, au remplissage des chasses d'eau
voir même au fonctionnement des machines à laver. On se trouve dans ce cas dans une situation
ambiguë. D'une part cette approche permet sans aucun doute d'économiser de l'eau potable, parfois
chère à produire, pour des utilisations qui ne nécessitent pas une telle qualité. Mais d'autre part, on se
heurte aux collectivités. En effet, militant en apparence pour l'utilisation de telles techniques, cela leur
pose tout de même quelques problèmes. L'eau de pluie est gratuite et elle remplace celle que les
utilisateurs auraient acheté à la collectivité ce qui induit une baisse de revenus. D'un autre coté, cette
eau doit le plus souvent être évacuée et dans ce cas le propriétaire utilise bien le réseau public et il
devrait logiquement contribuer à sa mise en place et à son entretien.
Pour règlementer cet aspect, il faut se tourner vers le règlement sanitaire départemental
(Annexe XII). Celui-ci précise dans l'article 2 que toutes les eaux autres que celles provenant du
réseau public sont supposées non potables. Elles ne peuvent donc pas être employées pour des usages
alimentaires ou sanitaires. L'article 6 impose la séparation totale des deux réseaux d'adduction d'eau. Il

ESGT 13
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ne peut y avoir aucun contact entre l'eau potable et l'eau non potable. L'article 12 précise les conditions
de stockage des eaux de pluie. Il ne l'interdit pas mais considère cette eau comme suspecte tant qu'il
n'est pas prouvé qu'elle soit potable.
De plus, un amendement du 17 mai 2006 inséré à l'art 23 de la loi sur l'eau permet d'obtenir un
crédit d'impôt. Il peut être de 40% dans la limite de 5000€ de travaux ou d'installation. Cependant,
cette défiscalisation n'est prévue que pour les installations et travaux payés entre le 01/01/2007 et
le31/12/2011.

- Bilan

Après avoir vu les textes qui règlementent en France le traitement des eaux pluviales, il
devient possible d'en tirer quelques conclusions sur la manière d'intégrer ce problème dans les
opérations d'aménagement.
Le principal problème comme on l'a déjà évoqué plus haut est posé par le code civil avec le
principe de non aggravation de la situation antérieure. Plusieurs solutions sont alors envisageables
pour y répondre.
D'une part ne pas imperméabiliser le terrain pour que le ruissellement soit semblable au
ruissellement naturel. Cependant cette solution est impossible à mettre en œuvre dans la plupart des
opérations d'aménagement qui comportent des constructions ou des accès. On peut tout de même s'en
approcher lors de la création de parcs ou de jardins. Comme il n'est donc quasiment jamais possible de
ne pas aggraver les écoulements, il faut alors les traiter par un autre moyen pour limiter leur impact.
C'est donc à ce niveau qu'entrent en jeu les différents moyens de rétention des eaux pluviales. La
quantité d'eau leur parvenant étant bien plus importante que celle qui y serait parvenu avant les
travaux, ils doivent en stocker une partie pour permettre un écoulement contrôlé, d'un débit égal à
celui qu'il y avait dans l'état naturel. Ainsi on respecte le troisième alinéa de l'article 640 du code civil.
D'autre part, des objectifs de qualité sont maintenant de plus en plus demandés. Afin de
respecter ces contraintes provenant le plus souvent de textes européens, il y a lieu de mettre en place
des dispositifs de traitement qui permettent de restituer l'eau dans le milieu naturel dans des conditions
acceptables par celui-ci.
Enfin, la tendance actuelle est d'essayer de se rapprocher le plus possible du cycle naturel
de l'eau. Pour cela l'infiltration est encouragée. Cependant sa mise en œuvre est conditionnée par la
capacité du terrain à supporter ou non une telle technique et elle nécessite l'intervention d'une
entreprise extérieure spécialisée dans ce domaine pour réaliser des tests d'infiltration.

ESGT 14
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II - Hydrologie

Pour qu'un ouvrage de rétention soit efficace, il doit être dimensionné correctement. C'est à
dire qu'il ne doit être ni trop grand ni trop petit. S'il est trop grand, il fonctionnera quand même mais
on n'exploitera pas sa capacité totale, et dans ce cas on aurait pu réduire son volume et donc son coût
de mise en place. Si au contraire il est trop petit, il n'assurera pas la protection prévue, il protégera des
événements mineurs et courants mais les précipitations importantes le satureront. Pour éviter ces
erreurs de conception, il est indispensable de connaître le climat local et plus précisément les
précipitations.
Comme on l'a déjà dit, ce rapport s'intéresse au nord de la Haute-Savoie, pour la zone située
autour des villes d'Annemasse, de la Roche sur Foron et de Bonneville. Nous allons donc dans cette
partie détailler le climat local avant de dresser la liste des données nécessaires au calcul des rétentions.

- Etude du climat

Le climat en Haute-Savoie est constitué de diverses caractéristiques d'autres types de climats.


On y trouve un climat tempéré avec des tendances continentales. On peut aussi y rencontrer des
ressemblances avec le climat méditerranéen. Bien entendu, le climat lié aux zones de montagnes se
fait sentir sur une grande partie du département.
La température varie de façon importante en fonction de l'altitude et de l'exposition. Ainsi,
plus on monte, plus la température diminue. Cette diminution est d'environ 0,65°C pour 100m de
dénivelé, mais ceci n'est qu'une moyenne qui peut être contredite lors de phénomènes d'inversion de
température, c'est à dire quand les fonds de vallées sont plus froids que les versants. L'exposition joue
aussi un grand rôle ; pour une même altitude, l'ubac (versant situé à l'ombre, donc orienté au nord), est
plus froid et plus humide que l'adret (versant sud). Cette différence est facilement visible lorsque l'on
compare le type de végétation que l'on peut rencontrer sur chacun de ces versants. Les étages de la
végétation sont "décalés" vers l'amont d'une hauteur qui peut varier sur les versants les plus froids.

Le régime des précipitations est lui aussi variable suivant les endroits. La Haute-Savoie est en
moyenne plus arrosée que le reste de la France puisqu'on y compte entre 900 et 2000 mm d'eau par an
quand la moyenne nationale se situe autour de 900 mm. Pourtant il ne pleut pas "plus" qu'ailleurs,

ESGT 15
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

mais le type de précipitations est différent. La partie la plus sèche du département s'étend du bassin
lémanique jusqu'à l'ouest du département. La région la plus arrosée se retrouve dans le pays Rochois et
autour d'Annecy. Les saisons les plus arrosées se situent le plus souvent à l'automne et au printemps.
La forme des vallées joue aussi un rôle dans la répartition des précipitations ; ainsi, en général, plus les
vallées sont ouvertes et peu encaissées, plus les précipitations sont importantes (Thônes, Samoëns) et
au contraire, plus les vallées sont étroites et encaissées, moins elles sont arrosées (Chamonix,
Sallanches). L'altitude enfin influe sur les précipitations tant sur les quantités que sur leur forme.
Ainsi, plus on monte en altitude, plus les précipitations sont importantes et plus la proportion de
précipitations solides (neige) augmente.

http://www.sabaudia.org

ESGT 16
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L'association du relief marqué et des températures estivales assez élevées conduit à la


formation d'orages. Ils sont souvent très localisés mais peuvent quand même être extrêmement violents
bien que leur durée soit assez courte. Ce sont ces phénomènes plus que les pluies cycloniques
régulières de plus grande durée qui créent les plus importants débits et qui doivent donc être pris en
compte.

Cette grande diversité de climats ne va pas sans poser de problèmes lorsque l'on s'intéresse aux
eaux de ruissellement. D'une part, les données recueillies sont le plus souvent des observations
qualitatives plutôt que quantitatives. Ceci peut s'expliquer par le fait que les zones où le climat est le
plus changeant se situent dans les hautes vallées ou dans les montagnes qui ne sont pas habitées et où
on ne dispose donc pas de moyens de mesures.
De plus tous les types de précipitations n'influencent pas de la même manière les bassins
versants. Plus que la quantité d'eau en elle même, c'est son intensité qui conditionne le plus le
dimensionnement des réseaux et des ouvrages de rétention. Ainsi, les précipitations de longue durée
n'ont généralement qu'une faible influence sur les réseaux puisque leur intensité est généralement
faible et cela permet de laisser s'infiltrer la plus grande partie de l'eau. Au contraire les orages les plus
courts sont en général les plus intenses et ils génèrent un ruissellement beaucoup plus important. En
règle générale, la pluie n'est pas constante pendant toute l'averse et l'intensité maximale est située
plutôt au milieu de l'averse qu'au début ou à la fin (en vert). Cette pluie engendre un débit à l'aval qui
varie de la même façon mais qui est retardé à cause du temps d'écoulement (en bleu).

On peut aussi se poser la question de l'influence des précipitations neigeuses. Normalement,


ces précipitations ne jouent aucun rôle du point de vue des réseaux d'eau pluviale naturels (ruisseaux,
fossés) ou artificiels (canalisations). En effet, le manteau neigeux constitue un stockage d'eau qui sera
restituée au printemps lors de la fonte avec un débit relativement faible. Il est en effet assez
improbable de se trouver face à des débordements de cours d'eau par beau temps, c'est à dire
uniquement dus à la fonte de la neige sous l'effet du soleil. Par contre, qu'en est il lors des pluies de
printemps ou quand pluie et neige se mêlent? Aucune étude n'a été menée sur ce sujet, mais il semble
de toute évidence que cela augmente les débits et donc les risques d'inondations à l'aval. On peut aussi
se demander ce qui se passe lorsqu'il pleut sur un manteau neigeux compacté ou sur un sol gelé.
L'infiltration dans le sol peut être nulle et ainsi toute l'eau tombée ruisselle immédiatement. Faut-il
tenir compte de ce phénomène, doit-on compter l'ensemble du bassin versant comme une zone
imperméabilisée? Il n'y a pour l'instant pas de réponse officielle à ces questions mais face à la très
faible probabilité que ces conditions soient réunies et aux conséquences sur les rétentions (extrême
surdimensionnement) que de telles hypothèses engendrent, il semble assez difficile de prendre cela en
considération.

ESGT 17
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- La mesure des précipitations

La connaissance du climat rencontré est nécessaire mais pas suffisante pour permettre de
dimensionner les ouvrages de rétention d'eau pluviale. Des données pluviométriques sont
indispensables. Cependant les stations de mesures ne sont pas toujours en assez grand nombre pour
permettre des applications locales et elles ne sont parfois pas équipées pour fournir le type de données
dont on a besoin.

Parmi les différents types d'appareils de mesures, on trouve:

- les pluviomètres

Ce sont les appareils de mesure le plus simples, ils collectent


les précipitations sur une surface connue et les dirigent vers un
récipient gradué qui fournit la hauteur d'eau tombée en mm. Ces
appareils peuvent être automatisés pour que les mesures soit faites à
distance. Ils fournissent ainsi les cumuls d'eau tombés pendant un
jour, un mois, une année ou plus sur une station.

http://www.ac-versailles.fr

- les pluviographes

Les pluviographes sont des "pluviomètres améliorés".


En plus de réaliser les mesures que peuvent faire les
pluviomètres, ils fournissent l'intensité des précipitations
tout au long des épisodes pluvieux. Les données de ces
appareils sont beaucoup plus utiles pour notre travail mais
elles sont aussi plus rares.

http://hydram.epfl.ch

- Les radars

Ces appareils situés au sol ont une portée de quelques


centaines de kilomètres. Ils détectent et mesurent avec
précision les nuages et la quantité d'eau qu'ils contiennent.
Leur principe de fonctionnement est basé sur l'envoie
d'ondes électromagnétiques et la mesure de l'écho qui permet
de dessiner une carte des nuages et des précipitations. Ils
peuvent aussi mesurer sur un rayon de 100 km environ les
intensités des précipitations. Leurs données peuvent aussi
être utiles. Cependant la couverture du territoire français
n'est pas complète et il se trouve malheureusement que la
Haute-Savoie n'est pas dans le rayon d'action des radars les
plus proches (voir carte ci-dessous).

http://www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr

ESGT 18
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Radar en fonction fin 2005

Radar prévu d’ici fin 2006

http://www.meteofrance.com

- les satellites

Les satellites permettent d'observer la couverture


nuageuse et ses déplacements plutôt que les
précipitations en elles mêmes. Ils sont utilisés dans le
cadre des prévisions météorologiques, leurs données
nous sont alors moins utiles.

http://upload.wikimedia.org

ESGT 19
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- Collecte et traitement des données

Le calcul des ouvrages hydrauliques s'appuie sur des données météorologiques qui sont plus
ou moins faciles à se procurer.

Les aménagements tels que les bassins de rétention visent à protéger les personnes et les biens
contre les inondations. Ils sont conçus pour stocker les eaux issues d'orages plus ou moins importants.
Du point de vue du dimensionnement en lui même, il faut préciser que, même si l'ouvrage semble
assez volumineux pour faire face au plus important événement pluvieux, il arrivera un jour où il sera
insuffisant. Il faut donc savoir pour quelle période on veut statistiquement protéger les terrains situés
en aval. C'est ainsi que l'on intègre la notion de "temps de retour" pour un type d'événement.

Il faut tout d'abord savoir ce qui va être utile ou non pour ne pas perdre de temps dans des
recherches inutiles. Les différentes méthodes de calcul se basent plus ou moins sur les mêmes
données, c'est à dire l'intensité de la pluie ou les hauteurs d'eau cumulées (les deux types de données
sont liés).
Voici le type de courbes qu'il faudra obtenir :

Les coefficients de Montana fournis par


l'instruction technique de 1977 sont
théoriquement utilisables mais pas si on veut
appliquer le calcul à un contexte local puisque la
France n'est divisée qu'en trois zones de
pluviométrie "homogène". Il est alors possible
de calculer des coefficients de Montana locaux.
C'est ce qui a été fait par la communauté de
commune de l'agglomération Annemassienne
(2c2a) qui a obtenu des coefficients plus proches
de la réalité locale.
http://hydram.epfl.ch

Comme on l'a vu plus haut, le pluies les plus intenses on en général une durée assez courte.
Les données que l'on recherche sont les courbes de hauteur de pluie cumulées. Pour construire une de
ces courbes, il faut obtenir des hauteurs de pluie tombée pour différentes durées allant de une minute à
plusieurs heures. On peut alors construire des courbes pour différentes périodes de retour (entre 5 et
100 ans en général). Il n'existe pas en général de données assez anciennes pour qualifier une pluie de
"centennale", mais les valeurs sont données par des études statistiques sur les données dont on dispose.
Ces courbes peuvent aussi être construites à partir des intensités maximales des pluies pour
des intervalles de même durées. Les deux courbes sont liées par la relation h(t) = i(t) x t. Il faut
préciser que ces courbes ne traduisent pas un événement pluvieux réel. Ce sont des courbes
enveloppes, c'est à dire qu'elles s'appuient sur tous les maxima des courbes réelles. Les coefficients de
Montana quant à eux sont les coefficients d'ajustement des courbes d'intensité ou de hauteur à une
courbe mathématique.

Les données nécessaires peuvent alors être trouvées auprès de Météo France mais elles sont
payantes et parfois il n'existe pas de station à proximité pour une application locale. Ainsi j'ai pu
obtenir auprès de Météo-France les coefficients de Montana pour la ville de Chambéry, qui sont ceux
de la station la plus proche de notre zone de travail (Annexe XIII). Il est aussi possible de se
renseigner dans les villes ou les communautés de communes ou encore dans des entreprises comme
EDF qui possèdent leurs propres réseaux de relevés météorologiques. Enfin les données relevées
quotidiennement par des particuliers peuvent être utilisées mais dans ce cas il y aura un plus gros
travail de traitement des données pour les rendre exploitables.

ESGT 20
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Méthodologie pour obtenir une courbe.

Pour obtenir les courbes IDF ou des coefficients de Montana, il faut traiter un grand nombre
de données ce qui peut être long et fastidieux. Il faut de toute façon comme première condition,
disposer de ces données.

Il faut pour cela disposer des pluviogrammes de chaque averse qu'il y a eu depuis que les
données sont enregistrées. L'idéal est d'avoir des données sur une période allant jusqu'à 50 ans. La
méthodologie et les exemples sont tirés du livre de Régis Bourrier "Les réseaux d'assainissement".

Première étape:
Pour chaque averse, on cherche les intensités maximales moyennes correspondant à différent pas de
temps :
- 1 minute
- De 5 minutes jusqu'à 30 minutes
- De 10 minutes jusqu'à 1 heure
- De 15 minutes jusqu'à 2 heures
- .....

Les résultats sont classés dans un tableau de ce type:

On peut remarquer que, comme on l'a déjà dit, les intensités les plus fortes se trouvent sur les
durées les plus courtes.
Après avoir fait ce travail pour chacune des averses, on classe pour chacun des intervalles les
intensités moyennes par ordre décroissant. Ainsi, on peut connaître les valeurs des intensités
moyennes qui sont atteintes ou dépassées une fois toutes les n années. Par exemple si les données dont
on dispose s'étendent sur une période de 50 ans, la plus grande valeur que l'on obtient est celle qui est
dépassée une fois tous les 50 ans. Sur la deuxième ligne, tous les 25 ans, et ainsi de suite.

ESGT 21
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Pour des durées de 30 et 40 min les résultats se présentent sous la forme suivante:

On peut aussi ne garder que les données pour les périodes de retour qui nous intéressent :

Il devient alors possible à partir de ces données de tracer les courbes de Montana à partir
desquelles il est possible de déterminer les coefficients par un ajustement par moindres carrés.

ESGT 22
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- Modélisation des phénomènes pluviométriques

Lorsque l'on connaît les caractéristiques principales des pluies d'un secteur, il est possible de
créer des "pluies projet" qui suivent ces spécificités. Cela permet, même si on manque de données, de
pouvoir évaluer le projet dans des conditions proche de la réalité. DK-metre et CANOE sont des
logiciels qui permettent de faire ces simulations.

En utilisant les données météorologiques d'un secteur, il est possible de simuler les
écoulements à la fois à la surface ou dans les réseaux. Cette modélisation s'appuie sur des lois
hydrauliques et de ruissellement. De grandes précautions doivent être prises pour utiliser les résultats
obtenus. Pour caler la modélisation, des mesures sont nécessaires à la fois sur la pluviométrie et sur les
débits des réseaux ou des cours d'eau. Ces mesures permettent de vérifier que les calculs théoriques
sont valables.

Cependant, ces modélisations ne sont réalisables que sur des secteurs assez importants pour
justifier le coût de mise en place du modèle. Ainsi cette solution ne semble pas nécessaire lors de la
conception de rétentions sur des opérations d'aménagement de faible importance qui sont les travaux le
plus souvent rencontrés dans le cadre des activités d'un cabinet de géomètre.

Utilisation des pluies de projet

Une pluie de projet est une pluie théorique qui permet de simuler la réaction d’un terrain ou
d’un réseau.
Elle peut se présenter sous différentes formes, mais la plus courante est celle en triangle ou
double triangle. La forme de la pluie est paramétrée en fonction de la pluviométrie locale, du type de
pluie recherché, du temps de retour.
La pluie en double triangle associe une pluie peu intense d’une durée assez longue avec un pic
orageux de courte durée. Cette modélisation permet de tenir compte de la saturation progressive en eau
des sols avant que la pluie intense se produise.
En faisant des essais avec différents type de pluies de projet, il est possible de connaître les
faiblesses d’un réseau et de savoir pour quel type de précipitation il se révélera insuffisant.

http://www.certu.fr/

ESGT 23
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III - Calculs

- Données nécessaires

Avant de commencer les calculs, il faut au préalable connaître les données dont on aura besoin
et être au courant des difficultés que l'on pourra rencontrer. En plus des données météorologiques dont
nous avons parlé dans la partie précédente, voici celles qu'il faut réunir pour calculer le volume du
bassin de retenue.

o Surface du bassin versant

Il faut connaître la surface du bassin versant dont on veut récupérer les eaux. Attention, la
surface à prendre en compte n'est pas seulement celle de l'aménagement, mais aussi celle des terrains
situés à l'amont et dont les eaux ruissellent naturellement sur les parcelles que l'on aménage. En plus
de la surface totale, il faut différencier les zones imperméables (ou qui seront imperméabilisées) des
autres. Il est possible de détailler ces surfaces en fonction du type de revêtement que l'on rencontre. Il
est aussi utile de connaître les pentes moyennes du terrain.

o Temps de retour

Comme on l'a déjà vu plus haut, un ouvrage de rétention sert à protéger les zones situées en
aval d'un aménagement contre l'augmentation des débits des réseaux ou des cours d'eau à la suite de
l'imperméabilisation de surfaces qui étaient auparavant naturelles. On sait qu'il n'est pas possible de se
protéger contre tous les événements climatiques qui peuvent se produire. Il faut donc estimer le risque
que l'on souhaite, ou que l'on accepte de prendre et dimensionner l'ouvrage en conséquence. Ce choix
peut être imposé par plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci il y a par exemple le nombre d'habitants situés à
l'aval, les éventuels constructions situées dans des zones à risque, les dégâts engendrés par un éventuel
débordement. Ce choix présente plus un aspect politique que technique et il dépend de beaucoup de
facteur. C'est en général l'administration ou la collectivité qui fixera ce seuil. Cependant il est possible
de les aiguiller sur ce choix. Ainsi en intégrant le risque dès la conception du projet, il est possible de
prévoir quelles sont les zones où les débordement auront le moins d'impact (champs ou parkings par
exemple) et ainsi diriger les eaux vers ces endroits. Il est en effet moins grave d'inonder même une fois

ESGT 24
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

tous les ans ou tous les deux ans un espace vert qu'une fois tous les dix ans l'ensemble d'une rue et des
habitations qui s'y trouvent. C'est pour cela, et nous y reviendrons, qu'il est parfois utile de prévoir où
se feront les débordements et ainsi les diriger vers l'aval en empruntant un parcours protégé et même
parfois dimensionné en prévision des débordements.

En fonction des données dont on dispose il est possible de trouver les débits pour des temps de
retours différents en appliquant un coefficient au débit décennal que l'on a pu calculer.

Coefficient à appliquer au débit décennal

T f
100 ans 2,00
T>10 ans 50 ans 1,60
20 ans 1,25

9 mois 0,40
6 mois 0,34
4 mois 0,28
T> 1 an
3 mois 0,24
2 mois 0,20
1 mois 0,12
Cours de l'office international de l'eau

o Coefficient de ruissellement / coefficient d'apport

La deuxième donnée qui pose problème et dont on a besoin pour le calcul est le coefficient de
ruissellement. Il traduit, en fonction de la nature des matériaux du sol, la proportion d'eau qui ruisselle
par rapport à celle qui s'infiltre directement. Cette définition apparaît simple mais elle cache en réalité
plusieurs difficultés. D'une part, il existe une très grande quantité de revêtements, naturels ou non qui
ne réagissent pas de la même façon à la pluie. La méthode de mise en place, l'entretien de ces surfaces
et la pente du terrain jouent un rôle important dans le ruissellement. Il existe dans différents ouvrages
des tableaux qui fournissent des coefficients pour les principaux types de revêtements. On s'aperçoit
alors que d'un auteur à l'autre, les valeurs numériques peuvent varier sensiblement, il est donc difficile
d'en choisir une plutôt qu'une autre.
Il peut se calculer de la manière suivante en choisissant un coefficient de ruissellement de 1
pour les surfaces imperméables dont la surface est Simp, et un coefficient Ca' (voir ci dessous) pour les
surfaces perméables de surface Sp.

(1xS imp + Ca' xS p )


Ca =
S

ESGT 25
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Abaque d'évaluation de Ca'

1 : Surfaces naturelles imperméables (sols argileux, sols peu profonds sur sous-sols rocheux)
2 : Surfaces plutôt imperméables
3 : Surfaces plutôt perméables
4 : Surfaces perméables (sols rocheux fissurés, plaines alluviales, ...)

Document de cours de l'office international de l'eau

La deuxième limite à ces coefficients est leur variabilité dans le temps. En effet, au fur et à
mesure que les terrains sont soumis à des précipitations, leur capacité d'infiltration évolue, et en
général ils deviennent de plus en plus imperméables puisqu'ils sont saturés en eau.

Les réseaux d'assainissement Régis Bourrier

ESGT 26
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Certaines études montrent que pour des pluies de période de retour inférieures à 10 ans qui
sont celles qui nous intéressent, le coefficient de ruissellement peut être pris égal au coefficient
d'imperméabilisation. Ce dernier représente le rapport des surfaces imperméables (toitures, chaussée,
plan d'eau, ...) à la surface totale du bassin versant considéré. Pour des événements plus longs, il
faudra alors tenir compte de l'imperméabilisation croissante des terrains.

o Débit de fuite

La notion de débit de fuite contrairement au temps de retour et au coefficient de ruissellement


est plus concrète et plus facile à définir. C'est le débit qui sortira de l'ouvrage de rétention. Il est censé
être inférieur au débit entrant car sinon l'ouvrage de rétention ne sert à rien. Ce n'est pas pour autant
que le choix de sa valeur est plus facile à faire. Il peut en effet être imposé par différentes contraintes.
Il faut en premier lieu savoir où vont être rejetées les eaux pluviales, à savoir dans le milieu naturel,
dans un réseau existant, si elles vont être infiltrées dans le sous sol ou si elles sont simplement
stockées avant d'être évacuées ou réutilisées. Dans le dernier cas, le choix du débit de fuite est assez
simple puisque toute l'eau qui entre doit être stockée; il est pris comme nul. Au cas où les eaux doivent
être pompées pour être évacuées, il faut choisir le débit que les pompes peuvent assurer. Dans les
autres cas, son choix peut être imposé, ce qui est le plus souvent le cas.
Si le rejet se fait dans un réseau existant, c'est au propriétaire ou à l'exploitant du réseau de
fournir le débit que celui ci peut supporter en fonction de son diamètre, des branchements existants et
de la capacité du réseau en aval à accepter de nouveaux rejets. Le débit acceptable par un tuyau peut
être donné par la formule de Manning-Strickler Q = K .S .R 2 / 3 . I .

Avec : Q : le débit en m3/s


K : le cœfficient de rugosité (voir tableau ci dessous)
S : la section de la canalisation en m²
R : le rayon hydraulique en m (rapport de la section liquide (m²) sur le périmètre mouillé (m) )
I : la pente du canal en m/m

Valeurs du coefficient K:

Nature des parois K


Parois très unies (enduit de ciment lissé 100
ou bois raboté)
Parois avec enduit de ciment ordinaire 90
Parois unies (briques, pierre de taille, béton brut) 70 – 80
Parois peu unies (moellons) 60 – 70
Parois de nature mixte (talus dressés ou pierrées) 50 – 60
Canaux en terre (talus ordinaires) 40
Canaux en terre avec fond de galets 25 – 35
(et parois herbeuses)
D'après http://pravarini.free.fr

Cette formule est valable pour les canalisations qui ne sont pas en charge. Elle est donc
applicable pour les réseaux d'assainissement car on essaie de ne pas les mettre en charge pour éviter
les débordements.

Dans le cas de rejets dans le milieu naturel, le débit de fuite doit être choisi afin, comme il est
dit dans les textes règlementaires, de ne pas aggraver la situation naturelle. Il faut donc pour cela
calculer le débit à l'exutoire qu'aurait provoqué une même pluie sur le terrain avant son aménagement.
Cette contrainte pose à son tour de nouveaux problèmes que l'on a déjà évoqués comme le choix du
coefficient de ruissellement "naturel", ou la méthode de calcul à adopter.

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Il est possible dans ce cas d'utiliser la formule Q = 0,1667.C .i. A .


Avec : Q : le débit à l'exutoire en m3/s
C : le coefficient de ruissellement
i : l'intensité maximale d’une pluie de 6 min en mm/min que l’on peut obtenir avec les
coefficients de Montana
A : la surface du bassin versant en ha

Il faut aussi veiller au débit de fuite qui peut être obtenu lorsque le bassin est plein et que l'eau
qui arrive encore est évacuée par la surverse de sécurité.
Si les eaux recueillies doivent être infiltrées, il faut déterminer le coefficient d'infiltration du
terrain en procédant à des essais d'infiltration et à des sondages pour connaître le niveau de la nappe
phréatique. Ces opérations sont à confier à des entreprises spécialisées qui fournissent alors une
vitesse d'infiltration qui peut varier de 10-2 pour les terrains très perméables à 10-9 m/s pour ceux qui
sont quasiment imperméables. Le débit de fuite est obtenu en multipliant cette vitesse par la surface
d'infiltration.
Enfin, en l'absence totale de données, il est possible d'évaluer le débit naturel d'un bassin
versant à partir des mesures de débit réalisées sur l'exutoire. Il est possible de trouver sur Internet ou
auprès des organismes comme l'EDF, des valeurs de débit moyen des cours d'eau. Connaissant la
surface du bassin versant, on peut alors en déduire un débit en l/s/ha.

http://www.hydro.eaufrance.fr

ESGT 28
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- Choix de la méthode de calcul

Il existe dans les livres abordant le traitement des eaux pluviales une grande quantité de
méthodes de calcul. Il faut cependant faire attention car beaucoup d'entre elles ne sont pas adaptées
aux aménagements que l'on peut faire en tant que géomètre. Certaines ne sont valables qu'à partir
d'une certaine surface, ou en dessous d'une pente moyenne ... Il ne subsiste actuellement que deux
méthodes que l'on peut utiliser pour des opérations de type lotissement sur des surfaces allant jusqu'à 5
ha environ.
Ce sont les méthodes dites des "pluies" et des "volumes". La méthode utilisant la formule de
Caquot que l'on rencontre dans l'instruction technique de 1977 est à éviter car elle ne tient pas compte
des caractéristiques locales des pluies.

o Méthode des volumes

Calcul de la surface active à partir de la surface totale et du coefficient d'apport :

Sa = S .Ca
Avec : Sa : la surface active en ha
S : la surface totale en ha
Ca : le coefficient d'apport déterminé ci-dessus

Calcul du débit spécifique :

360
qf = .Qf
Sa
Avec : qf : le débit spécifique de fuite en mm/h
Qf : le débit de fuite choisi ou imposé en m3/s
Sa : la surface active en ha

Lecture de l'abaque ab.7 (Annexe XIV) de l'instruction technique de 1977 pour déterminer la hauteur
spécifique de stockage HA.

Calcul du volume utile

V = 10.HA.Sa
Avec : V : le volume à stocker en m3
HA : la hauteur spécifique de stockage en mm déterminée par l'abaque
Sa : la surface active en ha

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o Méthode des pluies

Pour cette méthode il faut utiliser la courbe des hauteurs cumulées construite à partir des
données collectées (voir partie précédente) pour les différentes périodes de retour.

Sur le même graphique, on trace la droite de vidange (en bleu). Elle a une pente égale au débit
de fuite que l'on a choisi.
Il est aussi possible à ce moment d'insérer un temps de décantation pendant lequel rien ne
sortira du bassin. Pour cela on décale la droite de vidange en la faisant couper l'axe des abscisses à la
durée pendant laquelle on veut que le bassin soit fermé (en vert).
On trace la tangente à la courbe enveloppe de la période de retour choisie parallèle à la droite
de vidange. L'intersection de la tangente avec l'axe des ordonnées donne la hauteur spécifique de
stockage HA. Lorsque la vidange est différée, la hauteur de stockage est donnée par la distance entre
l'intersection de la droite de vidange "décalée" avec l'axe des ordonnées et l'intersection de la tangente
avec ce même axe HA'.

Calcul du volume utile :

V = 10.HA.Sa
Avec : V : le volume à stocker en m3
HA : la hauteur spécifique de stockage en mm déterminée par l'abaque ou par calcul
Sa : la surface active en ha

ESGT 30
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- Choix du dispositif de régulation

Comme on l'a vu précédemment, l'ouvrage de rétention est dimensionné en fonction du débit


de fuite qui a été choisi. Il faut respecter ce débit et donc un dispositif permettant de le suivre doit être
installé. Nous reviendrons dans le détail plus tard mais il existe deux moyens pour assurer cette
régulation. La méthode la plus rigoureuse est celle qui consiste à utiliser un appareil qui permet de
réguler exactement le débit quelle que soit la hauteur d'eau dans le bassin. Cependant, la plupart du
temps on utilise simplement un orifice circulaire calibré. Le diamètre de celui-ci est calculé par la
formule de Torricelli. Le débit de fuite n'est pas constant car il dépend de la hauteur d'eau dans la
rétention. Il ne faut pas que le débit dépasse celui que l'on a choisi, il est atteint lorsque le bassin est
entièrement rempli. La plupart du temps, le débit réel est donc inférieur à celui pour lequel a été
dimensionné la rétention. Ceci bien qu'étant une bonne chose pour le milieu récepteur, rend l'ouvrage
sous dimensionné et accroît le risque de débordement. Il faut donc réajuster le volume à retenir en
fonction du type de dispositif de régulation.

Dans la plupart des cas, il ne suffit pas de créer le volume nécessaire de stockage pour que le
bassin de rétention fonctionne correctement. Certains aménagements sont nécessaires pour lui
permettre de remplir le rôle pour lequel il a été conçu, d'autre pour qu'il le fasse tout au long de sa vie.
De plus, depuis quelques années maintenant, la protection de l'environnement s'est imposée comme un
but à atteindre dans tous les aménagements réalisés. Le traitement des eaux pluviales doit lui aussi
prendre en compte cet aspect et traiter les eaux de pluies qui peuvent contenir des substance néfastes
pour l'environnement. Il peut aussi arriver suivant la topographie de la zone qu'il soit impossible de
rejeter gravitairement les eaux collectées vers un exutoire, qu'il soit naturel ou non. Dans ce cas, une
pompe de refoulement pourra être mise en place. Le développement durable que l'on rencontre de plus
en plus peut également apparaître dans la collecte des eaux de pluie. Pour cela, on essaie de réutiliser
l'eau pour des activités qui ne nécessitent pas la qualité d'une eau potable comme l'arrosage des jardins
et des pelouses, le nettoyage des voitures ou pour les chasses d'eau.

o Principe

Comme on a pu le voir dans la partie consacrée aux calculs, la rétention est dimensionnée pour
un débit de fuite donné. Pour que le calcul soit valide, il faut que ce débit soit respecté quel que soit le
niveau de l'eau dans le bassin.
La courbe du débit de vidange devrait alors avoir la forme suivante:

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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Ce n'est pas le cas lorsque l'on utilise simplement un orifice calibré. Dans ce cas, le débit varie
en fonction de la hauteur d'eau en amont en suivant la formule de Torricelli, la courbe représentant le
débit à alors la forme suivante :

Q = Cq.S . 2 gH
Avec : Q : le débit en m3/s
Cq : un coefficient de débit en fonction de l'orifice (voir tableau)
S : la section de l'orifice
H : la charge sur l'orifice

Pour une canalisation circulaire, on a :

d 2 .π
Q = Cq. . 2 gH
4

Avec : d : le diamètre de la canalisation en m

On peut ainsi déduire le diamètre de l'orifice pour obtenir le débit voulu. On choisit d'obtenir
ce débit lorsque la hauteur d'eau est maximale, de cette façon, le débit ne peut pas être dépassé.

4.Q
d=
π .Cq. 2 gH

Cette formule est valable pour un orifice, si on utilise une conduite en charge, il faut utiliser la
relation de Bernouilli.

ESGT 32
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Valeurs du coefficient Cq :

Valeur de a
Désignation Coefficient Cq (voir plus
loin)
Orifice circulaire 0,62
Orifice à veine moulée 0,98
Orifice à contraction incomplète
Vanne verticale 0,7 0,5
Vanne inclinée 2/1 0,74
Vanne inclinée 1/1 0,8
Orifice noyé idem

Ajutage rentrant
- court 0,5
0,5
- long à veine adhérente 0,707
Ajutage sortant à veine adhérente 0,82

Seuil mince paroi rectangulaire


- sans contraction latérale 0,43
- avec contraction latérale 0,4
1,5
Seuil épais à profil rectangulaire 0,385
Seuil épais à lame guidée 0,42
Seuil épais à lame guidée (Creager) 0,49
Cours de l'office international de l'eau

On choisit en général le diamètre existant sur le marché le plus proche de celui obtenu par le
calcul. Cependant, il arrive pour de très petits débits que l'on soit obligé d'utiliser des diamètres
inférieurs à 60-70 mm. Cela pose le problème du risque d'obturation de l'orifice par un corps étranger
comme des feuilles mortes, une branche ou encore des canettes vides.
Pour cela on essaie de choisir un type d'orifice ayant un coefficient Cq le plus petit possible
dans le but d'obtenir le même débit de fuite mais avec un orifice plus grand pour limiter le risque.

On vient de voir que le débit de vidange choisi lors du dimensionnement de la retenue n'est
atteint que lorsque celui-ci est entièrement rempli. Cela signifie que tout le reste du temps, le débit est
inférieur et le bassin se remplit donc plus vite que prévu. Il apparaît alors sous dimensionné. Pour
corriger ce sous dimensionnement, il faut multiplier le volume de stockage par un coefficient qui
dépend du type d'orifice.

Il est obtenu en calculant le rapport entre le volume écoulé avec un débit de fuite constant et
celui écoulé avec un débit de fuite qui suit la loi de Torricelli (Annexe XV).

b +1
 1  b
On obtient alors : Ω= 
 α + 1

Avec : b : le coefficient de Montana


a : un coefficient fonction du type d'orifice

Pour un orifice circulaire, il vaut 0,5.

ESGT 33
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Le calcul réalisé avec le coefficient de Montana pour la ville de Chambéry et une période de retour de
10 ans donne une valeur : Ω = 1.452
Le coefficient de la 2c2a : Ω = 1.129

Cette majoration qui peut être importante peut alors inciter à mettre en place un dispositif de
régulation qui laisse passer un débit constant, égal à la valeur choisie lors du calcul, quelle que soit la
hauteur d'eau.

Il existe pour cela différents types d'appareils qui peuvent être mis en place en fonction du débit voulu.
Cependant, il faut être vigilant lorsque l'on souhaite réguler de très faibles débits (de l'ordre de
5 l/s), car même si les fabricants annoncent pouvoir le faire, il n'est pas certain que cela fonctionne
correctement. Il faut aussi penser que pour bien fonctionner, ces appareils doivent être correctement
installés et entretenus. Il est utile pour cela de prévoir un support bétonné pour le fixer, qui soit à la
fois assez facile d’accès pour permettre l’entretien, mais aussi suffisamment protégé pour en empêcher
l’accès au public.

o Exemples

Les orifices simple peuvent être utilisés. Le débit est régulé par le diamètre mais il varie en fonction de
la différence de hauteur d’eau entre l’amont et l’aval. Les orifices peuvent être moulé ou munis
d’ajutages pour modifier leurs capacité d’évacuation.

Canalisation en charge : il faut utiliser la loi de Bernouilli pour déterminer le débit qui transite en
fonction du diamètre, du type de tuyau, de sa pente et de sa longueur.

Régulateur à guillotine : un flotteur relié à un système de fermeture de l'orifice permet de faire


diminuer la section quand la hauteur d'eau augmente. De cette manière, le débit reste constant.
Plage de débit : 4 à 200l/s

http://www.saintdizierenvironnement.fr

ESGT 34
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Régulateur de surface : un seuil de


déversement est solidaire de flotteurs, ainsi la
lame d'eau se déversant à toujours la même
épaisseur donc le débit évacué est constant.
Plage de débit : 4 à 170l/s

Régulateur vortex conique :

Cours de l'office international de l'eau

Plage de débit : 4 à 200l/s

Limiteur de débit : système fonctionnant avec un flotteur qui


permet d'obtenir théoriquement de très faible débits.

Plage de débit : 1 à 50l/s

http://perso.orange.fr/isma/

On peut aussi utiliser différents types de vannes dont le fonctionnement peut être contrôlé
manuellement ou par des moteurs et des capteurs placés dans le bassin.

Enfin si l'évacuation de l'eau nécessite l'utilisation de pompes, la régulation est réalisée en


fonction des caractéristiques de celles-ci ou par des capteurs qui mettent en marche ou arrêtent les
pompes pour maintenir un niveau voulu. Le débit peut alors varier de 5 à 300 m3/h.

ESGT 35
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IV - Types de rétention

Le calcul du volume d'eau à retenir fait dans la partie précédente ne résout pas complètement
le problème du stockage. Il faut encore choisir la façon dont elle va être retenue. Suivant les cas,
plusieurs solutions pourront être envisagées en fonction de différentes contraintes rencontrées sur le
projet. Le plus souvent, c'est la disponibilité de terrain qui va entrer en jeu, mais les aspects esthétiques
ou financiers peuvent aussi influencer le choix du type d'installation. Nous verrons dans cette partie les
différents moyens de stocker les eaux pluviales ainsi que les traitements qui peuvent leurs être
apportés pour limiter la pollution ou la détérioration des ouvrages.

- Bassins à ciel ouvert

Parmi les bassins à ciel ouvert que l’on peut rencontrer, il faut différencier ceux qui sont
étanches de ceux qui ne le sont pas. Les premiers auront donc simplement un rôle de stockage de l’eau
avant son évacuation alors que les seconds que l’on appellera bassins d’infiltration ne stockeront l’eau
que le temps nécessaire au sol pour l’absorber. La différence se fait lors de l’installation ou non d’une
couche étanche (membrane ou autre matériau).

o A sec

Ce sont les bassins que l'on rencontre le plus souvent. On les trouve sur les bords des voies de
circulation. La méthode de stockage utilisée
est certainement la plus évidente. Il s'agit
simplement d'une excavation réalisée en
aval du projet où les eaux de ruissellement
sont dirigées. Cependant, ces bassins
peuvent recevoir divers traitements pour les
intégrer au paysage, permettre un entretien
plus facile ou allonger leur durée de vie.
On rencontre souvent des bassins
dont l'étanchéité est réalisée avec des
"bâches" noires dont l'esthétique est plus que
discutable. Ce sont en réalité des
géomembranes conçues spécialement pour
cette utilisation. Il en existe plusieurs types
en fonction des conditions de mise en place
ou de la qualité des eaux à stocker.

http://www.gautier-freres.fr

Les différents types de géomembranes sont :


- les géomembranes en PVC-P (polychlorure de vinyle plastifié)
o Souple
o Résistance au poinçonnement, à la déchirure, stabilité chimique, mise en œuvre
simple
o Problème de vieillissement aux UV, hydrocarbures

- les géomembranes en PEHD (polyéthylène haute densité)


o Rigide
o Résistance chimique
o Durabilité importante
o Dilatation importante
o Mise en œuvre délicate

- PP-F (polypropylène flexible)

ESGT 36
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o Souple
o Soudage manuel délicat
o Peu de recul en durabilité
o Oxydation rapide

- EPDM (éthylène-propylène diène monomère)


o Produit souple vulcanisé (comme les pneus ou les chambres à air)
o Résistance thermique et chimique
o Grande largeur des nappes préfabriquées

- Géomembranes bitumineuses
o Assez rigide
o Facile à mettre en œuvre
o Résistance thermique et chimique moyenne
o Très sensible aux hydrocarbures

Lors de la pose de ces géomembranes, il est nécessaire de placer un géotextile antipoinçonnant


entre la couche de forme et la géomembrane pour éviter sa perforation et la fuite de l'eau qui y est
contenue. Une autre méthode de mise en place consiste à placer deux couches de géomembrane sur le
géotextile antipoinçonnement et à placer entre ces deux étanchéités un géocomposite de drainage qui
permet d'évacuer les gaz ou les liquides qui pourraient se trouver entre, en général à la suite d'une
perforation de l'une des deux.
Il existe des techniques qui permettent de masquer l'aspect de ces bassins. Pour cela on place
au dessus de la géomembrane une sorte de grillage qui permet de retenir de la terre sur les talus et ainsi
de les végétaliser. Les bassins s'intègrent alors mieux dans leur environnement. Cette méthode permet
aussi de protéger les étanchéités des rayons UV qui les font vieillir plus vite. Pourtant il est parfois
difficile de maintenir la végétation en vie en été. La couche de terre étant très fine (moins de 5 cm),
elle s'assèche très vite et la température au sol augmente avec le soleil. La végétation disparaît et le
talus est alors soumis à l'érosion qui refait apparaître la couche inférieure.

Cependant, l'utilisation de ces géomembranes n'est pas systématique. Elles ne sont en effet pas
nécessaires lorsque le milieu naturel peut recevoir les eaux par infiltration. L'étanchéité du bassin est
alors réalisée sommairement avec le matériau du site mais il est aussi possible d'y apporter de l'argile
qui, une fois compactée devient très étanche. Il faut pour cela veiller à ce que les eaux ne soit pas trop
polluées et les traiter si nécessaire. Il faut aussi s'assurer que la nappe phréatique ne se trouve pas à
moins de 1 m en dessous du fond du bassin même lorsque elle est au plus haut. Cela permet de garder
une épaisseur de terre suffisante pour filtrer l'eau avant qu'elle n'atteigne la nappe.
Les talus et le fond peuvent alors être enherbés. Il faudra alors prévoir un entretien qui se
rapproche de celui d'un espace vert. Il est cependant utile de placer un petit ouvrage en béton (type
caniveau CC1) au fond du bassin pour permettre un écoulement plus facile de l'eau lorsqu'il y en a peu
et protéger le bassin de l'érosion.
En fonction de la pente des talus il sera parfois nécessaire d'empêcher l'accès au bassin pour
des raisons de sécurité en plaçant un grillage ou une haie.
Enfin il est aussi possible de recouvrir entièrement le bassin de béton. Ceci permet d'avoir une
bonne résistance, d'avoir un entretien facile. Cependant le coût est alors élevé et on se retrouve avec un
bassin du même aspect inesthétique que ceux réalisés en géomembranes.

Dans tous les cas, il faut prévoir un accès au bassin pour permettre son entretien. Il peut se
situer le long de la rétention si l'ouvrage n'est pas trop large et trop profond et que des engins peuvent
le curer depuis là. Sinon une rampe d'accès au fond du bassin peut être utile.

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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

o En eau

Les bassins en eau se rapprochent dans leur aspect à des lacs ou à des étangs. Leur intégration
paysagère est donc plus facile et ils peuvent constituer des pôles d'intérêt dans un aménagement
urbain. Contrairement aux bassins "à sec" où le stockage de l'eau s'effectue par le remplissage et la
vidange complète, les bassins en eau ne se vident pas complètement. Le stockage de l'eau de pluie se
fait alors en variant la hauteur de l'eau. La différence entre les plus basses eaux, en période de
sécheresse, et les plus hautes eaux, lorsque l'eau arrive au niveau de l'ouvrage de sécurité, s'appelle le
marnage. Il est en général de 50cm environ. Cette faible différence de niveau impose des bassins assez
étendus pour permettre le stockage des grands volumes d'eau qui peuvent arriver lors des orages
violents. Ils sont pour cela de grand consommateur d'espace.
Le bassin restant toute l'année en eau, il doit être aménagé et entretenu pour qu'il reste
agréable. Les différentes espèces animales et végétales doivent pouvoir cohabiter et s'autoréguler. Pour
cela, le lac doit avoir une profondeur suffisante et variable, entre 1 et 3m, sur son ensemble pour
permettre une circulation naturelle de l'eau.
Il faut aussi qu'il y ait une arrivée permanente d'eau par un ruisseau par exemple pour éviter
l'eutrophisation du bassin.
Dans ce type de bassins, l'aspect paysager doit être considéré dès la conception du projet. Il
peut être confié à des spécialistes qui pourront, en plus de l'aspect esthétique, choisir les espèces qui
peuvent être introduites et qui pourront cohabiter. Il pourra aussi prévoir un programme d'entretien
qu'il faudra suivre pour que le nouveau milieu "naturel" fonctionne normalement.

- Bassins enterrés

Contrairement aux bassins de rétention "classiques", visibles sur le périmètre de


l'aménagement, les systèmes enterrés sont invisibles et ne posent pas le problème de l'intégration
paysagère. En plus de cela, les terrains utilisés pour les installer peuvent avoir une autre utilisation en
surface comme une voirie ou un espace vert. Pour cela, les systèmes enterrés sont économes en ce qui
concerne l'emprise au sol. Ils ont par contre d'autres inconvénients comme un coût souvent plus élevé,
un entretien plus difficile voir impossible.
On peut à nouveau distinguer des types de rétentions enterrées, celles constituées de matériaux
poreux et celles où l'espace de stockage est vide quand il n'y a pas d'eau.

o Constitués de matériaux poreux

La structure de ces rétentions peut se comparer à une éponge. Elle se remplit quand il pleut
puis se vide à la fin de la pluie. L'eau est stockée dans les cavités laissées libres par la structure du
matériau.
Différents produits peuvent être utilisés pour réaliser ces ouvrages, ils se caractérisent par leur
indice de vide, leur résistance à la compression, leur facilité de mise en place et bien entendu leur prix.
L'indice de vide représente la quantité d'eau qui peut être stockée dans 1 m3 du matériau. Par
exemple, un indice de vide de 0,4 signifie que l'on peut stocker 0,4 m3 d'eau dans 1 m3 de matériau.
Ceux que l'on rencontre ont un indice de vide qui peut aller de 0,3 à 0,95. Il apparaît donc que le
volume de matériau à utiliser pour stocker le volume d'eau calculé est plus important. Ainsi, par
exemple, pour stocker 200 m3 d'eau dans un matériau possédant un indice de vide de 0,4, il faut former
un massif de 500 m3 remplit du matériau en question.

 Pierres

C'est le matériau le plus couramment utilisé dans ce type d'ouvrage. Le vide est obtenu en
utilisant un remblai qui ne contient pas de particules fines qui colmateraient les vides. Il est désigné
par deux nombres, par exemple 40/80 ce qui signifie que les plus petits éléments ont une taille de 40
mm et les plus gros 80 mm. L'indice de vide dépend donc des dimensions choisies.
Lors de la mise en place, il faut envelopper le remblai avec un géotextile de type Bidim© pour
empêcher les particules fines de venir colmater la rétention et ainsi la rendre inefficace. Comme on l'a

ESGT 38
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

vu précédemment, une géomembrane peut être nécessaire pour éviter les infiltrations. L'eau est alors
évacuée par un système de drainage vers le milieu récepteur.

 Pneumatiques

L'utilisation des pneumatiques pour créer des espaces vides afin de stocker de l'eau est une
technique assez récente. Elle permet en plus de son usage de rétention, d'utiliser les pneumatiques
usagés dont on ne sait pas toujours quoi faire. Ils peuvent être employés soit entiers, soit déchiquetés.
Dans les deux cas, il faut les entourer d'un géotextile et d'une géomembrane. Des études ont été
menées pour savoir si ce recyclage ne polluait pas le milieu aval. En ce qui concerne les pneumatiques
entiers, il n'y a aucun risque car, comme le caoutchouc est vulcanisé lors de la fabrication, ils
deviennent inaltérables. Le broyat laisse apparaître la structure des pneumatiques composée des
différents métaux sous forme de petits fils ou de nappes. Ceux ci se trouvent alors au contact de l'eau
et peuvent s'oxyder. D'après des études faites pour la société qui commercialise ce produit, il n'y a pas
d'impact sur l'environnement.

• Entiers

Il est possible d'utiliser des pneumatiques de voitures ou de poids lourds. Après le


terrassement effectué, ils sont empilés manuellement. L'indice de vide peut alors atteindre la valeur
intéressante de 0,75 ce qui en fait un matériau performant pour ce type d'utilisation. De plus, il est
possible en fonction de l'épaisseur et de la nature des couches de remblai que l'on met en place au
dessus, de faire passer des voies de circulation qui peuvent être empruntées par des camions.

http://www.aliapur.fr

• Déchiquetés

Le principe d'utilisation est le même que pour


les éléments entiers, mais lors de la mise en place, les
morceaux de 10 cm par 15 cm environ sont versés en
vrac dans le terrassement qui a été creusé auparavant.
Il est aussi possible de les placer en dessous d'une voie
de circulation. Pour cela il faut compacter le broyat
avec un rouleau compresseur par couche afin d'éviter
des tassements ultérieurs. Ce problème a moins
d'impact lorsqu'il s'agit d'un espace vert, car entre le
temps de mise en place du bassin et le moment ou
l'aménagement de la zone sera terminé, les éventuels
tassements pourront être comblés sans que cela ne créé
de problèmes. Dans ce cas, l'indice de vide obtenu
après compactage se situe autour de 0,50.

ESGT 39
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 Structures alvéolaires

Pour les matériaux que l'on a vu jusqu'à présent, on peut remarquer que l'un des principaux
inconvénients est que le rendement du point de vue du stockage n'est pas toujours optimal. Il est
cependant difficile de trouver un matériau naturel ou issu
du recyclage de produits usagés qui permettent de
l'améliorer. C'est pour cela que l'on peut rencontrer des
matériaux à structure alvéolaire qui sont fabriqués
spécialement pour être utilisés dans le stockage d'eau.
Cette structure se présente sous la forme de blocs
rectangulaires en matière plastique. Les alvéoles ont
souvent une forme hexagonale, placées verticalement les
unes à coté des autres. L'objectif de ces structures est
d'augmenter le coefficient de vide, ce qui est très bien
fait puisque l'on atteint des valeurs de l'ordre de 0,95 soit quasiment du http://adopta.free.f
vide. La mise en place de ce matériau est comparable à celle utilisée pour
les autres techniques, il faut simplement empiler les blocs pour obtenir la forme et le volume souhaité.
Le principal inconvénient de cette méthode est le coût des éléments qui est beaucoup plus élevé.
Cependant cette dépense pour les éléments est à comparer au surcoût engendré par le volume de
terrassement plus important qu'il faut faire quand on utilise les autres matériaux. Cette méthode peut
donc apparaître utile et même parfois obligatoire lorsqu'il faut stocker de grands volumes sur des
espaces réduits. Ce système est lui aussi utilisable sous des voies de circulation, il faut simplement
respecter les épaisseurs de remblai à apporter pour protéger la structure.

o Rétentions creuses

Nous avons pu voir dans la partie précédente que l'utilisation de matériaux poreux oblige à
réaliser un terrassement beaucoup plus important que le volume d'eau à stocker. Pour limiter au
maximum ces inconvénients, il est possible de créer des vides enterrés pour stocker au mieux l'eau de
pluie. Là encore plusieurs techniques existent.

 Canalisations surdimensionnées

Le stockage de l'eau est ici effectué dans des canalisations situées à l'aval du réseau de collecte
des eaux. Par rapport à la canalisation que l'on peut rencontrer à cet endroit du projet, un tronçon est
surdimensionné pour créer un volume de stockage. Il est ainsi possible d'installer des tuyaux d'un
diamètre de 1000 mm à 2500 mm. Il est aussi possible,
afin de limiter la longueur de l'installation, de mettre
deux longueurs en parallèle. Bien entendu, ces
canalisations peuvent se trouver sous les espaces verts
ou sous la voirie. L'avantage de cette méthode est que
l'installation est simple. Cependant, il est difficile de
stocker de très grandes quantités avec cette méthode car
on est rapidement obligé de mettre des longueurs
considérables de canalisation. De plus, il faut pour cela
un terrain assez plat pour que l'aval de la canalisation ne
soit pas mis en charge avant que la totalité soit remplie.
Les canalisations employées peuvent être soit en béton,
soit en acier.
http://etudiant.univ-mlv.fr

ESGT 40
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 Ouvrages maçonnés

Ce type de rétention nous amène dans le domaine du génie civil. Les ouvrages sont réalisés en
béton, le plus souvent coulés sur place. Cette technique permet d'adapter la forme du bassin à la place
dont on dispose. Cet aspect est très important
pour les travaux réalisés en centre ville où
l'espace est très limité, entre les rues, les réseaux
existants et les éventuels parkings souterrains
existants. Le coût de fabrication peut être très
important mais dans les cas où on les utilise, ce
n'est pas le coût qui pose problème, il faut
seulement trouver une solution pour stocker
l'eau de pluie. Dans ce cas, il nous est seulement
possible d'intervenir sur la détermination du
volume à stocker et l'implantation de l'ouvrage.
En ce qui concerne l'étude de la structure de
l'ouvrage il est nécessaire de faire appel à une
entreprise spécialisée.

http://www.haute-saone.equipement.gouv.fr

 Citernes

Pour les aménagements de très petite importance, comme par exemple pour des maisons
individuelles, il est possible d'utiliser des citernes pour stocker l'eau de pluie. Elles peuvent être en
matière plastique ou en béton préfabriqué. Le volume à stocker est en général de 3 à 5 m3 ce qui
permet de trouver assez facilement des citernes sur le marché. On peut aussi trouver des fosses
septiques qui peuvent servir pour la rétention des eaux de pluie. Il en existe pour des volumes allant de
3 à 25 m3 et même 35 m3 pour des fabrications sur mesure.

- Autre types de rétention

o Fossés / noues

Les fossés et les noues, bien que servant plus au transport de l'eau qu'à son stockage peuvent
aussi être utilisées pour la rétention des eaux pluviales. Ils agissent alors comme un bassin classique de
forme très allongée. Par rapport au fossé, la noue est plus large et les bords sont moins pentus. Ils sont
en général enherbés mais le fossé peut aussi être maçonné ou composé d'éléments préfabriqués. La
présence de l'herbe permet, en plus de maintenir les berges, de réaliser un traitement de l'eau en
piégeant les particules en suspension et en les fixant dans l'herbe. Cependant, la pollution n'est pas
pour autant éliminée, elle est simplement piégée dans le sol. Il faudra alors se poser la question du
devenir des matériaux du sol et du traitement à leur faire subir.
Lorsque le
terrain présente des
pentes, il faut séparer
le fossé ou la noue en
plusieurs tronçons qui
permette un
remplissage optimal
sans que l'eau ne
déborde au point le
plus bas.
L'évacuation
de l'eau est réalisée
par un système de http://www.agglo-montbeliard.fr

ESGT 41
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

drain. Une régulation du débit est effectuée par un dispositif adapté avant le rejet dans le milieu
naturel. On peut aussi laisser l'eau s'infiltrer dans le sol après avoir vérifié que cela est possible vis à
vis de la nature du sol et de la nappe phréatique.
Dans un lotissement, les noues peuvent être utilisées pour séparer l'espace public des
propriétés privées. Elles peuvent dans ce cas faire partie de la surface d'espaces verts à créer. Pour être
bien différenciées des fossés, les noues doivent avoir une largeur de 2 m environ pour une profondeur
n'excédant pas 0.50 m et des talus dont la pente est inférieure à 3/2. L'étanchéité est réalisée par une
géomembrane bentonitique sur laquelle on remet environ 30 cm de terre végétale avant de ré-
engazonner.

o Chaussée à structure réservoir

Cette technique est une variante du bassin enterré en matériaux poreux. Dans ce cas, il est
implanté sous la voirie. Les couches de fondation de la voie sont alors prévues pour stocker l'eau, avec
des matériaux classiques comme des graviers, des pneumatiques ou avec des structures alvéolaires
spéciales. Comme précédemment, l'eau peut soit être évacuée, soit infiltrée. Il y a aussi deux
possibilités en ce qui concerne la couche de roulement, le plus souvent faite de béton bitumineux. Il
existe actuellement des revêtements eux aussi poreux qui permettent de laisser passer l'eau et de la
diriger vers les couches de stockage. Dans ce cas il faudra veiller à un entretien régulier de la couche
de roulement pour éviter qu'elle ne se bouche et devienne inefficace. L'autre solution consiste à utiliser
un revêtement imperméable classique. Dans ce cas, l'eau sera collectée grâce à des caniveaux et des
grilles avaloir avant d'être injectée dans la structure de la chaussée. Dans notre région (Haute-Savoie),
l’enrobé poreux n’est quasiment jamais utilisé à cause de la neige en hiver. Les produits de
déneigements (sel ou sable) viennent colmater les pores de la couche de roulement et la rendent
inéficace.

ESGT 42
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

o Tranchée drainante

Ici encore, il s'agit d'une variante du bassin de rétention enterré. La tranchée drainante est plus
souple à mettre en place puisque l'on peut la faire passer où l'on veut, le long de la voirie, sous les
trottoirs ou la chaussée ou encore combinée avec un fossé ou une noue. La tranchée est remplie de
graves qui ne contiennent pas de particules fines. Elle est isolée du reste du sol avec un géotextile qui
évite aux particules de venir colmater le matériau de stockage. Comme pour les cas précédent, il faut
veiller à ce que la pente ne soit pas trop importante, et choisir soit l'infiltration soit l'évacuation pour
l'eau collectée.

http://www.sogea-construction.com

ESGT 43
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

o Puits d'infiltration, puits d’injection

Les puits d'infiltration


sont des ouvrages qui prennent
moins d'emprise au sol mais qui
sont en général plus profonds. Ils
permettent en plus de stocker l'eau
avant de l'infiltrer de se
rapprocher de la nappe pour
trouver des matériaux ou la
vitesse d'infiltration est
supérieure. Il faut toutefois faire
attention à ce que le fond du puits
reste environ 1m au dessus du
niveau des plus hautes eaux de la
nappe. Si le puits atteint la nappe
phréatique, on est alors dans le cas
d'un puit d'injection. L'eau n'est
alors pas filtrée par le sol avant de
rejoindre la nappe, elle doit donc
être dépolluée et il faut pouvoir
arrêter l'arrivée de l'eau dans le cas d'une pollution accidentelle.

o Digue

Nous avons vu jusqu'à


maintenant des techniques où
les rétentions sont réalisées en
excavation. Il est cependant
possible de faire des ouvrages
en remblai. On se trouve alors
en présence d'une digue. Il n'est
pas possible d'en réaliser dans
tous les cas, le sol doit pouvoir
supporter le poids de la digue et
de l'eau, la topographie doit
aussi permettre d'obtenir un
volume de rétention suffisant
sans être obligé des réaliser des
travaux gigantesques.
La végétalisation d'une
digue doit être faite avec
précaution pour ne pas
déstabiliser sa structure. Il faut
veiller à utiliser des arbustes qui
ne possèdent pas de racines trop profondes pour ne pas faciliter le passage de l'eau. Pour cela il est
possible d'utiliser un mélange de graminées spécial qui permet de maintenir les talus.
Le dimensionnement de la digue nécessite des connaissances techniques poussées ; son
dimensionnement est donc laissé à la charge d'une entreprise spécialisée. Ce type de rétention ne se
rencontre en général que sur des projets assez vastes, car on peut obtenir des volumes de stockages
importants.

ESGT 44
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

o Zone inondable

Les types de rétention


que nous avons vu jusqu'à
maintenant ont presque tous
comme fonction unique de
retenir un volume d'eau. Il est
possible d'approcher le
problème de la rétention de l'eau
d'un autre point de vue. Ainsi,
afin d'éviter de perdre du terrain
avec un bassin qui n'est utilisé
que de temps en temps, il est
possible de prévoir une autre
utilisation de l'emprise du bassin
pour les périodes où il ne pleut
pas. Il est alors possible de se
servir d'un terrain de sport créé
dans une dépression ou entouré
de digue comme bassin de
rétention. On peut aussi prévoir www.caue28.org
de laisser monter l'eau sur des
parkings. Cette utilisation doit quand même être relativement rare pour éviter de perturber les activités.
Pour cela il est judicieux de combiner plusieurs techniques. Par exemple un bassin enterré sous le
parking qui permet de stocker un volume d'eau produit par une pluie de retour de 5 ans par exemple,
on prévoit alors pour des événements plus rares de laisser déborder le bassin à la surface. Ceci permet
de limiter les coûts d'installation du bassin enterré puisque le volume est plus petit tout en ne créant
que des faibles inconvénients en surface. Il faut bien faire attention à prévoir ces débordements et à les
maîtriser. Par exemple, l'eau ne doit pas monter de plus de 10 à 15 cm sur des places de stationnement
pour ne pas détériorer les véhicules qui s'y trouvent. Les aires de jeu et de promenade peuvent aussi
être utilisées, dans ce cas, il faut veiller à permettre la sortie des personnes même pendant que l'eau
commence à monter (pentes faibles, chemins). La encore le choix des végétaux est important car ils
doivent supporter d'être noyés de temps en temps.

ESGT 45
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- Installations complémentaires

o Dégrillage

L'installation d'une grille à l'entrée


d'une canalisation ou d'un ouvrage de
régulation permet d'optimiser leur
fonctionnement en empêchant les divers
objets transportés par l'eau d'y pénétrer. Il
peut s'agir de feuilles d'arbres, d'herbes ou
de détritus pris par le ruissellement de
l'eau de pluie.
Pour que ce système soit efficace,
il doit être facilement accessible pour
permettre sans nettoyage régulier.
L'espacement des barreaux ou de la grille
doit être suffisamment petit pour stopper
tous les objets qui pourraient empêcher
l'ouvrage de fonctionner correctement. Au
contraire, il ne doit pas être trop petit et
ainsi stopper les petits morceaux de feuille
ou d'herbe et ainsi risquer de l'obturer plus souvent. De plus il faut veiller à ce que ce soit bien le
dispositif de régulation qui agisse et non une grille partiellement bouchée qui pourrait remplir ce rôle
mais d'une manière incontrôlée. Pour cela, il est possible de mettre en place une grille comme sur le
schéma ci-dessus et ainsi garder un passage suffisant pour l'eau même en présence d'objets flottants.

o Surverse de sécurité

Comme on l'a dit dans la partie concernant le dimensionnement de la rétention, il est


statistiquement certain que l'ouvrage soit un jour insuffisant. Il faut donc le prévoir pour que cela se
passe avec le moins de dégâts possibles. Il faut tout d'abord dimensionner la surverse en conséquence,
par exemple si le bassin est calculé pour une période de retour de 10 ans, la surverse peut être calculée
pour une période de retour de 50 ou 100 ans. Ceci permet de choisir où va déborder le bassin et ainsi
éviter que l'eau ne s'infiltre dans la digue avec le risque de la fragiliser ou de la faire céder. Dans le cas
où l'évacuation de l'eau à l'aval de la rétention se fait par une canalisation, il faudrait, après la
régulation remettre un tuyau équivalent à ceux qui entrent dans le bassin pour pouvoir évacuer toute
l'eau qui entre. Si on ne peut pas évacuer l'eau (infiltration), il faut au moins savoir où l'eau va
déborder et la place qu'elle va occuper. Les installations importantes ou à risque devront se tenir hors
de cette zone et les habitants devront être au courant de la conduite à tenir.

o Décanteur / Déssableur

La décantation est un moyen simple de limiter l'entretien des rétentions, de prolonger leur
durée de vie et même dans certains cas de réaliser une dépollution. Le principe de la décantation est de
faire chuter la vitesse de l'eau afin de permettre aux particules en suspension de se déposer sur le fond.
L'utilisation des ces dispositifs permet d'abord de piéger les particules les plus grosses comme
les graviers et les sables pour éviter qu'ils ne se déposent partout dans le bassin. L'entretien est ainsi
facilité et la durée de fonctionnement de l'ouvrage aussi. Au niveau du traitement de la pollution, on a
vu qu'en ce qui concerne les hydrocarbures, mis à part les pollutions accidentelles, la majorité de la
pollution est sous forme solide, agglomérée à des particules en suspension. La décantation est donc le
moyen le plus efficace pour traiter cette pollution.

ESGT 46
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

o Séparateur d'hydrocarbures

La pollution la plus significative de l'eau de ruissellement, mis à part les détritus emportés, est
constituée d'hydrocarbures. Ils sont collectés lors du passage de l'eau sur les voies de circulation ou les
zones de stationnement où les véhicules peuvent laisser s'échapper de l'huile ou du carburant. Cette
pollution peut se présenter sous forme liquide (surtout pour des évènements accidentels) et solides
(pour la pollution chronique). La méthode de séparation est alors différente.
Dans le premier cas, il est possible de fermer la sortie de l'ouvrage pour piéger la pollution et
laisser le temps à une entreprise d'intervenir pour la traiter. Pour de plus petits volumes, une paroi
plongeante dans un regard faisant office de siphon est généralement suffisante puisque les
hydrocarbures sont plus légers que l'eau et ils flottent donc à sa surface. Là aussi il faut venir
régulièrement collecter les produits qui ont été arrêtés par la cloison.
Dans le deuxième cas, la pollution se trouve sous forme solide, agglutinée à des particules en
suspension dans l'eau. La décantation est alors le seul moyen pour séparer les particules de l'eau. On
vient de voir dans la partie précédente qu'un simple décanteur pouvait suffire. Cependant pour
améliorer le traitement, il existe des outils spéciaux appelés séparateurs d'hydrocarbures, qui sont
conçus pour être plus performants. Leur principe de fonctionnement est le ralentissement suffisant de
l'eau pour lui permettre de décanter et l'augmentation de la surface de dépôt grâce à l'utilisation d'une
multitude de lames où les particules peuvent se déposer. Ce dispositif n'est pourtant pas un remède
miracle contre la pollution et il s'avère en réalité qu'ils sont plutôt inefficaces. Ceci s'explique par
plusieurs choses. D'une part l'eau collectée n'est pas assez polluée pour que le traitement soit
performant. En effet, en y faisant entrer des eaux très polluées, on parvient à atteindre les chiffres
annoncés par les fabricants. En utilisation normale, on s'aperçoit qu'il est difficile de séparer les
dernières particules. De plus, il faudrait venir nettoyer les ouvrages quasiment après chaque pluie pour
éviter le phénomène de relarguage. Il se produit lors de l'arrivée de l'eau dans le séparateur au début
d'une pluie. Les particules décantées précédemment sont alors remises en suspension et évacuées avec
le premier flot. Enfin, on s'est aperçu qu'il faudrait pour les rendre efficaces, surdimensionner les
séparateurs d'un facteur allant jusqu'à dix par rapport aux préconisations des constructeurs.

o Refoulement

Il peut arriver que l'écoulement gravitaire ne soit pas possible, pour cela, l'utilisation de
pompes peut être nécessaire. Le dimensionnement de la pompe se fait en fonction du débit de sortie
que l'on veut obtenir et de la hauteur de refoulement. Il faut la plupart du temps installer un système de
télésurveillance qui permet de prévenir en cas de dysfonctionnement. On peut aussi se poser la
question de la nécessité ou non de groupes électrogènes de secours. En effet, il n'est pas rare que
pendant les gros orages qui apportent de grandes quantités d'eau dans les bassins, que l'électricité soit
coupée. Il faut donc connaître les risques encourus en cas du débordement du bassin et ainsi savoir si
un tel équipement apparaît utile ou non, sachant qu'il engendre en plus du coût d'installation, un coût
d'entretien non négligeable.

ESGT 47
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- Réutilisation de l'eau

o Domestique

Depuis quelques années on s'aperçoit de plus en plus que l'eau se fait rare. Et pourtant nous en
avons à notre disposition plus qu'il nous en faut grâce à la pluie. Elle est de plus gratuite. Il n'est pas
possible de l'utiliser directement pour l'alimentation des personnes, mais d'autres usages peuvent être
envisagés. Par exemple le nettoyage des voitures et des cours, l'arrosage des jardins et même
l'utilisation dans les chasses d'eau.
Pour cela, plusieurs aménagements sont nécessaires. Il faut bien voir qu'on ne peut pas utiliser
la rétention d'eau pluviale comme citerne. Celle ci doit en effet se vider immédiatement après la pluie
pour être à nouveau fonctionnelle. L'ajout d'une
autre cuve ou un dimensionnement plus grand avec
une réserve permanente est une solution qui peut être
envisagée et mise en place en même temps que la
rétention afin de limiter les travaux.
En ce qui concerne les canalisations, les
réseaux d'eau de pluie et d'eau potable doivent être
totalement indépendants, il ne doit pas être possible
que l'eau de pluie entre en contact avec l'eau potable
et pollue le réseau. Il existe des kits complets qui
permettent de récupérer, de stocker l'eau de pluie.
Une pompe permet de mettre le réseau en pression et
un système de bascule automatique sur le réseau
d'eau potable peut être installé dans le cas où la
citerne est vide.
grenoble.eau.pure.free.fr

o Sécurité incendie

On peut aussi être dans un cas ou une réserve d'eau peut être demandée pour la lutte contre les
incendies. Il faut dans ce cas pouvoir disposer de 120 m3 d'eau en 2 heures. Comme précédemment,
cette réserve ne doit pas être comptée dans le volume de l'ouvrage de rétention car celle-ci doit au
contraire rester pleine tout le temps. Une concertation avec les services des sapeurs pompiers est
recommandée afin de réaliser un équipement facilement accessible aux engins et utilisable par tous les
temps. D'une manière générale, les aménagements doivent être réalisés en respectant les dimensions
particulières (Annexe XVI).

ESGT 48
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

V - Coûts

- Coût de mise en place

Lors de la réalisation d'un ouvrage de rétention, le coût de mise en place peut intervenir dans
le choix de l'ouvrage à réaliser. Pour cela il est important de savoir quelles sont les quantités de
matériaux qu'il va falloir employer, leur coût ainsi que celui de la mise en place. Parallèlement à cela,
il faut se demander s’il faut inclure le prix du terrain ou non. En effet, on peut se demander si le terrain
aurait pu être utilisé pour autre chose (lot, espace vert) ou s'il est uniquement destiné à accueillir le
bassin de rétention. Dans le premier cas, il peut arriver que l'on se retrouve dans une situation où le
coût de mise en place est supérieur, mais, comme le terrain est encore utilisable, un lot supplémentaire
peut être mis en vente et ainsi couvrir largement les frais.
Dans la suite de cette partie nous allons évaluer les coûts de mise en place de chaque type de
rétention. Pour cela, le calcul va être fait en prenant comme exemple un volume de stockage utile de
400 m3 quand cela est faisable. Par exemple, pour le stockage en cuves enterrées, il est impossible
d’en trouver d’une telle taille, alors le calcul sera réalisé pour un volume de stockage inférieur.
Il sera alors possible de comparer les coûts de revient de chaque type de rétention afin de
faciliter le choix.
Dans cette partie, nous allons donc calculer un prix de revient pour chaque type de rétention
après avoir sommairement décrit l’ouvrage à réaliser.
Dans les paragraphes ci-dessous, nous pourront voir les caractéristiques principales de chaque
type de rétention, le détail du prix de revient se trouvant en annexe XVII.

o Bassin à ciel ouvert à sec

Caractéristiques :
- Fil d’eau de la canalisation à 1m sous le TN

- Talus à 1/1 si possible ou 3/2

- Dimension du bassin au sol : 22m * 15 m

- Passage de 4m de largeur autour du bassin

- Regard d’entrée et de sortie avec surverse de sécurité

- Etanchéité avec géomembrane

- Possibilité d’habiller les talus

o Bassin à ciel ouvert en eau

Caractéristiques :

- Marnage de 0.50m

- Profondeur d’eau variable entre 1m et 2m

- Arrivée permanente d’eau

- Pentes faibles

- Regard d’entrée et de sortie avec surverse de sécurité

ESGT 49
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- Aménagement paysager du plan d’eau et des abords

o Bassin enterré en matériaux poreux

 Bassin enterré en boules

Caractéristiques :

- Boules 40/100

- Nappe de drain au fond et au dessus pour ventilation

- Géotextile

- Possibilité de l’installer sous la voirie

 Bassin enterré en pneumatiques broyés

Caractéristiques :

- Théoriquement possible sous la voirie mais peu apprécié par les entreprises de TP

- Nappe de drain au fond et au dessus pour ventilation

- Tassement pouvant être important

 Bassin enterré en pneumatiques entiers


Caractéristiques :

- Théoriquement possible sous la voirie

- Nappe de drain au fond et au dessus pour ventilation

- Mise en place des pneumatiques à la main

 Bassin enterré en structure alvéolaire

Caractéristiques :

- Possible sous la voirie

- Il existe des modèles visitables

- Mise en place des blocs à la main

- Peut nécessiter un drainage en dessous

o Bassin enterré maçonné

Caractéristiques :

- Possible sous la voirie

ESGT 50
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

- Etude à faire réaliser par une entreprise de maçonnerie

- Toutes les formes sont possibles

o Citerne

Caractéristiques :

- Possible sous la voirie

- Difficilement réalisable pour de gros volumes

- Possibilité de faire des cuves sur mesures

- Nécessité d’une grue pour la mise en place

o Canalisations surdimensionnées en béton ou en acier galvanisé

Caractéristiques :

- Possible sous la voirie

- Remplace une partie du réseau

- Nécessite un terrain assez plat

- Il existe des canalisations en acier galvanisé par exemple chez le fabricant « Tobosider ».
On peut trouver des diamètres allant de 300 à 3000 mm. Il ont une durée minimale de
service de 70 ans.

o Fossés

Caractéristiques :

- Permet de séparer le domaine public et le domaine privé

- Bonne intégration paysagère

- Nécessite un terrain assez plat ou la mis en place de cascades

o Noues

Caractéristiques :

- Permet de séparer le domaine public et le domaine privé

- Bonne intégration paysagère

- Nécessite un terrain assez plat ou la mis en place de cascades

o Chaussée à structure réservoir

ESGT 51
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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Caractéristiques :

- Utilisation possible d’enrobé poreux ou de bouche d’injection dans la structure

- L’eau peut être infiltrée ou évacuée

o Puits d’infiltration

Caractéristiques :

- Difficilement utilisable pour de gros volumes

- Son dimensionnement nécessite la connaissance de la vitesse d’infiltration de l’eau dans le


terrain

- Nécessite une étude de sol

o Zone inondable

Caractéristiques :

- Hauteur d’eau maximale de 15cm

- Permet une autre utilisation en temps normal

- Souvent réalisé « après coup » sur des installations existantes

3
Tableau récapitulatif, prix au m d'eau stocké (en € HT)

Coûts de mise en place


Type de rétention Travaux Foncier Total
Bassin à ciel ouvert à sec 79,63 262,50 342,13
Bassin à ciel ouvert en eau 85,75 750,00 835,75
Bassin enterrés en boules, (CV=0,30) 222,39 222,39
Bassin enterrés en pneus broyés, (CV=0,50) 89,1 89,10
Bassin enterrés en pneus entiers, (CV=0,70) 76,78 76,78
Bassin enterrés en structures alvéolaires, (CV=0,95) 315,56 315,56
Bassin enterrés maçonnés 200 200,00
Citerne 150 m3 263,33 263,33
Canalisations surdimensionnées Ø 1000 230,13 230,13
Canalisations surdimensionnées Ø 1500 246,75 246,75
Canalisations surdimensionnées Ø 2000 232,6 232,60
Fossés 41,25 41,25
Noues 57,25 57,25
Chaussée à structure reservoir 272,44 272,44

ESGT 52
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- Coût d'entretien

D’une manière générale, pour fonctionner correctement et longtemps, les ouvrages doivent
être entretenus. L’entretien peut toutefois être limité si, dès la conception, il a été prévu des dispositifs
pour empêcher les corps étrangers d’y pénétrer. Ce sont en effet eux qui sont la principale cause de
disfonctionnement des bassins de rétention. L’entretien nécessaire varie en fonction du type de
rétention mis en place.
Il faut y ajouter l’entretien des ouvrages annexes comme les séparateurs d’hydrocarbures.
Ceux-ci doivent être vidangés 1 à 2 fois par an en fonction de la pollution qu’ils doivent traiter. La
vidange est réalisée à l’aide de camion spécialisé par des entreprises d’entretien, son coût dépend de la
distance du chantier à l’entreprise et au lieu de traitement des eaux recueillies.
L’hydrocurage des canalisations revient à 2€ par mètre linéaire.

Déjà, tous les ouvrages enterrés en matériaux poreux ne peuvent pas être visité dans le cas
général. Leur entretien est donc limité.

En ce qui concerne les bassins aménagés, l’entretien se rapproche de celui des espaces verts.

Pour cela, il faut prévoir un calendrier qui comprend :

- pour le gazon, 8 à 12 passages par an pour un coût total de 0.25€/m²/an

- pour les plantations, 3 à 4 passages par an pour un coût total de 1.25€/m²/an

Les bassins en eau ont besoin d’un entretien particulier, surtout s’ils sont végétalisés et si il y a
des poissons ou autres animaux. Dans ce cas le coût d’entretien varie d’un cas à l’autre.

Dans tous les cas, il faut éviter de mettre en service les réseaux d’eau pluviale pendant qu’il y
a des travaux dans la zone où l’eau est collectée. En effet, c’est à ce moment là qu’il y a le plus de
matériaux répandus sur les voiries par les engins. On peut aussi trouver des résidus de lavage et la
laitance des bétons utilisés sur les différents chantiers qui peuvent colmater les canalisations ou les
rétentions.
La présence de regards d’eau pluviale avec des grilles et des systèmes de récupération des
objets grâce à des paniers doivent être mis en place. Il faut aussi essayer dans la mesure du possible de
ne pas brancher les canalisations dans le fond des regards pour laisser un volume de décantation qui
piègera les sables et les graviers.

Les fossés peuvent nécessiter un curage tous les 5 ans environ, pour un coût de 4.5€ à 6€ par
mètre linéaire.

ESGT 53
Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Conclusion

Ce mémoire rédigé en cinq parties permet de donner une méthodologie pour réaliser un
ouvrage de rétention d’eau pluviale dans une opération d’aménagement. Il faut cependant bien voir
que dans certains cas, une étude de sol ou une étude environnementale pourra être nécessaire. Celle-ci
devra être effectuée par un bureau d’étude spécialisé. Dans la plupart des projets courants que l’on
peut rencontrer, comme des lotissements allant jusqu’à 2 ha environ, le géomètre peut en revanche
réaliser le dimensionnement de la rétention.

Les deux premières parties de ce mémoire traitent de l’aspect législatif et météorologique.


Elles permettent de savoir ce qu’il faut faire ou non, ce qui est autorisé ou qui ne l’est pas. Elles
guident aussi dans les formalités administratives à accomplir. L’aspect météorologique permet, d’une
manière générale de se rendre compte de l’utilité et de la nécessité de mettre en œuvre ce type
d’ouvrage. Elle fournit enfin quelques données nécessaires au dimensionnement, appliquées à un
contexte local.

La partie sur le dimensionnement en lui même fournit une méthode à appliquer pour obtenir
le débit de fuite de l’ouvrage et son volume de rétention à créer. Il peut tout de même apparaître
nécessaire de modifier ces valeurs suite à des prescriptions particulières imposées par le gestionnaire
des réseaux ou l’autorité compétente en matière de gestion des eaux pluviales. L’utilisation
d’accessoires spéciaux tels des régulateurs de débit peut aussi modifier le volume d’eau à stoker.

Enfin, les deux dernières parties dressent la liste des différents types de rétentions réalisables.
Pour chacune, on y trouve les avantages et les inconvénients qui leur sont liés ainsi que leurs
caractéristiques principales. Les différentes installations complémentaires sont aussi présentées. Un
coût de mise en place et d’entretien est finalement proposé. Il permet de comparer les différents
moyens de stockage et de faciliter le choix de l’un ou de l’autre en fonction des cas. Le coût
d’entretien permet lui aussi de prévoir les charges et de les inclure le cas échéant avec les autres
charges d’un lotissement par exemple.

Pour conclure, la réalisation de ce travail de fin d’études m’aura permis de réaliser des travaux
que tous les géomètres ne réalisent pas. Il aboutit à une méthode applicable dans la plupart des cas,
puisqu’il suffit de suivre les étapes pas à pas.

Les recherches n’ont pas été faciles car les textes qui réglementent le traitement des eaux
pluviales ne sont pas toujours explicites. De plus, les collectivités imposent de plus en plus un
traitement quantitatif et qualitatif des eaux de pluies ce qui rend les installations assez mal perçues par
les lotisseurs – surtout pour des constructions peu importantes - dans des communes de montagnes où
les fossés et les ruisseaux sont toujours utilisés.
La recherche des données météorologiques a aussi été difficile. Il n’y a pas beaucoup de
stations météorologiques équipées pour fournir des données utiles, et la plus proche mise à part celle
de Genève, se trouve à Chambéry.
Enfin, le dimensionnement des rétentions est assez déconcertant au début, puisqu’il s’appuie
sur des formules empiriques que l’on utilise « faute de mieux ». Plusieurs méthodes de calcul existent,
mais ne sont pas applicables pour de si petits périmètre, ou pour des pentes trop importantes par
exemple.

Ce mémoire m’aura donc permis d’approfondir un point particulier du domaine des VRD. Il
permettra aussi au cabinet de pouvoir étendre son activité en réalisant des projets complets, incluant
les bassins de rétention dont le dimensionnement était auparavant confié à une entreprise extérieure.

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Nicolas CORNIER – 2007 Rétention des eaux de ruissellement dans les opérations d'aménagement
Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Abréviations

2c2a : Communauté de Commune de l'Agglomération Annemassienne

AEP : Adduction d’Eau Potable

Art. : Article

Ca : Coefficient d'apport

Cr : Coefficient de ruissellement

CV : coefficient de vide d’un matériau poreux

EP : Eau Pluviale

EPDM : Ethylène Propylène Diène Monomère

EU : Eau Usée

IDF : Intensité Durée Fréquence

MISE : Mission Inter Services de l'Eau

PEHD : Poly-Ethylène Haute Densité

PLU : Plan Local d'Urbanisme

PP-F : Polypropylène Flexible

PVC-P : Poly-Chlorure de Vinyle Plastifié

SAGE : Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux

SCOT : Schéma de COhérence Territoriale

SDAGE : Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux

UV : Ultra Violet

VRD : Voirie et Réseaux Divers

ZAC : Zone d'Aménagement Concertée

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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Résumé

Le traitement des eaux pluviales est devenu incontournable dans les opérations
d’aménagement. L’eau collectée par les surfaces imperméabilisées doit être évacuée de manière à ne
pas aggraver la situation naturelle. On rencontre de plus en plus de réseaux d’eau pluviale saturés dans
lesquels on ne peu plus se raccorder. Ici encore, une limitation des débits de rejet permet à tout le
monde d’utiliser le réseau tout en le laissant fonctionner normalement et en limitant les risques de
débordements.
Cependant, ces techniques s’appuient sur la compréhension de phénomènes météorologiques
souvent imprévisibles et de toute façon difficiles à quantifier.

D’un point de vue règlementaire, les différents textes de loi comme le code civil, le code de
l’environnement ou le code de l’urbanisme qui régissent ces ouvrages, imposent à l’aménageur de
réaliser un équipement qui permettent de limiter le débit de rejet des eaux collectées à celui qu’il y
avait avant la réalisation des travaux.
Il est aussi nécessaire de déclarer à la police de l’eau les travaux qui peuvent affecter le milieu
naturel et plus particulièrement les cours d’eau. Celle-ci délivrera si nécessaire et en fonction de
l’importance de l’aménagement, une autorisation qui pourra être complétée par des recommandation
concernant le déroulement des travaux.

Pour que l’ouvrage soit adapté et efficace, il faut tenir compte dans sa conception des
caractéristiques météorologiques locales. Les données peuvent être obtenues auprès de Météo-France
qui fournira les valeurs de sa station la plus proche, ou auprès d’autre organisme possédant de telles
données, et même les relevés de particuliers disposant du matériel nécessaire depuis une période assez
important d’au moins 30 ans.

La limitation du débit d’évacuation des eaux collectées rend nécessaire le stockage temporaire
de l’eau arrivant en plus.
A partir des données topographiques, météorologique et règlementaires, il est possible de
déterminer les caractéristiques du bassin de rétention. Le débit de fuite et le volume d’eau à stocker
sont les deux principales qu’il faut calculer.
Plusieurs types de rétentions peuvent alors être mise en place. On rencontre des bassins à ciel
ouvert ou enterrés, des puits d’infiltration ou encore des fossés et des citernes.
Le choix se fera en fonction de différents critères plus ou mois importants suivant les
aménagements. Parmi ces critères, on peut trouver la disponibilité ou non de terrain, le type de sol et
de sous sol, la morphologie du périmètre, le budget dont dispose l’aménageur ou encore l’intégration
de l’ouvrage au projet.
Bien entendu, ces coûts ne sont pas identiques, et afin de pouvoir les comparer, ce mémoire
comporte un tableau comparatif des prix de revient pour stocker un mètre cube d’eau pour les
différents types de rétention.

Enfin, en fonction du type d’ouvrage choisi, l’entretien a réalisé pourra être plus ou moins
important et plus ou moins fréquent. Cet aspect souvent négligé doit pourtant être pris en compte dès
la conception car, un ouvrage non ou mal entretenu est un ouvrage qui ne fonctionne pas correctement
et qui ne rempli pas son rôle de limiteur de débit.

Ce mémoire permet de donner une méthode globale pour comprendre la nécessité et le mode
de fonctionnement d’un bassin de rétention des eaux pluviales.
Il permet aussi de le dimensionner, de pouvoir proposer un ouvrage qui correspond aux
besoins des clients tout en respectant la loi.

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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Glossaire

Bassin versant :

Un bassin versant est une portion de territoire délimitée par des lignes de crêtes dont les eaux
alimentent un exutoire commun. Cet exutoire peut être un cours d’eau, un lac, un océan. Le bassin
versant réel peut être différent du bassin versant topographique à cause de la circulation des eaux
souterraines.

Coefficient d’imperméabilisation :

Le coefficient d’imperméabilisation est le rapport entre la surface imperméabilisée (toiture,


voirie, étang, …) et la surface totale considérée.

Coefficient de ruissellement :

Le coefficient de ruissellement est le rapport entre la quantité d’eau qui sort d’un bassin
versant et celle qui y est tombée sous forme de précipitations. Ce coefficient est variable en fonction
de la nature du sol. Il varie aussi dans le temps car les sols qui retiennent d’abord une partie de l’eau
deviennent saturés.

Directive européenne :

Une directive européenne est un acte juridique pris par l’union européenne. Elle impose aux
états destinataire de parvenir à l’objectif décidé. Les états ont le choix des moyens à utiliser pour y
parvenir.
Les directives sont retranscrites dans les lois de chaque membre.

Géomembrane :

Une géomembrane est, comme sont non l’indique une membrane qui permet d’assurer une
étanchéité entre deux milieux. La plupart des géomembranes sont en matières plastique ou en dérivés
de caoutchouc.

Géotextile :

Un géotextile est une membrane tissée ou non tissée, qui permet de séparer deux matériaux
afin d’éviter qu’ils ne se mélangent.

Ouvrage de rétention :

Un ouvrage de rétention est un aménagement qui permet de stocker temporairement l’eau de


pluie pour permettre son évacuation avec un débit plus faible.

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Pluviométrie :

La pluviométrie est la mesure de la pluie. Elle est réalisée avec un pluviomètre qui mesure la
hauteur d’eau tombée ou un pluviographe qui mesure aussi l’intensité de la pluie.

Servitude :

L’article 637 du code civil définit une servitude comme étant « une charge grevant une
propriété au profit d’une autre propriété ». Elle est attachée au fond et non au propriétaire, dans le cas
de l’écoulement des eaux, elle provient de la situation naturelle des lieux.

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Bibliographie

Livres :

Vu Brigitte – Août 2006 - Récupérer et gérer les eaux pluviales – 100 pages – Editions EYROLLES
Valiron F. – 1990 – Politique de l’eau en France de 1945 à nos jours – 149 pages – Presse de l’école
nationale des ponts et chaussées
Valiron F. – 1989 - Gestion des eaux, alimentation en eau – Assainissement – 505 pages - Presse de
l’école nationale des ponts et chaussées
Bourrier Régis – 1997 – Les réseaux d’assainissement – 810 pages – Editions Lavoisier TEC & DOC

Formations :

Office international de l’eau – 24 au 29 avril 2007 – Bassin de retenue d’eau pluviale, conception,
dimensionnement et entretien

Sites Internet : www.2c2a.com


www.annecy.fr
Consultations juridiques www.ville-thonon.fr
http://www.legifrance.gouv.fr/
Entreprises
http://aida.ineris.fr
www.bonnasabla.com
http://www.admi.net www.techneau.com
www.nidaplast-honeycombs.com
Administrations www.wavin.fr
www.drire.gouv.fr/ www.granulatex.com
www.ecologie.gouv.fr http://www.aqua-environnement.com
www.meteofrance.com www.saintdizierenvironnement.fr
www.lyon.cemagref.fr
www.certu.fr
Utilitaires – Divers
www.pagesjaunes.fr
Communauté de communes, Communes http://fr.wikipedia.org
www.mairie-annemasse.fr www.epfl.ch
www.agglo-annemasse.fr

Rendez-vous, Visites :

2C2A – Prise de contact, sens des recherches - Mercredi 21 mars


Direction départementale de l’agriculture – Aspect règlementaire – Mardi 27 mars
Daec - Bureau d’étude – Vendredi 30 mars
2C2A – Service de surveillance des réseaux EP – Mercredi 4 avril
M. – Données pluviométrique - Vendredi 6 avril
Granulatex – Utilisation des pneus usagés - Vendredi 13 avril
Granulatex – Visite chantier rétention – Vendredi 20 avril
Paysagiste – Mise en place et entretien des espaces verts – Vendredi 31 mai
Girard-Sopreva – Prix de matériaux – Vendredi 15 juin
Hydrétudes – Bureau d’étude - Mardi 26 juin
Barbaz – Entreprise de TP – Prix des matériaux – Vendredi 29 juin

La source des photos et schémas est précisée pour ceux pris sur Internet ou dans d’autres
ouvrages. Pour les autres, ce sont des photographies et des schémas personnels.

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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

Table des annexes

Annexe I
Directive Européenne 91/271/CEE

Annexe II
Directive Européenne 2000/60/CE

Annexe III
Loi sur l'eau 92/3

Annexe IV
Loi sur l'eau 2006/1772

Annexe V
Articles du code civil

Annexe VI
Articles du code de l'environnement

Annexe VII
Articles du code de l'urbanisme

Annexe VIII
Articles du code général des collectivités territoriales

Annexe IX
Décrets 93-792 et 93-793

Annexe X
Décrets 2006-880 et 2006-881

Annexe XI
Déclaration MISE

Annexe XII
Règlement sanitaire départemental

Annexe XIII
Coefficient de Montana de Chambéry

Annexe XIV
Abaque Ab7

Annexe XV
Calcul de W

Annexe XVI
Aménagement incendie

Annexe XVII
Tableaux des coûts de mise en place des rétentions

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Dimensionnement – Mise en œuvre - Fonctionnement

La mise en place de systèmes de rétention des eaux pluviales est devenue incontournable dans
les opérations d'aménagement. Ce mémoire permet au géomètre de proposer à ses clients un ouvrage
qui réponde à leurs besoins.
Les deux premières parties permettent d'apprécier le cadre juridique lié aux eaux pluviales
dans les lotissements ou les ZAC, ainsi que les données météorologiques et plus particulièrement
pluviométriques qui entrent en jeu.
La troisième partie propose une méthode de calcul qui justifie la mise en place d'un
équipement souvent perçu comme superflu par les aménageurs.
Enfin, les quatrième et cinquième parties constituent une aide dans le choix du type de
rétention à mettre en place. Celui-ci se fera en fonction de la possibilité technique de réalisation, des
avantages et inconvénients de chaque projet, sans oublier l'aspect financier.

Nowadays, it is impossible to avoid implementing a rainwater retention system when a new area is
developed.
This research work gives chartered surveyors the possibility to devise works that will meet their
clients' needs.

The first two parts show an outline of the legal framework as regards rainwater use in settlements,
business or industrial parks. It also studies weather data and more specifically data on pluviometry.
The third part focuses on a calculation method that will justifies the installation of equipment often
considered as useless by city planners.
Lastly, part four and part five give advice on the retention system to choose from and implement. The
choice will depend on technical feasibility, pros and cons for each project and cost of the operation.

Mots clefs : bassin de rétention, bassin versant, débit de fuite, dimensionnement, données
pluviométriques, eau pluviale, régulation de débit, ruissellement, temps de retour.

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