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SENEQUE
« La qualité est le seul facteur qui puisse affecter la performance à long terme d'une
entreprise. La qualité améliore la productivité, donc la position face à la concurrence et
garantie la survie de l'entreprise. »
Avec l'apparition, dans les années 1980, du marché dit « vendeur », la concurrence
fait une apparition en force. C'est à partir de cette période qu'est apparue la
nécessité de donner au client la garantie, à priori, de la qualité du produit final.
L'exigence des clients se fait plus grande mais surtout légitime. La notion de
certification et de qualité totale surgit alors. Les normes qualités ( de type ISO 9000,
ISO 9001, ISO 9004, Série des normes ISO 14000, OHSAS 8000) et ainsi que les
certifications vont alors évolués de façon exponentielle. Depuis les années 1990, un
nouveau concept apparaît, celui du client roi, une nouvelle période se dessine donc,
celle de la qualité totale, face à cette concurrence exacerbée, la qualité devient un
outil stratégique et offensif. Elle ne concerne plus que le produit mais l'ensemble de
son environnement et toutes les fonctions de l'entreprise. L'environnement externe
des sociétés subit des changements importants et profonds. Les clients sont de plus
en plus conscients de la qualité des produits ou des services qu'ils attendent. Les
écarts de qualité sont de moins en moins tolérés.
Face à des marchés de plus en plus volatiles, à des produits dont la durée de vie est
de plus en plus courte, à des évolutions technologiques de plus en plus rapides, à des
concurrents de plus en plus agressifs, à des donneurs d'ordre de plus en plus
exigeants, l'entreprise industrielle doit relever des défis de plus en plus nombreux,
dans un avenir de plus en plus incertain et de moins en moins prévisible. De
véritables questions se posent alors: Comment anticiper les exigences des clients?
Comment au travers d'un flot grandissant de contraintes (environnementales...),
assurer le développement et la pérennisation de l'entreprise? C'est ainsi que
l'amélioration continue de la qualité peut répondre à ces différentes questions.
Maximiser la valeur perçue par le client, par la qualité, la réactivité et les services,
puis optimiser le fameux triptyque coût, délais, stocks reste la meilleure voie
d'amélioration de la performance tant les marges de progrès sont énormes. Trop
souvent les entreprises se concentrent sur la réduction de M.O directe qui ne
représente le plus souvent qu'une part relativement faible du prix de revient du
produit. Alors que ce préoccuper d'éradiquer d'abord les problèmes de qualité (faire
bon du premier coût), d'accélérer les flux, de diminuer les stocks, sans pénaliser leur
taux de service clients est tout aussi louable. Directement, les grandes masses
financières sont impactées positivement ( Besoin en fonds de roulement réduit,
rentabilité du capital investi améliorer.)
Dés 1985, dans A passion for excellence (la passion de l'excellence), Tom Peters,
Thomas J Peters, Dominique Dill et Nancy Austin écrivaient: « La qualité ne peut être
envisagée qu'au travers du regard des clients, la compréhension de leurs attentes
(efficacité) dans un premier temps; puis le dépassement de ces attentes
(efficience)... Tous les aspects de la qualité seront respectés si les attentes des clients
sont dépassées. » (2)
Comme l'explique R.A NADKARNI dans son article « A not So Secret Recipe For
Successful » (Quality Progress, novembre 1995) « Dans la course à la qualité il n'y as
pas de ligne d'arrivée, alors qu'il travaillait encore chez Xerox, David Kearns, a
déclaré que cette société était entrée dans une course sans fil d'arrivée. Si nous
progressons, nos concurrents progressent aussi. Il y a cinq ans, cette réalité nous
aurait découragé. Aujourd'hui, elle nous stimule. » « Après avoir terminé un travail
nous devons dès lors nous attarder au résultat pour essayer de l'améliorer. » (5)
L'entreprise doit, également, s'adapter aux données de son marché et surtout aux
tendances. Faire de la qualité ne s'impose pas cela se travail. S'adapter à son
environnement c'est aussi répondre positivement aux attentes de ces clients.
Aujourd'hui, les sociétés se doivent d'inclure dans le système de management de la
qualité une démarche axée vers le développement durable et cela sera profitable à
terme ! . Ainsi comme le rappel Jean-Luc Guitard, responsable français de Dexia
Sofaxis, "Management de haute qualité + développement durable = excellence
durable." [1]
Prenons par exemple le cas de la Société ICI, parmi les leaders mondiaux du secteur
de la transformation chimique qui à décider d'entreprendre toute une démarche
d'amélioration continue régulière. Axée sur la sécurité, la santé et l'écologie
(développement durable) la démarche d'amélioration continue à portée ses fruits et
à permis d'obtenir les résultats suivants (6):
*90% du nombre de blessures graves entraînant une incapacité de travailler (au sein
d'une entreprise du groupe en Turquie)
D'autres part, de l'analyse même du rapport Kane sur les gagnants du prix Deming
ressort que la mise en place d'un management par la qualité (TQM) est bien
entendu, implicitement, l'amélioration continue engendre les résultats suivants (7):
*Le TQM améliore la satisfaction du client en réduisant les problèmes et les défauts
*Le TQM réduit les coûts qui contribuent à accroître la part de marché
Enfin, des chercheurs de l'Université de Leicester (GB) ont démontré que sur 200
entreprises lauréates d'un des 3 grands prix qualité ( EFQM, Baldridge, Deming), la
mise en place du modèle EFQM génère une augmentation des ventes de 77 % en
moyenne et une hausse de la valeur des actions d'environ 36 % (8).
L’amélioration continue est une démarche progressive qui peut durer plusieurs mois
à plusieurs années. Pour que les changements introduits demeurent centrés sur la
cible initiale, il est important que les objectifs recherchés soient clairement définis.
Favoriser une culture d’amélioration continue impose de nombreuses concessions.
La participation des employés à l’amélioration continue est essentielle au succès de
cette démarche. Ils ont en effet un rôle actif en amont de la démarche, au moment
de la détermination des problèmes et de la recherche des solutions et, en aval, au
cours de l’application des options retenues. Il s’agit en fait de créer une véritable
culture d’entreprise qui donne lieu à une compréhension différente du travail de
chacun. Cette culture valorise les suggestions, reconnaît le droit à l’erreur, laisse une
certaine initiative pour le choix des processus d’analyse et de changements, et
valorise les résultats obtenus même si ces derniers ne se matérialisent pas à court
terme.
« L'engagement de la direction doit s'exercer dans deux directions. D'une part sur le
moyen terme à travers la définition de la stratégie et des objectifs majeurs de
l'organisme, et d'autre part, sur le court terme en veillant au maintient voir à
l'amélioration des performances » (11)
Ainsi, la direction doit tenir compte de ce que le choix d'une politique et d'une
stratégie est largement déterminé par le facteur qualité. La qualité n'est plus
uniquement un but à atteindre, elle est devenue un mode de management qui se
décline selon un certain nombre de principes, énoncés en particulier par la norme
ISO 9004 version 2000 dont des changements sont prévus courant d'année 2009. Le
leadership qu’elle exerce doit être clair, c'est à dire indiquer où s'en va l'organisation
et pourquoi. La convergence de tous dans la même direction est primordiale afin de
pouvoir fournir des produits et services qui satisfassent totalement les clients ou
usagers tout en restant compétitif. Définir les objectifs, les stratégies poursuivis, les
enjeux, les priorités, mise en place d'indicateurs afin de mesurer le progrès. Sur ce
dernier point Deming, insiste sur le rôle des manager et des chefs de projet qui
doivent identifier les causes des erreurs et des problèmes et qui doivent amener
l'organisation à opérer des changements dans le système de management. Les
manageurs doivent capitaliser les « bonnes pratiques » et assurer leur diffusion au
sein de l'entreprise; Le coaching devient alors la première réponse aux problèmes de
management. Il est devenu primordial de former afin d'améliorer « Un bon maître a
ce souci constant: enseigner à se passer de lui » A.GIDE.
Il est inévitable, également, que le bon sens doit dicter l'amélioration continue dans
les entreprises (intégrer le client au cœur de l'entreprise), adopter une vraie
philosophie du changement, développer l'auto-contrôle, l'auto-évaluation afin de
capitaliser sur les bons savoir-faire et les mauvais savoir-faire, prendre en compte le
coût d'acquisition global et la profitabilité à moyen et long terme, développer la
reconnaissance et la satisfaction des employés et récompenser le mérite car la vraie
richesse d'une entreprise c'est les hommes qui y travaillent, faire disparaître les
freins du changement et encourager une réelle communication interne, mutualiser
et diffuser les informations (indicateurs...), bien faire comprendre les nouveaux
enjeux économique et législatif (cas par exemple de l'application REACH:
enRegistrement, Evaluation, Autorisation des substances CHimiques.) Comme
l'affirmait, à juste titre, Pierre COPPERE, président directeur général du groupe
Pernod: « La recherche continue de l'excellence nécessite aussi d'assumer
pleinement nos responsabilités en matière légale, environnementale et plus
généralement notre responsabilité citoyenne » et plus loin d'affirmer « la qualité
n'est pas l'affaire des seuls spécialistes, elle est l'affaire de tous, unis pour faire de
Pernod un modèle et une référence dans son secteur. » (16)
L'amélioration continue comme une démarche ou une idée trivial n'est pas une
certitude. En tout cas, ce qui est sûr c'est que de nombreuses choses doivent être
mises en place. L'amélioration continue doit s'inscrire dans une volonté réelle de
l'entreprise, de la direction, du personnel et de l'ensemble des parties prenantes de
la réussite d'une société. A ce titre Peter Drucker disait: « L'innovation systématique
requiert la volonté de considérer le changement comme une opportunité » (17). Un
véritable bouleversement doit s'opérer, éliminer les mythes, balayer ce qui n'est pas
vrai. Se passionner pour la qualité, la réussite sur une longue période de temps. Ne
pas oublier de toujours garder en tête l'excellence comme point de mire. « Nous
sommes ce que nous faisons à répétitions; l'excellence n'est donc pas une activité
mais une habitude» Aristote (18). Cette prise de conscience doit être rapide et
toujours bien comprise. Jack Welsh, ancien président de General Electric,
mentionnait à juste titre: « Quand la vitesse des changements externes dépasse la
vitesse des changements internes, l'organisation est en péril »(19).
Ce que nous pouvons, cependant, retenir, c’est que dans la nouvelle conception de
l'organisation nécessaire à la réussite de ce processus d'amélioration continue, des
synergies vont s'effectuer entre différentes fonctions de l'entreprise : Production,
contrôle interne, communication interne, maîtrise des informations et des
connaissances...
La nécessaire maîtrise de ces différents processus est une condition sine qua non à la
réussite de la démarche. Comme nous l’avons vu précédemment le leadership des
dirigeants, les salariés ainsi que les clients vont occuper une place prépondérante. A
ce titre, dans la structure du référentiel Malcom Baldrige (célèbre prix américain de
la qualité créé il y a environ 35 ans), le leadership, la maîtrise des différents
processus, la place du client ainsi que celle des collaborateurs occupent les places les
plus importantes dans les critères de notations, de même que dans la structure du
référentiel européen de la qualité (EFQM) ou du référentiel du prix français de la
qualité et performance (PFQ). (23)
Une fois la prise de conscience du bien fondé de cette démarche acquise, il est
important de regarder les différents outils à disposition des dirigeants d'entreprise.
Ils pourraient être résumés sous les termes anglophones de Lean (Mince, Moindre)
management et Knowledge (connaissance) Management. Sous ces différents termes,
nous pouvons comprendre qu'il s'agit de méthodes toutes orientées vers la
valorisation de l'activité de l'entreprise en limitant au maximum les pertes et en
mettant en avant les véritables savoir-faire.
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